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La Dame de Nina's park [Nathaniel, Viviane]

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Nathaniel de Miran
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MessageSujet: La Dame de Nina's park [Nathaniel, Viviane] La Dame de Nina's park [Nathaniel, Viviane] Icon_minitimeJeu 21 Avr - 14:32

[HRP // En revenant de Eclosion//HRP]

Le fiacre s’arrêta dans l'immense propriété de leur hôte situé à proximité du Nina's Park, dont le domaine tout entier soulignait la richesse et l'importance de son propriétaire. Le cocher s'empressa d'aller ouvrir la porte de la voiture de son maitre et aussitôt un pied masculin se posa sur le marchepied avant de bondir hors de la voiture et de dévoiler à la plus grande surprise des rares personnes encore présentes dans les jardins, une silhouette pour le moins atypique. Et pour cause, pour l'occasion, l'homme avait choisi de porter un thobe blanc sur lequel était passé un bicht ouvert, qui ressemblait à un manteau d'apparat de coton noir aux galons d'or. Coiffé d'une ghutra blanche qui couvrait ses longs cheveux brun et qui était maintenu par une aqal aussi noir que l'était son manteau. Avec son teint halé il avait tout d'un prince arabe, de l'apparat, à la prestance. Il était accompagné par une femme à la peau basané dont les longs cheveux d'un noir de jais était dissimulés sous un épais turban. Le corps menu vêtue d'un pantalon sarouel beige et d'un jabador blanc, chaussée de babouche, elle se faisait discrète et avait tout d'une servante malgré tout, à ses oreilles pendaient de magnifiques créoles en or qui inspirait le doute quand à son statut.

Complétement indifférent aux regards curieux qu'on leur lançait, le couple s'avança vers la demeure principale au style victorien. Nathaniel aimait attirer l'intention de tous ces parvenus, choquer même ces coeurs sensibles et pour l’occasion, on pouvait dire qu’il y était parvenu. Oh bien sur, cela ne plaisait pas à tout le monde, mais si tel était le cas, les gens se gardaient de la moindre remarque désobligeante à son sujet, après tout, nul n'était mieux placé que lui pour savoir que leur caste n'était en réalité, qu'un véritable panier de crabes où l'hypocrisie régnait en maître. Doté d'une solide carrure Nathaniel inspirait naturellement le respect lorsqu'il était habillé à la mode européenne, mais lorsqu'il revêtait des vêtements orientaux il faisait trembler les nobles trop peureux pour oser l'affronter. D'autres parts, Son argent et son influence lui permettait de telles excentricités.

Nathaniel balaya l'entrée du regard, et reconnu quelques personnes, pénétrer dans l'immense demeure. Des habitués des réceptions marquantes et des événements mondains. A son tour, il suivit le même chemin, le visage fermé, du moins, jusqu'à ce qu'il pénètre dans le couloir de la somptueuse demeure, et qu'un serviteur ne vienne pour le décharger de ses affaires, mais la stupeur se peignit sur son visage lorsqu'il se retrouva face à Nathaniel qui ne cacha pas son amusement. Le serviteur se trouvait clairement démuni devant son invité. Outre le fait de se retrouver face à une éminente personnalité étrangère, dut-il songer, l'homme n'avait ni couvre-chef, ni cape, ni canne à déposer et il ignorait quoi prendre pour le débarrasser. Affichant un sourire aimable qui ne le quitterait plus aussi longtemps qu'il serait présent ici, Nathaniel tandis son carton d'invitation au pauvre serviteur, puis s'avança tranquillement sans précipitation tout en saluant deux ou trois personnes de sa connaissance

On ne pouvait nier que les Lovelace savaient recevoir et offrir des fêtes somptueuses auxquelles étaient conviés toute la haute aristocratie londonienne venu pour y parader et étaler ses richesses. Le buffet était  impressionnant, offrant à ses convives les meilleurs mets de la capitale ainsi que son meilleur champagne. Nathaniel se mêla à la foule attirant sur lui l'attention de tous, inspirant pour les uns admiration et pour d'autres répulsions, mais dans le second cas, ils s'en cachèrent bien. Quelques femmes attirés par son charme exotique se pressèrent autour du médium pour le complimenter et tenter de s'attirer ses faveurs, au plus grand damne de Laila qui le visage fermé ne quitta pas Nathaniel et le suivait comme son ombre.


- Vous croyez qu'elle comprend ce qu'on dit ? Fit Mme Losange. Qui est-elle à votre avis ? Son épouse ?

- Ou une concubine ? Osa la jeune Margareth en sentant le rouge lui monter aux joues, il paraît que les hommes de ces pays ont plusieurs femmes.

- Dieu du ciel, quel indécence, je n'espère pas, s'exclama Mme Spencer

- Est-ce un véritable arabe ? On m’a dit qu’il était français pourtant…

- Je n'avais encore jamais vu de personne comme lui d'aussi près. Oh, c'est si excitant ! Se gloussa Mme McInnes avant d'avoir un hocquet de surprise en croisant le regard furieux de Laila

La première fois que Laila avait accompagné Nathaniel à l'une de ces réceptions, c'était à Marrakech, bien qu'impressionnée par tout ce luxe, après tout, elle une gamine des rues, elle s'y était vite adaptée et s'était montrée d'une aide précieuse pour Nathaniel. Le choc des cultures avait cependant été bien plus violent lorsqu'elle l'avait accompagné pour la première fois lors de l'une de ces réceptions en Europe. Elle s'était sentie intimidée et n'avait pas quitté le médium de la soirée. Aujourd'hui les choses était différentes, la jeune marocaine avait fini par s'habituer à toutes ces fêtes bourgeoises auxquelles Nathaniel se rendait pour ses affaires ou juste pour le plaisir. Elle ne l'accompagnait pas toujours sauf si c'était nécessaire car le seul avantage qu'elle y trouvait était de se régaler à l'œil. A ces yeux, ces fêtes bourgeoises étaient d’un ennui mortel, les nobles ne savaient décidément pas s’amuser sans compter que sa jalousie était mise à rude épreuve avec la présence de toutes ces femmes qui jacassaient en jetant des regards envieux sur Nathaniel. Mais pire que tout, ce qu'elle supportait le moins c'était de voir qu'on considérait Nathaniel comme un objet de curiosité. La douce pression d'une main sur son épaule eut pour effet de calmer aussitôt ses ardeurs et incita la jeune femme à se retourner dans sa direction avec surprise.


