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Jalousies [Comte] [14/05/42]

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Comte Keï
Admin
Comte Keï
Nombre de messages : 1814
Date d'inscription : 01/11/2007
Race : Vampire
Classe sociale : Aristocrate
Emploi/loisirs : Lord / Comte de Scarborought / Metteur en scène
Age : 589 ans
Age (apparence) : 28 ans
Proie(s) : Les Humains (pour se nourrir), les Vampires (secret)
Secte : Indépendant
Clan : Ventrue
Lignée : Kyasid (les ombres)
Rang Pyramidal : Premier
Crédit Avatar : KH_CT
Jalousies [Comte] [14/05/42] Empty
MessageSujet: Jalousies [Comte] [14/05/42] Jalousies [Comte] [14/05/42] Icon_minitimeVen 2 Juin - 1:01

[HRP/ Suite de "Pour un souffle de plus"/HRP]



Jalousies

Le Comte Kei et ses disciples

"Savoure-moi, savoure-toi
Savoure-nous
Mon amour..."

*



Demeure de Jirômaru Keisuke
14 mai 1842


Cela ne faisait que trois jours que le Comte avait recouvré l'usage de son bras droit, et il avait déjà refait surface dans le monde publique. A peine avait-il quitté la sorcière et ses étranges pouvoirs que le grand Vampire s'était remis à l'écriture de ses lettres mondaines et avait fait savoir qu'il se portait mieux. Les visites étaient de nouveau les bienvenues dans son manoir et son personnel s'activait pour redonner vie à sa demeure. Il n'était pas encore sorti, ni dans un salon, ni pour se rendre à la Chambre des Lords, mais tout Londres savait qu'il n'allait pas tarder à redevenir actif.
Dans les clubs, on disait que le lord Keisuke avait simplement été malade suite à ses recherches pour retrouver la jeune héritière des Spencer. On disait qu'il avait trop investigué lui-même et que ses sorties nocturnes, pour accompagner les agents du Yard, avaient eu raison de sa santé. Le temps n'avait guère été propice ce mois-ci...Mais, dans les bas fonds, on murmurait que le Vampire avait pactisé avec le Diable. Les bouges les plus mal famés susurraient même volontiers qu'il avait égorgé quelques vierges pour redonner à son corps sa force d'antan. Comme de coutume, les rumeurs allaient bon train dans les entrailles de la nuit et plus de la moitié d'entre-elles n'avaient aucun fondement. Jirômaru avait l'habitude de ce genre de bruit, mais il ne pouvait s'empêcher de songer que les badauds n'avaient décidément rien d'autre à faire pour tuer le temps...Mortels comme immortels pouvaient parfois être surprenants d'imagination...


- Maître, votre verre va refroidir...

Tiré de ses réflexions par la douce voix de Marco qui se tenait dans un siège non loin de lui, le Comte lui jeta un regard amical, considérant avec curiosité le livre que l'Allemand était en train de lire. Depuis qu'ils s'étaient installé dans la salle de lecture, les deux hommes n'avaient pas échangé un seul mot. Concentrés chacun sur leur livre, ou leurs pensées respectives, ils avaient profité du silence pour se détendre un peu. Les rideaux étaient écartés, les fenêtres étaient ouvertes sur le jardin, et la douce brise du soir qui venait de tomber apportait un peu de fraîcheur dans la pièce alourdie d'odeurs de bois et de papier. L'orage menaçait dehors et une myriade de petits insectes volants tournoyaient contre la moustiquaire qu'ils avaient tirée devant la fenêtre. Les pauvres créatures espéraient sans doute s'approcher un peu de la lampe à huile qui éclairait les deux lecteurs. Comme Icare, elles ne se rendaient pas compte du danger que cet espoir représentait pour elles...
D'un geste ample, Jirômaru saisit son verre sur la table basse et le porta à sa bouche. Il but lentement, avec ravissement, le sang de la belle Lucie. Il était légèrement sucré et un peu tiédi, mais il n'en demeurait pas moins ravigotant. Une fois qu'il eût vidé son verre, le Vampire le reposa à sa place initiale et soupira :


- Je suis distrait...

