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Liberate me ex Inferis [Viviane de Lovelace, Hawthorn Feathersigh] [28/04/42]

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Hawthorn Feathersigh
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Hawthorn Feathersigh
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Race : Humain
Classe sociale : Aristocratie, noblesse disgracieuse
Emploi/loisirs : Écrivain ; faire discrètement disparaître des cadavres / Lire, écrire, jouir des défuntes beautés nocturnes, fréquenter les salons, jouer du violon ...
Age : 23 ans.
Age (apparence) : Milieu de la vingtaine, en soit son age propre.
Proie(s) : Les reliquats de vie, les éclats d'existence ... Cadavres exquis.
Crédit Avatar : iayetta83, Deviant Art
Liberate me ex Inferis [Viviane de Lovelace, Hawthorn Feathersigh] [28/04/42] Empty
MessageSujet: Liberate me ex Inferis [Viviane de Lovelace, Hawthorn Feathersigh] [28/04/42] Liberate me ex Inferis [Viviane de Lovelace, Hawthorn Feathersigh] [28/04/42] Icon_minitimeVen 12 Aoû - 0:00

[HRP/A lire successivement à Sanctuaire Sépulcral/HRP]

Un dernier lambeau de fumée s'éleva lentement vers le ciel délavé par l'averse. Son regard n'en quittant les tons cobalts déchirés de blancheur, Hawthorn écrasa sans délicatesse ce qu'il restait de sa cigarette dans l’œil de la sculpture contre laquelle il s'était adossé. Celle ci était encore humide, chétive figure de pierre froide dans la clarté matinale qui succédait à des heures si orageuses.
La nuit passée n'avait épargné nul recoin de marbre ou de bois. Le firmament de minuit n'avait été que flots de ténèbres s'étant déversés sur la terre ; mais nul éclat d'étoile ne se joignit au déluge. Les cieux veillèrent jalousement sur leurs lumières, sur leurs saints et sur leurs chérubins. Aux mortels n'étaient destinées que les aqueuses plumes des démons et des anges déchus, autant de perles de pluie inondant les sols et pénétrant les âmes des pécheurs. Les berges de la Tamise furent sans doute submergées … Les rives des bas quartiers accueillirent toute la vie -ou demi vie- putride qui pouvait peupler le fleuve, ayant imité ceux des enfers.
Le halo émit par l'auréole incandescente qu'était le soleil matinal contraignit Hawthorn à détourner le regard de l'azur qui semblait doté d'une vigueur et d'une vie nouvelles. Ce qui n'était pour autrui que la douceâtre et mielleuse caresse de l'aurore était pour l'écrivain un véritable brasier consumant ses prunelles. Les yeux du jeune homme, d'un vert pale éthéré, pareils à un lac d'absinthe, n'étaient pas seulement naturellement froids et inexpressifs ; ils étaient surtout pourvus d'une sensibilité exacerbée à la lumière. Les éclairages diffus des chandelles étaient eux mêmes pour le comte à peine tolérables. L'aube le faisait souffrir. Les couleurs chaudes l'irritaient et l’excédaient. Sa peau exsangue, que ses cheveux blonds diaphanes paraissaient vouloir imiter, témoignait que les seuls soins qu'il acceptait n'étaient autres que ceux de la Nuit. En journée, l'écrivain se retirait dans sa demeure, là où cette lumière assassine jamais ne pénétrait. Depuis son enfance, il n'avait pu jouir des douceurs d'une journée d'été, des flamboyantes nuances qu'offraient les lycoris des jardins du domaine, abandonnant leur pudeur florale à l'approche des beaux jours. Aucune activité physique se pratiquant à l’extérieur ne lui était permise ; tandis que sa jeune sœur apprenait l'équitation ou courrait aux abords du manoir avec les servantes, l'héritier des Feathersigh pratiquait l'escrime à l’intérieur, ou étudiait à la bibliothèque. Sa vue dépérissait chaque année. Hawthorn savait qu'une décennie seulement le séparait encore de la cécité.
Les lèvres plissées par le dégoût, le jeune homme comprima davantage encore les reliefs de son plaisir brumeux contre l'orbite déjà noirci de la statue, vers laquelle il s'était retourné pour échapper aux lumières célestes. La sculpture, en vulgaire pierre grise que le comte ne parvint à identifier, paraissait plus insignifiante et souffreteuse encore qu'elle était placée non loin de l'église monumentale, à l'orée du parvis. Surélevée par un petit mur de pierre s'effondrant par endroits, la figure de pierre était à l'image de celui ci : délabrée et rachitique. Son visage informe était à hauteur des badauds, bien que ceux ci aient gagné un à un les entrailles de la Brompton Oratory, afin d'assister à l'office de ce matin. Hawthorn demeurait seul sur le parvis. Prendre part à cette mesquine mascarade qu'était le messe ne l'inspirait guère. L'édifice lui offrirait ses secrets lorsque les visiteurs s'amoindriraient ; l'écrivain le savait. Son heure viendrait … De même, les funestes présages qui l'amenaient ici en une heure si matinale attendraient.