- (en marocain) Détends-toi et profites de la soirée. C'est le moment de te régaler, moi, je vais parler à notre hôtesse fit-il en désignant d'un discret signe de tête la femme qu'il cherchait depuis son arrivée.

Entourée de quelques convives, l’élégante maitresse de maison se faisait discrète mais attentive, elle souriait avec distinction aux paroles prononcées par chacun d’entre eux. Majestueuse dans sa robe de taffetas et de velours aux couleurs discrètes, sa silhouette emprisonnée dans son corset, lui donnait l’impression d’être souffrante ou de ne pas manger à sa faim, mais son visage angélique était des plus agréables à observer. Fendant la foule, Nathaniel la rejoignit et s’inclina respectueusement, tout en lui prenant sa main avec délicatesse pour la porter à ses lèvres avant de l’en libérer.

- On m'avait vanté votre beauté mais je constate que les propos tenus à votre encontre était encore en deçà de la vérité, vous êtes resplendissante, lui dit-il dans un français parfait

Nathaniel ne mentait pas, malgré son étrange maigreur Mme de Lovelace était une très belle femme. Un teint de porcelaine, des cheveux d’un blond pâle éclatant, des yeux clairs magnifiques, elle était l’incarnation même de la pureté et la distinction incarnée.

- Nathaniel de Miran, se présenta-t-il cette fois dans un anglais parfait sans la quitter des yeux avant de saluer tour à tour toutes les personnes présentes autour de la maitresse de maison. Je suis ravi de faire votre connaissance

Et ce compliment s’adressait particulièrement à leur hôtesse même s’il les avait adressés à toute l’assemblée. Tour à tour les personnes accompagnant la belle duchesse se présentèrent à leur tour lorsqu’un jeune homme vint inviter la jeune Margareth à partager un pas de danse


- Voilà bien une excellente idée. Puis-je vous l'enlever ? demanda-t-il aux personnes restantes avant de prendre sa main ganté dans la sienne et de plonger son regard dans le sien. Madame, me feriez-vous l’honneur de cette danse ? Proposa-t-il à Viviane
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Viviane de Lovelace
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MessageSujet: Re: La Dame de Nina's park [Nathaniel, Viviane] La Dame de Nina's park [Nathaniel, Viviane] Icon_minitimeVen 22 Avr - 16:06

[HRP/ Premier RP de Viviane /HRP]

Une larme. Puis une seconde. Pas grand-chose. C'était habituel. C'était sa vie. Viviane devait être forte. Pourquoi pleurait-elle maintenant silencieusement alors qu'elle avait montré la veille et les autres jours une force sans faille ? Peut-être était-ce parce qu'ils recevaient des invités ce soir. La pression des préparatifs, de la présence de son époux. Serrant ses petits poings avec difficultés, la dame se redressa sur son lit. Il n'y avait plus rien à faire pour cette robe. Le duc c'était bien amusé à tirer dessus pour arracher les coutures… Un morceau du volant en dentelle gisait à ses côtés. Nerveusement elle l'attrapa et le rejeta au loin avant de prendre sa tête dans ses mains, emmêlant ses cheveux comme s'il s'agissait de bouts de papier et se mordant les lèvres jusqu'à en gémir de douleur. Viviane se sentait sale. Il ne l'épargnait jamais. Pouvait-elle vraiment lui en vouloir ? Elle n'aimait pas son mari mais son comportement quotidien la persuadait un peu plus chaque jour que s'il agissait de la sorte c'était à cause d'elle. Elle n'était peut-être pas digne d'être sa femme. Raison de plus pour ne rien montrer ce soir-là. Il fallait qu'elle se relève comme tous les autres soirs. Ses invités attendraient d'elle une grande prestance à la hauteur de la réputation de son mari. Pour sa famille elle se devait de se tenir droite, digne et aimable. Aucune larme, aucune rougeur ne devait déformer son joli visage. Non elle devait sécher tout cela. Se rapproprier ses jambes qu'elle voulait arracher de son corps. Ses cuisses ne lui appartenaient pas, elles étaient à son mari et pourtant… Pourtant elles étaient belles et bien reliées au reste de son corps. Le dégoût s'emparait d'elle. Elle ne supportait pas les fluides de son époux. Elle se sentait sale. Jamais on lui avait dit que c'était normal.

*Ferme les yeux et ne dis rien. *
*Oui papa. *

Simplement d’obéir, de se taire, de faire plaisir à son mari. Au fond de son cœur la belle le savait, tous les hommes n'étaient pas comme ça, mais elle n'en avait connu qu'un, Bartholomew de Lovelace. Son parfum flottait d'ailleurs encore dans la pièce. Il était revenu d'une « dure journée de travail », dans laquelle sa principale occupation avait été de faire des affaires avec des nobles et des hauts bourgeois. Il lui avait donc fallu une petite distraction à son retour, sa femme, il fallait bien qu'elle lui serve à quelque chose cette incapable, cette bonne à rien même pas foutue de lui faire un gosse.

Après quelques minutes de repos, le coeur battant encore la chamade sous la peur, Viviane finit par se lever. Ramenant sa robe en lambeaux contre sa poitrine, elle courut vers la salle de bain croisant au passage une domestique qui comprenant la situation se chargea de lui préparer un bain. Il fallait que la duchesse se dépêche, dans trois heures les invités seraient là.
Le bain ne fut pas long à être prêt et bientôt la jeune femme put se glisser à l'intérieur pour purifier son corps parsemé de bleus. Grimaçant, elle posa sa main sur son cou et serra les dents. Le savon faisait picoter la morsure que son mari venait fraîchement de lui faire subir. Une bête sauvage, elle était mariée à une bête sauvage.

Quelques temps plus tard, Viviane fut prête. Sa domestique l'avait aidée à enfiler une robe tout à fait discrète. Dans les tons pâles tels que le rose clair et d'autres variantes, elle était ornée d'une multitudes de dentelles. Les bras de la jeune femme étaient couverts et son cou entièrement dissimulés sous le superbe accoutrement. Elle l'avait également maquillé par crainte d'une erreur de sa part et que son cou soit montré. Personne ne devait savoir, ne devait voir. Après tout elle était une femme, une telle histoire gênerait et l'ambiance et la réputation de Bartholomew. Ses longs cheveux blonds platines étaient rehaussés en un chignon tiré tout à fait élégant d'où deux mèches s'échappaient pour encadrer son visage de poupée. Enfilant ses gants délicats et blancs elle s'en alla retrouver son époux qui lui était prêt bien avant elle. Enfin lorsque les premiers invités pointèrent le bout de leur nez, Viviane était là, telle une parfaite épouse, au bras de son mari pour les saluer avec un sourire agréable et distingué. Elle avait enfoui en elle la douleur et la peur et entretenait la réputation de la maison.

