L'Ombre de Londres
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La capitale vit dans le chaos : les Vampires complotent toujours, les Hunters s'allient et s'organisent, les Alchimistes se révèlent, les Lycanthropes se regroupent et les Loups-Garous recommencent à tuer !

Citoyen de l'Ombre, te voilà revenu dans nos sombres ruelles...

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Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42]

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Raphaël Veneziano
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Raphaël Veneziano
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MessageSujet: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeJeu 5 Juil - 12:26

[HRP/ En venant du Queen's Head : Rencontres décisives/HRP]

[Raphaël Veneziano, Stan Calder, Alexender Von Ravellow, Sarah Spencer, Eulalia Grey, pnj Thaddeus Grey]

Enfin ils arrivaient à l’Éclipse. Le manoir se dressait de toute sa taille, un peu en retrait, isolé des autres maisons par un chemin grimpant et un haut muret de pierres. La grille n'était pas fermée, elle était seulement rabattue de trois quarts. Raphaël, suivit d'Alexender et de Stan, ouvrit donc cette dernière sans mal, malgré le fait qu'il portait Eulalia dans ses bras. D'un mouvement de pieds, il écarta la porte et pénétra dans son domaine.
Il n'y avait aucune lumière. Lui, il voyait parfaitement dans le noir comme tout Vampire. Mais les autres Hunter ne pouvaient se repérer qu'à son manteau blanc comme la neige qui se détachait dans l'ombre devant eux. Raphaël suivit donc le chemin de gravillons qui menait jusqu'à son entrée. Cette dernière était située en haut de quatre longues marches bordées de deux rambardes de fer forgé. Une fois arrivé devant sa porte, Raphaël fut saisi d'un doute. Et si les Hunter découvraient immédiatement sa nature en entrant ? Tout était à l'abandon, tout était clôt, les volets jamais ouverts et des salles entières gardaient encore les tissus protecteurs que l'on utilisait pour les longues absences. Il faudrait qu'il brode une histoire là-dessus et vite !

Sans lâcher Eulalia, il ouvrit sa porte. En soit, il n'avait pas besoin de clé puisqu'il verrouillait cette dernière grâce à ses pouvoirs vampiriques. Le déclic fut donc bref, Raphaël fut rapide et discret, mais il toussota pour brouiller les étranges impressions : tout devait paraître naturel.
Une fois entré, il prévint ses acolytes :


- Ne faites pas attention au désordre ambiant. Cette maison est à l'abandon depuis des dizaines d'années et je n'en ai hérité il n'y a que deux ans. Je ne l'ai jamais retapé ni vraiment habité. C'est un lieu que j'utilise pour préparer mes chasses nocturnes, je n'y viens pas souvent pour y séjourner...

Que dire de plus pour endormir leur attention ? En soit cela était crédible et finalement plutôt proche de la réalité. D'ailleurs, il pouvait très bien avoir une chambre en ville et garder son manoir pour ses plans de Hunter. Après tout, c'était possible. Sauf qu'en réalité Raphaël vivait, ou plutôt survivait, dans cette demeure. Il y dormait, y vivait des heures atroces de réflexions, de souffrance et d’entraînement. C'était son antre, sa tanière de monstre dévoré par la haine et la culpabilité.

Raphaël songea alors à ses Blood Tablet. Il eut un sursaut au cœur. Il fallait qu'il les cache ! Quelle preuve ! Il les avait laissées...sur la table du salon...non...dans la salle d'eau, oui...Il pourrait les enlever à temps ! Quelque peu stressé, il monta sans attendre les marches qui se présentaient dans le hall pour aller directement au deuxième étage.

- Par ici s'il vous plaît, fit-il à l'intention des deux hommes derrière lui. J'utilise principalement le salon et la salle d'eau qui sont à l'étage. Les rez-de-chaussé est désaffecté.

Un autre problème lui vint à l'esprit : il avait bien du whisky et du vin pour servir à boire à ses invités, les bouteilles devaient avoir une dizaine d'années, mais il n'avait absolument rien à manger ! Quel idiot de les avoir emmené ici...Une terrible idée en réalité...Il s'était piégé plus qu'il ne l'aurait songé.

Arrivé à l'étage, il ouvrit une lourde porte de chêne avec le pied, non sans feindre la difficulté afin de paraître normal, et se dirigea vers un canapé poussiéreux.


- Je n'ai, hélas, pas d'endroit plus adéquat, Mademoiselle, sachez que j'en suis fort confus.

Il posa alors Eulalia dans le canapé, prenant garde à ne pas remuer trop sa jambe blessée. Il l'allongea et la laissa à ses compagnons.

- Je reviens.

Sur ces mots, il jeta d'un geste son manteau sur l'unique fauteuil qui se trouvait devant la cheminée (cinq autres étant éparpillés dans la pièce), puis il s'éclipsa derrière une porte : la salle d'eau. Une fois entré, il chercha rapidement des yeux son étui de fer contenant ses Blood Tablet. Heureusement pour lui, il tomba dessus aussitôt. Saisissant l'objet, il le dévisagea avec hargne. Il haïssait sa nature ! Il abhorrait ces palliatifs infectes qui le rendaient malade ! Vivement, il voulu enfouir l'étui dans une des poches de son pantalon mais il n'avait pas fait attention à l'ouverture qui se présentait alors à l'envers : la boite commença à se vider au sol à une vitesse folle. Les cachets tombèrent sans bruit mais par dizaine, s'étalant partout. La boîte était en effet pleine puisque le Vampire ne les utilisait pas vraiment. En effet, le corps de Raphaël refusait les Blood Tablet. L'une d'elle disparue sous un meuble à l'insu du Vampire. Face à ce soudain chaos, Raphaël paniqua un instant. Il se jeta à genoux, ramassa le maximum de cachets en une poignée et entrepris de les remettre dans la boite. Le cœur battant, ses mains tremblaient d'émotion. Il finit par tout ranger et par cacher la boite dans sa poche.
Appuyé contre un mur, une suée au front, il soupira. Sa vie n'était qu'un enfer constant.

Bien vite, il revint dans le salon avec une bassine d'eau et un linge propre. Il avait aussi pris une fiole d'eau de toilette qui pouvait désinfecter ou anesthésier l'esprit si on la respirait. A son bras, enfin, une immense serviette de bain blanche et ocre pendait.
Revenu auprès d'Eulalia, il posa la bassine sur une chaise de paille qu'il ramena d'un coin de la pièce.


- Je ne sais pas si cela vous sera utile, Mademoiselle, je ne sais pas comment fonctionnent vos dons, mais ceci peut peut-être vous aider pour les coupures et éraflures qui abîment votre douce peau...

Son regard était tendre et rassurant. Raphaël était attentionné. Ses yeux croisèrent alors ceux de la belle, il posa la serviette sur le canapé et se détourna pour revenir vers les deux Hunters.

- Je préfère vous prévenir, messieurs, que je n'ai rien pour nous restaurer. Fit-il en levant les mains au ciel l'air désespéré. Je ne pensais pas revenir ici avant un moment et je n'ai donc pas prévu de nourriture. Mais j'ai en bas quelques bouteilles de vin italien si vous désirez vous rafraîchir quelque peu.

Le regard qu'il lança à Alexender et à Stan était évidemment lourd de sens : descendre semblait presque une obligation, cela allait leur permettre de parler entre hommes. Raphaël se retourna vers Eulalia.

- Peut-être voudriez-vous être seule pour utiliser votre pouvoir ?

Descendre chercher du vin était donc bien à la fois une courtoisie pour ses invités mais aussi une excuse pour laisser la demoiselle à son intimité.
Il revint vers la belle et s'accroupit auprès d'elle.


- Si vous avez besoin d'aide, dites-le. Sinon, nous vous laissons. Frappez trois coups contre le sol pour nous prévenir lorsque nous pourrons remonter. Je n'ai malheureusement pas de robe à vous prêter mais je puis aller vous quérir des vêtements masculins, même si nous ne faisons apparemment pas du tout la même taille, ceux-ci ne seraient que provisoire. Vous pouvez utiliser la salle d'eau, dites-moi si vous voulez que je vous y porte, mais il n'y a rien pour étendre.

La serviette en plus du linge servait évidemment à ce que Eulalia puisse se ''vêtir'' de quelque chose en attendant si elle devait se séparer de ses vêtements de chasse pour l'opération magique. Raphaël était souriant, cela avait pour but de rassurer la jeune femme. Mais au fond, il était bien sombre et soucieux. Cette situation ne lui plaisait guère et il se rendait maintenant compte que son manoir n'était décidément pas accueillant pour un sous. Jamais il n'aurait songé allonger-là une humaine un jour, et encore moins en présence de deux tueurs féroces, sur-armés et prêt à mener une guerre contre sa race toute entière. Ils se ressemblaient beaucoup et cela effrayait le Vampire : s'ils étaient aussi expéditifs que lui, et ce soir le lui avait bien assez prouvé, il avait du soucis à se faire quant à sa vraie nature...

Son regard se perdit dans les cheveux d'Eulalia, puis ses yeux glissèrent le long de son cou. Oui...il avait du soucis à se faire.
Attendant une réponse, il se releva lentement en détournant à nouveau son regard.


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Alexender Von Ravellow
Hunter - "Criminel" en fuite
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeJeu 5 Juil - 14:15

[HRP/Après "Messager matinal"/HRP]

Elle lui plaisait ! Oui, Eulalia...C'était un joli prénom ! Et cet air si innocent et si brillant derrière cette masse de cheveux bruns ! Une belle femme ! Pour sûr il l'appréciait déjà. Sa petite voix, assurée et aimable, le fit sourire lorsqu'elle lui répondit en riant. Elle était franche, agréable et surtout très réceptive à son humour de gentleman engageant.
Ainsi Alexender avait-il trouvé une nouvelle conquête, au milieu de l'enfer. La galanterie ne quittait jamais longtemps son cœur : il aimait plaire autant qu'il aimait qu'on lui plaise.


- Si vous n'êtes pas un ange, miss, fit-il avec entrain, vous n'êtes certainement pas une créature du Diable. Car comment un si mauvais bougre pourrait-il avoir créé une si belle étoile ?

Son sourire était charmeur, il voulait faire bonne impression et flatter la jeune femme tout en détendant l'atmosphère. Mais Raphaël se dressait entre eux comme un mur d'épines entre l'endormie dans son château et le bon prince qui la désirait. Cela était normal aux vues de la situation, mais Alexender n'aimait pas suivre ainsi le mouvement sans avoir une part d'autorité. Il n'avait pas l'habitude d'être accompagné dans ses chasses et cette alliance n'aurait certainement jamais été si elle n'avait pas été nécessaire pour sauver Sarah. Car même si Alexender était un gai-luron, on n'obtenait sa confiance qu'après des années d'amitiés. Gaspard le savait bien, d'ailleurs c'était le seul en qui il plaçait cette dernière.

Cependant, le Hunter savait aussi que la soirée telle qu'elle avait débutée ne permettait pas les galanteries. Aussi se tint-il finalement à distance du couple tandis qu'ils avançaient dans la nuit vers la demeure de Raphaël. Stan exposa alors son avis sur l'urgence d'un médecin. Alexender y songea avec inquiétude. La jeune femme était en effet blessée plutôt gravement et l'os pourrait ne jamais se remettre droit si Raphaël n'avait pas quelques dons chirurgicaux dans sa poche, car lui-même n'en avait certainement pas. Même s'il avait quelques connaissances, finalement...Il avait tout de même sauvé Sarah de l'anémie totale en lui transférant son sang! Oui peut-être qu'il pouvait finalement s'avérer utile pour un os...Il allait proposer son aide lorsque Eulalia se mit à expliquer qu'elle possédait un pouvoir de guérison.
Alexender fut surpris et heureux d'entendre pareille chose. Il n'avait encore jamais réellement vu de magiciens à l'oeuvre et, même s'il savait que ces derniers étaient souvent traqués, il s'y intéressait assez pour l'accepter tel quel.


- Bonne nouvelle ! Lança-t-il dans la nuit avec joie.

Puis leur route reprit. Alexender s'était tu. Il pensait à cette magie sur laquelle il voulait questionner Eulalia depuis sa lance foudroyante qui avait frappé la Vampire en plein jambe. Cela l'avait impressionné.

Bientôt ils arrièrent devant le portail de Raphaël. Le manoir avait tout d'un lieu lugubre et sans vie. Ce que remarqua immédiatement le Hunter, c'était l'état de la grille et de la façade lorsqu'ils furent devant. Tout était noir, sale, délabré, fermé. Rien ne donnait ne serait-ce que l'impression que cette demeure était habitée. On eut juré qu'elle était à l'abandon.
Quels drôle de façon de traiter son domaine ! Lui-même entretenait son châtelet avec une perfection digne des plus grands jardiniers français ! Sa façade était claire, ses terres magnifiquement travaillées, son jardin et son lac maîtrisés...Qu'est-ce qui pouvait pousser un homme héritier d'un pareil patrimoine à le laisser ainsi tomber en ruines ? Peut-être que Raphaël n'avait finalement pas beaucoup d'argent ?

Mais la réponse à ses question arriva tantôt. Raphaël leur expliqua qu'il avait hérité de cet édifice seulement deux ans auparavant et qu'il avait déjà été abandonné. Il n'avait pas encore prit le temps de le restaurer. Alexender ne commenta pas cette précision, mais il n'en pensait pas moins.

Une fois entré, ses doutes se confirmèrent : l'endroit était clairement complètement déchu. Ce Hunter faisait donc partie de ces chasseurs solitaires, enfermés chez eux, ruminant sombres pensées et plans houleux pour détruire les créatures de la nuit. Un autre de ces malades dont il avait déjà entendu parler dans les histoires et les livres de Gaspard. Cela n'allait pas l'aider à porter dans son cœur le décoloré.
Il pensa alors à Suzanne et Marguerite, ses deux domestiques, qui osaient dire de lui qu'il s'enracinait dans son atelier. Apparemment, non seulement Raphaël n'avait pas de domestique, mais en plus il ne faisait que s'isoler dans une pièce à vivre, sans s'occuper des autres dans la demeure. Il était vraiment seul et posé en ermite dans cette baraque mortifère...Après tout, ce n'était pas pour rien qu'ils ne se connaissaient pas. Si le Hunter restait ainsi cloîtré dans son refuge nuit et jour, s'il ne se mêlait pas aux gens du commun en restant trop enfoncé dans sa colère, jamais leurs pas ne pouvaient se croiser, évidemment !

Alexender suivit le Hunter en silence. Arrivé à l'étage, il fut surpris pas la taille de la cheminée et l'élégance des fauteuils et du tapis. Mais tout était plongé dans le noir et même cette pièce à vivre, dans laquelle le Hunter disait passer tout son temps de préparation à ses chasses, s'avérait austère et froide.


- Brrrr, frissonna l'aristocrate en se frottant les épaules. Ce manoir est effectivement dans un état d'abandon terrible...Même une femme de cabaret ne se laisse pas autant aller...

Alexender évoquait ''l'abandon'' charnel. Il ne loupait jamais une occasion de faire le Don Juan, même lorsqu'il s'agissait de parler de monument.
Raphaël posa Eulalia sur un canapé et s'en alla vivement vers une pièce adjacente. Alexender en profita pour sourire à la jeune femme. Il enleva son manteau de cuir noir qui lui alourdissait les épaules et détacha son katana pour soulager sa ceinture. La chaîne de son Bloody Rose brilla le long de sa chemise blanche et de son pantalon noir. Mais bien vite, il saisit le manteau que Raphaël avait laissé sur un fauteuil pour y poser le sien à sa place. Il laissa son katana contre le meuble et enfila alors rapidement le manteau bordé d'hermine avant de prendre une pause ridicule, les bras croisés, le regard dur et le front plissé.


- Alors ? Fit-il d'une voix d'outre-tombe. Qui suis-je ?

La plaisanterie fut courte. Alexender ne comptait pas manquer de respect à son hôte. Il enleva le manteau et le reposa soigneusement sur le dossier du fauteuil près du sien. Le contraste était fort entre ces deux tenues.

- Allons, fit-il joyeusement en souriant à Eulalia, ne risquons pas de fâcher notre cher confrère !

Alexender s'approcha alors d'Eulalia. Il lui prit une main et l'engloba dans les siennes.

- Vous permettez ? Demanda-t-il à la jeune femme tout en frottant ses mains contre la sienne. Vous êtes glacée. Je vais arranger ça...

Il entreprit alors de rallumer la cheminée. Le bois était sec, la cendre facilement manipulable et surtout il y avait de quoi faire brûler un bon feu toute une nuit. Le Hunter ramena au centre les plus grosses bûches et retourna chercher dans une poche de son manteau sa boite d'allumettes. Raphaël revint alors portant tout le matériel nécessaire aux premiers soins. Pendant qu'il discutait avec la belle, Alexender craqua une seule allumette. Le feu prit très bien et s'accrut rapidement. Une douce lumière envahit la pièce et se mit à l'éclairer en tremblotant. Alexender jeta son allumette dans les flammes naissantes. La vision de la Vampire défigurée, calcinée par sa torche, revint lui danser devant les yeux. Elle avait eu la fin qu'elle méritait ! Sa conviction en avait été renforcée...

Raphaël explicita alors le fait qu'il n'avait rien à manger. Alexender en fut surpris. Même s'il ne venait pas souvent dans cet endroit, un minimum de provisions était une des bases pour la survie. Et si les Vampires venaient le chercher ici ? Comment ferait-il pour tenir un siège? Décidément, cet homme était surprenant de bêtise. Lui qui avait l'air si puissant et si sûr de lui, il manquait aux règles élémentaires de Hunter et même de tout homme qui se respecte...
Alexender hésita à en rire ouvertement. Finalement il se tu à nouveau, préférant écouter la suite sans interrompre son hôte. Raphaël parla de vin italien et il fut ainsi explicite quant à ses intentions. Descendre au rez-de-chaussé ne signifiait qu'une chose : laisser Eulalia se soigner tranquillement sans la déranger dans son intimité. C'était une question de bienséance, Alexender respectait ce genre de chose.


- Du vin ? Fit-il alors avec un air ravi. Si vous n'avez pas de verre, cette fois je vous fait pendre ! Du vin italien ? Cela me tente bien oui !

Alexender entrait dans son jeu. Détendre l'ambiance était une de ses priorité maintenant. Eulalia devait se sentir bien entourée. Inutile de faire une tête d'enterrement ! Après pareilles émotions, elle avait besoin de réconfort, comme eux tous.

- Nul jambons, nul biscuits, nul mets ! Nenni, nenni, nenni ! Votre hospitalité laisse à désirer mon cher ! Continua Alexender sur un ton théâtral. Mais soit ! Enivrons-nous donc ! Et si votre vin vaut la peine d'être fini, je vous aiderai peut-être, le soleil revenant, à retaper cette bicoque prête à s'écrouler !

Sur ces mots, Alexender sourit à Eulalia, ignora l'air sérieux de Raphaël et fit demi-tour pour entamer la descente des escaliers qu'ils venaient de monter. S'il fallait s'éclipser quelques instants, il le ferait, même s'il lui vint en esprit quelques dessous affriolants que pouvaient bien porter la Huntress. L'heure était aux soins, Raphaël semblait s'en sortir sans lui.

- Stan ? Vous venez ? Fit-il en disparaissant dans l'obscurité de l'escalier.


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Eulalia Grey
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeJeu 5 Juil - 14:31

Décidément, ce manoir faisait froid dans le dos. Il semblait totalement à l'abandon, pauvre loque délaissée des hommes et abîmée par le temps. Pourtant, il avait dû être fort beau et majestueux... La grille n'était pas fermée, ce qui n'étonna pas vraiment la jeune femme. Qui pouvait avoir envie de tenter une incursion en un tel lieux ? L'obscurité les enveloppait de son manteau noir et elle ne voyait quasiment rien. Un cliquetis se fit entendre. La porte, sans doute. Ils pénétrèrent à l'intérieur, aussi délabré que ce qu'elle imaginait. Comment Raphaël pouvait-il vivre dans un tel endroit ?! Cela relevait du masochisme pur et simple ! Comme en réponse à sa pensée, le beau jeune homme leur expliqua qu'il ne vivait presque pas ici. C'était un peu comme son quartier général. Cela rassura en partie Eulalia. Il devait sans doute avoir une chambre à l'hôtel Albany, ou dans un bâtiment du même genre...

Ils montèrent alors à l'étage. Le grincement des escaliers donna l'impression à la Huntress qu'ils allaient craquer d'un instant à l'autre. Quelle poussière... Même une pyramide devait être plus propre que ce manoir ! Elle toussa discrètement dans le mouchoir de l'Italien, se faisant la plus discrète possible. Habituée depuis toute petite à vivre dans un cocon propret, laissé aux bons soins de sa mère et de Mrs Patterson, la seule domestique de la maison, elle avait un peu de mal avec les endroits sales et poussiéreux. Elle songea un instant à prendre un balais et à tout astiquer de fond en comble. Elle regarda devant elle et vit la lourde porte en chêne s'ouvrir sous le coup de pied de l'Ange blanc. S'offrit alors à sa vue un salon plutôt grand, meublé en tout et pour tout par un canapé, six fauteuils et quelques chaises. Sur un mur, une cheminée imposante et austère semblait éteinte depuis bien longtemps... Attentionné, Raphaël la déposa sur le canapé en lui adressant des paroles d'excuses. Elle lui adressa alors un sourire qu'elle voulut le plus lumineux possible.


- Ne vous en faites pas, messire Veneziano, ce canapé suffira parfaitement.

Le jeune italien partit ensuite dans la pièce attenante. Eulalia trouva qu'il était passablement agité depuis qu'ils étaient arrivés ici. Elle pensa qu'il n'avait tout simplement pas l'habitude de recevoir autant de monde chez lui... Il devait peut-être être un peu misanthrope sur les bords ! Pour ne pas paraître discourtoise, elle se tourna vers les deux hommes restés là. Le plus petit des deux l'intriguait. Il n'avait pas dit grand chose depuis qu'ils avaient quitté les lieux. De par ses vêtements, elle déduisit qu'il devait venir de quartiers défavorisés alors que le roux était un noble à n'en pas douter. Il s'empara du manteau d'hermine de Raphaël et le passa avant de mimer une pose théâtrale qui fit rire la jeune femme de bon coeur.

- Hm... Un roi de France ? Enfin... Je ne pense pas que Louis XIV ait posé de cette façon...

Le jeune homme saisit ensuite sa main, remarquant qu'elle était glacée. En effet, Lally avait prit le froid pendant son combat et ses mains en avaient pâti. Il lui alluma donc un feu dans la cheminée. Les flammes, chaleureuses et colorées, dansèrent dans l'âtre, peignant les murs d'un orangé des plus agréables. La jeune femme remercia Alexender d'un signe de tête et embrassa la pièce du regard, englobant les deux Hunters de ses yeux si étranges.

- J'ai eu beaucoup de chance d'être tombée, dans tous les sens du terme, sur vous. Je ne sais pas ce qui vous a amené là-bas mais ce fut un heureux concours de circonstances.

Elle leur adressa un sourire jovial, préférant ne pas penser à sa blessure. Elle songea à ses parents... Ils devaient dormir pour le moment... D'ailleurs, quelle heure était-il ? Probablement entre minuit et deux heures du matin... Peut-être même plus tard. Si le jour s'avérait trop intense lorsqu'ils quitteraient Raphaël, peut-être devrait-elle rester ici jusqu'à la nuit prochaine. Elle n'allait quand même pas se balader dans Londres avec sa tenue de chasse ! Un grincement de porte lui fit tourner la tête. Le jeune homme était revenu parmi eux. Il portait une serviette et une bassine d'eau ainsi qu'une fiole de désinfectant. Son regard était doux, tendre. L'attention qu'il lui portait la fit quelque peu rougir. Puis son coeur battit plus fort quelques secondes lorsqu'il lui parla. "Douce peau"... Jamais personne ne l'avait complimentée de cette manière. Mais était-ce un compliment sincère ou une simple marque de politesse ? Impossible à dire... La jeune femme opta pour la première option, qui lui plaisait le plus.

Il proposa ensuite à ses deux compagnons d'aller se restaurer et elle comprit peu après qu'il voulait la laisser seule, afin qu'elle puisse se mettre plus à son aise pour se soigner. Elle lui en fut reconnaissante. Ce n'était pas vraiment facile pour elle d'utiliser son don et elle préférait être seule pour affronter le début des effets secondaires. Le jeune homme revint vers le canapé et lui proposa des vêtements ainsi que de l'aide pour aller jusqu'à la salle d'eau. Un nouveau sourire naquit sur son visage lorsqu'elle lui répondit.


- Oh, je n'aurai pas besoin d'aller jusqu'à la salle de bains pour l'instant, merci... Mais des vêtements, même masculins, seraient le bienvenu. Je vous préviendrait lorsque j'aurai terminé.

Une fois que Raphaël lui eut porté tout ce dont elle avait besoin, ils la laissèrent seule. Inspirant un grand coup, la jeune femme écarta les pans de sa jupe, révélant ses jambes. La droite semblait bleuir doucement et penchait dans un angle bizarre. Ce n'était pas très beau à voir... En grimaçant, elle étendit ses mains au-dessus de sa jambe et commença à psalmodier en latin. Ses paumes s'illuminèrent d'une lumière palevioletredte ténue et ses os se ressoudèrent dans un craquement. La douleur fut courte et intense. Une fois son incantation finie, elle souffla profondément. Déjà, elle commençait à avoir quelque peu mal à la tête et son corps était parcouru de légers frissons. Elle se leva, agitant sa jambe pour vérifier que tout était en ordre puis se déshabilla lentement. Elle défit sa ceinture qu'elle posa sur le canapé, caressant sa rapière du regard. Elle se débarrassa ensuite de sa robe qu'elle plia soigneusement. Vêtue seulement de ses sous-vêtements et de ses bottines, elle s'approcha de la bassine et nettoya ses plaies d'abord à l'eau, puis avec le désinfectant qui la brûla désagréablement. Elle se débarbouilla ensuite, essuyant son visage et ses bras mouillés avec la serviette.

Une fois sa toilette sommaire accomplie, Eulalia enfila la chemise blanche et le pantalon trop larges pour elle que le Hunter lui avait laissé. Heureusement, il avait pensé à rajouter une paire de bretelles. Elle ourla le pantalon pour ne pas marcher dessus et remis sa ceinture en place. Pour finir, elle s'empara des linges, du désinfectant et de la bassine d'eau et porta le tout dans la salle d'eau. Elle vida le récipient dans le lavabo, reposa la fiole sur une étagère et plia les draps de bain. Son regard croisa celui de son reflet dans le miroir. Lally fouilla dans sa sacoche, bourrée d'objets hétéroclites qui, selon elle, pourraient servir un jour. Elle y trouva plusieurs épingles et entreprit de se coiffer. Elle réussit à arriver à quelque chose de décent, bien que quelques mèches rebelles s'obstinaient à retomber sur les côtés de son visage. Cela ne lui allait d'ailleurs pas si mal. Mais au moment de ficher la dernière épingle, celle-ci glissa et partit sous un meuble. La jeune femme plissa les yeux pour mieux voir où elle était partie. Sa myopie ne l'aidait vraiment pas.


- Ah, zut !

Lally se pencha pour la récupérer et tâtonna un petit moment. Elle sentit quelque chose et se redressa avec un sourire triomphant. Elle l'avait récupérée ! D'un geste théâtral, elle la mit en place et se sourit à elle-même. Son regard se posa ensuite sur le sol. Elle distingua péniblement un cachet blanc qui traînait par terre. Elle avait dû le sortir de sous le meuble, en même temps que ce qu'elle cherchait... La Huntress le ramassa et l'examina à la lumière. De quoi s'agissait-il ? Ce n'était quand même pas...

Prise d'un doute effroyable, la jeune femme porta la pilule à sa bouche. Le goût âcre du sang s'y répandit bien vite, l'obligeant à tout recracher en toussant. Elle se rinça la bouche à l'eau, l'air horrifié. C'était bien des Blood Tablets. Raphaël était un vampire... Tout s'expliquait ! Sa peau froide, le manoir toujours fermé, son agitation soudaine... Sa beauté étrange... Ils étaient en danger ! C'était probablement un guet-apens ! Quoique...


*Non, je ne peux pas croire qu'il puisse être mauvais... Il s'est battu avec nous.. Et il a l'air si gentil... *

La jeune femme était perturbée. Se laissait-elle aveugler par ses sentiments ? Etait-elle trop crédible ? Elle ne savait plus quoi penser... Elle se laissa choir sur le carrelage, la tête entre les mains. Son corps était frissonnant. Un long moment passa. Puis elle essaya de se composer un visage neutre et sortit. Oubliant les indications que lui avait donné le bel Italien, elle descendit les escaliers avec précipitation, manquant plusieurs fois de rater une marche, et les rejoignit. Ils étaient visiblement en pleine discussion et ne l'avaient pas remarquée, du moins, pour le moment. Elle les écouta sans rien dire mais sans se cacher non plus. Elle ne voulait pas les interrompre et cherchait à en savoir plus. Elle avait la désagréable impression qu'on la tenait à l'écart d'un projet de la plus haute importance. N'y tenant plus, elle s'avança et les regarda, les bras croisés.

- Dites-moi, messieurs, puis-je avoir l'honneur d'être tenue informée de vos complots ? Je suis peut-être une femme mais je pense avoir le droit de savoir ce que vous tramez tous les trois.

Elle leur adressa un sourire joyeux pour faire passer le côté rude de sa remarque. Elle n'avait pas la langue dans sa poche, c'était indéniable, et sa franchise avait à nouveau frappé. Elle rougit, visiblement confuse et leur adressa des excuses en baissant les yeux. Elle regarda un instant Raphaël dans les yeux en essayant de paraître tout à fait normale. Puis, se sentant plus décontractée, elle poursuivit :

- Nous serons plus à l'aise en haut, vous ne croyez pas ? leur dit-elle avec un agréable sourire avant de se tourner à nouveau vers l'Italien. Je vous remercie pour le désinfectant, il m'a été très utile... Comme tout le reste, d'ailleurs.

Elle passa une main sur son front pour chasser sa migraine et frissonna à nouveau. Elle en avait pour bien deux heures de désagréments. Son sortilège demandait un tribut plus ou moins lourd, en fonction des blessures à soigner. Heureusement, les fractures demandaient peu d'énergie. Eulalia décida qu'elle ne dirait rien aux deux autres Hunters sur la véritable nature de Raphaël. D'ailleurs, elle aurait bien voulu pouvoir lui parler seule à seul. Peut-être que quand leurs compagnons retourneraient dans leurs pénates...


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Dernière édition par Eulalia Grey le Dim 5 Mai - 18:21, édité 1 fois
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Raphaël Veneziano
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeDim 8 Juil - 13:08

[Stan nous rejoint bientôt, il accepte que l'on continue un peu sans lui, il faudra juste peut-être éditer un peu nos post s'il dialogue afin de lui répondre]

La panique était passée. Raphaël pensait avoir évité le pire. Même si les gentlemen qui l'accompagnaient, surtout Alexender, paraissaient quelque peu surpris par ses habitudes de vie, ils devaient réellement penser qu'il ne vivait pas dans ce manoir délabré. Son excuse allait certainement fonctionner. Cependant, le rouquin ne pu s'empêcher de faire quelques remarques déplaisantes. Raphaël préféra ne rien relever. L'humour du Hunter lui déplaisait en cette heure sombre, mais il réussissait malgré tout à faire sourire Eulalia, ce qui, au final, était peut-être une bonne chose.

Lorsqu'il revint de la salle d'eau pour s'agenouiller auprès de la Huntress et s'occuper de ce dont elle avait besoin, Raphaël vit qu'Alexender était en train de rallumer le feu dans la cheminée. C'était une bonne initiative. La sienne, qui était de laisser Eulalia à son intimité, fut rapidement comprise par Stan et lui/ Son idée sembla aussitôt adoptée par le rouquin qui entra immédiatement dans son jeu. Face à ses exclamations burlesques, Raphaël esquissa un sourire bien vite abandonné par son air sérieux. Ce Hunter était jovial et entraînant, il semblait détaché de tout mais en réalité son attitude ne devait être qu'une façade...Étrange comportement.
Dès qu'il eu rapporté des vêtements à Eulalia, Raphaël suivit donc Alexender et Stan dans l'escalier afin de laisser la jeune femme se soigner comme elle le désirait. Au fond, il s'inquiétait. Peut-être que la magie qu'elle utilisait n'était pas si fiable que ça ? Peut-être qu'elle risquait de lourdes conséquences à l'utiliser...Fallait-il vraiment la laisser seule ? Mais Eulalia semblait sûre d'elle et Raphaël s'assura une dernière fois qu'elle avait tout ce dont elle aurait besoin pour se laver, se changer et panser ses blessures, avant de descendre au rez-de-chaussé.

Lorsqu'il arriva en bas de l'escalier, il chercha des yeux un chandelier. Même s'il voyait parfaitement clair, les Humains, eux, tâtonnaient pour trouver leur route. Le Vampire mit rapidement la main sur l'un des chandeliers poussiéreux de l'entrée et se rendit compte qu'il n'avait même pas d'allumette à disposition.


- Sieur Ravellow, j'ai oublié mes allumettes à l'étage. Pouvez-vous me prêter l'une des vôtres afin que je nous éclaire ?

Une fois les cinq bougies allumées, Raphaël s'avança dans une pièce sur la droite de l'escalier. C'était un ancien petit salon, tous les meubles étaient couverts de tissus lourds de poussière et de toiles d'araignées. Raphaël s'agenouilla devant un coffre vermoulu qui se tenait près d'une grande armoire à vaisselle. Il posa le chandelier au sol pour l'ouvrir de ses deux mains. Il n'eut aucun mal à soulever le lourd couvercle bardé de fer grâce à ses dons et sortit bientôt une bouteille de vin italien. Il la tendit à Stan qui était le plus près et en tendit une seconde au rouquin.
Mais l'heure était à la discussion. Il fallait profiter de l'absence d'Eulalia pour en parler sérieusement.


- Messieurs, fit-il en reprenant le chandelier et en se relevant. Je pense qu'il est inutile que je vous dise que cette jeune femme ne pourra pas nous accompagner dans notre entreprise. Sa jambe est brisée et même si ses pouvoirs peuvent arranger les choses, elle ne serait qu'un fardeau pour notre mission.

