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Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42]

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Ludovik Dickins
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MessageSujet: Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Icon_minitimeMer 9 Déc - 22:07

[HRP/ Après le billet « Direction Saint Paul »/HRP]

Cela faisait deux jours que Ludovik avait rencontré Shanoa au Royal College of Music. Heureux d'avoir trouvé en la jeune femme une belle âme, il n'avait cessé d'en parler à son valet. Elle jouait merveilleusement bien du piano et sa voix l'avait enchanté. Son parfum aussi. Et, malgré les tristes histoires qu'elle lui avait contées à son sujet, il avait réellement apprécié leur promenade autour du bâtiment. Il se souvenait de cette pluie fraîche et bruissante comme les dentelles des crinolines des grandes ladies dans les bals. Il se rappelait volontiers ces odeurs d'humus que la terre mouillée avait exhalé par les fenêtres pour se mêler à celles des tapis et des tableaux de l'école de musique. Ah ! Comme il avait adoré cette rencontre ! Elle lui avait changé les idées et lui avait permis de partager un peu de son art et quelques unes de ses pensées intimes...

« Vous êtes beaucoup plus à l'écoute que la plupart des autres. »

En repensant à ce que Shanoa lui avait dit, Ludovik soupira d'aise. Au moins, elle ne l'avait pas trouvé trop indiscret. C'était souvent ce qu'on lui reprochait quand il commençait à discuter sur la longueur. Ce n'était pas tellement qu'il ne savait pas conserver les distances que la société imposait à un gentleman, mais bien qu'il avait tellement peur de manquer de sujet de conversation qu'il avait la maladresse de ramener tout à son interlocuteur. C'était également parce qu'il n'aimait pas parler de lui-même. Il préférait découvrir les autres plutôt que d'écrire un roman sur sa personne. Il trouvait cela prétentieux et particulièrement ennuyeux. Mises à part ses performances musicales qu'il savait encore revendiquer et montrer, il ne souhaitait pas réellement exposer sa vie, ses envies, ses habitudes...Tout ça, c'était à cause de son handicap qui le limitait dans tous ces domaines et le rendait, à son sens, terriblement fade à côté des autres gentlemen de son âge.

Sortant de ses pensées, le jeune aveugle appela :


- Nash !

Il referma la fenêtre qu'il avait ouverte pour sentir l'air extérieur et juger du temps. Apparemment, d'après l'humidité qui restait collée au fer forgé du balcon, la pluie avait cessé mais l'air restait chargé. Il faudrait peut être prendre un parapluie pour accompagner Shanoa à Saint Paul...

- Nash !?

Mais que faisait donc son valet ? Ils allaient finir par être en retard ! Il était déjà 17h30...
Quittant les fenêtres, le jeune aristocrate revint dans l'entrée pour enfiler son haut de forme et chercher son manteau. Il se mit à tâtonner les rebords de bois où se trouvaient accrochés les étoles et les écharpes pour nouer autour de son cou un morceau de soie verte.


- Vous venez de prendre le mauve Monsieur...

- Ah ! Nash ! Mais où est-ce que tu étais passé ? Je ne trouve pas mon manteau.

Le valet gloussa légèrement et reprit le foulard que son maître tentait en vain de dénouer. Il le défit avec douceur avant de le ranger et de le remplacer par l'étoffe verte qui irait bien mieux avec son veston brun et sa chemise blanche.

- Je donnais les derniers ordres aux cuisines. Ils sont dans tous leurs états. Fit Nash en attrapant le manteau de son maître pour lui installer sur les épaules.

- Ah oui ? S'interrogea Ludovik.

- Un chapon ou une poularde ? Une salade de carottes ou de laitues ?

Ludovik leva les yeux au ciel.

- Bonté divine ! Quels dilemmes!

Riant en choeur, le jeune Dikins et son fidèle valet sortirent de la demeure et s'engouffrèrent dans la voiture qui les attendait dehors sur les graviers de la cour intérieure.

- Je n'aime pas quand ce n'est pas moi qui conduit. Fit remarquer Nask en jetant un coup d'oeil au cocher perché sur son siège.

Ludovik ne répondit pas. Déjà, il s'était perdu dans ses pensées.
Et si Shanoa n'aimait pas la vue qu'offrait Saint Paul ? Et s'il se remettait à pleuvoir comme il avait plu toute la matinée ? Peut être qu'elle préférait la carotte à la laitue ?

En voyant les sourcils froncés de son maître, Nash sentit qu'il s'égarait dans des complications qui n'avaient pas à le préoccuper. Aussi décida-t-il d'intervenir.


- La salle de musique est prête Monsieur, vous n'aurez plus qu'à voir avec Mademoiselle Wingheart ce qu'elle souhaite que vous jouiez ensemble.

Ludovik ferma les yeux et laissa sa tête basculer vers l'arrière.

- Nash...Pourquoi l'ai-je invitée?

Le valet sursauta presque sur son siège. Ramenant son col contre lui comme s'il avait peur de prendre froid, il grogna:

- Allons bons ! Vous n'allez pas me dire qu'on a préparé tout ça pour rien ? Vous vouliez lui présenter la capitale...Et puis vous vouliez encore jouer en sa compagnie. Allons, Monsieur, ressaisissez-vous ! Ce n'est pas la première fois que vous conviez une ladie à votre table!

- Une ladie seule, si.

Nash se tue soudain. Quelque part, son maître avait raison de s'affoler un peu. Inviter ainsi une femme seule, une veuve, sans inviter dans le même temps quelques ami(e)s à elle pour éviter qu'ils ne se retrouvent en tête à tête...c'était du jamais vu de mémoire de valet. Qu'allaient donc en penser les commères ? Cette soirée se saurait. Les cuisinières en parleraient autour d'elles, les commis, le jardinier...Maintenant qu'il y songeait, le jeune homme trouvait lui aussi que cette invitation était quelque peu cavalière.

- Bah...Vous n'avez qu'à inviter sir Lewington...

- Il est pris par une partie de cartes au Spirit. Il voulait m'y convier hier et j'ai dû décliner. Et puis, c'est trop tard pour les Sherbourg...

Nash réfléchit un peu et se rendit vite à l'évidence que leur impair n'était guère réparable. Tant pis, il devrait faire taire les rumeurs et remettre les domestiques à leur place en temps voulu. Il fallait maintenant profiter de la soirée.

Bientôt, le fiacre s'arrêta devant la demeure de Shanoa et Nash ouvrit la porte à son maître pour l'en faire descendre. Puis, il alla sonner pour demander si Miss Wingheart était prête. Ludovik attendit, le cœur battant, que la jeune femme n'arrive pour lui tendre une main et lui faire un baise-main avant de l'aider à monter dans le véhicule.


- Miss Wingheart, je suis honoré que vous ayez accepté mon invitation. J'espère que vous vous portez bien depuis notre rencontre ?

Les instruments de musique furent installés dans les malles de la voiture et les chevaux furent bientôt lancés. Il n'y avait pas long jusqu'à Saint Paul mais Ludovik sentit très vite le besoin de meubler le silence.

- Je pense qu'il ne pleuvra pas, enfin je l'espère. Je ne sais pas si la brume tombera avant notre arrivée...J'ai hâte que vous me décriviez la capitale depuis les hauteurs de Saint Paul.


Dernière édition par Ludovik Dickins le Jeu 24 Déc - 10:17, édité 2 fois
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Shanoa Wingheart
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Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Icon_minitimeMer 16 Déc - 15:01

[HRP/ A lire après le RP "Direction St Paul" et"Une rencontre improbable"/HRP]


Depuis la rencontre au conservatoire, Shanoa avait changé. Elle souriait plus qu’avant mais fondait en larme quelques secondes plus tard. Dans son âme, deux sentiments se faisaient la guerre. L’amour qu’elle avait eu pour ce jeune homme mais aussi de la honte et de la tristesse de penser qu’elle pourrait aimer un autre homme que Benjamin. Ce matin là, elle était assise à sa fenêtre, contemplant le lever de soleil et les premiers rayons illuminer les alentours.  Elle avait dans ses mains la montre à gousset qui jouait sa mélodie. A chaque fois qu'elle se terminait, Shanoa remontait la clé pour écouter encore une fois la berceuse. Par ailleurs elle l'entendait tous les soirs avant de s'ensormmir. Elle remontait une seule fois et laisser les rouages faire leur travail. Elle s'évadait alors en fixant la bougie qui dansait au rythme de sa respiration. Pensive, elle passa ses doigts délicats sur les gravures en reliefs qui décorait la coque en argent. Elle entendit la chef des domestiques, une dame fort âgée mais qui avait tout de même de la poigne et de l’énergie s'approcher  

-Ma chère que vous arrive-t-il donc ? Depuis cette balade, vous n’avez cessé d’être dans tous vos états.


Shanoa baissa les yeux sur l'objet méditant la phrase prononcée et au bout de quelques secondes, tourna la tête vers elle et lui dit, toujours assise :
-Margaret, peut-on trahir les fantômes du passé ?

- Oh, vous en êtes encore là ! Écoutez, Benjamin est mort, rien ni personne ne pourra  changer le passé ; c’est un fait incontestable. Je suis sûre qu’il veut que vous soyez heureuse sans lui, arrêtez de vous lamenter, vous êtes restée si seule depuis trop longtemps, sortez d'ici bon sang sinon, ce sera la manière forte que j’emploierai et même avec mon âge avancé j’arriverai bien à vous donner des coups de rouleau à pâtisserie.  dit elle en mimant son geste

La jeune fille ria et se leva en posant les mains sur l’épaule de la doyenne.

-Vous me faites toujours rire dans les bons comme dans les mauvais moments. Vous avez raison, ce sera dur, mais je peux arriver à prendre un nouveau départ,  Je pense que les  ténèbres de mon cœur ont assez duré. Allez donc me chercher ma robe rose ancien. Le chapeau assorti aux bords larges et mes gants blancs. Dit –elle pleine d’enthousiasme.
La gouvernante sourit et tapa dans ses mains pour faire venir deux autres chambrières.


-Allez au travail,  corset, robe,  gants,  chapeau,  parapluie  peut être, car j’ai remarqué l’humidité lorsque je suis allée dehors. dit la vieille d’une extrême vitesse.

Shanoa  l’adorait. Elle était au service de la famille depuis toujours. Elle aimait cette façon de donner des ordres et de faire la méchante. Par ailleurs certaines en avait vraiment peur, mais il ne fallait pas s’y fier. Celle-ci se retourna et enlaça la jeune femme


-Ah j’aime mieux ça, en plus, si vous continuez à pleurer, vos yeux seront tellement petits qu’il vous sera impossible d’admirer cette soi-disant vue sublime. Moi je veux qu'a votre retour vous me décriviez chaque passage, vous savez comme j'aime les secrets.
Margaret, sorti par la porte de service, laissant Shanoa seule.

La hunter se remis face à la fenêtre, scrutait l'horizon en murmurant:

-Benjamin, mon amour, si tu m’entends j’espère vraiment que tu ne m’en voudras pas si je refais ma vie, sans toi. Je suis lassé de voir ton fantôme à côté de moi sans que je puisse te serrer dans mes bras, te voir apparaître dans mes rêves et que tu disparaisse lorsque je cours pour ne serait-ce que t’effleurer, de pleurer sur ta tombe ou tu y dort pour l’éternité à venir. Mais un jour viendra ou j’espère que tu m’attendras lorsque je te rejoindrai dans l’au-delà.

Pour finir ce monologue, elle embrassa sa main qu’elle tendit vers le ciel grisâtre. Elle prit sa montre, la ferma avant que la dernière note n'eut été jouée et l'embrassa avant de la mettre devant la fenêtre. Les rayons du soleil se reflétaient dessus et tapissaient la chambre d'une aura argentée.

Après cela, les domestiques revinrent avec le nécessaire pour l’habillage. Cela ne dura pas longtemps car elle en avait l’habitude depuis sa tendre enfance.


-Mes instruments sont-ils prêts à être transporté ?

-Oui mademoiselle, ils sont dans le hall d’entrée, vous avez bien dit un violon et un violoncellerépondit l'une de ses habilleuses

-C’est exact merci. Oh j'ai si peur, peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas le faire rire, peur  des rumeurs...

- Ne vous en préoccupez pas, et puis qu'il y a -t-il de mal à passer une soirée en compagnie d'un homme ou d'une femme seule. Ce n'est pas parce qu'on invite un membre du sexe opposé que l'on est tombé amoureux, la plupart du temps oui, mais il y a quand même quelques exceptions. Vous verrez bien, laissez le faire et vous saurait sur quel pied danser. S'il vous a invité aujourd'hui, ce n'est certainement pas par force.Croyez un peu en vous.

En effet, depuis deux jours maintenant, elle n’avait pas cessé de parler de Ludovik.  Jamais elle n’avait trouvé de compagnon de balade aussi compréhensif et doux avec elle. Elle avait senti un fort lien les unir, car chacun savez ce que l’autre pouvait ressentir. Elle avait une totale confiance en ses domestiques, elle savait qu'elles n'iraient pas véhiculer des rumeurs par-ci par-là. Pourvu que le musicien ne craigne pas la même chose....

Après avoir été habillée, coiffée maquillée, on entendit le bruit des sabots  contre le sol dans le jardin. On entendit la cloche sonner.  Ludovik précédé par Nash étaient sur le parvis et demandaient la belle demoiselle.

Encore assise sur la coiffeuse, Shanoa se leva d'un bond, couru presque dans les couloirs, puis revint à une allure digne de son rang et descendit les marches de l'escalier telle une duchesse, toute en légèreté, le sourire au lèvres. Elle s'avança vers eux tandis que les valet de monsieurs se chargeaient de prendre les instruments. Elle descendit les marches et tendit la main qu’elle avait déganté auparavant et en même temps qu’il lui fit un baisemain, elle s’inclina. Puis ils montèrent dans le fiacre, elle s’assit et l’aida de même à s’installer tout en répondant :


-Je ne pouvais la refuser ! Je me porte beaucoup mieux qu’avant, votre mélodie m'a rendu le goût de vivre ; qu’en est-il de vous Mr Dickins ? Comment ont été vos journées depuis notre séparation ?

Durant le trajet, le jeune homme ouvrit la conversation, Elle répliqua alors :
Oui, je l’espère, s’il venait à pleuvoir, j’ai amené de quoi nous abriter. J’ai hâte de voir cette vue et de vous la décrire. Je ferais de mon mieux pour que vous puissiez l’imaginer.  Je ne savais pas qu’on pouvait y monter en haut avant que vous me le proposez, est-ce un endroit ou vous allez souvent ?
Demanda-t-elle en souriant.

La journée commençait bien et les astres semblaient lui être favorable. Elle ne espérait autant pour les heures à suivre et non comme l'autre soir à Chinatown. Elle s'était remise de cette soirée où elle avait manqué de se faire tuer et de ne plus revoir cet ange blond et lumineux comme le soleil.  Lorsqu'elle fut devant cet homme abject, elle eu le visage de Ludovik qui lui était apparu, non elle ne devait pas mourir ce soir, pas avant de le revoir.  Après, elle savait qu'elle reverrait son fiancé, mais depuis que le musicien et elle avait fait connaissance, il y avait comme un étrange lien, une force qui forçait la jeune fille à se battre pour rester en vie, à retrouver la lumière qu'elle avait fui depuis si longtemps. Il avait eu des mots tellement profond dans leur sens et tellement juste qu'elle avait eu l'impression d'être lu comme un livre ouvert.


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Dernière édition par Shanoa Wingheart le Lun 28 Déc - 15:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Icon_minitimeJeu 24 Déc - 18:10

Ludovik était nerveux. Depuis qu'il s'était installé à Londres, le jeune aristocrate n'avait encore jamais mis en place une telle soirée. A la vérité, il avait toujours scrupuleusement suivi les règles de la bienséance, même s'il restait encore très maladroit à ce sujet. Sans son valet, il aurait sans doute déjà commis plus d'un impair irréparable. Mais, ce soir, il franchissait une limite: inviter une jeune demoiselle, seule, à venir se promener sur les toits de Saint Paul, le soir, pour profiter d'une vue qu'il ne pouvait pas lui-même apprécier, avant de la ramener en sa demeure pour la faire dîner, sans suivante, sans autre convive...était non seulement surprenant chez lui mais en plus indécent aux yeux de toute la société. Malheureusement, il avait agi sans réfléchir et Nash n'avait pas eu cette fois-ci l'intelligence de lui rappeler les bonnes manières. C'était sans doute à cause de la musique et de cette promenade au Royal College. Tout cela avait ému Ludovik et la jeune Shanoa avait eu le don de lui plaire.