La soirée se déroulait plutôt. A son plus grand bonheur, Bartholomew était occupé avec d'autres hommes. Il ne semblait pas s'occuper d'elle bien qu'elle sentait de temps en temps son regard peser sur sa nuque. Il la surveillait. Elle n'avait le droit à aucun écart et son époux lui déconseillait très fortement de boire une once d'alcool que ce soit du vin ou du champagne ou bien de trop manger. De plus, il veillait à ce qu'aucun homme ne vienne lui faire la cour. Après tout elle était sa femme. Il avait déjà une petite idée de ce qu'il pourrait lui faire subir si la seule pensée d'aller voir un autre homme pour le tromper caressait l'esprit de sa dame.
Une chose manquait à la jeune femme. June. Elle n'était pas là et ne serait jamais là. Cela valait mieux pour elle, Bartholomew n'aurait certainement aucune pitié envers leur fille. June était à l'orphelinat. Sa naissance avait été un pur drame et son existence était cachée aux yeux de tous. Mais Viviane gardait son instinct maternel et son plus grand rêve était de pouvoir garder sa fille auprès d'elle et de l'élever mais avec un tel mari… Non… Elle avait déjà fait plusieurs fausses couches, les coups du Duc ne l'épargnaient guère. Seul June était née de leur union. Aussitôt née que le père avait fait ordonner sa mort dans le plus grand secret. June…
Ces pensées et les discussions de ses invitées l'avaient empêché de se rendre compte de l'arrivée d'un jeune homme tout à fait particulier. Cependant cela ne fut que de courte durée. Les exclamations des quelques femmes qui discutaient entre elles avaient éveillé sa curiosité. Mais aussitôt avait-elle relevé la tête pour tenter de l’apercevoir qu'elle croisa le regard de son mari qui la fusilla sur place. Ainsi elle se reconcentra sur les dames et leur fit reprendre leur discussion leur parlant de tout et de rien.

Finalement ce fut l'homme qui vint à elle. L'étonnement put se lire sur son visage. Son mari faisait donc quelques affaires avec un prince arabe ? Qui était cet homme si étrangement vêtu ? Cette tenue lui était totalement étrangère mais elle le savait bien, des hommes habitant dans des contrées bien lointaines, nommés arabes, portaient les mêmes. Cependant c'était une première pour elle d'en voir un. Un arabe ou bien tout simplement un déguisement ? Cet invité lui paraissait bien familier pour n'être qu'un inconnu arrivant tout juste au pays. Que pouvait rapporter cet homme à leur famille ?
Se reprenant, il ne lui fallut qu'un quart de seconde pour reprendre un sourire tout à fait agréable. Quelque soit l'invité, elle devait l'accueillir dignement et avec respect. Le regardant faire et lui laissant prendre sa main, elle inclina doucement la tête comme l'étiquette l'exigeait. L'individu parlait français. Cette seule nouvelle la fit sourire de plus belle. Ses yeux pétillèrent de joie. Depuis combien de temps n'avait-elle pas entendu sa langue maternelle.
 

- Je suis charmée Monsieur, vos compliments me vont droit au cœur surtout dit dans une langue que je chéris par-dessus tout.

Reprenant doucement sa main lorsqu'il la lui lâcha elle se tourna vers les femmes et leurs maris qui se trouvaient près d'elle. Enfin il se présentait. L'étranger était en réalité Nathaniel de Miran, un homme dont son mari lui avait déjà parler et avec lequel il espérait pouvoir faire quelques affaires.

- Je suis enchantée de vous rencontrer et vous prie de croire que vous êtes ici chez vous.

Bartholomew avait certainement besoin de son financement et de son soutien pour l'un de ses commerces. Viviane se devait donc de faire bonne impression. Saluant un homme qui arriva pour inviter une dame de son entourage, la jeune femme en profita pour observer le noble qui se tenait en face d'elle. Il était tout à fait élégant et désirable dans sa tenue exotique. Son visage inspirait le respect et devait charmer bien plus d'une demoiselle dans la salle. Tournant la tête, la maîtresse de maison croisa le regard de la jeune femme qui l'avait accompagné. La proposition de son invité lui fit tourner la tête pour plonger ses prunelles claires dans les siennes. Lui offrant sa main elle inclina doucement la tête et lui répondit :

- Bien sûr Monsieur, vous m'en voyez honorée. Je ne saurais comment refuser.

Passant son bras gauche sous le bras droit de Nathaniel, elle se mit en place et attendit le début de la nouvelle valse. Lui faisant face elle s'exclama alors d'un ton toujours très poli, vexer son invité serait une grave erreur de sa part :

- Vous m'intriguez Monsieur de Miran. Êtes-vous français ou bien venez-vous de l'un de ces pays lointains dont vous portez la tenue ? Votre amie parle t-elle notre langue ? Il me faudrait me presser après cette danse pour aller la saluer.

Se reprenant en se rendant compte qu'elle posait peut-être un peu trop de questions, elle s'excusa et se rapprocha de lui prête à danser. Un éclair de douleur la traversa soudainement et elle dut faire de pénibles efforts pour que seule une légère grimace déforme ses lèvres. Le duc ne l'avait pas ménagée dans l'après-midi et son corset bien trop serré l'empêchait de respirer correctement, de plus il appuyait sur les bleus qui parsemaient sa taille.

- Je suppose que vous connaissez déjà mon époux, Bartholomew…

Plus loin, un homme aux longs cheveux bruns et aux yeux couleur ciel observait le couple se préparer à danser. Un peu plus âgé que son épouse, Bartholomew affichait une mine désapprobatrice. Il n'appréciait déjà pas cet homme qui venait d'inviter sa femme à danser. Serrant un peu plus fort sa canne dans sa main il se retourna vers les deux hommes avec lesquels il conversait déjà.