Raphaël était bref et clair. Il ne voyait pas comment la belle pourrait tenir une seconde bataille en si peu de temps. D'ailleurs, il se refusait à laisser une femme prendre des risques dans cette affaire. Pour lui, c'était une cruelle vengeance qui s'annonçait, une lutte sans merci. Hors un combat à mort n'était pas la place d'une femme de son âge. Même si elle était expérimentée, même si elle restait forte, Raphaël la trouvait jeune et fragile. De plus, il savait qu'il allait déverser toute sa rage et toute sa colère dans cette histoire, assez pour qu'il ne veuille pas que les beaux yeux d'Eulalia ne le voient ainsi. C'était une affaire d'hommes.

- Ce Comte Kei est bien plus fort que l'on ne peut l'imaginer. C'est un Vampire très âgé et c'est surtout une créature qui aime jouer avec la nourriture. Je suis bien placé pour le savoir...Je l'ai rencontré deux fois...Je porte encore les marques de la seconde...

Raphaël gardait en effet une marque de ce poignard d'argent qui lui avait transpercé le corps. Même s'il se régénérait, cette blessure mettait étonnamment de temps à se refermer. L'argent n'en était pas la seule raisons.

- Cependant, continua-t-il, même si nous aurions besoin de plus de bras, je me refuse à la laisser intervenir. Vu son état, je doute fortement qu'elle ne soit pas diminuée. Nous risquons des pertes dans cette histoire...

Raphaël était pessimiste. C'était vrai : il avait déjà affronté le Comte par deux fois et s'il était en vie c'était bien parce que ce dernier l'y avait laissé volontairement. Il se savait impuissant face à ce monstre. Avec l'aide d'Alexender et de Stan, il avait bien plus de chance d'atteindre sa cible, d'autant que le rouquin semblait bien décidé à le tuer. La dent que ce dernier avait contre le Vampire serait un atout. Mais ils n'étaient pas assez nombreux. Le Vampire devait avoir des acolytes. Et puis il y avait déjà une femme en jeu et cela risquait de devenir très compliqué. Sauver Sarah n'allait pas être une mince affaire. Elle serait certainement prise en otage...
Raphaël songea à cette nuit-là, sur le pont. Le Vampire avait la capacité de disparaître totalement dans l'ombre. Rien n'était joué. Pour Raphaël, c'était une mission-suicide qu'il voulait bien tenter pour la forme.


- Une femme à sauver, ce sera déjà bien assez...Reprit-t-il en soupirant. Ne prenons pas de risques supplémentaires : il vaut mieux éviter de la lier d'une quelconque façon à notre projet. Nous devrions chercher d'autres Hunter, mais le temps nous est compté. Eulalia en connaît peut-être. Il faut lui demander.

Le Hunter aux cheveux blancs posa son chandelier sur un buffet et s'appuya contre ce dernier. Il croisa les bras, l'air pensif. Ilse fichait plus ou moins de la réaction des autres : Eulalia ne devait pas être exposée, elle ne le serait pas.

- La pièce de théâtre que ce fou compte présenter serait un bon moyen de le surprendre, continua-t-il presque pour lui-même, mais je doute que nous puissions le tuer ainsi. Je n'aime pas que de nombreux Humains soient impliqués. Hors tout le gratin de Londres se trouvera au théâtre et la garde sera certainement fortement concentrée.

Raphaël commençait à douter de leur idée. Alexender avait eu l'air de trouver cette occasion magnifique, mais finalement Raphaël sentait que la situation n'était pas la meilleure. Intervenir en pleine pièce de théâtre c'était signer leur arrêt de mort.

- A moins que...réfléchit-il. A moins que nous y allions très bien préparés et...masqués.

Oui, se présenter au théâtre à visage couvert était au moins se garantir l'anonymat par rapport aux autres citoyens et à l’instance royale. Raphaël regarda danser les flammes de son chandelier. Une nouvelle idée s'insuffla dans son esprit.
Il se redressa soudain et s'expliqua :


- Mettons le feu à l'édifice ! Cela mettra un terme à la représentation, les civils seront sortis en foule mais en sécurité...et le Comte...sera une cible plus aisée dans la panique.

Le feu...Oui...Quoi de mieux pour limiter le nombre d'Humains dans leur attaque ? Il fallait allumer le feu, attendre qu'il soit suffisant pour que les spectateurs commencent à être évacués et entrer en scène à leur tour. Le Vampire serait surpris et le piéger grâce aux flammes serait cette fois possible.

Eulalia apparu alors en bas des escaliers. Raphaël lui-même ne l'avait pas entendue tellement il était occupé à songer à leurs plans. Aussi fut-il grandement troublé par l'arrivée de la demoiselle. C'était étrange de la voir ainsi tenir debout sans mal alors que quelques minutes auparavant elle ne pouvait même plus marcher seule. Sa jambe brisée s'était donc ressoudée si vite ? Quelle magie ! C'était impressionnant ! C'était étrange également de la voir vêtue de ses habits masculins, bien trop larges et longs pour elle. Un chignon venait tenter de domestiquer se longue chevelure. Si Eulalia était bien moins féminine qu'à leur arrivée, elle était encore désirable. Raphaël se surpris à y songer dans un chaos de pensées.


- Miss Grey ! Fit-il en bafouillant tout en décroisant ses bras. Vous êtes déjà remise au point de marcher ? C'est un prodige !

Une Humaine capable de tels sortilèges était en effet une première pour lui. Il savait que certains Humains avaient développé des dons particuliers, mais il n'avait jamais vu cette forme de magie à l'oeuvre.
Comme il s'y était attendu, la jeune femme voulait participer à leur petite réunion. Devait-elle savoir ? La tenir au courant de leurs plans alors qu'il refusait de l'utiliser comme soutient, n'était-ce pas risquer que l'information ne soit révélée à leurs dépends ? Après tout, il ne la connaissaient pas encore...Il rougit un peu lorsqu'elle lui exprima à nouveau ses remerciements.


- Mademoiselle, vous devriez faire attention. Continua-t-il l'air gêné et soucieux. Je ne connais pas l'étendu de vos dons mais vous auriez dû frapper au sol pour que nous remontions. Cela vous aurait évité ces escaliers...

Le Vampire reprit alors le chandelier en main et invita tout le monde à remonter.

- Allons nous asseoir en haut, vous avez raison...Je...je vais vous déboucher ces bouteilles et nous pourrons discuter.

Alors qu'il entreprit sa marche, Raphaël songea qu'il n'avait pas pris de tire-bouchons.

- Je vous rejoins...fit-il en disparaissant dans la pièce d'à côté.

********
Quelques minutes plus tard, il remontait l'objet en main ainsi qu'avec trois verres. Tandis qu'il invitait ses compagnons à s'asseoir après avoir posé les dits-verres sur la table basse, il entreprit de déboucher les bouteilles en coinçant la première entre ses jambes. Cela faisait deux siècles qu'il n'avait pas fait ce geste. Sa maladresse était visible.
Devant l'air interrogateur de ceux qui avaient remarqué qu'il manquait un verre, il précisa en souriant :


- Je ne bois pas d'alcool...Mais ma famille m'a apparemment laissé de quoi accueillir les invités...

La première bouteille débouchée, le vin servi, Raphaël traîna un fauteuil pour lui et s'y installa en croisant les jambes. Les mains ramenées sur son abdomen, il resta muet, plongé dans ses pensées torturées.


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Alexender Von Ravellow
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeLun 9 Juil - 15:26

Il fallait laisser Eulalia se soigner seule. Même si cela ne lui plaisait guère, Alexender savait se tenir un minimum et il préféra ainsi suivre le mouvement qui paraissait le plus approprié à la courtoisie en cet instant.

Une fois en bas de l'escalier, le Hunter se rendit compte qu'il faisait trop noir pour voir quoique ce soit. Il eut un instant d'hésitation, songeant à remonter immédiatement à l'étage pour prévenir Raphaël, mais il pensa qu'avec un peu de chance il y avait peut-être un chandelier dans les parages. Tâtonnant, il rumina quelques grognements d'impatience.


- Quelle façon d'entretenir un pareil manoir ! C'est dingue...

Mais Raphaël arriva bien vite à la rescousse. Lorsqu'il eut trouvé un chandelier et qu'il lui demanda des allumettes, Alexender rit jaune :

- Haha...Heureusement que j'ai gardé la boite dans ma poche tout à l'heure en trifouillant dans la cheminée...Il prit le paquet et le tandis à son collègue. Ne les gaspillez pas.

Étrangement Alexender semblait bien plus sérieux qu'à l'étage. Son ton s'était même fait quelque peu antipathique à l'encontre de Raphaël. Lorsque ce dernier alluma le chandelier, il récupéra ses allumettes et regarda son environnement avec un air déconfit.

- Vous pourriez au moins améliorer l'entrée. Fit-il dans une moue dépréciative. Même si vous ne vous servez pas des pièces du rez-de-chaussé...Ici c'est pire que dans mon atelier...

Enfin, Raphaël sortit les bouteilles. Alexender s'empara de celle qu'il lui tendait comme s'il avait s'agit d'un trésor. Il la brandit haut et soupira excessivement fort :

- Haaaa ! Hé ben voilà ! Du vrai vin italien ! Ajouta-t-il en vérifiant l'étiquette. La vie continue !

Mais Alexender cessa aussitôt sa comédie. Raphaël voulait parler sérieusement. Aussi l'écouta-t-il exposer ses idées en fronçant les sourcils. Il n'aimait pas sa façon de parler. Il était sombre et peu engageant. Il parlait d'Eulalia comme d'un « fardeau » et semblait penser que les femmes ne pouvaient pas être aussi efficaces que les hommes. Étrangement, c'était lui qui en parlait à la manière d'un Don Juan quelque peu machiste mais c'était un jeu galant auquel il se prêtait sans réellement penser ce qu'il disait tandis que Raphaël semblait plus rigoureux et dur avec elles.

- Je suis d'accord. J'ai moi-même failli y passer... Fit Alexender d'un air sombre. Ce Vampire est une véritable charogne et notre chère jeune femme a déjà bien souffert...Mais là où je ne suis pas de votre avis, Sieur Veneziano, c'est au sujet du secret. Pourquoi ne pas l'incorporer à notre intrigue ? Si elle reste en retrait, elle ne constituera pas un « fardeaux », comme vous dites, et elle peut tout aussi bien nous être utile plus tard.

Alexender voulait en réalité éviter de perdre de vue les Hunters. Maintenant qu'il avait trouvé trois compagnons, il voulait les conserver afin de monter un groupe de chasseurs capable de nettoyer les rues de Londres. Commencer leur entente par des cachotteries n'était pas l'idéal. Même si Eulalia ne pourrait pas venir au théâtre, lui cacher leur prochaine action n'allait pas la mettre en confiance.

- Je pense que nous devrions la mettre dans la confidence...

Mais Raphaël n'écoutait pas. Il élaborait un plan, il cherchait des solutions. Finalement, il semblait plus motivé que lui-même pour trouver et attaquer le Comte. Pourtant...lui il n'avait pas sa bien-aimée en jeu...
Alexender se sentit un peu honteux avec cette bouteille dans la main. Mais il ne servait à rien de réfléchir dans l'inconfort total. Cela n'était bon qu'à se ruiner les nerfs.
Mais Raphaël était déjà loin. Il songeait à la façon de s'infiltrer sans que la haute société ne puisse les reconnaître. Maintenant qu'il le disait, Alexender se sentait bien stupide de ne pas y avoir réfléchit avant. C'était vrai ! Ils étaient connus de nombreux bourgeois et aristocrates qui allaient prendre place au théâtre, surtout lui. Lui qui avait pensé se précipiter sur scène en hurlant...quel imbécile. Dévoiler au monde entier l'existence des Vampires et des Hunters n'était pas la meilleure chose à faire...


- Moui...fit-il en faisant une moue pensive. Des masques, c'est une bonne idée...Brûler le théâtre pour faire sortir les spectateurs...c'est dangereux mais moins que de le laisser dans la bataille, c'est certain...

Finalement, Raphaël avait beau être austère, il était efficace.

- Il nous faudrait quelqu'un au milieu des spectateurs. Qu'en pensez-vous ? Histoire d'avoir un appui direct pour faire sortir tout ce beau monde.

Alexender réfléchit quelques instants. Aucun d'eux n'avait eu d'invitation et il ne connaissait aucun autre Hunter susceptible de prendre part à leurs plans. A moins de prévenir la garde en arrivant, ils n'avaient guère de moyens de gérer la foule. Ils pouvaient toujours prétexter un attenta contre la reine et donner l'alarme générale.

- Oui, ce serait bien qu'on limite les dégâts. Je ne suis pas un adepte des dommages collatéraux...

Eulalia déboula alors de l'escalier. Alexender se tu aussitôt. Perplexe, il la regarda d'un air surpris, la bouche entre-ouverte. Raphaël réagit rapidement. Il avait raison. C'était impressionnant mais était-ce raisonnable après une telle chute ? Elle paraissait entièrement remise, hormis les égratignures sur ses bras et son visage. Elle était habillée en homme, ce qui amusa le Hunter.

- Cela vous va à ravir...mademoiselle Grey...fit-il avec un sourire pour quitter son expression de stupeur. Vous restez charmante, même si vous voilà aussi chic que notre cher Raphaël !

Ce dernier semblait perturbé. Il y avait de quoi, évidemment, mais il insista pour que tout le monde remonte rapidement. Le confort pour lui n'était apparemment pas indispensable, mais il songeait certainement à celui de la jeune femme.
Alexender secoua la bouteille en fixant Eulalia d'un air joyeux :


- Je suis d'accord avec ce bougre ! Allons ! Buvons à votre réussite incroyable ! C'est étonnant comme don ! Un ange je vous l'avais bien dit ! Finit-il en regardant ses deux compagnons.

Sur ces mots, Alexender contourna Eulalia, lui fit un baise-main au passage et l'invita du regard à remonter avec lui.


- Voulez-vous que je vous porte à mon tour ?

Mais Eulalia semblait réellement pouvoir marcher correctement. Alexender passa donc devant.
Raphaël resta en arrière : il avait oublié quelque chose. L'aristocrate aux cheveux roux haussa les épaules et remonta s'installer dans un fauteuil.
Lorsque Raphaël revint avec trois verres, Alexender leva un doigt et s'apprêta à donner son avis sur la chose. Il pensait que le Hunter n'avait pas prit de verre pour la jeune femme. Mais en réalité il s'avéra que c'était pour lui-même.


- Vous ne buvez pas !? Fit-il avec les yeux exorbités. Quel religieux êtes-vous donc pour bannir ainsi l'alcool de votre vie ?

Mais le Hunter ne voulu pas s'étendre sur le sujet. Eulalia voulait certainement des réponses. Ils avaient réussi à éluder ses paroles mais ils n'allaient plus pouvoir y couper. Tandis qu'il laissait Raphaël servir les verres, il entrepris de réagir le premier :

- Mademoiselle, commença-t-il d'un air soudainement sérieux. Connaissez-vous le Comte Kei ? Ce...Vampire vous dit-il quelque chose ?

Alexender fit tout pour ne pas regarder Raphaël qui devait le toiser de travers.

- C'est lui que nous souhaitons pourchasser.


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Eulalia Grey
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeLun 9 Juil - 15:58

[Ok ! On va éditer au fur et à mesure ^^]

Tapie dans l'obscurité, Lally avait surpris des bribes de conversation des trois hommes. Il était question de pièce de théâtre, de Comte à assassiner, d'incendie et de femme à sauver... Mais qu'est-ce qu'ils avaient en tête ?! Elle n'en sut rien sur le moment, Raphaël avait été perturbé par son entrée fracassante et avait un peu manqué le début de sa phrase tant il avait bredouillé. Il parut également assez surpris de sa guérison soudaine, ce qui la rendit quelque peu fière. Son don n'était pas à prendre à la légère... Il s'agissait d'un sortilège puissant, qui pouvait presque tout soigner. Évidemment, la contrepartie était non négligeable, mais c'était le prix à payer pour une telle bénédiction. Pas de doute, elle les avait fortement impressionnés... En y repensant, c'était la première fois qu'elle parlait de ce don à des personnes extérieures. Par extension, c'était la première fois qu'elle tombait sur des Hunters, si l'on exceptait Aria.

Raphaël lui demanda alors de faire attention. Il s'inquiétait pour elle... Mais ce n'était pas des escaliers qui allaient lui faire peur, tout de même ! Elle lui décocha un tendre sourire pour le rassurer et lui parla doucement.


- Messire Veneziano, cessez de vous en faire pour moi, s'il vous plaît... Mon sortilège est tout à fait fiable.

Alexender, quant à lui, criait au miracle avec jovialité et une pointe de dérision, qui la fit sourire. Encore cette histoire d'ange. C'était agréable à entendre mais elle trouvait le compliment immérité. Elle n'était pas une Lady qui pouvait se faire flatter par les gentlemen. Elle n'était qu'une banale fille du peuple, comme tant d'autres dans la capitale. Elle avait un logement confortable comparé aux taudis dont semblait venir Stan, mais rien d'exceptionnel non plus... Elle ne méritait tout simplement pas toute cette attention.

- Voyons, Sieur Von Ravellow... Ce n'est pas un miracle. Juste... De la magie. Mais je puis vous assurer que Notre Seigneur ne m'a pas envoyée sur terre..

D'un pas assuré, elle se retourna pour prendre les escaliers en sens inverse, en compagnie de Stan et d'Alexender. Raphaël les précédait avec le chandelier. En cours de route, il s'aperçut qu'il lui manquait quelque chose et redescendit. Eulalia hésita un instant. Devait-elle le suivre, profiter du fait qu'ils étaient seuls et lui annoncer de but en blanc ce qu'elle savait sur lui ? Mais... Et s'il décidait de la tuer et de se débarrasser de ses deux compagnons par la suite ? L'idée lui déplaisait fortement, elle n'imaginait pas du tout le jeune italien de cette façon. Mais elle devait se montrer prudente et n'écarter aucun cas de figure, aussi glauque et déplaisant qu'il puisse être. À l'inverse, elle pouvait aussi profiter de l'absence du vampire pour leur faire part de sa terrible découverte... Mais cela s'avérerait aussi dangereux. L'homme roux, bien que très agréable, lui donnait l'impression d'être très sanguin et belliqueux. Il sauterait sans doute sur l'occasion pour lui faire la peau. Étrangement, la perspective que le vampire puisse mourir lui causait d'étranges vagues de frissons désagréables qu'elle n'expliquait pas. Alexender lui proposa alors de la porter, ce qui la fit rire. Elle répondit par la négative, cependant. Elle pouvait parfaitement marcher.

Finalement, la jeune femme décida de ne rien faire pour l'instant et d'attendre le moment propice. Ils entrèrent donc dans le grand salon, s'assirent, assez proches les uns des autres pour pouvoir parler sans élever la voix plus que nécessaire et attendirent que Raphaël revienne. Il ne tarda d'ailleurs pas et pénétra dans la pièce avec trois verres, un tire-bouchon et une bouteille. Trois verres... Pourtant, ils étaient quatre. Il expliqua alors qu'il ne buvait pas d'alcool, tout en ouvrant maladroitement la bouteille.


*Logique* pensa-t-elle. *Les vampires ne peuvent pas tolérer la nourriture humaine si je me souviens bien.*

Elle se saisit ensuite de son verre, un peu maladroitement à cause de ses problèmes de vision et attendit par politesse qu'un des hommes se mette à boire et avala une gorgée de la boisson aux reflets carmin. Le liquide lui donna l'impression que son corps se réchauffait de l'intérieur. Ses joues rosirent légèrement. A la deuxième gorgée, elle eut l'impression de voir la pièce tourner, l'espace d'une seconde. Elle reposa alors sagement le verre avec un sourire d'excuse et bafouilla :

- Il... Il semblerait que je ne tienne pas l'alcool aussi bien que ce que je pensais...

Elle massa ses tempes pour faire disparaître son malaise puis regarda tour à tour les trois hommes qui l'entouraient. Elle se tenait bien droite sur son siège, comme si elle avait porté une robe. La tenue que lui avait prêté Raphaël était très confortable mais elle avait la sensation d'être mise à nu... Comme si on lui avait arraché sa carapace. Elle posa son regard dans celui de Raphaël un court instant avant de détourner les yeux. Soudainement très sérieuse, elle se pencha un peu en avant et s'adressa à ses trois compères.

- Bien, messieurs. J'aimerais que vous m'expliquiez, dans les grandes lignes, la teneur de votre plan...

Elle les écouta ensuite attentivement, sans rien dire. C'était bien ce qu'elle pensait. Une tentative d'assassinat sur le vampire le plus puissant de Londres, celui qu'on nommait le Comte Keï. Son père lui avait parlé de lui. Il l'avait mise en garde et faite jurer que jamais elle n'essayerait de s'attaquer à lui seule. Il était vieux et puissant. Le défier, c'était signer son arrêt de mort. Aussi fut-elle soudain très inquiète pour les trois hommes lorsqu'elle se rendit compte de leurs intentions. Elle essaya de relativiser, en se persuadant qu'à plusieurs et aussi bien équipés qu'ils l'étaient, ils arriveraient à le blesser sérieusement. De plus, Raphaël étant de la même nature que lui, il arriverait à discerner ses points faibles plus rapidement...
À moins que l'Italien ne soit mandaté par le Comte pour pousser les deux hunters à se jeter dans la gueule du loup... C'était fort possible, au demeurant. Comment savoir la vérité ? Comment lui faire confiance ? Toutes ces questions lui causèrent un grand trouble qui fut visible par ses compagnons. Elle balaya leurs inquiétudes en mettant cela sur le compte de la boisson. Il fallait qu'elle aie une discussion avec Raphaël. Le plus tôt possible. Alexender lui demanda si elle connaissait le Comte Keï, celui qu'il comptait pourchasser. Ses suppositions se confirmaient. Elle hocha silencieusement la tête et ferma les yeux.


Puis, elle prit ensuite la parole pour leur exposer son opinion :

- Donc, vous comptez blesser sérieusement, voire même tuer le Comte lors de la représentation qu'il donnera ? Elle parut réfléchir pendant quelques secondes. J'aimerais vous convaincre de m'emmener avec vous mais je sais que vous n'accepterez pas... Je ne serais qu'un poids mort.

De par cette remarque, elle faisait référence à la remarque de Raphaël, qui avait fait observer qu'elle serait un fardeau lors de leur mission. Eulalia savait que le vampire avait raison. Néanmoins, le fait de se retrouver face à ses faiblesses ainsi que le fait que ce soit l'italien qui avait prononcé ces mots l'avaient contrariée. Elle soupira discrètement, quand un détail lui revint en mémoire. Ses parents se rendaient à cette pièce de théâtre ! Ils avaient décidé de s'offrir ce luxe pour fêter leurs 25 ans de mariage ! Elle releva la tête, avec un sourire.

- Mes parents vont assister à cette représentation. Évidemment, ils seront placés dans le poulailler. Mon père... Mon père a été Hunter, dans le passé. Il pourra sans doute vous prêter main forte d'une manière ou d'une autre...

Elle songea malgré tout à la façon de se rendre utile et de participer à cette histoire. Hors de question qu'elle reste en dehors de cela. Elle pouvait toujours utiliser son pouvoir... Si ses compagnons se faisaient sérieusement blesser, elle serait peut-être leur unique chance de s'en sortir vivants. Elle se redressa à nouveau et les regarda tour à tour, décidée. En y repensant, ils formaient une équipe puissante et équilibrée, aussi bien sur le plan mental que physique. Son instinct maternel ainsi que le calme de Stan servaient de médiateurs aux caractères opposés de l'italien blanc et du Hunter roux. Peut-être pourraient-il former une alliance plus ou moins officielle ? C'était la meilleure des solutions pour venir à bout de la Terreur qui régnait sur Londres.

- Il faudra nous organiser. Le jour J, nous nous retrouverons ici. Il faudra peut-être que je revienne quelque jours avant pour faire du ménage au rez-de-chaussée. Sieur Ravellow, Messire Veneziano, si vous possédez des matelas superflus, nous les utiliserons. Je resterai ici et assurerai les soins. Car je pense que vous ne vous en sortirez pas avec une simple égratignure. Nous transformerons le hall de ce manoir en infirmerie temporaire.

Lally avait su s'imposer et prendre les choses en main. Il était hors de question qu'ils se lancent dans une bataille sans soutien. C'était un sauvetage, pas un suicide collectif ! Elle pensa ensuite à ce bal, qui devait être donné dans deux mois. Sa marraine s'était proposée de l'y emmener. Le Comte Keï y serait, tout le monde en était sûr. Oui... Si la mission s'avérait être un échec, elle prendrait la relève.

- Je ne le souhaite pas mais... Si la mission échoue... J'ai appris qu'un bal sera donné sous peu et ce fameux Comte devrait être de la partie. Je d'origine trop modeste pour y être invitée mais ma marraine a décidé sur un coup de tête que j'y viendrai avec elle. Si le Comte est toujours vivant d'ici le bal, il sera sans doute très affaibli... Je pourrais en profiter pour l'approcher à ce moment là.

Elle guetta ensuite la réaction des autres, avec une certaine appréhension.


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Stan Calder
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeMer 11 Juil - 1:00

Toujours aux aguets, Stan suivait ses nouveaux associés sans dire un seul mot. Ces derniers se montrèrent bientôt aussi silencieux que lui, comme si chacun réfléchissait aux évènements de la nuit. Lorsqu’ils arrivèrent devant le manoir de Raphaël, le Hunter crut d’abord qu’ils s’étaient trompés de chemin. Comment un noble pouvait-il laisser son logis dans un tel état ? La chambre où il vivait était mieux entretenue que cette baraque ! Raphaël leur donna quelques explications à ce sujet, mais elles lui parurent plutôt bancales. Cependant, le jeune homme ne fit aucune remarque. Après tout, il était libre de vivre dans un taudis ou de passer son temps à l’hôtel si cela lui convenait. De plus, un manoir abandonné lui semblait plus discret pour s’adonner à des activités telles que la chasse aux monstres ou les conspirations au clair de lune.

- Au moins, personne ne cherchera à vous cambrioler… Répondit-il à leur hôte.

Celui-ci déposa Eulalia sur un canapé, avant de sortir précipitamment. Stan resta immobile, tandis qu’Alexender ôtait son manteau et une partie de son équipement.


*Un sujet qu’il doit fort bien connaître…* Songea-t-il tandis que le roux évoquait la propreté des femmes de cabaret.

Il l’imaginait aussi bien jouer les galants dans les salons que les dévergondés dans les pires bouges de la ville. Comme de nombreux nobles au fond… A côté de lui, Raphaël semblait plutôt vivre en reclus, consacrant sa vie à la lutte contre les créatures nocturnes. De même, Eulalia appartenait certainement à une famille respectable, qui lui avait donné une bonne éducation comme son comportement le laissait présager. En fait, ses compagnons d’armes lui paraissaient faciles à cerner, mais tout cela n’était-il pas trop simple ? Cette entente qui se nouait miraculeusement entre eux, après une chasse certes dangereuse, n’était-elle pas trop hâtive ? Le Hunter doutait toujours de ses nouveaux alliés, mais ceux-ci ne devaient pas être plus à l’aise que lui. Seul un inconscient se sentirait en confiance.


- Un ahuri qui fait des grimaces… Marmonna-t-il quand Alexender se déguisa pour amuser la jeune femme.

Raphaël revint rapidement et s’empressa auprès de son invitée. Apparemment, il préférait que les deux hommes descendent au plus vite, ce qui ne dérangeait pas du tout Stan. L’idée de goûter à du vin italien, nectar hors de ses moyens la plupart du temps, lui parut bien plus intéressante que celle d’espionner Eulalia, aussi charmante soit-elle. De toute façon, il se doutait que leur hôte n’aurait pas hésité à jeter tout importun au bas de l’escalier.


- Allons-y ! Répondit-il quand Alexender lui proposa de le suivre. Mademoiselle… Ajouta-t-il en saluant leur compagne.

Mais les deux hommes n’eurent pas le temps de trouver la première bouteille. Le rez-de-chaussée étant envahi par l’obscurité, s’y déplacer demandait déjà beaucoup d’attention. Stan tendit les mains devant lui pour éviter de percuter les meubles.


- Il doit bien y avoir un chandelier quelque part…

Heureusement, Raphaël les rejoignit bientôt en leur apportant de quoi s’éclairer. Il sortit aussi quelques bouteilles, mais il ne prit pas la peine de les ouvrir. Il avait l’air trop préoccupé pour s’inquiéter de son confort ou de celui de ses invités. Un peu déçu, Stan oublia un temps les boissons promises pour se concentrer sur la discussion. A première vue, cet homme semblait prêt à tout pour supprimer ce fameux Comte Kei. Stan n’en avait jamais entendu parler, mais il était toujours partant pour éliminer du vampire, surtout si la bestiole, comme il l’aurait appelée, s’avérait dangereuse. Raphaël enchaînait des idées diverses, à la recherche des plus efficaces. Le jeune Hunter trouvait ses réflexions intéressantes, même s’il n’était pas toujours d’accord avec lui. Il approuva Alexender quand celui-ci prit la défense d’Eulalia.

- Je comprends que vous ne vouliez pas impliquer physiquement Miss Grey, étant donné la gravité de ses blessures. Par contre, il serait dommage de nous priver de ses connaissances. Elle dit maîtriser en magie et il est possible qu’elle dispose d’informations sur les vampires dont nous ignorons tout. Dans ces conditions, je ne vois pas l’intérêt de la tenir à l’écart.

Pragmatique, le jeune homme ne se souciait pas du sexe ou de l’âge de ses alliés quand ceux-ci lui semblaient compétents. Il releva aussi un point qui le dérangeait dans la future destruction du théâtre.

- Un incendie pourrait être une bonne idée. Cependant, il faut qu’il reste maîtrisable si vous ne voulez pas que les spectateurs grillent comme des volailles. Dans un théâtre, le feu peut s’étendre très vite. Le bois, les tentures… Mais je reconnais que c’est une excellente manière pour se débarrasser de ces cafards, termina-t-il avec un sourire mauvais.

Stan parlait évidemment des vampires. Soudain, il vit Raphaël se mettre à bafouiller en parlant de Miss Grey. De sa place, le jeune homme tournait le dos à l’escalier. Surpris, il regarda dans la même direction que ses deux collègues. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Eulalia se tenait debout à côté d’eux. Pourtant, il était persuadé que sa jambe s’était brisée dans sa chute.


- Incroyable, je suis bien d’accord… Ajouta-t-il d’une voix songeuse.

Il avait déjà assisté à une séance de magie qui lui avait fait grande impression. Cependant, le pouvoir de guérison lui semblait bien plus intéressant, et moins inquiétant, que la lecture dans les esprits. Au moins, la demoiselle ne risquait de faire de tort à personne, même involontairement. Il observa ses mouvements tandis qu’elle se dirigeait vers l’escalier. Non, elle n’était ni hésitante, ni déséquilibrée. On aurait dit que ses membres n’avaient jamais été touchés. La Huntress pouvait finalement être une alliée de poids, y compris lors de l’attaque du théâtre. Cependant il fallait discuter plus longuement de leur plan, avec une bouteille d’excellent vin comme le proposait Alexender. Stan monta à l’étage à la suite de ses deux compagnons, tandis que Rapahël allait chercher un tire-bouchon. Leur hôte revint rapidement avec des bouteilles et trois verres. Le jeune homme trouva dommage qu’il se prive du précieux liquide, mais c’était son affaire.


*On sera bien avancés s’il s’écroule après un seul verre…* Pensa-t-il lorsqu’il entendit les protestations d’Alexender.

Au moment de boire le vin, Stan éprouva un léger malaise. Et si leur hôte cherchait à les empoisonner ? Après tout, ce serait une bonne raison pour ne pas goûter au contenu de cette bouteille. Il huma discrètement son verre, mais il ne respira qu’un parfum délicieux. De plus, la bouteille paraissait bien fermée lorsque Raphaël l’avait débouchée. Il aurait pu mettre du poison dans les verres, mais ceux-ci lui avaient paru très propres…


*Tant pis ! On verra bien ! Au pire, Miss Grey pourra faire quelque chose.*

Stan but une première gorgée du fameux vin, qui lui parut excellent. Il n’hésita donc pas à en boire une seconde, puis à finir son verre qui était de toute façon déjà bien entamé. Il vit qu’Eulalia ne supportait pas très bien cet alcool. Cela venait peut-être de son ancienne blessure, de la fatigue de la soirée, de sa guérison… Lui par contre se sentait très bien, en forme et plus détendu qu’à son arrivée. S’il y avait poison, il se montrait vraiment très discret. Pourtant, le vin ne lui fit pas oublier le premier objectif : le massacre bien organisé d’un vampire nommé Kei. Il écouta avec attention les paroles de la jeune femme.

- En ce qui me concerne, je ne vois pas de raison pour vous empêcher de venir, sauf si vous vous sentez encore trop faible pour vous battre, lui répondit-il. Mais il est vrai que vous pourriez vous montrer très utile à l’arrière, pour soigner les blessés. D’un autre côté…

Stan hésita à continuer sa phrase, surtout devant une jeune femme élevée dans un milieu sans doute protégé. Mais, comme elle l’avait dit, elle était fille de Hunter.

- Pour parler franchement, il faudra peut-être choisir entre sauver notre vie et supprimer notre ennemi. Si le cas se présente, j’aime autant y rester, tant que je sais que ce Kei finit en tas de cendres. Vu la situation, je pense que nous ne pouvons pas nous passer d’un seul combattant. Cependant, il est vrai que vous auriez la possibilité d’intervenir plus tard. Ce n'est pas à négliger…

Depuis longtemps, Stan s'était fait à l'idée de finir éventré par un loup-garou ou saigné à blanc par un vampire. Il avait choisi une vie dangereuse, mais il avait quatre bonnes raisons de le faire. Voire cinq s'il comptait son père, ce qu'il ne faisait pas toujours. Raphaël cherchait à satisfaire sa haine, c'est du moins l'impression qu'il donnait, et Alexender voulait sauver sa femme. Quant à Eulalia, elle pensait certainement à ses proches. S'ils étaient tous les quatre décidés, ils pouvaient oublier quelques détails comme la survie ou le bien-être physique. Par contre, il leur fallait choisir le plan le plus sûr pour supprimer ce monstre.

[Comme je vais de nouveau m'absenter quelques jours, je ne pourrai pas poster avant lundi. Evidemment, vous pouvez poster sans m'attendre. Stan est d'accord pour tous les plans tant qu'il s'agit de griller du vampire et il lui faudra plus que quelques verres de vin pour vomir par terre ^^ ]


"On peut en savoir plus sur quelqu'un en une heure de jeu qu'en une année de conversation."