Avec délectation, Hawthorn pressa le reliquat cendré de sa cigarette contre l'autre œil de la statue lui faisant face. Peu lui importait qu'il s'agisse d'un saint ou d'une sainte, d'un hommage à un individu canonique et consacré. Seul comptait le plaisir. La jouissance de l'iconoclaste, la saveur du blasphème et du déshonneur. Que le Ciel soit aveugle lui aussi ! Que ses aurores, dont il est si fier, calcine ses propres paupières ! Qu'il se réserve et s'administre les flammes infernales qu'il engendrât à destinée des mécréants ! Le dégoût déformant les lèvres sensuelles et fanées de l'aristocrate se muât en véritable haine en étirant les commissures. La damnation seule qui pesait sur le sort de sa lignée ne suffisait guère ; il fallait qu'il soit promis aux ténèbres, y compris lors de sa vie mortelle !
Lorsque les restes de la cigarette se désagrégèrent et que les cendres noircirent ses gants immaculés, Hawthorn réalisa qu'il était hors d'haleine, à genoux devant l'effigie à l'encontre de laquelle il avait destiné le venin de son ire. Une grande trace noirâtre se distinguait le long de la pierre rongée par le lichen ; celle qu'avait tracé les reliefs de la cigarette du comte lorsque ce dernier avait tressailli, puis s'était affaissé. Retrouvant son souffle, Hawthorn se redressa. Toute colère avait quitté son visage. Son indolence, son flegme et sa tranquillité le possédaient de nouveau. Un démon chassait l'autre ... Les phalanges de son autre main étaient douloureuses. Baissant le regard, l'aristocrate s’aperçut qu'il avait gardé serré entre ses doigts son étui à cigarettes, façonné en argent par le plus prestigieux des orfèvres de Londres. Les cigales qu'il contenait venaient du Caire. Avec un soupir, Hawthorn glissa l'écrin à l’intérieur de sa veste de velours noir en queue de pie, ornée de motifs baroques. L'obscurité était la seule promesse que daignait lui accorder l'existence. Bien qu'il s'y soit depuis longtemps résigné, il arrivait encore qu'un repoussant ressentiment envahisse l'écrivain. Sans doute était ce là l'enfant qu'il était qui ressurgissait, envieux de sa jeune sœur qui pouvait à loisir s'ébattre dans la rassurante lumière du jour. Car à présent, Hawthorn ne souhaitait plus qu'une chose : épouser cette Ombre à laquelle il est promis depuis sa naissance. Célébrer son avènement dans les ténèbres immortels. Partager la couche de la Nuit et la Mort, ces deux aimables filles qui jusqu’à maintenant ne lui dévouaient pas leurs caresses mais les corps froids et sans vie de leurs précédents amants. Gentleman, Hawthorn s’efforçait de ne faire languir plus longtemps ces ravissantes demoiselles.

D'un geste gracieux, Hawthorn guida sa main gantée, que les cendres avaient noircie,devant son visage. La soie blanchâtre entre l'ongle et la seconde phalange de l'index et du majeur était recouverte d'ébène, minuscules cristaux d'obscurité parsemant ses doigts longilignes. Le jeune homme hausse les épaules en étouffant un rire : la poésie sublimait chaque élément du quotidien. C'en devenait sirupeux au possible.
Une vague rumeur le détourna de ses méditations poétiques ; d'un geste gracile, il se dissimula dans l'ombre de la statue qu'il avait profané. Le flot de croyants matinaux, spécimens dont l'afflux ne diminuait donc jamais, se déversa hors de l'église, comme vomi par un saint Léviathan. Hawthorn ne souhaitait guère qu'on le reconnaisse dans les environs d'un église ; non que l'opinion bourgeoise ne lui fasse ombrage, mais il était désireux de préserver la notoriété de son impiété. Il procurait ainsi un délicieux sujet de conversation à ses contemporains lors de ces mondanités interminables dont ils étaient tant férus. Trahir ainsi sa propre bonté serait contrariant … Hawthorn souriait ainsi à demi dans la pénombre dont le recouvrait ce qui devait jadis avoir été l'aile du saint défiguré par le pécheur qu'il accueillait. Il attendit patiemment que le défilé de chapelets et de missels mal reliés (ceci s'adressant tant aux ouvrages qu'aux atours des pénitents) s'achève avant de pénétrer à son tour dans l'édifice, dont les portes demeuraient ouvertes.

