L'Ombre de Londres
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La capitale vit dans le chaos : les Vampires complotent toujours, les Hunters s'allient et s'organisent, les Alchimistes se révèlent, les Lycanthropes se regroupent et les Loups-Garous recommencent à tuer !

Citoyen de l'Ombre, te voilà revenu dans nos sombres ruelles...

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[A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire

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MessageSujet: [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire Icon_minitimeMer 28 Sep - 11:51

[Suite de ce sujet.]

Parallèlement, une vieille femme de cire les couvait de son regard aimable et benoît, un peu fixe ; la même femme surgit soudain de derrière un rideau sombre, adressa un petit signe de tête à son fils, et passa près des clients en les invitant à découvrir les Merveilles de ce Siècle et du Précédent. C'était son effigie qui semblait garder la porte du musée. Une curiosité toute récente, de l'année, et qui faisait l'effroi et l'admiration des enfants, comme le leur indiqua un second fils sorti de nulle part qui se proposa de les guider.

-La Chambre des Horreurs, jeunes gens !

-Nous connaissons déjà, merci, glissa Phorao d'une voix à nouveau éteinte. Nous préférons visiter seuls.

-Comme vous voudrez ! Ne manquez pas les derniers ajouts à la collection des criminels ! Et, nous ne cautionnons pas certains comportements.

Autrement dit, si vous venez goûter l'ambiance morbide pour vous livrer dans l'ombre à des jeux interdits, et que la police fasse un passage, ne comptez pas sur nous pour vous protéger. Vous aurez votre amende et ce sera bien fait pour votre vice. Phorao ne put se défendre d'une grimace hautement dégoûtée, et s'éloigna précipitamment, sachant que son invité le suivrait de toute façon. En certaines compagnies il ne s'attardait pas.

Le bonhomme n'avait pas la figure d'un guide de musée, mais d'un bonimenteur de foire ; son enthousiasme contagieux s'accordait de manière dissonante avec la perspective, sinistre quoiqu'intéressante, de contempler des reconstitutions basées sur les masques mortuaires d'hommes et de femmes exécutés en place publique, qui récemment vivaient, respiraient, aimaient et étaient aimés, quoi qu'on en dise ; sa présence dérangeait Phorao, qui n'aimait guère les gens trop exaltés et surtout trop tactiles. Cet homme-là était du genre à vous pousser du bras pour vous faire passer à la salle suivante. Et c'est qu'ils étaient là pour parler affaires, en compagnie de convives moins causants, certes, que les importuns qui viennent errer autour de vous dans les bars et les pubs.

Ce fut sous le regard de l'Amiral Nelson qu'ils se trouvèrent enfin en paix. Une galerie de révolutionnaires décapités les uns par les autres se regardait en chiens de faïence un peu plus loin ; le glorieux commandant des flottes britanniques n'en semblait pas intimidé. Phorao n'en était pas si certain. C'était ce genre de frisson qui motivait sa venue en ces lieux. Au temps des fauves des Droits de l'Homme, son interlocuteur et lui seraient passés sous le tranchant, c'était presque une certitude ; et il restait un semblant de vie effrayante dans ces regards peints et ces crânes perruqués. Seule leur impuissance à se mouvoir en faisait autant d'objets de liesse publique. Il semblait à Phorao marcher parmi des égaux.


Dernière édition par Phorao Marcio DiVeneris le Jeu 29 Sep - 21:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire Icon_minitimeMer 28 Sep - 23:17

Alors qu'il détaillait les environs à la recherche de son correspondant, Wynn sentit peser sur lui un regard. Il s'agissait en réalité plus d'un ressentit que d'une véritable émotion, mais immédiatement il tourna la tête et le vit.
Se regardant l'un l'autre, ils avaient tous deux deviner à qui ils avaient affaire. Et le vampire masqua à la perfection son étonnement.
Il crut tout d'abord qu'il s'agissait d'un adolescent, avant de finalement consentir à imaginer un jeune adulte. Il avait une allure frêle mais gracile, et des traits fins dans lesquels il reconnut une certaine part de féminité. Comment une créature à l'apparence aussi pure et délicate pouvait en venir à solliciter les services d'un sombre assassin?
Ledit meurtrier n'en avait pas la moindre idée, mais la perspective le dérida un instant. L'idée de voir cette image de pureté sombrer dans la noirceur de l'assassinat était tout à fait plaisante, si ce n'est amusante à ses yeux.
Lorsque Phorao lui demanda, après d'être approché, comment il s'y était prit avec le corbeau, Wynn fut tout d'abord tenté de se satisfaire d'un vague sourire énigmatique en guise de réponse, mais il se ravisa finalement, certain qu'installer tout de suite le dialogue les mettrait tout deux plus en confiance. Bien sûr, il inventa très rapidement une histoire, regardant l'autre avec malice.


-Pour peu qu'elle soit bien traitée, une créature animale se dresse aisément...

Lui annoncer qu'il s'agissait en réalité d'un animal créé à partir de son sang aurait été mal venu pour entamer une discussion. Il y avait tout de même quelque chose dans son aura et son attitude qui dérangeait le vampire, sans qu'il puisse exprimer réellement ce que c'était.
Sans rien ajouter, Wynn suivit le jeune homme à l'intérieur du musée, notant une chose qui lui avait presque échappé la première fois. Doué d'une ouïe plus développée que la moyenne, entendre murmurer d'une voix très ténue ne le gênait pas, mais maintenant qu'il faisait plus attention, il devait avouer que Phorao s'exprimait d'une voix à peine audible, si bien qu'il était difficile de caractériser précisément le timbre de sa voix. Cette attitude étonna le vampire, qui se demandait ce qui pouvait le pousser à ne pas exploiter sa voix plus que cela. Il garda cette information pour plus tard et se présenta à son tour à l'entrée.


La réflexion du guide le fit ricaner, et il se contenta de lui lancer un regard appuyé. Avait-il peur que les deux hommes aient un comportement déplacé? Si Wynn avait peu de respect et pour peu de choses, jamais il ne se serait permis de faire quoi que ce soit dans un lieu empreint de beauté artistique. L'idée de faire de ce guide son prochain repas lui effleura l'esprit, mais il la chassa rapidement en rattrapant l'autre garçon, qui s'était précipité un peu plus loin.
Le musée était toujours aussi fréquenté, et il leur fallut traverser plusieurs galerie afin d'être enfin seuls. Wynn s'attarda sur les quelques sculptures de cire qui occupaient l'endroit, et prit le temps de les détailler. Il n'avait vu qu'une seule fois ces révolutionnaires baignés de sang, s'entretuant les uns les autres, mais il avait toujours trouvé cet ouvrage particulièrement intéressant.
Le vampire s'était lassé depuis longtemps de se comparer à l'une de ces créatures mortelle, et s'il en occupait toujours l'enveloppe charnelle, il ne partageait plus rien avec eux. Leur façon de se détruire mutuellement au nom d'une paix bancale et indéfinie lui apparaissait comme profondément inutile. La paix était une notion encore trop confuse dans l'esprit des humains. Ils l'imposaient par la tyrannie, et au final, elle ne reposait plus que sur la terreur.


Wynn sortit finalement de ses pensées, se rendant compte qu'il venait de passer de longues minutes silencieux alors que l'heure n'était pas à l'admiration des poupées de cire.
Il se tourna vers Phorao et le fixa un moment, gardant instinctivement une distance entre eux deux, comme si la proximité et le contact risquaient de le brûler.
Comme l'autre ne semblait pas disposer à s'exprimer, le vampire décida de prendre la parole, d'une voix plus grave et forte que celle du jeune homme, mais doucereuse comme du velours.


-Je ne pense pas que nous soyons ici pour nous divertir en présence de quelques révolutionnaires... Je vous écoute. Exposez-moi clairement vos attentes, et je m'appliquerai à y répondre avec la plus grande précision... Seulement... Il me faudra votre entière coopération et quelques... Détails quand à l'affaire qui nous préoccupe tout deux.

Sa bouche se fendit d'un sourire qui laissa entrevoir les longues canines animales qui saillaient de sa mâchoire, avant qu'il ne se reprenne et lisse à nouveau son visage en un masque indifférent.
Il parvint alors à mettre le doigt sur ce qui l'avait gêné un peu plus tôt.
Ce qu'il sentait, cette aura, cette présence, ce n'était tout simplement pas celle d'un humain. Rien dans son odeur ne rappelait celle d'un humain, pas la plus petite saveur ne serait qu'humanoïde. Plissant ses prunelles cerclées de noir, Wynn dut admette qu'il se trouvait face à une nouvelle énigme. Ce jeune homme n'avait pas non plus l'aura particulière des vampires, ni l'odeur qu'il qualifiait de chien mouillé des lycans. Il ne pouvait qu'être autre chose. Quoi? Il l'ignorait. Mais il était de plus en plus intéressé, tant par la mission qui l'attendait que par cet étrange personnage, qui par bien des aspects se montrait encore plus secret qu'il ne l'était lui même.


