L'Ombre de Londres
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La capitale vit dans le chaos : les Vampires complotent toujours, les Hunters s'allient et s'organisent, les Alchimistes se révèlent, les Lycanthropes se regroupent et les Loups-Garous recommencent à tuer !

Citoyen de l'Ombre, te voilà revenu dans nos sombres ruelles...

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Anti-doppelgänger

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Ezekiel de Mortelune
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Ezekiel de Mortelune
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MessageSujet: Anti-doppelgänger Anti-doppelgänger Icon_minitimeJeu 21 Nov - 18:08

* Mordiable ! *

La journée avait pourtant plutôt bien commencé.

*************************

C’était dimanche, il faisait beau. Le tristement célèbre smog londonien avait apparemment décidé de faire la grasse matinée, faisant place nette au soleil et ses atours d’azur. Comme tous les jours du Seigneur et comme tous les jours tout court, finalement, Ezekiel s’était levé tôt. Un petit déjeuner frugal, un peu de de gymnastique pour dérouiller des muscles plus vieux que le bâtiment, une toilette plus frugale encore que le repas précédent. Le voilà fin prêt… à aller se salir.
Direction la forge, les amabilités mondaines et vides de sens avec le maréchal-ferrant, quelques piécettes échangées et Ezekiel peut enfin se détendre, vêtu d’un tablier en cuir, à grand coup de marteau sur des morceaux de métal en fusion. Une façon de se divertir bien loin du luxe et la sophistication du gotha de la capitale.


BANG ! BANG !

Il fût une époque où, au son du marteau et de l’enclume, il avait forgé des lames, des armures et des pointes de flèches ou de carreaux. Mais les temps changent. Aujourd’hui, il se contentera d’une poêle à frire pour remplacer la sienne, et de terminer cette marmite qu’il a promise à Miss Fidwitt depuis déjà un moment. Une fois qu’il eut achevé son « œuvre », il se dirigea vers ce qui ressemblait à un attaché-case anormalement long, l’ouvrit, et en sortit Felsbrecher, sa Zweihänder démesurée, et entreprit de l’aiguiser. Un travail de longue haleine, la meule du maréchal-ferrant étant plutôt conçue pour des lames plus modestes, de type couteau de cuisine de madame. Mais la pratique hebdomadaire (et, il faut l’avouer, l’absence d’utilisation de l’arme) rendait le travail chaque fois plus aisé. Toujours est-il qu’Ezekiel termina le travail plus tôt que prévu. Il remballa ses affaires, se rinça au baquet mis à sa disposition, et informa le forgeron qu’il passerait reprendre ses ustensiles de cuisine tout neufs ce soir.

Il aurait pu se rendre directement au Saint Peter’s Orphanage comme prévu, mais il ne devait pas être plus de 10h, et Sœur Emy devait toujours être à l’office du matin. Et le colosse n’était pas à l’aise avec le fait d’aller l’attendre à l’orphelinat, sans elle. Et hors de question d’aller la retrouver à la chapelle.
Non, il prit une autre décision. Il avait de toute façon emporté un casse-croûte. Il n’avait qu’à marcher un peu en ville jusqu’à Hyde Park et grignoter sur place. L’endroit serait sûrement noir de monde, mais la présence d’autrui le dérangeait moins dans ce cadre qu’en intérieur. Il installa donc la sangle de son attaché-case pour la porter en bandoulière, fit passer son sac son épaule et se mit en marche. En prenant son temps, il ne devrait pas mettre plus de trente minutes.


Il faisait encore frais pour la saison, mais le long manteau brun du colosse, pour efficace qu’esthétique, ainsi que la chaleur de l’effort d’il y a quelques minutes le préservaient du froid. Et il avait connu pire. Surtout quand il était…

* Non, non, non !*

Il fallait qu’il perde cette habitude. En ce moment, un rien, un son, une odeur, une sensation, le faisaient replonger dans des vieux souvenirs, comme une madeleine de Proust rance. Parfois agréables, parfois terribles, dans tous les cas, ils le traînaient vers le passé, telle un ancre oubliée ralentissant la progression d’une immense galère. L’avenir ne s’annonçait guère glorieux, le présent était morne, mais le passé avait l’avantage d’être… passé. Plus rien à en attendre, allez, on passe à autre chose. Mais c’était plus facile à dire qu’à faire, surtout avec 282 ans bagages derrière soi.
Pour se changer les idées, il se concentra sur ce qui l’entourait. Les regards des gens, surtout. Surpris, effrayés… Mais pas seulement. Des gringalets qui lui arrivaient à peine à la poitrine parvenaient à lui jeter des œillades méprisantes, sans doute enhardis par leurs beaux atours et leurs cannes en ivoire nacré assez chères pour racheter le bureau d’Ezekiel et tout son immeuble.