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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeMer 11 Juil - 13:35

Lorsqu'il était allé quérir le tire-bouchon, Raphaël avait laissé ses pensées divaguer quelques instants. Eulalia ne voulait pas qu'il s'inquiète, cela la gênait. Son sourire, son regard...Raphaël se sentait soudainement honteux des paroles qu'il avait prononcées plus tôt. Qu'avait-elle exactement entendu en arrivant ? L'avait-elle entendu dire qu'il la considérait comme un fardeau ? Il ne le pensait qu'à moitié. Mais il fallait aussi être lucide. La surveiller pendant la mission n'allait que les ralentir.
Le Hunter farfouilla quelques minutes dans les tiroirs d'un air maussade et trouva enfin l'objet cherché. Les autres étaient déjà tous remontés. Il hésita quelques secondes puis s'engagea à nouveau dans les escaliers.
Alexender considérait qu'il fallait mettre la jeune femme dans la confidence. Mauvaise idée...Le Comte était un spécialiste pour torturer ses ennemis et il devait certainement savoir que les hommes étaient bien plus sensibles au malheur des femmes. Et s'il se vengeait sur elle? Et s'il la prenait en otage ? Raphaël l'avait vu engloutir dans les ténèbres cette femme, cette Sarah, que cherchait à protéger le rouquin. Il l'avait envoûtée...Sur le pont...Il n'avait rien pu faire...Et ce sadisme dans le musée...C'était un fou...

Une fois remonté, une bouteille débouchée et les trois verres servis, le Vampire s'assied à son tour dans un des fauteuils. Il se retrouvait face à Eulalia entourée de Stan et Alexender. Son mutisme dura un moment. Il observa tout d'abord la jeune femme prendre des couleurs à mesure qu'elle buvait. Elle sembla perturbée très vite et s'en excusa. Pourtant, elle n'avait pas prit une grande dose de vin. Sa magie l'avait peut-être considérablement affaiblie ? Raphaël ne dit rien et détourna son regard lorsque les yeux de la belle croisèrent ce dernier. Il l'évita maladroitement, reportant son attention sur le feu non loin d'eux. Il crépitait gentiment, dégageant chaleur et lumière sur leur petite réunion. Les Humains étaient parfois faibles...mais leur sang alcoolisé devait avoir bon goût, surtout le sien...
Raphaël écarquilla les yeux lorsqu'il se rendit compte de la teneur de ses pensées. Il quitta le feu des yeux, jeta un regard inquiet à la jeune femme et revint à la discussion.

Il exposa alors son plan : mettre le feu au théâtre, prévenir les spectateurs d'une manière ou d'une autre, s'assurer qu'ils soient évacués par la garde royale, rester masqués et pénétrer dans l'édifice pour attaquer le Comte au milieu de la panique générale. C'était là qu'ils avaient le plus de chance de le surprendre et d'éviter les pertes inutiles de citoyens innocents. Cependant, Alexender avait raison : avoir dans le public des alliés se révélerait très utile pour la sécurité des spectateurs et peut-être même pour leur entrée. Mais lui non plus n'avait pas d'idée quant à l'identité des invités et il ne fréquentait personne susceptible d'accepter de les aider à atteindre leur but.
Eulalia avoua qu'elle ne pourrait pas prendra part à la mission sans les gêner. Raphaël se tu. Il ne voulait pas aborder le sujet. Pour lui c'était tout vu. Mais la jeune femme ne semblait pas vouloir insister. Soit elle les avait entendu, soit pour elle aussi sa place coulait de source. Mais en réalité, elle avait autre chose en tête. Elle n'était pas du genre à rester les bras croisés. Certes elle ne pourrait pas les accompagner au théâtre, Raphaël s'y opposerait et ses forces ne pourraient pas suivre le mouvement - même si le Vampire commençait à en douter aux vues de sa guérison spontanée, quoique l'alcool révélait sa fatigue - mais elle comptait les aider, même en restant dans l'ombre, prête à assurer leur retraite.
Eulalia expliqua alors que ses parents seraient présents lors de la représentation et que son père était justement un ancien Hunter.


- Voilà une nouvelle intéressante...fit Raphaël accoudé à son fauteuil une main sous son menton. Si votre père est au courant de nos plans, et si l'on peut lui faire confiance, il pourra nous aider à évacuer la salle. Cela serait rassurant quant à la sécurité des spectateurs.

Le regard froid, le Vampire sonda celui de la jeune femme. Pouvaient-ils réellement s'appuyer sur son père ? La présence des parents d'Eulalia serait un atout, même si cela impliquait d'autant plus la jeune femme dans leurs affaires.
La belle voulait se servir de ses pouvoirs pour les soutenir au niveau médical. L’Éclipse servirait de QG et d'infirmerie...pourquoi pas...il faudrait juste un peu d'organisation et de discrétion. Mais cela sous-entendait aussi qu'ils allaient subir des dégâts et que la confiance en eux n'était pas leur point fort. Cela déplaisait beaucoup au Vampire. Lui-même trouvait leur groupe trop réduit.
D'ailleurs, Eulalia expliqua qu'un bal prochain devait compter le Vampire dans ses invités. C'était une seconde chance pour eux de l'éliminer.


- Cette perspective, fit Raphaël d'un ton ferme, est à éviter, mademoiselle Grey. Et de toute façon, si nous échouons, c'est lui qui gagnera. Je doute fort que l'on en ressorte en vie...

Le Vampire croisa les bras. Son regard dévia sur sa lame et celle d'Eulalia, toutes les deux posées contre la table basse. Ira avait soif de sang, comme lui, et sa colère ne laissait aucune chance à la survie du Comte ou à la sienne. L'idée même de perdre ce combat le rendait malade.

Stan, qui restait relativement silencieux, donna son point de vue. Il était d'accord pour l'incendie, mais il fallait le maîtriser. Oui, c'était une chose. Par contre emmener la demoiselle au théâtre n'était décidément pas une bonne idée et Raphaël tiqua lorsque le Hunter pensa la convier au théâtre.


- Je m'y oppose. Mademoiselle Grey a raison lorsqu'elle dit qu'elle pourrait nous servir en retrait. Je maintiens qu'il est inutile de l'exposer à nouveau.

Il se tue, réfléchissant à la situation.

- J'accepte, continua-t-il soudainement, que mon manoir nous serve de planque le temps de préciser nos plans et...si l'on doit revenir blessés...Vous pouvez y faire le ménage, si cela vous chante, mais il faut que nous restions très discrets. Inutile de déplacer meubles et tapis, inutile d'ouvrir les rideaux et les volets, cela ne ferait qu'attirer sur nous des regards curieux. Ce manoir est censé être à l'abandon.

C'était vrai. Si l'activité reprenait ainsi de manière soudaine au manoir, les salons auraient tôt fait de répandre la rumeur. On soupçonnerait l'arrivée d'une femme, un renouveau de la vie d'aristocrate de Raphaël...et le voisinage aurait tôt fait de relayer l'information. Évidemment, c'était aussi pour garder sa demeure dans l'ombre et éviter la lumière du jour.

- Le Comte doit avoir des espions partout. Si c'est bien le plus puissant des Vampires du coin, il va falloir se faire oublier...

Raphaël réfléchit. Désormais, il ne restait plus qu'à s'organiser.

- Mademoiselle Grey, fit-il en relevant son regard vers la jeune femme, êtes-vous certaine que votre père nous aidera ? Si oui, vous pouvez l'informer et nous tenir au courant. Son rôle sera celui du berger au milieu des moutons. Une fois le loup cerné par les flammes et les chasseurs lancés, il faudra que les agneaux soient sauvés. S'il pouvait superviser l'incendie et la sortie des spectateurs, nous n'aurons plus qu'à entrer au bon moment et nous saisir de l'occasion pour éliminer cette bête.

Le Hunter regarda ses compagnons un à un.

- Trouvez des masques pour tous, équipez-vous au maximum et rendez-vous ici demain soir ou dans deux jours. Je vais me charger de l'entrée et des matelas pour...l'infirmerie...

La nuit était avancée. Raphaël songea avec inquiétude à l'aurore. Il avait sommeil et sa faim le tiraillait. Que faire ? Les Hunters pouvaient rentrer chez eux mais renvoyer Eulalia dans son état n'était pas très gentleman. Cependant, Raphaël était méfiant quant à sa nature...et il n'avait pas l'habitude de recevoir chez lui de pareils invités...
Mais il finit par choisir la courtoisie.


- Si vous souhaitez dormir ici, Miss Grey, je puis vous prêter ma chambre. Mais peut-être seriez-vous plus à l'aise chez vous ou chez...

Non, il n'avait pas encore assez confiance en Alexender et Stan pour oser envoyer Eulalia chez eux. Il détourna son regard, gêné par sa phrase en suspens. Il se leva et reprit :

- Vous pouvez tous rester cette fin de nuit, évidemment, mais demain il nous faudra agir et nous retrouver à nouveau.

[HRP/ Ok Stan ça marche! Si vous voulez, on peut continuer et enchainer ici en faisant une ellipse pour la nuit et le jour suivant./HRP]


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Alexender Von Ravellow
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeJeu 12 Juil - 13:54

Sirotant son verre plutôt rapidement, Alexender écoutait ses compagnons débattre. Depuis que Raphaël était remonté avec le tire-bouchon et qu'il avait servit le vin, ils débattaient sur la conduite à tenir, le plan à suivre, la retraite à envisager, le rôle de chacun et particulièrement celui d'Eulalia...
Le Hunter écoutait chaque opinion et chaque élément nouveau attirait son attention.

Raphaël hésitait à mettre leur plan à l'épreuve, Eulalia acceptait de rester en arrière mais songeait aussi à retenter plus tard dans un bal, Stan parlait d'y rester...Mais qu'avaient donc ces chasseurs à imaginer le pire ? Certes, leurs chances paraissaient fines, et il était bien placé lui-aussi pour le savoir puisque, même s'il ne pouvait imaginer clairement ce qui s'était passé entre le Comte et Raphaël, lui-aussi avait été directement en contact avec cet être surnaturel, doté de pouvoirs terrifiants et d'un sadisme particulièrement acide. Le Vampire n'avait pas hésité un seul instant à le blesser à mort avec un acolyte avant de l'abandonner tout sanglant dans les égouts. Alexender devait sa vie uniquement à sa rage, son désespoir tout tourné vers Sarah et surtout grâce à cette sorcière rencontrée inopinément. Sans elle et ses potions, ses onguents et son foyer, il n'aurait pas survécu. Mais finalement, ils se retrouvaient tout de même à quatre chasseurs, cinq en comptant Sarah, car même si Alexender ferait tout pour éviter qu'elle ne se retrouve face au Comte afin de ne pas l'exposer et encore moins de satisfaire les désirs du Vampire qui n'attendait apparemment qu'une occasion pour la prendre avec lui, il savait au fond de lui que la chasseuse ne se laisserait certainement pas mettre à l'écart. D'ailleurs, maintenant qu'il y songeait, les pouvoirs de son amante et les dons de cette sorcière qui l'avait sauvé pourraient peut-être les aider, comme dans le cas d'Eulalia.
L'aristocrate aux cheveux roux réfléchit un moment, en silence.
Il doutait que la sorcière interviendrait dans leurs plans, mais il pouvait peut-être passer chez elle pour aller chercher des onguents et des potions pour qu'Eulalia s'en serve si l'un d'eux était blessé. Cela serait une assurance supplémentaire.

La belle expliqua alors que son père, ancien Hunter, serait dans la salle. C'était une information de taille ! Un homme dans la foule capable de diriger l'opération d'évacuation serait le bienvenue. Et puis il pourrait leur servir d'oeil attentif à l'ensemble de la pièce au milieu des sièges pour permettre un incendie maîtrisé. C'était inespéré !

Alexender resta muet pendant un temps. Il se resservit un verre, faisant le tour des autres d'un regard pour savoir s'ils en revoulaient. Eulalia avait déjà le teint rosi, cela lui allait bien, aussi ne voulu-t-il pas s'attarder sur son verre qui était encore à moitié plein. Puis, se rasseyant confortablement, il finit par s'exprimer à son tour en entamant son deuxième verre de vin italien :


- Cette fois-ci, je suis d'accord avec Rapahaël au sujet d'Eulalia, fit-il en souriant gentiment à la jeune femme avant de ramener ses yeux d'ambre dans ceux de Stan. Je pense qu'elle peut nous aider à distance, ici, en soutient. Par contre, même si son pouvoir l'a remise vite sur pieds, il est évident qu'elle reste affaiblie par cette soirée et que l'impliquer directement dans l'assaut du théâtre n'est pas une très bonne idée, sauf votre respect, ajouta-t-il en regardant la chasseuse aimablement d'un air entendu. La présence de votre père pour nous appuyer dans le feu de l'action sera déjà bien appréciable. C'est un hasard inespéré que cet anniversaire de mariage...Si toutefois votre père accepte son rôle.

Le Hunter posa son verre déjà vide sur la table basse et continua en riant doucement :

- Certains tiennent plus que d'autres dans bien des domaines...Il faut se l'avouer.

Il faisait allusion à l'alcool en général moins efficace sur les hommes que sur les femmes, à autre chose de plus comique peut-être aussi si l'on songeait à une blague quelque peu masculine, mais certainement pensait-il associer la faiblesse de ce soir à la mauvaise aventure qu'Eulalia venait de vivre et qui allait la gêner pour une éventuelle lutte au corps à corps. Chacun devait avoir un rôle à sa hauteur. Il avait vu Eulalia se défendre comme une furie sur le toit, il l'avait vu utiliser sa magie pour pourfendre la créature à distance, il ne doutait donc pas de son efficacité au combat. Mais son état actuel en disait long sur sa fatigue. Ses pouvoirs devaient l'épuiser.

- Je pense que votre idée d'infirmerie est une très bonne idée. Reprit-il d'un ton un peu plus sérieux. Nous serons rassurés, certainement, de vous savoir prête à nous soigner. Une si jolie jeune femme pour nous récupérer, rit-il en s'étirant dans son fauteuil, ça donnerait presque envie de se jeter la tête la première au milieu des flammes !

Raphaël resta sur sa position par rapport au rôle d'Eulalia. Son air renfrogné fit sourire Alexender. C'était un gentleman, à n'en pas douter, mais à force d'y mettre autant de zèle la jeune femme finirait par le prendre en grippe...Chose rassurante : Raphaël acceptait que son manoir serve de refuge à leurs plans et à leur retraite. Cependant, il semblait mettre un point d'honneur à ce qu'on ne dérange pas ses petites affaires. Cela fit à nouveau sourire Alexender. Le Hunter avait peur des voisins alors que la propriété était entourée d'un terrain et d'un muret conséquents. Il acceptait que l'entrée soit un peu aménagée mais il refusait que le manoir soit ouvert et éclairé : une habitude d'ermite, une peur viscérale d'attirer l'attention...Ce gaillard-là craignait bien le Vampire pour être aussi prudent. Néanmoins, même si cela amusait quelque peu Alexender, ce dernier reconnaissait qu'il avait tout à fait raison : chambouler le ''quotidien'' de l'édifice ne ferait qu'attirer l'attention. Et cela n'était pas dans leur intérêt. Garder l'ensemble dans l'état pitoyable qui était le sien depuis des années semblait en effet être nécessaire.

- Oui...fit l'aristocrate aux longs cheveux roux en regardant autour de lui, il faut absolument nous faire discrets. Les espions sont en effet monnaie courante chez les Vampires et puis...si nous revenons poursuivis par quelques créatures, il faudra pouvoir nous barricader rapidement.

Les éléments principaux étaient donc posés : Eulalia resterait en retrait au manoir pour les secourir si besoin, son père devait pouvoir mettre le feu au théâtre et gérer l'évacuation (aidé des gardes royaux qui s'empresseraient de faire sortir la reine et une bonne partie des hauts-aristocrates), Stan, Raphaël et lui-même, peut-être accompagnés de Sarah, interviendraient alors au milieu du chaos, masqués et bien armés, pour tenter de porter un coup fatal au Comte Kei en profitant de l'agitation. Cela devrait passer pour un accident ou un attentat aux yeux des citoyens.

Raphaël clôtura leur réunion. Il paraissait las, ils l'étaient tous, et Eulalia devait se reposer. Lorsqu'il se leva pour récapituler la situation, Alexender se fit à nouveau très sérieux.


- Je peux me charger des masques. J'en ai une bonne collection au châtelet. Il nous faudra porter des vêtements pratiques et dissimuler nos cheveux, Raphaël...Son regard se posa sur la chevelure blanche de leur hôte. Vous et moi sommes très reconnaissables avec nos tignasses...Les nouer et garder une capuche en plus de nos masques serait préférable...

Le Hunter se leva alors à son tour. Les sourcils froncés, il ajouta :

- Il faut que vous sachiez une chose importante...Le Comte me croit mort, j'en suis persuadé. Il pense s'être débarrassé de moi pour pouvoir...obtenir Sarah...S'il la voit, si elle est impliquée, et s'il me découvre, je doute que nous ayons une chance face à sa colère...

Il n'aimait pas l'admettre mais cette perspective le pétrifiait. Sarah ne devait pas être impliquée dans l'affaire. Il fallait absolument qu'elle évite cette soirée. Sinon ils seraient perdus. Mais auraient-ils le choix après tout ? Il espérait que la jeune femme serait raisonnable. Mais ce qu'il ne savait pas, et ce qu'il allait découvrir bientôt, c'était que son amante était une invitée officielle parmi les spectateurs...

Il restait des choses à voir, mais déjà l'heure tournait et il fallait être raisonnables. Raphaël se leva et tenta de leur expliquer maladroitement qu'il était temps de songer à dormir un peu. Chacun avait un rôle et le lendemain soir serait plus apte à la conversation. Après tant d'émotions, Alexender était d'accord. Raphaël devait être exténué : ses traits semblaient un peu tirés et son agitation trahissait son inexpérience face à une situation d'hôte.


- Oui, nous pourrons nous retrouver ici demain soir, plus tard me paraît être une perte de temps. Je m'occupe donc des masques...et je ramènerai quelques provisions pour le cas où nous devrions rester encore dans ce manoir. Stan, si vous avez quelques armes efficaces, nous comptons sur vous. N'hésitez pas à rallier à notre cause d'autres Hunters, si vous en connaissez. Raphaël vous préparez donc l'entrée...Merci pour votre invitation mais je retourne au Châtelet.

Le Hunter se rapprocha d'Eulalia.

- Et vous...Miss Grey, fit-il en faisant un nouveau baise-main à la jeune femme, vous êtes libre de rester ici pour vous reposer...Je puis aussi vous ramener chez vous afin que vous discutiez demain avec votre père, à moins que vous ne préfériez y aller plus tard dans l'après-midi, je puis également vous loger, vous êtes la bienvenue au Châtelet du Céans, même si je ne pense pas que Raphaël soit du genre à vous manger. Si vous préférez que je reste ici, je le puis, ce tapis me paraît assez confortable pour vous veiller...

Sur ces mots, Alexender sourit, puis il remit son manteau de cuir noir sur ses épaules.

EDIT (à prendre en compte après l'intervention ci-dessous d'Eulalia)
Eulalia décida de rentrer chez elle, sans escorte. Alexender aurait voulu s'y opposer, afin de s'assurer que la jeune femme rentre bien sans aucun soucis, mais il sentait que la tension était montée et que la chasseuse n'allait certainement pas l'entendre de cette manière. C'était une femme forte et elle comptait bien le montrer.
L'idée d'enflammer le théâtre l'avait révoltée. La jeune femme s'était même levée, outrée. Elle ne comprenait pas comment une pareille méthode pouvait être mise en avant. Elle voulait proposer un nouveau plan, un plan qu'Alexender écouta avec perplexité. La perspective de se retrouver au milieu de la scène, pointant son arme sur un acteur, ne lui plaisiat pas du tout. Mais le Hunter n'osa pas répondre, préférant reporter au lendemain ces questions techniques.


- J'ai peur que cette idée soit encore plus dangereuse que la première...miss Grey. Mais nous verrons cela demain. Pour l'heure, rentrons, reposons-nous et profitons de la journée de demain pour quérir masques, capes, armes et songer à régler ces problèmes. Nous en reparlerons demain. J'arriverais plus tard que vous autres, à n'en pas douter, puisque j'ai beaucoup à faire entre-temps...

Il resta très évasif et disparu le premier dans la nuit après avoir salué rapidement ses compagnons.

[HRP/ Alexender s'en va au Châtelet pour RP deux ou trois posts avec Sarah, il revient très vite. Faites durer le début de soirée! Wink/HRP]


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Dernière édition par Alexender Von Ravellow le Sam 14 Juil - 13:22, édité 2 fois
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Eulalia Grey
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeJeu 12 Juil - 15:08

Tout le monde semblait croire qu'elle était parfaitement capable de se battre... Tout le monde sauf Raphaël. Il avait l'air bien décidé à ne pas l'emmener et ne comptait pas revenir sur sa décision. Cela eut le don d'énerver quelque peu la jeune femme. Pourquoi devait-elle rester derrière sous prétexte qu'elle s'était blessée récemment ? Elle était parfaitement remise ! Comment l'italien ne pouvait-il percevoir en elle qu'un fardeau au lieu d'un allié ? Au fond, ce qu'elle avait perçu comme de la tendresse à son égard tout à l'heure n'était probablement rien de plus que des marques de politesse... Il ne devait voir en elle qu'une femme fragile qui n'aurait de cesse d'entraver la bonne marche de leur plan... Cela lui fit mal d'y penser. Plus que ce qu'elle aurait imaginé, d'ailleurs. Eulalia ne se l'expliquait pas encore, mais elle éprouvait le besoin constant de plaire à cet homme. Il fallait qu'elle se reprenne. Penser à des choses aussi futiles n'était pas digne d'une jeune fille bien élevée... Son regard se fit un peu plus secret.

Elle écouta l'idée de l'italien et, au fur et à mesure, ses yeux s'agrandirent de stupeur et d'indignation. Ils ne semblaient pas se rendre compte à quel point mettre le feu au théâtre pouvait s'avérer dangereux. Stan l'avait fait judicieusement remarquer. Le feu et les tentures prendraient en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire... Et même si les spectateurs de la salle principale arrivaient à sortir à temps, ceux placés dans les tribunes du haut n'en réchapperaient probablement pas. Il ne fallait pas se leurrer, le feu causerait une panique monstrueuse. Son père pouvait bien essayer de raisonner la foule mais elle savait pertinemment que dans les situations critiques, tout le monde essayait de sauver sa peau sans se préoccuper outre mesure de ce qui l'entourait. Il y aurait une émeute et, à n'en pas douter, des morts. Sans oublier que, si la panique causée serait profitable aux trois hunters, elle le serait aussi pour le Comte qui pourrait s'enfuir sans que personne ne le remarque ! Cette situation la révulsa. Il devait y avoir une autre solution. Elle se redressa, raide sur son siège et darda ses étranges yeux sur Raphaël.


- Je suis navrée mais votre idée est irréalisable. En partant du principe que le Théâtre sera bondé, le feu progressera trop vite pour que tous s'échappent à temps. Les tentures s'enflammeront en un rien de temps et les personnes placées en hauteur mourront asphyxiées... Pour ne rien arranger, les hommes en proie à la panique se montrent particulièrement égoïstes et sourds. Mon père n'arrivera jamais à gérer la panique. Les plus faibles de l'assistance seront renversés et piétinés par les autres. Les vieillards et les femmes enceintes n'en réchapperont pas. Même si vous prenez toutes les précautions possibles, il y aura des pertes... Elle se tut un instant. Les flammes de la cheminée lui dansaient devant les yeux, d'un jaune orangé agressif. Si le feu s'avère incontrôlable... Nous ne pouvons prendre le risque qu'un Grand Incendie ravage à nouveau la ville. Et si vous vous retrouvez encerclés par les flammes, ce que je ne vous souhaite évidemment pas, vous ne serez plus d'aucune utilité !

Une remarque dérangeante, bien sûr, mais néanmoins très pertinente. Bien que les autres ne puissent pas le savoir, sa dernière phrase se destinait à Raphaël. De par sa nature, il serait d'autant plus sensible aux flammes et se trahirait devant ses compagnons. Cela rendrait bien évidemment la situation épineuse et dessouderai le groupe à l'équilibre déjà bancal. En espérant que l'italien blanc ait saisi le sens profond de ses paroles, Lally ferma les yeux, réfléchissant à un autre moyen, plus sûr, de vider la salle. Quelque chose qui pétrifie les spectateurs, qui les oblige à sortir sans se précipiter... Une idée germa dans son esprit. Cela demanderait ruse et doigté mais était déjà moins dangereux que l'idée du vampire. Mais s'ils réussissaient, le Comte serait fait.

- Il y a peut être une autre possibilité... Si je me souviens bien, Coriolan sera donné au théâtre, le soir de l'attaque. Dans la scène première un groupe de plébéiens prend la parole. Mr Calder, vous pourriez vous infiltrer dans les coulisses et prendre la place de l'un des figurants. Au moment où l'un d'entre eux déclamera "Un mot, bons citoyens", vous brandirez votre Bloody Rose et menacerez de tuer les acteurs si le public ne sort pas immédiatement de la salle. Mon père prendra alors la situation en main et organisera le reste des opérations. Dans le même temps, Messires Veneziano et Von Ravellow se dirigeront vers la loge du Comte Keï. Il faudra se montrer particulièrement synchronisés. Quand le Vampire s'apercevra de la présence de Hunters, il cherchera à s'enfuir. Il faudra que vous l'en empêchiez. Mon père reviendra certainement vous prêter main forte.

Son plan pouvait paraître farfelu mais elle n'en voyait pas d'autre. Contrairement à l'incendie, les gens venus regarder le spectacle ne se sentiront pas directement menacés et, par conséquent, seront plus enclins à sortir rapidement et dans le calme. Bien sûr, il y aurait quelques gêneurs mais l'habit clérical conférait à son père une respectabilité non négligeable. Il faudrait qu'elle lui parle de ce plan le plus tôt possible. Après avoir exposé son idée de baser une infirmerie à l'arrière, le hunter aux cheveux roux plaisanta gentiment, ce qui la fit rougir plus que ce qu'elle aurait imaginé.

- Voyons, Sieur Von Ravellow... L'infirmerie est là pour limiter les blessures, pas pour vous en infliger davantage !

Raphaël s'opposa à son idée d'approcher le Comte pendant le bal prochain. Il s'était exprimé d'un ton ferme ne souffrant aucune réplique, ce qui eut le don de l'agacer. A croire que tout le monde ici comptait mourir lors de la prochaine bataille. Elle ne comprenait pas leur point de vue. Pouvoir concevoir avec autant de facilité de mourir... Cela dépassait l'entendement ! Elle se leva soudain, les joues légèrement rouges et croisa les bras en regardant Stan et l'italien.

- Comment pouvez-vous être si pessimistes ?! Vous avez l'air persuadés de votre mort ! Comment pouvez-vous, ne serait-ce que concevoir de mourir lors de cette mission ? Il s'agit d'un sauvetage ! Le but n'est pas de jouer au chevalier et de mourir pour l'honneur en pourfendant la bête tel Saint Michel et son dragon ! Son ton se radoucit. Même si vous tuez le Comte, quelqu'un prendra inexorablement sa suite. Comment ferons-nous à ce moment là ? Si vous décidez tous de mourir en l'emportant dans la tombe, qui prendra le relais de notre côté ? Non... Si vous ne pouvez tuer le Comte, abandonnez et revenez ici. Je prendrai le relais lors du bal. Elle se tourna vers Raphaël : Et ce, que cela vous plaise ou non !

Elle se sentit soudain bien petite et impuissante face aux regards des hommes qui l'entouraient. Elle avait fait preuve d'une audace incroyable en osant leur remonter les bretelles de cette façon. Elle réalisa qu'elle avait frisé l'insolence et dépassé les limites de la bienséance. Honteuse, elle rougit comme une pivoine et se rassit précipitamment. Elle avait peur de les avoir froissés. Surtout Raphaël, en réalité...

- Excusez-moi... Je n'aurais pas dû... Enfin... Soyez certain, Mr Veneziano, que mon père nous aidera. Il est pasteur... Les personnes présentes dans l'assistance devraient le suivre sans trop rechigner. Elle écouta les hommes parler de ce qu'ils pouvaient amener. Ils avaient besoin de capuches et de vêtements discrets... Je crois qu'un rouleau de tissus noir traîne au grenier... Je pourrais peut-être vous confectionner des capes ? Ce n'est pas très compliqué... Si je m'y met sérieusement, je pourrais les avoir fini avant demain soir.

Eulalia se demanda si son père serait d'accord pour participer à une dernière chasse. Après tout... Il avait beau prétendre que sa vie lui convenait, elle savait que l'adrénaline du combat lui manquait cruellement... Tout à ses pensées, elle faillit ne pas entendre Raphaël leur proposer courtoisement de rester pour la nuit. Elle faillit accepter mais se retint. Et si.... Et s'il les assassinait pendant leur sommeil ? Elle préférait ne pas prendre de risque. Alexender lui proposa de la ramener ou de l'accueillir chez lui. Son baisemain la fit sourire et la gêna en même temps. Elle ne méritait pas d'être traitée comme une grande Dame. Cet homme avait l'air de se moquer de la condition sociale des gens qui l'entouraient comme de son premier bavoir. Elle secoua négativement la tête et, doucement, elle se leva et ramassa ses affaires.

- J'apprécie grandement votre invitation Messire Veneziano mais je vais rentrer chez moi. Il faut que je profite de l'obscurité pour ne pas me faire remarquer... Voyez-vous un inconvénient à ce que je garde vos vêtements jusqu'à demain ? Ma robe est dans un bien triste état... Elle salua ensuite Alexender d'une courbette élégante. Je vous remercie de votre sollicitude mais je rentrerai de mon côté.

Après les avoir chaleureusement salués, adressant un sourire à Stan qui semblait enfermé dans son mutisme, Lally s'en fut dans la nuit noire. Il était aux environs de deux heures du matin quand elle arriva chez elle. Sans hésitation, elle réveilla son père et lui raconta par le menu les événements de la soirée. Sa rencontre avec un groupe de Hunters, le complot du théâtre... Elle réussit sans trop de difficultés à le convaincre de les aider. Elle dormit ensuite jusqu'aux environs de midi. Après un déjeuner sur le pouce, elle s'attela à coudre les capes, ce qui ne lui demanda pas énormément de temps, à laver les vêtements et le mouchoir de Raphaël à l'insu de sa mère et à ranger son attirail, tâches rendues ardues par l'absence de lunettes.

Aria n'était pas rentrée... Cela l'inquiéta un instant mais elle se rassura. Après tout, elle avait probablement quelques affaires à régler en ville qui avaient demandé plus de temps que prévu. Aux environs de six heures, elle prit un dîner copieux, ne sachant pas si elle petit-déjeunerai le lendemain. Elle enfila ensuite une robe dans les tons acajous et coiffa ses cheveux en un chignon impeccable. Après avoir emballé les affaires du vampire, les capes et son matériel de couture dans un sac, elle enfila son manteau ainsi qu'un un chapeau et passa son écharpe en laine beige autour du cou. Interceptant un cab qui passait par là, elle s'engouffra à l'intérieur en donnant au chauffeur l'adresse d'une rue non loin de l'Éclipse. Lorsqu'elle fut arrêtée, elle régla sa course et descendit, gagnant discrètement le manoir en s'assurant que personne ne l'épiait.


Elle entra silencieusement. Raphaël était dans l'entrée. Elle distingua vaguement sa silhouette, jusqu'à ce qu'il s'approche d'elle. Apparemment, elle était la première arrivée.

- Bonsoir, Messire Veneziano... Elle lui glissa un paquet qui sentait bon la lavande dans les mains. J'ai lavé vos vêtements et votre mouchoir. Ils m'ont vraiment été très utiles...

Elle hésita un instant. Devait-elle se confier à lui ? Ils n'étaient que tous les deux... Oui, c'était sa chance. S'il la tuait, il n'aurait jamais le temps de faire disparaître les traces. Alexender et Stan lui régleraient son compte. Elle espérait sincèrement que son intuition était la bonne... Elle inspira et le regarda dans les yeux, sans fléchir. Elle avait atteint le point de non-retour.

- J'ai quelque chose à vous dire... C'est assez déplaisant mais... Je ne puis me taire plus longtemps. Hier, j'ai trouvé... Dans la salle d'eau... Elle cherchait ses mots. J'ai trouvé une Blood Tablet. Je sais ce que vous êtes, Raphaël. Mais je ne dirai rien aux autres... Ils vous tueraient. Je suis persuadée que... Que, malgré votre nature, vous êtes un homme de bien. Peut-être que je me trompe, peut-être que vous allez me vider de mon sang avant de faire disparaître mon corps... Ce sera ma punition pour m'être laissée... Pour m'être laissée attendrir.

Elle baissa la tête et ne dit plus rien, attendant. Elle attendit une phrase, un mot, une morsure ou un contact quelconque.... N'importe quoi qui puisse apporter une réponse à ses questions.


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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeMar 17 Juil - 11:08

Il y avait du bon et il y avait le reste. L'organisation de leur attaque semblait se dérouler tranquillement mais des divergences n'allaient pas tarder à venir envenimer l'atmosphère. Lorsqu'Alexender expliqua que le Comte le croyait mort, Raphaël sourit :

- C'est plutôt une bonne chose je pense. Car ce qui mettra le Comte hors de lui ne pourra que le déstabiliser le temps de lui porter un coup.

Mais bientôt, la soirée s'achevait dans le chaos et Raphaël se fit de plus en plus sombre. Alors que le rouquin semblait emballé par son idée d'incendie, Eulalia décréta que le moment était venu pour elle d'intervenir lourdement dans leur plan d'action. La jeune femme n'était absolument pas d'accord avec cette façon d'évacuer la salle. Elle craignait des pertes, elle faisait allusion à un incendie ravageur, qui irait jusqu'à brûler le quartier tout entier. Elle insista sur le danger des flammes, que ce soit pour les spectateurs ou pour eux-mêmes. Stan semblait d'accord.
Raphaël sentit la colère monter en lui. Il n'aimait décidément pas travailler en équipe. Ce genre de scène était inévitable lorsque tout se décidait à plusieurs, cela était hautement irritant. De plus, il n'apprécia pas le ton employé par la belle. Évidemment qu'il était au courant des risques ! Lui-même pouvait bien y passer si les flammes se faisaient trop conséquentes. De par sa nature, le feu abîmerait plus vite ses yeux et sa peau que les Humains qu'ils étaient, il ne le savait que trop.

