A little party never killed nobody. [Miranda - Katyusha]

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A little party never killed nobody?

Miranda & Katyusha.

«Hier, j'étais heureux. J'étais. Mot doux et triste! Le bonheur est l'éclair qui fuit sans revenir. Hélas! Et pour ne pas oublier qu'il existe, il le faut embaumer avec le souvenir.»

La nuit couvrait de son voile obscure la capitale depuis plusieurs heures et la pluie diluvienne qui déchainait le ciel n’avait pas suffit pour empêcher certains de répondre présents à la réception qui se tenait au Queen’s Head. Miranda y comprit. Même si la vampiresse n’avait posé bagage que depuis peu à Londres, elle n’allait certainement pas se cloitrer chez elle, non, Miranda était du genre à imposer sa place sans attendre qu’une chance se présente: La chance, on se la crée.
Accompagnée de son fidèle majordome, Richard, qui avait eu la brillante idée de lui faire part de cette soirée avec plus au moins de scepticisme car contrairement à sa maitresse il n’était guerre friand des grands rassemblements d’autant plus qu’il connaissait si bien le tempérament de Miranda, elle refusait de se fondre dans la masse. D’ailleurs, cela se voyait très bien sur sa charmante personne, la jeune femme s’était parée de l’une de ses plus belles robes pour l’occasion, une robe à crinoline d’un bleu nuit mettant en valeur la couleur de ses prunelles malicieuses, ornée de dentelles et de perles. Sa chevelure d’un blond si particulier et évocateur pour ses congénères lui tombait en cascade de boucles jusqu’au creux des reins et la touche finale pour rester fidèle à son extravagance et son goût du luxe, un magnifique collier incrusté de saphirs entourait son cou tandis que des bracelets pendaient à ses poignets gantés.
Le lieu était propice aux nouvelles rencontres, les discussions menaient bon train autour de bonnes boissons, bercées par les douces notes de musiques et entre deux danses. Miranda était comme un poisson dans l’eau. La belle vampiresse se complaisait de toute l’attention qu’elle recevait, en grande oratrice, l’image des bonnes gens suspendus à ses paroles avec autant d’intérêt que d’intrigue tandis qu’elle contait ses aventures jugées atypiques pour l’esprit si conservateur et traditionnel de certains londoniens en particulier venant d’une femme. Cela l’enchantait plus qu’il ne le faut.

- Collectionner des objets rares et des bijoux n’est pas ce qu’on appelle un loisir très commun madame.
- C’est que vous n’avez jamais goûté à ce plaisir mon cher.
~~~

- Et vous ne vous fatiguez pas de vos nombreux déplacements? N’est-ce pas effrayant de s’engager dans des sentiers battus sur de simples coups de tête?
- C’est là tout le plaisir ! Mademoiselle Dubois, vous qui êtes française vous devez comprendre mieux que personne combien la découverte d’une nouvelle culture peut être stimulante.
~~~

- Oh ! Vous vous apprêtez à vous marier? Comme c’est charmant ! Profitez en ma chère, la vie peut se montrer si cruelle…Le bonheur est éphémère.
- Ne soyez pas si cynique Mme. Catwright, vous êtes encore si jeune et belle, ne laissez pas le chagrin vous priver du bonheur.

Comment elles étaient naïves à la croire sur parole, le chagrin de sa lointaine humanité n’était plus qu’un souvenir et toutes ces paroles n’étaient qu’un jeu pour maintenir une façade. Que les humains peuvent être naïfs, prêts à avaler tout ce qu’on leur raconte pourvu que l’on se montre convaincant, pourvu qu’on touche leurs sentiments, pourvu que l’on arbore les bonnes expressions…Décidément, elle était vraiment une bonne actrice et pas une seule fois elle ne s’en voulu d’ainsi se jouer du monde.
Toutefois, son amusement se voyait partiellement incomplet car depuis son arrivée au salon, elle n’avait encore croisé aucun de ses semblables et plus le temps passé et plus son impatience grimpait d’un cran. Elle se voyait mal revenir chez elle en fin de soirée sans avoir récolté la moindre nouvelle sur ce qui se tramait dans l’ombre loin des consciences des mortelles. Si elle voulait présenter son projet au Comte Keisuke, elle devait d’abord savoir à quelle genre de personne elle avait affaire et pour cela de simples humains ne risquaient pas de lui offrir les réponses recherchées.

