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Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42]

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Veronica della Serata
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MessageSujet: Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Icon_minitimeLun 17 Avr - 10:50

[HRP/ Rp précédent : We-re all mad here , sur les Docks / HRP]

Véronica fut difficilement tirée du lit par les rayons du soleil. Elle papillonna des yeux et se redressa difficilement. Les rideaux étaient déjà bien ouverts et Mrs Walters lui servait un thé avec fracas.

- Quelle heure est-il... ?

- L'heure de vous lever depuis une heure, mademoiselle ! Vous êtes en retard !

Véronica soupira, s'étira et sortit du lit en avalant d'un trait la tasse qu'on lui tendait. Ses enquêtes nocturnes ne lui laissaient que peu de répit et la fatigue commençait à se faire sentir... Elle devrait ralentir le rythme si elle souhaitait rester efficace. Elle resta un peu trop longtemps assise au goût de la gouvernante, qui la houspilla à nouveau.

- Allez, dépêchez vous de vous laver pendant que je prépare de quoi vous habiller ! Secouez-vous mademoiselle !

Haussant les sourcils avec un petit sourire, la jeune femme se dirigea vers la salle de bains pour y faire une toilette sommaire au lavabo. Pourquoi prendre un bain était-il si long ?!
Elle se frotta vigoureusement à l'eau savonneuse avec un gant de toilette et se parfuma avec un flacon d'essence de fleur d'oranger. Elle aimait la senteur douce et estivale que la fragance laissait sur sa peau. Quand elle revint, parée de sous vêtements propres, Mrs Walters avait non seulement refait le lit mais sorti son uniforme neuf. Il avait été reçu il y avait quelques jours déjà mais les mesures n'étaient pas exactes, sa gouvernante avait donc dû le reprendre.

Il consistait en une veste très ajustée d'un vert profond. Sur le devant, une boutonnière dorée épousait son haut du corps. Il y avait une poche pour qu'elle puisse y ranger sa montre, très discrète. Ses épaules étaient ornées d'épaulières assorties à la boutonnière et lui donnaient un air plus assuré, plus important. Le bout de ses manches ainsi que son col étaient taillés dans un tissus noir. Ses emmanchures étaient surpiquées avec un fil doré et sur son col, une petite broche indiquant son grade de sous lieutenant était cousue. Sa légère brillance ravit la jeune femme, qui se sentait déjà bien plus respectable. Pour ce qui était du bas, si les hommes avaient bien sûr droit à un pantalon noir à pinces, ce ne fut pas le cas de Véronica. Elle devrait se contenter d'une longue jupe noire légèrement raccourcie pour lui éviter de se prendre les pieds dedans si elle devait courir, tout en respectant les limites de la bienséance. L'amplitude était également moins généreuse que pour une robe à crinoline, toujours dans un souci de confort.
Fièrement, l'écossaise fit attacher ses cheveux en un chignon strict et s'admira une dernière fois dans la glace. Elle avait fière allure en uniforme ! Peut-être que cela rabattrait le caquet de certains agents un peu trop prétentieux !


- Qu'en pensez-vous Mrs Walters ? N'est-ce pas fantastique ?

- Je pense surtout que si vous continuez de vous pavaner, vous allez être encore plus en retard ! Tenez, votre manteau !

Véronica haussa les yeux au ciel en riant et obtempéra. En se dirigeant vers la porte, bien camouflée dans son coupe vent d'été, elle se fit aborder par un jeune chiot déboulant du salon. La jeune alchimiste l'accueillit dans ses bras, recevant une quantité phénoménale de poils roux sur le torse. C'était Isis, une jeune british spaniel qu'elle avait recueillie quelques semaines plus tôt. L'animal, au bord de la famine, avait bien vite repris goût à la vie. Néanmoins pressée par le temps, l'Alchimiste remis le petit animal à Mrs Walters, qu'elle trouva étonnamment pincée, sans savoir pourquoi.

- J'espère que tout va bien Mrs Walters... Si jamais vous avez le moindre problème, n'hésitez pas à me le faire savoir.

Elle sortit juste après et héla un cab qui la déposa sur son lieu de travail. Les rues de Londres bouillaient d'agitation ce matin là ! Avec un sourire, l'Alchimiste marcha fièrement dans le hall du Yard et se rendit à son bureau, où elle déposa son manteau. Elle tenta de l'épousseter encore un peu pour faire disparaître les poils roux qui restaient, sans succès. Tout de suite après, elle plongea son nez dans les dossiers qui lui étaient confiés. Le plus souvent, il s'agissait de rapports de l'Alchemist Room concernant des Alchimistes dits "indésirables". C'étaient les chercheurs libres, la plupart ayant fait parler d'eux dans le passé et dont les agissements entrainaient une mise en surveillance discrète ou une inscription dans un casier judiciaire.

Une fois sa paperasse terminée, elle quitta son bureau pour l'apporter au service compétent. Heureusement qu'elle n'avait pas été sollicitée dans une enquête pour le moment, cette histoire de CIAH l'occupait bien trop. Une fois ses dossiers déposés, elle choisit de faire un bref détour par la salle des archives pour consulter les dernières affaires d'enlèvement en date et tenter de glaner des informations sur le dément qu'elle avait croisé l'autre soir sur les docks. Qui était-il, d'où venait-il ? Elle avait peur de le recroiser mais, en même temps, elle sentait qu'il détenait des informations qui pouvaient l'aider à constituer un dossier solide.

"Les esprits de l'eau prennent de la place. Les cochers s'en débarrassent toutes les semaines...Ils sont ponctuels d'habitude..."

Cela impliquait que la CIAH possédait de nombreux êtres humains à disposition... Combien étaient enlevés chaque semaine dans les rues de Londres pour servir de main d'oeuvre ? Cela ne pouvait pas passer totalement inaperçu !!

" Les esprits de l'eau sont dangereux...et quand ils sont ratés, les cochers les balancent ici. Moi je les repêche, je récupère les résidus de leur vie."

Les cadavres étaient des homonculus ratés... La CIAH les jetait avec leurs pierres philosophales ?! Mais quelle folie ! Véronica était certaine qu'il s'agissait de pierres. Qu'est-ce qui aurait pu être qualifié de résidu de vie chez un corps d'homonculus noyé autrement ?
Elle s'arrêta soudain de feuilleter le dossier qu'elle avait entre les mains. Si le dément qu'elle avait croisé récupérait les noyés pour leur arracher leur pierre, s'il savait que ces pierres étaient leur source de vie, se pouvait-il qu'il soit seulement humain ?

La jeune femme frissonna. L'homme qu'elle avait croisé sur les docks ce soir là était peut-être lié à l'Alchimie. Il pouvait très bien être un alchimiste fou, une chimère ou un homonculus ! Et un tel pouvoir entre les mains d'un être aussi dément n'était pas du tout pour la rassurer...


Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Signav10

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Armando della Serata
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MessageSujet: Re: Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Icon_minitimeMar 18 Avr - 0:38

[HRP/ Suite de Lettre de Mrs Walters/HRP]

Il était tôt au Yard mais les bureaux fourmillaient déjà d'activité. Il y avait tant à faire depuis l'attentat au théâtre que de nombreux agents étaient réquisitionnés dès l'aube pour mettre de l'ordre dans les dossiers. L'incident sur les quais n'était pas encore éclairci, l'affaire Trollope avait chamboulé l'emploi du temps de quelques pointures et le retour de l'héritière des Spencer ne cessait de les accabler de travail. Il fallait continuer les enquêtes au cimetière où on l'avait retrouvée et mettre en place divers interrogatoires. Certains membres, sans doute plus doués que les autres, apportaient tous les jours des éléments solides pour compléter et clore les dossiers, mais tout cela demandait beaucoup d'organisation et les locaux commençaient à se faire trop petits pour que tout le monde puisse en disposer avec efficacité.

Les bureaux venaient à peine d'ouvrir que le concierge qui gardait la grande porte d'entrée fit tinter sa petite clochette d'urgence. Deux gardes en uniforme arrêtèrent un homme au costume noir qui venait de se présenter à la hâte en sortant d'un fiacre comme un diable sort d'une boîte.


- Ola ! Halte ! fit le premier en lui bloquant la route de sa matraque. Mais qu'est-ce que vous faites ?!

L'homme s'arrêta net et soupira, visiblement exaspéré.

- C'est moi, Armando. Je viens voir Stevenson. fit l'Italien avec une pointe d'impatience bien sentie.

- Nous voyons bien que c'est vous, tout le monde vous connaît ici. gronda l'autre en levant les yeux au ciel. Et tout le monde sait que vous êtes mis à pied jusqu'à ce que vous trouviez un nouvel appartement. Je suis navré mais tant que votre chef divisionnaire vous assigne à résidence, vous n'avez rien à faire là.

