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La dureté du jade

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Sarah Spencer
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MessageSujet: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeMer 28 Sep - 16:51

La dureté du jade

En provenance de Testament
avec Katyusha Orlov



[14/06/1842]

La nuit tombait de sa lenteur timide et conquérante. Les ombres étiraient leur bras, dévorant les ruelles, les bâtiments, glissant sournoisement sur les hommes, attendant dans leur dos que les derniers éclats de lumière disparaissent pour les envahir entièrement. Les pavés se vidaient de leurs bedeaux, les travailleurs pressés de retrouver leur domicile hâtaient le pas, les plus fortunés dirigeaient les leurs vers les clubs, hôtel particulier, théâtre. Une douce soirée d’été en perspective, une de plus a écumé le sang pour les immortels. Un caméléon s’était glissé parmi les promeneurs hétéroclites. Avançant d’un pas sûr, pressé, faisant s’écarter de son passage ceux qu’il croisait avec une autorité naturelle. Il rendait les saluts qu’on lui adressait d’un air grave, coupant court à toute tentative de discussion. Un dandy comme les autres. M’enfin, presque.

Gabriel Fitzwilliam était de retour dans la capitale. Celui qu’on disait avoir été occupé par ses affaires était revenu, vraisemblablement. Le jeune homme était d’abord allé à l’hôtel Albany régler sa note suite à son départ précipité. Son apparition avait suscité des conversations et des murmures. L’état des lieux après sa disparition avait fait jaser, on avait même cru à un enlèvement ou qu’un crime avait été commis. Rien qu’une bourse bien remplie n’avait pu corriger pour le plus grand bonheur de l’établissement. Il avait pris son courrier, refusé poliment les invitations à boire et à jouer aux cartes. Il avait à faire, malheureusement. Tout guindé qu’il était, il semblait bien déterminé à garder son haut de forme et ses gants noirs. Le collet de sa chemise montait si haut qu’elle venait piquer ses joues où apparaissait une barbe de quelque jour. Le jeune homme avait l’air fatigué, aussi les gentlemans de l’hôtel n’insistèrent pas.

De nouveau à l’air libre, Sarah (car c’était bien elle) avait respiré de nouveau l’air frais de l’été, comme si elle le sentait pour la première fois depuis très longtemps. Ce goût inédit de liberté glissait en elle comme la plume d’un ange salvateur, allégeant un peu sa peau de chagrin. Que les choses auraient été simples si elle avait été un homme ! Sa mère endormie après avoir encore pleuré toutes les larmes de son cœur, la jeune femme avait quitté la demeure, se glissant dans la nuit tombante, profitant de l’obscurité grandissante pour devenir cette autre qu’elle n’était pas. Le temps n’avait jamais été son allié et il avait fallu faire vite pour éviter que de potentiels gardiens ne l’interceptent. Il n’était jamais sûr de trainer autour du domaine la nuit tombé. Qui sait si les sbires du Comte ne rôdaient pas encore, pour sa propre sécurité. Son déguisement enfilée, elle avait du faire plus d'effort pour masquer sa silhouette féminine et redevenir le dandy qu'elle avait déjà été. Impossible cette fois de couper ses cheveux et de les teindre. De la suie noire avait servis à les foncirs suffisamment pour leur enlever leur couleur plus clairs. Attaché avec un ruban serré, elle les avait glissée dans son col, donnant l'illusion qu'ils étaient plus court. Sa fausse barbe en place, de même que ses vêtements, l'usurpateur avait fait claquer ses bottes hautes sur le pavé.

Le précieux bijou au fond de sa poche, Gabriel avait été cogner aux portes d’Asprey & Garrard celui qui lui avait conçu la merveille espérant une assistance pour le réparer. Malheureusement la fin de la saison approchait et les demandes de bagues de fiançailles et de mariage faisaient crouler la boutique sous les commandes de toutes sortes. Bien sûr que l’on pouvait réparer l’ouvrage, mais cela demanderait du temps, ce que Fitzwilliam n'avait pas. Un remerciement sec et il s’en était allé, répétant la même histoire dans deux autres boutiques. Mais les réponses reçues étaient les mêmes et l’on rechignait de continuer le travail d’orfèvrerie d’un autre artisan. C’était comme de demander à un peintre de finir la toile inachevée d’un autre. Ce à quoi le dandy avait répondu qu’il s’agissait plutôt d’un travail de restauration et qu’il aurait été mal venu de sortir Rubens de sa tombe pour lui demander de terminer son œuvre. Mais encore un échec.

Il ne lui reste plus qu’une seule adresse à faire, celle donnée par le dernier bijoutier qu’il avait rencontré. Située près d’un marchand de chapeaux, la petite boutique coquette avait fière allure. Gabriel se dirigea d’un pas sûr, bien déterminé à finir la soirée avec une solution à son problème. Il était hors de question qu’il laisse son précieux bijou dans les mains d’un expert pour revenir un autre jour. Il n’était pas capable pour le moment de s’en séparer. Par dieu, cela ne devait pas être si compliqué que de remettre une pierre en place!

Le jeune homme poussa la porte où retentit une petite cloche annonciatrice de son arrivée. L’endroit était peu fréquenté contenu de l’heure tardive. Voilà qui l’accommodait, lui glissant l’espoir que son problème pourrait être réglé ici. Le bas s’avança, foulant le tapis silencieusement. Un ou deux clients seulement observaient les vitrines des bagues. La saison des fiançailles n’était définitivement pas à sa fin. L’endroit était agréable spacieux et bien entretenue. Les vitrines montraient une belle sélection d’ouvrage toutes plus fine les unes que les autres. Certaines étaient plus détaillées, d’autre plus brillantes. De quoi satisfaire n’importe quelle demande. Ce fut la délicatesse des pièces présentée qui convainquit Gabriel de se diriger vers l’un des employés, vérifier s’il était possible d’effectuer une réparation sur place. Appuyer sur l’un des comptoirs de verres, il sortit de sa poche la petite pochette rouge, y sortant le pendentif puis la pierre verte qu’il avait retrouvés dans son jardin. Le commis lui répondit qu’il allait vérifier ce qu’il était possible de faire, disparaissant dans le corridor avec le précieux ouvrage. Le gentleman se trouva un instant ridicule de faire autant d’effort pour une chose aussi fragile. Le bijou n’avait-il pas perdu toute sa signification lorsque le comte l’avait rejeté? Il aurait pu tout aussi bien le jeter ou même le revendre pour les matériaux précieux qu’il contenait.

Pourquoi s’échiner à vouloir réparer quelque chose qu’on avait sciemment brisé ?



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Dernière édition par Sarah Spencer le Jeu 29 Sep - 3:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeMer 28 Sep - 18:01

A la suite de "Parfum d'été"

Les commandes pleuvaient dans la boutique, et si Katyusha ne boudait pas son plaisir, elle demeurait toujours autant surprise de voir le nombre de mariage qu'il pouvait y avoir en cette saison. C'était une véritable déferlante ! Il fallait bien avoué que c'était le meilleur moment de l'année pour.... Les souvenirs de son propre mariage arrangé lui revinrent en tête. Elle aurait préféré les oublier définitivement, eux qui étaient si décevant et insignifiant. Elle ne se souvenait même pas des alliances. A vrai dire, elles n'avaient jamais eu la moindre valeur. Et c'était même avec soulagement qu'elle s'en était débarrassée. Aujourd'hui, c'était elle qui vendait ces bijoux.... Et en son for intérieur, elle faisait le vœux secret que ces créations soient de réelles preuves d'amour.... Et non un vulgaire joug déguisé. Mais c'était là espoirs malingres et elle le savait. Elle se concentra donc de nouveau sur ses livres de comptes, et ses vérifications. Avec toutes ces commandes, elle devait veiller scrupuleusement à toujours avoir suffisamment de stocks pour satisfaire le moindre de ses clients. Mais étant une gestionnaire prudente de base, elle avait déjà des réserves d'avance. Inutile donc de s'inquiéter.

Elle referma l'épais ouvrage en poussant un soupire. La nuit était annoncée, et elle fermerait bientôt boutique. D'ailleurs les artisans commençaient à ranger et nettoyer l'atelier.... Ou presque. Alors qu'elle sortait du bureau, Katyusha vit Karlson pénétrer dans l'atelier, un bijoux en main. Vision qui interloqua la vampiresse qui lui emboîta donc le pas. Elle le vit s'installer à établi, et procéder à l'examen préalable. La propriétaire des lieux observa les bijoux et fronça les sourcils. Elle connaissait ses créations et surtout le style de la maison, et ce bijoux n'en faisait pas partie. Voilà qui était des plus étrange, qui viendrait aussi tardivement faire réparer un bijoux.... Et surtout dans une boutique qui n'était pas celle qui l'avait produit ! L'éternelle demoiselle s'approcha doucement de son employé, et l'interrogea.

-Qu'avons-nous là Karlson ?


-Oh Miss Orlov, je ne vous avais pas entendu ! C'est un pendentif qu'un client nous a amené à l'instant. Il voudrait savoir si nous étions en mesure de le réparer.

-Curieuse demande, ce bijoux n'est pourtant pas en mauvais état, il est simplement desserti.... N'importe quelle bijouterie pourrait faire cela.


-C'est la saison des mariages Miss Orlov, je ne serais pas étonné que la concurrence soit débordée.

-Que ces gens sont promptes à se noyer dans un dé à coudre.... Tiens ? Il semblerait que ce jade soit gravé ?


-.... Vous avez raison, mais la gravure manque de profondeur, elle est à peine visible.

-Effectivement, un peu de relief et surtout un travail plus fin ne seraient pas un luxe....