(c) DΛNDELION

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«Secrets & Lies.»

Musique Interprétée par Katyusha

-Représentez-moi à cette réception Maxwell.

-Mademoiselle, vous n'y pensez pas ?! Un grand nombre de nos plus fidèles clients ont chaleureusement recommandé votre présence à cette soirée. Ne pas vous y présenter en personne serait un affront irréparable !

-Je ne veux pas y aller....

-Mademoiselle, avec tout le respect que je vous dois, permettez moi d'insister ! Je puis vous accompagner si vous craignez de vous ennuyer. Par ailleurs, je ne comprends pas votre décision. Vous êtes remarquable en société, et quiconque se voit en votre compagnie la plébiscite par la suite. Pourquoi vous refusez-vous à l'exercice alors que vous le maîtrisez ?

*Pour ne pas endurer l'ennui et l'hypocrisie infâme de ces soirées ? Supporter les platitudes et les commérages ?*

-Je n'irai pas, cette discussion est terminée.

Et le soir même, la calèche conduisait Katyusha et Maxwell au Queen's Head. Noblesse obligeant, l'éternelle demoiselle était magnifique. Une robe écrue en queue de paon qui semblait faite de voiles fins, ornée de dentelles et à quelques endroits de fanfreluches très discrètes. Si en elle-même la tenue était ravissante, elle était surtout idéale pour pouvoir être piquée de pierres précieuses. Ainsi, la robe était traversée de long en large par d'amples courbes et arabesques faites en petits rubis, saphirs et citrines. Elles étaient des pointes de couleurs lumineuses qui conféraient un aspect somptueux à la tenue. A cela s'ajouta une parure d'émeraude, et enfin quelques petits diamants dans ses cheveux tressés en couronne. Sa chevelure de feu offrait un contraste parfait avec la couleur de sa tenue et de ses bijoux, rien n'ayant été laissé au hasard. Maxwell aurait aimé un ensemble beaucoup plus exubérant, mais sa supérieure s'y était très farouchement opposée. Et d'ailleurs, elle affichait un air contrit depuis qu'ils avaient quitté la boutique.

-Allons Mademoiselle.... De grâce.... Aucun bijoux ne saurait remplacer l'éclat d'un sourire.

-Vous m'empoisonnez, Maxwell.

-Je vous promets que la soirée se passera bien ! Laissez-vous aller, et vous verrez que vous pourriez même vous y distraire.

Katyusha avait une furieuse envie de lui arracher les oreilles. Déjà parce qu'il l'avait harcelé jusqu'à ce qu'elle cède, et ensuite parce qu'il exigeait d'elle qu'elle y mette de la bonne volonté. Elle lui adressa un regard courroucé et boudeur, qui manqua d'arracher un soupir à son plus fidèle bras droit. Autant il savait sa maîtresse redoutable en affaire. Autant parfois il ne comprenait absolument pas ce qui était à ses yeux des caprices d'enfant gâté, qui lui inspirait régulièrement l'envie de la gronder et de lui tirer les oreilles ! Mais il ne pouvait pas se permettre de pareilles extrémités. Il n'avait plus qu'à espérer que la noble rousse daigne assumer son rôle, et se montre charmante pendant la soirée. Bien qu'elle n'avait absolument pas envie d'être là, Katyusha prit sur elle pour revêtir son masque de bienséance, et afficher un sourire poli et courtois du meilleur effet. Maxwell en réprima un soupir de soulagement, et tous deux pénétrèrent dans la salle.

Ambiance qui se voulait distinguée et raffinée, orchestre de qualité, buffet, piste de danse aménagée, et divers coins agencés en petits salons, avec leurs lots de fauteuils, divans, et autres causeuses. A peine arrivée que les clients repérant de loin la crinière de feu de la vampiresse, se précipitèrent à son encontre. On flatta son allure, sa robe et bien évidemment, l'ornementation qu'offrait les pierres, donnant toute sa splendeur à la tenue. Enchainant remerciements, révérences polies et baise-mains courtois, Katyusha se retrouva embarquée par ce groupe de personne qui tenait absolument à la présenter aux restes de leur connaissance.... Autrement dit au trois quart de la salle. Que la soirée pouvait lui paraître longue, fade, insipide et mortellement ennuyeuse. Heureusement qu'il y avait un peu de musique pour l'empêcher de sombrer dans le sommeil. Les conversations sans saveur de ces hommes et femmes du monde lui inspiraient des envies de trépas ! Alors qu'on l'avait oublié quelques instants le temps d'une discussion empreinte de nostalgie, on l'arracha subitement de ses rêveries pour la questionner.

