L'Ombre de Londres
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La capitale vit dans le chaos : les Vampires complotent toujours, les Hunters s'allient et s'organisent, les Alchimistes se révèlent, les Lycanthropes se regroupent et les Loups-Garous recommencent à tuer !

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Compresses

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Noa
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MessageSujet: Compresses Compresses Icon_minitimeLun 3 Sep - 20:21

[HRP/ En venant de Regent's Park, ''Erreur fatale/HRP]

Devant l'Albany, il n'y a personne. La nuit était bien avancée et les gentlemen habitués de l'hôtel avaient rejoint leurs chambres ou s'étaient envolés pour quelques bals et mondanités dans les salons et cabarets alentours. C'était une bonne chose. Veillant à ce que la voie soit totalement libre, Noa sortit de la ruelle où elle s'était arrêtées quelque minutes en compagnie d'Ehawee. Sa nouvelle connaissance peinait à cause d'une blessure au flanc. Le Loup-Garou ne l'avait pas loupée et, malgré les onguents fabriqués par un Lycanthrope dont Noa n'avait jamais vu le visage, elle s'était remise à saigner abondamment. Il fallait faire vite pour éviter que la jeune femme n'éprouve trop longtemps sa douleur. Inutile de traîner.

L'Africaine rassura la jeune Russe et ouvrit la porte de l'hôtel.


- Ne vous en faites pas, Ehawee, le maître d'hôtel ne posera pas de question...Je vais aller lui parler...Entrez...Il faut monter au deuxième étage...

S'étonnant que personne ne soit là pour lui ouvrir la porte, Noa pénétra dans l'édifice aux dorures et moulures d'un autre siècle. En soit, c'était le faste et le luxe qui lui donnait cet aspect antique. En réalité, les décors étaient tout à fait de ce temps. Noa n'aimait pas cette sur-enchère de sculptures et de plantes taillées, elle n'aimait pas non plus les tableaux froids et lugubres qui trônaient comme des reliques sur les murs blancs et ocres. Au fond, elle aurait pu trouver un autre lieu pour s'établir lorsqu'elle était en ville. Pourquoi avait-elle choisi l'hôtel le plus cher et le plus luxueux de la capitale ? En vérité, Noa avait besoin d'une chambre calme et spacieuse pour stocker son matériel. Elle avait également besoin d'être certaine qu'un voleur ne pourrait pas pénétrer dans sa suite pour lui voler ses instruments de mesure. Tout ceci n'était qu'une nécessité.

Arrivant d'un pas leste vers le comptoir, elle trouve le maître d'hôtel endormi sur son siège, la tête penchée en arrière, les mains sur son bureau avec une plume qui avait depuis longtemps déversé son encre sur le meuble.
Noa rit discrètement et remit doucement la plume dans son encrier avant de contourner le comptoir pour récupérer ses clés. Cela ne réveilla aucunement le maître d'hôtel. Aussi l'Africaine se hâta-t-elle de rejoindre la Russe pour lui indiquer le chemin de sa chambre.


- Venez, c'est par-là...Vous verrez, c'est spacieux. Nous pourrons laver tranquillement cette plaie, j'ai une petite salle d'eau...

Une fois les deux étages montés, Noa ouvrit sa chambre en tournant deux fois la clé. Lorsqu'elle s'aventura dans celle-ci, elle passa au-dessus de quelques objets étalés ça et là sur le sol.

- Attendez, je vais allumer la lampe...

La lampe à huile trouvée, les allumettes craquées, Noa apporta une douce lueur orangée dans la pièce.

- Entrez...Faites comme chez-vous. Je vous demande juste d'éviter de toucher aux lunettes...

En effet, s'il y avait quelques caisses de chiffons, lentilles de verre et de bibelots en tout genre, trônaient près de la fenêtre deux longs instruments pointés vers le ciel. C'étaient des outils très rares et très chers à cette époque. Les chercheurs n'étaient pas encore au point et l'exploration spéciale n'était qu'une pure hérésie à bannir des esprit les plus imaginatifs.

- Je reviens, je vais chercher de l'alcool.

Laissant Ehawee seule dans la chambre, Noa descendit au rez-de-chaussé quérir une bouteille d'alcool dans le bar. Le maître d'hôtel dormait toujours. Son air bougon fit sourire la Lycanne. Décidément, un sourire c'était trop lui demander, même dans son sommeil.
Une fois l'alcool trouvé et des compresse dégotées dans une réserve faite exprès pour les cas d'urgence à l'hôtel, l'Africaine remonta vivement retrouver sa nouvelle connaissance.

Déposant tout sur un table basse, elle invita Ehawee à s'asseoir sur un canapé et à enlever le tissu qui lui servait à couper l'hémorragie.


- Alors...regardons à cela...

Noa l'aida à se désinfecter et la laissa ensuite se débrouiller pour gérer ses bandes et son corset. Elle ne voulait pas s'introduire dans son intimité et elle lui laissa donc libre d'accès la salle d'eau en lui proposant des vêtements de rechange, si elle en avait besoin.

Une fois ces difficiles moments passés, Noa s'installa dans un fauteuil et bu une gorgée d'alcool directement à la bouteille. Elle avait apparemment l'habitude des alcools forts.


- Ho pardonnez-moi, vous voulez peut-être un verre ? Où ais-je donc la tête !

Farfouillant dans un placard, Noa sortit deux verres et servit l'alcool avec doigté. C'était du whisky le meilleur qu'elle connaissait.