L'époque qu'était la notre était bien sombre. Il n'était pas surprenant que les mortels s'engouffrent ainsi sur la voie de la foi, percevant à leur échelle les incidences de crises dont l'épicentre était invisible au plus grand nombre. Les tensions politiques de l'Est, mais également l’effervescence que connaissait la cour d'Angleterre et Londres elle même. Les événements survenus au cours de l'attentat du Grand Théâtre,  il y a deux mois de cela, nourrissaient encore tant les esprits que les conversations. Intarissable source de divertissement pour les londoniens, se gaussant ou s'inquiétant de la tournure que revêtiraient les semaines à venir. Les pieux mensonges rassuraient donc le peuple, chacun se calfeutrant craintivement dans le parfum d'encens embaumant les chapelles à demi éclairées. Bien qu'ayant connaissance du conflit qui agitait les catacombes londoniennes, Hawthorn ignorait la profondeur de l’abîme qui s'étendaient dans les ténèbres de la capitale, sous le luxe satiné des bourgeois et de la pestilence des faubourgs.
Chacune de ses pensées l'accompagnait alors qu'il quittait la nef pour longer les travées et admirer ainsi les peintures suspendues aux murs, long chemin de croix artistique. Quelques âmes en peine étaient encore présentes, agenouillées le long de la nef ou au sein d'un confessionnal. Les prières et et les psalmodies de chacun s'élevaient sous la voûte de pierre, gothique orchestre de murmures emplissant l'église d'une spectrale mélopée. A ce pieu orphéon se mêlait le chœur des réflexions du comte. Mais également celui de ses inquiétudes, de ces préoccupations qui l'avaient attiré ainsi en dehors de son manoir en une heure si matinale. C'était hier qu'il avait abandonné le cadavre de Casper à son destin de décomposition parmi les vers et l'oubli. C'était hier qu'il avait ôté de sa main la vie d'un homme, lui prodiguant le même traitement qu'aux morts dont il avait coutume de s'occuper .. Alors que l'indicateur l'avait assailli dans le tombeau de sa fille afin de venger celle ci, sacrifiée par le père d'Hawthorn, l'écrivain avait usé du maléfice possédant son corps pour l'exécuter. La peau du bourgeois s'était putréfiée au contact de celle de l'aristocrate. Ce personnage lui faisant horreur, Hawthorn fut incapable d'achever ce qu'il avait commencé, le cédant à l’appétit de la vermine et des ronces. A présent, cette négligence le hantait ; il encourait ainsi un risque dont il aurait aisément pu se dispenser. Sans doute le gardien d'Highgate avait il déjà découvert le corps, ou du moins l'amas de chairs nécrosées qui fut jadis Casper Deedcraft. Inutile de songer à s'y rendre une fois la nuit venue afin de soudoyer le fossoyeur ; le cadavre devait déjà avoir rejoint les morgues de Scotland Yard, œuvre parmi tant d'autres en une galerie macabre que Hawthorn avait égalé depuis de nombreuses années. Des statues de chair confectionnées par un divin artisan que l'écrivain, artiste pourtant lui même mortel, s’enorgueillissait de sublimer. Il défiait ce Ciel, qu'il avait renié, lors de chaque nuit où il vouait ses talents à sa sinistre tâche. Peut être était ce là la raison de son destin promis aux ténèbres, de sa damnation ; cet outrecuidance d'oser s'élever au rang du Créateur, de se faire lui même artiste, ange déchu. Ö Lucifer, entend mes supplications !
Que venait il alors chercher en ce lieu sacré ? Pourquoi délaisser ses distractions méphistophéliques, la rédaction de ses œuvres décriées et qualifiées par le clergé de tentatrices ?

