[En provenance d'Un pigeon teigneux au Pont de Londres]

Par une belle fin d’après-midi, Stan cheminait tranquillement vers le marché de Coven Garden. Sur la route, le jeune homme croisa de nombreuses personnes, ce qui lui valut de se faire bousculer à plusieurs reprises. Cependant, il resta imperturbable, comme si tous ces gens le laissaient indifférents. La seule exception fut un petit voleur, qui s’intéressa d’un peu trop près à ses poches. Le gamin couina de douleur, lorsque Calder lui saisit la main pour lui tordre le poignet.

- Choisis mieux ta proie la prochaine fois ! souffla-t-il en lui adressant un rictus menaçant.

Puis il le relâcha et le regarda disparaître dans la foule. Il n’avait aucune envie de traîner ce gosse jusqu’au prochain poste de police. Il n’en voyait même pas l’intérêt. Après tout, il lui arrivait fréquemment de pratiquer la même activité.

*Et je n’ai pas de temps à perdre avec ces bêtises !*

Stan regarda attentivement autour de lui, avant de prendre vers la droite.

*J’espère que je ne me suis pas trompé de route cette fois-ci.*

Jusqu’à aujourd’hui, il n’avait jamais cherché à se rendre dans la boutique de Kate Swan Lewis. En fait, il ne voyait pas trop ce qu’il aurait pu lui demander. Un sort pour gagner à chaque fois aux cartes ? Il n’en avait pas besoin et il ne croyait pas à toutes ces bêtises. Par contre, on lui avait raconté que cette femme maîtrisait l’art des potions, ce qui l’avait poussé à venir la voir.

*On dirait que c’est là… Quelle idée de ne pas mettre son nom sur son enseigne !*

Le jeune homme hésita quelques instants avant d’entrer. Avait-il vraiment raison de faire appel à une soi-disant sorcière ? Il ne croyait pas à la magie, mais quand on voyait les choses bizarres qui se promenaient dans Londres… C’était d’ailleurs à cause d’elles qu’il se trouvait ici. Depuis quelques semaines, sa sœur Melly souffrait de cauchemars de plus en plus fréquents. Cela s’était déjà produit trois ans auparavant, lorsqu’une de ses amies avait été dévorée sous ses yeux par un monstre, sans doute un loup-garou. Depuis, la jeune fille avait réussi à reprendre le dessus. Malheureusement, certaines rumeurs inquiétantes lui avaient rappelé ces souvenirs douloureux.

*Si je tenais l’imbécile qui en a parlé devant elle… En plus, je n’ai trouvé aucune trace de cette bestiole ! Je suis sûr qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter, mais je ne peux pas lui expliquer pourquoi.*

En tant que hunter, Stan vérifiait avec soin toutes les rumeurs parlant d’une créature étrange traînant un peu trop près de la maison familiale. Il ne se souciait pas vraiment du reste de Londres. Cette fois-ci, il avait l’impression que les gens s’étaient bel et bien trompés, car il n’y avait aucun monstre dans les environs. Mais il ne pouvait pas en être certain non plus. De toute façon, il préférait que ses proches ignorent qu’il lui arrivait de traquer des horreurs en pleine nuit. C’était ses affaires, il ne voulait pas leur attirer d’ennuis en leur en parlant.

*Bon, il va bien falloir que je me décide…* Se dit le jeune homme en poussant la porte de l’auberge.

Il entra, referma derrière lui et regarda aux alentours à la recherche de la patronne.

- Madame Lewis, êtes-vous là ? J’aurais quelque chose à vous demander… Concernant vos potions…

[HRP:Nuit de velours /HRP]