-Cette musique me rappelle mes jeunes années et mes cours de solfège.... Que tout ceci est loin à présent, mais je ne suis pas en reste en ce qui concerne le chant ! Ma collection en cristal s'en souvient encore !

Après quelques rires partagés, l'interlocutrice se tourna vers la coqueluche du groupe, bien décidé à la faire participer.

-Mais qu'en est-il de vous Lady Orlov ? Cette musique vous évoque t-elle des souvenirs ? Peut-être avez-vous appris le chant ou un instrument ?

-On m'a enseigné les deux, mais j'ai une préférence pour les instruments.

-Mais Mademoiselle, vous m'aviez caché que vous jouiez d'un instrument !

-A vrai dire, j'affectionne les instruments à cordes.

-Vite ! Je suis sûr que le pianiste acceptera de vous céder temporairement son instrument ! Vous nous ferez bien une petite démonstration my Lady ?

-Je ne suis pas certaine que....

-Ho de grâce Lady Orlov, ne nous obligez pas à vous supplier ! Nous sommes entre nous, je suis certaine que vous saurez nous interpréter quelques airs tout à fait charmants....

-Oui, des gentilles sonates, ou pourquoi une mignonne musique de chambre ? Qu'importe, je suis prêt à parier que cela sera aussi adorable que vous !

-Edmond je vous en prie ! Un peu de tenue, vous allez nous la troubler !

Le groupe, la poussait presque vers le piano qui trônait au milieu des autres instruments. Prenant une profonde inspiration pour ravaler son irritation poignante qu'elle ne révéla en aucune manière, Katyusha s'installa, toujours en gardant un souci d’élégance et de raffinement. Son public s'attendait à une prestation plus ou moins réussie, certaines espéraient même qu'elle soit ratée pour mieux se moquer et médire d'elle. La vampiresse positionna ses doigts sur les touches, cherchant un air à interpréter.... Et commença à jouer une mélodie rythmée et même presque endiablé, qui contrasté très fortement avec l'ambiance recherchée dans la soirée. Néanmoins la maîtrise de la noble rousse sur l'instrument et l'aspect technique du morceau étrangla de rage et de frustration les commères, tout en arrachant une mine stupéfaite aux autres. Personne ne s'y attendait, pas même Maxwell. Si elle avait réussi à rabattre de le caquet de ces vils péronnelles, elle avait également réussi à attirer l'attention de la foule. Ce qui, une fois son morceau fini, manqua de la faire rougir jusqu'aux oreilles. Une fois la surprise passée, on lui adressa des applaudissement, qui cette fois-ci lui firent rosir les pommettes. Elle salua rapidement son public improvisé, avant de s'excuser tout aussi prestement auprès de ses convives, prétextant de devoir prendre l'air à cause de la chaleur.

Elle laissa son groupe réaliser ce qu'il s'était passé, et se retrouva sur une sorte de petit balcon. Posant ses mains sur la rambarde, et se croyant seule, elle s'autorisa un soupire, avant de se renfermer solidement dans son carcan d'éducation stricte et rigide. Cette soirée était interminable.... Maxwell était très occupé à récolter les commandes de ces dames et messieurs. Il n'était pas question de pouvoir rentrer de suite.

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A little party never killed nobody?

Miranda & Katyusha.

«Hier, j'étais heureux. J'étais. Mot doux et triste! Le bonheur est l'éclair qui fuit sans revenir. Hélas! Et pour ne pas oublier qu'il existe, il le faut embaumer avec le souvenir.»

