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Les landes de la méditation [15/04 - 21/05/42]

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AuteurMessage
Gaspard de Sorel
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Gaspard de Sorel
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Race : Lycanthrope
Classe sociale : Aristocrate
Emploi/loisirs : Noble / Faire le prince
Age : 235
Age (apparence) : 34
Entité n°2 : Galyllée - Chouette Harfang
Crédit Avatar : Artbreeder
Les landes de la méditation [15/04 - 21/05/42] Empty
MessageSujet: Les landes de la méditation [15/04 - 21/05/42] Les landes de la méditation [15/04 - 21/05/42] Icon_minitimeSam 1 Mai - 18:26


Les landes de la méditation
De l'art de la fuite | Gaspard de Sorel
En provenance d'Un nouvel avenir

Crédit image TimHill / Pixabay

Les puissantes ailes de Galyllée éloignèrent le lycanthrope de la capitale et de sa périphérie en quelques heures seulement, malgré la pluie qui tombait par intermittence et quelques bourrasques de vent qui les dévièrent de leur trajectoire initiale : le nord et ses étendues sauvages, presque inhabitées.

Aux manœuvres, la harfang prenait un plaisir non feint à se dégourdir les plumes dans le monde réel, tandis que Gaspard demeurait dans celui des esprits, observant la lande au-dessous d’eux par les yeux du rapace. Il goutait aux mêmes plaisirs, se sentant fendre l’air, gagné par l’ivresse des hauteurs. A ses côtés, se tenait Œil de Lune au repos, la tête posée sur ses pattes croisées, indolent en apparence ; protégeant son humain. Attentif à ce qu’il garde l’esprit focalisé sur tout autre chose que sur la douleur qui s’était infiltrée en eux, tel un poison. Le loup sentait parfois les pensées de l’aristocrate dévier vers le passé proche. A ces moment-là, il se pressait contre Gaspard, ou il lui mordillait la main pour le rappeler dans le présent.


Cette envolée, c’était une fuite en avant.


Lorsqu’il était ainsi fragilisé par la réalité et que ses émotions humaines devenaient étouffantes, le lycanthrope laissait à ses totems le champ libre. Il s’abandonnait en toute confiance, incapable de supporter une nouvelle souffrance imposée par la vie.
Le monde des esprits lui offrait la possibilité de retrouver une stabilité, à l’abri des regards. Il pouvait déambuler dans son espace mental, verdoyant et bucolique. Une image de l’esprit qui ressemblait à une clairière où il s’amusait pendant son enfance, auprès d’un étang, entouré de grands arbres feuillus. Une retraite loin des hommes qui tourmentaient son vieux cœur. Ces phases de pertes et de deuils étaient constamment des étapes complexes à surmonter. Tout d’abord le décès de sa mère, Charlotte, qu’il avait vainement tenté d’empêcher. Puis celui de Miramanée, son grand amour, lorsqu’il vivait avec les Indiens d’Amérique. D’autres s’étaient succédés ensuite,... Mais toujours, il revenait dans le monde. Toujours, pour y perdre à nouveau l’un des siens.

La vie est un cycle. Le retour à la terre est inévitable, cela il le sait pertinemment : sa race voue un respect au vivant et à l’immuable force de la nature. Il n’en est pas autrement pour Gaspard qui admire cette horlogerie huilée à la perfection. Néanmoins, il reste humain, sentimental, attaché aux êtres qu’il côtoie quotidiennement. Malgré sa sagesse acquise, il perd ses moyens lorsqu’une séparation s’ajoute aux précédentes et une période d’acceptation lui est nécessaire pour avancer à nouveau.


Cette fuite, c’est une quête d’équilibre.


Tout ce que Gaspard sait lui a été enseigné par Charlotte. Sa mère qui pouvait se transformer en ses deux totems et maitrisait aussi la métamorphose partielle, était une formidable préceptrice, patiente, mesurée, ferme. Ses connaissances à propos des rites et coutumes des lycanthropes étaient sans limite. Enfant, Charles avait veillé des soirées entières avec sa fratrie, à écouter leur mère leur raconter leur passé, d’où ils venaient, quels étaient leurs héritages. Elle remontait dans des temps très anciens, au point que ses paroles dérivaient parfois sur des mythes et des légendes.