Armando prit sur lui, l'espace de quelques minutes, et tâcha de rester poli en leur expliquant que cela ne durerait pas longtemps et qu'il n'avait qu'à voir son « ami » pour récupérer quelques affaires qui lui appartenaient et qui l'attendaient dans leurs deux bureaux.
Les agents furent difficiles à convaincre, mais l'Italien jouissait encore d'une assez bonne réputation pour qu'ils lui accordent une petite heure au sein du Yard. Les deux gardiens le laissèrent entrer après lui avoir appris que Stevenson n'était pas encore arrivé. Ils lui conseillèrent donc de commencer par son propre bureau en l'attendant et lui firent promettre de faire vite.

Montant les marches des différents étages quatre à quatre, sans saluer qui que ce soit, l'Italien se rendit dans sa section et voulut ouvrir à la volée la porte de son bureau. Mais sa main s'écrasa sur la poignée arrondie et la porte ne bougea pas : le bureau était verrouillé et il n'en avait pas les clés sur lui. Poussant un grognement de dépit, l'agent fut obligé d'aller saluer quelques collègues pour leur demander un passe-partout. Il joua la carte de l'ami un peu perdu à cause de sa longue convalescence et de sa mise à pied. Cela fonctionna. Il réussit à obtenir un passe-partout, à condition qu'il le rende d'ici midi. Armando assura qu'il s'en irait avant cette heure et s'éloigna vers son bureau.

Lorsqu'il ouvrit sa porte, l'Italien poussa un cri de surprise : on avait rangé ses affaires dans des cartons que l'on avait empilés les uns sur les autres sans ordre apparent et on avait installé à sa place un genre de bric-à-brac de chaises inutiles, de dossiers déchirés ou de lampes cassées. Apparemment, cette pièce servait désormais de débarra. Armando ragea : il ne leur avait pas fallu longtemps pour le reléguer au rang de fantôme...
Pendant une bonne grosse demi-heure, l'agent tria sommairement ses affaires. Il avait décidé de stocker dans un carton unique ce qu'il désirait emporter avec lui. Il n'y avait plus rien d'important ici, tous les dossiers et documents confidentiels avaient été rangés ailleurs, mais quelques objets qui lui étaient encore chers finirent dans cette boîte improvisée : un porte-plume en bois noir laqué, un chapeau qu'il avait oublié la dernière fois qu'il était venu, une paire de cartons qui servaient de chemises, une théière en fonte, un calepin d'adresses, quelques craies...rien de bien intéressant en somme.


- Ah ! Armando ! Vous voici ! Il paraît que vous me cherchez !

L'Italien sursauta, surpris par son collègue qui venait d'apparaître dans l'encadrement de la porte. Puis, achevant de fermer son carton, l'agent lui jeta un regard noir et lui sourit d'un air mauvais.

- Stevenson...Effectivement, je vous cherchais...

Son ton, sombre et menaçant, étonna le jeune homme qui grimaça en le voyant s'approcher à grands pas.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Vous avez des soucis ? fit-il un peu précipitamment en levant les mains devant lui, comme pour se protéger d'avance d'un mauvais coup.

A peine arrivé à sa hauteur, Armando l'attrapa brusquement par le col pour le soulever. Les dents serrés, nez contre nez, l'Italien le foudroya du regard.


- Soit vous êtes complètement bouché, soit vous le faites exprès, Stevenson, mais je ne saurais tolérer plus longtemps vos petites escapades nocturnes en compagnie de Miss Newburry !

Complètement hébété par ce qui lui arrivait, le pauvre homme se débattit en gémissant. Il ne comprenait pas ce qu'on lui reprochait.

- Mais ? De quoi parlez-vous ?! Je ne comprends pas !

Armando secoua un peu le rouquin et son ton monta d'un cran :

- Sa gouvernante m'a écrit voyez-vous ! Elle croit que c'est moi qui la sors le soir ! Vous êtes complètement inconscient ! Vous allez droit au scandale et vous m'entraînez avec vous !

Stevenson fronça les sourcils et ses mains vinrent se serrer autour des poignets de l'Italien en colère. Il était rouge de gêne.

- Je ne sais pas de quoi vous parlez...fit-il d'une voix étranglée. Vous vous imaginez des choses...Je ne fréquente pas Miss Newburry...

Armando serra ses doigts autour du col de son collègue à s'en faire blanchir les phalanges. Son regard était empli de haine.

- Si vous l'avez déshonorée, Stevenson, vous aurez droit à un duel dont vous ne vous remettrez jamais...Vous m'entendez ? JAMAIS !

- Mais vous êtes complètement fou ma parole...souffla l'homme en se dégageant brusquement de la poigne de l'agent avant de reculer dans le couloir. Je vous dis que je n'ai rien fait...C'est un coup monté !

L'Italien avança sur lui d'un air menaçant et le pauvre homme s'enfuit dans le couloir. Il se retrouva alors nez à nez avec Véronica et, voulant éviter de la bousculer, il se prit les pieds dans le tapis et se rattrapa de justesse à la rambarde qui menait à l'étage inférieur. Les yeux exorbités, il jeta un regard plein de détresse à la jeune femme et désigna Armando du doigt.

- Miss Newburry, faites quelque chose ! Dites-lui vous ! Il est persuadé que nous nous voyons, vous et moi ! Il est devenu complètement paranoïaque !

Armando crut qu'il allait lui sauter à la gorge. Il se rua sur lui, sans se préoccuper de Véronica, et voulut lui asséner un coup de poing dans la poitrine. Le rouquin recula de justesse pour esquiver l'assaut, avant de partir en courant dans l'escalier.


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Veronica della Serata
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MessageSujet: Re: Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Icon_minitimeSam 22 Avr - 9:32

Véronica rassembla quelques documents et remonta dans son bureau, le front plissé par les soucis. Plus elle avançait dans cette enquête et plus le monde lui apparaissait sordide. Elle avait peine à croire que le gouvernement anglais puisse contribuer à une telle ignominie simplement dans le but d'une suprémacie militaire. Combien d'entre eux avaient été envoyés dans les guerres de colonisation ? Est-ce que l'homonculus de l'affaire Maxwell avait été formé à la CIAH ? Combient étaient ils à être déjà opérationnels ? Combien, semblable au fou, s'étaient déjà évaporés dans la nature ?

Toute à ses réflexions, elle sursauta en entendant des éclats de voix dans le couloir. Qui pouvait bien se quereller de si bon matin ?! Elle n'entendait rien distinctement mais le ton des deux protagonistes était suffisamment clair pour elle. Accélérant le pas, la robe de son uniforme tournoya alors que ses talons claquaient sur le sol. Si même les officiers se disputaient maintenant, le Yard n'en avait plus pour longtemps...
Elle tourna dans le couloir, prête à alpaguer les deux irresponsables mais pâlit aussitôt. Stevenson et Armando se tenaient là, l'italien avait l'air prêt à en découdre avec le jeune agent. Terrifié, le rouquin décida de fuir ventre à terre. La jeune femme fit une amorce de mouvement en le voyant tomber, mais heureusement, il se rattrapa à la barrière. Ce qu'il lança alors la fit successivement rougir de gêne puis pâlir d'incompréhension. Mais qui, qui sur cette terre avait bien pu être au courant de ses escapades nocturnes et en tirer de telles conclusions ?! Certes, Stevenson était quelque peu empressant au Yard mais elle l'avait toujours maintenu à distance avec courtoisie ! Et personne n'avait un instant été mis au courant de ses sorties ?!

Et pour quelle raison Armando avait-il l'impression de prendre tout ceci tellement à coeur ? Elle ne comprenait pas. Il l'avait pourtant sortie de sa vie, quand bien même cela aurait été vrai, en quoi se permettait-il d'intervenir ? Véronica était troublée, plus que jamais, mais elle n'avait pas le loisir de rester les bras ballants sinon l'italien serait capable de suivre le pauvre agent dans l'escalier. Elle inspira et se redressa un peu dans son nouvel uniforme en dardant son regard vert dans celui de son ancien compagnon d'enquête.


- Je ne sais pas qui vous a mis ces sornettes dans la tête mais je crains que vous ne vous soyez fourvoyé. Quelles que soient vos motivations, monsieur Della Serata, il est inadmissible d'en venir aux mains avec l'un de ses collègues. Veuillez me suivre dans mon bureau s'il vous plaît.

L'Alchimiste passa devant lui et marcha à grandes enjambées dans le couloir, serrant précieusement ses dossiers contre son coeur. Elle plongea sa main dans une des poches qui avaient été cousues, invisibles, dans les replis de sa jupe et sortit une clé. Elle ouvrit son petit bureau et invita l'italien à entrer, d'un bref signe de main.
La pièce n'était pas très grande, le sol était en parquet et les murs étaient peints en blanc. Le bureau et les deux fauteuils qui l'entouraient étaient en bois de hêtre, de facture modeste. Derrière le bureau, une grande étagère croulante de livres, de dossiers et de cartons prenait tout un pan de mur. Une patère à laquelle était suspendu le manteau de la demoiselle était accrochée derrière la porte. Il y avait aussi une commode qui devait encore renfermer divers dossiers et fournitures. Sur les murs, une carte de Londres, des dessins d'oiseaux et un planisphère agrémentaient la pièce. Il y avait également quelques curieux bibelots, ça et là, pour apporter une atmosphère un peu plus personnelle à l'ensemble.
L'Alchimiste laissa la porte entrouverte et alla d'un pas raide à son bureau pour ranger toutes ses notes, avant que l'italien ait pu les lire. Enfin, elle s'installa dans son fauteuil et invita l'homme à se mettre de l'autre côté, en face d'elle.


