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Retraite à la campagne.

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Gaspard de Sorel
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MessageSujet: Retraite à la campagne. Retraite à la campagne. Icon_minitimeJeu 3 Mar - 20:08

En provenance d'Un pigeon teigneux

A quelques lieues de Londres se trouvait une immense demeure. C'était la propriété d'un riche habitant de la capitale d'Angleterre. On apercevait cette bâtisse de loin, avec ses pierres grises et blanches et son imposant escalier à volée double qui menaient à une porte à deux battants faite de bois précieux et de fer forgé. Tout le long des murs étaient disposées des fenêtres parfaitement symétriques sur plusieurs étages. Le toit aux tuiles d’ardoises bleutées réverbéraient la lumière et éblouissaient l’œil. Un grand jardin fleurit entourait le château, qui s’étendait dans tout un parc avec fontaines, statues et lieux ombragés pour se reposer d’une marche à l’abri du soleil, lorsqu’il faisait une prompte apparition. Des chemins de cailloux blancs serpentaient entre les arbres et les buissons qui semblaient ne pas être domestiqués, afin de donner l’impression que la nature avait tous ses droits dans ce lieu à l’imaginaire pastoral. Toute cette végétation cachait de nombreuses surprises, des bancs de marbre ouvragés, un pont surplombant un ruisseau dont les clapotis apaisaient l’âme, ou un mur ancien où le lierre et les plantes fleuries grimpaient jusqu’à son sommet dans une harmonie paisible. Une promenade en ce lieu avait tout de poétique.
De retour près de la demeure, on s’aperçoit que la grande terrasse qui se trouve aux bas des escaliers est composée de carreaux de marbre, qui donnent à voir une gigantesque fresque où la symétrie était de mise. En haut des marches, une fois la porte poussée, un grand hall s’offre aux yeux des visiteurs. Quelques colonnes, quelques portes fermées, des meubles de tout pays, des tableaux et tapisseries se perdant dans les couloirs adjacents. Aux murs pendaient aussi de lourds rideaux clairs, quelque peu jaunis par le temps, et d’autres plus légers qui filtraient la lumière déjà blafarde lorsque le temps était à l’hiver. Le sol quant à lui était fait d’un parquet compliqué au bois polis sur lequel quiconque marchait y voyait son reflet, déformé. Face à soi l’on voyait de nouveau un escalier qui se divisait en deux branches au niveau du palier. Tout le reste de cette demeure restait caché à l’œil curieux d’en voir plus.
Cet endroit avait un long passé, une histoire aristocratique, une vie, des fêtes et des bals, des complots et des décisions. C’était en ce lieu que Gaspard avait décidé de se rendre en bonne compagnie. Il avait envoyé il y a peu une missive aux domestiques qui s’occupaient de son bien, afin qu’ils s’activent à tout dépoussiérer, car il y avait longtemps que le noble n’avait pas pris retraite en ce château qu’il avait acheté avant même d’avoir posé le pied en Angleterre. De même, il avait proposé à sa Chère Amie de l’accompagner dans ce voyage à quelques lieues de Londres. Il comptait seulement prendre avec son major d’homme André, pour ne pas être dérangé pendant les quelques jours qu’il désirait passer avec Miss Thanas. Son esprit s’amusait à imaginer les moments fabuleux qu’il allait vivre.



Mon Amie, j’aurais aimé vous écrire plus tôt, mais cela me semblais plus approprié de vous laisser sans nouvelle quelque temps. En effet, après cette fabuleuse soirée au bal masqué de notre ami commun Alexender Von Ravellow, la ville a eut vent de votre venue parmi la haute noblesse, quoiqu’elle ne sache pas votre nom. Bien que mon cœur n’ai cessé de soupirer en votre absence, cette solution m’a semblé la meilleure, pour que personne n’imagine qui vous puissiez être. J’imagine que vous devez m’en vouloir pour ma feinte indifférence et j’espère pouvoir bientôt me faire pardonner.
En attendant, je vous explique pour quelle raison cette décision m’a parue appropriée. Peu après le bal, j’ai reçu la visite d’une demoiselle qui m’a affirmé savoir qu’une bourgeoise avait participé à la fête, elle n’était pas enchantée, loin de là ! Elle-même bourgeoise de haut rang, elle m’a semblée troublée et blessée par ce manque d’intérêt pour sa personne. Elle m’a demandé si je pouvais tirer les choses au clair avec Sieur Ravellow. J’ai rassurée cette jeune personne avant de la quitter. J’ai bien sur contacté notre ami, je l’ai prévenu de la situation et quelque peu sermonné. Je n’ai aucune envie de vous voir obligée de vous affichée à mes cotés, ainsi que de devoir supporter toutes les mondanités que cela imposerait. Il me semble, et j’espère ne pas me tromper sinon quoi je m’excuse dès lors de mon attitude, que vous aimez votre tranquillité et que devoir subir les foudres des coquettes Londoniennes n’est pas dans votre genre.
Maintenant j’en viens au sujet le plus important de ma lettre. Afin de me faire pardonner et de passer quelques moments agréables en votre compagnie, loin de Londres et de son tumulte, j’ai à vous faire une proposition. Oui ma chère ! J’aimerais avoir l’occasion de vous inviter en ma maison de campagne si cela vous sied. Nous y seront en compagnie restreinte afin de garder secrète ce qui parait être le bouton d’une relation entre nous. J’ai grand espoir que vous ne m’ayez pas déjà oublié depuis que nous nous sommes vus. Moi-même je n’ai cessé de penser à vous. D’ailleurs votre ruban ne me quitte pas. Julia, vous obsédez mes pensées ! En vous disant cela, je ne veux pas vous effrayer, je cherche seulement à vous prouver l’étendue de mes sentiments pour vous. Depuis notre rencontre au Salon Fitzrovia je n’ai pu oublier vos yeux si bleus et limpides. Depuis ce jour, vous en apprenez toujours plus sur moi. Nous partageons des opinions et des secrets dont peu de personnes ont eut vent. Vous devez savoir autant de choses qu’Alexender sur ma personne. J’espère que tout ceci compte autant pour vous que pour moi. Ce que je ne peux oublier c’est notre dernière nuit. Le commun accord de se considérer comme deux égaux, mais surtout… Ce premier baiser que vous m’avez offert et les autres qui ont suivis. Et nos étreintes répétées, notre sommeil enlacé… En y repensant je sens mon cœur s’emballer. Julia, je vous en prie, accepter une retraite loin du monde à mes cotés.
En attendant une réponse, que j’espère au plus profond de moi favorable, sachez que mes pensées vous accompagnent. J’ai hâte d’avoir de vos nouvelles ma Douce.

Votre Gaspard.
Une fois la lettre à Miss Thanas envoyée, Gaspard s'ordonna de prendre patience. Mal à l'aise dans l'attente, il décida d'aller jouer du piano, afin de s'apaiser et de rêver encore et toujours à la femme de sa vie.


Retraite à la campagne. Gaspar10


Dernière édition par Gaspard de Sorel le Mer 4 Mai - 12:38, édité 1 fois
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Julia Thanas
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MessageSujet: Re: Retraite à la campagne. Retraite à la campagne. Icon_minitimeMer 9 Mar - 12:05

Depuis le bal au Châtelet de Sir Von Ravellow, il ne s'était presque rien passé dans la vie de la jeune Mademoiselle Thanas. De retour chez elle, elle avait raconté la soirée et la journée du lendemain à sa mère pour finalement reprendre très vite ses activités de couturière. Sa mère avait été un peu déçue de ce que sa fille ne se soit pas attiré les bonnes grâces de son hôte au-delà de l'invitation au bal, mais elle avait retrouvé le sourire très rapidement lorsque la jeune femme lui avait apprit qu'elle était devenue, plus ou moins explicitement, l'amie de Sir Gaspard Sorel. Madame Thanas ne connaissait pas beaucoup cet aristocrate mais sa réputation de gentleman n'était plus à refaire, il était de la haute aristocratie et certainement assez riche pour faire un magnifique parti. Jeune pédant, vieux reclus...qu'importe!? Du moment que sa fille se plaçait dans les plus hautes sphères de la société, cela lui importait peu! Le principal étant qu'elle se fasse un nom pour rehausser le leur et passer marquise ou véritable lady!

Ainsi Julia avait le consentement de sa mère sans avoir besoin de le chercher. Mais son dur retour à la réalité lui avait fait perdre le moral: la musique du bal encore en tête, elle avait en effet revêtit à nouveau ses habits de bourgeoise pour reprendre sa place dans le magasin familial. Mais le plus dur pour elle, s'était de se retrouver dans l'ombre après la lumière des chandelles du Châtelet et surtout de se retrouver ramenée à sa triste malédiction: d'ailleurs un étrange homme masqué n'avait pas hésité à venir lui remettre en tête, précisant qu'il était son dévoué protecteur et aussi celui qui obtiendrait sa mort si besoin était, pour protéger la société...Quelle était donc cette histoire de fou?! Comment cet homme au visage dissimulé avait-il eut connaissance de son mal et de son nom!? Il le lui avait dit: c'était son maître qui lui avait demandé de le succéder dans sa tâche...Mais pourquoi fallait-il que cela tombe sur elle?! Son secret était su de cet homme, il fallait qu'elle le retrouve pour éviter qu'il ne lui porte préjudice.

Triste, sombrement plongée dans ses pensées, Julia songeait à Gaspard...A longueur de temps elle se posait maintes questions. Pliant, brodant, découpant le tissu, les yeux perdus dans les fibres colorées...L'aimait-il réellement? Comment lui expliquer sa situation? Devaient-ils se revoir? Une liaison était, selon elle, impossible à cause de son état. Mais pourquoi n'aurait-elle pas le droit à l'amour? Cet homme était un aristocrate...cela rendait la chose encore plus compliquée!
Fallait-il qu'elle y renonce?

Pendant des jours Julia s'attendit à voir Gaspard franchir le seuil de la boutique des Thanas. Mais jamais il ne vint et peu à peu ses espoirs se désagrégèrent. La jeune femme commençait à se morfondre et à finalement se réhabituer à sa condition, lorsqu'un jour, tandis qu'elle rentrait de la boutique, elle retrouva sa mère en train de lire une lettre. Quel scandale cela avait été lorsque la jeune Julia avait réalisé que ce pli lui était destinée et qu'il venait de Gaspard lui-même! La curiosité de sa mère lui faisait affront et ses remarques désobligeantes l'affligèrent beaucoup. Julia dû jouer des pieds et des mains pour obtenir la permission de rejoindre l'aristocrate dans sa demeure de campagne. Non pas que sa mère refusait qu'elle s'y rende, cela était parfait pour ses plans sociaux, mais bien à cause des recommandations par millier qu'elle lui prodigua d'un oeil sévère. C'était surtout à propos d'une phrase particulière dans la lettre qui avait motivée sa mère à lui poser des questions intimes et à la sermonner: "Et nos étreintes répétées, notre sommeil enlacé…" lui avait fait peur mais lorsque sa fille lui jura qu'il ne s'était rien passé, elle se contenta de la mettre en garde.
Il fallait qu'elle se tienne parfaitement à table, qu'elle évite les sujets trop populaires, qu'elle aie le maintient d'une princesse...Il fallait qu'elle fasse l'éloge de sa famille sans paraître pédante, éviter les orgies, beuveries, et autres joies aristocratiques décadentes de ces derniers temps, d'ailleurs si cela tournait mal il fallait qu'elle rentre au plus vite. Il fallait qu'elle prenne garde aux intentions de ce Gaspard Sorel: il pouvait la vouloir pour ensuite la rejeter sans raison aucune, il fallait qu'elle refuse de s'abandonner trop vite et, surtout, s'ils n'étaient pas seuls il fallait qu'elle l'oublie (les aristocrates avaient tellement de goûts étranges au niveau de la luxure...). Relativement énervée et humiliée par les propos de sa mère, Julia, plutôt que de prendre peur, fit sa valise au plus vite pour s'enfuir. Les seules réelles conditions qu'il fallait qu'elle respecte étaient de renvoyer à l'aristocrate une image valorisante d'elle et de sa famille pour perpétrer les liens qui se tissaient discrètement entre eux, elle devait également garder son pucelage pour le moment (cela effrayait quelque peu Julia, comment le garder si Gaspard devenait pressant? Comment ne pas paraître désintéressée?) et surtout, elle devait revenir au moins deux jours avant la pleine lune, son caractère allait changer mais elle savait à peu près se maîtriser, par contre si Gaspard se retrouvait avec un Loup-Garou dans les bras, ce serait une autre paire de manches!