Debout non loin d'elle qui s'était levée à son tour, il grogna dans sa direction:


- Je parlais d'un incendie maîtrisé...maî-tri-sé, mademoiselle Grey. Fit-il en appuyant chaque syllabe avec irritation. Je pensais justement que votre père pourrait crier au feu, avant même que le feu soit allumé, afin que les spectateurs commencent à évacuer sans danger. Le tout était de se coordonner. Mais si vous partez du principe que votre père n'est pas capable de faire cela, il nous faut en effet une autre solution.

Eulalia proposa un nouveau plan. Raphaël l'écouta, les bras croisés, le regard tourné vers la cheminée. Son idée lui paru immédiatement complètement saugrenue. Mais Alexender intervint pour clore le débat jusqu'au lendemain. Raphaël ne se contenta donc que de récapituler leur mission du lendemain. Sans même s'attarder sur les excuses de la belle qui, malgré son air sauvage et volontaire, tentait encore de prendre des pincettes.

- Une folie...Mais Alexender a raison, nous en reparlerons demain. Je vous laisse, Monsieur Von Ravellow, vous charger des masques et de la nourriture, Stan pensez aux armes et si vous connaissez d'autres collègues susceptibles de nous rejoindre, n'hésitez pas à les inviter ici, Miss Grey songez donc aux capes puisque vous semblez vous y connaître, c'est vrai que cela pourrait parfaire notre costume...à moins que finalement vous ne craigniez qu'elle ne prennent feu aux moindres coups de Bloody Rose, on ne sait jamais, une étincelle pourrait nous coûter cher...

Après cette remarque terriblement désagréable à l'encontre de la jeune femme, il congédia tout le monde. Eulalia ne souhaitait pas être raccompagnée, c'était son choix, lui ne s'en soucierait pas. Il songea à cette Sarah et à son amie qu'il avait rencontrées sur le pont, une nuit. Elles avaient été aussi buttées que cette jeune femme. A croire que les chasseuses voulaient absolument prouver que leur sexe n'était en rien un poids dans leur force. Raphaël trouvait cela stupide. Blessées, meurtries, fatiguées...quelle bêtise que de se risquer seules la nuit ! Mais non, c'était leur volonté, il n'y avait rien à faire. De tout façon, lui il ne pouvait pas la raccompagner. C'était maintenant la responsabilité des deux autres Hunters.

Sans un mot, il laissa ses trois compagnons partir et referma sa porte dans un claquement sonore.

Une fois seul, Raphaël retourna s'effondrer sur le canapé. Un bras sur le visage, allongé de tout son long, il soupira. Quelle idée de ramener ces Humains ici ! Monter un groupe de chasseurs pour avoir la peau de ce Vampire était une chose intéressante, certes, mais les conséquences pour lui allaient être difficiles. Comment faire pour cacher sa nature pendant deux jours consécutifs ? Ils allaient tous rappliquer dès le lendemain pour organiser les lieux et Raphaël priait maintenant pour qu'aucun d'eux n'ouvre les volets. Et pour les repas ? Comment allait-il faire pour les esquiver ?
Tout ces soucis en tête le rendaient fou. Et ce ton qu'avait employé Eulalia ! Quelle idiote ! Temps qu'ils y étaient, pourquoi ne pas aller serrer la main au Comte en lui demandant gentiment s'ils pouvaient s'inviter à la représentation ? Il était pourtant évident que son plan ne pouvait que les mener à la mort immédiate de tout le projet. Dans les loges ils seraient directement arrêtés, avant-même d'arriver sur les planches. Tout ceci n'était que pure folie.

Affamé, Raphaël se leva et éteignit le feu de la cheminée. Ses yeux n'en pouvaient plus, il était très fatigué de toute cette soirée. Une fois la pièce redevenue noire, il retourna sur le canapé et sortit de sa poche arrière de pantalon sa boite de Blood Tablet. Il contempla quelques minutes l'objet en métal et l'ouvrit pour laisser tomber dans sa main deux précieux cachets. Après une courte hésitation, il les jeta dans sa bouche et les croqua avec ses canines acérées. Le goût du sang envahie sa bouche et bientôt tout son corps ressentit l'effet des palliatifs. Cela le soulagea un petit quart d'heure, mais son organisme, géré par ses pensées morbides et son inconscient récalcitrant, réagit comme d'habitude par le rejet. Des maux de ventre infâmes le retournèrent, il eut des suées et il finit par s'endormir, torturé de corps et d'âme.


****************

Raphaël ne s'éveilla que très tard le lendemain. Il resta ainsi perdu entre nuit noire et cauchemars jusqu'à 16h30 passées. Lorsqu'il se réveilla, contrit et à nouveau assoiffé, il s'affola. Les Hunters n'allaient pas tarder, il n'avait pas beaucoup de temps ! Il avala à la hâte quatre cachets, histoire de tenir en leur présence. La réaction fut violente, mais il réussit à les garder en lui.
Suant, tremblant, il entreprit de commencer la création de l'infirmerie. Il descendit au rez-de-chaussé, alla dans les anciennes chambres des domestiques et trouva deux grands matelas qu'il pouvait aisément utiliser. Finalement, l'infirmerie ne serait pas dans l'entrée, il n'avait pas un hall assez vaste pour cela et s'ils devaient faire face à une vengeance, ce serait l'endroit le plus sensible. Il préféra donc installer le tout dans l'ancienne salle à mangé, là où ils avaient été chercher les bouteilles de vin. C'était la première porte à droite de l'entrée, il n'y avait que quelques mètres à franchir.
Une fois qu'il eut poussé la table contre l'étagère à vaisselle pour gagner de la place, une fois qu'il eut poussé le coffre de bouteilles jusqu'au coin de la pièce, Raphaël entreprit de nettoyer le sol. Il n'était évidemment pas habitué à ce genre de chose mais il se débrouilla comme il le pu avec des balais et un seau d'eau. Il fallait attendre que le sol sèche avant de ramener les matelas. En attendant, il les laissa dans l'entrée, debout contre un mur. Il avait enlevé le drap qui les protégeait, afin de limiter la poussière dans l'environnement.

Il était en train de les ajuster contre le mur lorsque la porte s'ouvrit lentement. Raphaël fut surpris. Il n'avait pas fait attention aux odeurs ni aux bruits extérieurs. Lorsqu'il vit Eulalia entrer, il fut à la fois rassuré et gêné.


- Bonjour Miss Grey...fit-il en venant à sa rencontre en esquissant un signe de tête en guise de courbette.

La jeune femme lui tendit un paquet de linge propre. C'était les vêtements qu'il lui avait prêté la veille. Elle avait prit la peine de les laver et de les plier avant de les empaqueter.


- Ha...fit le Hunter en glissant une main dans ses cheveux d'un air gêné. Il prit le paquet de son autre main. Merci...Il ne fallait pas vous embêter avec ça...

Puis, tandis qu'il coinçait le paquet sous son bras, Eulalia lui expliqua qu'elle avait une chose désagréable à lui dire. Raphaël releva la tête et plongea ses yeux d'agate dans les siens. Que voulait-elle ? Son esprit s'emballa. Voulait-elle encore le blâmer pour l'idée de l'incendie ? Voulait-elle lui dire que son père refusait de les aider ? C'était vrai que la veille il n'avait pas été très galant. Ses paroles lui avaient un peu échappées. Il s'en repentait.
Plein d'appréhension, prêt à s'excuser, Raphaël écouta la jeune femme s'exprimer. C'était pire que ce qu'il pensait : elle avait trouvé une Blood Tablet dans la salle d'eau lorsqu'elle s'était changée. A ces mots, Raphaël se sentit fléchir. Il eut une montée de pression telle qu'il cru qu'il allait devoir s'appuyer contre un meuble. Quelle nouvelle terrible ! Mais heureusement, il resta droit, sourcillant juste le temps d'une paire de secondes, le visage plus blanc que d'habitude. La jeune femme continua d'exposer son point de vue : elle connaissait sa nature, mais elle préférait rester son alliée plutôt que de lui mettre des bâtons dans les roues. Elle avait peur, cela se voyait et se sentait, mais elle voulait être franche et sincère. Raphaël fut attristé de voir qu'elle était prête à mourir face à sa colère. Tout mais pas ça...

Le Vampire hésita, mais très vite il fit son choix.
Il leva les yeux au ciel et sourit d'un air amusé.


- Allons Miss Grey...fit-il en levant les mains vers le plafond. Je suis un Hunter, tuer ces créatures infâmes est mon devoir, les observer et les analyser en fait partie. Vous n'avez pas songé une seule seconde que je puisse leur fouiller les poches de ces créatures dans mes chasses ? Ramasser ces cachets pour voir de quoi ils sont composés afin de leur trouver quelques failles ne fait pas de moi l'un des leurs !

Raphaël rit. Il pouvait aussi bien continuer sur sa lancée et mentir à la jeune femme. Cela n'aurait pas été difficile. Pourquoi ne pas tenter le tout pour le tout et garder l'anonymat plus longtemps ? L'un comme l'autre était dangereux. Mais le choix de Raphaël était le plus sincère, il restait malgré lui un être entièrement dévoué aux Humains.

Il s'approcha encore d'Eulalia et sortit de sa poche arrière son étui à Blood Tablet.


- Cependant, fit-il d'un air maussade en lui tendant la boite. Vous avez raison.

Les yeux bleus du Vampire plongèrent dans ceux de la chasseuse. Ils brillaient d'une autre manière que la veille. Il paraissaient plus réveillés, plus vifs et éclatants. L'obscurité du manoir les rendaient presque animaux.

- Votre tendresse n'y est peut-être pour rien, Eulalia, vous savez comme moi que les Vampires ont ce don de plaire aux Humains. Nous vous attirons comme les plantes carnivores attirent les petites créatures ailées...

La voix de Raphaël s'était faite plus triste, plus nostalgique et douloureuse. Il se détourna. Tout en rangeant la boite dans la poche arrière de son pantalon, il entreprit de monter à l'étage.

- Mais certaines plantes voraces, continua-t-il, préfèrent laisser les papillons en liberté plutôt que de les enfermer derrière leurs longues dents acérées...

Raphaël s'immobilisa, dos à la jeune femme, un pied sur la première marche de l'escalier. Il eut un instant de silence, puis il murmura sourdement:

- Mais pourquoi m'épargner... Sa tête pivota et son regard revint dans celui de la chasseuse. ...alors que je ne pense qu'à cela ?

Soudainement, il laissa tomber le paquet de tissu au sol qui s'affaissa dans un bruit sourd, soulevant de la poussière entassée dans l'entrée. Puis le Vampire se tourna entièrement vers Eulalia. Son visage était différent de la veille, il était plus impressionnant, plus menaçant. Son regard était clairement mauvais.

- Pourquoi ? Fit-il en s'approchant de la jeune femme d'un pas rapide avant de la saisir durement par les deux bras en la secouant un peu. Pourquoi ?! J'ai tué moi aussi, j'ai bu ce sang qui coule dans vos veines ! Je ne veux pas de ta pitié, Eulalia...Je ne suis qu'un monstre parmi les autres. Une bête à visage humain...

Le Vampire laissait son regard descendre le long du cou de la chasseuse.
Il y eut un temps mort puis Raphaël lâcha la jeune femme et lui enleva doucement son chapeau. Il l'abandonna par-terre, le laissant glisser de sa main le long de son bras. Puis il ramena ses deux mains dans les cheveux de la jeune femme pour lui défaire son chignon. Les cheveux de la belle lui tombèrent jusqu'à la taille. Ils étaient magnifiques. Raphaël sentit le parfum d'Eulalia s'en dégager. Elle était sensuelle vêtue en femme. Elle était désirable. Il en était très très près...Puis, dans un mouvement fulgurant, il mit une des longues épingles du chignon dans les mains de la jeune femme avant d'en poser la pointe aiguisée contre son propre cou.


- Tue-moi. Son regard se fit encore plus dur. Il serra les dents, révélant ses canines à l'Humaine. Tue-moi! Cria-t-il avec force appuyant sa peau de nacre contre la pointe de l'épingle.


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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeMar 17 Juil - 18:03

En se rendant à l'Éclipse, Eulalia avait repensé aux événements de la veille. Elle s'était clairement laissée emporter et avait fait montre de bien peu de confiance à l'égard de ses compagnons... Les remarques acerbes de Raphaël lui revinrent en mémoire. Elles l'avaient profondément blessée. En partie parce que c'était lui qui lui avait parlé avec si peu d'égards. En son for intérieur, elle était persuadée qu'elle se serait sentie moins triste si Stan ou Alexender l'avaient renvoyée dans les cordes. Elle s'était excusée et avait essayé de se faire oublier, jusqu'à ce que l'italien se permette une seconde remarque qui lui sembla totalement gratuite. Durant un instant, elle s'était retenue de le gifler. Mais son éducation repris le pas sur ses sentiments et elle partit seule, sans relever les piques acerbes. Après tout, c'était peut-être tout ce qu'elle méritait de la part d'un homme de meilleure extraction qu'elle... Cela ne fit qu'accroître sa rage, qu'elle déversa sur son malheureux oreiller. Ce vampire n'était qu'un vulgaire goujat !
Mais dès son réveil, les contrariétés avaient été bien vite oubliées et elle s'était mise à la tâche avec application, s'écorchant plusieurs fois à cause de l'absence de ses lunettes. Malgré tout, son travail était très honorable et les capes n'avaient plus besoin que de quelques retouches. Elle verrait sur place.

Le Hall était toujours aussi poussiéreux... Elle songea un instant à aller à l'étage mais elle se rendit compte que l'agitation qu'elle percevait venait de la pièce voisine. Doucement, elle poussa la porte... Son coeur s'emballa et un sourire fendit son visage quand elle vit le vampire s'affairer à la préparation de l'infirmerie. Il n'avait pas chômé... En un instant, la jeune femme lui pardonna ses paroles de la veille. Avant de lui parler, elle se composa un visage aimable, ni trop fermé, ni trop expansif. Elle devait se montrer maîtresse d'elle-même et pas ressembler à une de ces pathétiques jeunes filles tout juste sorties de l'adolescence !

Lally s'approcha et ils échangèrent les politesses d'usage. Visiblement, Raphaël était troublé de la revoir... Cela la rendit joyeuse. D'un geste doux, elle tira le paquet qui lui était destiné de son panier et le lui tendit. Puis, elle soupira. Elle ne pouvait pas laisser l'échéance se repousser encore. Elle lui exposa tout ce qu'elle savait. Manifestement, son visage avait pâli et elle en déduisit qu'il était au pied du mur. Il essayait de garder contenance... Après un moment, il lui expliqua, amusé, qu'il n'était qu'un Hunter qui étudiait les Blood Tablets. La jeune femme ne sut pas ce qui l'énerva à ce moment là. Le fait qu'il lui mente ou bien cet air presque arrogant sur son visage ? Une ombre passa dans ses propres yeux. Elle le fixa, bien droite et articula distinctement.


- Ne me mentez pas. Je suis peut-être butée comme un âne mais je suis loin d'être aussi stupide que j'en ai l'air...

De cette façon, elle faisait aussi référence aux critiques emplies de méchanceté de la veille. Bien qu'il ne le lui ait pas dit ouvertement, la façon dont il avait caricaturé ses craintes en disait long sur ce qu'il avait pensé. Eulalia avait cru lui avoir pardonné... Mais il avait soufflé sur les braises de sa frustration en essayant de lui faire avaler des couleuvres. Le vampire dût le comprendre car son visage se fit plus sombre et il acquiesça. Il reconnaissait sa vraie nature. De sa poche, il sortit l'étui d'où provenaient les médicaments et le lui montra. Son coeur se serra et elle se mordit la lèvre.

- Raphaël...

Ses yeux se rivèrent dans ceux du vampire. Ils étaient étranges... Vifs et froids, comme ceux d'un tigre en pleine chasse. L'obscurité ne le gênait plus. Elle frissonna... Ce regard, bien qu'intensément beau, n'avait plus rien d'humain.
Le Vampire lui parla ensuite de ce don, universel dans le monde des vampires. La beauté, l'attirance... Il lui fit comprendre d'une manière édulcorée qu'elle s'était laissée charmer.


*Non... * pensa-t-elle. *La beauté n'a rien à voir avec ça...*

Ce qui avait plus ou moins séduit la jeune femme, résidait dans la manière qu'il avait eu de s'occuper d'elle, de la douceur dont il avait fait preuve... Son physique exceptionnel n'avait joué qu'un rôle secondaire. Ou du moins... Elle le pensait.
La brune jeune femme laissa l'italien continuer sur sa lancée. Cette beauté servait aux vampires, elle leur permettait de captiver leurs proies pour mieux les saigner par la suite. Ce n'était pas le genre de Raphaël, elle en était intimement persuadée. Philanthrope, il préférait ne pas faire de mal aux Humains. C'était ce qu'elle avait pressenti. Ce vampire n'était pas dangereux. Il s'était rebellé contre les siens, au mépris de tout... Cela émut un instant la Huntress. Il avait dû souffrir bien plus que ce qu'elle avait imaginé...

Alors qu'ils s'apprêtaient à monter les escaliers, le Vampire se figea un instant. Lally fronça les sourcils, visiblement très intriguée par ce qui pouvait lui passer par la tête. Il murmura quelque chose. La jeune femme ne sut que répondre. Comment expliquer les raisons qui la poussaient à l'épargner ? Cela prendrait des jours entiers ! Parce qu'au fond d'elle-même, elle savait que le fait de se repentir était la preuve d'une âme charitable. Parce qu'un vampire comme lui ne pouvait être mauvais. Parce qu'au bout de quelques heures passées ensembles, elle lui avait accordé sa confiance... Mais, avant qu'elle n'ait put dire quoi que ce soit, Raphaël se tourna vers elle. Il était devenu agressif. Son regard désormais dur comme la pierre la fixait d'un éclat à faire peur. Instinctivement, elle recula de quelques pas, apeurée. Mais il la rattrapa, la saisissant par les poignets. Il la secoua, cherchant à savoir pourquoi elle versait dans le sentimentalisme. Il passa au tutoiement, ce qui la perturba d'autant plus. Il assena la vérité avec violence. Il avait tué. Il ne méritait pas de vivre. Prisonnière de son étreinte, elle le fixa, les yeux brillants. Elle ne pouvait rien dire.


- Arrêtez ! Lâchez-moi, vous me faites mal !

Tout cessa soudain. Il sembla s'être calmé, après cet accès soudain de folie. La jeune femme essaya de se reprendre. Elle avait peine à maîtriser ses émotions. Ses yeux grands ouverts, aux pupilles dilatées, fixaient le jeune homme dans une réelle incompréhension. Il fit alors quelque chose auquel elle ne s'attendait absolument pas. Son chapeau glissa à terre... Il la toucha, lui défit les cheveux. Elle ne put s'empêcher de frémir à ces gestes qui affolaient les battements de son muscle cardiaque. Néanmoins elle restait raide... Que cherchait-il à faire ? Allait-il la mordre, la tuer ? Ou... Allait-il faire autre chose ? Elle ne préféra pas imaginer la suite. Il se trouvait si près d'elle qu'elle pouvait distinguer ses traits avec précision, malgré ses problèmes de vue. Elle se perdit un instant dans le bleu glacier de ces yeux bestiaux...

Ce fut un instant d'inattention qu'elle regretta. Le Vampire s'empara de son épingle à chapeau, la fourra dans ses mains et la força à pointer la pointe sur sa gorge. Il lui ordonna de le tuer. Il le lui hurla. Et elle trembla quand elle le vit rapprocher son cou de l'objet meurtrier. Elle secoua la tête. Des larmes luisaient dans ses yeux, prêtes à couler. Elle ne voulait pas le tuer... Elle ne voulait pas qu'il meure ! Son coeur se serra encore plus fort dans sa poitrine. L'idée même qu'il puisse mourir lui arracha un sanglot. Mais Raphaël ne lâchait pas prise et l'aiguille menaçait de s'enfoncer dans ses chairs diaphanes.

Il hurla à nouveau et c'en fut trop pour elle. Elle se mit à crier à son tour.


- Non... Non, NON ! Je ne veux pas te tuer, Raphaël ! Elle renifla, visiblement choquée par les gestes et le ton de cet homme qu'elle aimait beaucoup. Ne me demande pas ça... Supplia-t-elle.

De peur qu'il ne cède pas et s'empale sur l'aiguille mortelle, elle lui envoya un coup de pied bien senti dans l'estomac, ce qui lui permit de se dégager et de laisser l'épingle tomber au sol, dans un effroyable bruit métallique. Elle le fixait, éperdue. De ses yeux coulaient de grosses perles éphémères qui parcouraient la courbe de ses joues pour ensuite aller mourir sur le tissus de son écharpe de laine. Elle les essuya violemment, créant de légères traces rouges sous ses paupières. Ses cheveux bruns retombaient en tous sens, indisciplinés comme jamais. Comment avaient-ils pu en arriver là ?

Un long silence s'installa.
Déglutissant difficilement, la jeune femme regarda l'italien aux cheveux blancs et lui parla d'une voix étranglée.


- Tu as probablement tué, c'est vrai... Tous les Vampires ont tué au moins une fois, c'est inévitable. Mais certains choisissent le chemin de la repentance et vont à l'encontre des principes fondamentaux de leur race. Ils font ainsi preuve de leur courage et de leur désir de se racheter. Ces cachets... Elle désigna la poche de Raphaël d'un mouvement de la main. Tu ne les prend certainement pas par plaisir... Je ne sais depuis combien de temps tu t'infliges cette souffrance mais c'est pour moi la preuve que tu es quelqu'un de bon. Contrairement à Alexender ou à Stan, je ne tue que les vampires qui ont une raison valable de passer de vie à trépas. Ceux qui se nourrissent encore et toujours du sang de mes semblables... Ce sont eux qu'il faut éliminer. Pas toi... Sa voix baissa soudain et se fit plus incertaine. Je... Je ne sais pas pourquoi mais... Je ne veux pas que tu meures. Alors, s'il te plaît, ne m'inflige pas la torture de devoir te tuer...

Eulalia n'avait cessé de le regarder en prononçant ces mots. Elle ne savait pas comment expliquer cela autrement. Elle essuya ses yeux une seconde fois et s'approcha de Raphaël, lentement. Sans trop réfléchir à ce qu'elle faisait, elle posa sa main sur la joue glacée du Vampire et la caressa très doucement. Son regard ne quitta pas celui du jeune homme. Elle murmura alors quelques mots, dans le creux de son oreille.

- Tu n'es pas un monstre, Raphaël...

Elle lui sourit doucement. Un sourire maternel, rassurant. Sa main glissa sur la nuque du Vampire. Lally se hissa à moitié sur la pointe des pieds et ferma les yeux avant de poser ses lèvres sur celles du jeune homme. Ce fut un baiser chaste et pur, bien qu'un peu maladroit. Le tout premier baiser de la Huntress. La sensation était des plus plaisantes. Un mélange de chaud et de froid, de tendresse et de colère... Un contact délicieux, fait de contrastes époustouflants.

La jeune femme décolla sa bouche de celle de l'italien après un moment, les joues soudain colorées d'une teinte rosée. Elle était allée trop loin... Il allait se moquer d'elle, la repousser... Elle ne savait plus quoi faire. Mais elle ne quitta pas son regard, soudain moins menaçant que tout à l'heure.


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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeMer 18 Juil - 12:20

Il était à bout. A bout de cette vie, à bout de cette chasse infinie. Plus rien, désormais, ne pouvait le sauver. Raphaël avait depuis longtemps décidé de son propre sort. Il allait entraîner dans sa chute le maximum de ces créatures abominables. Il allait les éliminer jusqu'à ce que ses forces l'abandonnent ou qu'il ne meurt dans la folie, de faim, de soif, de haine. Son but était de crever comme un chien qu'il était en emportant avec lui tous les galeux qui oseraient l'affronter. Il finirait brûlé comme la Vampire du Queen's Head, il serait percé de balles noires et terminerait sa course dans ses propres cendres. Combien de fois avait-il songé à sortir de son manoir en plein jour pour laisser l'astre solaire réduire en bouilli ce qui lui restait de vie ? Combien de fois avait-il pensé se trancher lui-même le cou à l'aide de son épée d'argent ? Sa nature lui faisait honte, il la rejetait complètement, jusqu'au plus profond recoin de son âme damnée ! Il l’abhorrait ! Depuis sa naissance, depuis son réveil, depuis toujours !
Eulalia s'était levée pour crier au scandale lorsque Stan et lui avaient évoqué la mort, mais pour lui, ce n'était qu'un ultime but. Sa misérable vie ne méritait aucun salut. Il priait, nuit et jour. Il priait ce Dieu en lequel il plaçait son entière confiance. Mais jamais ce dernier n'avait fait preuve de pitié envers lui. Son corps rejetait même les Blood Tablett ! Jamais il ne pourrait survivre décemment sans attaquer les Humains ! Les animaux ne suffisaient plus...Et ces cachets ne restaient pas toujours dans son organisme. La dégénérescence approchait à grand pas. Il la sentait.
Raphaël était malade.

L'épingle contre sa gorge, le Vampire ne souhaitait que cela : que cette jeune femme, si belle, si douce, ne l'embroche une fois pour toute. Il se haïssait autant qu'il haïssait n'importe quel représentant de son ignoble race. Il faisait partie de sa propre liste de chasse. Être ainsi découvert par Eulalia avait réveillé en son coeur ce puissant désir de mort. Il préférait que ce soit une chasseuse de sa trempe qui en termine avec lui plutôt qu'un autre. Il abandonnait le combat. Aucun espoir ne pouvait luire pour lui à l'horizon. Tout n'était que ténèbres.

Mais lorsqu'Eulalia se mit à se débattre et qu'il vit dans ses yeux fleurir quelques larmes, Raphaël fut décontenancé. Que faisait-il ? Il la forçait ! Il lui faisait mal ! Ses mains puissantes abîmaient les siennes en la tenant ainsi. La jeune femme criait. Elle ne voulait pas le tuer. Elle se mit à le tutoyer à son tour.
Raphaël en fut perturbé. Mais le Vampire n'eut pas le temps de réfléchir au-delà de cet instant d'hésitation. La chasseuse en profita pour lui asséner un coup dans l'estomac. L'aristocrate ne s'y était pas attendu. Il lâcha la jeune femme, ramenant ses mains contre son estomac dans un mouvement naturel de douleur et protection. L'épingle tomba alors au sol dans un tintement lugubre ramenant le duo à la réalité.

Raphaël resta un instant figé. Regardant Eulalia d'un air interdit. Elle pleurait. Il baissa lentement la tête pour regarder ses propres mains qui étaient crispées le long de son corps. Comme un homme qui vient de tuer un innocent, le Vampire se laissa tomber au sol, dos contre le mur de l'entrée. Il était suant de colère. Ses muscles tremblaient. Son esprit s'égarait.
Pourquoi avait-il fallu qu'elle devine ? Pourquoi avait-il réagit de cette manière ? Le désespoir le reprit.

Mais Eulalia parla de repentance, de l'effort qu'il faisait pour éviter de blesser les Humains, de sa vision de la chasse. Elle ne voulait pas qu'il abandonne. Pour elle il prouvait qu'il n'y avait pas que des Vampires emplis d'animalité, sans scrupule et sans principes. La teneur religieuse de ses propos éveillèrent Raphaël. Dieu ne l'avait pas encore abandonné. Cette femme le soutenait, malgré tout ce qu'elle avait vu, malgré ce qu'il venait de faire. Sa voix tremblait, elle était sous le choc. Le Vampire s'en voulait. Il était incapable de dire un mot tant son être tout entier était encore sous l'effet de la colère et de la désorientation. Mais il songea un instant à sa croix dans son étui de plomb. Cela lui redonna espoir le temps d'un instant.

Puis la jeune femme s'approcha de lui. Raphaël ne bougea pas, laissant son regard perdu sur le sol. Mais bientôt la jeune femme lui posa une main sur sa joue. Le contact chaud de cette main humaine pénétra le Vampire d'une sensation oubliée. Il en fut complètement tétanisé. Puis Eulalia se pencha et lui murmura quelques mots...des mots qu'il n'aurait jamais cru entendre de la bouche d'un Humain. Les lèvres chaudes de la chasseuse vinrent se poser sur les siennes qui étaient aussi glacées que ses iris. Le Vampire resta immobile, complètement perdu et impuissant face à la situation. La tournure qu'avait prise cette scène le crispait à la fois de peur et de joie. Le mélange des émotions fut terriblement impressionnant pour lui, si reclus, si oublié, si seul dans sa colère. Que ce passait-il ? Il ne le méritait pas !

Lorsque la belle s'éloigna un peu, le teint aimablement rosi par cet acte imprévu guidé par quelques sentiments, Raphaël la fixait de ses yeux translucides. Son regard était étrange. Neutre et pourtant emprunt d'appréhension ainsi que de sérénité. Il avait l'air quelque peu choqué mais également surpris. Agréablement surpris.
Lentement, dans le silence qui s'était installé, il fit un mouvement en avant, prit Eulalia par les épaules et la ramena vers lui pour réitérer ce baiser volé. Il entraîna la jeune femme, la penchant assez pour la dominer et l'allonger sur le sol. Son baiser fut long et sensuel. Son cœur battait comme aux premiers jours de sa naissance. Raphaël vibrait d'une nouvelle note de musique. Une gamme entière s'était révélée à lui et l'orchestre ne pouvait plus se contenter des violons habituels.
Comme possédé par une force inconnue, le Vampire enlaça la jeune humaine, se serrant contre elle. Sa bouche quitta bientôt la sienne pour venir se perdre dans son cou parfumé. Elle était chaude, elle était douce. Son parfum l'enivrait. Cette chaleur le rendait fébrile. Et ce battement de cœur sous cette peau de pêche...Ce fil de vie, si près...Une vive envie prit alors Raphaël. Une envie monstrueuse.
Le Vampire recula soudainement et se leva d'un coup, s'agrippant à un buffet.


- Tu ne comprends pas...murmura-t-il en se tenant la tête d'une main tandis qu'il s'appuyait de l'autre sur le meuble. Tu ne comprends pas ! La colère revenait, le désespoir avec.

Lui qui avait sentit monter dans son corps une sensation nouvelle, emplie de plaisir et d'espoir, ne voyait à nouveau qu'un gouffre s'ouvrir sous ses pieds. Il n'était que contradiction. Son corps et son esprit étaient tiraillés en tout sens.


- Je...Je ne suis qu'un monstre assoiffé de sang ! Je ne suis pas différent des autres ! Raphaël criait, complètement ahuri.

Ses yeux cherchaient quelque chose à quoi se raccrocher. Son regard était perdu. Puis, comme dans un mauvais rêve, ses yeux tombèrent dans ceux d'Eulalia. Son visage, déjà déformé par la peur et la colère, se transfigura en une expression de tristesse intense.


- Tue-moi...fit-il dans une supplique. Nous ne pouvons pas...

Ses yeux brillaient d'une volonté altérée. Il était évident que le Hunter était complètement perdu en cet instant.

- Je ne peux pas, fit-il en accentuant la première personne.
Il sembla reprendre contenance. Se redressant, il se fit plus calme malgré son besoin de s'appuyer contre le meuble pour garder un certain contrôle.


- Je ne suis pas de votre race, Eulalia. Vous êtes une...femme...mieux placée que quiconque parmi les Humains pour savoir que je ne peux qu'être dangereux. Alors...alors ne jouez pas à ce petit jeu-là avec moi...

Que ces mots lui coûtaient ! Ils les arrachait de sa gorge nouée comme l'on force un prisonnier à avouer un crime qui n'est pas le sien. Vivement, il se détourna d'Eulalia pour se diriger vers l'escalier.
Le Vampire s'arrêta et sortit d'une poche avant de son pantalon un petit cylindre de plomb. Il en retira le bouchon et saisit l'objet qui était à l'intérieur. Il n'avait pas prononcé la formule. La croix qu'il brandit devant Eulalia se mit aussitôt à brûler la chair de sa paume.


- Si le repentir était possible, croyez-vous que je sois obligé de la garder dans du plomb ?! Cria-t-il les dents serrées. Si Dieu souhaitait m'épargner, croyez-vous que l'envie de vous saigner me viendrait ainsi à l'esprit ?

Il jeta la croix au sol dans un cri de rage. L'objet religieux glissa aux pieds de la jeune femme. La paume de Raphaël grésillait, laissant la chair souffrir de sa brûlure.

- Partez. Quittez cette demeure. Cesser de poursuivre le Comte. Vous n'avez aucune chance. Prévenez les vôtres et venez incendier ce manoir délabré. Cela vaudrait mieux...

Sur ces mots lugubres, Raphaël monta à l'étage d'un pas rapide, laissant Eulalia dans l'entrée. Arrivé dans la pièce à vivre, il alla directement vers la cheminée pour s'y appuyer de ses deux mains. Sa main droite le faisait souffrir. Saisissant dans sa poche arrière son étui à Blood Tablett, Raphaël le jeta dans les cendres du feu complètement éteint. La boité résonna contre les briques de l'âtre.
Le Vampire sentit couler le long de sa joue une larme. Était-ce la fin ? Il le fallait. Toute ces années de souffrance...Finalement, il aurait au moins réussit à rassembler trois Hunter.

Il se laissa tomber sur le sol comme un pantin désarticulé. A genoux, il se tenait maintenant la main. La douleur le pénétrait. Son esprit s'était embrouillé de sentiments, sa tête lui faisait mal autant que sa main. Il n'était rien. Il n'avait jamais perdu sa foi, mais en cette heure il était persuadé que le Seigneur l'avait abandonné. Ses instincts ne seraient jamais vaincus.


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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeMer 18 Juil - 15:18

Le coeur de la jeune femme battait comme celui d'un petit oiseau. Elle était à la fois honteuse et soulagée, comme si... Comme si cet acte lui avait ouvert les yeux sur bon nombre de questions sans réponses. Jamais elle n'avait ressenti un tel émoi. Un moment, une pensée nouvelle la traversa, l'emplissant à la fois de joie et de circonspection. Mais elle n'eut pas vraiment le loisir d'y penser davantage. Le Vampire la prit dans ses bras, posant ses mains sur ses épaules. Elle le regarda dans les yeux, un pâle sourire suspendu aux lèvres. Ce fut à son tour de l'embrasser. Longtemps. Passionnément. Il la fit lentement glisser à terre, sans qu'ils ne se désunissent. Eulalia, encore peu habituée, laissa ses mains courir le long des bras du jeune homme qui l'enlaça soudainement, parcourant ses lèvres de son cou. Elle était aux anges. Rougissante et encore maladroite, elle se rendit compte petit à petit qu'elle n'envisageait même plus une vie sans la présence de Raphaël. C'était absurde, ils venaient à peine de se rencontrer. Mais jamais ô grand jamais elle n'avait connu de pareilles sensations. Était-elle amoureuse ? Elle ne pouvait pas encore le savoir. Mais cette sensation de déchirure profonde qu'elle avait ressentie quand il avait failli se tuer...