- Monsieur della Serata... En agissant de la sorte vous allez vraiment finir par vous faire renvoyer définitivement, en êtes-vous conscient ?

Elle soupira et tapota la porcelaine de la tasse de thé qu'elle avait bu en arrivant, ne sachant pas comment continuer. Elle se demandait vraiment comment l'italien avait pu avoir vent de ses sorties nocturnes. En soupirant, elle passa une main sur sa figure et croisa doucement les bras.

- Tout ceci n'est, je le crains, qu'une regrettable méprise. Je ne sais pas qui à bien pu vous tenir informé de mes sorties tardives, mais je puis vous assurer que ceci n'a rien à voir avec une relation affective.

Elle hésita à lui parler de ses enquêtes mais se ravisa. Après tout, il lui avait bien fait comprendre que les affaires des Alchimistes l'effrayaient. Il avait bien stipulé qu'il les prenait tous pour des scientifiques fous qui se croyaient au-dessus de Dieu. En lui révélant l'existence de la CIAH, elle n'aurait fait que le conforter dans ce préjugé, en plus de risquer sa vie. Elle devait agir seule pour faire éclater la justice. En soupirant, elle leva à nouveau ses yeux de chat dans les siens.

- Quand bien même, monsieur della Serata, je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi, après... Après cette lettre fort déplaisante, vous semblez prendre à nouveau à coeur mes fréquentations.


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Armando della Serata
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MessageSujet: Re: Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Icon_minitimeDim 23 Avr - 21:25

Armando voyait rouge. Stevenson était un élément qui l'exaspérait depuis quelques temps, comme beaucoup d'autres, mais il avait ce petit quelque chose de plus qui lui donnait non seulement envie de le mépriser, mais en plus de le frapper. Il était doux, attentionné et aimable avec tout le monde. Il était droit, agréable, actif: en clair, Stevenson était irréprochable. C'était en cela qu'il était le plus énervant. Irréprochable et intéressé par Véronica. Irréprochable et pourtant trop bête pour ne pas avoir compris qu'Armando voyait-là une chasse gardée...C'était un imbécile, mais un gentil imbécile...Le genre d'imbécile dont on ferait bien sauter la cervelle pour soulager le monde...

Evidemment, l'Italien n'avait aucun droit sur Véronica, aucun. Il avait eu sa chance, il l'avait dénigré. Maintenant qu'il avait abandonné la jeune femme "pour assurer son travail", il ne pouvait plus prétendre à la place de premier parmi ses prétendants. L'agent ne devait même plus lui parler, à part dans le cadre de son activité policière, notamment à cause de la lettre de rupture qu'il lui avait si maladroitement adressée. C'était lui qui avait embrassé la belle le premier mais c'était aussi lui qui l'avait délaissée le premier. Leur enquête dans les bas fonds de la capitale les avait rapprochés et il avait été prêt à tout pour la sauver, puis pour l'aimer. Mais son métier, trop dangereux à son goût, et le fait qu'elle soit Alchimiste l'avaient poussé à stopper toutes ses démarches de séduction et à faire son mea culpa. Véronica était libre. Libre de tout engagement. Libre de se choisir un autre homme pour faire sa vie. Mais cette liberté, Armando ne parvenait pas à la concevoir...

Aujourd'hui, l'Italien s'était pointé aux bureaux du Yard, alors qu'il était mis à pied, pour mentir à ses collègues avant d'aller menacer physiquement son rival. Le pauvre homme, qui avait eu le malheur de s'approcher de la jeune femme au mariage, se vit pris à parti par son confrère avec brutalité. Comme s'il revenait sur sa décision, comme s'il craignait qu'on puisse un jour lui enlever l'opportunité de reconquérir ce coeur brisé, Armando avait rugit tel un tigre enragé et l'avait attrapé par le col pour le soulever avec force. Il l'avait insulté, menacé d'un duel et s'apprêtait maintenant à le frapper.

Mais qu'est-ce qui lui passait donc par la tête ?! A part se faire du tord en se donnant en spectacle et risquer la prison pour violence et insubordination, l'agent n'avait rien à y gagner. Rien ? Si, il avait une chose à gagner dans cette mise en scène grotesque, une seule: au moins Stevenson n'approcherait plus Véronica avec ses doux sourires et ses manières de gentilhomme...Ce dernier n'eut d'ailleurs d'autre choix que de démentir ses propos avant de fuir la queue entre les jambes. Incapable de faire face plus longtemps à l'Italien sorti de ses gonds, l'agent s'éclipsa dans les escaliers sans demander son reste. L'Alchimiste dont il était question se trouvait comme par miracle dans le couloir: elle allait empêcher ce fou furieux de le rattraper.

Et en effet, Armando fut stoppé par Véronica qui, choquée par son attitude, lui jeta un regard dur avant de lui dire qu'il se fourvoyait fortement. L'Italien, se redressa et se passa une main dans ses cheveux défaits. Fin énervé, il toisa l'Alchimiste avec colère avant de suivre des yeux Stevenson qui disparaissait dans l'escalier. Il ne perdait rien pour attendre !
Une fois que son rival eût disparu de sa vue, l'homme réalisa qu'il n'avait pas écouté sa collègue. L'agent ramena sur elle ses yeux noirs et leva un sourcil, surpris par sa nouvelle tenue qu'il n'avait pas remarquée jusque là. Véronica portait l'uniforme réglementaire des Alchimistes d'Etat. Ses teintes étaient vertes, ses entournures raides. Cela affinait sa silhouette sans pour autant lui enlever son poids martial: c'était un vêtement militaire, tiré à quatre épingles, fait pour afficher son grade de lieutenant et lui rendre la place qu'elle était censée occuper.
Armando grinça des dents en emboîtant le pas de la jeune femme qui lui ordonnait de la suivre.


- Si ça vous amuse, "sous-lieutenant"...fit-il avec ironie.

Lorsqu'il entra dans le bureau de Véronica, l'Italien jeta un bref coup d'oeil circulaire sur les meubles et les diverses affaires qui s'y trouvaient. L'Alchimiste avait donc désormais un bureau bien à elle dans les locaux même du Yard. Ah oui, la "médiatrice" était méritante, pour sûr, mais de là à accepter que les Alchimistes s'installent dans le bâtiment...Cela finit d'énerver l'agent dont les oreilles rougirent. S'asseyant sans manière dans l'humble fauteuil que lui indiquait la jeune femme, il poussa un soupir d'agacement.


- Peut être que le renvoi me serait moins pénible que d'avoir à subir tout ça...marmonna-t-il en levant les yeux au plafond.

Véronica soupira elle aussi et se mit à tapoter une tasse en porcelaine. Le regard de l'Italien tomba sur l'objet insignifiant et dévia sur ses gants avant de remonter sur son col puis ses épaules. Il eut une moue parfaitement méprisante et serra les dents. Dardant ses yeux noirs sur son beau visage, il avait l'air plus mécontent que jamais. Il croisa jambes et bras dans un mouvement brutal et sa tempe pulsa d'un pli effroyablement contrarié. Cependant, il laissa la jeune femme finir son petit discours qui visait à le faire passer pour un dément...Puis, au fur et à mesure qu'elle parlait, il décroisa les bras, l'air ému.


- V...Vous confirmez en plus...fit-il en tremblant, incapable de se maîtriser plus longtemps.

D'un bond, il se leva et plaqua ses deux mains sur le bureau pour se pencher vers Véronica. Son cri perça les murs et raisonna longtemps dans sa propre tête :


- Une méprise ?! Une méprise ?! répéta-t-il avec force. Mais...vous vous moquez de moi ?!

Sa main vint rageusement saisir une chose sur l'épaule de la jeune femme et il lui mit sous le nez.

- Et ÇA ?! C'est une méprise peut-être ?!

Armando tenait un poil roux entre deux doigts. Pour lui, ce ne pouvait être qu'un des cheveux de ce rouquin de Stevenson. Sa douleur était telle qu'il était devenu aveugle au bon sens et sa raison lui échappait totalement.

- Vos « sorties tardives » et vos « fréquentations » sont en train de me faire courir le scandale ! Êtes-vous donc idiote à ce point ?!