Le corset est à la femme ce que les lois sont à l'Homme, mais la femme, elle, doit supporter les corsets, les lois et les hommes.
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Nathaniel de Miran
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MessageSujet: Re: La Dame de Nina's park [Nathaniel, Viviane] La Dame de Nina's park [Nathaniel, Viviane] Icon_minitimeVen 1 Juil - 17:11

Nathaniel aimait être remarqué cela faisait partie de sa personnalité, la discrétion n'ayant jamais été son fort. Il aimait choquer ou surprendre et nul ne pouvait nier que son entrée à la demeure des Lovelace avait fait sensation. Habillé de vêtements d’apparats orientaux si peu communs aux anglais, ajouté à sa carrure et sa prestance, Nathaniel avait bouleversé quelques cœurs bien trop sensibles et suscité le regard et la curiosité de tous, la maitresse de maison y compris.
En se dirigeant vers la Duchesse de Lovelace et lorsque leurs regards se croisèrent, il put aisément lire l’étonnement épouser les traits fin et harmonieux de son magnifique visage. Cependant, bien qu’intriguée la dame ne se laissa pas démonter et se reprit bien vite pour ne pas vexer son invité, en arborant presque aussitôt un masque accueillant qui mettait en avant sa bonne éducation afin de mieux dissimuler ses véritables sentiments à son égards et le trouble qu'il était parvenu à provoquer en elle. Porter un masque… tout le monde portait un masque aussi bien cette Duchesse que lui-même du reste, seul comptait l’apparence et à ce petit jeu nobles et bourgeois étaient de véritables experts en la matière.
Après l’avoir salué comme il convenait, il constata avec amusement que le sourire de son hôtesse devint naturel et chaleureux dès lors qu’elle l’entendit lui adresser quelques mots dans sa langue natale. Sa réaction ne fut pas sans lui rappeler celle de la belle Marine Desmuguets qui n'y avait pas non plus été insensible. Prononcé dans une langue qu’elle affectionnait et qu’elle ne devait parler qu’en de trop rares occasions ses flatteries eurent beaucoup plus d’impact que s’ils avaient été prononcé dans sa langue d’adoption. Prenant respectueusement la main délicate qu'elle lui présenta il s’inclina pour la baiser.

- (En français) il n’existe pas à travers le monde de langues plus belles capables de rivaliser avec le français, mais n’en dites rien aux enfants de Shakespeare, toute vérités n'est pas toujours bonne à entendre, ils pourraient s'en offusquer. Lui sourit-il sans la quitter de son regard avant de rajouter en anglais, c’est un honneur Madame la Duchesse

Le regard de Nathaniel glissa en direction du Duc qui était occupé à converser avec un groupe d’hommes qui lui était pour la plupart inconnus, mais de par leur physionomie et l'importance qu'ils semblaient chercher à se donner, ils ne paraissaient pas être n'importe qui. Un rictus moqueur se peignit sur ses lèvres fines en imaginant ces hommes vaniteux avec une tête de porcins. Voilà bien le genre d'hommes qu’il se plaisait à déplumer et à séduire les femmes au passage, et en l'occurrence Mme de Lovelace était une fleur des plus délicates à cueillir. Reportant à nouveau son attention sur la maitresse de maison et les personnes qui l'accompagnaient Nathaniel n'eut aucune difficulté à les charmer et à se fondre avec aisance dans leur petit cercle d'initiés. C'est avec une satisfaction non feints qu'il vit Mme Lovelace incliner gracieusement sa tête en acceptant son invitation à rejoindre la piste de danse.
Dans un sourire charmeur et sans la quitter du regard, Nathaniel prit son bras et la conduisit vers la piste sous le regard envieux de certaines demoiselles mais également celui de gentilshommes qui, à n’en pas douter, auraient apprécié la compagnie de la jolie blonde mais qu'aucun d'entre eux n'avaient visiblement eut le courage d'inviter. Etait-ce Mme de Lovelace qui les intimidait de la sorte ou son époux qui ne cessait de jeter des regards dans leur direction mais qu'il avait délibérément choisi d'ignorer préférant se concentrer sur la délicieuse compagnie de la dame dont les nombreuses interrogations qu'il suscitait l’amusaient énormément, et il ne s'en cacha absolument pas. Un petit rire s’échappa de ses lèvres devant tant d’entrain avant qu'il ne prenne à son tour la parole.


- Il n’y a rien à pardonner Ma dame. Si je vous intrigue autant et suscite tellement d’interrogation à votre égard, je ne peux que m’en réjouir, mais… je ne lèverais pas le mystère sur toutes vos questions je préfère vous laissez découvrir tout cela par vous-même. Je vous répondrais cependant ceci me concernant, oui je suis bien d'origine française tout comme vous et oui, je viens également de ce pays lointain où les températures torrides de l'été côtoie les tempêtes de sable, où la ville rouge resplendit sous les rayons du soleil et où les dunes de sables paraissent infini. Le Maroc est un pays magnifique. Savez-vous pourquoi on appelle Marrakech la ville rouge ? A cause de la couleur de la terre en ces lieux. Cette terre rouge qui a servi à construire des édifices, des bâtiments et même les remparts qui entourent la Médina. C'est un pays très riche en bien des façons

Il se doutait que la réponse à ces deux questions allait en susciter bien davantage encore mais c'était là tout l'intérêt. Oui, il était né en France, il était même issu de la noblesse, mais pas seulement il se sentait également arabe de par sa famille d’adoption. S’il portait ses vêtements ce n’était pas dans l’unique but de choquer son auditoire, d’attirer l’attention des femmes ou de se faire remarquer mais aussi pour rendre hommage à ces hommes, ces femmes, cette culture et ce pays dont il était tombé amoureux et dont il se sentait bien plus proche que de son pays d’origine

- Laila comprend parfaitement l’anglais par contre son vocabulaire est limité et elle le parle un peu maladroitement, mais si vous lui faites l'honneur de vous adresser à elle en français elle en sera enchantée et vous répondra à la perfection

Il avait appris le français à Laila, qui n'était pas naturellement douée pour apprendre ses leçons. Orpheline, elle avait grandi dans les rues de Marrakech où apprendre à voler et survivre étaient des leçons essentielles mais où l'écriture et les mathématiques n'avaient pas leur place. Nathaniel avait donc refait toute son éducation et si les débuts de Laila furent laborieux et contraignant sa soif de découverte avait heureusement permis de l'aider à dépasser toutes ses carences. De son côté, la jeune marocaine l'avait aidé à améliorer son arabe. Ils s'étaient tous deux beaucoup apporté mutuellement.