Le temps semblait suspendu pour la jeune femme, dans un endroit comme le Queen’s Head, elle avait l’étrange impression d’y être depuis une éternité mais en même temps la sensation que les minutes étaient réduites à de simples secondes tant il y avait un mouvement constant. En effet, Miranda papillonnait parmi les convives, chacune de ses rencontres donnait lieu à une nouvelle car on la trouvait si enjouée et agréable qu’on avait envie de la présenter au plus vite à des amis, elle pensait secrètement que ses interlocuteurs cherchaient simplement à se vanter puisqu’elle était encore débutante en ces lieux. Cependant, Richard de son côté peinait à dissimuler sa mauvaise humeur qui lui collait à la peau jetant un froid non négligeable sur les conversations auxquelles il se trouvait mêler, un comportement désagréable qui ne sied pas à un majordome mais que Miranda appréciait chez son fidèle servant. Elle tournait même sa mine grincheuse en dérision pour détendre l’atmosphère et lui éviter les remarques désobligeantes, bien qu’embêté, Richard ne relevait pas sachant que trop bien combien sa maîtresse adorait le taquiner.
Toutefois, tandis que la belle se trouvait installée autour d’une table où plusieurs verres de vin et quelques cartes trônaient, l’apparition soudaine d’une pianiste attira l’attention de toute l’assemblée y compris Miranda. Il lui ne lui fallut qu’un seul coup d’œil pour reconnaitre l’aura si particulière que cette jeune inconnue dégageait, un vampire, enfin. Cette présence semblait sincèrement la ravir.

*Il était temps, je commençais à désespérer.*

Songeait-elle en échangeant discrètement un regard gorgé de sous-entendus avec Richard, le majordome se racla la gorge à plusieurs reprises dans une vaine tentative de masquer l’inquiétude qui s’insinuait en lui. Il avait de quoi s’inquiété connaissant le tempérament fonceur de Miranda. Cependant, la jeune femme ne lui prêta pas plus d’attention préférant ignorer l’hésitation de ce dernier, son attention était entièrement focalisée sur la charmante demoiselle. Elle était douée, il fallait l’avouer et la passion avec laquelle elle jouait parvint même à transporter Miranda l’espace d’un instant lui rappelant son amour de la musique car elle-même adorait ses cours de musique dans sa jeunesse quoiqu’elle abandonna cette activité au file du temps.
Sa curiosité impatiente mit fin à cette contemplation et elle se pencha juste assez vers une jeune femme qui se tenait à ses côtés, une certaine Mme. Miller, apparemment une habituée de ces lieux et certainement celle qui était le mieux informée. Sans jamais détachait ses prunelles malicieuses de l’objet de son attention, elle s’attela à questionner sa voisine.

- Qui est donc cette charmante personne? Je doute qu’une simple artiste puisse se payer autant de belles pierres précieuses, n’est-ce pas?
- Non, en effet, Lady Catwright, c’est Lady Orlov. Commença Madame Miller sereinement, détrompez-vous, les pierres précieuses n’ont aucun secret pour elle..
- Orlov dites-vous…Se répéta Miranda pour sa propre personne comme pour réfléchir à ce nom, cela ne lui disait malheureusement rien. Qu’entendez-vous par là?
- Lady Orlov est à la tête d’une entreprise, la joaillerie incluse. Vous qui adorez ces choses-là, vous y trouverez votre compte.

Madame Miller conclut ses paroles dans un ricanement amusé et au même moment la musique cessa mettant fin à ce spectacle captivant qui récolta aussitôt les applaudissements chaleureux et les félicitations admiratives de l’assemblée. Quant à Miranda, elle opina de l’arbitre vaguement pour gratifier son interlocutrice tandis qu’elle suivait du regard les mouvements de la fameuse demoiselle Orlov, cette dernière n’était pas du tout à son aise au centre de toute cette attention et lorsqu’elle disparut parmi la foule, Miranda s’excusa alors auprès de ses compagnons de table avant de les quitter prétextant une soudaine envie de prendre l’air.
Ni une ni deux, la vampiresse traversa la salle d’une démarche rapide et déterminée pour rejoindre le balcon où elle crut avoir aperçut Mademoiselle Orlov se diriger quelques minutes plus tôt. Sa quête fut rapide. Elle se tenait là, dos à elle complètement distraite par sa solitude.

- Pourquoi fuir ainsi après nous avoir offert un tel spectacle ma chère?