Le jeune aristocrate était passionné par son histoire, avide de découvertes et impatient de rencontrer son loup ainsi que son autre compagnon. Il travailla très tôt la méditation auprès de Charlotte, afin d’atteindre cet état d’esprit indispensable pour se rendre dans le monde des esprits et converser avec facilité avec ses totems. Cependant, tant que la cérémonie dunaire n’aurait pas eu lieu, ses efforts resteraient inutiles. Il devait d’abord être invité par ses entités.

Avant celle-ci, il ne saurait pas s’il avait le gène de la lycanthropie, quoique sa mère en fût certaine. Quelques détails l’en avait convaincue : l’intérêt marqué de son enfant pour la chasse, l’herbier qu’il constituait avec ferveur, son imagination. Il y avait aussi cette lueur dans son regard lorsque le crépuscule tombait et la façon dont Charles se comportait avec ses frères et sœurs. Bien qu’il soit l’ainé, donc forcé d’être premier en tout, il exerçait une fascination presque palpable sur les plus jeunes. Ils le suivaient dans ses jeux, lui apportaient ce dont il avait besoin sans qu’il n’ait à le dire, lui laissaient de l’espace lorsqu’il était taciturne.

Bien plus tard, lorsque tous furent adultes et qu’Hippolyte le benjamin devint ingérable, Charles fut le seul à parvenir à le canaliser. Pour un temps seulement, car le pouvoir d’alpha qu’il exerçait sans en avoir pleinement conscience et la maitrise avait aussi ses propres limites. Là encore, Charlotte ne s’était pas trompée, son premier né avait de grandes choses à accomplir auprès de sa race, il aurait un rôle de guide. Du moins, en avait-il le potentiel, mais il l’exploitait à peine et lorsque sa mère tombât malade il s’éloignât peu à peu de sa lycanthropie, cherchant des réponses auprès de l’alchimie.

Depuis l’accident de son frère, le décès de Charlotte, Gaspard n’avait cessé d’enchainer les vies, de disparaitre, de n’être que l’ombre de ce qu’il pourrait être. Il ne cherchait pas le contact avec ses semblables, bien qu’il en ait côtoyé pendant ces deux cent dernières années. Son décès simulé, lorsqu’il était encore Charles de Mornel avait laissé un vide béant en lui. Parfois, il se demandait si certains des siens étaient vivants.

Lorsqu’il avait disparu, tous n’avaient pas encore découvert leurs pouvoirs. Il ne pouvait s’empêcher d’espérer et de craindre tout à la fois que l’un d’eux fut encore vivant. Quelque part dans le monde... Il avait même enquêté, quelques décennies après son premier voyage en Amérique, il était revenu sur les terres de son enfance, trouvant la descendance de sa famille, mais aucune trace de ses frères et sœurs. Tous trépassés. Mais si comme lui ils avaient disparu, si certains étaient dotés de longue vie... Alors il les avait perdus tout comme s’ils étaient morts. Un temps, il les chercha dans le vaste monde des esprits, mais il n’obtint aucune réponse.

Et aujourd’hui, en se remémorant le passé, il se demanda s’il était vraiment trop tard. Peut-être pourrait-il encore essayer... Le passé, toujours les mêmes regrets, les mêmes questions. Il avait cumulé tellement de chagrin et d’amertume qu’il s’étonnait d’être encore vivant. Puis il se rappelait que ses totems avaient toujours su palier à ses faiblesses. Avec eux à ses côtés, il retrouvait la sagesse.

A trois, ils s’équilibraient.


________



Après avoir chassé, entre chien et loup, Galyllée trouva un lieu où nicher pour passer la prochaine nuit, une branche d’un grand chêne solitaire, entouré d’une lande de bruyère et d’arbrisseaux. Une vue dégagée qui lui permettrait de veiller et les garder en sécurité. Quoiqu’un harfang des neiges n’ait aucun véritable prédateur excepté les hommes.


Deux nouveaux jours de vol et de chasse se succédèrent, éloignant encore le lycanthrope de ses préoccupations. Oter son habit d’homme le rassérénait et il revenait ainsi à l’essentiel. La vie, ces cycles. L’aurore remplaçant à la nuit. Ces œillères consciencieusement maintenues lui permettaient de garder à distance ses sentiments et ses pensées tourmentées. Il avait appris avec l’âge qu’il n’était pas de taille à lutter contre lui-même. A la place, il laissait le temps déposer un voile sur ses peines.


