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Une cachette pour un Vampire [Aria, Raphaël] [12-22/04/42]

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Une cachette pour un Vampire [Aria, Raphaël] [12-22/04/42] Empty
MessageSujet: Une cachette pour un Vampire [Aria, Raphaël] [12-22/04/42] Une cachette pour un Vampire [Aria, Raphaël] [12-22/04/42] Icon_minitimeDim 7 Avr - 20:59

[HRP/ En venant du post "Du sang et des larmes" chez Eulalia/HRP]

Les rues sombres de Londres défilaient sous leurs pas. Les rues qu’ils empruntaient étaient loin des axes principaux, et de fait bien moins éclairé, voire par de tout. Le silence c’était installé entre eux. Peut-être parce qu’ils n’avaient pas envie de parler. A moins que ce ne soit l’envie d’arriver vite, et pour Aria, de ne pas perdre son souffle.

Depuis qu’ils avaient quitté Eulalia, à la petite maison du 40 bloomsburry square, ils n’avaient fait que marcher. Les adieux de Lally à son très cher amant sonnait comme un adieu, bien que rempli de l’espérance de vaincre un jour le Comte. Un jour. Il le faudrait bien ! C’était pour eux deux leur seule chance d’avoir la paix. La vie s’avérait parfois fort cruelle avec les mortels  (et les durs à tuer également…). Eux tous qui avaient avant tout de bonnes volontés étaient pourchassés par la société qu’ils souhaitaient avant tout sauvegarder d’un danger tel que le Comte. Enfin, pas encore Aria. Et Lally avait, grâce à sa tante, une plus grande chance d’approcher leur ennemi. Mais encore fallait-il que tout se passe bien !

Aria ne cessait de penser. Elle n’avait très certainement pas tout saisi. Ou en tout cas, elle n’avait pas trop à s’inquiéter pour elle, pour l’instant. Qui savait qu’elle était hunter actuellement ? Elle, des hunters et … Glen. Un vampire. Il ne fallait plus qu’espérer qu’il n’avait pas de lien ou peu avec le Comte –elle espérait bien mal–  et qu’il ne penserait pas à elle. Avec un peu de chance, il la penserait un peu trop retirée pour être trouvée par d’autre hunter… Mais vu qu’il n'était pas net dans sa tête, c’était difficile à prévoir. Si ça se trouvait, il l’avait complètement oubliée.

Après un certain temps de marche, après avoir éviter toutes personnes pouvant les découvrir, après avoir emprunter des ruelles insalubres et avoir ratatiné les balourds du coin (à plus ou moins grands coups pressés d’Aria placé là où il faut), ils aperçurent enfin les bâtiments qui accueillaient la Royal Academie of Art. Ils contournèrent l’édifice en se cachant au mieux dans les ombres que projetaient les pauvres lumières des lampadaires pour arriver devant une petite porte en contrebas, au fond d’un escalier étroit et glissait. Elle ne crocheta pas la serrure : cela faisait longtemps que le gardien lui avait offert un double de la clé. La serrure rouillée grinça. Et la porte s’ouvrit –elle aussi était grinçante, mais dans cette partie du bâtiment, tout grinçait–  et l’on pu voir… rien du tout, car il n’y avait pas de lumière. Quoi qu’en y réfléchissant, Raphaël devait voir l’intérieur, lui. La jeune fille avança d’un pas sûr à l’intérieur et trouva sa vieille lampe à huile. Elle l’alluma. Trouva une bougie, qu’elle alluma également avant de la poser sur la table dans une chose qui ressemblait à un petit chandelier (avec un peu d’imagination).

Il y avait là bien peu de chose. Juste une table, bancale. Qui lui rappela une certaine rate. Elle ne l’avait pas vu en rentrant la dernière fois chez Lally… Soit Mrs Patterson était tombé dessus et s’en était débarrassé, soit Zorba (la rate domestique d’Aria) était partie. Ce qui était on ne peut mieux parce que la jeune fille n’était pas assez… méticuleuse pour lui donner à manger régulièrement. Sur la table bancale il y avait donc la bougie et… sa gamelle, moyennement propre. Elle se dégoûta elle-même. Pas longtemps certes. Un peu plus au fond, il y avait un lit simple de ferraille, avec une couche sommaire (un matelas rempli de paille poussiéreuse) deux draps et deux couvertures posés en boule dessus. Dans le coin gauche de la pièce était entreposé les deux armes restantes d’Aria : l’arc et son carquois rempli de flèche ainsi que le fleuret. Ils étaient propres et entretenus, contrairement au reste de la pièce. Sur le mur du fond, il y avait une autre porte, sur la droite, qui menait aux locaux de l’Académie. Mais personne ne l’ouvrait jamais, à part Aria.