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MessageSujet: Re: Compresses Compresses Icon_minitimeMar 11 Sep - 15:16

Tout en suivant Noa jusqu'à son hôtal, Ehawee l'écoutait parler. Elle lui sourit avec reconnaissance. C'était si généreux de sa part de s'occuper ainsi d'une inconnue sans rien lui demander en retour, lui proposer sa chambre d'hôtel comme refuge pour soigner ses blessures... La jeune lycane n'était pas habituée à ce genre de traitements. Oh bien sûr, elle n'était pas maltraitée, là où elle était! Elle avait un traitement de faveur, mais elle voyait passer tant d'hommes rustres au bordel, et certaines filles de l'endroit ne faisaient guère de cadeau aux petites jeunes comme elle.
C'est avec une étrange fascination qu'Ehawee en apprit un peu plus sur l'Afrique, une terre qui lui semblait être à des milliers de kilomètres de Londres, une terre inaccessible et pleine de mystère, dont elle n'avait jamais entendu que le nom. Leurs culture lui apparu tout de suite très différente de celle de son pays d'origine. Le climat, les coutumes, tout y était différent, même les animaux! Ehawee n'avait jamais vu d'éléphants ni d'antilopes, et à vrai dire elle ne savait pas ce qu'était un scorpion.
Lorsque Tal'Nam lui demanda si elle venait d'une famille nombreuse, Ehawee resta un moment sans voix, surprise. Baissant les yeux au sol, elle eut un pauvre sourire.


-Non... Je n'ai ni frère ni soeur. Et ma mère n'est malheureusement plus de ce monde. C'était pourtant une femme merveilleuse... Elle venait des Amériques, vous savez! Quant à mon père, il n'a pas pu m'accompagner à Londres. Je suis arrivée seule ici, j'étais un peu perdue au début!!

Elle se passa une main dans les cheveux avec un demi sourire. Ehawee n'avait jamais eu de mal à exprimer ses sentiments, ni à parler d'elle quand on l'y invitait. Elle n'avait tout simplement rien à cacher. Sa peau mate et ses cheveux très sombres trahissaient de toute manière des origines plus exotiques que celles de la Russie. Seuls ses yeux mordorés tranchaient avec les prunelles noires de sa défunte mère.
Lorsque Noa lui demanda s'il neigeait toujours en Russie, Ehawee éclata de rire. Pas un rire moqueur, mais un rire plein de bonne humeur.


-Oui et non! Enfin... Pour tout vous dire, la Russie est un pays immense, bien plus grand que l'Angleterre! Dans certaines contrées, il fait froid toute l'année, un froid à vous glacer sur place! Mais il ne neige pas très souvent dans ces endroits là. Là d'où je viens, il peut faire très froid en hiver, et il suffit qu'un peu de neige tombe pour que le vent glacial la fixe au sol pendant des mois. Le reste de l'année, nous avons un climat doux et assez peu contraignant. Il n'y a que l'hiver, qui soit rude. Mais il est si beau que l'on ne s'en plaint que rarement! Pardonnez mon ignorance, mais à quoi servent des lunettes astronomiques?

Ehawee se mordit la lèvre, sans pour autant se départir de son sourire. Elle n'était pas idiote, mais son éducation s'était arrêtée à un apprentissage rapide et peu approfondit du cyrillique. L'astronomie, les sciences, la littérature... Elle n'avait pas eu la chance d'y toucher, mais débordait pourtant de curiosité pour beaucoup de choses.

Lorsque les jeunes femmes furent devant l'hôtel, Ehawee s'arrêta un moment devant l'entrée, observant le décor avec de grands yeux. Prudemment, elle entra et prit garde à ne pas tâcher le sol avec son sang. La décoration du lieu était travaillée, et l'on trouvait un grand nombre de moulures et arabesques aux murs et au plafond. Une certaine richesse en ressortait, mais l'opulence avait quelque chose d'oppressant qui ne plaisait qu'à moitié à la lycane. Elle était habituée à des choses simples ou aux décors outrageusement rococo du bordel, mais ce genre d'ornements ne lui était pas très familier.
Timidement, elle s'avança quand Noa l'invita à monter à l'étage. Elle jeta un regard suspicieux au maître d'hôtel, lequel dormait à poings fermés sur sa chaise. Hochant la tête, elle monta les marches silencieusement et attendit patiemment sur le palier que Noa la rejoigne. Ensemble elles montèrent au deuxième étage, puis dans la vaste chambre de l'africaine.


A la lueur vacillante de la lampe à huile, nombre d'objets étranges brillaient doucement, attirant l'attention d'Ehawee qui s'en approcha doucement. Se baissant, elle regarda à travers une grosse lentille et recula précipitamment en voyant tout le décor de si près. Un murmure d'émerveillement s'échappa de sa gorge alors qu'elle regardait tout autour d'elle, n'osant plus faire un pas de peur de casser quelque chose, avec sa maladresse légendaire.
Noa la laissa un instant seule pour aller chercher de l'alcool. Ehawee prit alors le temps de tout détailler. Il y avait là un nombre incalculable d'outils en tous genres, des cercles de verre plus ou moins épais, un compas, des cartes complexes, des sphères de verre... A quoi pouvaient-ils bien servir? La russe n'en avait aucune idée, mais leur aspect était tout de même fascinant.

Enfin, Noa revint avec l'alcool, et invita Ehawee à s'assoir. De nombreuses questions lui brûlaient les lèvres, et elle ne put les contenir plus longtemps.


-Tout ce qui est ici est à vous? C'est fascinant! A quoi servent ces... Lunettes? Elles sont beaucoup plus grosses que celles que portent des gentlemen! Et ça? Qu'est ce donc? Demanda-t-elle en désignant les outils de mesure posés sur une table. Oh... Je pose beaucoup de question à la fois...