*Si on m’avait dit il y a 100 ans que je me ferais « prendre de haut » par des types bien 50 centimètres plus petits que moi…*

Mais ce qu’il trouvait intéressant, c’était les regards, vides, indifférents. Ezekiel n’était pas particulièrement prétentieux, encore moins au sujet de son corps. Après tout, il n’avait rien fait pour l’obtenir. Mais tout de même. A leur place, si il croisait dans la rue un type négligé,  immense comme une armoire suédoise (et aussi large), transportant une étrange longue boîte sur son dos et un sac dans l’autre main, il aurait un moins un regard curieux. Il s’attarda un moment sur un homme, dans la trentaine, salopette marron, banal.

*Quels soucis un gars tout simple comme toi peut-il bien avoir pour ignorer ainsi le monde qui t’entoure ?*

Perdu dans ses pensées, il failli passer à côté du grand portail qui marquait l’entrée du parc. Comme il s’y attendait, les londoniens s’étaient empressés de profiter de ce beau dimanche pour flâner dans le coin. Il tourna bien encore un bon quart d’heure avant de repérer une place libre sur en face du lac, dans un coin un peu isolé. Le banc était en métal. C’est bien le métal. Contrairement au bois, ça ne cède pas sous votre poids devant tout le monde, et ça ne vous oblige pas à réparer le banc après les remontrances du gardien du parc.

*’pas ma faut si ils utilisent du bois de cagette, aussi… »

Il s’installa, fit un rapide signe de tête poli à son voisin qui lisait un livre et entreprit de sortir ses sandwichs, son gobelet et sa bouteille de Château Margot 1838. Non, ce n’était pas spécialement une « très bonne année ».  Mais alors qu’il continuait de fouiller dans son sac…

*Mordiable !*

Le tire-bouchon !
Il avait dû le laisser tomber à la forge.
Comment faire ? Il pourrait casser le goulot à mains nues, mais il perdrait la moitié du précieux liquide ! Que faire, que faire… Il envisagea sérieusement de sabrer la bouteille avec sa lame, mais il lui vint une autre idée, moins stupide.
Il se tourna vers la personne à côté de lui. Par le sang des saints !
Ezekiel connaissait la fameuse légende du doppelgänger. Quelque part, dans le monde. Il existe une personne qui vous ressemble exactement, trait pour trait, pire qu’un frère jumeau. Mais si vous avez le malheur de la rencontrer, vous mourrez sur le champ. Le colosse, lui, venait de rencontrer son anti-doppelgänger. Cette personne n’aurait pu être plus différente de lui, même si elle l’avait fait exprès. Tout les opposait.

Lui : cheveux blonds, presque scintillants, propres et coiffés.
Ezekiel : noirs et mal peignés.

Lui : yeux bleus profond à demi fermés, concentrés sur son ouvrage.
Ezekiel : noirs aussi, et cernés.

Lui : visage aux traits fins, glabre, on aurait presque dit de la porcelaine.
Ezekiel : barbe, moustache, rides.

Lui : costume élégant, veston et pantalon impeccables, à la mode, probablement repassés la veille.
Ezekiel : vieux manteau long et brun. Poussiéreux.

Lui : silhouette fine et gracile, mais sans être maigre ou trop efféminée.
Ezekiel : ridiculement grand, large, et lourd.

Et pour couronner le tout. Il lisait un livre… Non, plutôt une partition apparemment. Le colosse se doutait qu’ils n’avaient probablement pas les mêmes hobbies, mais là aussi, on n’aurait pu trouver plus opposé.
Encore une fois, Ezekiel n’était pas particulièrement soucieux de son apparence et se moquait bien de ce qu’on pensait de lui, mais là, dans cette situation…
En plus, il était sur le point de demander…

- Hem. ‘scusez-moi. Vous n’auriez pas un tire-bouchon sur vous ?


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Ludwig Zwitter
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MessageSujet: Re: Anti-doppelgänger Anti-doppelgänger Icon_minitimeVen 22 Nov - 17:47

[HRP/Après le RP du bal : "Entrez dans la danse. La seconde tour est à l'oeuvre."/HRP]

Le Lendemain du bal – cette ô délicieuse soirée – Ludwig se trouvait au plus mal. Il avait rejoint sa Chambre, aux premières lueurs du Crépuscule. Traîné jusqu'au lit, il s'écroula sur les couvertures, en simple chemise, vidé de toute substance. Il ne parvint pas à trouver la force pour se lever, pour remplir son office nocturne.. La fatigue le rongeait jusqu'à l'os, plus que de raison. Emporté par son sillage, Il n'avait eu qu'assez d'énergie pour ôter ses autres frusques, dorénavant étendues près du lit, avant de tomber dans un profond sommeil. Il s'enlisait dans la fange obscure de ses rêves funestes. Toujours et encore pour de nombreuses heures infernales. Il souffrait de ces périls obscurs. Et son somme n'en était donc pas réparateur pour le plus grand dam de son propre corps.