Hawthorn laissa un soupir se glisser silencieusement hors de ses lèvres entre ouvertes, découvrant l'alignement de ses dents blanchâtres comme autant de tombes opalines, de lugubres hosties. A ses yeux, ce soupir portait son âme damnée, qui a présent s'élevait vers la voûte de l'édifice, glacial firmament piqué d'étoiles de pierre, caressé par des nuages d'encens et de myrrhe. Nul Eden ne l'attendait ; cette église n'était pour lui qu'un paradis perdu, une rédemption illusoire. Nul ne viendra  plus le libérer de l'Enfer à présent ; mais en était il le démoniaque souverain, ou seulement le valet de ce monarque dont il enviait le pourpre ?
Alors qu'il se résignait à revenir sur ses pas, une silhouette solitaire attira son regard. Se découpant dans la pénombre d'une abside, a demi dissimulé dans l'ombre offerte gracieusement par l’alcôve, le chatoyant tissu d'une robe reluisait dans les minces rayons de lumière colorée se déversant des vitraux. Une jeune femme, qui selon toute vraisemblance était adonnée à la prière. De circonstances, en soit. Néanmoins, il émanait d'elle un sentiment de piété désespérée, d'innocence meurtrie qui ne pouvait échapper au décadent esthète qu'était Hawthorn. Ce n'est qu'en se rapprochant quelque peu que l'aristocrate réalisa qu'elle tenait à la main un cierge éteint. Un regard concis l'informa qu'aucun de ceux lui faisant face ne brûlait non plus. Peut être la chapelle avait elle été oubliée ce matin par les prêtres. Hawthorn esquissa un sourire amusé. Corrompre et tenter furent toujours des plaisirs qu'il estimait.
Se dirigeant vers la demoiselle, il fit suffisamment résonner son pas sur le sol dallé pour qu'il lui parvienne et ainsi ne pas la surprendre. Ne quittant néanmoins sa démarche indolente, il tira d'une poche intérieur de sa veste de velours en queue de pie les allumettes dont il usait afin de consumer ses plaisirs brumeux. La flamme naquit lorsque qu'il rejoignit la jeune femme, se glissant au devant d'elle.


- Permettez moi …

La mèche du cierge s'embrasa dans un faible crépitement, imitant les candélabres qui propageaient leurs propres lueurs célestes depuis les hauteurs de l'abside.
Rangeant d'un geste délicat l'écrin qu'il avait précédemment tiré de sa veste, après y avoir déposé l'allumette a présent éteinte, l'aristocrate déchu esquissa un sourire à l'adresse la demoiselle auprès de laquelle il avait pris la liberté de s'immiscer, envers toute étiquette ou bienséance, qui requerraient qu'elle lui ait été présentée.


- Nulle prière ne devrait demeurer à la merci de l'obscurité … Même dans la lumière, elles ont souvent bien du mal à trouver leur chemin. Hawthorn laissa le silence régner un instant avant de reprendre. Mais j'en oublie les convenances si chères à ce siècle : je pourrais me réclamer du nom du Porteur de Lumière que fut l'ange déchu(*), tant les circonstances s'y prêtent. Hélas mon patronyme n'est doté de majesté semblable : Hawthorn Feathersigh, comte de mon état, et votre obligé.

Sur ces mots, le jeune écrivain s'inclina gracieusement, mais sans obséquiosité. Bien que ses yeux et  ses traits étaient figés dans cette glaciale apathie étant sienne, un sourire galant et une voix douceâtre ornaient ses lèvres, seul élément expressif de son visage laiteux. Lors de sa révérence, un fragile pétale de la rose blanche que le jeune homme arborait en boutonnière s'échappa et chut sur le  lisse dallage de l''église. Ange floral gagnant d'autres infernales profondeurs.

- Puis je vous demander à quelle âme enténébrée vous destiniez ce pâle éclat, ce fantomatique souvenir au suaire phosphorique ?

Note (*):


Liberate me ex Inferis [Viviane de Lovelace, Hawthorn Feathersigh] [28/04/42] Haw_si15
Made by the Earl. Thanks !

"Et dans les cendres s'épanouissent les miasmes de cette beauté pervertie
Que contemple, aveugle, le crane souillé de la Poésie."

"Le deuil de la Muse", Jd Hawthorn
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Viviane de Lovelace
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MessageSujet: Re: Liberate me ex Inferis [Viviane de Lovelace, Hawthorn Feathersigh] [28/04/42] Liberate me ex Inferis [Viviane de Lovelace, Hawthorn Feathersigh] [28/04/42] Icon_minitimeMar 20 Sep - 18:11

[Suite de La dame de Nina's park]