Julia répondit aussi vite qu'elle le pu à Gaspard. Elle calligraphia son écrit et parfuma le papier avec délicatesse. Son pli était très court et bien plus officiel que celui de son amant, mais la jeune femme ne pouvait se permettre d'y écrire tout ce qu'elle ressentait, d'autant que sa mère lisait au-dessus de son épaule ce qu'elle écrivait avec tant de soin et d'amour.


Mon cher ami,

Je dois vous dire que j'ai eu bien peur de ne plus jamais vous revoir depuis le bal de Monsieur Von Ravellow. Mon coeur a souffert comme jamais de votre silence et mes espoirs commençaient à s'envoler lorsque votre lettre m'est parvenue. Vous avez eu raison de prendre garde aux rumeurs et de protéger notre réputation, je ne vous en remercierais jamais assez pour vos soins et votre prudence, même si cela a dû nous coûter du temps. Je suis heureuse de constater sous votre plume que l'ardeur de vos sentiments rejoint la mienne et vous me voyez agréablement surprise de savoir que vous avez gardé mon ruban. Je suis flattée et ravie de votre invitation. Je me fais un devoir et une joie d'y répondre positivement. Aussi serais-je chez vous demain soir vers 18h, j'espère que ces horaires vous conviendront et que le temps que nous passerons ensemble dans votre résidence nous sera favorable.

De tout mon coeur
Julia Thanas


Ainsi, vêtue de la robe de bal offerte par Alexender, Julia quitta la demeure des Thanas le lendemain, aux alentours de 16h, pour se rendre dans la lande, à la maison de campagne de son adoré. Dans le fiacre qui la conduisait, la jeune femme songeait à son ami, tout en regardant défiler le paysage brumeux de Londres, elle souriait. La lettre de son aimé l'avait entièrement rassurée et, à nouveau parée comme une aristocrate, elle voguait vers cet univers enchanteur...
Julia sortit de son décolleté la lettre en question. Elle enleva ses gants blancs et la relit une nouvelle fois: que de mots aimables! Quelle délicatesse dans ses propos! Il prenait des précautions pour ne pas l'effrayer, cela était charmant! La seule chose qui gênait grandement Julia c'était cette histoire de bourgeoise qui avait osé venir demander des comptes à Gaspard, chez lui, dans sa demeure, alors qu'elle-même n'était pas allé lui rendre visite! Quelle audace! Une sans-gêne que cette fille-là! Certainement une curieuse ou une jalouse...Mais elle aurait le tmeps de s'attarder sur ce désagrément. Pour le moment, la jeune femme lisait et relisait les mots doux de son ami: sa fougue filtrait à travers ses expressions et son écriture, l'idée de partager en secret des informations et des sentiments, cachés aux yeux du monde, l'excitait. Heureusement que sa mère n'ai pas pu lire la lettre jusqu'au bout, Julia songeait au Fitzrovia, au duel de Gaspard et Antoine, à la blessure de son ami, à la découverte de la demeure de Gaspard, au fait qu'Alexender était un Hunter, chose qu'elle avait appris dans la foulé avec l'existence des Vampires...Oui, ils avaient des secrets en commun...Elle songea à ce qu'elle allait découvrir dans les livres de l'aristocrate et qu'elle avait juste eu le temps d'apercevoir, ces histoires de Lycanthropie...peut être que Gaspard aurait la réponse à son mal? Il avait l'air d'étudier ces sujets étranges de créatures nocturnes et particulières...
Que de questions! Que de soucis! Que d'étranges évènements!
Et ce bal? Elle une bourgeoise au bal! L'incendie, Sarah...Décidément la vie aux côtés de Gaspard n'allait certainement pas être de tout repos, surtout si Alexender traînait autour d'eux avec ses histoires de Vampires! Mais cela était sans déplaire à la jeune couturière qui ne rêvait que d'aventures et de mystères! Si seulement elle pouvait trouver un remède à sa malédiction! Ces hommes l'aideraient peut être...?
En attendant, elle devait laisser cela de côté et profiter du temps qui leur était donné pour mieux connaitre Gaspard, ses habitudes, ses goûts...

A l'heure prévue le fiacre arriva à destination. Julia sentait son coeur s'emballer. Elle regardait par la fenêtre du véhicule dans l'espoir de voir son ami. Quelle demeure immense! C'était réellement beau!
La porte du fiacre fut ouverte par le conducteur et Julia avança ses petits escarpins sur les marches pour descendre...


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Gaspard de Sorel
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MessageSujet: Re: Retraite à la campagne. Retraite à la campagne. Icon_minitimeMer 27 Avr - 16:01

Lorsqu’il avait joué, après avoir envoyé la lettre à Julia, Gaspard n’avait cessé de repenser à son épitre. Tantôt il se sentait content de ce qu’il avait écrit, tantôt il aurait tout fait pour empêcher que la lettre n’atteigne les mains de sa douce amie. Il avait été trop direct, Julia avait attendu de ses nouvelles pendant de longs jours, et malgré ses excuses, il imaginait qu’elle serait troublée de la vivacité de ses mots alors qu’il avait été si distant. Il ne s’y était pas prit comme l’aurait voulu l’étiquette. Cependant, il avait laissé son cœur s’exprimer. C’était peut-être une maladresse, mais cela représentait aussi une preuve d’attachement. Le trouble que faisait naître chez lui l’unique pensée de la jeune femme était significatif aux yeux de Gaspard. Elle avait touché son âme. D’un carreau, elle avait tendrement percé la forteresse de son cœur, les murailles avaient cédées sans que la raison puisse s’y opposer. C’était une victoire totale de l’amour.
Mais malgré ses sentiments, l’aristocrate priait pour ne pas avoir froissé Miss Thanas. C’était donc fébrile qu’il attendait une réponse, imaginant le meilleur comme le pire. Les heures s’étaient écoulées. Pendant ces longues minutes, il avait aussi pensé au calvaire qu’avait certainement ressentit son amie. Comme elle avait dû se sentir seule et abandonnée ! Elle avait passé une nuit près d’un homme, sans se déshonorer, mais en éprouvant certainement des sentiments puissants et lui, bougre qu’il était, l’avait laissée sans nouvelle. Même s’il affirmait dans sa lettre que c’était pour une juste cause, Julia avait certainement ressentit de la peine, de la colère, fait preuve de beaucoup de patience et de bon sens car elle ne lui avait envoyé aucun billet, elle avait dû être effondrée à certains moments, certaine de s’être illusionnée sur le compte de M. de Sorel.

Il se détestait.

Si elle lui laissait une chance, il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour regagner sa confiance. Les pensées embrumées d’obscurité, le noble attendait, jetant souvent des coups d’œil par la fenêtre de la bibliothèque. Il ne parvenait pas à se concentrer sur quoique se soit. La trame du roman qu’il tentait tant bien que mal de lire lui échappait. Ses yeux lisaient les mots sans les voir, son esprit ne recevait pas d’information tellement il était ailleurs. Comme un adolescent, il trépignait d’impatience, se faisant violence afin de ne pas se rendre en personne dans la boutique que tenait la jeune femme avec sa mère. Il avait l’impression que la terre avait cessé de tourner, pour lui faire plus encore ressentir l’attente et le poids des années accumulées sur ses épaules de bicentenaire.
Quand il entendit enfin la grille qui séparait la rue du jardin, il se dit que André devrait aller d’ici peu la huiler. Puis il se leva d’un bond. C’était peut être le billet qu’il attendait tant ! Rapidement, il s’approcha de la fenêtre, mais il entendait déjà le carillon. Celui qui avait pénétré dans sa cour ne pouvait plus être vu de la fenêtre. Tout aussi vite, il quitta la pièce et dévala les escaliers. Arrivé en bas, il se contint et fit bonne figure en pénétrant dans le couloir. André dissimulait l’entrée, la porte était entrouverte. A grands pas, Gaspard s’approcha. Son major d’homme était en train de remercier le petit facteur, déposant une piécette dans la paume de sa main. Parvenu à la porte, l’aristocrate vit le garçon repartir aussi vite qu’il était venu. André lui tendit une enveloppe. Le portail grinça de nouveau. D’un signe de tête, Gaspard remercia le vieil homme, puis remonta à la bibliothèque.
Lorsqu’il posa enfin les yeux sur la missive, il eût retint son souffle. Il l’ouvrit, sans déchirer outre mesure le papier. Il soupira de soulagement en voyant la signature au bas de la lettre. C’était mademoiselle Thanas qui lui avait répondu. Sans attendre il prit connaissance du contenu du billet. Il était soigneusement écrit et alors qu’il lisait, il sentit l’odeur d’un parfum pénétrer ses narines. C’était une odeur douce, florale. Ce même parfum que la jeune femme portait la nuit du bal. Ce souvenir fit naître un sourire sur les lèvres du lycanthrope.
Il termina de lire et réfléchit, avant de lire de nouveau. La lettre était courte en comparaison de la sienne, mais elle plut beaucoup à Gaspard. Contrairement à lui, Julia avait su mesurer ses paroles, elle en disait assez sur ses sentiments, sans en dire de trop. C’était certainement une marque de pudeur. Il était profondément soulagé qu’elle ne lui en veuille pas. Elle aurait pu le lui reprocher, mais elle n’en avait rien fait. Mais il sentait bien que le temps, comme il l’avait imaginé, avait été très long. S’il avait écrit une lettre plus mesurée, elle aurait pu douter de lui, croire qu’il jouait avec elle. Il était donc enfin content de sa missive.
L’aristocrate quitta la bibliothèque et se rendit dans son petit bureau. Il écrivit une courte réponse à la jeune femme.

Ma douce amie,

En acceptant de vous rendre avec moi dans ma maison de campagne, vous faites de moi l’homme le plus heureux du monde. Je vous attendrais donc demain à 18 heures. J’espère que les jours que nous passerons là bas seront à la hauteur de vos attentes.

Votre Gaspard.