Le réveil du Calice se déroula en fin de matinée, le soleil étant déjà haut dans le Ciel. Un soupir se libéra du fin espace de ses lèvres. Quelle diablerie. Tant de négligence ne lui ressemblait guère. Il serait étonnant qu'on ne vienne pas lui souffler quelques remontrances pour son tardif levée. Hélas, il ne l'avait pas fait exprès. Il s'épuisait. Las, sa paume s'écrasa sur ses tempes. Ce simple mouvement ôta les perles salines réfugiées sur la plaine blanche de sa peau. Dénué d'énergie, le Maître des Mélodies s'extirpa du lit. Il était temps de se mouvoir. De reprendre ses habitudes. Le travail n'attend pas. En équilibre précaire sur les jambes, le Germain pris la direction de la salle de bain.  Brève sourire niché sur le visage, le Calice entreprit de tourner les robinets.  L'eau remplit doucement la grande cuve sanitaire. Sous l'action des menottes, le liquide termina de couler. Les pieds, puis les jambes s'engouffrèrent au plus profond de l'onde.

Le contact glacé le réveilla de force. Ludwig s'en délectait et à la fois tremblotait. Son corps n'appréciait guère cette fraîcheur givrée. Mais, c'était un mal nécessaire. Il le fallait. La chaleur – inévitablement – le plongerait dans une tendre béatitude. Ce n'était pas ce que lui même souhaitait. Il voulait récupérer toute ses capacités cognitives, physiques et mentales. Depuis que les cauchemars l'écartelaient, peu à peu, il se sentait... amoindri. Dépouillé de son intellect corrosif. Et cela, il détestait. La fatigue lui offrait bien trop d'ouvertures. N'importe quelle âme trop maligne arriverait à s'y engouffrer si... son état s'empirait. Cela devenait un problème pour lui et les secrets qu'il contenaient. Son impuissance le faisait rager. Il frappa dans l'eau.

La tête penchée sur le côté, ses boucles blondes, humides, s'écrasèrent sur ses joues. L'éther de ses yeux scrutait le carrelage. Le silence de la pièce lui plaisait. Il sortait doucement de sa torpeur nocturne. Il se nettoyait, ne loupant aucun morceau de sa peau. Il se rinça, s'essuya. S'habilla. Il surveilla sa mise à travers le miroir. Vêtit d'un complet noir, la blancheur de sa peau ressortait. L'encre des habits se mariait avec sa cravate d'un pourpre sanguin et le ruban qui retenait sa crinière en une queue en catogan. Une dernière vérification et il s'écarta de son reflet qui miroitait dans la glace.

Il sortit de la salle de bain. La fatigue cachée derrière la mine moins sinistre, Ludwig se dirigea vers la salle de musique. Les instruments brillaient de propreté. S'écrasant le dos contre le mur, le Germain se caressa l'arrête du nez. Lui, et surtout, son côté perfectionniste ne l'appréciait guère. Quelqu'un s'était chargé de son rôle. A la place, il aurait aimé qu'on le réveille.. Qu'on le tire par la force de ses songes. Hélas. Un goût âpre traversa sa gorge, celui de la rancœur, de l'impuissance. Un grognement lui échappa vite étouffé par le bruit des pas. Elwood lui tend un thé fumant posé sur une coupe. Cette friandise liquide lui arracha un sourire.


- Merci... Il tombe plutôt bien. Le cobalt des yeux se perdit sur l'immensité de la pièce. Je veillerai à ne pas me lever si tard, aux prochaines lueurs de l'aube.

Le vieux Majordome devina l'ouragan qui bouillonnait chez l'Allemand, là, présentement. Jamais, depuis des lustres, il n'avait mis de côté ses obligations comme au jour d'aujourd'hui. Ce laisser-aller ne lui ressemblait pas. Il fallait vraiment qu'il soit à bout pour arriver à ce stade. Muet, le Maître des Mélodies se délecta de l'arôme fruitée de sa boisson. La chaleur dévalisa dans sa gorge. Sous l'action du plaisir fin, Ludwig se détendit. Élégamment, il tendit la tasse au Majordome qui le laissa seul. En tête à tête avec lui-même, le Calice partit en quête de Sallustre ou son Maître. Il demanda la permission de sortir.

A peine reçut-il un oui qu'il s'arma d'un violon peu coûteux. Et, il s'éclipsa du Manoir. A pieds, il s'arrêta où le menait ses instincts : le Hyde Parc. Il ne ressentait pas l'envie de rejoindre le Queen Head et supporter les mains baladeuses d'Andrew. La fatigue coupait au couteau sa patience. Devoir le supporter l'exaspérait.  Ses crochets à venin étaient pleins de son doux miel. Comme brûlé, le noble devrait reculer sous son poison.  Il ne comprendrait pas ce revirement de situation. Lui, toujours si plaisant, ne lui offrait jamais de mots acides. S'il dérogeait à ses habitudes, son visage afficherait une magnifique expression d'ahurissement. Mais, soit, l'heure  n'était pas à de telle pensée. Il était de sortie pour un dessein des plus simple : s'aérer la tête.