Dernière édition par Wynn Leichenhalle le Jeu 29 Sep - 21:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire Icon_minitimeJeu 29 Sep - 0:25

Depuis qu'ils marchaient côte à côte, de ce pas traînant des visiteurs au regard pris dans un spectacle, un rythme s'était installé, qui semblait plus naturel à Phorao que le rythme des foules en marche ; il s'était laissé emporter dans les marchés et les spectateurs des grands défilés, les Irlandais en colère et les danseurs des bals publics, mais il ne s'était jamais senti si tranquille. Pendant un étrange instant, il se demanda s'il était possible que l'assassin vienne du même monde que lui. Mais c'était une réponse trop simple, son instinct le lui disait. La souffrance qui ne le quittait jamais, qu'elle ait tort, raison ou un peu des deux, lui disait qu'il était seul de son espèce. Il avait depuis un moment renoncé à fuir cette voix lancinante. Non, l'homme était simplement... otherworldly. Son regard, resté baissé depuis la proximité si gênante avec l'homme du musée, se releva alors qu'il percevait dans la voix de son interlocuteur une vibration infime qui lui indiquait un sourire se profilant à l'horizon. Il capta ce sourire, et dans le même temps saisit pour la première fois le regard particulier de l'homme blond. Regard noyé dans les ombres et sourire excessivement aigu, tout cela composait un tableau inattendu qui le priva de réponse pendant quelques instants.

Il n'osa pas se rapprocher pour s'expliquer. Un collectionneur, ou même un ignare, auquel on présente un vase chinois millénaire d'une admirable facture, aura le réflexe de reculer avec révérence tandis qu'il se perd dans sa contemplation. Il ne s'en approchera pas, justement parce que cet objet l'intéresse. Il poursuivit donc sa litanie sur le même ton changeant, laissant de temps en temps sa voix s'éteindre comme un ruban de fumée se dissipe, reprenant ensuite une diction plus nette comme un malade qui tente de se confesser en termes explicites, car l'heure presse. Incidemment, il commença, d'une manière détournée, par évoquer les Ashley, famille en vue dont il éduquait aux voies de la linguistique la portée de petits nobles destinés à la diplomatie.


-Je travaille tous les jours chez Lord Ashley, voyez-vous. On parle beaucoup de lui dans les journaux, il me semble ; un homme étrange, qui défend les droits des Juifs, des lunatiques, des femmes et enfants ouvriers. On croirait qu’il a avalé un Nouveau Testament. Il vit avec une domesticité réduite, sa femme Lady Emily, et leurs sept bambins ; les plus grands ont de onze à six ans et c'est à eux que j'enseigne les langues vivantes. Je crains bien qu'ils ne m'adorent, tous autant qu'ils sont. La famille a toute confiance en moi.

Il laissa échapper un soupir de fausse contrition, en petit diable qui avoue une bonne action à son grand dépit. Il lui semblait que l'humour anglais commençait à se faire une petite place dans son cerveau, et en investissait les rouages. C'est en effet avec un certain amusement satisfait qu'il enchaîna sur cette confession, empreinte de bien davantage de fierté :

-Avant cela, j'étais un voleur relativement habile, et toujours insoupçonné. Je peux sans grande difficulté voler une chose de valeur chez eux. Ce qui vous plaira. Un tableau de collection, quelques bijoux de Lady Emily, un ouvrage rare que les libraires s'arracheront... Je n'ai pas grande idée de la valeur des choses, aussi préféré-je vous laisser le choix. Comme vous voyez, je suis un être paisible et sans histoires. D'où la mission : je tiens à ma paix, et quelqu'un me la trouble.

Sans transition, son attitude changea du tout au tout, alors qu'il s'apprêtait à exposer le véritable sens de leur rencontre actuelle, et qu'il se replongeait dans des événements bien plus lointains. Il reprit même une tonalité méridionale sans y prendre garde ; quant à son regard, devenu fixe, il avait cessé d'observer la statue de cire avec laquelle il avait cette conversation, une scène qui avait pourtant fait l'objet de bien des rêves de sa part depuis qu'il avait découvert ce musée. A présent il regardait, à travers le mur, la ville et les terres lointaines, une certaine gentilhommière de province ; il l'évoqua d'ailleurs en termes brefs, lapidaires, sans concessions mais sans détails, ainsi que l'expérience qui avait eu lieu là-bas.


-Pardon de vous assommer avec ma vie privée, je vais tâcher d'être bref mais l'étape est nécessaire. Je me suis réveillé voici trois ans chez un certain Italien qui portait le nom dont j'ai signé mes lettres, DiVeneris. Je ne me souvenais plus de rien, et il m'offrait ce nom, aussi l'ai-je accepté, car il m'en fallait un pour survivre. Pour le reste, j'ai fui sa présence. On n'est pas à l'aise auprès de quelqu'un qui vous reconnaît et qu'on ne reconnaît pas. Il m'a poursuivi dans toute l'Europe. Chaque fois repoussé, chaque fois avec davantage de hargne et de malveillance. Il vient de retrouver ma trace. Je veux deux choses de vous. Comme vous l'avez écrit : que vous le fassiez parler, et que vous m'en débarrassiez.

Sur ce mot, qui semblait mettre fin à toute chose, Phorao s'interrompit soudain comme si la route qu'il parcourait à grands pas venait de se dérober sans prévenir sous ses pieds. Sans céder à ce vertige, il se reprit et conclut à nouveau d'un ton négligent de dandy qui s'amuse :
-Oui, je me suis décidé - pourquoi pas ? - à libérer un potentiel plus mauvais que celui de mon persécuteur, à soigner le mal par le mal, comme on dit. Oh, et j'aimerais apprendre à dresser les corbeaux.


Dernière édition par Phorao Marcio DiVeneris le Jeu 29 Sep - 21:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire Icon_minitimeJeu 29 Sep - 19:44

Dès lors qu'il eut comprit que l'autre n'avait rien d'un humain, Wynn était entré dans cette phase de traque propre à un animal. Il n'avait nullement l'intention de lui faire quoi que ce soit, bien sûr, mais sa curiosité l'emportait sur le reste, et il tenait absolument à savoir ce que pouvait bien être cette créature. Il songea alors que leur collaboration pourrait certainement lui en apprendre bien plus qu'il ne l'avait espéré.
Il nota avec intérêt que tous deux semblaient tenir à une certaine distance de sécurité entre eux, comme s'ils avaient peur d'un quelconque contact. Dans le cas de Wynn, la raison était très simple: Il n'aimait pas le contact et restait toujours en retrait. Pourquoi? Lui même ne le savait pas. Il supportait simplement difficilement les contacts physiques, quels qu'ils soient.

Haussant un sourcil tandis que Phorao lui exposait ses occupations quotidiennes auprès d'une famille d'aristocrates. Il ne saisissait pas tout à fait où il voulait en venir, mais il le laissa parler, persuadé que tout cela aurait un rapport avec leur affaire. Et il ne se trompait pas. A mesure que le récit de son contractant avançait, il souriait avec amusement. Un ancien voleur déguisé sous l'apparence d'un honnête précepteur... Quelle ironie, songea-t-il.
Il remarqua la note de fierté qui transparaissait dans la voix du jeune homme, et se fit la réflexion qu'il en entendait pour la première une émotion dans son timbre. Chaque faits et gestes de son interlocuteur attirait son attention, et c'est avec une minutie presque palpable qu'il l'observait, cherchant le moindre mouvements qui pourrait trahir sa véritable identité.


-Si je vous suis bien... Vous me proposez de voler d'honnêtes gens qui ont une confiance aveugle en vous? Et bien... Que voilà de bien machiavéliques façons de procéder...

Il laissa échapper un petit rire amusé avant de se reprendre. Il plissa les yeux, conscient qu'il avait encore du mal à masquer son étrange accent de l'Est. Mélange d'inflexions latines aux accentuations thraces, il était discret, mais une oreille un peu affutée saurait sans nulle doute remarquer que le vampire n'était pas aussi britannique qu'il en avait l'air.

-Bien sûr je ne fais que plaisanter. Si la famille possède quelques oeuvres d'art de valeur, ou encore d'anciens écrits, cela pourrait m'intéresser. J'ai un goût prononcer pour l'art, mais les bijoux ne m'intéressent pas. Cependant, s'il me faut faire parler votre importun, il se peut que j'apprenne, bien malgré moi, quelques informations intéressantes. J'apporte un intérêt tout particulier à la parole humaine...

Le vampire sous entendait bien sûr qu'il saurait apporter un intérêt tout particulier aux informations que la cible pourrait lui apporter. Il trouvait une certaine forme de richesse dans le savoir, et ne pouvait s'empêcher de prêter énormément d'attention à tout ce que l'on pouvait lui dire.

-J'ose supposer que certaines informations devront rester confidentielles, et je peux vous assurer qu'elles ne représenteront aucun moyen de pression ou de manipulation de ma part sur votre personne. Appelons ça simplement de la... Curiosité.