Il écrivit sur une autre feuille le lieu de sa résidence, qu’il joignit à son billet. André allait faire porter sans attendre la réponse du lycanthrope à la boutique des Thanas. Celui-ci le regarda partir en quête d’un coursier, puis il pensa à ce qu’il allait prendre pour Loth. C’était ainsi que se nommait son domaine dans la lande, à quelques heures de Londres.
Il passa la soirée à préparer son départ. Il eut du mal à trouver le sommeil. Le lendemain matin, Gaspard vérifia à nouveau ce qu’il emmenait avec lui. Il fit sa toilette et s’habilla de manière chic. Julia était couturière, il ne voulait pas qu’elle le prenne pour un homme qui ne prenait pas soin de ses tenues, si bien qu’il en choisit une tout à fait à la mode. Il était vêtu d’une chemise bordeaux et d’un boléro noir aux coutures argentées, d’une de ses poches pendait la chaine en or de sa montre à gousset. Il avait mit un pantalon noir lui aussi, avec des chaussures de ville. Il avait posé sur l’un des sièges une veste de jais aux reflets rougeâtres, parfaitement assortie à sa chemise et à la cape qu’il mettrait éventuellement si le temps se gâtait. Dans la poche intérieure de ce beau manteau, il avait déposé ses gants de tissus blanc, ainsi que le ruban de Julia. En plus de sa tenue irréprochable, il s’était parfumé et rasé de près, se laissant seulement un fin collier roux et une mouche. Sa chevelure auburn était plaquée en arrière et une mèche rebelle lui fendait toujours le visage, se glissant souvent devant ses yeux de feu. Il avait aussi prit soin de se couper les ongles et de mettre de la pierre d’alun.
Se sentant enfin près, il s’admira une dernière fois dans le miroir et quitta sa chambre. Il déjeuna tranquillement. Puis ce fut le départ. André prit les rênes du fiacre et ils firent la route dans le silence. A l’intérieur du carrosse, Gaspard regardait les paysages défiler devant ses yeux, il rêvassait, comme à son habitude. La route n’était pas toujours belle, si bien que c’est un peu abîmé par le voyage que l’aristocrate descendit devant Loth. Il fut chaleureusement accueillit par le couple qui s’occupait des lieux en son absence. Ils lui contèrent quelques anecdotes tandis qu’ils buvaient un thé dans le petit salon. Ensuite, ils firent un vague tour du propriétaire, afin de montrer comment avaient été entretenus les lieux. Gaspard était content de leur travail et les remercia de leur assiduité, puis il les congédia.
Il était bientôt l’heure que Julia arrive. Le cœur de l’aristocrate tambourinait dans sa poitrine. Il était impatient. Il fit les cent pas, le regard rivé sur les fenêtres qui donnaient sur la grande entrée. Enfin un fiacre fit son apparition. Rapidement, l’aristocrate regarda une dernière fois son reflet estompé dans le carreau d’une fenêtre et se redit à l’entrée. Il devançait André, qui trottina pour lui ouvrir la porte.
Le sourire aux lèvres, Gaspard aperçut fugacement la jeune femme. Il descendit par la volée droite l’escalier et tandis que le conducteur ouvrait la porte, il se retrouva derrière lui. Le conducteur laissa la place à l’aristocrate qui prit tendrement la main de Julia afin de l’aider à descendre du véhicule. Il la contempla l’espace d’un instant et croisa son regard. Rien n’avait été dit, mais leur échange en disait beaucoup.


- Bienvenue ma demoiselle. Vous êtes charmante, cette robe vous sied à merveille, comme la dernière fois que nous nous sommes vus.

Il lui baisa la main, un peu plus longtemps que l’aurait voulu l’étiquette, puis il lui sourit. Le conducteur referma la porte et s’occupa des bagages de la bourgeoise. L’aristocrate se mit à coté de Julia et désigna la grande bâtisse.

- J’espèce que cela vous plais ! Et il espérait en effet que la jolie jeune femme trouve le lieu à son goût. Venez que je vous montre l’intérieur.

Il attendit qu’elle dépose son bras au creux du sien et ils montèrent l’escalier. Arrivé en haut, il rejoignirent André, qui était resté près de la porte. Il salua comme il se devait Julia, la complimentant sur son allure pleine de vie. Il s’excusa auprès des deux amoureux et descendit les marches, afin de s’occuper avec le conducteur des valises de Miss Thanas.
Ils entrèrent dans le grand hall. Le lieu n’avait rien à voir avec le manoir de Gaspard. Tout était plus spacieux et plus noble.


- Allons dans le petit salon si vous voulez, André y a déposé quelques rafraichissements.

Une fois installés, chacun ayant prit ce qu’il souhaitait boire. Gaspard demanda :

- Comment c’est passé la route jusqu’ici ? Ca n’a pas été trop pénible ?

Le bicentenaire était heureux d'être enfin seul avec Julia. Il attendait cet instant depuis longtemps. Mais même s'il était impatient de lui montrer ses sentiments. Il ne voulait pas non plus brusquer les choses, cela faisait quand même plusieurs semaines qu'ils ne s'étaient pas vus. Il comptait mettre la jeune femme en confiance, la mettre à l'aise, qu'elle se sente en ce lieu comme chez elle. Il était à sa disposition, tout comme André. Il avait fondé de grands espoirs sur cette retraite loin de Londres et de ses cancans. Il voulait la paix et partager son temps avec la femme qui faisait battre son coeur.


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MessageSujet: Re: Retraite à la campagne. Retraite à la campagne. Icon_minitimeVen 3 Juin - 22:07

Son coeur battait à tout rompre. Quelle merveille que l'amour! Cela vous met dans des états si différents d'un instant à l'autre! Julia était toute retournée. Si la lettre de son ami l'avait rassurée, ainsi que son petit mot pour conclure leur accord, elle restait tout de même anxieuse. Tout était nouveau pour elle: le lieu, l'ambiance...C'était comme au bal d'Alexender, il fallait qu'elle prenne soin de son allure et qu'elle ne fasse pas de bévue qui rappellerait sa condition inférieure.

Elle était arrivée, son pied se posait sur le marche pied et ses yeux cherchaient son ami tout en découvrant la propriété. Ses yeux le trouvèrent tandis qu'il arrivait derrière le conducteur. Lorsqu'elle descendit du fiacre, la jeune femme prit garde à sa robe et rougit de rencontrer la main et le regard de Gaspard. Toute humble, les yeux baissés, elle posa pied à terre souplement, aidée par l'homme.

Julia s'arrêta quelques minutes, souriante, à la fois heureuse et effrayée. Elle était gênée par le compliment de Gaspard au sujet de sa robe car elle aurait souhaité se présenter devant lui avec d'autres vêtements plutôt que de lui montrer qu'elle n'avait guère de robe aussi décente que celle-ci pour se présenter face à un aristocrate. Malgré son malaise, elle regarda Gaspard avec amour et politesse: il était si beau, si mûr et si bien fait! Son habit lui seyait à merveille et lui donnait un air accompli. Elle lui fit une petite courbette et le remercia pour son invitation:


- Merci de m'avoir conviée, sir...

La jeune bourgeoise jeta un coup d'oeil au conducteur qui s'occupait de ses bagages puis suivit du regard la main de Gaspard qui lui désignait la bâtisse. Grande, cette dernière se dressait avec majesté devant eux. Ses fenêtres étaient larges, belles et hautes, la lumière devait rendre la maison agréable et claire. Les plantes grimpantes embellissaient la façade déjà travaillée et la porte seule pouvait suffire à prouver à n'importe qui que cette demeure était riche. Magnifique et grandiose, elle s'asseyait dans le paysage avec aisance et goût. Julia pris le bras que lui tendait son ami. Elle salua André, le major d'homme qu'elle connaissait déjà au moins de vue, et lui sourit aimablement lorsqu'il la complimenta. Un peu gênée, elle le regarda partir s'occuper de ses bagages. Certes la jeune bourgeoise avait l'habitude que les domestiques s'occupent de ses affaires, mais ici elle n'était pas chez elle et elle ne payait pas le service rendu.
Un peu confuse et perdue dans ses pensées, la jeune femme suivit Gaspard à l'intérieur. Lorsqu'elle franchit la porte, c'était comme si elle pénétrait dans un autre univers, un monde de couleurs, de pierres et de plâtre sculpté, de faïences et de vases précieux...C'était réellement une demeure magnifique. L'escalier à double entrées s'étendait devant eux en déployant ses nombreuses marches avec grandeur. C'était un palace, mais pas une de ces bâtisses sans chaleur, droites et fières, au contraire, les tapis et les murs rendaient à l'espace toute sa capacité de confort.

Julia laissa son manteau dans l'entrée et continua à suivre son ami. Elle aurait tant voulu qu'ils se tiennent par la main! Idée enfantine mais si douce...Elle rêvait de l'embrasser, d'ailleurs elle avait longtemps réfléchit sa conduite à tenir à propos de cela: fallait-elle le serrer dans ses bras? L'embrasser sur la joue? Sur la bouche? Son trajet en fiacre lui avait permis de songer à tout cela. Finalement, elle avait décidé de suivre un conseil de sa mère: "Ma fille, reste humble, polie et à ta place. Il n'est pas bon de faire montre de trop de joie et d'emportement, même affectueux, à ces gens-là, à la noblesse...Nous ne sommes pas des campagnards! Donc tiens-toi bien et suis ce que Mr Sorel fait, observe ses mouvements, ses habitudes et son ton pour t'adapter."
Ainsi Julia se laissait-elle guider par Gaspard, sans dire mot ni faire de geste particulièrement affectueux. Elle se contentait de sourire aimablement et de répondre à ses questions par de mignons petits signes de la tête.

Une fois installés dans un petit salon, Julia ayant accepter un thé et s'étant assise dans un fauteuil moelleux en croisant avec distinction les jambes, la jeune femme se sentit plus à l'aise. Le fait qu'ils se retrouvent seuls lui fit venir des drôles d'idées en tête comme de sauter dans les bras de Gaspard et de l'embrasser fougueusement, ce qu'elle ne fit pas, évidemment, par étiquette. Ses joues rosirent un peu face à cette situation, bien qu'elle n'avait pas peur de l'aristocrate à cet instant. Ils s'étaient déjà retrouvés seuls dans une chambre de la demeure d'Alexender Von Ravellow, en ville, et elle y avait même dormi en sa présence! Même si ici ils étaient chez lui et non chez un autre en plein bal, même s'ils étaient retirés de la ville, pourquoi Gaspard serait-il indécent et importun? Il avait tout d'un gentleman et jusqu'à présent en tout cas il en donnait du moins l'image. Son âge un peu avancé lui donnait un air plus sage que tous les jeunes gens qu'elle avait pu voir au Dressed et au bal d'Alexender, cela la rassurait.
Cependant, le fait qu'il n'aie pas de femme l'intriguait...Etait-elle morte ou bien était-ce réellement un célibataire endurcit? Cela était à voir...

A la question de l'aristocrate concernant son voyage, Julia répondit avait enthousiasme:


- Ho non, non, Monsieur Sorel, mon voyage n'a pas été désagréable! Le fiacre était très confortable et le conducteur faisait attention aux trous et autres défauts de la route pour ne pas me secouer comme une salade.

Mais pourquoi avait-elle fait cette comparaison idiote? Julia se sentit soudainement submergée par la honte et son visage s'empourpra tandis que sa langue bafouillait:

- Enfin, je..je veux dire que...que...qu'il a fait attention, et qu'il conduisait les chevaux avec tranquillité!

Un silence se fit puis Julia continua en sirotant maladroitement son thé.

- Disons que la route n'était pas si longue, j'avais matière à penser alors le trajet m'a paru rapide...

Non, décidément elle s'égarait: avec cette formulation, il était évident que Gaspard lui demanderait à quoi elle songeait dans le fiacre avant de venir! Aussi se rattrapa-t-elle une seconde fois:

- Le paysage, votre demeure...je ne suis jamais sortie réellement de Londres, ou du moins je n'ai jamais séjourné en dehors.

Qu'ajouter de plus? Il fallait boire le thé, élégamment. Oui.
Julia était fascinée par les cheveux roux et la barde taillée de l'aristocrate. Elle le dévorait du regard discrètement tout en buvant, jugeant que son menton prononcé et son nez lui étaient réellement un atout physiologique.
Une de ses mèches lui fendait le visage: c'était comme une touche de jeunesse et d'insouciance chez cet homme si parfait et si droit. Julia l'appréciait, cette mèche. Oui, Gaspard était décidément bel homme...
Mais pourquoi s'attarder maintenant sur cela? Ce n'était pas décent! Il fallait discuter, non pas laisser ce silence qui risquait de trahir ses sentiments prononcés!


- Heu...(encore une chose à éviter en société si l'on veut être considérée comme une fille de bonne manière et de bonne parole). Cette maison vous appartient-elle depuis longtemps, monsieur Sorel? fit Julia en montrant la pièce d'un geste circulaire pour généraliser l'espace visé.