La voix de Miranda s’éleva dans la plus grande douceur couvrant le brouhaha lointain des conversations et des rires qui émanait de la salle. Les mains jointent dans son dos et un sourire bienveillant étirant les commissures de ses lèvres rosées, elle guettait la réaction de la jeune femme.

- Permettez-moi de vous importuner, je ne pouvais pas ignorer la présence d’une de mes semblables en particulier dans un endroit aussi prisé par des humains.

Ajouta-t-elle en s’avançant un peu plus, Miranda parvenait à dissimuler son aura si bien que même les autres vampires avaient du mal à la découvrir. Si au départ, elle le faisait par mesure de sécurité durant ses escapades de receleuse, elle avait finit par s’y habituer à tel point que ça devenait un réflexe machinal.

(c) DΛNDELION

«Secrets & Lies.»

La noble rousse tressaillit à l'entente de cette voix qu'elle n'avait pas entendu arriver. Elle fit volte-face ses grands yeux bleus un brin sauvage venant se confronter à ceux de son interlocutrice. Elle la détailla rapidement. Des yeux bleus, une longue chevelure blanche, une démarche assurée, une voix douce.... Elle était grande, mais à vrai dire aux yeux de Katyusha le monde entier était grand. Une robe bleu nuit, des perles, de la dentelle, un collier de saphir qui n'avait pas échappé à son regard de professionnel, mais dont elle se détacha bien vite. Elle n'était pas là pour travailler ! Elle s'attacha plutôt à comprendre ce que cette dame lui voulait. Visiblement sa fuite avait été remarquée, et étrangement, le fait que ce soit une vampiresse qui la reprenne à ce sujet fit de nouveau rosir ses pommettes. Elle s'empressa toutefois de répondre poliment.

-Ho je ne voulais pas importuner davantage les musiciens, et laisser le propriétaire légitime du piano retrouver son bien. Ce n'était qu'une petite improvisation pour faire plaisir à quelques convives.

*Parfait.... Vraiment.... Non seulement on me force à jouer mais en plus je me refais remarquer, c'est magnifique.... Maxwell va m'entendre.*

Son interlocutrice se montra plus audacieuse, n'hésitant pas à parler ouvertement d'humains. Instinctivement, la petite rousse avait vérifié par de rapide coup d’œil que personne n'en avait profité pour les écouter. Le souci de la mascarade était devenu un réflexe chez elle. Heureusement, chacun était occupé à profiter de la soirée et non à les espionner. Néanmoins, et même s'il s'agissait d'humains, l'éternelle demoiselle demeurait prudente. Elle avait parfois l'impression d'évoluer au beau milieu d'un panier de crabes ! Mais il y avait une chauve-souris parmi les crustacés de ce soir. Aussi peu à l'aise avec ses comparses qu'avec le reste du monde, la pauvresse ne savait pas trop comment réagir face à cette vampiresse si avenante et sûre d'elle.... Plus elle l'observait, plus elle avait l'impression de voir son exact opposé ! Une femme extravertie, à l'aise en société, qui avait confiance en elle. Même sa chevelure immaculée semblait vouloir s'opposer au carmin de sa propre crinière. Néanmoins, c'était aussi là le triste signe d'une dégénérescence avancée.

*Quel âge peut-elle avoir pour en être à ce stade ?*

Innocemment, Katyusha pensait que cette vampiresse était déjà bien avancée dans son éternité. Néanmoins la non-vie savait se montrer aussi injuste que la vie elle-même. Il n'était pas obligatoire d'être âgée pour souffrir de la dégénérescence. Après tout, l'éternelle demoiselle ne souffrait-elle pas elle-même d'une mélancolie très précoce pour son jeune âge ? Joignant ses deux mains devant elle, l'infante des nuits prit une profonde et silencieuse inspiration, faisant un effort pour se montrer un minimum sociable et agréable.

-Je suis ravie que mon petit égarement sur ce piano vous ait apporté une quelconque distraction. Mais je manque à tous mes devoirs, permettez-moi de me présenter. Je me nomme Katyusha Orlov. Enchantée. J'espère que cette soirée est à votre convenance.

