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“Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42]

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Shanoa Wingheart
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42]  “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42] Icon_minitimeMer 17 Mai - 20:21



[HRP] : En provenance de  Danse Macabre [/HRP]
   

   
Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

   
Shanoa Wingheart, Willhelm Grindhouse

   
"Le sablier est un jouet pour l'homme, tandis que l'homme est un jouet pour le temps."

   

   
Aux Aiguilles de Césium, 03/05/1842

   Quelques jours plus tard, après sa rencontre avec Monsieur Rosebury, la jeune aristocrate avait de nouveau le sourire. Même les domestiques avaient remarqué la meilleure mine de leur maîtresse. Quelle joie cela était de revoir la jeune femme pleine de vie, elle qui avait parfois supplié la mort de venir la cueillir. Peut-être que ses prières avaient été finalement entendues, il était temps.

Shanoa se sentait plus libre, moins jugée. Peut-être que le monde avait fini par oublier de quoi on l’accusait. Malgré cela elle avait toujours cette peur au fond d’elle-même qu’on la reconnaisse, que les rumeurs remontent à la surface tel un cadavre jeté à l’eau qui remonte alors que tout semblait si paisible et tranquille. Mais dans ce monde, il n’y avait pas vraiment de place pour les faux pas. Un seul et tous les yeux se tournaient vers la personne en question et les voix commençaient à murmurer, des rires à se faire entendre. Cette ritournelle, cette musique en fond revenaient sans cesse dans les rêves de la jeune femme, comme pour lui rappeler sans fin qu’elle n’avait pas le droit à une seconde erreur, que tout ceci reviendrait si elle se permettait de dévier de son cadre.

La journée fut rythmée par les notes joyeuses du piano qui résonnaient dans toute la demeure. Enfin elle revivait, enfin elle trouvait ne serait-ce qu’une infime partie un sens à son existence. Elle semblait vive, énergique, c’était une toute autre femme, celle qui avait disparu il y avait de cela un an.  Elle chantonna même ce qui était extrêmement rare et étonna son personnel.
Dans l’après midi, ce fut la séance d’entraînement qui vivait. La huntress s’entraîna avec une confiance en elle sans égal. Si cela pouvait l’aider à s’améliorer, celle-ci n’était pas contre. Enfin après une intense séance et le corps remplit de sueur, la jeune Shanoa partit se laver et décida de sortir dans la ville. Sa gouvernante la mit en garde :


- Faites attention Madame, tous les hommes ne sont pas toujours dotés de bonnes intentions. Vous vous êtes embellies et êtes devenue une très belle jeune femme qui pourrait attirer des regard bienveillants ou malfaisants. Soyez prudente ma chère
-Ne t’en fais pas tout ira bien ne m’attendez pas pour dîner, je voudrais redécouvrir Londres, je ne veux plus rester enfermée ici, je peux enfin sortir sans être jugée du regard. Si tu savais comme cela m’allège les épaule. J’ai la sensation d’être plus légère, d’être plus libre que jamais.
- Nous sommes toutes heureuse de vous voir avec le sourire, votre bonne humeur et votre joie de vivre manquait ici.

Prenant un carrosse, elle se rendit dans le cœur de la capitale anglaise vers Coven Garden. Le jour déclinait petit à petit. Marchant dans la rue, la tête haute, le sourire illuminant son visage ; Shanoa n’avait plus peur de se montrer au grand jour. Flânant devant les vitrines, l’aristocrate songeait à refaire sa garde robe déjà remplie de robes plus magnifiques les unes que les autres. Elle voulait prendre plus soin de son apparence, mettre en valeur ses belles courbes, sublimer sa poitrine d’albâtre avec de magnifiques colliers et des parure étincelantes. La jeune femme voulait plaire et montrer aux autres qu’elle avait changé, qu’elle avait réussi à remonter à la surface de cet océan de tristesse et de solitude. Elle pensait aussi à offrir une belle robe à ses domestiques pour les remercier  de l’avoir soutenue, après tout, c’était elles qui étaient toujours présentes quand il le fallait, pour consoler, soigner les plaies aussi bien ouverte que celle de l’âme.

Marchant d’un pas élégant, elle s’arrêta devant l’église abandonnée. Le temps n’avait pas épargné sa structure, faisant de ce bâtiment une relique du passé, un souvenir d’un temps révolu. La pierre froide et grise, était fissurée comme si l’abandon avait brisé l’âme de cet endroit. Les vitraux noircis témoignaient eux aussi de l’absence de présence, de croyants. Passant de longues minutes devant le bâtiment religieux à le décrire sur toutes ses coutures, elle le passa pour arriver devant l’atelier d’horlogerie détruit par un incendie. La jeune femme avait lu la terrible nouvelle dans les journaux. Heureusement il semblerait que personne n’ait péri par les flammes. C’était une boutique assez imposante. Malheureusement les flammes avaient totalement ravagé le lieu. Le toit était en partie réduit en poussière, certaines poutres avaient survécu, d’autres s’étaient écroulées. S’approchant de la vitrine, elle caressa l’inscription qui y figurait. Elle aimait beaucoup la citation ; peut-être l’écrirait-elle quelque part dans un carnet pour s’en souvenir en rentrant. Regardant à travers le verre brisé par endroits ou opaque là où la cendre s’était déposée, on pouvait y voir des pantins au visage défiguré, des horloges dont il ne restait que de simple bouts de bois. Shanoa était curieuse de savoir si des objets avaient été épargnés par le feu. Par chance resterait-il des instruments de précision pour réparer les montres ou bien de l’argent qu’elle pourrait demander de faire fondre afin d’obtenir des balles ou des  dagues. Qui oserait pénétrer un tel bâtiment en ruine ? Voyant une fenêtre ouverte, elle regarda d’un œil observateur les alentours. La rue se vidait et les magasins fermaient. Discrètement, elle se dirigea dans un coin sombre, isolé et patienta jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un chat, plus un bruit si ce n’était que le vent qui se levait. Jetant un œil rapide, elle utilisa sa magie pour invoquer ses grandes ailes noires et d’un vif coup d’aile, la huntress fit un bond assez haut pour atteindre le rebord. Suspendue au dessus du vide, elle s’aida à la force des bras pour se hisser. Furtivement elle pénétra par la petite ouverture et se faufila à l’intérieur. Il s'agissait d'une chambre même si l'incendie avait dévisagé la pièce par endroits. L'odeur de la cendre froide titillait les narines de la jeune anglaise et le mince rayon de soleil montrait les ravages. Le bois grinça sous les pas pourtant légers et le bruit de ses talons résonna comme dans une église.


   

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Dernière édition par Shanoa Wingheart le Mar 23 Mai - 22:55, édité 3 fois
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Willhelm Grindhouse
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MessageSujet: Re: “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42]  “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42] Icon_minitimeJeu 18 Mai - 12:29

[HRP/ Suite de Poupée de sang/HRP]



Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Willhelm Grindhouse et Shanoa Wingheart

"Comme un voleur revient toujours sur les lieux de son crime,
le scientifique revient toujours dans son laboratoire..."


L'atelier, Aux aiguilles de césium.
Le 03 mai 1842.


Les mains dans la poussière, Willhelm grognait son mécontentement. Cela faisait déjà plus d'une heure qu'il cherchait ce fichu manuscrit et qu'il ne parvenait pas à mettre la main dessus. A part des cendres, de la suie, des résidus chimiques, quelques morceaux de pantins et d'horloges, il n'y avait plus qu'une dizaine de parchemins sans aucun intérêt: toutes ses recherches sur les Chimères avaient disparues, brûlées ou emportées par l'Alchimist Room. L'horloger n'était pas né de la dernière pluie et il ne se faisait plus d'illusion quant à l'auteur de ce pillage intellectuel dont il était victime. La nuit abominable pendant laquelle l'Homonculus, Lizbeth Covenant, s'était échappée, ne lui avait pas permis d'emporter avec lui tout ce qu'il aurait voulu. A part ses deux carnets de recherches, les plus précieux, il n'avait pas pu récupérer les derniers compte-rendus de ses ultimes expériences sur les Chimères, ni d'ailleurs les croquis de son pantin le plus élaboré.
La rage au coeur, l'Alchimiste farfouillait pourtant encore les tiroirs et les décombres de ce qui avait été son atelier et laboratoire. Le sol de sa chambre, en partie effondré sur le-dit laboratoire, en avait enseveli une grande section. Quelque part, cela avait achevé son travail de dissimulation en ravageant les derniers restes des Chimères qu'il avait brûlées avant l'arrivée de Neil. Au moins, il était certain qu'aucune n'avait pu s'échapper ou survivre, ni tomber entre les mains de l'Alchimist Room. C'était déjà ça. Mais ses parchemins avaient été emportés, de cela il était presque certain...

Abandonnant le laboratoire, l'Allemand escalada les décombres en passant par le lit déchiré qui gisait entre deux étranges afin d'atteindre le premier. La tâche ne fut pas aisée, d'autant qu'il portait une cape fort encombrante et des outils divers à la ceinture, dont une grande pince de métal et un marteau qui l'handicapaient dans ses mouvements. Il sentait également contre sa hanche le pistolet à percussions qu'il avait pris garde d'emmener avec lui au cas où il tomberait sur des agents du Yards, ou pire: des Alchimistes d'Etat. Il fallait dire qu'il n'était guère rassuré de rôder ainsi dans son ancien appartement. Même si la nuit n'allait pas tarder à tomber, il se savait recherché pour séquestration...Lizbeth avait réussi son coup...La saloperie ! Non seulement elle avait ravagé son lieu de travail, détruit sa couverture mais en plus elle l'avait fait passer pour un pervers et un tortionnaire ! Ces deux dernières semaines, le bâtiment avait été surveillé nuit et jour, ce qui ne lui avait pas rendu service ! Mais depuis quelques temps, depuis que l'affaire Sarah Spencer agitait les esprits, le Yard avait délaissé l'atelier et les rondes s'étaient faites plus rares. C'était la troisième fois en quatre jours qu'il pouvait revenir farfouiller dans le domaine. Cependant, l'Alchimiste restait prudent.

Une fois arrivé à l'étage, après une bonne demi-heure d'escalade laborieuse et particulièrement dangereuse, Willhelm se reposa un temps sur une chaise encore en état. Puis, après s'être passé une main dans ses cheveux blonds, et après avoir ôté sa capuche qui l'étouffait, il se mit à chercher dans les tiroirs de la commode et de la table de nuit des documents qui auraient pu lui être utiles. Un mince filet de soleil brillait encore sur le plancher noirci par l'incendie. Il fallait qu'il se dépêche: il ferait noir dans quelques heures et il ne voulait pas allumer de bougie pour faire ses recherches. Il suffisait d'une lueur dans la maison pour que le quartier entier n'appelle les condés...
Activant sa fouille, l'Alchimiste récupéra un journal intime et deux parchemins sur lesquels il avait jadis consigné le fonctionnement d'un de ses pantins. Le reste était calciné, déchiré ou sans intérêt. Puis, il se rendit devant son armoire, en faisant attention aux sons émis par le parquet qui risquait de s'effondrer à tout moment, et l'ouvrit avec précautions. Il y trouva une veste, qu'il appréciait beaucoup, et une paire de gants. Couvrant aussitôt ses mains, il attacha la veste à sa taille, sous sa cape, et referma soigneusement l'armoire.

Soudain, le froufroutement d'une paire d'ailes le fit sursauter. Par réflexe, il se plaqua au mur et resta caché dans l'angle de l'armoire. Son coeur battait à tout rompre lorsqu'il se pencha un peu pour jeter un coup d'oeil à la fenêtre brisée par laquelle une personne venait d'entrer. Willhelm n'en crut pas ses yeux. Ce qu'il avait pris pour un pigeon ou un rapace était une jeune femme ! Elle avait dans le dos une paire d'ailes noires, assez grandes pour porter le poids d'un homme. L'Alchimiste écarquilla les yeux. Pour lui, il n'y avait nul doute quant à la nature de cette créature: c'était une Chimère ! Mais d'où venait-elle ? Et pourquoi entrait-elle ici ? Il était persuadé de ne pas être son créateur donc cela ne pouvait pas être le retour d'un "enfant" à la maison...
Une perle de sueur coula sur son front. Willhelm retint sa respiration et évita tout mouvement. Il se contenta d'observer en silence la femme qui s'avançait dans la chambre à pas mesurés. Ses chaussures faisaient grincer le parquet et son parfum parvint au nez sensible de l'Alchimiste. Il réfléchit à toute vitesse. Que devait-il faire ? La surprendre et l'attraper ? Ce serait sans nul doute un spécimen passionnant à étudier ! Devait-il lui parler au risque qu'elle ne s'échappe ? Devait-il la poignarder avec le couteau qu'il avait glissé entre les sangles de sa botte droite ?

Finalement, l'Alchimiste décida de sortir de sa cachette. Il s'avança doucement hors de son coin et laissa la lumière toucher son visage. Il leva les mains, comme pour prouver qu'il était pacifique, et plongea son regard dans celui de la belle.


- Bonjour...fit-il d'une voix douce qui se voulait chuchotante. Je ne te veux aucun mal...Ne t'enfuis pas ! Willhelm sentait son coeur tambouriner contre sa poitrine. Que viens-tu faire ici ?

Il serait toujours temps de parler de ces ailes et de la nature véritable de la jeune femme. Pour le moment, il fallait amorcer le contact, sans l'effrayer, en se faisant passer pour un ami. L'Alchimiste s'était arrêté et ne bougeait plus. Il voulait laisser à la créature le choix de l'approcher d'elle-même, et donc de pénétrer un peu plus dans la pièce. Il fallait qu'il l'éloigne de la fenêtre...

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Dernière édition par Willhelm Grindhouse le Sam 27 Mai - 23:44, édité 1 fois
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42]  “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42] Icon_minitimeJeu 18 Mai - 16:54



   
Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

   
Shanoa Wingheart, Willhelm Grindhouse

   
"Le temps passe par le trou de l'aiguille des heures. "Jules Renard

   

   

Aux aiguilles de Césium, [03/05/1842]

Rêvassant une bonne partie de l’après midi devant les vitrines de broderies, Shanoa s’était arrêtée devant l’ancien Atelier d’horlogerie dévoré par les flammes. Dévasté, il ne restait presque rien de ce que l’endroit fut auparavant. La cendre et le feu n’avaient laissé aucun répit au lieu.  La suie s’était déposée sur la plupart des objets exposés et cachait leur beauté et leur éclat. La belle essayait de s’imaginer comment l’atelier était avant que l’incendie le réduise en cendres. L’aristocrate aimait laisser son imagination recoller les morceaux du passé, remonter le temps. Le jour déclinait et la foule quittait petit à petit les lieux. La huntress s’était retirée dans une ruelle voisine pour e faire discrète et se faire oublier. Elle marcha pendant de longues minutes faisant un petit tour dans les allées adjacentes, histoire de ne pas paraître suspecte. C’était bien la dernière chose qu’elle souhaitait. Elle avait lu que la police avait retrouvé des cages et des instruments de chimie. De plus avec un peu de chance, peut être trouverait-elle quelques montres à son goût, même si elle ne se séparait jamais de celle que lui avait donnée Sir Benjamin qui se trouvait toujours dans son corset ou bien dans une poche. Je jeune anglaise n’était pas du genre à être voleuse, mais une ou deux montres manquantes ; qui avait compté le nombre total de ces mécanismes complexes dans cet endroit ? Il était presque impossible de dire combien il y en avait réellement. Piquée par la curiosité, elle voulait bien voir ce qu’il y avait à l’intérieur. Elle avait entendu que la police avait fait plusieurs rondes, qu’est-ce qu’il y avait de si important pour que le Yard envoie des hommes garder les lieux ?  La police avait fermé l’endroit, plus personne ne venait ici, quel danger pouvait la menacer ?

Revenant sur ses pas, elle observa la rue maintenant silencieuse et calme. Les volets de certaines demeures étaient fermés et rien ne laissait penser qu’on pouvait la voir.  La porte principale avait été verrouillée, impossible de rentrer sans alerter quelques personnes. Examinant l’atelier de plus près, la jeune femme vit une petite fenêtre, assez grande tout de même pour pouvoir s’y glisser sans difficulté.Regardant une énième fois que personne ne passe, Shanoa avait déployé ses ailes majestueuses. Il lui fallait être prudente. Elle pouvait être brûlée ou torturée pour avoir commis des actes de sorcellerie, enfin c’est ce que les inquisiteurs disaient. Elle ne se considérait pas comme un monstre.Les vampires...c’était eux les créatures qu’il fallait brûler. Elle aimait bien ses ailes imposantes, cela lui donnait un air angélique. Ses domestiques aimait bien la comparer à un ange. Elle tuait le mal qui régnait dans la ville en ne demandant rien en retour. C’était bien ce que des anges feraient d’ordinaire s’ils existaient ?!  Secouant la tête pour se remettre de ses pensées, elle avait réussi à accéder facilement à la fenêtre où elle entra sans problème. Le sol n’était pas droit à cause de l’effondrement. L’Anglaise rangea ses ailes pour pouvoir se mouvoir dans la pièce où les sorties étaient étroites et de plus pour ne pas épuiser ses pouvoirs. Balayant la pièce du regard. Faisant rouler ses yeux bleus saphir pour observer les alentours, des papiers gisaient au sol, la plupart étaient en majeure partie rongée par la brûlante lueur orangée des flammes. Les écrits étaient illisibles, les mots coupés.

L’aristocrate  s’avança un peu pour examiner ce que les rayons du soleil couchant tentaient de dissimuler. La chambre, enfin de ce qu’il en restait semblait assez simple mais chaleureuse. Marchant doucement, son poids, pourtant léger faisait crier le bois sous elle. Entendant un bruit autre que celui de ses pas,  elle fit un bond en arrière quand elle vit en plus une ombre bouger dans l’obscurité derrière une armoire. Son cœur se mit à battre rapidement. Se concentrant, la belle se mit en position défensive prête à invoquer son épée pour se battre s’il le fallait... Mince ! Elle n’était pas seule. Un homme vint se dévoiler à la lumière. Reculant, vers la fenêtre, la phrase de l’inconnu la fit arrêter dans son élan pour se sauver. De toute façon il avait vu son visage...et ses ailes ? Les avait-il vu ? Se retournant vers lui, elle l’observa et essaya de deviner une once d’agressivité qu’elle ne trouva pas chez lui.. La huntress pensait que cet endroit avait été abandonné...Peut-être cherchait-il lui aussi quelques objets.
Le regardant avec méfiance, elle dit à voix basse :


- Bonjour...je..euh...je j’étais seulement curieuse...je voulais voir ce qui restait après l’incendie...il y a des rumeurs qui circulent autour de ce lieu... je voulais simplement vérifier par moi-même, je pensais être seule ici pour tout vous dire...Et vous que venez-vous faire ici ? Comment êtes vous rentré sans vous faire repérer ? fit elle en feignant un peu d’assurance. Elle n’avait vu personne y entrer tandis qu’elle avait observé le bâtiment de loin.

Devait-elle s’avancer un peu ou bien rester près de la fenêtre ? L’homme qu’elle avait en face d’elle n’avait pas l’air agressif. Ses yeux étaient un peu étranges. La seule chose qui rassura la belle fut qu’il se présenta à la lumière sans crainte. Il ne pouvait donc pas être un vampire. Faisant un pas en avant vers son interlocuteur, elle avait toujours la possibilité d’utiliser un de ses pouvoirs pour le déstabiliser et s’échapper. La réponse de l’inconnu était cruciale, ses mots allaient déterminer s’il lui fallait quitter le lieu le plus vite possible ou bien pouvait-elle baisser un peu sa garde avec lui.


   
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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Willhelm Grindhouse et Shanoa Wingheart

"Quand l'araignée repère sa proie
Elle tisse sa toile pour la piéger
La menant aux limites du désarroi
Elle l'amadoue pour la dévorer"


L'atelier, Aux aiguilles de césium.
Le 03 mai 1842.


La main figée dans l'air poussiéreux de la chambre, Willhelm tâchait de ne plus bouger. Son geste pour retenir la jeune femme reflétait l'inquiétude qu'il avait eu qu'elle ne s'enfuie à sa vue. Heureusement pour lui, l'étrange visiteuse était plus curieuse qu'effrayée. D'une voix tendue, mais cependant claire, elle lui expliqua qu'elle était venue vérifier les rumeurs qui courraient sur les lieux en ruines. L'Allemand l'écouta, attentif, sans esquisser le moindre geste brusque. Il se contenta de baisser la main et de plisser un peu les yeux pour l'observer avec attention. Les derniers rayons du soleil la plaçaient à contre jour devant la fenêtre et l'empêchaient de distinguer les détails de son visage. Une chose était certaine : les ailes qu'il avait aperçues quelques secondes auparavant avaient totalement disparues ! Était-ce son imagination qui lui avait faire croire que la belle possédait les capacités des anges, ou des démons ? Avait-il rêvé ce qu'il venait de voir ? Ou bien la jeune fouineuse avait-elle la capacité de cacher ses ailes ? Étrange Chimère...Au travers de cette énigme, l'Alchimiste vit grandir sa curiosité. Quel sujet épatant ! Il fallait absolument qu'il réussisse à l'approcher pour pouvoir gagner sa confiance et s'en saisir ! Il voulait l'étudier de plus près, comprendre le fonctionnement de ses pouvoirs et surtout élucider l'histoire de ses origines ! Qui l'avait donc créée et pourquoi ? Avait-elle un patron ? Un père ? Était-elle au service des Alchimistes d’État ou n'était-ce qu'une de ces nombreuses créatures égarées dans la nuit ?
Pour éviter de l'effrayer, Willhelm ne s'avança pas. Il laissa la jeune femme s'approcher d'elle-même tout en lui souriant le plus amicalement possible. L'air neutre et posé, il chuchota doucement:


- Ah oui ? Moi aussi je suis venu vérifier un peu les rumeurs...Et je dois bien avouer que je suis également venu pour voir s'il n'y avait pas des trucs à récupérer...

Il ne lui dirait pas qui était l'ancien propriétaire des lieux. De même, il ne lui expliquerait pas pourquoi la maison se retrouvait dans cet état...Willhelm avait décidé d'endosser un nouveau rôle et de le jouer à la perfection pour s'approcher de la créature. S'il lui disait qu'il était Alchimiste, sans doute le fuirait-elle aussitôt. L'Allemand savait très bien mentir et inventer des histoires. Il excellait dans la tromperie et la dissimulation. Obtenir la confiance des gens était aisé pour lui, même s'il pouvait paraître antipathique, notamment aux yeux des étudiants de la Bibliothèque ou des Alchimistes qui croisaient sa route. Il restait donc persuadé qu'il pourrait abuser cette jeune femme et l'amener à lui révéler l'origine de sa nature.

- ...je...vous m'avez fait peur. Moi aussi, je pensais être seul...fit-il en se passant une mains dans les cheveux pour avoir l'air faussement gêné. Je ne m'attendais pas à ce que quelqu'un arrive par la fenêtre...Moi je suis passé par le jardin de la maison voisine, puis par un genre de laboratoire...En escaladant le mur de brique en dessous et le lit, j'ai réussi à monter là...

Lentement, Willhelm fit quelques pas vers le centre de la pièce, histoire de s'approcher un peu de la belle. Il fit mine de jeter un coup d'oeil derrière lui, comme s'il s'assurait qu'ils étaient bien seuls, comme s'il craignait qu'elle ne soit venue à plusieurs. Lui montrer qu'il avait « peur » pourrait sans doute l'amener à prendre confiance en elle et à le considérer d'un œil bienveillant.

- Vous...Vous pouvez vous changer en corbeaux ? demanda-t-il d'une voix presque enfantine. Il voulait lui faire croire qu'il l'avait mal vue et qu'il se faisait donc des idées. Vous m'avez fait une de ces peurs...mademoiselle...mademoiselle ?

Il laissa sa phrase en suspension pour laisser la jeune femme lui donner son nom. Pour la mettre à l'aise, il grimaça une nouvelle gêne et fit une petite courbette maladroite.

- Oh, mais je manque à tous mes devoirs...Je me nomme Jasper Canddle, je suis apprenti horloger. Une idée venait de poindre dans son esprit sournois. Je suis venu ici parce que je pense pouvoir récupérer des engrenages pour mes horloges...Je...Je sais que c'est mal mais...personne ne s'en servira plus, n'est-ce pas...?