- Vous êtes fatigué, my lord. C'est normal. répondit le disciple en fermant son livre sur ses genoux. Vous avez dû affronter tant d'épreuves en si peu de temps...

Jirômaru se rencogna dans son fauteuil, délaissa son livre à son tour et ferma les yeux. Oui, il avait vécu de nombreuses aventures ces derniers mois...sans doute trop pour que son esprit et son corps ne puissent s'en sortir indemnes. Le grand Vampire ne cessait de se répéter tout ce qu'il avait vu, fait ou dit, comme une ritournelle qui était devenue nécessaire pour réorganiser ses pensées. Sa rencontre avec Sarah, son implication dans le bal de Von Ravellow, son échec au théâtre, son alliance tuée dans l'oeuf avec Glen, ses méfiances envers Fiora Hagane et son Protectorat, les attaques des Hunters, ses liaisons avec Chastity, l'assassina de Joyce, la mort de Salluste, la bataille d'Hightgate, son pacte avec la Sorcière...tout cela lui revenait sans cesse en tête, comme pour l'étouffer. Finalement, il avait tissé une toile dont les fils s'entrechoquaient et se tordaient au point que son œuvre finale ne ressemblait plus à rien. Le canevas initial avait été perdu. Ilsa lui aurait sans doute dit que son échiquier s'était renversé et que ses pièces s'étaient malheureusement éparpillées. La tour, le cavalier, la reine, le fou...tous s'était égarés. Avait-il donc perdu la partie ? Non, pas à moins qu'il ne l'abandonne. Un échiquier peut toujours être redressé et l'on peut façonner de nouvelles pièces...
Le Comte rouvrit les yeux, trouvant ceux de Marco braqués sur lui. Sans ciller, il le dévisagea un instant avant de reprendre la parole:


- Oui, je suis fatigué. Mais...Il leva son bras droit et plia ses doigts à plusieurs reprises en observant sa main et ses articulations. ...j'ai retrouvé l'usage de mon bras. Ce n'est qu'une question de temps pour que je me remette en marche. Tu le sais, n'est-ce pas ?

Face au regard interrogatif quelque peu dur de son aîné, le disciple inclina la tête en signe de respect.

- Oui, mon maître.