Comment lui plaisait-elle? Était-ce une future conquête, comme l'espérait son valet? Ou était-ce l'amie sincère dont il rêvait parfois? Ludovik n'avait ressenti aucune répugnance venant de la jeune femme à son sujet. C'était rare. En général, on reculait face à lui lorsqu'on le rencontrait pour la première fois. Ses yeux, incapables de vous regarder en face, dérangeaient toujours. Et puis il y avait la présence continuelle de son valet près de lui, qui l'aidait pour tout, même pour les choses les plus banales de la vie. Cela freinait les conversations et mettait une distance naturelle entre l'héritier Dickins et les autres. Lorsque l'on s'adressait à lui, il y avait toujours Nash en second interlocuteur. C'était fatiguant. Aussi Ludovik avait-il prit l'habitude de laisser les premières impressions de ses rencontres glisser sur lui comme le feu ronge la bûche dans l'âtre. Il ne disait rien et faisait en sorte que tout se passe pour le mieux, mais il en souffrait toujours un peu.
Cette fois, la jeune personne qu'il avait rencontrée ne l'avait pas hâtivement jugé. Il s'était senti plus facilement accepté et la musique les avait immédiatement liés. Évidemment, le contexte et le fait que Shanoa se soit trouvée seule dans ce salon du Royal College avaient arrangé bien des choses. Mais Ludovik n'avait pas pu s'empêcher de croire qu'il avait trouvé en cette femme une perle rare, une amie, peut être une future camarade pour former un duo musical d'exception.
C'était son impression, ses espérances. Et cela s'arrêtait là. Ludovik ne développait que des sentiments d'amitié et une profonde reconnaissance envers Shanoa. Il l'admirait déjà, pour sa musique, pour sa voix et son parfum, mais il n'imaginait absolument pas que la jeune femme puisse éprouver pour lui quelques sentiments qui iraient au-delà de la complicité et de la franche amitié. Malheureusement, son coeur était encore difficile à charmer et le jeune homme ne savait pas se projeter dans un futur où il pourrait partager sa vie avec une compagne.

Ainsi, lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir devant Nash qu'il avait envoyé devant lui, l'aristocrate aux cheveux d'or sentit son coeur battre la chamade, mais ce n'était guère par rapport à une angoisse amoureuse...
Était-il assez bien vêtu? Shanoa avait-elle peur de ce rendez-vous? Il avait peur de lui déplaire. Il craignait qu'elle ne se soit forcée. Et si la vue ne lui plaisait pas une fois qu'ils seraient arrivés au sommet de la coupole ?
Secouant légèrement la tête, Ludovik tenta de chasser ses mauvaises pensées.


*Tu t'es déjà posé la question, imbécile !*

Enfin, sa main toucha celle de la belle et il lui fit un baise-main des plus conventionnels. Ce genre de geste automatisé rassura un peu l'aristocrate qui se sentit plus à même de parler. Les mondanités passées, l'héritier Dickins tendit son bras à la demoiselle et l'aida à monter dans le fiacre qui devait les mener au monument religieux. Il tâcha de faire la conversation, pendant que Nash observait le ciel par la fenêtre. Il ne faisait pas encore trop sombre pour un mois d'Avril, mais la brume ne tarderait pas à se lever, surtout que l'air était chargé d'humidité. Il pria pour que la soirée se passe le plus merveilleusement du monde.

Shanoa fut charmante. Pleine d'une adorable courtoisie, elle lui répondit en lui renvoyant ses questions avec délicatesse. Ludovik lui sourit.


- Je suis ravi que vous vous portiez bien, my lady. Et je suis heureux également d'avoir pu vous être utile. Pour ma part, je me porte bien. J'ai découvert de nouveaux thés. Il faudra que je vous les fasse sentir, et goûter si vous le souhaitez, afin que vous me donniez votre avis.

En soit, le jeune homme n'avait pas fait grand chose depuis sa rencontre avec Shanoa. Nash lui avait lu Candide de Voltaire, dans une traduction approximative qui lui avait d'ailleurs déplu, et il s'était rendu dans un salon de thé où le patron faisait découvrir à ses clients des thés noirs venus du Japon et des thés verts à la menthe dont les londoniens n'avaient encore pas l'habitude. Il en avait acheté une belle quantité, histoire de refaire ses stocks et de permettre à ses invités d'y goûter. Mais, avec la pluie et l'étrange fatigue qui s'était emparée de lui ces derniers jours, il n'avait guère vécu d'aventures. Pour lui, la vie n'avait pas réellement de surprise. Son quotidien était celui de n'importe quel gentleman de sa condition, si l'on mettait de côté sa cécité. Il était d'ailleurs bien loin d'imaginer que Shanoa, elle, vivait des nuits exceptionnelles aux côtés de prostituées et de créatures des ténèbres...

- J'ai moi-même prévu un parapluie. J'espère que nous n'en aurons pas besoin. Fit-il gentiment pour répondre à la jeune femme qui l'aidait à entretenir la conversation. Je vous remercie d'avance pour votre description de la vue. Il est vrai que ma perception au sommet de la coupole me plaît déjà beaucoup, grâce aux odeurs, au vent, aux sons...mais j'ai hâte d'avoir vos propres impressions. Nash m'a déjà décrit plusieurs fois la vue, cependant chacun possède sa propre façon de voir les choses.

Shanoa lui demanda alors si c'était un habitué de ce genre de promenade. Ludovik hésita. Que devait-il répondre ? Cela pouvait paraître simple d'un point de vue extérieur, mais en réalité il y avait derrière cette escapade un petit secret qu'il aurait sans doute préféré conserver. Nash tendit l'oreille, comme s'il craignait la réponse de son maître, mais ce dernier sembla prêt à tout expliquer à la jeune femme.

- A vrai dire, le haut de la coupole est accessible de jour, lorsque les prêtres sont disponibles. Ils font volontiers visiter au public, mais cela reste rare et payant. Il faut les connaître un peu pour avoir le privilège de monter aussi tard le soir. En général, c'est fermé pour des questions de sécurité et pour éviter que des badauds ne viennent rôder. Mais comme je suis ami avec l'un des prêtres, il me laisse venir à ma guise. Ludovik se mit à se tripoter les mains. Il semblait gêné. En fait, il considère que, parce que je suis aveugle, je ne profite pas vraiment de l'endroit. Il me prend en pitié. Cela reste déplaisant au fond, mais il est vrai que cela me permet de monter là-haut pour respirer l'air frais.

Nash jeta un coup d'oeil à Shanoa et lui sourit d'un air rassurant. Qu'un domestique parle ainsi avec les yeux à une aristocrate était déplacé, mais il se voulait agréable sur l'instant et surtout pratique. D'un regard, il lui fit comprendre que Ludovik voulait lui faire plaisir et que c'était un beau cadeau qu'il lui offrait là.
Ludovik dut sentir que son valet ne regardait plus par la fenêtre car il tourna son visage vers ce dernier qui baissa bien vite la tête pour observer le sol. L'aristocrate leva un sourcil mais ne dit mot. Il avait l'habitude que Nash se mêle de ses affaires, mais il savait qu'il était de son devoir de le rappeler à l'ordre de temps en temps.

Bientôt, le fiacre s'arrêta. Par la fenêtre, Nash vit les longues colonnes de la basilique s'aligner au-dessus d'une volée de marche. Elles se tenaient là, droites et fières, comme pour leur servir de haie d'honneur.


- Nous sommes arrivés. Murmura le valet en se penchant un peu en avant.

Doucement, il ouvrir la porte et descendit le premier pour remettre le marche-pied et inviter son maître à descendre. Ludovik avait l'habitude des fiacres et, malgré sa cécité, il était rare qu'il ne loupe ses sorties. D'un pas leste, il bondit dehors et marqua une pause pour respirer l'air frais du soir. Il tendit ses paumes vers le ciel et sourit, satisfait de constater que la pluie ne tombait pas. Puis, il se tourna vers Shanoa et lui offrit son aide pour descendre du véhicule.


- Nous y sommes. Fit-il tout en joie. Je vais vous montrer...

Nash confia au cocher un lieu de rendez-vous. Il ne pouvait pas stationner là, devant un tel édifice. Une rue adjacente ferait l'affaire. Le brave homme souleva son chapeau pour saluer les deux hommes et leur lady avant de fouetter les chevaux pour faire place nette.
Le valet passa devant son maître et sa compagne qu'il tenait au bras afin d'ouvrir la voie. Ses pas résonnèrent sur les marches et Ludovik le suivit sans douter une seconde ni de leur hauteur, ni de leur largeur. Ses sens, aux aguets, écoutaient et sentaient tout alentour.
La grande double-porte de la basilique resta close, mais une des deux portes latérales s'ouvrit lorsque Nash la poussa. Prenant garde à ne pas heurter le bois de son encadrement, Ludovik entraîna Shanoa à l'intérieur. Les lieux étaient sombres, à cause du soir qui tombait déjà et des nuages qui s'amoncelaient dans le ciel. Des cierges brûlaient autour de Marie et de l'Enfant Jésus. Plusieurs prieurs siégeaient sur les bancs ou demeuraient à genoux les mains jointes devant l'autel et la croix.


- Par ici...souffla Nash en faisant signe à Shanoa.

Ludovik fit un léger mouvement de la tête pour persuader la jeune femme qu'elle n'avait rien à craindre en passant devant lui : elle pouvait suivre son valet dans cet escalier en colimaçon qu'il lui indiquait.


- Je reste derrière vous. Ne vous inquiétez pas. Faites juste attention à votre tête, parfois l'escalier est très étroit et irrégulier.

L’ascension fut longue mais pas désagréable. Le vent agitait leurs manteau et emmêlait leurs cheveux, mais Nash allumait des torches au fur et à mesure qu'il montait afin de donner un peu de vie aux pierres et Ludovik se mit à fredonner une comptine guillerette dont les paroles parlaient d'enfants et d'aventures rocambolesques.
Évidemment, le jeune aveugle marchait lentement et tâtonnait un peu les murs en avançant. Car, même s'il venait régulièrement en ces lieux, il n'était pas à l'abri d'un faux pas. Il connaissait les marches un peu creuses et celles qui se trouvaient légèrement plus élevées que les autres, mais il suffisait qu'il en oublie une pour chuter.


- Méfiez-vous, nous allons croiser une marche un peu tordue...

- C'est celle-ci. Levez bien le pied. Confirma Nash en montrant à Shanoa la deuxième entre eux deux.

Enfin, le valet ouvrit une porte de bois un peu vermoulue et ils arrivèrent sur un balconnet de pierre qui surplombait la grande rosace centrale de l'édifice. Les gargouilles grimaçaient autour d'eux et l'air fouettait leurs visages. Ludovik sourit. Ils étaient arrivés.


- Voilà, Londres et ses toits...Fit-il en tendant les bras au-dessus du vide pour inviter Shanoa à admirer la vue.

Il la laissa profiter de ce qu'il ne verrait jamais. Avec patience, il s'appuya sur la rambarde de pierre et respira l'air pur que le ciel leur offrait. Nash se tenait près de lui, droit comme un « i ». Il observait la jeune femme et ses réactions. Il souriait malgré lui.
Au bout d'un moment, son maître se tourna vers la belle et s'en approcha un peu.


- Alors ? Que voyez-vous ? Décrivez-moi cette vue...
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Shanoa Wingheart
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Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Icon_minitimeLun 28 Déc - 1:21

Shanoa n'avais presque pas dormi de la nuit. Elle avait peur de se qu'elle pouvait ressentir pour le jeune homme. Elle ne savait pas quel âge il avait. Elle  ne savait pas non plus s'il avait déjà des vues sur une autre demoiselle. Peut -être  ne se faisait-elle que des illusions ? Tout se mélangeait dans sa tête, la course poursuite, ce coup de foudre ; c'en était trop pour ce bout de femme qu'elle était. La jeune aristocrate se demandait s'il ne c'était pas forcés pour faire ce dîner et l'inviter. Elle ne voulait pas qu'on la prenne en pitié parce qu'elle était veuve depuis peu. Pourquoi le monde tournait-il ainsi ? Lorsqu'elle descendit les marches de l'escalier, elle vit Ludovik et son valet au pas de la porte sculptée dans le bois. Ces yeux se remirent à briller, exactement comme la dernière fois lors de son solo. Il était superbement habillé et avait cet éclat comme si un halo le détourait.

Elle senti son cœur battre la chamade. Elle avait tant attendu ce jour et avait prié le ciel la veille pour qu'il la laisse en vie pour au moins le revoir ne serait-ce qu'une fois. Sa prière avait été exaucée de justesse. Dans le fiacre, Ludovik lui parla des nouveaux thés qu'il avait acheté et avait hâte de les faire goûter à la jeune demoiselle. Elle se souvint du thé qu'elle avait dégusté chez Azami. Lui aussi était exquis.

- Ce sera avec plaisirs, j'aime beaucoup le thé. Mon préféré est je crois le thé vert, je trouve son parfum et son goût d'une délicatesse. Dit-elle en fermant les yeux.

Puis ils parlèrent du temps, et tous deux répondirent qu'au besoin, ils avaient chacun un parapluie.

- Oh je ne doute pas de sa splendeur, visuelle ou olfactive. C'est ce genre d'endroit que j'aime beaucoup fréquenter. J'y trouve du repos et de la sérénité.

Puis elle demanda si le lieu dans lequel ils allaient était la sorte de bulle du musicien. Chaque personne avait son lieu à elle où lorsqu'elle a besoin de se réfugier quelque part, se retrouver seule, elle y venait.  Elle senti un léger malaise de la part de jeune homme et regretta sa question : Avant qu'elle ai pu dire que si cela le gênait, qu'il ne se prononce pas sur ce sujet, il avait déjà commencé.  Même son valet Nash, avait eu  un air envers son maître comme de la tristesse. Elle appris par la suite que les prêtres le prenaient en pitié de sa cécité. Shanoa baissa les yeux sur ses gants blancs, cherchant des mots d'excuses.
-Je suis navrée de vous avoir posé cette question, si je vous ai mis mal à l'aise, veuillez me pardonner...
Mais elle fut rassurée lorsqu'elle vit le regard apaisant et rassurant de Nash. Si pour certaines personnes, ce regard été mal vu, elle le considérait comme une marque de soulagement pour elle. En effet, Ludovik ne pouvait parler avec les yeux, Nash était ceux-ci. Elle ne le considérait pas comme un domestique  mais comme un ami de l'aristocrate. Pour elle, même s'ils appartenaient à deux classes différentes, il y avait cette complicité que peu de gens avaient. Elle en avait vu valets maltraités par les propriétaires et devenir invisibles. C'était pour elle insoutenable de ne pas intervenir, mais elle leur lançait des regards souriants. Ceux-ci les prenaient comme si leur présence étaient trop marqué et disparaissaient dans les cuisines ou dans leur chambre. Nash lui, avait cette chance de pouvoir paraître, de montrer que malgré la barrière sociale, des liens pouvaient se créer.
Elle avait compris à son regard que la vue que la cathédrale offrait la nuit était splendide et qu’apparemment très peu d'invité avait été amenés à pouvoir admirer la vue de la capitale endormie.
Elle voulu lui demander comment était la vue admirée par un voyant mais elle préféra attendre de la voir par elle même, l'effet de surprise. Elle savait que ce qu'il l'attendait allait être extraordinaire et ne voulait en aucun cas en savoir davantage.

Elle ne se rendit pas compte qu'ils étaient déjà arrivés à destination. La cathédrale se tenait là, majestueuse. Malgré les nombreuses années passée à contempler les humains, elle n'avait pas perdu de ses couleurs ni de ses décorations en pierre.
Nash et Ludovik sortirent les premiers et celui-ci tendit sa main à Shanoa. Celle-ci la lui donna délicatement telle une plume sur la paume du jeune homme.

Elle regarda le ciel pour vérifier le temps.