Tout cessa soudain. Comme si cela n'avait été qu'un rêve. Comme si on avait éteint la lumière. Il rompit l'étreinte et se releva, s'agrippant à un meuble vermoulu. Il lui hurla qu'elle ne comprenait pas... Il était à nouveau en colère. A cause d'elle ? Probablement. Pourquoi devait-il toujours crier, toujours se montrer si véhément alors qu'elle cherchait à l'aider ? La jeune femme se mordit la lèvre mais ne pleura pas. L'envie ne lui manquait pas pourtant mais elle ne devait pas céder. Bien que la violence de son ton la fît trembler, elle ne céderait pas. La voix tremblante, elle lui demanda ?


- Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je ne comprendrais pas ?

Sans vraiment l'écouter, il continua sur sa lancée, se fustigeant verbalement pour la repousser. Elle secoua la tête et fronça les sourcils. Elle haussa le ton à son tour, terrifiée par la haine qui se dégageait de lui et, dans le même temps, bien décidée à le calmer et à l'aider. Son regard se planta dans le sien. Il souffrait tellement qu'elle en eut mal pour lui. Une infinie tristesse la parcourut à son tour.

- Non... Non, ce n'est pas vrai. Les autres ne sont pas comme toi... Ils sont cruels et le destin des gens qui les entourent ne leur fait ni chaud ni froid... Ils sont tout le contraire de toi...

Elle essaya de ne pas baisser les yeux, de garder son regard dans le sien le plus longtemps possible. A nouveau, il lui demanda de le tuer. Que ne pouvaient-ils faire ? Pour lui, elle se sentait prête à affronter tous les obstacles. Rien ne saurait lui résister, rien qui puisse nuire à la santé de Raphaël. Il était malade et seul, cela se voyait. Et elle voulait l'aider, plus que tout au monde. Il rectifia sa phrase. C'était lui qui ne pouvait pas. La jeune femme refusa cela. C'était absurde, il ne pouvait pas abandonner aussi facilement ! Ils n'avaient encore rien tenté !

L'Italien se redressa, essayant de recouvrer un minimum de dignité. Il lui parla encore, soudain distant. Il la vouvoya à nouveau, ce qui lui fit un drôle d'effet. Les mots qu'elle entendit à ce moment rongèrent son âme et réduisirent ses sentiments en miettes fragiles.


- Je ne joue pas ! Et je sais parfaitement ce que je ressent pour vous ! Le mépris et l'envie de vous détruire n'en font pas partie... Si vous étiez réellement dangereux, vous n'auriez pas fait tout ce que vous avez fait jusqu'à présent...


Elle essaya de s'avancer vers lui, une main tendue en avant, mais il se déroba et remonta les escaliers, plein de vigueur et de colère. Lally laissa retomber son bras et le fixa, circonspecte. Cette situation la faisait souffrir bien plus que ce qu'il pouvait imaginer. La jeune Huntress plissa les yeux pour le distinguer nettement. Il saisir un objet suspendu à sa ceinture. Un crucifix, d'après la forme. Son visage se mua en une expression de stupeur. L'objet brûlait la paume de sa main. Elle s'avança vivement mais buta contre la première marche et trébucha, retombant sur les genoux. Elle cria. Sa voix était rendue rauque par le chagrin. Il blasphéma, pointant l'objet religieux dans sa direction.

- ARRÊTEZ ! Je vous en supplie, lâchez-le ! Vous vous faites du mal... Elle se releva péniblement à cause de l'ampleur de ses jupes. Ne dites pas des choses comme ça...

Il jeta la croix à ses pieds en criant. Elle sursauta, visiblement choquée par la violence de ses propos. Il lui conseilla de tout abandonner avant de tourner les talons, définitif. Comment osait-il proférer pareils mots ? Comment pouvait-il tout abandonner du jour au lendemain ? Eulalia ne supportait pas son attitude, des plus déplorables. N'y tenant plus elle lui hurla après, de sa voix entrecoupée de sanglots.

- Jamais ! Je ne vais pas abandonner ma vocation de cette manière ! Cessez de vous morfondre et allez de l'avant !

Elle se retrouva seule dans le Hall d'entrée, les objets épars autour d'elle. Machinalement, elle rassembla les épingles de son chignon, son aiguille à chapeau ainsi que ce dernier et le crucifix. Elle cacha le tout dans son panier. Elle n'avait plus aucune envie de se recoiffer ou de paraître digne. Elle se laissa tomber sur le parquet, la tête dans les mains, et serra les dents. Des larmes roulèrent à nouveau le long de ses joues et son corps tout entier était secoué de sanglots douloureux. La façon dont Raphaël avait réagi lui avait brisé les jambes. Elle tremblait et laissait l'eau s'échapper silencieusement de ses yeux. Comment pouvait-il se laisser aller à ce point au désespoir ? Elle ne pouvait pas le laisser dans cet état, il avait besoin d'aide... Elle était pour le moment son seul recours. Si elle abandonnait, il se laisserait mourir et ça, elle ne se le pardonnerait jamais. Elle se sentait cassée, mise à nu. Le typhon qu'était la colère de Raphaël l'avait littéralement anéantie.

Lally fit le point sur ce qui venait de se passer et réfléchit longuement, en atténuant ses pleurs. Elle préférait ne pas imaginer ce qui se passait là-haut... Et sa blessure... Soudain calmée, la tête froide, elle empoigna son panier et remonta les escaliers, faisant attention à ne pas se prendre les pieds dans les marches. Elle le trouva à genoux devant l'âtre. Elle dut se retenir de ne pas pleurer à nouveau devant ce triste spectacle. Lentement, elle récupéra les Blood Tablets qui avaient été jetées dans les flammes et les posa sur le sol, à côté de lui. Elle s'agenouilla face à lui, fixant son visage. Il semblait pensif, déconnecté du monde. Elle lui prit la main et, lentement, récita la formule de guérison. Une lumière à mi-chemin entre le palevioletred et le bleu illumina ses paumes. La brûlure se résorba et, bientôt, ce fut comme s'il ne s'était rien passé.

La jeune femme eut mal à la tête et se retint de justesse de céder à un vertige. Ses yeux se plantèrent dans ceux de l'homme et elle murmura calmement.


- Écoutez-moi, au lieu de vous mettre en colère... Dieu ne vous a pas abandonné. Si vous gardez la foi, il ne vous abandonnera jamais... Mais une partie de votre destin repose sur vos épaules, vous ne pouvez pas tout remettre entre les mains du Tout Puissant. Je suis sûre qu'Il vous a depuis longtemps pardonné... Mais si vous ne vous pardonnez pas vous-même... Elle déglutit avant de reprendre, essuyant ses yeux rougis. Je vous l'ai déjà dit, vous n'êtes pas un monstre et je vous aiderai, coûte que coûte, à vous libérer de cette malédiction qu'est votre nature... Vous ne pourrez pas vous battre contre vos instincts éternellement, je le sais...

Elle posa doucement ses mains sur les épaules de Raphaël et le ramena vers elle. Elle le serra dans ses bras, caressant tendrement son dos, posant ses lèvres dans la neige de ses cheveux soyeux. Une idée avait germé dans sa tête. Elle savait qu'il existait chez les vampires des humains qui leurs servaient pour parler vulgairement de "garde-manger". Ils partageaient un lien étrange. Le vampire se nourrissait du sang de son humain sans le tuer. Le mortel, quant à lui, ne souffrait pas lors de la ponction. C'était le seul moyen de sauver Raphaël. Il ne tuerait personne, ne se nourrirait que d'elle et ne sombrerait pas dans la folie à cause des Blood Tablets.

- J'ai un moyen de vous libérer... Il faut que vous me fassiez confiance... Elle soupira et le regarda, très sérieuse. Faites de moi votre Calice. Vous n'aurez plus à tuer, vous ne prendrez plus de Blood Tablets... Je sais, je sais que c'est une décision difficile à accepter mais je vous supplie de le faire... C'est le seul moyen pour vous de vous nourrir correctement sans ôter la vie. Sachez que je ne me force pas à vous le proposer... Je désire plus que tout au monde que vous soyez en bonne santé. C'est tout ce que je veux. Je sais que c'est dur à croire mais... Je... Je crois que... Je crois que je vous aime. C'est stupide, je ne sais presque rien de vous... Mais les faits sont là. Elle sembla soudain s'affoler, l'espace de quelques secondes. Je vous supplie d'accepter ! Laissez-moi vous aider... Par pitié...

Eulalia ne cessa de le fixer, encore vibrante de la peur qui l'avait animé quelques temps plutôt. Elle saisit ses mains dans les siennes et se tut. Elle se serra contre lui, lui fournissant la chaleur de son corps. Ils étaient seuls dans l'obscurité de la pièce de vie, unis dans le silence lourd du manoir poussiéreux. Deux silhouettes perdues corps et âmes dans le désarroi. Il ne disait rien. La jeune femme se mordit l'intérieur des joues pour ne pas céder à nouveau. L'attente était impossible. Elle caressa la nuque froide comme le marbre du bout des doigts et murmura son prénom, comme une interrogation.

Et s'il refusait ? S'il la repoussait ? Elle se sentirait certainement honteuse de lui avoir proposé tel marché. Elle ne pourrait plus le regarder en face et aurait peine à passer à autre chose. Elle croyait dur comme fer que c'était le seul moyen pour lui de refaire surface, il ne pouvait qu'accepter. Mais un autre problème se posait. Il aurait besoin d'elle tous les jours à ses côtés, quoi qu'il arrive. Comment pallier à cela ? Il n'y avait que peu de solutions et la plupart demandaient un engagement à vie...


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Raphaël Veneziano
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeMer 18 Juil - 22:30

A genoux dans l'obscurité du salon, Raphaël sombrait dans un méandre de noires pensées. Sa main le lançait douloureusement. Il sentait ses chairs tenter de se reformer, mais l'objet qui l'avait brûlé était religieux. Sa plaie peinait à se refermer malgré la régénération vampirique. Mais cette douleur physique n'était rien comparée à sa souffrance mentale. Au fond de son être, le Hunter était révulsé. Révulsé par sa nature, comme toujours, encore plus ce soir. Mais aussi révulsé par cet endroit où il était enfermé depuis maintenant deux ans. Il était révulsé par lui-même...
Les paroles d'Eulalia lui revenaient en tête, incessamment. La jeune femme avait tenté de le calmer, il s'était enflammé, il l'avait même secouée. Il ne méritait ni sa pitié, ni sa compréhension. De toute façon c'était une Humaine, elle ne pouvait comprendre. Le ressenti qui le torturait nuits et jours, cette faiblesse, cette soif inextinguible. Elle ne pouvait qu'imaginer. Et l'imagination était toujours guidée par le caractère et le vécu d'une personne.
Elle disait qu'elle le pensait différent des autres Vampires, qu'elle avait foi. Alors qu'il ne se connaissaient que de la veille, elle voulait l'aider, le croire et le sauver. A ses yeux d'Humaine, il n'était pas un monstre...


- Bien sûr que si...grogna-t-il pour lui-même en se recroquevillant.

Ces paroles avaient percutées Raphaël en plein cœur. Jamais il n'aurait pu croire qu'un jour une jeune femme, Humaine, ne lui dise ce genre de chose, sans même le connaître. Parce qu'il l'avait aidée à tuer un Vampire, parce qu'il l'avait traitée aimablement, avec attention, elle le pensait dénué de méchanceté ? Son attitude était dangereuse. Eulalia était bien naïve...

Ses crocs le démangeaient, sa main accaparait ses terminaisons nerveuses, ses yeux le piquaient. Plus rien n'allait. Ce jour devait arriver. Ce jour où son identité serait découverte. Mais pourquoi de cette manière ? Pourquoi avait-il fallu que cette femme s'entiche de lui ? Quelle erreur ! Raphaël pleurait son humanité. En cet instant, il pleurait sa vie perdue. Sa malheureuse mère avait succombé au charme de son père adoptif, tout comme Eulalia venait de succomber au sien. Qu'il haïssait cette beauté surnaturelle ! Cet attrait infâme qui faisait des Vampires de terribles prédateurs ! Ce n'était qu'une façade, une couleur, un parfum, un leurre ! Sa pauvre mère s'était laissée battre...et lui...il n'avait été que le jouet du destin, perdu entre amour et violence.
Sans toute cette histoire, il aurait pu imaginer un avenir digne et sain avec une femme...cette femme...Eulalia...Mais tout était différent. Il ne pouvait même pas y songer. La paix n'était qu'un rêve embaumé.

''Arrêtez'', ''Vous allez vous faire mal !'', ''Cessez de vous morfondre et allez de l'avant !''
Ces mots, ces suppliques et ces cris porteurs de blâme et d'espoir...
Elle était trop naïve...

Après ce qu'il avait vécu, avec ce qu'il ressentait, Raphaël était brisé depuis longtemps. Aller de l'avant ? C'était ce qu'il avait toujours tenté de faire. Mais sa nature le rattrapait toujours, sa colère aussi et sa folie. Son esprit était si farouchement opposé à sa faim, ses particularités et son nouveau corps que ses pouvoirs avaient mal tournés. La haine le dévorait assez pour accentuer l'effet dévastateur. A force de rejeter sa nature ainsi, Raphaël avait réveillé des choses endormies dans son don obscur. Cela le hantait.
L'arrivée des Humains dans son domaine avait marqué un tournant dans sa vie, il l'avait su dès qu'Alexender l'avait rencontré. Soit il réussirait à cacher sa nature et à affronter le mal, soit il deviendrait lui-même le mal à combattre. Il s'était mis dans une position hautement périlleuse.
La découverte d'Eulalia, si tôt dans cette affaire, l'avait anéanti. Que pouvait-il faire ? Elle voulait partager ce secret sans l'ébruiter, elle voulait croire en lui...Mais Raphaël se connaissait...La peur de blesser les Hunters, de la blesser elle, avait achevé sa motivation. Si elle se faisait si proche avec lui...Qu'adviendrait-il par la suite ? Il avait son idée...C'était inacceptable. Il finirait par craquer et se laisser aller. Il ne voulait pas fréquenter les Humains. Une relation quelle qu'elle soit lui était inimaginable. Il avait eu tord de s'engager dans cette affaire. Il aurait dû refuser d'aider Alexender. Mais ce Comte...Il se croyait tout permis...Le rouquin voulait sauver son amante...Avaient-ils ne serait-ce qu'une chance de réussir ?

Raphaël était perdu. La colère revenait s'insinuer dans ses veines. De nouvelles larmes lui vinrent. Des larmes de rage. Il était à nouveau impuissant. Ce Vampire le tuerait, il en avait la certitude. Et même à plusieurs, c'était du suicide !

Puis il cessa de penser. Le regard perdu sur les arabesque du tapis sur lequel il se trouvait, il sentit son esprit se fermer. Il était épuisé. Épuisé de cette vie, épuisé de ces paradoxes qui sévissaient en lui, ravageant son âme, ébranlant son cœur, détruisant sa conscience.

Il entendit alors des pas dans l'escalier. Lally montait. Peut-être qu'elle avait décidé d'en finir ? A cette idée Raphaël soupira. Ce ne pouvait qu'être un soulagement. Mais il s'en souciait peu maintenant.
Sans se retourner, il la laissa approcher. Elle prit l'étui de Blood Tablett dans l'âtre et le posa près de lui. Il ne bougea pas, ne serait-ce qu'un cil. Son regard vide ne chercha pas celui de la jeune femme. Sa présence l’indifférait. Mais Eulalia s'agenouilla lors à ses côtés pour lui pendre la main. Elle voulait examiner sa blessure. Raphaël ressentit alors cette même chaleur qui avait envahi sa joue quelques minutes auparavant dans l'entrée lorsqu'elle qu'elle avait touché sa joue glacée. Ses yeux dévièrent vers leurs deux mains jointes. Une lumière mauve éclaira leurs paumes quelques secondes. Il ressentit une chaleur plus intense et un étrange picotement. Sa blessure se refermait. La jeune femme utilisait son pouvoir de guérison.
Lorsqu'elle se mit à parler de sa douce voix, Raphaël détourna le regard, revenant dans la position dans laquelle la jeune femme l'avait trouvé. Tête baissée, le regard sur le tapis, il l'écoutait vaguement, trop blasé pour être réellement présent.

Elle lui répéta que Dieu ne l'avait pas abandonné et que ce n'était pas un monstre. Elle voulait l'aider à vaincre...sa malédiction. Fallait-il parler de malédiction ? Oui, il avait toujours prit son ''don'' comme une malédiction...Elle avait raison, en un sens. Dieu ne faisait pas tout, les êtres qui croyaient en lui se devaient d'avancer pour qu'il jette un œil sur leur destin. Mais lui, n'avait-il pas assez bougé pour sauver son âme ? Il était tombé dans la haine et dans la violence mais n'avait-il pas tout fait pour changer son destin ? Il avait subit beaucoup de choses sans rien pouvoir dire, il avait assisté à la mort de tous les êtres qui lui étaient chers...Son cœur se serra. Oui, il avait assisté à tout cela avant de se lever et de se battre. Il avait promis à son maître de libérer Londres du joug maléfique de ses...semblables.

Eulalia le tint par les épaules, le serrant contre elle. Raphaël se laissa faire. Il était proche de la neurasthénie depuis trop longtemps pour que cette nouvelle situation ne le perturbe au point de délier sa langue. Il sentit néanmoins la bouche de la jeune femme effleurer sa tête, soulever ses cheveux....Ses douces mains dans son dos le firent frissonner. Il finit par changer d'humeur. La sensualité commençait à revenir lentement. Ce parfum...Cette présence...Il n'avait pas l'habitude que l'on s'occupe de lui...

Mais Eulalia proposa alors une chose qui le remua bien plus que le reste. Elle lui proposa de lui servir de Calice. Au fur et à mesure de ses paroles, Raphaël se sentit entrer en rage. C'était une folie ! Il se tourna alors vers elle, le regard empli à la fois de surprise et de froide colère. Comment osait-elle ?! Elle le suppliait d'accepter son aide, elle disait qu'elle l'aimait. Mais était-ce de l'aide ? Il la repoussa brusquement et se leva d'un bond.


- Comment pouvez-vous !? Hurla-t-il. Vous voulez m'aider en m'habituant au sang humain ? Vous voulez me nourrir de votre vie !?

Il fut saisit de la vive envie de frapper cette femme à ses pieds. Elle était tendue, les joues humides, les yeux suppliants. Elle venait de lui déclarer ses sentiments, elle venait de lui proposer un marché qu'elle voulait tendre et utile. Elle était prête à se sacrifier pour lui. Mais avait-elle conscience de la situation ? Elle ignorait tout de lui ! Sa naïveté et sa gentillesse finissait de piquer au vif le Vampire. Les yeux brillants de colère, Raphaël souleva la table basse et l'envoya plus loin dans un cri de rage. Le meuble percuta le sol dans un craquement sinistre.

- JAMAIS ! Jamais ! Jamais !

Une forme sinueuse s'éclipsa dans un coin, comme un rat affolé, mais cela avait plutôt la forme d'un serpent. La chose disparu. Raphaël tourna le dos à la jeune femme et s'en alla plus loin dans la pièce pour s'appuyer contre un mur la tête contre son bras. L'obscurité du manoir s'accentuait.

- Jamais...

Les larmes ne s'arrêtaient plus. Il était anéanti. Jamais il ne voudrait s'alimenter de cette façon. La culpabilité le rongerait toujours. Et il ne savait pas boire sans tuer. Cette femme n'avait aucune idée de ce qu'elle entreprenait.
Raphaël se laissa glisser contre le mur et s'assied à son pied, dos contre la froide paroi. Son regard se perdit encore un moment dans le vide. Puis il ramena ses yeux vers la chasseuse.


- Eulalia...commença-t-il d'une voix nouée. Cela ne peut que me rendre fou...

Il savait que c'était le contraire, que son corps réclamait ce sang qui coulait dans ces veines, et que son organisme entier ne répondait qu'à cette alimentation. Mais il ne voulait pas entrer dans ce genre de pacte. Et si elle mourait ? Il n'aurait qu'une envie : s'attaquer à d'autres Humains.

- C'est vers un mur que je me dirige, Eulalia...Lorsque vous serez morte...que ferais-je ? Je ne veux pas vous blesser...mais cette solution n'en est pas une...Je ne serais jamais libéré.

Cette idée le torturait. Oui, ils pourraient vivre ensemble dans cette ''harmonie'', avec ce pacte, s'il apprenait à boire sans tuer, mais elle était mortelle, lui non. Et l'exemple de ses ''parents'' le traumatisait encore.
Il voulait rester loin de cette humaine. Il lui ferait du mal, c'était inévitable. Même à cette distance il sentait son odeur. Même dans le noir il la voyait. Des idées lui traversaient la tête. Des idées horribles. Il ne pouvait s'en empêcher, cela le rongeait.
Qu'Alexender et Stan arrivent ! Qu'ils le tuent une fois pour toute !


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Eulalia Grey
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeJeu 19 Juil - 11:57

Eulalia faillit faire demi-tour et s'en aller loin, loin de ce manoir. Elle se rendit soudain compte de sa bêtise, de la jeune femme gourde et naïve pour laquelle elle était en train de passer. Rien à faire, la colère de Raphaël revenait à chaque fois, plus vive et ardente que la fois précédente. Elle lui avait proposé sa solution, qu'elle savait, au fond d'elle même parfaitement absurde. Cette fois, ce fut après elle qu'il se mit en colère. Ses yeux brillaient dans le noir. Ils brillaient d'un éclat sombre et malveillant, presque abject. La jeune femme en fut profondément atteinte. Elle s'était montrée imprudente et stupide... Quoi qu'elle puisse tenter, tout serait voué à l'échec. Il la méprisait maintenant et cette constatation lui fit froid dans le dos. Pourquoi avait-elle si mal alors qu'elle ne l'avait rencontré que la veille ? Pourquoi se montrait-elle si pathétique ? En d'autres circonstances, elle aurait ri d'elle comme une folle de cette attitude qui ne lui ressemblait pas. Au lieu de cela, elle regardait un homme dont la colère semblait pouvoir détruire des montagnes. Elle l'écouta crier, s'en prendre à elle. A chaque nouvel éclat de voix, elle se tassait un peu plus et tremblait. Elle avait peur et souffrait, oui, elle souffrait de voir l'homme qu'elle pensait aimer la considérer de cette manière.

La Huntress se mordit violemment la lèvre inférieure quand il envoya valser la table au loin. Cette violence était inimaginable... Jamais elle ne l'aurait imaginé s'emporter de cette manière. Quelque chose bougea dans l'obscurité mais elle ne sut pas dire ce que c'était. Il lui hurla à nouveau dessus et elle n'eut d'autre choix que de baisser la tête. Elle aurait voulu dire quelque chose mais sa gorge la brûlait. Alors elle n'ouvrit pas la bouche, trop choquée et apeurée. Elle sentait ses jambes trembler sous elle et, nerveusement, elle saisit les plis de sa jupe. Ses veines devenaient apparentes sur le dos de sa main, à cause de la tension à laquelle il la soumettait.

Elle n'osait pas le regarder et subit l'ouragan sans broncher. Ses longs cheveux cachaient son visage crispé par le chagrin, la honte et l'impuissance. Peut-être qu'au fond, il cherchait à la protéger... ? Non, c'était tout bonnement impossible. Pas de cette façon... Au fond, elle ne savait rien de lui. Elle s'était laissée prendre au piège et il faisait tout pour l'en délier, usant de la force pour cela. Mais une douleur sourde pointa dans sa poitrine, lui révélant que, malgré tout, quelque chose de plus profond la prenait à chaque fois qu'elle le regardait. La douleur en était d'autant plus grande...

Puis, il sembla se calmer. Il pleurait... Son ton s'était quelque peu radouci. Jamais ils ne pourraient y arriver. Quoi qu'il puisse se passer, Raphaël tomberait. Être son Calice ne lui donnerait qu'un sursis de quelques années. Il n'y avait pas de solutions... Il n'y en aurait jamais. Cette perspective la rendait folle. Abandonner de cette façon... Non, ils ne le pouvaient pas ! Mais que pouvaient-ils faire d'autre... Pour le moment, aucune solution ne lui venait à l'esprit. La tristesse et la colère reprirent le pas sur ses sentiments et elle se releva lentement, époussetant sa robe sans cesser de fixer la silhouette de l'italien, perdue au fond de l'immense pièce à vivre.


- Non, vous avez sans doute raison... J'aurais été tentée de vous dire qu'avec le temps, nous aurions pu trouver une solution mais visiblement, c'est peine perdue... Elle soupira, des larmes commençaient à poindre aux coins de ses yeux. C'est vrai, je ne sais rien de vous. Je suis naïve et stupide. J'ai été assez bête pour m'éprendre de vous... J'aurais peut-être mieux fait de me briser la nuque hier. Après tout...

La jeune femme ne bougea pas. Les mots lui coûtaient et sa voix s'enrouait au fur et à mesure que ses larmes coulaient, encore et encore.

- J'aurais dû me rendre compte que rien ne pouvait vous sauver. Vous êtes tellement intelligent... Vous avez sans doute tout essayé, vous croyez qu'il n'y a plus rien à faire... Je ne vous en blâme pas, vous avez certainement raison. Je ne comprend pas. C'est tellement plus facile de se laisser couler que de se débattre avec les eaux froides qui viendront vous étouffer inexorablement... Elle renifla et ramena ses cheveux derrière ses oreilles. Excusez moi d'avoir voulu, dans mon infinie candeur, croire qu'il y avait encore de l'espoir pour vous ! Excusez-moi d'avoir des sentiments pour vous ! Mais ne vous en faites pas... Vous n'aurez plus à souffrir ma présence qui vous met tant dans l'embarras ! Allez-y ! Allez vous jeter dans les bras du Comte au Théâtre ! Laissez-le vous crever comme un lapin, puisque de toute façon, il n'y a plus de salut possible pour vous ! Faites ce que vous voulez, je m'en moque. J'ai été assez bête pour croire... Elle balaya le reste de sa phrase d'un revers de main. Pour croire que nous aurions un espoir de vous sortir de cette situation... Mais non. J'aurais dû m'en douter. Je vais vous laisser, je ne vous suis d'aucune utilité. Puisque de toute façon, vous avez décidé de mourir, mes dons ne serviront à rien... Jamais... Jamais je...

Le reste de sa phrase mourut, noyé par les sanglots. Elle tourna les talons dans l'obscurité, laissant ses affaires dans le salon. Elle dévala les escaliers, manquant plusieurs fois de se rompre le cou en glissant. Ses cheveux obstruaient sa vision déjà médiocre. Ses paroles avaient été odieuses. Elle le regrettait amèrement. Mais elle n'osait plus remonter le voir, de peur de subir à nouveau son courroux. Elle se repérait aux murs, essayant de trouver une porte. Ses larmes la brûlaient atrocement. Tout tournait autour d'elle et elle avait du mal à respirer. Son corset la gênait atrocement. Au détour d'un couloir, elle heurta un mur et se laissa glisser à terre avant de se recroqueviller et d'étouffer ses sanglots dans la laine de son écharpe.

Pourquoi tout cela était si dur ? Elle ne désirait qu'une chose, aider Raphaël, le sauver. Mais il fallait se rendre à l'évidence, seule, elle n'arriverait à rien. Elle était bloquée, s'était montrée faible et idiote. Guidée par ce qu'elle ressentait, elle s'était montrée ridicule face au vampire. Que devait-il penser d'elle maintenant ? Elle n'osait pas imaginer... Ses pleurs s'intensifièrent encore plus. Inspirant profondément, elle se releva, agrippant le mur avec ses ongles et reprit sa marche dans l'obscurité de l'édifice. Sa main courait le long des parois. Eulalia se bornait à avancer, s'obligeait à ne pas réfléchir, de peur de sombrer à nouveau dans le chagrin le plus noir. Elle toucha une porte vermoulue et la poussa. Elle s'ouvrit dans un léger grincement, libérant une odeur de moisissure. Devant ses yeux s'offrit la vue désolée d'un jardin laissé à l'abandon depuis plus de cinquante ans. Les herbes folles courbées par la pluie avaient tout envahi. Les ombres s'étendaient loin, très loin, créant un paysage fascinant et cauchemardesque. Étrangement, une certaine quiétude se dégageait du lieu.

La jeune femme retroussa ses jupes au-dessus du genoux pour progresser dans les hautes broussailles qui lui griffaient les jambes. Au fur et à mesure de sa progression, les herbes se couchaient et créaient un chemin. Elle vit un petit banc de marbre encore en bon état et s'y assit, soudain très lasse. Elle arrangea ses jupes, réunit ses cheveux sur son épaule droite et se laissa aller à des divagations.

Elle ne pouvait pas comprendre Raphaël... Elle avait été bien naïve de le penser. Ils n'étaient pas du même monde, que ce soit de par leur classe sociale ou leur nature. Jamais elle ne pourrait arriver à quoi que ce soit avec lui. Si les circonstances avaient été différentes, peut-être aurait-elle vécu avec lui, dans ce manoir. Ils auraient pu vivre heureux... Ses joues rougirent à cette pensée. Non... Elle ne devait pas se laisser aller à de telles chimères. Jamais cela n'arriverait. Ce rève ne se réaliserait jamais... Mais c'était si cruel ! Cette pensée lui donnait envie de trépigner, de hurler sa colère. Pourquoi ? Pourquoi l'avait-elle rencontré ? C'était tout simplement une torture... Elle aurait pu avoir un avenir normal, se marier à un homme bien comme il faut, habiter dans une maison bien comme il faut, avoir de beaux enfants... Mais non. Elle était une Huntress. Elle se battrait pour la libérer les Humains du joug des Suceurs de sang. Elle ne tomberait plus jamais amoureuse, elle vivrait seule. Et avec elle, mourrait le nom des Grey.

Mais... Était-ce vraiment irrévocable ? Ne pouvait-elle rien faire pour changer son destin et celui de Raphaël ? Ne pouvait-elle pas prendre les rênes de sa vie en main ? Oui... Tout était une question de volonté ! Elle y arriverait ! Il fallait qu'elle persévère. Elle n'abandonnerait pas avant d'avoir sauvé le vampire. Mais comment ? Comment ? Si même le premier concerné avait perdu foi en lui et foi en les autres, comment pourrait-elle y arriver ?


- Je vous en prie Seigneur... Donnez moi la force de continuer...

Les larmes reprirent, plus violentes que jamais. Elle se plia en avant et cacha son visage dans ses mains en gémissant. Son dos était parcouru de soubresauts douloureux.

- Je regrette tant...

Un froissement d'herbes la fit sursauter. C'était Raphaël, elle en était sûre. Mais elle n'osa pas se retourner, de peur d'affronter son regard glacial, si effrayant et si attirant. Elle essuya ses yeux à nouveau et se redressa, sans rien dire. Ses mains étaient crispées sur son giron. L'obscurité l'enveloppait de son lourd manteau noir, comme un linceul. Elle se sentit soudain bien vide... Comme si toute sa force l'avait abandonnée. Elle fixa le lointain un long moment, sans rien faire d'autre que respirer. Puis elle se leva et se tourna vers la silhouette de l'homme dans l'obscurité. Dans un élan d'affection, elle tendit la main vers lui, comme pour prendre la sienne mais elle s'arrêta. Il ne ressentait rien pour elle, il ne ressentirai jamais rien. Les yeux de la jeune femme brillaient du feu qui animait son coeur mais son visage reflétait un grand désarroi. Si seulement rien de tout cela ne s'était produit....


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Dernière édition par Eulalia Grey le Dim 5 Mai - 18:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeLun 23 Juil - 21:58

Anéanti, assit dos au mur, Raphaël ne désirait plus qu'une chose : mourir. Mourir pour oublier. Oublier, dormir, à jamais, loin d'ici, loin de cette femme si belle, si aimable, si prévenante. Il voulait rendre ce qui lui restait d'âme au Seigneur. Il voulait abandonner cette beauté maléfique, ce pouvoir infernal, ces insupportables tensions. Il voulait rompre cette malédiction, s'en défaire, la contourner, en rire. Son esprit était aussi rongée que son corps souffrant. Le monstre qui était en lui, cette Bête qui veillait jour et nuit, devait disparaître une fois pour toute. Ses instincts et ses désirs lui faisaient peur. La colère y trouvait sa source, ce n'était qu'un effet de cette dernière. La haine pour sa race, les myriades de méandres qui enveloppaient son cœur ne faisaient que le rapprocher de la dégénérescence finale.
Tout son corps tremblait. Sa froide rage, sa tristesse, les yeux d'Eulalia posés sur lui...tout le rendait malade. Il se haïssait.

La belle Humaine était restée tétanisée face à sa fureur. Elle venait d'avoir un aperçu de sa violence. La pauvre table basse était aussi ravagée que le cœur des deux êtres qui se faisaient face dans cette obscurité grandissante. Raphaël préférait éviter le regard d'Eulalia. Il venait de refuser son aide, son amour aussi dans le même temps, il venait de lui demander par deux fois de le tuer, d'abandonner sa chasse et de se contenter de brûler son propre manoir. Le Vampire n'avait pas mâché ses mots. Il ne voulait pas lui faire mal, il regrettait déjà son attitude, mais que pouvait-il y faire ? Tout n'était que désespoir à ses yeux. Solution désastreuse ! Amour impossible ! Envies abominables !

Lentement, la jeune femme se releva. Elle sanglotait. Raphaël en était transit. Il ne la regardait plus, détournant son regard vers le mur adjacent au sien, il sourcillait en même temps que son cœur battait. Il ne voulait pas croiser à nouveau le regard de l'Humaine. Eulalia tremblait aussi. Elle pleurait et, en époussetant sa robe de façon machinale, elle mit fin à l'entretien. Elle se traita elle-même de naïve et de stupide. Elle se disait bête de s'être éprise de lui. Elle abandonnait.
Lorsqu'elle dit qu'elle aurait mieux fait de se briser la nuque la veille, le Vampire ne répondit pas mais ce fut comme un coup de poignard. Comment l'imaginer ? Il l'avait portée, ramenée ici, il avait craint pour sa vie comme pour n'importe quel Humain qui aurait été à sa place, mais ce regard, cette douceur, cette tendresse...il ne voulait pas l'imaginer brisée sur le sol...Raphaël revit le corps de la belle désarticulée au sol. Cette vision le fit frissonner. Il releva finalement les yeux vers la chasseuse. Tous les deux pleuraient. C'était d'un pathétique effroyable.