Après avoir dépassé la ville de York, la harfang continua son vol quelques miles plus au nord, dans la lande verdoyante, battue par les vents, où vivaient une multitude de petits mammifères qui leur permettrait de se nourrir. Trouvant un territoire plaisant, qu’aucun autre rapace ne semblait protéger, Galyllée décida qu’ils pourraient reposer là pendant la convalescence d’Ambre. Elle fit savoir sa décision à ses comparses et se mit à veiller du haut d’une vieille construction en ruines, l’œil aux aguets.

Dans la monde des esprits, tout était calme. Le bicentenaire, plutôt mutique, restait la plupart du temps perdu dans ses pensées, vagabondant de-ci de-là dans un passé plus lointain, lorsque sa sœur Marinette était encore de ce monde et qu’il pouvait tout partager avec elle. Comme il aurait aimé que sa confidente fut ici, près de lui, pour lui prodiguer ses conseils et lui apporter du réconfort. Peut-être aurait-elle su expliquer le comportement de Julia.

A l’occasion, Gaspard revenait vers la réalité. Il effleurait la conscience de Galyllée, qui lui faisait une place auprès de lui. Elle ne le questionnait pas, se contentant d’être présente et réconfortante. Elle lui fit visiter les environs dans la lumière orangée et rasante du petit matin printanier, alors que la brume nacrée s’étendait dans les valons. Les couleurs étaient vives, la lande verdoyante tachetée du mauve et de l’or des bruyères sauvages. Le terrain accidenté laissait paraitre des roches aux teintes claires, habitants immobiles et millénaires de ce paysage enchanteur.

C’était un lieu parfait pour se ressourcer, doté d’une énergie naturelle puissante. Un lieu charmant où il aurait été agréable de chevaucher en compagnie...

*Là-bas, lui murmura le hibou, coupant court à la rêverie de l’aristocrate.

Une harde de chevreuils venait d’apparaitre à l’orée d’un bosquet d’arbres, les oreilles agitées à la quête d’un quelconque danger. Œil de Lune eut un sursaut d’attention, avant de disparaitre à nouveau. Il n’avait pas faim, inutile de traquer ces animaux.

*Deux chevrettes attendent des petits. La saison des naissances ne tardera plus.

Captivé par ce spectacle, Ambre approuva d’une pensée murmurée. L’esprit à nouveau focalisé sur le présent.


________



Un jour, quoiqu’il sache déjà tout ce qu’il s’était passé, puisque Gaspard leur avait donné accès à ses souvenirs, Œil de Lune profita qu’ils soient arrivés à destination pour entamer une approche auprès de son humain.

- Je sais déjà ce que tu vas me dire, gronda le lycanthrope renfrogné avant que son loup ne pipe mot. Celui-ci laissa pendre sa langue en dehors de sa gueule, l’air rieur. Cela ne peut pas se régler aussi facilement !

Œil de Lune fit claquer ses dents, bondit vers Gaspard en lui attrapant le mollet dans la gueule, puis recula vivement, la queue battante. Le regard noir de l’aristocrate le foudroya sans aucun effet. Il recommença, une fois, puis deux,... S’attirant des grognements toujours plus réprobateurs, jusqu’à ce que le lycanthrope bondisse à sa suite et qu’ils rouleboulent, chahutant dans l’herbe à grands renforts d’exclamations et de jappements. Pris au jeu, ils se mesuraient l’un à l’autre. La peine d’Ambre reflua, remplacée par l’écume légère de la fraternité.

Finalement, allongé sur le dos le souffle court et le front perlé de sueur, il présenta sa gorge nue à Œil de Lune en geste de soumission. Un sourire fendait son visage. Le loup dont les pattes avant reposaient sur ses épaules, se recula satisfait.

- Tu as été combattif, lui dit-il.

- J’avais de l’énergie à revendre ! Lança Gaspard en relevant la tête, avant de s’étirer dans l’herbe en roulant sur lui-même, tout en poussant un long grognement. Maintenant sur le ventre, il ramena ses mains sous ta tête en soupirant. C’était agréable.

Œil de Lune ne dit rien, mais dans son regard transparaissait son assentiment.

- Tu dois aussi te battre pour elle, commença-t-il de but en blanc, sachant bien que Julia ne quittait pas réellement les pensées d’Ambre ; celui-ci laissa échapper une longue plainte tout en étendant ses bras en croix, déposant sa joue sur le sol moussu. Cesse ! Gaspard fronça les sourcils et se tut, contrarié mais obéissant. Tu as choisi cette compagne, elle t’a acceptée, qu’attends-tu pour l’intégrer pleinement à notre meute ?