* Humm j'ai l'impression qu'il va pleuvoir, l'humidité est assez présente et les nuages d'un gris
foncé, je pense que nous avons bien fait de prévoir nos parapluie*

pensa-t-elle avant de s'éloigner de la voiture qui partit arrêter plus loin les chevaux. On entendit les sabots de plus en plus faiblement avant qu'un silence ne s'installe.
Il n'y avait pas beaucoup de monde aujourd'hui, la faute au temps. Les grandes portes du bâtiment religieux étaient fermées. Les prêtres ne les ouvraient qu'en de grandes messes.  Ils montèrent les marches et Shanoa prit soin de regarder où Ludovik posait ses pieds pour éviter qu'il ne se blesse. Nash était là aussi pour l'épauler jusqu'à ces grands battants. Arrivés en haut, la jeune femme s'arrêta devant pour y admirer le tympan. Il était magnifiquement sculptés et les bas reliefs racontaient l'histoire tirée de la Bible. Elle avait vu dans les nombreux ouvrages que possédaient ses parents que les tympan servaient à faire apprendre la Bible ou des passages célèbres aux paysans qui ne savaient point lire. Après un dernier regard sur ce dieu posé en majesté qui la fixait, ils entrèrent par la petite porte. Dedans, tout était sombre mais les cierges allumés donnaient un peu de chaleur à cette basilique. Elle regarda Ludovik pour savoir s'il fallait se signer ou pas. Bien que croyant à un Dieu horloger, qui créa la terre et la vie, elle ne croyait pas spécialement en un Dieu qui veillait sur chacun. Elle ne faisait ça que pour « la société ». En effet, tout aristocrate doit être croyant pour faire partie du cercle très fermé. Elle se forçait donc à aller au moins un dimanche sur deux à la messe du dimanche et aller se confesser de temps à autre. Elle jouait un rôle qui n'était pas le sien mais ce qu'elle voulait, c'était de ne plus jamais être seule et si cela était la seule façon de ne plus l'être, elle endosserait ce costume et ce masque.

Elle suivit les deux hommes et Ludovik la fit passer devant. Elle le regarda et dit :

- Vous êtes sûr ?! J'aurais peur que vous ne vous fassiez mal.
Elle monta alors les escaliers en faisant attentions aux irrégularités des marches et des plafond très inégaux. Elle ria intérieurement car elle qui pouvait voir avait reçu des avertissement de la part d'un aveugle. Parfois elle oubliait qu'il était non voyant tellement il avait ces remarques que seuls ceux qui peuvent voir vous le dise.


- Ne vous en faites pas, j'ai connu d'escaliers plus irréguliers. Mais je ferais attention c'est promis.
Dit -elle  montant les marches.

Le vent soufflait fort et infiltrait les vêtement de la demoiselle. Cependant, Nash allumait les torches une par une et leur chaleur alternait avec la froideur qui y résidait. Elle jetait des regards sur le musicien pour savoir s'il n'avait pa glisser ou rater une marche. Mais elle pensa qu'il connaissait suffisamment ce recoin pour en connaître toutes les marches. D'ailleurs, il averti la belle d'une marche assez étroite et biscornue. Nash lui indiqua la-dite marche et elle l'enjamba et fini de monter ce long escalier. Le valet ouvrit une porte et on vit la lumière. Elle sorti et la première chose qu'elle fit est de fermer les yeux pour y sentir le parfum. L'humidité, et mille senteurs se mélangeaient et créaient ensemble pour former un subtil parfum. Elle les rouvrit et admirer les belles gargouilles qui  avaient les yeux rivés sur la ville. Elle se tourna vers Ludovik qui souriait. Elle adorait ce sourire angélique qui semblait casser le mauvais temps et ramener le soleil. Il l'invita à admirer la vue, ce qu'elle fit. Elle s'approcha doucement et découvrit la beauté de cette vue.

La vue était splendide, jamais elle n'avait vu pareil spectacle auparavant. La ville était illuminée et les lampadaires étaient comme de l'or sur du velours noir. Elle admira ce panorama avec les yeux d'une enfant. Jamais on lui avait parlé d'un tel endroit. Elle se tourna vers Ludovik et l'enlaça de joie. Elle savait que cela n'était pas conventionnel, mais c'était le plus beau cadeau qu'on lui avait offert depuis longtemps et elle voulait briser ne serait-ce que pour cet instant les codes.


- C'est magnifique Ludovik, je vous remercierai jamais assez pour ce que vous m'avez fait découvrir ce soir. Je voudrais tellement vous décrire la vue, mais les mots ne rendraient pas la vraie splendeur de ce paysage qui me laisse sans voix. Les mots ne peuvent décrire exactement ce que je voie. C'est... comme un tissu noir parsemé de fil d'or, de diamants... J'aurais tellement voulu que vous voyez cela. Je vous promet que je chercherai un moyen de vous faire retrouver la vue. Je vous le jure sur ma vie... lui dit-elle en pleurant de joie. Décidément elle s'avérait être une femme sensible aux attentions de cet homme.
Pourquoi aurait-il fallu attendre si longtemps pour le rencontrer ? Jamais elle ne fut tant heureuse. Lui seul avait réussi à faire retrouver le sourire à la jeune hunter. Les domestiques d'ailleurs devront le remercier de ne plus entendre les pleurs chaque nuit de la veuve. Elle se sentait bien avec lui et espérait de tout cœur que ce soit le cas pour lui.
De loin, on pouvait croire à deux amoureux en balade amoureuse sur le toit de la Basilique. On entendait le bruit de la vie citadine mais tout semblait loin. Ils étaient perchés au sommet et personnes ne pouvait les atteindre. Elle était bien contre lui et ne voulait pour rien au monde que cela s'arrête.

- Je suis désolée pour ce manque de convention. Je suis tellement heureuse, vous ne savait pas depuis combien de temps j'attends une personne capable de me redonner le goût de vivre comme avant, de lutter contre la mort que j'ai prié de venir le plus tôt possible. J'ai pensé que comme nous étions seuls ici, au sommet de cette basilique je pouvais me permettre de rompre cette distance que nous impose la société.

Son parfum l'enivrait et elle ferma les yeux pour le savourer pleinement. Oui... elle se mettrait en quête d'une magie capable d'inverser la cécité. Elle n'avait pas eu le temps ces jours-ci mais il devait bien exister un sort pareil dans les vieux grimoires de magie blanche. Il fallait pour cela qu'elle trouve la bonne personne pour se renseigner.  


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Ludovik Dickins
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MessageSujet: Re: Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Icon_minitimeVen 1 Jan - 19:57

Shanoa était une femme pleine de charme. Touchante, d'agréable conversation, elle réussissait à réveiller en l'héritier Dickins un semblant de vie qu'il ne s'accordait plus guère avec la gent féminine depuis quelques temps. En effet, sujet aux commérages et aux regards malsains des envieuses, curieuses, venimeuses des salons, il avait pris récemment quelques distances avec les femmes. C'était d'ailleurs ce que son valet lui reprochait le plus, car si son maître comptait parmi ses amis bien plus de femmes que d'hommes, ce n'était pas par hasard : ces dernières le jugeaient généralement moins violemment que les hommes et leur pitié prenait une tournure plus gaie que celle de leurs homologues masculins qui ne voyaient en le jeune aveugle qu'un poids pour la société. Leur tourner le dos pour quelques poules mal fagotées, venues dans les salons afin de mettre le grappin sur quelques désespérés, était non seulement un signe de faiblesse qu'il ne devait surtout pas afficher en société, mais en plus une erreur stratégique. En effet, si Ludovik voulait continuer à être accepté dans les hautes strates, ou du moins toléré,  il avait plutôt intérêt à laisser de côté ce type de considération pour s'accrocher à celles qui valaient la peine. Entretenir ses relations était important dans son milieu social et celui qui ne jouait pas le jeu des mondanités était bien vite écarté...

Heureusement, depuis que Ludovik avait décidé de sortir de sa léthargie pour retrouver son violoncelle et le Royal College, il avait redécouvert cette envie franche de se faire des amis et de reprendre ses activités mondaines. Shanoa était pour lui une amie en devenir et son instinct le poussait à croire qu'il pourrait bientôt l'intégrer à son cercle de proches connaissances. Certes, cette promenade presque interdite et le dîner en tête à tête qui devait la suivre avaient été des plus maladroits, mais c'était un début comme un autre, à ceci près qu'il allait devoir prendre garde à ne pas paraître trop inconvenant, puisque le contexte l'était déjà bien assez. Il lui faudrait éviter d'autres impairs de ce genre à l'avenir.

Pour l'heure, le jeune aristocrate profitait de ce moment en compagnie de la belle. Il avait besoin de quelques conversations badines pour se rassurer et meubler le vide qui pouvait s'installer entre-eux. Aussi, parler de thé et du temps, lui fit-il plaisir. Et, comme si ces sujets étaient d'une importance capitale, il les entretint un peu.


- Le thé vert ? C'est aussi l'un de mes préféré. Le thé noir est moins connu, il se fait rare dans la capitale, mais je l'apprécie tout autant. Vous verrez, ceux que j'ai dégotés ont un arôme particulièrement exquis. Il marqua une pause et reprit en souriant: Enfin, cela dépend des goûts de chacun, évidemment.

Haussant les épaules, Ludovik soupira, heureux de sentir l'air frais du soir enfin toucher sa peau. Ils étaient descendus du fiacre et se dirigeaient maintenant vers l'édifice. Écoutant Nash avancer devant lui, et connaissant par coeur les marches du perrons qui menait aux portes du bâtiment, Ludovik invita Shanoa à le suivre. Bientôt, ils furent à l'intérieur de Saint Paul.

C'est par un escalier en colimaçon, un peu isolé sur le côté, que le couple et le valet passèrent pour atteindre le sommet de la coupole. La montée des marches de Saint Paul fut follement plaisant pour Ludovik. Suivant la belle pour la rattraper si jamais elle dérapait, il laissa à son valet la tâche de leur ouvrir la voie. Ainsi, il put s'amuser à faire la conversation et à souffler à son invitée quelques conseils de sécurité. Il se sentait revenu à cette époque où, jeune garçon, il partait en expédition dans les ruines de la vieille chapelle familiale, accompagné de son fidèle valet, bravant les anfractuosités et les marches creuses, à la recherche d'un trésor imaginaire. Mais là où sa cécité lui avait fait faire bien des chutes, Shanoa, elle, semblait sûre de chacun de ses pas.


- Du moment que vous ne vous blessez pas...Rit Ludovik pour répondre à son assurance. Je sais bien que les bottines et souliers des dames ne sont pas toujours des plus pratiques pour ce genre d'exploration. Je ne voudrais d'ailleurs pas que vous froissiez votre robe dans cette aventure. Je me sentirais bien coupable.

C'était badin, facile, mais tout à fait de circonstance. En effet, Shanoa pouvait aussi bien glisser sur les marches de pierre que raccrocher ses jupons sur les murs inégaux et parfois rugueux qui faisaient le tour de l'escalier. Mais la belle lui fit comprendre à deux reprises qu'elle se souciait plutôt de lui et qu'elle avait l'habitude de ce genre de chose. Ludovik en fut légèrement vexé, mais il n'en laissa rien paraître. Que la jeune femme hésite à lui laisser fermer la marche lui prouvait encore qu'aux yeux des autres c'était un être faible. On aurait très bien pu rétorquer qu'encadrer ainsi une demoiselle pour l'assister dans son ascension pouvait être tout aussi mal pris, mais les convenances de l'époque et la domination masculine que la société mettait sans cesse en avant réclamaient que ce fut l'homme, et non la femme, qui s'inquiète et prenne ce genre de précaution.
Le jeune aristocrate laissa bien vite de côté ces réflexions désagréables pour se concentrer sur le crépitement des torches que Nash allumait devant eux et sur ses pas qui résonnaient dans l'escalier de pierre. Il entendait également la robe de Shanoa qui froissait devant lui, ses petits pas et son souffle. Le mur, sous ses doigts d'albâtre, était froid et humide. Le vent soulevait ses longues mèches blondes et appuyait sur son manteau dans son dos. Toutes ces sensations, souvent délaissées par les voyants, étaient pour lui une délicieuse source d'analyse. C'était par tous les autres sens que celui de l'odorat qu'il passait pour appréhender le monde. La plupart des gens ne pouvaient imaginer ce qu'était l'univers d'un aveugle. Beaucoup le pensait morne, empli de ténèbres et d'angoisses, alors qu'en réalité, il était simplement différent.

Au bout d'un moment, ils arrivèrent au sommet des marches et pénétrèrent sur le balcon le plus haut de Saint Paul. L'horizon s'offrait à eux.

En entendant Shanoa s'exclamer devant la vue, un sourire se dessina sur les lèvres de Ludovik : oui, il était satisfait. Finalement, il songeait maintenant qu'emmener la jeune femme sur les toits de la cathédrale n'avait pas été une si mauvaise idée que ça. La belle semblait comblée. Elle s'émerveillait face à tant de beauté et le jeune aveugle l'entendait aller et venir près du balcon de pierre. Son bonheur, presque enfantin à ses oreilles, sonnait comme une jolie victoire. Même s'il ne pouvait contempler avec elle l'immensité de la capitale et son manteau de ténèbres, ce qu'elle lui en disait lui suffisait à l'imaginer. Il ferma ainsi les yeux, et se laissa porter par sa description pleine de poésie.

C'est alors que Shanoa le prit dans ses bras.

Ce que ressentit Ludovik en cet instant précis, lui-même ne serait jamais capable de le définir. Les yeux écarquillés, il se pétrifia tout à fait, incapable d'enlacer la jeune femme. Il resta là, droit et figé, les mains levées dans le vide de chaque côté de Shanoa, sans esquisser la moindre étreinte. Son souffle sembla se perdre dans un mutisme effrayant tandis que la belle exprimait toute sa joie et lui jurait même de tout faire pour l'aider à recouvrer la vue. Son cœur battait la chamade comme jamais. Il sentait contre son torse le sein de cette femme qui se pressait et son parfum qui envahissait ses sens. Quelle était chaude, blottie ainsi contre lui ! Quelle était...inconvenante !
Par dessus sa douce épaule, l'héritier Dickins jeta à son valet un regard empli de désarroi. Même s'il ne le voyait pas, il sentait que Nash s'était rapproché, comme pour prévenir ce geste indécent, sans qu'il n'ait cependant réussi à l'arrêter. Comment l'aurait-il pu ? Ludovik était perdu et le jeune valet ne pouvait plus rien pour lui. Intervenir maintenant mettrait la belle dans une position bien plus inconfortable que ce que les mots de son maître risquaient de provoquer. Cette fois, les craintes de Ludovik avaient été justes.


- Je...Je suis heureux que cela vous plaise. Fit-il gêné au possible.

Incapable de demeurer ainsi plus longtemps, le jeune aristocrate s'écarta un peu de la jeune femme et déglutit péniblement.


- Miss Wingheart, vous...vous ne devriez pas...fit-il doucement en reculant d'un pas. Il alla jusqu'à faire l'effort de lui poser les mains sur les épaules afin d'atténuer le choc et de paraître le plus amical possible. Et si l'on nous voyait ? Que diraient les commères ? Vous y avez songé ?

Sa voix était tendre, mais l'on pouvait y entendre une forme de doute et de peur. Comment expliquerait-il à cette jeune femme qu'il n'était pas intéressé et que ce genre de geste était des plus déplacés, surtout dans un tel contexte ? Comment l'assurer de son amitié tout en brisant ce bel élan qu'elle venait de lui offrir ?

- Je suis heureux que cette vue vous ravisse ; c'est un honneur d'avoir pu réveiller en vous ce désir de vivre, et je suis très flatté que vous vous inquiétiez ainsi de mon...de mes yeux, mais je vais être obligé de vous demander de refréner votre joie...Nous ne pouvons pas...Je ne peux pas.

Leur honneur à tous les deux était compromis et la jeune femme devait bien le comprendre. Certes, personne ne pourrait réellement les reconnaître depuis le pied de l'édifice sur lequel ils se tenaient et, à part Nash qui les observait d'un œil attentif, nul ne serait au courant de cette étreinte volée sous le nez de la bienséance, mais dans le doute, et parce que Ludovik était un homme de principes, il préférait agir en parfait gentleman plutôt que de risquer que ce malaise prenne une tournure des plus dramatiques.
Évidemment, connaître toutes les règles qui forment l'étiquette d'un homme en société est une chose, l'appliquer en est une autre. Ludovik craignait de blesser Shanoa.