Le vent fouettait la plaine blanche de sa peau. Des remous, formaient de légères onde, sur la surface du lac. Les gens passaient sans même lui jeter un regard. Seul, assit sur le banc de fer, il se plongea sur la contemplation de sa partition de musique. Toute son attention sur la page blanche, le Maître des Mélodies ne remarqua son voisin que lorsque celui-ci lui parla. Le cobalt de ses mires croisa l'or noir. Quelle taille imposante. Et ce visage, la virilité des traits dégageaient un … Certain charme.  Le germain se demandait quel aspect aurait cet être mieux habillé et les cheveux peignés. Sûrement attrayant. D'ailleurs, présentement, il l'était déjà. Un homme, à la corpulence impressionnante, et à l'apparence forte masculine. Il ne croisait pas une vision si appréciable tous les jours. Autant en profiter un peu. Il se régalait réellement. Il espérait juste que cela ne se remarque pas Trop. Il ne tenait pas à paraître trop insistant.

Après un long silence, Ludwig s'échappa de sa contemplation. Un doux sourire, telle un soleil d'été,  se nicha sur son visage. Il lui montra ses propres affaires, du bout de ses longs doigts. Puis, ses lippes jusqu'ici closes, formèrent un fin passage pour laisser libre cours sa voix. Un timbre suave, dépouillé de tout irrespect, dessina sa mélodie.


- Comme vous pouvez le voir, à part mon étui à violon, mes partitions et mon instrument, je ne possède pas un tel outil sur moi. Je ne peux donc vous aider. J'en suis fort désolé.

Tout son air dégageait une franche sincérité. Il semblait dépouillé de toute infamie et de vices, en cet instant, où aimablement il s'excusait. En un temps, aussi court qu'un battement de cil, l'échange de regard se brisa. Son corps bougea.  Gracieusement,  les mains rangèrent dans un porte document, les précieuses partitions. Les doigts attrapèrent, presque avec amour, l'objet inanimé qu'il chérissait.

- Cela vous dérange t-il si je viens à en jouer un morceau ?

Le Calice écouta la réponse. Il se prépara. Bientôt, au bord du lac résonna sa mélopée : l'estro Armonico. Les paupières fermées, il offrait à tous les sonorités de son violon, de l’œuvre qu'il rendait vivant. La passion, le plaisir de jouer, se lisaient sur son visage aux traits fins. L'archet virevoltait sur les cordes tendues. Les badauds commençaient à s'approcher, mais, face au colosse, ils laissaient une certaine distance. Perdu dans son air, le musicien ne voyait pas ce qui était autour. Enveloppé dans une bulle, il prenait un plaisir particulier sur l'une des choses qui animait son âme : la symphonie, la musique.

- Léandres.  

Le corps de Ludwig se figea. Son geste s'arrêta. La foule, déçue, les laissèrent tous les deux.. Ou tous les trois. Andrew s'approcha pour le plus grand mécontentement du noble désargenté. Un fin soupir s'échappa même de sa bouche.

- Tu nous fais des infidélités maintenant ? Tu ne viens plus jouer pour nous au Queen's Head ? Ta mélopée nous manque à tous justement. On se demandait même si Tu viendrais nous voir. Et... Le noble remarqua les vestiges de la griffure sur la joue. Qui a abîmé Ton si beau visage ? Ton mécène t'a violenté ?

La main, insolente, s'approcha de la pommette. Par instinct, l'or bleu des mires de Ludwig, devinrent acier. Sa tête se recula afin d'éviter tout contact. Agacé par cette tentative, la voix retentit, chargée d'un froid polaire.

- Andrew. Je vais où je le souhaite. Je ne suis pas à Toi. Et.. Ne tente plus de me toucher. Tu sais à quel point Tes avances me répugnent... Maintenant, laisse moi. 

Ludwig se leva du banc pour ranger son violon. Mais, la main d'Andrew, attrapa son poignet. L'instrument tomba au sol sous le regard horrifié - douloureux - du musicien. Il tremblait de rage. La vipère en lui voulait déverser son poison pour ça. Le frapper. Le prendre de haut. Pourtant, avec autant de monde, agir de cette manière salirait la réputation de son maître.

- Mène moi à lui et je te relâcherai. Fuis encore et je deviendrai Ton mécène, de gré ou de force. Et... Ton amant.

S'il savait le nom de son protecteur, il ramperait devant lui. Cependant, malgré sa haine, son envie de le voir à genoux, le Calice cacherait son appartenance au Lord. Ce serait une trahison. Ce moins que rien, cet Andrew n'avait pas à savoir. Sa pâle existence ne valait rien.. Son esprit acéré cherchait une solution pour se sortir de cette épineuse affaire. Autre que la violence et un langage des plus fleurit.  Le Vide.. Le Néant..  