Jirômaru rouvrit son livre et se replongea dans sa lecture. Marco mit un petit moment avant de l'imiter mais, bientôt, seul le bruissement des ailes des papillons de nuit, qui s'agitaient toujours contre la moustiquaire, vint troubler le silence de la pièce.
Avant que Sarah n'intervienne dans sa vie, ce genre de scène paisible était courante dans la demeure du Comte. Le vieux Vampire aimait ses disciples comme des frères, et il considérait leur présence à ses côtés comme l'on considère avec bienveillance la proximité des membres de sa famille. Ils lisaient ensemble en silence, appréciant la paix qui régnait sur le domaine. Ils discutaient volontiers des derniers événements de la capitale sur un ton badin, en partageant nourriture et plaisanteries. Ils jouaient parfois près du feu et organisaient les pièces de théâtre en riant des dernières représentations et des aléas du spectacle...
En vérité, l'image que le monde de la nuit s'était forgée du Comte avait toujours été très déformée. Même s'il était vrai que Jirômaru avait été un tueur assoiffé de sang dans sa jeunesse et qu'il demeurait particulièrement violent avec ses ennemis, jamais personne ne l'avait réellement connu comme ses disciples ou Ilsa le connaissaient. Ses confrères n'en retenaient que ses luttes contre les Loups-Garous et le Sabbat, sa débauche et la terreur qu'inspiraient ses pouvoirs et la cruauté dont il était capable...
Les seuls mortels qui ignoraient sa nature et qui le fréquentaient comme un ami, à l'instar de Sir Charles Barry, l'Architecte, l'appréciaient pour son pragmatisme et sa droiture, mais aussi pour la jovialité qu'ils lui savaient cachée derrière le masque des mondanités et des codes. Ils le respectaient d'autant plus qu'ils admiraient la facilité avec laquelle il était capable de dissimuler ses véritables émotions et de rester maître de ses principes. Certains humains étaient parfois bien plus proches de lui que ne l'étaient les siens...
Mais depuis qu'il avait rencontré la chasseuse, depuis qu'il était parvenu à entrer en contact avec la Mère et le Père, Jirômaru avait peu à peu perdu toute sympathie, même aux yeux des mortels. Il s'était renfermé sur lui-même, ourdissant les plans les plus dangereux, et avait fait preuve d'orgueil et d'imprudence. Il avait commencé à rassembler ses forces et à bâtir son échiquier pour tâcher de mettre la main sur la jeune femme et sur les originels. Il avait brisé les codes en demandant la main de Sarah sur scène, il avait été la cible d'attentats et était tombé malade. La disparition de la jeune Spencer avait remué la population, sans compter que la condamnation de Von Ravellow et Veneziano avaient soulevé autant de sympathie pour le Comte que de méfiance. Les pamphlets contre lui s'étaient multipliés et ses absences répétées avaient joué contre lui. Pour mettre enfin à exécution sa terrible vengeance, le Vampire s'était soudainement hâté, comme s'il avait craint de louper cette opportunité qu'il avait sentie venir. Cela faisait un siècle qu'il s'était assagi et qu'il avait développé son réseau sur Londres, dans un semblant de calme et de patience, mais ses six siècles d'existence avaient trouvé cette année-là le point central de sa délivrance, ou de son ultime châtiment : la Mère s'était manifestée, le Père lui avait révélé combien il était faible, et Sarah Spencer avait réveillé ses anciennes blessures tout en agissant comme un baume. Tout semblait s'être coordonné pour le pousser à courir vers le terme de ses ambitions. Mais la hâte n'amène jamais rien de bon...Jirômaru avait commis de graves erreurs qu'une mûre réflexion lui aurait épargnées...Salluste en avait payé le prix à sa place...puis il avait lui-même failli y rester...
Aujourd'hui, le Comte savait qu'il avait été trop vite. Aujourd'hui, il espérait recommencer sur de nouvelles bases et prendre le temps de parfaire ses plans. Les Hunters étaient en cavale ? La belle affaire ! Alexender était peut être mort dans un recoin, au cœur d'un village alentour ou sur la lande au milieu des loups. Il ne représentait plus un danger. Raphaël quant à lui serait bientôt entre les mains de Chastity, donc des siennes, et servirait leurs expériences. Il mourrait, tôt ou tard, pour débarrasser le monde de sa présence. Sarah était rentrée chez elle, sous la bonne surveillance de ses sbires et de ceux de la Camarilla. Elle avait retrouvé ses proches et récupéré de la bataille. Elle était saine et sauve. Certes, elle l'ignorait et n'avait jamais répondu à sa dernière missive, mais au moins était-elle en sécurité. Ilsa, elle, s'était éclipsée sans oser le trahir. En tous cas, jusqu'à présent, les révélations qu'il lui avait faites semblaient bien gardées. Il n'avait donc pas à s'en préoccuper maintenant. Et puis, il avait trouvé de nouveaux comédiens pour ses pièces : la belle Amaryllis, la mystérieuse Katherine...Cléopâtre serait un succès qui effacerait l'échec de Coriolan. Il suffisait de s'en convaincre et d'y travailler. Ludvig était revenu de Rome et son sang ranimait son corps, son bras droit avait recouvré ses forces...Finalement, tout n'allait pas si mal...Une seule inquiétude pouvait l'empêcher de respirer à nouveau : son duel prévu face à Crimson. Pour l'heure, le Primat ne s'était pas manifesté depuis les événements d'Hightgate. Il avait appris la convalescence de son aîné et, au lieu d'intervenir et d'en profiter, il avait eu le bon goût d'attendre qu'il se remette de ses blessures. Le Comte n'avait rien reçu, aucune missive, aucune provocation. Peut-être que le Camarillien avait abandonné l'idée ? Il en doutait : Crimson avait de nombreuses affaires à régler depuis la bataille au cimetière. Les derniers membres du Sabbat étaient traqués et les Loups, plus instables que jamais, ne facilitaient pas sa tâche. Toujours était-il que le Primat ne se manifestait pas, ce qui laissait à Jirômaru le loisir de reprendre des forces et de réfléchir à une manière plus douce d'aborder sa vengeance. Que lui restait-il à régler à part cette histoire avec Crimson ?