- Vous savez, continua-t-il sans lui lâcher les épaules, de nombreuses personnes sont capables de vous redonner la foi, il suffit de les trouver. Vous ne devriez pas être aussi pessimiste et absolue. Laissant ses mains retomber près de lui, Ludovik se détourna de Shanoa pour les poser sur le balcon. Son regard se perdit alors dans le néant devant lui, au-dessus de la ville qu'il ne pouvait voir. Je pense qu'il faut que vous sortiez plus souvent, reprit-il avec un sérieux presque austère, ou du moins que vous fréquentiez certains salons plutôt que d'autres, ou que vous trouviez tout simplement des personnes qui ont les mêmes centres d'intérêt que vous...comme la musique par exemple. Au Royal College, il y a de grandes dames que je vous recommanderais pour leur sympathie et leur grand cœur. Je ne veux pas dire par-là qu'elles ne font que prendre en pitié les gens comme nous, qui sont sans doute un peu dépassés par leurs...malheurs, si vous me permettez cette analogie, mais bien qu'elles sont d'une excellente compagnie. Cultivées, agréables, ouvertes et tendres, elles pourraient vous plaire et vous aider à surmonter votre actuel désarroi. Ludovik marqua une pause et rabattit quelques unes de ses longues mèches blondes dans son dos pour éviter que le vent ne les lui placent devant le visage. Malgré son ruban, ils ne cessaient de revenir sur ses joues rougies par le froid et la gêne. Il y a également...des hommes qui seront sans doute de meilleure compagnie que moi.

Le silence qui s'en suivit fut douloureux pour le jeune aveugle. Il avait presque dit cette dernière phrase avec amertume, comme s'il se différenciait tellement des « autres hommes » qu'il citait qu'il se condamnait à la solitude. Ce n'était pas vrai. En réalité, il craignait même que Shanoa ne lui rétorque qu'elle ne voyait pas d'autres hommes capables de l'émerveiller comme il venait de le faire avec cette magnifique vue et de devoir la repousser tout à fait.
Qu'espérait-elle réellement ? Est-ce qu'il repoussait-là une maladresse ou un amour naissant ? Ce n'était pas la même chose ! Certes, cela resterait désagréable dans les deux cas, mais s'il remettait simplement la douce jeune femme à sa place par rapport à ce que la société attendait d'elle, la situation serait moins terrible que s'il passait pour condamner un sentiment qu'il ne ressentait pas de son côté. Au fond, il priait pour que ce ne soit qu'une maladresse et pour que Shanoa lui réponde qu'elle avait agi comme une enfant et non en réponse à quelques appels de son cœur.

Non loin du couple, Nash restait figé dans une expression d’hébétement général. Ses pensées se bousculaient avec autant de chaos que celles de son maître. Que devait-il faire pour l'aider ? Il ne pouvait pas s'adresser directement à Shanoa sans que cela soit non seulement d'une impolitesse incomparable mais en plus un ultime coup au cœur pour elle. Un petit élan de colère monta en lui : il mourrait d'envie de lui dire que si les distances sociales avaient été instaurées ce n'était pas pour rien et que si elle les respectait comme toute bonne lady de sa condition ce genre de situation ne se produirait pas...Il ne pouvait s'empêcher de songer que son pauvre maître devait mourir de honte et de peur...

En effet, Ludovik prenait beaucoup sur lui en cet instant, et cet effort lui paraissait d'autant plus difficile qu'il avait toujours été très maladroit dans ce genre de démarche. Malgré tout, il finit par se tourner vers Shanoa pour lui faire une courbette, la main sur le cœur, le front fort bas.


- Je suis navré, Mademoiselle, si j'ai pu vous paraître osé avec cette visite des toits...Ce n'était pas dans mon intention de vous placer dans une telle situation. Si je vous ai blessée ou offensée de quelque manière que ce soit, je vous prie d'accepter mes plus plates excuses.

Nash ouvrit la bouche mais la referma aussitôt.
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Icon_minitimeDim 3 Jan - 16:46

Dans ce fiacre, Shanoa avait le coeur qui battait la chamade. Elle ne savait pas ce qui l'attendait en haut de l'édifice mais mourrait d'envie d'y être. Aussi, elle était en bonne compagnie et elle savait que Ludovik avait un don pour "voir les belles choses", c'est pour cela qu'elle lui faisait entièrement confiance.
Le vide se meubla par un échange sur le thé. Le jeune musicien trouva aussi que le thé vert était son préféré et qu'il aimait le thé noir. Shanoa fut étonnée de savoir qu'il en existait.

- Oh je ne connais pas ce thé, ou du moins pas de nom. Peut être en ai-je déjà goûté dans les salons, mais je serais plus que ravie de partager vos trouvailles. dit elle en sentant déjà mille et mille odeurs embaumer la pièce et son odorat.

Intérieurement, Shanoa essayer de décrypter ne serait-ce qu'un infime indice d'un probable amour naissant. Elle voulait voir sur le visage du musicien, un quelconque signe qu'elle lui plaisait, mais rien. Shanoa commençait à douter et se demanda si ses sentiments n'étaient pas allés trop vite... Mais d'un autre côté, elle se sentait bien à ses côtés, elle aimait le son de sa voix, le parfum et sa vision du monde. Elle ne ressentait pas ce sentiment de pitié que peuvent avoir certaines personnes à l'égard d'un aveugle, elle avait l'impression d'avoir en face d'elle un homme capable de voir.

Arrivée dans la basilique, Shanoa fit balayer ses yeux de gauche à droite pour admirer l'architectures et les vitraux. Mais ce ne fut qu'un bref regard car les trois prirent un escalier près de la porte d'entrée. La montée fut interminable pour la jeune aristocrate qui ne voyait jamais la fin. Elle prit note des conseils de l'aveugle. Lorsqu'elle lui répondit qu'elle en avait connus d'autre, il ria et répondit qu'il ne voulait en rien qu'elle ne glisse à cause des bottines ou bien d'abîmer sa robe.
Il était vrai que Shanoa adorait ce vêtement. Sa couleur lui rosait le teint, lui donnant un air plus frais et sa coupe était parfaite.


- Je ferais attention c'est promis. Il est vrai que nos chaussures ne sont pas faites pour ce genre d'ascension. J'ai d'ailleurs pris celles avec lesquelles je suis le plus à mon aise, mais ces marches sont humides et sont assez glissantes je l'avoue. Aussi pour la robe, je n'ai peut-être pas choisie la plus adaptée a ce moment. Ne soyez pas coupable, c'est de ma faute, je savais que l'on irait ici. sourit-elle tout en grimpant.

On pouvait entendre ses talons sur la pierre froide et mouillée et le son de sa robe contre les parois. Elle se maudit de ne pas avoir prévu de tenue adaptée. Elle se serait changée à la demeure de Ludovik, mais elle ne voulait pas qu'il ne sache qu'elle avait des tenues peu conventionnelles et plus aptes à être portées par les hommes.

Arrivée devant la splendide vue, elle était comme une enfant devant le cadeau qu'il attendait tant. Elle s'excusa auprès du jeune homme de ne point pouvoir lui décrire la vue tellement les mots lui manquait. La dernière fois qu'elle avait eu cet étincellement, c'était lorsque Benjamin l'avait emmenée dans un jardin isolé avec ce magnifique kiosque. Du banc de cette infrastructure, le paysage semblait être celui d'un tableau. De joie elle s'était tournée auprès de l'aristocrate pour l'enlacer en guise de remerciement.

Au fond d'elle, la jeune aristocrate savait que ce geste était plus que déplacé, grotesque. Mais depuis longtemps, personne n'avait voulu lui faire plaisir à ce point. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas enlacé une personne et ce geste exprimait comme une libération d'émotions qui avaient été trop enfouies, trop rejetées. Elle ne savait pas si ce qu'elle ressentait était de l'amour ou juste la joie d'avoir vécu pour être sur ce balcon aujourd'hui. Des larmes de joie coulèrent mais ceci ne dura qu'un temps.

Au début, la réponse du jeune blond fut des plus banale dans ce genre de situation. Il ne s'attendait pas à ce que la hunter lui saute presque au cou. Mais les phrases suivantes fit ouvrir les yeux d'inquiétude de la jeune femme. Elle s'arrêta de respirer pendant une seconde et n'entendit que son cœur qui battait. Il recula et demanda si elle avait songé aux regards indiscrets. Lorsqu'il fit un pas en arrière, Shanoa resta immobile. Elle se demandait si ce qu'elle entendait n'était que le fruit de son imagination ou que tout ceci était bien réel et qu'il refusait d'être plus intime. quand elle revit a elle, elle eu un bond de recul, désolée de l'avoir mis dans cette situation. Elle jeta un regard à Nash, puis Ludovik et elle lui répondit alors :

Oui, j'y ai songé avant, je pensais que depuis ces hauteurs, personne ne nous reconnaîtrait.  Mais je dois vous avouer que ce que disent les commères à mon égard ne me touchent plus à présent. A force d'entendre des fausses accusations et des moqueries, j'ai fini par ne plus les entendre. Mais je m'en veux de ne pas avoir penser a ce que diraient les autres a votre sujet. Je vous prit de bien vouloir accepter mes excuses et mon égoïsme en ces lieux où le pêché est interdit...

Elle avait peur maintenant d'avoir briser une amitié, que la gêne occasionnée soit permanente, elle craignait que Ludovik soit de plus en plus distant. Elle avait agi en petite fille et cela n'était pas digne d'une aristocrate. Elle s'en voulu d'avoir osé, osé braver les formalités pour remercier le jeune homme, car s'il ne pouvait voir la joie dans les yeux de la belle, il avait au moins eu l'étreinte qui signifiait toute la joie qui explosait.

Ludovik la regarda et posa ses mains sur les épaules de la jeune femme et s'éloigna vers le balcon en affirmant qu'il fallait qu'elle sorte plus souvent, qu'il lui donnerait des contacts, féminins...


-  Veuillez excuser mon comportement. Vous savez, depuis la mort de mon fiancé et par la suite celle de mes parents, personne n'avait cherché à vouloir mon bonheur, toutes mes connaissances savaient la tristesse qui emplissait mon corps, mais personne n'a voulu de mes nouvelles, n'est passée prendre le thé, ne m'a réconforter comme vous l'avait fait. Je sais que je n'aurais pas du faire ça, mais vous êtes le seul aujourd'hui à m'avoir fait plaisirs avec le solo que vous avait remarquablement joué et par cette magnifique vue. Je suis sortie pour aller à la bibliothèque, dans les salons, j'ai essayé plusieurs fois de renouer avec le monde extérieur, mais toute tentative s'est avérée être un échec. Il est vrai que quand on vous reconnait sous le nom de la "berceuse du corbeau" ou du "cygne noir"; dès que on vous demande si on a un homme dans sa vie et que je relate brièvement le tragique épisode, on vous met à l'écart et les commères font le tour de tous ceux que vous connaissez. Mais grâce à vous l'autre jour, j'ai enfin décidé de laisser les fantômes de mon passé derrière moi et d'aller de l'avant.
dit elle en baissant les yeux.

Tout ceci l'avait agacé. Les commères avaient fait le tour avec leur rumeurs et ce surnom. Shanoa savaient que lorsqu'elles sortaient et croisaient des personnes connaissant son histoire, ils baissèrent les yeux malgré le sourire sur les lèvres de la huntress. C'est pourquoi elle avait fini par ne plus sortir de chez elle ou seulement pour aller à la bibliothèque y lire des ouvrages anciens sur les légendes et mythes ainsi que des textes antiques pour apprendre les langues sacrées.
Puis Ludovik annonça qu'il y avait des hommes de meilleures compagnie que lui. Shanoa le regarda dans les yeux, étonnées d'entendre cela. Elle espéra qu'il plaisantait mais la situation lui prouvait le contraire.

- Lu.. Mr Dickins, comment pouvez vous dire une chose pareille ?! Je sais que cet élan ait pu vous gêné si vous l'avez apparenté a de l'amour, mais il n'en n'est rien si je peux vous rassurer. Cette joie que j'ai laissé me guider était un remerciement d'une profonde  et sincère amitié. Je me répète encore, mais jamais je n'avais vu  plus beau paysage, plus belle vue de Londres. J'aurais voulu savoir ce qu'avaient les autres hommes de plus dans votre pensée que vous ? Des yeux pour mieux les glisser dans les décolletés ? Vous savez, j'ai l'impression de ne pas avoir en face de moi un aveugle. Vous avez une vision des choses, si je puis me permettre cette expression, un ressenti unique que de rares hommes ont. Dans les escaliers, vous m'avez presque décrit à la perfection les marches, vous avez réussi à m'émerveiller. Je ne veux pas que vous vous ressentez plus faible que les autres, ceci serait vous mentir. dit elle. avant d'aller elle-même vers le balcon, en ayant garder une distance convenable avec le jeune musicien. Elle rempli ses poumons d'air frais et continua. Elle avait auparavant jeté un regard derrière elle pour savoir quelle étaient les réactions du valet.

-  Peut être qu'en amour, vous pourriez me donner le nom de quelques hommes que vous  connaissez bien et qui pourront me soulager de cette solitude amoureuse, mais je ne veut pas vous perdre en tant qu'ami. annonça t-elle en le regardant dans les yeux.

Shanoa avait du mal. En effet, cet acte était de l'amour et elle le savait mais pour ne pas rajouter du mal être a cette situation, elle avait réussi à transformer cet amour en amitié. Cela lui faisait mal, mais elle ne pouvait se permettre de courir après des sentiments qui n'existaient pas. Elle n'avait pas envie de ne plus le revoir. Sa présence était rassurante, la belle ressentait comme une tranquillité et elle savait qu'elle pouvait se confier à lui.

Le silence revint et au bout d'un moment, Ludovik parla en s'excusant de cette visite.

- Qu'avez vous fait de mal mon cher ? Me montrer cette vue splendide ? Je ne veut point de vos excuses car si nous sommes tous les deux dans une situation qui nous plait guère, guère,  c'est bien de ma faute. dit elle pour soulager le jeune homme de ses démons

Qu'allaient -ils faire maintenant ? Allaient-ils quand même diner ensemble ? Shanoa ne savait que faire pour renouer le dialogue avant sa bêtise.

Soudainement, elle entendit un bruit de tuile. Elle se retourna et examina autour d'elle. Elle faisait mine de regarder simplement pour ne pas éveiller les soupçons.
Depuis cette course poursuite à Chinatown, Shanoa était constamment sur ses gardes. Si elle ne prenait que rarement son épée avant, elle la gardait toujours sur elle à présent et portait sous sa robe un pantalon et des bottes confortable et qui lui permettait de courir et de grimper sur les toits malgré les talons. Revenant a ce panorama, elle ce dit que cet endroit était faiblement fréquenté par des personnes mal intentionnées. Il n'y avait donc aucun risque pour qu'elle se fasse attaquer. Les dandys de l'autre soir avaient reçu d'assez bons avertissement pour ne pas la traquer a ce point.