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MessageSujet: Re: Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Icon_minitimeDim 30 Avr - 16:36

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Véronica marchait sur des œufs. Armando lui faisait peur. Il était imprévisible, colérique, brutal. Il avait des mots mordants, blessants, plus précis que les balles de son pistolet. Assurément, pour la blesser, il n’avait pas besoin de se servir d’une arme. Assise dans son bureau, face à lui, elle se sentait presque vulnérable malgré son statut supérieur. Elle se sentait jugée, visée par son hostilité. Elle avait l’impression qu’il la détestait et cela lui était encore plus douloureux qu’elle l’aimait. Ses sentiments qu’elle avait cachés par la froideur, par des occupations diverses revenaient cruellement à la charge. Malgré les mots affreux qu’il avait eu pour elle, elle continuait d’entretenir pour l’Italien une affection particulièrement profonde, qui finirait par la consumer si elle restait dans le rejet. L’Alchimiste essaya de cacher ses états d’âme en essayant de pacifier tant bien que mal son ancien coéquipier. Mais visiblement, ses mots n’eurent pas l’effet escompté. L’Italien n’écouta même pas la suite de ses propos, s’arrêtant sur la confirmation de ses sorties nocturnes.
Il se leva en tapant bruyamment la table. Nerveusement, la jeune femme recula au plus profond de son siège en sursautant, le regard soudain empli de peur. Allait-il la frapper comme il avait frappé Stevenson ? Allait-il encore l’insulter et lui faire affront ? Elle ne le supporterait pas cette fois-ci… Il hurla tellement fort que ses oreilles sifflèrent et qu’elle sentit sa tête chauffer brusquement.


- Non… Non ! Je ne me moque pas de vous…

Une main s’avança vers elle mais elle ne put reculer davantage. Ses yeux s’écarquillèrent davantage d’incompréhension lorsqu’il agita devant elle un objet infime qu’elle ne distingua pas tout de suite. Elle plissa les yeux et soudain, un éclat de lumière fit luire le poil roux. En un instant elle comprit. Elle comprit qu’il avait pris un des poils de sa chienne pour un cheveu de Stevenson. Était-il donc aveuglé à ce point par la colère qu’il ne faisait même plus la différence entre un poil animal et un poil humain ? Sa dernière réplique claqua comme un couperet. Lui faire courir le scandale ? En quoi ses occupations avaient-elles quoi que ce soit à voir avec la réputation d’Armando ? De quel droit se mêlait-il de sa vie après avoir renoncé aux droits qu’il aurait pu avoir dessus ? Le dernier mot raisonna dans sa tête un long moment. Idiote. La voyait-il vraiment comme cela ? Comme une idiote, une bonne à rien ? Une jeune femme inconstante ? Toutes ces années d’études, tous ces efforts pour n’être rien de plus qu’une idiote ? Sa main trembla, le bas de sa mâchoire aussi. Son regard d’abord hagard se mua soudain en dard de colère. Elle n’en pouvait plus de se sentir dévalorisée et remise en question, quelque soit le chemin qu’elle décidait d’emprunter. Soudainement, elle se redressa et gifla vivement l’italien. Son geste avait été si rapide qu’elle se surprit elle-même. Elle fixa l’homme droit dans les yeux et finit par parler, des trémolos dans la voix. L’émotion était telle que son accent écossais ressortait sur les « r » qu’elle roulait légèrement.

- Comment osez-vous… Comment osez-vous me parler sur ce ton !?

Elle mordit sa lèvre avant de continuer, se retenant presque de rire nerveusement tant la situation était vaudevillesque.

- Regardez-vous… Vous êtes incapable de faire la différence entre un cheveu humain et le poil d’un chiot.

Cédant soudain à toute la rage qu’elle contenait en elle, elle farfouilla dans sa serviette en cuir et sortit un petit carnet qui contenait des calculs, quelques observations sur des prototypes de prothèses qu’elle concevait et des croquis de la petite Isis. Elle les plaqua avec force sur le bureau.

- VOILÀ ! Le voilà le propriétaire de votre preuve ! Vous en faut-il davantage Monsieur della Serata ? Peut-être dois-je vous faire l’inventaire détaillé des problèmes qui occupent mes nuits pour que vous daigniez enfin me laisser tranquille ?!

Elle hésita un instant, à déballer tout ce qui concernait la CIAH mais elle se ravisa. Après tout, il avait bien souligné à quel point il méprisait les alchimistes qui se prenaient pour Dieu tout puissant. Il ne méritait pas d’être dans la confidence. Il l’aurait gênée. Au lieu de cela, elle haussa les épaules d’un air fébrile et agacé et quitta son bureau pour marcher nerveusement dans la pièce, comme un lion en cage.

- Je ne sais vraiment pas qui a envoyé cette lettre. Et à la limite je m’en moque parfaitement !

Elle se tourna à nouveau vers lui, ses yeux lançaient des éclairs. Elle allait expulser des mois de frustration accumulés et l’Italien n’allait certainement pas apprécier.

- Voulez-vous que je vous dise ? Monsieur Stevenson est très gentil mais je doute qu’il ait connu d’autre femme que sa mère. Je ne suis pour lui qu’un choix par défaut et quand bien même il resterait le dernier homme de la terre, je ne pourrais céder à ses avances !

Elle se rapprocha d’Armando de quelques enjambées violentes. Elle était à moins de trente centimètres de lui et il pouvait sentir son souffle chaud, son parfum fleuri, l’apprêt de son costume. Il pouvait voir la rougeur de son visage, l’humidité de ses yeux, ses poings serrés. Elle était prête à lui décocher un deuxième coup si c’était nécessaire.

- Non… Je ne pourrais pas céder à ses avances parce que la personne qui a emprisonné mon cœur se trouve en face de moi et me considère comme une idiote !

Sa lèvre commençait à trembler frénétiquement alors qu’elle se retenait de pleurer. Elle avait l’air presque agitée de spasmes, alors que son amertume filait plus vite qu’un jet de venin.

- Pendant des mois vous m’avez ignorée, rejetée, parce que vous détestez ce que je suis, parce que vous n’approuvez pas la voie que j’ai choisi d’embrasser. Parce que vous pensez que je ne suis pas assez forte pour me protéger seule. Puis soudainement, vous revenez alors que je commence à prendre mon indépendance. Pourquoi jouez-vous de la sorte avec moi ?! POURQUOI !

Soudainement, elle céda et se jeta presque sur lui pour marteler son torse de coups de poings. Elle extériorisait enfin tout ce qui lui pesait sur le cœur depuis si longtemps et au diable les convenances. Les larmes roulaient maintenant sur ses joues à un rythme torrentiel. Ses coups n’étaient pas spécialement forts, tout atténués qu’ils l’étaient par le chagrin, mais le message était clair.

- QUAND ! QUAND ALLEZ-VOUS COMPRENDRE QUE JE N’AI BESOIN DE PERSONNE POUR ME METTRE EN DANGER OU POUR ME PROTÉGER ?! QUAND ALLEZ-VOUS CESSER DE M’INFANTILISER ?!

Elle avait martelé sa dernière phrase de plusieurs coups avant de se calmer un peu. Sa respiration s’était faite haletante, étouffée par les sanglots. Elle se sentait inutile, jugée, jaugée sur chacune de ses actions. L’Alchimiste ressentait une infinie solitude. Elle se laissa tomber dans le fauteuil le plus proche. Elle fixa le plafond et essuya ses joues alors qu’elle murmurait comme pour elle-même :

- J’aurais tellement aimé… pouvoir vous confier tout ce qui me préoccupe… Malheureusement, vous ne m’écouteriez pas sans me juger…


Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Signav10

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Armando della Serata
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MessageSujet: Re: Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Icon_minitimeVen 5 Mai - 10:48

Armando tremblait de tous ses membres. Il tremblait de colère, mais aussi de fatigue. La lettre de Mrs Walters l'avait empêché de dormir. Pendant des heures, il avait retourné ses mots, jetés sèchement sur le papier, et tâché de comprendre la situation qu'elle énonçait. Mais toujours revenait cette idée que c'était Stevenson qui était dans le coup. L'Italien avait beau retourner le problème dans tous les sens, il restait convaincu que c'était avec son collègue que Véronica sortait la nuit. A mesure qu'il s'en était persuadé, son cœur s'était morcelé, alimentant sa rage et son dépit. Il avait bu, il avait fumé, il avait veillé devant l'âtre glacé, sans aucun espoir de trouver le sommeil. Face à l'Alchimiste, il venait d'exploser. Le flot d'émotions qu'il avait retenu jusqu'alors s'était déversé dans ce petit bureau dans lequel elle venait de le convoquer. Faisait fi des procédures, de la hiérarchie et même de la différence des sexes, il venait de lui hurler dessus et la prendre de haut. Son attitude, éminemment menaçante, donna à la jeune femme des inquiétudes toutes légitimes et lui-même sentit qu'il allait trop loin sans pour autant prendre la peine de se calmer.

