L'Ombre de Londres
Bienvenue sur l'Ombre !

La capitale vit dans le chaos : les Vampires complotent toujours, les Hunters s'allient et s'organisent, les Alchimistes se révèlent, les Lycanthropes se regroupent et les Loups-Garous recommencent à tuer !

Citoyen de l'Ombre, te voilà revenu dans nos sombres ruelles...

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Forum RPG - Londres au XIXème siècle. Incarnez Vampires, Loups-Garous, Lycanthropes, Homonculus, Chimères, Alchimistes, Hunter...et choisissez votre camp dans une ville où les apparences n'ont jamais été aussi trompeuses...
 
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Le monde est petit, non ? [PV Shizuo]

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MessageSujet: Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Icon_minitimeVen 16 Nov - 23:40

[HRP]En provenance de Suzanne's Park : C'était la saison des sorcières[/HRP]



Les rues de Londres commencèrent à se vider doucement dès lors que le soleil débuta son long déclin vers l’horizon.
Les premiers rayons du crépuscule illuminèrent la capitale anglaise d’une belle lueur dorée, et colorèrent les nuages d’une teinte écarlate tranchant furieusement avec le bleu sombre et violacé du ciel où ils étaient suspendus. Les étales fermèrent au public, les boutiques furent closes pour la nuit, et les passants qui ne voulaient pas se laisser surprendre par les ténèbres nocturnes s’en retournèrent chez eux en toute hâte. Bien sûr, il est illusoire de penser que les avenues de l’imposante cité se retrouvèrent vides de toute présence. Il est des gens que la nuit n’effraye pas, et des êtres qui l’ont épousée. Une foule clairsemée et hétéroclite de personnages souvent fort peu sympathiques se mit à hanter les allées et ruelles désertées par l’honnête et bien pensante population diurne. Et, comme tous les soirs, l’histoire des uns et des autres sera chamboulée, parfois de façon tout à fait inattendue.

Lorsque les derniers rayons du soleil couchant s’éteignirent, Heydan ouvrit les yeux. Son corps se mit en mouvement quelques secondes avant que son esprit ne soit tout à fait éveillé. Le résultat d’une vie aussi mouvementée que la sienne l’avait poussé à développer des réflexes qui, à plusieurs reprises, l’avaient empêché de mourir violemment, ou bien poignardé au fond de son lit. Aussi, il mit un petit moment à réaliser qu’il se tenait désormais debout devant la fenêtre de la petite mansarde qui lui servait de chambre et de retraite depuis trois jours. Des amis Hunters lui avaient fourni cette petite pièce pour la semaine, la proie qu’il traquait ayant coutume d’errer dans ce quartier, qui se trouvait non loin de celui des plaisirs. Une bonne partie de la misère humaine se massait autour et dans ces rues qu’éclairaient des lampadaires à la lumière tamisée, ou sous les porches des bâtiments où était suspendue la lanterne rouge significative des maisons closes.
En temps normal, Heydan aurait trouvé toute cette agitation autour du péché de chair relativement dérangeante, et il n’aurait pas traîné dans le coin plus longtemps que ce qu’il lui aurait fallu pour le traverser. Mais ce soir, il était entièrement focalisé sur son objectif, et laissa toutes ses autres réflexions dans un coin de son esprit. Il savait que s’il ne mettait pas la main sur le vampire qu’il avait pris en chasse ce soir, il perdrait une chance rare et précieuse d’obtenir des informations concernant les amis qu’il cherchait avec acharnement depuis des années maintenant. Le moindre petit indice, la moindre petite indication sur leur emplacement et leur état actuel valait bien, à ses yeux, qu’il risquât sa vie pour sauver la leur. Car pour lui, il était tout bonnement impensable qu’ils soient morts. Il l’aurait senti. Il le savait.
En soupirant, il se dirigea vers la bassine d’eau froide posée sur une petite table et fit rapidement sa toilette avant de s’habiller. Dans les bottes épaisses lui remontant jusqu’aux genoux, il glissa deux dagues ; à sa ceinture, il accrocha celle de sa meilleure amie, qu’il ne quittait jamais, ainsi qu’une réserve de balles pour son Bloody Rose qu’il gardait au flanc. Son gilet de cuir sans manches se vit affubler de quelques couteaux de lancer dissimulés sous le vêtement. Enfin, le jeune homme enfila sa longue cape sombre et vérifia que ses petites fioles étaient bien calées dans les poches intérieures. Depuis sa mésaventure à Suzanne’s Park, il prenait toujours soin d’en garder au moins une à portée de main.
Se rappeler de cette nuit quelque peu agitée lui fit se demander ce qu’il avait bien pu advenir de Shizuo. Le jeune homme avait dû se réveiller un peu avant Heydan, et il était parti si silencieusement que le Hunter ne l’avait pas entendu sortir. A son réveil, il n’avait trouvé qu’un lit vide et un petit mot maladroitement griffonné sur un bout de papier qu’il avait identifié comme étant le fragment d’un rouleau de parchemin qu’il conservait dans son sac au cas où. Il avait tout vérifié, mais aucune de ses affaires n’avait disparu. L’asiatique s’était tout simplement volatilisé. Heydan s’était inquiété de son sort ; puis la chasse avait accaparé toute son attention. Près de deux semaines après cette rencontre, il n’avait pas recroisé le jeune garçon aux cheveux blond et aux yeux d’azur. Mais dans les vastes rues de la cité tentaculaire qu’était Londres, il était bien difficile de retrouver une tête que l’on n’avait vue qu’une seule fois, fut-elle aussi extraordinaire et jolie que celle de Shizuo.
Le Hunter sortit de son baluchon un peigne ainsi qu’un fin ruban noir. Il se servit d’une petite glace ronde et ébréchée pour s’aider à coiffer ses cheveux en arrière et les nouer en prenant garde de ne laisser dépasser aucune boucle. Il ne voulait pas que sa tignasse ondulée lui tombe devant les yeux au mauvais moment. Serrant bien son catogan, il harnacha son long arc de bois sombre et vernis dans son dos, ainsi qu’un fin carquois contenant une petite dizaine de flèches aux plumes d’un blanc éclatant. Le jeune homme jugea qu’il était finalement paré. Il souffla la bougie qu’il avait allumée quelques minutes plus tôt, puis rabattit sa capuche sur son visage, ne laissant apparaître que son menton et ses joues ornés d’une éternelle barbe de trois jours, son nez et le vague éclat de son regard extraordinairement vert.
Avant de partir, il jeta un dernier coup d’œil à la petite pièce ; puis il ferma la porte à clé et s’en alla dans la nuit.

La flèche siffla à l’oreille du vampire, lui en arrachant un bout avant de se ficher dans le sol ; La créature avait tout juste eu le temps de s’écarter, et poussa un grognement de douleur avant d’accélérer sa course, bondissant de toit en toit.
Heydan pesta. Les hostilités avaient été engagées un petit quart d’heure auparavant, et il peinait à maintenir la cadence imposée par sa proie. Il avait beau être sportif et habitué à ce petit jeu du chat et de la souris, il n’en restait pas moins un être humain, alors que l’homme en habits de velours noir qui lui échappait peu à peu n’avait plus à se soucier des petits problèmes d’endurance qui avaient coûté la vie à plus d’un Hunter. Récupérant sa flèche dans la foulée, le jeune chasseur s’accrochait désespérément à cette silhouette qu’il voyait s’éloigner.
Jusqu’à ce que ladite silhouette s’arrête brutalement sans raison apparente. Heydan eut tout juste le temps de freiner et de froncer les sourcils. Il porta la main à la garde de sa dague tandis qu’il serrait fermement son arc dans l’autre, prêt à attaquer. Le vampire se retourna alors vers lui, lentement. Ses yeux jaunes brillaient de colère, de haine et de douleur, et la moitié de son visage était maculée d’un sang écarlate qui venait souiller sa chemise de flanelle. Heydan ne put réprimer un frisson qui lui glissa le long du dos. Ce fut le moment que choisit son adversaire pour lui adresser un sourire à glacer le sang. Le jeune chasseur déglutit et cligna des yeux.


- ... Oups.