Comme pour répondre à sa question, trois coups furent donnés contre la porte. Marco releva la tête et jeta un coup d'oeil au Comte. Ce dernier referma son livre et plongea ses yeux d'ardoise dans les siens. Tous deux savaient qui était derrière cette porte...


- Dois-je la faire entrer ? finit par demander l'Allemand, une lueur inquiète brillant dans son regard.

Jirômaru mit du temps à répondre à son disciple. C'était Maria, leur amante commune. La belle Italienne n'avait pas revu le Comte depuis qu'il l'avait presque étranglée en sortant de son cercueil, le jour où Sarah avait été récupérée. Quelque chose avait animé la main du Prince. Avait-ce été la Mère qui l'avait sorti de ses songes en le rendant fou ? Ou avait-il quelque chose à reprocher à la jeune femme ? Marco ne le savait pas, et il craignait pour la vie de sa compagne. Le Comte lut la peur dans son regard. Il hésita. Devait-il permettre à Marco d'assister à cet échange ?


- Tu sais que c'est nécessaire, Marco. Nous avons beaucoup de choses à nous dire...

L'Allemand grimaça mais il n'avait pas le choix. Il se leva, reposa son livre dans une des étagères et se dirigea vers la porte. Dans son esprit, la voix de son maître résonna :

* Sois sans crainte, je ne la tuerai pas. *

Marco répondit, avec difficultés, tandis que sa main effleurait la poignée d'acier de la porte.

* Nul ne comprend ce qui vous a opposés ce jour-là...*

Jirômaru ne pouvait lui expliquer. Lui-même n'avait pas compris son geste sur le moment. Il l'avait analysé plus tard, l'esprit embrouillé, alors qu'il perdait l'usage de son bras. Il avait longtemps réfléchi à cette scène, à ce songe, à ce sang qu'il avait craché, à cette main qu'il avait serrée autour du cou de la belle...Et puis, il s'était vaguement souvenu...

* J'aimerais en être sûr...*

Marco ouvrit la porte et le visage de Maria lui apparut. La jeune femme était vêtue d'une crinoline rose à rubans crème. Des dentelles blanches bordaient son bustier ouvragé avec soin et ses cheveux étaient relevés dans sa nuque à l'aide d'une broche ornée de petites pierres pâles. Elle semblait si fragile dans cette toilette ! Sa peau brune et ses yeux verts contrastaient violemment avec les couleurs de sa tenue, comme pour souligner son appartenance à un autre monde. L'Allemand lui jeta un regard inquiet avant de l'inviter à entrer dans la salle de lecture. Maria avança, lentement, en faisant claquer ses escarpins sur le plancher. Le Comte la regarda entrer, silencieux, presque inexpressif. Seul un petit rictus de mépris animait les commissures de ses lèvres. Quelque chose le poussait à détester cette femme. Cela faisait quelques années qu'elle l'exaspérait et quelques mois qu'elle était devenue tout bonnement insupportable. Sa simple vue lui donnait envie de la gifler. Marco avait raison de s'inquiéter.

- Laisse-nous.

L'Allemand fit une courbette et s'en fut en fermant la porte derrière lui. Maria se retrouva seule face à son maître. L'heure des explications était venue. Le Comte lui fit signe d'approcher et la belle s'exécuta. Il lui indiqua le fauteuil de Marco et elle s'y assied docilement, sans un mot. Alors le grand Vampire fit claquer sa langue contre son palet, agacé par ce regard inquiet qu'elle lui lançait de temps à autre.