Lui qui n'avait pas l'habitude de se laisser emporter par les émotions, vivait depuis quelques semaines un véritable calvaire. Ses coéquipiers ne le reconnaissaient plus. Lui-même ne pouvait plus se regarder dans un miroir sans se demander s'il n'était pas devenu fou. Depuis que Véronica était entrée dans sa vie, depuis l'affaire Maxwell et ses horribles rebondissements, l'agent avait changé du tout au tout. Réputé pour son sang froid et son incroyable sens logique, bien au-dessus de la moyenne, il s'était soudainement mis à cracher sur tous les fâcheux qui l'entouraient, à se révolter contre sa hiérarchie, à conspuer ouvertement les Alchimistes et à prendre au col le premier qui osait le contrarier.
Armando était blessé. Blessé dans son corps, blessé dans son âme et dans sa propre estime de soi. Deux balles avaient déchiré ses chairs et l'avaient obligé à mettre de côté ses enquêtes, chose insupportable pour un être aussi zélé que lui. Il se sentait faible et misérable, obligé de consommer quelques drogues pour atténuer sa douleur et de garder le lit plus longtemps que nécessaire. Cet handicap le rendait terriblement irritable. Il ne voulait pas être relégué au rang des victimes et refusait en bloc la perspective de ne plus servir à rien. Et puis cette femme l'avait envoûté au point qu'il avait perdu tous ses repaires. Elle avait abattu des murailles qu'il avait mis des années à bâtir et son cœur ne le supportait pas. Avec elle, il avait franchi les limites de la décence. Il ne se remettait pas de leurs petites soirées en tête à tête et de leurs aventures dans les bas fonds de la capitale. Il s'en voulait énormément, rejetant de toutes ses forces ses « erreurs », et en même temps son âme désirait plus que tout retrouver cette merveilleuse complicité qui les avait animé tous les deux au milieu du danger. Le visage de celle qui faisait désormais battre son cœur ne cessait de le hanter. Dès qu'il voyait un jeu de cartes, l'agent songeait à leur bataille à l'Albany et aux regards gênés qu'ils s'étaient échangés. Dès qu'il tombait sur un bouquet de fleurs ou un arbre remarquable, il se remémorait leur promenade au milieu de Paulo's Park. Tout le ramenait à Véronica. Depuis le bonnet de l'ouvrier aperçu de bon matin dans la rue, et qui lui rappelait les déguisements qu'ils avaient empruntés, jusqu'aux chevaux noirs qui tiraient le fiacre de quelque lord, tout était devenu une excuse pour laisser son esprit errer sur les rives du souvenir. La jeune femme et lui avaient vécu tant de choses ensemble ! Même si leur enquête avait finalement été très rapide, les deux enquêteurs avaient eu l'impression de passer des années en tandem : ils avaient dîné ensemble, joué ensemble, évité la mort ensemble...Ils s'étaient ouverts l'un à l'autre, souris, touchés, embrassés...Comment aurait-il pu oublier cette nuit dans l'East End ? Armando ne rejetait plus les émotions, il était tout bonnement consumé par elles.

Son ami, Dean, avait tenté de le raisonner mais il s'était heurté à un véritable océan de contradictions et de rancœurs. L'Italien ne se contrôlait plus. Il ne parvenait plus à démêler le faux du vrai, à se concentrer sur son travail ni à penser à autre chose qu'à tout ce qu'il avait vécu dernièrement. Il lisait les journaux avec autant de soin qu’auparavant mais il semblait y chercher quelque chose. Il ouvrait ses lettres avec ferveur, avant de les délaisser, déçu de leur contenu. Lui qui ne fumait pas s'était mis au cigare ! Lui qui ne prenait jamais de pause dans son travail s'endormait même au milieu de la journée dans un fauteuil, épuisé de remuer tant d'émotions. Ses blessures à la cuisse et au bas ventre le faisaient encore souffrir, mais c'était surtout sa mise à pied - depuis sa prise de bec avec l'agent Carter et la mort de lord Trollope, ainsi que sa rencontre avec le très recherché Mr Veneziano - qui l'avait plongé dans cet état de remise en question. Sans enquête, sans environnement social, l'Italien perdait ses moyens. Il avait le temps de se soucier de ses sentiments et d'y céder. Il avait le temps de ruminer ses torts et de réécrire un passé qu'il aurait souhaité plus propice à ses ambitions.
Dean ne savait pas comment l'aider. Il lui fournissait un toit, un peu de chaleur et de réconfort, mais il savait que ses conseils n'étaient aux yeux de son ami qu'un lot d'âneries et qu'il ne l'écouterait pas. Dans son état, l'homme de loi ne pouvait rien en tirer.
Cette lettre de Mrs Walters avait ajouté à sa peine un poids supplémentaire. Poussé dans ses derniers retranchements, Armando avait désiré agir contre tout bon sens. Dean avait tenté de le dissuader d'aller voir Stevenson au Yard mais, comme il s'y était attendu, ses efforts avaient été complètement vains. Et lorsqu'il s'était levé, son ami était déjà parti...Ce n'était plus seulement une mise à pied qu'il risquait...et l'Italien en avait fortement conscience.

Face à l'Alchimiste, Amando serrait les dents. Ce qui était fait était fait. Il était entré au Yard, avait saisi Stevenson par le col, avait tenté de le frapper et se retrouvait désormais devant celle qui symbolisait toute sa souffrance. L'Italien était submergé par les émotions et son esprit embrumé de doutes. Au diable les conséquences ! Ce qui devait être dit serait dit !
Cependant, à mesure qu'il s'énervait, l'agent réalisa qu'il allait trop loin. Véronica venait de se tasser sur elle-même et son regard avait laissé briller la peur qui l'étreignait. Craignait-elle qu'il ne la frappe ? L'espace d'une seconde, Armando se sentit profondément honteux et coupable. Comment pouvait-il menacer une femme ? Comment osait-il hurler sur la jeune Alchimiste et se lever pour la dominer de sa hauteur et de sa force physique ? Mais la colère l'aveuglait encore et ce cheveu roux sur son épaule le mettait hors de lui. Comment pouvait-elle lui mentir ? Elle qui l'avait oublié si facilement, sur une lettre qu'elle avait jugée si hâtivement...Ne s'étaient-ils pas revus au mariage de leur collègue ? N'avait-il pas fait des efforts pour lui paraître agréable malgré la situation ? L'idée même qu'elle puisse embrasser Stevenson dans son dos lui donnait envie de tuer ce bellâtre ! Elle le prenait pour un imbécile ! Toutes les preuves étaient là ! En plus elle était assez stupide pour ne pas comprendre qu'elle lui faisait encourir le scandale !

La main de Véronica claqua contre sa joue et l'agent se tue. Les yeux brillant de colère, la jeune femme mit ainsi un terme à ses réflexions torturées et à ses violentes accusations. Armando se figea, les mains sur le bureau, toujours penché en avant. Choqué, il observa la belle lui expliquer que ce qu'il avait pris pour un cheveu était en réalité le poil d'une chienne qu'elle soignait chez elle. Sur la table, l'Alchimiste plaqua avec force des dossiers de recherches et de croquis qu'elle réalisait afin de concevoir une prothèse pour le petit canidé. L'Italien sentit sa gorge s’assécher. Il hésita à la croire, et cela dut se voir à son balancement de tête tandis qu'il jetait un coup d'oeil aux papiers exposés devant lui. Puis, il serra les poings et ferma les yeux. Les paroles de Véronica le percutèrent plus durement qu'il aurait pu l'imaginer. L'avait-il donc harcelée pour ça ?! Pour un chien ?! Venait-il de secouer Stevenson en public pour ça ?! Non, c'était impossible...


- ...un...chien... ? son souffle se perdit.

L'Alchimiste se leva soudain et arpenta la pièce, furieuse, tout en lui assénant un discours teinté de son accent écossais. Armando, lui, resta sur place, la tête basse. Il ne savait plus ce qu'il devait croire. Avait-il été aveugle à ce point ?
Lorsque la jeune femme explosa au sujet de Stevenson, l'Italien tourna vers elle un regard noir, toujours convaincu qu'elle tentait de se sortir d'affaire en lui mentant. Mais elle lui expliqua avec un aplomb certain que si Stevenson était bien aimable elle ne répondrait cependant jamais à ses avances, même s'il était le dernier homme sur terre. Armando sentit son cœur se serrer. Véronica avait l'air si triste...
La jeune femme vint alors à son contact et lui avoua tous les sentiments qu'elle avait pour lui. C'était lui, et lui seul, qui possédait son cœur. Stevenson ne l'aurait jamais, ni personne d'autre. Il la prenait pour une idiote, incapable de se défendre, et la rejetait pour ses liens avec l'Alchimist Room, mais elle avait tenté de reprendre sa vie malgré tout et commençait enfin à gagner en indépendance. Il jouait avec elle et ses sentiments et venait la harceler alors qu'il l'avait condamnée !