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Gaspard de Sorel
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MessageSujet: Re: Retraite à la campagne. Retraite à la campagne. Icon_minitimeJeu 11 Aoû - 14:03

Le salon avait longtemps été silencieux. Inoccupé. Déserté de l’âme de son propriétaire. Celui-ci enfin revenu, il était accompagné d’une fort jolie jeune femme, de plusieurs siècles sa cadette. Entre eux l’on sentait une tension palpable, aucune animosité, la force puissante du désir charnel, bien qu’aucun des deux occupant ne l’aurait avoué ouvertement. Cette passion était là, sans garde fou, sans personne pour la retenir. Les cartes de l’avenir était entre les mains de cet aristocrate plus que dans celles de la demoiselle. Qui pouvait résister au charme de Charles de Mornel devenu aujourd’hui après bien des pseudonymes Gaspard de Sorel ? Même s’il avait rarement joué de la fascination secrète qu’il faisait naitre en la gent féminine, ce noble cœur avait tout du parfait soupirant. Son physique avenant et ses manières aussi sérieuses qu’envoutantes. Il n’en fallait pas plus pour qu’une femme se prenne d’intérêt pour lui, bientôt repoussée par la mélancolie qui lui enserrait le cœur.
Avec Julia ça avait été très différent. Il s’était attardé sur ces deux astres d’azur qui l’avaient intrigués et le mécanisme d’une intrigué s’était mit en marche. Et aujourd’hui, après bien des péripéties, ces deux cœurs épris se faisaient la conversation avec l’envie pressante de rapprocher leurs corps brulants.
Ne pas brusquer. Ne pas être inconvenant. Ne pas l’effrayer.
Gaspard se répétait cette litanie, forcé de s’interdire ses désirs. Ce n’était pas le moment de faire une erreur et de faire fuir sa bien aimée. L’amour était un combat de tous les instants. En cet instant il ne voyait que cette femme et leur amour. Plus tard viendraient les questions. Et là un problème se poserait. Petit à petit, comme le Petit Poucet, il émietterait son passé devant elle. Etape par étape, il dévoilerait qui il est, cependant au moindre geste de recul il garderait la suite pour lui. Son secret était trop important pour le dévoiler à quelqu’un qui n’avait pas la force de le dissimuler et de l’encaisser.
En extérieur, Gaspard était souriant et ses yeux révélaient uniquement ce qu’il ressentait pour Julia et non la peur croissante d’avoir fait une erreur et qu’elle se sente mal à l’aise ici. Depuis son arrivée elle parlait peu et cela inquiétait son hôte. Mais il se rassurait en se disant qu’elle n’était là que depuis à peine une demi-heure, il fallait laisser le temps à cette blanche colombe de s’acclimater à son nouvel environnement et à l’unique présence de l’aristocrate. Au plaisir de celui-ci, la langue de Miss Thanas se délia thé en main. Il avait oublié comment il était agréable d’avoir une simple conversation avec cette jeune fille. Sa réponse enthousiaste à propos du voyage fit hausser un sourcil au maitre de maison, un défilement d’images vint s’inviter dans son esprit alors qu’il ne l’aurait pas souhaité. Julia de salade vêtue, possédant même des bijoux qui ressemblaient à s’y méprendre à de la scarole, était secouée en tous sens dans un fiacre s’élançant à toute vitesse sur la route cabossée. Un sourire amusé se dessina sur les fines lèvres du lycanthrope, il se contenta de rester muet tandis que sa compagne tentait de rattraper ses étranges paroles, buvant du thé pour se donner contenance. Il aimait cette maladresse presque enfantine de Julia. Une bouffée de fraicheur dont il s’imprégnait avant qu’elle ne disparaisse.


- J’espère alors que votre séjour ici vous laissera un bon souvenir des alentours de la capitale. Nous pourrons faire quelques promenades si vous le souhaitez, il y a des lieux très beaux et peu connus qui pourraient vous émerveiller.

L’aristocrate remua son breuvage, faisant remonter quelques cristaux de sucre à la surface grâce à sa cuillère. Il bu une gorgée et reporta son attention sur la jeune femme. Il sentait qu’elle l’observait. Ils le faisaient tous deux. Que pouvait-elle penser en ce moment-même ? Il espérait que sa tenue lui plaisait, ainsi que le lieu où ils se trouvaient. Il avait choisi ce Salon parce qu’une des fenêtres donnait sur une partie des jardins qu’il aimait particulièrement, on pouvait y voir une statue de marbre représentant une femme portant une jarre, la végétation typiquement londonienne l’entourait et du lierre grimpait sur les jambes nues de cette fille de l’eau. En cette époque quelques fleurs étaient écloses et donnait une touche de couleur à ce tableau champêtre.

- Cette « maison » et tout le domaine qui l’entoure est mien depuis pas loin de cinq ans je pense. Je n’en suis plus très sur. Je ne suis pas originaire d’Angleterre, lorsque je me suis installé ici, j’ai comment dire… profité du malheur des autres pour acquérir ce bien inestimable à mes yeux. Les temps sont durs pour certains nobles.
Vous vous trouvez à Loth, un lieu ou j’aime y établir ma retraite lorsque la mascarade qui se joue à Londres commence à me faire croire que l’homme devient pire au fil des ans, alors même que nos découvertes devraient améliorer qui nous sommes. Mais je ne vais pas parler de ces pensées étranges qui traversent mon esprit.
J’espère que vous aimez le peu que vous avez déjà vu et que vous sentez que vous pourrez être bien ici pour le quelques jours que nous allons passer dans ma demeure.


Gaspard, contrairement à la jeune femme, se sentait très à l’aise, il était chez lui, loin du tumulte de la ville, avec la dame de ses rêves. Il faisait la conversation le cœur léger, mais il sentait une certaine tension de la part de Julia. Elle n’était pas comme la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Il ne pouvait mettre le doigt sur ce qui semblait la tracasser.
André se présenta à la porte du Salon dont l’un des battants était ouvert.


- Le souper sera servit à 19h15 dans la petite Salle à Manger. Je l’ai pensé plus approprié pour vous recevoir, me suis-je fourvoyé ?

- Non, répondit Gaspard, vous avez bien fait. La chambre de mon invitée est elle fin prête ? Le major d’homme acquiesça sans tarder. L’aristocrate retourna son attention sur son amie, sa voix était douce comme le velours. Désirez-vous vous rafraichir le visage avant de vous joindre à moi pour le souper ? Ou vous revêtir d’une tenue plus décontractée ? Avant qu’elle ne puisse répondre il ajouta. Faites ici comme chez vous, André et moi-même sommes à votre disposition, demandez tout ce que vous voudrez. Laissez parler vos envies, ici, loin de Londres, nous n’avons pas à respecter toutes les convenances qui sont de mise en grand public. Tout ce que vous direz restera entre ses murs, riez de tout, ne cachez pas ce que vous êtes.

Alors qu’il parlait, André avait quitté la pièce avec discrétion. Ils étaient de nouveau seuls. Gaspard s’était laissé emporter et espérait ne pas avoir choqué Julia. Il avait attendu tellement longtemps pour la revoir qu’il se sentait impatient.

- Ce que je veux dire, en vérité, c’est que vous pouvez être vous-même, je ne jugerais pas de vos manières ici, ni ailleurs d’ailleurs. Votre compagnie m’est très chère vous savez, ses mots avaient étés dit du bout des lèvres, comme un aveu. J’aimerais vous retrouver comme lorsque nous nous sommes quittés, ajouta l’aristocrate poussé par le désir de confidence.


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MessageSujet: Re: Retraite à la campagne. Retraite à la campagne. Icon_minitimeMar 16 Aoû - 19:45

Fascinée par les yeux et les cheveux flamboyants de son hôte, Julia s'égarait en l'écoutant parler. Ses pensées fuyaient la discussion banale qu'elle avait lancée pour communiquer un minimum avec son ami. Leurs petites ailes de soie l'entrainaient dans d'autres pâturages que ceux qui les entouraient...La jeune femme était bien évidemment intéressée par l'histoire de cette demeure et par le passé de Gaspard, cependant son coeur battait à tout rompre et ses joues s'empourpraient légèrement à cause des folies que l'amour lui inspirait.

- Oui, je vous suivrai avec joie pour découvrir votre domaine et ses alentours, monsieur Sorel. J'aime beaucoup me promener, surtout après le diner. Et cette retraite, Loth..., me plait déjà...

Julia souriait. L'histoire de la salade étant passée et Gaspard enchainant sur un programme de balades en amoureux, la jeune bourgeoise s'était quelque peu apaisée. Elle tenta de se montrer très intéressée et surtout aimablement répondante pour éviter de se laisser vaincre par sa timidité. Elle souhaitait montrer à son hôte qu'elle n'était pas si jeunette qu'elle le paraissait mais la situation la rendait nerveuse.

- Je vous comprends...Cela ne doit pas être facile tous les jours de fréquenter salons et bals.

Qu'avait-elle donc dit là encore?! Cela prouvait à son ami qu'elle ne sortait décidément jamais de sa misérable boutique de vêtements! Quelle erreur que d'avancer de pareils propos! Elle allait décidément passer pour une simple fileuse!
Julia avait beaucoup de difficultés à vaincre sa timidité et à éviter des maladresses. Trop soucieuse de son image, trop perturbée par le regard que pourrait porter sur elle cet homme si mystérieux, si beau et si aimable, la jeune couturière ne savait plus que dire ni que faire. Elle finit son thé trop vite et toussota légèrement pendant que son ami buvait le sien de façon distingué et calme. Quelle sotte était-elle! L'aristocrate était certainement en train de la tester et elle enchainait les mauvais pas de danse depuis son arrivée!
Honteuse, Julia resta muette jusqu'à ce que André n'entre pour annoncer que la salle choisie pour le repas qui n'allait pas tarder. Julia appréciait grandement ce major d'homme, il avait une allure et une physionomie qui lui inspirait confiance. Pour elle, il avait tout d'un homme de bien et elle était réellement heureuse qu'il soit présent avec eux dans cette demeure: cela lui donnait l'impression d'avoir sur place quelqu'un qui pourrait la sortir du pétrin si besoin.

La différence d'âge qui la séparait de Gaspard lui pesait quelque peu en cet instant car elle sentait dans la tranquillité de sa voix et dans son regard de feu un décalage avec elle. La jeune femme se sentait bien jeune et inexpérimentée. Maintenant qu'elle y songeait, Gaspard devait avoir eu bien des conquêtes...Cela la blessait un peu. Songer à cela n'était pas bon, surtout aux prémices d'une relation. Mais au fond d'elle, la crainte que les mises en garde de sa mère ne se révèlent exactes lui prenait le coeur. Et s'il la courtisait juste pour une période avant de la laisser sans scrupules pour une autre? Était-il sérieux? Elle désirait de tout son coeur qu'il le fut! Était-il réellement doux avec les femmes? Elle le pensait vraiment depuis le bal...

La voix grave et douce de Gaspard la fit presque sursauter tellement Julia s'était avancée dans ses pensées. Il souhaitait qu'elle se change? Son ton ne le demandait pas mais, dans sa manière de formuler ses questions, Julia sentit qu'il allait lui dire quelque chose sur sa conduite. Tendue, elle l'écouta et se rendit compte qu'il lui faisait presque un reproche quant à sa timidité et son maintient qu'il semblait trouver un peu raide et conventionnel.


- Je...J'aimerais en effet me laver un peu avant de passer à table, si vous le permettez, dit Julia en posant sa tasse vide sur la table basse.

Il souhaitait qu'elle laisse parler son coeur, ses envies, ses besoins et désirs...Gaspard lui avançait des propos qu'elle avait peur de ne pas saisir à l'endroit: il lui demandait d'être elle-même...Un reproche de sa timidité? Non...une envie simple d'être décontracté, loin de toute conventions. Qu'est-ce que cela signifiait? Comment devait-elle se comporter? Il semblait l'inciter à oublier toute manière et à se dévoiler telle qu'elle était vraiment. Mais cela ne se faisait pas! La testait-il pour vérifier ses manières ou bien était-il sincèrement intéressé par un éclatement des barrières mondaines loin de la capitale et de ses yeux indiscrets? Julia prit un peu peur. Sa mère avait été contre ce déplacement au départ et elle lui avait bien dit que certains hommes devenaient de véritables monstres une fois retirés, ou du moins de véritables débauchés. Ceci n'était pas pour rassurer la jeune bourgeoise.