Il lui sourit aimablement, presque pour le mettre à l'aise. Il préférait être honnête d'entrée de jeu que d'agir en hypocrite de bas étage cherchant absolument à nuire grâce à quelques informations recueillies.
Si par ailleurs on pouvait lui fournir quelques ouvrages intéressants, Wynn n'en serait que plus satisfait. Il n'y croyait guère, mais si le jeune homme était en mesure de lui offrir quelques données concernant l'alchimie, il y avait de grandes chances que le vampire trouve enfin un semblant de réponses à ses questions, ainsi qu'une ébauche de solution quant à son soucis gangréneux...
C'est lorsque son interlocuteur reprit d'un ton plus grave et sérieux que Wynn fut chassé de ses propres pensées pour revenir à la réalité et l'écouter à nouveau.
Croisant les bras en prenant appui sur le mur derrière lui, il écoutait avec attention, ne saisissant que moyennement certains aspects de l'histoire de Phorao.


-Ainsi donc, vous êtes amnésique. Si j'en juge par votre incapacité à reconnaître cet homme et l'absence de tout souvenir, c'est là la seule conclusion qui me vient à l'esprit. Je comprend mieux votre envie de le faire parler... Cependant, un point m'échappe. Si vous souhaitez absolument le fuir, pourquoi ne pas avoir commencer par changer de nom? Vous auriez mis une certaine distance entre vous deux...

Les derniers mots se perdirent en un murmure, et Wynn n'ajouta rien de plus. Il n'avait pas à discuter ni à suggérer quoi que ce soit. Leur entretien ne concernait après tout que la mise en place de leur coopération. Il laissa donc l'autre reprendre la parole, comme si de rien n'était.
Et sa dernière réflexion lui fit écarquiller les yeux, tant il fut surprit par cette spontanéité.


-... Vous souhaitez apprendre à dresser les corbeaux...? Dois-je en déduire que vous souhaitez que je vous instruise à ce sujet...?

Son ton était particulièrement méfiant, son accent plus fort, comme s'il était désarçonné. Ce n'était pas tout à fait faux. Il ne se sentait pas l'âme d'un professeur... Il ne l'avait jamais été et n'y avait jamais songé. Mais l'origine du problème était tout autre. Comment expliquer à un étranger que le corbeau qui lui servait de messager était en réalité issus de son propre sang?
Reprenant un semblant de maitrise, Wynn se redressa, s'approcha et tandis sa main vers Phorao, souhaitant par là instaurer leur premier et unique contact sur cette affaire.


-Malgré tout, je pense que notre affaire peut être considérée comme conclue, qu'en dites-vous? Vos intentions et les miennes sont en accords, il n'y a donc plus à tergiverser.

Attendant patiemment qu'il lui tende à son tour la main, il ajouta avec un sourire malicieux.

-Quant au dressage des corbeaux... Nous verrons cela en temps voulu, car il y a certaines petites choses qui doivent être dites, je pense...

A commencer par sa nature vampirique. Et Wynn ne tenait absolument pas à en parler à qui que ce soit. Il espérait donc que son futur associé ait oublié ce détail d'ici la fin de leur contrat.

-Oh! Et avant que je n'oublie... Auriez-vous un objet personnel appartenant à l'homme que vous recherchez? Même un petit objet pourrait m'être utile...

En effet, à l'instar d'un animal, Wynn se repérait à l'odeur que laissait les humains sur leur passage, et objet l'aiderait certainement bien plus qu'une vague description physique ou un dessin.


Dernière édition par Wynn Leichenhalle le Jeu 29 Sep - 21:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire Icon_minitimeJeu 29 Sep - 20:37

L'hésitation de Phorao, eût-il semblé plus vieux et plus sûr de lui, aurait presque été insultante ; il considérait d'un air absent la main tendue comme si elle signait un pacte avec le diable, ce pacte qu'on désire au plus profond de soi mais qui nous perdra en un éclair, le moment venu. Il accorda tout de même la sienne et, loin de frôler mollement celle du tueur, la saisit avec l'aplomb appris dans le Sud de l'Europe, une poignée, non pas un handshake. Une impression presque électrisante remonta à pas menus le long de son bras. Il faillit demander à Leichenhalle qui il était vraiment. Cela, ç'aurait vraiment été insultant, ou du moins beaucoup trop indiscret. Les fauves, d'ailleurs, ne se demandent pas leurs noms ; ils évaluent de loin l'atmosphère que l'autre a laissée derrière lui, car se heurter, dans les limbes de l'instinct, c'est se provoquer à la lutte. C'est d'ailleurs en songeant à ses amies les bêtes que Phorao reprit la conversation, dissipant toute tentation inquisitrice.

-Si les corbeaux sont trop revêches, d'autres animaux m'iront très bien. Il y a un zoo en face de chez moi. Je tiens à ce qu'ils soient sauvages, vous comprenez. J'éprouve un besoin d'apprendre, et par ailleurs, de relever des défis. Il y a dans mon âme cet immense vide...

La suite fut balayée d'un geste de la main, entre pudeur et impuissance, car il convenait peu de se geindre en compagnie d'un inconnu, et ceux qui l'avaient le mieux connus n'étaient pas souvent parvenus au terme de ses explications, perdus en route par leur trop grande différence. Cette notion d'amnésie évoquée par le voyageur - à présent c'est ainsi que l'imaginait Phorao, malgré lui désireux de tisser des éléments de comparaison entre leurs expériences, et supposant en une logique livresque qu'un homme qui mène une telle vie, qui tue pour de l'argent, avait sans doute traversé la Terre en un perpétuel exil de Juif Errant. Ou de chevalier errant, ce qui n'était pas si éloigné. Qu'est-ce qu'un chevalier sinon un tueur patenté, reconnu comme nécessaire par la société qui l'abrite, un assassin de haut prestige ? Il tourna un regard non dénué de regret vers les statues des révolutionnaires, et des criminels un peu plus loin. Au moins, son nouveau contact se détachait d'eux, comme ils peinaient à se détacher les uns des autres. Lui, au moins, procéderait avec discrétion et élégance, tout son maintien l'affirmait. Qui êtes-vous ? De quelle terre venez-vous ? Savez-vous qui je suis ? Phorao ne questionnait pas, mais ses yeux ne pouvaient s'en empêcher.

-D'ailleurs, je ne suis pas amnésique à proprement parler. Je sais où j'étais avant de me trouver dans sa demeure. Je sais que je n'avais pas de nom, du moins, pas au sens où vous l'entendez. Simplement, je ne vivais pas... Laissons cela. Vous allez me prendre pour un fou. D'ailleurs je n'ai pas à vous prouver sa culpabilité, le prix serait le même pour interroger et abattre un innocent, rassurez-moi ?

Il est vrai que Hermano DiVeneris n'était pas encore entre leurs mains. Il convenait d'assister dans sa recherche l'homme qu'il venait d'engager, et l'idée de se promener dans la rue pour servir d'appât déplaisait souverainement au jeune homme, dans la mesure où la présence d'une multitude de civils n'arrêterait sans doute pas son "frère" s'il avait l'intention de procéder à une attaque. C'était, après tout, une sorte de sorcier, et il pouvait se produire toutes sortes d'explosions de feu, ou autres vapeurs empoisonnées, dont de parfaits inconnus seraient victimes. Phorao ne voyait pas d'une part les innocents, d'autre part les coupables ; comme l'enfant qu'il était à trois ans d'existence, il séparait l'humanité entre les personnes susceptibles de lui faire du mal et les autres. Quiconque ne s'en prenait pas à lui et ne risquait pas de le faire était, en ce qui le concernait, digne d'arpenter cette terre. Hermano avait beau avoir les meilleures intentions du monde, le coeur le plus pur et l'âme la plus délicate, il s'était mal conduit à son égard ; s'il l'avait pu, Phorao l'aurait sans remords écrasé d'un coup de talon. Il faisait encore partie de ces créatures fragiles, au bord de l'inexistence, qui sont trop sensibles pour pardonner. Donc ; un objet lui ayant appartenu...

Par réflexe, Phorao songea au tatouage qui, comme une cicatrice, s'enroulait autour de son nombril. Cela lui appartenait. C'était lui qui avait fait ça. Avant, à cet endroit, il n'y avait rien, que la peau blanche et l'orifice qui témoigne d'une naissance terrestre. C'était une évidence qui s'imposait à lui soudainement, sans qu'il l'ait jamais ressentie, comme s'il ouvrait soudain un coffre oublié au fond de son esprit, et se laissait éblouir par les lumineux joyaux qu'il contenait. Il en eut le coeur serré : cette image, c'était un souvenir. Il avait un souvenir d'elle. Enfin ! Hors de question de montrer son ventre à Leichenhalle même pour l'aider dans ses recherches. Ce n'était certainement pas ça qu'il réclamait, de toute façon. Eh bien... il y avait la gabardine.


-Ce manteau que je porte. C'était le sien il y a trois ans. Vous pouvez l'emporter, si vous avez un laboratoire où l'analyser.