Tout cela était ce que la jeune fille considérait comme lui appartenant. Le reste consistait en du vieux matériel ou encore vieux meubles dont on n’avait plus l’utilité. Le tout absolument non rangé. Plus personne ne venait là et ce n’était pas pour rien. L’endroit était un nid à poussière rempli de trucs inutiles.


- Je te présente mon miteux chez-moi, Raphaël. Tout grince, c’est un peu humide et il n’y fait pas très chaud, mais les couvertures sont épaisses. Elle désigna les armes. Je ne sais pas ce que vous espériez, mais je n’ai que ça. Elles sont en bon état et en argent. La porte là-bas mène à l’Académie à proprement parler. Il y a parfois des événements d’organisés, ça fait un peu de bruit, mais en général, à part le brouhaha des étudiants et des mines de plomb sur les feuilles, c’est plutôt calme. Et il n’y a personne la nuit, si ce n’est le gardien. Mais si tu n’allumes pas, il ne devrait pas te repérer. Au pire, il pensera qu’il s’agit de moi. Je peux lui demander de ne pas me venir me voir en ce moment… Je ne sais pas ce qu’il en dira, mais il ne vient que pour de léger service ou pour s’assurer que je vais bien. C’est un brave homme.

Elle n’avait rien d’autre à ajouter. Même pire, elle ne savait plus quoi dire. Il n’y avait peut-être tout simplement rien qui puisse être ajouter sur ce point là. Elle regarda la clé qu’elle avait encore dans la main. Ha. La clé. Fallait-il en faire faire une autre ? Oui très certainement. Il devait y avoir assez dans la bourse gentiment donner par Mrs Patterson. Mais elle demanda d’abord son avis à Raphaël. Juste au cas où.

- Je te fais faire une autre clé ? Ou ce sera indiscret ? Enfin je pense que ça peut passer inaperçu, sauf si … enfin je ne sais pas.  

Bref. Elle se trouvait bête, planter là. Alors elle lui montra plus en détail ses deux armes. Elle en était très fière, et ne s’en cachait pas. Elle rayonnait dès qu’elle les avait en main. Elle rayonnait également quand elle avait l’occasion d’en tenir de nouvelles, mais cela arrivait  rarement, voire jamais. Elle pris soin de ne pas toucher le vampire avec. Ca aurait été problématique. Elle lui expliqua d’où venait le fleuret. A papoter dans tous les sens, elle avait de forte chance d’agacer le vampire, mais elle était tellement dans ce qu’elle racontait qu’elle n’en avait pas conscience. Elle avait l’air joyeuse, peut-être même excité (plus elle parlait, et plus le « peut-être » devenait obsolète).

Le fleuret venait donc de France. Il avait été offert à son père par un jeune homme apprenti forgeron que celui-ci avait sorti d’un très mauvais pas avec une vampire. Le garçon l’avait fabriqué avec l’aide de son Maître tout spécialement en argent pour remercier son hunter de père. Celui-ci l’avait depuis lors gardé à sa ceinture, surtout la nuit. Il avait néanmoins désiré payer une partie de l’arme. Et elle continua comme ça sur le fleuret, entre son imagination qui venait rajouter des détails et la réalité. Bref, de l’Aria tout craché.

Elle lui présenta également l’arc. Elle l’aimait bien lui aussi. Mais elle aimait toutes les armes. Mais c’est à ce moment là qu’elle se dit qu’elle parlait trop. Alors elle se tut, gênée.


- Désolée… Je me suis emportée… Euh… bref, passons.

Elle tourna la tête et regarda ailleurs. La nuit était loin d’être finie. Fallait-il réfléchir à la suite des opérations maintenant ou se reposer et attendre encore un peu ? Elle ne savait pas si elle-même de devait pas rejoindre Lally. Quoi qu’arriver au milieu de la nuit comme ça dans un endroit qu’elle ne connaissait pas était certainement très inapproprié. Qui plus est, il fallait qu’elle trouve le chemin, et elle n’avait pas l’intention de faire cela de nuit. Alors elle s’assit et ferma les yeux quelques seconde. Quand elle les rouvrit, elle n’y voyait pas mieux qu’avant. Il y avait juste la pénombre de la pièce qu’arrangeait à peine la bougie.