Willhelm jouait le jeune pillard avec talent. Son air quelque peu soumis et sa mine basse donnait l'impression qu'il n'était qu'un enfant pris sur le fait. Il savait que ce genre de mise en scène poussait généralement son interlocuteur à s'adoucir par rapport à sa présence et à vouloir dialoguer. Son histoire d'apprenti horloger était parfaitement crédible, et en tant que maître dans cet art, il pouvait aisément jouer ce rôle-là et ainsi donner corps à sa mascarade. Chercher des rouages dans une horlogerie en ruine avait tout son sens.

- Quelles rumeurs tentez-vous d'élucider ? demanda-t-il alors en faisant mine de s'intéresser à un tas de chiffons sur le sol qu'il remuait de la point du pied.

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Crédit image: The Puppeteer de fuuryoku


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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

 
Shanoa Wingheart, Willhelm Grindhouse

 
“Le remède à l'ennui, c'est la curiosité. La curiosité elle, est sans remède.”

 

 

Aux aiguilles de Césium, [03/05/1842]

Arrêtée dans sa fuite par les paroles de l’inconnu, Shanoa ne savait quoi faire : devait-elle prier pour que cet homme n’ait pas vu son visage et quitter lieux en vitesse ou bien revenir sur ses pas pour savoir ce qu’il venait faire ici ? La seconde solution fut celle qu’elle choisit. De plus, il lui aurait fallu invoquer ses ailes et l’idée de dévoiler cela à un humain lui était inconcevable. S’il venait à le savoir et à la dénoncer, l’Inquisition s’en prendrait à elle et l’enfermerait pour la torturer, lui faire avouer et enfin l’exploiter ou bien la brûler. En résumé rien d’agréable pour la jeune aristocrate.   Lui faisant face, elle lui expliqua sa présence ici après avoir aperçu qu’il n’était pas vêtu comme les agents du Yard. Même si son visage se voulait agréable, il y résidait une pointe de méfiance. Qui était cet homme ? Comment était-il entré ? Que faisait-il ici ? Que cherchait-il ? Tant de questions à lui poser. Shanoa avait hélas une curiosité qui l’incitait à tout savoir, à se renseigner sur tout ce qu’elle pouvait. L’aristocratie était un milieu excellent pour entendre les ragots, les rumeurs et autres scandales qui sont en réalité le caviar des soirées mondaines.
Ne voyant sur le visage de son interlocuteur aucune animosité et un fin sourire, elle le lui rendit et s’avança un peu plus au centre de la chambre. l’écoutant parler, elle fut étonnée que cet homme avait les mêmes raisons qu’elle, elle lui répondit alors :


-Vraiment ?! Eh bien c’est une drôle de coïncidence de nous retrouver au même moment pour un objectif commun. Fit elle un peu plus amicalement.

Le détaillant un peu plus, il ne semblait pas dangereux si jamais un combat devait éclater entre eux. La jeune femme pouvait donc baisser un peu sa garde.
Retenant un rire, elle répliqua :


- Je suis navrée, il est bien rare de trouver une personne dans un tel endroit, les lieux comme ceux-là en ruines ne sont pas réputés pour être fréquemment animés ni visités.

Tiquant, elle leva un sourcil :
-Un laboratoire ici ? Dans une horlogerie ? En tout cas, je dois avouer que vous êtes assez agile pour être monté jusqu’ici entier.

Le laissant approcher, la belle regarda derrière lui en même temps et s’interrogea : Qu’est-ce qu’il pouvait bien y avoir ? De quoi pouvait-il bien avoir peur ? Peut-être l’inquiétude qu’on puisse les entendre, mais à cette hauteur, il fallait avoir une audition digne d’un chien pour pouvoir entendre les murmures. Voulant le rassurer, elle dit calmement :

-Il n’y a rien Monsieur, si vous vous demandez combien nous sommes, je vous réponds que je suis venue seule, trop de personne auraient attiré l’attention des passant et ils auraient pu alerter la police.

Fronçant les sourcils comme si elle ne comprenait pas sa question, elle leva les yeux au ciel comme si cette question pouvait paraître absurde.

-J’aimerai bien être un oiseau et m’envoler vers des contrées lointaines, mais hélas, je n’ai fait que grimper et prendre appui sur certaines pierres, pourquoi une telle question ?


Au delà de ça, elle voulait savoir si cet étranger avait vu ses ailes. La question ne semblait pas anodine. Le corbeau, c’était le surnom qu’on lui avait donné elle qui donnait l’impression de semer la mort autour d’elle. De plus, ses ailes étaient aussi noires que le volatil dont il était question. Elle voulait le raisonner, lui faire croire qu’il avait eu une hallucination et écarter le sujet le plus vite possible.

La demoiselle s’inclina et se présenta à son tour :


-Je m'appelle Shanoa Wingheart, je suis une aristocrate mais je ne m’y sens pas à ma place parfois... Alors je fais ce genre de choses...j’aime bien m’écarter du  droit chemin. Je suis ravi de vous connaître Monsieur Canddle...Et puis, je ne pense pas que les policiers se sont amusés à compter le nombre d’horloges dans cet atelier...alors une ou deux montres manquantes personne ne le verra n’est-ce pas ?! De plus je ne peux vous juger...je viens ici pour à peu près les même raisons que vous  dit elle en lui faisant un clin d’oeil complice.

Elle aimait beaucoup les montres à goussets et leur charme. Certaines étaient raffinées et élégantes. Des gravures, des formes variées en disaient parfois long sur la personne que Shanoa avait en face d’elle. Ces montres pouvaient aussi montrer la richesse des gens. D’apparence banale et singulière, une simple montre pouvait révéler tant de choses sur les hommes à leur insu.

Se déplaçant dans la pièce pour inspecter un peu ce qu’il y avait, elle répondit sans même le regarder en faisant mine de réfléchir  tandis qu’elle époussetait un livre sur lequel la cendre c’était déposée en couche en soufflant dessus et en enlevant le reste avec ses mains :


-Hmm... Eh bien je ne sais pas trop à vrai dire...vous m’avez parlé d’un laboratoire et les rumeurs ont parlé effectivement d’expériences, de cages retrouvées...je suis seulement curieuse de savoir de quelles expériences il en retournait et quoi et pourquoi. Vous devez trouver cela étrange, qu’une femme de mon rang s’intéresse à ces choses là, mais j’aime les mystères c’est plus fort que moi. Je trouve cela amusant en fait.

Dit elle avec à la fin une pointe de légèreté dans sa voix et un sourire. Elle le savait sa curiosité l’incitait à trouver toujours plus de choses intéressantes, à prendre des risques, mais elle appréciait cela. Pour elle la vie était faite pour découvrir le monde et ses secrets et non pas à rester chez elle à faire des ronds de table et des travaux de couture.  





 
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MessageSujet: Re: “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42]  “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42] Icon_minitimeJeu 8 Juin - 19:46



Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Willhelm Grindhouse et Shanoa Wingheart

"Tisse, tisse ta toile
Etranger de la foi
Ô victime idéale
Prends garde à toi"


L'atelier, Aux aiguilles de césium.
Le 03 mai 1842.


Se faire passer pour un aimable pillard, un apprenti horloger en quête de rouages...oui, ça c'était bien. Crédible et surtout rassurant. Willhelm sourit. L'Alchimiste était passé maître dans l'art du mensonge et cela faisait bien longtemps que ce dernier régissait sa vie. Faire croire à cette étrange jeune femme qu'il ne lui voulait aucun mal et que ce n'était qu'un petit fouineur, comme elle, était un jeu d'enfant pour lui. Son gabarit, peu impressionnant, et sa douce voix lui conféraient un genre d'aura agréable qu'il était capable de modeler selon les besoins. Malgré sa peau un peu blafarde et ses tatouages, il se faisait facilement passer pour un excentrique, certes, mais un excentrique honnête et bon. Les plus malins se faisaient rapidement avoir par son jeu d'acteur et ses caresses verbales. On le prenait pour un hurluberlu sans prétention, un peu austère, mais poli et digne de confiance. Quel malheur ! Ah ! Bientôt, la belle demoiselle lui mangerait dans la main et il refermerait la porte de sa cage sur ses longues ailes noires pour les lui arracher ! Tous ses secrets, tous ses mystères seraient alors à lui ! Il pourrait l'étudier, en tirer bien des avantages et la disséquer avec plaisir...pour la science ! Pour satisfaire sa dévorante curiosité...

- Ah ah...rit-il en se passant une main derrière la tête, l'air gêné. Je ne sais pas si ce qu'on fait est très bien, mais la curiosité est un vilain défaut qu'on ne saurait toujours réprimer...

Faire l'aimable, le naïf...jouer la comédie jusqu'à ce qu'elle s'approche assez près. Il fallait être patient...Il le serait. De plus, le soleil qui se couchait allait bientôt les obliger à quitter les lieux. Après 20h, les décombres étaient encore parfois surveillés par quelques agents du Yard et allumer une lampe ne serait pas possible.
Il fallait être patient, sans pour autant perdre trop de temps.


- Oui...un laboratoire. Apparemment c'était un Alchimiste qui vivait là. Dieu seul sait ce qu'il trafiquait dans l'arrière-boutique...confirma-t-il en observant la jeune femme avancer vers lui pour mieux le dévisager. Heu...oui...je suis plutôt agile...Je suis encore assez jeune. Ah ah !

La belle ne se méfiait pas. C'était maintenant évident. Par contre, lorsqu'il avait évoqué la possibilité qu'elle puisse se changer en corbeau,
son visage s'était quelque peu durci et elle avait tâcher d'esquiver le sujet.


- Oh...hé bien...je ne pensais pas qu'une femme puisse ainsi escalader l façade. Moi-même je n'y suis pas parvenu la dernière fois que je suis venu. fit-il en feignant la surprise et l'admiration. Vous aussi vous êtes douée, mademoiselle...

Après un nouveau sourire, il préféra laisser de côté cette histoire d'ailes pour éviter d'effrayer sa "proie" et enchaîna sur une fausse présentation. Il donna un pseudonyme qu'il inventa sur le moment et l'invita à se présenter à son tour. Elle se nommait Shanoa Wingheart. C'était une aristocrate qui aimait jouer avec les frontières et franchir les limites que la bonne société lui imposait. Willhelm l'écouta en faisant mine de compatir. Il hocha plusieurs fois de la tête, comme s'il comprenait les ressentiments que pouvait bien éprouver la jeune femme. Ainsi, il devait lui paraître d'autant plus agréable qu'il ne donnait pas l'impression de la juger. Quelle idiote ! Elle donnait son nom, sa classe sociale et déballait maintenant sa vie sans se méfier de quoi que ce soit ! Il était tombé sur une perle !

- Enchanté, Shanoa. Vous avez un joli prénom, si je puis me permettre...fit-il, flatteur et cajolant. Oui, je comprends...parfois on s'ennuie un peu et quand l'aventure nous ouvre les bras on s'y jette facilement...Je connais ça... Il lui fit un nouveau sourire et replaça ses lunettes sur son nez dans un geste élégant. Comme vous dites...quelques rouages et quelques objets à moitié calcinés ne devraient manquer à personne...Je ne "vole" pas souvent, mais je dois bien avouer que ce lieu a attisé ma curiosité. Quand j'étais client, avant que tout n'explose, j'étais fasciné par les pantins que Monsieur Grindhouse élaborait ici. Je vais peut être en ramener un chez moi...

Parler de soi comme si l'on était un étranger avait quelque chose de follement amusant. L'Allemand l'expérimentait pour la première fois et cela lui plaisait énormément. Son visage n'était pas connu, à part de ses clients les plus fidèles, et il pouvait aisément se permettre cette petite mise en scène stupide devant la petite voleuse qui se trouvait devant lui. La belle se mit alors à parcourir la pièce pour farfouiller un peu. Elle souleva un livre et l'épousseta tout en continuant la conversation. Apparemment, elle lui faisait désormais assez confiance pour le considérer comme un "allié",
ou du moins un "collègue voleur". C'était terriblement excitant pour Willhelm. S'il avait eu plus de temps, sans doute l'Horloger aurait-il continué ce petit jeu sur des heures, rien que pour s'amuser un peu avec la naïveté de la charmante créature. Mais l'heure tournait et le soleil léchait déjà de sa langue purpurine les dernières lattes du parquet défoncé au fin fond de la pièce. Il fallait maintenant agir.
Comment entraîner la jeune femme à sa suite ? Comment l'emmener avec lui dans sa nouvelle planque sans l'inquiéter ? C'était presque impossible. Son petit réduit humide se trouvait à un quartier d'ici et il doutait qu'elle n'accepte tout simplement de "venir boire un thé" chez lui, surtout à cette heure. C'était une aristocrate en manque d'aventure, certes, et particulièrement naïve, mais l'Alchimiste ne doutait pas qu'elle puisse néanmoins avoir quelques notions de prudence. C'était une femme, lui un homme: quelle donzelle de bonne famille irait jusqu'à suivre un inconnu jusqu'à chez lui ? Elle risquait déjà le scandale à rôder le soir dans les décombres de l'atelier...Irait-elle jusqu'à compromettre son titre, son innocence, toute sa réputation pour le goût du risque et les douces paroles d'un étranger ? Après tout, pourquoi pas ? Ce n'était pas une catin, mais peut être qu'elle en avait les moeurs ? Et si elle le trouvait suffisamment charmant pour avoir envie de l'accompagner où qu'il le veuille ?


- J'ai vu des cages en bas. Si vous voulez que je vous les montre, nous pouvons descendre. proposa-t-il innocemment. Il y a aussi des montres dans un tiroir. J'ai mis de côté un pantin pour le récupérer...

La faire descendre dans ce qu'il restait de l'atelier et du laboratoire serait déjà un pas vers la sortie. Il ne lui resterait plus qu'à l'assommer un bon coup ou à la menacer de son couteau, et elle serait à lui !

- Les patrouilles du Yard ne vont pas tarder à revenir rôder dans les environs, je les ai déjà vues. Dépêchons-nous...fit-il en partant devant.

Willhelm monta sur le lit, ce qui le fit pencher un peu en arrière tandis que sa moitié pendait dans le vide du rez-de-chaussé. Il rejeta sa cape sur une de ses épaules et repéra une planche encastrée dans ce qui restait du sol et qui pourrait leur servir de marche. Elle semblait assez solide pour les porter tous les deux avant qu'ils ne s'y pendent et se lâchent pour arriver sur les gravas qui s'entassaient au-dessous. Passer par le lit était trop dangereux, il valait mieux faire ainsi.
L'Alchimiste fit mine de vérifier les environs et l'état de la planche avant de tendre une main à la jeune femme. Il lui sourit, d'un air tout à fait amical.


- Je peux vous aider si vous le souhaitez.

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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

 
Shanoa Wingheart, Willhelm Grindhouse

 
“Curiosité. Vilain défaut de l'esprit féminin. L'envie de savoir si oui ou non une femme se consume de curiosité est l'une des passions les plus actives et les plus insatiables de l'âme masculine.”

 

 

Aux aiguilles de Césium, [03/05/1842]

Les dires de cet inconnu semblaient logiques pour la jeune demoiselle. Des pièces ce n’était pas ce qui manquait ici et plus personne ne venait vérifier l’inventaire. Shanoa pu baisser un peu sa garde mais non sans le garder du coin de l’oeil. La plupart du temps, les gens la voyait comme une personne naïve, mais c’était tout le contraire. Elle voulait jouer la carte de la vulnérabilité pour voir jusqu’où une personne pouvait aller et au moment propice le déstabiliser et révéler le vrai visage de ladite personne. Il ne savait rien d’elle ni des pouvoirs qu’elle possédait. Elle était en position de force, il ne connaissait pas les possibilités qui pouvait s’offrir à  elle si cela devait mal tourner. Mais il fallait avouer : l’homme que la huntress avait en face de lui n’était pas des plus robustes. Que pouvait-il bien faire avec ce corps ? S’approchant un peu elle pu voir qu’il portait des tatouages. Cela ne paru pas choquer autant que ça l’aristocrate. Après l’avoir détaillé il fallait savoir si elle pouvait lui faire confiance. Enfin, il semblait en savoir plus sur le plan de l’atelier qu’elle et le jour déclinait plus rapidement qu’elle ne l’espérait. Si elle voulait avoir une chance de voir ses cages et d’avoir le plus d’informations possible il lui fallait coopérer avec lui.

Faisant grincer le bois sous ses talons pour évaluer la dureté du bois et sa fragilité en même temps, elle répondit en souriant :


-Je ne pense pas qu’à ce stade là il nous faut se poser cette question. En effet, nous venons de pénétrer dans un bâtiment  sans autorisation et avec l’intention de voler quelques objets insignifiants pour la police. Vous avez raison, mais j’évalue toujours si cela vaut le coup. Je ne vais pas courir un risque énorme pour de si petites choses. 

Regardant le plancher s’assombrir sous ses pieds, elle se retourna un peu pour admirer la course du soleil se mourant dans le ciel pour approximer le temps qui lui rester avant de devoir partir. Cet homme l’avait ralenti et il lui faudrait revenir ici plusieurs fois pour éclaircir tout cela. Regardant la pièce en s’avançant, elle fronça les sourcils en entendant le mot Alchimiste.

-Un Alchimiste ?! En tout cas...a été sa couverture pendant des années. Réussir à mêler deux profession sans se faire prendre, je dois dire qu’il avait une certaine dextérité pour se camoufler.
Soupirant d’un air léger et levant les yeux au ciel, elle lui répondit :


- Je vous assure que l’âge n’a rien à voir avec l’agilité même s’ils sont plus ou moins liés. Mais une jeune personne peut tout à fait ne pas être agile 

Parlant librement et un peu plus décontractée, elle se referma soudainement quand la belle entendit les suppositions par rapport à sa capacité à se changer en corbeau. Essayant de lui faire penser que cette idée était absurde, elle voulait éviter de dévoiler la vérité. Elle avait répondu avec un ton sec, presque de méfiance. Le regardant d’un œil suspect après cela, la belle ajouta :


-Je me suis entraînée quand j’étais petite, nous avions une forêt pas loin alors je grimpais aux arbres. Il faut croire que vous n’êtes pas aussi agile que moi. Pourquoi des corbeaux ?


Détendant les traits de son visage, elle posa sa voix et fit :

- Merci...ce n’est que de l’entraînement...

Le regardant sourire, elle baissa la tête et se calma un peu. Heureusement, l’individu n’insista pas ce qui n’était pas pour déplaire à la jeune femme. Elle avait un peu de répit. Shanoa se présenta à son tour. Donnant sa véritable identité, elle se dit que s’il venait à la dénoncer, elle pourrait toujours dire qu’elle avait vu un ombre à travers la fenêtre, qu’elle a grimpé et découvert cet homme. Parlant de sa manie à dépasser les barrières que  la société lui imposait,la jeune brune disait vrai. Pour les autres ; les femmes devaient rester à leur place c’est-à-dire le manoir ou bien la maison. Elles n’étaient bonnes qu’à enfanter ou bien à garder la maison. L’aristocrate savait qu’elle méritait mieux que cette vie paisible. Depuis la mort de Benjamin, rien n’avait été tranquille : les accusations, la mort de ses parents assez rapide, tout ceci s’était enchaîné à une vitesse phénoménale sans qu’elle puisse faire quoique ce soit pour arrêter l’hécatombe. Elle était venue ici dans l’espoir de comprendre à quoi servait les laboratoires et de revoir ses cibles en fonctions des résultats. Se dévoilant un peu, le regard baissé sur le sol, elle releva son joli minois et lui sourit gentillement :


-Merci...le vôtre l’est tout autant. Vous les hommes avaient des choses a faire...tandis que nous les femmes...sommes considérées comme devant rester chez soi. Alors si la vie me permet de mettre un peu de mouvement dans la mienne, je ne suis pas contre...j’aime ça...

Penchant sa tête sur le côté, elle examina les lunettes assez originales de Jasper. Jamais elle n’avait vu un tel modèle. La jeune femme n’avait encore jamais vu pareilles montures.

-  Le seul qui pourrait remarquer l’absence de ses choses sont le propriétaire de cet atelier, s’il n’a pas été arrêté ni tué dans l’explosion....Eh bien je dois dire que c’est un peu une mine d’or pour un horloger tel qu vous d’être ici. Alors vous avez connu l’homme qui faisait...toutes ces choses ?! Des pantins ?! Comme ceux qu’utilisent les marionnettistes ? Je vous avoue que je préfère les montres à goussets...ils font moins peur, ils sont moins effrayants. Ce Monsieur Grindhouse m’effraie de plus en plus... 

Parcourant la chambre ou du moins ce qu’il en restait, elle parla presque d’une voix nostalgique. C’est vrai qui voudrait croire qu’elle aimait braver les interdits ? Que cette femme n’avait pas peur d’aller au delà des lois ?! Shanoa ouvrit le livre le parcouru en faisant dévaler les pages. Rien de bien intéressant pour elle. Elle voulait percer l’énigme de cet Alchimiste. Elle essayait de reconstituer sa chambre avant que tout ne s’embrase . Pourquoi voulait-elle absolument trouver ce qui ce tramait ici ? Savoir ce qu’il y avait dans ces cages ? Peut-être qu’au fond elle avait peur...mais peur de quoi ? Ça elle ne le savait pas ce n’était qu’un chuchotement en elle, une intuition. Elle fut tirée de ses pensées par la vois de l’horloger. Reposant le livre là où elle l’avait trouvé, elle se retourna vers lui

- Vraiment ?! Vous avez l’air de connaître plus le chemin que moi. Je vous suis, nous y serons plus rapidement. Affirma-t-elle l’air déterminée.

- C’est vrai il se fait tard, hâtons nous avant de nous faire surprendre, dans le pire des cas je reviendrais ici une autre fois.


Restant immobile et le voyant faire, elle regarda d’un œil furtif par la fenêtre pour observer si des policiers arrivaient. Ils avaient encore du temps, tant mieux Revenant sur ses pas, elle vit la main l’invitant à la prendre. Levant un sourcil et esquissant un léger sourire, la huntress se mit au même niveau que Jasper et s’exclama sur le ton de la plaisanterie:
- Je ne pense pas qu’une simple planche réussisse à m’avoir quand j’ai escaladé toute une façade de pierre pour monter ici. Mais puisque vous me le proposez aussi gentillement,  ce serait  impoli de ma part que de refuser.

Prenant sa main elle réussit à aller sur la planche et se baissa pour se pendre au morceau de bois. Se laissant tomber dans le tas de gravas qui gisaient en dessous, elle réussit à se réceptionner sur ses jambes. Le tout avait été exécuté avec une élégance rare. La poussière obstruant ses poumons, elle toussota et frotta sa robe pour enlever le surplus qui la salissait.  Dans une autre situation elle aurait amorti le saut avec ses ailes mais ce n’était que trop risqué. Il lui fallait se débrouiller sans ses pouvoirs. Elle attendit alors l’apprenti horloger qu’il lui montre le chemin à suivre.


 
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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Willhelm Grindhouse et Shanoa Wingheart

"Murmures de l'ombre
Chuchotements dans la nuit
Brûle papillon de minuit
Tu sauras si tu me suis"


L'atelier, Aux aiguilles de césium.
Le 03 mai 1842.


Willhelm ne tentait pas vraiment de faire la conversation. En soit, il n'avait que faire des opinions de la jeune femme, de ses ressentis,
de ses envies. Qu'elle soit là pour récupérer quelques bijoux dans la table de nuit ou pour satisfaire une curiosité à la limite du morbide ne l'intéressait pas. Mais, pour lui paraître agréable, il rebondissait toujours sur ce qu'elle lui disait, comme s'il appréciait sa compagnie et qu'il lui plaisait de bavarder avec elle tandis qu'il devenait son allié dans cette petite exploration intrépide. Lui qui manquait pourtant de patience avait au moins réussi à la rassurer avec quelques mimiques gênées. Il l'avait même assez mise en confiance pour qu'elle lise un livre et s'avance vers lui.