Il recula d'un pas, défit l'unique bouton à mi-corps qu'il attachait toujours, et ôta le vêtement d'un bleu marine ténébreux dans lequel se perdait sa forme fluette. Le froid ne le dérangeait pas ; il était rare qu'il ressente précisément les sensations qui tourmentent l'humanité. C'était l'absence de ce poids rassurant enveloppé autour de lui qui l'étonnait le plus. Il ne savait plus guère comment se tenir, comme s'il risquait à tout instant d'être emporté par un courant d'air. Plume d'homme tiré à quatre épingles, presque dandy de vitrine, il se trouva soudain seul dans son flottement au milieu de la galerie figée, dont une paranoïa diffuse lui soufflait à voix basse qu'elle semblait l'observer, et en rougit presque, baissant les yeux en un réflexe défensif. Il s'attendait si naturellement à une réflexion qui le rendrait malheureux, que le malheur se formait de lui-même dans son âme, sans que l'extérieur ait besoin d'y participer.

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MessageSujet: Re: [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire Icon_minitimeVen 30 Sep - 21:58

Wynn avait craint un instant qu'on ne lui refuse la main qu'il tendait. Lui qui exécrait le contact avec les inconnus, il serait aussitôt aller se réfugier sous sa carapace et se serait dès lors murer en un silence des plus froids.
Cependant, c'est avec étonnement qu'il sentit le jeune homme lui saisir la main et la serrer vigoureusement. Il s'était attendu à ce qu'il l'effleure à peine, mais la force qui résidait dans ses bras d'apparence si frêles semblait trompeuse. Son étonnement du d'ailleurs se lire clairement sur son visage, avant qu'il ne le lâche et reprenne son inexistante expression habituelle.

Le vampire vit d'ailleurs passer une lueur d'intérêt dans les yeux de l'autre, un éclat qui ne lui était pas inconnu, et qui du faire briller ses propres iris d'un amusement malicieux particulièrement étrange. Phorao avait la politesse de ne pas lui en demander plus sur sa personne, mais il était évident qu'il aurait voulu en savoir plus. Ils en étaient donc tous deux au même point, incapables de déterminer qui pouvait être leur interlocuteur en réalité. Viendrait peut-être le moment où l'un comme l'autre choisirait de révéler sa véritable identité, afin de personne son adversaire à jour.
Mais ce n'était certes ni le lieux, ni le moment d'évoquer leur sombre nature.
Il l'écouta donc sans avoir l'impudence de lui en demander plus.


-C'est avant tout le lien que l'on tisse avec l'animal qui instaure une certaine confiance. Ces créatures ressentent bien plus les émotions que n'importe quel être humain. Car voyez-vous, ils ne sont ni aveuglés par l'orgueil, ni par la haine. Ainsi, les rats sentent la peur de l'Homme et s'en nourrissent... D'autres sentiront votre amour et chercheront à l'obtenir, tandis que la haine ou la violence les feront fuir... Du moins dans le meilleur des cas.

Il se tut et se contenta d'un sourire énigmatique. Etant lui même une sorte d'animal sauvage, il connaissait bien les mécanismes des émotions humaines. Lui ne fuyait pas devant la haine, il l'éradiquait. Quiconque montrait ouvertement son envie de lui nuire finissait généralement avec un trou entre les deux yeux... Ou à défaut, deux dans la jugulaire. Wynn faisait partie de ses prédateurs qui refusaient catégoriquement d'être dominé de trop près.
C'était d'ailleurs un élément qu'il appréciait chez cet étranger en fuite. Bien qu'étant le client et donc celui qui paye pour les services, il n'avait à aucun moment chercher à prendre l'assassin de haut. C'eut été une erreur, dans le cas contraire. Il aurait couru le risque de plus être le demandeur mais le traqué, quand bien même le vampire savait se tenir un minimum.
Et ces quelques qualités qu'il appréciait chez l'autre le poussait à reconsidérer l'idée de rien dire de lui à qui que ce soit. Quelques mots lâchés sur le ton de la conversation saurait peut-être l'amener suffisamment en confiance... A nouveau, Wynn chassa cette idée de son esprit. Pour l'heure, il avait une tout autre mission, dont la perspective le réjouissait de minutes en minutes.


-Je n'ai pas pour habitude de juger les gens sans les connaître, et étant donné qu'il y a plus de zones d'ombre en vous que de lumière, je ne me permettrais pas de vous prendre pour un fou... Par ailleurs, innocent ou coupable, je ne fais pas de distinction. Vous me payez pour tuer cet homme, n'est ce pas? Dans ce cas, à mes yeux qu'il soit coupable ou non n'a pas la moindre importance... Je mettrai fin à ses jours sans le moindre état d'âme...

Une lueur malsaine passa dans ses yeux, alors qu'il ajoutait d'une voix presque éteinte.

-Ne parliez-vous pas de fou, à l'instant? Mais passons, je suis aussi sain d'esprit que vous l'êtes!

Il se contenta d'un haussement d'épaule et d'un sourire, comme s'il venait de lâcher une plaisanterie quelque peu douteuse qui n'aurait amusé que lui.
Sans transition d'aucune sorte, il prit le manteau que lui tendait Phorao et le plia soigneusement sur son bras. Il n'avait nullement besoin d'un laboratoire, ou du moins pas au sens strict du terme. Seule l'odeur, même infime, contenue dans les fibres du vêtement lui servirait. Il espérait simplement que les effluves n'aient pas totalement disparue, avec le temps.


-J'ai pour habitude d'agir une fois la nuit tombée, les recherches sont plus faciles à mener. Si vous souhaitez m'accompagner dans cette entreprise, je me dois de vous préciser que la discrétion est mon leit motiv. Dans le cas contraire, je peux vous fournir un compte rendu quotidien de l'avancée de la traque. C'est à vous de choisir, je n'impose rien.


Wynn n'avait pas pour habitude de proposer une telle alternative. Il préférait travailler seul pour ne pas être dérangé, et ne voyait en général qu'une source d'ennuis potentiels dans ses commanditaires. Mais il lui arrivait parfois de faire preuve de fantaisie, par simple curiosité de la réaction humaine face à l'horreur de l'assassinat, ou encore parce qu'il souhaitait en finir aussi bien avec la cible qu'avec le demandeur.
Cette fois, c'était avant tout pour voir la réaction de cet étrange personnage face à sa manière d'agir. Cependant, s'il venait à refuser l'offre du tueur, celui-ci ne s'en formaliserait nullement.

Il reporta alors son attention sur son voisin, le détaillant avec une insistance presque insultante et dénuée de pudeur. Sans la lourde veste marine, il semblait encore plus chétif, son corps maigre perdu dans l'ampleur de sa chemise. Wynn se demanda un instant si ce corps était réellement celui d'un adulte et non d'un adolescent à peine sortit de l'enfance. Il lui semblait qu'une brise aurait pu le briser en deux comme un bâton trop sec et fragile.
Et malgré le froid hivernal et la finesse de la toile de coton qui couvrait ses épaules, il ne frissonnait pas, comme si l'air glacé ne pouvait traverser les pores de sa peau. Ce détail là intrigua le vampire, qui eut la confirmation qu'il n'avait rien d'humain. A moins d'être atteint d'une pathologie étrange et rarissime le privant de toutes sensations physiques, il ne pouvait être humain.
Il ne fit aucune remarque sur ce qu'il voyait, pas plus qu'il n'osa lâcher une plaisanterie au sujet du rose qui montait au joues du jeune brun. Qu'il se soit sentit impuissant ou totalement nu sans sa redingote, peu lui importait. Il y avait quelque chose qui le gênait, mais Wynn préférait garder toutes ces informations pour plus tard.


-Une dernière chose... Avez-vous des exigences de temps et d'horaires, ou bien suis-je libre de prendre le temps qu'il me faudra? J'ai besoin de savoir combien de temps vous me donnerez pour faire parler votre tourmenteur tourmenté...

Il sourit, et ajoute comme pour conclure le premier acte de leur coopération.

-Vous devriez mettre quelque chose sur vos épaules... L'air est froid, vous risqueriez d'attraper quelque chose...


Spoiler:
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MessageSujet: Re: [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire Icon_minitimeVen 30 Sep - 22:39

Ah, si seulement. Parfois, en toute sincérité, Phorao se serait presque senti d'humeur à troquer sa place avec celle du premier poète tuberculeux venu, du premier clochard atteint de pneumonie. Il est des privilèges qui se paient par trop cher. A ce propos, l'affaire était entendue ; il faudrait qu'il trouve un joli bibelot à "emprunter" chez Lord Ashley. Il n'avait cessé de dévorer des yeux à la dérobée celui qui lui parlait, ses attitudes et ses mimiques, et en bon rat de bibliothèque s'était décidé pour un livre. Il lui semblait bien, à mieux à réfléchir, que le cher Lord était féru de vieux ouvrages bizarres. Ce pavé à reliure dorée qui trônait en permanence sur son bureau comme un presse-papier ferait peut-être l'affaire de messire Leichenhalle. C'était une pièce unique, de toute façon ; cela se revendrait bien si le contenu ne l'intéressait pas. De la Terre aux Astres... quelque chose comme ça. Bon, il avait le temps. D'autres soucis allaient se présenter d'ici-là.