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Ezekiel de Mortelune
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MessageSujet: Re: Anti-doppelgänger Anti-doppelgänger Icon_minitimeVen 22 Nov - 19:15

Déception.
Il se passerait de vin pour ce midi. Une pensée qui le mit de méchante humeur. Ce n’était pas qu’il soit dépendant ou même alcoolique. C’est juste que la vie du colosse n’était en ce moment mue que par ces petites joies du quotidien, ces choses triviales mais qu’il savait apprécier, faute de mieux. Et l’idée de devoir s’en priver maintenant l’irritait. Il regarda encore un instant le joli château et le paysage champêtre dessinés sur l’étiquette de la bouteille, soupira, et la rangea dans sa besace, avant de mollement commencer à déballer ses sandwichs.


- Cela vous dérange t-il si je viens à en jouer un morceau ? , demanda la voix suave du l’anti-dopplegänger.

- Mmm… répondit le colosse, appuyant son grommellement d’un geste de la main approbatif.

*Qu’est-ce que c’est que ces Londoniens qui se promènent en ville avec un violon mais sans tire-bouchon ? Quel sens des priorités tordu…


Et alors qu’il mordait dans le pain frais, la musique commença. Tout d’abord, douce et suave comme la voix du violoniste, le tempo s’accéléra petit à petit, pour atteindre son paroxysme au bout d’une bonne minute, atteignant une sorte de rythme de croisière soutenu, mais étrangement apaisant.
C’est alors que quelque chose d’incroyable se produisit : Ezekiel interrompit son repas pour écouter. La musique était un art qui lui était complètement étranger. Tout juste avait-il tapé sur les tambours de guerre lors d’une campagne en France il y a quelques décennies. Mais pas besoin de s’appeler Ingres pour savoir reconnaître (apprécier, peut-être) une jolie mélodie. Jolie. Une oreille mieux exercée que celle du colosse aurait trouvé cet affaiblissement insultant. Le jeu était parfait. Pas une fausse note. Pas un faux mouvement. Et avant qu’il s’en rende compte, voilà qu’Ezekiel se retrouvait enivré par la musique, plus qu’il ne l’aurait été en buvant une dizaine de bouteilles comme celle dont il se passait en ce moment. C’est à peine s’il remarqua la petite foule qui s’amassait autours d’eux, chose qui l’aurait autrement horripilé. Il se surprit même à fermer un instant les yeux, comme pour exacerber son ouïe afin de mieux…


- Léandres !

C’est alors qu’un individu sorti des rangs et interpella le violoniste, qui se nommait manifestement Léandres, et interrompit son petit récital. Une conversation animée s’engagea alors entre les deux hommes.
Ezekiel soupira de plus belle. Décidément, ce n’était pas son jour. Etait-ce vraiment une bonne idée d’aller à l’orphelinat aujourd’hui ? Parti comme c’était parti, le toit pourrait bien s’effondrer sur sa tête… Il se remit alors à manger son sandwich, prêtant une oreille distraite à la discussion mitoyenne. Manifestement, le  dénommé Léandres était importuné. Le regard dans le vague, l’attention du colosse se reporta vers son sac, d’où le goulot de la bouteille dépassait. Il réfléchit. Deux secondes, puis trois.
Enfin, il se rappela qui il était.


*Ezekiel de Mortelune, homonculus de la Protection, détenteur des Chaînes de la Pénitence.*

Il se leva, prenant bien soin de faire du bruit en s’appuyant sur la structure en métal du banc.

BANG !

*Ancien baron, fléau du Vatican.*

Il s’approcha, les poings serrés vers les deux hommes qui tournèrent la tête vers lui. Et la levèrent, aussi.

*Homme aimant. Père aimé. Et si j’ai envie d’écouter de la musique maintenant, que ma volonté soit faite !*

De toute sa hauteur, il toisa l’importun. Il le regarda un instant, et le jugea. Oui… Il savait à quoi il lui faisait penser…


*Un moustique. Un insecte gênant quelconque…*

Enfin, il se baissa, plaçant son visage au niveau de celui du moustique, il planta son regard vers le sien.
Et soudainement, il projeta ses mains…


*Et les moustiques, je les écrase !*

…vers le sol pour ramasser le violon et l’archer qu’il remit à son propriétaire.

*Enfin… Sauf s’ils ont deux bras et deux jambes. Ça ferait désordre.*

Le Destin l'avait privé aujourd'hui d'un petit plaisir. Si il avait décider d'apprécier la musique aujourd'hui, il ne laisserait pas celui là lui passer sous le nez.


- M’sieur Léandres, c’est ça ? Hem… Ça vous ennuierait de jouer encore un peu ?