-Je n'ai pas demandé au client s'il désirait l'amélioration du bijoux....

-Laissez Karlson, je vais lui proposer cette option.

-Ho ne vous dérangez pas pour cela Miss ! Cela ne me prendra pas longtemps.


-J'insiste, commencez à faire fondre doucement la tige d'or pour refaçonner le sertissage, je ne serais pas longue.


-Je crains qu'il ne soit pas d'accord de payer un supplément et qu'il ne veuille négocier.


-Hé bien, nous lui ferons cadeau de la finition de la gravure. Ce sera un bon moyen de fidéliser ce client.


-Vous êtes généreuse Miss Orlov.

Katyusha ne répondit que par un sourire. Généreuse, peut-être, mais elle avait surtout le sens des affaires. Ses concurrents avaient lourdement fauté à ses yeux, c'était donc le moment de marquer des points et de se faire une bonne publicité supplémentaire. Elle écouta la description du client et se mit en route. Dans le couloir, elle remit un peu d'ordre dans sa robe satinée couleur or doux. Dernière vérification sur son chignon impeccable, et la voilà qui poussait la porte dérobée du couloir qui menait sur la boutique. Un sourire doux et léger aux lèvres, elle se dirigea vers le jeune dandy qu'on lui avait décrit. Impossible de confondre, les autres clients ne lui ressemblant en aucune manière.  Elle arriva à sa hauteur d'un pas aérien, avant de l'interpeller doucement.

-Bonsoir Monsieur. Je suis Miss Orlov, bienvenue dans mon humble établissement. Nos artisans œuvrent actuellement à la réparation de votre pendentif, cela ne sera pas long soyez tranquille. Si vous voulez, vous pouvez vous assoir le temps de l'opération.

Elle lui désigna d'une main la sorte de salle d'attente disposant de fauteuils, causeuses, et autres petites tables pour prendre le thé.

-Nous avons remarqué une gravure sur la perle de jade, mais elle semble avoir connu des jours meilleurs.... Souhaitez-vous que nous la restaurions également ? Rassurez-vous, cette restauration sera offerte par la maison. Et elle n'impactera aucunement la valeur de la perle, ni sa beauté au contraire. Le souci du détail et l'excellence sont des valeurs chères à nos yeux, et nous apprécions pouvoir déployer tout notre savoir-faire, même dans les restaurations.

Elle doutait qu'un client refuse une intervention gratuite et en plus avec une garantie de qualité certaine. Elle attendait tout de même son aval avant d'aller prévenir Karlson.


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Sarah Spencer
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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeMer 28 Sep - 19:34




Le commis se glissa dans le corridor et ne revint pas, ce qui fit sourire Gabriel de soulagement. La réponse attendue avait un délai. Ce qui était meilleur signe que lorsqu’il s’était présenté aux autres boutiques. Là-bas on n’avait même pas pris la peine de regarder la réparation demandée. Pourquoi perdre du temps avec un client qui leur rapporterait moins que celui qui venait acheter neuf? La dure loi du commerce en somme. Fitzwilliam se rendait compte que seule la bourse pouvait faire écho à ce type de gens, mais il devenait pingre lorsqu’il était temps de payer trop cher pour peu. Son sens de l’économie devait les faire tenir jusqu’à ce que les choses s’arrangent. Il ne fallait surtout pas se lancer dans des dépenses frivoles et incertaines. Il y avait le voyage de sa mère à payer, ses dépenses une fois sur le continent. Les deux garde-robes de deuils avaient coûté bien cher à elle seule. Bien sûr, l’héritage était plus que suffisant, mais personne n’était à l’abri du malheur. Il l’avait bien compris.

Tandis qu’il attendait, ses longs doigts de pianiste pianotant d’impatience sur la vitrine, le regard clair s’égara sur la boutique. Notant quelques parures des plus surprenantes, des colliers et des broches d’une délicatesse, il finit par s’arrêter sur un couple qui choisissait ensemble une bague de mariage. Les deux jeunes, visiblement très amoureux, commentaient les bagues avec excitation. Il était rare de voir ce type d’achat réalisé conjointement. Normalement l’homme offrait la bague au moment du mariage et à ce moment-là seulement la nouvelle épouse pouvait contempler la pierre offerte. Ou alors il s’agissait souvent d’une bague issue de la collection de la famille. C’était ainsi qu’on savait que les vieilles richesses perduraient. Lorsqu’on en était rendu à vendre les bijoux de l’héritage, c’est que l’argent venait à manquer.

Le regard toutefois laissa bientôt le couple à son magasinage pour se tourner de nouveau vers le corridor où une délicieuse jeune femme venait de faire son entrée. D’une grande élégance, elle semblait parfaitement à sa place dans ce genre de boutique distingué. Ses très délicat, ses cheveux coiffés à la perfection, elle se déplaçait avec grâce et maintient qui trahissait un rang social élevé. Sans doute était-ce une aristocrate quel conte venu faire réparer la broche de son chapeau ou encore une boucle d’oreille. Pourtant, ce fut vers lui que se dirigea la divine apparition.

Connaître par cœur un rôle ne le rendait pas plus facile à jouer. Bien que Sarah ait passé plusieurs temps, voir mois, dans la peau du personnage de Gabriel qu’elle s’était façonné, le retrouver après autant de temps laissait indéniablement quelques erreurs de jeu. Ainsi lorsque la propriétaire se présente à lui, le dandy commença par simplement répondre à sa salutation par une inclinaison légère de la tête, comme l’aurait fait n’importe quelle jeune fille de bonne famille. Toutefois, il n’était pas une jeune fille en cet instant, mais bien un gentleman. Se reprenant avec sourire, il souleva légèrement son haut-de-forme pour établir un salut bien en règle. Ce genre d’erreur risible pouvait lui être fatal dans d’autres circonstances. Il fallait donc redoubler de prudence et ne pas simplement se laisser aller à un rôle qu’elle s’était elle-même façonné. Le danger n’était jamais bien loin et il guettait toujours les moindres faux pas.

Heureusement pour lui, la demoiselle, miss Orlov ne venait pas lui annoncer son refus de réparer le bijou. Un sourire enfin éclaira le visage austère de Gabriel. La propriétaire n’était pas venue de l’aviser du rejet de sa demande, mais plutôt l’informer de la procédure. Voilà qui lui tirait une certaine satisfaction de savoir que sa quête de la nuit était enfin terminée. Gabriel n’aurait donc pas besoin d’aller visiter les autres boutiques ou encore d’écouler s’est pas et son temps précieux à parcourir de nombreuses rues inutilement pour trouver un simple bijoutier pour réparer une affaire qui visiblement aux dires de la dame, ne prenait que quelques instants.

Il refusa poliment le siège proposé, préférant rester debout et jouir de cette occasion qui lui était rarement permise.

La suite toutefois ternit quelque peu son entrain :

-Nous avons remarqué une gravure sur la perle de jade, mais elle semble avoir connu des jours meilleurs.... Souhaitez-vous que nous la restaurions également ? Rassurez-vous, cette restauration sera offerte par la maison. Et elle n'impactera aucunement la valeur de la perle ni sa beauté au contraire. Le souci du détail et l'excellence sont des valeurs chères à nos yeux, et nous apprécions pouvoir déployer tout notre savoir-faire, même dans les restaurations.

-Je vous demande pardon?

La phrase avait claqué, plus cinglante qu’il ne l’aurait voulu, à la manière d’un ordre ou d’une interpellation. Une gravure? Sur la pierre? Impossible. Il avait fait lui-même le croquis de ce qu’il voulait comme bijoux.

- Je crains que vous ne vous soyez trompé de clients, Mademoiselle ou madame? (mince, il avait oublié dans son énervement) Il n’y a pas de gravure qui a été commandée pour cette œuvre, j’ai passé moi-même la commande et je n’ai jamais rien spécifié de telles. Où se trouve donc cette gravure?

Il voulait voir de quoi elle pouvait parler. Était-ce l’emblème de la bijouterie qui avait été apposé là? S’en aurait été étonnant mettre une gravure sur une pierre. Ils étaient plutôt du genre à le mettre sur l’ouvrage final. À moins que la pierre n’ait été grafignée par les roses lors de sa chute? Ils devaient sans doute se méprendre en parlant de gravure, c’était la seule possibilité.



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Katyusha Orlov
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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeMer 28 Sep - 21:06

Qu'est-ce que.... Si le visage de Katyusha ne laissait rien paraître, elle se demandait pourquoi cet homme s'inclinait, mais il vint à se reprendre rapidement. Une étourderie ? Certainement.... Mais l'éternelle demoiselle n'était pas au bout de ses surprises. L'homme préféra rester debout, bien qu'au vu de sa réaction, il aurait encore mieux valu qu'il s'assoit.... Le voilà qui s'exclama, faisant sursauter le couple, et attirant l'attention des vendeurs. Personne n'était habitué à ce genre de ton en ces lieux. La noble rousse ne dit rien, mais ne put contenir un regard interloqué face à cette réaction pour le moins inattendue. Pourquoi diable s'emportait-il de la sorte ? Il semblait très décontenancé, et il n'était pas le seul. Comment avait-il pu ne pas remarquer cette gravure ? Certes, elle n'était pas de facture parfaite, mais tout de même. Et surtout, s'il n'avait pas passé commande de ce détail, comment était apparue cette gravure ?! Il fallait tirer toute cette histoire au clair. La vampiresse commença par rassurer ses employés d'un geste discret de la tête, avant de répondre calmement à son curieux client

Miss Orlov Monsieur, et je puis vous certifier que la perle de Jade que vous nous avez fourni est belle et bien gravée. C'est un constat que mon maître orfèvre et moi-même avons fait, et nous ne nous permettrions pas de faire des erreurs aussi grossières dans notre enseigne.