-Je ne suis pas frileux, merci, murmura-t-il d'un ton hésitant en repliant ses bras sur sa poitrine à la façon des chauve-souris.
-Là d'où je viens, on se moque bien de ça. C'était très loin d'ici. Il n'y a pas de comparaison possible.
La potence d'une part, la guillotine de l'autre, semblaient lui faire signe. Il leur jeta un regard mauvais et continua sa marche lente, laissant un moment errer son regard sur le moulage du visage de Marie-Antoinette. Un masque laid, sanglant, échevelé comme une Furie. Pourquoi avait-il fallu qu'il endosse lui aussi un pareil masque de femme ? Trop vieille pour l'âge qu'il se sentait avoir, même s'il la rattrapait davantage de jour en jour ; trop laide pour qu'il fasse sa toilette autrement que dans la pénombre. Sanglant, non, son statut entre vie et mort lui épargnait au moins cette formalité. Mais il avait envie de briser sur le sol le masque de Marie-Antoinette, et comment aurait-il jamais pu l'expliquer au monde ? C'était cette impuissance verbale surtout, cette sensation de muraille rencontrée violemment à chaque contact imaginé, qui l'endolorissait.

-Il faut que je vous parle d'une chose. Cet homme dont je vous confie le destin, Hermano, n'est pas très sain d'esprit. Il vous dira sans doute...
Une profonde inspiration ; deux pas encore, comme pour repousser l'échéance.
-...que je lui appartiens. Que c'est grâce à lui si je suis encore en vie. Que ma place est en Italie auprès de lui et de nos parents. Que je suis sa soeur.
Les mots s'étranglèrent dans sa gorge. C'était inexplicable, puisqu'il ne s'expliquait pas lui-même cette situation qui était la sienne depuis qu'il avait ouvert les yeux. S'il trouvait cela fou lui-même. Que penserait un inconnu ? A moins que cet inconnu, qui tranchait au milieu de la foule comme un sou neuf dans un panier de noix, n'ait justement toutes les réponses.
-C'est vrai, il avait bien une soeur, une nommée Marcia, et il a bien tenté de la sauver de la mort. Mais il a échoué. Il n'a jamais voulu le reconnaître, et a reporté ses espoirs déçus sur l'alternative que je représentais - je ressemble beaucoup à sa soeur - mais il faut qu'il comprenne son erreur. J'y tiens. Faites-lui au moins entendre ça, avant de le tuer. Je suis un être à part entière, je n'appartiens qu'à moi-même, et il m'a causé beaucoup de tort en m'obligeant à m'habiller en femme, ou en me brandissant les os de la morte sous le nez. J'aimerais même qu'il s'excuse, si c'est en votre pouvoir.

Tout en exposant les faits, le plus calmement possible mais sans pouvoir se défendre de cette vibration intérieure qui cherchait à lui faire serrer les poings, Phorao avait repris son sang-froid par rapport aux décors angoissants qui répondaient si bien à ses noires humeur. Il s'était même risqué, sur la fin, à dévisager l'homme droit dans les yeux. La délicatesse de ses traits lui sembla un encouragement involontaire, et l'étrangeté de ses prunelles, une promesse d'égalité. Lui qui avait toujours redouté de finir dans une foire aux monstres n'avait plus guère de soucis à cet égard, car il ne s'était jamais représenté le soulagement qu'il pouvait y avoir à renouer le dialogue avec les forces de la Nuit. Il sourit cette fois franchement à la perspective de ce que cet agent parfait exécuterait en son nom.

-Comme il doit encore avoir ces maudits os avec lui, je me sens incapable de vous accompagner, et cela doit vous être également préférable, même si vous êtes trop courtois pour l'annoncer directement. Je me contenterai de vous entendre raconter toute la séance par le menu. Alors, la mission vous plaît-elle ?

Question incongrue étant donnée la mission, mais beaucoup moins étant donnée la conversation. L'homme blond avait tendu quelques perches dans la direction de cet humour particulier, et comme d'ordinaire lorsqu'il arrivait en nouvelle compagnie, Phorao apprenait la danse locale, et suivait son exemple, en élève assidu.
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MessageSujet: Re: [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire Icon_minitimeSam 1 Oct - 21:07

S'il n'avait pas froid, pourquoi semblait-il se recroqueviller sur lui même sous le regard appuyé de l'assassin? Il apparaissait à Wynn qu'il s'agissait plus d'un genre de malaise que d'une réelle sensation physique. Quelque chose devait probablement le gêner dans le fait de se retrouver ainsi dénudé, bien qu'il ne le fut pas entièrement.
Quand bien même cette explication aurait été la bonne, ce n'était pas ce qui intéressait le vampire en premier lieu.


-A vrai dire, je ne pas pour habitude de tenir compte de ce que peuvent me raconter ces gens là. Mon rôle est de les faire parler... Puis de les faire taire à jamais. Qu'il soit saint d'esprit ou non, que vous soyez ou non issus de la même fratrie, ce n'est pas lui qui me paie pour mes services mais vous. Je ne tiendrai donc pas rigueur de ses propos. Mais il est évident que ce qu'il me dira m'intriguera sûrement beaucoup...

Il eut un sourire des plus malsains, un de ses sourires que l'on aurait pu voir sur la tête d'un chat jouant avec une souris, si l'animal avait pu faire montre d'une quelconque expression.
Wynn avait tout de même quelque difficulté à comprendre pourquoi cet Hermano confondait le jeune brun avec sa soeur. S'il était d'apparence fragile, de taille moyenne et avait les traits fins, il n'en avait pas pour autant l'allure d'une femme. Quoi qu'à bien y repenser, la ressemblance aurait pu être troublante s'il avait été dans une autre tenue. Un homme prisonnier d'un corps trop efféminé? Non. C'était autre chose. Plutôt un homme prisonnier d'un corps qui n'était pas le sien.
Si l'on suivait le raisonnement qu'il lui proposait, c'était là la meilleure explication qui s'imposait à Wynn. Et elle ne lui plaisait pas. Parce qu'elle n'avait absolument rien de cohérent ou rationnel.


-Oh... Je vois... Tout ceci n'est donc qu'un odieux malentendu. Il vous a confondu, et la ressemblance est telle qu'il en sera devenu fou au point de vous poursuivre, certes...

Cela, Wynn n'y croyait pas une seule seconde. Que la ressemblance soit troublante, pourquoi pas. Mais Hermano, fusse-t-il fou, n'aurait pu les confondre à ce point à moins d'avoir un lien particulier avec ces deux personnages. Le fait qu'ils ne puissent n'être qu'une seule et même entité charnelle était bien plus cohérente qu'une simple histoire de confusion. Et pourtant, cette interprétation ne satisfaisait pas plus Wynn. Il lui manquait une pièce cruciale du puzzle, ce petit morceau du décor qui ferait prendre à l'image toute sa signification. Sans cet élément, il était dans une impasse.
Il ne connaissait malheureusement pas toutes les créatures humanoïdes foulant le sol terrestre, à son grand regret, et c'était probablement là que se trouvait la réponse à sa question.
Il masqua sa perplexité derrière un sourire désinvolte, détendant tous les traits de son front, qu'un minuscule froncement de sourcil était venu froisser.


-Rassurez-vous. Je me donnerais corps et âme pour qu'il reconnaisse sa faute et vous implore de le pardonner...

Il fut tiraillé par l'envie de poser bien des questions à Phorao, mais ç'aurait été le faire fuir et mettre fin à leur accord avant même qu'il n'ait été signé. Au lieu de cela, il garda le silence, soutenant le regard d'un homme qui pour la première fois osait le regarder en face. Il n'y lut ni le dégoût, ni la peur que ses iris inspiraient d'habitude à d'autres. Rien qu'une certaine curiosité et une grande part de certitude. L'assassin éclata d'un rire franc lorsqu'il lui demanda si la mission était à son goût.

-Vous n'avez pas idée... Je m'en réjouis d'avance...

Et sa phrase se suspendit ainsi, alors que l'on aurait pu s'attendre à quelques détails venant enrichir cette étrange déclaration. Oser dire que Wynn prenait un plaisir particulier dans le fait de tuer aurait été un euphémisme presque outrageux.
Il prenait un réel plaisir sadique à faire sombrer les esprits les plus aguerris, à faire pleurer les plus insensibles ou encore faire avouer les plus récalcitrants. Tous ces défis représentaient en réalité un jeu malsain auquel il s'adonnait sans se soucier de conséquences que cela pouvait avoir.
Si certains redoutaient la délicatesse du scalpel, le vampire était prêt à se prêter au jeu du chirurgien instable, et là où d'autres redoutaient par dessus tout le feu, il s'amusait tel un enfant à marquer leur peau du fer rouge.
Tout n'était que source de jeu à ses yeux, et il ne voyait nullement en sa future mission une forme de punition ni même un fardeau, mais plus une bénédiction.
On pouvait d'ailleurs lire dans ses yeux ce besoin cruel d'agir à la manière d'un monstre. La traque attisait ses sens, la torture les décuplait, l'assassinat les satisfaisait, tout simplement.