-Et bien, voyez vous ça, une demande…

La voix avait surgit dans le dos du jeune homme tintant des éclats envoutants et claire caractéristique d’une femme. Silencieuse et féline, la sorcière se dressait dans une immobilité majestueuse. Ses longs cheveux noir était laisser a eux même et descendait le long de son dos en de longues mèches noires et soyeuse. Sa peau blanche et nacré comme une perle était habillé d’une longue robe de soie noire également sur laquelle des motifs de plumes de pan avaient été dessiné. Une demande, voila qui n’avait rien de surprenant...Tout ceux qui passait le seuil de son humble boutique venait pour exaucer un souhait, pour réaliser un désir, une envie et bien sur le prix était fixer en conséquence. Un sourire mystérieux sur ses lèvres fines, la jeune femme contourna son invité et s’avança dans la pièce. Elle releva un bras et une main gracieuse de pianiste émergea de la longue manche qui la couvrait. D’un geste négligeant elle fit aller ses doigts et aussitôt toutes les chandelles qui remplissaient les différents endroits de la pièce s’allumèrent d’un seul coup faisaient apparaître une lueur légèrement rassurante parmi les ténèbres. Kate adorait l’effet qu’elle faisait. Elle était une sorcière après tout. Être rarissime, on ne pouvait s’empêcher de la contempler et cet attention la gonflait d’orgueil. Après avoir fait quelque pas, elle alla s’asseoir sur un gros divan en cuir noire qui faisait face à la porte. Devant le meuble se trouvait une petite table sur laquelle était posé un objet camouflé d’un voile de velours rouge, qui couvrait toute la surface du petit meuble. De l’autre côté de la table, un siège, tout aussi confortable mais moins imposant bien sur. La magicienne, avec une lenteur calculé, pris place dans son trône comme elle se plaisait à l’appeler. Ses yeux perçant et brumeux à la fois détaillèrent son client. Aspect plutôt négliger tant par ses vêtements que par son apparence général... Hum, un être intéressant en soit.

- Alors que puis-je faire pour vous, monsieur Calder?

Un autre petit tour de passe-passe. Savoir le nom des gens et leur nature. Petit don que possédait la sorcière et qui lui était incroyablement utile. Vampire, lycan, loup-garou, tout les genres se succédait dans sa petite boutique. La sorcière n’était ni pour le bien, ni pour le mal. Dans son impartialité la plus général elle résistait au ravage du temps, toujours présente, toujours constante.

Stan sursauta lorsqu’il entendit une voix légère lui répondre. En entrant, il n’avait pas remarqué que la femme se trouvait derrière lui. A croire qu’elle s’était déplacée par magie, uniquement pour le plaisir de le surprendre. D’ailleurs, cela vexait un peu le jeune homme. D’habitude, c’est lui qui apparaissait sans prévenir ou qui prenait les autres au dépourvu. Il savait trop bien ce qu’il risquait s’il ne restait pas sur ses gardes… Cependant, il était venu voir cette femme en tant que client, pour lui demander conseil.

*Je l’imagine mal agresser ceux qui viennent lui acheter ses drogues.*

- Je suis enchanté de faire votre connaissance, Madame Lewis, la salua-t-il d’une voix un peu froide.

Intrigué, le jeune homme observa l’étrange créature qui se déplaçait gracieusement devant lui. Cela ne l’étonnait pas que la plupart des gens la considèrent comme une sorcière. Son physique, son attitude, sa voix, tout cela avait quelque chose de fascinant. Elle devait très facilement envoûter ceux qui venaient la voir, si ces derniers ne se montraient pas un peu méfiants. Mais Stan était bien décidé à ne pas se laisser manipuler. Il était venu ici pour une raison bien précise. Il ne la laisserait pas se servir de son charme, aussi ravageur soit-il, pour lui vendre une foule de babioles inutiles ! Pourtant, il éprouva un certain malaise quand elle l’appela par son nom.

*Ce n’est pas normal… Je suis sûr de n’avoir prévenu personne de cette visite. A moins qu’on ne lui ait parlé de moi parce que j’ai cherché des renseignements sur elle. Ou alors…*

Ou alors, il s’agissait bien d’une sorcière. Après tout, cette supposition ne paraissait pas si délirante. A côté des monstres qui traînaient dans les rues, la magie n’avait rien d’effrayant.

- Je vois que votre réputation n’est pas usurpée, répondit-il avec un sourire proche du rictus. J’espère que ma demande ne vous paraîtra pas trop simple. Ces derniers temps, je dors très mal. Je fais souvent des cauchemars très désagréables, au point de me réveiller en pleine nuit. J’ai cru que ces rêves passeraient rapidement, mais je ne parviens pas à m’en débarrasser. Je voudrais donc vous acheter une potion qui me permettrait de retrouver le sommeil, si vous en avez en stock.