Certes l'erreur était humaine, mortelle, et même éternelle. Mais il y avait des limites aux étourderies possibles et celle-là était beaucoup trop grosse.

Si malgré toute mon assurance vos doutes persistent, je vous propose de nous suivre dans nos ateliers pour constater par vous-même les faits.... Mais j'exprime moi-même mon étonnement si cette gravure n'est pas de votre fait.

A vrai dire, c'était une proposition sans en être une, car elle le guidait déjà vers la porte dérobée. Il avait remis sa parole en doute, et elle était fermement décidé à lui prouver par A plus B qu'elle ne se trompait pas. Mais le choix n'était pas anodin non plus. Si cet homme était sujet à esclandre, elle préférait qu'il s'emporte dans l'atelier, loin des clients, afin de ne pas faire de scandale. Et d'ailleurs refermer la porte derrière eux lui ôta un poids de la poitrine. Elle le guida jusqu'à l'atelier, non sans se demander qu'est-ce que cet étrange personnage allait encore lui réserver. Karlson observa sa patronne revenir, ouvrant de grands yeux ronds en voyant le client débarquer avec elle. Il était rare qu'un client puisse pénétrer ces lieux. L'artisan se leva, essayant de chercher dans le regard de la vampiresse une explication tacite. Mais elle allait explicitement lui révéler l'objet de cette visite.

Navrée de vous demander de patienter Karlson, mais Monsieur ici semble ignorer que sa perle de jade était gravée, et peine à me croire lorsque je lui en parle.... Pourriez-vous s'il-vous-plaît nous montrer notre découverte, que le constat soit fait par tous.

Karlson observa tour à tour la vampiresse et le client stupéfait par ces révélations et cette demande. Il s'exécuta néanmoins, mettant sous les yeux de l'homme la gravure de la perle.

Voilà.... Comme vous pouvez le constater, il s'agit bien de votre pierre, et il y a bien une gravure.... Mais si vous me permettez.... Comment se fait-il que ne l'ayez jamais remarqué ?

L'artisan lança un regard à Katyusha. Il redoutait quelque chose, et la noble rousse devinait parfaitement de quoi il s'agissait, lissant dans son appréhension comme dans un livre ouvert. Et si ce bijoux ne lui appartenait pas.... ? Et s'ils avaient là un bijoux volés ? Néanmoins il était très délicat de trouver la vérité dans ce genre de situation, sans faire d'accusations outrageantes. L'éternelle demoiselle tenta un coup de poker.

Peut-être qu'avec un peu de chance, Monsieur se souvient dans quelle bijouterie il a passé commande ? Et encore mieux, peut-être a-t-il conservé le devis ou une facture. Avec ce genre de document, nous pourrions remonter aux orfèvres qui ont confectionné ce bijoux grâce à notre réseau, et nous pourrions peut-être avoir quelques éclaircissement.

S'il avait la facture du bijoux, alors ce serait la preuve formelle que ce bijoux lui appartenait bel et bien.... Et également la confirmation d'une histoire abracadabrantesque qu'elle aurait pour une fois plaisir à raconter à ses confrères lors des soirées mondaines ! Mais elle doutait avoir autant de chance que cela. Il était hélas bien plus probable qu'il n'ait aucune facture, et encore plus tristement que cet objet soit volé, plutôt que cette singularité soit réelle.... Néanmoins, tout était encore à déterminer. Il fallait déjà voir comment cet homme allait réagir face à tout ceci, et ce qu'il allait répondre. La vampiresse et l'orfèvre étaient d'ailleurs tous les deux pendus aux lèvres de leur client.


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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeJeu 29 Sep - 4:54



Une gravure?

Qu’est-ce qu’on lui chantait là ?!

Sourcils froncer, visage fermer, le dandy avait repris un air sombre. Il détestait qu’on se moque de lui et le dernier jour l’avait rendu plus que susceptible. Comment pouvait-on oser remettre en doute sa parole. Il avait lui-même passé commande chez la célèbre maison Asprey & Garrard, il avait lui-même dessiné le croquis, discutant avec le joailler de ce qui était réalisable ou pas, des métaux à utiliser. Elle s’était assurée que pas le moindre gramme d’argent n’avait été ajouter au mélange, erreur qui aurait été fatale pour le récipiendaire du cadeau. Alors il devait se souvenir ou non d’une quel conte gravure.

Les mains avaient cessé de pianoter pour se croiser devant lui, écoutant les explications aimables de la demoiselle. Bien sûr qu’elle devait connaître son métier, il n’était pas assez dupe pour croire qu’elle inventait une fantaisie simplement pour faire de lui un client. Gabriel se maudit intérieurement de son emportement en voyant les regards scandalisés tournés vers lui. Dans la catégorie subtilité et délicatesse, on savait faire mieux. Expirant lentement, le jeune homme chercha à reprendre contenance. Tout cet énervement pour une simple pierre ne faisait pas de sens. Il devait se calmer, impérativement, pour ne pas perdre le peu de crédibilité qu’il lui restait. Miss Orlov avait raison, le plus simple était de constater par lui-même.

Le dos raide, il emboita le pas aérien de la demoiselle, la suivant à son tour dans le corridor sombre derrière les comptoirs, faisant claquer malgré lui le talon de ses bottes. Il était habitué aux escarpins plus délicats, une lady ne devant faire aucun bruit lorsqu’elle se déplaçait, un peu à la manière de son hôtesse en cet instant. La gracieuse demoiselle le conduisit à l’atelier situé derrière le corridor. Gabriel s’arrêta un instant sur le pas de la porte, laissant Miss Orlov la refermer derrière lui. C’était la première fois qu’il entrait dans un atelier d’orfèvrerie et malgré l’étrangeté de la situation, il ne pouvait s’empêcher d’être curieux et admiratif de l’endroit. Cela ressemblait un peu à l’atelier d’arme d’Abigaïl, les outils beaucoup plus fins en somme. On y retrouvait des loupes de toutes les tailles, de minuscules pinces et bien sûr, un imposant coffre-fort. Il était donc dans le sanctuaire sacré des artisans. Sa curiosité l’aurait sans doute emporté si son amertume n’avait pas été aussi forte. Il laissa le soin des explications à Miss Orlov qui demanda à son employé de lui montrer leur découverte. À sa grande stupéfaction, le magicien vit que c’était bel et bien sa perle de jade que le commis tenait entre ses doigts.

-Voilà.... Comme vous pouvez le constater, il s'agit bien de votre pierre, et il y a bien une gravure.... Mais si vous me permettez.... Comment se fait-il que ne l'ayez jamais remarqué ?

Gabriel s’approcha d’un pas, reprenant la petite pierre de jade entre ses doigts délicats. Il avait eu la pierre dans ses poches pendant toute la journée et il n’avait même pas remarqué qu’elle avait été altérée. S’approchant d’une chandelle posée sur la table de travail de l’artisan, il tourna la pierre entre ses doigts, passant de la surface bombée et polie de la pierre précieuse à sa surface plane où les reflets de la chandelle s’accrochèrent à des sillons plus profonds. La bouche de Gabriel s’ouvrit et se referma sans aucun son tandis que son regard s’accrochait à l’inscription.

Fils

Quatre lettres bien distinctes, trop distinctes pour être le fruit hasardeux d’une chute. Par tous les diables de l’enfer. L’Artémis resta immobile, ne sachant trop quoi penser, cherchant dans ses souvenirs les dernières paroles échangées avec celui qui lui avait rendu le présent. Le magicien était si bouleversé à ce moment-là, si triste, si en colère. Les yeux se fermèrent, cherchant à rassembler les pièces du casse-tête. Il avait été désagréable, cinglant, injuste, sans aucun doute. Le Prince était resté calme, compatissant, écoeurant de tendresse, lui expliquant que le bijou s’était brisé, que la pierre s’était égarée sous le regard moqueur de son cousin. Son intrigant cousin qui l’avait suivi jusqu’à sa demeure. Le pouce passa sur le revers de la pierre, sentant les rainures contre sa peau. Non il y avait eu autre chose. Les roses. N’avait-il pas mentionné les roses blanches? Il en était certain à présent, il y avait fait allusion. Et c’était bel et bien là qu’il l’avait trouvé non? Sa mystérieuse pierre...

Le gentleman releva la tête, croisant les regards que la propriétaire échangeait avec son commis. Il avait certainement l’air d’un idiot. Maintenant qu’il avait la pierre entre ses mains, il constatait à son tour qu’il était presque impossible d’ignorer qu’elle était aggravée. Il s’agissait d’un travail minutieux fait avec délicatesse un véritable travail d’orfèvre.

-Peut-être qu'avec un peu de chance, Monsieur se souvient dans quelle bijouterie il a passé commande ? Et encore mieux, peut-être a-t-il conservé le devis ou une facture. Avec ce genre de document, nous pourrions remonter aux orfèvres qui ont confectionné ce bijoux grâce à notre réseau, et nous pourrions peut-être avoir quelques éclaircissements.

Il fait un temps à Gabriel pour comprendre de quoi la propriétaire pouvait bien lui parler. Pourquoi voulait-elle ces informations alors qu’il venait pour une réparation? Lorsqu’il y compris le sous-entendu, il en fut d’abord indigné. On osait réellement l’accusé de vol? Les iris claires se chargèrent de menace silencieuse qui ne franchit pas ses lèvres serrées. À force de s’enfermer dans un monde meublé de silence et de réflexion refoulés il en oubliait même ce qui était de très aimable. Malgré tout, ce n’était pas de leur faute si ce détail il y avait échappé. Lui qui se targuait pourtant d’avoir un esprit plus vif et clairvoyant. Ainsi, ce ne fut pas de la colère qui perça sa voix lorsqu’il parla, mais plutôt un agacement flagrant. D’un geste éloquent, il fouilla le fond de sa poche, extirpant le bon de commande qu’il avait apporter avec lui.