Elle se mit à rire avant de pousser un gémissement de douleur. L'alcool était certes un bon moyen pour désinfecter une plaie, mais il n'était pas le plus agréable. La brûlure de la substance alcoolisée lui mordit violemment le flanc, et la jeune femme se mordit la lèvre pour ne pas gémir à nouveau de douleur.

-Je vous remercie infiniment pour votre aide, Noa..., murmura-t-elle en la regardant avec reconnaissance.

Se levant avec difficultés, Ehawee gagna la petite salle de bain, où elle trouva de quoi se changer et se soigner. Il y avait là une bassine pour se laver, un petit lavabo et un miroir, le tout éclairé par une bougie. Jetant un regard dans la glace, elle eut un mouvement de recul. Son visage blanc comme un linge et ses grosses cernes noires lui donnaient une mine affreuse. Il est vrai qu'elle n'avait pas encore dormit cette nuit là, et les évènements passés l'avaient complètement épuisée. C'est seulement maintenant qu'elle en prenait réellement conscience.
La jeune femme poussa un profond soupir et entreprit de détacher son vieux corset. Celui-ci avait connu des jours meilleurs, et le cuir était si élimé qu'il devenait rugueux au toucher. Il avait à présent une belle déchirure au niveau de la hanche. Elle pourrait toujours le recoudre, mais il garderait certainement une trace de son sang. Heureusement pour elle, il était suffisamment foncé pour que cela ne se voit pas trop.
En revanche, l'ample chemise blanche de la jeune femme était bonne à jeter. Déchirée et couverte de sang, il était inutile de se fatiguer à tenter de rattraper les dégâts. Elle roula donc la chemise en boule et la fourra dans l'une des innombrables poches que comptait sa jupe de cuir.
Ehawee s'empara d'une petite aiguille, qu'elle désinfecta en la passant au dessus de la flamme de la bougie. C'est avec une grande difficulté que la jeune femme parvint à recoudre sa plaie. Ce n'était pas du travail d'artiste et encore moins de médecin, mais il valait mieux cela qu'une blessure ouverte prête à s'infecter.
Elle s'empara ensuite des bandes de gaze que lui avait donné Noa, et entreprit d'en ceindre sa taille, pour maintenir les fils en place. Une fois cela fait, elle retira son lourd jupon de cuir, ne gardant que son pantalon cintré et ses bottes, puis enfila une chemise légère que lui avait prêté Noa. Ainsi vêtue, elle se sentait tout de même plus libre de ses mouvements.
La lycane replia soigneusement sa jupe et son corset, et les ramena dans la pièce principale au moment où Noa l'interpelait.

Ehawee voulu d'abord refuser son invitation, n'étant pas très habituée à l'alcool, mais la voyant servir deux verres, elle n'osa pas l'ignorer. S'asseyant dans un fauteuil avec précaution, la jeune femme portant le verre à ses lèvres pour goûter l'étrange breuvage. Après une gorgée, elle le reposa en toussant violemment. Hormis la vodka, qu'elle avait goûté une fois, Ehawee n'avait jamais bu d'alcool fort, et ce whisky s'avéra bien plus corsé qu'elle ne l'avait imaginé.


-Eh bien..., dit-elle d'une voix étouffée, il est relevé, celui-là...

Elle fit la grimace en toussotant, avant de reprendre ses esprits. Souriant de nouveau, elle regarda autour d'elle avec la même fascination que lorsqu'elle était entrée dans la chambre.

-Je n'en reviens pas... Vous avez là tant de magnifiques objets étranges! Que faites-vous au juste avec tout ça? Vous êtes inventeuse? Ou peut-être chercheuse? Je suis un peu novice en la matière, je ne connais rien de tout ça... Et avec vos... Lunette, vous pouvez voir ce qu'il y a à l'autre bout du monde? Oh... Quoi que je m'égare un peu, ce serait impossible!

Elle se mit à rire de bon coeur, se penchant vers la table devant elle. Sur le plateau était posée une carte couverte de points et d'indications diverses et variées. Une véritable fourmilière aux yeux d'Ehawee.


Dernière édition par Ehawee N. Kovalevskaya le Mar 9 Oct - 12:39, édité 1 fois
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Noa
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MessageSujet: Re: Compresses Compresses Icon_minitimeMer 26 Sep - 18:42

Noa appréciait grandement cette jeune Lycanne. Si elle n'était pas sortie, elle ne l'aurait pas rencontrée. Cette pensée lui traversa plusieurs fois l'esprit. Finalement, le hasard était parfois une bonne chose. Tal'Nam, son entité suricate, était toute excitée par cette nouvelle connaissance. Cela faisait bien des années que Noa et ses entités n'étaient tombées sur un Lycanthrope. A dire vrai, elles n'avaient jamais rencontré physiquement de membre de leur espèce. Noa communiquait depuis maintenant ans avec un Lycan d'Allemagne mais il n'avait jamais accepté de rendez-vous.

Pendant le trajet jusqu'à l'hôtel, Ehawee réussit à rire et sourire, mettant de côté sa douleur pour être agréable à Noa. Cette dernière lui rendait son aimable attention. Elles discutèrent de leurs pays respectifs et l'Africaine écouta avec une pointe de nostalgie la jeune russe lui parler du climat froid de son pays. Noa n'avait connu la neige qu'en France et en Angleterre jusqu'à présent. Elle songea un instant à son éducation avec Madame Ducréneau et Bartholomé. Son frère et sa mère adoptive lui manquaient.


- Ce doit être beau...fit-elle à Ehawee au sujet de la Russie. J'espère voyager un jour et découvrir maintes contrées. J'aimerai aussi aller aux Amériques. Navrée pour votre mère...