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Ludovik Dickins
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MessageSujet: Re: Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Icon_minitimeSam 9 Jan - 11:46

Passer de banalités telles que les bottines des femmes ou leurs robes à une étreinte indécente et un discours sur les convenances, avait considérablement refroidi l'atmosphère autour du couple parti en expédition sur les balcons de Saint Paul. Ludovik grimaçait. Comment une simple balade pouvait-elle tourner de la sorte en si peu de temps ? Le vent sur son visage lui paraissait désormais bien agressif et l'air qu'il respirait avec délice quelques minutes plus tôt lui semblait glacé. La pluie ne tarderait pas de venir délaver ce qu'il restait d'un charmant tableau. Au fond, le jeune aveugle s'assombrissait. Décidément, il allait de malchance en malchance quand il s'agissait de relations sociales. Cette semaine, c'était la troisième fois qu'il se retrouvait dans une situation aussi désagréable et difficile à gérer. Il y avait d'abord eu la mère Corben, qu'il avait outrée dans sa foi lorsqu'il lui avait rétorqué un peu violemment que Dieu ne pourrait passer outre ses petits excès en terme de rente. Puis, il y avait eu le duc de Montgomery, qu'il avait bousculé dans la rue et dont le haut de forme avait été abîmé dans sa chute. Encore une affaire qui l'avait fait passer pour un maladroit de première et qui l'avait fortement blessé dans son estime de lui-même. Maintenant, il se retrouvait avec cette jeune femme, tout à fait jolie d'après Nash, en haut de Saint Paul, dans une promenade sans doute trop romantique et qui avait poussé cette dernière à se réfugier dans ses bras...
Ah ! Comme il aurait souhaiter poursuivre leur discussion sur le thé ! Comme il aurait souhaité pouvoir se retrouver avec la belle dans un salon, en public, pour lui faire goûter ces breuvages exotiques qu'elle ne connaissait pas aussi bien que lui ! Il n'y aurait pas eu d'étreinte, pas de quiproquos possible, aucun tête à tête inconvenant !
Parler chiffons l'aurait également satisfait. Ludovik était un homme sensible aux étoffes et il passait plus pour un parfait dandy qu'autre chose. S'attarder sur la robe que Shanoa portait et sur le fait qu'elle ne soit pas pratique pour monter les escaliers, lui aurait permis de lui montrer combien il appréciait la mode, même s'il ne la voyait pas, car il l'imaginait très bien, du moins à sa façon.
Malheureusement, une fois les escaliers montés, la vue sur la capitale ravit tellement la belle qu'elle le remercia bien plus chaleureusement que prévu, ce qui mit un terme à toutes ces possibilité. Un froid s'installa. Malgré la bonne volonté que Ludovik mettait dans la perspective de ne pas déplaire à la jeune femme, le malaise entre eux était désormais inévitable.

La réaction de la jeune femme face à la droiture de son nouvel ami fut plus douce que ce à quoi s'attendait le jeune aveugle. Elle resta immobile et muette l'espace d'une minute puis elle s'excusa maladroitement en expliquant qu'elle-même n'avait plus rien à faire des commérages mais qu'elle s'en voulait d'avoir eu l'égoïsme de ne pas penser à ce que lui risquait. Ludovik leva un sourcil, à la fois de surprise et d'interrogation. Shanoa était donc la risée de la société ? Il ne l'avait jamais rencontrée auparavant et n'en avait même jamais entendu parler, mais la perspective de s'associer avec une jeune femme qui s'attirait les regards moqueurs du beau monde ne lui plaisait pas. Certes, il était lui-même la risée de ses semblables, à cause de son handicap et de ses maladresses naturelles, et il savait ce que les hommes disaient de lui lorsqu'ils évoquaient son amour pour les parfums et les fanfreluches, mais il n'aimait pas l'idée qu'il soit, en plus, vu en compagnie d'une inconsciente qui avait déjà sur le dos des regards mauvais.
Pensée des plus égoïstes et des plus rares chez lui, mais il fallait bien admettre que la belle Shanoa venait de le déstabiliser à tel point qu'il ne savait plus réellement que penser.

Pour éviter de persister dans ce type de considérations malvenues, Ludovik décida de s'éloigner de la jeune femme. Ses mains gantées sentirent au travers de leur soie la froideur du balcon de pierre et cela lui fit du bien. Après la chaleur des épaules de Shanoa, il se sentait presque criminel tant il aimait à garder ses distances avec la gente féminine...
Le vent soulevait ses cheveux qui fouettaient son visage de porcelaine, comme pour lui rappeler qu'il était sur des hauteurs exceptionnelles. Avait-il le vertige ? Un peu. Il sentait le vide sous lui et songeait que c'était une allégorie de son esprit qui sombrait depuis quelques minutes dans une gêne incroyablement profonde.

Shanoa se mit alors à tenter d'expliquer son comportement. Elle avait perdu ses parents, puis son fiancé. La société entière l'avait mise au ban. C'était plus facile que de tenter de la réconforter. La lâcheté des hommes n'était plus à prouver. Et puis, lorsqu'elle était sortie, elle avait dû faire face aux commères, à des surnoms terribles et au mépris si ce n'était à l'indifférence. En lui, elle avait trouvé une oreille attentive, un peu de chaleur qu'elle n'avait plus eue depuis bien des années.


- La « berceuse du corbeau » ? Murmura Ludovik pour lui-même. Oui...j'ai déjà entendu cette expression-là...

Puis, le ton de Shanoa se fit plus virulent. Elle sembla outrée que Ludovik se mette en retrait et ait pu croire qu'elle entretenait pour lui un quelconque sentiment amoureux. Il lui conseillait de voir d'autres hommes, plus aptes à lui donner ce qu'elle recherchait peut être, et cela sembla la révolter. Ses paroles, plus fermes, mirent en garde le jeune blond sur sa future conduite à tenir. Apparemment, la belle n'était pas de son avis le concernant : il équivalait aux autres, voire les dépassait en terme de manières et de considération pour les femmes telles qu'elle, et ne devait pas s'effacer à cause de son handicape.
Même si cela fit plaisir au jeune homme, il ne cessait de songer que Shanoa revenait rudement souvent sur cet aspect de sa personnalité, comme si elle se sentait obligée de justifier à sa place son infirmité. Il aurait préféré que l'on laisse de côté ses yeux...

Shanoa s'appuya à son tour sur le balcon, tout en gardant ses distances. Ludovik hésita mais il profita d'un instant de silence pour répondre:


- Je ne me sens pas plus faible que les autres, juste...différent. Vous me flattez, my lady, mais je reste persuadé que d'autres hommes, plus ancrés dans ce monde que moi, pourraient vous faire découvrir semblable panorama comme je viens de le faire. Vous ne devriez pas avoir si peu de foi en la société. Elle est certes pleine de méchants qui n'attendent qu'un signe de mauvaise santé pour vous dévorer, il y a de véritables loups, mais elle possède encore quelques belles âmes que vous devriez continuer de chercher. Vous me semblez bien pessimiste...J'ai peur que vous ne me placiez bien haut et bien seul sur une échelle déformée par vos déceptions.

Face à Shanoa, Ludovik se sentait très mal. Déjà, il culpabilisait.
Il s'était donc fait des idées ? Pour qui était-il donc en train de passer ? Pour un pervers qui, au moindre contact avec une jeune femme, imagine qu'il a là une occasion de la bousculer ? Rien que d'y penser, le jeune aveugle frissonnait de dégoût. Shanoa avait donc pensé qu'il voulait la pousser dans d'autres bras que les siens, pour qu'elle puisse s'abandonner, contre toute pudeur, avec d'autres que lui ? Non, ce n'était pas ce qu'il avait voulu dire. Il s'était mal exprimé. Il songeait simplement que si lui-même était capable de lui offrir une petite balade au clair de lune, d'autres le pourraient. La belle semblait persuadée qu'il n'y avait plus d'espoir ailleurs et qu'il était de ces étranges phénomènes qui viennent jouer l'exception à la règle pour mieux la confirmer. Non, il n'était pas exceptionnel ! Il y avait foule de jeunes hommes capables de lui donner une telle satisfaction, il suffisait de les trouver...

Au bout d'un moment, Ludovik se sentit dans le devoir de courber l'échine devant elle pour s'excuser platement. C'était ainsi que devait se comporter un gentleman, qu'il soit en tord ou non, lorsqu'il avait risqué de blesser une femme, ou de la gêner.
Shanoa s'excusa à son tour, minimisant la situation. Ainsi, ils demeurèrent l'un en face de l'autre, dans un silence religieux.
Puis Nash toussota dans le dos de son maître et ce dernier daigna réagir.


- Miss Wingheart, sachez que mon amitié vous est acquise. Je m'en voudrais que vous pensiez le contraire. Je suis un peu maladroit, et je ne saurais jamais assez m'en excuser, mais pensez bien que mes intentions resteront toujours louables à votre égard.

Cela n'avait guère de sens, puisque par définition, ce qui est louable ou non, ne dépend que d'un point de vue. Tout, dans cette phrase, était relatif. Ludovik avançait-là, avec une subjectivité naïve, que Shanoa n'aurait jamais à se plaindre de ses intentions.
Nash sourit discrètement. Décidément, son maître se perdait. Il était temps de redescendre et d'aller dîner pour mettre un terme à cette situation des plus étranges.


- Mon maître...murmura-t-il derrière lui, la pluie ne va pas tarder à tomber.

Ludovik avait lentement tourné son oreille dans la direction de son valet et compris ce que ce dernier tentait de lui dire. Oui, il était temps de quitter Saint Paul.
Ramenant son visage vers Shanoa, il lui sourit.


- Nous devrions rentrer pour nous restaurer. Qu'en pensez-vous ? Je vous laisse encore admirer la vue avant que...

Mais Ludovik n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un individu brandissant un couteau sautait sur le balcon derrière Shanoa. Le bruit de tuile et le choc de son arrivée sur les pierres nues, en plus de son grognement de bête poussé sous l'effort et la joie d'avoir réussi son saut, donna à son apparition une forme cauchemardesque. Nash poussa un cri et se précipita devant son maître en le poussant sur le côté. Le jeune aveugle se sentit projeté contre le mur proche de l'escalier et s'affola, incapable de comprendre ce qu'il se passait.

- Mais...!?

- Te voilà toi ! Petite peste ! Je t'aurais cette fois ! Beugla l'homme en se jetant sur Shanoa, le couteau brandit devant lui.

Ludovik poussa un cri de peur en entendant la menace et voulut avancer pour aider la jeune femme, mais Nash était déjà à la hauteur de cette dernière. Attrapant la jeune femme par le bras, Nash la tira vers lui pour se placer devant elle et saisir le poignet graisseux de leur assaillant.


- Fuyez ! Maître ! Emmenez miss Wingheart !

Arrêté dans son geste, le bandit hurla de colère et lui asséna un coup de genoux dans l'estomac qui jeta le pauvre valet au sol. De son côté, Ludovik reçut dans ses bras Shanoa et, remontant ses mains le longs de ses bras, il la saisit par les épaules pour la maintenir devant lui.

- Vous allez bien ?! Vite ! Il faut descendre !

Le jeune aristocrate avait confiance en son valet. Si ce dernier lui hurlait ainsi de quitter les lieux, alors il fallait qu'il quitte les lieux. Depuis longtemps, ils avaient décrété que, sans la vue, il y avait des situations dans lesquelles le maître devait obéir à son valet, sans quoi il risquait de le gêner ou d'aggraver les choses.

- Venez ! cria-t-il en attrapant le bras de Shanoa pour la tirer avec lui dans la cage d'escalier.

Derrière eux, le bandit hurla sa colère:


- Ah non ! Catin ! Tu ne m'échapperas pas ! Mon père sera vengé !

Le choc qui suivit indiqua au couple que Nash s'était à nouveau jeté sur lui. En vérité, le valet avait attrapé les jambes de l'homme et l'avait fait chuter près de lui.
Ludovik ne ralentit pas sa course. Marche après marche, il dévalait les degrés de cet escalier interminable qui les ramènerait au cœur de Sain Paul.
Comment cet homme avait-il pu les rejoindre en passant par les toits ? A ce sujet, le jeune aveugle avait son idée : un escalier voisin de celui qu'il empruntait maintenant avec Shanoa donnait sur une trappe qui menait sur un autre balcon. Il suffisait ensuite de se hisser sur les bordures, d'atteindre le toit et de contourner la coupole pour venir sur le balcon qu'ils venaient de quitter.

Essoufflé, Ludovik glissait dans les marches et se rattrapait sans cesse aux murs arrondis qui les environnaient. Il avait lâché le bras de Shanoa, pour qu'ils puissent courir l'un derrière l'autre et pour que la belle puisse soulever sa robe.


- Nous y sommes presque ! Il faut rejoindre le fiacre !

Mais alors qu'il ne leur restait qu'une dizaine de marches à franchir, Ludovik loupa l'une d'entre-elles et tomba en avant. La chute fut très rude. Le jeune homme eut beau placer ses mains devant lui, il dévala ce qu'il restait des escaliers et manqua de se briser la nuque sur les dalles glacées du narthex. Sa tête heurta le damier noir et blanc et y laissa une lugubre traînée de sang. Complètement assommé, le jeune aveugle resta inerte au sol.

Dans les escaliers, un raffut du Diable se fit entendre : l'homme arrivait.
Qu'avait-il fait de Nash ? L'avait-il brisé d'un coup de poing ou lui avait-il planté son couteau dans le cœur ? Tout était possible !
Lorsque sa face mal rasée et son air porcin franchirent les dernières marches, il tenait toujours son arme dans la main. Celle-ci luisait d'un liquide poisseux...


- Hahaha ! Tu ne pourras pas m'échapper ! Oh non ! Pas cette fois, ma jolie !
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Icon_minitimeDim 31 Jan - 20:17

Shanoa aurait tout fait pour pouvoir disparaitre, le malaise s’était installé. Quelle idiote d’avoir songé que Ludovik pouvait avoir des sentiments pour elle, le recul qu’il avait eu était la preuve qu’elle ne s’était fait que des illusions. Elle savait qu’elle devait s’excuser et qu’elle devait mentir en affirmant que ce n’était pas de l’amour mais une preuve d’amitié. Cela lui déchirait le cœur mais elle avait appris qu’il valait mieux se trouver un confident un ami sur lequel  se reposer qu’un amour.  Elle s’excusa de son comportement, elle lui annonça que malgré ses sorties pour renouer avec le monde extérieur, elle était mise à l’écart par la société, qu’on lui avait attribué le surnom de «  la berceuse du corbeau ou cygne noir » A ces mots, elle vit le regard du jeune homme changer, comme s’il se souvenait de cela. Elle baissa les yeux en comprenant qu’il avait déjà entendu ce surnom là et lui dit :

- Oh, je vois que vous avez entendu ce surnom là, maintenant vous savez qui se cache derrière… J’ai hésitez à vous le dire car j’ai maintenant peur que vous vous éloignez de moi pour éviter d’avoir des rumeurs sur vous. J’ai trouvé là un ami sur lequel me reposer, avec qui j’ai l’impression de  pouvoir me confier sans danger. Je ne nous voit pas comme un couple, mais comme deux amis partageant les mêmes goûts comme la musique, le thé et sûrement beaucoup d’autres points communs. Oh ces commères, je les déteste toutes. Elles ne savent rien et sont prête  à dire n’importe quoi pour attirer les regards sur elles et se sentir plus importantes.

Shanoa savait que ce geste était impardonnable et qu’il faudrait du temps avant que cet élan s’efface partiellement.
Elle était furieuse à l’idée que Mr Dickins se dévalorise et sépare les autres de lui. Elle voulait qu’il sache qu’il leur était égal, voire même supérieur dans le domaine de l’écoute. Mais elle regretta de lui parler sans cesse de sa cécité. Elle voulu se maudire là aussi. Pourquoi il fallait toujours que cela dégénère à ce point.

-Oh Mr Dickins, je pense que vous manquez de confiance en vous.  Je sais qu’il yb a en ce monde de belles âmes qui n’attendent plus que d’être rencontrées, mais elles sont rares et se cache. Je vais vous faire  un aveu. Lorsque je me balade dans les rues peuplées, j’ai l’impression d’être un fantôme, un esprit errant parmi les vivants. Vous êtes le premier à m’avoir tendu la main. Ce requiem que j’ai joué, c’était un appel à l’aide pour quiconque le comprendrait. En ce jour, vous avez réussi à me redonner l’envie de vivre, l’envie de me battre pour vivre et je ne vous remercierai jamais assez pour cela. Maintenant, j’ai du plaisir à sortir, les gens me voient plus souriante, plus gaie. Même mes domestiques ne m’avez pas vu aussi joyeuse depuis la mort de mon fiancé.

Elle l’avait remarqué lorsqu’elle avait failli se faire tuer dans les rues du quartier asiatique. Elle avait failli mourir ce soir là, après avoir été dénudée et violée. Ces supplications étaient réelles, la jeune femme ne voulait pas mourir, pas hier soir. Si les gardes du corps de la chinoise n’étaient pas intervenu, peut-être se serait-elle laissée faire si cela lui permettait de vivre plus longtemps. A cette pensée, l’odeur d’alcool lui revint et essaya de chasser ce cauchemar de sa mémoire. Elle savait qu’ils pourraient revenir à tout moment pour achever leur œuvre loin des hommes d’Azami. Rien que cette idée la fit frissonner d’effroi.