-Le bon de commande, mademoiselle. Évidence qu’il lui montra avec satisfaction.Et comme tout l’indique, cette création vient de chez Asprey & Garrard.

Il fallait être aveugle ou de mauvais talent pour ne pas simplement lire le nom de la bijouterie sur la pochette. Comme si quelqu’un pouvait facilement oublier où il avait dépensé une bourse considérable pour un bijou. Mais si cela ne suffisait pas à clouer une fois pour toutes leur soupçon ridicule, il poursuivit.

-Croyez-vous mademoiselle que si j’étais réellement un voleur je me serais donné la peine de faire le tour des bijouteries des environ afin de faire réparer l’ouvrage allant même jusque chez son créateur directement, qui m’a gentiment refusé soit dit en passant. Un pendentif aussi original serait difficile à faire disparaître sans éveiller les soupçons. Soit à son propriétaire légitime s’en rendrait rapidement compte soit la revendre attirait indéniablement l’attention surtout auprès des artisans tels que vous. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit ce type de forme et ce type de matériaux. Il en savait quelque chose, le créateur de chez Asprey & Garrard avait paru surpris et enchanté de travailler sur un projet aussi original qui ne consistait pas à mettre le plus de diamant sur un ouvrage minuscule. J’aurais tout simplement démonté l’ouvrage pour en revendre les composants. Plus simple et plus rentable.

Quel voleur de pacotille aurait essayé de réparer un bijou alors qu’il pouvait revendre les pierres et l’or qui le composait ! Gabriel poussa un soupir, redressant son haut de forme sur son front clair. Son ton se radoucit lorsqu’il terminera sans doute en se parlant à lui-même :

-Si je n’ai pas eu connaissance de ce détail, c’est qu’il n’y était pas lorsque j’ai passé commande et que j’ai offert ce pendentif. Cette altération été fait par la suite...

Qui se serait donné la peine de faire graver quelque chose sur la surface de la pierre qui s’incrustait. Personne ne pouvait la voir à moins de savoir qu’elle était là. Et si cela avait été fait après, pourquoi?



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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeJeu 29 Sep - 14:56

Les regards étaient braqués sur le client en question qui redécouvrait littéralement son propre bijoux. Une chose était certaine, il ne feintait pas son étonnement ! Au moins à présent il ne remettrait plus les propos concernant la gravure en doute. Allait-il s'excuser ou faire amande honorable ? Allons, on parlait là d'un jeune dandy issue d'une classe confortable. L'humilité et la prise de ses responsabilités n'étaient, hélas, pas des valeurs courantes dans cette caste. Quoique à bien y réfléchir, ces deux valeurs là manquaient dans toutes les couches sociales.... Et d'ailleurs, l'homme en question sembla prendre un soin particulier à vérifier par l'exemple cette observation. Au début, les choses prenaient une tournure agréable pour la vampiresse. Car son client avait bel et bien un document attestant la légitimité de sa possession. Elle se laissa aller à sourire, visiblement ravie, et prit délicatement le document pour le parcourir assidument. Elle lut avec attention à la recherche d'une note quelconque qui pouvait expliquer la gravure, en vain. Néanmoins, ils avaient au moins nom, ce qui allait permettre à la rouquine de pouvoir mener une petite enquête. Il était rare que les orfèvres ne respectent pas à la lettre les demandes de leur clients, mais peut-être que cet artisan là était un extravaguant ? Mais elle fut coupée dans ses pensées par une tirade qu'elle n'avait pas vu venir.

S'accrochant avec poigne à son masque impassible de bienséance, l'éternelle demoiselle peinait à croire ce que ses oreilles lui rapportaient pourtant. Était-on vraiment en train de lui raconter comment comment les événements propres à son métier se déroulaient ? A elle ? Réellement ? Karlson observait l'homme, interdit, entre un mélange de stupeur et de déni. Et d'ailleurs, il n'attendait qu'un mot de sa patronne pour rappeler à ce client les bases élémentaires du respect. Mais Katyusha demeura silencieuse, laissant l'homme terminer de s'exprimer jusqu'au bout. Et une fois qu'elle eut terminée, elle répondit sur un ton calme, assuré, mais avec une légère pointe de fermeté.

Monsieur, je ne me rappelle pas, à aucun instant, qu'il y ait eu ici qui que ce soit pour vous accuser d'un quelconque larcin. Et connaissant chacun de mes employés, de même que la qualité de leur prestation, je puis sans peine affirmer qu'aucun d'entre eux ne ce serait permis une telle audace. Au contraire, nous nous sommes proposés, à l'aide de documents que nous présumions en votre possession, de remonter aux origines de votre effet pour connaître l'histoire de ce bijoux. Cela nous aurait permis de découvrir s'il y avait des informations que seul le créateur de cette pièce aurait eu, et qui auraient pu nous aiguiller. J'ai étudié ce bon à la recherche d'une note qui aurait été ajouté au dernier moment, et qui aurait pu être une piste d'explication. Sans succès hélas, mais au moins nous avons la certitude que la réponse ne se trouve pas par là.

Que l'homme ait pu sentir que Katyusha et son orfèvre aient eu des doutes, cela était surprenant mais pas foncièrement impossible. En revanche, la noble rousse savait parfaitement ce qu'elle avait dit, et surtout de quelle manière elle l'avait dit. Elle avait pris particulièrement soin de pas employer le moindre mot ou tournure de phrase qui auraient pu accuser explicitement le dandy de vol. Et s'il avait des doutes, cela était du ressort de l'interprétation et de l'impression, pas des faits. Et puisqu'elle en était à remettre les points sur les "i" et les barres aux "t", elle vint compléter son discours.

Pour ce qui est des recéleurs et de leurs pratiques, vous seriez surpris de voir à quel point le bon sens n'est pas le même pour tout le monde. Il n'est pas rare de constater que ces délinquants sont parfois plus habiles de leurs main que de leur esprit. De plus, tous les larcins ne finissent pas retransformés. Certains sont au contraire précieusement conservés comme trophées, servent de monnaie d'échange, de pièce de chantage et j'en passe. Certes, votre pendentif appartient aux gammes dites "fantaisistes", qui ne répondent donc pas aux codes classiques de l'orfèvrerie. Et s'il est effectivement unique de par sa forme, il ne l'est pas par son style. Nous avons nous-même en boutique toute une gamme de bijoux de création spécifique aux bijoux fantaisistes. Certains sont achetés tels quels, d'autres servent de base d'inspiration aux clients hésitant qui veulent acquérir une pièce personnalisée à leur goût et personnalité. En résumé, ne présumez pas de la bêtise et du culot qu'on certains recéleurs.

Les explications faites, Katyusha et Karlson commençait à y voir cela dit un peu plus clair. Le bijoux n'était pas resté uniquement dans les mains du propriétaire, il avait été offert. Et s'il était de nouveau entre les mains du dandy.... C'était que la personne avait décliné le cadeau, et visiblement de manière brutale ! Ils savaient à présent pourquoi la pierre était gravée, pourquoi le bijoux était desserti, et ils commençaient même à avoir une potentielle explication sur l'agressivité et le caractère désagréable de leur client. Car qui était heureux de voir son présent de valeur lui être retourné avec pertes et fracas ? Personne aux yeux de rousse, qui s'imaginait déjà le tableau romantique et dramatique d'une jeune femme qui éconduisait vivement son prétendant.... Mais ce n'était pas le moment pour elle de se perdre en rêveries et en suppositions.

Toujours est-il que si vous avez offert ce bijoux, il est indéniable qu'il a été gravé à ce moment-là. Puisque vous n'êtes pas à l'origine de cette gravure, nous allons éviter d'y toucher. Sauf si vous désirer la sublimer malgré tout, au quel cas notre offre est toujours d'actualité. Si vous ne voulez pas voir cette gravure, nous pouvons polir la pierre, ou encore la sertir de manière à ce que la gravure soit cachée. Vous n'avez qu'un mot à dire. Dans tous les cas, je vous invite à remettre la perle de Jade à Karlson, et que nous repartions vers la boutique. J'aime offrir à mes orfèvres toute la quiétude nécessaire à l'expression de leur talent. Il viendra nous remettre votre collier une fois ses bons soins terminés

C'était tout de même une sacrée histoire. Heureusement qu'on lui avait remis les documents, car sinon elle aurait pu que difficilement y croire. Mais c'était aussi ce qui faisait le charme de son métier. Enfin, elle espérait tout de même qu'à présent que les doutes et les suppositions étaient levés, son client allait enfin consentir à se détendre un peu, et à se montrer un peu plus agréable. Les visages renfrognés n'étaient pas le spectacle qu'elle appréciait le plus.


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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeJeu 29 Sep - 17:22



La pierre en main, Gabriel refusait de détacher ses yeux du précieux petit morceau de Jade. Si l’étonnement n’était pas feint, il en fallait de peu pour qu’il ne se laisse aller contre le siège le plus proche, frappé par la consternation et le doute. Peut-être aussi une pointe de remords. Mais l’orgueil étant une maitresse irascible, ses sentiments plus nobles avaient été relayés par ceux de la fureur et de l’agacement. Des émotions plus faciles à gérer, moins compliquée. Il était facile d’en venir à la colère, de crier un bon coup, d’écraser avec une satisfaction évidente ceux autour de soi, les repousser dans un coin, loin, bien loin pour éviter qu’il ne se rende compte que le loup qui hurlait était en fait un animal blessé, rongé par la solitude. Non, il était plus facile d’affronter la colère plutôt que l’incompréhension.