Matinée douloureuse, tourments incessants. L'obscurité recouvrait l'ensemble de la pièce, seule la forme découpée de certains meubles déchirait la pénombre. Nul ne bougeait, nul ne défaisait le calme qui emplissait la pièce et dévorait l'esprit de la Duchesse. Au loin, au-delà de la fenêtre, un petit cri impromptu s'étirait. Aigu, il perçait le silence et avait éveillée la jeune créature au sommeil léger. Un nid se tenait derrière la fenêtre. Quelques petites têtes surgissaient de l'ensemble de brindilles et de feuillages réclamant la satisfaction de leur appétit matinal. Des oisillons attendait impatiemment leur mère. Viviane pouvait presque les voir, elle se les imaginait si bien. La jeune femme les avait même aperçu une fois, alors qu'elle avait sorti la tête pour laisser 'air frais caresser son doux visage elle avait pu contempler le retour triomphale de la mère le bec pleins et les bébés heureux. Si heureux que le drame arriva. La belle avait pourtant étiré le bras, en vain, cela avait été un acte bien stupide et désespéré, le bouleau se tenait à deux mètres de sa fenêtre. L'un des inconscients était tombé du nid. En robe de chambre la jeune femme s'était précipitée à l'extérieur, dévalant les escaliers et se dévoilant toute entière à la fraîcheur du matin. Alors qu'elle percevait le petit corps frêle elle s'élança vers lui, un faible mouvement animant sa poitrine avant d'être interrompu par un cavalier qui venait piétiner ses derniers espoirs. Son époux, Bartholomew, la réprimandait pour se montrer ainsi dévêtue dans la Cour. Après lui avait ordonné de rentrer se changer il repartit au galop laissant la créature blonde prendre le petit cadavre dans ses mains et pleurer avec innocence la mort d'un si petit être. S'excusant silencieusement à la mère orpheline de l'un de ses enfants elle le déposa dans un creux du tronc avant de retourner dans sa chambre.
Cela avait été un jour comme un autre, un jour triste, vide.

Un autre petit cri se fit entendre, ils étaient trois, oui elle s'en rappelait. Tout autour du lit reposaient les habits qui les épiaient, fripés, chiffonnés, qui les regardaient somnoler. Une belle robe gisait, abandonnée, malheureuse, par terre, écrasée par une lourde chemise en dentelles. Une robe aux lacets arrachés, une robe bonne à jeter. Hissé sur ses pieds le grand lit accueillait le couple endormi ou presque. Une masse inerte étouffait la Duchesse. Les lèvres entrouvertes en quête d'un peu d'air, Viviane ne pouvait bouger. Le bras de son mari clouait son corps contre le matelas tandis que tout son coté droit, nu, était engourdi sous les muscles de cet homme. Au creux de son oreille il avait cru bon de cibler de cribler son cœur de mots envenimés, enroulés de violence. Mesquin il l'avait contemplé se ratatiner, se recroqueviller, se terroriser, mourir de peur puis de douleur. Ses larges mains avaient empoigné son corps pour finalement le jeter froissant les draps, défaisant sa coiffure. Ses lèvres fines étirées en un sourire avaient ravi les siennes, elle avait crié, elle avait supplié puis elle s'était tue, par peur. Ses petites mains avait attrapé ses larges épaules pour s'accrocher et tenter d'oublier sa pudeur. Oui il s'était bien plu à la faire pleurer, à l'étouffer, à la violenter, à l'attacher, à la clouer contre lui. Bartholomew n'avait aucun remords, au contraire il en riait, il la torturait, il la haïssait. Il ne l'avait épousé que pour sa réputation et l'étiquette qu'elle connaissait pas cœur, sa Bible.

La jeune femme referma immédiatement les yeux lorsqu'elle sentit le souffle de son époux moins régulier. Enfin il se réveilla. Feignant le sommeil, elle tentait de dompter son cœur, sa respiration afin de paraître calme. Le corps qui la maintenait se redressa enfin et des lèvres vinrent se poser sur sa joue. Ouvrant docilement les yeux la jeune duchesse observa son époux qui s'en allait déjà en grognant, nu, que sa journée allait être bien longue. Elle se redressa vivement. Les battements de son coeur s'accélérèrent. La joie l'envahissait. Il ne serait peut-être pas là. Se levant à son tour elle enfila un peignoir et observa le paysage qui ondulait derrière la fenêtre au gré du vent. Un soupir de soulagement franchit la barrière de ses lèvres. Se recoiffant et laissant ses cheveux cascader le long de son dos Viviane ne descendit que lorsque son mari fut enfin près. Elle se rapprocha de lui silencieusement et ajusta sa redingote ainsi que son lourd manteau. Les doigts du noble attrapèrent son menton et il l'embrassa brusquement avant de se retourner et de s'en aller. Pour le port peut-être… pour ses affaires…