Mais bientôt la jeune femme s'énerva à son tour. La colère et la tristesse se mêlèrent dans sa gorge et ses mots sortirent noués mais aiguisés. Elle se rabaissa encore tout en mettant Raphaël sur un piédestal avant de manier l'ironie avec douleur. Elle le blâmait de rester inactif, de se laisser ''couler'' plutôt que de tenter de nager. Elle explosait à son tour. Qu'il se ''jette dans les bras du Comte'', qu'il ''crève comme un lapin''...C'était ses mots...Raphaël baissa à nouveau les yeux. Eulalia avait le droit. Il ne répondit rien. Chaque mot lui faisait l'effet d'un nouveau coup. L'Humaine devait le haïr en cet instant. Il l'avait rejetée comme jamais, il l'avait dévisagée comme s'il avait eu face à lui un ennemi et il s'était laissé aller à la violence et lui avait hurlé dessus. Elle avait le droit de se révolter. Qu'elle hurle à son tour ! Qu'elle l'insulte ! Qu'elle le frappe ! Il la laisserait faire...

Puis elle partit. Sanglotant de plus belle, elle tourna les talons et disparu dans l'escalier. Ce fut un choc. Raphaël s'écroula.
Tandis qu'il entendait les pas précipités de l'Humaine, le Vampire planta ses ongles dans le parquet usé de la pièce, griffa celui-ci avec force et grogna de rage et de douleur. Pourquoi avait-il fallu qu'il soit de cette race maudite ? Pourquoi ce salopard lui avait-il tout prit ? Il le haïssait ! Il se haïssait ! Pourquoi n'avait-il pas péri ce jour-là ?!


- POURQUOI !!?

Ce hurlement, sorti tout droit de ses entrailles, lui déchira la gorge alors qu'il entendait la porte du jardin s'ouvrir. Eulalia s'était trompée. Il faisait trop noir dans le manoir.
Recroquevillé sur le sol, Raphaël serra le poing et resta ainsi pendant de longues minutes à pleurer sa nature et la situation dans laquelle il était en cette heure. La seule lueur d'espoir qui lui était apparue, il l'avait éteinte d'un cri. Le seul visage bienveillant dans son terrible parcourt, il venait de le faire pleurer. Les seuls yeux qui avaient eu pour lui une véritable affection, en 200ans d'existence, il venait de les rougir à jamais.
Raphaël se releva lentement, comme un pantin abandonné depuis trop longtemps dans la poussière. Il se dirigea vers le canapé d'un pas traînant et s'y laissa tomber. Les yeux fermés, il respirait mal. Il avait faim, il avait soif, il était tiraillé par ses sentiments. Que faire ? Il rouvrit les yeux. Ira brillait légèrement sous la lumière du soir. Elle était contre le fauteuil où il l'avait abandonnée la veille. L'idée de la saisir et d'en finir lui vint dès que son regard en croisa la lame nue. Le Vampire se redressa et se dirigea vers l'épée. Comme un pesteux se traîne vers un remède miracle, il tendit la main vers le pommeau de fer de la magnifique arme. Mais, tandis que ses doigts en touchaient le bout, ses yeux furent attirés par un autre éclat au sol devant la cheminée. Il arrêta son geste et s'approcha. C'était la boite de Blood Tablett que la jeune femme avait sortie de l'âtre éteint. Le cœur du Vampire se serra.
Lentement, il ramassa l'étui. Le dévisageant d'un air mélancolique, il hésita. Puis, d'un geste, il la remit dans une poche de son pantalon et se précipita vers l'escalier.

Retrouver Eulalia, lui demander pardon, l'empêcher de faire quelques gestes affreux, c'était ce qu'il avait de mieux à faire ! Il devait la rattraper ! Elle venait de perdre espoir à son tour, il l'avait blessée, peut-être trop ! Raphaël craignait maintenant pour sa vie à elle. Ses paroles avaient été dures, très dures, mais elles étaient justifiées par la colère. Il était inactif, il était sans espoir, elle avait tenté de lui redonner foi, il l'avait rejetée...Il s'en voulait. Elle avait eu raison de s'énerver mais pas de perdre espoir elle aussi.

Le Vampire déboula en bas de l'escalier plus vite que la normal s'accrochant à la rambarde pour prendre son virage. Il tourna vivement la tête vers le couloir qui donnait sur le jardin et s'y jeta. Une fois arrivé devant la porte ouverte sur l'extérieur, il ralentit le pas. Poussant à son tour la porte grinçante. Il se retrouva dans le jardin abandonné depuis des lustres. Les plantes avaient tout envahi. L'herbe était très haute. Eulalia avait tracé un chemin dans celle-ci, humide de pluie. Tout était trempé. Des gouttes d'eau tombaient doucement de chaque feuille, chaque herbe...L'atmosphère était fraîche, très fraîche. Le tableau était presque lugubre. L'ombre était partout. Du lierre effeuillé suintait d'eau et de moisissure. L'ensemble était digne d'un manoir délabré.
Raphaël suivit le chemin tracé par la jeune femme. Lentement, il sentait l'eau pénétrer son pantalon par tous ses pores. L'herbe se froissait sous ses pas. Il sentait la brise gelée lui caresser la peau. Tout transpirait l'humidité. Du bout des doigts, il touchait l'herbe haute. Ses yeux cherchaient l'Humaine.
Elle était allée loin dans le jardin. Au bout d'une bonne minute, il soupira, soulagé d'apercevoir Eulalia assise sur un banc au milieu des plantes sauvages. Il s'approcha doucement de la jeune femme. Les remords le torturaient mais une autre force le poussait aussi à avancer vers elle. Il voulait s'excuser, lui avouer qu'il n'avait jamais eut autant de chance qu'aujourd'hui...Elle lui avait donné de la tendresse, elle l'avait écouté...

La belle était assise sur le banc comme une poupée abandonnée par le sort. Une longue tresse nouait ses magnifiques cheveux. Elle était couverte de son manteau noir, son châle contrastait avec élégance. Elle pleurait, pliée en deux. Elle pleurait et priait Dieu. Raphaël en fut saisit. Il arriva près d'elle.
Eulalia sursauta mais ne se tourna pas vers lui. Elle essuya ses larmes et resta quelques secondes silencieuse, le regard perdu au loin. Raphaël ne bougea pas. Son cœur battait comme jamais. Ses yeux de glace restaient fixés sur la jeune femme qu'il avait maintenant devant lui. Droit, il resta immobile.
Puis Eulalia se leva doucement et se tourna enfin vers lui. Ses yeux rencontrèrent les siens, mais l’obscurité devait encore gêner l'Humaine. Elle tendis une main vers lui. Son regard était terriblement triste.

Raphaël hésita. Mais ce fut la libération.
Il lui prit la main et la tira doucement à lui. Saisissant la taille corsetée de la chasseuse en enroulant son bras gauche autour d'elle, il lui attrapa la tête de l'autre pour l'embrasser fougueusement. Ce fut un long baiser empli de tendresse, d'affection brute et de désir. Mais cela alla plus loin. Le Vampire venait de prendre une décision qui lui coûterait cher un jour mais qui était la seule envisageable.
Sa bouche contre celle de la jeune femme, il la poussa un peu en arrière pour lui tendre le cou. Son regard d'acier se fixa sur la jugulaire de l'Humaine et bientôt sa langue parcourait sa peau. D'un geste ample, il écarta les pans du manteau d'Eulalia et la saisit plus franchement par la taille. Son souffle, à la fois sensuel et bestial, vint se perdre dans les cheveux de la belle, contre son oreille, dans son cou...
Raphaël dévoila ses crocs acérés.


- Pardonne-moi...fit-il dans un souffle.

Ses canines plongèrent alors dans la chair de la jeune femme. Perçant brusquement la peau, elles vinrent se planter dans la veine parfaite qui s'offrait à leur morsure. Pleine de vie, la chasseuse allait bientôt sentir son sang la quitter. Car peu à peu, Raphaël se mit à aspirer le fluide vital qui coulait contre sa bouche. Lentement tout d'abord, avec appréhension puis il y prit rapidement goût. Resserrant son étreinte, il bu plus vite, plus violemment. Le liquide chaud coulait dans sa gorge comme un nectar trop longtemps interdit. Il s'en délectait.
La douleur de l'acte avait été atténuée par la salive du Vampire, mais il mordait avec maintenant trop de conviction pour qu'Eualia ne ressente rien. Au contraire, Raphaël était novice en ce domaine et bientôt la morsure se fit plus profonde, plus piquante et plus difficile à supporter. La sensation sensuelle n'était pas encore déclarée au delà de l'acte humain. C'était la première fois qu'ils partageaient ce moment. L'extase n'en faisait pas partie. Cependant, Raphaël sentait se répandre en lui une nouvelle force. Ses sens reprenaient leur puissance d'antan et son corps bénissait ce breuvage temps attendu. Pour lui, c'était un soulagement intense.

Le temps semblait s'être arrêté. Raphaël, lui, ne pouvait plus se stopper. Il poussa Eulalia contre le banc, la forçant à s'y asseoir tout en continuant d'extraire de son cou la source de sa faiblesse. A cheval au-dessus d'elle, un genoux sur le banc, il la maintenait fermement. Plus rien ne lui importait. Il était entièrement dévoué à sa soif. Raphaël s'oubliait, comme il l'avait toujours craint.


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Alexender Von Ravellow
Hunter - "Criminel" en fuite
Alexender Von Ravellow
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Proie(s) : Tous les Vampires, sauf Raphaël qu'il surveille maintenant sans chercher à l'assassiner. Le Comte Kei est son pire ennemi. Alexender peut aussi s'attaquer à des Loups-Garous.
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeLun 23 Juil - 22:38

[HRP/Revenant du Châtelet du Céans, « Messager matinal »/HRP]

A l'intérieur du fiacre bringuebalant, Alexender avait le cœur léger. La journée avait été épuisante mais pleine de rebondissements inattendus, tous plus heureux que les uns que les autres. Il avait le matériel nécessaire à sa mission et il avait pu se reposer et surtout voir Sarah. Seule une ombre persistait dans son cœur. En effet, si Sarah, sa douce et tendre amie, lui avait rendu une petite visite de courtoisie, tout ce qu'il y a de  plus galante, amoureuse et agréable, c'était aussi pour lui annoncer qu'elle était invitée à la pièce du Comte Kei. Elle serait donc parmi les spectateurs, exposée au premier degré, au centre de l'action qu'il voulait mener. D'un côté, cela allait parfaire le plan du Hunter puisque la jeune femme servirait à la fois de distraction, d’appât si besoin et finalement d'alliée de taille, mais d'un autre, l'idée de voir Sarah apparaître au beau milieu du danger ne lui plaisait pas, évidemment. Cela risquait de très mal tourner. Même en retournant le problème en tous sens, le Hunter n'avait pas trouvé de solution. Non seulement Sarah avait tout de même un certain statut social à conserver avec ses parents, mais en plus si elle ne venait pas au théâtre le Comte se douterait de quelque chose. Et puis il n'avait pas le choix, de toute façon la Huntress n'acceptait pas de rester à distance. Elle voulait participer à la chute du Comte et se libérer de son joug.

Suzanne et Marguerite, ses deux domestiques, avaient été extraordinaires, comme toujours. Grâce à elles, Alexender arrivait au manoir avec une provision de nourriture pour six qui devait tenir trois ou quatre jours. Il avait aussi remis à jour son équipement de chasse. Son Bloody Rose était entièrement révisé, sa sacoche de balles remplies de toutes les munitions d'argent qu'il possédait en plus des balles de Bloody et des balles normales. Il avait ramené deux pistolets à percussion, son katana effilé et cinq flacons d'eau bénite ainsi que 5 croix chrétiennes en fer, deux en bois. Comme à son habitude, il avait aussi pris des torches, une dizaines pour partager, ainsi que des paquets d'allumettes. C'était tout ce qu'il possédait. En soit, c'était très peu de choses, mais à quoi lui serviraient les multiples pieux qui envahissaient son atelier ? La situation ne laisserait pas le temps de s'en servir. Et son arbalète était encore impossible à utiliser, le bois étant fendu tout le long du manche. De toute façon Stan avait dit qu'il ramènerait de quoi faire.
Marguerite était avec lui dans le fiacre, tenant une partie des caisses prêtes à tomber sur elle a chaque virage. Cela amusait l'aristocrate qui jouait à lui faire peur en faisant mine qu'une caisse manquait de tomber même lorsque ce n'était pas le cas.


- Monsieur ! Faisait-elle en riant. Allons ! Aidez-moi !

Alexender l'aidait au bout d'un moment tout en conservant son air amusé.
Suzanne, elle, dirigeait le fiacre avec une main ferme. Elle était douée pour servir de cocher. Ce n'était pas sa place habituelle mais lors des chasses de son maître ou dans ce type de situation qui nécessitaient discrétion absolue, elle était toujours présente pour le conduire.


- Marguerite, ma chérie, tu n'as pas oublié la caisse de matériel pour l'infirmerie au moins ? Fit Alexender au milieu du trajet.

La jeune blonde le regarda avec un air faussement paniqué.

- Ha Monsieur, j'ai tout oublié ! C'est de votre faute ! Vous m'avez complètement déroutée avec cette histoire de thé !

Puis son regard se fit amusé. Elle se pencha vers l'aristocrate en souriant.

- J'ai pris les trois ! Allons Monsieur...Mais elles ne seront pas pour vous, j'ose l'espérer !

Le manoir de Raphaël fut bientôt en vue. Le portail passé, la bâtisse noirâtre se détacha sur le fond de ciel sombre qui se faisait menaçant en ce début de soirée bien avancé. Il était presque 20h30. En soit, Alexender n'était pas beaucoup en retard.

Le fiacre s'arrêta. Le Hunter descendit le premier et aida Marguerite à descendre. Sa robe n’était pas très ample mais l'aristocrate restait gentleman et s'il pouvait tenir une belle demoiselle par la main il n'hésitait pas, c'était dans sa nature, il restait serviable avec la gente féminine. Suzanne sauta à son tour dans les bras de son maître qui l'attendait. Les deux domestiques firent une moue en voyant le manoir. C'était en effet une ruine. Cependant elles se mirent aussitôt à décharger le véhicule.


- Mettez tout là devant la porte, je vais chercher Raphaël et Stan pour qu'ils nous aident à monter ce qui doit être à l'étage. Ne vous faites pas mal mes chéries. J'espère que notre hôte a fait un peu de ménage !

Sur ces mots, le Hunter se dirigea vers la porte du manoir. Son manteau de cuir noir luisait à la  faible lueur de la nuit. L'éclat du fourreau noir de son katana accompagnait sa démarche.
Arrivé devant la porte, il hésita : fallait-il frapper ? Il n'y avait ni cloche, ni heurtoir. Si ses compagnons étaient à l'étage, personne ne l'entendrait. Toujours aussi vif dans ses décisions, Alexender ouvrit lui-même la porte et découvrit l'entrée dans le même état que la veille.


- Ha ! Raphaël, c'est quoi ça ? Fit-il tout haut en haussant la voix d'un air désespéré.

Puis il s’aperçut que sur la droite se tenait deux matelas posés contre un mur. Le Hunter aux cheveux blancs avait donc décidé de mettre l'infirmerie dans la salle à manger où ils avaient récupéré les bouteilles de vin italien. C'était une bonne idée.
Le Hunter allait monter à l'étage d'un pas joyeux lorsqu'il donna involontairement un coup de pied dans un objet métallique qui traînait sur le sol. Perplexe, il ramassa une croix. Les sourcils froncés, il la tint dans sa main ganté de noir. L'objet religieux brilla un instant grâce à la lueur qui passait par l’entrebâillement de la porte d'entrée qu'il n'avait pas fermée derrière lui. Que faisait donc ce pendentif là, sur le sol? Une odeur étrange l'accompagnait. Inquiet, Alexender entreprit de monter à l'étage pour demander aux autres s'ils ne l'avaient pas perdu en route, lorsqu'un courant d'air lui rafraîchit le visage. Il tourna la tête et se rendit compte qu'une porte était ouverte au bout d'un couloir qu'il n'avait encore jamais emprunté. Intrigué, il alla jeter un coup d'oeil. Lorsqu'il arriva près de la porte ouverte, il réalisa qu'elle donnait sur un jardin désordonné. Tout y était à l'abandon. Alexender fit une moue. Quelle idée de laisser un si beau domaine dans un état pareil! Décidément ce Raphaël n'y tenait pas...Les herbes étaient couchées, formant un chemin vers le fond du jardin. Alexender songea que c'était peut être Raphaël qui était parti chercher quelques armes dans une remise ou autre. Il décida d'aller à sa rencontre.

Suivant les herbes couchées, le Hunter ne tarda pas à voir deux ombres se mouvoir au loin. L'obscurité était épaisse et la végétation disproportionnée ne permettait pas de distinguer correctement la scène. Alexender faillit crier un ''holà camarades !'' pour rigoler un peu et attirer l'attention, mais il se rendit compte, tandis qu'il s'approchait, que c'était une silhouette de couple. Il s'arrêta, silencieux, dans la peur de déranger. Était-ce donc Raphaël et Eulalia ? Il voyait des cheveux blancs. Oui, c'était Raphaël. Nul doute que la jeune femme qu'il embrassait était Eulalia. Ils avaient fait vite les coquins ! Cela l'amusa. Il s'apprêta à faire demi-tour.

Mais soudain, Alexender sentit une montée d'adrénaline lui envahir l'estomac. Raphaël poussait Eulalia sur un banc dans un mouvement qui aurait pu passer pour un geste sensuel, quoiqu'un peu brutal, mais surtout il ne l'embrassait pas : il lui mordait le cou !
Alexender eu un instant de crispation totale. Son sang se glaça. Voyait-il correctement ? Ce n'était peut être qu'un baiser plus osé que les autres? D'un pas pressé, il arriva au niveau du couple. Ses craintes étaient fondées. Raphaël buvait au cou de la jeune femme d'un air frénétique.

Alexender sortit son arme dans un mouvement de manteau. La chaîne reliée de son pantalon à la crosse brilla d'un air sévère. En une fraction de seconde, le lourd canon de son Bloody Rose se posa sur la tempe du Vampire, la croix qu'il avait ramassée l'accompagnait enroulée autour de son poignet.


- LACHE-LA VAMPIRE! Hurla-t-il d'une voix forte.

Sans attendre, il attrapa Raphaël par le col de sa main libre et l'enleva de l'étreinte d'Eulalia.
Les dents serrées, Alexender releva Raphaël sans le lâcher et appuya son arme plus durement sur le crâne du Vampire.


- Tu croyais nous avoir comme ça ?! Un par un ?! Pesta-t-il hors de lui. Je savais bien que quelque chose ne tournait pas rond chez-toi ! Tu comptais nous piéger ? T'as déjà eu Stan !? C'est ça ? Enfoiré !

Le Hunter repoussa le Vampire en arrière et, sans attendre, tira une balle à bout pourtant. Le coup de feu résonna fortement, déchirant l'atmosphère endormie du jardin. Suzanne et Marguerite l'entendirent distinctement. Elles se regardèrent d'un air effrayé, et se précipitèrent vers l'entrée du manoir. Un drame, quelque chose était arrivé.


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Sarah Spencer
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeMar 24 Juil - 3:25

[HRP: En provenance de Messager matinal]


La pluie avait enfin cessé. Le temps semblait suspendu parmi le léger brouillard qui se levait sur la ville de Londres.  Dans la nuit qui était tombée, l’air était frais et vivifiant. De quoi passer une belle nuit. L’élégante bête noire traversait rapidement rapidement la ville, la chasseuse serait à l’heure au rendez-vous. Encore habillée en homme, la jeune femme n’avait eu aucune difficulté à retournée chez elle chercher un sac et le matériel dont elle avait besoin avant de se mettre en route. Arrivée près de sa destination, elle laissa sa monture chez Abigail, qui habitait non lui du quartier de soho, avant de faire le reste du trajet à pied.
La rue où se trouvait l’Éclipse était tranquille. La plupart des demeures était de grande bâtisse appartenant à de riches hommes d’affaires qui passait rarement du temps dans leurs demeures. Ainsi, le manoir n’était pas le seul qui semblait à l’abandon. Optant pour une approche plus subtile, puisqu’elle avait entendue le bruit d’un fiacre qui se rapprochait, l’aristocrate traversa sur la rue arrière et décida de passer le muret pour entrer par le jardin du manoir. Entre les deux jardins un petit muret d’environ sept mêtres séparait les deux propritétés. Avec une certaine agilité qu’elle avait acquise au fil des ans, la magicienne escalada rapidement l’obstacle comme si de rien n’était. elle terminait de se hissée lorsqu’elle entendit des éclats de voix qui lui semblait familier. Aussitôt, elle cessa tout mouvement, l’esprit aux aguets. Oui, c’était bien la voix d’Alex. Passant de jeune femme à chasseuse, Sarah laissa son instinct prendre le dessus. Elle abandonna son sac avant de se mettre à courir en direction du bruit. Tandis qu’elle se rapprochait, elle prit à peine conscience de la situation qui se déroulait devant ses yeux. Alex se tenait là, tout près, droit comme la justice et dans une fureur incroyable. Son bloody rose, sortit de sa cape était durement appuyer contre une tête aux cheveux blanc. La demoiselle réalisa à cet instant qu’il s’agissait de Raphael. Sans cesser sa course, elle cria le nom de son amant mais il se perdit dans le rugissement de sa voix tandis qu’il explosait.


- Tu croyais nous avoir comme ça ?! Un par un ?!  Je savais bien que quelque chose ne tournait pas rond chez-toi ! Tu comptais nous piéger ? T'as déjà eu Stan !? C'est ça ? Enfoiré !

Comprenant qu’elle n’aurait pas le temps d’ouvrir le dialogue et profitant de l’effet de surprise, la magicienne s’élança contre Raphael le happant de tout son poids pour le faire chuter tandis qu’un mur de flamme s’élevait entre eux et Alex. Au même moment le coup partit. La balle d’argent fendit l’air avant d’être avaler par les flammes magiques. Puis elle ressortie, à peine ralentie dans sa course pour se ficher dans l’épaule de la jeune Spencer. En une seconde, c’était fait.

La chute l’ayant quelque peu étourdie, Sarah resta étendue dans les herbes folles, perdu dans les replis de sa cape, le temps d’un souffle. L’adrénaline coulait dans ses veines et ses réflexes de huntress étaient en alerte. Elle était tellement absorbée par la situation qu’elle ne remarqua même pas le sang qui tachait sa manche et qui coulait le long de ses doigts. Son cœur lui battant aux tempes, elle se releva rapidement sur un coude. Ses cheveux ébouriffés étaient remplis de petites feuilles et de morceaux de ronce. D’ailleurs l’un d’eux lui avait éraflée la joue où apparaissait une goute de sang. Mais qu’es qui c’était passer? La chasseuse jeta un coup d’œil affolée à Raphael, qu’elle avait poussé plus loin. Le hunter semblait très mal en point. Sa peau blanche était parcourue de frisson, mais le pire était ses yeux. Ils étaient pâle, comme fou, où se mêlait ce regard de chasseur et celui plus profond du désespoir. Elle resta une demi-seconde interdite avant d’apercevoir à la lueur des dernières flammes qui brulait encore les herbes folles, le reflet rouge qui perlait les lèvres du jeune homme et ses crocs étincelants. Soudain, la chasseuse prit conscience de la douleur qui lui traversait le cou, là où Jirômaru l’avait mordu, là où elle portait sa marque invisible.


*ne laisse aucun homme de son espèce te toucher.*
Ses paroles prononcées par le comte la fameuse nuit où l’italien lui avait sauvé la vie sur le pont de Londres, planèrent dans son esprit tandis qu’elle comprenait l’ampleur de leurs portés. Sa voix sembla s’abattre dans le jardin avec une dramatisation certaine.

-Tu es un vampire…

Ce n’était pas une accusation, juste une prise de fait. Voilà ce qui expliquait cette agression. La magicienne observa rapidement la demoiselle assise sur le banc. Ce devait être Eulalia. Elle semblait plus affolée pour la vie de Raphael que pour sa propre existence, éloignant ainsi l’hypothèse du réveil d’une brutale agression.
Mais c’était quand même un vampire...

*Vous êtes prête à juger sur une paire de canine...

Depuis sa rencontre avec le Comte, la jeune femme avait été obligée de réviser sa position face aux créatures de la nuit. Elle avait longuement philosophé et pourtant...Il avait raison. Elle était restée assez longtemps dans l’ombre pour comprendre qu’on pouvait y trouver de la lumière. Leur alliance était précieuse et ils devaient penser au but commun avant de prendre en grippe l’un de leurs membres. La chasseuse regarda Raphael avant de se relever difficilement. Raphael lui avait sauvé la vie jadis lors de cette fameuse nuit. Une vie pour une vie. Les yeux pétillant, sa peau blanches comme l’ivoire de sa main gauche traversée de sillon rouge tandis qu’une tache sombre s’élargissait sur sa cape, elle dévisagea Alex qui tenait toujours son arme. Elle-même n'avait pas de matériel à sa disposition pour se défendre ou encore défendre quelqu’un, mais elle était encore pleine de resource.

-Alexender…arrête...

La tension était palpable. Elle chercha des yeux le regard de son amant. Elle voulait le rappeler au calme mais connaissant le tempérament sanguin du jeune homme aussi impulsif que le sien. Les poings serrés, elle se préparait à réagir en cas d’une nouvelle attaque. Il fallait que le hunter revienne à la raison.


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Dernière édition par Sarah Spencer le Sam 8 Mar - 18:56, édité 2 fois
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Eulalia Grey
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeMar 24 Juil - 12:19

Le désespoir, la tristesse, et en même temps une colère sourde contre le destin. Voilà ce que ressentait la jeune femme en cet instant, seule sous la pluie. Elle s'appuyait sur le banc de marbre décrépi comme un naufragé à un canot de sauvetage. Elle s'en voulait d'avoir proposé ce choix à Raphaël, de l'avoir mis dans une situation délicate. Il avait raison... Que feraient-ils lorsqu'elle serait au bord de la mort ? Que feraient-ils quand, abîmé par les âges, son sang ne serait plus assez nourrissant ?

La perspective de mourir un jour lui apparut soudain sous un autre angle et elle en eut presque peur. Un frisson la parcourut et elle pleura encore et encore, priant son Dieu de lui venir en aide. Elle trouverait les réponses en temps voulu... Même humaine, une vie pouvait s'avérer très longue. Elle pourrait... Non, elle devrait mettre ce temps à profit. Pour lui. L'eau de la pluie se mêlait à ses larmes, humidifiant tout son visage qu'elle essuya d'un revers de main. Sa chevelure imposante était constellée de petites gouttes, comme la veille. Tant de bouleversements en l'espace de deux jours... C'en était presque irréel. Allait-elle se réveiller et découvrir que tout cela était un rêve ? Elle lâcha un profond soupir, toujours secouée de sanglots atroces.

Très peu de temps après, elle entendit un froissement derrière elle. Raphaël. De qui d'autre pouvait-il s'agir ? Pas un instant elle ne pensa qu'il pouvait s'agir d'Alexender ou Stan. La jeune femme brune se releva lentement, essuya ses larmes mais ne se retourna pas tout de suite. Elle voulait calmer le feu qui bouillonnait en elle avant. Quand elle se sentit de taille à affronter son regard, elle se retourna. La luminosité très faible et sa myopie l'empêchaient de distinguer clairement les traits de l'homme en face d'elle. Hésitante, elle tendit la main mais la laissa retomber, triste et mélancolique. Sa gorge s'était nouée, elle ne savait pas quoi dire. Elle aurait voulu s'excuser, tout effacer mais rien ne semblait vouloir sortir de sa bouche. Honteuse, elle baissa un instant les yeux.

Le vampire fit soudain quelque chose à laquelle elle ne s'attendait vraiment pas. Il lui prit la main et l'attira contre lui avant de l'embrasser. Ce fut pour la jeune Huntress un véritable soulagement. Le contact de sa peau froide sur la sienne la libéra de ses craintes. Elle se laissa aller à son tour, frémissant quand il saisit sa taille. Son coeur battait à toute vitesse, comme celui d'un petit animal tout juste sorti du ventre de sa mère. Elle n'avait presque plus aucun doute sur ce qu'elle ressentait à l'égard de Raphaël. Elle n'avait beau rien savoir de lui, les frissons qui la parcouraient et l'émoi qui la transissait étaient trop puissants pour n'appartenir qu'à une vulgaire passade. Lally était amoureuse, d'un amour voué à l'échec. Leurs natures, leurs classes étaient en tout point opposées. Mais qu'importe. Parfois, il fallait savoir vivre l'instant présent sans penser à ce qui suivrait. Elle ne rompit pas le contact de leurs lèvres et l'embrassa à son tour, passionnée et plus aventureuse que la première fois. Bien sûr, ses mouvements étaient encore un peu hésitants, trahissant sa parfaite ignorance de gestes qu'elle n'avait pu que rêver. L'ardeur de l'envie, du désir les étreignait fougueusement, non sans une certaine douceur. Elle passa ses mains dans les cheveux blancs du Vampire en une tendre caresse.

Puis, il la pencha vers l'arrière et posa sa bouche froide sur son cou. Elle sut à cet instant qu'il avait choisi. Et ce choix la fit sourire un bref instant, l'emplissant d'un soulagement immense. Elle caressa la nuque du jeune homme tandis qu'il ouvrait son manteau. Elle dénoua elle-même son écharpe qui se répandit de part et d'autre de son cou. Elle laissa la bouche du bel italien vagabonder autour de sa peau blanche. Elle le vit alors découvrir ses dents blanches et pointues, comme celles d'un félin. Il lui demanda son pardon. Tendrement, elle caressa sa joue et lui adressa un sourire avant de lui souffler quelques mots.


- Tu es déjà pardonné...

Elle ferma alors les yeux et lui offrit son cou blanc. Elle sentit alors quelque chose la transpercer, traverser ses tissus et pomper lentement son fluide vital. Elle eut un vertige au début et perdit son souffle. Mais elle s'accommoda petit à petit à cette sensation. Elle avait mal, bien sûr, mais la douleur fut atténuée par le jeune homme qui la tenait fermement, buvant goulûment d'un liquide dont il avait trop longtemps été sevré. Une petite voix dans la tête d'Eulalia lui fit réaliser un fait qu'elle n'avait pas encore envisagé.

Et s'il n'arrivait pas à s'arrêter ?

Non... Il y arriverait. Elle lui faisait confiance. Si jamais il allait trop loin, ce serait le juste prix à payer pour avoir été trop naïve. Il la fit s'asseoir sur le banc, sans cesser de boire. La tête de la jeune Huntress tournait un peu mais il la maintenait toujours. Elle caressa son bras pour lui signifier que tout se passerait pour le mieux... Et peut-être aussi pour se rassurer elle-même. Il n'allait pas tarder à s'arrêter... Du moins, elle l'espérait. S'il continuait trop longtemps à ce rythme, elle ne tarderait pas à sombrer dans l'inconscience. Il se contrôlerait mieux la prochaine fois... Elle commença lentement à plonger dans un univers sombre et profond...

Soudain, une voix d'homme retentit, impérieuse. Violemment, les crocs du Vampire se retirèrent de sa chair, lui arrachant un gémissement de douleur. Elle se redressa aussi vite qu'elle le put et distingua une chevelure rousse. Alexender. Avant qu'elle n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit, il hurla à nouveau et poussa Raphaël vers le mur avant de tirer. Elle se leva d'un bond, soudain mue par la force du désespoir et hurla d'une voix brisée.


- NON !

Un mur de feu l'aveugla dans le même temps et elle recula jusqu'au banc qui heurta l'intérieur de ses genoux, la forçant à se rasseoir. Que c'était-il passé ? Elle vit soudain une jeune femme sur Raphaël, une balle dans l'épaule. Elle avait fait ce qui aurait dû être son devoir. Instantanément, elle s'en voulut. Encore groggy, elle se releva et alla vers le vampire tandis que la jeune femme essayait de raisonner le chasseur. Elle l'aida à se relever, exerçant une faible pression sur son bras fort, trahissant son inquiétude et combien elle s'en voulait de n'avoir pas réagi assez vite.

Elle jeta ensuite un regard à l'inconnue. Un regard d'une infinie gratitude? Du peu qu'elle en aperçut, elle devina qu'elle était très belle, bien plus qu'elle. Son maintien était celui d'une vraie dame appartenant à l'élite. Mais elle saignait... Lally se tourna vers l'italien et lui parla, d'une voix si sourde qu'il était difficile de l'entendre :


- Reste en arrière... Et surtout, fuis s'il devient trop dangereux.

Elle s'approcha ensuite du couple qui les avait rejoints. Cette honorable jeune femme devait être la dulcinée du roux. Elle se dirigea tant bien que mal vers eux et s'arrêta à côté de la Lady. Son regard serein se posa dans les yeux du chasseur et elle lui parla, d'un ton doux mais qui ne souffrait aucune réplique.

- Sieur Von Ravellow... Calmez-vous. Maintenant. Vous êtes tellement hors de vous que vous avez blessé quelqu'un qui vous est cher...

Sans attendre, elle étendit les mains sur la blessure de Sarah et psalmodia en latin. La lumière bleue-palevioletredte illumina les deux femmes tandis que la plaie se résorbait et que la balle ressortait par le trou dans la chemise, comme expulsée par les chairs en reconstruction. Une fois son ouvrage fini, elle chassa un furieux malaise, accentué par la récente ponction de sang. Elle posa sa main sur le Bloody Rose du jeune homme et le força sans violence à le ranger dans son étui. Ce fut la gorge nouée qu'elle prit la parole en soutenant son regard.

- Écoutez-moi... Tout ceci n'est qu'un malentendu. Stan n'est pas encore arrivé. Et... Messire Veneziano ne tentait pas de me tuer. Elle marqua une pose, chancelante avant de reprendre avec plus de conviction. C'est un vampire, je vous l'accorde. Mais il ne tue pas pour se nourrir. Il n'est pas dangereux ! Hier, j'ai trouvé une Blood Tablett dans la salle d'eau. Il s'empoisonne lui-même avec ces cachets pour ne pas nous faire de mal ! Mais... Cela le rend aussi plus dangereux et vulnérable au fur et à mesure. Ces médicaments ne peuvent étancher une soif éternellement.

Durant un long moment, elle ne dit plus rien, cherchant ses mots. Son regard aux couleurs si variées ne quittait pas celui de l'aristocrate, plein d'une détermination croissante. Elle inspira et pria intérieurement pour que ce qu'elle allait dire ne mette pas le feu aux poudres.