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Ludwig Zwitter
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MessageSujet: Re: Anti-doppelgänger Anti-doppelgänger Icon_minitimeSam 23 Nov - 1:07

Ludwig serrait les dents. Cette situation se montrait fortement déplaisante.  Il pensait profiter d'une sortie apaisante, calme, à l'extérieur, pour se ressourcer, lui et son corps fatigué. En vain. Il luttait contre la rage froide qui lui vrillait les entrailles. Brûlante, telle la lave en fusion, elle chauffait la froideur de son être. Garder intact le rôle du musicien devenait de plus en plus dur.  La vipère menaçait de sortir  du flot noir et sombre de ses plus bas instincts. Ses chaînes la retenaient que par quelques maillons intacts. Bientôt, elle frapperait. Déjà, le poison suintait de ses crochets en prémisse à son attaque future. Elle voulait sa proie. Ce noble et sa goujaterie. Cet insecte répugnant. Andrew, sa poigne de fer et sa menace. Débecté par cette outrageux acte, la langue claqua contre son palais.

Comment allait-il s'en sortir ? Il ne voyait que la violence en solution. Mais... Son maître en entendrait parler. L'écho, tel un soufflé, viendrait à lui. Le noble désargenté refusait de commettre des actes répréhensibles pour lui et pour le Messie.  L'éther de ses océans bleu dans le regard de son voisin, il analysa la situation. Il ne le lâchait pas. Il lui semblait que l'étau autour de son poignet augmentait d'avantage.  Ses paupières se fermèrent. Le Maître des Mélodies chercha la paix en lui. Le vide absolu.  Une paume s'écrasa sur sa joue durant son voyage intérieur vers les portes du calme. En réponse à ce contact, ses abîmes  plongèrent dans celles d'Andrew, glaciales, polaires, dénuées de toute chaleur. Il ne sentait pas sa haine. Il arborait un magnifique sourire conquérant. Il pensait avoir.. gagné car lui même ne prononçait aucune syllabe. S'il savait... Dans sa tête, le Calice le laissait au sol pour mort, la chair du visage labourée de ses ongles. La semelle de son pied sur son crâne. Il fulminait.  



- Tu abandonnes enfin ?

Un non de la tête. Puis. Le silence régna entre eux. Ils se confrontaient, acier d'un regard contre acier d'un regard. La senestre de Ludwig ôta de sa pommette, la gêneuse, d'un geste sec. Un gros bruit de métal arrêta la lutte muette. L'un et l'autre portèrent leur attention sur Ezekiel. Quel colosse. Assit, il semblait bien moins impressionnant. Mais là, debout, son gigantisme augmentait. Effigie de chair, Goliath tout en muscles, il glaçait le sang par sa carrure. Là, où il venait à eux, les poings fermés, les têtes se levaient, les questions pleuvaient.  Qu'allait-il faire ? Pourquoi ? Est-il aussi fort qu'il n'y paraît ?   Les dépassant en taille, de plusieurs têtes, il toisait Andrew de ses flots noirs. Le Musicien appréciait ce revirement de situation. La fierté du noble s'asséchait comme le lit d'une rivière écartelée par les rayons du soleil. Son faciès exprimait la crainte d'être écrasé.

Il se ratatinait de plus en plus. Le Calice se.. régalait.. En dépit de son vouloir, de son désir, de garder auprès de lui Ludwig, Andrew recula aux bras qui se projetèrent au sol. Sa mâchoire se crispait. La haine et la peur formaient un duo dans ses entrailles. Son autonomie récupérée, Ludwig le contemplait avec.. pitié. Arrogant. Un véritable paon alors qu'il n'était qu'un petit coq. Se désintéressant de lui, les saphirs du musicien se dardèrent sur son sauveur. Récupérant son archet et son violon, un sourire, des plus doux, se glissa aux commissures de ses lèvres.


- Jouer pour vous, sera un réel plaisir.  Un instant, le Calice tourna son visage vers Andrew. Tu es une gêne réellement évidente. Tu devrais partir si Tu ne veux pas ressembler à un insecte écrasé sur le sol.  Puis.. Pour Te répondre. Je ne serai jamais Tien. Je suis loyal envers mon mécène. Alors abandonne... Tu n'es qu'une pâle figure comparée à lui. Un grain de poussière dans le désert. Un couvert en bronze dans un vaisselier d'or.

Face au syllabe, le rouge, du gêne et de la colère, colora les joues d'Andrew. Pestant, il les laissa tous les deux. Invitant le colosse à s'asseoir sur le banc, le noble désargenté se prépara à jouer. Debout, les yeux clos, la musique vibra. L'archet caressa avec amour les cordes pour en sortir leur note. La mélopée semblait faite de milles intonations. Le visage de Ludwig transpirait la paix. Il aimait. Il aimait jouer. La musique donnait au monde une substance, des couleurs qu'il ne possédait pas. Le coeur. L'âme. L'être, qu'importe sa race, se soumettaient au plaisir d'une partition bien jouer.  La symphonie d'un instrument, de la nature, restait la chose que jamais personne ne pouvait dompter.

Lui, quant il jouait, il n'était qu'un vaisseau. Qu'un être de chair et de sang, qui se plongeait allègrement dans les flots de la musique. C'était quelque chose de beau. De grisant. D'étouffant. De passionnant. Il était en osmose avec la mélopée. Et tout le reste s'effaçait. Dans l'absolu, il ne faisait plus attention à rien. Entouré par la bulle, il s'abandonnait à sa passion. Comme Orphée, il aurait pu tenter de dompter Cerbère. Apaiser les mœurs en jouant. Mais.. Égoïste, il n'offrait son art de jouer, à la base, qu'à celui pour lequel il est entièrement dévoué. Ce jour ci, juste une exception.