- Et maintenant ?

Elle posait simplement la question qui lui posait problème.
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Raphaël Veneziano
Citoyen de l'Ombre
Raphaël Veneziano
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Race : Vampire
Classe sociale : Aristocrate
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Une cachette pour un Vampire [Aria, Raphaël] [12-22/04/42] Empty
MessageSujet: Re: Une cachette pour un Vampire [Aria, Raphaël] [12-22/04/42] Une cachette pour un Vampire [Aria, Raphaël] [12-22/04/42] Icon_minitimeMar 9 Avr - 16:34

[HRP/ En venant du post "Dans le sang et les larmes", chez Eulalia/HRP]

Raphaël n'avait jamais été aussi morose. Comme le ciel, noir et couvert, qui menaçait de déverser sur le monde et sa tête des torrents d'eau, le Vampire remuait d'étranges nuages dans son esprit. Ses adieux avec Eulalia avaient été déchirants. La jeune femme lui avait confiée sa vie, son amour, son épée, elle lui avait donné de l'argent, des baisers, tout ses soins...Jamais il n'avait été aussi redevable envers une personne, jamais il n'avait eu autant d'attaches depuis sa mère adoptive.
Évidemment, Eulalia était loin de posséder le rôle d'une mère, pour l'instant, elle restait son amante, son alliée, son amie. Elle lui avait offert ses bras et son cœur, elle lui conservait une confiance aveugle et des sentiments sincères, du moins l'espérait-il. Mais elle apparaissait tout de même comme une de ces figures féminines que l'on n'aperçoit que dans les pièces tragiques : si belle, si tendre, si rassurante et terrible à la fois. C'était une déesse qui apparaissait entre deux nuages pour prouver aux pauvres mortels qu'il y avait encore de l'espoir pour eux. Il lui devait tout : sa survie, sa passion, cette nouvelle envie de vivre, de combattre sans se laisser aller au désespoir.
Mais au fond, Raphaël était comme un fantôme qui errait dans les limbes, perdu entre deux mondes, entre celui des morts et celui des vivants. Il tenait autant de l'homme que du monstre, il aspirait autant à mourir qu'à survivre, il aimait autant qu'il haïssait. Malgré ce rayon de lumière, cet espoir fou que l'amour lui offrait au milieux des pires tourments, il n'était que trop conscient de leur situation pour ne pas désespérer. Que leur restait-il ? Des morts, des disparus, des hommes dispersés et blessés. Il n'y avait plus assez d'armes, l'argent allait manquer aussi, la liberté avait définitivement quitté leur bord et leur ennemi se gaussait de leur échec. Que faire ? Ses pouvoirs étaient trop faibles, ses alliés trop dispersés et leurs chances bien trop faibles. Pouvaient-ils leur accorder la moindre attention ? Ne valait-il mieux pas abandonner ? Quitter Londres, emporter Eulalia et Sarah pour disparaître dans la nature n'était-il pas la meilleure solution à leurs problème ?
Une lâcheté. Cela n'aurait été qu'une lâcheté.
Londres devait être libérée des Vampires. Ils ne combattaient pas seulement pour leur bonheur égoïste mais bien par convictions intimes. Leurs nouveaux sentiments n'étaient qu'un élément secondaire dans leur lutte, ils avaient toujours combattu les créatures de la nuit, ce n'était pas nouveau et donc loin d'être inhérent à leur situation quand bien même cette dernière accélérait-elle l'affaire. Mais la donne n'avait-elle pas changée ? Il était évident que leur groupe était désormais malmené par les sentiments en plus d'avoir à lutter contre les monstres de la nuit.
Que penser ? Que croire ? Qu'espérer ?
Que fallait-il faire maintenant ?