- Cependant, inutile de vous précipiter pour aller la saluer, elle ne s'envolera pas, nous comptons bien profiter de cette soirée jusqu'à son terme, et puis, je me vexerais si vous m'abandonniez aussi vite pour la rejoindre à peine notre danse terminé

Il la gratifia d'un sourire charmeur pour lui signifier qu'elle ne l'avait pas offensé et qu'il ne demandait qu'à profiter de sa compagnie. Face à lui, elle se rapprocha diminuant ainsi la distance qui les séparait. Sans baisser son regard, il glissa sa main droite dans sa main diaphane tandis que sa main gauche se posa respectueusement sur la taille de guêpe de la Duchesse. Cela n’avait duré qu’une fraction de seconde pourtant ça ne lui avait pas échappé. Cette grimace à peine visible mais surtout ce tressaillement qu’elle avait été incapable de contrôler lorsqu’il avait posé sa main sur sa hanche. Le regard interrogatif de Nathaniel se posa sur la jeune femme. Ne posant aucune question qui pourrait la mettre davantage dans l'embarras, Nathaniel évita le contact de sa main contre sa hanche. Il ne la touchait pas mais de loin il en donnait l'illusion

- Est-ce mieux ainsi ? Se contenta-t-il de lui demander avant l'entrainer sur la piste de danse sans s'attarder davantage sur ce malencontreux épisode.

Non pas que la réaction de la Duchesse n'avait soulevé en lui aucune interrogation, ce serait un mensonge éhonté que d'affirmer cela, mais Nathaniel ne souhaitait pas se montrer désobligeant. Il avait bien conscience que la harceler de question à ce sujet ne servirait qu'à la faire fuir or ce n'était nullement ce qu'il désirait présentement, d'autant plus que cela ne le concernait en rien. Si vraiment il serait toujours temps d'en apprendre davantage, par la suite. Probablement désireuse de ne pas s'attarder plus que nécessaire Mme Lovelace lui demanda s'il connaissait son époux. Reposant son regard sur sa magnifique cavalière il lui répondit tout en la faisant virevolter au rythme de la musique au milieu des autres couples

- En effet j’ai eu ce plaisir. Nous fréquentons le même club,
lui apprit-il.

Les gentlemen anglais accordaient une grande importance à ces club fréquentés uniquement par l'élite et dans lesquels on n'entrait pas aussi aisément qu'on pouvait laisser à penser. Les Anglais prétendaient que l’origine de ces clubs se trouvait dans le fait que par définition « L’homme est un animal sociable, et comme tel il a dû se grouper pour accroître son bien-être et ses plaisirs, ». La vérité était plus terre à terre en réalité et beaucoup moins idéologique. Les fondateurs de ces petits clubs de bourgeois sélectifs avaient avant tout eut pour but de favoriser les affaires et principalement leurs petits commerces en compagnie de personnes choisis avec soin, qui partageaient les mêmes goûts et les mêmes opinions, estimant que l'on cultivait mieux les plaisirs de la vie sociale entre honnêtes gens qui se convenaient. Personnellement Nathaniel préférait de loin fréquenter le petit Club privé de l'envoutante Azami où il avait bien plus d'affinités avec ses filles qui elles au moins ne prétendaient pas être ce qu'elles n'étaient pas, contrairement à ces prétendus gentlemen. Cela faisait d'ailleurs bien longtemps qu'il n'avait pas profité du charme de ces lieux et de ses occupantes, peut-être y ferait-il un saut ce soir après avoir déposé Laïla à l'hôtel, voilà une perspective des plus séduisantes....

De la piste, encombrées de danseurs qui riaient et discuter gaiement, Nathaniel reconnu justement la silhouette du mari de sa cavalière qui se trouvait dans un angle de la pièce en compagnie d'autres gentlemen. Il était un peu plus âgé que son épouse et portait de longs cheveux bruns et ne semblait pas particulièrement enchanté. Etait-ce sa tenue qui lui déplaisait ou était-il tout simplement jaloux ? Pour lui signifier qu'il l'avait bien aperçut, Nathaniel lui adressa un sourire qui se voulait courtois mais qui était en réalité une pure provocation. L'homme y répondit en faisant volte-face pour discuter avec ses deux acolytes.


- Qui sont ces deux hommes qui discutent avec Mr le Duc de Lovelace ?
S'enquit-il, je n'ai encore jamais eu le plaisir de les rencontrer.

L'un des deux hommes avait une tête de moins que lui. La physionomie peu engageante de l'homme reflétait parfaitement sa personnalité, qui se trouvait être tout aussi détestable que la vision qu'il offrait. Petit, enrobé, les cheveux noir plaqué sur son crâne, un regard mesquin qu'il affichait en permanence, le nez pâté et un imposant grain de beauté, sortant fièrement sur le haut de sa joue gauche, telle une affreuse verrue. Le second était plus élégant, malgré son âge avancé il dégageait énormément de prestance. Grand, élancé, les cheveux et la barbe poivre et sel, les traits de son visage dévoilaient un homme d'expériences qui avait vécu beaucoup de choses mais il y avait également quelque chose dans le fond de son regard qui le dérangeait. Tout comme Lovelace il avait le regard d'un rapace.
Lorsque les musiciens cessèrent de jouer et pendant que les femmes ajustèrent à nouveau leurs robes Nathaniel, toujours au bras de Viviane se dirigea vers la table où l'on servait les rafraichissements.

- Désirez-vous quelque chose ? Demanda-t-il alors qu'on lui tendait un verre de champagne

- Mais c’est le jeune de Miran, retentit une voix désagréablement familière derrière lui.

Nathaniel se retourna pour faire face à un homme qui tenait un cigare collé entre les doigts, pour se donner de l'importance, il les rejoignit et se plaça devant lui. Tout ceci n'engageait rien de bon, et  Nathaniel sentit les ennuis venir, mais faisant comme si de rien n'était, il le salua à son tour

- Bonsoir Mr le Marquis

- Quel plaisir de vous revoir, mon cher. Enfin nous pouvons parler un peu

- La soirée ne faisait que commencer, mais de toute évidence, Cartwright avait déjà bien profité de la soirée, à en juger par l'odeur de scotch qui se dégageait de son haleine, et se sourire béat qu'il affichait un peu stupidement

- J’ai appris qu’un incendie avait ravagé votre entrepôt sur les docks. Rajouta-t-il sur un ton faussement condescendant

- Il semblerait que l’on vous ai mal renseigné, répondit poliment le médium, j’ai revendu cette affaire il y a plusieurs semaines déjà, mais votre sollicitude me va droit au cœur, sourit-il

Un rictus de contrariété se dessina sur les lèvres de Cartwright, qui n'avait plus là, l'occasion de se réjouir

- Vous avez été bien inspiré, je ne peux que vous envier, moi qui ait perdu jusqu’à ma société, et un titre de noblesse n’y changera rien. Oui il ne me reste plus rien. Plus de société, plus de femme..