Armando se sentit monstrueux. Son estomac sembla se liquéfier tandis qu'il laissait la belle venir contre lui pour marteler sa poitrine de petits coups rageurs. Ses cris, ses pleurs, ses coups...tout lui parut si triste, si pitoyable, qu'il se laissa faire, sans bouger, les bras ballants le long de son corps fatigué. Ses yeux s'emplirent de larmes tandis qu'il les levait vers le plafond, pour éviter le regard de celle qu'il avait brisée et qu'il venait de blesser à nouveau. Il ne pouvait lui répondre. Son cœur saignait.
Soudain, tout cessa. Véronica se laissa tomber dans un fauteuil et ses derniers mots moururent dans sa gorge nouée. L'Italien serra les dents et s'accrocha au bureau comme s'il eût manqué de vaciller. Puis il passa une main sur son visage baigné de larmes. Évitant le regard de l'Alchimiste, il lui tourna le dos, incapable de supporter leur peine commune et la honte qu'il éprouvait maintenant. Il pleura en silence.

Quelques longues minutes passèrent. Armando mit du temps pour digérer tout ce qu'il venait d'entendre et de voir. Après un moment, il retrouva la force d'affronter la jeune femme. Sa voix enrouée franchit ses lèvres :


- Vous n'êtes pas...une idiote...

Faisant volte face, Armando revint lentement vers l'Alchimiste. La tête basse, il s'agenouilla à ses pieds et s'agrippa à son uniforme avant de chercher sa main pour la serrer dans les siennes. Son regard malade croisa le sien et ses larmes coulèrent sur ses joues.

- Je ne joue pas avec vous...Jamais...fit-il en hoquetant. Je suis désolé...terriblement désolé...Véronica...

L'Italien serra avec un peu de force ses doigts trempés sur ceux de la jeune femme. Son cœur battait à tout rompre. Son torse touchait maintenant les genoux de la belle dans une proximité particulière.

- Véronica...Je n'ai jamais autant regretté d'avoir écrit une lettre...Je suis un mufle, stupide et arrogant. Je...

Ses mains se serrèrent davantage sur ceux de Véronica et il enfouit son visage dans les plis de sa jupe noire. Il explosa en sanglots:

- Véronica, je vous aime ! De tout mon cœur ! De toute mon âme ! J'ai été stupide ! J'ai été aveugle ! Je n'ai jamais voulu vous blesser ! L'idée même que vous puissiez céder aux avances de Stevenson m'a rendu fou ! Je ne l'aurai jamais supporté...Je n'aurais jamais dû vous envoyer cette lettre...Je n'aurais jamais dû vous crier dessus...

Armando s'étrangla. Puis il releva la tête et plongea ses yeux noirs dans l'éclat émeraude de ceux de la jeune femme. Derrière ses cheveux en bataille, il eut soudain l'air plus déterminé que jamais.

- Véronica, épousez-moi...

Le souffle court, l'Italien se remit à trembler de tous ses membres. Il leva une main pour frôler du bout des doigts les lèvres de la belle, comme un naufragé se raccroche à l'unique objet qui peut lui sauver la vie.

- Je vous aime Véronica...Je vous aime pour votre intrépidité, pour votre dévouement au sein de la justice...Vous êtes une femme forte, pleine de ressources...Vous êtes une femme magnifique...Votre visage est si doux, votre regard est si profond...Lorsque que je vous ai vue pour la première fois, au Queen's Head, j'ai su...j'ai su que je vous aimerai. Armando marqua une pause, profondément ému par sa propre déclaration qui répondait à celle que la jeune Alchimiste venait de lui faire. Vos rêves me fascinent...Vous souvenez-vous de notre conservation ? demanda-t-il avec douceur tout en riant nerveusement. Ses larmes ne cessaient de couler. Je vous ai offert un verre et nous avons parlé de faire le tour du monde...Nous rêvions, ensemble, de nous envoler dans le ciel, de partir en ballon, de voyager loin de cette société...Vous parliez d'explorer le fond des océans et de chercher l'aventure sous la terre...Les doigts agités de l'agent remirent maladroitement une mèche de cheveu derrière l'oreille de la belle. Son regard était devenu tendre. Il voulait lui prouver qu'il était tout aussi capable d'être doux. Je vous suivrai au bout du monde, Véronica...Je vous suivrai chez vous, en Ecosse, dans les ténèbres abyssales, dans l'espace infini des étoiles...Une ombre passa sur son front tandis qu'il se remémorait un des reproches que lui avait fait la belle. Il grimaça, empli de regrets. Je...Je me méfie de l'Alchimie, parce que je ne la connais pas. Elle me fait peur...Véronica...Elle me terrifie. avoua-t-il d'un air coupable en détournant un peu les yeux. Mais...il suffit...il suffit qu'on me l'explique...

Armando eut l'air suppliant. Il poussa un long soupir qui calma un peu ses pleurs.

- Véronica...épousez-moi...Je vous en conjure. Il se redressa un peu en cherchant de nouveau ses mains. Vous avez dit que vous m'aimiez...Confiez-moi votre cœur, confiez-moi vos préoccupations ! Je vous écouterai. Je saurai vous rendre heureuse. Je vous en prie...Laissez-moi vous prouver que toutes mes erreurs n'étaient dues qu'à un amour aveugle et jaloux ! Mes travers sont réels, mais peut être que je saurai les vaincre ? L'agent pressa un peu les genoux de la belle. Vous ne serez jamais un choix par défaut...


Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Sans_t11
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Veronica della Serata
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MessageSujet: Re: Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Icon_minitimeVen 12 Mai - 21:24

Véronica était plus tendue qu’une corde à linge. Elle avait libéré son cœur d’un poids lourd et s’était un peu trouvée décontenancée devant le manque de réaction d’Armando. Lui était-elle indifférente au point où il refusait même de répondre à ses accusations, à ses paroles acerbes ? Il n’avait même pas cherché à la repousser quand elle l’avait martelé de coups de poings. L’atmosphère, alors, était devenue lourde de mots retenus, de sentiments trop longtemps bafoués, d’honneurs écorchés.

L’Alchimiste réalisa soudain qu’il pleurait. Elle pâlit, surprise par une telle démonstration de sensibilité. L’Italien, si dur, si méfiant, si inébranlable semblait soudainement aussi affaibli qu’elle. Un élan de compassion enveloppa son cœur, sans qu’elle ne parvienne à le réfréner. Ses paroles résonnèrent longtemps dans sa tête. Elle n’était pas une idiote… ? Sa voix semblait empreinte de regrets amers et le regard qu’il lui lança quand il se tourna vers elle acheva de tordre son cœur attendri.
Il avait l’air de s’en vouloir terriblement. Il ne maîtrisait pas ses accès de colère… Après tout, il était encore blessé physiquement, sous le coup de sa mise à pied, sans logement propre… Sa fierté avait été déjà bien entamée et cette affaire ne contribuait en rien à son bien être, c’était évident.

Véronica le laissa venir vers elle. Elle le laissa s’agenouiller et s’approcher d’elle. Elle le laissa tenir sa main et se presser contre sa robe. Elle pouvait sentir la chaleur qui se dégageait de lui à travers les couches de tissus.
Armando pouvait voir son visage interdit, alors qu’une rougeur légère apparaissait sur ses joues. Cette proximité ne pouvait que lui rappeler les instants privilégiés qu’ils avaient partagés dans son appartement puis dans cet hôtel miteux de l’East End. Elle avait l’impression de sentir encore le parfum de sa peau quand il s’était emparé de ses lèvres entre les murs moisis de l’établissement.
Pourquoi avait-il fallu que tout soit si soudain, si compliqué ? Pourquoi avaient-ils dû se faire souffrir autant ? Armando semblait sincèrement regretter son geste, mais pourquoi diable avait-il cherché à l’éviter tout ce temps ?
L’Alchimiste ne comprenait pas. Elle n’avait jamais compris les hommes et leurs coutumes, leur fierté, leurs secrets. Elle fixa les larmes de l’inspecteur avec le cœur serré, attendant des explications méritées.

Les confessions de l’Italien, pleines de remords et de culpabilité, la firent hoqueter de stupeur. Elle ne se serait jamais attendue à ce qu’il s’excuse de la sorte… Petit à petit, les sanglots contenus de l’homme entamaient sa résistance et le visage de marbre qu’elle avait tenté de se composer. Quand elle le vit  s’abandonner complètement, le visage enfoui dans sa jupe, elle ne put se retenir plus longtemps. La sincérité d’Armando avait touché son cœur et l’incompréhension avait laissé sa place à une profonde manifestation de tendresse. En réponse, elle serra une de ses mains dans les siennes alors que l’autre allait caresser ses cheveux d’ébène, un peu maladroitement. Elle n’avait jamais réalisé à quel point ils étaient épais et soyeux.


- Armando… ne vous en faites plus… C’est fini… Je ne vous en veux plus… Je…

Même par correspondance, il n’avait jamais été aussi brûlant dans l’expression de ses sentiments pour elle.