*Allons ma fille ! Ce n'est quand même pas la première fois qu'on rencontre une autre dame de nuit ! Il n'y a aucune raison d'être aussi nerveuse.*

A vrai dire, son appréhension n'était absolument pas visible. Elle revêtait toujours son masque de bienséance, arborant un petit sourire léger et courtois. S'il n'y avait pas ce relent sauvage dans son regard, elle aurait l'air d'une parfaite petite poupée de porcelaine. Mais ici, il fallait se contenter du doute proposé.

-Y a t-il quelque chose que je puisse faire pour vous être agréable ?

Si son interlocutrice était simplement venue converser entre vampiresses, elle était tout à fait disposée à lui faire la conversation, comme son éducation le lui avait appris. Bien que timide, elle n'était pas hermétique aux relations avec autrui. Mais si cette mystérieuse dentue avait besoin d'elle pour quoique ce soit, elle préférait autant en être le plus rapidement informée pour pouvoir réagir au mieux. On lui demandait rarement service d'ordinaire. Déjà parce qu'elle se montrait peut au sein de ses comparses, et aussi parce qu'elle n'était guère influente. Et pourtant, entre deux bêtises, elle pouvait se montrer tout à fait serviable, pour peu que cela rentre dans ses cordes.

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A little party never killed nobody?

Miranda & Katyusha.

«Hier, j'étais heureux. J'étais. Mot doux et triste! Le bonheur est l'éclair qui fuit sans revenir. Hélas! Et pour ne pas oublier qu'il existe, il le faut embaumer avec le souvenir.»

Le sourire de Miranda s’élargit un peu plus creusant une petite fossette au creux de sa joue visiblement satisfaite d’avoir réussi à surprendre la jeune femme. Qu’elle pouvait être enfantine par moments ! Ceci dit, cela n’enlevait rien à sa mine joviale. Elle sentait que sa présence troubler quelque peu son interlocutrice, mais elle ne parvenait pas tout à fait à comprendre avec exactitude pourquoi, était-ce simplement le coup de la surprise? Ou était-ce de la timidité? Dans un cas comme dans l’autre, elle appréciait l’effort de cette dernière à lui être agréable et polie exactement comme son rang le lui imposait. Ces mondanités, Miranda les délaissaient très souvent quand elle se trouvait face à ses congénères, c’était comme s’il y avait deux personnes dans un seul et même corps : La charmante dame du jour et la vampiresse sans pitié de nuit.

Cependant, elle jugeait bon de se montrer sympathique face à cette jeune femme, du moins tant que celle-ci lui était agréable. Elle n’avait aucune raison de vouloir l’intimider, elle lui paraissait si jeune, inoffensive et en tout point opposée à sa personne et il était très rare pour Miranda de se tromper dans ses jugements. Elle avait appris à cerner les gens avec efficacité pour mieux s’adapter à eux lorsque cela l’arrangeait.

- Vous êtes bien charmante.

Et ces mots n’étaient pas qu’une réponse aux paroles de la jeune femme pour souligner sa politesse envers les dits convives dont elle parlait, mais plus comme une constatation vis-à-vis de son apparence autant que ses bonnes manières. En effet, pour illustrer son compliment, Miranda scruta la belle rousse de haut en bas avant de planter de nouveau ses prunelles dans les siennes. Plus elle la détaillait du regard et plus elle lui évoquait vaguement le souvenir de son humanité, cette timidité, cette douceur qui n’étaient désormais plus. Elle ne releva pas les coups d’œil furtifs que la vampiresse jetait vers la salle, Miranda n’avait pas le souci de la mascarade très à cœur et c’était certainement la raison pour laquelle Richard la surveillait comme une enfant et qu’il n’hésitait pas à la réprimander lorsqu’elle montrait une extravagance flagrante en public. D’autre part, elle fit mine de ne pas avoir remarqué le regard de la rouquine lorsqu’il se riva un peu trop longtemps sur sa tignasse banche…Elle adorait jouer la carte du mystère quant à son âge.

- Oh excusez-moi ! J’en oublie mes manières miss Orlov, Miranda Catwright, mais je vous en prie appelez-moi simplement Miranda. Ravie de faire votre connaissance.

Elle s’avança un peu plus vers son interlocutrice sans la quitter du regard ni effacer son sourire de son visage poupin. Ses mains se posèrent instinctivement sur la rambarde de pierre, celle-ci était humide suite à la pluie qui avait heureusement cessée pour l’instant.