- Ta gorge ne porte plus de marque. C'est bien. fit-il en observant le cou de la jeune femme. Maria baissa les yeux, mal à l'aise.

- Oui...J'ai vite guéri. murmura-t-elle à mi-voix.

Jirômaru ne savait pas par où commencer. Il était partagé entre l'envie de se jeter sur la jeune femme pour lui faire cracher la vérité et la promesse qu'il venait de faire à Marco. La paix des lieux et sa lecture l'avaient quelque peu rasséréné, mais une sourde colère grondait toujours en lui. Au bout d'un moment, il se mit à tapoter sur l'accoudoir de son fauteuil et soupira :


- Qu'as-tu dit à Sarah ce soir-là ?

Maria grimaça. Elle ne savait que répondre. Devait-elle lui dire toute la vérité et lui découvrir sa faute dans son entier ou devait-elle lui mentir en partie pour tenter de sauver ce qui lui restait d'attrait à ses yeux ?

- Je...je l'ai fait manger et...je lui ai dit qu'elle...vous tuais à petit feu...

Le Comte resta interdit un moment. Son regard, fixé sur sa disciple, semblait perdu dans un vide infini. Jirômaru fronça les sourcils et tenta de se remémorer la scène qu'ils avaient vécue ce jour-là. La Mère lui avait parlé, elle avait violé son esprit...Puis il s'était réveillé, Maria était penchée au-dessus de lui. Il l'avait étranglée dans un excès de colère et de peur. L'avait-il prise pour la Mère ? Quant à Sarah, son comportement avait changé du tout au tout...Était-ce parce qu'elle s'inquiétait pour lui ? Elle le « tuait à petit feu »...oui...Maria avait raison quelque part, mais Sarah n'aurait jamais dû prendre cette assertion au pied de la lettre...et encore moins redevenir aussi froide qu'une pierre...après ce qu'ils venaient de vivre...le baiser du Vampire...ces soupirs...

- Tu mens. fit-il soudain en ramenant ses yeux dans ceux de sa disciple. Maria se tassa sur elle-même. Le regard de son maître était effrayant de colère. Tu oses me mentir...

- Je...non ! C'est la vérité ! couina la jeune femme, complètement paniquée.

Le Comte se leva brusquement et passa par-dessus la table basse. En une enjambée, il fut sur elle. Sa main vint se plaquer sur son visage et ses doigts se refermèrent autour de son crâne. Maria poussa un cri mais c'était trop tard : Jirômaru pénétrait déjà son esprit, comme l'on viole un enfant. Sa force mentale était ébréchée depuis qu'il tentait de trouver le Père et la Mère, mais à côté de la sienne, celle de Maria n'était rien qu'un fétus de paille.
Jirômaru brisa les barrières mal érigées par la jeune femme et répandit son esprit dans les méandres du sien. Telle l'encre dans l'eau claire, il vint s'écouler au milieu de ses souvenirs et de son intimité. Ses appendices crochues s'agrippèrent à tout ce qui pourrait éclairer ses questions et dévorèrent sa mémoire, ses sensations, sa raison...
Ce que le Comte trouva chez Maria n'eut rien de nouveau. Il la connaissait très bien et ses sentiments à son égard n'étaient plus un secret pour personne. La seule chose qu'il saisit, et qui lui permit de lever enfin le voile sur l'étrange comportement que Sarah avait adopté envers lui, fut cette conversation à laquelle il n'avait pas assisté : Maria avait révélé à Sarah qu'il comptait la tuer.


- Pauvre sotte ! hurla le Comte en lâchant soudain le visage de sa disciple. Comment as-tu osé !?