- Oui, un Alchimiste. Mais bon...je ne sais pas trop ce que ça signifie. Il devait sans doute mélanger des substances dangereuses pour huiler ses pantins et les peindre...On fait rapidement du plus banal des hommes un véritable génie quand on ne maîtrise pas soit-même la magie des éléments qui nous entourent. J'ai vu des garçons jouer avec de la poudre à pistolet, et les étincelles qu'ils provoquaient suffisaient à convaincre les filles de joie qu'ils étaient doté de merveilleux dons...ajouta-t-il en riant légèrement comme si cette anecdote, qu'il venait évidemment d'inventer, lui rappelait quelques souvenirs amusants.

Étrangement, Shanoa s'attardait sur sa petite allusion à ses ailes avec un soupçon d'insistance qui ne fit que lui confirmer qu'un grand mystère l'entourait. Oui, il avait vu des ailes. Des ailes immenses. Il ne les avait pas inventées celles-là, il les avaient vues ! La belle aristocrate pouvait bien tenter de les lui cacher, il n'était pas assez fou pour ne plus croire en ses yeux, bien au contraire. Il voyait mieux que la moyenne. La pauvre jeune femme n'était pas très maligne de vouloir à tous prix lui faire répéter ce qu'il venait de lui dire. A force d'insister, elle lui affirmait la réalité de la chose. Willhelm aurait pu en profiter pour l'interroger plus sérieusement au sujet de ces appendices volatils, mais il savait que cela ne ferait que l'effrayer. Il ne pouvait pas prendre le risque de la perdre en la laissant s'affoler et s'enfuir en sautant d'un bond par la fenêtre. Il fallait qu'il fasse semblant de la croire lorsqu'elle disait qu'elle était particulièrement bonne en escalade grâce à ses frasques de jeunesse...


- Oh...Des corbeaux ? Peut-être parce que j'en ai vu un tout à l'heure. Je ne sais pas. A cette heure, les ombres s'allongent et l'on prend facilement une feuille morte pour une plume ou une belle demoiselle pour un ange de la nuit...fit-il en tâchant de jouer le gentilhomme flatteur et poète. J'ai dû rêver. Comme vous le dites: nous sommes en plein interdit...Mes nerfs sont quelques peu tendus semble-t-il...Il sourit avec bienveillance. Vous montiez aux arbres ? C'est un jeu bien étrange pour une lady de votre rang...

Des mondanités...d'exécrables mondanités ! Ah!
Que ne donnerait-il pas pour se trouver dans sa planque avec elle, attachée aux pieds de son lit moisi, en train de le supplier de ne pas plonger la lame de son couteau entre ses deux omoplates mises à nu ! Mais il fallait encore attendre...encore...toujours...C'était insupportable ! Le temps...Il n'avait pas le temps ! Le soleil se couchait déjà et les patrouilles seraient là dans moins d'une heure...


- Je le pense vraiment...affirma-t-il en commentant le prénom de la jeune femme. Merci...

Des échanges de prénoms, des flatteries, des sourires hypocrites et quelques badinages au sujet des pantins et des rouages qu'ils pourraient trouver dans les décombres de son ancienne demeure...Oh ! Dieu ! Qu'on en finisse ! Willhelm sentait son coeur battre contre sa poitrine. Il fallait qu'il trouve un moyen de l'entraîner avec lui au rez-de-chaussé.

- Effrayant ? Vraiment ? Qu'est-ce qui vous effraie chez un homme qui fabrique des montres et des marionnettes ? C'est cette histoire de cage qui vous rend nerveuse ? demanda-t-il tout en se dirigeant vers le trou dans le sol pour estimer la hauteur de leurs prochaines acrobaties. Mais je vous comprends...oui...Monsieur Grindhouse fait froid dans le dos...Dieu seul sait ce que ce genre d'homme a dans la tête...

L'impatience le gagnait, à cause de l'heure qui tournait, mais l'Allemand trouvait toujours aussi follement amusant le fait de parler de lui-même comme s'il s'agissait d'une tierce personne. Ce "Grindhouse" avait bien des choses en tête...Pauvre petite créature...

- Oui, des cages...Venez...

Willhelm indiqua la planche à la jeune femme et l'aida à descendre. Le contact de sa main dans le sienne lui donna un frisson de plaisir. Oui ! Il la touchait déjà ! Oui ! Elle serait bientôt à lui ! La petite osait le contact physique c'était très bon signe. Lui faisait-elle confiance ? Non, pas déjà...Ce serait trop beau !
Une fois la belle parvenue en bas, l'Alchimiste prit appui à son tour sur la structure branlante de ce qu'il restait du lit et se laissa tomber souplement au sol. Enfin, ils se trouvaient au rez-de-chaussé. Ils étaient dans une partie du laboratoire en ruine. L'Alchimiste passa devant la belle, en faisait mine de surveiller les environs et de découvrir en même temps qu'elle les lieux. Ce n'était pas loin de la réalité, car le laboratoire était méconnaissable, mais il avait déjà visité les décombres à maintes reprises depuis qu'il s'en était échappé. Il savait donc où il devait amener sa proie pour mieux la coincer...


- Restez près de moi...Il y a beaucoup de gravas...Et faites attention à votre tête, il y a des petits éboulements qui me paraissent récents...

Jouer l'innocent et le gentilhomme n'était pas des plus agréables pour l'Alchimiste, mais il était prêt à continuer ce petit manège s'il lui offrait la possibilité de capturer ce beau spécimen qu'était Shanoa. Maintenant qu'il la faisait avancer à sa suite, dans une demi-obscurité grandissante, il réfléchissait à la manière avec laquelle il aurait le plus de chance de la coincer. Il fallait que ce soit rapide, efficace et sans bruit. Il devait la contraindre de le suivre jusqu'à chez lui...

- J'ai quelques montre à gousset particulièrement belles à la maison. S'il vous plait de les voir, je pourrais vous les montrer en partageant une tasse de thé. Qu'en dites-vous ? proposa-t-il en se tournant vers la jeune femme d'un air amical. Il fallait bien essayer la méthode douce... Si vous venez escalader les façades des boutiques en ruine, je suppose qu'une tasse de thé ne peut pas vous effrayer ?

Willhelm rit doucement avant de continuer à s'enfoncer dans les décombres. Le plafond qui se refermait au-dessus de leurs têtes paraissait encore assez solide pour ne pas risquer de s'écrouler sur eux, mais il avançait tout de même avec prudence. Au bout de quelques minutes, ils parvinrent dans une section un peu plus noircie que les autres et un reste de cage leur apparut, complètement tordue et calcinée. Willhelm était secrètement comblé de joie à la vue des ravages de l'incendie: il ne restait rien des Chimère, à peine quelques barreaux de cage, de la cendre, un os qui pouvait bien être celui d'un poulet ou d'un chien. Rien d'exploitable par les agent du Yard ou de l'Alchimiste Room.

- Regardez, les voici. fit-il en montrant du doigt les cages détruites. Il y avait bien des cages, les rumeurs disaient vrai.

Imperceptiblement, l'Allemand se rapprocha de la jeune femme en faisant mine d'examiner les-dites cages afin de l'aider dans ses investigations, pour lui être agréable et pour satisfaire sa fausse curiosité. La suite dépendrait du consentement de la belle à venir jusqu'à chez lui ou non...

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Shanoa Wingheart
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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Shanoa Wingheart, Willhelm Grindhouse


“Le vrai danger de la connaissance est de rendre l'esprit plus grand que sa cage...” Charles Marsan



Aux aiguilles de Césium, [03/05/1842]

Malgré son isolement, Shanoa avait toujours su parler avec élégance et avait l’art de la conversation. Seulement, elle n’aimait pas cet exercice pratique. Elle avait toujours peur de faillir, de faire le pas de trop ou de travers. Elle marchait sur un fil constamment. Son physique plutôt avantageux et louable attiraient les hommes de son rang. Si avec les femmes elle avait peur de leur perfidie et de leur hypocrisie, les hommes étaient plus ou moins hantés par des fantasmes malsains à son égard.
La belle voulait être bien vue, mais elle pouvait aussi sembler trop amicale à son insu. Elle parlait pour ne pas montrer son inquiétude. Cela lui permettait de se poser, de relâcher la pression, de se canaliser et en cernant aussi l’individu en face d’elle selon ses réponses. Elle voulait lui plaire assez pour qu’il ne la dénonce pas. La parole d’un homme valait plus que celle d’une femme, elle qui avait déjà eu un scandale sur le dos...
D’abord méfiante à la vue de cet homme, elle en avait conclu qu’il ne représentait pas une menace réelle pour la jeune huntress et s’était radoucie.


-  Ce mot m’échappe totalement je dois vous avouer. Vous avez sans doute raison mais cela me rappelle un bâtiment qu’on nomme l’Alchimiste Room alors je ne sais pas ce qu’il font là-bas. Pourquoi pas si cela peut égayer leur vie quelques instants. La plupart mène des vies bien tristes, alors a leur place je ne serait pas contre de petites étincelles. 


fit-elle en lui souriant.
S’il savait de quels pouvoirs était dotée la jeune aristocrate. Le pouvoir de voler quelques minutes, de commander aux corbeaux, d’invoquer une arme pour se défendre et enfin de pouvoir changer la personnalité d’une personne rien qu’avec le son de sa voix.

Tiquant sur les corbeaux, la jeune demoiselle s’était permise d’insister sur le sujet même si cela pouvait faire croire que ceci était la vérité. Pour elle cet homme aurait du s’enfuir s’il avait aperçu ses ailes. Il l’aurait prise pour le diable ou Lilith en personne.  Trouvant une excuse il semblait la croire et cela la rassura.


- Non, c’est que...ces oiseaux sont annonciateurs de mort, de tragédies. C’est rare d’en trouver par ici..ils s’aventurent plus dans les quartiers risqués ou aux abords d’un cimetière. Je ne suis pas sûre que Dieu approuverait si un de ses anges venait à jouer les curieux et tenter de voler. Répliqua-t-elle d’un ton léger, presque innocent.
Je peux vous assurer que je n’ai jamais vu pareille créature ici à Londres à part en pierre dans les églises et les cathédrales. Je vous comprend, dans ces situations le moindre bruits est amplifié et nous fait peur. La frayeur d’être surprit en plein délit nous fait voir toutes sortes de choses.


Passant une main dans sa chevelure de jais, elle détourna le regard de ce jeune homme.
Mes parents étaient très occupés par leur travail et Je lisais des aventures, des histoires fascinantes, je voulais ressembler aux aventuriers comme ils étaient dépeint dans les écrits. J’ai toujours rêvé  d’être un oiseau et de découvrir le monde qui nous entoure...Je suis désolée, je vous dit cela alors qu’on vient à peine de se connaître...je dois vous ennuyer...

Se taisant, elle fit un tour de la pièce et cherchait de quoi lire, sur quoi se concentrer. Elle ne connaissait pas cet homme et voilà qu’elle lui dévoilait tout. Elle n’arrivait jamais à trouver le juste milieu. Ces discussions pour mieux se protéger, se sentir moins vulnérable et pourtant plus on parle de soi plus les gens y trouvent des moyens de pression des faiblesses. Un paradoxe pour la jeune femme qui se mordait les joues pour se faire taire de trop en dire à des parfaits inconnus.
Le laissant parler, elle fut cette fois-ci plus brève car elle lui adressa qu’une  révérence de plus pour accepter son compliment.  Mais ils n’avaient plus de temps pour discuter de la pluie et du beau temps. Les patrouilles allaient revenir et ils risquaient d’être coincés.

Discutant des inventions de Monsieur Grindhouse et des objets à récupérer, Shanoa avait vu quelques pantins dans la vitrine et le feu qui avait ravagé leur visage leur donnait un air terrifiant, qui mettait mal à l’aise.


- Qui de sensé achèterait ses pantins ? Ils me font peur, on dirait qu’ils vont bouger d’un instant à un autre. Oui que faisait il avec des cages? Cela ne vous effraie-t-il pas ? je n'ai pas peur d'un homme qui travaillait les montres, mais de ce qu'il pouvait bien faire de ce ..Laboratoire...

Oui elle était nerveuse. Cela se voyait-il autant ? Passant la tête discrètement par la fenêtre elle ne vit personne ; aucune trace des agents du Yard rien qui puisse compromettre leur visite.

-  C’est étrange, peut être l’ai-je déjà croisé dans la rue, vous qui étiez client n’avait rien remarqué de suspect. Rien qui laissait à croire à de tels agissements...et je ne veux pas tellement le savoir je vous le dit 

affirma-t- elle avec une une fausse inquiétude.
Cet Alchimiste était simplement fou. Qui sait quelles expériences il faisait et sur quoi ? Des cages... cela servait à mettre quelque chose de vivant, qui bouge pour lui éviter de s’échapper. Rien qu’en pensant à cette déduction l’aristocrate en eut des frissons.

Devant cette main tendue afin de descendre en contre-bas, la jeune femme aurait pu l’ignorer et gagner la planche d’elle même sans aide. Mais quel mal il y avait à accepter ? Aucun. Il l’avait demandé avec délicatesse et gentillesse, cela n’aurait été que hautain de refuser une si douce demande.
En bas, la lumière se raréfia et la poussière était plus concentrée. Le suivant, elle restait sur ses gardes et marchait la tête souvent baissée pour regarder ou est-ce qu’elle mettait les pieds. l’air y était moins respirable et  leur passage remuait la cendre et leur pas faisait grincer encore une fois le bois.


- Je l’ai remarqué aussi. Ne vous en faites pas, je garde mes yeux grands ouverts et je sais très bien observer. Je suis sur mes gardes si cela peut vous rassurer un peu.

Continuant à marcher à se courber pour passer des lattes en bois, les ténèbres les avalaient peu à peu Shanoa écouta attentivement l’horloger. Rougissant, elle rétorqua :

- Vraiment ?! Je...je ne sais pas il va se faire tard et ma gouvernante n’aime pas quand je rentre la nuit. Je sais qu’elle a raison en me disant que les rues ne sont pas sûres pour une jeune femme comme moi. Eh bien à moins qu’elle soit tenue par une marionnette je crois que je n’ai pas encore peur des tasses de thé.

Se mettant à rire avec le jeune Jasper, les deux s’engouffrèrent dans une autre partie sombre. Shanoa se fit la remarque qu’il lui était impossible d’utiliser ses ailes pour aller plus vite, elles n’étaient que trop grandes  et risqueraient de faire plus de dégâts.
Arrivant la belle s’approcha presque au même niveau que l’homme et balaya la pièce du regard bleu sombre de ses yeux.
s’approchant lentement, elle les toucha et murmura

- J’aurais aimé qu’elles se trompent pour une fois... 

Les cages étaient en mauvaises état mais assez parlantes pour que la huntress recule un peu effrayée

-  Elles...sont assez grandes pour y accueillir des humains ou des animaux imposants ?!

Regardant autour d’elle Elle cherchait un indice, quelque chose qui puisse lui dire de quoi il en retournait. Mais tout ici avait brûlé. La noirceur de la salle affirmait que c’était ici que le feu à prit en premier.  Cherchant sur ce qui fut une table, elle ne trouva que de la cendre et des pages de livres indéchiffrables. Elle fouilla toute la pièce sans trop d’indices percutants.

- Rrha...tout a été détruit et si on commence à tout bouger et à tout dépoussiérer le Yard le remarquera. Il a mit le feu aux preuves qui auraient pu l’incriminer...on dirait bien que je rentrerais chez moi sans la solution.

Soupirant de déception à l’idée de rentrer sans trop d’informations à exploiter, elle se reprit :

- Bien...Allons chercher vos pantins et quelques montres et sortons d’ici avant qu’on nous surprenne. Je suis désolée de vous avoir fait prendre des risques  pour presque rien au final...J’espère que vous ne m’en voulez pas trop...Mais au moins nous savons que les cages existent...reste à savoir ce qu’il s’y trouvait dedans...
dit-elle sur une noten un peu inquiète.


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Willhelm Grindhouse
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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Willhelm Grindhouse et Shanoa Wingheart

"Prends ta décision mon agneau
Ou je la prendrais pour toi..."


L'atelier, Aux aiguilles de césium.
Le 03 mai 1842.


Il l'avait faite descendre !  Ils étaient au rez-de-chaussée ! Une grande étape dans la capture de la jeune femme avait été franchie. Maintenant, Willhelm ne doutait plus qu'il la posséderait. Il n'avait plus qu'à l'entraîner chez lui, en lui proposant des montres, du thé et de la compagnie, ou à l'assommer un bon coup à l'aide d'une planche...Non...Comment la transporterait-il ? Il valait mieux qu'elle puisse marcher. Il la menacerait alors...Ce serait simple. Après tout, la lame de son couteau était aiguisée et de bonne longueur. Si la demoiselle craignait les pantins dans les vitrines, alors quant était-il d'un couteau sous la gorge ? Elle le suivrait, qu'elle le veuille ou non.
Tandis qu'ils avançaient dans la cendre et les gravas à la recherche d'une cage, histoire de satisfaire un peu la curiosité de la belle et ainsi lui faire gagner en confiance, Willhelm se remémorait leur petite conversation à l'étage.


- Les corbeaux sont certes signe de mort...Ce sont des charognards et leur nature les associe aux cadavres, mais je les trouve élégants derrière leur petit costume noir. avait-il répliqué face aux paroles de Shanoa. Il ne faut jamais juger sur l'apparence, que ce soit au sujet d'un homme ou d'un animal.

Que Shanoa affirme qu'elle n'avait jamais vu de corbeau à Londres l'étonnait. Ils pullulaient du côté de la Tour et sur les docks, sans compter que l'East End résonnait sans cesse de leurs croassements lugubres. Ce qui l'étonnait aussi c'était que la jeune femme ne s'attarde sur la sale image que les paysans pouvaient avoir d'eux. Ne disait-on pas que les corbeaux étaient les gardiens de la Couronne et que s'ils tombaient l'Angleterre tout entière tomberait avec eux ? Finalement, les anglais n'en avaient pas une image réellement négative: ils l'associaient à leur royaume, à leur reine, à leurs espoirs.

- On dit qu'ils gardent la Couronne...chuchota-t-il avec malice. Je ne les trouve pas si malfaisants. Dieu dédaignerait-il des protecteurs ?

L'Allemand sourit à l'aristocrate en tâchant de conserver un air agréable. En vérité, il avait l'impression de discuter avec une enfant et sa patience atteignait sa limite. Débattre sur les corbeaux ne changerait en rien ce qu'il avait vu. Elle pouvait toujours tenter de l'embobiner, il comptait bien la disséquer pour obtenir le fin mot de l'histoire !
Leur conversation s'était ensuite étirée sur le propriétaire des lieux. C'est-à-dire lui-même. Shanoa prononça le nom de l'Alchimiste Room, ce qui réveilla un peu l'intérêt de Willhelm. Et puis elle se mit à critiquer ses pantins. L'horloger fronça un peu les sourcils. Ses pantins effrayaient donc tant que ça ? Non...Les gens se bousculaient devant sa vitrine pour voir ses derniers prototypes et les enfants en raffolaient. Certes, ils pouvaient parfois être si réalistes que leurs yeux semblaient vous suivre lorsque vous passiez devant leurs regards brillants de verni, mais ils n'étaient en rien affreux. Il prenait soin de leur donner une apparence charmante, en travaillant notamment leurs articulations afin qu'elles soient les plus invisibles possibles, et jamais il ne leur donnait de forme monstrueuse. Leurs visages étaient généralement souriants et heureux. Qu'est-ce qui pouvait bien déranger cette petite personnelle ? Décidément, les aristocrates étaient parfois réellement tordus.


- Ah bon. Moi je ne les ai jamais trouvés effrayants. Ils sont plutôt souriants et agréables à regarder.

Ils étaient trop vivants à son goût ? Elle les imaginait en mouvement ? Hé bien ! Il en fallait peu ! " Qui de sensé achèterait ses pantins ? " Willhelm retiendrait cette phrase...et la lui ferait amèrement payer...Petite sotte ignorante ! Elle ne connaissait rien à l'art ! Ce n'était qu'une enfant gâtée en quête d'aventures qui avait lu trop d'histoires dans son lit. Ils étaient effrayants ses pantins ? Elle n'avait pas idée à quel point leur père pouvait l'être bien davantage...

L'Alchimiste conduisait maintenant la belle avec précautions, en lui donnant quelques conseils que tout gentleman se devait de donner à une lady qu'il emmène par les chemins escarpés ou boueux. Il faisait semblant d'être attentionné et de souhaiter qu'elle ne se blesse pas. Quelques douces paroles cajolent toujours un coeur qui palpite. Elle saurait l'apprécier jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'il ne la bâillonne d'un chiffon sali de suie et ne l'entraîne en enfer...D'ailleurs, il devait préparer le terrain. C'est à cet instant que l'Allemand lui proposa de venir chez lui boire une tasse de thé pour discuter autour de ses montres.
Shanoa eut l'air d'abord surprise par sa proposition, puis elle sembla terriblement gênée. Sa gouvernante risquait de s'inquiéter. Willhelm s'étonna que cette dernière laisse sortir sa pupille dans la rue aussi tard le soir et sans une escorte. N'avait-elle pas de camériste ou d'amie qui étaient censées la suivre partout ? Sa famille n'avait peut être pas de grande fortune...Mais de tout cela, Willhelm s'en contrefichait royalement. Tant mieux si rien n'était fait comme il fallait ! Au moins pouvait-il se retrouver seul avec elle, et facilement ! C'était du jamais vu: une aristocrate, seule, qui se retrouvait en tête à tête avec un parfait inconnu, dans les décombres branlants d'une maison en ruine...Cela était bien risible ! Shanoa avait raison d'avoir peur des ruelles...mais elle était bien plus en danger ici, sous ce toit à semi-effondré, en sa compagnie, que dans la rue où un cri pouvait trouver de l'écho. Là, s'il décidait soudain de se jeter sur elle et de la violer avant de lui trancher la gorge, il pourrait le faire, en cinq minutes, sans que personne ne puisse venir à son secours. Mais il avait d'autres projets pour elle...
Willhelm tiqua à sa réponse concernant sa petite "invitation". Elle ne lui répondit pas réellement, ce qui l'irrita grandement. Il n'en pouvait plus de ces mondanités et de ces mots à demi-prononcés. Viendrait-elle chez lui boire le thé, OUI ou NON ? Viendrait-elle ce soir ou préférait-elle rentrer pour sa pauvre gouvernante ? Il allait devoir insister...Quelle pénible perte de temps !


- Je comprends pour votre gouvernante...Mais ce ne serait pas plus d'une petite demi-heure. J'habite à deux rues d'ici...Je pourrai vous céder quelques montres...Je dois bien avouer que j'en ai ramassé une belle quantité et que je comptais les revendre. Si vous en voulez, je vous en donnerais volontiers, je ne suis pas à quelques montres près...

Willhelm venait maintenant d'amener la jeune femme dans le laboratoire et de s'arrêter devant quelques cages défoncées. Il était heureux que le feu ait tout ravagé au point qu'il ne restait plus rien à exploiter. Shanoa explora un peu les lieux, à la recherche de quelques indices qui l'éclairerait quant aux expériences que l'ancien propriétaire des lieux menait ici. Elle sembla déçue de ne rien trouver. Dans son dos, Willhelm sourit d'un air narquois. Mais qu'espérait-elle donc ? Ce n'était qu'une petite fouineuse sans cervelle qui se prenait pour une aventurière dans une de ses histoires à dormir debout ! Oh mais il allait lui en compter une nouvelle d'histoire...Une histoire qui se finirait mal, très mal...

- Des montres ? J'ai déjà dû tout ramasser...Il n'y a plus rien ici...Nous ferions mieux de sortir...Je reviendrai demain pour les pantins, ce n'est pas urgent. Passons par le jardin comme j'ai fait pour venir, cela nous évitera de tomber nez à nez avec le Yard...dit-il en se dirigeant vers la sortie. Une fois revenu dans les décombres ouverts sur l'extérieur, Willhelm tendit l'oreille pour vérifier qu'il n'y avait pas de patrouille ou de chien et se tourna vers Shanoa pour l'inciter à le rejoindre. Alors ? Vous venez voir mes montres ? Une fois que nous aurons passé le petit jardin et le muret, nous seront à deux ruelles de chez moi.

Ses yeux clairs brillèrent dans le soir maintenant tombé. Il tendit une main à la belle jeune femme et lui indiqua la route d'un coup de tête.

- Je ne pensais pas que ma petite escapade serait aussi plaisante... fit-il en souriant, l'air ravi d'avoir rencontrée la jeune aristocrate. Je suis navré que vous n'ayez pas trouvé ce que vous cherchiez ici...