Gaspard souhaitait qu'elle lui confie ses pensées et qu'elle soit comme le soir du bal, plus proche...du moins c'est ce que Julia avait compris.
Ho s'il savait ce qu'elle avait en tête en cet instant! Cela était si inconvenant! Elle avait terriblement peur mais, au fond d'elle-même, Julia brûlait de se lâcher complètement. Depuis qu'elle était arrivée, lorsque sa main avait rencontré celle de son ami en descendant du fiacre, la jeune femme souhaitait sentir la chaleur de son corps, la douceur d'un de ses baisers...Quel mal y avait-il à cela? Sa mère l'avait mise en garde contre une grossesse non désirée et contre tout acte précédant un éventuel mariage pour ne pas qu'elle soit déshonorée. Mais Gaspard était-il du genre à l'abandonner? Un baiser allait-il forcément les mener jusqu'aux frontières de l'interdit?
A ce moment précis, son hôte semblait l'inciter à briser la glace des codes et autres formes de courtoisies qui les entravaient. Mais avait-il, lui, fait un seul geste pour faire fondre ces barrières? Attendait-il donc qu'elle fasse le premier pas?
Julia ne savait que faire. Il était évident qu'elle devait parler plus et lui montrer qu'elle était plutôt à l'aise, chose somme tout déjà fort difficile. Mais fallait-il qu'elle l'embrasse la première? Elle en mourrait d'envie, cependant elle avait si peur de mal interpréter ses paroles et de passer pour une dévergondée!

Julia se leva souplement et fit une courbette à son ami.


- En vérité, mon cher, commença-t-elle d'une voix un peu tremblotante, je souffre d'une timidité qui m'empêche de me sentir tout à fait à mon aise.

C'était un grand pas que de le dire ainsi. Au moins était-elle directe.

- J'ai vu que votre colère pouvait être forte et j'ai toujours peur de vous blesser à nouveau chez vous en étant inconvenante.

Julia avait fortement rougit depuis sa prise de parole et elle détournait souvent son regard vers l'âtre pour ne pas regarder trop longtemps Gaspard dans les yeux afin de ne pas être trop perturbée et éviter de bafouiller.

- Je ne viens pas du même milieu que vous et mes habitudes sont certainement forts différentes des vôtres, ce qui me fait craindre des écarts maladroits de courtoisie, de manières et de façons. Je crains qu'à cause de moi vous ne portiez un regard dur sur ma famille.

La jeune femme trouva le courage de redresser la tête et de fixer l'aristocrate dans les yeux. Elle lui fit alors son plus joli sourire.

- Mais soyez assuré que mes sentiments à votre égards n'en sont pas pour autant amoindris...Je suis encore, moi aussi, rêveuse du bal de Monsieur Von Ravellow...

Cela était dit. Julia souriait timidement les yeux brillants de douceur et d'affection. Elle tenait à présent les pans de sa robe pour se préparer à quitter la pièce et aller se passer un coup d'eau sur le visage. Il ne suffisait plus qu'un domestique lui indique le chemin.
Pour le repas, elle avait saisit que Gaspard la préférait dans ses vêtements simples que dans cette robe de bal. Il la souhaitait naturelle et heureuse. Cela était à tenter.
La jeune couturière songea alors à sa robe blanche et bleu nuit, aux perles fines et au col ouvert...Elle ne trainait presque pas sur le sol et, loin d'être à crinoline ou à armature, elle suivait agréablement les courbes du corps sans s'en écarter. C'était une de ses robes les plus simples et les plus élégantes. Peut-être était-elle plus appropriée à la situation? C'était cocasse mais pourquoi pas? Elle devait être elle-même? Oui. Elle redescendrait ainsi vêtue. La glace devait fondre.


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MessageSujet: Re: Retraite à la campagne. Retraite à la campagne. Icon_minitimeMer 7 Sep - 17:11

Gaspard était bien loin d’imaginer ce qui se déroulait dans les pensées de son invitée. Certes il la sentait tendue, mais à ses yeux elle n’était pas au bord d’une crise nerveuse causée par la timidité et ses manières trop mondaines. Il voulait faire au mieux, mais cela ne convenait pas et il ne l’avait pas encore deviné. Même si son cœur battait la chamade, il était à l’aise, il était dans sa demeure. L’homme le plus heureux du monde par la seule présence de Julia Thanas, cette femme charmante, pleine de vie et de rêves. Elle lui avait insufflé de nouveaux espoirs, un amour ardent qui semblait ne pas vouloir être étouffé.
Son amie s’étruqua ce qui fit revenir Gaspard à la réalité. Il posa sur elle un regard aimant et lui sourit. Pas de moquerie. Il lui sourit pour lui montrer son bonheur d’être en sa compagnie. Mais de son coté, la jeune femme aurait pu le prendre bien autrement, il n’y pensa pas. Il avait attendu si longtemps pour la revoir… Cela faisait une éternité qu’il n’avait pas été si impatient, un véritable enfant. Il était en train de changer. Peut-être le sentait-il un peu, mais se serait seulement plus tard qu’il en prendrait pleinement conscience. Son entourage cependant commençait déjà à voir quelques modifications dans son comportement. André surtout. Il avait vu des heures durant son maître assit sur un fauteuil à lire des ouvrages savants, il l’avait vu disparaitre pendant des jours dans son espace dissimulé dans la maison, il l’avait entendu jouer des mélodies à faire pleurer les galets, et depuis peu cet aristocrate qui était aussi son ami avait les yeux perdu dans le vague, bien loin du jardin qu’il contemplait depuis sa fenêtre, il avait plus de conversation et sortait même souvent dans la société.
Tout cela était du à cette femme qui avait percé quelques uns de ses nombreux secrets.
Et cette pauvre Julia en se moment se rongeait les sangs, elle voulait faire au mieux et des doutes lui enserraient le cœur. L’aristocrate, toujours désirant le bien-être de sa compagne lui demanda de se sentir comme chez elle et d’abandonner les protocoles qu’ils devaient suivre à Londres. Il ne s’attendait pas à ce qui allait suivre.

Julia s’était levée et s’inclina devant lui. Etonné, le Lycanthrope resta assit, ses yeux ambrés rivés sur le visage et les lèvres rosées de la demoiselle lui faisant face. Il sentit que sa voix n’était pas sure, et ce qu’elle dit d’abord confirma ce que gaspard avait ressentit. Mais ce qui suivit creusa son estomac, son cœur lui fit mal et bien entendu il fit en sorte de ne rien laisser paraitre. Il essaya du moins.
Julia avait peur de lui. Elle se souvenait bien de cette nuit où il l’avait grondée comme une enfant. Ou plutôt comme une intruse. Si seulement il avait pu effacer cette partie du passé ! Elle ne pouvait pas savoir à quel point il avait changé depuis et comment le lui faire comprendre ? Il lui faudrait des heures pour se livrer. Et encore, il devrait peut-être lui mentir, il ne pouvait pas tout lui raconter, c’était impossible. Elle croyait pourtant aux vampires et à d’autres êtres de la nuit,… S’il abordait convenablement le sujet il pourrait avouer sa particularité, il pourrait lui murmurer à l’oreille l’inavouable chose qu’il était. C’était tellement injuste ! S’il avait été comme tout le monde, il aurait pu être tellement heureux ! Avoir une vie simple et une véritable famille. A la place il s’était éloigné de tout, il avait délaissé son entourage et aujourd’hui bien des années après sa naissance il ne lui restait plus qu’une fortune colossale et deux amis. Mais de véritables amis. Et cette si belle femme qui l’avait envouté.
Soudain il eut très peur de la perdre. Elle était peut-être venue pour lui annoncer qu’elle ne voulait pas vivre avec un tyran. Elle avait peut-être glissé un mot à André pour lui demander de la ramener dès le lendemain chez elle, dans sa petite boutique de couturière, près de sa mère et de sa grand-mère. Elle allait le fuir. Et il serait de nouveau seul, une âme en peine. Comment la retenir ? Il avait les moyens de tout lui offrir, elle serait la femme la plus en vue de la capitale si elle le désirait, pourvu qu’elle reste avec lui. Elle pourrait avoir tous les caprices féminins, il lui accorderait tout.

Julia reprit la parole et l’aristocrate revint à la réalité. Ses yeux lointains se fixèrent à nouveau sur les perles azurées de sa Dame. Il vit qu’elle avait prit quelques couleurs. Peut-être le feu était-il trop fort. Non, ça devait être à cause de sa timidité. Gaspard l’écouta terminer sa phrase et il prit conscience qu’il avait été, peut-être, trop vite en besogne. Elle n’avait pas l’intension de le blesser, mais de lui montrer qu’elle ne se sentait pas encore à son aise, qu’elle avait peur de ne pas… lui convenir.
Il ne répondit rien, encore sur de rien. Totalement déconcerté. Quelle tête il devait avoir ! Il inspira de l’air et remarqua alors qu’il avait cessé de respirer. Il déglutit et recomposa son visage. Il espérait que Julia n’allait pas prendre de travers la mine qu’il avait faite. A ce moment là elle croisa son regard et le fixa, puis lui fit un sourire resplendissant avant de poursuivre.

Qu’il avait été sot.

Gaspard se leva doucement du fauteuil dans lequel il était assit. Sur son visage se lisait un véritable soulagement et un sourire non feint. Avec souplesse il contourna la table et se tint devant Julia qui s’apprêtait à partir. Il lui prit une main et la porta à ses lèvres, il en baisa le dos longuement puis leva les yeux vers son amie. Il espérait ne pas s’être trompé. Sa main encore libre vint se nicher derrière le cou de sa compagne.


- Je me permets, souffla-t-il.

Puis il approcha ses lèvres de la bouche, qu’il se souvenait douce, de Julia. Il ne l’avait pas quitté des yeux et priait pour qu’elle ne le repousse pas. Son poult était fort, il tambourinait dans ses artères, ainsi il se sentait vivre. Ses yeux se fermèrent et il s’abandonna. C’était si bon d’aimer. Il laissa ses lèvres caresser son amante, il lui lâcha la main et l’attrapa par la taille pour la presser doucement, mais fermement contre son corps.
Si elle le voulait Julia pouvait mettre fin à cette étreinte qu’il avait depuis longtemps fantasmé. Il pensait que cela serait survenu bien plus tard, mais il n’avait pu se retenir d’essayer. Il avait seulement attendu une preuve que Julia partageait ses sentiments. Et il semblait qu’elle soit encore rêveuse du bal donné chez Alexender…



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MessageSujet: Re: Retraite à la campagne. Retraite à la campagne. Icon_minitimeMar 8 Nov - 12:18

Après avoir terminé sa tirade, Julia était restée debout, droite, le cœur haletant et les joues empourprées. Elle attendit, en retenant son souffle, une réponse de son ami. Elle ne tremblait plus mais était tendue comme jamais. Prête à toute éventualité, elle semblait dure et furieuse comme une héroïne de récit épique qui aurait prononcé son discours face à l'ennemi, cependant elle semblait aussi fragile qu'un bloc de sel face à la mer, prête à s'écrouler à la moindre vague trop pressante de la dévorer. La jeune femme venait de se livrer en partie à cet homme, elle était désormais en situation de faiblesse, disposée à subir un courroux quelconque ou à acceuillir à bras ouvert une agréable réaction. Le visage de l'aristocrate avait changé, il s'était alarmé et durcit : Julia l'avait perçu et cela lui saisissait le cœur. Mais dans cette dualité qui s'était installée sur un sourire aimable, la jeune femme n'eut plus le temps de réfléchir.

Lorsque l'aristocrate fit le tour de la table et s'approcha d'elle, la jeune bourgeoise se tassa un peu sur elle-même, dans l'ombre qu'il projettait sur elle. Elle se sentit petite, menue et sans force face à cette présence masculine de taille. Cependant, le visage de Gaspard s'était adouci et son sourire, allié au pétillement de ses yeux, rassurèrent la jeune femme quant à ses intentions. Le baise-main qu'il lui donna la fit rougir. Ses yeux plongés dans les siens, comme au premier jour, elle le regarda se redresser puis elle se laissa faire en silence...

Oui, il pouvait se le permettre...