Il n'y avait là rien de pervers ou de vicieux. Dans son cas, cela relevait plus d'un état naturel que d'une pathologie compliquée. Sa nature de vampire l'avait façonnée à cette image, et quand bien même il aurait pu lutter contre, il n'en avait jamais éprouvé le besoin ni l'envie.
Se redressant et avançant d'un pas, il se permit quelques questions avant de se lancer dans ses recherches.


-Avant que nous ne nous quittions, j'aimerais savoir quelque chose. A quoi suis-je susceptible de reconnaître votre importun? A-t-il quelques habitudes particulières, des lieux de prédilection? Si votre vêtement saura m'aider en grande partie, Londres est une grande ville, et tout renseignement est bon à prendre afin que cette chasse soit menée à bien promptement...

Plus il aurait d'informations, plus sa stratégie serait élaborée et capable de palier à toutes éventualités. Dans le cas où son commanditaire ne pourrait le renseigner, il serait forcer d'agir en aveugle.
S'il aimait moins cette solution là, elle avait tout de même son charme... Dans un certain sens et dans une certaine mesure, bien sûr.
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MessageSujet: Re: [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire Icon_minitimeLun 3 Oct - 11:25

D'ordinaire, par nature, Phorao se fiait aux éléments. Lorsqu'il devait prendre la fuite ou, le cas échéant, faire front, il mobilisait toute son attention à étudier les creux du relief, les cours d'eau les plus proches, la résistance des arbres et la couleur du ciel. On croyait autrefois que ces éléments indifférents à toute influence humaine étaient des signes permettant de lire une vérité plus haute, celle d'un Autre Monde, où se décidaient les destins. Phorao ne croyait pas vraiment aux présages comme les oracles antiques ; il essayait, en cas de détresse, de rentrer en contact avec l'autre monde dont il se supposait originaire. Une force demeurait prisonnière là-bas, de l'autre côté de cet écran qu'était la réalité tangible ; elle était sa mère ; elle aurait pu entendre son appel silencieux, et lui venir en aide. En pleine ville, il était difficile de s'en remettre aux forces naturelles et au magnétisme secret qui les parcourt. Mais il s'était adapté, il avait trouvé quelqu'un pour intervenir à sa place. C'était un nouveau pas pour lui dans l'installation progressive au sein d'une société de moins en moins incompréhensible, de plus en plus sienne. Wynn Leichenhalle était son seul recours, sa première main tendue et acceptée pour de bon, son lien avec l'humanité, précisément parce qu'il ne semblait pas y appartenir, et ce, d'une manière calme, rassurante, malgré l'étrangeté de ses propos.

-Ne vous mettez pas en danger, en tout cas, ce n'est pas une proie facile que je vous donne... sans vouloir vous offenser. Je vais essayer de me rappeler ses habitudes.

Avec un petit geste d'excuse, Phorao s'écarta, ferma les yeux, et décroisa les bras pour poser l'index, le majeur et l'annulaire de chaque main sur ses tempes, inclinant légèrement le visage comme pour considérer un petit être à ses pieds, un enfant sacré qui aurait détenu les réponses à ses interrogations. Il avait perçu que le frère haï était l'auteur, ou le responsable, du tatouage qui le marquait. Il pouvait certainement percevoir d'autres informations. S'il s'était trouvé seul, rien n'aurait pu le convaincre de plonger vers le passé comme il se risquait à le faire ; cette perspective le terrifiait comme s'il risquait de demeurer pris dans une toile impitoyable. Pour commencer par paliers, il tâcha de se remémorer les quelques informations qu'il avait pu glaner incidemment lors du séjour commun en Allemagne. Ils étaient restés côte à côte et avaient partagé quelques activités de base des voyageurs en pays étranger.

-Il aime le café noir. Il déjeune en terrasse, autour de 8h, mais pas de journal, il observe les passants. Il n'aime pas les animaux. S'ils s'approchent trop près, il les chasse. Il ne parle que l'italien et le latin.

Pour la première fois, il songea que son propre amour des bêtes était l'exact opposé du peu que Hermano lui avait montré, et se demanda s'il pouvait y avoir un lien. Considérait-il déjà les animaux comme des alliés avant de s'apercevoir que son persécuteur les considérait comme des adversaires ? Il n'en était pas certain. D'ailleurs, pour le moment, là n'était pas la question. D'autres certitudes existaient, dans les recoins de son esprit, et quelle que soit leur origine, il devait mettre la main dessus et les transmettre à son interlocuteur ; il devait lui fournir toutes les armes qui pourraient assurer sa victoire.

-C'est un amateur de questions occultes. Et théologiques. Il visite volontiers les temples et commente leur atmosphère, il perçoit des influences - c'est ce qu'il dit. Il est assez vaniteux, et si rien ne lui permet de se mettre en avant, il inventera quelque chose. Il a un besoin profond de reconnaissance.

La voix de Phorao fluctuait entre le murmure d'un lecteur et les accents étonnés d'un spectateur. Il se sentait visiblement peu à l'aise au contact de ces contenus d'ordinaire intouchables de sa boîte crânienne. Sa pâleur s'était accentuée, et le froid caractéristique de ce fragile musée qui n'avait pas réussi tantôt à le faire frissonner semblait avoir repris le dessus, car il arrivait qu'un tremblement imperceptible vienne déranger sa posture, à la suite de quoi il replaçait sa main instinctivement. Sans le savoir, il reproduisait un rite particulier aux conversations avec l'au-delà, ou du moins avait-il placé ses mains comme aurait pu le faire un médium à l'instant de la prise de contact ; il s'était également installé à égale distance des deux pantins de cire qui l'entouraient, comme ce médium l'aurait fait des assistants qui lui auraient communiqué leur participation silencieuse. Dans ce cas précis tout cela ne servait à rien, d'ailleurs Phorao n'était pas médium ; les pantins se moquaient bien de ses soucis, et il n'y avait à terre ni pentacle, ni verre consacré, ni bassin divinatoire, qui aurait permis de lire les réponses de l'au-delà. Mais de façon spontanée, c'était ainsi qu'il s'était placé dans son intention de se concentrer.

Ses émotions variaient au fil des images, des lumières violentes qui remontaient à la surface du noir océan de sa jeune mémoire. Il se figura Hermano quémandant sa reconnaissance à l'instant où il évoquait ce besoin. Regarde-moi. Regarde ce que je sais faire. C'était déstabilisant ; il éprouvait un vif besoin de le repousser, de fuir, en contradiction avec l'image de sa main qui venait caresser avec indulgence la joue de son ennemi. Plus les informations se succédaient et plus il lui semblait que son être cherchait à se scinder entre avenir et passé, entre elle et lui. Peut-être aurait-il dû s'asseoir.


-Il a déjà tué quelqu'un... Il souffre de remords... C'est tout. Je ne me sens pas très bien, pourrions-nous quitter cet endroit ?

En rouvrant les yeux, son soulagement à retrouver la salle pleine de criminels blafards et figés, l'homme aux yeux noirs et mauves, et l'indiscutable règne du présent, fit battre son coeur comme s'il allait se briser. Phorao soupira et reprit progressivement le contrôle de sa respiration, qui s'était affaiblie. A moindre mesure, il ressentait presque les maux qui l'avaient frappé à proximité des reliques récupérées sur la morte, que Hermano s'était amusé à brandir sous son nez en le retrouvant en Hollande. Revenir à cette femme, à ce qu'il savait d'elle, à ce qu'il en restait, lui était aussi corrosif qu'un acide jeté à son visage. Lorsque tout cela serait fini, il faudrait qu'il s'en tienne définitivement éloigné, et ce serait très volontiers.


Dernière édition par Phorao Marcio DiVeneris le Mer 5 Oct - 16:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire Icon_minitimeMar 4 Oct - 23:42

Si Wynn resta incroyablement stoïque, il ne pu cependant masquer ce sourire plein d'assurance qui vint se loger sur ses lèvres. Une proie facile l'aurait ennuyé à tel point qu'il aurait été capable d'en négliger l'interrogatoire à suivre. Si l'homme à poursuivre se révélait être une énigme, un véritable casse tête ingénieux prompt à pousser les neurones du vampires dans leurs retranchements, il n'en serait que plus heureux.
Il n'avait rien d'un inconscient fonçant tête baissée vers le danger, bien au contraire, mais l'analyse minutieuse d'un cas compliqué relevait pour lui de la chasse à l'état pure. Cette traque incessante qui le conduisait à mettre tous ses sens en alerte, à réfléchir sans cesse pour envisager toutes les possibilités.
Jamais il ne ferait partie de ces vampires qui préférant se pavaner en attendant fièrement que la nourriture leur tombe sous la dent. Il avait bien trop de mépris pour la passivité, et avait un besoin maladif de bouger sans arrêt, comme si le fait de rester trop longtemps immobile risquait de le conduire à se changer en statue. Peut-être avait-il simplement un reste d'humanité qui le poussait à craindre de devoir se remettre en question s'il restait trop longtemps figé. Peut-être cela entrainerait-il quelques réminiscences désagréables?
Lui même ne se posait pas la question, il aimait simplement la poussée d'adrénaline qui lui envahissait le crâne chaque fois qu'il refermait ses griffes autour de la gorge d'une proie dument méritée.