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Crédit image: Time de Culpeo-Fox


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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Shanoa Wingheart, Willhelm Grindhouse


“Voici l'Agneau de Dieu qui va enlever le péché du monde.” Jean, I, 29



Aux aiguilles de Césium, [03/05/1842]

Le rez de chaussée était clairement en plus mauvais état que la chambre.  Shanoa avait finalement suivi l’horloger. Il n’y avait que leurs pas qui résonnaient dans l’Atelier en ruine. Pendant que Jasper marchait devant, la jeune femme réfléchissait. Qu’allait-elle trouver dans cette fameuse salle d’expérience ? Pourquoi le jeune homme n’avait pas autant peur qu’elle au sujet des expériences assez douteuses que faisait Monsieur Grindhouse ici ? Pouvait-elle lui faire confiance ? Pour le moment, elle n’avait pas le choix, le soir tombait sur la ville et les troupes ne tarderaient pas à se montrer. Plus vite ils atteindront les cages, plus vites ils pourront s’enfuir.
Shanoa fut étonnée que l’homme reparle des corbeaux.

- après tout ils se nourrissent de la chair des morts...C’est vrai vous avez raison, mais beaucoup le font malgré eux. Je suis certaines que la plupart en sont inconscients. Avait-elle répondu avec une voix un peu triste.

Elle avait ensuite renchéri sur le fait qu’elle ne croisait pas beaucoup de corbeaux dans les milieux fréquentés. Quant à la sale image, c’était qu’après la mort de Benjamin et de ses parents les gens autour l’avaient comparée à un corbeau qui sème la mort, elle qui s’était habillée en noir pour faire le deuil. De plus elle pouvait les invoquer. Son surnom n’était pas si éloigné de la réalité.
Ils gardent la couronne ? Elle voulu rire, s’il savait...s’il savait qu’elle veillait sur Londres avec d’autres de sa catégorie, s’il savait de quels dangers elle les protégeait.

-Peut-être bien au final. Eh bien Dieu à bien dédaigné Lucifer et l’a condamné à gouverner les enfers et que son nom soit synonyme de pêché. Alors je me pose encore la question .

Lui affichant un sourire en retour, elle vit quand même une pointe d’impatience chez lui. Que voulait-il à la fin ? Il fallait absolument faire taire ses hallucinations qui n’en étaient pas. L’inquisition pourrait la brûler pour sorcellerie et d’autres pourraient en profiter pour l’étudier si ses pouvoirs étaient connus.
Après cela, ils conversaient des pantins. Shanoa en avait un peu peur. Pour avoir étudier la sorcellerie et quelques livres, elle savait que certains avaient envoûté des poupées pour leur servir de pions. Après cela était un avis général, mais les restes trouvés devant la vitrine à moitié calcinés n’était en rien agréable à voir.


- Alors peut-être que d’autres m’ont effrayée plus jeune...Mais il y en a quelques uns dans la devanture de la boutique qui m’ont fait froid dans le dos. Mais c’est peut être la nervosité, il faudrait que j’en voie un en parfait état. J’aimerai vous croire, cela me réconcilierai peut-être avec.


Elle avait peut-être entendu quelques fois des aristocrates parlaient au sujets de pantins, mais cela n’avait vraisemblablement pas attisée assez sa curiosité.

Faisant attention aux débris de verres, de pierres et des clous, la huntress avançait prudemment en suivant les conseils avec amusement de Jasper. Elle en riait intérieurement, elle n’avait peut-être pas fouillé de telles ruines mais avait escaladé  biens des plate-formes instables et des toits aux tuiles glissantes. La belle n’avait pas peur de se salir, se n’était pas le genre de femme à crier qu »on la lave parce qu’elle avait touché de la poussière. Combien de fois elle était rentrées couvertes de boue, de sueurs et de sang ? Pour elle cela était devenu normal. Si elle voulait débarrasser Londres des créatures, il ne fallait pas avoir peur de quelques tâches, la plupart du temps les plus bas vampires logeaient dans des endroits abandonnés, des égouts enfin des lieux pas particulièrement réputé pour leur nettoyage et leur senteurs agréables.

Alors invitée à prendre une tasse de thé chez ledit horloger, elle en fut gênée. Elle ne savait pas quoi répondre. Si elle refusait, cela serait à laisser passer une chance de voir des montres de hautes qualités et en même temps accepter serait à signifier qu’elle avait des mœurs de filles volages. Il lui fallait plus que cette rencontre pour accepter de suivre un inconnu dans la nuit jusqu’à chez lui. Elle aurait aimé être en plein jour et accompagnée cette fois-ci.  Pour excuse, la demoiselle avait répliqué que sa gouvernante allait s’inquiéter de son absence. En effet, Shanoa lui disait toujours quand elle partait faire des chasses. Elle n’avait pas été accompagnée, elle avait laissé a ses domestiques la permission de sortir et de voir leur familles ainsi que les époux ou leur enfants pour certaines. Seule la gouvernante restait elle qui n’avait plus de famille, Shanoa était comme une petite- fille. A l’inverse, c’était une grand-mère que voyait Shanoa quand elle la regardait. Il était rare de voir une aussi jeune aristocrate marcher seule dans les rues mais elle avait besoin un peu de solitude. Pouvoir rêvasser sans donner la réplique à quelqu’un lui faisait parfois un bien fou.
Ne sachant que dire pour l’invitation de Jasper, elle se contenta d’une réponse assez ambiguë. Un homme savait qu’inviter une femme d’un tel rang dès la première rencontre n’était pas conventionnel.


-  Je ne sais pas... La nuit tombe bien vite en ce moment et des hommes malfaisant rôdent dans les rues désertes pour y trouver des victimes...J’aimerai beaucoup les voir, ce n’est pas de vous dont j’ai peur rassurez-vous mais je n’habite pas juste à côté. Ma gouvernante me recadrerait si elle savait, déjà qu’elle ne veut pas que je fasse quoique ce soit d’interdit.... fit-elle d’un air amical.

Il avait beau être gentil et gentleman, elle savait que certains usaient de sa naïveté pour l’attirer dans des lieux peu fréquentés afin de pouvoir être tranquille.

Arrivée devant les cages, elle les examina et fit le tour de la pièce plusieurs fois sans trouver de quoi qui pourrait lui donner des informations. A part la grandeur des cages, tout avait été balayé par les flammes. Déçue que cette escapade ne donne rien, elle croisa les bras et soupira :

-  Peut-être que demain l’Atelier sera plus surveillé s’ils voient nos traces de pas et en déduisent que certains viennent quand ils ne sont pas là...Il serait peut-être plus sage  de faire un détour pour emmener vos trouvailles. Je pourrais tout aussi bien repasser par la fenêtre mais je doute que vous arrivez en bas en un seul morceau
dit elle  en tentant d’alléger l’atmosphère.

L’ouverture leur donna un grand bol d’air frais.
La jeune femme attendit patiemment que le jeune homme sonde les environs. Il réitéra ensuite son invitation. Que devait-elle faire ? Pourquoi voulait-il absolument ce soir ? Ce n’était pas très loin mais ce n’était pas ce qui préoccupait l’aristocrate. Et s’il la séduisait pour mieux la piéger ? Certes elle avait accepté d’accompagner dehors Asher, mais ils n’étaient pas seuls. Se mordant la lèvre nerveusement, elle fit :


-  N’est-il pas préférable que je puisse voir vos montres à la lueur du jour ainsi que les pantins ? Demanda-t-elle avec un sourire gêné mais qui se voulait désolé.

Posant sa main dans la sienne pour qu’il puisse l’aider à grimper, elle eut un petit rire élégant et ajouta avec l’air toujours aussi léger.

-  moi de même, je n’aurais pas trouvé aussi rapidement la salle sans votre aide, vous faites un très bon guide.

Baissant la tête déçue, elle la releva pour fixer l’homme dans ses yeux très clairs qui semblaient briller.

- Ce n’est pas très grave, je m’y attendais un peu venant d’un Atelier qui a été réduit en flamme...Et vous, vous avez pu trouver ce que vous étiez venu chercher ?

Passant dans le petit jardin et escaladant le muret, ils réussirent à ressortir dans la rue sans avoir été vus. Passant par derrière, ils eurent de la chance car quelques minutes plus tard, les patrouilles arrivèrent par devant. Se cachant dans l’obscurité d’un mur adjacent, Shanoa observa les hommes se disperser pour leur ronde nocturne.


- Eh bien nous l’avons échappée belle cette fois-ci. Espérons qu’ils ne trouvent rien d’anormal ; de toute façon avec leur lumière ils n’y verront presque rien, il fait bien trop sombre maintenant.


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Willhelm Grindhouse
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MessageSujet: Re: “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42]  “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42] Icon_minitimeLun 19 Juin - 14:01



Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Willhelm Grindhouse et Shanoa Wingheart

"L'épouvantail touche le blé du bout des doigts.
Son oeil observe le corbeau qui croasse encore une fois.
Le pantin soupire doucement, rêveur, et lui dit :
"Mon ami, ton bec claque dans le vent, tu as été bien sot."
Alors il ouvre sa grande main et son ombre avale l'oiseau.
D'un geste, il lui tord le cou et lui sourit."


L'atelier, Aux aiguilles de césium.
Le 03 mai 1842.


Lucifer avait pêché. Lucifer avait payé. Mais Dieu, dans sa clémence, lui avait laissé la terrible opportunité de recommencer ses méfaits, ou d'en induire d'autres aux mortels qui tombaient sous son joug...Willhelm n'avait cure des corbeaux et de ces histoires à dormir debout. On pouvait bien l'appeler Judas ou monstre, il ne s'était jamais soucié de l'opinion d'autrui. Solitaire et déterminé, il n'avait besoin de personne et ne s'intéressait ni au bien ni au mal de ses actions. Son égoïsme n'avait pas de limite, de même que son amour pour sa défunte mère...Qui pouvait donc le juger ? Personne, pas même Dieu. Car, après tout, les Alchimistes possédaient le pouvoir de création: ils modelaient le monde et pétrissaient même la vie aux creux de leurs expériences. Qui pouvait donc se venter de les égaler, ou de les surpasser ? Personne. Lucifer avait pêché. Lucifer pêcherait toujours.
L'Allemand sourit sous sa frange dorée. Ce qu'il voulait, lui, c'était la pierre philosophale qui dormait dans la poitrine de Shanoa. Si c'était un Homonculus, elle en possédait forcément une. Si c'était une Chimère, elle pouvait en posséder un fragment, et ce serait déjà ça...Non, Lucifer n'avait pas fini de donner aux hommes l'envie de transgresser les règles et l'Alchimiste ne se contenterait pas de se cacher à tout jamais, sans pouvoir étudier ce qu'il désirait si ardemment disséquer et contrôler : il irait au bout de ses expériences, quel qu'en soit le prix.

Son regard coula sur Shanoa. La jeune femme était naïve et il l'avait tout de suite compris. Mais elle n'était pas folle. La belle avait des obligations dues à son rang : elle savait qu'il ne fallait pas qu'elle inquiète sa gouvernante et elle redoutait la nuit dans les ruelles de la capitale. Shanoa refusa le plus poliment possible sa proposition d'aller jusque chez lui. Willhelm poussa alors un léger soupir. Sa proie se méfiait de lui et repoussait à demain leur tête à tête...Non, décidément, il ne l'aurait pas par la manière douce. Tant pis pour elle !


- Je...je comprends...Vous avez raison de vous méfier, les rues ne sont jamais sûres, surtout pour une femme. fit-il en affichant un air déçu. Mais...vous savez...vous n'avez rien à craindre tant que nous sommes ensemble. ajouta-t-il en lui offrant un sourire qui se voulait rassurant.

La jeune femme lui répéta qu'il fallait surtout qu'elle retrouve sa gouvernante : l'heure avancée et la distance qu'elle devait parcourir pour rentrer chez elle ne l'arrangeaient pas. Elle préférait rentrer et venir voir ses montres à la lumière du jour, lorsque sa gouvernante ne l'aurait pas autant à l'oeil. Cela était sensé et logique, mais la pauvre enfant ignorait que Willhelm était désormais obligé de n'agir que de nuit pour éviter de finir en prison...


- Je ne suis pas disponible de jour: je travaille beaucoup et je ne peux pas me permettre de prendre du retard dans mes apprentissages. assura-t-il en se frottant les cheveux comme un gamin qui s'inquiète de ce que peut penser son interlocuteur. Et je doute de revenir ici: il n'y a plus rien qui m'intéresse et ce serait bien trop dangereux de se retrouver dans ces décombres...

L'Allemand sentit que ses arguments arrivaient à leur terme. Il n'avait plus aucun moyen de convaincre Shanoa de le suivre. Tant pis. Il allait devoir employer la manière forte...
Pour atteindre le rez-de-chaussée et les cages, l'Alchimiste n'eut pas besoin d'user d'autre chose que d'un peu de ruse et de la vérité. Il emmena la jeune femme à sa suite dans les décombres poussiéreux et branlants, en lui tendant la main pour l'aider à descendre. Puis, face au constat amer de la belle, il fit semblant de compatir, alors qu'il jubilait de voir les traces de ses méfaits totalement ruinées par l'incendie. Puis, les deux jeunes gens se dirigèrent vers l'extérieur pour passer le mur du jardin et s'enfuir par l'arrière. Une patrouille arrivait et ils eurent de la chance de s'en sortir sans qu'on ne les entende ou les aperçoive. Avec un peu d'entraide, passer le mur n'avait pas été très compliqué, d'autant que Shanoa semblait savoir escalader sans trop de difficulté à peu près tout. Une fois de l'autre côté, ils se cachèrent le long des briques, époussetèrent chacun leurs vêtements et se regardèrent, heureux d'avoir quitté les ruines.


- Oui, nous l'avons échappé belle...rit doucement Willhelm à la remarque de la jeune femme. Vous montez bien aux murs malgré vos vêtements, je suis impressionné. ajouta-t-il avec une pointe de sincérité dans le coeur.

Il restait maintenant à la coincer suffisamment loin des patrouilles pour pouvoir l'emmener avec lui dans sa cachette de fortune et pouvoir enfin avoir le fin mot de cette histoire d'ailes. Willhelm réfléchissait maintenant à toute vitesse. Il ne voulait pas l'abîmer, du moins pas dans l'immédiat. Aussi, lui trancher la gorge d'un bon coup de couteau était à éviter, de même que cette brique sur laquelle ses yeux verts venaient de tomber à ses pieds. Une commotion était si vite arrivée...Il ne devait pas altérer son cerveau et l'empêcher de parler ou d'user de son pouvoir.
Au bout d'un moment, l'Allemand vérifia à son tour que les patrouilles se furent éloignées. Il tendit le cou et scruta la nuit qui était maintenant tombée. Rien. Personne. Pas un son, pas une ombre. C'était presque inespéré dans ce quartier. Se rapprochant de la jeune femme, l'Alchimiste feignit le malaise et lui tendit une main comme pour la saluer.


- Hé bien...Je...je suppose qu'il faut nous dire au revoir, mademoiselle. Je suis ravi de vous avoir rencontrée. Je ne sais pas si nous nous reverrons...

Willhelm attendit que Shanoa lui prenne la main pour se pencher en avant et esquisser un semblant de baise-main. Mais, au moment de poser ses lèvres sur le dos de sa main, l'Allemand la tira un grand coup vers lui et enfonça son poing un peu au-dessus de son estomac. Le choc fut inattendu et particulièrement brutal. En un coup, le souffle se retrouvait coupé et le coeur s'arrêtait l'espace d'une seconde. N'importe qui serait tombé dans l'inconscience.
L'Alchimiste récupéra la jeune femme dans ses bras.
Inerte et rendue lourde, elle semblait endormie. Willhelm l'observa un instant et dégagea les mèches de ses cheveux noirs qui barraient son doux visage. L'Allemand eut un sourire à la fois triomphale et pervers. Oh oui ! Il la tenait !


- Alors, petit oiseau, on ne chante plus ? demanda-t-il en riant doucement.

Attrapant la jeune femme sous les genoux et dans le dos, il la souleva pour la hisser sur son épaule droite. Ce mouvement lui coûta plus que ce qu'il avait cru. Shanoa n'était pas particulièrement grande ni lourde, mais lui-même n'était pas très musclé et sa corpulence, un peu frêle, ne l'aida pas dans sa tâche. Heureusement pour lui, sa cachette n'était pas très loin.
Après une bonne grosse demi-heure de trajet, entre-coupé de quelques arrêts et de moments de doutes dus aux badauds qui erraient, ivres morts, dans les ruelles environnantes, Willhelm parvint devant une porte en bois inclinée sur le sol et qui était de toute évidence l'entrée d'un ancien réservoir à charbon. Il posa Shanoa par-terre, contre un mur poisseux, et vérifia qu'il n'avait pas été suivi. Puis, il sortit de sa poche de veste une grosse clé de fer et déverrouilla la porte. Il traîna Shanoa dans la poussière et la ramena à l'intérieur avec lui avant de fermer la porte à double tour. Il descendit la volée d'escaliers noirs qui s'offrait à eux et installa à la hâte la jeune femme sur une chaise grinçante. Il n'y avait presque rien dans cette pièce à part une table sur laquelle siégeaient un verre et un saladier de pommes brunes, deux chaises, un vieux drap dans un coin, une pile de livres, des boîtes de fioles et de produits étranges, et une sorte de caisse en bois dans laquelle un bric-à-brac de pantins et de montres reposaient. L'Alchimiste abandonna la clé sur la table de bois vermoulu qui siégeait au centre de la petite pièce et s'empressa d'aller quérir des cordes. Avec soins, il attacha les mains et les pieds de Shanoa de manière à ce que ses pieds soient solidaires de la chaise.
Une fois sa victime en place, il s'assied sur l'autre chaise, et se plaça en face d'elle. Il sortit son couteau de sa botte et se mit à manger une pomme en la tranchant en morceaux. Ses yeux ne quittaient plus Shanoa. Il attendrait le temps qu'il faudrait pour qu'elle se réveille...Déjà, son cerveau en ébullition imaginait les expériences qu'il pourrait réaliser sur elle.


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Shanoa Wingheart
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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Shanoa Wingheart, Willhelm Grindhouse


““Il n'y a pas plus grande douleur que d'être un ange en enfer, alors qu'un diable est chez lui partout.”” Martin Page



Aux aiguilles de Césium, [03/05/1842]

Conversant de Lucifer et de sa trahison qui selon la belle n’en était pas une, ils s’engouffrèrent un peu plus dans les décombres de l’ancien Atelier. Malgré sa robe d’aristocrate, la jeune femme arrivait à se déplacer fluidement, mais sa tenue de Huntress aurait été plus appropriée. Mais ce petit détour n’était pas inscrit à l’ordre du jour et Shanoa s’y était aventurée un peu par hasard, sur un coup de tête.  De plus la rencontre avec Jasper lui fit gagner du temps pou puisqu’il connaissait le chemin.

Cependant, malgré la gentillesse qu’il dégageait et le fait qu’il lui inspirait confiance, elle déclina son invitation en essayant de ne pas l’importuner. L’excuse de la gouvernante marchait toujours. En effet, jeune  et surtout en tant que femme aristocrate elle ne pouvait se permettre d’entrer dans la maison d’un inconnu comme cela. Combien de fois avait-elle sorti cet alibi pour échapper aux pervers ? Shanoa ne prenait même plus la peine de compter tant il y en avait. Mais il se faisait tard et déjà sa gouvernante devait s’inquiéter de ne pas l’avoir vu rentrer plus tôt.  De plus elle venait de rencontrer ce jeune horloger, pouvait-elle lui faire assez confiance ? L’aristocrate jugea bon d’apprendre à le connaître et demanda de repousser leur entretien le lendemain afin d’être accompagnée cette fois-ci.


Baissant la tête tristement en entendant le ton déçu de Jasper, elle répliqua gênée :
- Je..je suis désolée...j’espère que vous ne m’en voulez pas... il suffit que des hommes arrivent à plusieurs et nous n’avons aucune chance...je sais de quoi je parle malheureusement... mais je suis un peu plus rassurée avec vous que seule fit elle en lui rendant un sourire tant bien que mal

La course poursuite dans Chinatown avait failli mal finir et Shanoa remerciait silencieusement les hommes de main d’Azami pour avoir mit un terme à tout cela. Il lui arrivait de rêver de cette scène là et de se réveiller en pleurs et en sueurs le cœur battant à toute allure.


Ce fut à son tour d’avoir une mine déçue en entendant qu’elle ne pouvait pas le voir en pleine journée.
- Même une demi-heure ? Ou bien si vous avez un atelier entre deux clients je pourrais vous rendre visite ?
-Vous avez raison, entre les poutres qui tombent en ruines et les agents du Yard cet endroit pourrait bien avoir raison de nous.

Atteignant les cages, La belle soupira de déception. Rien n’était exploitable tout avait été réduit en cendre, au silence. Après avoir fait un dernier tour de la pièce, tous deux sortirent de ces ruines avant l’arrivée des éclaireurs. Shanoa utilisa son entraînement quotidien pour passer le mur sans difficultés.  Essayant de marcher sans trop faire claquer le talon sur le sol pour ne pas se faire repérer ils arrivèrent à passer outre les policiers.


Se mettant à rire l’adrénaline redescendit et elle pu se détendre.
- Je vous en remercie, je vous avez dit que je m’entraînais. Fit elle en esquissant un sourire lumineux sur son joli minois.

Vérifiant que sa robe ne fut pas abîmée ni déchirée par endroits, elle finit d’enlever la poussière qui ternissait la couleur de sa robe.
Laissant le soin à l’horloger de vérifier qu’on ne les avez pas vu. S’approchant de lui elle baissa la tête gênée de ne pas  pouvoir le suivre. Esquissant une révérence elle posa sa main dans la sienne.


- Je suis navrée j’aurais voulu voir vos montres autour d’un thé mais j’espère que vous comprenez ma condition...j'espère que nous nous recroiserons un jour...


Malheureusement avant qu’elle n’ait pu faire quoique ce soit, elle fut projetée vers lui et se reçut un coup dans le ventre. La douleur lui fit ouvrir la bouche mais la respiration coupée aucun son n’en sorti. Son corps lâcha prise d'un coup, Shanoa s’évanouit. Son visage exprimait la douleur mais se détendit. La perfection de ses traits lui faisait ressembler à un ange. La huntress fut portée et elle ouvrit une seconde les yeux avant de retomber inconsciente. Elle n’entendit rien, plongée dans un rêve où tout était noir, elle ne pouvait même pas réfléchir à ce qui venait de se passer.

Des heures plus tard, elle remonta au conscient. Toussant et gémissant son ventre se contractait et la faisait souffrir, aussi elle essaya de bouger mais ses membres restèrent immobiles.
Relevant la tête, le regard fatigué, elle cligna plusieurs fois pour avoir une vision plus nette. Elle était sonnée  L’aristocrate regarda autour d’elle. Elle ne comprenait pas. Il y a un instant elle était dans la rue avec Jasper et maintenant dans un endroit fermé, une sorte de cachette sombre. Cela sentait l’humidité et le bois mouillé. Elle ne s’était pas rendue compte que l’horloger était juste devant elle. Essayant de se libérer, ses mains étaient solidement attachées dans le dos et ses chevilles à chaque pied de la chaise.


Enfin elle remarqua sa présence et tout lui revint en mémoire le coup de poing et la sensation d’être portée.  Dans un regard de détresse, interrogateur et enfin furieux elle fit :


- Que..qu’est-ce que ça veut dire ? Jasper...pourquoi ?! Je vous faisais confiance...SALAUD ! Et vous vouliez que je vienne chez vous pour des montres hein ! Vous vous êtes bien moqué de moi ! Je vous pensais différent de ces pervers ! Il y a des filles de joie pour vous satisfaire !! je veux bien payer à votre place pour celle que vous choisirez mais pas moi ! Grogna-t-elle en le fusillant de ses yeux sombres.

En réalité elle était blessée intérieurement. Malgré qu’il ne soit qu’un inconnu encore pour elle, celle-ci pensait qu’en lui accordant un peu de sa confiance elle aurait su se trouver là un ami ou du moins un allié. Les hommes étaient tous les mêmes...Non...Asher était différent...Ludovik aussi.