Apparemment Ehawee n'avait plus de famille. Elle paru si triste, les yeux et la tête baissée, que Noa préféra éviter le sujet. Sa curiosité pouvait parfois lui être fatale mais jamais elle ne l'employait pour s'immiscer dans la vie privée d'autrui, surtout lorsque cela pouvait réveiller de douloureux fantômes. Ehawee n'était pas de grande condition, cela se voyait. Était-elle couturière? Domestique? Sans aucun travail? Peut-être était-elle une vagabonde? Elle avait tendance à esquiver la question de son logement, cela mettait la puce à l'oreille de Noa. Mais, préférant garder ces questions pour plus tard, la Lycanne la conduisit jusqu'à l'hotel sans continuer sur le sujet. Sa priorité était de la soigner et de la réconforter, inutile de s'égarer maintenant sur des sujets fâcheux.

Arrivées devant l'hôtel, Ehawee prit un air inquiet. L'astronome tenta de la rassurer d'un air jovial. Elle allait avancer lorsque la jeune Russe lui demanda d'un air timide ce qu'étaient des lunettes astronomiques. Noa s'arrêta et lui sourit:


- Cela sert à observer les étoiles ma chère...répondit-elle en faisait un grand geste circulaire vers le ciel. ...l'immensité de cet espace piqueté de lumières...Je vous montrerai.

Sans aller plus loin, Noa l'invita à entrer. Une fois les clés récupérées, la plaie de la jeune Russe désinfectée et bandée, l'Africaine servit du whisky dans des verres et trinqua.

- A votre rétablissement! Allons, ne me remerciez pas!

Noa qui ne pu s'empêcher de tiquer lorsqu'Ehawee s'étouffa à moitié dans son verre. Oui, c'était du coriace ce whisky...Elle aurait peut-être mieux fait de lui servir autre chose? Noa était ramenée à sa pointe d'alcoolisme. Ce genre de boisson lui était comme du petit lait, ce n'était pas une bonne chose.

- Oui il est corsé, pardon, j'aurais dû vous prévenir...fit-elle en riant.

La jeune Lycanne posait beaucoup de questions. Cela amusait l'astronome.


- Non, non, vous ne m'embêtez pas, j'ai l'habitude.

Elle bu quelques gorgées et se resservit un verre. Puis elle se leva et erra dans la pièce son verre à la main. Désignant du pied une caisse de lentilles, elle commença à expliquer à son invitée les différents instruments qui composaient le décors de son petit salon.

- Mon travail est d'observer les étoiles. Mais elles sont tellement éloignées de nous qu'il me faut des lentilles, ces bouts de verres servent à grossir les choses, comme les lunettes et monocles des gentlemen, sauf que les miennes sont bien plus épaisses et plus larges, comme vous l'avez remarqué. Ça, fit-elle en montrant de la tête des cartes entassées, ce sont des ébauches de cartes du ciel. Je les dessine pour les marins qui s'en servent pour se repérer sur les flots et pour les scientifiques qui analysent les phénomènes météorologiques ou spatiaux, mais aussi pour les enfants...

Noa revint vers la jeune Russe et s'appuya sur le dossier d'un fauteuil encombré de bibelots posés dessus de façon totalement anarchique.

- Je garde de nombreux enfants et je vais à l'orphelinat pour les distraire. Le ciel les fait rêver, comme beaucoup...

L'Africaine expliqua ainsi à Ehawee nombre de choses concernant ses instruments. L'utilisation d'un sextant, d'un compas, d'une boussole, d'un télescope...Elle lui raconta comment les étoiles pouvaient être reliées pour former des figures géométriques ou imaginaire. Elle lui expliqua la différence entre l'astronome qui observe, et l'astrologue qui tire du ciel de soit-disant prédictions.

- J'observe les étoiles filantes, les couleurs dans le ciel, les différentes strates de nuages...tout ce qui compose notre ciel. Cela me passionne!

Noa souriait. Elle aimait toujours autant expliquer son travail. Comme à tout ces enfants qu'elle surveillait parfois et auxquels elle rendait visite, elle prit soin de faire rêver Ehawee.
Sautant sur le dossier du fauteuil, vira d'un pied un coussin, elle s'assied comme un homme, penchée en avant, le verre entre ses jambes.


- Venez dans mon laboratoire un jour, sur la lande, j'ai un observatoire que je fais visiter régulièrement.

Tout sourire, Noa finit son deuxième verre et sauta sur le plancher. Revenue devant Ehawee, elle rit:

- Je peux voir au-delà du bout du monde! Fit-elle avec un grand geste vers la fenêtre. Je vois d'autres mondes!

Les yeux de l'Africaine se firent plus étroits.

- Mais cela, l'Église préfère encore le cacher...

Oui, il était évident qu'à cette époque, la science ne faisait qu'arriver et que ce genre de propos visionnaire étaient durement réprimés. Noa passait pour une originale en dehors des principes fondamentaux de la société victorienne, mais elle si elle avançait sa masculinité et sa passion des étoiles, elle évitait, en général, de sortir de pareilles idées dans les bars ou les salons. Elle risquait gros. Déjà, plusieurs scientifiques jaloux de ses installations avaient tenté d'y mettre le feu, sans compter les Loups-Garous de la lande qui tournaient autour à chaque pleine lune. Ont lui faisait confiance, même si on la trouvait particulière, et cela c'était bien parce qu'elle se gardait de dévoiler toutes ses pensées.

- Venez un jour, je vous montrerai mon planétaire. C'est une grande structure de cuivre, plomb et métal que j'ai conçu moi-même et qui représente notre...planète et les autres.