Maria s'écroula dans son fauteuil, à moitié inconsciente. Un mince filet de sang coulait de son nez. Jirômaru s'en éloigna, comme s'il craignait de la tuer sur le champ. A renfort de grands gestes, il se passa la main sur le front, pris d'une atroce migraine. Il était hors de lui. Maria avait tenté de révéler une partie de ses plans à la jeune humaine et l'avait ainsi convaincue qu'il avait prévu de la tuer. C'était vrai, au départ, mais son opinion et ses méthodes avaient changé depuis qu'il avait exposé ses projets aux Sept. Comment osait-elle exposer ainsi ses desseins ?! Même si la vérité avait changé et qu'elle n'était pas au courant de tout, c'était un acte de haute trahison ! Que devait-il faire maintenant ? Tuer Maria ? Comment allait-il prouver à Sarah qu'il ne prévoyait plus de l'utiliser comme sacrifice ? Comment lui expliquer ? Maintenant, il comprenait pourquoi la belle avait été aussi froide avec lui à son réveil. Il savait pourquoi elle avait voulu quitter ses bras et pourquoi elle n'avait pas répondu à sa dernière lettre...

Jirômaru revint près de Maria qui reprenait ses esprits. Des larmes coulaient sur ses joues et glissaient dans son décolleté, humidifiant ses dentelles de sa peur salée. Le Comte la foudroya du regard et lui attrapa le poignet droit pour la secouer un peu. La jeune femme gémit pitoyablement.


- Tu es jalouse, Maria, affreusement jalouse...fit-il entre ses dents serrées.

Maria tenta de se soustraire à son étreinte mais le Vampire serra ses doigts sur son poignet et manqua de le lui briser. La belle poussa un nouveau cri et se recroquevilla dans le fauteuil.


- Tu es dévorée par la jalousie. Tu es consumée par elle...Le Comte l'attrapa par les cheveux de sa main libre pour ramener son visage contre le sien.

- Maître...pitié...souffla la pauvre disciple. Je...je ne voulais pas...Je...oui...j'ai été jalouse...Je...

Jirômaru resserra sa prise sur les racines de ses cheveux et la secoua encore.

- Et qu'est-ce qui te dit que je ne suis pas jaloux, moi ? Hein ?! Qu'est-ce qui te dit que je ne suis pas jaloux de toi et de Marco... ? Mmh ? Est-ce que pour autant je vous monte l'un contre l'autre ?

Maria n'eut pas le temps de considérer la portée de ces paroles. Elle ne put réfléchir à leur sujet, ni comprendre à quel point le Comte se confiait alors à elle. Les crocs de son maître, à quelques millimètres de son œil, la paralysaient d'effroi. Elle prit ses paroles pour un caprice.

- Je...Si...si cela vous dérange, je ne le verrais plus..bégaya-t-elle fébrilement.

- Et si je te disais que ça me plaît !? Hein !? Cette fois, Jirômaru lui tordit le bras en arrière, ce qui fit gémir la jeune femme qui creusa le dos et avança sa poitrine pour tenter de sauver son articulation. Et si je l'appelais... ? Mmh ? Et si nous nous amusions tous les deux avec toi...?

Le Comte lâcha les cheveux de la belle pour attraper le col dentelé de son corsage et tirer dessus avec force. Le tissu craqua aussitôt et se déchira sur les côtés, laissant le sein gauche de la belle se découvrir dans toute sa blancheur. Le Vampire saisit brutalement sa magnifique rondeur et avança sa bouche pour en mordre le mamelon. Son geste fut sans douceur, sans tendresse, simplement provoquant et punitif.

C'est à cet instant que la porte s'ouvrit lentement derrière eux et que Marco entra d'un pas hésitant.


- Vous m'avez app...... ?

L'Allemand s'arrêta net, choqué de trouver ainsi le Comte sur Maria. Cette dernière lui jeta un regard de détresse absolue. Elle était prête à accepter sa punition, à accepter une nouvelle humiliation de la part de son maître, car elle le désirait toujours, malgré le contexte, mais ce qu'il venait de lui proposer et la façon dont il s'y prenait maintenant l'emplissait de terreur. Il semblait prêt à la faire souffrir bien plus qu'il ne l'avait déjà fait auparavant et elle doutait d'en ressortir vivante. Qu'il associe Marco à son acte le rendait encore plus cruel, à la fois pour elle, mais aussi pour l'Allemand qui n'avait rien fait pour mériter un tel rôle. Lui qui demeurait toujours doux et attentionné avec elle, ne pourrait supporter de lui faire du mal...