Mais l’emportement n’était pas une nature facile et les comportements impétueux venaient immanquablement avec des désagréments. Comme ici, où le Gabriel en oublia momentanément son rôle, prenant l’air offusqué du susceptible, relayant au placard ses semblants de bonne manière. Ce n’était pas tant la situation qui l’exaspérait, ni les doutes raisonnables, mais non formulés de la boutique. C’était sa propre personne qui le révulsait. Lui qui ne savait plus comment gérer toutes ses émotions sombres, refoulées, enfouies au plus profond de son être pour ne pas éclater. Lui qui se laissait aller à des manques aussi flagrants et qui oubliait que malgré sa peine, la vie continuait. Et il en voulait aussi, à cette vie, qui continuait, inarrêtable, faisant dresser l’ombre de la mort à chaque coin de ses pas. Et il ne pouvait pas mourir. Il avait encore tant à faire.

La remontrance de Lady Orlov eut au moins la manière efficace de le remettre à sa place avec un certain aplomb. En effet, ni elle ni son artisan n’avait jamais énoncé à voix haute une quel conte accusation. Pour peu, Fitzwilliam se serait giflé d’une telle étourderie. Il était temps qu’il se reprenne, et vite, sinon c’était courir tout droit à une catastrophe dont il serait le seul artisan. Si certains étaient d’habile créateur de merveille, lui en revanche était le meilleur lorsque venait le temps de créer un destin remplis de tragédie. Cette histoire de pendentif en était une de plus. Cherchant à reprendre constance, le jeune homme expira un bon coup, redressant les épaules malgré le nouveau poids qui s’était installé confortablement dessus. Allons. Il était un Spencer et les Spencer ne se laissaient jamais aller à l’abattement. Jamais.

-Toujours est-il que si vous avez offert ce bijou, il est indéniable qu'il a été gravé à ce moment-là. Puisque vous n'êtes pas à l'origine de cette gravure, nous allons éviter d'y toucher. Sauf si vous désirer la sublimer malgré tout, auquel cas notre offre est toujours d'actualité. Si vous ne voulez pas voir cette gravure, nous pouvons polir la pierre, ou encore la sertir de manière à ce que la gravure soit cachée. Vous n'avez qu'un mot à dire. Dans tous les cas, je vous invite à remettre la perle de Jade à Karlson, et que nous repartions vers la boutique. J'aime offrir à mes orfèvres toute la quiétude nécessaire à l'expression de leur talent. Il viendra nous remettre votre collier une fois ses bons soins terminés.

En quelques mots, il était temps pour lui de quitter l’atelier. Gabriel conserva un instant la pierre entre ses mains, la faisant tournoyer, cherchant un détail supplémentaire. Mais il n’y avait rien, rien de plus que ce qu’il avait déjà constaté. Que devait-il faire alors? Gardé la gravure telle quelle pour aller demander des comptes au Comte directement, pierre comme preuve? Son instinct lui dit que c’était bien là une mauvaise idée. Si ce n’était Lui, quelqu’un s’était donné beaucoup de mal pour lui faire parvenir un message. Après une dernière hésitation, le jeune homme déposa la pierre dans la main tendue de l’artisan.

-Je préfèrerais que l’inscription soit effacée, je vous prie.

L’important était qu’il avait eu le message, quel qu’il soit. Il devait s’en convaincre. Se tournant vers la jeune femme, Gabriel s’inclina respectueusement. Il modula sa voix grave pour lui faire perdre les quelques teintes claires qu’elle avait prises. Heureusement les émotions des derniers jours l’avaient rendue si enrouée qu’il n’avait pas tant d’effort à faire. Il s’assura toutefois d’avoir l’air plus calme et avenant qu’à son arrivée.

-Toutes mes excuses mademoiselle. Vous comprenez sans doute, l’émotion de cette trouvaille...

Une piètre excuse de femme de leur époque. C’était un habille paravent mondain que de parler d’émotion. Normalement la compassion et les bonnes manières coupaient court à toute question supplémentaire. Dans cette situation incongrue, le dandy passait sans doute pour un homme au cœur bien lourd et aux manières plutôt féminines, ce qui n’était pas loin de la vérité.

-Je vous suis, mademoiselle.



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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeJeu 29 Sep - 20:53

Si ses manières le lui avaient permis, la vampiresse aurait très certainement soupiré de soulagement. Le dandy semblait s'être calmé ou tout du moins repris. Il choisit de faire effacer l'inscription.... Ce qui pour Katyusha comme pour Karlson en disait long sur l'histoire à coup sûr dramatique que ce bijoux renfermait. Le dandy marri vint présenter des excuses, choses qui surprit la noble rousse. Elle ne pensait pas qu'il le ferait, quand bien invoquait-il des circonstances atténuantes. Néanmoins, cela eut le mérite de finir de détendre l'éternelle demoiselle, qui vint même lui adresser un léger sourire compatissant. Bonne pâte, elle tenta d'amoindrir son embarras en se voulant compréhensive.

Nous sommes les témoins silencieux de bien des histoires en ces lieux, Monsieur. Parfois heureuses, parfois compliquées.... Mais l'important reste le dénouement. Et vous me voyez ravie de pouvoir vous aider à offrir un second souffle à ce bijoux.

Elle acquiesça lorsqu'il se montra prête à la suivre, laissant Karlson se mettre enfin à l’œuvre. Il allait commencer par polir l'inscription, avant de remonter la perle sur sa demi-lune. Karlson lança une œillade discrète et interloqué sur le dandy qui disparaissait. Ce genre d'attitude était peu fréquente chez un homme, mais après tout.... Ce n'était pas non plus la première fois que ce genre de personnalité se présentait. Certains ayant même été beaucoup plus diva que celui-là ! Mais il ne tergiversa guère plus longtemps, il avait du travail et un client qui attendait. Tout était rentré dans l'ordre. Katyusha referma la porte dérobée derrière le dandy marri, le laissant rejoindre le petit salon d'attente. Le couple avait eu le temps de terminer ses emplettes et était parti, laissant les vendeurs présents remettre en ordre tous les bijoux qui avaient pu être sortit pour les essayages. Néanmoins les employés se permirent de lancer un regard furtif sur le visage de la dame des lieux et le client mystérieux, afin d'essayer de deviner comment tout cela s'était fini. Ils n'eurent pas besoin de chercher longtemps, le visage serein de Katyusha les rassurant tout de suite.

Une fois avoir raccompagné le dandy marri jusqu'à son lieux d'attente, la noble rousse s'enquit une dernière fois du bienêtre de ce dernier.

Pouvons-nous faire autre chose pour vous satisfaire Monsieur ? Pardonnez-moi, il me semble ne pas avoir retenu votre nom.

Et pour cause, il ne lui avait pas donné, chose dont elle était certaine. Mais elle ne pouvait pas non plus l'interpeller sommairement pour lui souligner qu'il avait, une fois encore, commis une impolitesse de base. Car paradoxalement, cela aurait pu paraitre indélicat.... Et de toute manière, elle n'était plus à un détour près avec ce mystérieux personnage. Il était possible qu'il ne veuille pas décliner son identité, mais c'était plutôt inhabituel. Au contraire, les clients affectionnaient d'être reconnus et de se sentir traités avec toutes les considérations du monde. Soucieuse de la qualité de service de son enseigne, Katyusha lui offrit donc cette chance d'être potentiellement reconnu s'il revenait dans sa boutique. Ce qui n'était pas certain. Il semblait déjà avoir ses adresses, même si ces dernières l'avaient copieusement lâché ce soir. Peut-être serait-ce suffisant pour le séduire.... Seul le temps le lui dirait.

En attendant, ledit temps s'écoulait et comme promis, Karlson revint avec le bijoux comme si ce dernier sortait pour la première fois de l'atelier. La gravure semblait ne jamais avoir existé, et la pierre était sertie avec fermeté, discrétion et élégance dans son croissant de lune d'or. Katyusha vérifia silencieusement et discrètement les finitions du bijoux. Mais Karlson s'était montré fidèle à lui-même, et avait fait un travail impeccable et soigné. Chose qui arracha un sourire de satisfaction à la demoiselle. Elle était intraitable et élitiste lorsqu'il s'agissait de recruter. Mais en contrepartie, elle était fière de ses employés, et elle les défendait bec et ongles. Karlson n'était pas dupe, et avait repéré le sourire satisfait de la noble rousse. Mais c'était là quelque chose qu'il appréciait Cette femme était une passionnée au vu de ses connaissances poussées en joaillerie et dans le métier d'orfèvre. Il n'avait jamais eu le luxe d'avoir un employeur qui comprenait toutes les subtilités et la complexité de ce travail, et donc qui était à même d'en savourer la perfection. Ici, certes son travail était parfois vérifié, mais jamais par mépris. Sa patronne était sévère mais juste.

L'orfèvre ne resta guère plus longtemps, laissant le soin aux vendeurs de finaliser la transaction pendant que lui s'en retournait déjà à l'atelier pour ranger ses affaires, et nettoyer son établi avant de partir. Certains de ses collègues étaient déjà partis, et d'autres devaient l'attendre.


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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeVen 30 Sep - 4:21



Pourquoi?