Noa était particulièrement fière de son œuvre. Elle le chérissait, montait dessus pour lire, le faisait tourner juste pour l'admirer. Cela l'aidait à visualiser de nombreuses choses et à rêver elle aussi.

L'Africaine revint vers la table basse et hésita un instant. Finalement, elle se contenta de poser son verre vide plutôt que de se resservir. Elle aurait tenu, mais il fallait absolument qu'elle ralentisse l'alcool.
Retournant s'asseoir, elle s'installa confortablement en croisant les jambes, affaissée dans le canapé moelleux.


- Vous pouvez rester dormir ici si vous le souhaitez. Je prendrait le canapé. Je ne suis pas à cela prêt vous savez. Et puis cela m'ennuierait de laisser repartir une si jeune femme, blessée, dans la rue à cette heure, d'autant que la pleine lune pourrait nous apporter d'autres ennuis...

Noa jeta un regard sur le flanc d'Ehawee. Elle avait été durement touchée et l'odeur du sang risquait d'attirer d'autres Loups si cette Humaine n'était pas la seule dans les environs. Même si Noa doutait fortement qu'elle puisse retomber sur un membre de la race garou, elle préférait, pour sa bonne conscience, la garder avec elle cette nuit. De toute façon, l'heure était avancée et la jeune Russe n'avait apparemment pas envie de retourner chez elle, si tant est qu'elle ai réellement un toit.

- Dites-moi...finit par demander Noa, personne ne vous attend n'est-ce pas?

C'était une question presque cruelle d'un certain point de vue. Mais Noa commençait à sentir Tal'Nam s'agiter en elle. Elle devait savoir ce qui inquiétait la jeune femme chez elle. Peut-être n'était-ce pas le moment, Noa l'ignorait, mais protéger autrui était son crédo, même si elle devait percer certains abcès.


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MessageSujet: Re: Compresses Compresses Icon_minitimeMar 9 Oct - 12:40

Entendre que Noa était désolée pour sa mère, qu'elle n'avait jamais vu et ne connaitrait jamais réchauffa curieusement le coeur d'Ehawee. La jeune femme était bavarde, elle adorait discuter avec tous les gens qu'elle rencontrait, mais elle se fermait immédiatement lorsqu'il s'agissait de parler d'elle même. Elle avait peur des conséquences, peur de paraître indiscrète en parlant d'elle ou pire, d'avoir l'air égocentrique. S'occuper des autres, chercher à tout prix à les aider, Ehawee savait faire, mais s'occuper d'elle même... C'était une autre histoire. Se pencher sur un problème qui ne la touchait pas directement lui semblait toujours bien plus facile à appréhender que ses propres soucis. Elle estimait ne pas avoir la vie la plus malheureuse qui soit, et même si elle n'était pas la jolie aristocrate vêtue des toilettes les plus chères du marché dont rêvait toutes les jeune filles de sa condition, elle n'avait pas à se plaindre, elle avait un toit sur la tête, deux repas par jour, et cela lui suffisait. Au moins, elle était libre de penser et dire ce qu'elle voulait, elle n'avait pas à se tenir droite en prenant un air pincé supposément digne et noble.

Noa était gentille, calme et prévenante, elle avait en quelque sorte réussie à apprivoiser la farouche jeune femme, mais lui en dire plus sur elle, c'était une autre histoire. Non pas qu'Ehawee avait des choses à cacher, mais elle n'avait pas très envie de l'ennuyer avec un long et fastidieux récit.
La conversation dériva, et la jeune lycanne oublia un moment ses sombres réflexions. Elle apprit à quoi servaient les lunettes de Noa, et hocha la tête en la regarda avec une grande attention. Tournant la tête vers l'extérieur, elle embrassa du regard l'immensité du ciel et sa multitude d'étoiles. Elles étaient si petites, si infiniment petites... De minuscules petites perles iridescentes accrochées à la voute céleste par une force qui dépassait grandement la jeune femme. Rêveuse, elle reprit d'une voix étrange.


- C'est étrange de voir les étoiles d'une manière aussi scientifique... Quand j'étais enfant, ma mère me disait que chacune d'elle représentait une âme vivante. Lorsqu'un Homme venait à mourir, une étoile s'éteignait. Et pour chaque naissance, une nouvelle apparaissait. Cette façon de voir les choses doit paraître un peu illogique et surtout très décalé. Mais j'ai toujours trouvé cela très poétique! Dit-elle en riant doucement.

Enfin, les deux jeunes femmes gagnèrent l'hôtel, où Ehawee pu nettoyer sa plaie et se changer. Elle n'était pas mécontente de quitter sa chemise poissée de sang, et retirer son corset ne lui avait fait que du bien. La blessure était toujours douloureuse, mais elle la sentait moins qu'auparavant. Selena la couvait de douces paroles apaisantes, heureuse d'avoir trouvé une autre représentante de leur race, et aimable qui plus est. Mais Macha restait méfiante, elle n'aimait pas les inconnus... D'ailleurs elle n'aimait pas grand monde, elle avait un caractère solitaire qui dénotait grandement avec celui de Ehawee. La jeune femme ignora ses mises en garde, bien trop curieuse. Et elle appréciait la présence de Noa car après tout, elle l'avait aidé, l'avait même sauvé.
S'installant confortablement sur un fauteuil, Ehawee écouta l'africaine avec une attention et une fascination qu'elle n'avait pas besoin de feindre. Elle aimait s'intéresser à tout, de la chose la plus insignifiantes à l'immensité du monde autour d'elle.