Une onde de choc le propulsa à l’autre bout du toit sur lequel il se tenait. Il essaya tant bien que mal de se redresser, mais la violence avec laquelle il avait été projeté ainsi que les tuiles qui se dérobèrent sous ses pieds n’arrivèrent qu’à le faire glisser par-dessus bord et le précipitèrent au sol, lui évitant de se faire massacrer par le vampire qui bondit vers lui à l’instant exact où il tombait.
Le Hunter chuta lourdement sur les pavés et se releva aussi prestement que possible. Un grondement énervé au-dessus de sa tête le fit sortir de la ruelle où il avait atterri pour rejoindre les artères animées du quartier. Une main sur le manche de sa dague et son capuchon toujours rabattu sur son visage, il se fondit dans la foule, ses yeux verts scrutant les passants autour de lui. De nuit, ces rues étaient encore plus animées que de jour, et toutes sortes de débauches se déroulaient derrière les murs qui semblaient eux-mêmes poisser de sueur et de luxure, ou bien dans une impasse insalubre et sombre où le regard des indiscrets se perdait parfois.
Et le regard d’émeraude d’Heydan détailla brièvement les hommes et les femmes se massant dans ces allées vivant pour et par la sensualité et le plaisir avant de se poser sur les toits. Il cherchait la silhouette noire du vampire qu’il pourchassait, et qui maintenant le traquait à son tour. Il l’avait trop énervé pour que l’autre décide d’en rester là, et il s’attendait à le voir surgir devant lui d’une seconde à l’autre. Il remit son arc en bandouillère, préférant garder au moins une main constamment vide et à disposition.
Alors qu’il observait un coin de mur plus loin, il bouscula par mégarde un homme débraillé d’une quarantaine d’années qui le foudroya du regard.


- Eh, tu peux pas regarder où tu vas ?

Heydan sursauta, surpris, ce qui eut pour effet de faire basculer sa capuche en arrière. Il se retourna vers le désagréable individu et, rentrant un peu la tête dans les épaules, leva sa main libre devant lui tout en reculant vivement.

- Oh, pardon, désolé !
- Ouais, c’est ça, grommela l’homme avant de se remettre à converser avec la jeune femme à l’allure aguicheuse à ses côtés.

D’ailleurs, la rue grouillait de femmes portant les mêmes habits provoquant et attirant, marquant ainsi de manière bien visible leur condition de prostituées. Et un petit groupe d’entre elles avait repéré le jeune homme.
Alors qu’il se grattait négligemment le crâne, mal à l’aise et tendu, une main délicate saisit son menton et le tourna vers une demoiselle ne devant pas avoir tout à fait vingt ans encore. D’une voix suave, elle lui demanda, un sourire séducteur accroché aux lèvres :


- Eh bien chaton, on a peur du grand méchant Hughes ? Il aboie fort, mais ne mord pas. Moi, en revanche, je peux faire toutes sortes de choses. Tenté ?

Heydan cligna des yeux, puis se racla la gorge et se dégagea sans brusquerie, un peu gêné.

- Loin de moi l’idée d’être désagréable, mais j’ai quelque chose d’important à faire, et –
- Tu es tendu, mon beau, dit une autre femme à son oreille alors que, debout dans son dos, elle posait les mains sur son torse. Je suis sûre que j’arriverais bien à détendre ces jolis petits muscles.

Elle glissa alors les mains jusqu’à l’entrejambe du jeune homme qui se tendit et vira au rouge vif. Une fois encore, il s’écarta, secouant la tête, répondant calmement mais nerveusement.

- Non non, je vous assure que je vais très bien ! Pas la peine de me détendre, vraiment.
- Oh, il est timide ! Répliqua une troisième prostituée. C’est mignon. J’aime les timides.

Le Hunter retint un rire nerveux et tourna la tête de tous les côtés, cherchant un soutien inexistant face à ce groupe de demoiselles particulièrement insistantes.
Ce fut alors qu’il cru apercevoir dans la foule quelque chose de familier. Une jolie chevelure d’un blond éclatant, des oreilles percées et une tenue qui semblait être d’excellente facture ... Il haussa les sourcils, incroyablement surpris. Il s’apprêta à crier le nom de Shizuo dans l’espoir que ce soit bien lui et qu’il vienne à sa rescousse une fois encore, quand une main se referma sur son épaule, et qu’une voix d’homme répondit :


- Navré, mesdames, mais mon ami ici présent et moi-même avons à discuter de très urgentes affaires.

Des soupirs déçus accompagnèrent cette déclaration qui emplit Heydan de peur. Se retournant, il plongea son regard dans celui du vampire qui lui souriait, presque carnassier, se délectant visiblement à l’avance du festin qu’il allait faire.
Ils se regardèrent ainsi quelques très longues secondes.
Jusqu’à ce qu’Heydan ait un réflexe tout à la fois incroyablement bienvenu et profondément stupide.
Rejetant la tête en arrière, il l’envoya en avant de toutes ses forces. Son crâne heurta le nez du vampire avec une telle force qu’il explosa littéralement sous l’impact. L’homme de noir vêtu fit un bon en arrière en criant de douleur, tandis que les passants poussaient des exclamations surprises et effrayées. Le Hunter ne perdit pas de temps. Tournant les talons, il s’enfuit à toutes jambes dans une direction quelconque. Ici, en plein milieu de la foule, il était trop désavantagé pour tenter une riposte. Et il ne voulait pas blesser quelqu’un par mégarde.
D’un revers de main, il essuya le sang qui avait éclaboussé son front tout en tournant et virant dans les ruelles, ne sortant jamais du quartier des plaisirs. Il voulait sauver sa vie, oui, mais il ne voulait pas perdre sa proie non plus. Proie qui, actuellement, était plus chasseur qu’autre chose.
Rejoignant l’avenue principale une nouvelle fois, il trébucha sur un pavé déchaussé. Cette malheureuse chute en avant l’empêcha de se faire frapper dans le dos par le vampire qui l’avait retrouvé depuis un moment déjà. La chance du jeune homme, cependant, s’arrêta là. Il sentit une poigne de fer le soulever au-dessus du sol. Une seconde plus tard, il se retrouvait face à un visage tordu dans un rictus de rage animale, et ne put empêcher un fin sourire terrorisé d’étirer ses lèvres fines. Un instant plus tard, son adversaire le propulsait droit devant lui, avec une telle force qu’il brisa la fenêtre avec laquelle il entra en collision. Il continua son vol plané durant encore deux bons mètres avant d’atterrir lourdement sur le sol.
Heydan laissa échapper un léger gémissement de douleur. Fixant le plafond, le souffle court, il laissa échapper un :


- ... Eh bien, ça aurait pu être pire ...

Se redressant sur son séant, il se remit debout tant bien que mal. Posant la main sur sa dague, il se retourna vers la vitre brisée, prêt à contrer la prochaine attaque du vampire qui, il n’en doutait pas, ne manquerait pas de venir le poursuivre.
A la place, ce furent deux yeux d’un bleu intense qui se plantèrent dans les siens.
Le jeune homme resta un instant sans rien dire, trop surpris pour réagir. Puis il haussa les sourcils.


- Oh ... salut !

La situation n’aurait pas été aussi délicate qu’il aurait été content de revoir Shizuo. Mais pour l’heure, une créature de la nuit qui lui en voulait beaucoup s’apprêtait à lui sauter à la gorge d’une seconde à l’autre.
Parfois, les priorités des uns ne correspondent pas du tout aux vôtres. Et la priorité d’Heydan était de survivre encore un peu.
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MessageSujet: Re: Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Icon_minitimeJeu 17 Jan - 16:14

Il faisait sans doute jour... Shizuo en doutait cependant fortement. Il se rappelait vaguement de la nuit qu'il avait passé sans avoir conscience que cette fameuse nuit était à deux jours de là... Il avait rejoint la maison close à demi conscient. La gérante et lui se connaissaient bien. Ils n'étaient pas amis, ils n'étaient pas proche mais il existait entre les gens de ce métier un genre de lien tacite et une solidarité qui permettait à chacun de trouver refuge chez l'autre.
A partir du moment où il s'était su dans une relative sécurité, ses souvenirs s'étaient morcelés. Les courtisanes s'affolant autour de lui. La gérante essayant de le maintenir eveillé... Les éclats d'un soleil agressif – sans doute matinal- frappant la surface d'un miroir. Des points de suture ou des plaies douloureuses, il ne savait pas.
Tout ça avait l'air d'un rêve étrange et perturbant où se mêlaient habilement les relents de la douleur et les volutes âcres de la drogue. Il se rappelait avoir trembler. Shizuo sentait l'humidité des draps, il en concluait qu'il avait dû faire de la fièvre. Son esprit excluait totalement la possibilité que cela puisse être dû aux rêves et cauchemars qui enivraient chacune de ses nuits. Il émergeait avec difficulté son corps entier semblait refuser l'éveil et le poussait à retourner à une inconscience quelconque pourvu qu'il s'oublie un peu. C'est alors qu'il réalisa quelque chose d'assez simple: son corps ne refusait pas totalement de bouger. Une courtisane avait visiblement passé la nuit à le maintenir dans son lit. La piste du cauchemars se glissait insidieusement dans son esprit.
Si on lui avait dit de le maintenir, c'est qu'il avait dû dérangé le travail de ces dames et si c'était le cas... C'est qu'il avait crié.
Elle n'était pas là par compassion. Elle était là car il avait du faire fuir des clients et elles savaient toutes qu'un client parti ne se remplaçait pas si facilement.
Il détacha les mains de la prostituée endormie et se redressa en grimaçant. Il ne regarderait pas le massacre. Il ne le regarderait pas. Il le regarderait plus tard mais il préférait se dire qu'il ne le ferait jamais. C'était plus facile de tout nier en bloc, encore et encore.
Alors, et seulement après avoir pris la décision de ne pas regarder, il se mit debout. Vacillant un instant, se rattrapant finalement au mur, il alla jusqu'à la carafe d'eau et ne prit pas la peine de se servir un verre. En buvant, il se rendit compte à quel point il était assoiffé, complètement desséché. Il avala l'eau à si grosses goulées que ça en devint douloureux. Il finit par reposer la carafe en haletant, totalement à bout de souffle. Une voix grave et féminine résonna derrière lui.