Au moment où ses lèvres entrèrent en contact avec celles de son amant et qu'elle sentit sa main dans son cou, Julia se troubla l'instant d'une seconde avant de se trouver transportée de joie. Accompagnant son mouvement, elle lui rendit son baiser avec ferveur et enchaîna sur un autre, puis encore un, buvant à la source-même du bohneur qui se présentait à elle. Quand Gaspard la saisit par la taille et la rapprocha de lui jusqu'à la tenir tout contre son corps, elle eut un frisson fabuleux. Elle se laissa entraîner et se blottit un peu plus dans ses bras. Sa châleur, son souffle, son odeur...tout lui semblait onirique. Cette situation était si agréable qu'elle oublia toute sa vie le temps d'un baiser : elle était à lui, elle lui appartenait, elle se donnerait toute entière maintenant s'il le désirait. Sa vie ne
faisait que commencer : elle n'avait que 22 ans, ce qui était fort jeune par rapport à Gaspard, et elle découvrait encore le monde et ses merveilles. L'amour ne lui avait encore jamais été permis et elle n'avait jamais accepté d'elle-même le contact des hommes au-delà des mondainités de salon. Ce bonheur, elle y avait droit, comme toute femme. Même si Gaspard était un aristocrate, même s'il était bien plus âgé qu'elle, il était si beau, si élégant, si distingué ! Pourquoi pas lui ? Pourquoi attendre un autre ? Elle l'aimait d'un amour certain, étrange peut-être car ils ne se connaissaient pas encore réellement, mais c'était un amour profond. L'adrénaline qui tourbillonnait dans son ventre le lui indiquait bien assez, d'autant que son cœur n'avait jamais battu aussi vite dans toute sa vie. Elle ne se sentait pas en danger, elle était simplement exitée. La crainte d'être abandonnée par Gaspard ne trottait plus dans son esprit : pour l'instant elle ne vivait plus, elle rêvait.

Ainsi, peu à peu, la bourgeoise fut bientôt sous l'emprise de la passion. Ses mains passèrent dans le dos de l'aristocrate et elle s'agrippa à son boléro comme pour le tirer à elle. Sans songer à ses propres gestes, de manière naturelle, la jeune femme laissa ensuite ses petites mains de couturière se glisser dessous et attraper la chemise bordeau de Gaspard pour délicatement la tirer de son pantalon et entrer en contact avec sa peau. Le bas de son dos était chaud et Julia songea alors que ses mains pouvaient peut-être lui paraître désagréables à cause de la différence de température. Aussi les retira-t-elle rapidement pour les ramener autour de la taille de son amant, par dessus ses vêtements. Finalement, elle les rammena sur son torse pour se réfugier toute entière dans ses bras puis elle s'accrocha au cou de l'aristocrate et le serra contre elle. Tout, dans ses gestes, son souffle et ses regards laissait entendre qu'elle le suivrait partout où il irait.


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Gaspard de Sorel
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MessageSujet: Re: Retraite à la campagne. Retraite à la campagne. Icon_minitimeMar 20 Mar - 12:43

Un petit pincement. Léger. A peine plus long qu’un soupir. Ce tiraillement titilla le cœur de l’aristocrate lorsqu’il s’était approché de Julia. La cause ? Bien simple. Il avait vu dans sa posture de la peur. Menue qu’elle était, la jeune femme s’était d’autant plus recroquevillée sur elle-même. Ca ne dura qu’un instant. Les yeux d’ambres du Lycanthrope avaient fait leur effet, débordant d’amour, ils étaient doux et rassurants. Lorsque ses lèvres touchèrent le dos de la main de Julia, la pincette n’était déjà plus qu’un vilain souvenir, effacé de l’ardoise de la mémoire.
S’en suivit une étreinte passionnée. Enivrante. Gaspard se délectait du doux parfum qui émanait de sa compagne. L’une de ses mains caressait ses cheveux. Doux. Doucement. Avec de la tendresse toute ressentie. Elle semblait profiter tout autant que lui de ce moment d’abandon. Il était si bon de se laisser aller. Chastement, l’aristocrate explorait le corps de son amie, sans jamais faire un geste de trop, mais ce simple contact de deux âmes aimantes provoquait en lui des réactions puissantes. Il sentait son désir pour elle se faire plus fort, le creux de ses reins était tel un feu ardent qu’il se forçait de contrôler. S’il n’avait pas été celui qu’il était, immédiatement, il lui aurait ôté ses vêtements et aurait baisé sa vierge poitrine. Il lui aurait procuré des sensations encore inconnues tout en l’asseyant doucement dans un fauteuil et, à genoux devant elle, il aurait continué son exploration. Mais ceci n’était qu’une pensée. Il n’oserait pas. Pas par peur d’un refus, mais étant donné les circonstances, il n’aurait pas été convenable d’aller aussi loin. Il n’aurait été que le cliché d’un noble d’âge mûr s’appliquant d’anéantir la candeur d’une coquette petite bourgeoise. Il ne voulait pas de cette image. Il n’y aurait pas ça entre eux. Julia méritait bien plus.
Mais serait-elle de cet avis ? Les caresses de sa perle d’azur semblaient se faire plus entreprenantes. Le Lycanthrope sentit alors ses mains froides dans le creux de son dos, il soupira d’aise. Il brûlait et dix petits doigts soulageaient sa peau. C’était agréable, mais les mains ne s’attardèrent pas et vinrent se reposer dans son dos, puis sur son torse. Protecteur, il resserra son étreinte autour de Julia. Leurs yeux ne semblaient pas pouvoir se passer les uns des autres, il croisait son regard trop souvent. Il y lisait son envie. Il ne se trompait pas. Elle désirait qu’il y ait plus.
Gaspard porta une main sur le visage de la couturière. Il lui caressa la joue, traça de courbes sur sa peau, de son haut front jusqu’au menton. Il la couvait du regard. Ses gestes étaient assurés, débordant de sensualité. Et le souffle chaud de Julia était comme un appel à d’autres baisés. Il l’embrassa à nouveau. Plus doucement qu’auparavant.
Tout n’était que bonheur et bien-être. Dans le petit salon, il se sentait divinement bien. Julia dans ses bras, il se sentait divinement mieux. Les derniers mois n’avaient été que changements, pour le mieux. Et il ne désirait pas s’arrêter là. Dans son esprit germait une idée. Comment aborder le sujet avec la jeune femme ? Cela viendrait tout seul. Il se sentait si bien, près d’elle.
L’homme mit fin à leur baisé. L’ardeur de ses envies toujours présente, mais la raison voulait qu’il cesse. Déshonorer Julia était bien loin de ses intensions. Ce qu’il désirait, c’était la rendre heureuse sur le long terme. Il s’imaginait bien vivre à ses côtés. Il délaissait les questions troublantes, car il n’y aurait certainement pas de réponses correcte à « comment ai-je pu changer à ce point en si peu de temps, pour une femme ? Ou plutôt à cause d’une femme. Quoique, ne serait-ce pas plutôt grâce à une femme ? » Ces questions ne viendraient pas troubler l’aristocrate avant longtemps. Son bonheur il allait le construire.
Il sourit et murmura au creux de son oreille, ces mots qui raisonnaient dans son esprit depuis un moment déjà :


- Je crois que je vous aime, Julia. Sa voix était ronronnante, comme celle d’un chat.

Une phrase qu’il n’avait pas prononcée depuis bien longtemps. Des siècles peut-être. Il se demanda si la jeune femme pouvait comprendre tout ce que signifiait cette déclaration pour lui. Alors toute en velours, il continua lentement en pesant chacun de ses mot :


- Ce sont des mots, certes, mais sens-tu ce qu’ils impliquent ? Point de légèreté, l’amour est un sentiment avec lequel on ne peut pas jouer. De tels mots, quand je les dis, je les pense. Je souhaite qu’ils durent et qu’ils soient réciproques. Qu’importe le temps, l’amour reste intact, il mène au bonheur, pour peu que l’on ait choisi la bonne personne. Gaspard retira son visage, auparavant niché dans le cou de la bourgeoise. Il déposa ses yeux sur les prunelles bleues de sa compagne. Et moi, je crois que tu es celle que j’aime. J’en suis même certain. Je te choisi Julia Thanas pour partager un avenir heureux.
Toi qu’éprouves-tu ?


Il se sentait serein. Il n’avait aucune peur. Il désirait que Julia ressente enfin les sentiments qu’il éprouvait pour elle. Sans masque, sans tromperie, il s’offrait à elle. Il se mettait à nu. Et avant qu’elle ne puisse prendre la parole, il ajouta :

- Si tu ne te sens pas la force de répondre, ne dis rien, je voulais uniquement que tu saches les sentiments profonds que j’éprouve. Je ne t’en tiendrai pas rigueur tu ne m’aimes pas. Je veux juste, que tu le saches. Je suis honnête. Et je me dois de l’être envers toi, plus qu’envers n’importe qui d’autre.

Sur le visage de Gaspard ne se lisait que l’amour et la bienveillance. Il avait l’espoir que Julia soit elle aussi éprise de lui. Pas juste d’une simple amourette. De quelque chose de profond. Ah, il voyait un avenir radieux. Dans son esprit naissaient des images folles mais si belles. Il voulait l’emmener se promener à cheval, qu’ils découvrent des paysages magnifiques. Il voulait lui jouer du violon, juste pour elle. Il voulait lui faire partager sa passion de l’astronomie, même s’il ignorait si cela l’intéresserait. Il voulait savoir ses goûts. Il voulait tout apprendre d’elle. Pas trop vite, non. Le plaisir est dans l’attente.


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Julia Thanas
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MessageSujet: Re: Retraite à la campagne. Retraite à la campagne. Icon_minitimeSam 28 Avr - 13:05

Chaque geste, chaque mot était un océan de douceur qui offrait ses vagues de désirs à la jeune couturière. Gaspard était divinement beau, suavement parfumé, chaud comme la braise d'un agréable foyer. La jeune bourgeoise se sentait envahie de sensations diverses, toujours plus tendres, toujours plus fortes. Elle c'était laissé aller au jeu de l'étreinte passionnée. Elle avait goûté à ses lèvres d'homme, à ses puissantes mains. Son petit corps, tout tremblant d'émotions, c'était réfugié dans ses bras protecteurs, cette armure de muscles, de tissus et d'odeurs. L'Olympe lui-même, au milieu de ses nuages cotonneux et de ses dieux indomptables, ne devait pas avoir cette fragrance épique. Julia était sous le charme de l'aristocrate. Rien ne pouvait l'empêcher d'imaginer toujours plus de situations, d'autres enlacements, d'autres jeux. L'esprit de la jeune peintre, novice dans l'art d'Eros, s'égarait vers d'autres univers plus doux que la soie qu'elle vendait, plus souples que la toile qu'elle tendait. Julia rêvait. Gaspard était un rêve. Un rêve devenu réalité.

Ainsi, elle bu le premier baiser de son ami. Puis elle s'enivra du second. Prête pour en réclamer un autre, elle resta pendue aux lèvres de l'aristocrate dans l'attente d'une nouvelle brûlure. Mais Gaspard s'anima autrement. Ses lèvres ne cherchèrent plus les siennes pour échanger d'ardents baisers mais pour déverser un flot inattendu de paroles. Julia cru défaillir. Son teint, déjà rougi par la situation devenue peu à peu érotique, vira à la couleur des cerises à l'heure de la cueillette. Gaspard venait de changer radicalement de ton. Il était toujours doux et aimable, certes, et il ne perdait rien de son agréable timbre, mais il se fit aussi beaucoup plus direct, beaucoup plus confident et proche. Il la tutoya pour la première fois et cela choqua terriblement la belle couturière. Non pas qu'elle trouvait l'affranchissement des barrières sociales complètement déplacée, mais bien parce qu'elle ne s'y était pas attendue, parce qu'elle se sentait soudainement à égale hauteur avec cet homme impressionnant et surtout parce qu'il était question d'amour, d'amour véritable !