Raphaël quitta de ses yeux clairs les pavés humides de la rue qu'il suivait. Devant lui, Aria trottinait avec ferveur. La jeune femme le menait dans sa cachette dans le Royal Academy of art. C'était le seul endroit qu'ils avaient trouvé pour qu'il puisse se cacher du Scotland Yard et des Vampires du Comte pour un temps. Il était activement recherché, surtout par les Vampires puisqu'il avait tenté d'assassiner l'un des leurs, crime ultime pour sa race. Mais Raphaël se méfiait surtout des hommes. Il était trop jeune et inexpérimenté pour connaître ce genre de règle, et même s'il avait compris, depuis le muséum d'histoire naturelle, que le Comte le considérait comme un "traître" et qu'il figurait sur sa liste noire pour une question d'honneur, il s'inquiétait surtout des agents du Yard et des autorités humaines en générale. En vérité, il craignait d'avoir à tuer des Humains. Ce genre de dommages collatéraux l’écœurait d'avance. Déjà au théâtre, lorsqu'il avait dû bousculer des policiers pour se frayer un chemin jusqu'à l'intérieur de l'édifice, il avait senti ce danger imminent : le Comte n'allait pas seulement utiliser des Vampires pour satisfaire ses plans et sa vengeance, il allait employer des Hommes.
Jamais Raphaël ne pourrait lever le bras sur un innocent manipulé par l'un des siens. Lui qui admirait depuis tout jeune le genre humain, lui qui avait toujours observé les membres de cette race à laquelle il appartenait malgré son père adoptif, ne pouvait pas imaginer qu'il puisse à avoir à les considérer comme des ennemis alors qu'ils n'étaient que l’instrument d'un monstre. Il avait toujours refusé de boire le sang humain, il s'en était toujours rendu malade. Jamais il n'avait accepté sa nature. Son père adoptif l'avait transformé un jour de folie et l'avait poussé à se nourrir comme un parasite. Raphaël avait préféré la faim et le dépérissement plutôt que de devenir un assassin. C'est ainsi qu'il avait perdu ses forces, c'est pour cela qu'il avait été abandonné. Le Comte allait-il donc le pousser au crime avec ses méthodes ?

Son regard resta fixé sur Aria. Elle était si jeune et déjà dans la rue à traquer les êtres tels que lui. L'humanité devait se défendre et il était bien malheureux de voir que les Humains étaient amenés à lutter de plus en plus tôt dans leur vie. Quel était le passé de cette gamine ? Qu'avait-elle donc vécu pour se retrouver-là ? Des drames, toujours des drames...Son espèce ne savait que provoquer la mort et brider la vie pour mieux l'utiliser à ses fins ou plutôt sa faim. Beaucoup de Vampires ne voyaient les êtres humains que comme des sacs de sang à exploiter, d'autres, comme son père, les plongeaient dans la luxure et la violence. Sa mère en avait fait les frais, lui aussi, c'était la raison de sa détermination. Cette pauvre petite Aria avait certainement vu ses parents se faire assassiner pour finir ainsi, domestique chez Eulalia, recueillie par bonté de cœur. Pourquoi se serait-elle lancée dans la guerre sans cela ? La jeune miss Grey n'avait certainement pas poussé une enfant à devenir une tueuse, ce n'était pas son genre.

Plein de ces turpitudes, Raphaël ralentit alors qu'ils arrivaient dans la cachette de la jeune fille. Il la suivit dans un sombre escalier glissant et observa les alentours pendant qu'elle sortait sa clé. Enfin, il disparu à sa suite dans son repaire. C'était une petite pièce avec très peu de choses : le minimum vital. Elle les avait bien prévenu que ce toit n'allait pas être d'un luxe exemplaire, mais Raphaël ne s'attendait pas à une seule pièce. Il jeta un coup d'oeil rapide à l'ensemble et soupira doucement : au moins seraient-ils cachés. De toute manière, même s'il vivait dans un vaste manoir depuis maintenant deux ans, il n'avait toujours utilisé que deux ou trois pièce, restant la plupart du temps dans son fauteuil fétiche près de la cheminée. Il avait toujours vécu dans des endroits sordides : une maison en ruine où il était battu en continue, les égouts où il avait été récupéré, ce manoir lugubre et délabré à Londres...C'était le dernier qui allait se plaindre de la cachette d'Aria.


- C'est très bien, c'est très bien, fit-il en coupant un peu Aria qui tentait de donner à son refuge un certain cachet. Ne t'en fais pas, j'ai déjà vécu dans bien pire...C'est très bien, oui...Le Scotland Yard ne viendra pas me chercher ici...

La jeune fille parla alors de son gardien puis de la question de la clé. Raphaël sembla réfléchir un instant avant de répondre avec un demi-sourire:

- Je ne sais pas...Une deuxième clé serait utile, c'est certain, mais si nous nous coordonnons il n'y a pas de raison que l'on se retrouve coincés...C'est...je ne sais pas...Il vaut peut-être mieux deux clés, en effet...Mais le gardien risque quand même de se poser des questions. Il aura bien vite fait le lien avec les journaux. Nous devrions attendre un peu...