-Ca fait deux jours, Shizy.

Shizuo se redressa doucement en fronçant les sourcils. La gérante le regardait, machonnant ce qui lui sembla être une feuille de coca.

-Je vous payerais... Pas de problèmes. 

La gérante renifla, manifestement quelque chose d'autre la dérangeait.

-On a dit assigner une fille à ton chevet, mon loup... 

Shizuo bascula la tête tête en arrière en soupirant. Son regard azuré revint se poser sur la gérante.

-Je payerais pour ça aussi... Je suppose.
 
-J'espère bien!
 
-Il me semble que j'ai sauvé pas mal de vos filles lors de la dernière soirée du baron et on ne m'a pas payé pour ça.... 

La gérante plissa les yeux, renforçant son air porcin. Shizuo ne baissa pas les yeux. Complètement sobre, il dégageait une certaine aigreur et il ne laisserait pas passer ça. Il ne payerait pas des services qu'il avait mille fois rendu pour les filles du bordel de Chinatown. Le regard de l'asiatique deplaisait à la gérante, il y avait une lueur profonde de dégoût qui marquait ses retines. Elle ne le prenait pas pour elle... Et c'était le problème quelque part, cette lueur, ce dégoût profond semblait tourner vers l'humanité toute entière. Elle baissa finalement les yeux.

-Paye la chambre, disons qu 'pour le reste, on est bon. 

Shizuo hocha doucement la tête et entreprit de regrouper les quelques affaires que les courtisanes ne s'étaient pas appropriée pendant ses deux jours. Soudain son visage palit.

-oh non....

Il se jeta sur sa tunique, fouillant dans les poches frénétiquement. Il priait, il priait fort pour qu'on ne lui ai pas dérobé ce qu'il lui restait. Ses doigts effleurèrent le sachet salvateur. Il se détendit quasiment instantanément. Il s'assit à même le sol, dos contre le pan en bois du lit, faisant rouler le petit sachet qui contenait sa paix interne. Un léger sourire vint teinté ses lèvres. Il l'ouvrit doucement et ingéra ce qu'il devait prendre pour se déconnecter de la peur grandissante qu'il sentait s'insinuer. Alors seulement la catin endormie finit par s'étirer émettant des gémissements qui aurait fait palir n'importe quelle demoiselle de bonne famille. Shizuo se redressa et posa un oeil sur elle.

-Je... Merci pour... Le calme.

La demoiselle était jeune, sans doute un peu plus jeune que Shizuo. Elle sourit dévoilant des dents encore blanches mais qui ne tarderait pas à être gatées par l'alcool et la luxure.

-Y a pas d'quoi, m'chou.

Shizuo ressentait un profond malaise à voir cette jeune femme, à voir les maisons closes en générales. Il se sentait humilié. Il ne voulait pas être comme ces femmes, il n'avait pas envie de ressembler à cette fille qui écartait les jambes pour de l'argent. Il n'avait pas le choix. Il le savait parfaitement et quelque part il essayait de l'occulter derrière son but. La drogue aidant, il finissait par ne pas y penser.... Jusqu'à la prochaine descente. Jusqu'au prochain client et la machine tournait encore et encore, quasiment inépuisable. Il le fallait.
Il n'avait pas remarqué que la jeune femme s'en était allé. Il était donc seul. Il soupira avant de sortir. Il devait rejoindre une autre maison de passe, il était encore trop faible et trop saignant pour retourner auprès de son maître. Il tenait à rester en vie. Il savait qu'il n'aurait pas plus de la journée pour bander ses plaies. Comme il savait que passer une nouvelle nuit dehors si cela faisait déjà deux jours ne lui apporterait que des ennuis: qu'ils viennent de Glen ou d'Aisling.
Il sortit de la maison sans un regard en arrière, laissant l'argent qu'il devait dans la chambre. C'est alors qu'il comprit que la nuit était déjà là... Il inspira profondément l'air frais et épicé de Chinatown, calmant la légère montée d'inquiétude qu'il sentait.
Rentrer ce soir serait du suicide pur et simple. Accoutré comme il l'était, il se trouvait beaucoup trop voyant pour les rues londoniennes et ses activités nocturnes.
Il regarda autour de lui, ne réalisant pas du tout que quelqu'un le fixait au travers de la foule. Il avait du mal à se souvenir de par où il était passé. Il mit un certain temps à trouver ses repères et finalement fila au travers de la foule jusqu'à une maison aux lourdes tentures de velours cramoisi. Une petite lanterne rouge filtrait par la fenêtre, typique des maisons closes. Il entra dans le hall d'entrée où des filles se precipitèrent vers lui, aguicheuses avant de changer d'attitude. Shizuo représentait pour certaines filles l'occasion d'avoir des calins totalement stérils.
Il n'aimait pas les femmes, il le savait depuis longtemps mais il était trop traumatisé par l'humanité en général pour s'attarder longuement sur de vrais relations. Ces filles se substituaient à des amies d'un soir toutes aussi profondément marquées que lui. Ils avaient tous à y gagner et ces moment étaient quelque peu privilégiés tout en restant formel. Personne ne se livrait en revanche personne ne laissait passer une occasion.
La gérante, fine et élancée, du nom de White, s'approcha de lui en souriant. Il lui sourit un peu, plus faiblement.
White avait cette particularité qui consistait à voir et à traiter avec tendresses ses filles et son garçon. Shizuo travaillait "pour elle" ce qui signifiait que c'était elle qui gérait son emploi du temps. Elle était au fait de la situation de l'escort boy et faisait en sorte que tout se passe bien. Elle le détailla en voyant l'air un peu piteux qui demeurait sur le visage de l'asiatique.


-Fais moi voir, Shizu.

Shizuo secoua la tête avec un sourire stressé. Elle n'était pas forcément d'accord avec les pratiques et certains des services qu'il proposait. White considérait qu'il était intolérable d'abimer à ce point de la marchandise. White ouvrit la tunique sans plus de ménagement. Les filles autour d'eux poussèrent des exclamations d'horreur, malgré tout, elles avaient vu Shizuo dans des états bien pire.

-T'as atterrie où au juste?

-La maison close de Miss Wang... J'ai du me tromper.

-Encore. J'vais finir par croire qu'tu les préfères.

Shizuo eu un léger rire et secoua la tête. White sourit à son tour puis s'écarta en refermant la tunique de l'asiatique.

-La chambre du fond est libre, j'suppose que tu rentres pas c'soir chez Mr Glen?

-Euh... Non j'vais rester là ce soir, si c'est possible.

Deux des filles avaient déjà attrapé les bras de Shizuo et l'entrainait vers l'étage en gloussant. White retourna à son poste, accueillant les clients qui venaient juste d'entrer. Il gravit les escaliers en écoutant distraitement les conversations des jeunes femmes.
Il les laissait jouer avec ses cheveux, s'amusant à faire boucler ses cheveux en les enroulant sur leur doigts. Il repensait à cette auberge, ce jeune homme. Les vapeurs de la drogue avaient déjà arraché son nom à ses souvenirs. Il eut un léger sourire en repensant à ses merveilleux yeux d’émeraude, sa gentillesse... Les deux filles l'avaient guidé jusqu'à la chambre libre et entreprenaient de s'étaler sur le lit avec la grace de gamines de douze ans. Shizuo les regardait faire sans vraiment les voir.