La jeune femme avait beau se tortiller dans tous les sens, elle n’arrivait pas à se défaire de ses liens qui lui sciaient les poignets. Les mains liées elle ne pouvait même pas invoquer son épée pour trancher la corde et il était hors de question qu’elle use de sa magie devant lui.

Sa naïveté lui avait coûté cher et elle en payait les frais. L’Ange noir était prit au piège. Que voulait-il ? De l’argent ? Elle lui en donnerait.  Du sexe ? Elle refuserait. Combien de temps allait-elle rester là ?  Allait-il la laisser repartir vivante ? Il le fallait si elle voulait revoir Asher un jour... Quelqu’un les avait-ils vu ensemble ? Est-ce qu’on viendra la chercher un jour ? Tant de questions et le regard qui traduisait de plus en plus la peur qui emplissait son corps. Cet homme avait le destin de la demoiselle entre ses mains.

De rage, elle rétorqua violemment :
- Tout n’était que manipulation ?! CHIEN ! Où sont les montres et ces foutus pantins hein ?! Ahah tu as cru que j’allais venir de mon plein gré que j’étais assez volage pour te suivre ?! Pauvre idiot je suis une aristocrate, pas une catin ! Qui a part une vendeuse de charmes t’aurais suivie en pleine nuit ? Dit elle en même temps que de donner un coup vers l’avant comme pour se jeter sur lui.
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Dernière édition par Shanoa Wingheart le Jeu 24 Aoû - 0:34, édité 3 fois
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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Willhelm Grindhouse et Shanoa Wingheart

"Et quand le masque tombe
Tu t'affoles, mon enfant
Peu à peu tu succombes
A tes cauchemars d'antan"


La planque de Willhelm, ancien réduit à charbon
Le 03 mai 1842.


Quartier par quartier, l'Horloger tranchait le fruit défendu pour s'en humecter les lèvres. Sucrée, sa chair coulait dans sa gorge comme une douce récompense des efforts qu'il avait fourni pour récupérer sa petite Ève qui dormait devant lui. Ah ! Quel bonheur de contempler l'objet de ses désirs ! Quelle jubilation ! Il avait été patient, très patient, et avait souffert les palabres de la jeune femme sans broncher. Maintenant qu'elle était là, pieds et poings liés sur cette chaise miteuse, le visage détendu, la coiffure défaite, il pouvait savourer ce moment et respirer la merveilleuse fragrance de la réussite.
Qu'allait-il en faire ? C'était la question à laquelle il tentait de répondre depuis un bon quart d'heure. Homonculus ou Chimère, elle devait posséder une pierre philosophale, ou un fragment. Pour obtenir ce précieux résidu de vie, cette substance gorgée de pouvoir, il allait devoir lui ouvrir le corps. Mais par où commencer ? Les pierres rouges se trouvaient généralement près du cœur, mais il arrivait très régulièrement qu'elles se trouvent dans l'estomac ou au-dessus d'un poumon. S'il pouvait éviter de passer trop de temps à charcuter la belle, ce serait préférable. Et puis, s'il voulait pouvoir l'utiliser encore un peu, le temps qu'elle ne crève de l'absence de sa pierre, ce serait le mieux. Après tout, il avait besoin de savoir comment un être artificiel réagissait une fois la source de ses pouvoirs ôtée. Jusqu'à présent, il n'avait pas eu le temps de s'y pencher, à part avec une de ses propres Chimère.

Tandis que l'Alchimiste songeait à tout cela, Shanoa reprit peu à peu conscience. Égarée, un peu hébétée par le coup qu'il lui avait porté dans le ventre, la belle mit du temps à réaliser qu'elle se trouvait dans une pièce close et qu'elle était attachée. Willhelm ne dit mot, se contentant de manger sa pomme en l'observant. Il était visiblement amusé par la situation.
Enfin, lorsque sa victime posa ses yeux sur lui et se mit à rugir sa colère, son visage se fendit d'un long sourire sadique et son couteau s'agita un peu dans sa main alors qu'il achevait son fruit. Shanoa lui demanda d'abord pourquoi il l'avait ainsi traitée, puis elle explosa sa colère.


- Jasper ? Ah ah ! rit l'Allemand en jetant à ses pieds son trognon de pomme. Shanoa se débattit et tira des conclusions drôlement hâtives quant à ses intentions. Oh non...vous seule pourrez me satisfaire...fit l'Alchimiste en rebondissant sur ses accusations afin de l'effrayer davantage.

La jeune femme se mit alors à vomir sur lui un flot d'insultes. Elle passa du vouvoiement au tutoiement, signe de sa perte de contrôle, et tenta de se détacher en se tortillant comme une anguille. Willhelm se contenta de la regarder, sans bouger de sa chaise. Son petit sourire en coin avait de quoi exaspérer sa victime. Il se pencha un peu en avant, les mains jointes entre ses jambes. Ses doigts firent doucement tournoyer son couteau, comme pour s'occuper.


- Hé bien, hé bien... « Salaud », « pervers », « chien »...vous n'y allez pas de main morte, madame « l'aristocrate ». Quel langage, pour une jeune femme ! fit-il en souriant de toutes ses dents. Vous êtes bien vulgaire...ah ah ! ajouta-t-il dans un rire malsain.

Soudain, l'Horloger se leva et se dirigea vers la belle. Sa démarche, lente et raide, laissait supposer son excitation. Il donna un coup de pied dans le trognon de pomme pour l'éloigner et avança son visage à quelques centimètres de celui de Shanoa. Puis, il posa son couteau sur sa gorge et se présenta en adoptant une voix des plus susurrantes :


- Je ne suis pas « Japer », petite sotte, mais bien ce Willhelm dont tu as insulté le travail ! Et je suis encore moins un « pervers », du moins au sens où tu l'entends. assura-t-il en appuyant un peu son couteau sur la belle peau de la jeune femme. Qu'est-ce que tu veux que je fasse de ça ? fit-il en jetant un regard hautain à sa poitrine qui se gonflait dans son décolleté. Il n'y a que les imbéciles qui se contentent des « plaisirs » terrestres. Il y a tellement mieux à obtenir des filles dans ton genre...

L'Allemand attrapa le menton de Shanoa entre ses doigts et l'embrassa brutalement sur les lèvres. Il toucha de ses dents celles de la belle, écrasant sa bouche sur la sienne comme pour lui voler son innocence avec violence. Cela ne dura qu'une fraction de seconde avant qu'il ne recule vivement et l'attrape par les cheveux pour lui tirer la tête en arrière. Son couteau resta sur sa gorge.

- Les montres, les pantins, tout ça m'appartient ! Tu crois sérieusement que je t'aurai laissée emporter mes précieux travaux ? Sale fouineuse ! Tu as peur qu'on te prenne mais toi tu n'hésites pas à voler ! Dis-moi...ne mérite-tu pas ce qui t'arrive, ma colombe ?

Willhelm relâcha sa prise et se mit à tourner autour de la chaise en jouant avec la pointe de son couteau sous ses ongles, comme pour les curer. Il semblait vibrant d'excitation. Chacun de ses mouvements laissait transpirer sa réflexion : il jetait des regards furtifs à sa victime, comme pour chercher quelque chose, un angle d'attaque, un détail qui lui était cher.

- Tu vois, dans la vie, il y a les corbeaux et il y a les chiens. Qui mange qui ? Tu le sais très bien. Maintenant, petit corbeau, fit-il en revenant devant Shanoa,
soit tu m'aides à obtenir ce que je désire, soit je le prends par force...A toi de choisir. Il s'accroupit devant la jeune femme et pointa son couteau sur elle. Réponds à mes questions...Portes-tu un tatouage ? Un serpent qui se mord la queue... Impatient, Willhelm fit claquer sa langue sur son palais. Je crois qu'il va falloir enlever ces vêtements...

De la pointe de son couteau, l'Allemand déchira brusquement le premier jupon de la robe que portait Shanoa. Le bruit du tissu qui passait sous la lame de son arme de fortune fit sourire l'Alchimiste. Il poussa un petit râle de contentement.

- Raaah...Le son de ta pudeur que je vais souiller...Dépêche-toi de me répondre...sinon je pourrais très bien avoir envie de toi...Finalement, tu pourrais me plaire...Il appuya sa main libre sur un des genoux de Shanoa, allongeant ses doigts pour affermir sa prise en la palpant, tandis que son couteau achevait de fendre en deux le jupon. Alors ? Ce tatouage ? Vais-je devoir le chercher sur tout ton corps ?

Ses yeux brillèrent d'une lueur maligne. Shanoa craignait d'être violée ? A la bonne heure ! Il s'en servirait pour l'effrayer. Lui qui ne connaissait pas la concupiscence, pouvait cependant très bien jouer le pervers en manque...

- Alors ? Faut-il que je déchire tout ? demanda-t-il de nouveau en attaquant le second jupon. Je me demande de quelle couleurs sont tes bas...tiens...Je crois que je vais t'attacher différemment sur cette chaise...

La main libre de l'Alchimiste remonta sur la cuisse de la jeune aristocrate, pressant avec insistance sa peau de nacre sous le tissu. Il força un peu pour la pousser à ouvrir les jambes.

- Arrête de t'agiter, sinon je risque de te couper...Et ce n'est pas l'envie qui manque, crois moi...balança-t-il à la cantonade. Un dernier coup de couteau acheva de couper en deux ses jupons.

Willhelm marqua une pause, laissant son regard parcourir les jambes à moitié découvertes de la jeune femme. Sa main libre tira le tissu pour découvrir un maximum de peau. Il chercha, rapidement, l'Ouroboros caractéristique des Homonculus. Puis, il se releva et se tint devant la jeune femme. Il croisa les bras, mettant son pouce sous son menton, comme pour analyser le tableau qu'il avait devant les yeux. Il n'écoutait guère les paroles de Shanoa, car il n'en avait cure. A moins qu'elle ne lui parle de sa nature et qu'elle ne lui révèle l'emplacement de son tatouage d'Homonculus, tout ce qu'elle pouvait bien dire pour l'insulter ou se défendre ne l'intéressait absolument pas.


- Je vais tout t'enlever si tu ne m'aides pas. Tant pis pour toi. J'aurais dû le faire avant de t'attacher...Tu vois...j'ai été trop gentil...

Poussant un profond soupir, Willhelm s'avança de nouveau vers la jeune femme. La pointe de son couteau vint frôler sa gorge puis descendit sur sa poitrine.

- Il te reste une chance...Dis-moi qui t'a créée et dans quel but ? Explique-moi d'où du sors tes ailes. Dis-moi vite...je manque de patience...grogna-t-il en entamant le bustier de la jeune femme.

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 “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42] Wil_si11
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Dernière édition par Willhelm Grindhouse le Mer 12 Juil - 15:40, édité 1 fois
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42]  “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42] Icon_minitimeMer 12 Juil - 10:42



Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Shanoa Wingheart, Willhelm Grindhouse


Hélas, elle se sait prisonnière d'un sort, dont elle ne se sort jamais. En effet, dès qu'on s'approche d'elle, les épingles encore plus profondes dans son cœur s'enfoncent.



Dans le résidu à Charbon [03/05/1842]

Dans cette planque miteuse et humide où le bois moisissait par endroits, Shanoa était ligotée sur la chaise, totalement immobile. Revenant doucement à elle, la jeune femme souffrait du coup qui lui avait été porté. L’odeur de la salle y était étouffante, raclant sa gorge à chaque inspiration. Les liens trop serrés lui faisait sentir son pouls. L’obscurité de la pièce ne lui permit pas de bien analyser l’environnement où elle était prisonnière maintenant.
Voyant Jasper sur l’autre chaise sans aucune corde le maintenant, elle compris et entra dans une noire fureur. l’expression de son visage ne la rendait que plus folle de rage. Les mots de son ravisseur ne manquèrent pas de plus inquiéter la jeune aristocrate de son sort prochain. Elle avait l’impression d’être sur une scène et que l’horloger était l’unique spectateur qui se délectait de son numéro.

Plus elle se débattait, plus les cordes pénétraient sa peau et à la fin elle perçut un liquide chaud couler le long de ses doigts... son sang. Le fixant comme un animal prêt à se jeter sur sa proie pour la dévorer, elle s’imagina déjà lui trancher la langue et la lui faire avaler. Comment osait-il lui faire la leçon ?! Se penchant le plus possible qui lui était permis, elle cracha sur le jeune homme et rétorqua violemment :


-Quelles manières pour un homme que de frapper une jeune femme et d’avoir abuser de sa confiance ! Je m’en contre fous de ma vulgarité, je n’ai aucun respect pour les hommes comme toi ! Va crever en Enfer ! 


La colère l’emportait et ce n’était jamais bon quand les sentiments l'envahissaient. Elle avait cédé une fois et ses pouvoirs s’étaient manifestés sans qu’elle puisse les contrôler. Heureusement cela s’était passé dans le sous sol de son manoir et personne n’avait rien vu. Non il lui fallait rester calme. De plus cela n’attisera que le sadisme de son kidnappeur.

Le regardant marcher en sa direction elle mit la tête en arrière et frissonna sous l’acier glacial de sa dague. La nouvelle ne l’étonna que très peu. Pourquoi il était dans cet atelier, pourquoi il connaissait si bien cet endroit tout s'expliquait.

-Oh encore vexé pour les pantins je présume?! Et on dit que ce sont les femmes les plus susceptibles...  dit elle amusée le sourire aux lèvres en reculant un peu sa tête sous la lame qui s’appuyait contre son cou

Cependant, elle posa sur lui un regarda interrogateur. Ainsi donc il n’était pas intéressé par ses formes ? Mais le regard qu’il posa sur sa poitrine suffit à ce qu’elle essaye de la cacher et détourna le regard. Que voulait-il ? Etait-il de ces tueurs qui s’amuse avec un genre de fille particulier avant de les achever et de laisser leur corps ? Que voulait-il dire ? Réfléchissant au sens de la réponse elle fut violemment embrassée et elle se tortilla pour lui échapper en gémissant de dégout. Qui était-il pour oser toucher ses lèvres ? Elle voulu lui faire payer cela en lui mordant les siennes à sang mais il se recula juste avant qu'elle ne referme ses dents et le fusilla de son regard couleur saphir.
La jeune femme vit sa tête projetée en arrière, son cou la faisant souffrir dans un râle de douleur. Inspirant profondément et déglutissant difficilement elle lui fit la mâchoire serrée :

-Je te laisse volontiers tes pantins ils ne m'intéressent pas je n'en ai que faire. Quant aux montres ce n’était que secondaire, qu'accessoire. Ce qui m’importait était de savoir la raison d’un tel incendie pour une simple boutique d’horlogerie, la  raison de la présence de cages. Je voulais  en profiter aussi simplement pour trouver une autre montre afin de l’étudier et de réparer la mienne. L’Atelier ne t’appartient plus ! Je n’ai rien fait !  Laisse moi repartir ! Je ne te laisserai pas faire de moi ce que tu veux, je ne suis pas une de tes marionnettes ! hurla-t-elle

Essoufflée elle haletait mais garda quand même un œil sur Willhelm qui lui tournait autour tel un vautour. La colère et l’ironie avait maintenant fait place à l’inquiétude et à l’incertitude.  Sortirait-elle vivante d’ici ? Tournant sa tête en sa direction quand il employa encore le mot corbeau elle fronça les sourcils. Pourquoi utilisait-il toujours cet animal ? Connaissait-il son surnom ?  Ses pouvoirs ? Arh..non ce devait être une simple coïncidence, un pur hasard, personne ne savait elle n'avait révélé à personne l'existence de ses pouvoirs.
Levant la tête vers le jeune blond la huntress plissa les yeux d'incompréhension. Un tatouage ? Un serpent ? Pourquoi ces questions ? Que devait-elle comprendre ?

- Je...je n’ai pas de tatouage ce doit être une erreur !!  

Ecarquillant les yeux elle secoua vivement la tête. Elle voulait reculer pour l’empêcher mais attachée elle ne pouvait absolument rien.  Fermant les yeux, elle glapit en entendant sa robe se déchirer sous le tranchant du couteau.
Il touchait à ce qu’elle gardait de plus précieux, son corps. Sa personnalité n’était plus celle qui provoquait mais elle était redevenue la jeune femme innocente et pure. Elle avait peur et cela se voyait dans ses iris et s’entendait à sa voix.  


-Arrêtez ! Je ne vois pas de quoi vous parlez ! Non ! Vous devez me confondre avec une autre ! 

L’Aristocrate détourna son minois quand elle senti ses mains. Jusqu’où irait-il ? Son coeur battait à tout rompre. Sa poitrine se soulevait de plus en plus vite. Elle était gênée et se sentait humiliée et souillée. Ne répondant plus à l’homme, elle baissa la tête et une larme sorti de ses yeux pour rouler le long de sa joue.

- Assez...je n’ai pas ce serpent...s’il vous plait...pitié ! Ne me touchez pas ! Je sais que vous n'êtes pas intéressé par mon corps arrêtez ! Au secours ! Aidez moi ! Aidez-moi... cria-t-elle en espérant que quelqu’un l’entende.

Sentant la main baladeuse de Willhelm remonter, elle se débattit et força sur ses jambes pour les garder le plus fermé possible malheureusement la fatigue eut raison d’elle et sa force finit par diminuer et  perdit ce bras de fer. Elle se retrouva les jambes écartées comme une catin. La belle eut honte et se mit à sangloter. Sa peau à moitié découverte par le tissu découpé jamais elle ne serait vu dans cette position avant. Elle n'avait même plus la force de refermer ses jambes. Elle était à sa merci.

Essayant de deviner les intentions du protagoniste qu’elle avait en face d’elle, Shanoa était plongée dans ses réflexions et ne put retenir le jupon de sa robe qui lui fut arrachée. Se sentant nue devant cet inconnu elle rougit et se contracta. Ses chevilles solidement attachées aux pieds de la chaise ne l’aidaient pas à cacher sa peau délicate. La course poursuite à Chinatown l’avait profondément marquée. Depuis elle protégeait encore plus sa pudeur et son corps. Il était hors de question que ce chien ait le plaisirs de la voir sans sa robe. Son regard pervers la mettait mal à l’aise et elle s'agita comme une furie le sang se remettant à couler sur ses poignets et la douleur la lançait. En vain, elle s'arrêta totalement hors d'haleine.  


Salie, elle releva la tête le regard dévasté. Que cherchait-il ? Pourquoi ce tatouage en particulier ? Qu’avait-il de si significatif ? répétant encore la même chose elle ajouta
- Je n’ai pas de tatouage croyez moi ! Je ne sais même pas à quoi il ressemble ! Vous ne trouverez rien ! Laissez moi partir ! Je ne suis pas celle que vous cherchez !

Malgré ses paroles, il ne la croyait pas et insista encore et encore.  Levant le menton sous la pression de l’arme, Shanoa ne comprenait pas. Un créateur ? Ses ailes ?! … Ecarquillant ses pupilles comme choquée elle compris. Il l’avait vu entrer dans l’Atelier avec ses longues ailes. Noires comme celles d’un corbeau... le regard vide elle réfléchissait : devait elle le lui montrer afin qu’il la laisse tranquille ou bien nier leur existence et espérer qu’il finisse par croire qu’il a halluciné ? Mais si elle les lui révélait, ne verrait-elle pas sa curiosité grandir encore plus ? En vérité, si elle était entrée dans l’Atelier c’était pour vérifier que les cages n’étaient pas pour enfermer des humains comme elle ou..de son genre...voilà ce qu'il voulait dire... tournant la tête pour ne pas faire face à son ennemi, Shanoa vit la clé sur la table et pensa que sa liberté était si proche... elle voulait tellement utiliser ses pouvoirs pour s’échapper mais c’était bien trop risqué. S’il la traquait elle finirait dans une situation pire que celle qu’elle vivait en ce moment.

-De quoi parlez vous ?! Je n’ai pas d’ailes je vous l’ai déjà dit ! Ca n’existe pas ! Je n’ai pas de tatouage ! Et puis si j’en avais des ailes où seraient-elles ? On ne les cache pas comme ça ! Il faut vous faire soigner sale fou !

Mais il continua de trancher son bustier. Sa réponse ne le satisfaisait pas. Bientôt elle serait nue devant lui. L’envie de déployer ses appendices volatils la démangeait. Se débattant avec ardeur elle priait pour que les cordes lâchent et lui permettent de se libérer avant qu’il ait fini. Mais peut être devait-elle le laisser faire ? Peut-être était-ce nécessaire pour le faire renoncer ? S’il voyait qu’elle n’avait pas cette marque peut-être la laisserait-il partir saine et sauve?

-Je vous en prie Willhelm... je suis juste une aristocrate qui s’est montrée tout simplement trop curieuse...laissez-moi.. ! je ne sais même pas ce que signifie ce tatouage, je le jure...


Dans un sens elle avait raison, elle n'avait pas de serpent, mais elle avait bien un tatouage. Une plume aux reflets argentés sur son poignet signe qu''elle possédait son pouvoir. Il passait le plus souvent inaperçu car il fallait avoir un bon angle de lumière pour l’apercevoir et quand c’était le cas les nobles prenaient cela comme le reflet d’un verre ou d’un bijou qui avait dévié les rayons du soleil. Cette marque faisait à peu près la taille d’une abeille, peut-être plus. La corde malheureusement bien placée pour le jeune homme masquait ce petit détail.



Elle devait intervenir, ou bien le jeune homme mettrait sa robe en lambeaux pour y trouver cette foutue marque qu'elle n'avait pas d'ailleurs. Aussi, tentant le tout pour le tout elle décida d'invoquer 3 corbeaux qui foncèrent vers lui pour le distraire, lui donner des coup de bec, essayant de viser les yeux pour le déstabiliser, afin de donner le temps à la belle de trouver un plan. Elle frottait la corde contre le bois de la chaise pour la limer assez afin de tirer dessus et se libérer. c'était la seule solution qu'elle avait trouvé. Malheureusement un des pieds arrière de la chaise se cassa et la jeune femme tomba en arrière.  Un cri de douleur se fit entendre et pour cause: ses poignets furent écrasé sous son poids et par les barreaux de la chaise. La respiration coupée, elle fut déconcentrée, Shanoa voyait double à cause du choc. Ne s'occupant plus de son ravisseur, les volatils disparurent dans l'ombre d'un coin de la salle. Le choc avait été violent pour la noble. Au sol elle tentait de reprendre ses esprits et sa respiration, la douleur au niveau de ses poignets s'était intensifiée et elle senti son coeur battre dans ceux-ci. Voyant Willhelm en contre plongée marcher en sa direction plus furieux que jamais, la peur se lisait clairement dans ses yeux et elle se tortilla mais rien ne semblait jouer en sa faveur. La corde n'avait pas été assez abimée pour qu'elle se rompt sous la force.


- Je vous en prie ne me faites pas de mal ! Pitié ! je n'ai pas ce serpent ! NON ! ASSEZ !

Au dernier moment elle ferma les yeux et  ses ailes s’invoquèrent toutes seules dans un halo violacé et se recroquevillèrent sur la jeune femme pour la protéger. La belle n’avait pas pu résister bien longtemps. Ses plumes luisaient à la faible lumière de la lampe d'un éclat vert foncé  comme le plumage lustré d'un corbeau. Epuisée par le coup, sa force mentale s’était retrouvée diminuée. De plus il avait touché à ce qu'elle avait de plus précieux en elle. Elle se savait pure et la pensée qu'un homme comme lui puisse être le premier à la toucher lui donnait la nausée.  Sa véritable nature dévoilée, qu’allait-elle devenir ? Regardant Willhelm qui était souriant de cette découverte, ravi d’avoir attrapé une si belle créature elle vit dans ses yeux qu'elle n'était plus une humaine à proprement parlé mais un objet de convoitise. La huntress savait qu’elle avait échoué et senti ses larmes brouiller sa vue et tomber, dévalant son cou puis sa poitrine laissant un sillon humide. La peur de revivre le même cauchemar de l'autre fois lui avait fait perdre tous ses moyens et lui avait fait commettre l'ultime erreur.