Le dégoût s'emparait de son corps. Malgré la répulsion qu'évoquaient ses actes en elle, Viviane était obligée de soutenir son mari, de s'abstenir de tout commentaire. Elle ne les avait jamais vu, ces hommes, femmes et enfants noires cachés dans les cales de ses bateaux. Elle n'avait jamais voulu être témoin de ce crime, de leurs malheurs. Elle ne voulait pas les observer et ne rien faire. Son époux les envoyait dans des îles où ils servaient de mains d'oeuvre, des esclaves. Ils récoltaient la canne à sucre, le coton, tout ce qui avait un peu de valeur à leur époque. Officiellement la famille de Lovelace possédait d'immenses navires afin de faire du commerce. Ils exportaient les marchandises, malheureusement ils faisaient également du trafic humain, d'où peut-être leur richesse monumentale.

Une domestique la tira de sa rêverie en lui proposant son petit déjeuné. Déglutissant elle hocha la tête et se mit à table. Seule, encore une fois.

Aujourd'hui la jeune femme était de sortie. Elle s'était dépêchée de se préparer. Toute vêtue d'une belle robe clair et d'un chapeau ombrageant la plus grande partie de son visage elle exigea à ce qu'on la dépose près du marché. Remerciant son cocher une fois cela fait elle lui annonça qu'elle sera de retour dans deux petites heures et que, par conséquent, il devait rester dans les alentours. Souriante, elle se mit à marcher. Ses pas se faisaient de plus en plus grands, pourquoi qu'elle s'éloigne rapidement du marché. Ses doigts attrapèrent le tissus de sa robe qu’elle souleva légèrement avant de se mettre à courir. La joie parcourait son coeur. Un sourire fendit ses lèvres. Le bonheur, elle l'attendait chaque semaine, chaque jour elle espérait de s'y rendre. Des papillons dansèrent dans son ventre. La bise frappait son visage puis lui appliquait de douces caresses. Malgré cela elle ne s'arrêta pas. Sa course l'essoufflait mais l'excitation lui donnait la force de continuer. Arrivée devant un immense portail la jeune femme ne put que s'arrêter et contempler les ombres du bâtiment qui se tenait devant elle. Elle l'y avait abandonnée, quelle monstre elle faisait mais au moins elle vivait.
Sa petite main se posa sur la poignée du portail et elle pénétra dans la grande cour. L'orphelinat se dressait devant ses yeux. Nul enfant ne traînait encore dehors. Il n’était que trop tôt. Il était peut-être sept heures du matin, elle n'aurait su le dire. Observant la grande bâtisse elle se précipita finalement vers la porte et frappa. Une bonne sœur vint lui ouvrir et lui sourit en la reconnaissant :


- Bonjour Ma Soeur, pardonnez-moi d'arriver aussi tôt aujourd'hui.

La dame laissa un sourire étirer ses lèvres et s'inclina imperceptiblement avant de prendre la main de la sœur entre les siennes et d'y déposer un baiser respectueux. Cette dernière lui répondit d'un air bienveillant :

- Ce n'est pas un crime mon enfant, entrez entrez vous risquez d'attraper froid. Les enfants sont encore endormis, nous les réveillons dans une demi-heure.

La belle lui sourit et timidement demanda :

- Puis-je tout de même la tirer de son sommeil ? Je n'ai guère beaucoup de temps devant moi, je suis navrée, sincèrement…

La femme voilée hocha la tête et la guida jusque dans le dortoir. Là, Viviane ne put se retenir et accourut jusqu'au lit de sa petite protégée. June, son bébé, sa petite fille, celle qu'elle faisait passer pour sa nièce auprès de tout l'orphelinat. S'asseyant sur le lit, elle posa ses mains sur son corps, son lourd manteau recouvrant la fillette et son large chapeau les masquant de la vue de tous. L'albinos ouvrait péniblement les yeux dans les bras de cette dame et tenta de crier son prénom d'un air endormi tout en réfugiant son visage dans le creux de son cou. Des larmes roulèrent sur les joues de la Duchesse. Des larmes silencieuses qu'elle se devait de garder pour elle. Elle ne pouvait lui montrer sa douleur, sa souffrance, elle ne savait pas et elle ne devait pas savoir, pour son bien. Cela la mettrait en danger qu'elle sache, c'était déjà trop qu'elle la présente comme sa nièce, déjà trop qu'elle lui dise connaître sa maman. Bartholomew pouvait remonter jusqu'à elle. Plus tard, peut-être découvrira t-elle la vérité. Et ce jour-là elle ne sera plus à Londres. Viviane avait déjà des projets pour son futur, des projets qui lui brisaient le coeur mais qui la ravissaient au plus haut point. Il ne lui manquait qu'un élément, un élément français.