Elle reprit son souffle et reprit, d’une voix plus désolée :
-  Je sais que je peux être maladroite, veuillez m’excuser de faire tout le temps référence à votre cécité.  Mais je voudrais simplement que vous sachiez a quel point vous vous sous-estimez.

Elle commençait à avoir mal au ventre du au stress qui s’était accumulé. Mais cela s’estompa lorsqu’il  lui annonça qu’elle avait toute son amitié. C’est alors que le sourire qui avait disparu, réapparu en même temps que le bonheur dans ses yeux. Sont regard se fit plus doux, plus apaisé.

- Je vous dois aussi des excuses pour la maladresse que j’ai pu avoir, j’espère que cela n’aura pas de conséquence sur notre amitié.

Elle continuait à admirer la vue quand elle entendit un bruit suspect venant des toits de la cathédrale, des tuiles pour être précis. Pour ne pas alerter Nash, elle se retourna et fit semblant de regarder  comment les dômes étaient fait. Mais elle cherchait un indice, quelqu’un. Elle savait qu’elle n’était pas totalement en sécurité depuis la veille dans les rues de Chinatown. Mais elle ne vit rien et le bruit  ne s’entendait plus. Elle se retourna vers la ville qui commençait à être éclairée par les lanternes.

L’ambiance se fit plus respirable. Par ailleurs, l’air s’était rafraîchi et les nuages de plus en plus noirs venaient en leur direction. Nash proposa à Ludovik de repartir dans leur manoir pour le souper.  
Mais le maître qui avait acquiescé n’eut pas le temps de répondre totalement à la belle. Un homme sauta près de la jeune femme.
Shanoa écarquilla les yeux de peur et d’inquiétude. Cet homme serait –il un de ces dandys ? Elle ne se rappelait pas de leur visage et pensait que c’était l’un des leur qui venait se venger de cette humiliation.  Cet homme courait en sa direction, un poignard luisant à a main. Nash couru vers Shanoa, la jeta contre Ludovik et demanda à son maître de fuir immédiatement.
Ludovik attrapa la jeune aristocrate et  lui demanda si elle allait bien.
-  Pour l’instant oui, mais nous devons fuir faites attention, les escaliers sont comme vous l’avez dit glissants.  puis elle pensa au valet
-  Et votre valet ? Qu’il fuit comme nous où il risque de se blesser, voire pire…
Mais le jeune musicien ne perdit pas une seconde et  mis sa main libre devant pour retrouver la porte qui menait aux escaliers précédemment montés et s’y s’engouffra. Shanoa ne cessa pas de regarder derrière elle pour voir si l’homme qui la traquait personnellement la suivait. Elle l’entendit hurler que son père sera vengé.  Soudain, son cœur avait comme cesser de battre pendant plusieurs secondes. Elle venait de savoir l’identité de l’homme qui voulait sa mort. Ce n’était pas un dandy, mais bien le fils du vampire qu’elle avait tué le soir de la mort de son fiancé.

Mais ce n’est pas pour autant que les deux amis s’arrêtèrent de dévaler les escaliers.  Elle pensait à Nash en train de retarder la traque de cet assassin sans savoir le motif d’une telle rage.
De son côté, elle commença à regretter d’exister. Elle avait l’impression de semer la mort partout et  ne pourrait se pardonner si jamais Nash ou Ludovik étaient tué par sa faute.
Elle sentait le jeune aristocrate glisser, se retenir in extremis aux parois étroites de la cage d’escalier, mais il suffit d’une. En effet, celui-ci glissa sur un des dernières marches et tomba en avant. Il dévala les marches restantes et tomba inerte sur le sol de la cathédrale. Shanoa assista impuissante à la scène. Elle descendit les marches en trombe pour se positionner aux côté de Ludovik. Elle regarda sur le sol, une trace de sang coulait sur le dallage blanc et noir du bâtiment. Elle posa sa main  sur le sol et regarda avec horreur le sang du jeune aveugle. Derrière elle,  son assassin arrivait en trombe lui aussi.  Elle se releva en silence et l’attendit en bas. Son regard avait totalement changé. Il y régnait dans ses pupilles une colère immense et elle allait lui faire regretter amèrement sa venue. Il arriva et s’arrêta à 30 cm d’elle.

-  On a arrêté de jouer au chat et à la souris ? Bien, te souviens-tu de mon père ?   Lui demanda t-il le sourire en coin.
Sans lever les yeux sur lui, elle répondit sèchement :
-  Je sais très bien ce que tu es venu faire ici. Mais le venger ne soulagera pas ta conscience et ne le ramènera pas des enfers où il doit reposer.

De rage il attrapa le bras de Shanoa et lui montra le poignard devant son visage
-  Redis encore une fois cette phrase et je te dépèces en lambeau. Sais-tu que ton père à tue mon fiancé pour le plaisirs et m’a menacé d’en faire autant si je n’acceptais pas de devenir sa femme ? Oui je me suis vengé, mais je porterai sur moi sa mort jusque dans ma tombe mais  il m’avait menacé de me retrouver où que je sois alors je vous le dis : oui j’ai tué votre père, vile espèce que vous êtes, les vampires !
- Tu aurais du accepter, un an plus tard me voici et je suis bien décidé à te tuer de mes propres mains, par vengeance ! hurla-t-il.

La jeune femme le repoussa et lui lança fermement et sur un ton qui pouvait faire peur :


- Oh pas maintenant je crois. lança Shanoa  avant d’utiliser un de ces sorts. Des ombres sortirent de ses mains et bientôt un nuage de corbeau  vint former un bouclier autour de la jeune huntress. Un halo violacé entourait la jeune femme et les oiseaux noirs fusionnèrent pour former de longues ailes noires. Avec ses nouveaux attributs, la jeune femme s’envola et remonta les escaliers. Elle ne voulait pas que Ludovik ne soit blessé dans la bataille qui s’annonçait. Elle arrêta sa magie à la dernière marche des escaliers au cas où Nash serait vivant. Elle poussa la porte et revint sur les toits. Elle enleva encore sa robe pour ne porter que le bustier et un pantalon moulant noir. Sa rapière était sur elle, elle ne la quittait plus depuis la veille. L’homme derrière elle courait pour la rattraper. Elle balaya l’endroit à la recherche de Nash et le trouva. Malheureusement,  elle n’eut pas le temps de voir s’il était sain et sauf, blessé ou pire… mort. Elle se retourna lorsqu’elle entendit la porte céder sous les coups de l’homme.
- Jamais je n’ai voulu que cela se passe ainsi. Mais qu’auriez vous fait à ma place ? Qu’auriez vous fait si l’être cher que vous chérissez meurt sous vos yeux, tuée par un sadique ?  Dit-elle en cherchant un point d’accès pour grimper sur les toits.

- Peu m’importe les raisons, cela n’excusera pas votre geste, maintenant taisez-vous et souffrez comme vous avez fait souffrir mon père lorsque vous avez planté cette arme dans son cœur !
Lança-t-il avant de s’élancer sur l’aristocrate.

Cette espace où elle pensait pouvoir y trouver refuge, pouvoir admirer longuement la vue, c’était transformé en un lieu de bataille. Elle savait que l’homme qu’elle avait en face ne renoncerait jamais et qu’ici même, l’un des deux devra périr. Elle voulait utiliser ses ailes pour pouvoir grimper sur le toit, le plus haut qu’elle puisse, mais avec Nash, cela lui était impossible. Elle contourna l’homme et réussi à trouver une accroche qui lui permette de monter sur un des dômes qui constituaient les toits de la cathédrale St Paul. Elle possédait des bottes noires avec des talons qui s’avéraient utiles pour grimper ou escalader. Elle monta sans difficulté et Shanoa su alors que toutes ces années à s’entrainer sans relâche portaient ses fruits. Mais les toits était mouillé de la veille et une de ses jambe glissa. Son assassin eut l’opportunité de la prendre et de tirer vers lui. La jeune femme tomba en avant et glissa en arrière. Sur son ventre elle sentait toutes les tuiles lui griffer les vêtements.  Elle s’agrippa avec ses mains sur la gouttière mais elle lui glissa de celles-ci et elle fut projetée en arrière contre un coin.  Cela lui fit une douleur terrible. Son dos venait de heurter le coin et la vitesse fut telle qu’elle se cogna la tête contre le mur adjacent. Elle fut un peu assommée et pendant quelques secondes sa vision se troubla. Elle porta sa main à l’arrière du crane et vit du sang. L’homme arriva et la regarda de haut :

- Et ben, pour une huntress, je te pensais plus forte, plus expérimentée. En fait, je ne vais pas te tuer de suite, je vais d’abord faire en sorte que tu souffres, comme j’ai souffert en apprenant la mort de mon père, je veux pouvoir te regarder mourir lentement et dans d’atroces souffrances. Je vais te torturer, te faire vivre tes pires cauchemars et lorsque j’en aurais fini, que tu ne pourras plus te mouvoir, je te laisserai là en espérant que tu te fasses dévorer par des corbeaux, tes oiseaux favori non ?!  Raven lullaby… Dit –il en se baissant pour regarder de plus près la jeune femme blessée et assommée. Celle-ci ferma plusieurs fois les yeux en espérant recouvrer la vue.  Elle se tourna vers lui et lui posa la question qui lui brulait les lèvres depuis le début de cette bataille.
- Comment… Comment m’as-tu retrouvé ?
- J’attendais que tu me pose la question ? il se pencha pour murmurer à son oreille. Cela n’a pas été si difficile. Mon père a disparu en même temps qu’on t’a retrouvé l’arme à la main. Si tout le monde pensait que tu avais tué ton fiancé, je savais la vérité. Il m’a fallu préparer ma vengeance et attendre le bon moment.
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Ludovik Dickins
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MessageSujet: Re: Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Icon_minitimeMar 9 Fév - 16:43

Agrippé aux tuiles coupantes d'une petite portion de toit, Nash sentait qu'il ne tiendrait pas longtemps. Ses paumes saignaient et la pente dans laquelle il était miraculeusement parvenu à s'arrêter le tirait vers le bas. Bientôt, il glisserait et la gravité ferait son œuvre. Il fallait absolument qu'il réussisse à attraper le bord de la corniche, ou il était mort. Se remettre d'une chute d'une hauteur pareille était tout bonnement impossible.

*Surtout ne pas regarder en bas...*

Le valet se maudissait d'avoir perdu face au bandit qui les avait attaqués, son maître, Shanoa et lui-même. Qu'était-il en train de faire maintenant ? D'égorger Ludovik et de violer la jeune femme ? Cette pensée le révulsa et lui donna une nouvelle force. Non ! Il l'empêcherait de nuire !
Le jeune homme tendit son bras valide vers le ciel, tandis que ses pieds tremblants le portaient sur leur pointe pour lui donner de la longueur. Les muscles bandés au maximum, le regard malade de peur, il toucha du bout des doigts le rebord salvateur et l'espoir brilla dans ses iris. Il y était presque ! Mais le bord lui échappa et il glissa une nouvelle fois. Nash ouvrit de grands yeux emplis de frayeur. Son cœur fit un bond, paniqué, et ses ongles grattèrent inutilement la surface des tuiles alors qu'il se rattrapait maladroitement à une saillie de pierre qui ornait le toit. Arrêté net, le jeune homme poussa un cri de douleur et se recroquevilla sur lui-même pour retrouver un semblant d'équilibre. Haletant, trempé de sueur et de sang, il serra les dents et grogna sa peine.

Cet enfoiré ne l'avait pas loupé ! Après que son maître et Shanoa avaient disparu dans l'escalier, le gaillard lui avait donné un grand coup de genoux dans l'estomac et l'avait jeté à terre. Puis, il s'était déchaîné et l'avait violemment repoussé en le frappant comme un bœuf sur les épaules. D'un coup de pied, il avait voulu l'éloigné définitivement de lui pour se lancer à la poursuite du couple. Mais Nash l'avait encore rattrapé pour le stopper dans sa course. Cependant, malgré toute sa bonne volonté, il n'avait pu esquiver un mauvais coup de couteau. Blessé à l'avant-bras gauche, il s'était ensuite pris un terrible coup de poing dans la bouche et s'était écroulé. Pour être certain de ne plus avoir affaire à lui, le bandit n'en était pas resté là. Il l'avait ensuite attrapé par le col et poussé jusqu'à la rambarde de pierre avant de le hisser par-dessus dans le but évident de le jeter dans le vide. Nash s'était débattu comme un tigre, mais la force de son adversaire ne lui avait laissé aucune chance. Le monde avait basculé et il avait senti dans son dos le néant l'accueillir. Quelle sensation terrible ! Il avait arraché à l'homme un morceau de chemise mais il n'avait pas pu se retenir de tomber dans le gouffre. Heureusement, un morceau de toit en biais l'avait aidé à ralentir sa chute et il s'était agrippé à une corniche.
Et maintenant, il n'avait plus la force de remonter...

Respirant avec difficulté, le jeune valet pria pour que son maître et sa jeune amie aient réussi à échapper aux griffes de ce malade mental. Quoi qu'il leur veuille, il espérait qu'il ne les ait jamais rattrapés.
Et si c'était le cas ?
Nash serra la mâchoire, reprit un peu contenance et tenta une nouvelle ascension. Il avait plusieurs mètres à remonter avant d'espérer toucher la corniche, mais il sentait que ses forces ne le laisseraient pas tenir plus longtemps dans sa position actuelle. Pas à pas, avec une lenteur toute mesurée, il reprit donc sa difficile manœuvre.
Ce ne fut qu'après bien des efforts que le jeune valet parvint enfin à se hisser sur le balcon de pierre. Lorsqu'il avait sentit sous ses coudes la bordure, il avait presque pleuré de joie. En vie ! Il était en vie ! Mais son bras le lançait comme si le Diable en personne l'avait mordu et son cœur n'en pouvait plus de tous ces efforts.
En posant le pied de l'autre côté du balcon, son genoux céda et il finit à quatre pattes. Il faisait piètre figure mais il était désormais en sûreté ! Nash souffla et se laissa tomber sur le flanc, malade de douleur et tremblant.

C'est alors qu'il entendit la porte de bois s'ouvrir à la volée. Il sursauta et tourna son visage vers elle. Était-ce le bandit ? Ludovik ? Shanoa ? Il ne put le distinguer sur le moment tant sa vue s'était brouillée. D'ailleurs, l'obscurité n'aidait en rien le pauvre valet dont la torche était éteinte depuis longtemps sur un coin du balcon.
C'est à la voix qu'il comprit que c'était Shanoa...et son agresseur. Mais où était donc Ludovik !? Ce dingue l'avait-il tué ? Non...Impossible ! Le valet refusait d'y croire. Son instinct lui donna envie de descendre les escaliers, d'abandonner la jeune femme à son sort pour aller récupérer son plus grand ami. Mais il n'avait pas été élevé ainsi et il savait que son maître lui aurait demandé de protéger d'abord la belle. Aux cris de Shanoa, Nash saisit qu'elle était en pleine joute verbale avec le bandit, mais il ne s'attarda pas sur leurs paroles. Il tâcha de se redresser et se leva en s'aidant de la rambarde. Il plissa les yeux pour distinguer la belle et le tueur. C'est là qu'il vit Shanoa se mettre à escalader une coupole.


- Shanoa ! Non ! Ne faites pas ça!

Mais il était trop tard. La jeune femme bataillait dur avec le bandit et se hissait déjà sur les tuiles glissantes. Nash vit alors qu'elle était en pantalon et qu'elle tenait une rapière. Comment était-ce possible ? N'était-elle pas en robe quelques minutes plus tôt ? Et depuis quand les femmes avaient-elles des pantalons sous le coude ?
Mais il n'était pas l'heure de se poser de telles questions : il fallait agir, et vite ! Nash se précipita vers elle et son agresseur, tout en tirant de son pantalon le pistolet à percussion de son maître qu'il gardait toujours avec lui. Il titubait, mais ses esprits revenaient en même temps que son courage.
Arrivé au niveau où avait escaladé la jeune femme, il se mit debout sur le rebord et entreprit de les suivre pour tenir en joue le bandit. C'était sa dernière chance de la sauver. Nash continua ainsi d'avancer et se retrouva bientôt derrière le bandit. Ce dernier avait presque assommé Shanoa et semblait jubiler.
Le valet pointa son arme sur lui et serra ses doigts autour de la crosse et de la gâchette.