- J'ai fait le choix d'être son Calice, afin qu'il puisse rester en bonne santé et n'être un danger pour personne. Il ne me tuera pas et j'étancherai sa soif, le temps de trouver une solution plus durable, s'il en existe une. Ce choix ne regarde que moi, je suis la seule à blâmer. Désormais, je me porterais garante de ses actes. De peur que le chasseur ne s'énerve à nouveau, elle poursuivit, plus fort, avec plus de conviction. Elle était très éloquente. Les créatures de l'ombre ne sont pas toutes néfastes ! Bons nombres d'humains sont capables des pires crimes alors pourquoi est-ce que certains vampires ne pourraient-ils pas lutter contre leurs instincts pour nous protéger ? Les briseurs de règles existent partout, quelque soient les races. Nous sommes garants de la sécurité de nos concitoyens mais cela ne doit en aucun cas faire de nous des chasseurs incapables de faire preuve du moindre discernement ! Ne me dites pas que vous êtes obtus au point de croire que tout ce qui est vampire est forcément mauvais ! Une collaboration est possible ! N'oublions pas que nous avons tous le même intérêt commun : Tuer le Comte Keï.

Elle se rapprocha de lui et chuchota pour lui seul :

- Renversons les rôles... Si votre compagne avait été une vampire et si vous aviez été à ma place... L'auriez-vous abattue de sang froid sur le simple prétexte de sa nature ? Ou auriez-vous essayé de la comprendre et de l'aider ? Honnêtement, qu'auriez-vous fait à ma place... ?

Elle soutint son regard intensément, d'un air qui en disait long. La pluie semblait s'être arrêtée. Puis, elle recula, sans quitter le noble chasseur du regard, le poussant à réfléchir. Elle recula jusqu'à sentir la présence de l'être aimé derrière elle. Elle s'arrêta alors et reprit avec une conviction inébranlable.

- Si malgré ça, vous persistez dans l'idée de vouloir lui régler son compte, sachez qu'il faudra d'abord en finir avec moi.

Elle serra les poings. Sa décision était prise. Elle avait choisi d'aider Raphaël, de le croire. Peu importait maintenant si Alexender la considérait comme une traîtresse. Eulalia savait que s'il ne l'écoutait pas, il aurait tort. Elle partageait sa haine des vampires mais cela ne voulait pas dire qu'ils étaient tous des bêtes à exterminer. Elle croyait intimement que ceux qui refusaient leur nature, ceux qui n'étaient pas dangereux pour son peuple méritaient le droit de vivre. Dieu serait leur seul juge.


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Dernière édition par Eulalia Grey le Dim 5 Mai - 18:30, édité 1 fois
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Raphaël Veneziano
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeMar 24 Juil - 17:46

Ce liquide...ce goût...Le sang...La substance de la vie, la substance de la mort, celle qui devait le nourrir, celle qui devait le sauver et le damner en même temps. Raphaël s'en abreuvait maintenant au cou de cette jeune femme, Eulalia, rencontrée hier dans sa lutte contre les Vampires. Une étrange situation, un paradoxe insupportable mais néanmoins tout aussi inévitable. Ce sang, la clé de sa survie, la pièce centrale de sa vie, ou du moins de ce qui lui restait de vie, venait à nouveau se répandre dans sa bouche. Par gorgées entière, il suçait le cou de la jeune femme.

Eulalia sentait bon. Ses cheveux réchauffaient son front, sa peau dégageait cette odeur de femme si caractéristique. Elle avait un charme fou pour lui. Comment résister? Elle le lui avait offert, elle lui avait donné son amour, son corps, son être. Elle venait de le guider vers elle, de lui faciliter l'accès à cette veine qui palpitait sous sa tendre peau. Comment ne pas se laisser tenter? Fallait-il donc l'oublier? L'encourager à le haïr jusqu'à ce qu'elle parte définitivement? La tuer? Maintenant qu'il la tenait contre lui, maintenant que ses crocs étaient plongés dans ses chairs, Raphaël ne pouvait plus faire demi-tour. Pouvait-il l'aimer ? L'harmonie était-elle possible ?

Le jardin semblait figé. Chaque goutte d'eau qui tombait le long des différents feuillages qui composaient cet anarchique tableau était devenue inaudible. L'atmosphère s'était faite comme irréelle. Le breuvage carmin mêlait sa fragrance ferreuse à l'air glacé du soir. Il coulait dans la gorge du Vampire comme un élixir de jouvence, une tiède récompense pour ces années d'attente. Il enivrait toute son âme de sensations presque nouvelles, oubliées avec le temps et retrouvées comme un souvenir désagrégé. Cela faisait tant d'années qu'il n'avait pas bu de sang humain! Tant de privations, tant de longs moments à agoniser de cette soif abominable! Les Blood Tablett et les rats lui avaient servi de palliatifs pendant des années mais ce goût lui était si merveilleux et si doux qu'il ne pouvait que confirmer ses craintes : seul le sang humain avait la faculté de nourrir correctement sa race. Ces sensations éteintes avaient été si soudainement ravivées aujourd'hui ! Eulalia venait de le faire basculer dans l'ombre de ce qu'il avait toujours rejeté. La vie de la chasseuse qui coulait dans ses veines s'infiltrait en lui comme l'eau pénètre dans un sol asséché. Lentement, puis goulûment, il l’accueillait dans son organisme avec de plus en plus de plaisir, de peur également mais aussi de satisfaction égoïste. En effet, au fur et à mesure qu'il buvait, Raphaël se sentait devenir plus fort, dominant de sa taille la jeune Humaine, la serrant de plus en plus contre lui.
C'était cet échange unilatéral qui faisait des Vampires de si terribles prédateurs. L'un se vidait de ses forces tandis que l'autre s'en gonflait. Ce qui emplissait la bouche de Raphaël, c'était ce désir d'aller toujours plus vite, toujours plus loin et d'aller même jusqu'à donner la mort à sa victime par pure désir de possession. C'était une envie irrésistible qui demandait à ce qu'on la tienne en laisse pour la survie de l'humanité et pour éviter la folie. Un désir difficile à gérer pour les plus jeunes d'entre-eux. Raphaël n'avait pas pu apprendre à le maîtriser. Son père adoptif avait massacré ce qui faisait de lui un être humain, sa mère adoptive n'avait pas réussit à le détacher des rats et autres animaux des rues pour le forcer à se nourrir d'humains. Raphaël avait trop bonne conscience pour s'accepter en tant que prédateur. Il voulait absolument éviter de prendre la vie des Hommes. Mais ce soir, il avait goûté une nouvelle fois à leur sang et cela allait définitivement accélérer la chute de ses derniers principes. Nul doute que cette action allait avoir de très lourdes conséquences sur son mode de vie. Allait-il l'accepter ? Allait-il le rejeter ? Le temps seul pourrait en décider.

Agrippant ses mains après Eulalia qui suivait son mouvement, il ne lui laissa plus le choix de ses gestes. Il la maintenait désormais très fermement, sans fléchir une seule seconde. Il l'aurait tuée si Alexender n'était pas arrivé en courant avec son arme au poing. Lorsque ce dernier se planta devant eux pour lui poser le canon de Bloody Rose contre la tempe, Raphaël enleva ses crocs du cou d'Eulalia, la lâcha et se sentit soulevé par le col de sa chemise. Ses yeux bleus scintillaient d'un nouvel éclat, plus bestial, plus vif. Ils rencontrèrent ceux du Hunter qui lui hurlait dessus. Ce dernier le dévisageait comme un monstre, il était hors de lui. Raphaël lui rendit son regard tout en se crispant face à sa propre croix. Il avait pris un air si mauvais qu'il aurait pu lui sauter à la gorge. Mais, déstabilisé par la situation, il ne réagit pas vraiment. Il n'eut qu'une moue agacée avant d'être jeté en arrière et de voir, le temps d'une seconde, le canon de l'arme face à lui. Il n'eut pas le temps de réagir. Le coup de feu partit. Raphaël se sentit percuté de plein fouet par une masse qui le jeta au sol. Un mur de feu s'éleva. La détonation avait assourdi le Vampire qui aurait reçu le coup de plein face s'il n'avait pas été ainsi bousculé. Aveuglé par le feu, le Vampire atterrit durement dans les herbes folles, au milieux des ronces et de quelques mottes de terre. Il n'avait eut que le temps d'entendre Eulalia hurler. Son esprit s'embrouillait.

Lorsqu'il réalisa qu'il avait reçu contre lui une jeune femme, il cru que c'était Eulalia qui s'était interposée. Pris de panique, il se redressa vivement sur un coude et constata avec effroi que c'était la jeune femme qu'il avait croisé sur le pont, ce fameux soir où le Comte avait fait montre de sa puissance pour s'amuser. C'était cette fameuse Sarah Spencer, il la reconnaissait. C'était elle la compagne d'Alexender et c'était elle qui venait de le sauver en prenant à sa place le projectile d'argent. Du sang coulait de son épaule, souillant ses vêtements d'homme. La colère et l’hébétement laissèrent place à une lourde tristesse. Pourquoi fallait-il que de jeunes humaines prennent ainsi sa défense et encourent tant de risques ? De la bouche de la jeune femme quelques mots de surprise le frappèrent en plein cœur. Oui c'était un Vampire...Oui...elle venait de le comprendre. Raphaël se sentit happé par un grand vide. Sa nature détruisait tout autour de lui.

La jeune femme se releva et s'interposa entre lui et le Hunter aux cheveux roux. Elle lui demanda d'arrêter son geste. C'était une femme courageuse, pleine de surprises et de volonté. Malgré sa blessure, elle faisait face à son amant. Même si elle venait de comprendre la situation, elle lui tournait le dos, prenant de grands risque, prête à le défendre s'il le fallait. Elle l'avait certainement reconnu. C'était d'ailleurs elle avait envoyé Alexender à sa recherche et qui avait suggéré son soutient. Elle ne devait pas lui faire confiance, cela aurait été trop naïf, mais elle devait se souvenir de ce jour sur le pont, de son aide désintéressée et de sa hargne face au Comte. Espérait-elle réellement une alliance avec un monstre de son espèce ou voulait-elle seulement l'exploiter si elle en avait la possibilité ? Toujours était-il qu'elle venait de lui sauver la vie.

Tandis que la nouvelle arrivante tentait de résonner son amant, Eulalia se précipita vers lui pour l'aider à se relever. Raphaël accompagna son mouvement et se releva enfin. La jeune femme était tremblante d'émotion. Alors qu'elle devait commencer à avoir peur de lui-même tandis qu'il lui suçait le sang avec plus de violence, elle venait de craindre pour sa vie. Le choc avait été rude.
Elle aussi se plaça entre Alexender et lui. Elle lui intima de rester en arrière et d'être prêt à fuir.
Fuir ? Comment pouvait-elle imaginer une seule seconde qu'il fuirait ?
Elle s'éloigna de lui pour s'approcher de Sarah et la soigner. Son don fit à nouveau des miracles. Raphaël se sentit soulagé le temps d'une seconde. Il avait eu le malheur de provoquer cet accident, il s'en voulait violemment. Puis Eulalia fit face à Alexender, allant jusqu'à toucher son arme. Raphaël tiqua d'un air menaçant. Il était prêt à tuer le Hunter sans hésitation s'il venait à lever la main sur elle. La jeune femme était trop près, bien trop près. Une balle et c'était fini. Qu'avait-elle en tête ? Le faire fléchir de cette manière était une pure folie ! Alexender n'avait pas sourcillé une seule seconde lorsqu'il avait appuyé sur la gâchette pour l'abattre à bout portant. Qu'est-ce qui lui prouvait qu'il n'allait pas perdre complètement la tête et l'assassiner pour faire d'une pierre deux coups ? Une Humaine qui défendait un Vampire, cela pouvait lui paraître odieux ! Et même si sa bien-aimée allait elle aussi dans ce sens, cela pouvait l'énerver d'avantage.
Elle haussa le ton et expliqua au Hunter qu'elle avait fait son choix, qu'elle servirait de Calice et qu'il n'avait rien à dire sur sa décision. Raphaël en fut transpercé. Son Calice ? Elle voulait continuer ? Même maintenant ? Sa volonté n'avait pas fléchie ? Complètement abasourdi par la situation, Raphaël réalisa qu'il avait eu un moment d'absence pendant qu'il buvait son sang. Il s'était tellement concentré sur le plaisir qu'il en tirait qu'il avait totalement oublié l'humaine et le pacte qui se mettait en place de cette façon. Un gouffre s'ouvrit sous ses pieds. Avait-il donc bien failli la tuer ?
Puis la jeune femme argumenta sur le fait que tous les Vampires n'étaient pas forcément foncièrement mauvais. Pour elle, il était évident que, comme les Humains, il y avait des bonnes âmes chez les Vampires. Elle ne voyait pas pourquoi le crime serait plus punissable chez eux que chez l'Homme. La collaboration, l'alliance...elle mettait cela en avant. Eulalia était une femme combative. Elle et Sarah partageait certainement la même opinion. Chasser pour chasser, à l'aveuglette, sans prendre les Vampires pour des êtres sensibles ne paraissait pas faire partie de leur politique. Raphaël ne savait pas encore comment le prendre. Lui-même tuait sans distinction les siens. Sans même leur laisser le temps de dialoguer, il les abattait sans pitié. Pourtant, il était bien placé pour savoir que les Vampires n'étaient pas tous des meurtriers. Sa mère adoptive l'avait aidé dans sa quête de rédemption. Elle l'avait compris, même si elle se nourrissait d'Humains. Que croire ? Au fond Raphaël ne pouvait s'empêcher de savoir que les Vampires étaient tous obsédés par le sang au point de s'oublier, comme il venait de le faire avec Eulalia. Ingérer des Blood Tablett était une chose, se maîtriser dans la morsure et avoir des Calices en était une autre.

Eulalia finit par s'interposer définitivement. Raphaël resta silencieux. Que pouvait-il dire ? Qu'Alexender aurait mieux fait de ne pas le louper ? Ses pensées étaient trop obscures et bien trop peu reconnaissantes pour qu'il ouvre la bouche. Ses paroles auraient été très mal accueillies.
Il sentait que sa puissance était décuplée. Une envie d'exploser le prit. Mais il devait se contenir. Forcer le Hunter à l'abattre devant les deux jeunes femmes n'était pas une solution...Les poings serrés, il resta donc en arrière, les yeux plantés dans ceux d'Alexender.

Mais bientôt, sa conviction grandit. Il n'allait pas laisser les femmes tout faire à sa place. Lui aussi avait le droit de se défendre. Sa nouvelle force l'incitait à se battre et le regard haineux d'Alexender ne faisait qu'attiser sa propre rage. Finalement, si Eulalia avait choisi, qui était-il pour juger ? Voir la jeune femme aussi exposée à l'arme du Hunter commençait à énerver Raphaël. Lui aussi il ne souhaitait qu'une chose : voir la race des Vampires disparaître toute entière. Sa colère était depuis toujours dirigée vers ces êtres qui lui avaient tout prit. Lui-même prévoyait de se donner la mort une fois qu'il aurait abandonné toutes ses forces dans cette effroyable quête. Si Eulalia voulait l'aider à porter son fardeau, si elle lui donnait son amour et son sang, qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire ? Lui, il avait Sarah. Lui, c'était un Humain. Qu'il était aisé de passer pour un monstre à ses yeux. Mais sa compagne elle-même lui faisait obstacle. C'était sur elle qu'il avait tiré. Raphaël décida de bouger à son tour. Sa décision était prise, il voulait partager sa souffrance avec Eulalia, elle qui était prête à tout pour lui. Cette fois-ci, soit il allait être accepté, soit il mourrait.

D'un pas, il fut à la hauteur d'Eulalia qu'il poussa sur le côté. Quelle que soit la forme de protestation qui se dressait face à lui, Raphaël l'écartait d'un revers de main.


- Pousse-toi...

Son ton était doux mais ferme. Il arriva au niveau de Sarah et Alexender. Sa chemise blanche était souillée du sang d'Eulalia et de la terre salissait son coude droit. Son pantalon aussi était maculé de terre par endroits. Son visage était aussi blanc que ses cheveux ébouriffés et ses yeux brillaient d'une flamme bleue.
Face à Alexender, il écarta les bras.


- Vas-y, tue-moi ! Puisque tu as l'air de tant le désirer ! Vas-y ! Si je ne suis qu'un monstre assoiffé de sang...

Son regard était provoquant. Quelque chose poussait Raphaël à vouloir dominer la scène.

- Si j'avais voulu vous tuer, je n'aurais pas attendu ce soir...Hier vous étiez des proies faciles.

Raphaël baissa les bras et s'approcha d'Alexender, ignorant Sarah près de lui.

- Si tu veux éliminer ce taré de Comte, tu n'as pas besoin de moi. Mais quand je vois que tu n'as pas hésité une seule seconde à tirer, jusqu'à manquer de tuer ta propre femme, je me dis que tu es décidément bien trop imprudent pour réussir une pareille mission. Tu y resteras, Alexender, et elles aussi ! Ajouta-t-il en désignant les deux chasseuses d'un coup de tête. Je hais autant que toi ma misérable vie...Prends-la ! Prends-la maintenant ou choisis de me laisser vivre au moins le temps de passer mes nerfs sur ce fou.


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Dernière édition par Raphaël Veneziano le Jeu 26 Juil - 15:03, édité 1 fois
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Alexender Von Ravellow
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeMer 25 Juil - 13:39

Le coup de feu était parti dans la nuit silencieuse. Mais la détonation ne fut pas le signal d'une fin, loin de là, ce fut au contraire le signal d'un commencement, le commencement d'un nouveau virage dans la vie d'Alexender. Comme une pierre jetée créé des ondes à la surface des eaux calmes d'un lac, cette pression sur la gâchette de son arme avait provoqué une terrible réaction en chaîne. Alors que le feu sortait du canon de son Bloody Rose, Alexender fut ébloui par un véritable mur de flammes. Pendant un instant il cru que c'était lui qui l'avait réalisé avec son arme à cause de quelques poches de gaz qui pouvaient se trouver-là, dans ce jardin spongieux, comme dans un marais. Mais bien vite il se rendit compte que c'était un phénomène loin d'être naturel.
Ses yeux d'ambre, protégés par son bras, s'écarquillèrent lorsqu'il vit une forme en-capée gisant au sol près du Vampire qui avait été poussé. Ce n'était pas Eulalia, cette dernière était restée sur le banc, piégée elle aussi par le mur de feu. C'était...


- Sarah...! Le cri d'Alexender sonna comme une plainte.

Il reconnu la chasseuse qu'il avait vu quelques heures auparavant, en début de journée. Son long manteau à capuche la recouvrait en partie. Allongée dans l'herbe, elle se redressa, jeta un regard à Raphaël puis se releva. Elle tenait son épaule d'une main ensanglantée. Alexender cru défaillir. Il lui avait tiré dessus !


-

Pendant qu'Eulalia allait retrouver Raphaël, Alexender resta figé la bouche entrouverte. C'était la pire chose qu'il aurait pu faire. Tirer sur Sarah avec son Bloody Rose ! Il en eut la nausée. Son visage, blême au possible, se décomposa en une triste figure. Que faisait-elle là ? Pourquoi s'était-elle ainsi interposée ? Et ce sang qui coulait le long de ses doigts...Le Hunter était tétanisé par son acte. Comment aurait-il pu imaginer pareil scénario ? Sarah venait de sauver le Vampire en toute connaissance de cause, elle se dressait maintenant face à lui, prête à le défendre !
Le regard terriblement soucieux, Alexender regarda Sarah dans les yeux.


- Pourquoi... ? Souffla-t-il en sentant les larmes envahir les siens.

La chasseuse lui demanda d'arrêter. Son regard était dur et malgré sa blessure elle gardait cet air impérieux qu'il lui connaissait bien. Son ton était sans réplique. C'était un ordre.
Alexender hésita. Comment pouvait-elle lui demander d'épargner ce Vampire qui venait de les piéger ? Il allait dévorer Eulalia ! Fallait-il donc laisser ces ignobles monstres se repaître du sang des leurs sans broncher ? Jamais il ne s'y résoudrait !

Eulalia releva Raphaël. Alexender quitta des yeux sa tendre amie pour revenir les plonger dans ceux du Vampire. Lui aussi le toisait avec haine. Le Hunter aux cheveux roux eu la terrible envie de tirer immédiatement un second coup. Mais Eulalia était trop près. Cette dernière se plaça devant le Vampire et s'approcha de Sarah. Elle imposa ses mains sur la blessure de la chasseuse et leur montra à tous son don de guérison. Une lumière émana de la plaie et de ses mains, la balle tomba dans l'herbe, la blessure se referma et bientôt l'obscurité reprit ses droits sur ce lieu à l'atmosphère si lourde. La jeune femme se mit alors à lui parler doucement. Il avait été jusqu'à blesser son amour, il fallait qu'il se calme. Elle posa une main sur son Bloody Rose, le poussant vers le bas pour qu'il baisse son bras et arrête de menacer Raphaël et Sarah devant lui. Il s'exécuta lentement. Ses pensées n'étaient plus qu'un chaos de soucis mêlés d'inquiétudes, de rage et de frustration.

Eulalia continua. Elle lui dit que tout cela n'était qu'un malentendu, que Stan n'était pas encore arrivé et qu'elle savait depuis la veille que Raphaël était un Vampire...Des Blood Tablett ? Un malentendu ? La fureur raviva le cœur du Hunter. Il ne tuait pas pour se nourrir, il faisait partie des Vampires innocents, malades...elle voulait être son Calice, c'était son choix...Alexender serra les dents. Le ton de la belle reprenait un aspect sévère. Elle ne voulait pas être interrompue et elle comptait bien donner son avis sur la question. Ses idées universelles d'égalités entre les actes vampiriques et les pires cruautés humaines révolta Alexender. Comment pouvait-on être aussi stupide ? Ce n'était que des bêtes qui agissaient par instinct et leur instinct leur rappelait tous les jours qu'ils étaient au sommet de la chaîne alimentaire. L'être humain n'en était qu'un petit maillon qu'ils dévoreraient toujours, ou du moins jusqu'à ce qu'une solution radicale ne vienne anéantir toute leur espèce dégénérée...C'était son opinion. Partir du principe que s'ils avaient une cause commune cela faisait de lui un allié de confiance, quelle que soit sa race, c'était partir du principe qu'un assassin qui cherchait à tuer le même homme qu'eux était finalement un bel agneau. C'était complètement idiot ! Une même cause pouvait avoir des motivations fort différentes ! Et s'il ne souhaitait qu'assurer sa hiérarchie au sein des Vampires de Londres ? Qu'est-ce qui leur faisait croire, en outre, qu'il ne travaillait pas pour lui au final ? Et s'il les conduisait directement dans un piège ?
La haine que vouait Alexender aux Vampires était durement ancrée dans son âme. A ses yeux, Eulalia n'avait été que l'objet d'une odieuse manipulation. Sa naïveté l'effarait. Elle s'était laissée berner par cet aspect mélancolique qu'il traînait depuis leur rencontre, elle avait cédé à ses charmes fallacieux, trop transportée par cette image de chevalier qui l'avait ramassée après sa chute. C'était une femme décidément trop sentimentale ! La suite de sa tirade le lui confirma que trop bien. Elle s'approcha de lui pour murmurer à son oreille seule de s'imaginer à sa place. Alexender serra son poing autour de la cross de son Bloody Rose et répondit les dents serrées :


- Une rencontre, un amour si soudain...un Vampire...vous êtes d'une naïveté sans mesure...Une balle entre les deux yeux pour ces baisers insipides...c'est tout ce qu'il mérite.

Lorsqu'elle se plaça ensuite fermement entre lui et le Vampire, le Hunter grogna de rage. Ses yeux croisèrent ceux de Raphaël. Ce dernier le dévisageait d'un air belliqueux. Cela eu le don d'exaspérer Alexender. Tant pis s'il blessait Eulalia, Sarah était un peu décalée sur le côté, il n'avait qu'à tirer une nouvelle balle d'argent et il irait rejoindre ses amis dans un tas de cendre!
C'est alors que le Vampire fit une chose inattendue. Lui qui semblait rester certes haineux mais inactif derrière les deux jeunes femmes, les écarta soudainement pour s'exposer devant lui. Alexender pointa aussitôt son Bloody Rose vers la poitrine du Vampire. Il le provoquait, écartant les bras pour demander la mort. Il fit de l'ironie et lui demanda ensuite de choisir : le tuer là maintenant ou accepter de collaborer un temps avec lui, malgré sa nature, pour tenter d'avoir le Comte.

Alexender était prêt à faire feu. Tout ce serait terminé s'il avait à nouveau actionné la gâchette de son arme. Mais au lieu de cela, il resta immobile, les yeux rivés dans ceux du Vampire. Il était évident que ce dernier, tout ensanglanté, avait retrouvé une nouvelle vitalité. Le scintillement de ses iris le prouvait bien assez. Alexender hésitait. Pourquoi ? Était-ce pour ces deux femmes persuadées de la bonne foi du Vampire ? Ou était-ce pour Marguerite et Suzanne qui venaient d'arriver au niveau des herbes folles pétrifiées par la violence du geste qu'elle apercevaient au loin?
Il hésitait. Pour Sarah, pour Eulalia, pour ses deux domestiques, pour la mission...il hésitait. Comment supporter de faire équipe avec un suceur de sang ? Comment réussir à lui faire confiance ? Jamais il ne pourrait placer la sienne en pareille créature ! Il venait de boire le sang d'Eulalia ! A peine une journée après leur rencontre, il la saignait déjà et l'avait assez hypnotisée pour qu'elle se propose elle-même en Calice ! C'était une pure folie ! Il ne faisait que bien cacher son jeu. Il l'avait sauvée...oui...peut-être...Il les avait aidé à détruire cette Vampire...Mais n'était-ce pas simplement pour gagner leur confiance et les garder pour son déjeuner par la suite ? N'était-ce pas justement une stratégie cruelle et infâme qu'il avait mise en place en faisant leur rencontre ?
Il avait aidé Sarah par le passé...oui...c'était elle qui l'avait envoyé à lui...Comment expliquer tout cela ?
Alexender était perdu. Il ne voulait pas prendre le risque de voir les quatre femmes qui les accompagnaient maintenant se faire vider de leur sang au milieu de la mission. Le surveiller en continue serait un véritable calvaire ! Cette alliance ne comportait que peu d'avantages.


- T'abattre comme un chien, là, ici, maintenant, me ferait le plus grand plaisir...fit Alexender d'une voix grave et sombre. Tu as pu les envoûter elles, mais moi ça ne prendras pas.

Son regard glissa dans les yeux d'Eulalia par dessus l'épaule de Raphaël qu'il avait toujours en joue.

- Je refuse de faire équipe avec un être qui ne sais pas se contrôler.

Lui aussi parlait d'un ton sans réplique. Ses yeux revinrent sur le Vampire.

- Je ne peux pas prendre ce risque. Ce soir est la preuve que tu ne pourras pas te retenir...

Imaginer le Vampire au cou de Sarah fit trembler Alexender. La colère animait chacun de ses traits. Tuer Raphaël était la meilleure solution. En finir une fois pour toute, quitter ce manoir délabré qui prenait toute sa dimension en cet heure, abandonner la poursuite du Comte le temps de reformer l'équipe...Mais au fond, les mots d'Eulalia s'étaient gravés dans son esprit. Était-il trop obtus et intolérant ? Certains Vampires méritaient-ils plus de considération ? Jusqu'ici il n'avait fait que subir leurs attaques, sauvé des innocents de leurs griffes acérées, coupé leurs crocs infernaux pour mieux les torturer avant la mort. Ils lui avaient tout prit, comme beaucoup, et il n'avait rencontré que des êtres faits d'instincts primaires et brutaux. Ils n'étaient que bêtes déguisées en Hommes. Leurs apparences trompeuses n'avaient pour but que de les attirer comme des moucherons. Comme les moustiques qui ne piquent que pour se nourrir et permettre leur reproduction, les Vampires n'étaient-ils pas nuisibles jusqu'au bout ? Quelle place, à part celle de super-prédateurs, pourraient-ils conserver dans la grande chaîne de la vie ? Ils finiraient par dominer le monde si l'Humanité ne réagissait pas. Laisser un moustique goûter à votre sang et vous verrez que d'autres viendront.

Alexender ne savait que faire. Le prix à payer pour cette alliance lui semblait bien trop élevé. Quelle chance avaient-ils de remporter la bataille face au Comte avec un traître potentiel dans leur rang, Sarah au milieu de l'action et une myriade de Vampires errants dans la salle ? Aucune. Ce n'était pas difficile à calculer.


- Comment te faire confiance ?

Cette simple question, lancée d'une voix dure, indiquait qu'Alexender hésitait à accepter l'alliance.

- Comment être sûr que tu ne vas pas nous saigner au pire moment ?

Rien ne pouvait lui garantir pareille chose. La confiance serait terriblement difficile. Alexender sentait qu'il perdait pied. Il ne fallait pas qu'il s'associe à ce type de créature ! Mais le Comte serait intouchable...Les pouvoirs obscurs de Raphaël pourraient les aider. Mais comme savoir s'il était vraiment de leur côté ? Il haïssait le Comte, en apparence, rien ne prouvait ses dires à part son faciès, élément facilement manipulable.

- Une chose est sûre, reprit-il fermement, je ne supporterais pas plus longtemps cette histoire de Calice. Nous avons besoin de toutes nos forces pour lutter et nous ne sommes pas des morceaux de viande dans lesquels tu peux taper sans gène !

L'idée même qu'Eulalia et lui aient pu convenir d'un tel pacte le révulsait. Comment une chasseuse pouvait-elle ainsi offrir son sang à une des créatures qu'elle pourchassait ? Cela le dégoûtait.
Les dents serrées, il hésita encore. Que faire ? Que faire ? Que faire ? Sarah avait l'air farouchement persuadé de la bonne foi de Raphaël, Eulalia le défendrait jusqu'à la mort...Rien n'était logique à ses yeux de Hunter. Qu'en penserait Stan ? Alexender espérait qu'il revienne vite. Il avait besoin de soutient...


- Si jamais j'accepte de collaborer le temps de tuer le Comte, je refuse néanmoins qu'un Vampire se nourrisse de l'un de nous. Son regard revint dans les yeux d'Eulalia. Vos choix ne regardent que vous, même si je reste persuadé qu'il vous a manipulée, mais jamais je ne tolérerai ce genre de scène.

Alexender prit la croix qui pendait à son poignet et la jeta aux pieds de Raphaël.

- Dieu, lui, sait où est la vérité.

Ces derniers mots furent frappants. Alexender sous-entendait évidemment que les Vampires étaient même reconnus par Dieu comme des êtres à détruire.
Il saisit Sarah par le bras et l'entraîna avec lui vers le manoir.


- Si tu as le malheur de poser ne serait-ce qu'un regard sur elle, je te tue !

Il rejoignit Marguerite et Suzanne. Les deux domestiques s'empressèrent auprès de leur maître mais son regard noir les arrêta. Elles avaient comprit la situation, elles étaient au courant des pratiques d'Alexender et savaient ce qu'était un Vampire. Leurs peurs revenaient avec cette soirée. Leur maître allait s'allier avec l'un d'eux, c'était un jour exceptionnel. Exceptionnel, mais si terrible à la fois. Jamais ces deux hommes ne s'entendraient. L'alliance allait être bancale, tout cela ne sentait pas bon du tout.
Alexender rangea son Bloody Rose et, arrivé dans l'entrée, il embrassa Sarah avec fougue et colère.


- Tu n'aurais jamais dû t'interposer. Je te préviens, si tu fricotes ne serait-ce qu'une seconde avec lui, je le descends d'une balle. Eulalia a une faiblesse commune avec toi...

Sur ces mots plein de menaces et de reproches, dans l'allusion aux histoires de Sarah avec le Comte, Alexender jeta un regard noir et triste à la chasseuse et entreprit de descendre les caisses du fiacre avec ses domestiques. L'esprit complètement retourné, il était sur la défensive et s'apprêtait à entrer en action pour tout brûler si nécessaire. La peur lui sciait lentement l'estomac. Rester ici était une très très mauvaise idée. Ses espoirs dans la réussite au théâtre avaient tout simplement disparus. Ses gestes se faisaient machinaux, sans conviction, sans volonté. Cette opération n'était plus du tout appréhendée du même œil.


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Sarah Spencer
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeJeu 26 Juil - 6:52

Sarah avait la tête ailleurs, toute cette situation prenait des proportions irréelles. L’alliance qu’elle avait espérer le matin même tombait en morceau dans un fracas tintant. La jeune Eulalia prit rapidement la relève, après tout c’était son amour qu’elle devait défendre. En retrait, l’aristocrate garda silence, ses yeux plonger dans ceux de son amant. Comment pouvait-il se montrer si intraitable dans une telle circonstance?

La Chasseuse se rendit compte qu’elle tremblait. La douleur à son bras s’imposa alors à elle comme un coup en plein visage. Dans l’énervement du moment, elle n’avait même pas remarquée le coup de feu et encore moins que c’est elle qui avait été atteinte. Baissant les yeux, la magicienne aperçus à la lueur du ciel le liquide opaque qui sillonnait la peau blanche de sa peau. Et tendis qu’elle tentait de relever sa manche, la souffrance s’accentua, lui arrachant un gémissement de douleur. La belle leva alors ses magnifiques yeux d’azur remplis de larme sur son amant. Il lui avait tirée dessus. Dans sa colère et sa fougue, ni l’un ni l’autre n’avait pensé aux conséquences de leur geste... Il avait quand même failli la tuer. La huntress sentit son cœur sombrer au fond de sa poitrine tandis qu’elle et son amoureux se regardait aussi tétaniser l’un que l’autre par leur geste respectif...

Eulalia s’approcha alors d’elle et la jeune Spencer pu la toisée de plus près. C’était bien vrai qu’il y avait une certaine ressemblance entre les deux. Alors qu’elle s’apprêtait à lui demander ce qu’elle faisait, la demoiselle posa ses mains sur son épaule arrachant un gémissement de douleur à la magicienne. Eulalia se mit alors à parler en latin et aussitôt une douce chaleur réconfortante se diffusa dans l’épaule de la blessé. Puis la douleur revient, plus aigue tandis que la balle s’extirpait des chairs meurtris qu’elle avait perforé. Lorsque le processus cessa, Sarah bougea son épaule, stupéfaite de constater que la blessure et surtout la douleur avait disparut. Encore sous le choc, elle posa les genoux sur le sol, stupéfaite d’un tel pouvoir.