Il resta silencieux pendant que son interlocuteur réfléchissait, courbé en une bien curieuse posture qui poussa le vampire à le détailler. Il lui semblait que l'autre essayait de communiquer avec une forme de vie spirituelle, nichée dans son propre crâne, comme si cette présence intangible était susceptible de lui apporter une réponse muette à la question qu'il se posait.
Cette attitude qui lui parut pour le moins étrange apparut alors à ses yeux comme une sorte de bulle, ou encore un cocon. Une barrière infranchissable semblait s'être formée autour de cette créature qui ne cessait de l'intriguer. Il eut même le sentiment qu'en s'approchant de trop près, il serait brusquement repoussé, comme éjecté hors d'un lieu où il n'aurait pas eu droit de mettre les pieds. Perdu dans le refuge de ses pensées, Wynn perçut à peine les premiers mots qui lui furent adressés, reprenant durement contact avec la réalité.


-... Il aime le café, observe les gens et est matinal. Il doit donc fréquenter les quartiers commerciaux où l'on trouve de nombreux établissements de ce genre...

Il se tut, après s'être rendu compte qu'il s'était mis à réfléchir à haute voix. Le St James's Square lui semblait être le lieu idéal pour retrouver son futur «partenaire de discussion». Seulement, l'endroit était grand, et peuplé. L'homme serait plus difficile à repérer, mais sa haine des animaux serait facilement repérable, pour peu que l'assassin laisse approcher l'un de ses corbeaux, comme un éclaireur.
L'interpeler serait certainement la chose la plus difficile à faire. Il lui faudrait tout d'abord l'observer attentivement, retenir chacune de ses mimiques de ses habitudes, des traits de son visage... Il devrait apprendre à le connaître par coeur, jusqu'à ce qu'il devienne presque une connaissance. Le suivre dans tous ses déplacements, bien sûr, et le surveiller où qu'il aille. Tout cela prendrait du temps, mais ça ne serait certainement pas le plus pénible.
Wynn avait bien saisit que l'individu était doué de sorcellerie, et ne serait donc pas évident à attraper. Mais tout cela, il avait le temps d'y réfléchir.
Ce qui était bien plus ennuyeux était d'un tout autre ordre. La barrière de la langue, qui allait les opposer très rapidement.
Si le vampire avait été bercé par les rythmes latins du roumain et la rudesse de la langue germanique, si l'anglais n'avait plus de secrets pour lui hormis cet étrange accent qu'il n'arrivait pas à saisir, il ne parlait pas un mot d'italien. Certes il avait longuement étudié le latin, et sa langue natale s'en rapprochait par certains aspects, mais il ne pourrait évoluer dans la conversation comme il le souhaitait.
Après un temps d'hésitation, il se permit de le faire remarquer à Phorao.


-Hum... Malheureusement, je crains qu'il n'y ait un léger soucis. Si je puis parfaitement répondre à vos attentes premières, je me dois de vous dire que je ne comprends et ne parle pas l'italien. Les quelques notions qui m'ont été enseignées me permettront de tenir une conversation en latin, mais s'il en vient à user de quelques métaphores alambiquées, je crains de ne pas être en mesure de comprendre...

Et le fait de devoir l'avouer l'agaçait plus que de raison. Il serra imperceptiblement les poings, les yeux plissés par l'impuissance. Il ne supportait pas d'être face à l'une de ses faiblesses, d'autant que celle-ci avait quelque chose d'ironique. Pour pallier à toutes éventualité, l'assassin aimait apprendre les formes de langages les plus diverses afin d'être prêt. Il maitrisait trois langues sans le moindre soucis, pouvait s'exprimer correctement en français, comprenait le latin mais... Il n'avait même pas songer à l'italien. Il n'espérait qu'une chose, que l'autre ne se ferme pas en apprenant une pareille nouvelle.

Ce qui ne sembla pas être le cas, puisqu'il continua, avant même d'avoir éclairé Wynn à ce sujet. Cependant, le vampire espérait bien qu'il pourrait lui donner une quelconque indication avant de le laisser vaquer à sa future occupation meurtrière.
Patientant sagement qu'il réagisse à sa précédente remarque, il écouta la suite attentivement. Ainsi donc, cet amateur d'occultisme aimait visiter les lieux de culte... Ce qui ne pouvait qu'intéresser le vampire. S'il n'avait aucune croyance pour quoi que ce soit, refusant catégoriquement la présence d'une quelconque entité divine veillant sur l'humanité du haut de sa tour inaccessible, il éprouvait cependant une profonde quiétude en franchissant les portes d'une église. Le poids de la bâtisse de pierre au dessus de ses épaules et le calme religieux qui régnait en ses lieux avait un pouvoir apaisant si puissant qu'il lui arrivait régulièrement d'y passer de longues heures, accompagné d'un écrit, quel qu'il soit.


-J'ose supposé qu'il aime parler de lui, se mettre en valeur... La discrétion et l'humilité ne sont pas ses qualités premières, si je vous suis bien...

Quoi de mieux alors pour le repérer aisément? Il lui suffisait d'observer chacune des indications données par le jeune homme, et repérer son tortionnaire deviendrait alors un jeu d'enfant.

Quitter l'endroit? Soit. Wynn n'avait pas de présence pour un lieu. Dehors, la nuit avait recouvert le monde de son voile d'encre, et rien ne pourrait nuire à sa condition de créature nocturne.
C'est donc tout naturellement qu'il acquiesça en silence, laissant son hôte passer devant avant de se retourner vers la sortie.
Portant la main à sa nuque, il comprit alors d'où venait la douleur régulière, semblable à une pulsation cardiaque qui croissait depuis le début de leur entrevue. La boursoufflure que ses doigts perçurent lui apparut comme un funeste glas sonnant déjà ses prochaines heures de souffrance.
L'abominable infection qui lui rongeait le dos n'avait pas évoluée depuis plusieurs mois, mais il semblait qu'elle commençait à gagner peu à peu son cou.

Grimaçant en se massant la nuque, il resta quelques secondes en retrait avant de se reprendre, reprenant une expression nonchalante pour ne rien laisser paraître.
Il attendit d'être sortit pour reprendre la parole, conscient que son attitude peu loquace pouvait paraître parfois dérangeante.


-Y a-t-il un lieux en particulier où vous souhaitiez vous rendre, avant que je ne commence mon travail? Ou bien souhaitez-vous que cette affaire soit résolue au plus vite...?

L'un ou l'autre des deux choix, peu lui importait pourvu qu'il ait quelque chose pour lui occuper l'esprit. La douleur s'étant réveillée dans son dos et son cou, il lui fallait impérativement la chasser de son esprit au plus vite.
Dans tous les cas, il ne pouvait se lancer dans ses recherches le soir même. Il ne trouverait Hermano qu'aux alentours de 8 heures le lendemain, heure à laquelle le vampire pourrait évoluer, mais prudemment. Si l'aube pouvait encore le protéger, elle serait vite chassée par l'infâme astre solaire, qui viendrait rappeler à Wynn qu'il n'avait plus sa place sous ses rayons.
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MessageSujet: Re: [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire Icon_minitimeMer 5 Oct - 16:36

Ils avaient tout le temps du monde. Voilà une nouvelle certitude qui enveloppa l'esprit chahuté de Phorao d'un voile rassurant, alors que la rue et sa fraîcheur prenaient soin de ses perceptions qui renouaient avec le réel. Ils étaient trop patients, l'un comme l'autre, trop calmes. Se pouvait-il qu'ils bénéficient par nature d'une longévité supérieure ? Phorao avait beaucoup observé les animaux au jardin qui bordait sa maison, et s'était aperçu que les animaux plus grands étaient plus lents, plus tranquilles, que leur coeur lorsqu'il en percevait le magnétisme battait plus doucement, et qu'ils vivaient aussi plus longtemps.
Les rats par exemple avaient le coeur agité et le geste fébrile, ils pouvaient déployer une soudaine agressivité à chaque instant de leur courte existence, et semblaient connaître la peur à un degré plus intense que les placides éléphants, habités d'une paix difficile à décrire. Phorao, ni Monsieur Leichenhalle, n'étaient plus grands ou plus imposants que leurs semblables, mais une grandeur inscrite en filigrane sous leur nature profonde semblait leur conférer une appréciation du temps différente de celle des fourmis humaines, pressées jusqu'au désespoir, qui se ruaient de tous côtés dans le soir tombant et disparaissaient comme des ombres évanouies aux deux coins de la rue.