Nathaniel ne répondit rien, mais son regard se fit plus méfiant. Cartwright passait à l'offensive à présent.

- Et oui, je n’ai même plus ma femme pour m’accompagner ce soir par la faute de je ne sais qui…
fit-il en posant un regard lourd d'insistance sur le jeune médium. J’ignore comment vous vous y êtes pris pour réussir ce tour de force

- Et moi de quoi vous parlez… Répondit Nathaniel dans un sourire innocent. Si vous voulez bien nous excuser, fit le médium en invitant son hôtesse à le suivre en direction de la terrasse pour y prendre l'air frais de la nuit loin de tous ces bavardages de cet air chaud et saturé de centaines de parfums différents

- (En arabe) Laila, approche que je te présente à notre hôtesse.

Une ombre se détacha de la terrasse et s’avança vers le couple. Baissant la tête, elle s’inclina respectueusement devant la Lady avant de relever la tête et de lui sourire

- Vous désiriez la rencontrer la voici. Duchesse de Lovelace permettez-moi de vous présenter Laila, Laila, voici la Duchesse de Lovelace
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Viviane de Lovelace
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Viviane de Lovelace
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MessageSujet: Re: La Dame de Nina's park [Nathaniel, Viviane] La Dame de Nina's park [Nathaniel, Viviane] Icon_minitimeVen 5 Aoû - 15:52

Les de Lovelace devaient faire bonne impression, comme toujours. Leur réputation était primordiale, sans elle les affaires fonctionneraient bien moins et s'il venait à leur arriver un problème que ce soit en argent ou dans le commerce nul ne viendrait leur prêter main forte. De plus, ils devaient assumer leur titre et sur ce point-là, le Duc comptait sur son épouse qui devait se montrer parfaite, exemplaire. Ce jour-là n'y faisait pas exception, qu'elle souffre ou non peu lui importait. Viviane avait l'obligation de se tenir droite et digne. Bartholomew ne se faisait pas de soucis, son épouse ne l'avait jamais déçue, du moins en public. Il avait fait le bon choix, il en était persuadé.
Viviane, de son côté, avait essuyé ses larmes, elle faisait de son mieux pour paraître présentable et souriante. Les rougeurs qui avaient souillé son visage commençait à s'estomper tandis qu'elle se préparait pour la soirée. Dans son malheur elle avait de la chance, la Duchesse n'était pas seule, ses domestiques étaient assez agréables pour qu'elles l'aident lors de sa toilette. Elles ne posaient pas de questions et évitaient de parler de sujets glissants comme du maître de maison et ses violences conjugales. La belle blonde leur en était reconnaissante, chaque jour était un nouveau défis et en parler lui était bien difficile. La peur, non, la terreur la rongeait. Dès qu'elle percevait son mari elle avait l'impression de sentir à nouveau ses jointures contre sa peau, ses dents dans sa chaire, ses paroles dégradantes dans tout son être. Elle n'était rien, elle le savait. Elle n'était qu'une femme, une créature subordonnée à l'homme, là pour sa dignité et lui offrir quelques héritiers. Une tâche dont elle était peu fière. Elle n'avait jamais réussi à lui donner un enfant digne de ce nom. La dame multipliait les fausses couches et avait vu nombre de ses bébés mourir à la naissance. Le seul enfant qui avait survécu avait été vu comme un monstre et le père fou de rage avait ordonné sa mort. Albinos. Le bébé était né blanc, comme un ange mais tout ceci aurait ruiné sa réputation. Et si son épouse avait fricoté avec un autre homme ? Et si elle était elle-même malade ? Ou bien le mari ? Et si elle était coupable d'inceste ?

Peu après le début de la soirée, la demeure vit venir une toute nouvelle personnalité. Un prince tout droit arrivé d'Orient se pointait lors des festivités et attirait le regard de toutes les personnes ici présentes. D'abord occupée à converser avec les dames de la Cour, Viviane finit par s'apercevoir de l'entrée du jeune homme. Il était tout à fait charmant. Il fut un temps où son mari lui aussi souriait ainsi auprès d'elle, c'était avant leur mariage, avant qu'elle ne découvre l'envers du décor. Cependant cet exotisme et la prestance de cet homme la séduisaient. Les quelques mots dans sa langue maternelle firent battre son coeur encore plus fort. Elle ne savait plus si elle devait être heureuse ou en pleurer. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas revu ses parents, elle attendait avec impatience l'arrivée de son père qui, ce jour-là, emmènera avec lui sa petite fille. Sa vie en France lui manquait. Que cet inconnu maîtrise parfaitement la langue lui faisait chaud au coeur, qu'elle aurait aimé que son mari s'adresse ainsi à elle. Au lieu de cela elle avait du apprendre sans relâche l'anglais et réussissait à effacer son accent français. Le laissant baiser sa main elle la laissa pendant quelques secondes dans la sienne avant de la retirer toujours aussi prude.


- Je ne peux qu'approuver vos paroles Monsieur, notre langue est un bien précieux que beaucoup doivent jalouser, sa richesse est incomparable, vous ne pouvez que très bien imaginer cette joie quand vous retrouvez votre langue maternelle cachée depuis si longtemps…