Stan ne lui parla ni de sa sœur Emmy, la véritable victime des cauchemars, ni de la raison de ces rêves pénibles. Il ne voulait pas dévoiler qu’il avait de la famille et que celle-ci avait croisé la route de monstres particulièrement dangereux.

Oui réputation, en effet Kate savait la plus part des racontars et des murmures qui remplissait les rues et ruelles de Paris, pour cause, elle en avait lancé plusieurs. Non pas pour s’attirer quelques visiteurs de plus, en en avait déjà assez ainsi, non c’étais pour conserver l’aura de mystère qui l’entourait et qui la nourrissait. Plus on parlait d’elle, plus elle gagnait en intérêt bien sur. La sorcière écouta la demande, le visage aussi paisible que la surface intacte d’un étang à nénuphar. Le miroir au dessus de sa tête demeurait aussi immobile qu’elle. Bien sur, seule la sorcière pouvait voir l’objet. Le plafond avait été créé avec une courbure exprès afin que les gens qui entrait et qui se trouvais face à la table ne puisse apercevoir le puissant objet magique qui les surplombait et qui les analysais tranquillement selon sa nature. Une fois la demande exécutée, la jeune femme poussa un soupir si long et si grave que la pièce sembla se refroidir instantanément. S’il y avait bien une chose qu’elle détestait c’étais bien sur les mensonges et elle faisait partie des gens difficiles à tromper. Non pas que ses pouvoirs de s’infiltré dans les pensées des gens était aussi puissant que les vampires mais elle y excellait tout de même. Les yeux soudains étincelant, elle retira d’un geste brusque la couverture rouge qui recouvrait la table, dévoilant ainsi la boule de cristal et une dizaine de bougies et d’encens qui encombrait la surface. Aussitôt à l’air libre, les objets s’allumèrent. La sorcière sortit ses mains blanches de ses manches les croisant devant elle. Ses mains fine et d’argile bien qu’impassible semblait dangereux en cet instant. Les yeux perçant de la jeune femme se posèrent sur l’inconnue le transperçant sans la moindre pitié.

-Prenez bien conscience monsieur Calder que si vous êtes ici, c’est que je représente votre unique solution...Prenez conscience aussi qu’il est inutile de me mentir aussi retenter encore une fois le geste et il vous en coutera une cuisante leçon...

Elle observa l’inconnue pendant quelque instant. Bien des images traversaient la tête du petit humain. Un visage en particulier revenait sans cesse. Trop jeune pour être celui d’une amante, et les traits trop similaire pour être une épouse. Offrant son regard le plus carnassier pour bien montré qu’elle ne blaguait pas, la sorcière continua de son ton douçâtre et dangereux.

-Parler moi donc un peu plus des cauchemars de votre sœur...

Au départ, Stan se sentit satisfait par sa version, qui lui semblait suffisamment crédible pour être prise au sérieux. Il s’attendait à ce que cette femme, qu’il prenait encore pour une simple commerçante, lui propose quelques potions soporifiques pas trop fortes. Il comptait cependant les tester sur un animal avant de les donner à sa sœur. La réputation de Kate n’était plus à faire, mais il ne voulait courir aucun risque !

*J’espère que j’ai pris assez d’argent avec moi. Je n’ai aucune idée du tarif de ses remèdes.*

Lorsqu’il se tut, il fut surpris par la réponse, ou plutôt l’absence de réponse de son interlocutrice. Cette dernière se contenta de soupirer longuement, comme si quelque chose la contrariait.

*Brrr, il fait froid d’un seul coup ! Je me demande… Ce n’est quand même pas elle…*

Soudain, le jeune homme vit Kate arracher brutalement la couverture qui servait de nappe à la table. Apparurent alors une boule de cristal et quelques bougies, qui s’allumèrent comme par magie. Stan ne se laissa pas impressionner, persuadé que Kate s’était servi d’un trucage quelconque pour provoquer cet effet. Par contre, la suite de la discussion ne lui plut pas du tout.