- Arrêtez ! Stop ! Lâchez votre arme ou je fais feu ! Éloignez-vous de cette jeune femme ! Maintenant !

La porte en bois s'ouvrit alors de nouveau et la longue chevelure blonde de Ludovik apparut dans la pénombre. Nash ne se retourna pas, persuadé que c'était son maître ou la maréchaussée. Il ne pouvait pas quitter des yeux cet homme qui semblait prêt à tout pour assassiner la jeune femme.

- Lâchez votre arme ! Je ne me répéterai pas !

Ludovik s'était réveillé la joue contre les dalles glacées de la cathédrale et avait mis du temps à comprendre ce qui lui était arrivé. Il avait pataugé dans son propre sang, étourdi et nauséeux, avant de se relever et de tendre l'oreille. Il avait entendu des voix venir du balcon et avait reprit la montée des escaliers. Il avait trébuché, barbouillé les murs de son sang et même craché pour reprendre ses esprit et éliminer ce goût infect de sa bouche meurtrie. Puis il avait franchi la porte et entendu son valet hurler.
Aveugle, sans arme, à moitié étourdi, il n'était d'aucune utilité. Mais il n'avait pas pu s'empêcher de revenir, pour Shanoa, pour son valet, pour son honneur peut être...

Une détonation retentit soudainement très violemment dans l'air et Ludovik sursauta.


- NASH!

Le bandit hurla. Le valet venait de lui tirer dans un genoux pour l'obliger à s'arrêter et à coopérer. Il ne pouvait plus attendre son bon vouloir : Shanoa risquait à tout moment un très mauvais coup et son instinct lui avait soufflé que c'était bel et bien son maître qui venait de revenir sur le balcon. Tant pis, il aurait des circonstances atténuantes.
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Icon_minitimeDim 6 Mar - 15:23

La jeune femme était paniquée, elle n'avait jamais imaginé que le fils de son agresseur reviendrait pour se venger. Elle se demandait comment est-ce qu'elle pourrait justifier cet homme ici sur les balcons de la cathédrale et encore plus le pourquoi il était venu. Comment pouvait-elle expliquer à Ludovik et Nash sans donner sa véritable identité, une Huntress et qu'elle avait tué le père il y a presque un an ? Mais la réponse attendra puisque pour l'instant, il lui fallait éviter la mort.

Pourquoi fallait-il qu'à chaque fois qu'elle sortait le bout de son nez, elle devait être attaquée de tous les côtés ? Elle qui n'était pas sortie depuis un moment pour qu'on puisse l'oublier, refaire sa vie, le passé l'avait enfin rattrapé... L'adversaire en face d'elle en était la preuve.
Elle avait pourtant essayé de  le raisonner, de lui faire voir que rien ne remplacera un être cher et que le mieux était d'aller de l'avant, mais il était obnubilé par sa vengeance et rien ne pourrait le faire changer d'avis ou même de chemin.

Elle avait vu un des dômes de la cathédrale accessible, s'y était élancée et avait essayé de l'escalader. Mais la pluie avait rendu le terrain glissant. Avant d'être projetée en arrière par l'homme, elle fut surprise par une voix : Celle de Nash. Shanoa fut rassurée, mais elle ne put en profiter, car  son ennemi lui attrapa la jambe et elle dévala  la pente de la coupole pour finir à terre, le dos cambré et le souffle coupé.À ce moment-là, sa vue s'était brouillée et elle ne pouvait distinguer la position exacte du bandit.

L'aristocrate l'entendait parler mais ne pouvait rien faire, elle devait attendre de recouvrer la vue.
Elle ne s'occupa plus de Nash, elle le savait en vie et c'est tout ce qu'elle devait savoir en ce moment. L'homme qui avait marché jusqu'à sa hauteur lui annonça de vouloir la tuer à feu doux, de la torturer jusqu'au seuil de la mort et de la laisser pour morte, dévorée par les corbeaux. Il la prit par les cheveux, la souleva et d'un air hautain, lui dit :


-  Ce que tu ne sais pas, c'est que tu as été traquée cette nuit-là. Mon père t'avait repéré il y avait quelque temps. Il m'a parlé de toi, de ton sourire, de cette allure angélique que tu avais quand tu marchais. Mais il était furieux que tu sois éprise d'un autre. Il était devenu fou à l'idée que tu sois fiancé à ce Sir Benjamin,  qu'il avait décidé cette fameuse nuit de venir te voir, pour te déclarer son amour. Mais lorsqu'il t'a vu en compagnie de cet homme, il a préféré le tuer et pouvoir t'avoir à toi toute seule. Tu lui a brisé le cœur de toutes les façons possibles, il a perdu la raison à cause de toi. Il te rendait même visite lorsque tu dormais, pour lui c'était comme rêver, il caressait ta peau douce, lisse et jeune. Il voulait pouvoir t'offrir le don de l'immortalité pour que ta beauté ne se flétrisse pas avec le temps. Mais j'ai vu qu'il avait réussi à te mordre, tu portes donc « sa marque »

- Quelle marque ? Demanda la jeune femme qui le regardait d'un air anxieux.

- Lorsqu'un vampire mord une personne, il peut retrouver celle-ci n'importe où et n'importe quand. Et bien, on peut dire qu'elle est aussi visible des autres vampires, tu es marquée à jamais de son sceau, il aura au moins laissé une trace de lui sur ton corps.

-Alors que les vampires viennent me trouver, je les exécuterai un par un.

- C'est vrai qu'il était quelqu'un de très respecté au sein de la race vampirique, je pense qu'en provoquant la mort de mon père, tu t'es  attiré les passions d'autres vampires ou leur vengeance dans mon cas. Je te dis cela, pour que tu puisses demander pardon à mon père, qu'il puisse te pardonner de la douleur que tu lui as fait subir et que je vais te faire subir. Accepte la douleur comme il l'a accepté pour pouvoir te voir sans jamais te déclarer son amour.

- La mort de mon fiancé ne te suffit déjà donc pas pour ma punition, ne crois-tu pas que j'ai suffisamment souffert d'avoir assisté à sa  mort dans mes bras, sous mes yeux ?

-Et toi, la douleur de la mort d'un père ? Grogna-t-il en approchant son visage de celui de la belle.  

- Cette nuit nous avons tous deux perdu une partie de nous ! La vie est faite d'incompréhensions.
- Ah oui, tout comme le fait que l'homme avec qui tu avais rendez-vous ici a repoussé ton amour naissant ?

Shanoa fut touchée en plein cœur. Comment savait-il pour ses sentiments cachés ? Ses yeux bleus saphir se remplissaient de rage, de colère au fur et à mesure qu'il parlait.

-  N'as-tu aucun scrupule de m'espionner indiscrètement ?

- Je n'ai eu qu'à entrer dans la pièce voisine à la tienne pendant que tu jouais de ton violon. Je dois dire que c'était remarquable. Je t'ai aussi entendu parler à toi-même lorsque ces deux hommes sont partis.

Tandis qu'il avouait, la vision de la jeune femme se fit plus nette et lorsqu'elle la retrouva totalement, elle voulut utiliser sa rapière pour le blesser avant qu'elle ne puisse plus le faire, mais elle était à quelques centimètres  d'elle mais même en tendant au maximum son bras elle ne pouvait l'atteindre.

- Non,non, non, une femme de ton rang ne doit pas porter ce genre d'arme, c'est très mal vu le sais-tu? Dit-il en mettant son pied sur le bras de Shanoa.

- Je me tâte... Je ne sais pas si je doit te faire souffrir ici ou dans ma demeure. Les prêtres vont venir et je ne pourrais achever ma vengeance...  dit-il tourmenté. Oh mais j'y pense, pourquoi ne pas te transformer pour que tu puisses souffrir plus longtemps ? Je ferais en sorte que tes blessures soient douloureuses mais non mortelles. J'attendrais que tu régénères de celle-ci pour pouvoir te blesser à nouveau. Comme nous serions tous les deux immortels je jouerai avec ton corps jusqu'à ce que je m'en lasse. Après quoi je te demanderais de t' enfoncer ta propre arme dans ton cœur !  Bien sûr je sais que tuer un vampire est interdit par les lois ou aussi de créer un vampire sans autorisation, mais personne n'en saura rien car tu ne quittera pas le sous-sol de mon manoir.

- Pauvre fou ! Jamais je n'ai vu tel homme sombrer dans cette folie et devenir sadique. TU ne vaut pas mieux que ton père ! Lui lança t-elle en crachant du sang à sa figure.


Shanoa commença à s'inquiéter de l'issue de ce duel. Elle savait bien que l'usage de son pouvoir était déconseillé lorsqu'il y avait des humains dans les parages. Son interlocuteur se rapprocha dangereusement et empoigna son couteau. Elle commença à réciter l'incantation pour que son arme lui vienne en main, mais un bruit derrière le bandit l'interrompit. Elle leva la tête et vit Ludovik essoufflé et paniqué. Et à ce même instant, Nash menaçait d'un pistolet l'ennemi.

Elle pouvait ressentir la bravoure de Nash qui mal en point, voulait au péril de sa vie sauver celle de  Shanoa.  Le vampire rigola et s'adressa à Nash :


- Vous tremblez tellement que même si vous arrivez à presser la détente, vous ne pourrez pas me tuer.

Nash prévint alors l'adversaire de son habilité et lui tira un coup dans le genou.  Celui-ci  se plia car même s'il était immortel, les blessures étaient douloureuses.
Ludovik cria, il ne savait pas ce qui se passait et quelle était l'origine de cette détonation.

L'ennemi tourna la tête et regarda furieusement Shanoa. Il savait qu'il était à son désavantage et qu'il ne devait en aucun cas dévoiler sa véritable identité. Alors il se releva du mieux qu'il put et déclara à la Huntress :
- Ne crois pas que j'en ai fini avec toi Raven Lullaby. Surveille tes arrières car ce que tu a pu apercevoir n'était qu'une infime partie de ma colère et de mon désir de vengeance. Je te jure que tout ce que j'ai promis de te faire subir, je le ferai ! Dit -il avant de sauter par-dessus la rambarde et de disparaître dans le paysage grisâtre de la ville.

Shanoa senti un poids s'enlever de ses épaules. Certes, il l'a traquerait jusqu'à ce qu'il obtienne justice, mais le principal était que Ludovik et Nash aillent bien et n'ont pas été tués lors du duel.
Elle se releva difficilement ramassa sa rapière sans dire mot et la rangea dans son fourreau.
Elle regarda Nash d'un air qui voulait tout dire : Ne rien dire à son maître sur le fait qu'elle possédait une arme sur elle et qu'elle portait un pantalon, disgracieux pour une femme de son statut social.
Titubant, elle parvint à rejoindre les deux hommes.


-Vous êtes saufs, j'ai eu si peur qu'il vous soient arrivés malheur... annonça-t-elle, soulagée que cette épopée se soit finie ainsi, elle n'avait pas eu à tuer sous les yeux de Nash cet être infect.
Elle se tourna vers Ludovik et s'excusa :


-Je suis désolée de vous avoir abandonné en bas de ces escaliers, je suis descendue voir quel était votre état, et lorsque j'ai vu que vous respiriez encore, j'ai préféré éloigner cet homme de vous le temps que vous repreniez conscience.

La demoiselle devait apprendre à laisser son travail et sa vie d'aristocrate si elle voulait agir sans être découverte. Il fallait qu'elle soit plus discrète, mais elle n'avais jamais le temps de se reposer, chaque jour elle devait être confrontée à un ennemi...


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MessageSujet: Re: Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Icon_minitimeLun 21 Mar - 0:23

Nash était abasourdi. Comment cet homme avait-il pu encore parler sans trembler et s'enfuir par les toits de la basilique alors qu'il venait de prendre une balle dans un genoux? Comment avait-il réussi à disparaître aussi rapidement? Et Shanoa qui revenait vers lui en essuyant sa lame avant de la ranger...Elle qui lui avait semblé si fragile, comme n'importe quelle autre lady de son rang, se retrouvait là, devant lui, capable de dégainer une rapière et d'escalader une coupole! Et elle était en pantalon!

Le valet lança à la jeune femme un regard soupçonneux tandis qu'elle lui réclamait le silence en passant à sa hauteur. Mais qui était-elle donc réellement? Sur quelle genre de nouvelle folie son maître avait-il encore posé le doigt? C'est que le jeune Dickins était doué pour dégoter des ennuis supplémentaires...

Sans s'attarder davantage sur les milliers de questions qui lui brûlaient les lèvres, Nash se tourna vers son maître qui se tenait derrière lui. Il lui posa une main sur l'épaule, pour lui souffler que tout allait bien et rangea son pistolet en le glissant à sa propre ceinture.


- Tout va bien, Monsieur. Le bandit est parti. Miss Wingheart a reçu un coup mais elle va bien.

Ludovik posa à son tour une main sur l'épaule de son valet et lui répondit d'un air inquiet.

- Oui...Je...j'espère.

La voix de Shanoa sonna à ses oreilles comme s'il l'avait entendue pour la première fois et son visage prit une nouvelle expression, pleine de soulagement. Oui, la jeune femme était sauve. Le bandit était parti.
Il lâcha son valet qui se poussa un peu sur le côté pour le laisser faire face à la belle.


- Je...Ce n'est rien. Vous ne pouviez pas faire autrement. Si je n'avais pas glissé...Je suis désolé...Le grand blond gardait la tête basse, comme un enfant qui aurait commis une faute répréhensible. Il ne supportait pas cette impression d'être totalement inutile, surtout dans une situation aussi critique.

- Mais...qui a tiré?

Nash soupira doucement.

- C'est moi, Monsieur. J'ai tiré dans son genoux, pour éviter qu'il ne blesse davantage Miss Wingheart. Mais il a réussi à s'échapper. J'ai dû le toucher superficiellement.

Ludovik resta muet. Nash devait être soulagé de ne pas avoir tué cet homme, qu'il mérite leur miséricorde ou non. Au moins, il n'était pas devenu lui-même un meurtrier.
Pendant que son maître réfléchissait, son regard vide perdu par-dessus la ville endormie, le valet jeta un regard à Shanoa et lui fit discrètement un signe de la main pour l'inciter à se rhabiller. Il ne pouvait décemment lui dire tout haut ce qu'il pensait, d'autant que son rang ne lui permettait pas autant de familiarité avec une personne de sa condition, mais il craignait que les hommes de la maréchaussée ne débarquent et ne la voient dans une tenue aussi indécente. Et puis, ça le gênait passablement...


- Nash? demanda soudainement l'aveugle.

Le valet sursauta presque tant le ton de sa voix était sombre.


- Monsieur?

- Rentrons.

Nash jeta un nouveau regard à Shanoa et ce dernier exprima tout son étonnement et son inquiétude. Son maître devait se sentir mal pour demander à ce qu'ils rentrent de cette manière là. D'ailleurs, le fait qu'il ne s'attarde pas plus sur l'identité possible du bandit ou sur l'état de santé de la jeune aristocrate indiquait clairement que quelque chose n'allait pas.

- Monsieur? Vous vous sentez bien? demanda doucement le valet en s'approchant de son maître les mains tendues vers lui.

Ludovik haletait un peu et il venait de porter une main à son crâne.


- Fais raccompagner miss Wingheart...Il faut que nous portions plainte pour...ce rustre, et que...

Il tourna de l'oeil et Nash le rattrapa de justesse.

- Monsieur!

La chute du jeune aveugle dans l'escalier avait été très brutale et il avait perdu beaucoup de sang sur les dalles de l'église. Son ascension des escaliers pour les rejoindre avait achevé de le fatiguer et toutes ces émotions imprévues l'avaient complètement retourné. Lui qui était de nature fragile ne pouvait le supporter davantage.
Nash fit s'asseoir son maître et posa son dos contre la pierre froide d'un rebord. Il vérifia l'arrière de son crâne et grimaça face à son sang coagulé en masse dans ses cheveux d'or. Il n'y avait pas assez de lumière pour qu'il puisse réellement évaluer les dégâts mais en passant ses doigts il sentit qu'une bosse de la taille d'un oeuf de caille arrondissait le sommet de sa tête et qu'une plaie l'ouvrait. Tournant son visage vers Shanoa, il murmura:


- Il faut que je ramène mon maître et que je fasse venir un médecin. Vous devriez en voir un vous aussi...Il marqua une pause et hésita un instant avant d'oser continuer bien plus bas: Vous devriez également vous rhabiller...convenablement...