Elle lui sourit et inclina légèrement la tête. La dame suivit son regard et ne put s'empêcher de frémir en voyant qu'il observait son mari. Son mari… il avait fallu qu'elle tombe sur lui. Comme elle regrettait son mariage ! Il n'avait jamais désiré son bien être. Les paroles de certaines femmes de la Cour l'ahurissaient mais elle n'en montrait rien. Certaines disaient qu'elle avait eu de la chance d'épouser un homme d'un aussi bon parti. Pensaient-elles seulement qu'elle passait ses nuits à craindre ses mains sur son corps ? A s'oublier ? A étouffer des cris de douleur ? A masquer sa souffrance intérieure ?
Lorsqu'il reporta son attention sur elle elle lui adressa un sourire agréable puis accepta son invitation. Il était de son devoir de danser avec la personnalité la plus intéressante de la soirée afin de ne pas le déshonorer. Cependant Viviane le savait, elle le sentait, son mari avait tourné la tête et les observait. Il n'appréciait que très peu que sa femme se trouve en la compagnie d'un autre homme. Elle lui appartenait, elle était son bien et en quelque sorte… Son jouet.
Glissant gracieusement jusqu'à la piste de danse la belle s'intéressa à nouveau à cet étrange invité. Ne voulant pas lui faire mauvaise impression elle restait à la fois réservée et ouverte, souriante et discrète.Cependant elle n'avait pu s'empêcher de lui poser quelques questions. Il était si énigmatique, Nathaniel de Miran parlait français et ressemblait à un prince arabe. Ses joues s'empourprèrent légèrement, elle se montrait peut-être un peu trop intrusive… Il riait de sa maladresse. Il fallait qu'elle se reprenne, ce n'était pas d'elle de montrer une telle fascination, une telle curiosité, une telle faiblesse.


- La question n'est pas là Monsieur, je devrais surveiller ma langue pour ne pas vous ennuyer de mes questions, ce n'est guère convenable. Vous soulevez en moi tellement d'autres interrogations… Il est si rare de côtoyer des personnes comme vous. Le Maroc est-il français ? Veuillez excuser mon ignorance. Vous me transmettez de magnifiques images, savez-vous pourquoi ces terres sont rouges ? Qu'est-ce donc que la Medina ? Parlez-moi de votre pays, de ses paysages, de sa beauté, de ses habitants, je ne doute pas que cela soit fort captivant.

La belle se montrait peut-être exigeante mais son désir de savoir, de se cultiver était plus fort encore que son devoir de retenue. Depuis combien de temps n'avait-elle pas pu enrichir son esprit ? Les livres qu'elles lisaient étaient finalement tous les mêmes. Elle avait trouvé un instructeur pour une soirée, un homme intéressant qui sans peut-être chercher à la séduire et à l'amadouer avec ses paroles lui transmettait son savoir, ses souvenirs. Enfin un invité qu'elle allait peut-être finir par apprécier pour ses conversations, nombre de personnes présentes ici faisaient preuve d'une grande hypocrisie, son mari et elle les premiers. Elle le regardait avec douceur, elle ne devait pas paraître trop insistante, seulement ouverte et intéressée. Par dessus l'épaule de son futur cavalier elle posa son regard sur Bartholomew qui lui fit un signe de la tête. Le message était clair, son intérêt pour le pays de son invité devait s'arrêter à là et elle devrait se montrer désormais plus silencieuse et désintéressée comme si elle lui était supérieure. Se reprenant elle effaça son sourire enjoué pour finalement ne laisser paraître qu'un sourire formel. Elle hocha silencieusement la tête avant de lui répondre :

- Bien, je tâcherai de m'adresser à elle en français.

La Duchesse tentait de rester digne comme le désirait son mari, sa mère lui avait tout appris. Comment se comporter, comment parler. Il était vrai que ses nombreuses questions pouvaient se montrer déplacées et son intérêt pour cet homme pouvait écraser son mari. Non, Bartholomew avait raison, elle devait rester à sa place et se montrer bonne épouse. Elle tourna la tête vers Laila qu'elle devrait bientôt aller saluer. Lorsqu'elle revint vers son invité elle captura son sourire qui faisait suite à ses paroles. Oh comme elle aurait aimé que son époux lui sourit ainsi.

- Oh, je ne voudrais pas vous vexer Monsieur de Miran, j'attendrai alors pour aller la saluer. J'espère qu'elle trouvera la soirée plaisante.

Le sourire de son invité la ravit. Si son mari pouvait lui adresser les mêmes sourires sans avoir d'idées derrière la tête pour mieux la faire pleurer, elle ne s'en porterait que mieux.
Se rapprochant afin de pouvoir entamer une valse à ses côtés elle ne put réprimer un tressaillement de douleur lorsqu'il posa sa main sur sa taille. Elle n'avait pas imaginé que les coups de son mari réveillerait en elle la douleur lorsqu'une main toucherait les tissus de sa robe.
La belle tenta d'éviter le regard de cet homme intrigant. Il ne devait pas voir la douleur dans ses yeux, il ne devait pas savoir, pour son mari, pour sa propre fierté. Elle avait tant bien que mal essayé de cacher sa souffrance mais ses blessures étaient plus fortes que sa volonté, pourtant de fer. Son souffle s'était coupé. Il reprit lorsqu'il enleva sa main de sa taille. Un soupir de soulagement franchit ses lèvres. Ses paroles la firent rougir de gêne. Elle plongea ses prunelles dans les siennes et murmura :


- Oui… Merci…

Cependant elle posa sa main sur la sienne et la lui fit poser à nouveau sur sa taille quitte à souffrir d'avantage. Elle n'allait tout de même pas lui faire croire qu'elle était une femme faible, qu'une si petite chose allait l'abattre. Viviane était une femme forte et digne. De plus si son mari s'en apercevait elle risquerait de passer une assez mauvaise nuit. Comment ça la Duchesse a laissé percevoir une once de douleur ? Elle espérait seulement que son cavalier n'appuierait pas trop en dansant.
Passant à autre chose, la jeune femme demandait à son invité s'il connaissait son mari. Elle sourit, en effet, les clubs de gentlemen et les salons étaient très fréquentés par son époux qui y voyait là des opportunités pour faire des affaires des plus intéressantes, du moins pour lui. Elle ne l'accompagnait que peu, par pure incapacité ou bien pour ne pas le gêner dans ses négociations. Cependant lorsqu'il l'exigeait elle savait se montrer présente et appuyer son époux sur une quelconque décision, qu'elle soit bonne ou mauvaise, elle n'avait pas à s'opposer à lui. Elle suivit son regard et se mordilla la lèvre inférieure. Son époux était là, à converser avec ces deux hommes dont l'un des deux qu'elle ne connaissait que trop bien et l'autre qu'elle avait vu plusieurs fois à la maison. Elle se surprit à murmurer :


- Et je souhaite que vous ne les rencontriez jamais…

Se reprenant elle affichait un sourire faussement ravi qui vint manger son joli visage et répondit d'une voix calme :

- Ce sont des amis de Monsieur. L'un est le Comte Henry de Bulkeley, une récente connaissance de mon époux, l'autre, celui qui est à sa droite est le Duc William de Fitzduncan, un grand ami de Monsieur.