« Je vous aime ! »

L’entendre de sa bouche lui avait donné l’impression que des ailes poussaient dans son dos. Elle dût lutter contre l’envie soudaine de le serrer contre elle pour le calmer. Elle s’apprêta même à se redresser quand l’homme releva la tête vers elle. Son regard était empreint d’une détermination si intense qu’elle en eut le souffle coupé. Armando ne s’en rendait peut-être pas compte, mais il avait un regard profond. Si profond qu’il était capable de figer, d’inspirer la crainte autant que la passion.

Sa demande coupa le souffle de Véronica.

Elle ne dit rien et, l’espace d’une seconde, on aurait pu penser que son âme avait quitté son corps. Elle sentit comme un poids s’abattre sur ses épaules alors qu’à contrario, son estomac devenait plus léger qu’une plume. Son cœur tremblait presque dans sa poitrine, il battait si puissamment que l’Alchimiste crut bien qu’il allait s’échapper.
Sa température chuta brusquement puis elle crut qu’elle allait mourir de chaud. Elle n’en revenait pas. Elle se demanda même à quel moment elle avait basculé de l’autre côté du miroir. Elle qui avait sincèrement cru passer sa vie en vieille fille, elle s’était retrouvée en l’espace d’une poignée de secondes avec la promesse d’une vie à deux. Tout avait basculé si vite que c’en était devenu effrayant.


- Je… Armando…

Elle fut à nouveau coupée par la main de l’italien qui venait frôler sa bouche. Elle était à présent plus rouge qu’une pivoine. Elle reçut chaque compliment qu’il lui fit comme s’il s’agissait de pierres précieuses. Elle ne s’était jamais trouvée aucune des qualités qu’il lui prêtait. Elle s’était toujours crue fade et insignifiante pour les autres. Apprendre soudainement qu’elle l’avait captivé, dès leur première rencontre, la gonfla de bonheur et de fierté. Elle hocha la tête avec un sourire quand il lui rappela leurs conversations rêveuses autour d’un verre, dans ce salon peuplé d’hypocrites sans imagination. Elle se rappela chacun des rêves qu’elle avait énoncé alors.

- Oui je m’en rappelle…

Elle ne parvenait pas à mettre des mots sur l’envie brûlante qu’elle avait de réaliser ces projets, avec lui. Lorsque l’Italien passa une main douce dans ses cheveux, elle fut surprise par la tendresse de son regard.
Lorsqu’il lui confia ses préoccupations concernant l’Alchimie, elle ne put s’empêcher de mordre sa lèvre avec un air coupable. Elle n’aurait jamais dû être si rude dans ses propos… Après tout, on ne pouvait être qu’effrayé devant l’inconnu.

Elle faillit lui répondre mais se contenta de prendre ses mains dans les siennes, incapable de trouver ses mots alors qu’il en venait à la supplier d’accepter ses avances. Elle savait qu’il avait des défauts qui pouvaient la rebuter, cependant, son envie de les vaincre paraissait réelle. Pouvait-elle vraiment lui refuser quoi que ce soit après cela ?

Pendant un long moment, elle ne répondit pas. Ses yeux verts parcoururent le visage de l’Agent. Elle eut l’impression d’oublier à quel point il était beau. Tout doucement, ses doigts se libérèrent des mains de l’agent et vinent caresser son visage sévère.

- Armando… Armando, je ne sais que dire… Vous venez de changer ma vie du tout au tout. Je ne pourrais jamais rêver mieux qu’une vie à vos côtés. Vous venez de faire de moi la plus heureuse des femmes… Je… Je ne sais pas quoi dire !

Elle se releva et incita l’homme à faire de même. Son visage de souris semblait éclairé d’une lumière resplendissante. Ses yeux brillaient de petites larmes de bonheur. Elle saisit doucement une main de l’Italien et le regarda à nouveau dans les yeux. L’émeraude de ses yeux s’était attendrie. Véronica hocha doucement la tête.

- Non, je ne sais pas quoi dire… Hormis que je veux que vous soyez mon époux. Je le désire plus que tout au monde. Je veux vous épouser Armando… Et pour ce qui est du reste… Elle baissa un peu la tête en pensant à l’Alchimie. Bientôt elle devrait finir par lui parler de la CIAH et des dangers que cette organisation faisait courir à la population. Mais pas pour le moment. Elle le regarda à nouveau, souriant avec douceur. Pour le reste, je vous apprendrai. Je vous montrerai mon monde afin que vous n’en ayez plus jamais peur…  Je veux vous accompagner partout, peu importe les dangers. Je ne veux plus que vous portiez seul le poids de vos préoccupations. Dorénavant nous avancerons ensemble…

Elle s’avança d’un pas vers lui et, tout doucement, elle se serra contre lui. Elle respira son odeur, se laissa imprégner de sa chaleur. Elle se sentit en sécurité dans ses bras.

- Armando, vous êtes un homme éminemment sensible et courageux. Peu de gens m’auraient accepté au sein d’une enquête comme vous l’avez fait. Vous m’avez écoutée comme un être doué d’intelligence, vous ne m’avez jamais reléguée au rang d’une petite chose fragile tout juste bonne à tenir une maison. Vous avez peut-être des travers, comme nous tous, mais vous avez également d’éminentes qualités. Beaucoup de femmes auraient de la chance de vous avoir, et je ne peux retenir mon orgueil en pensant que c’est avec moi que vous avez choisi de passer le reste de votre vie. Oh, Armando, je souhaite passer le reste de mes soirées à discuter avec vous comme nous le faisions à l’Albany.

Portée par un élan de joie, elle se hissa alors sur la pointe des pieds et posa un baiser timide sur les lèvres de l’Agent, le cœur battant. Elle sentit les poils de sa nuque se hérisser de plaisir. Elle avait oublié combien cette sensation était grisante…

Cependant, des pas précipités dans le couloir la firent soudainement reculer. Elle essaya de refaire nerveusement son chignon, en rougissant comme une pivoine, alors que le responsable de la division entrait dans son bureau en braillant, Stevenson sur ses trousses. La jeune Alchimiste essaya tant bien que mal d’essayer de défendre l’Italien, mais on la laissa à peine parler. On finit même par l’enjoindre à quitter son bureau et rentrer chez elle pour la journée, avec un air menaçant qui signifiait clairement que si elle n’obtempérait pas, le cas du Sieur Della Serata ne ferait qu’empirer. Elle débarrassa ses affaires à contrecoeur et sortit en jetant un regard inquiet à son futur époux avant de filer dans l’escalier, sous les invectives du supérieur.

Confuse, elle manqua de bousculer Dean lorsqu’elle sortit sur le perron. Elle eut à peine le temps de lui indiquer où était son ami avant qu’il ne disparaisse par la même porte qu’elle avait empruntée pour sortir.


[HRP/ Fin du RP pour Véra, suite dans le grand voyage /HRP]


Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Signav10

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Armando della Serata
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MessageSujet: Re: Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Orgueil et préjugés [Armando, Véronica] [05/06/42] Icon_minitimeVen 19 Mai - 11:10

Armando tremblait de tous ses membres. Jamais, depuis qu'il était né, il n'avait fait une telle déclaration à une femme. D'un caractère taciturne et désabusé, il n'avait jamais eu le temps, ni la foi, d'entreprendre une quelconque relation amoureuse avec qui que ce soit. Bien sûr, il s'était intéressé à quelques femmes que ses pas avaient croisées, mais il n'avait jamais esquissé la moindre démarche pour leur plaire, et encore moins pour leur compter d'éventuels sentiments amoureux. D'ailleurs, en terme de sentiments, l'agent n'était pas certain d'en avoir déjà ressenti de cette nature. A part l'amour filial, qu'il avait sans nul doute éprouvé pour ses parents, et l'amour fraternel, qu'il avait fortement développé pour sa petite sœur, jamais il ne s'était attaché à l'un de ses semblables. Malheureusement pour lui, le travail l'avait obsédé dès son plus jeune âge, à cause des magouilles de son père et de l'enlèvement de sa sœur. Ses enquêtes, de plus en plus écrasantes en termes de responsabilités, lui avaient mis des bâtons dans les roues concernant ses recherches personnelles et l'avaient ralenti dans ses démarches. Songer aux femmes ne lui était pas permis dans pareil contexte.