- Ça l’est, énormément, je suis rassurée que ma première sortie à Londres soit aussi divertissante. Assura-t-elle toute en opinant du chef pour appuyer davantage ses propres mots. Katyusha…Katyusha…C’est très russe comme prénom.

Elle pencha la tête sur le côté d’une mine songeuse tandis qu’elle prononçait cette constatation, plus pour elle que pour la concernée. Puis, elle reprit d’un ton plus enjoué comme pour rattraper son bref moment d’égarement.

- Pour être tout à fait honnête avec vous, en plus de votre prestation, c’est vos jolies parures qui m’ont conduit à vous. J’ai entendu dire que vous êtes experte dans le domaine, je suis enchantée de le savoir en moins je sais à quelle porte frapper à l’avenir n’est-ce pas? Voyez-vous, collectionner ces merveilles est mon loisir favori.

Bon, ce n’était là qu’une mince part de la vérité. Il était vrai que Miranda adorait tout ce qui était beau et brillant, les joyaux en grande partie. Hors en réalité, le fait que la rouquine soit une vampiresse était sa vraie motivation.

- Habitez-vous à Londres depuis longtemps Miss? Est-ce donc pour cela que ces rassemblements ne semblent pas vous divertir? Oh et pourquoi sommes- nous si peu nombreux? Peut-être est-ce juste qu’un manque de chance !

Miranda déclara dans un seul souffle, le débit rapide à tel point qu’il était difficile de suivre tous les mots qui sortaient de sa bouche prenant soin à prononcer distinctement le nous pour faire allusion aux vampires. Certes cela trahissait son enthousiasme sauf que bien vite elle réalisa qu’elle s’était un peu emballée et un ricanement lui échappa tandis qu’elle haussait les sourcils d’un air désolé.

- Encore navrée pour cet élan de curiosité, loin de moi l’envie de vous brusquer.

(c) DΛNDELION

«Secrets & Lies.»

Katyusha faisait au mieux pour paraître agréable et souriante. Mais derrière son masque de bienséance, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir nerveuse. A vrai dire, le fait que sa comparse la détaille de bas en haut ne l'aidait pas à se sentir mieux. Elle avait vite tendance à se sentir scrutée ou observée. Mais après tout n'avait-elle pas fait la même chose ? Même moindrement ? Toujours était-il que la vampiresse en vint à se présenter à son tour. Miranda Catwright... Elle n'avait jamais entendu ce nom, mais à vrai dire, elle n'avait pas vraiment fait connaissance avec d'autres vampires alors.... Elle observa ladite Miranda, s'avancer pour se rapprocher de la rambarde. Son sourire se fit un peu plus assurée lorsqu'elle entendit que son homologue semblait prendre beaucoup de plaisir dans cette soirée.

*Elle a bien de la chance ! J'ai tellement envie de m'enfuir....*

Elle préférait quand les gens étaient satisfaits. Cela évitait qu'ils se montrent grognon ou désagréables. Mais voilà que son interlocutrice tiqua sur son prénom. Loin de s'offenser de sa remarque, Katyusha prit soin de lui répondre.

-Effectivement, je ne peux dissimuler mes origines avec mon nom.

Elle n'avait aucunement honte de cela. Elle était issue d'un curieux brassage ethnique, mais c'était à ses yeux une richesse. Le seul point négatif était qu'il était parfois long et fastidieux qu'en dépit de son nom elle avait également des origines irlandaises, mais qu'ayant été élevée en France, elle avait adopté les mœurs de ce pays ! Le plus simple restait encore de ne pas s'étaler sur le sujet. Ce qui l'arrangeait d'autant plus qu'elle préférait garder ce genre d'informations pour elle. Moins on en savait sur les gens, moins on pouvait avoir de moyens de pression sur eux. La jolie rousse avait conservé une légère tendance à la paranoïa depuis ce triste jour où son feu géniteur avait décidé de la piéger pour mieux se débarrasser définitivement d'elle. Bien sûr, tout le monde n'avait pas ni la volonté ni l'utilité de lui vouloir du mal, mais étant dans l'impossibilité d'identifier qui était bienveillant et qui était dangereux, elle préférait jouer la carte de la sûreté.