-Vous arrivez à les reconnaître? Mais... Comment? Elles ont toute l'air identiques! Votre travail doit être difficile... Il suffit que vous vous déplaciez et elles ne sont plus au même endroit, c'est un casse tête! A ce propos... Les étoiles ne bougent pas? Demanda la jeune femme en fronçant les sourcils.

Tout cela l'intriguait énormément. A Londres, à Moscou, dans les lointaines terres de Chine, on ne devait pas voir les étoiles au même endroit... Tout cela lui semblait logique! Alors comment faire une carte précise dans ces conditions? Ehawee n'avait pas conscience de la petitesse de la planète sur laquelle elle vivait, en comparaison du ciel. Elle ignorait qu'il existait des amas d'étoiles sur lesquels on pouvait se repérer, si bien que ses réflexions lui semblaient réalistes.
L'astronome lui expliqua de nombreuses choses sur les outils qu'elle utilisait pour cartographier le ciel et en découvrir les moindres recoins, sur les lentilles qu'elle utilisait... Ehawee ne comprenait pas tout, mais elle saisissait l'essentiel des paroles de la jeune femme. Elle se rendit compte qu'il y avait bien plus à découvrir dans le ciel que sur terre, mais comme le disait Noa, beaucoup de gens rêvaient en regardant le ciel. On ne pouvait jamais que toucher les étoiles du regard... Y poser un pied était une chose autrement plus difficile. L'Homme était contraint de garder les pieds sur Terre, même lorsque son esprit partait vagabonder à des milliers d'années lumière. Avec un sourire, Ehawee finit par se dire qu'à l'échelle d'un monde aussi vaste, elle devait être minuscule, ridiculement petite!


-C'est fascinant! Tout ce que vous pouvez voir et faire, c'est impressionnant! J'ai l'impression de n'avoir jamais vu que la surface des choses avant de ce soir! Je serais ravie de vous rendre visite dans votre observatoire! Répondit la jeune russe d'une voix enjouée.

Levant les yeux en voyant l'africaine approcher, la lycanne l'écouta sans bronche, les yeux écarquillés.


-D'autres mondes...? C'est impressionnant! Nous ne sommes peut-être qu'une poignée de vivants sur un minuscule rocheux perdu au milieu de ce que vous appelez l'univers, finalement!

Ehawee était ouverte d'esprit, et se savait bien ignorante comparée à Noa. Elle n'avait jamais remis en cause la possible existence d'autres lieux comme la Terre dans l'univers, et elle était prête à croire l'africaine, qui en savait bien plus qu'elle. L'avis de l'Église sur la question lui importait peu, puisqu'elle même ne croyait pas en ses préceptes.

La mine fascinée et joyeuse d'Ehawee laissa brusquement place à de la gêne lorsque Noa la ramena à la réalité. Elle n'avait pas tort, dans un sens. Où allait-elle dormir? Elle était loin de chez elle, et à cette heure de la nuit, l'animation et l'agitation allaient bon train, au bordel. La lycanne aurait du mal à se frayer un chemin sans tomber sur quelques ivrognes défroqués prêt à tout pour satisfaire leurs désirs les plus sauvages et primaires. Ehawee n'aimait pas cette endroit la nuit. Les hommes et les femmes tombaient dans une bestialité crue qu'elle trouvait tout simplement horrible. Depuis quelques mois, elle ne dormait d'ailleurs plus qu'au zoo en adoptant l'apparence de Macha, pour fuir le plus possible cette vie de débauche. Plus d'une fois la tenancière l'avait rabrouée, mais heureusement pour la jeune femme, elle ne l'avait pas encore mise dehors.
Se mordillant nerveusement la lèvre, Ehawee ne voyait plus d'alternative. Les mensonges auraient raison de la confiance que Noa pouvait avoir en elle.


-Je... Je n'ai pas été totalement honnête avec vous. Ehawee n'est pas mon véritable prénom, en réalité je m'appelle Natasha. J'ai adopté le surnom qu'on m'a donné par pure lâcheté, j'en suis bien consciente. Et... Non. Personne ne m'attend vraiment, ils sont tous bien trop occupés, là où je loge, dit-elle les dents serrées avant de marquer une longue pause. Oh je ne me plains pas, j'ai un toit sur la tête, et ce n'est pas aussi insalubre que ça en a l'air, mais... Un bordel, ce n'est pas l'endroit rêvé pour vivre...

C'était dit, et la jeune femme en baissa les yeux de honte. Non elle n'aimait pas cette condition, mais elle n'avait nulle part où aller et préférait cette condition à celle de mendiante.

-Le peu que je gagne me sert à payer mon logis et ma nourriture, et je l'admet, je ne l'ai pas gagné d'une manière aussi honnête que la votre... En venant à Londres, je pensais trouver une ville où l'égalité et l'entente me permettrait de m'en sortir, mais je me rend compte que ce n'est pas le cas. Je croise des loups garous, des lycans qui s'en vont sans demander leur reste, des gens étranges qui rôdent la nuit en grognent sur mon passage... Cette ville est étrange... Et vous êtes la première personne à qui je le dis depuis que je suis arrivée.

Ehawee se tut, consciente d'avoir été bien amère et peu respectueuse de ce qu'on lui avait offert lorsqu'elle était arrivée. Mais il lui fallait être honnête, Londres n'avait rien de rassurant et ne se sentait pas plus chez elle ici qu'à Moscou.

-Je suis désolée, je me plains, je me plains... Mais je suis plutôt bien portante, si l'on exclut cette vilaine blessure, dit-elle en riant. Je suis... Simplement terrorisée, je l'admet. Je ne sais pas trop où je met les pieds ni comment, et j'ai l'impression d'improviser en permanence! Mais je parle trop, je suis un peu défaitiste! Je...