-Ben qu'est-ce qui t'arriv', boucle d'or?

Shizuo posa les yeux sur la prostitué qui le regardait de ses yeux marrons foncés en souriant. Il haussa les épaules.

-Fatigué.

-Bah, t'as disparu deux jours, t'en a profité pour découcher! Madame White s'ra pas contente!

-Oh, oui je sais.

Il se dirigea jusqu'à l'armoire d'où il sortit une chemise qui semblait avoir subi plus que les outrages du temps. Shizuo la montra aux filles.

-Elle vient d'où celle-ci?

La seconde fille se leva pour mieux voir et plissa les yeux, semblant chercher à quoi elle avait bien pu servir puis poussa une exclamation.

-AH OUI! Elle a servi à accoucher Elsa! Mais elle est propre, on l'a bien bien lavé mais ça marque le tissus.

-... T'es sure de toi?

-Rho mais oui! C'est pas parce qu'on t'offre des affaires sublimes que les nôtres puent, Shizy.

Shizuo ne dit rien. Il attrapa la chemise et défit la tunique puis sa chemise souillée de sang. Il était de dos, ne voulant pas montrer l'ampleur du massacre une seconde fois. Il replia ses vêtements, les mit dans l'armoire et sentit une main froide parcourir son dos.

-Ca a bien cicatrisé.... J'pensais pas.

Il enfila la chemise un peu précipitamment. Il n'aimait pas les montrer et encore moi qu'on y touche. Il retenait une furieuse envie de disparaître depuis qu'elle avait toucher son dos couturé. Ca le revulsait profondément. Il se retourna vers la fille et dit d'une voix stressée.

-N'y touche pas....

Elle recula en haussant les épaules et s'apprétait à dire quelque chose quand un boulet de canon traversa la fenêtre pour s'échouer quasiment à ses pieds. Les deux filles hurlèrent de peur. Shizuo lui ne bougeait plus, c'est à peine si il respirait. Complètement tendu, il essayait d'analyser et de repousser sa terreur. Il reconnut la voix.

- ... Eh bien, ça aurait pu être pire ...

Shizuo écarquilla les yeux.

-C'pas vrai.....

Il fixa le jeune homme en plissant les yeux sous la poussière. Il détaillait le jeune homme cherchant son nom, encore et encore. Il tentait de l'extirper des brumes de ses souvenir.

- Oh ... salut !

-Heydan...?

Ah oui, c'était ça... Ca lui revenait. Heydan, le beau garçon. Il cligna des yeux plusieurs fois et fit sortir les filles.

-Qu'est-ce que tu fais là? Pourquoi t'es passé à travers la fenêtre....

Il se retourna d'un bloc, tétanisé.

-Qui est-ce qui t'as fait passé au travers d'une fenêtre du premier étage...

Sa voix était tendue, il connaissait la réponse à sa question et la peur le gagnait doucement. Ses yeux se posait sur le trou dans la fenêtre. Il réagit à une vitesse qui trahissait son habitude de la situation. Il empoigna Heydan et le releva, attrapant au passage une bouteille de vin il la vida sur Heydan, cachant son odeur. Il laissa la bouteille s'échouer par terre et tout en ouvrant la porte de l’armoire ou se trouvait ses vêtements, il appela.

-Christy!

Une jeune femme brune aux airs androgynes apparut. Il regarda Heydan.

-Tu bouges pas. Y a pas de brindilles cette fois alors silence.

Shizuo referma la porte et regardant Christy. Il désigna le lit.

- Il va falloir faire semblant.

Christy sourit et hocha la tête. Pendant ce temps, Shizuo s'allongea, pas du tout à l'aise avec la suite mais sachant pertinemment qu'il n'y aurait pas d'autre solution pour que ça se passe au mieux. Christy se positionna au dessus pour cacher Shizuo.
L'asiatique l'embrassa non sans répulsion se tendant violemment en entendant les bruits de pas sur le verre. Décidément à chaque fois qu'il se retrouvait en présence de Heydan, il se passait des choses horribles...
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MessageSujet: Re: Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Icon_minitimeVen 1 Fév - 19:54

La main toujours sur le manche de sa dague, Heydan faisait passer son regard de la fenêtre à Shizuo, prêtant à peine attention aux filles qui sortaient de la pièce, effrayée par sa soudaine et inattendue entrée en scène.

-Qu'est-ce que tu fais là? Pourquoi t'es passé à travers la fenêtre....

Le jeune homme hausse les sourcils, réfléchissant rapidement à une réponse qui ne soit pas absurde.

- Oh, ça ? Euh ...

Il n’eut pas le temps d’aller plus loin. L’asiatique se retourna d’un bloc, l’air plus qu’effrayé et tendu comme la corde d’un arc.

-Qui est-ce qui t'as fait passer au travers d'une fenêtre du premier étage...

Heydan le dévisagea de ses yeux verts, surpris de la question. Plissant les yeux, il secoua la tête et resserra la prise sur sa dague.

- Quelqu’un qui connait des choses que j’ai bien l’intention d’apprendre.

Il s’apprêtait déjà à se relever et préparer ses armes pour se battre, lorsque Shizuo le releva sans ménagement et lui vida une bouteille de vin sur la tête. L’alcool imprégna ses vêtements, dégoulina le long de son cou, dans son dos et poissant ses cheveux. L’odeur sucrée lui agressa les narines. Le jeune Hunter n’était pas féru de spiritueux, à quelques exceptions prêt, et le vin rouge collant à sa peau lui aurait sans doute fait tourner la tête assez rapidement si l’adrénaline n’avait pas été là pour contrebalancer ses effets.
Le jeune blond à ses côtés ouvrit en grand l’armoire qui se trouvait dans un coin de la pièce et le poussa à l’intérieur, le cachant derrière les nombreuses chemises et tenues accrochées là.


-Tu bouges pas. Y a pas de brindilles cette fois alors silence.

Les portes se refermèrent sur lui, le laissant dans le noir. Des bruits étouffés lui parvenaient de la pièce à côté, sans qu’il ait aucun moyen de voir ce qui se passait. Se calant au fond de la penderie, il se plaqua contre le bois jusqu’à ce que la charnière soit à portée de vue et d’oreille. Alors, les mains serrées sur son arme, il attendit en silence, respirant à peine, s’évertuant à calmer les battements trop rapides de son cœur.

Une paire de bottes de bonne qualité se posa sur les bris de verre, les écrasant sous les semelles robustes. Le vampire qu’avait pourchassé Heydan atterrit souplement sur le sol après avoir bondit depuis le bas du bâtiment. Il promena son regard sur la pièce, et un sourire tout aussi diverti que cruel étira ses lèvres fines et pâles.


- Eh bien, on s’amuse ?

Cette phrase était destinée à Shizuo et son amie, toujours sur le lit. Le grand homme de noir vêtu s’approcha d’eux.

- Il est rare de s’occuper dans une pièce aussi ouverte aux courants d’air – et je doute qu’une fenêtre brisée ne vous ait pas sauté aux yeux.

Sa présence avait quelque chose de glacé et d’écrasant. Heydan dans son placard serra les dents et s’exhorta au calme, n’osant pas bouger d’un cheveu de peur que l’arc dans son dos ne vibre et cogne contre la paroi.
Le vampire posa le pied sur le tapis trempé de vin et haussa les sourcils, l’air faussement surpris.


- Oh, mais qu’est-ce donc ? Il y a eut beaucoup de dégâts par ici, je me trompe ?

S’asseyant sur le bord du lit, il passa doucement le bout des doigts le long du corps de la jeune catin, esquissant la forme de ses courbes. Son regard passait de Shizuo à la demoiselle aux traits androgynes.

- Un si joli couple ne pourrait pas faire de tels dommages, n’est-ce pas ? Pas des gens aussi délicats, aussi ... fragiles.

L’insistance sur le dernier mot avait quelque chose d’inquiétant. On avait l’impression que d’une seconde à l’autre, il pourrait se jeter sur l’un ou l’autre et leur briser la nuque comme s’il s’était agit d’un fétu de paille. Il prit un air affecté, presque suppliant.

- J’ose espérer que vous ne me cachez rien, n’est-ce pas ? J’en serai fort peiné.