Pourtant, il se tenait maintenant là, devant Véronica, à genoux contre ses jupes, le visage baigné de larmes, pour lui avouer qu'il l'aimait de tout son cœur et qu'il désirait en faire sa femme. Était-ce la vérité ? Lui-même ne savait que trop en penser. Il était évident que l'Alchimiste et lui avaient vécu des aventures qui les avaient rapprochés, pour garantir leur survie, mais aussi parce qu'ils s'attiraient physiquement l'un l'autre. Mais cela garantissait-il les sentiments que l'agent pourrait éprouver pour la jeune femme ? Rien n'en était moins sûr. Pour Armando, cette déclaration et cette demande en mariage avaient plusieurs rôles à jouer.
Déjà, sur le plan social, Véronica et lui avaient passé la vingtaine d'années et il était grand temps pour eux de se ranger et de fonder un foyer. Cela ferait taire les mégères et les puritains qui n'imaginaient pas qu'ils puissent rester célibataires. La jeune femme pourrait enfin paraître en public sans que l'on s'interroge sur son statut et Armando aurait enfin la paix quant aux ragots et aux tentatives de ses collègues pour le fiancer à la première venue.
Ensuite, depuis leur escapade dans l'East End, Armando ne cessait de songer qu'ils avaient déjà dépassé les limites de la bienséance entre un homme et une femme, et que cela n'était pas sain. Le mariage leur permettrait de concrétiser leurs désirs, le tout en restant dans les règles édictées par leurs contemporains. Unis devant Dieu, ils n'aurait plus à rougir de s'embrasser, ni à hésiter lorsqu'ils désiraient s'enlacer. Leur vertu ne serait plus remise en question et leurs mœurs ne pourraient plus être décriées.
Et puis, ce mariage marquerait l'alliance définitive du Yard et de l'Alchemist Room, la réunion de deux esprits brillants et inventifs, plein de rêves et de volonté. Véronica avait des connaissances scientifiques à partager avec Armando et lui-même avait des méthodes d'investigation à lui apprendre. Ensemble, ils formeraient le couple d'enquêteurs le plus parfait de Londres et rien, ni personne, ne pourrait résister à leur partenariat. Même Carter ferait moins le fier face à leur efficacité ! Combinées, leurs qualités respectives les hisseraient au sommet de l'excellence policière ! Les guerres intestines entre le Yard et l'Alchemist Room ne cesseraient pas d'exister, mais leur couple pourrait sans doute améliorer leur entente et prouver à tous qu'une véritable alliance était possible entre les deux institutions.
Ainsi, même si Armando n'était pas capable d'expliquer la réelle nature de ses sentiments, tout le poussait à officialiser leur relation. Ils s'appréciaient beaucoup, sur le plan physique comme moral, et ils avaient déjà partagé la souffrance, la joie, la peur et la paix : ils sauraient s'aimer ! Liés devant Dieu, devant la société et leurs amis, ils pourraient se mettre en ménage et apprendre à développer leurs sentiments naissants. Le tout était de parvenir à allier leurs deux mondes sans se détruire l'un l'autre...

Le repentir et la soudaine déclaration d'Armado bouleversèrent Véronica. La jeune femme sembla avoir le souffle coupé par ses démonstrations d'affection et elle mit du temps à répondre. L'agent sanglotait tout en souriant. Il se sentit affreusement niais et déstabilisé par ses propres mots. Il n'avait pas l'habitude de s'exprimer de la sorte, encore moins de tout laisser de côté pour écouter ses émotions. Pour la première fois depuis qu'ils s'étaient rencontrés, Véronica l'intimidait.
Tandis qu'il serrait ses doigts autour de ses belles mains blanches, une peur terrible s'empara de tout son être. Et si elle refusait ? Et si elle le giflait à nouveau avant de lui ordonner de sortir de son bureau ? Certes, elle venait de lui avouer elle aussi qu'elle l'aimait, mais qu'est-ce qui lui prouvait qu'elle était dans la perspective de se marier ? Et si...malgré tout...elle le repoussait ? Armando se mordit la lèvre inférieur, angoissé comme jamais. Il se sentait ridicule et pitoyable. Son cœur battait la chamade et ses yeux ne quittaient plus ceux de sa belle.

Véronica finit par envelopper son visage dans ses deux mains. L'agent se laissa faire, profondément perturbé par la situation qu'il avait lui-même provoquée. Les doux mots que l'Alchimiste lui souffla avec difficulté furent comme un baume sur ses dernières plaies. Véronica était heureuse, heureuse de sa proposition qu'elle semblait accepter avec plaisir. Armando sourit tendrement mais une grimace d'inquiétude étira ses lèvres.


- Dites...dites-le...murmura-t-il face à l'hésitation de la jeune femme.

Véronica se releva et il la suivit. Elle lui affirma alors qu'elle le voulait comme époux et qu'elle ne pouvait rêver mieux que lui. Elle le lui répéta plus distinctement, comme pour s'assurer qu'il l'aie comprise et pour se persuader elle-même qu'elle était dans la bonne voie. Armando serra plus fortement ses doigts sur la main qu'il venait de lui reprendre et se redressa un peu pour plonger ses yeux sombres dans les siens.


- Oui...ensemble...

L'agent laissa la belle le prendre dans ses bras et la serra lui-même plus fort que jamais. Il sentit leurs cœurs battre à l'unisson tandis qu'ils se trouvaient poitrine contre poitrine et ses lèvres effleurèrent le cou de la belle, sentant sa chaleur et son parfum fleuri. Elle acceptait ! Elle serait sa femme !! Armando n'en revenait pas. Il ne cessait de trembler d'excitation.
Véronica fit alors de lui un portrait élogieux qui exposa les qualités qui lui plaisaient chez lui. L'Italien l'écouta, continuant de la serrer contre lui comme si elle risquait de s'enfuir. Même s'il tiqua un peu lorsque la jeune femme se dit heureuse de ne pas avoir été reléguée à l'état de « chose fragile », parce qu'elle l'avait pourtant bien été, il ne dit mot et profita du moment pour se confier lui aussi.


- Oh Véronica ! Je vous promets que je ferai des efforts et que je vous rendrai heureuse ! Autant que faire se peut, je vous protégerai, je vous épaulerai, je vous aimerai...

Armando recueillit le baiser de la jeune femme avec fougue. Sa main droite vint enrouler sa taille gracile tandis que l'autre s'agrippa à sa nuque qu'il caressa avec tendresse. Les portes du bonheur s'ouvraient devant eux.
Mais des cris dans le couloir interpellèrent alors les deux enquêteurs qui se séparèrent soudain. La porte s'ouvrit à la volée, laissant un chef divisionnaire apparaître dans son encadrement ainsi qu'un Stevenson tout retourné.


- Ah ! Vous voilà VOUS ! Qui vous a autorisé à entrer ici pour menacer Stevenson ?! C'est parfaitement scandaleux ! Della Serata, vous allez finir au trou, c'est moi qui vous l'dis !

Armando laissa le chef l'attraper par le col pour le mettre dehors. Avant de quitter la pièce, il jeta un ultime regard à Véronica et lui fit un grand sourire tandis qu'elle tentait d'argumenter en sa faveur. Arrivé dans le couloir, l'agent se défit sans brutalité de l'étreinte du chef et leva les mains en signe de soumission et de paix.

- Je m'en vais...Je m'en vais...

Sans prêter attention à Stevenson, Armando passa devant lui comme s'il ne l'avait pas vu. Puis, il descendit au rez-de-chaussée, sans se retourner, un étrange sourire gravé sur le visage.

- Non de Dieu qu'est-ce qu'il vous a pris Della Serata !? Votre mise à pied est prolongée d'un mois ! Ça vous apprendra à jouer les marioles ! hurla le chef en descendant lui aussi les escaliers pour le pourchasser de sa colère.

Armando l'ignora. Dean venait d'arriver à son contact et de l'attraper par l'épaule pour le faire sortir plus rapidement.


- Je m'en occupe ! Ne vous inquiétez pas ! fit-il précipitamment au chef qui, hors de lui, poursuivait toujours l'agent à renfort de cris et de gestes outrés.

Dean et Armando sortirent enfin et le jeune homme secoua un peu son ami en lui montrant le fiacre avec lequel il était venu.


- Armando, je t'avais dit de ne pas venir ! Tu vas t'attirer de sacrés ennuis à force de foncer tête baissée ! Et arrête de sourire ! Ce n'est pas drôle ! Tu veux finir à Coldbath ou dans la Tour pour insubordination, menaces et coups sur agent, harcèlement d'Alchimiste d’État, mise en danger d'autrui... ?! Armando !? Hé ! Tu m'écoutes !?

L'Italien jeta un regard à l'entrée de Scotland Yard et soupira sans se départir de son petit sourire en coin.

- J'ai oublié mes affaires...

Dean leva les yeux au ciel et le poussa dans le fiacre, exaspéré. Une fois la porte refermée, il ordonna au cocher de les ramener chez lui avant de jeter un regard atterré à son ami.

- Mais qu'est-ce qui t'a pris ?

Armando ramena ses yeux dans les siens et lui sourit d'un air comblé.

- Dean...Elle a accepté.

Les larmes lui montèrent aux yeux et son collègue ouvrit la bouche, stupéfait.

- Elle a quoi ? Tu...tu l'as demandée en mariage ?

Armando ne répondit que d'un hochement de tête. Dean éclata alors de joie et l'attrapa par les épaules pour le secouer à nouveau.

- Bon Dieu Armando ! Il faut arroser ça !

[HRP/ Fin du RP avec Armando, suite dans "Le Grand Voyage" /HRP]


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