C’était la question qui lacérait l’esprit torturé du jeune homme depuis l’instant où ses yeux bleus s’étaient posés sur la gravure qu’ornait la pierre. L’imprévisibilité du Comte résonnait encore dans ses membres, faisant trembler son âme. Ne s’était-il pas promis de ne plus s’y laisser prendre? Ne s’était-il pas juré de fermer ce livre où trop d’encre avait déjà coulé et de ne plus y revenir? Après leur dernière querelle et les multiples refus qu’Il lui avait signifiés, l’Artémis avait cessé de porter l’espoir, étouffant en lui la moindre flamme. C’était la fin, non pas celle qu’il avait imaginée, mais une fin indéniable. Le murmure sinueux et moqueur de sa disciple lui avait rappelé en rêve qu’elle finirait inévitablement par arrivée. Parole prophétique qui résonnait encore à ses oreilles troublées.

Il n'y a pas d'autre issue possible à cette...romance... Il se débarrassera bientôt de vous.

Ce n’était pas son corps qu’il avait sacrifié, mais son cœur, le clouant une fois pour toutes d’un refus cinglant. C’est Lui qui avait choisi de remettre les pièces de l’échiquier en place, repoussant le pion qu’il avait sans doute toujours été à sa place. L’amitié qu’il lui portait encore le révulsait tout comme l’écoeurante tendresse qu’il lisait encore parfois dans son regard. Ne pouvait-Il pas le laisser tranquille une bonne fois pour toutes? Il se détestait d’avoir encore besoin de Lui, surtout aujourd’hui plus que jamais, alors que ce n’était plus seulement les ombres et les cauchemars qui l’effrayait, mais bien la réalité crasseuse qui l’emprisonnait dans une cage dorée vêtue de noire. Être une femme seule dans ses conditions lui donnait autant de liberté qu’un oiseau fragile. Mais le corbeau qu’il était devenu semblait attirer les fléaux les uns après les autres, collant à ses plumes noires tel du goudron qui l’empêchait désormais de voler. La fin des temps annoncés n’était donc pas sans rebondissement?

Pourquoi laisser un message de manière aussi hasardeuse? Que devait-il en comprendre? Fils. De quel fils parlait-il?

Se pouvait-il que…

Instinctivement, une main se posa sur son ventre.

Ils avaient été intimes, oui. Plus que la bienséance ne le permettait. Ils avaient dormi ensemble et pire. L’Artémis l’avait laisser glisser ses mains sous sa dentelle, elle avait chaviré sous ses baisés, s’offrant sans retenue, elle avait senti la virilité emprisonnée dans le tissu de son pantalon se presser contre elle, mais ils n’avaient pas été jusque... là. Jamais. Du moins Gabriel ne le croyait pas. Le souvenir de leur dernière étreinte sous l’opéra frappa de rouge les joues pâles de son visage qu’on ne remarqua pas dans la petite obscurité du corridor.

Non, non ce n’était pas possible. Mais comment savoir?

Fitzwilliam se mordit la lèvre inférieure, se maudissant intérieurement de ne jamais avoir cherché à savoir. Il avait toujours présumé que les vampires étaient stériles et que c’était la raison pour laquelle ils mordaient pour transmettre leur don obscur. Et s’ils pouvaient avoir des enfants? Un nouvel abattement se posa sur les plumes du corbeau. Combien de rejeton le Comte pouvait-il avait laissé dans le sillage des siècles qu’il avait traversés? L’abattement fit place à un nouvel éclat douloureux. Comme il se trouvait risible! C’était Maria qui avait raison, qu’aurait-il pu avoir de particulier, lui, un humain à peine né, contre toutes celles qui avait croisé l’existence du Prince et qui avait partagé son lit? Il n’était qu’un fou sur l’échiquier à devoir continuer d’avaler les pions de l’adversaire pour espérer faire pencher la balance.

Paralysé par ses pensées désagréables, le visage de Gabriel avait repris un air sombre tandis qu’ils débouchaient dans la petite boutique, suivant machinalement le pas de la belle vendeuse jusqu’aux fauteuils qui étaient disposés. La voix claire et mélodieuse de la jeune femme réussit toutefois à rapporter son esprit sur le monde réel.

-Pouvons-nous faire autre chose pour vous satisfaire Monsieur ? Pardonnez-moi, il me semble ne pas avoir retenu votre nom.

-Fitzwilliam, mademoiselle, Gabriel Fitzwilliam. Je vous remercie, vous en avez déjà fait tant.

Un nom, certes, mais aucun titre. Même si ses manières faisaient de lui un aristocrate, Gabriel n’avait jamais poussé le vice à s’inventer une généalogie complète. La famille Fitzwilliam était issue du nord de l’Angleterre et c’était un nom bien courant. Personne ne cherchait jamais à en savoir plus. Quel grossier personnage il faisait. Il n’avait même pas pris le temps de faire les présentations. Aussi, dans un geste pour rattraper sa maladresse, Gabriel invita-t-il la jeune femme à prendre place près de lui avant de s’assoir à son tour sur le bout du fauteuil, prenant négligemment appui contre l’un des bras. Même assis, il conservait cette droiture, voir raideur dans son dos, comme s’il avait eu des jupons volumineux qui l’aurait empêché de prendre ses aises convenablement dans le fond du sofa et de s’y installer de tout son long comme le faisait les gentlemans. Sa main crispée, il promena son regard clair sur la boutique qui s’était vidée.

-Cela fait longtemps que vous avez établi votre bijouterie?

Un peu de curiosité aimable. Il devait montrer qu’il savait être courtois, ne pas laisser cette impression de noirceur dans son sillage. Gabriel écouta avec attention les explications de la demoiselle, étant réellement intéressé par ce qu’elle disait. Son visage avait presque repris toutes ses couleurs lorsque le dénommé Karlson se présenta, l’ouvrage réparer en main. Fitzwilliam prit le bijou qu’on lui tendait avec précaution, comme si c’était la première fois qu’il le voyait, comme s’il craignait que l’enchevêtrement de métaux précieux ne lui réserve de nouvelle surprise. La réparation était merveilleusement effectuée. Il avait l’impression de revenir quelques semaines en arrière lorsqu’il avait reçu l’ouvrage des mains de l’orfèvre, découvrant avec émerveillement et satisfaction la concrétisation de ce qui n’avait été un petit croquis dont la signification n’avait de sens que pour lui et celui à qui il le remettrait.

-Un travail remarquable miss Orlov. Vos artisans sont très habiles.

Lui dit-il tandis que le bout de ses doigts caressait les reliefs du croissant. N’était-ce pas égoïste? Irresponsable de pensée à cet autre alors que tant de personnes dépendaient de lui désormais? N’était-ce pas fondamentalement mal de s’accrocher encore à quelques indices alors que le premier homme qu’il n’eut jamais aimé reposait désormais en terre ? Ils la quittaient chacun leur tour, son père, le comte, disparaissant comme des plumes au vent, s’effaçant de sa vie, portée par une brise invisible. Ne restait plus qu’Alexander...

Et si lui aussi était déjà emporté par un vent venu d’ailleurs?




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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeVen 30 Sep - 15:24

La vampiresse ne pouvait s'empêcher de trouver cet homme curieux. Il semblait si instable, tantôt apaisé tantôt sombre, comme s'il était torturé. Elle avait bien compris qu'il avait vécu une histoire douloureuse avec ce bijoux, mais.... Était-ce vraiment cette unique histoire qui le tourmentait tant ? Ce n'était pas impossible, un cœur amoureux meurtri pouvait se révélé être le pire des poisons.  Mais elle avait pourtant cette impression que le mal était plus profond, de ces maux qui durent encore et encore, et usent jusqu'à l'âme. Mais la vampiresse refoula ses spéculations stériles. Elle n'allait pas mener enquête sur la vie de ce pauvre hère non plus, et ce genre d'indiscrétion n'avait aucune excuse pour les justifier. Et d'ailleurs, elle avait une tout autre tâche à accomplir. Faire de son mieux pour le mettre à l'aise, et lui graver un bon souvenir des lieux. Chose qui promettait d'être délicat, à en juger de par son état instable et son attitude singulière. Vraiment étrange même ! Il avait finalement accepté de s'assoir, invitant même la noble rousse à en faire de même. Et ce qui perturba Katyusha fut de voir la posture de son client !

Elle était très similaire à la sienne.... A la différence qu'elle était empêtrée dans des superpositions infernales de jupons, et que sa robe en rajoutait également une couche. Cette position était celle qui incombait aux femmes, qui devaient ménager leur toilette envahissante, et leur souci de maintien et de paraître. Pourquoi cet homme avait lui aussi cet habitude ? C'était à ne rien comprendre. Une fois encore, elle ne pouvait exprimer son étonnement, ni poser la moindre question pour des raisons évidente de bienséance et de respect. Elle s'imposa donc de ne rien laisser paraître de son trouble, et se concentra plutôt sur la réponse de son interlocuteur, qui lui donna enfin un nom.... Et une surprise par la même occasion !

Fitzwilliam.... Ce nom ne m'est pas inconnu. Seriez-vous par hasard un proche de la famille du Baron Fitzwilliam qui s'est acheté une résidence à Nantes en France, il y a de cela peut-être deux ou trois ans ? Ce serait une coïncidence incroyable.

Fitzwilliam était un nom répandu dans le nord de l’Angleterre, mais un peu moins en France. Katyusha savait qu'avoir un même nom ne signifiait pas forcément être issu de la même lignée. Elle avait eu bien des surprises avec deux clients français dont les noms respectifs était Dupond et Dupont. Une histoire à devenir folle, d'autant que les deux hommes se ressemblaient beaucoup. Mais la noble dame savait également que le monde pouvait parfois être petit. Il n'y avait rien de mal à se renseigner. Et d'ailleurs, dans l'art de la conversation, Gabriel vint lui-même la questionner sur sa boutique et son implantation. Katyusha lui répondit dans un sourire.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette succursale s'est ouverte en début d'année. Et pourtant nous avons tous l'impression d'avoir toujours été en ces lieux. Nous avons eu la chance d'avoir été bien accueillis, et nous avons également pu constater que notre clientèle de l'autre côté de la mer, avait déjà vanté nos mérites. Nous avons également retrouvés des clients de passages dans nos boutiques du continent.