Il les fixa droit dans les yeux tour à tour pendant quelques longues secondes, puis se leva calmement et s’éloigna dans le couloir, refermant sans faire de bruit. Heydan compta jusqu’à dix, lentement, puis poussa la porte de l’armoire et s’en extrait aussi silencieusement que possible, veillant à ne pas faire craquer les lattes de bois sous ses bottes. Il prit également garde à éviter les débris de verre, ne voulant pas répéter l’incident du parc. Parce que cette fois, plutôt que des créanciers très en colère mais qui restaient humains, il avait à faire à un vampire plutôt énervé et surtout très déterminé à lui faire la peau. Or, ledit vampire possédait des informations que le jeune homme voulait à tout prix connaître. Il ne laisserait pas vivre le grand homme en habits de velours, mais il était hors de question que celui-ci rende l’âme sans avoir parlé, dut-il y passer le restant de la nuit et les jours suivant. Cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas eu ne serait-ce que la moindre piste concernant les amis qu’il avait perdu. S’il avait une chance de les retrouver, s’il restait encore un tout petit espoir qu’ils soient encore en vie quelque part, alors il s’accrocherait à cela, dusse-t-il parcourir la terre entière pour les retrouver. Peu lui importait : ils étaient sa famille, sa seule et unique famille, et même si six longues années étaient passées, il n’abandonnerait pas. Il aurait fallu qu’il les trouve, morts ou vifs, pour qu’enfin il arrête de chercher.
D’un mouvement d’épaule, le jeune Hunter remit en place son grand arc de bois verni sur son épaule. Se retournant, il inclina légèrement la tête.


- Merci, Shizuo. Et toi aussi ... euh ...

Ce fut seulement à ce moment-là qu’il prit totalement conscience de la présence de la jeune femme avec eux dans la pièce. Il s’empourpra un peu et détourna le regard en se raclant la gorge.

- Enfin ... merci pour ça ... je ... euh, je ne vais pas vous déranger plus longtemps ... Des choses à faire, tout ça.

Tournant les talons, il se dirigea sans un bruit vers la sortie. Du reste du bordel lui parvenaient les conversations tenues par les clients et les catins, des discussions bon enfant et détendues pour la plupart.
Tout en marchant sur la pointe des pieds, d’autres bruits parvinrent aux oreilles du jeune homme alors qu’il avançait sans émettre le moindre son le long des couloirs menant aux diverses chambres de l’établissement. Il sentit le rouge lui monter aux joues assez rapidement et pressa le pas autant que possible sans que cela ne trahisse sa présence. Il ne voulait que retrouver le vampire, obtenir ce qu’il voulait et sortir d’ici aussi vite que possible. Un nouveau gémissement étouffé provenant d’une chambre toute proche le fit accélérer encore un peu. La main crispée sur sa dague, aussi bien à cause du stress que de la gêne, il rasait littéralement les murs, esquivant soigneusement toutes les portes qu’il aurait pu malencontreusement pousser.
Son pied se prit dans le bord du tapis au beau milieu du corridor, et il s’étala de tout son long, les mains en avant pour étouffer le bruit de sa chut. Le nez contre le parquet, il retint un soupir fatigué, le genre de soupir que l’on pousse lorsqu’on se retrouve face à une situation désagréable que l’on a déjà vécu maintes et maintes fois.
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MessageSujet: Re: Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Icon_minitimeDim 19 Mai - 0:22

-Eh bien, on s’amuse ?

Shizuo se tendit légèrement. Continuant malgré tout ce qu'il faisait avec Christy. Il ne bougea pas, suivant Christy sur ce coup-là. Elle était beaucoup trop sous drogue pour qu'elle réagisse à ça. Il lui fallait jouer cette carte-là. Grâce à ce qu'il avait ingéré avant de rejoindre la maison close aux tentures cramoisie, ses pupilles étaient suffisamment dilatées pour qu'il aie l'air dans le même état que la jeune catin. Shizuo constata avec un effroi grandissant que l'homme continuait à avancer. Il pria fort pour qu'il s'approche pour repartir vers la porte. Comme bien souvent dans le monde de Shizuo, sa prière ne se fit pas entendre.

-Il est rare de s’occuper dans une pièce aussi ouverte aux courants d’air – et je doute qu’une fenêtre brisée ne vous ait pas sauté aux yeux.

Christy émit un gémissement que Shizuo savait totalement simulé puisqu'il n'avait rien fait. Shizuo réagit, l'attirant à lui. Elle se laissa faire, trop droguée pour calculer l'homme.

- Oh, mais qu’est-ce donc ? Il y a eut beaucoup de dégâts par ici, je me trompe ?

Shizuo finit par écarter doucement la demoiselle qui commença à lui embrasser le cou tandis que l'asiatique posait les yeux sur le vampire, un regard résolument embrumé par la drogue. Il lui lança un sourire plus qu'aguicheur avant de retourner à la jeune femme comme si rien ne s'était passé. Il en profita pour avoir l'air plus que paniqué, caché ainsi derrière les cheveux de Christy, personne ne pouvait voir son visage. Christy releva la tête tandis que le lit s'abaissa légèrement sous le poids du vampire qui venait de s'asseoir. Elle eut un rire frivole en le sentant faire poussant le vice jusqu'à prendre la main de l'homme et à en lécher les doigts tandis que le vampire dit.

-Un si joli couple ne pourrait pas faire de tels dommages, n’est-ce pas ? Pas des gens aussi délicats, aussi ... fragiles.

Shizuo et Christy eurent à ce moment-là exactement le même sourire tandis que la jeune femme s'était approché encore plus du vampire.

- J’ose espérer que vous ne me cachez rien, n’est-ce pas ? J’en serai fort peiné.

-Reste prendre du bon temps, mon chou.

Shizuo continua à sourire, maudissant la jeune femme de tous les noms qu'il connaissait. Finalement le vampire s'en alla. Shizuo regarda Christy, un sourcil haussé.

-.... Reste prendre du bon temps... ?
-Ben quoi, il a l'air riche...
-Il est atterri ici par une fenêtre.

Elle émit un gloussement et secoua la tête. Pendant ce temps, Heydan était sorti de son armoire. Il lui jeta un regard soulagé, sans franchement s'en rendre compte.

-Merci, Shizuo. Et toi aussi ... euh ...

Shizuo hausse un sourcils en le voyant s'empourprer et il finit par sourire en comprenant la raison de cette gêne. Il regarda Christy puis Heydan, son sourire s'élargissant légèrement.

-Enfin ... merci pour ça ... je ... euh, je ne vais pas vous déranger plus longtemps ... Des choses à faire, tout ça.

Le sourire de Shizuo disparut au moment où il comprit que Heydan allait trouver le vampire DANS la maison close. Ses sourcils se froncèrent au moment où le bel homme franchit la porte. Shizuo repoussa Christy puis il regarda la porte puis la chambre puis dehors. Il s'avança dans le corridor juste assez vite pour voir Heydan s'étaler au sol.

- Mais c'est pas vrai...

Shizuo s'approcha de l'homme qu'il aida à relever. Il le détailla.

-T'es tout le temps comme ça... ? Tu dois te faire mal souvent....

Il emmena Heydan plus loin dans un coin sombre. Il fixa Heydan.

-Si t'as des informations à récuperer. Pas. Ici.

Son regard avait quelques chose de determiné mais aussi, d'étrangement suppliant. Il tenait les bras de l'homme comme pour le convaincre.

-On s'connait pas et j'sais pas ce que ce vampire t'as fait mais ne fais rien ici, s'il te plait.

Il n'avait pas la moindre envie que la maison close soit ravagée par un vampire qui, si il n'était pas tué, reviendrait tuer chacune des personnes se trouvaient ici. Shizuo appréciait la quiétude qu'il pouvait avoir ici. Même si ce milieu ne lui plaisait pas, cela représentait un havre de paix dans lequel il pouvait soigner ses blessures et souffler un peu. On imaginait pas à quel point ces moments étaient précieux, en revanche quand on était privé de ce genre d'instants, ils prenaient toute la puissance qu'ils leur incombait. Il finit par fermer les yeux en baissant la tête. Il n'aimait pas du tout ce qu'il allait dire. Vraiment, vraiment pas. Ses yeux vinrent se planter dans ceux du jeune homme.

-Si tu veux... Je le fais sortir....

Les personnes ne connaissant pas Shizuo n'imaginaient pas à quel point cette simple idée pouvait le rendre malade. Il faisait son maximum pour rester en vie. C'était son objectif, rester en vie. Un jour il serait libre. Il aurait payé sa dette. Il devait rester en vie jusqu'à ce jour. Il se devait au moins ça... Non ? Shizuo avait passé des heures sombres mais le fait qu'il était encore en vie tenait à un espoir si fin, si fragile que ça frisait la folie d'y croire. Mais l'asiatique n'avait que ça. Il n'avait absolument que ça. Il regarda autour de lui et dit à Heydan.