A nouveau elle se tut, ne sachant par où commencer.

-J'espère que vous ne m'en voudrez pas de vous avoir caché tout cela. J'avais peur, et j'ai encore peur de votre réaction à ce sujet. Je vous suis reconnaissante de toute l'aide de vous m'avez apporté, et même si je m'en veux d'abuser de votre hospitalité alors que j'ai déjà abusé de votre confiance, je ne peux qu'admettre que je préfèrerai dormir ici que de devoir rentrer...

Son visage était tendu de fatigue et de stress, Ehawee était épuisée, sa blessure était douloureuse, et arpenter ainsi les rues de Londres une nuit de pleine lune n'était pas une perspective réjouissante.
Et elle avait peur, oui elle avait peur, malgré son sourire et son air jovial. Car cette ville ne tournait pas rond, chaque jours elle voyait des choses étranges se dérouler sous ses yeux. Elle avait vu plus de créatures surnaturelles en quelques mois ici qu'en dix neuf ans en Russie.
Ehawee avait les idées désordonnées, trop d'informations à intégrer, le contrecoup de son combat avec le loup garou, et le fait d'avoir dit tant de choses à Noa. Elle pouvait la mettre dehors sans état d'âme, la russe en était consciente, mais elle avait le sentiment que l'africaine n'avait pas ce tempérament. Une intuition, ou peut-être l'envie désespérée de lui faire confiance.
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Noa
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MessageSujet: Re: Compresses Compresses Icon_minitimeLun 29 Oct - 19:47

Noa était calme et posée. Mais au fond d'elle-même brûlait une lueur d'alarme. Ehawee était blessée physiquement mais il lui apparaissait maintenant clairement que la jeune Russe n'avait pas eu une enfance très heureuse et que sa vie actuelle n'était pas des plus joyeuses, ce qui laissait supposer d'autres blessures, des plaies d'ordre psychologique. Était-elle foncièrement malheureuse ou vivait-elle avec une certaine nostalgie qui s'avérait difficile à gérer ? Toujours était-il qu'elle paraissait éteinte, derrière sa curiosité. Son sourire était pâle, c'était une femme timide, réservée, gênée, mais aussi une lycanne, ce qui laissait imaginer à Noa nombre de soucis dont leur race était la victime de part sa nature, avec ses entités et le monde des esprits qui pouvaient tous à la fois submerger l'âme du sujet.

Ehawee sourit quant à la conception des étoiles par les scientifiques. Elle-même avait eu une explication symbolique, rêvée. Noa profita de cet instant plus gai pour enchaîner avec un sourire bienveillant.


- Je ne trouve pas cela ridicule, au contraire, cela est beau et je pense qu'il vaut mieux imaginer de pareilles choses, empruntes de poésie et de symbolisme, plutôt que d'ignorer tout bonnement cette voûte céleste. Certains pensent aux morts, comme pour associer à ce qui est éteint une lueur immortelle - alors que les étoiles meurent, oui, vous ne le saviez peut-être pas - d'autres y accrochent les rois, les divinités, les bonnes fées...Chacun est libre d'en faire ce qu'il veut et de rêver le monde à sa façon. Remodeler l'espace pour en faire une fresque plus morale, plus divine, plus agréable aux gens du commun, nous, les mortels, je ne trouve pas cela ridicule, peut-être vain, finalement, mais bien plus intéressant que de reléguer les astres à des choses inexplicables pour mieux les abandonner. Les scientifiques les traitent certes plus prosaïquement, de façon plus dure mais peut-être aussi plus honnête, cependant ils rêvent aussi, malgré tous leurs calculs et leurs schémas...J'aimerai, voyez-vous, marcher sur la lune...

Noa se perdait un peu dans ses pensées. En vérité, c'était une scientifique pure et dure, elle ne croyait absolument pas en ces idées de défunt qui veillaient dans les cieux, elle ne croyait d'ailleurs pas plus à une quelconque entité divine. Mais elle ne pouvait s'empêcher de rêver à sa manière et d'accepter ce genre de discours poétique.

- Non, rit Noa, ce ne sont pas les étoiles qui bougent, mais bien nous-mêmes ! Elle faisait toujours des gestes en parlant pour illustrer ses propos. C'est en effet un travail difficile, les repérer les répertorier et faire des cartes du ciel n'est pas aisé tous les jours, ni très ludique, je dois l'avouer. Mais une fois que les cartes sont montées, il est bon de pouvoir apprendre leur agencement et de les retrouver plus tard soi-même, à l'oeil nu. Il y a quelque chose qui relève de l'accomplissement.

Ehawee la ramenait aux songes des enfants qu'elle gardait à l'orphelinat. L'instinct maternel de la lycanne africaine grandissait envers cette jeune femme. Elle avait cette petite touche naïve qui caractérisait tant les enfants lorsqu'elle leur racontait des histoires sur les étoiles. Elle était curieuse, emprunte d'un soupçon d'ignorance qui était tout a fait agréable à Noa puisqu'elle adorait apprendre à autrui ce qu'elle savait, c'était une façon de se sentir utile, de jouer la pédagogue. Ehawee lui plaisait beaucoup.

- Vous serez la bienvenue dans mon observatoire, venez-y quand vous voudrez.