Où se rendrait l'homme blond après leur entretien ? Avait-il d'autres rendez-vous de mort à respecter ? A quoi ressemblerait la nuit, vue par ses yeux différents de tous les yeux et de tous les joyaux que Phorao avait pu voir ? Il y avait une pierre précieuse ou semi-précieuse enchâssée dans la couverture du livre qu'il comptait voler. Il n'y avait jamais fait véritablement attention, mais maintenant il aurait aimé savoir le nom de cette pierre. Son esprit était demeuré entrouvert, et les informations s'y engouffraient. Ce fut d'ailleurs sans effort qu'il se rappela soudain quelque chose qui pouvait s'avérer utile, une scène dont il ignorait la date mais qui lui semblait trop nette pour être autre chose qu'un souvenir.


-Il peut parler dans l'esprit, en posant sa main comme je l'ai fait, déclara-t-il soudain, luttant avec les mots pour recouvrir le concept étrange qu'il voulait communiquer. Le bout de ses doigts revint se placer sur sa tempe et il referma un instant les yeux. Il ne parle aucune langue, quand il s'y prend comme cela. C'est sa pensée qui vient dans votre esprit. Mais il peut aussi "crier", voyez-vous ? S'il y parvient, il peut vous imposer des informations dont vous ne voulez pas. C'est dangereux, il faut être résistant.

Le souvenir se bloqua, la suite était du même acabit que les pénibles tourbillons qui avaient menacé de l'emporter un peu plus tôt. Il haussa les épaules et revint à l'instant présent avec davantage de facilité cette fois. Son interlocuteur lui avait semblé courbaturé, peut-être fatigué. Il donnait déjà le change ; Phorao comprenait sans peine ce souci des apparences qui, au fond, est moins superficiel qu'on ne le pense, dans la mesure où les actes définissent la personne. Lui-même, les jours où les sanglots obstruaient sa gorge, aurait préféré s'étouffer que laisser couler ses larmes. Avec un sourire, il inclina la tête pour prendre congé, mais au lieu de s'éloigner, approcha sa main de l'épaule de Leichenhalle, s'arrêtant à quelques centimètres. Sa voix prit une inflexion chantante, et les mots d'italien étaient presque fredonnés.

-Il est temps que nous rentrions chacun de notre côté, je crois... tutto va bene, rimettetevi, sorridetemi... Voilà. J'espère que vous passerez une nuit agréable.

Il ne savait pas grand-chose sur son propre compte, ce petit brun échevelé aux yeux vert rivière, mais les usages qu'il pouvait faire de sa voix étaient une des choses qu'il n'avait pas hésité à explorer, à expérimenter, et à maîtriser dans la mesure de ses possibilités. Hermano pouvait communiquer des phrases entières ; soit ; lui, il pouvait communiquer des humeurs, des états de conscience. Cela n'allait pas jusqu'à la suggestion mentale dont se targuent les hypnotiseurs, certes, et il préférait : la responsabilité aurait été trop importante. C'était plus simplement un pouvoir comparable à celui des vieux tziganes lorsqu'ils saisissent leur violon, et font naître sur les visages de leurs compagnons de misère des expressions changeantes en fonction de l'air interprété. Phorao avait vu ces spectacles, et lu les récits des anciens bardes du Nord, et ces magies dans son entendement se confondaient pour n'en former qu'une, qu'il possédait lui aussi. Comme dit le Poète :
"Dans son rêve, les yeux fermés, chacun marchait. Ce n'étaient plus du tout de simples airs de danses, Car le cœur de chacun saignait sous son archet. Et tous ces violons chantaient des confidences."
De cette voix secrète, dissimulée sous sa voix lorsqu'elle chantait, Phorao savait dire ce que son discours n'aurait osé exprimer ; et il le disait plus efficacement. C'étaient parfois des injonctions, des ordres ou des interdictions. D'autres fois, il s'agissait de consoler un enfant braillard, de rassurer une petite vieille femme anxieuse, ou de ramener un jeune exalté des royaumes morbides où ses questionnements l'entraînent.

Ce qu'il avait dit à Wynn Leichenhalle n'était pas un ordre. Il s'en serait bien gardé. L'intérêt de cet homme étrange était son étrangeté, le contrôler n'aurait mené qu'à une insipide prévisibilité qui aurait vite lassé n'importe quel être doué de raison. C'était plutôt un équivalent, en un peu plus persuasif, de la formule arabe : que la Paix soit avec toi. Que ses airs distants, ses imperceptibles grimaces, soient le résultat d'un souci ou d'une simple douleur musculaire, le principal n'était pas de les faire disparaître, mais de les aborder avec sérénité. Du moins était-ce la moindre des choses que pouvait faire Phorao, en remerciement de la prochaine résolution de son plus grave problème. Mais il ignorait quel en serait l'effet sur un être quelque peu éloigné de l'humanité. Peut-être était-il plus ou moins sensible que les autres à ses petits tours de passe-passe, qui sait. Ce serait l'occasion d'en avoir la certitude.
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MessageSujet: Re: [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire [A M. Leichenhalle] Poupées de cire et masques d'ivoire Icon_minitimeJeu 6 Oct - 22:25

Wynn sentit la main s'approcher de son épaule, et c'est avec la vigilance d'un prédateur qu'il se figea, la lèvre supérieure brièvement secouée d'un spasme qui se serait changé en un grognement s'il l'avait laissé s'exprimer. Tournant lentement la tête, il lançant un regard plus que glacial au propriétaire de cette main, le défiant de l'effleurer.
Cette attitude était bien malgré lui particulièrement agressive. Le moindre contact s'apparentait à une forme de complicité à ses yeux, qu'il n'arrivait pas encore à contrôler ni même à accepter.
Avec soulagement, il vit les doigts du garçon s'arrêter à quelques centimètres de son épaule, comme si elle s'était posée sur une excroissance invisible de son propre corps.
Ce n'est pas la peur qui le figeait ainsi mais l'inconnu, ou plutôt la sensation d'avoir oublié depuis trop longtemps ce qu'on pouvait éprouver lorsque quelqu'un vous touche l'épaule pour souhaiter bonne chance ou simplement pour rassurer.

Alors qu'il s'apprêtait à demander à l'autre ce qu'il avait, il fut couper par l'étrangeté de sa voix. Ses prunelles s'écarquillèrent d'elles mêmes sans qu'il puisse lutter contre cette expression de pur étonnement qui vint se peindre sur son visage.
S'il n'était pas en mesure de comprendre l'italien, la mélopée qui s'échappa de la gorge de son voisin l'apaisa incroyablement. Il se rendit alors compte qu'il devait être tendu, sur ses gardes, car il ne s'était pas sentit aussi serein depuis plusieurs mois, si ce n'est des années. Il ignorait d'où venait cet étrange pouvoir, si les mots prononcés avec un quelconque rapport, ou s'il s'agissait de la tonalité du timbre, mais l'effet était on ne peut plus bénéfique.
Le vampire avait toujours été très sensible à toutes les musiques existantes, savantes ou non, mais jamais il n'avait entendu pareille mélodie.

Et alors qu'il hochait la tête pour s'en retourner travailler, il se rendit compte que la douleur de sa nuque avait totalement disparue. La pointe aigüe qui avait taquiné sa jugulaire quelques minutes plus tôt semblait s'être évanouie, comme si elle avait prit peur en entendant les paroles du jeune homme. Passant la main dans son cou, l'assassin nota que le gonflement du capillaire noirâtre s'était quelque peu résorbé. Il n'avait pas pour autant disparut, mais ils s'était apaisé.
Se retournant à nouveau, Wynn dut se rendre à l'évidence. Il ne retrouverait pas tout de suite Phorao. Pourtant, il aurait aimé lui demander de quelle manière il s'y était prit. Pour peu qu'il ait un semblant de solution à son problème, le vampire était prêt à beaucoup de choses, même à se montrer plus bavard et aimable... Dans la mesure du possible, étant donné son mauvais caractère.

Soupirant de frustration, il reprit sa route, abandonnant en chemin l'idée d'interpeller un passant égaré pour s'en nourrir. La chasse à venir le coupait de tout appétit autre que celui de la recherche.
Il s'attela donc tout le reste de la nuit à établir son plan d'attaque.
En cette période de l'année, il pourrait évoluer que tôt dans la journée, ou dans la soirée. Il devrait être rapide.
Les effluves parfumées qui enveloppaient la veste bleue étaient nombreuses, et il reconnut sans mal l'odeur de Phorao, mais son odorat animal décela également la présence d'un autre parfum, plus feutré, plus dur, qu'il aurait même qualifié de plus masculin, mais surtout d'humain.
Il espérait bien que cela suffirait à l'aider à retrouver ledit fuyard.
Sur les coups de quatre heures, il comprit qu'il n'y avait plus qu'à attendre, et se remit à sa lecture sur le rebord de la fenêtre.


(Suite dans ce sujet)
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