-Je… Je ne comprends pas ce que vous voulez dire ! Lâcha-t-il en tentant de conserver son aplomb. Je suis réellement venu vous voir à propos de cauchemars. Pourquoi diable serais-je venu sinon ?

Le jeune homme faillit ajouter que la fréquentation de prétendus sorciers n’était pas dans ses habitudes. Mais il décida de garder cette remarque pour lui. Pourtant, quand il entendit cette femme lui parler d’Emmy, son premier mouvement fut de se lever et de partir le plus vite possible. Il s’obligea à ne pas bouger en serrant de toutes ses forces les bras de sa chaise.

- Comment… Vous ne pouvez pas avoir deviné cela toute seule. Quelqu’un vous a forcément parlé de ma sœur…

Mais qui ? Jusqu’ici, Stan avait réussi à cacher l’existence de sa famille à tous ceux qui l’approchaient. Même le Hunter qui lui avait appris à tuer des monstres l’ignorait. Alors comment ?

*A croire qu’elle est vraiment ce qu’elle dit…*

Durant plusieurs minutes, le jeune homme resta silencieux, ne sachant plus ce qu'il devait faire. Finalement, il se leva et fixa la jeune femme dans les yeux.

- Je vous prie de m'excuser pour ce mensonge. Vous avez raison, j'aurais dû me montrer honnête avec vous. Malheureusement, il m'est impossible de vous parler de ces cauchemars sans en discuter auparavant avec la principale concernée.

La voix de Stan était redevenue assurée et froide. En dépit de son trouble, il voulait garder le contrôle de lui-même. La situation lui échappait et cette inconnue en savait beaucoup trop, à son goût, sur ses proches. Il lui adressa un bref salut et sortit de la boutique rapidement. Il reviendrait après avoir réfléchi, après avoir parlé à Melly... Ou il ne reviendrait pas. Peut-être valait-il mieux qu'il ne s'approche plus d'une personne qui pouvait deviner tant de choses à son sujet.

[Vers Recherche nocturne à Suzanne's Park]

Kate s’amusait comme une folle, voir ainsi le jeune homme chercher ou se trouvais le piège et par quelque moyen son savoir s’étendait au-delà de ses propres idées, que les humains normaux étaient stupide! Elle était une sorcière de sang, la magie coulait dans ses veines et faisait battre son cœur, son cœur qui avait été vendue à l’échange d’un pacte. Un pacte de sang et de haine. Maintenant son beau démon enfermé dans un miroir planait sur sa tête et veillait à toutes ses actions.

La demoiselle commença par ne pas répondre aux questions du jeune Calter. En effet, on ne pose jamais de question à une sorcière car bien souvent les réponses sont trop effrayantes pour être entendue et espère garder un esprit droit et équilibrer. Ainsi, la jeune femme ne s’offusqua point de le voir quitter précipitamment sa boutique. Après un bref moment, elle attrapa un long manteau et  elle sonna la petite cloche d’or qui se trouvait sur sa table avant de remettre le lourd drap pourpre sur la sphère et la table. Elle leva les yeux vers le plafond où se trouvait le miroir remplis de fumée. Deux jeunes garçons entrèrent dans la pièce et la sorcière leur souria avec un air hautain. Ils était si semblable qu'au aurait pu croire à des jumeaux mais ils étaient très différent. Le permiet avait les cheveux blond en bataille et les yeux d'un bleu pétillant. Le deuxième avait les cheveux noir et des yeux verts. Ils étaient en quelque sorte les valets de la sorcière. Elle les avaient receuillis lorsqu'ils étaient jeune et perdue dans les ruelles de Londres, abandonné par leur parent et à la merci de n'importe quel imposteur souhaitant en faire des petits criminels. La sorcière avait fait mieux, elle leurs avaient offert un toit, une maison, un endroit ou dormir et bien manger. Ils avaient des habits propres et en échange, ils devaient lui rendre quelque petit services.

-Mes enfants, nous sortons...

Les deux garnements sortirent préparer la voiture et ils quittèrent le sanctuaire.  

[HRP: Dans l'antre du démon /HRP]