Les grains du temps coulèrent au rythme du morceau. Le sourire sur les lèvres du Calice disparu.  Il rangea son violon, avec toute la délicatesse du Monde. Le précieux outil avait déjà souffert de sa chute... Fermant l'étui,  l'éther de ses prunelles plongea dans l'or noir de son voisin. Son timbre murmura à son attention.


- J'espère que ce morceau vous a plu. Ce n'est qu'une mince compensation pour l'aide que vous m'avez apporté. Sincèrement, je ne savais que faire pour m'en débarrasser.   Un doux rire lui échappa. Pardonnez-moi, j'ai oublié de vous demander votre nom.  

Le fait de jouer l'avait mis particulièrement de bonne humeur. Il se sentait.. léger. Tout en gardant la facette du Calice à portée de main... Le Calice. Le musicien formait un tout inséparable.


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Ezekiel de Mortelune
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MessageSujet: Re: Anti-doppelgänger Anti-doppelgänger Icon_minitimeSam 23 Nov - 17:56

L’insecte était parti se faire pendre ailleurs, et Ezekiel put profiter de son petit concert privé. La mélodie s’écoula doucement, tel un ruisseau diaphane entre les oreilles de son auditeur. Lorsqu’elle prit finalement fin, il applaudit timidement, ne sachant pas trop si c’était ce qu’il fallait faire dans ce genre de situation. Mais le violoncelliste ne sembla pas s’en offusquer, ou en tout cas, il n’en laissa rien paraître alors qu’il rangeait son instrument.

- J'espère que ce morceau vous a plu. Ce n'est qu'une mince compensation pour l'aide que vous m'avez apporté. Sincèrement, je ne savais que faire pour m'en débarrasser. Pardonnez-moi, j'ai oublié de vous demander votre nom.  

Il laissa échapper un petit rire entre deux phrases, si léger qu’Ezekiel se demanda si ce n’était pas juste le bruit du vent.

- Oh, oui, oui. J’y connais pas grand-chose à la musique, mais ça m’a semblé très beau. Très… calme. Et ‘pas de problèmes pour l’autre gêneur, j’ai l’habitude de remballer les importuns. Je m’appelle Ezekiel. Ezekiel de Mortelune. Tenez.

Il farfouilla dans sa poche, pris son portefeuille, et en sorti une carte. Constatant qu’elle était pleine de tâches et toute pliée, il en prit une autre à la hâte et la tendit à Léandres.


Citation :
EZEKIEL DE MORTELUNE
~
Détective privé et affaires en tout genre
24 Shaftesbury Avenue (2e étage), West End, Londres
Honoraires consultables sur demande
- On sait jamais. Des fois que vous perdiez vos clefs… de sol ! Hé hé.

Les bons mots. Ça aussi, il avait dit qu’il arrêterait, vraiment. Et voilà qu’il se souvenait pourquoi.

- Hem… Euh, sinon, ‘faîtes pas attention à la particule dans le nom. J’ai autant de sang bleu dans mes veines que votre violon.

Il avait vraiment envie de remercier le maestro, mais il ne pouvait tout de même pas lui donner quelques piécettes comme à un vulgaire musicien de rue, ou lui proposer un rabais sur une affaire s’il venait le consulter bientôt. Un type comme ça devait gagner en un concert ce que le détective grappillait en six mois.
Profitant du fait que le violoniste parcourait son regard sur la carte, il en profita pour se placer dos à lui, faisant écran de son corps massif. Puis, il sortit la bouteille de son sac, l’attrapa dans sa main gauche par le bout effilé, ne laissant dépasser que la partie où était inséré le bouchon en liège. Il approcha ensuite sa main droite, et avec son majeur, il envoya une grosse pichenette sur le goulot.


Cling !

Celui-ci alla s’écraser dans la poussière du chemin, trois mètres plus loin, près d’une poubelle. Le liquide était à ras bord, mais au moins, il n’en perdit pas une goutte.
Enfin, il se retourna.

- Et voilà, technique ancestrale des de Mortelune. C’est dommage, on peut plus réutiliser la bouteille après, mais c’est pas comme si j’en manquais de toute façon.

Il se dirigea vers son sac et en sortit deux godets, cette fois.

- Château Margot 1838. J’crois pas que ce soit un grand cru, mais c’est pas une piquette de taverne, faîtes-moi confiance. Et c’est bien la moindre des choses que je puisse vous offrir pour cette p’tite symphonie
.

Il remplit les deux récipients à ras bord et en tendit un au musicien.

- A la vôtre, m’sieur Léandres !