Son avenir s’assombrissait à grand pas. Elle lui avait délibérément menti. Comment réagirait-il ? Allait-elle devenir un cobaye ? un sujet d’expérimentation ? Un animal en cage ? Cependant dans cet abri, il n'y avait rien ici qui pouvait servir de laboratoire à l'alchimiste. il devrait sûrement la déplacer vers un autre endroit si elle avait de la chance...Dans le cas contraire, cette pièce pourrait très bien être sa dernière demeure. Non, il ne fallait pas le penser, peut-être avait-elle une chance de se libérer et de s'enfuir.
Elle le regarda terrorisée et sa respiration était saccadée à cause de la douleur et de l'effroi.  



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Dernière édition par Shanoa Wingheart le Jeu 24 Aoû - 0:36, édité 1 fois
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Willhelm Grindhouse
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MessageSujet: Re: “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42]  “Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42] Icon_minitimeMar 8 Aoû - 10:27



Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Willhelm Grindhouse et Shanoa Wingheart

"Dans son désir de liberté,
Icare se brûla les ailes.
Souviens-toi, Shanoa,
La curiosité te perdra."


La planque de Willhelm, ancien réduit à charbon
Le 03 mai 1842.


Il la tenait. Il jubilait. Willhelm Grindhouse avait réussi à se trouver un nouveau sujet d'expérimentation et son cœur battait la chamade. Que son atelier et son laboratoire aient été ravagés par les flammes à cause de cette imbécile de Covenant handicapait ses recherches, mais il ne comptait pas laisser le Yard et l'Alchimist Room lui voler ce qu'il lui restait de plus cher au monde : son intelligence et sa liberté. Même dans ce réduit aux lambris pourris, il avait encore assez de place pour pratiquer ses petites exactions. Il lui manquait de nombreux instruments, même s'il en avait récupéré une caisse entière dans les ruines de son ancienne demeure, mais il avait tout de même de quoi éventrer Shanoa pour lui sortir tripes et pierre philosophale.

- Ah ah ! Homme, femme...Quelle importance crois-tu que j'accorde au respect que tu me dois ? Mes petits cobayes n'ont pas d'âme...comment pourrais-je leur en vouloir ?

La pauvre aristocrate avait beau lui hurler dessus et tenter de le provoquer, liée comme elle l'était à sa chaise, elle ne pouvait rien entreprendre contre lui. Elle pouvait bien cracher comme un chat et feuler à tout va, il n'en avait cure. Peut-être qu'il la bâillonnerait bientôt, pour éviter de l'entendre jacasser inutilement et perdre sa concentration pendant l'opération, mais pour le moment, l'écouter déverser sa rage sur lui et paniquer lui procurait un plaisir fou.

- T'agiter ne changera pas grand chose...murmura-t-il tandis que la belle ramenait sur le tapis la soit-disant différence homme/femme qui les opposait. Elle croyait sans doute attiser sa colère et lui faire perdre ses moyens en le comparant à une femme. Vexé ? Peut-être...Mais sans doute moins que toi qui te retrouver piégée-là comme une enfant trop naïve qui ne comprend pas qu'une friandise offerte avec le sourire ne peut mener qu'à une fin tragique..

Son sourire se fit carnassier. Puis, il se mit à tourner autour d'elle et à la dévorer des yeux. La jeune femme se recroquevilla sur elle-même, dans la mesure du possible malgré ses liens, afin de dissimuler sa poitrine qui se gonflait dans son décolleté. Elle ne semblait pas croire qu'il ne puisse pas être intéressé par sa chair au sens sexuel du terme. Pourtant, Willhelm aurait pu se trouver face à la plus magnifique des femmes qu'il ne l'aurait jamais touchée ainsi. Les plaisirs charnels ne l'intéressaient pas, surtout pas lorsque son esprit était tout occupé à ses expériences alchimiques. La belle tentait de gagner du temps et de se dédouaner. Elle se mit à expliquer à son geôlier qu'elle ne se préoccupait pas des pantins mais qu'elle était simplement venue pour en apprendre plus sur les cages retrouvées dans le laboratoire et pour ramasser des morceaux de montres pour réparer la sienne. Malheureusement, sa colère ne cessait de la ronger et de déborder de tous ses pores. Willhelm se contrefichait des raisons qui l'avaient poussée à entrer chez lui, tout ce qu'il voulait savoir, c'était comment récupérer sa pierre.

- Ah ! L'atelier ne m'appartient plus ? Première nouvelle...grogna-t-il avec un sourire mauvais tout en faisant tourner son couteau entre ses longs doigts crochus. Pantins, cages, montres....la véritable raison de ta venue ne m'intéresse pas le moins du monde. Tu es une curieuse, une fouineuse, une voleuse...mais surtout une créature née de l'Alchimie. Voilà ce qui m'intéresse ! Alors ce tatouage ?

Puisqu'elle refusait de lui expliquer un peu sa nature et de lui montrer son tatouage d'Homonculus présumé, l'Horloger décida d'utiliser sa peur contre elle. Cela fonctionna à merveille. Après l'avoir embrassée avec violence, il se mit à lui déchirer les jupons en lui faisant croire qu'il n'allait pas tarder à faufiler ses mains dessous si elle ne se faisait pas plus coopérative. Shanoa atteignit un sommet de panique. Elle répéta à plusieurs reprises qu'elle ne possédait pas de tatouage, que c'était une erreur et qu'elle ne le laisserait pas faire. Elle craignait qu'il ne la touche, qu'il ne la souille. C'était parfait. En jouant le jeu, en laissant ses mains se promener un peu sur son corps charnu, elle finirait par craquer. Et cela ne se fit guère attendre...Bientôt, elle hurla qu'on lui vienne en aide.

- Oui, vas-y ! Crie ! Crie tant que tu le peux encore ! Mais personne ne viendra pour toi, chérie ! Personne ! Nous sommes seuls ! Tous les deux ! En tête à tête...Je vais te faire voir ce que c'est qu'un homme, à toi qui ne cesse de réfuter ma nature... rit l'Allemand en déchirant toujours plus de tissu tout en attrapant sa cuisse à pleine main. Je te l'ai dit : un serpent ailé. Montre-le moi !

Malgré la situation plus qu'embarrassante pour la jeune femme, elle ne se fit pas plus coopérative. Elle se contenta de répéter qu'elle ne voyait pas de quoi il parlait lorsqu'il lui réclamait de voir son tatouage ou ses ailes. Willhelm commença à perdre patience. Jouer avec elle lui faisait plaisir, mais il ne comptait pas non plus perdre trop de temps inutilement. Le temps était son ennemi juré et il ne voulait pas lui offrir de précieuses minutes qu'il pourrait exploiter pour le défaire.

- « Sale fou » ? Vraiment ? répéta-t-il en crispant sa main sur sa cuisse. Son regard se fit plus sombre. Tant pis pour toi, Shanoa. Je t'aurais prévenue...

Le tissu du bustier qui enserrait la jeune poitrine de sa victime se déchira lentement sous sa lame. S'il devait la mettre à nu pour qu'elle parle, ce n'était qu'une formalité à ses yeux. L'aristocrate se débattit en gémissant. Cette fois, elle se mit à le supplier. Willhelm lui sourit avec sadisme sans pour autant arrêter son geste.

- Je n'ai pas de pitié pour les fouineuses de ton espèce, Shanoa. Tes insultes m'irritent vois-tu...et ce tatouage que tu me fais chercher...Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même...

Soudain, trois corbeaux apparurent et se jetèrent sur l'Alchimiste. Willhelm recula en poussant un cri de surprise et en levant les mains devant son visage pour se protéger des becs et des serres des volatils qui se mirent à le harceler comme pour protéger la jeune femme. L'homme poussa un juron en allemand et donna du couteau contre les créatures ailées qui poussait des croassements énervés.

- Qu'est-ce que...? Raaaa ! Dégagez sales corbacs ! hurla-t-il en déchirant de son couteau le poitrail d'un des oiseaux.

Les animaux visaient ses yeux et n'hésitaient pas à donner des coups de bec sur ses mains et ses épaules. L'Alchimiste donna une grande gifle au corbeau qu'il avait réussi à blesser et pensa l'envoyer mourir au sol, mais la créature s'envola plus loin avant de revenir vers lui. Il attrapa alors un des deux autres pour l'étrangler violemment mais la créature lui glissa des mains. Les dents serrées, harcelé par les trois corvidés au milieu des plumes qui s'envolaient en tous sens, et gêné par ses lunettes qui étaient tombées sur le bout de son nez, Willhelm fendit l'air de son arme pour tenter d'éloigner ses assaillants. Un craquement sonore lui fit tourner la tête vers Shanoa. Elle venait de tomber, sa chaise s'étant à moitié brisée. Les corbeaux disparurent soudain dans l'ombre.
Il y eut un temps de pause, durant lequel l'Alchimiste sembla hébété par ce qu'il venait de voir et de vivre. Sa joue droite saignait, griffée en profondeur, et les épaules de sa chemise étaient dans un sale état. Échevelé et suant, l'homme serrait toujours son couteau dans la main droite avec force. Ses phalanges étaient blanches tant il crispait ses doigts dessus. Son regard revint alors sur Shanoa qui se tortillait un peu plus loin pour tenter d'échapper à ses liens. Un éclat de rage passa dans ses yeux. Pourtant, il était heureux. Heureux de constater qu'elle possédait des pouvoirs et qu'elle allait décidément lui être des plus utiles...
D'un geste lent et calculé, il replaça ses lunettes sur son nez et poussa un soupir de soulagement. Puis, il se dirigea vers la jeune femme d'un pas rapide et lourd. Son visage fermé lui donnait un air meurtrier. Et c'est ce qui dut pousser la belle dans ses derniers retranchements. Alors qu'il atteignait sa hauteur, Shanoa paniqua tout à fait et implora une nouvelle fois sa pitié. Willhelm lui sourit et se pencha au-dessus d'elle. Soudain, une lueur violacée éclaira toute la pièce et de grandes plumes noires aux reflets d'un vert foncé profond se matérialisèrent sous ses yeux. Dans le dos de la jeune femme, d'immenses ailes de corbeaux se formèrent et l'entourèrent comme pour la protéger. Elles se plièrent par-dessus son corps recroquevillé sur lui-même et seul son visage en larme en dépassa. Son regard, terrifié et meurtri, lui évoqua celui d'une enfant. Sur le moment, l'Alchimiste ne réagit pas. Trop hébété par sa découverte, il demeura figé, le couteau devant lui, tandis que ses yeux écarquillés la dévoraient du regard. L'éclat des plumes qui recouvraient les ailes de Shanoa était magnifique. Leur longueur était aussi impressionnante que leur couleur. Jamais encore il n'avait eu l'occasion de contempler une créature aussi merveilleuse. A côté des Chimères à moitié finies qu'il avait posséder dans son laboratoire, Shanoa était une illustration de la perfection que tentaient d'atteindre les Alchimistes. Qui l'avait donc créée et comment ? Il devait le savoir...


- Pas d'ailes...n'est-ce pas... ? murmura-t-il doucement en s'approchant un peu. Ce n'est pas beau de menir...Shanoa...Sa main armée s'abaissa le long de son flanc, comme s'il ne comptait plus l'utiliser. Lentement, avec une douceur étrange, il s'accroupit devant la jeune femme, le regard toujours braqué sur ses ailes. Fascinant...

Il avança sa main libre vers le plumage de la jeune femme et hésita un instant. Puis, après lui avoir jeté un regard à la fois intrigué et menaçant, il passa sa paume sur les grandes plumes de son aile la plus proche et la caressa dans le sens des barbes. Son geste fut presque tendre, sans brusquerie, sans appui, comme s'il craignait de voir les ailes disparaître à son contact.

- Fascinant...répéta-t-il d'une voix rauque. Il semblait ailleurs. Tu vois... ? Quand tu veux...fit-il en souriant.

Willhelm caressa les longues plumes noires pendant quelques minutes, sans dire un mot de plus et sans laisser paraître la folle excitation qui faisait battre son cœur. Dans la pièce, le silence qui s'installa ressembla au calme qui suit une tempête. Les plumes des corbeaux maintenant disparus gisaient à terre, légères, et seule la respiration saccadée de Shanoa venait briser la paix qui régnait désormais sur les lieux.
Au bout d'un moment, l'Alchimiste arrêta son geste et soupira, l'air particulièrement heureux. Il se releva et toisa Shanoa de haut, l'air pensif. Il ne savait pas par où commencer. Une chose était sûre : il devait observer ces ailes et comprendre ses pouvoirs avant de fouiller dans sa chair afin de lui prendre sa pierre. L'intérêt scientifique que représentait la jeune femme était grandiose.


- Allons...tu ne peux rester au sol...

L'homme se pencha à nouveau au-dessus de la belle et tendit une main vers elle. Il exécuta ce geste avec douceur, de peur de l'effrayer au point qu'elle fasse disparaître ses ailes.

- Ne les fais pas disparaître, s'il te plaît...fit-il en plongeant ses yeux dans les siens. Il voulait réinstaurer une forme de confiance entre eux. Je te promets que je ne te ferai pas de mal si tu m'expliques qui tu es réellement et comment tu as pu...« invoquer » de semblables merveilles. Tu me dois bien ça...ajouta-t-il en désignant du doigt sa joue ensanglantée. Si tu ne m'avais pas menti dès le départ, nous aurions pu discuter autrement...Tout aurait pu être bien plus agréable...

Sa main passa lentement sous les ailes de la jeune femme pour trouver son bras. Ses doigts l'empoignèrent avec douceur et il commença à la relever. Ce n'était pas une tâche aisée à cause de la chaise et de ses liens, mais il ne pouvait faire autrement. Il fallait que Shanoa l'aide un peu en s'appuyant sur lui et en se tortillant suffisamment pour retrouver une position correcte. Malheureusement, une des pattes de la chaise était brisée et Willhelm s'en rendit compte un peu tard. Il serra les dents, perturbé. Que pouvait-il faire ? Il ne voulait pas brusquer la jeune femme afin de s'assurer qu'elle conserverait ses ailes, mais il ne pouvait pas non plus la détacher...

- Tu me voles mes affaires et maintenant tu me les casses...dit-il en grimaçant.

C'était évidemment une boutade destinée à détendre un peu l'atmosphère. Willhelm chercha des yeux une solution. Sa propre chaise n'était pas loin mais il ne voyait pas comment l'utiliser sans risquer que la jeune femme ne chute à nouveau. Et puis, son couteau le gênait dans ses mouvements.


- Navré mais tu vas devoir rester là...dit-il en la ramenant au sol.

Son effort pour la poser sans la lâcher lui arracha un grognement. Une fois que Shanoa eut retrouvé sa place initiale, il s'assied en tailleur, par-terre, devant elle, histoire d'être à sa hauteur. Redressant ses lunettes sur son nez, il sourit.


- Je te détacherais bien, mais je ne te fais pas confiance. Un nouveau silence les opposa. Willhelm laissa son regard parcourir les ailes de la belle et se perdit encore dans ses pensées. Explique-moi d'où tu viens...murmura-t-il, la fascination dans le fond de ses yeux clairs.

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Emploi/loisirs : Hunter//musique ( piano/violon)/ lecture/ danse/ equitation/echecs
Age : 24 ans
Age (apparence) : 20ans
Proie(s) : Vampires et alchimistes
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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Shanoa Wingheart, Willhelm Grindhouse


La curiosité en moi s’est introduite
Prend garde à ce que je ne prenne pas la fuite
Oh petit horloger,
Gare à ne pas te faire manger
Le temps file et emporte les hommes,
Ainsi coule le fleuve et jamais ne s'arrête...




Ancien réduit à charbon  [03/05/1842]

Sur cette chaise rustique et de mauvaise qualité, la belle était aux prises de Willhelm. La salle était sa prison de fortune. L’absence de fenêtre donnait l’impression que les deux êtres étaient en dehors du temps. Rien ne permettait de donner l’heure et Shanoa ne savait pas combien de minutes voire d’heures elle était restée évanouie. Furieuse d’avoir été manipulée de la sorte, elle lui cracha toute sa haine envers lui en proférant des injures à son encontre. Le regard noir et l’attitude lui donnait une apparence d’un félin attaché n’attendant que d’être délivré pour se jeter sur sa proie. Mais que pouvait-elle faire ? Immobilisée sur sa chaise, seule sa voix était libérée de toute entrave et elle s’en servi pour provoquer l’Alchimiste espérant le faire lâcher prise. Malheureusement c’est contre elle-même que son plan se retourna. Elle avait tout simplement peur, peur de ne plus revoir le jour, peur de ne plus revoir Asher...peur de mourir tout simplement...Le simple fait qu’il garde son calme face aux remarques de Shanoa la mit  plus furieuse que jamais. De plus la comparaison avec une enfant était de trop. Elle une gamine ?! Si elle pouvait avoir ses mains libres, elle lui ferait payer ses dires en le transperçant de sa rapière. Se débattant, la corde finit par s’incruster dans la peau de la jeune femme et par se teinter de sang. Cela était douloureux pour Shanoa qui avait l’impression qu’on la brûlait à feu vif.

- Oh non tu bouillonnes de rage que j’ai pu insulter ton travail, tes œuvres ! Tu veux me faire croire que cela ne t’a en rien touché ! Tu crois que je ne le vois pas ?! Détache moi et on verra si je suis une enfant ! Oui j’ai été naïve je pensais pouvoir te faire confiance ! Je regrette de ne pas t’avoir tué quand j’en avais l’occasion ! Détache-moi que je me rattrape ! Grogna-t-elle en le fusillant du regard.

Cependant son ton se fit moins sûr et la panique prit le dessus au fur et à mesure que les secondes s’enfuyaient. Sa poitrine se soulevait rapidement et trahissait la peur de la jeune femme. Le regard pervers de l’Horloger ne la mettait que plus mal à l’aise et rougit en tentant de cacher le plus possible son décolleté. Comment un homme ne pouvait-il pas être intéressé sexuellement ? Combien d’hommes auraient payé pour être à sa place, la jeune femme ne pouvant s’échapper comme elle le faisait si souvent avec de la compagnie pour ne jamais se retrouver seule ? Gagné par l’inquiétude, elle lui dévoila les véritables raisons de sa présence dans l’Atelier, lui avouant qu’elle n’était pas entré dans le but de le voler. La tête en arrière, sa gorge était tirée et la déglutition lui était difficile. Malgré tout, peut-être sous l’effet de l’effroi, elle émit un rire ironique et rétorqua vivement :


-Ahah, parce que tu crois reprendre ton horlogerie après ce qu’ils ont découvert ?! Tous les agents du Yard se relaient pour te coincer et tu crois qu’un jour tu pourras y revenir ? Ton Atelier n’est plus qu’une carcasse de poutres ! Tu es fait comme un rat ! Ce n’est plus qu’une question de jour avant qu’ils ne te trouvent !  Ah Ferme là ! Menteur ! Je ne t’ai rien volé !
Répondit-elle en serrant sa mâchoire.
- Née de l’Alchimie ?! qu’est-ce que ça veut dire ? Je ne comprends pas ! Quel tatouage ? De quoi parles-tu ?

Shanoa niait avoir une telle marque. Pourquoi semblait-il si sûr de trouver sur son corps un serpent ? Elle secoua frénétiquement la tête en fermant les yeux pour lui signifier d’arrêter. Il savait comment la manipuler, comment lui faire perdre tous ses moyens. Elle ne voulait pas perdre sa pureté, pas après l’avoir tant préservée des dandys et des hommes un peu trop directs avec elle. Tout cela ne pouvait pas être gâché par un simple boutiquier, non cela ne devait pas arriver. Le baiser volé fut comme une profanation. Les mains minutieuses de l’horloger palpaient sa cuisse et Shanoa se mordit la lèvre comme pour en chasser tout le sang  et ne cessa de répéter qu’elle n’avait rien de semblable à la description du jeune tatoué.
Criant qu’on vienne l’aider, sa voix aiguë se perdit et il n’y eut que l’écho qui vint lui donner une réponse. Baissant la tête, elle pleura et hoqueta, le regardant de ses pupilles dévastées :


- Arrêtez,  Vous n’avez pas envie de moi ! Vous l’avez dit, vous ne voulez pas faire ça ! S’il vous plait...pardon ! Je retire ce que j’ai dit mais s’il vous plait arrêtez... Mais j’en ai pas ! Croyez-moi ! Répliqua-t-elle en s’agitant vivement sur sa chaise.

Shanoa essaya toutes les formules possibles pour lui faire comprendre qu’elle n’avait aucune encre sur son corps. Les jambes découvertes ce n’était qu’une question de temps avant qu’il n’entame son corset et à la mettre à nue. Essayant de le ramener à la raison en lui expliquant, en lui faisant croire que ses ailes n’étaient qu’hallucinations et qu’elle ne pouvait pas cacher d’aussi grands appendices comme cela. Elle siffla de douleur quand sa main empoigna avec force la cuisse de l’aristocrate.


-Oui ! Fou ! Voilà ce que tu es ! Tu auras beau me fouiller tu ne trouveras pas ce que tu cherches ! RIEN ! c’est la vérité !

Entendant le tissu se déchirer sous le tranchant du couteau de Willhelm, elle s’agita encore plus et le supplia mais il restait sourd a ses paroles.  La colère monta en elle et répondit violemment :

- Je voulais seulement voir ce qu’il y avait dans les cages rien de plus ! Je n’en ai que faire que mes insultes te touchent ! Tant mieux à vrai dire ! j’ai dit que je n’en avait pas ! ASSEZ !


A ces mots des corbeaux apparurent de nul part dans ce taudis sans ouvertures apparentes et l’avaient défendue en se jetant sur son ravisseur. Ils ne lui laissèrent aucun répit. Griffes, coups de becs, l’un d’eux griffa profondément le jeune homme à la joue et laissa une longue trace rougeâtre d’où le sang commença déjà à couler. Blessés, ils revenaient à la charge de plus belle comme si rien ne les avait touché. Il s’agissait de faire diversion. De son côté Shanoa essaya de s’échapper de ses liens mais les coups donnés par son ravisseur sur les volatils l’affectaient et lui bloquaient la respiration. La douleur était grande, mais la jeune femme serrait les dents et continua de limer la corde, de frotter assez pour que les fils se coupent les uns après les autres. Ironie du sort, la chaise en très mauvais état se cassa et elle se retrouva projetée en arrière, un des barreaux lui écrasa les poignets au même niveau que les marques de la corde et la tête heurta le sol froid et humide. Hurlant de douleur et immobilisée, elle manquait d’air et sa respiration se fit sifflante. Le choc fut tel que les oiseaux noirs disparurent laissant Willhelm reprendre lui aussi ses esprits.
Inclinant la tête pour le voir, essoufflée, il n’y avait que sa respiration qui s’entendait dans la planque. Croisant le regard de son géôlier, son cœur rata un battement et ses yeux s’agrandirent jusqu’à être écarquillés et elle se mit à se tortiller vivement dans l’espoir que ses liens lâchent. Les pas de l’homme l’effrayaient, et s’il venait la tuer ? Et si elle avait fait le pas de trop ?   Mais le temps lui manqua et elle le supplia de ne rien lui faire mais il continua d’avancer, le regard sombre. Alors qu’il était presque au-dessus d’elle, l’arme pointée en sa direction, un éclat violet transperça l’obscurité grandissante de la pièce et d’immenses ailes vinrent protéger la jeune femme. Celle-ci était terrifiée, les larmes coulantes tel un ruisseau et tout son corps tremblait de terreur. Cet instant se passa comme si le temps s’était arrêté, comme s’il avait figé l’image sur une photo.

Shanoa le regarda apeurée, oui elle lui avait menti. Détournant la tête vexée ses yeux ne cessèrent de laisser passer les larmes  qui s’enfuyaient vers le creux de son cou . Qu’allait-elle devenir ? Ses ailes l’entourèrent plus lorsqu’il approcha d’un pas vers elle tel un bouclier.
Toute tremblotante, elle épia les moindres faits et gestes de l’alchimiste. Elle ne pouvait rien faire, pétrifiée par la peur et l’angoisse. Alors qu’il tendit sa main vers ses ailes, la belle ferma les yeux, comme pour se préparer à quelque chose de douloureux. Lorsqu’elle senti qu’il caressait son plumage, elle ouvrit un œil puis le second et l’observa sans un mot. Rougissant de honte, elle détourna la tête se refusant de le regarder. Il savait qu’il avait gagné et elle perdu. Il avait réussi, il était heureux...Shanoa démasquée, anéantie.