Et c'était d'ailleurs ces mêmes clients satisfaits qui avaient permis une intégration aussi souple et fluide en terre anglaise. Le bouche à oreilles avait fait un effet formidable auprès des classes bourgeoises et nobles locales. Qu'ils s'agissent de cadeaux prestigieux que les aristocrates du continents faisaient à leurs homologues anglais, ou tout simplement des souvenirs luxueux que la noblesse anglaises ramenait pour subjuguer la galerie avec les dernières tendances françaises, Katyusha n'était pas venue en parfaite étrangère au pays des scones. Autant dire qu'elle n'avait pas boudé cette aubaine ! Le retour de Karlson et du bijoux restauré provoqua son petit effet lui aussi, et le sourire de l'éternelle demoiselle s'élargit au compliment de Gabriel.

Je ne manquerai pas de transmettre vos impressions à Karlson. Mes orfèvres sont toujours ravis de savoir leur travail appréciés. Je suis particulièrement fière d'avoir réussi à réunir une équipe aussi talentueuse et impliquée.... Mais à ce propos...

La vampiresse tourna la tête vers le comptoir où l'un des vendeurs s'activait à grands coups de tampons et de plume grattant sur le papier. Il releva la tête vers sa patronne pour la rassurer.

Je m'occupe des factures et des pièces justificatives de restitutions. Je vous les apporte pour signature à Monsieur dès qu'elles seront complétées.

Vous pouvez d'ores et déjà indiquer que ce bijou est une création Asprey & Garrard....

Merci Miss.

Katyusha réprima un soupire avant de se tourner de nouveau vers Gabriel, affichant un petit sourire navré.

Le drame de notre profession, nous avons un personnel compétent qui ne lambine à aucun moment, mais les impératifs administratifs nous coûtent parfois plus de temps que nos créations elles-mêmes.... Ou les restaurations.

Elle songea de nouveau à ce collier si particulier. Il n'était dans ses goûts personnels, mais elle savait apprécier une pièce en dehors de ses propres critères. Les seuls sur lesquels elle demeurait intraitables était la qualité et la finesse de la réalisation. Et ici elle n'avait pas à se plaindre. Même si la pierre avait fini par se dessertir. Ce n'était d'ailleurs pas facile d'arriver à ce résultat lorsque le travail de base était bien fait. La dispute avait dû être violente....

J'espère que votre bijoux aura droit à un meilleur accueil.... Quel dommage qu'il n'ait pas été apprécié comme il le méritait. Il n'a pourtant rien que l'on puisse lui reprocher.

Mais la demoiselle se reprit rapidement.

Pardonnez-moi, je ne voulais pas paraître indiscrète ou raviver de mauvais souvenirs.

Il n'était pas question de mettre ce pauvre Gabriel dans l'embarras. S'il était disposé à lui en dire plus, il le ferait de lui-même.


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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeSam 1 Oct - 4:53



Le nom avait été lâché avec franchise et aplomb. Un mensonge facile puisqu’il n’était pas si loin de la vérité. Gabriel était son deuxième prénom, son arrière-grand-mère une Fitzwilliam. Les deux ensembles avaient donné vie à son antithèse. Son lui masculin, similaire en plusieurs points, favoris et barbe en plus. L’aisance de cette appropriation venait également du fait que la chasseuse avait passé plusieurs semaines à évoluer dans le rôle de ce personnage afin de retrouver Alexander. Entreprise bien inutile puisque le vaillant hunter avait réussi à se sortir de la Tour de Londres sans son aide. Tant de temps perdu, encore une fois. À l’énoncé de son nom, la demoiselle Orlov s’anima soudainement, comme s’ils se connaissaient depuis longtemps. Elle lui demanda alors s’il était parent avec un homme qui s’était acheté une demeure en France. Gabriel secoua doucement la tête, retenant un petit rire. C’était souvent la même histoire. Tout le monde connaissait au moins un Fitzwilliam de près ou de loin. Se redressant un peu sur son siège, le jeune homme chassa une poussière qui s’était installée sur son pantalon anthracite avant de lui répondre bien franchement :

- Je n’ai pas l’honneur de connaître ce gentleman, malheureusement.

Ce qui était la vérité. Avec le recul, le dandy se rendait compte qu’il avait tellement été pris par ses affaires qu’il en avait oublié le monde qui tournait et les départs et arrivées en la Capitale qu’il aurait dû suivre avec plus d’attention. Cela était le rôle de toutes les jeunes filles en âge de se marier après tout, regarder les annonces, suivre les déplacements des célibataires les plus en vue, monter quelques machinations pour croiser leur chemin en toute discrétion. Une belle perte de temps pour le dandy. Mais cela en disait long sur les erreurs qu’il avait accumulées. Obsédé par le monde de la nuit, il en avait oublié la vie diurne et les petits drames qui se jouaient aux bals pour être rapportés par les journaux dès le petit déjeuner. S’il avait porté son intérêt sur autre chose que la société nocturne, il aurait peut-être pu en savoir plus l’arrivée du mystérieux cousin du Comte? Non pas qu’il le considérait comme un prétendant, mais Fitzwilliam n’aimait pas être surpris. Et c’est pourtant ce que le petit bijou qu’il avait lui-même fait confectionner venait de faire.

Sourire polis, intérêt réel, le dandy écouta la jeune demoiselle qui expliquait les tenant de l’ouverture de la boutique. Ainsi donc il avait raison, la bijouterie n’était pas si vieille que cela. Il fallait une bonne dose de courage pour ouvrir un nouvel établissement dans un quartier ou plusieurs bijouteries avaient leur enseigne depuis plusieurs années, c’était bien connu, les Anglais aimaient leurs habitudes et ils changeaient rarement leur adresse. Voilà pourquoi la réputation des commerces était si indispensable. Il était content tout de même de voir qu’ils avaient réussi à se tailler leur place. La qualité des créations proposée de même que le service offert valait indéniablement le risque d’essayer une nouvelle boutique. D’ailleurs Gabriel n’eut pas à attendre bien longtemps avant de pouvoir constater par lui-même la qualité et l’efficacité des orfèvres de l’endroit, car déjà Karlson revenait, le bijou poser sur un petit plateau pour le transporter. La vue du pendentif ramenant cet éclat de mélancolie dans les yeux du jeune homme qui se targua néanmoins d’un commentaire sur la réparation. L’honnêteté était toujours de mise, fausse barbe ou non et Fitzwilliam savait se montrer juste lorsque le travail était mérité. Et pourtant, il n’était pas un de ces amateurs de bijoux qui ne jurait que par les diamants et les pierres précieuses. Bien sûr, la famille Spencer avait quelques pièces d’orfèvrerie assez remarquable qui se transmettait d’une génération à une autre, attirant indéniablement des remarques lors des bals. Pourtant, en dehors de ces occasions où l’apparence était obligatoire, Gabriel préférait rester dans la simplicité, ne portant bien souvent qu’une simple croix en argent, plus comme protection et objet de défense que contre une réelle manifestation de fantaisie. C’était un plaisir dispendieux que celui d’aimer les jolies choses brillantes. Et songeant aux dépenses, le dandy suivit du regard la propriétaire qui se tournait vers l’un de ses employés pour en savoir où en était la facturation. En cours. Tant mieux. Il leur restait encore quelques instants pour papoter et après s’être montré aussi désagréable, Gabriel se devait bien cet effort. Miss Orlov revient à ce moment-là sur le sujet du pendentif qui l’avait conduit ici.

-J'espère que votre bijou aura droit à un meilleur accueil.... Quel dommage qu'il n'ait pas été apprécié comme il le méritait. Il n'a pourtant rien que l'on puisse lui reprocher. Pardonnez-moi, je ne voulais pas paraître indiscrète ou raviver de mauvais souvenirs.

Un sourire mondain qui cachait celui d’une infinie tristesse étira les lèvres minces du dandy. Lentement, ses habitudes sociales revenaient, celui de la dignité teintée de retenu. Les sentiments n’avaient place en cette société.

-Qui sait ce que peut receler le cœur d’un homme?

Se contenta-t-il de répondre. Pris par l’émotion, Gabriel n’avait guère fait attention à l’interprétation que sa phrase pouvait donner. Parlait-il de lui? Parlait-il d’un autre? Il aurait pu tout aussi bien révéler que le collier avait été offert à un homme. Ce n’était pas surprenant. Après tout, il y avait quelque chose de masculin dans le choix des pierres et la forme du pendentif. Un orfèvre de qualité avait sans doute remarqué que le créateur avait eu conscience de cette information au moment de créer l’œuvre. Et puis, ce type de situation arrivait plus souvent qu’on pouvait le croire, même si cela restait caché sous le couvert de la cape, condamné par la moralité et passible d’emprisonnement. Cela n’en restait pas moins qu’une bévue, Gabriel oubliant que même s’il restait une lady, c’est l’image d’un gentleman qu’il avait revêtu ce soir.