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Ludwig Zwitter
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Age : 32 ans.
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MessageSujet: Re: Anti-doppelgänger Anti-doppelgänger Icon_minitimeJeu 5 Déc - 21:33

Il ne restait sur les épaules du Calice que les sentiments doux qui le recouvraient comme une couverture tiède et chaleureuse. Toute autre chose n'existait plus. La musique possédait le don de l'envoûter, lui et son âme froide. Si la beauté d'un être ne le charmait que peu, les sonates le captivaient. Il aimait écouter le son des instruments jusqu'à perdre la notion du temps. Les complaintes de ces objets à corde ou à vent, formaient une histoire, dans l'esprit du Germain. Elles se révélaient pure et sincère. Bien plus que le miel des mots. Les mortels n'étaient qu'instruments des vices. Reliquats d'un monde décadent, qui le débectait lui, homme aussi.

Fin mélomane, Dieu seul ne sait, si un jour, il parviendra à se passer du chant divin, du violon ou piano. Cette absence de couleur laisserait sûrement sur sa langue, un goût âpre et amer. Il chercherait à combler le manque par un substitut. Lequel. A voir. Le moment venu, il le saura. Jusqu'ici, il ne se perdra pas en quête  d'un potentiel ersatz. Un autre sujet lui demandait tout son intérêt. Un sujet de taille. Son voisin. Colosse tout en muscles et puissance.

Le cobalt des mires sur le visage d'Ezekiel, il écoutait ses paroles, suite au concerto privé. Une petite pointe de fierté se glissa le long de son dos, à la mention des compliments. Il l'avait régalé en compensation de son « sauvetage ». L'immiscion d'Andrew avortée, il pouvait se détendre. Pourtant, derrière la façade de paix et sérénité, un nuage obscur glissait sur l'âme sa foudre et grisaille. Ludwig savait que le noble se vengerait. La prochaine attaque risquera d'être plus acide. La langue claqua contre le palais. Si le jeu des apparences n'était pas si essentiel au bon plan de son maître, le cancrelat se parerait de la beauté morbide, épinglé au mur. Les ailes, qu'il n'a jamais eu, arrachées. Sa vanité tomberait sur son épiderme raide, par le rubis de son sang.. Son corps, qu'il pensait parfait, resterait offert aux bons plaisirs des nécrophages.

Cette succincte pensée glissa sur les lippes, un sourire des plus appréciateurs. Le fantasque de cette scène revenait à son côté rancunier. L'excès de persistance avait fini  par ronger sa patience. Dépouillée de son armature de fer et de marbre, le Calice ne souhaitait que faire payer l'affront subit de la plus irrévérencieuse des manières. Plus la fin prendra une allure abjecte et plus la satisfaction sera entière. La façade parfaite du musicien n'aidait pas à connaître les aboutissements de ses intimes réflexions. Cette obscure facette, tout de piquant vêtu, ne convenait pas au rôle présent.

Vidé de tout parasite, Ludwig se couvre de la peau de Léandres. Charmant personnage, il ne promettait à quiconque, aucune fin funeste.  


- Je suis ravie de savoir que ce concerto vous ait plu, Ezekiel.

Du bout des doigts, la fleur empoisonnée attrapa la fine carte tendue par le Goliath. Cela se montrait... fort intéressant. Un détective privé pouvait toujours servir aux desseins du Messie. Étendre son influence sur le monde diurne se révélait être un projet nécessaire.  Précautionneusement, la main rangea le précieux papier dans l'écrin d'une poche. Le perdre serait assez fâcheux. Un bruit. Un haussement de sourcil. Le Germain contemplait le goulot maintenant au sol. Cette force n'était pas à prendre à la légère.

- Je reconnais que c'est fort impressionnant. Mais, je ne conseillerai pas à un homme lambda de réitérer votre technique... Il risquerait de se faire mal.  

Les mers turquoises du Germain contemplèrent un instant le godet tendu. Après, une minute de réflexion, la dextre consentit à l'attraper. Par petite gorgée, le vin dévala la cascade qu'est sa gorge. La saveur restait appréciable. Le musicien savoura la boisson, à sa juste valeur. Le verre vide, poliment, Ludwig le lui rendit.

- Merci pour ce partage, Ezekiel. J'aimerais vous tenir plus longtemps compagnie, mais, je me dois de rentrer. Je ne me suis que trop attardé à l'extérieur. Peut être aurons nous le plaisir de nous recroiser prochainement.

Délicatement, le calice récupéra l'étui à violon. Ce bain d'air possédait ses bons et mauvais côtés. Il avait pu avoir l'exquise joie de contempler la fuite d'Andrew, la queue entre les jambes. Et, faire la rencontre de ce colosse.  Tout compte fait... Il se souviendra avec plaisir de ce moment. Outre l'accident avec son violon. Pour ceci, le noble devra s'attendre à un jour, réellement souffrir. Malmener son instrument, de quoi réveiller son plus noir côté... Pestant, il salua poliment son homologue pour se retirer.

[Hrp : Fin du RP pour Ludwig. Suite à venir ]


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