- Pi...pitié Seigneur...Marco n'y est pour rien. fit-elle en pleurant. Sa main libre tentait de faire reculer son maître, en vain.

Sur ces mots, les crocs du Comte s'enfoncèrent dans sa chair et l'extrémité de son sein perla de sang. Maria poussa un cri de surprise et de douleur. Marco, lui, restait figé à l'entrée de la salle. Complètement abasourdi d'avoir été appelé alors que son maître paraissait vouloir une nouvelle fois prendre son pied avec sa consoeur, il ne saisissait pas l'intérêt de l'avoir appelé. Devait-il l'arrêter ? Il en était incapable ! Devait-il les regarder ? A quoi cela servirait-il ? Il ne comprenait pas pourquoi il l'avait contacté par la pensée pour le faire revenir dans ces conditions-là...
Jirômaru saisit alors Maria par le cou et la tira à lui. D'un geste, il la jeta sur le sol comme une poupée de chiffon. La jeune femme ne parvint pas à se rattraper et chuta durement sur le plancher. Son nez goutta de sang et sa poitrine s'écrasa sous elle. Le Comte la pointa du doigt, le regard braqué sur Marco.


- Enlève-lui cette robe. ordonna-t-il d'un ton glacial.

Marco ouvrit la bouche, incapable de répondre. Il jeta un regard terrifié à Maria qui pleurait maintenant toutes les larmes de son corps. Il ne savait toujours pas ce que leur maître lui reprochait...Comment avaient-ils pu en arriver là ?


- Es-tu sourd, Marco ? gronda le Comte en avançant vers lui. Ou bien toi aussi tu as décidé de me trahir ?

- Vous trahir... ? Je...non...

L'Allemand déglutit et s'approcha de Maria. Il la saisit par un bras pour l'aider à se relever. La jeune femme le tira vers le bas en gémissant qu'elle ne voulait pas qu'il la touche. Jirômaru l'attrapa alors par la nuque et la força à se relever. Marco précipita ses gestes pour aider son amante à se remettre debout et éviter que ce ne soit que la force brute du Comte qui la soulève. L'odeur du sang avait envahi la pièce.
Face au Comte et à son regard impérieux, l'Allemand tendit ses mains vers le corsage de Maria afin de défaire ses rubans. Ses gestes, maladroits, tremblants, finirent d'agacer son maître qui resserra sa poigne sur la nuque de la jeune femme. Maria hoqueta.


- Tu en as pourtant l'habitude, non ? grogna le lord avec ironie.

- Je...je ne peux pas...gémit Marco en baissant ses mains. Son regard venait de croiser celui de la jeune femme.

Jirômaru eut un rictus mauvais, puis il poussa la belle dans les bras de son disciple.


- Des Sept, tu as toujours été le plus droit, Marco. dit-il en lâchant sa victime. Mais aussi le plus naïf. Le Comte tourna les talons et s'éloigna vers la porte à grands pas. Elle est maintenant sous ta responsabilité. Je ne la veux plus dans mes pattes. La moindre erreur de sa part sera aussi la tienne.

La porte claqua derrière le Comte, laissant les deux disciples ensemble, choqués, soulagés sans doute de ne pas avoir à prolonger la torture. Maria sanglota longtemps dans les bras de Marco qui resta perplexe, incapable de comprendre ce qu'il venait de se passer. Maria finit par lui confier ses crimes. L'Allemand réalisa alors combien son amante avait échappé de peu à la mort...Chez le Comte, il n'y avait pas de place pour les traîtres.

Made by Neon Demon


[HRP/Fin du RP. Suite dans "Autodafé d'un pamphlet/HRP]

Crédit image: Corrupted Gift de Kimded


*Indochine


> Jirômaru Keisuke <

Jalousies [Comte] [14/05/42] Comte_10

Shakespeare, Macbeth, I, 4, 1605 :

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Jalousies [Comte] [14/05/42]

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