La jeune femme sentit monter en elle une bouffée de chaleur. Son corset la gêna dans sa respiration et elle cru mourir. Le souffle coupé, elle écouta son amant, totalement aliénée. Gaspard lui fit la déclaration qu'elle attendait depuis le bal. Il l'aimait ! Quelle joie ! Quel bonheur ! Des larmes vinrent se loger dans l'azur de ses yeux. Des larmes de félicité. Mais aussi des larmes de détresse. Comment allait-elle pouvoir lui répondre, Que faire ? La panique la saisit en même temps que le trop plein de bonheur.


- Je...Je...Je t'aime aussi! Fit-elle avec ce qui lui restait de force, dans une réciprocité puissante et sincère avant de s'évanouir.

Julia rejoint ainsi Morphée le temps d'une minute. Lorsqu'elle s'éveilla, Gaspard était auprès d'elle. La jeune femme lui sourit, visiblement heureuse de le trouver là. Elle se redressa. L'avait-il rattrapée ? Certainement. Aucune douleur ne traversait son corps. Elle n'était donc pas tombée de haut. Sans se préoccuper de l'endroit où elle était, fusse un siège, un canapé, une chaise ou une chambre, elle se réfugia dans les bras de son amant. Plus rien ne l'importait plus que d'être enfin totalement liée à lui.


- Ho Gaspard ! Fit-elle dans une plainte lyrique. Ho comme je suis heureuse...Est-ce vrai ? Elle ramena ses yeux baignés de larmes dans ceux de l'aristocrate. Son cœur fut alors à nouveau enflammé par leur éclat marbrée. Ho ! Est-ce vrai ? Vous...Tu m'aimes ? Vous voulez...Tu veux donc bien de moi ? Vraiment ?

La jeune femme sourit à Gaspard et enfouit à nouveau son visage dans les plis de sa chemise.

- Oui, fit-elle d'une voix à moitié étouffée contre le torse de son amant. Oui, je t'aime ! Depuis que j'ai envahi ta vie, depuis Alexender...Oui ! Je t'aime...Je t'ai toujours aimé...

Tout séparait ces deux êtres : leurs classes sociales, leurs âges et même leurs races, quant bien même ne le savaient-ils pas, mais l'amour, le cœur, l'esprit les avaient rassemblés sous la voûte céleste du monde. Rien ne pouvait désormais les séparer, hormis la trahison, hormis la mort. Rien ne pouvait venir ternir cette étincelle nouvelle qui irradiait dans cet espace infini.

Les heures passèrent, le repas se termina, la soirée se fit plus languissante que jamais. Leurs bouches semblaient liées par un fil d'or invincible, leurs mains se cherchaient constamment, leurs yeux trouvaient grâce dans le regard de l'autre, inlassablement, gestes par gestes, mots par mots, ils se rapprochèrent toujours plus. Mais la bienséance les tenait encore. Leur timidité aussi. Leur respect. Et la soirée s'acheva sans débordements outranciers.

Les jours se succédèrent alors. Depuis cette première soirée, la demeure de Gaspard De Sorel s'anima d'une nouvelle vie. Ses murs accueillirent l'amour des deux amants et ils se mirent à retentir tantôt de leurs rires, tantôt de leur silencieuse danse. Gaspard et Julia apprirent à se connaître. La jeune femme trouva un ravissement intense à écouter et à regarder son ami jouer du violon au coin du feu. D'une patience crémeuse, elle suivait ses doigts d'aristocrate le long de l'instrument de bois ainsi que sa main qui maniait l'archet comme elle maniait le fleuret. D'ailleurs, la jeune bourgeoise apprit un peu l'escrime en la compagnie de son très cher, elle le suivit aussi à cheval à travers le domaine et sur la lande londonienne. Leurs exercices et leurs promenades se terminaient presque toujours en jeux enfantins et malicieux. Lorsqu'ils parlaient, à table, dans les salons ou dehors, Julia buvait les paroles de Gaspard. C'était un grand orateur, un scientifique qui parlait facilement de chimie et de physique. C'était un homme passionné des astres et Julia découvrit avec lui l'immensité de l'univers, les étoiles, la lune. Gaspard était plein de surprises et Julia passa certainement les plus belles nuits de sa vie à contempler l'espace à ses côtés, emmitouflée dans de chaudes couvertures, sommeillant sur son épaule, heureuse, toujours souriante. Gaspard était passionnant. Chaque instant passé à ses côtés avait le goût d'un songe éveillé. Elle, elle lui révéla sa passion pour la peinture. Passion peu exploitée à cause de son travail à la boutique. André, le vieux majordome, toujours aux soins du couple, lui trouva des toiles qu'elle se mis à peindre pour son amant. Son art était quelque peu abstrait mais les couleurs révélaient d'autant plus les émotions des corps. Elle peignait surtout des déjeuners sur l'herbe et des natures mortes. Parfois des couchés de soleil ou des villes, des couples, des scènes populaires dans des magasins. Elle lui fit un tableau particulièrement symbolique : un couple, en ombre, se détachant sur un ciel étoilé de crépuscule.
Lorsqu'ils discutaient, ils évitaient les sujets fâcheux, se concentrant sur leurs passions. Oubliant le bal, oubliant le monde et s'oubliant parfois eux-mêmes, perdus dans quelques érotiques étreintes, ils vécurent d'intenses instants de complicité. Le temps fut mitigé pendant les deux semaines. L'hiver se terminait tout juste et la reverdi se faisait attendre. Chaque éclaircie était une excuse pour sortir dans le parc, longer l'eau tumultueuse du ruisseau qui passait plus bas, pour observer les œufs de grenouilles, pour s'élancer dans les herbes folles et pour se cacher derrière les arbres. Les premières fleurs naissaient, risquant le gel, moribondes et pourtant pleine de promesses futures. La neige se faisait rare, elle ne s'éternisait plus. La demeure de Gaspard était immense et lorsque le temps se faisait moins clément, les amoureux s'amusaient à se perdre dans les couloirs. André, lui, en perdait parfois sa tête à force de les rappeler à l'ordre pour le déjeuner ou le souper. Il leur arriva d'ailleurs de manger froid. Le soir, les histoires lues par l'un ou l'autre berçaient les songes de l'être aimé qui écoutait. Le matin ils se réveillaient enlacés, goûtant au plaisir simple du premier regard.

Ces jeux, ces échanges, ces moments intenses de vitalité leur insufflèrent une nouvelle force : la force du cœur, la force de l'amour.
Même lorsqu'ils étaient séparés, l'un lisant son journal, l'autre peignant des toiles, jamais ils se s'éloignaient réellement l'un de l'autre. Leurs pas se suivaient inlassablement. Leurs esprits se retrouvaient et leurs corps menaient une danse éternelle. Ils dansèrent. Sur différents rythmes, différents sols, ils dansèrent. Julia retrouva cette impression merveilleuse d'être une princesse, comme au bal lorsqu'il l'avait invitée. L'atmosphère était emplie de leurs baisers et de leurs murmures.

Jamais, cependant, ils ne dépassèrent les limites. Malgré leurs envies, parfois difficilement contrôlables, ils évitèrent de franchir la barrière qui les séparait de leurs désirs. Pour quelles raisons ? Qu'y avait-il de mal à s'aimer ? Manquaient-ils de temps ? Julia restait deux semaines. De conviction ? Non, pas de convictions. De courage ? Peut-être. Julia venait d'un monde tellement fermé qu'elle gardait une peur viscérale : la peur de ternir sa réputation, pour sa mère, pour son défunt père. Pourtant elle faisait confiance à Gaspard. C'était décidément un homme très respectable, intelligent, gentleman, merveilleux ! Mais aussi très bien éduqué et maître de lui-même. Leurs baisers se faisaient enflammés, leurs étreintes toujours plus violentes et plus cruellement tendres, mais chacun avait ses raisons de ne pas briser l'étiquette.

Ils vécurent des moments exceptionnels. Mais bientôt, bien trop tôt, l'heure de rentrer à Londres arriva. Le temps de l'insouciance devait s'éloigner et Julia devait rentrer.
Jamais sa malédiction ne lui pesa autant que ce mois-là.

Les adieux furent douloureux. Julia se souviendrait longtemps de cette étreinte passionnée devant la demeure...
Ils avaient prévu de se revoir, oui, le mois prochain. Pour l'instant, Julia prétextait le besoin de rassurer sa mère et d'être auprès d'elle, à la boutique. Cette idylle avait duré peu de temps mais elle avait suffi pour affirmer leur amour.

Tandis que le cab s'éloignait, Julia fit signe à son aimé avec un grand sourire. Elle avait aussi salué André, la major d'homme si plaisant qui accompagnait Gaspard.

Une fois assise au fond de la voiture, Julia laissa son regard se perdre dans le vide. Les larmes envahirent alors ses beaux yeux d'azur.


[HRP/ Fin du Rp avec Julia. Suite de Julia au Zoo, "Erreur fatale"/HRP]


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MessageSujet: Re: Retraite à la campagne. Retraite à la campagne. Icon_minitimeLun 30 Déc - 10:48

Gaspard avait la gorge nouée. Il l'avait dit. Il avait été des plus sincère. Il avait avoué ce qu'il ressentait pour Julia, à Julia.
Un sentiment qu'il avait depuis bien longtemps refusé d'éprouver. Pour diverses raisons. Il aimait la solitude, non pas vivre reclus, loin du monde et de la civilisation – quoique c'était très agréable aussi. Non il aimait le calme, être son seul et unique maître. Et puis son passé l'obligeait a n'avoir aucune véritable attache, se lier c'était signer pour une séparation douloureuse lorsqu'il devrait quitter le pays pour se refaire une nouvelle identité. Au final, même s'il n'avait pas besoin de cacher son statu d'être surnaturel, l'immortalité impliquait irrémédiablement qu'il assiste au flétrissement du corps, puis de l'esprit et pour finir à la mort des autres. Il était le spectateur du temps qui s’écoule, grain par grain, impliquant le changement, galopant vers sa propre fin.

D'un autre coté, l'amour est un sentiment que Gaspard a toujours eu du mal à donner. Au fond de lui c'est un être emplit de bonté. Mais après avoir perdu des êtres très chers, il n'a pas trouvé d'autre choix que de faire une croix sur une profonde amitié et un véritable amour partagé, tant pour son propre bien que pour celui des autres. Il est tellement plus simple d'être distant. Bien sur, la difficulté est de taille, preuve en est que le Lycanthrope n'a pas pu empêcher la formation de son amitié avec Alexender. C'était comme si tout avait été commandité pour qu'ils se rencontrent et s'entendent. Il y avait aussi André, ce vieil homme au passé tourmenté, c'était une toute autre sorte de relation qu'ils entretenaient... Et comme s'il n'avait pas déjà assez de personnes dans la confidence de ses secrets, il avait rencontré Miss Thanas.
Cette femme avait bouleversé ses habitudes tant chéries. Sa vie monotone, répétitive, scandée par un refrain sans fin, formant la trame d'une mélodie mélancolique bien huilée. Elle avait forcé les portes de sa conscience, insinuant ses moindres pensées. Effaçant pour un temps des regrets anciens. Cette France d'antan. Après une brève escapade en ses terres natales il n'y était jamais plus retourné. Qu'y trouverait-il en ce jour excepté l'effet du temps qui passe ? Que serait-il devenu s'il n'avait pas quitté la demeure familiale ? Serait-il seulement encore en vie ? Certainement pas et il aurait entraîné le duché avec lui. Gaspard n'avait de cesse de ressasser de vieilles histoires, de rejouer bons et mauvais moments, de s'interroger, toujours.