Eulalia se lança alors une petite triade qui ne sembla guère affecter Alexender. Il se contentait de dévisager Raphael avec une haine à peine contenue. Les deux hommes se toisaient et la tension dans l’air ne semblait plus vouloir redescendre. La Chasseuse écouta avec attention avant de tiquer lorsque la demoiselle se mit à parler de XcaliceX. Sarah se crispa durement. Était-elle sérieuse? Envisageait-elle vraiment de s’offrir au vampire? La magicienne se mit à penser au Comte et à leur dernière rencontre lorsqu’il avait prit son sang. La sensation qu’elle avait ressentie... Son visage blêmit jusqu’à devenir aussi pâle que celui du vampire.

Contre toute attente, Raphael repoussa Eulalia pour se planter devant l’aristocrate aux cheveux de feu prenant ainsi un risque énorme. L’aristocrate connaissait assez son amoureux pour savoir qu’en se moment ce simple geste de provocation pouvait le faire sortir de ses gond de nouveau.

Puis, Alex parla. Sarah ne pouvait que comprendre son sentiment. Il c’était écouler si peu de temps depuis la rencontre entre Raphael et Eulalia… comment espérait-il pouvoir entreprendre une relation qui demandait beaucoup beaucoup de compréhension et surtout de retenue... Se soir ils s’étaient laissé aller à leur pulsion et cela avait failli mal terminée. À force de parole et d’amadouement, Alex sembla revenir à la raison. Oui, ils avaient une cause commune, cause qu’il ne devait pas oublier. Mais les mots que le jeune homme lança furent d’une telle dureté que Sarah en resta pétrifiée. Elle était encore dans cet état d’hébètement lorsque son amant l’attrapa par le bras durement, la forçant à se relever avant de l’entrainer par la suite. La jeune femme ne pu que jeter un regard désoler sur le couple avant de suivre le pas. Ils traversèrent le manoir rapidement pour déboucher dans le hall d’entré. D’un geste raide, Alex la força à se retourner avant de l’embrasser avec colère. La magicienne en resta silencieuse, n’osant parler en premier.


-Tu n'aurais jamais dû t'interposer. Je te préviens, si tu fricotes ne serait-ce qu'une seconde avec lui, je le descends d'une balle. Eulalia a une faiblesse commune avec toi...

La demoiselle reçus l’insulte d’un seul coup. Son esprit qui commençait à se calmer lentement s’échauffa d’un seul coup. L’azur de ses yeux encore remplis de larmes se voilèrent d’une rage à peine contenue tendis que son visage prenait une teinte pourpre. Elle resta un moment interdite à regarder l’aristocrate défaire le fiacre. Puis elle s’approcha et sa main partit d’un seul élan, giflant la joue d’Alexender avec force. Le bruit sembla plus terrible que le coup. Lorsqu’elle parla, la voix de Chasseuse sembla sortir comme un murmure menaçant.

-Comment…oses-tu?


Les poings serrés elle le dévisageait avec colère. Avec une naïveté certaine, elle avait cru que son amoureux saurait passer par-dessus les événements qui la liaient à jamais au Comte. Elle avait espérer qu’il aurait pu avoir confiance en elle... Sarah leva la main et la caisse que tenait le jeune homme lui fut arracher pour se poser bruyamment deux mètres plus loin.

-Le monde n’est pas seulement noir et gris! Tu veux savoir pourquoi je l’ai sauvé? Peut-être une légère explication pourrait refouler ta colère et ta jalousie Alex! Une vie pour une vie, s’il n’avait pas été là, se soir-là, sur le pont de Londres, nous ne nous aurions jamais rencontré car j’aurais fini violée, vidée de mon sang brisée comme une simple poupée de verre! Comment être sur qu’il n’est pas au service du Comte? Qu’il ne me tuera pas? S’il l’avait vraiment voulu, il l’aurait fait à ce moment! S’il l’avait voulue, il ne se serait pas dresser devant l’un des êtres les plus puissants et les plus diaboliques de cette ville!

Il voulait des explications elle allait lui en donner et au diable si les voisins entendaient. Malgré son rang d’aristocrate et la retenue qu’une femme de sa condition devait faire preuve, la magicienne prouvait qu’elle pouvait se comporter comme une vraie mégère prête à faire une scène à son petit mari. Heureusement, leurs éclats de voix ne semblèrent déranger personne car aucune lumière ne s’alluma. Ou les voisins étaient réellement absents ou ils avaient compris que leur intérêt était de rester loin de cette scène de ménage.

-Si tu es incapable d’accepter cela Alexender, si tu es incapable d’avoir foi en mon jugement, de voir la vrai nature des choses… Alors je n’ai plus qu’à aller me tuer moi-même car cela m’évitera au moins les nombreuses souffrances que me réserve le Comte s’il réussit à mettre la main sur moi de nouveau...

Sa voix se brisa et pour la première fois, les traits fin de son visage eurent une expression de peur intense. La belle osait à peine s’imaginer le châtiment que lui réservait le vampire si elle tombait de nouveau entre ses griffes. Il n’y aurait aucun pardon, aucune seconde chance…Sarah recula de quelque pas avant de faire demi-tour comme pour rentré dans la demeure. Elle venait à peine de grimper les escaliers qu’elle se retourna une dernière fois.

-Et si tu crois encore que Raphael représente une menace. Dis-toi ceci : Ce n’est pas lui qui à mon sang sur les mains se soir...

En effet, en l’agrippant pour la trainer ici, Alex avait serré sa manche encore tachée de sang, sang qui se retrouvait à présent dans sa propre main. Après un dernier regard remplis de colère la jeune femme entra dans le manoir laissant son ami à la prise avec ses propres tourments.

Le cœur serrée, la Chasseuse contourna les pièces principales. La dernière chose quelle souhaitait en ce moment était de se retrouver nez-à-nez avec Raphael ou encore Eulalia, véritable investigatrice de tout ce déraillement. La demoiselle traversa rapidement les pièces sans se rendre compte que les chandelles s’allumaient à son passage, témoins silencieuse de la colère qui grondait dans le cœur de la jeune femme. Elle trouva finalement une autre ouverture qui menait au jardin et sans faire le moindre bruit, elle s’enfonça dans la végétation en direction du muret par où elle était arrivée. Elle retrouva sans problème le sac qu’elle avait abandonné et après un petit coup d’œil aux alentours pour s’assurer qu’elle était définitivement seule, Sarah appuya sa main blanche contre un arbre avant de laisser échapper le sanglot qui lui comprimait le cœur depuis un moment.



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Dernière édition par Sarah Spencer le Ven 27 Juil - 21:26, édité 1 fois
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Eulalia Grey
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeJeu 26 Juil - 8:22

Eulalia sentit quelque chose s'immiscer en elle, quelque chose de désagréable et de froid, suintant de sa propre naïveté, de sa honte et du dégoût qu'elle venait de provoquer. La remontrance d'Alexender sonnait sévèrement dans sa tête, comme le glas du clocher de l'Église St George, comme la voix de son père... Elle se sentit soudain petite et honteuse, pauvre petite fille coupable de la plus grande bêtise de son siècle. Elle cacha à la perfection ses états d'âmes quand elle se planta devant Raphaël pour le défendre. Elle ne pouvait pas reculer, ç'aurait été se conduire en ingrate et en égoïste.
L'italien s'avança, la poussant sans violence sur le côté. Il s'exposa face au Hunter, dans une posture de défiance qui lui fit presque peur. Ils s'affrontèrent verbalement, l'un appelant la mort et l'autre hésitant à la lui accorder. L'ambiance en devenait intenable. Et elle se sentait affreusement responsable de tout ceci. Si elle avait gardé le secret de sa découverte pour elle, si elle n'était pas arrivée si tôt au manoir... Rien de tout ceci ne serait arrivé. Ils auraient pu triompher du Comte sans aucun problème mais... La nature du jeune homme ainsi révélée, la cohésion allait devenir impossible. Ils courraient droit à leur perte ! A cause d'elle ! Elle se mordit violemment l'intérieur des joues, se forçant à rester impassible. Elle avait envie de se gifler, de s'exiler loin, très loin et d'oublier tout ceci. Tout était sans dessus-dessous, les événements se succédaient bien trop vite... C'était la juste punition pour avoir fait le mauvais choix qui ruinerait probablement un plan mûrement réfléchi.

Alexender s'adressa à nouveau à elle. Il ne voulait plus faire équipe avec le vampire. Leurs efforts étaient ruinés. Leurs espérances également. Tout ça, à cause de sa candeur sans bornes. Il avait probablement raison... Et cela lui fit l'effet d'un coup de poignard.
Il questionna ensuite Raphaël. Oui... Après tout, comment savoir ? Peut-être que tout ceci n'était qu'une effroyable machination. Après tout, qu'est-ce qui lui garantissait vraiment que c'était elle qui détenait la vérité ? Il y avait environ une chance sur deux. L'un ou l'autre allait droit dans le mur. Il fit ensuite allusion à sa décision de lui servir de Calice. Si elle continuait dans cette voix, elle risquait de s'affaiblir trop dangereusement et risquait de ne pas pouvoir leur administrer les soins correctement. Si elle continuait, elle ruinerait vraiment ce qui leur restait de chances de gagner. Une dernière fois, le regard impitoyable du chasseur revint dans le sien. Il pensait intimement qu'il l'avait manipulée.

Non ! Ce n'était pas vrai ! Elle était allée vers lui de son plein gré, jamais elle n'avait perdu son libre-arbitre. Quoique... Après tout, jamais elle ne s'était conduite comme ça auparavant. Elle était certes impulsive mais jamais elle n'avait fait preuve de naïveté. Cet amour naissant du jour au lendemain, n'était-il pas seulement dû à la beauté surnaturelle de ce vampire ? Au fait qu'il s'était montré galant avec elle, ce qu'aucun homme n'avait fait avant lui ? Si, au fond, tout ceci n'était qu'une vaste masquarade ? S'il l'avait trompée, avait fait semblant de jouer les victimes pour mieux la pousser à ce choix ? Elle se sentit soudain prisonnière entre les mailles d'un filet démoniaque qui se resserrait au fur et à mesure qu'elle se débattait. Alexender n'avait pas tort mais... Raphaël ne pouvait pas être mauvais. La sincérité dont il avait fait preuve ne pouvait pas être factice !

"Vous êtes d'une naïveté sans mesure..."

Cette phrase tournait en boucle dans sa tête, accusatrice, solennelle et terriblement vraie. Que devait-elle faire ? Tiraillée entre deux extrêmes, elle se mit à tourner en rond dans le jardin où ils n'étaient à nouveau plus que deux. Elle ne savait plus quoi faire, dans cette histoire où elle avait quasiment tous les torts. Tout ce qu'elle avait gagné, c'était la haine, la scission et le dégoût, là où elle n'aurait voulu que paix et harmonie. S'était-elle bercée d'illusions en si peu de temps ? Plus elle réfléchissait et plus cette histoire semblait invraisemblable. Elle se laissa tomber sur le banc, le regard vide, et prit sa tête entre ses mains. Ses yeux la piquaient mais ses larmes ne coulaient plus. Elle se mordit la lèvre et murmura :


- C'est entièrement ma faute... Si j'avais tenu ma langue... Rien de tout cela ne se serait produit... Le peu de cohésion que nous avions réussi à créer, je viens de l'anéantir. Je vous ai tous emmenés à votre perte... le Comte ne fera qu'une bouchée d'un groupe dessoudé...

Eulalia passa sa main sur la marque de crocs qu'avait laissé le vampire avant de refermer son manteau et nouer son écharpe très serrée. Elle avait fait une terrible erreur... En s'offrant si vite, elle n'avait réussi qu'à le détruire... Et s'il prenait goût au sang ? Que faire ? Que dire ? Elle voulait toujours l'aider mais Alexender venait de démontrer magistralement qu'un vampire céderait toujours à ses instincts. Et si, en plus, elle le tentait... C'était elle qui lui avait proposé ce marché odieux, elle qui lui avait facilité l'accès de sa jugulaire. Un long, un profond soupir s'échappa de ses lèvres. Que pouvait-elle faire pour changer cela ? Comment faire en sorte que le point de non-retour n'aie pas déjà été atteint ?
La brune jeune femme se releva et regarda Raphaël, éperdue.


- Je suis désolée... Je t'ai tenté... Comme Ève, je t'ai donné accès à quelque chose que... Qui ne te fera pas que du bien... Elle était déstabilisée par les paroles de l'aristocrate et bouleversée par son erreur. Je me suis précipitée, j'ai voulu aller beaucoup trop vite. Et ça va nous nuire à tous. À cause de moi, la compagne d'Alexender court un danger encore plus grand. Je ne t'abandonnerai pas et je ferai tout pour te sortir du cercle infernal qui t'a happé. Je continuerai à te donner mon sang s'il le faut. Je te le promet. Mais j'ai peur d'avoir... d'avoir fait un très mauvais choix, pour toi comme pour moi. Elle s'avança ensuite vers lui, les mains croisées sur sa jupe, d'une blancheur à faire peur. Elle avait frisé l'anémie. Mais plus que cela, c'était la culpabilité qui pesait sur ses épaules qui avait ôté les dernières couleurs de son visage. J'ai peur, Raphaël. J'ai peur que t'accommoder à ce breuvage ne réveille les instincts que tu as bravement enfouis au fond de ton être, j'ai peur qu'à cause de ce qui vient de se passer, vous vous fassiez tous tuer au Théâtre. Mais... Pour le moment, je vais te demander de ne plus me mordre. Je n'aurai jamais assez de forces pour les soins sinon.

Elle aurait aimé présenter ses excuses à tout le monde mais elle savait que cela n'aurait rien changé. La cruelle réalité avait fait son chemin dans son esprit, réduisant à presque rien ses résolutions et son utopie. Comme un enfant à qui on aurait brisé ses rêves. Elle ferma ensuite les yeux et le visage courroucé du noble s'imposa encore à son esprit. Au fond... Au fond, peut-être qu'elle n'aimait pas Raphaël. Ce n'était peut-être qu'un envoûtement, un désir intense qui lui avait fait perdre la tête. Que savait-elle de lui qui puisse susciter un tel engouement ? Strictement rien. Elle eut l'impression qu'une énorme pierre venait de s'écraser sur elle. Tétanisée. Seule. Coupable. C'en était tout simplement intenable. Elle sentit des larmes lui picoter les yeux et elle les refoula avec tout ce qui lui restait de force. Elle aurait voulu que son père la prenne dans ses bras forts, qu'il la réconforte et lui dise qu'ils allaient arranger ça tous les deux. Mais elle était adulte désormais et son père ne serait pas toujours derrière elle pour l'aider à rattraper ses erreurs. Elle devrait affronter elle-même les conséquences.

- Je... Je vais chercher mes affaires...

Elle avait dit ces mots d'une voix étranglée. Pendant un instant, elle sembla vouloir ajouter autre chose mais se ravisa et tourna les talons en silence. Elle remonta à l'étage lentement, ayant la plus grande difficulté à voir correctement. Chaque marche à monter lui sembla un obstacle insurmontable mais elle arriva tout de même en haut. Elle tourna dans le salon et s'avança jusqu'à la cheminée. A quatre pattes, elle chercha son panier, qui contenait les capes noires qu'elle avait confectionné pour eux. Elle essaya de se relever mais un violent vertige la prit soudain, la forçant à rester assise. Eulalia se mit à pleurer, silencieusement. Elle s'en voulait affreusement et s'infligeait déjà une punition mentale en se fustigeant elle-même.

- Ce n'est pas vrai... Comment est-ce que j'ai pu être aussi stupide ? Je dois tous les dégoûter à l'heure qu'il est... Quelle idiote !

Elle se releva rageusement, au mépris de son corps qui donnait de sérieux signes de fatigue et sécha ses larmes. Elle inspira et expira plusieurs fois, profondément. Elle se calma comme elle put. Si elle avait perdu l'estime de quasiment tous les gens qui se trouvaient en ces murs, elle pouvait encore tout faire pour leur être utile. Ce fut parfaitement maîtresse d'elle-même, du moins en apparence, qu'elle redescendit, ses cheveux à nouveau coiffés en chignon. Elle arriva au rez-de-chaussée. Des caisses avaient été déchargées, visiblement. Elle ne se demanda pas ce qu'il y avait dedans et partit chercher Alexender. Lorsqu'elle le trouva, elle le regarda bien en face et lui parla d'une voix si blanche qu'elle ne semblait pas lui appartenir. Seuls ses yeux trahissaient son profond remords ainsi que le poids de sa culpabilité. Elle sortit une des capes de son panier et la lui tendit.

- Voici les capes dont je vous ai parlé... Voudriez-vous passer la vôtre afin que je puisse faire les retouches nécessaires ?

Elle baissa ensuite les yeux, attendant qu'il la prenne et l'essaye. Il n'y avait presque rien à reprendre, mis à part l'ourlet du bas. Lally se mit à la tâche sans rien dire et la cape fut fin prête. Elle lui fit signe de la garder. Puis, pour ne pas laisser le silence s'installer, elle se redressa et parla de stratégie, pour essayer de le ramener sur l'objet initial de leur réunion.

- Tout bien considéré, mon idée pour le théâtre était tout à fait saugrenue et inappropriée, je dois le reconnaître. Cependant, il nous faudra nous mettre d'accord sur un signal. Il faudra que l'on détermine où il se situera et quelle en sera la nature, afin que mon père sache ou regarder...

Elle ne put rien dire d'autre, à nouveau submerger par le remords et des sentiments contradictoires. L'envie de fuir, de rentrer chez elle et de se cacher était forte mais elle resta là, attendant une éventuelle phrase assassine ou autre chose. Ses mains titillaient le tissus résistant de sa robe, signe de sa nervosité, de son malaise et de son regret. La jeune femme devait se faire violence pour ne pas marcher dans tous les sens pour évacuer sa nervosité. Elle se sentait comme un lion en cage. Elle n'avait jamais autant souhaité pouvoir modifier le cours du temps. Elle semblait perdue, incertaine. Un murmure presque indistinct s'échappa de ses lèvres, comme le dernier souffle d'un mourant

- Ca ne va certainement rien changer mais... Je suis désolée...

Elle tourna ensuite le regard ailleurs. Tout son être était en proie à un trouble intense et elle crut devenir folle. L'aristocrate aux cheveux roux avait tout renversé, semant le doute dans son esprit. Avait-elle trahi ? Était-elle vraiment naïve ? S'était-elle laissée envoûter ? Pourquoi... Pourquoi tout cela était si compliqué ?! Son coeur se serra dans un pincement aigu et douloureux.


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Raphaël Veneziano
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MessageSujet: Re: Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Frères d'armes [Hunters] [08, 09 et 10/03/42] Icon_minitimeJeu 26 Juil - 15:03

Raphaël était tendu comme jamais. Il s'était mis en avant malgré la volonté protectrice des deux femmes présentes. Alexender pointait son Bloody Rose sur sa poitrine. Tout aurait pu basculer définitivement pour lui ce soir. Il suffisait d'un coup de feu et il ne s'en remettrait pas. Sa vie ne tenait qu'à un fil. Un seul geste pouvait l'anéantir une fois pour toute. Toutes ces années de rage, de frustration, de haine et de solitude pourraient s'achever là, ce soir, dans ce jardin en décomposition.

Mais le destin de Raphaël n'était pas de mourir ici à cette heure. Il avait encore beaucoup de choses à faire et la clémence d'Alexender allait lui accorder le droit de continuer la lutte. Car même s'il le provoquait en cet instant, Raphaël donnait en réalité le choix de sa vie au Hunter. Mourir ne lui faisait pas peur. C'était la solution de facilité, pour fuir ses responsabilités et voir enfin une possible paix. Eulalia avait raison, il était bien plus aisé de se laisser couler et de rester passif que de prendre les armes et de se lever de son siège pour combattre. Alexender avait la suite de sa vie entre ses mains. Il n'avait qu'à actionner la gâchette de son pistolet pour mettre un terme à ces années de souffrance. Il pouvait détruire cette folie latente et le danger potentiel qu'il représentait pour tous.

Alexender hésita longtemps. Il ne pouvait pas lui faire confiance, il ne voulait qu'une chose: en finir vite. Il le garda ainsi en joue durant de longues minutes de réflexions. Il était perdu entre ses convictions, sa logique propre et ses sentiments. Au fond, le Hunter semblait vouloir éviter une scène sanglante. Était-ce l'intervention de Sarah qui l'avait chamboulé à ce point ? Le regard revêche d'Eulalia ? Ses paroles, qui l'avaient fait fléchir ? Nul ne le saurait. La psychologie du Hunter ne regardait que lui-même. Toujours était-il qu'il fini par abandonner. Après avoir clairement exposé sa haine et son avis au sujet cette histoire de Calice, il lança la croix brandit la croix qu'il avait ramassée dans l'entrée et la jeta aux pieds de Raphaël. Le Vampire recula en esquissant une grimace de dégoût. Son regard de glace revint dans les yeux du Hunter. Il avait raison...Dieu seul savait où était la vérité. Raphaël fut retourné par cette réplique mais il soutint le regard du Hunter.
Alexender baissa alors son arme et s'en alla vers le manoir en emportant Sarah avec lui.

Tandis qu'Eulalia se morfondait et s'excusait, assise sur le banc, Raphaël resta debout, tremblant de fureur, les yeux fixés sur le couple qui s'en allait d'un pas rapide. Son regard avait croisé celui de la jeune Spencer, elle était tout aussi retournée que lui par la situation. Ils avaient eu de la chance que le don d'Eulalia soit aussi efficace...
Cette dernière se leva et s'approcha de lui. Raphaël ramena ses yeux glacés dans les siens. Elle était chancelante, ses yeux trahissaient son profond désespoir, ses craintes, ses doutes. Elle se compara à Ève qui aurait donné à Adam accès à l'interdit. Elle n'avait pas tout à fait tord. Raphaël le voyait ainsi. Cependant, à cette heure, il ne pouvait pas lui en vouloir. Il ferma les yeux et l'écouta un moment, tentant de clamer sa colère.


- Sais-tu, Eulalia, fit-il doucement en rouvrant les paupières, que certains Vampires arrivent parfois à un stade de non-retour ?

Son regard bleu, éclatant dans la nuit, revint se poser dans les yeux de la belle. Il paraissait triste mais aussi très dur. Il était clair que Raphaël avait changé après l'acte vampirique. Il se rapprocha de la jeune femme éperdue.

- Mon...père adoptif, un Vampire dont s'était éprise ma mère, a franchit ce seuil très rapidement. Je suis l'héritier maudit de sa dégénérescence.

Les yeux du Vampire brillèrent tandis saisissait sans brusquerie la jeune femme par les épaules.

- Alexender a raison. Même les Vampires qui ne souhaitent pas blesser les Humains y sont poussés un jour ou l'autre. Je suis complètement instable, je l'ai toujours été. Eulalia, je suis voué à la folie. Même toi, même...ton sang ne sauraient me sauver...

Raphaël serra les épaules de la Huntress plus fortement. Son regard était ferme.

- Eulalia, il ne faut pas...recommencer...Je suis de ton avis. Et...je veux que tu me tue si je deviens une menace. Le regard de Raphaël en disait long sur sa détermination. Fais ça pour moi...S'il te plaît...Il la secoua un peu pour garder ses yeux dans les siens. Si tu éprouves quoique ce soit à mon égard, promets-moi de toute faire pour m'arrêter si jamais je passais ce stade...Je ne contrôle pas...certains de mes pouvoirs...

Le Vampire détourna les yeux comme s'il avait honte. En réalité il songeait à ces créatures invoquées qu'il faisait sortir du néant dans ses pires moments de rage. Il pensait également au fait qu'il les invoquait parfois sans raison, pour converser avec eux, même si ces créatures ne lui répondait pas. Il entretenait une étrange relation avec ce pouvoir. C'était un phénomène dangereux. Il l'effrayait autant qu'il le rassurait. Raphaël l'avait sentit se manifester tout à l'heure, il avait préféré se laisser tomber au sol comme un pantin pour tenter de se calmer plutôt que de risquer de blesser Eulalia sans le vouloir.

- Et même si je mords quelqu'un, toi ou un autre membre de notre groupe, n'hésite pas une seconde. Alexender, lui, n'hésiterait pas et il a raison...Mais je préfère...que ce soit de ta main que vienne mon Salut.

Ses yeux dévièrent sur la gorge d'Eulalia. Le sang coagulait au niveau de la morsure qu'il lui avait faite. Elle dépassait derrière son écharpe. L'envie de goûter à nouveau à ses lèvres et son sang s'insinua en Raphaël. Mais il se contenta de caresser le cou de la jeune femme du revers de sa main.

- Je suis désolé...Je t'ai mordue sans ménagement...

La mordre encore, tout de suite, goûter à ce liquide palpitant, immédiatement...Son désir était encore présent. L'acte avait été trop appréciable pour ne pas y repenser. Mais Raphaël avait déjà prit beaucoup de sang à la chasseuse et l'utilisation de sa magie, par-dessus la tension et la fatigue, ne pouvait qu'avoir affaibli la belle. La mordre à nouveau ne pourrait que lui prendre ce qui restait de sa vitalité. Alexender devrait ré-intervenir, tout recommencerait. Raphaël eu un mal fou à se retenir. Il embrassa Eulalia sur la bouche, joignant ses lèvres glacées à la chaleur des siennes. Puis il dévia vers son cou, respira son parfum, saisit sa taille. Mais il s'arrêta. Son regard dur revint se figer dans le sien et il l'abandonna.

- Je suppose que nous devons commencer à collaborer...

Raphaël laissa alors Eulalia s'en aller à son tour. Elle devait aller chercher ses affaires. Il fallait que tout le monde bouge pour assurer une nouvelle cohérence. Alexender leur laissait du répit, mais jusqu'à quand ? Il fallait agir, reformer un semblant d'équipe. Mais que faisait Stan ? Il était en retard. S'il ne revenait pas, ils l'accuseraient, tous, Eulalia comprise, de l'avoir tué...

Seul dans le jardin, Raphaël respira un grand coup. Il était resté de marbre face aux regards mauvais d'Alexender, face à ses insultes, ses méfiances, qu'il trouvait lui-même complètement justifiées, et face à ses menaces mortelles. Mais maintenant que le Hunter avait disparu avec Sarah et les deux femmes qui étaient arrivées discrètement au milieu de la scène, certainement ses domestiques, maintenant qu'Eulalia était elle-même partie, Raphaël se laissa tomber à genoux sur le sol. Il était épuisé malgré sa nouvelle force. Épuisé de devoir toujours lutter contre sa propre nature. La tension de ce soir l'avait remué bien plus qu'il ne l'aurait cru. Le sang qui coulait dans ses veines lui avait rendu ses capacités surnaturelles§. Mais cette puissance oubliée le fatiguait beaucoup. Il n'était plus habitué à sentir son acuité visuelle aussi développée, ses sens, depuis l'ouï jusqu'au toucher, en passant par l'odorat étaient réactivés à un degré tel qu'il était très difficile de tout gérer à son stade. C'était un Vampire très très jeune. Il n'avait rien appris et sa dégénérescence était avancée. Certes le sang d'Eulalia allait l'aider à lutter contre la folie générale de ses cellules, mais il fallait aussi qu'il réussisse à se contrôler dans le même temps s'ils ne voulaient pas que ce pacte ai l'effet inverse de celui souhaité.

Les mains dans l'herbe, le Vampire planta ses ongles dans la terre et serra fortement ses poings. Il se plia en deux et grogna entre ses crocs:


- Je le hais...

Sa souffrance était mentale. La Bête qui était en lui venait d'être réveillée tandis que la nécrose intérieure de son corps venait d'être ralentie. Cette Bête, que chaque Vampire avait en son sein, poussait aux pires instincts. Boire du sang, éliminer les gêneurs, détruire...Il le ressentait. Lutter contre son envie de mourir et celle de tuer Alexender avait été une rude épreuve pour Raphaël. C'était un être de paradoxes et il le resterait jusqu'à la fin.

Le Vampire sentait la croix près de lui. L'objet le repoussait en même temps qu'il l'attirait. Relevant la tête, il posa son regard dessus.


- Ad impossibilia nemo tenetur...grogna-t-il dans un murmure rauque avant de tendre lentement sa main vers l'objet métallique.

Il saisit la croix. Cette dernière ne le brûla pas. Le Vampire s'assied et, les yeux fermés, la croix contre son front, il commença à prier tout haut en latin.
Dieu ne pouvait pas l'avoir abandonné, même s'il ne le délivrait pas du mal, même s'il ne lui parlait pas, il venait de lui épargner la vie. Une chose était certaine : il se servait au moins de lui et de sa souffrance pour accomplir une quelconque œuvre. Cette œuvre le dépassait mais Raphaël savait que les voies du Seigneurs étaient impénétrables. Quelle que soit la mission dont il venait de le charger, il irait au bout, même si cela impliquait la mort. Le Comte n'avait plus qu'à se tenir. Le désespoir n'allait plus faire partie de sa façon de penser. Alexender pouvait bien lui cracher dessus, Eulalia pouvait même arrêter de lui donner son sang comme le souhaitait le rouquin, il n'en avait cure, du moins le croyait-il en cet instant. Maintenant, il savait que Dieu souhaitait qu'il aille jusqu'au bout de cette quête de vengeance et de purification. Alexender avait décidément raison : Dieu seul savait la vérité et Lui seul avait le droit de juger son âme. Mais Raphaël le voyait autrement : s'Il avait décidé de le laisser en vie, c'était le signe évident qu'il lui était encore utile. Le Comte devait périr. C'était la volonté de Dieu.

Raphaël se redressa, embrassa sa croix et entreprit de la ranger. Il sentait encore son cœur battre comme jamais. Ses nerfs n'étaient pas calmés malgré la longueur de la prière.
Une odeur lui parvint. L'odeur du sang. Celui de Sarah. Il le reconnu aussitôt puisqu'il venait de couler en sa présence. Son odeur était...enivrante.
Le Vampire se releva lentement. Il chercha du regard la chasseuse. Qu'était-elle venu faire ? Pourquoi revenir dans le jardin ? Raphaël s'avança un peu dans la direction de la chasseuse. Il l'aperçu alors, au loin, près d'un muret du domaine. Elle pleurait, appuyée contre un arbre. Un sac était à ses pieds. Elle était revenu chercher des affaires. Elle était effondrée. Alexender devait lui avoir balancé une nouvelle salve de reproches...
Raphaël traversa le jardin vers elle. Chaque bruissement, chaque goutte d'eau était amplifiés. Le lieu semblait venir d'un autre monde, fixé dans les ténèbres comme sur une toile agitée par le vent. Le Vampire retrouvait la poésie noire qu'il avait oublié. Quelles étranges sensations !
Mais il ne s'y attarda pas.
Arrivé à hauteur de la chasseuse, sa voix grave fit raisonner l'air tandis que ses yeux restaient fixés sur la jeune femme.


- Vous devriez vous changer. Si nous devons collaborer, il vous faudra éviter de m'exciter.

Les yeux du Vampires étaient durs.
Oui, il fallait maintenant que chacun prenne ses responsabilités sinon la cohésion ne saurait se faire. Le regard du Vampire se fit perçant.


- ''Il'' vous a imposé sa marque...je le sens à travers l'odeur de votre sang...

Une ombre passa sur le visage de Raphaël. Sarah avait commis la même erreur qu'Eulalia. Maintenant, il comprenait à quel point le couple avait besoin d'éliminer le Comte. S'il l'avait déjà mordue, cela expliquait son attachement, sa volonté de la faire sienne, de l'éliminer. Tout était maintenant plus clair pour le Vampire. L'urgence de la situation lui apparu enfin.

- Je vous remercie pour tout à l'heure... fit-il l'ai gêné. Si je peux vous aider, je le ferais...Vous ne devriez pas rester trop longtemps dans le jardin. La pluie ne va pas tarder à retomber...

Raphaël tourna les talons. Rapidement, il s'éloigna de Sarah. Il ne souhaitait pas un accident. Il ne souhaitait pas provoquer Alexender. Rester loin de la chasseuse devait être une priorité dans ses démarches pour rendre possible la cohésion. Il revint donc dans l'entrée d'un pas rapide et tomba sur de multiples caisses entassées. Il croisa les domestiques d'Alexender et les salua d'un signe de tête tout en les aidant à porter les plus lourdes charges.
Tandis qu'Alexender était dehors, Raphaël s'éclipsa dans l'infirmerie. Il n'entendit pas Eulalia descendre de l'étage ni rencontrer le Hunter aux cheveux roux dans l'entrée. Trop préoccupé à vérifier le contenu des caisses qu'il déplaçait et trop enfoncé dans ses sombres pensées, le Vampire se sentait étrangement vide.
Après quelques minutes de boulot dans l'infirmerie, il revint dans l'entrée pour voir s'il y avait d'autres caisses à déplacer. Il se figea dans l'encadrement de la porte. Eulalia était aux pieds d'Alexender, elle lui ajustait une cape...Raphaël resta immobile dans l'ombre. Cette image le rendit fou de rage. Elle qui était si douce, si fragile derrière ce masque de témérité, rabaissée à servir ce prétentieux qui avait osé laisser si longtemps son arme pointée sur elle...
Puis Eulalia se releva, parla un peu de stratégie et se noya dans une excuse sincère. Cela suffit pour que Raphaël intervienne.

Il sortit de l'ombre et se dirigea vers eux. Lorsqu'il croisa le regard d'Alexender, le sien se fit plus noir que jamais. La haine entre les deux Hunter était palpable. Ils allaient devoir se tolérer l'un l'autre le temps de la mission mais Dieu seul savait ce qui se passerait ensuite...
Arrivé à leur hauteur, Raphaël tiqua :


- Bon, l'infirmerie est en place et il ne manque que quelques caisses à monter là-haut...

Au bout de quelques heures, après bien des regards noirs et des grognements insatisfaits, les Hunters et les domestiques eurent enfin rangé le contenu du fiacre d'Alexender. Les matelas dans l'entrée furent enfin installés dans l'ancienne salle à mangée que Raphaël avait nettoyée en partie, les caisses de soin y furent disposées et celles de nourriture furent montées à l'étage sauf deux qui restèrent au rez-de-chaussé avec l'infirmerie au cas où la nécessité le demanderait.

Enfin, tous furent rassemblés devant la cheminée, comme la veille.
Raphaël avait changé de chemise. Il déboucha la seconde bouteille de vin italien et servit des verres. Il était assit sur une chaise, laissant son fauteuil à Sarah.


- Bien, fit-il pour rouvrir le dialogue. Il ne manque plus que Stan.

Les tensions étaient loin d'être atténuées, mais il fallait avancer pour le bien de tous. Soit l'alliance se concrétisait ce soir, soit tout éclatait et ils perdaient tous les maigres chances qu'ils avaient pour vaincre le Comte.

[HRP/ j'accélère un peu pour qu'on se regroupe, lol J'espère que ça vous va !/HRP]


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