- Mais tu n’as rien compris ma parole ! Le lycanthrope s’appuya sur ses coudes, entamant de se relever. Elle m’a rejeté. Tes yeux et tes oreilles te feraient-ils défaut ? Il s’agenouillât.

- C’est toi qui est aveugle, Ambre.

- Julia est déjà promise, à un hongrois ! Qu’elle aime ! Cracha Gaspard, sa colère débordait enfin des digues érigées avec patience pour toujours garder sa contenance. Comme si cela ne pouvait pas être plus humiliant ! Rageur il frappa le sol des deux poings. Tous ces mois à lui faire la cour, ces deux semaines à Loth ! Tout cela n’était que de la poudre aux yeux, une duperie. J’ai été berné par une bourgeoise, jeune et belle, intelligente au possible, sensible à son prochain, touchante et gracieuse... Vivante ! Mais quel abruti !

Il recouvrit son visage de ses mains, la mâchoire serrée. Ses doigts glissèrent sur sa peau, s’arrêtant dans le creux de ses joues, tandis qu’il ouvrait ses yeux emprunts de tristesse et contemplait le ciel sombre de de son espace mental.

- Julia a tout ravivé en moi... Il lui a suffi d’une phrase à propos des vampires à Fitzrovia pour attirer mon attention, d’une bousculade comme premier contact et d’un vilain pour que je me fasse le devoir de la secourir.

Prostré, Gaspard laissa retomber ses bras, ses paumes négligemment tournées vers le haut reposant sur ses genoux.

- Je ne comprends pas, Œil de Lune, je ne comprends pas pour quelle raison elle nous aurait menti tout ce temps. Tout semblait si sincère. Alexender lui-même n’y a vu que du feu, il l’a même invitée à son bal pour que nous puissions nous rencontrer à nouveau... Il inclina la tête, observant le loup du coin de l’œil. C’est comme si tout ce que nous avions vécu jusqu’ici avait été sali par ses paroles. Te souviens-tu de son regard si ferme lorsqu’elle m’a dit en aimer un autre ?

A nouveau, Gaspard laissa échapper un gémissement. Tout s’ouvrait en lui. Ses paroles se déversaient sans fin, spirale infinie de tristesse.

- Je me sens trahi.

Œil de Lune, qui jusqu’ici n’avait plus bougé ni dit quoi que ce soit, s’approcha et posa son front contre celui de l’homme.

- Vois plus loin que tes yeux, au-delà des apparences et des mots.

Soudain, Gaspard fut projeté dans ses propres souvenirs : lors de la rupture. Il tenta de se dégager, mais son totem maintenait fermement son esprit focalisé sur la scène. Le démêlé perdura, douloureux pour eux deux. La violence d’une altercation mentale est aigue. Sur terre, dans le paysage vallonné Galyllée gonflait son plumage, son propre équilibre menacé par la lutte qui faisait rage dans le monde des esprits.

Enfin, Ambre lâcha prise, déjà affaiblit par la peine il n’avait plus la force de faire face à son entité. Celui-ci fit revenir la scène à son commencement et intima Gaspard d’observer avec une grande attention les gestes de Julia et de ne pas prêter attention à ses paroles traitresses.

- Vois les tremblements, les gestes saccadés et son corps qui exprime tout le contraire de ce qu’elle a pu te dire. Œil de Lune était forcé de maintenir l’attention de son humain sur ce qu’il voulait lui montrer. Concentre-toi Ambre. Vois ici, déjà ce frisson qui la parcourt juste avant que tu ne la demandes en mariage et son corps ensuite pétrifié. Julia n’est pas effrayée, elle est terrifiée. Elle perd ses moyens, son corps ne la soutient plus. Elle s’éloigne de toi, pour revenir aussitôt se lover dans tes bras. Besoin de protection évident. Ce n’est pas toi qui lui fait si peur. Il y a autre chose.
Crois-tu qu’après ces sept mois à vous côtoyer, après que tu l’aies rudoyé lorsqu’elle a découvert le bureau secret, après les émotions du fameux bal où elle a si bien gardé son sang-froid,... Crois-tu vraiment qu’un prétendant hongrois à qui elle est promise la mettrait réellement dans un tel état ?