Glissant ses doigts dans ses beaux cheveux blancs ondulés, elle finit par parsemer son joli visage de petits baisers et la porta. Elle se tourna vers Soeur Hilly et sortit du dortoir. La respiration calme de la petite créature logée dans ses bras l'apaisait. Elle la mena jusque dans les cuisines et s'installa à table avec elle sous la surveillance de la religieuse. Elle resta là, longtemps à la contempler manger, s'endormant au-dessus de son bol, riant lorsqu'elle lui raconta son rêve farfelu qu'elle montait de toute pièce à chacune de ses paroles. Viviane s'en amusait et June le savait. Elles finirent par parler toutes les deux en se promenant dans le parc, main dans la main. Deux petites dames qui discutaient gaiement et vivement. La petite se jetait parfois dans ses bras, froissant sa robe pâle. Qu'elle aurait aimé lui avouer qu'elle était sa mère… Lui dire qu'elle l'aimait. Bientôt, toucha la fin de leur entretien. Une fin douloureuse pour la belle blonde qui aurait tant aimé la ramener chez elle. D'une poche intérieure de son manteau, la Duchesse en sortit une petite bourse. L'ouvrant elle y plongea ses doigts et découvrit une fille chaîne d'or blanc accompagné d'un pendentif fait de saphir blanc. Lui souriant elle le lui attacha autour du cou et souffla :


- Ne le perds surtout pas… C'est à toi maintenant.

Elle posa sa main sur sa joue et embrassa son front avant de lui faire glisser le collier sous sa robe afin que les autres petites filles n'y fassent pas trop attention. Ce collier lui avait appartenu à son âge. Cadeau de son père elle l'avait porté jusqu'à son mariage avant d'orner son cou d'un autre collier tout aussi sentimental. Se relevant elle la raccompagna à l'intérieur où désormais une vingtaine d'enfants s'asseyaient à table pour manger un morceau de pain et boire un peu de lait. Elle embrassa sa fille et la laissa retrouver ses amis tandis qu'elle saluait à son tour la bonne sœur. Viviane se retourna une dernière fois pour observer la petite et se laissa guider vers la porte d'entrée. Enfin, quelques mots franchirent la barrière de ses lèvres :

- Lorsque mon père pourra venir à Londres, il la récupérera. Nous vous laisserons une caution, elle sera plus en sécurité en France…


Un sourire triste illumina son visage tandis que la religieuse serra brièvement son bras. Lorsqu'elle s'en alla la jeune femme éclata en sanglots. Contre un mur elle se recroquevilla et laissa de lourdes larmes creuser des sillons sur ses joues. La douleur la déchirait. Son coeur retombait en morceaux. Comment était-il possible d'être si malheureuse ? D'abandonner son enfant ? De supporter les coups et les insultes basses et déshonorantes de son mari ? Elle le pouvait par ce qu'elle aiamait ce petit ange qu'elle laissait derrière elle, parce qu'elle espérait un avenir meilleure pour elle et puis… ne vivait-elle pas ce que chaque femme devait vivre ? Pour Viviane tout ceci était normal, étrangement normal, elle avait pris l'habitude d'être moins que rien à ses côtés, d'être un objet, un souffre-douleur. Pour elle, qui n'avait jamais vécu que ça, c'était la vie normale d'une femme et il lui serait bien dégradant qu'elle ploie le genoux et courbe l'échine maintenant. Elle serait la risée de toute. Se redressant le souffle coupé, la belle sécha rapidement ses larmes. Elle se sentait si faible...