Elle avait été faible. Un humain savait pour ses pouvoirs à présent...Quelles répercussions cela engendrerait-il pour le futur ?  
Tenue immobile, elle laissa à son ravisseur le plaisirs de toucher ses plumes noires. Avait-elle réellement le choix ? La noble sentait ses doigts sur ses appendices, ses doigts fins qui esquissaient chaque contour des plumes, de son armature d’os et de cartilages... Elle ressentait tout, même si ce n’était pas de véritables ailes à proprement parler, elle avait la même sensation qu’aurait pu avoir un oiseau lambda. Regardant l’Horloger en silence, elle vit dans ses yeux la joie d’avoir percé son secret. Elle le voyait, il jubilait malgré ses lunettes sur son nez, son regard ne pouvait tromper il était fou de joie. Cependant les caresses la calmèrent un peu et elle put retrouver une respiration régulière. La noble ne savait quel comportement adopter face à lui. Devait-elle tout lui révéler ou bien garder quelques réserves au cas où ?! Maintenant qu’il savait, allait-il la laisser partir en prenant le risque qu’elle s’enfuie et qu’elle ne revienne jamais...non plus pensa la noble...
Inquiète en le voyant se relever, la jeune huntress le fixa les yeux rougis par les larmes et les sillons creusaient ses joues. Que pouvait-il bien penser ? Etant un Alchimiste, il devait sûrement réfléchir aux expériences qu’il allait faire sur elle.
Se recroquevillant sur elle même la tête rentrée sur les épaules, elle l’écouta inquiète tout en passant son regard entre les yeux de son interlocuteur et de cette main tendue qu’elle ne pouvait même pas attraper. Écartant avec lenteur ses ailes de son corps, elle hocha silencieusement la tête et fit toute craintive comme un animal blessé apeuré en voyant un humain qu’il croit prêt à le tuer:


-Comment puis-je vous faire confiance après tous vos mensonges ? Après tout ceci ?  Qu’allez-vous faire de moi ? Vous ne me laisserez pas partir d’ici n’est-ce pas ? Et si je refuse ?
Je ne vous dois rien du tout regardez l’état de ma robe à présent...
fit elle en désignant du regard sa robe toute déchirée
- Si vous ne m’aviez pas frappée pour me forcer à venir ici et si vous m’aviez cru au sujet du tatouage, alors oui tout aurait pu se passer autrement je vous l’accorde dit elle avec une tonalité assez accusatrice.

L’observant faire, elle aida le jeune blond à la relever malgré tout, elle pu remuer difficilement ses poignets qui s’étaient endoloris à cause de la pression de la chaise. Elle l’aidait du mieux qu’elle pouvait mais la chute l’avait blessé au dos et se tortiller était devenu une torture. Un courant d’air passa pour lui caresser et apaiser ses plaies. Face à la plaisanterie discrète de l’alchimiste, Shanoa esquissa un petit sourire. Malheureusement rien ne pouvait substituer à la chaise. Shanoa du donc rester à terre. L’aristocrate fit non de la tête mais il ne l’écouta pas et elle gémit de douleur en sentant la barre de bois appuyer de nouveau sur sa blessure et se cambra. Sa respiration se fit à nouveau saccadée. Elle déposa ses ailes au sol pour les reposer un peu, les allongeant ce qui donna encore plus à l’homme une idée de leur grandeur.
Plongeant ses yeux couleur saphir dans les siens, elle répliqua à la volée :

- Même attachée je peux t’atteindre...

C’est alors que Willhelm lui demanda de lui raconter les origines de ses pouvoirs. La belle étouffa un rire et ne put s’empêcher de dire :


- Oh...mon histoire t’intéresserait-elle à présent ?
Inspirant profondément, elle ferma les yeux et quand les ouvrit, elle se lança :

- Je..mes souvenirs sont assez flous, assez imprécis... ce que je sais c’est que mes pouvoirs viennent de la montre à gousset dont je t’ai parlé. Mon défunt fiancé comptait me l’offrir devant ma demeure après que j’ai accepté de devenir son épouse. Seulement nous avons été agressés et il a été mortellement blessé.  Il me l’a donc donné dans son dernier soupir de vie...Un magnifique cadeau. Au dos de celle-ci il y a deux ailes magnifiquement sculptées dans l’argent. Or une nuit tandis que je pleurais sa mort, j’ai malencontreusement versé une larme dans les ailes. Un texte en latin est apparu tout autour de celles-ci. J’ai lu le texte à voix haute et une lueur violacée à éclairé ma chambre. Je crois qu’à ce moment là je me suis évanouie puisque je ne me rappelle plus de ce qui s’est passé par la suite. Quand je me suis réveillée, des ailes étaient attachées à mon dos et des corbeaux se tenaient là devant moi. J’ai de suite pensé que je cauchemardais et tout à disparu quand j’ai voulu que tout ceci cesse. Cependant, je pensais m’éveiller de mon mauvais rêve mais il n’en fut rien. Tout ceci était bien réel. Attirée par ma curiosité, j’ai commencé à apprendre à maîtriser mes pouvoirs. Mes parents ne furent jamais au courant de leur existence et à ce jour seules mes domestiques étaient tenues au secret... Je..j’ai bien un tatouage...pas un serpent..une plume argentée...sur mon poignet...gauche... La plupart du temps je peux contrôler mes pouvoirs mais lorsque mes émotions sont trop fortes comme la peur ou la colère, il arrive qu’ils se manifestent comme cela, une sorte d’instinct de survie si vous préférez...Je vous ai menti pa...parce que personne ne doit savoir...Si cela venait à se savoir...l’Inquisition me condamnerait à mort...je suis un monstre à leur yeux...Je ne sais même pas ce que je suis vraiment...
Avoua-t-elle à celui qui l’écoutait à présent tandis que sa vue devenait trouble. Elle tourna de l’oeil mais revint à elle. Sa voix se fit tremblante et descendante. Elle sentait son corps partir, devenir lourd et pesant. Son dos commença à la brûler.


- Peux plus tenir...trop douloureux mes ailes...mes poignets...trop faible...Pardonnez-moi.... fit elle avant que son visage ne tombe sur le côté et qu'elle ne s'évanouisse à nouveau.

Le coup de Willhelm et le choc de la chaise l’avait assez affaiblie et l’usage de la magie l’avait poussée dans ses limites critiques. Vue de dessus, Shanoa ressemblait à un ange, sa chevelure éparpillée sur le sol comme une auréole sombre déstructurée, sa beauté presque trop parfaite et ses magnifiques ailes noires déposées sur le sol parfaitement symétriques. Celles-ci se dispersèrent sans laisser aucune trace de leur passage. Ne restèrent que les plumes de corbeaux par terre  seuls témoins des pouvoirs de la jeune femme qui reposait à côtés.
La poitrine de la belle se soulevait en deux temps à cause de la douleur et son souffle se fit difficile d’autant plus avec l’air lourd de l’ancien résidu à charbon. Elle suait et haletait à cause de la souffrance et s’agita un peu dans son sommeil. Ses mains tremblaient tant leur état était déplorable et ses jambes maintenues en l’air s’ankylosaient.  Willhelm devait absolument trouver un autre moyen pour la maintenir, elle ne tiendrait pas longtemps dans cette position-ci.

Ses ailes. Malgré son apparence qui divergeait entre l’idée de monstre et l’idée de créature elle aimait ses extensions. Cela lui donnait une allure d’ange. Les anges avaient les ailes blanches elle les avait noires. Un ange déchu, répudié de Dieu. Tandis que les anges pouvaient réaliser des miracles le jour, elle tentait d’en faire lorsque le soir était venu. Veiller sur la ville la nuit pendant que les familles dorment au chaud das leur lit douillet. Les ailes lui donnaient une impression de grandeur, elle lui donnait confiance en elle. Que se passerait-il si on les arrachaient ? Si on lui coupait ses belles ailes ? Elle avait si peur de les perdre pour toujours.

HRP:

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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Willhelm Grindhouse et Shanoa Wingheart

"Envole-toi Shanoa
Fuis, loin de moi
Ou demeure à jamais
Mon oiseau de mai"


La planque de Willhelm, ancien réduit à charbon
Le 03 mai 1842.


Tel un animal sauvage pris dans un lacet en plein coeur d'une forêt obscure, Shanoa s'était débattue; elle avait crié, supplié, hurlé, insulté le chasseur bien malin qui avait su la surprendre par son piège. Willhelm avait été patient. Répondre à ses propos en prenant la mouche n'aurait pas eu de sens. A quoi bon ? Elle était en sa possession et c'était tout ce qui comptait. Que pouvaient bien lui faire ses paroles ? La pauvre enfant maudit la confiance qu'elle avait placé en lui. Elle réduisit son travail à un insignifiant bricolage, ses pantins à des monstres, ses horloges à des mensonges. Elle lui claqua au visage qu'il était fou et sans talent, cupide et complètement dément. L'Alchimiste tiqua à plusieurs reprises malgré son apparente tranquillité. Il ne supportait que l'on critique ses créations. Qu'on le prenne pour un tortionnaire ou un damné imbécile passait encore, mais que l'on considère ses marionnettes et montres comme de simples objets mal façonnés...le mettait dans une colère noire. Shanoa le sentit et c'est sur ses points qu'elle appuya sa langue aiguisée.
Pour l'effrayer, et ainsi obtenir d'elle ce qu'il désirait, autant que pour se venger de ses sottes invectives, Willhelm avait pris le parti de lui faire croire qu'il pouvait la désirer. Il avait commencé à la dévêtir, pour chercher le tatouage de l'Ouroboros que possédaient tous les Homonculus, en lui disant qu'il songeait à la prendre pour s'adonner aux plaisirs de la chair avec elle. Il lui avait murmuré qu'il était temps qu'elle se décide à parler avant que sa lame n'achève son corset et ne lui ouvre entièrement les cuisses...La belle avait paniqué. Ses suppliques et ses larmes avaient fait sourire l'Alchimiste grisé par la sensation de puissance que lui donnait sa position. Tant pis pour elle...Si elle voulait la manière forte, il la lui donnerait !

Ce qui avait cependant réellement surpris l'Allemand avaient été les corbeaux invoqués par sa captive. Quel tour inattendu ! Que de tels volatiles puissent ainsi apparaître dans cette pièce entièrement fermée relevait du miracle ! Ainsi Shanoa possédait-elle tout du moins un étrange pouvoir...C'était déjà d'un grand intérêt pour lui. Mais ce n'était pas suffisant !
Une fois les affreux oiseaux disparus, grâce notamment à la fragilité de la chaise qui avait provoqué la chute de la jeune femme, Willhelm avait hésité. Cette fois, un bon coup de couteau dans une de ses belles cuisses pourraient peut-être la forcer à parler davantage ! Les marques de serres qui lui lacéraient désormais le visage lui soufflait de se venger réellement et de montrer qu'il n'allait pas la laisser le blesser ainsi sans conséquences.
C'est à ce moment-là que Shanoa avait déployé ses ailes. Le spectacle fut alors pour l'Alchimiste comme une apothéose. L'extase passa dans ses yeux. Oui ! Elles étaient bien là ! Il n'avait pas rêvé ! Enfin il les découvrait dans leur entier ! Ses yeux et ses doigts parcoururent longtemps ces magnifiques plumes que la nature et la magie lui offraient. Fasciné par tant de poésie et de grandeur, l'Allemand resta muet pendant un moment qui dut paraître une éternité pour la jeune femme. Ses gestes furent cependant faits de douceur et de prudence. Il ne voulait pas les abîmer, encore moins les voir disparaître. Il tâcha donc de demeurer tendre et rassurant envers sa victime.


- Je suis navré, mais vous ne vouliez pas me suivre. Je n'avais pas le choix. Je devais savoir...Je devais vérifier...J'avais vu vos ailes, Shanoa...Comment pouvez-vous penser qu'un homme qui assiste à une telle chose puisse, ainsi, rentrer chez lui sans trouver de réponse à ses questions ? Vous me mentiez...je le savais, et vous ne vouliez pas venir avec moi. Il observa la jeune femme déplorer l'état de sa robe. Allons, ce n'est qu'une robe...Je suis certain que vous en possédez des dizaines d'autres. Il ne faut pas s'attacher ainsi aux possessions terrestres...On ne vous a pas appris ça à l'église ? Remarquez, vue la couleur de vos ailes, si vous êtes un de ces anges prêcheurs, alors vous avez été déchue...

Après avoir usé de paroles, Willhelm voulut redresser Shanoa afin de lui donner plus de confort et ainsi lui montrer qu'il n'avait, soit-disant, pas de mauvaises intentions. Il lui expliqua que si elle avait été franche avec lui dès le départ il n'aurait jamais eu à recourir à de telles extrémités. Il rejetait la faute sur elle, comme le faisaient de nombreux kidnappeurs, et lui faisait miroiter une possible entente avec lui. Mais Shanoa resta très amère et sauvage. Elle détendit ses ailes et le menaça à nouveau. Willhelm soupira.

- M'atteindre pour faire quoi ? Me tuer ? Tu n'es pas sérieuse...? L'Alchimiste redressa ses lunettes sur son nez et jeta à la jeune femme un regard fatigué. Ma patience a des limites: ne joue pas avec. Je veux bien être aimable, mais si tu persistes à ne pas m'aider, je ne vois pas ce qui me retiendrais de te laisser là, à terre, toute la nuit...voire plus. Il laissa le silence l'imposer entre-eux puis il reprit: Allons, explique-moi un peu: qui t'as créée ? Pourquoi ? Comment ?

C'était l'occasion pour l'Alchimiste qu'il était d'écouter un Homonculus entreprendre le récit de sa naissance. Il voulait savoir dans quelle mesure une créature artificiellement bâtie pourrait conceptualiser sa propre existence.
Willhelm se radoucit et ses paroles se firent plus agréable. Il savait qu'alimenter leur conflit ne l'aiderait pas à lui tirer les informations qu'il désirait. Finalement, il alla jusqu'à s'accroupir devant elle, afin de se mettre à sa hauteur. Shanoa commença son récit. L'Alchimiste lui montra qu'il rangeait son couteau dans une de ses poches de pantalon et qu'elle pouvait donc parler sans crainte. Il l'écouta d'abord en silence, immobile. Puis il se releva et se mit à tourner autour d'elle tandis qu'elle parlait. Il observa ses plumes, la base de ses ailes, le poing sous le menton comme un zoologiste observerait un nouvel oiseau dans sa volière. Ce que lui raconta la jeune femme l'étonna et le déçut à la fois. Qu'est-ce que c'était que cette histoire de petit ami et de montre à gousset ? Comment pouvait-elle parler de parents ? C'était ridicule. Quelqu'un avait peut-être modifié sa mémoire ? Elle semblait perdue, incapable de se souvenir précisément des éléments qui composaient sa jeunesse. Qu'est-ce qu'il fallait croire ?
Alors qu'elle terminait sa petite tirade sur sa famille et ses pouvoirs, Willhelm revint devant elle. Ses yeux luisirent derrière ses lunettes teintées.
Elle venait de parler d'un tatouage ! Mais ce n'était pas un serpent ailé, c'était une plume..Était-ce possible que les Homonculus soient de différents types ?
Soudain, la belle s'évanouit. L'Alchimiste se précipita vers elle et vérifia son pouls au niveau de sa trachée. Il avait craint qu'elle ne meure mais elle était simplement épuisée et sans doute assez effrayée pour que son coeur ne défaille. Poussant un long soupir de soulagement, l'Allemand prit rapidement un carnet dans sa poche de pantalon et se mit à dessiner quelques esquisses de la créature à l'aide d'une mine de plomb. Concentré à l'extrême, il se hâta de croquer la jeune femme et surtout de représenter ses grandes ailes sombres, de noter leurs proportions par rapport à Shanoa et les teintes que sa lampe à huile faisait miroiter. Mais alors qu'il esquissait son deuxième schéma, il constata que les ailes disparaissaient. Ses yeux écarquillèrent de stupeur et d'effroi.


- Non ! Non ! Tu ne peux pas me faire ça ! Attends ! souffla-t-il en fronçant les sourcils de colère. Non ! Non ! NON !

Les ailes disparurent et ne restèrent plus que quelques plumes de corbeaux. Willhelm poussa un rugissement de rage et donna un violent coup de pied dans l'épaule droite de la jeune femme avant de l'attraper par les cheveux de sa main libre. Il la souleva au maximum, pour coller son visage au sien. Les dents serrées, il cracha sa déception:

- Tu ne pouvais pas rester éveillée ! Ah ça non ! C'est bien les femmes ça !
Peuh !


Il relâcha la jeune femme qui demeurait évanouie et remit son carnet dans sa poche avant de s'éloigner vers la table. Puis, il chercha son couteau des yeux et se rendit compte qu'il l'avait glissé dans son autre poche. Sa main le trouva facilement et il revint vers la belle d'un pas décidé. Cette fois, puisqu'elle était inconsciente, il n'aurait pas à écouter ses petits couinements de souris ou à la voir gesticuler sans cesse. D'un geste adroit, il entailla la chemise de la jeune femme et dégagea l'un de ses poignets. Ce n'était pas le bon. Il entailla la deuxième manche et trouva le tatouage en forme de plume. C'était tout sauf un tatouage d'Homonculus...Vexé, l'Alchimiste grogna sa colère et se releva pour errer dans la pièce, hors de lui. Au bout d'un moment, il revint pour détacher Shanoa et la tirer un peu plus loin. Il la dégagea de la chaise et se mit à fouiller dans les plis de sa robe pour trouver sa fameuse montre à gousset. Comme il ne la trouvait pas, il ouvrit le corset qu'il avait déjà entamé au couteau. Les agrafes restantes le gênèrent mais il parvint bientôt à les arracher. Cette fois, il n'y eut plus qu'une mince couche de tissu entre lui et la poitrine de la belle.

- Où est cette fichue montre...? Hein ? marmonna-t-il entre ses dents, exaspéré.

Qu'est-ce que c'était donc que cette femme-là ? Si ce n'était pas un Homonculus...ni une Chimère...Qu'est-ce qui lui donnait ses pouvoirs ? La montre à gousset était peut-être une de ces montres d'Alchimistes d'Etat qui décuplaient les relations qu'ils avaient avec la matière ? Il voulait cette montre. Il devait l'examiner ! Peut-être aussi que c'était une sorcière, une de ces femmes qui possédaient des accointances avec les anciennes magies, bannies depuis des temps immémoriaux...? Il devait le savoir !
Seule la montre l'intéressait maintenant. Peut-être qu'elle lui offrirait des ailes à lui aussi ?
Et le pouvoir de contrôler les corbeaux ?
Dans sa recherche frénétique, l'Allemand ne prit pas garde à l'état de conscience de sa proie...


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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Shanoa Wingheart, Willhelm Grindhouse


Loin de toi je m'envole
Loin de ta folie de tes idées folles
je m'en vais retrouver ma liberté
Que tu m'as injustement retirée



Ancien réduit à charbon  [03/05/1842]

Tel un trophée de chasse, Shanoa se tenait là au centre de cette planque. Crachant sa rage et sa haine sur lui, elle avait utilisé tous les moyens en vain pour le déstabiliser, lui faire faire une erreur. Gagné, il détestait qu’on dénigre son travail et elle s’en était servi. Mais en contre parti, il l’avait menacée de la violer si elle n’obtempérait pas. A ce moment là, la belle su qu’elle avait perdu et commença à paniquer, à sentir ses mains moites, son cœur battre d’effroi. Elle s’était débattu jusqu’à s’en faire saigner les poignets. Elle se sentait tellement faible, tel un oiseau dans une cage. Elle avait beau lui dire qu’elle n’avait pas ce serpent, il avait déchiré sa robe. Il ne la croyait pas...Elle ne savait pas quoi faire ou dire pour qu'il sache que c'était la vérité, la stricte vérité.

C’est à ce moment là qu’elle avait invoqué les oiseaux pour la défendre. Lui exposant sa magie, Shanoa tenta de limer la corde et d’y libérer ses membres pour s’échapper. Mais le destin n’avait pas joué en sa faveur puisque la chaise céda. Cette chute fut assez inattendue et déconcentra l’aristocrate, assez pour que les corbeaux disparaissent et laisse son kidnappeur le soin de se reprendre. Ils avaient quand même réussi à le blesser, ils l'avaient déjà rendu plus faible qu'avant. Le regardant, elle vit passer dans ses yeux à travers ses lunettes une envie de vengeance. Elle observa les doigts se resserrer sur le manche du couteau et se tourner en sa direction. paniquant,elle se tortilla pour rompre les liens. Sous l’emprise de la terreur et de la peur de mourir, elle avait finalement dévoilé à l’homme ses ailes qu’il voulait tant voir. Elle eut comme l'impression de signer son arrêt de mort.

Le visage inondé de larmes, elle sanglotait de douleur et de peur. Qu’allait-elle devenir maintenant ?  Un cobaye dans une cage à servir pour les expériences ? Était-ce ça sa destinée ? Encore attachée, elle ne pu refuser que Wilfried touche ses appendices. Elle avait l’impression d’être une bête de foire, un monstre capturé. A quoi pensait-il ? Qu’est-ce que le silence voulait lui signifier ? Les yeux pétillants de l’alchimiste ne présageaient rien de bon, bien au contraire. Elle laissait sa respiration en suspend par peur de mettre le jeune homme en colère.

Shanoa le fixa de ses prunelles bleues et rétorqua assez sèchement :


-  Je n’avais pas confiance en vous, pas assez pour vous suivre ! Si ! Le choix de m’avouer clairement ce que vous aviez vu ! Personne ne devait savoir ! La nuit, les ombres font croire à nos yeux d’étranges phénomènes. Bien placées, pour un idiot, mon mensonge aurait fonctionné. Parce que vous croyez sincèrement que je vais avouer comme cela mes pouvoirs à un inconnu ? Je me devez de vous mentir pour que vous pensiez que ce n’était que le fruit de votre imagination. Mais on ne peut pas mentir à un homme qui connaît l’existence des créatures surnaturelles n’ai-je pas raison ? Vous faisiez déjà des expériences dessus avant que cet incendie n’arrive non ?!

Le visage fermé, elle ajouta :
- Mes robes sont toutes faites sur mesure. Cela fait depuis longtemps que Dieu m’a déchue ! Je hais l’église et leurs dogmes ! Je hais Dieu pour m’avoir retirée tous les êtres qui m’étaient chers ! Ne me parlez plus de ça ! Je les déteste...s’ils savaient...je serais prise pour une fille du diable... L’inquisition...

Se méfiant toujours du jeune homme qu’elle avait en face d’elle, elle avait essayé de l’aider à la redresser mais sans le pied de la chaise, impossible pour elle de revenir à une position assise.
Le fusillant du regard, elle n’en croyait pas ses oreilles : Il mettait la condition de la jeune femme sur sa faute à elle ! Et puis quoi encore ?! S’il avait su trouver les mots justes, s’il n’avait pas joué la comédie rien de tout ceci ne serait arrivé ! Quel toupet. Le menaçant, Shanoa se fit moins effrayée et répliqua :


-  Te tuer ne changerait rien, mais te blesser pourquoi pas. Je t’avertis simplement que même attachée je peux me défendre, que les liens ne suffisent pas.
Aimable ? Parce que ligoter une jeune femme sans défense c’est être aimable ? Qu’est-ce qui vous retient ? Je pourrais faire disparaître mes ailes à jamais jusqu’à ce que vous acceptiez mais je doute que vous voulez aller jusque là n’ai-je pas raison ?


Racontant par la suite son histoire, le passage de cette fameuse nuit où ses pouvoirs se sont manifestés, les souvenirs qu’elle en avait étaient toutefois très flous. C’était comme si de la brume cachait ses souvenirs. Elle avait été comme assommée ce soir là. Elle essayait de lui donner le plus de détail possible mais la fatigue s’emparait d’elle et tout devenait peu à peu confus. Qu’était-elle vraiment ? Une de ces créature que Willhelm appelait Homonculus ? Une sorcière selon L’Eglise ? Un ange ? Un Monstre ? Même la jeune femme n’arrivait pas à se qualifier.

-Je suis désolée, j’ai vraiment du mal à me souvenir de cette nuit là...J’essaye plusieurs fois de me remémorer la scène mais je n’y arrive pas, seulement des fragments désordonnés me parviennent...