Aria lui exposa alors ses armes : un fleuret de France, de bonne facture, et un arc. Raphaël était un habitué de l'épée, de la lourde épée, l'épée médiévale, non pas du fleuret. De même, il n'était absolument pas habitué à se battre à l'arc, c'était même peut être la première fois qu'il pouvait en saisir un. Il évita soigneusement d'entrer en contact avec l'argent qu'il sentait répandre son odeur dans l'air et observa les armes tandis que la jeune fille s'étalait avec emphase et zèle sur leur origine et leur utilité. Elle semblait aimer profondément ces armes et Raphaël compris bien vite que c'était presque sentimental. Comme il la comprenait...! Un pincement au cœur lui rappela sa propre épée, Ira...Un air mélancolique vint attrister son regard tandis qu'il reposait l'arc contre le mur avec mille précautions.

- Tu as raison d'aimer ces armes, elles sont de bonne facture. Ne t'excuse pas. Je possède moi-même une épée à lame d'argent que j'ai nommée Ira, elle m'est très chère...Son visage s'assombrit encore. Et elle est actuellement aux mains du Scotland Yard...

L'attaque du théâtre avait décidément été un échec terrible: il avait même perdu son arme de prédilection. Rien n'avait fonctionné.
Raphaël s'éloigna d'Aria pour s'asseoir lui aussi sur une chaise. Il enleva alors sa perruque noire pour libérer ses cheveux blancs. Il l'abandonna sur la table et se gratta la tête d'un geste presque nerveux. Il n'aimait pas ce genre de chose, c'était terriblement désagréable à porter et cela l'irritait profondément de devoir cacher sa véritable apparence. Il avait déjà eu assez de mal à accepter que ses cheveux ne virent au blanc si jeune alors s'il devait maintenant obligatoirement les cacher son travail sur lui-même serait vint...Futilité que tout ceci! Sa vie était bien plus importante qu'une histoire de cheveux.


- Quelle peste que cette folie ! Cracha-t-il en grognant dans sa cape avant de pousser la perruque devant lui. Ira...oui...Ira...Fit-il en s'accoudant sur la table pour plonger sa tête dans ses mains d'un air las. Tu sais ce que ça veut dire? Demanda-t-il son plongeant son regard de glace dans les yeux d'Aria. ça signifie « colère », en latin...

De la colère, oui, il en était empli. Depuis toujours il ne vivait que par elle. La colère était ce qui l'avait élevé, ce qu'il avait récupéré à coups de poings et de pieds, c'était ce qui l'avait forgé, ce qui l'avait taillé. Depuis la mort de tous les êtres qui lui étaient chers, Raphaël l'avait tue en se laissant aller dans son manoir. Il la réveillait la nuit, sous l'effigie de cette épée à l'éclat mortel, pour chasser les siens et purger la terre de tout ces envoyés du Diable. Mais Alexender et ses problèmes avec le Comte avait remué tout son être. Il avait pris soudainement conscience de sa véritable utilité au sein d'un groupe dont il n'avait même pas imaginé qu'il fut possible. Il avait rencontré Eulalia, il avait vécu avec elle ce qu'il n'osait pas même rêver dans ses nuits les plus solitaires. Aujourd'hui, il devait se cacher mais c'était pour mieux ressortir demain. Un étrange sentiment d'impuissance le prenait cependant à la gorge comme un lasso vient étrangler une victime la nuit sur les docks: sa nature le tenait éloigné de tout. Il ne pouvait pas agir le jour, il était condamné à se cacher toujours, à tenter de taire une soif de sang insupportable et à vivre une immortalité dont il n'avait pas l'envie. Eulalia lui serait à jamais inaccessible, son utilité serait à jamais réduite...

- Aria, fit-il soudainement en se redressant, je te suis reconnaissant pour tout ça...D'un mouvement de tête il désigna la pièce entière. Mais je me demandais...comment une fille de ton âge a-t-elle pu se retrouver dans pareille situation? Je veux dire...Pourquoi cette cachette alors que tu es avec Eulalia? Et pourquoi traque-tu les créatures de la nuit? Tu es si jeune...