Peu à peu, la pression sur l’esprit de Gaspard se fit moins forte, cela à mesure que les paroles du loup s’insinuaient en lui et faisaient sens. Oh, mais là aussi ! Lorsque Julia s’éloignait doucement de lui, quittant l’enceinte du kiosque, elle s’était stoppée net lorsqu’il l’avait rappelée. Comme il s’en était fallu de peu pour qu’il la retienne ! S’il l’avait seulement prise dans ses bras, elle n’aurait plus eu la force de fuir. S’il s’était imposé un peu plus, Julia lui aurait peut-être tout raconté.

Ambre et son totem se retrouvèrent à nouveau dans la clairière, face à face. L’homme courba l’échine et murmura :

- Que souhaite-t-elle donc dissimuler ?

- A toi de le découvrir, répondit le loup, avant de se recoucher comme s’il se désintéressait soudain de la conversation. Garde bien en tête qu’elle n’est pas morte. Il n’y a aucun corps à pleurer. Penses plutôt à ce que tu peux faire dans le présent, pour que l’avenir de la meute soit radieux.

Gaspard acquiesça et s’assit plus confortablement. Il devait réfléchir, démêler le vrai du faux. Parvenir à trouver un antidote contre la toxine contenue dans les paroles de Julia, car même s’il voyait la situation d ‘un œil neuf grâce à son entité, il devait encore rassembler ses idées et reconstituer la confiance qui le liait à la jeune femme. Bien qu’il espérât maintenant qu’elle avait une raison tout à fait légitime de lui mentir ainsi, le mal n’en était pas moins fait : le doute le rongeait.



________



Après d’intenses moments de réflexion, Gaspard avait établi un plan. Il allait devoir enquêter sur le prétendant hongrois de Julia. Malgré les certitudes de son loup, il lui fallait s’assurer du mensonge de la jeune femme, comme un antidote pour alléger son cœur.

Une fois cette première étape franchie, s’il s’avérait bien que cet homme fut une chimère, l’aristocrate s’occuperait de mettre un terme aux agissements de Calvin de La Phalère, l’impertinent frère de feu Antoine, qui cherchait à nuire à la famille Thanas. D’ailleurs, hongrois ou non, Gaspard irait donner une leçon à ce de La Phalère. Cette histoire avait commencé avec lui, il y mettrait un terme. Et surtout, aucune femme ne méritait qu’un harceleur vienne troubler leur vie.

Enfin, après que ceci fut réglé, il garderait un œil discret sur le Dressed et ses habitantes. A n’en pas douter, il n’y aurait qu’en furetant qu’il obtiendrait des réponses. Il pourrait faire appel à André pour le seconder dans cette tâche. Il intriguerait le temps nécessaire pour percer à jour le secret de Julia. Car même ébranlé dans ses certitudes, l’amour que Gaspard portait à la jeune femme était sincère. Et si les suppositions d’Œil de Lune se révélaient juste, sa tendre amie avait besoin d’aide. S’il pouvait la lui apporter par lui-même il le ferait. Si ses problèmes étaient bien la cause de leur rupture, il aurait gagné au change. Sinon, il aurait au moins la satisfaction d’avoir été jusqu’au bout de ce qu’il avait à faire pour cette jeune femme qu’il chérissait.

Lors de sa retraite dans les landes sauvages, le lycanthrope avait longuement médité. Il lui était apparu évident que quoi qu’il puisse se passer avec Julia dans l’avenir, il ne pourrait pas continuer comme il le faisait depuis des décennies. Revenu d’entre les spectres, il voulait redevenir acteur de sa propre vie et faire en sorte que celle-ci soit profitable. Depuis trop longtemps, son âge lui pesait, il devait changer cela et faire de ses expériences une force, pour lui voire même pour ses semblables.

Terminé le temps de la contemplation ! Julia avait œuvré sans le savoir comme un catalyseur. Le bicentenaire voulait user de cette énergie retrouvée et en tirer les bénéfices, afin que cette relation ne se teinte pas uniquement de cette sensation d’un regrettable acte manqué. La vie lui avait fait faire la rencontre de Julia. Alexender était là lui aussi, à traquer sa vermine. Tout ceci devait bien avoir un sens. Et si tout était dû au hasard, Gaspard n’avait qu’à tirer son épingle du jeu et en sortir gagnant lui aussi.

Il était temps de revenir à la capitale.

Fin du RP

© Laueee


Les landes de la méditation [15/04 - 21/05/42] Gaspar10
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