- Nash...

Le valet serra la main de son maître pour lui signaler sa présence.

- Je peux marcher. Guide-moi.

- Bien Monsieur.

Nash attendit que Shanoa se soit rhabillée et prit garde à ce que la jeune femme ne tourne pas elle aussi de l'oeil. Il fit patienter son maître, prétextant qu'il vérifiait bien que la voie était libre dans l'escalier, afin de pouvoir discuter seul à seule avec la belle.

- Miss Wingheart, je ne sais ce que cet homme vous voulait, mais je pense que mon maître souhaitera vous revoir afin de démêler cette affaire. Je ne dirai pas que vous...maniez le fleuret ou que vous portez...un pantalon sous votre robe, mais j'ose espérer que vous n'allez pas mettre davantage Monsieur Dickins en danger...

Nash s'exprimait mal. En vérité, le jeune domestique ne savait que penser de toute cette soirée. Shanoa avait apparemment un ennemi mortel et, quelles que puissent être la nature des histoires qui la poursuivaient, il ne souhaitait pas voir son maître pris pour cible. Sa prière s'était faite menace sans qu'il ne le veuille.

********************

Le retour jusqu'au bas des escaliers fut difficile pour tout le monde. Nash peinait à guider son maître qui titubait comme un ivrogne et ne semblait plus capable d'évaluer la hauteur de ces marches qu'il connaissait pourtant très bien. Le valet était lui-même fatigué d'avoir tenu dans le vide et sur les tuiles glissantes de l'édifice. Il avait frôlé la chute mortelle et tiré sur un homme, ce n'était pas rien! Quant à Shanoa, lorsqu'il lui jetait des regards en biais pour vérifier qu'elle n'avait pas besoin d'aide, il sentait chez elle une forme de mélancolie pensive, comme si elle ressassait tout ce qu'il s'était passé ce soir. Elle avait pris un mauvais coup et semblait elle aussi peiner dans les escaliers.

- Je vais vous reconduire chez vous et mander un médecin en votre demeure. Souffla le valet en se redressant un peu tandis que Ludovik pesait sur son épaule.

Ses yeux trouvèrent alors les marques de mains sanglantes de son maître sur les murs qui les environnaient. Cette vision le perturba beaucoup et il frémit en imaginant ce qu'il ressentirait à cet instant si le bandit avait tué Ludovik...


********************

Dans le fiacre, Ludovik se retrouva face à Shanoa tandis que Nash reprenait les rênes en mains. Il resta silencieux un moment, le mouchoir de son valet pressé contre son crâne, mais il finit par ouvrir la bouche.

- Je suis navré que notre soirée s'achève ainsi, miss Wingheart...Je ne sais qui était cet homme qui nous a attaqués...mais j'espère que le Yard le retrouvera et qu'il ne blessera personne d'autre.

Un silence douloureux s'installa. Puis, le jeune violoncelliste grimaça et s'obligea à continuer:

- J'ai été...inutile...et stupide...Je suis désolé. Si je n'étais pas tombé dans l'escalier...vous n'auriez pas été frappée par ce...cet homme.

La tête basse, l'aristocrate pria pour qu'ils arrivent rapidement chacun chez eux. Il avait besoin d'un bain chaud et de soin. Son esprit s'embrouillait et sa culpabilité le rongeait autant que les questions qu'il ne cessait de se poser depuis qu'il s'était relevé après sa chute. Qui était cet homme? Pourquoi avait-il tenté de tuer Shanoa? Car de toute évidence, c'était après elle, et elle seule, qu'il en avait eu...Mais ce n'était pas le moment de poser de telles questions. Pour l'heure, il fallait qu'ils se reposent tous deux et qu'ils signalent à la maréchaussée le danger que représentait cet homme.

********************

Shanoa fut déposée chez elle et les "au revoir" furent brefs. Ludovik insista pour faire parvenir un médecin chez la jeune femme avant l'aube. Il ne fallait pas qu'elle risque une hémorragie ou une infection quelconque, de même qu'elle devait sans doute discuter avec un homme sain de corps et d'esprit pour se remettre de ses émotions.
Puis, Nash referma la porte du fiacre sur son maître et fit de nouveau claquer les rênes. Il jeta un dernier regard à Shanoa, trop conscient de détenir un grand secret pour être tout à fait rassuré, et mena son maître chez lui.
Ludovik resta trois jours entiers enfermé suite à cet incident. Le Yard dépêcha des hommes chez lui pour prendre en compte sa plainte et lui poser des questions. L'affaire fut classée très rapidement. Pour eux, ce n'était qu'un coupe-jarret de plus qui avait tenté de dépouiller un couple de promeneurs...
Le cran que le jeune aristocrate portait au crâne avait été nettoyé mais ses maux de tête ne cessaient de le malmener et de l'empêcher de dormir correctement. Malgré son état de choc et sa fatigue, il écrivit à Shanoa pour s'enquérir de son état à elle et pour lui assurer que cette mésaventure ne l'empêcherait pas de l'inviter à dîner un jour prochain pour rattraper cette soirée perdue.
Une chose était certaine: ce serait une soirée qu'il n'oublierait pas de sitôt.


[HRP/ Fin du rp avec Ludovik. Suite à venir./HRP]
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Shanoa Wingheart
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Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Empty
MessageSujet: Re: Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Au nom du Père [Shanoa, Ludovik] [28/04/42] Icon_minitimeMar 19 Avr - 21:40

Shanoa se releva tant bien que mal. Elle allait sûrement avoir de nombreux ecchymoses et sa gouvernante la gronderait de son imprudence.  Quant à sa tête, de violents maux la lançaient. Mais face à Nash qui la regardait d'un air très surpris de la voir manier les armes et en pantalon. Il était vrai qu'elle aurait pu cacher ceci, mais au vu des circonstances, elle avait préféré dégainer que mourir ici et que ces deux hommes culpabilise de ne pas l'avoir sauvée. Mais encore, il ne l'avait pas vu manier la magie, il aurait fuit en quelques secondes.

Sa vision était trouble, elle ne distinguait pas les visages exactement, mais que leur silhouette et avança vers eux. Elle essuya son arme avant de la ranger. Elle se dit qu'heureusement Ludovik était aveugle et ne la voyait pas comme ça. Le destin faisait parfois bien les choses. Elle lança un regard à Nash pour ne rien révéler à son maître au sujet de ce qu'il avait vu. En guise de réponse, elle eu droit au regard interrogateur. Elle se doutait qu'il avait une liste de question à lui poser et devait se demander s'il était bon de revoir la jeune femme... ou non.

Elle rassura Ludovik en lui affirmant qu'elle était toujours en vie et sauve. Lui, était désolé de n'avoir rien pu faire pour arrêter ce malfrat.


-Ne culpabilisez pas, remerciez donc votre domestique, sans qui je ne pourrait sûrement pas dialoguer avec vous en ce moment.
Elle mis sa main sur l'épaule du musicien, pour essayer de soulager son fardeau.
Nash lui avait sauvé la vie. Elle aurait pu aussi attirer son épée vers sa main grâce à la magie, mais le fait que Nash avait tiré, lui avait permis de garder secret cette manipulation.

Ils restèrent tout les trois muets. Nash regarda alors l'aristocrate et lui fit signe de se rhabiller. Avant même qu'elle parte, elle vit que Ludovik luttait pour rester conscient.

Ludovik demanda à rentrer, Il tourna de l'oeil et s'avança pour le soutenir avec Nash. Sa chute était considérable et bienheureusement il était toujours en vie.

-Ne vous en faîtes pas pour moi, mes blessures sont assez bénignes comparées aux vôtres. Je suis tellement soulagée que vous n'ayez pas péri dans ces escaliers...

Le valet le fit asseoir et constata les dégâts. Ce n'était pas joli à voir, même dans l'obscurité. Ce dernier affirma qu'il était bon de rentrer et de faire venir un médecin le plus rapidement possible. Shanoa hocha la tête qui lui faisait toujours mal, mais elle ne le montra pas. Il la regarda encore une fois et lui murmura d'aller se rhabiller. Sans aucune inquiétude, sans laisser le moindre soupçon au jeune blond, elle se détacha en silence du groupe pour revêtir le bas de sa robe. Elle avait fait faire une séparation entre le haut et le bas, invisible d'extérieur mais qui lui permettait à elle, de pouvoir l'enlever si les circonstances comme celles-ci se présentaient. Elle revint et lança un regard de remerciement au valet.Lorsqu'elle revint, Ils se levèrent et se dirigea vers la sortie. Elle sentait ses forces faiblir de plus en plus, mais elle ne voulait rien laisser paraître. Les deux hommes étaient sa priorité.

Nash tout en guidant son maître chuchota qu'il était évident que cet incident ne serait pas clôt ce soir et que Ludovik voudrait un jour tirer au clair toute cette affaire. Il rassura la jeune femme qu'il ne dirait mot sur ce qu'il avait vu mais la mit en garde quant à la sécurité de son maître.

Elle le regarda avec un air furieux, mais avec aussi beaucoup de peine. Jamais elle n'avait voulu que tout ceci n'arrive. Elle avait cru que cette histoire était terminée ou du moins elle espérait que le vampire qu'elle croyait avoir tué soit bien mort. Elle était soulagée d'apprendre par la bouche de son fils qu'il l'était bien. Un poids semblait s'être enlevé sur les épaules de la jeune femme.
Elle lui répondit ceci :


- J'en suis consciente croyez-moi. Mais aussi, acceptez de croire que jamais je n'ai voulu nuire à votre maître et que cette homme m'avait déjà agressé et il a été condamné. Je suppose qu'il m'en a voulu au point de me retrouver. Quand à ma tenue, et à mon arme, je vous en suis reconnaissante de ne rien dévoiler. Je ne me suis jamais sentie en sécurité et c'est pour des occasions comme celles que nous venons de vivre que je porte toujours sur moi cette arme qui est un cadeau de mon père aujourd'hui décédé.

Bon elle avait un peu menti, mais elle devait garder son secret le plus longtemps possible. Il tait hors de question de tout révéler sans savoir si les personnes qu'elles avaient en face d'elle la croirait ou pas et si elles ne chercheraient pas à la faire condamner ou à la tuer. Sa double vie, aussi louable soit-elle n'était pas du goût de tout le monde et  en répugnerait beaucoup de sa classe sociale. Elle ne savait pas comment les gens prendrait cette nouvelles. Les londoniens étaient encore trop préservés pour admettre que dans leur dos, une chasse était en cours, une purge s'effectuait.

Les escaliers furent assez douloureux pour tous le monde. Nash supportait son maître, très fatigué et pouvant à tout moment tourner de l’œil. Shanoa les suivait et s'agrippait aux murs qui seuls la soutenaient. Elle voyait de plus en plus trouble mais elle voulait éviter à Nash d'avoir une personne de plus à tenir. D'extérieur, on aurait pu croire qu'ils revenaient d'une dure bataille, avec plusieurs individus. Or, il n'en n'était rien.
Nash lui dit qu'il allait demander un médecin en sa demeure pour évaluer les blessures. Elle se tu un instant et répondit :

-C'est très aimable à vous, mais je vais bien, ce ne sont que des éraflures, rien de grave comparé à monsieur...
Elle devait vite rentrer chez elle, elle allait s'évanouir. Elle ne voulait pas d'un médecin qui pourrait voir qu'elle se battait à l'épée ou lui demander des comptes. Mais après tout, peut-être qu'il lui restait assez de forces pour se changer, cacher sa rapière, son pantalon et ne rien laisser qui pourrait paraître suspect.

Sur certains pans de murs, on pouvait aussi apercevoir le sang de Ludovik, des traces de mains. Shanoa frémit en voyant cela car c'était elle la cause de tout ceci. Elle s'en voulait terriblement, mais elle n'avait pas pu prévoit que le vampire qu'elle avait tué avait un fils et que celui-ci déciderait de se venger ce soir-même. Elle regarda dans le vide en se disant qu'elle n'aurait pas pu pardonner à ce monstre s'il avait tué ce jeune blond avec qui elle partageait de nombreux points communs.

La jeune aristocrate avait l'impression que le monde entier lui en voulait, qu'elle allait de mauvaises surprises en mauvaises surprises et que cela n'en finirait jamais. D'abord son fiancé, après ses parents et ici elle avait failli perdre un ami. Tous ceux qui la côtoyait finissait par périr. Ce n'était pas pour rien qu'elle n'avait pas donner signe de vie ni même pointer le bout de son nez. Même Azami, qui pourtant habiter dans le quartier reculé de Chinatown avait failli y passer.  Rien que de penser à ça, des larmes se formèrent et coulèrent le long des joues grises et éraflées de la jeune femme. Elle avait déjà pensé au suicide, que la mort résoudrait tous  ses problèmes, mais il s'agissait là d'une décision égoïste et elle se refusa de faire ce pas ci.

De retour dans la voiture, un silence religieux s'installa. Shanoa avait trop de peine et de tristesse pour pouvoir parler la première. C'est donc Ludovik qui pu rompre le silence.
Il était navré d'avoir été si inutile... En réalité, c'était elle qui n'avait pas réussi à mettre le vampire hors d'état de nuire.


- J'espère aussi qu'il ne nuira à personne d'autre. Mais promettez moi de ne pas vous en vouloir. Les marches étaient glissantes et avec la peur, il était très facile de tomber. J'ai eu si peur en vous voyant inerte sur le sol, qu »il vous soit arrivé le pire. Je suis donc descendu pour voir si votre cœur battait encore ou si je pouvait entendre le souffle de votre respiration. Quand j'ai compris qu'il en avait après moi, j'ai préféré remonter sur les toits et venir en aide à Nash et j'ai pris le risque qu'il me poursuive pour ne pas qu'il vous ne fasse plus de mal.

Shanoa avala sa salive avant de continuer :

-Je suis tellement désolée que cette soirée se termine ainsi... Mais le souvenir que je garderait est le superbe panorama que vous m'avez fait voir. De plus, je voulais aussi m'excuser encore pour l'écart que j'ai pu faire, cette soirée aurait été cent fois mieux si j'avais pu contenir ma joie.

La jeune femme fut déposée à son domicile. Les au revoir furent rapides. Le musicien fit quérir un médecin à la demeure de la jeune femme. Lorsque la porte fut refermée, elle s'effondra sur le pas de la porte. Elle cauchemardait de se faire attraper par ce vampire et d'être torturée à  mort, ne pouvant se libérer des liens invisibles qui la maintenait, d'être à la limite de la mort, mais que celui-ci faisait tout pour qu'elle ne puisse pas mourir, quitte à la transformer. Elle se réveillé en hurlant, trempée de sueur. Elle était dans son lit, en tenue de nuit. Une domestique, la plus jeune était à ses côtés et lui épongeait son front.
- Où sont mes vêtements et mon épée ? Demanda-t-elle inquiète. Elle n'avait pas la force de se lever et avait peur que le médecin n'arrive.

- J'ai fait descendre la rapière au sous-sol et mit votre robe à laver et à être recousue. Le médecin va bientôt arriver, reposez vous vous en avez besoin.

Des jours passèrent et la maréchaussée vint prendre la déposition de Shanoa. Elle réussit à les convaincre que le malfrat l'avait un jour agressé et qu'il s'agissait là d'une  simple vengeance car il avait été arrêté et mis en détention.
Elle reçu une lettre de Ludovik la confortant à l'idée que cette soirée ne l'empêcherait pas d'aller un soir dîner en la demeure du bel homme.
Il fallait à tout prix qu'elle trouve ce monstre pour lui faire payer avant qu'un autre incident de ce genre se produise. Elle avait déjà enfilé sa tenue de huntress, aiguiser sa lame et prête pour suivre l'Ombre de son passé...


[HRP] Fin du RP avec Shanoa, suite dans l'Abbaye de Westminster,  Lament of innocence[/HRP]


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