Peinée, la Duchesse erra dans les rues sans réellement observer le monde qui l'entourait. Un jeune garçon la percuta et elle recula de quelques pas, son visage caché par son grand chapeau. Le bambin tombé à terre s'excusa rapidement de peur qu'on lui fasse quelques représailles et dans sa bonne foi la jeune femme l'aida à se relever en lui assurant qu'elle ne lui en voulait pas. Puis, reprenant sa dignité, la pénombre cachant l'éclat déjà éteint de ses prunelles bleutées. Un soupire s'échappa de ses lèvres lorsque des couples bien courtois la saluèrent. Qu'elle aurait aimé pour une fois se sentir seule. Se laissant guider par ses pas, la jeune femme atterrit devant l'une de ces belles églises qui offraient un beau patrimoine à la capitale. Brompton Oratory. Levant les yeux sur l'immense bâtisse la jeune femme ne put s'empêcher de penser à sa filles, à ses enfants… Ses petits anges. Le coeur serré elle pénétra dans le lieu saint. Plongeant les doigts dans le bénitier, elle ferma les yeux et fit le signe de la croix avant de se laisser guider par le silence assourdissant de la grande pièce. Sa main nue attrapa un cierge éteint, la souffrance la tirant un peu plus vers le bas. Quelle période sombre, quelle douleur...S'installant tout devant une statue isolée de la vierge Marie tenant son fils elle s'agenouilla sur la poutre de bois et posa ses coudes un peu plus haut afin d'être soutenue. Finalement, la Duchesse ferma les yeux. Le silence se fit à nouveau mais dans son coeur et elle parla. Silencieusement, sagement, pieusement. Elle demandait le réconfort pour ses enfants perdus, la protection pour sa seule fille vivante encore aujourd'hui, l'indulgence de Dieu pour la nature de son enfant, son amour pour qu'il l'aime au moins autant qu'elle pouvait l'aimer. Elle y croyait, elle pouvait presque le sentir. Dieu était là. Sa conviction en lui était la seule chose qui pouvait lui faire espérer un futur agréable pour sa fille. Elle ne devait pas flancher, Dieu était son sauveur.

Son chapeau ne recouvrait plus ses beaux cheveux blonds maltraités en un chignon des plus serrés, tiré à quatre épingles. Ses yeux ainsi fermés, la belle s'adonnait aux prières. Elle récitait toutes celles qu'elle connaissait. Elle ne priait cependant jamais pour elle, jamais cela ne lui avait traversé l'esprit, elle n'avait toujours eu d'yeux que pour sa famille dont ses parents, son jeune frère, ses enfants et parfois Bartholomew. C'était de son devoir de demander à Dieu sa protection.

Des bruits de pas perturbèrent ses instants de piété. Tentant de se concentrer à nouveau elle ferma les yeux et baissa la tête imperceptiblement. Une voix parvint à ses oreilels. Une voix douce, une voix agréable. Relevant le visage vers l'inconnu qui lui faisait face elle l'observa allumer son cierge et resserra un peu plus sa prise sur le tube de cire blanc avant de sursauter faiblement en la sentant couler sur ses doigts. Un sourire finit par étirer ses lèvres et elle détourna brièvement le regard afin qu'il ne souffre pas plu longtemps du spectacle offensant de ses yeux abimés par les larmes.


- Merci… Souffla t-elle douloureusement.

Elle frissonna en l'écoutant. Ses doigts se crispèrent autour du cierge illuminant d'un halo doré son visage. Il évoquait Lucifer, les Enfers… Les battements de son cœur s'accélérèrent alors qu'elle buvait ses paroles et craignait finalement le courroux de son Dieu. Il se présentait enfin. Décidant d'oublier ses allusions terrifiantes à ses yeux, la jeune femme tendit la main pour qu'il y dépose un baiser ou bien feigne d'en déposer un et murmura de sa voix douce mais retenue comme l'exigeait son mari :

- Enchantée de vous rencontrer Monsieur Feathersigh… Votre nom ne m'est guère bien étranger… Nous sommes-nous déjà rencontrés ? Viviane de Lovelace, épouse de Monsieur le Duc. Mais vous avez raison, la lumière guide les fidèles Monseigneur.

Son regard se posa sur le pétale, il suivit sa chute lente, cruelle, sa lente déchéance jusqu'à ce qu'il trouve refuge sur les dalles froides de l'église. Le coeur serré, la jeune femme décrocha son regard et le posa sur le comte qui lui faisait face :

- A plusieurs Monsieur, à des petits anges qui n'ont rien su de la vie, à l'innocence, à l'ignorance. A des anges que je chéris. Je prie pour ceux qui sont loin de moi, pour ceux que j'aime et ne peux voir. Je prie pour un petit Amour que je remets aux soins de Dieu.


Plus douce encore elle se leva et alluma chacun des cierges qui se trouvaient devant elle avant de poser le sien. Une fois tout ceci fini elle se retourna et observa son visiteur :

- Puis-je vous demander si vous interrompez souvent des prières Monsieur ? Fit-elle avec un petit sourire aux lèvres.


Le corset est à la femme ce que les lois sont à l'Homme, mais la femme, elle, doit supporter les corsets, les lois et les hommes.
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Liberate me ex Inferis [Viviane de Lovelace, Hawthorn Feathersigh] [28/04/42]

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