-Écoute, y a une porte dérobée là-bas... Sors par là et je te le ramène.

Shizuo se demandait encore comment il ferait ça mais il avait intérêt de trouver quelque chose. Les vapeurs de la drogue ne l'aidaient pas à y voir forcément très clair. Il était tellement habitué à cette situation et à cet état étrange qu'il ne réalisait pas à quel point c'était visible. Heydan ne l'avait vu que sobre ou du moins pas en pleine montée. Shizuo réfléchissait toujours, laissant filer les minutes.
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MessageSujet: Re: Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Icon_minitimeLun 20 Mai - 2:54

Le nez contre le parquet, Heydan se demanda, peut-être pour la millionième fois depuis qu’il avait commencé à chasser, pourquoi il n’avait pas choisi une voie plus calme, plus sûre et plus normale à pratiquer. Certes, cela ne changerait rien à sa guigne qu’on pouvait aisément qualifier de légendaire, mais cela lui éviterait de se prendre les pieds dans un tapis pendant qu’il pourchassait un vampire qui en voulait désormais personnellement à sa vie.
Retenant un autre soupire, il allait se relever lorsqu’il sentit une main se glisser sous son bras. Surpris, il se tendit par réflexe, prêt à dégainer sa dague s’il s’avérait que celui qui le remettait debout était la créature qui cherchait à l’égorger. Situation qui lui paru tout à fait ridicule et improbable lorsque, une fois sur ses pieds, son regard vert croisa celui azuré de Shizuo.

- T'es tout le temps comme ça... ? Tu dois te faire mal souvent....

Heydan haussa les sourcils, puis sourit – un léger sourire en coin, un peu amusé et surtout un peu gêné. Regardant sur le côté, il passa la main dans ses boucles brunes, comme à chaque fois qu’il était embarrassé ou stressé.

- Disons que j’ai arrêté de compter le nombre de fois où je me prends les coins de meuble il y a un bon bout de temps.

Il reporta son attention sur le jeune homme, le détaillant rapidement. Il avait l’air ... un peu étrange. Le jeune Hunter n’arrivait pas à mettre le doigt sur ce qui le chiffonnait, mais la sensation persistante que quelque chose clochait chez le blondin ne disparaissait pas. Finalement, il remit rapidement son arc en place dans son dos.

- Bon, merci de m’avoir encore ramassé. Excuse-moi de partir comme un voleur, mais j’ai des choses à faire.
- Si t'as des informations à récupérer. Pas. Ici.

Heydan haussa les sourcils, étonné. Comment est-ce que Shizuo pouvait seulement se douter de ce qu’il voulait faire ? Comment aurait-il pu imaginer – à raison – qu’il veuille soutirer des informations au vampire qu’il pourchassait ? Rapidement néanmoins, un début d’agacement vint remplacer la surprise. Il avait trop cherché, trop couru après un être dangereux mais sans aucun doute porteur de réponses prometteuses pour se laisser dicter sa conduite par qui que ce soit - même par le garçon debout devant lui.

- On s'connait pas et j'sais pas ce que ce vampire t'as fait mais ne fais rien ici, s'il te plait.

Heydan le regarda droit dans les yeux un long moment ; ce furent les bruits ambiants qui le ramenèrent à la réalité de l’endroit dans lequel il se trouvait, et c’est alors qu’il se rappela qu’ils n’étaient pas tous seuls. Il y avait d’autres gens entre ces murs - catins, clients et que savait-il encore. S’il se battait ici, il mettrait en danger la vie de ces personnes qui n’étaient pas du tout impliquées dans cette affaire. Le jeune homme aux yeux verts soupira et hocha la tête.

- Tu as raison, ce serait trop dangereux pour les autres ... Il va falloir que je trouve un truc.

Fermant les yeux et croisant les bras, il se mit à réfléchir. Il cherchait une idée qu’il puisse mettre en pratique dans les cinq minutes à venir sans que cela ne nuise à la santé de qui que ce soit – à part, sans aucun doute, la sienne. Il allait lui falloir attirer l’attention du vampire juste assez pour le guider à lui et le pousser à partir de la maison close sans qu’il n’en profite pour s’évanouir dans la nature ou ne lui brise la nuque lorsqu’il regarderait du mauvais côté de la route.

- Si tu veux... Je le fais sortir....

La voix de l’asiatique le tirèrent de ses pensées avec violence tandis qu’il le dévisageait, assez incrédule. Pourquoi l’aiderait-il ? Pourquoi risquerait-il sa vie à leurrer un monstre jusqu’à un chasseur qu’il n’avait rencontré qu’une fois et qui lui avait valu d’être à moitié passé à tabac en plus d’avoir été détroussé ?

- Écoute, y a une porte dérobée là-bas... Sors par là et je te le ramène.

Heydan le fixait, la tête légèrement penchée sur le côté, quelque peu incrédule. Il trouvait que le jeune homme aux yeux bleus était bizarre par rapport à la dernière fois où il l’avait vu – trop calme, trop ... ailleurs. Ses pupilles étaient dilatées à tel point qu’elles obscurcissaient presque totalement ses iris clairs, ce qui, étant donné la douce mais néanmoins présente lueur dans le corridor, n’était pas normal du tout. Le chasseur resta ainsi un moment, immobile, puis hocha la tête.

- Très bien ... Fais attention à toi, c’est tout. J’attends dehors.

Il pressa gentiment l'épaule de ce bien curieux garçon qui s'apprêtait, une fois encore, à lui rendre un grand service, et peut-être même à lui sauver la vie à nouveau.

Quelque part ans la maison close, le vampire avait rebroussé chemin. L’odeur sirupeuse et douceâtre du vin qui lui avait agressé le nez lorsqu’il était entré avait quelque chose de bizarre.
Elle semblait se déplacer.
Et une odeur qui se déplace comme celle-ci, ça n’était jamais normal.
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MessageSujet: Re: Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Icon_minitimeDim 2 Juin - 15:36

-Très bien ... Fais attention à toi, c’est tout. J’attends dehors. 

Shizuo plissa les yeux en le sentant faire. Il eut un léger sourire. On aurait pu croire que c'était les effets de la drogue et quelque part, ça n'était pas si loin de la vérité. Il se demandait pourquoi il aidait ce jeune homme, il se connaissait assez pour savoir que c'était la peur qui l'avait maintenu en vie jusque là. Agir comme ça... C'était stupide. Cela dit... Laisser Heydan s'amuser à saccager l'endroit reviendrait à détruire la structure qui lui permettait d'optimiser son travail et de ce fait... Gagner l'argent nécessaire au rachat de sa liberté. Shizuo avait envie de rire quelque part, tant la situation était profondément ridicule. Lui en train de risquer sa vie pour qu'un chasseur tue un vampire... Il y avait quelque chose de profondément navrant là-dedans et il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus.
Son regard azuré plongea dans celui de Heydan pendant un long moment pendant lequel il se rendit compte de l'odeur particulièrement agressive de tanin qui s'échappait du jeune homme. L'asiatique baissa les yeux vers sa chemise et son sourire s'intensifia légèrement. Il se demandait depuis quand le vampire avait senti l'odeur. Si il l'avait suivi lorsqu'elle s'était déplacé. En réalisant que le vampire était en chasse, Shizuo perdit un peu son sourire... Il aurait pu être juste derrière lui. Juste là... à quelques mètres en train de s'amuser de la scène...
L'angle d'attaque de Shizuo était d'une faiblesse déconcertante, il fallait que le vampire ne sache pas qu'il avait aidé le hunter. Si Heydan ratait sa chasse et ne parvenait pas à le tuer... Alors, le vampire pourrait aller raconter cette incartade à Glen.
Shizuo regarda derrière lui avait une certaine appréhension. Il hocha légèrement la tête en se rendant compte qu'il n'y avait personne. Il se détendit légèrement puis se retourna vers Heydan et, passant les bras autour du jeune homme, se rapprocha de lui jusqu'à se retrouver pressé contre lui. Il resta là ce qui lui sembla une éternité qui dû équivaloir à 3minutes en tout, tout au plus.
Il s'écarta, de larges taches de vin imprégnant désormais la chemise qu'il était tout à coup heureux d'avoir empruntée. Il n'avait pas voulu reconnaître que cette éternité n'était pas vraiment celle du malaise, il y avait senti autre chose mais la drogue faisant, il l'occulta purement et simplement. Il se détourna du jeune homme en disant.


-Si on t'demande, j't'ai pas aidé. Si ce vampire comprend que je t'ai aidé. T'auras ma mort sur la conscience.