Faible, elle put à peine souffler à l’Horloger qu’elle ne se sentait pas bien qu’elle tomba dans l’inconscience. La respiration difficile, elle émit de petits gémissements de douleur. Quelque fois la respiration se bloquait pendant une seconde avant de repartir non sans difficultés.
Ses ailes restèrent quelques minutes sur le sol avant de disparaître comme l’avaient fait les corbeaux juste avant. La jeune femme ne senti pas le coup dans son épaule, mais lil fut assez fort pour la déboîter. Elle ne senti pas non plus sa chevelure de jais tirée pour soulever son corps inerte, comme un pantin qu'on soulève par ses fils.

Remontant doucement au conscient, elle senti le corset tomber et sa poitrine se libérer.  Une douleur au crâne et à l’épaule droite se fit ressentir. Pourquoi avait-elle si mal ? Etait-ce la chute ou bien Willhelm qui lui avait fait quelque chose ? Que faisait-il penché sur elle ? La voix lui parvenait comme un écho lointain. Il fouillait sa robe, son corps. A la recherche de quoi ? Ca y est elle s’en souvenait de sa montre. les mots de l'homme vinrent affirmer son hypothèse. Elle le lui en avait parlé et il croit sûrement tirer profit des pouvoirs en se l’accaparant. Elle-même ne savait pas si cela était possible. Deux personnes ne pouvaient avoir les mêmes pouvoirs, c’était impossible à imaginer. Il fallait absolument qu’elle trouve une échappatoire et surtout, il lui fallait garder sa montre à gousset entre ses mains. C’était un cadeau d’Adieu de Benjamin, elle ne laisserai personne lui voler ce don précieux qu’un homme mourant avait fait à sa fiancée avant de rendre l’âme. S'il cherchait à présent la montre, elle s'avérait maintenant être de peu d'intérêt pour lui. Elle finirait comme sujet d'expérimentation ou pire... les yeux fermés, elle essaya d'évaluer la scène. Elle était détachée mais son corps était douloureux. Il lui fallait faire vite avant que sa santé ne reprenne le dessus. Elle savait qu'elle ne tiendrait pas longtemps. Il fallait le distancer assez rapidement.

L’aristocrate ne bougeait pas, elle ne voulait pas être attachée encore une fois. Le voyant chercher sans prêter attention à elle, Shanoa en profita pour ouvrir en grand ses yeux et frappa de son poing gauche l’homme à la joue pour le déstabiliser et roula sur elle même pour s’éloigner avant de se relever. Un sifflement de douleur s’échappa de ses lèvres à cause de la douleur fulgurante qui la tenaillait à l’épaule. Elle le fixa essoufflée déjà et fit un mouvement du bras et envoya une autre nuée de corbeaux sur l’alchimiste pour l’occuper. Pendant ce temps, elle prit la clé sur la table qu'elle avait remarqué la première fois qu'elle avait ouvert les yeux et courut le plus vite possible qui lui était permis vers les lourdes portes en bois qui maintenait ce lieu clôt. Tremblante de terreur, les poignets fragilisés, elle regarda où en était Willhelm et la clé tinta contre le verrou plusieurs fois avant qu’elle n’entre et se tourne pour déverrouiller la serrure. Poussant la battant gauche avec son bras elle respira enfin l’air frais de la nuit. Décidant d’enlever les corbeaux pou ravoir plus d’énergie, elle marcha vite en regardant derrière si on ne la poursuivait pas. Il fallait se cacher. Scrutant l'allée, elle plissa les yeux pour trouver vite une cachette, un endroit où se poser. Blessée elle ne pourrait pas maintenir la distance assez longtemps. Tournant dans le coin de la rue, la belle trouva un coin sombre et s’y réfugia pour reprendre son souffle. Elle en profita pour remettre d’un bon coup sec son épaule en place. Elle du serrer les dents et se mordre à sang la lèvre pour ne pas hurler de douleur sous peine d'être découverte. Regardant vers le haut, elle vit un toit avec une cheminée assez large pour la cacher. Invoquant ses ailes, elle donna un coup et s’agrippa à la gouttière et les enleva aussitôt. Douloureusement elle réussi à monter sur les tuiles et se cacha derrière la cheminée de la maison.  Mais dans sa course, elle ne fit pas attention à un coin tranchant qui coupa un morceau de sa robe qui descendit en bas en se balançant et en atterrisant un peu plus bas.

Peu vêtue, il ne fallait pas qu’on la surprenne. Que penserait-on d’elle ? La robe déchirée, le corset enlevé ? Il lui fallait vite retourner chez elle avant que le jour se lève. déglutissant, elle tourna un peu la tête pour observer les lieux. Et s'il la trouvait ? Et si il la rattrapait pour de bon ? Il se vengerait pour tout ça elle en était certaine. Des pensées négatives et noires s'infiltrèrent dans son esprit. Essayant de calmer sa respiration pour ne pas qu'on l'entende, Shanoa avait l'impression que son coeur résonnait dans tout le quartier tant il battait fort. Tout son corps tremblait de peur. Elle du mettre ses mains à sa bouche pour étouffer ses gémissements d'angoisse. Combien de temps allait-elle tenir comme cela ?  Si elle avait eu plus de force, elle aurait sans doute invoquer sa rapière pour le menacer et en échange de sa vie partir, mais ses blessures au poignets dues à la corde lui faisait énormément souffrir,comme s'ils étaient entouré de braises ardentes. les marques ressemblaient à des brûlures et du sang tachaient ses mains blanches et parfaites. De plus, quelques bouts étaient restés et s'étaient infiltrés dans sa chaire.

l'aristocrate n'aurait pas su faire le moindre mouvement avec son épée. Elle se serait rendue.Abandonnant tout espoir de revoir Asher, de revoir sa gouvernante... Mais au fond d'elle même, elle se demandait si elle allait vraiment manquer à quelqu'un. Ludovik n'avait pas donné de nouvelles depuis l'incident, son valet lui avait demandé de rester à l'écart de lui pour ne plus lui attirer de tels ennuis. Asher retrouverai sans peine une femme meilleure qu'elle, même si elle avait aimé ce qui s'était passé ce soir là. Il n'aurait aucune peine à trouver une femme qui sache le combler. Les domestiques seraient relogées et l'oublierait assez vite. Sans descendance, sans famille...seule. Au fond pourquoi se battait-elle ? Pourquoi vouloir à tout prix s'échapper ? Pourquoi vouloir vivre quand personne ne tient à vous ? Est-ce dans nos veines que coule l'espoir quand on n'y croit plus ?


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Willhelm Grindhouse
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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Willhelm Grindhouse et Shanoa Wingheart

"Envole-toi, petit corbeau
Envole-toi...
Laisse-moi apprendre
Laisse-moi t'attendre..."


La planque de Willhelm, ancien réduit à charbon
Le 03 mai 1842.


Ah ! Combien elle pouvait l'agacer, cette petite péronnelle d'aristocrate, à lui cracher ses insultes et ses remarques ! S'il n'avait pas eu besoin de l'entendre pour avoir le fin mot de l'histoire, Willhelm l'aurait bâillonnée sans vergogne ! Ses petits cris de souris enragée l'exaspéraient au plus haut point. Il l'aurait frappée, si ses ailes immenses n'avaient pas autant fait sa joie.
Enfin ! Il avait sous le nez ces magnifiques appendices qu'il avait aperçus plus tôt dans la soirée ! Enfin ! C'était la preuve qu'il n'avait pas halluciné et que la jeune femme faisait bel et bien partie des créatures alchimiques. Shanoa était un Homonculus ou une Chimère, cela était désormais certain. Il n'avait plus qu'à trouver sa pierre et à lui extraire, après avoir un peu étudié ses pouvoirs et sa morphologie. L'Alchimiste était aux anges, et c'était bien le cas de le dire. Heureux, il se radoucit légèrement et joua l'aimable scientifique qui s'est trouvé obligé d'en arriver à de telles extrémités afin de lui soutirer la vérité. Mais la jeune femme continua de l'insulter et de le provoquer. Willhelm garda son calme, terrifié à l'idée que la belle puisse faire disparaître ses ailes. Cependant, il ne la laissa pas complètement sans répartie.


- Je faisais des expériences avant votre venue, oui. Et heureusement que des scientifiques comme moi en font. Avec le développement des armes à feu, je doute que ce monde ne tourne pas au chaos absolu si l'on ne trouve pas le moyen de s'en défendre...fit-il dignement. J'ai bien vu ce que j'ai vu. Un Alchimiste qui ne chercherait pas à découvrir le fin mot de ce genre de vision ne serait qu'un sot sans ambition. Je suis obligé de vous demander de me dire d'où vous tenez ces ailes et comment vous en êtes arrivée là. Vous êtes peut-être la clé d'un avenir resplendissant.

Shanoa ne supportait pas d'avoir eu la faiblesse de dévoiler ses ailes. Elle se retrouvait par-terre, attachée à cette chaise brisée qui la torturait dans le dos, face à un savant fou qui l'observait comme un animal merveilleux déccouvert au hasard d'une expédition grandiose. Elle le menaça une nouvelle fois et Willhelm se ferma soudain. Il devint plus ferme et passa au tutoiement. Si elle persistait à lui résister, elle le regretterait amèrement...Heureusement pour elle, sa rage se transforma en plainte et elle finit par accepter de raconter ce qu'elle savait de la naissance de son pouvoir.
Ce que Shanoa révéla à Willhelm ne l'intéressa qu'à moitié. Pour elle, ses pouvoirs provenaient d'un objet, d'une montre à gousset, dont elle avait hérité. C'était un pouvoir qu'elle ne maîtrisait pas encore tout à fait et qu'elle ne savait réellement expliquer. L'Alchimiste tiqua. C'était un Homonculus, forcément. Les Homonculus avaient d'étonnantes pertes de mémoire et ils inventaient souvent des histoires à dormir debout pour en faire leur propre réalité. Cette histoire de pouvoir contenu dans une montre n'avait aucun sens.
Alors que Willhelm l'écoutait en réfléchissant à toute vitesse aux multiples expériences qu'il devait réaliser sur elle, la jeune femme perdit connaissance en s'excusant. L'Allemand paniqua un peu et sa déception laissa la place à la haine. En désespoir de cause, il secoua sa captive, après lui avoir donné un coup de pied dans l'épaule, puis il la redressa et la détacha finalement pour pouvoir chercher sur elle la fameuse montre dont elle lui avait parlé. Il rageait, contre la faiblesse des femmes, contre cette foutue chaise qui s'était cassée, contre ces ailes qui avaient disparu. Ses doigts, frénétiques, épousèrent les formes de Shanoa et cherchèrent avec excitation tatouage ou montre qui pourrait l'aider dans ses recherches. Peut-être que la belle avait récupéré la montre d'un Alchimiste d'Etat ? Tout était possible.


- Alors ? Où est cette saloperie ?! Bon Dieu !

Willhelm ne supportait pas les échecs. Même s'il avait encore la jeune femme sous la main, et qu'il pouvait ainsi prévoir de nombreuses expérimentations, il ne pouvait tolérer sa perte de conscience et la disparition de ses appendices à plumes. A ses yeux, elle s'était bien moqué de lui.

- Pauvre idiote...c'est pas vrai...Pfff...

Soudain, alors que l'Allemand farfouillait le col de la jeune femme sans se soucier de pudeur ou de respect, ses yeux émeraude croisèrent les iris glacées de sa victime et il n'eut pas le temps de réagir qu'un violent coup de poing lui secouait la mâchoire. Il poussa un cri de surprise, mêlé de douleur et d'effroi. Il se releva vivement, prêt à se jeter sur l'ange, mais une nuée de corbeaux lui brouilla aussitôt la vue. Les volatiles se mirent à lui lacérer les bras qu'il avait levés devant lui et leurs croassements vrillèrent ses tympans.

- Dégagez de là saloperies de piafs ! Non ! Nonnn!

L'Alchimiste hurla sa rage. Il ne voulait pas que Shanoa puisse lui échapper. Si jamais la jeune femme sortait de ce réduit, il risquait non seulement de perdre l'un des sujets les plus intéressants de sa carrière mais en plus de finir par se balancer au bout d'une potence. Elle ne devait pas sortir !

- SHANOA ! RESTE-Là ! RESTE-Là OU J'AURAIS TA PEAU ! beugla-t-il au travers des ailes des corbeaux qui continuaient de s'acharner sur lui.

Mais Shanoa était déjà en train de déverrouiller la porte à l'aide de la clé qu'il avait négligemment abandonnée sur la table au centre de la pièce. Jamais il n'aurait imaginé, en entrant avec la jeune femme dans ses bras, qu'il ferait l'erreur fatale de la détacher et de la laisser accéder à la sortie. C'était le pire scénario qu'il aurait pu imaginer.


- RESTE-Là ! ARRÊTE !! JE TE L'INTERDIS !!

Les corbeaux disparurent et Willhelm se précipita vers la porte maintenant grande ouverte. Il tendit la main au maximum, mais Shanoa avait déjà atteint les toits d'un coup d'aile. L'Alchimiste hurla son dépit et sortit en trombe de sa planque pour tenter de poursuivre la jeune femme. Il ne pouvait se permettre de la perdre !
Il courut dans la rue un moment, en suivant l'ombre de Shanoa et les bruits de ses pas sur les tuiles glissantes de la capitale, mais il perdit rapidement sa trace. Désespéré, il franchit plusieurs ruelles, les yeux rivés vers les gouttières et les cheminées alentours.


- Non ! Non ! Dites-moi que ce n'est pas vrai...Dites-moi que je rêve ! souffla-t-il en faisant de grands gestes de désarroi. Non ! NON !
Mais c'est pas vrai !!


Son coeur fit un bond lorsqu'il aperçut la jeune femme l'espace d'un éclair. Il trébucha dans sa hâte sur un pavé mal fixé et reprit sa course effrénée au travers des rues. Cette fois, il ne la lâcherait pas ! Au détour d'un café à la devanture défoncée, il posa brusquement sa main contre les briques de la bâtisse et une longue fente déchira le mur jusqu'au toit dans un fracas de tous les diables. Willhelm poussa un cri de colère en voyant qu'il n'avait pas atteint son but. L'Alchimie ne fonctionnait toujours pas bien sans cercle, il ne la maîtrisait pas encore suffisamment.

- REVIENS ! Je te promets de ne pas te faire de mal. Reviens...

Willhelm courut encore mais perdit de nouveau la trace de sa proie. Il paniqua et prit une série de ruelles à angle droit. Soudain, il fut arrêté par une poigne d'acier qui se referma sur son bras droit. Stoppé net, avec une certaine violence, il sentit alors deux autres mains lui agripper la nuque et l'épaule gauche. Deux colosses et un officier en cape le jetèrent au sol et il reçut un coup de matraque dans le dos. S'écroulant de douleur et de surprise, l'Alchimiste déglutit tant bien que mal tandis que ses lunettes fumées se tordaient sur son nez. Sa salive fondit entre ses dents serrées. Une voix grave tonna dans son oreille:

- Monsieur Grindhouse, je vous arrête pour usage illégal d'Alchimie dans votre magasin, pour mise en danger d'autrui et utilisation d'animaux et de produits dangereux. Vous pouvez garder le silence ou...

- Ta gueule ! Ferme-la ! FERME-LA ! s'excita Willhelm en se débattant comme un fou furieux. LÂCHEZ-MOI ! Son regard cherchait encore la silhouette de Shanoa sur les toits mais la belle s'était volatilisée pour de bon.

On passa les menottes à l'Alchimiste qui se débattit jusqu'à ce que l'officier ne finisse par lui donner un coup de matraque dans le ventre. On lui jeta un tissu sur la tête et on le fit disparaître dans un grand fiacre noir frappé de l'écusson du Yard. Les agents avaient enfin arrêté l'Horloger.


[HRP/Fin du RP avec Wilhelm. Content d'avoir joué avec toi Shanoa ! Nos personnages se retrouveront...c'est une certitude...hé hé hé...!
Suite de Willhelm dans Terribles Convergences/HRP]


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Le paradis est le plus court

chemin vers l'enfer

Shanoa Wingheart, Willhelm Grindhouse


Loin de toi je m'envole
Loin de ta folie de tes idées folles
je m'en vais retrouver ma liberté
Que tu m'as injustement retirée



Ancien réduit à charbon  [03/05/1842]

Face à lui, Shanoa ne pouvait rien faire. La douleur à ses poignets la torturait, la chaise semblait prendre un malin plaisirs à incruster les barreaux dans sa chaire ouverte par ses liens. Les ailes déployées, la belle avait été obligée à dévoiler sa véritable nature. Elle avait été faible, naïve. Elle haïssait ce monde cruel rempli de vices et de manipulation. Elle haïssait Willhelm d’avoir abusé de sa gentillesse te de sa confiance. Par ailleurs son ton se confirma. En effet, malgré le ton mielleux que voulait prendre son ravisseur pour l’amadouer comme un oiseau à qui on propose des graines et à qui on parle d’une douce voix, Shanoa ne se laissa pas aller dans son jeu. Ferme elle avait répliqué :


- Pourquoi faire ? Pour trouver des armes encore plus puissantes et faire la guerre à celui qui aura l’arme la plus développée ?! C’est peine perdu ! Quand ces même personne qui ont inventé les armes à feu vous prendront les armes pour se défendre, il faudra en développée de plus puissant et ainsi de suite ! Il y a des choses qu’il ne vaut mieux pas découvrir. Je refuse de participer expérimentalement à cet avenir, mes pouvoirs sont à moi et à moi seule ! Je ne vous laisserais pas vous les approprier.

Enervée et à bout à cause de la fatigue et de la souffrance qu’elle endurait, elle se faisait froide. Mais sachant que cela ne l’amènera pas vers la liberté, elle fut contrainte de raconter son histoire.
Des détails flous, des fragments désordonnés. Rien de bien concret se dessinait au fur et à mesure qu’elle parlait. Les souvenirs de ce soir là n’étaient jamais revenus entièrement à la jeune femme.

Ne tenant plus, elle s’était évanouie. Son esprit était ailleurs, son corps tressautait de spasme de douleurs. Comme une poupée de chiffon, elle fut secouée et la colère de l’Horloger fut si intense, qu’il réussit à déboîter l’épaule de Shanoa par un coup de pied. Revenant peu à peu, elle profita de l’inattention du jeune homme qui palpait son corps à la recherche de la montre pour lui donner un crochet gauche à la mâchoire. Sonné, elle avait roulé par terre et s’était relevée. Pour gagner du temps la huntress envoya des corbeaux occupé l’Alchimiste pendant qu’elle tentait de s’enfuir. Ses mouvements n’étaient pas aussi agiles, elle était en piteux état, du résidu de suie sur son visage, sur ses bras. Ses poignets ensanglantés, l’épaule déboîtée. Mais il fallait s’enfuir, c’était peut-être sa seule chance de partir loin de sa prison. Prenant la clef sur la table, elle avait monté quatre à quatre les marche de la planque et essayait tant bien que mal d’introduire la clef dans la serrure. Ses tremblements augmentèrent l’inprécision de son geste. Les tintements contre le cadenas furent nombreux. Entendant Willhelm, elle regarda en arrière et ses yeux étaient rempli d’effroi et de panique.
Les menaces accélérèrent son cœur et une fois qu’elle ouvrit enfin la porte, elle invoqua ses ailes et atterrit sur un toit. Profitant du peu de tranquillité qu’elle avait, Shanoa remit son épaule en place d’un bon coup sec qui la fit presque hurler de douleur si elle n’avait pas mordu l’intérieur de sa joue. Le voyant arriver, elle se mit à courir à travers les tuiles. Ses chaussures n’étaient pas adaptée à cette course-poursuite mais qu’importe il lui fallait lui échapper. Elle glissa maintes fois sur les toits humide de la capitale. Elle sauta de toits en toit et se cacha derrière une cheminée pour reprendre son souffle et attendre que son ravisseur déclare forfait. Elle entendit Willhelm crier de rage et les bruits s’atténuer. Voulant repartir, elle eut le malheur de recroiser la route de l’Horloger et elle dû recommencer à courir. Sur le toit d’un Café abandonné, le jeune homme utilisa de la magie d’alchimiste qu Shanoa ne connaissait pas et le bâtiment trembla à en faire tomber la jeune femme. Les mains ripèrent contre des tuiles coupantes et du sang coula sur ses mains écorchées et rouges du à la froideur de la nuit, de la pluie et des édifices.  Elle courut en ligne droite et pris le toit à sa gauche et sauta dans le creux d’un toit d’un bâtiment. S’immobilisant pour éviter tout bruit, elle attendit. Sa respiration faisait de la fumée blanche  et elle ferma les yeux priant pour que ce soit fini.

Puis Elle entendit plusieurs hommes parler qui vinrent arrêter son kidnappeur. Levant la tête pour voir la scène, elle se baissa vite quand elle vit que Willhelm la cherchait du regard. Répétant l’opération, elle vit trois hommes le maintenir et l’embarquer dans le fiacre qui s’éloigna quelques secondes plus tard.

S’adossant au toit, elle put enfin se relâcher et pleura de soulagement, de peur. Elle relâcha tout ce qu’elle avait vécu cette nuit. Mais ce n’était pas fini. Il lui fallait retourner dans la planque pour effacer toutes traces d’elle. Personne ne devait savoir et maintenant que le Yard tenait le responsable de l’incendie à L’Atelier et de toutes les horreurs qu’il avait perpétré, il était évident qu’il allait envoyer des hommes fouiller le résidu. Sa robe étant sur mesure, les agents ne mettront pas longtemps avant de remonter jusqu’à elle. Qu‘allait-elle leur dire ? Qu’est-ce que Willhelm allait dévoiler ? Et si jamais ils apprenaient ses pouvoirs ? Non ce ne devait pas arriver. Se relevant, elle fit marche arrière et redescendit dans le résidu à Charbon. Récupérant les morceaux de sa robe en lambeaux, elle vit les plumes. Elle les laissa pensant que la police conclurait à la venus de corbeaux ce qui était vrai en soi et parti en direction de sa demeure. Pour cela, elle emprunta de nouveau la voie des toits pour ne pas être repérée vu comment elle était vêtue, cela aurait fait un scandale et ce n’était pas ce dont elle avait besoin. Courant dans l’ombre de Londres elle atteignit le manoir des Wingheart et entra. Les domestiques vinrent à sa rencontre et Shanoa s’effondra dans les bras de l’une d’elle.

Trop faible pour marcher seule, on la porta jusque dans sa baignoire pour la laver et la réchauffer. Les domestiques se chargèrent de panser ses blessures et la portèrent jusque dans son lit. Le lendemain, elle dormit toute la journée et la nuit venue, elle eut de la fièvre et faisait des cauchemars où Willhelm la retrouvait. Elle se réveilla plusieurs fois en sueur et tremblante grelottant de froid et le front chaud.
Deux jours plus tard après les événements, elle s’était réveillée et avait tout raconté aux domestiques. Ses douleurs ne s’étaient pas apaisées. Elle fit venir un médecin et prétexta une chute de cheval. Les lanières de cuir avait très bien pu lui brûler les poignets et la chute expliquait l’épaule. Le docteur lui posa une sorte d’atèle, de bandages pour immobiliser son bras et lui prescrivit des anti-douleurs et l’arrêt de tout entraînement.
Ne voulant pas rester au lit comme une mourante, elle se levait mais sa faiblesse la faisait trébucher et son personnel la forçait à se recoucher. A la suite de cela, elle avait demandé à ses gardes de se poster au quatre coins de son terrain afin que personne ne puisse entrer sans être repéré. L’épaule immobilisée, elle ne pouvait plus pratiquer ses loisirs favoris : violon, piano quoique seulement quelques partition ne demandant pas d’efforts, l’escrime, l’équitation.
De plus, elle demanda à partir de ce jour là d’être accompagnée à chacun de ses sorties par une camériste.
Elle avait échappé à un fou. Elle angoissait. Un homme maintenant savait pour ses pouvoirs...Qu’est-ce que le futur lui réservait comme avenir ? S’il était relâché il la retrouverait par tout les moyens possibles. Il ne pouvait pas l’oublier.


[HRP] Fin du RP avec Shanoa. Suite à Nina's Park In my minds Darkness remains. Ravie aussi d'avoir rencontré Willehlm. Hâte de les retrouver ^^[/HRP]

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“Le paradis est le plus court chemin vers l'enfer.” [Shanoa, Willhelm] [03/05/42]

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