Mais aujourd'hui, il aimait. Différemment d'autrefois. Il n'y avait aucune comparaison à faire. Il n'aimait ni plus, ni moins. Rien n'était semblable. Il n'était plus le même. Charles de Mornel était mort, ses autres identités aussi. Définitivement ; et ses précédentes femmes avec lui. Gaspard de Sorel était pourtant le même homme, qui voyait son avenir tout différent maintenant qu'il avait rencontré Julia. La belle Julia. D'apparence il paraissait si parfait, mais qu'était-il d'autre qu'un monstre ? Si elle apprenait sa vraie nature, c'est ainsi qu'elle le verrait et non plus comme le Prince de ses pensées. De ses cheveux de feu elle ne verrait plus que la présence d'une magie démoniaque. De ses yeux d'ambre, si atypiques, elle se sentirait intimidée sans aucun doute. De ses étranges manières venues d'un autre temps, si attirantes auparavant, elle se méfierait soudainement. Tout s'écroulerait le temps d'un battement de cœur. Si elle venait à connaître ses origines, il n'y aurait plus de lendemain à deux. Se serait un pénible retour à la réalité. La mélancolie reprendrait le dessus. Mais immuable Gaspard continuerait à traverser les âges. C'était sa peine pour avoir joué. Il avait trouvé l'élixir de longue vie, il avait modifié son être. Il était bien loin de l'humain que chacun voyait en lui. Si loin ! Il verrait le temps détruire les hommes et leurs multiples inventions. Il verrait le monde se déchirer. Il garderait en mémoire la folie cyclique de l'humanité et de ses semblables.
Si Julia refusait son amour, si elle le rejetait un jour, il redeviendrait le spectateur de la fin des temps.
Aujourd'hui, il avait un rôle à jouer. Il avait quitté le strapontin et pris son courage à deux mains. Il avait retrouvé ses sens, le goût de la vie qu'il désirait croquer à pleines dents. Il s'enivrerait de l'odeur de la femme qui l'avait réanimé. Il comptait profiter de ses rires cristallins et de ses sourires mutins. Le bicentenaire abandonnait le passé pour un présent en perpétuel changement et son propre futur à bâtir. Il allait imprimer sa marque dans la chronologie du temps.

Il suffirait de quelques mots pour qu'il y croit enfin. Qu'il ne fasse plus seulement qu'y rêver. Vivre. Revivre enfin. Partager. L'amour à sens unique n'était rien comparé à la réciprocité, même s'il s'en serait contenté. Mais ça, ce n'était plus son problème. Son cœur fut comme soulagé d'un poids énorme. Ses paroles saccadées étaient le reflet de ses sentiments. Julia l'aimait. Elle le lui avait dit. Ils étaient deux amants partageant un même sentiment. Et tandis que le Lycanthrope accueillait la nouvelle avec un sourire sincère, puisqu'enfin il pouvait aspirer à l'amour, il sentit plus qu'il ne vit  la belle jeune femme entre ses bras tourner de l'oeil. Légère comme elle était, il n'eut aucun mal à la soutenir. Un peu inquiet, il la souleva du sol avec soin et la déposa en travers d'un large siège situé entre deux des grandes fenêtres, soulevant ses jambes pour qu'elle reprenne conscience au plus vite.
Il pouvait comprendre son émotion. Tout était si fort en cet instant.

Bientôt, la jolie couturière ouvrit ses paupières. Gaspard croisa son regard, avant quelle ne vienne se nicher dans ses bras. Il l'enserra, protecteur. Léger comme jamais. C'était doux, comme lors d'un rêve. Mais bel et bien la réalité. C'était étrange et enivrant pour le Lycanthrope de s'imaginer un avenir radieux, à deux. Étincelle d'espoir.


- Ho Gaspard ! Ho comme je suis heureuse...Est-ce vrai ? Ho ! Est-ce vrai ? Vous...Tu m'aimes ? Vous voulez...Tu veux donc bien de moi ? Vraiment ?

Il ne fut pas surprit que sa belle soit autant soulagée que lui même. Elle aussi avait du être rongée par les doutes. Il était si difficile d'accorder une totale confiance. Mais dorénavant, ils le pourraient. Même s'il resterait des non-dits, ils allaient pouvoir partager leur amour. Gaspard rendit son sourire à la jeune femme et lui répondit d'une voix rendue rauque par l'émotion :

- Oh oui, Julia, je te veux. A moi, pour l'éternité.

C'était si bon de l'entendre faire écho à ses propres paroles. Imperceptiblement, il resserra son étreinte sur le corps chaud de la jeune femme. Il avait le visage métamorphosé par ce soudain bonheur qui lui était accordé. Oublié le masque d'indifférence calculée.

- Oui. Oui, je t'aime ! Depuis que j'ai envahi ta vie, depuis Alexender... Oui ! Je t'aime... Je t'ai toujours aimé...

Incapable de dire un mot de plus sans que sa voix ne fasse défaut, Gaspard déposa un tendre baiser sur le front de Julia, avant de plonger son regard dans l'azur, tandis que leurs nez se frôlaient et leurs souffles s'entremêlaient.
Ils restèrent ainsi longtemps, alors que le repas refroidissait.

Le cœur léger, Gaspard ne put s’empêcher de ressentir de la crainte. Il était en train de s'exposer. Il prenait des risques. Sa vie était en jeu. En même temps il se grondait. Julia n'était pas une menace, elle était sans défense et Humaine. Le seul risque qu'il prenait était de se briser le cœur une nouvelle fois et d'anéantir les rêves d'une jeune femme. Ils ne connaissaient rien l'un de l'autre et pourtant ils s'étaient rapprochés. Aucun d'entre eux ne pouvait imaginer les secrets qu'ils se dissimulaient. L'un était un Lycanthrope immortel tandis que l'autre était un Loup-Garou incontrôlable.
Comment pourrait-il lui dissimuler sa nature ? Bien sur sa race n'était pas problématique en soi, mais il ne pourrait pas expliquer son apparence inchangée. A bien y réfléchir, il pourrait lui avouer qu'il était un alchimiste qui avait découvert comment se rendre immortel. Ainsi il pourrait passer sous silence ses origines. S'il décidait de se confier, il prenait aussi le risque de devoir mettre un terme à l'existence de Julia si elle venait à avoir de mauvaises intentions. Ce qui ne devrait jamais arriver selon lui puisqu’elle était blanche comme neige, candide et la douceur même. Il sentait qu'en trouvant les mots justes et le moment propice, ses déclarations seraient surprenantes, mais envisageable. Elle croyait bien en l'existence des Vampires, il ne serait certainement pas difficile pour elle de s'imaginer un être humain capable de longue vie. Et si elle en doutait, il pourrait avoir l'appui d'André et si cela ne suffisait pas, celle d'Alexender.
Gaspard sentait qu'il pouvait accorder une parcelle de confiance à Julia. L'avenir lui dirait s'il pouvait ajouter d'autres détails. D'un autre coté, une part de lui rechignait à s'ouvrir ainsi. Avoir vécu tant de temps dans la discrétion et la dissimulation avait rendu l'aristocrate trop méfiant, peu sur de lui et presque lâche.
La sécurité avait ses failles et l'amour était puissant. Gaspard avait vécu bien longtemps, rarement accompagné, résistant aux tentations. Mais il y avait quelque chose en Julia qui l'attirait. Il lui fallait le découvrir. Le désir était plus fort que la raison.
Des désirs... Il avait presque oublié ce que c'était de se laisser porter par la passion.
Pendant plus d'un siècle il avait vécu tout excepté sa propre vie. Il avait revêtu différentes identités, différents passés, restant cependant fidèle à lui même, du moins à celui qu'il pouvait être, sans jamais être véritablement l'homme en son fort intérieur. Façonné par la culture, martelé par des interdis, contraint par les chaînes invisibles de sa raison à demeurer invisible, aux portes de l'oubli, inexistant. Il avait abandonné sa nature pour vivre le plus longtemps possible, mais à quoi cela rimait-il s'il passait ces années à se contenter de survivre ? A quoi bon vivre dans le monde si celui-ci ne représentait qu'un flot continu d'étrangers ? S'il s'y prenait bien, s'il s'en donnait la peine, se pourrait-il qu'il puisse changer cela ? Devenir un homme comme les autres, car même les hommes les plus simples ont leurs secrets.
Julia était son catalyseur, elle l'amenait à envisager l'avenir tout autrement. Gaspard se sentait comme poussé à changer, à atteindre un nouveau stade dans son évolution. La peur du danger l'avait rendu passif, mais il voulait surmonter le danger, sans pour autant l'oublier. Il allait être prudent.

La soirée s'écoula tandis que deux êtres demeuraient enlacés et quand ils ne l'étaient pas, leurs corps étaient comme poussés à rester en contact. Ce n'était que douceurs, désirs et retenue. C'était tendre et beau. C'était la parade de deux cœurs à la découverte l'un de l'autre, animés par l'amour et l'espoir.

Le séjour de Julia et Gaspard à Loth se déroula à merveille. André assista à l'éveil de son maître. Jamais il ne l'avait vu tant sourire. De sa bouche se déversait un flot de paroles ahurissant. C'était si improbable, mais possible ! La preuve était sous ses yeux. Il vit les deux amants dans leurs tendres moments, dans leurs jeux et dans leurs discussions. Il était le spectateur ébahis par une pièce nouvelle et surprenante. Attentif, il se trouvait toujours là lorsqu'on avait besoin de lui, mais jamais il ne s'invitait comme voyeur. Tout ce qu'il avait pu apercevoir était ce que le Lycanthrope avait laissé filtrer. Qu'André puisse assister à tout ceci était une preuve de confiance. Gaspard se sentait protégé dans cette demeure et à l'abri de l'indiscrétion du monde. Excepté ces trois âmes, personne n'aurait vent du déroulement de la retraite de Gaspard de Sorel à son domaine. Personne ne ne verrait le distant aristocrate faire tomber le masque pour une couturière, ni danser avec elle, l'enlacer et lui apprendre à manier le fleuret. Tout ceci resterait un secret bien gardé et terriblement précieux.
Gaspard ne remarqua pas les jours passer. Il se sentait hors du temps et c'était appréciable. Il se laissa porter par ses sentiments, s'ouvrant à sa jeune compagne et découvrant en retour qui elle était. Il apprit à mieux la connaître, il la vit s'épanouir et oublier leurs différences, il profita de chaque instant à ses cotés. Il ne cessa de la contempler. Elle avait cette beauté naturelle et son rire ! Jamais forcé, toujours rafraîchissant. Il la regarda peindre, exploiter son imagination, immortaliser sur la toile une impression. Et son air si concentré lorsqu'elle ajoutait une touche de couleur, cette femme était un astre autour duquel Gaspard ne cessait de tourner. Elle l’éblouissait, le charmait, elle l'attirait toujours plus et lui ne cessait de s'approcher encore et encore. C'était une danse, enivrante, fatigante, exquise et puissante. C'était vivre, apprendre, profiter, désirer, observer, écouter, donner, prendre, partager.
Ce moment hors du temps était tout ce qu'il fallait pour que naisse un amour équilibré et fort. C'était des fondations solides sur lesquelles l'avenir allait s'ériger. Mais le temps vint tout de même frapper à leur porte. Le temps de se quitter, pour mieux se retrouver. Le temps d'une longue étreinte et de nombreux mots d'amours, de promesses de rapides retrouvailles et de cœurs lourds.

Gaspard resta longtemps devant la demeure, même après que le fiacre de Julia eût disparu. Il repensait à ces deux semaines. Il revivait ces instants. Il s'empêchait de penser à l'absence de sa compagne. Le simple fait qu'elle ne soit plus près de lui l'inquiétait. Il aurait voulu garder un œil sur elle afin de la protéger. S'il prenait la forme de Gallylée il pourrait se percher près de sa fenêtre et la couver du regard. Non, c'était une mauvaise idée, chacun avait besoin de son intimité et puis, si un jour il lui apprenait sa nature, elle serait certainement froissée d'apprendre qu'il l'avait ainsi épiée. C'était idiot. Mais il se sentait tout de même irrésistiblement attiré par cette solution. Il lui faudrait se faire violence pour taire cet élan protecteur.

L'aristocrate resta quelques jours de plus dans sa maison de campagne, puis il décréta qu'il était temps qu'il retourne à la Maison des Sorel. André s'occupa de plier bagage et ce fut la fin de la retraite.


[HRP/ Suite à "De curieuses nouvelles"/HRP]


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