Mais la conversation prit une toute autre tournure lorsque Miranda en vint à lui parler de parures. Cela aida considérablement l'éternelle demoiselle à se détendre. La joaillerie était son domaine, un des royaumes dans lesquels elle évoluait en reine, sûre de ses acquis et de ses compétences. Son sourire se fit plus prononcé et assuré, alors qu'elle lui répondait, soulagée de pouvoir enfin se sentir à l'aise.

-En effet, c'est là mon domaine d'expertise. Je serais tout à fait ravie de pouvoir vous conseiller et vous aider à compléter vos collections. Mais peut-être pouvez-vous d'ores et déjà m'aiguiller sur vos préférences ? J'ai cru comprendre que vous faites une collection, mais s'agit-il de pierres qui sont déjà intégrées dans des bijoux ? Ou préférez-vous les pierres brutes, simplement taillées ? Il est plus rare que nous fournissions ce genre de prestation, mais nous réalisons tout de même ce type de demande sur commande. Nos artisans vous assurerons la meilleure qualité, tous maîtrisent et pratiquent le polissage au fil de lin.

Le moindre recoin de chaque pierre était poli à l'épaisseur d'un fil fin de lin, pour assurer une perfection de réalisation indiscutable. Ainsi, chaque pierre était travaillée pour offrir le maximum de son potentiel. Un souci presque zélé du service, mais qui faisait la renommée de ses établissements. Mais si Katyusha était à l'aise dans son domaine, celui de Miranda était l'art de la conversation. Elle la bombarda de questions, au point que la demoiselle, eut quelques difficultés à ne pas perdre le fil de leur discussion. Mais surtout, elle était embarrassée de constater que son manque d'entrain pour la soirée était visible au point que Miranda le remarque !

-Je.... Je suis arrivée ici il y a quelques mois à peine. Je suis navrée si je parais ennuyée, loin de moi cette idée bien sûr. Mais je dois avouer que je ne suis pas encore tout à fait habituée à tous ces changements. Ce n'est qu'une question de temps, c'est certain. Dès que j'aurais établi mes repères et mes marques, je serais sûrement aussi à l'aise que vous.

Elle porta son regard sur l'assemblée, essentiellement constituée d'humains, avant de répondre à Miranda.

-Il est vrai que les noctambules se font discret ce soir.... mais peut-être aurions-nous été plus chanceuse au Royal Opéra House. De ce que j'ai entendu dire, bon nombre des nôtres se donnent rendez-vous là-bas. Sûrement dans l'espoir d'y voir le Prince, pour une quelconque raison.

*Je leur laisse volontiers la noble tâche de l'occuper ! Ce n'est pas moi qui irais courir après un homme aussi puissant.... J'espère plutôt qu'il n'entendra jamais parler de moi. Le pouvoir a la fâcheuse tendance à attirer des ennuis, et je n'en ai pas besoin !*

La seule fois où Katyusha avait vu de ses propres yeux un Prince, c'était en France, et ce dernier se demandait s'il devait la laisser exister ou abréger ses souffrances, suite à la tentative de meurtre et l'abandon de son géniteur vampirique. Elle ne doutait pas un seul instant que si Tybalt ne s'était pas immédiatement porté garant d'elle, l'adoptant officiellement ce soir là, elle n'aurait pas survécu..... Aussi n'avait-elle pas forcément une bonne image de ces êtres surpuissants qui avaient le pouvoir de vie ou de mort sur plus ou moins n'importe qui. Elle fut tirée de ses sombres pensées par les excuses de Miranda vis-à-vis de sa curiosité. Elle s'empressa alors de la rassurer, même si elle doutait qu'elle en ait besoin.

-Ho soyez tranquille, cela ne me dérange pas. Il est tout à fait normal que vous vous renseigniez. A ce que j'ai cru comprendre, vous aussi vous vous êtes installée il y a peu à Londres ? Si je puis me permettre l'indiscrétion, qu'est-ce qui vous amène en cette charmante ville ?

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» Miranda Catwright - Les milles et une aventures. » Katyusha Orlov» Liens Katyusha Orlov» Mascarade [24-06-42] - Katyusha Orlov» [réservée] Miranda Catwright - Aristocrate receleuse - 213 ans (26 d'apparence)

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