Grand ami qu'elle appréciait bien peu et dont son époux ne cachait pas en sa présence les violences qu'il faisait subir à son épouse. Elle avait eu la joie de le retrouver avec son mari dans le lit à l'attendre sagement sans qu'elle ne puisse rien y faire. Elle nourrissait une grande colère et un grand dégoût à son égard. Il était tout ce que son époux aimait. Froid, richissime, violent, pervers et élégant. Ils s'entendaient bien, ils étaient tout bonnement les mêmes. De plus, il participait aux affaires peu légales de Bartholomew.

Lorsque la musique cessa et laissa place aux conversations bruyantes, aux rires étouffés ou bien aux disputes entre nobles sur qui possédait le plus de richesses entre les deux, le jeune couple termina leur danse d'un air gracieux. La robe de la Duchesse finit de virevolter et la main de son cavalier s'enleva enfin de sa taille, elle put respirer à nouveau. Suivant sagement son invité et saluant au passage quelques couples avec lesquels elle n'avait pas eu l'occasion de parler elle se laissa mener jusqu'à la table où l'on servait les rafraîchissements. Son regard se posa sur la coupe de champagne que tendait un valet au jeune homme et refusa poliment :


- Je vous remercie Monsieur mais cela ira, j'irai me servir un verre d'eau.

Elle tressaillait lorsqu'un homme s'adressa  son cavalier. Un homme qu'elle n'avait pas entendu venir. Se retournant en même temps que Nathaniel, la dame suivit la conversation, une pointe d'inquiétude naissant et tordant son estomac. Elle inclina légèrement la tête pour saluer l'homme qu'elle avait déjà vu en début de soirée et écouta d'une oreille discrète. Son invité semblait avoir des problèmes ou bien en poser, une certaine amertume se dégageait du Marquis qui n'hésitait pas à lui faire des reproches sous-entendus. Un incendie, une perte d'entreprise et une femme qui ne se présentait pas à la soirée, le marquis assurait avoir absolument tout perdu et rejetait la faute sur le jeune de Miran qui s'abstenait de répondre. Alors que la belle allait le questionner sur l'absence de son épouse, son cavalier s'excusa et l'emmena un peu plus loin. Fronçant les sourcils elle se tourna vers lui et tout en marchant elle demanda :

- Avez-vous des différents avec Mr Cartwright ? Que voulait-il dire ? Tout ceci m'a l'air bien grave auriez-vous des ennuis en partant d'ici ? Je ne saurais tolérer qu'après cette soirée l'un de mes invités se fasse blesser.

Une fois arrivés sur la terrasse, l'homme appela sa compagne en une langue qui était tout à fait inconnue de la Duchesse. Elle frémit, les sonorités ne lui plaisaient pas vraiment mais Nathaniel l'impressionnait, il parlait l'anglais et le français à la perfection et connaissait une autre langue que très peu de gens ici parlaient. La demoiselle les rejoignit et salua la maîtresse de maison. Viviane se surprit à sourire et inclina à son tour la tête tout en la contemplant. Elle avait devant elle une très belle femme, exotique, au teint hâlé, au visage doux. Elle s'adressa alors à elle en français:

- C'est un honneur de vous rencontrer enfin Mademoiselle, j'espère que vous vous plaisez ici.

Une main puissante se glissa à sa taille. La jeune femme frémit mais ne broncha pas. Elle n'enleva pas ses doigts qui s'incrustaient dans sa chaire et transforma son regard doux en un regard douloureux. Ne désirant pas infliger ce spectacle une seconde de plus à ses invités elle détourna légèrement le regard. Son mari avait fait son apparition. Il n'appréciait guère ces nouveaux venus et que sa femme puisse sympathiser avec ces drôles de gens le révoltait, surtout pour la femme qui n'avait aucun honneur pour elle-même en ne s'habillant pas de robe et en masquant sa chevelure. Désireux de mettre fin au carnage de sa réputation, Bartholomew avait laissé ses amis pour rejoindre sa femme. Glissant son nez dans le cou de son épouse il embrassa sa peau et murmura à son oreille :

- Cela suffit maintenant, vous m'avez assez échappé ce soir, ne délaissez pas plus le reste de vos invités.

Il releva son joli minois et détailla d'un air arrogant l'inconnue que Viviane venait de saluer puis s'intéressa au jeune homme :

- Bien le bonsoir Monsieur de Miran, j'espère que vous passez une agréable soirée en compagnie de mon épouse. Je vous attendais, trouveriez-vous un petit moment à m'accorder pour que nous puissions parler un peu d'affaires ? Je vous parlerai de mon entreprise et nous verrons si cela vous convient quel rôle vous pourriez y tenir.

Sa prise s'accentua sur la taille parsemée d'hématome de sa femme. La Duchesse tourna de l'oeil une première fois son souffle se coupant et s'appuyant un peu plus sur son mari. La sentant se reposer contre lui il appuya un peu plus fort. Doucement elle psoa sa main sur la sienne et elle souffla :

- Veuillez m'excuser, je dois aller voir mes domestiques et vérifier que tout est prêt pour le repas, je me retire.

Elle salua distraitement ses deux invités ainsi que son mari qui la contempla d'un air satisfait et s'en alla d'une démarche gracieuse mais faible. Elle tourna de l'oeil une seconde fois et posa sa main sur l'une des tables manquant de percuter un couple de danseurs qui se retourna et sourit à la Duchesse :

- Vous allez bien Madame ?

La jeune femme se reprit et sourit :

- Oui je vous remercie, veuillez m'excuser, fit elle à la jeune femme qui se pendait au bras de son mari.

La traversée de la salle de bal fut longue et douloureuse, une fois arrivée dans le couloir elle tourna à la première intersection prenant la direction de sa chambre. Elle devait prendre cinq minutes et s'arranger. Viviane ne devait pas paraître ainsi devant tous ses invités. Elle tourna de l’œil une troisième fois. Basculant elle s'écroula par terre inconsciente. La douleur était insupportable et elle suffoquait dans son corset bien trop serré. Blafarde et les lèvres violettes la belle dériva dans les ténèbres, se laissant happer par les ombres rieuses venimeuses.


Le corset est à la femme ce que les lois sont à l'Homme, mais la femme, elle, doit supporter les corsets, les lois et les hommes.
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