Mais quelque chose perturbait l'ensemble de leur rencontre. Ehawee cachait ses sentiments comme elle le pouvait mais elle ne pouvait pas dissimuler son mal-être. La lycanne avait été quelque peu maladroite au sujet de sa demeure et cela avait mis la puce à l'oreille de l'Africaine. Maintenant que Noa lui demandait clairement si quelqu'un l'attendait, Ehawee rougissait. Noa l'observa. Elle était nerveuse, très clairement perturbée par cette question soudaine. L'Africaine commençait à la cerner. Aussi ne fut-elle pas totalement surprise d'entendre la jeune russe lui parler de bordel. Noa prit un air attristé. Ehawee tentait maintenant de s'excuser, platement et surtout de se justifier. Elle était arrivée à Londres en pensant y trouver une certaine société utopique et elle s'était retrouvée face à l'ombre qui régnait en ces lieux. La jeune femme avait raison : quelque chose, dans cette ville, faisait froid dans le dos...Maintenant, la lycanne plaignait la belle...Elle était jeune et pour s'assurer un toit elle n'avait pas eu d'autres choix que de se prostituer pour éviter les rues inquiétantes de Londres. Quel gâchis ! Quel malheur !

- Ne vous inquiétez pas, fit Noa en se levant, je ne peux pas vous en vouloir et je comprends parfaitement que vous ayez préféré me le cacher. Son ton s'était fait plus dur. Maintenant, elle tournait dans l'appartement, bousculant quelques loupes et lentilles pour esquisser un semblant de rangement. Signe évident et rare de nervosité chez elle. Moi-même, j'ai beau crier sur tous les toits que je suis astronome, on me lapiderait si j'avais tendance à insister...

En réalité, Noa était énervée. Imaginer que des étrangères étaient réduites à faire le tapin dès leur arrivée pour quelques macro ou maquerelles qui s'enrichissaient sur leur dos, profitant de ces temps sombres, l'exaspérait. Londres était une ville horriblement noire et malsaine, Noa l'avait toujours sentie. Maintenant, elle se retrouvait face à Ehawee qui apparaissait à la fois comme une victime de cette atmosphère glauque qui régnait sur la capitale, mais également comme un produit de cette dernière. Les créatures étranges qui commençaient à rôder la nuit faisait de cette ville un nid d'effroi et de cauchemars. L'insécurité générale poussait les jeunes gens à ce genre d'extrême. Même si au fond Ehawee n'aurait certainement pas trouvé d'autre travail pour s'abriter et manger, elle s'était tout de même apparemment jeté dans la prostitution pour éviter l'obscurité qu'elle avait trouvé à Londres.

- Ne vous excusez pas, je vous en prie. Ce n'est pas de votre faute si les étrangers se retrouvent toujours mis de côté. Aucun métier n'est avilissant, du moment que vous ne finissez pas l'esclave de vos patrons...

Ce sujet lui tenait à cœur. Noa avait vu sa famille périr dans les affres de l'esclavagisme. Elle espérait que la jeune femme, bien qu'elle fut obligée de tomber dans ce genre d'industrie, ne soit pas forcée de le faire, c'est à dire physiquement. Si c'était son choix, ou du moins sa volonté pour s'en sortir, Noa n'avait pas son mot à dire. Mais si elle faisait partie d'un réseau où les filles étaient attrapées dans la rue sans leur consentement, là, la lycanne était prête à mettre le feu à l'établissement.

- Mais vous soulevez-là un problème grave qui me tourmente depuis quelques temps. Londres est-elle en train de sombrer dans un gouffre de ténèbres ? Je ne sais pas ce qu'il se trame ici, mais, comme vous venez de le dire, quelque chose qui fait froid dans le dos commence à bouger. Les Loups-Garous sont loin d'êtres rassurants, et je vous avoue qu'il vaut mieux pour vous d'éviter de traîner à l'observatoire les soirs de pleine lune car ils se regroupent en masse à son pied pour tenter d'y entrer, et ce depuis des mois...

Noa révélait-là à la lycanne ses craintes et le harcèlement dont son observatoire était le témoin.

- Les créatures de ce genre se multiplient, j'entends de plus en plus d'histoires affreuses, des meurtres, des enlèvements...Quelque chose ne tourne pas rond à Londres.

L'Africaine revint vers Ehawee et s'assied sur le dossier du canapé.

- Vous pourriez travailler pour moi...

Noa appuya ses mots et sourit.

- Je ne suis pas là pour vous juger, mais bien pour vous aider. Si vous souhaitez quitter votre bordel, je peux vous prendre comme assistante, j'ai de quoi vous payer. De même, l'hébergement ne posera pas de problème si je vous accueille ici à l’hôtel lorsque je suis en ville ou dans l'observatoire pendant mon travail.

L'Africaine posa une main sur l'épaule d'Ehawee d'un air bienveillant.

- Sachez que ce n'est pas par charité que je vous propose ceci, mais bien parce que je peux comprendre votre situation. Si tout ce que vous cherchez est un toit et un peu d'argent, c'est une solution qui m’apparaît plus agréable que la première, d'autant que vous semblez apprécier les étoiles...

Noa s'écarta et alla fouiller dans un placard pour aller quérir une couverture qu'elle ramena vers le canapé.

- Mais ne me répondez pas tout de suite, vous êtes fatiguée et la nuit porte conseil. Prenez ma chambre, par-là, la porte de droite, je vous la laisse. Je vais prendre ce canapé, cela fait longtemps que je n'ai pas dormi au milieu de mes ustensiles, cela me manquait.

La discussion close, il était maintenant l'heure pour les deux jeunes femmes de se coucher. Avant de laisser Ehawee dans sa propre chambre, Noa se permis une ultime question.

- Dites-moi, Ehawee, si je puis me permettre de continuez à vous appeler ainsi, savez-vous passer par...hmm...ce que j'appellerais l'esprit lycan ? Je veux dire...avez-vous déjà atteint cet état de transe qui nous permet de communiquer entre lycans, enfin je crois...oui...


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