Disant cela, il avait pris la rampe de l'escalier et avait tourné la tête vers Heydan suite à quoi, il lui avait souri. Un sourire incroyablement calme et chaleureux compte tenu de la situation. Finalement, il était retourné vers la chambre, marchant calmement, comme si il allait retrouver un client. Passant devant celle-ci, il jeta un regard dedans : Personne.
Il en déduisit vaguement que le vampire n'avait pas encore remonté la piste jusque là. Il savait que ça ne saurait tardé. Attendre dans la chambre reviendrait à signer son arrêt de mort. Il continua donc de déambuler, l'air légèrement hagar – et ça n'était pas fait exprès – il continua sa route, virant à gauche vers l'autre escalier qui permettait de rejoindre le bureau où se trouvait madame White. Il s'y arrêta, la maîtresse des lieux n'était pas là. Il passa derrière le comptoir et regarda sur le registre.
Madame White gérait tout ici, qui allait où et quand et surtout, avec qui. Il constata que le livre était complet pour la plupart des filles. Il referma l'ouvrage et se dirigea vers le deuxième étages et s'arrêta dans une des chambres qu'il savait vide. Lorsqu'il voulu y entrer quelqu'un lui attrapa le bras et tirer en arrière de manière à ce que son bras se torde juste assez pour commencer à être douloureux.
Shizuo laissa échapper un gémissement qui n'avait rien à voir avec de la douleur. Sa main libre vint se placer dans le cou de son interlocuteur tandis qu'il s'était retrouvé contre l'homme sous l'impulsion. Un sourire plus que ravi s'était dessiné sur le visage de Shizuo.


-Tu veux déjà me violenter, chéri... ?

La main dans le cou descendit ostensiblement sur l'homme jusqu'à arriver à l'endroit stratégique. Shizuo se retourna vers son « client » et ajouta.

-On n'est pas encore à l'intérieur...

Shizuo savait parfaitement qu'il s'agissait du vampire. Lorsqu'il découvrit le visage du vampire. Il haussa les sourcils et cligna des yeux, l'air surpris. Il fallait dire qu'il était plutôt crédible. Devoir se plier aux exigences de clients parfois particulièrement tordus apprenait au moins ceci : rentrer dans la peau de personnages qui n'étaient absolument pas vous.
Le visage de Shizuo s'illumina cependant d'un sourire tandis qu'il dégagea son bras de l'emprise du vampire pour venir passer les bras autour de son cou. Penchant la tête pour se donner l'air ingénue, il détailla le vampire.


-On t'a donné faim, c'est ça ?

Sans attendre la réponse, l'asiatique se rapprocha du vampire avant de le regarder dans les yeux, ses pupilles toujours dilatées ne permettaient aucune équivoque sur son état. Il vint flatter son cou de sa bouche tout en murmurant entre chaque baiser.

-Dis-moi ce que tu veux, mon beau. Je te promet que je suis très obéissant.

Et c'est ainsi qu'il se vendait. C'était comme ça qu'on l'avait toujours vendu d'ailleurs. Il n'avait jamais trop compris pourquoi cette obéissance était une force dans son métier mais il devait reconnaître que son statut d'homme objet soumis lui permettait d'atteindre des tarifs que peu des catins de la maison close pouvaient imaginer toucher avec une journée de travail.
Il s'était laissé à la merci du vampire, sachant parfaitement qu'il sentirait l'odeur tannique sur lui et qu'il n'allait pas tardé à lui poser des questions à propos du hunter. Shizuo savait déjà qu'il allait probablement le sentir passer. Il se maudissait intérieurement d'avoir proposer ça. Il se disait qu'il allait faire payer ce service à Heydan avant de se souvenir que le jeune homme était fauché comme les blés et c'était peu dire. Il s'écarta et regarda le vampire en souriant doucement, toujours collé à lui. L'idée même d'avoir sa jugulaire si proche d'une machoir de vampire l'inquiétait quelque peu, d'une certaine manière, il bénissait les effluves de la drogue qui lui permettaient d'être si détaché. En temps normal, il aurait paniqué à tel point que son rythme cardiaque se serait emballé suffisamment fort pour que le vampire pense tout de suite à de l'effroi. Or là, ça pouvait tout simplement passé pour autre chose.
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MessageSujet: Re: Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Icon_minitimeDim 1 Sep - 10:51

L’étreinte inattendue surprit Heydan plus qu’il ne l’aurait cru. Il se demanda sincèrement quelle en était la raison étant donné qu’en plus d’avoir attiré des problèmes à Shizuo lors de leur première rencontre, il l’envoyait au front et le mettait en danger une nouvelle fois.
Il sentait les bras du jeune homme l’enserrer, le pressant contre lui, et il eut le temps de se poser mille questions tout en frottant gentiment la tête de l’asiatique lorsque celui-ci s’écarta, révélant sa chemise maintenant tâchée de vin frais. Le chasseur pencha doucement la tête sur le côté, mais ne tarda pas à comprendre le principe de la manœuvre : maintenant qu’ils avaient la même odeur, le vampire aurait bien plus de mal à repérer sa cible.
Avant de s’éloigner, Shizuo lança calmement :


- Si on t'demande, j't'ai pas aidé. Si ce vampire comprend que je t'ai aidé. T'auras ma mort sur la conscience.

Le jeune brun le regarda un moment, toujours incrédule, incapable de comprendre pourquoi le blondin l’aidait ainsi alors qu’il ne lui devait rien ; à dire vrai, c’était plutôt Heydan qui lui devait quelque chose, et la liste de ses dettes envers le drôle de personnage n’allait pas en s’arrangeant.
Mais, étrangement, cela ne le dérangeait pas trop.
Il hocha la tête.


- Merci, dit-il d’une voix basse mais profondément reconnaissante et sincère.

Puis, sans attendre plus longtemps, il se faufila par le passage dérobé, se mêlant à l’ombre et la poussière semblables à celles qui accompagnaient chacun de ses pas.




Le vampire s’arrêta en fronçant les sourcils. Son nez retroussé venait d’être vilement trompé, et il n’aimait pas ça du tout. L’odeur âcre du vin bon marché ne suivait plus un, mais deux chemins, et il ne comprenait pas pourquoi. A ce qu’il sache, les chasseurs n’étaient pas encore capables de se dédoubler, et il s’agissait bien de la même bouteille qu’il sentait à sa droite et sa gauche, alors pourquoi n’arrivait-il pas à deviner laquelle appartenait à sa proie ?
Finalement, l’homme aux cheveux argentés se détendit, un fin demi-sourire étirant ses lèvres pâle. Il y avait deux odeurs et deux pistes ? Qu’à cela ne tienne : il tuerait ce qu’il trouverait dans les deux cas ; après tout, un mort de plus ne l’empêcherait pas de bien dormir la journée.
Choisissant sa nouvelle destination, il suivit les effluves alcoolisées jusqu’à retourner près des chambres. S’enfonçant dans les couloirs dont le silence n’était altéré que par quelques gémissements étouffés, il se fia à son odorat qui lui signifiait que sa cible était de plus en plus près. Enfin, après un nouveau détour, il retrouva une tête couverte de cheveux blonds qui ne lui étaient pas inconnus le moins du monde.
En trois enjambées rapides et silencieuses, le vampire se retrouva dans le dos du garçon et lui saisit le bras avant qu’il n’entre dans la chambre vide face à eux. Il ne fut pas tendre dans son geste, mais le bruit qui s’échappa de la gorge du jeune homme n’avait rien à voir avec de la douleur. Une main vint se placer dans son cou, presque aimante.

-Tu veux déjà me violenter, chéri... ?

Ladite main se mit alors à descendre jusqu’à se placer à un endroit qui aurait fait réagir n’importe quel homme, par un pur réflexe souvent non désiré. Ce fut ce qui arriva à l’aristocrate qui haussa vaguement un sourcil et reprit rapidement son calme. Contrairement à un certain nombre d’hommes et de femmes aux mœurs débridées, créatures comme humains, il n’était pas du genre à désirer tout ce qui possédait un derrière et des parties génitales en bon état de fonctionnement. Et les hommes ne l’intéressaient pas plus que ça. Cela dit, cela ne le dérangeait pas du tout de jouer le jeu.


- On n'est pas encore à l'intérieur ...

Un mince sourire sans émotion se peignit sur le visage du vampire, seule réponse qu’il adressa à l’expression surprise que lui adressa l’asiatique lorsqu’il se tourna vers lui. Un curieux phénomène, ce personnage venu d’Orient : des cheveux blonds comme les blés, et des yeux d’un bleu qui devait rendre le ciel jaloux. Autant dire qu’il ne correspondait pas vraiment à l’image traditionnelle que l’on se faisait des habitants de l’autre côté du monde, aux cheveux noir corbeau et aux iris sombres comme du charbon.
Le garçon se dégagea doucement de l’emprise exercée sur son bras, uniquement pour passer les siens autour du cou de l’homme aux boucles argentées.