Cette série de questions pouvait paraître déplacée ou trop personnelle, mais le Vampire culpabilisait déjà d'avoir entrainé dans cette histoire sordide une fillette. Elle semblait prête à se battre, très débrouillarde, bien plus que n'importe qu'elle fille de son âge. Elle avait de bonnes armes et Raphaël ne doutait pas qu'elle sache s'en servir vu le zèle dont elle avait fait preuve à leur égard. Mais la curiosité du Vampire venait de surpasser la moindre courtoisie et ce pour une raison bien précise: il avait faim, depuis déjà quelques heures, et il avait besoin de parler pour oublier. Il avait également besoin de savoir à qui il avait affaire. Allaient-ils rester tous les deux enfermés là ensemble? C'était inimaginable.

- Aria, je suis assez dangereux pour que tu sois obligée de garder sur toi une arme en argent. Je te saurais gré de bien vouloir prendre garde à mes gestes et à mes regards. Enferme-moi, vas-t-en si je deviens étrange, n'hésite surtout pas. Si tu chasses les Vampires, tu dois savoir que certains ne savent pas se contrôler...

C'était dit, il sentait le besoin de la mettre en garde. La culpabilité le rongeait déjà. Il lui prenait son refuge et il sentait que sa nature ne pouvait pas permettre qu'ils restent ainsi ensemble.

- Nous ne devrions pas dormir dans la même pièce, en plus nous avons des cycles différents...Eulalia ne t'as pas demandé de rentrer avec elle une fois que je serais installé ici? Ce serait pure folie que tu restes...

Le regard de Raphaël était fuyant. Il ne savait plus où se mettre. Pour lui, leur idée n'était tout simplement pas viable. Aria avait l'air de rester avec lui, il n'avait pas prévu cela. D'un côté, cela lui donnait de la compagnie et il ne pouvait pas nier qu'en cet instant il en avait besoin. Et puis c'était chez elle, il ne pouvait pas la forcer à partir. Que faire? Le plus sain aurait été qu'Aria retourne auprès d'Eulalia et le laisse ici se débrouiller seul. Il pourrait sortir la nuit, se cacher le jour. Et attendre...Attendre le bon moment pour ressortir aux côtés d'Alexender pour frapper à nouveau.

******************

Le temps passa. Après une bonne semaine de cohabitation, Raphaël commença à sentir qu'il n'allait plus pouvoir supporter longtemps ce petit manège. Il souffrait d'une faim tenace et, même s'il se nourrissait de rats et de chiens, fréquenter la jeune fille qui rentrait de ses excursions le soir le rendait fou. En son absence, il tentait d'avaler des Blood Tablett, mais il les rejetait une fois sur deux et cela ne faisait qu'augmenter ses peines. Eulalia finit par lui trotter dans la tête nuit et jour. Sa peau, ses cheveux, son sang...Il ne rêvait que d'elle. Cette inaction le rendait terriblement nerveux et, lui qui avait l'habitude de son manoir immense et vide, ne supportait plus ce petit réduit. Il commença à tourner en rond et à devenir agressif envers Aria qui, heureusement, restait finalement très peu de temps en sa compagnie.

Un jour, environ deux semaines après les événements du théâtre, Aria ne rentra pas. Raphaël l'attendit plusieurs jours avant de se rendre à l'évidence qu'elle ne reviendrait pas. Où était-elle partie? Pourquoi? Avait-elle été capturée? Un Vampire lui était-il tombé dessus?

Après trois jours d'attente, il ne pu s'empêcher de sortir. Raphaël avait besoin de réponse, d'action, de sang. Il ne pouvait plus attendre-là dans cette aphasique position. Que devait-il faire? Envoyer un message dans le journal à ses compagnons comme ils l'avaient tous planifié en cas de besoin? Ou devait-il retrouver Aria par ses propres moyens? Pouvait-il rejoindre Eulalia sans risquer de se faire prendre?

Tant de questions, tant de doutes...
Il fallait qu'il agisse.

Raphaël pris le fleuret français que la jeune fille avait laissé à sa disposition et, drapé de sa cape noire, sa chevelure immaculée dissimulée sous sa perruque noire elle aussi, il sortit avec mille précaution de sa cachette pour rejoindre les rues...


[HRP/ En l'absence d'Aria, ce RP est clos prématurément. Suite de Raphaël dans
le post "En suivant une petite annonce/HRP]


Une cachette pour un Vampire [Aria, Raphaël] [12-22/04/42] Ban_ra10
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