- On t'a donné faim, c'est ça ?

Le vampire haussa plus haut son sourcil. Cette petite prestation ne le touchait pas un instant – en temps normal, peut-être se serait-il laissé aller à jouer le jeu pour le plaisir, mais ce soir, son esprit était un peu trop préoccupé pour qu’il se laisse aller à cette petite mascarade. Il ne broncha pas plus lorsque des lèvres se posèrent dans le creux de son cou, délicates et fraîches.

- Dis-moi ce que tu veux, mon beau. Je te promets que je suis très obéissant.

L’homme sourit davantage, mais amusé cette fois. Alors, c’était ainsi qu’il se vendait à lui – et devait se vendre à tous ses clients d’ailleurs. Un joli petit esclave aux grands yeux tour à tour innocents et malicieux, aux gestes doux mais précis et aux baisers jamais gaspillés en vain. C’était un jouet, un véritable jouet à la merci de tous les vices des hommes, de leurs désirs les plus tordus et les plus noirs. Quelle vie devait-il mener, ce damoiseau aux allures fragiles.
Le vampire l’écarta doucement et se pencha vers lui, saisissant délicatement son menton entre deux doigts avant d’approcher son visage du sien.


- Eh bien, joli petit pantin, dis-moi un peu dans ce cas où se trouve ton ami aux yeux verts que tu t’es pris à enlacer au détour d’un corridor désert ?

Il avait parlé tout à fait calmement, d’une voix chaude et légèrement grondante, tandis que sa main libre froissait presque tendrement les tâches de vin sur la chemise du blondin.

- Je voudrais beaucoup le retrouver, vois-tu, et je suis certain, mon très cher, que tu sauras bien me mener à lui.

Son sourire était chaud et amical, presque aimant même, mais la lueur qui brillait dans ses yeux gris n’avait rien de rassurant. C’était une lueur de mort, froide comme la lame d’une épée, et ce soir, il comptait bien en planter une dans le cœur de cet irritant Hunter qui avait osé le prendre en chasse.

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MessageSujet: Re: Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Le monde est petit, non ? [PV Shizuo] Icon_minitimeLun 2 Sep - 15:09

Shizuo laissa les mains du vampire attraper son menton sans se départir d'un sourire charmeur. A force, l'asiatique connaissait son métier. Il regardait le visage du vampire avec une envie mêlée de retenue. Il louchait légèrement car il était difficile de regarder un visage de si près. Son visage en paraissait d'autant plus juvenile et innocent. On aurait pu dire que c'était malsain. Shizuo, lui, trouvait cette situation beaucoup moins malsaine que la plupart de celle qu'il vivait au quotidien. Intérieurement, un peu au dela des effluves de la drogue, il avait craint que le vampire n'accepte sa proposition. Il n'y aurait rien gagné d'autre que des bleus et probablement quelques morsures plus que douloureuse.

-Eh bien, joli petit pantin, dis-moi un peu dans ce cas où se trouve ton ami aux yeux verts que tu t’es pris à enlacer au détour d’un corridor désert ?

Shizuo cligna des yeux en regardant ses mains froisser sa chemise et eut l'air de réfléchir un certain temps l'air ravi et amusé. Il posa ses mains délicatement sur les avant bras du vampire. Il le regarda et dit le plus naturellement du monde.

-Ah, oui ! Le jolie cœur aux yeux émeraudes ! Couvert de vin en plus! Il a du passer chez Kathy, elle fait ce genre de chose Kathy.

Il prit l'air soudainement dépité, sachant parfaitement que dans une maison close les penchants dit « sodomite » n'étaient pas forcément un problème et le vampire, il le voyait bien, n'en avait rien à faire.

-Tu sais, chéri, il ne s'est pas laissé faire et il n'avait pas de quoi payer....

Il soupira comme si ça lui arrachait le cœur. Shizuo se prit à penser que ça ne le dérangerait pas de réitérer l'expérience du câlin avec Heydan, tout comme il se rendit compte qu'il n'avait aucune vrai raison logique d'aider le jeune homme. Alors pourquoi ? Il sourit à l'homme et se rapprocha de lui, ses mains se baladant sur son torse.

-Mais toi, oui, pas vrai? Et j'suis sure que tu tournes pas au rouge non plus, hein ?

Il eut un rire léger et se calma aussitôt que le vampire se remit à parler.

- Je voudrais beaucoup le retrouver, vois-tu, et je suis certain, mon très cher, que tu sauras bien me mener à lui.

Shizuo sourit une nouvelle fois et se mordilla la lèvre avant de venir mordiller les doigts de l'homme d'un air horriblement innocent. Il le fit poser la main qu'il tenait sur la naissance de son postérieur et demanda d'une timidité toute feinte.

-Tu es sure que tu ne veux pas autre chose de moi ? Je sais faire autre chose que le guide, je t'assure...

Shizuo connaissait la lueur dans le regard du vampire. Il la connaissait bien. Il voyait la même dans les yeux de Glen lorsqu'il savait que quoiqu'il puisse faire, il ne serait pas satisfait tant qu'il n'aurait pas senti son sang et entendu ses cris. Il ne se démonta pas face aux yeux du vampire. Il caressa doucement son visage et soupira déçu.

-Je suis obéissant, je te l'ai dit. Donc... Ce que dit le maître, le maître obtient.

Un sourire néanmoins aguicheur s'afficha sur son visage tandis qu'il s'éloignait du vampire en attrapant sa main. Il regarda derrière lui pour regarder le vampire.

-Suis moi. Je vais te montrer où il était.

En son for intérieur, il espérait sincèrement qu'il ne tuerait pas Heydan. Il trouvait le jeune homme gentil et il faisait partie des rares personnes à le considérer comme un humain alors qu'il était bien moins que ça. Shizuo avait plus que conscience de sa position, elle était incrustée dans chaque centimètre carré de sa peau lacérée. Il ne connaissait pas grand chose, il était même plutôt simple à ce niveau-là mais il comprenait vite. Il avait comprit très vite quelle était sa place et la nécessité de se taire quant à une futur libération, aussi lointaine et chimérique soit elle. En attendant, il comptait son argent, pièces après pièces, clients après clients. Il n'avait pas lâché le vampire et l'emmena tranquillement jusqu'à l'endroit où il avait quitté Heydan et cligna les yeux en émettant un « oh ». Comme si il avait été étonné qu'il ne soit plus là et se retourna vers le vampire en souriant.

-Il était ici ! En tout cas, c'est là que j'ai eu ça !

Il montra sa chemise souillée de vin. Il réfléchit intensément et haussa les sourcils.

-Il a du sortir par là.

Il montra une porte dérobée juste assez cachée pour ne pas être vu au premier coups d'oeil que ce soit de l'intérieur ou de l'extérieur du bâtiment.

-C'est par là qu'on s'enfuit quand y a un contrôle, tu sais...

Il eut un nouveau sourire et tira la main du vampire pour ouvrir la porte et les firent sortir. Il dit d'une voix amusée.

-Si c'est ton type de garçon, je comprend pourquoi je suis le guide !

Il eut un léger rire et se maudit de l'avoir dit à voix haute. Parce qu'il aurait parfaitement compris que n'importe qui ne veuille pas de Shizuo si il avait Heydan en tête. Il se sentait soudainement stupide. Il passa les bras autour du cou de l'homme en riant toujours  et se calma immédiatement en voyant le regard de l'homme. Il baissa les yeux en entendant l'homme et hocha la tête.

-Je... Bien, maître... Désolé...

Il récupéra les trois pauvres pièces que l'homme lui avait quasiment jeté au visage et retourna à l’intérieur du bâtiment. Il s'assit dans le couloir, tête reposée contre le mur. Il attendait, fébrile, de voir Heydan repasser la porte ou d'entendre quoique ce soit qui indiquerait un problème. Shizuo fronça les sourcils : Comment ça, un probleme ? Il avait l'intention de voler à la rescousse ? Et avec quoi au juste ? Un paquet de feuilles de coca ? De la poudre blanche et une chemise qui sentait le vin ? Shizuo soupirait. Il était désolé pour Heydan, mais il ne pourrait pas faire plus. Il n'avait pas l'intention de mourir captif, il voulait mourir libre pas comme un vulgaire objet.
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