Le bijou fut rangé avec précaution et délicatesse dans la petite pochette de soie rouge qu’il garda sur ses genoux. Comme pour le garder à l’œil et s’assurer qu’il ne ferait pas d’autre bêtise. Oui, après tout, que pouvait bien receler le cœur d’un homme tel que le Comte. Le Prince ténébreux à la chevelure de neige. Le cœur tortueux, sinueux, tourmenté. Un vrai labyrinthe où il était aisé de se perdre. Gabriel était certain que seul un menteur pouvait se targuer de savoir ce que recelait réellement ce cœur d’immortel. Pourtant…pourtant… il s’était laissé lui-même berner d’un espoir décidément non partagé. Mais là n’était pas la conversation.

Changeant d’appui pour se reculer quelque peu dans le sofa, prenant une pause plus confortable, Fitzwilliam ramena son regard dans celui de la jeune femme. Elle lui semblait bien jeune pour être une propriétaire d’une telle boutique. Se lancer en affaire demandait des moyens financiers considérables, de l’avoir, des investisseurs. Il était surprenant, voir même remarquable qu’une demoiselle si jeune ait réussi un tel exploit.

-Vous semblez bien vous y connaitre en bijouterie, êtes-vous uniquement la propriétaire ou travaillez-vous également l’orfèvrerie mademoiselle?

Voilà qui était plus élégant que de lui demander de but en blanc comment elle avait fait pour ouvrir une telle boutique à Londres sur une rue où les loyers étaient fort chers et où les matériaux d’origine tels que l’or et l’argent coûtaient cher. Il en savait quelque chose pour l’argent. Il écouta les réponses de la jeune femme avec intérêt et politesse. À quoi ressemblait donc la vie de ces autres qu’il n’était pas. Il était assez inusité qu’il ait le temps de converser d’autre chose que...léger serrement de cœur qui lui vrilla l’esprit. Pour éviter un nouvel abattement, le gentleman rebondit sur une information qu’elle lui avait dite plutôt :

-Vous me disiez donc venir de la France? Le pays ne vous manque pas?



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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeSam 1 Oct - 14:22

Il était à prévoir que la coïncidence avait peut de chance d'aboutir. Mais il n'y avait pas mort d'homme non plus, cela n'aurait été rien de plus qu'une anecdote amusante. La conversation n'allait pas s'en arrêter pour si peu. Mais voilà qu'un sujet particulièrement profond fut abordé par Gabriel. Ce que pouvait contenir le cœur d'un homme.... La question eut le mérite d'imposer le silence de la réflexion à la vampiresse. Le cœur des hommes.... Elle en avait connu le pire comme le meilleur. Son regard se perdit quelques instant dans le vague, la nostalgie et la mélancolie la percutant alors de plein fouet. Elle répondit alors doucement, presque malgré elle.

-.... Autant de passions que de tourments.... Et bien des mystères dont souvent il ignore tout lui-même....

Se sentant sombrer dans les chimères de son passé, la vampiresse fit un effort pour se ressaisir, et reprendre bien vite son visage au sourire poli et courtois.

-Mais ce n'est jamais là qu'une opinion parmi tant d'autres. Pascal avait écrit que "le cœur a ses raisons que la raison ne connait point." D'expérience, je trouve qu'il n'a pas tort dans son affirmation.

Elle n'avait pas eu beaucoup d'expérience profonde et étroite avec des hommes. La première, imposée et aussi nauséabonde que néfaste, fut celle avec son feu mari. Le seul regret qu'elle avait eu le concernant était de l'avoir un jour rencontré. La seconde expérience fut le lien aussi profond que platonique qu'elle avait eu avec son sire Tybalt. Et qui, comme par un malin plaisir du sort, s'était voulu être l'exacte opposé de sa première expérience. Et s'il lui avait été facile de comprendre, avec le recul toutefois, les agissements de son mari, pour Tybalt.... Il y avait encore tant de flou et de questions l'entourant. Lorsqu'ils partageaient leur éternité, elle ne s'était jamais posée la moindre question. Elle savourait trop heureuse l'instant présent, et dégustait une existence qu'elle n'avait osé espérée. Elle n'avait jamais songé que ce bonheur aurait une fin.... Et que cette âme sœur devrait un jour s'en aller.... Elle ne savait pas ce qu'elle avait représenté exactement à ses yeux. Et il lui était difficile de décrire elle-même ce qu'il avait été pour elle. Un mentor ? Un confident ? Un ami ? Le père qu'elle aurait voulu avoir ? L'amour de sa vie ? L'amour.... C'était la seule chose dont elle était certaine. Elle aurait été incapable de dire quel amour, mais amour sans limite. Elle l'avait aimé plus que sa vie elle-même. Elle l'avait aimé au-delà de son propre bonheur, l'ayant laissé partir pour ce dernier voyage.

Elle l'avait vu dépérir silencieusement mais sûrement. Elle aurait bien sûr pu le garder auprès d'elle encore quelques siècles sûrement. Mais.... Elle n'avait jamais souhaité que son bonheur et son bienêtre. Et le garder à ses côtés l'aurait indubitablement comblée. Mais à quel prix pour celui qui avait été tout pour elle ? Alors elle avait choisi de sacrifié son bonheur. Elle avait bien compris qu'elle ne s'en remettrait jamais réellement. Qu'elle ne serait certainement plus jamais heureuse. Et qu'elle se condamnait à une éternité de deuil, de peine et de survie. Pourtant elle n'avait pas hésité. C'était le mieux pour lui, c'était ce qu'il fallait faire. Et aujourd'hui elle se demandait.... Qu'en avait-il pensé, lui ? Avait-il compris son sacrifice ? Avait-il cru qu'elle voulait une indépendance ? Elle espérait qu'il n'ait pas pensé qu'il ne comptait pas tellement à ses yeux.... Elle souhaitait qu'il soit partit en paix, heureux de l'existence qu'il avait mené. Mais elle n'avait jamais pu être sûre de ce qui était caché dans son vieux cœur de vampire multicentenaires. Katyusha déglutit silencieusement sentant son cœur se serrer douloureusement. Elle se traita d'idiote intérieurement, se maudissant de s'être laissée aller à des souvenirs et des doutes aussi douloureux qu'inutiles. Gabriel vint à son secours sans le savoir, lui proposant un sujet de conversation beaucoup plus léger. Chassant avec une efficacité redoutable la moindre trace de tristesse ou de mélancolie dans son regard, l'éternelle demoiselle affichait plus que jamais un charmant minois.

-Les pierres précieuses et l'orfèvrerie sont une histoire de famille. Une passion que nous nous sommes transmis de génération en génération. Je n'ai jamais exercé la profession d'orfèvre bien entendu. Ce qui était un fieffé mensonge, car il fut un temps où elle s'était plu à créer elle-même des bijoux. Plus par plaisir que par nécessité, mais dans tous les cas, cette activité n'aurait pas été socialement acceptable pour une femme de bonne famille. Cependant, j'en ai appris toutes les subtilités et les techniques. Ce savoir me permet de garantir la qualité exceptionnelle de nos créations. Je sais reconnaître un artisan talentueux en observant sa manière d’œuvrer. Je sais quelles techniques sont réalisables ou non, les points techniques les plus délicats, et toutes les particularités des matériaux et des outils. Cela me permet d'offrir les meilleurs conditions de travail à mes orfèvres, ainsi que les meilleurs équipements. C'est un grand investissement, mais chaque résultat me confirme que ces efforts sont à la fois nécessaires et bénéfiques.

Elle ne faisait pas secret de son succès. D'ailleurs ce genre de méthode était n'était pas inconnue dans le milieu des hautes affaires. Mais il demandait tant de temps et d'investissements, tant d'efforts, que la plupart des propriétaires boudaient cet exercice. Ils avaient certes moins d'excellence, mais au final ils avaient une rendu tout à fait correcte, et surtout leur richesse se faisait à terme bien plus court. Un argument particulièrement désirable pour des êtres mortels.... La richesse de Katyusha s'était faite sur un terme bien plus long, mais elle était à présent bien plus ancrée et solide que les autres. Elle avait orienté son commerce sur l'excellence, et sa réputation à elle seule était à présent une plus value non négligeable. En prenant soin d'être très informée et compétente dans son propre domaine, elle s'était assurée une formidable longueur d'avance. Et aujourd'hui elle récoltait les fruits d'un dur labeur. Elle pouvait remercier son précieux mentor d'avoir été, une fois de plus, le meilleur conseillé qu'elle aurait pu espérer.... Elle n'eut pas le temps de se perdre en souvenir que Gabriel venait la ramener à la réalité de l'instant présent.

-Pas vraiment.... Et pour cause, elle avait quitté le pays pour éviter que les souvenirs de Tybalt ne lui sautent à la figure à chaque coin de rue.... C'est le pays qui m'a vu grandir il est vrai. Mais j'ai eu la chance d'en visiter bien d'autres. A vrai dire, l'Angleterre ne m'est pas inconnue, j'ai déjà foulé ce sol à de nombreuses occasions pour y voir de la famille. Revenir ici est un peu un retour aux sources. Ce qui a d'ailleurs ravie mes proches, bien trop heureux de pouvoir me voir plus souvent.

Et ce qui était là encore complètement faux. Elle n'avait plus de famille depuis longtemps, et elle s'était montrée bien trop sauvage et solitaire pour s'être fait des amis. Seule vérité de ce discours, sa mère, et la famille de cette dernière était bien originaire de ce côté de la mer.... Mais elle n'était absolument pas anglaise, mais irlandaise ! Petit détail que la noble rousse avait particulièrement pris soin de taire....

-Néanmoins, je dois être honnête et avouer que la France est un beau pays. Les français peuvent paraître un peu étrange au premier abord, mais quand on a appris à les connaître ils savent se montrer très attachants. Si un jour vous en avez l'occasion, n'hésitez pas à les visiter. Je pourrais vous confier les meilleurs adresses gastronomiques.

Elle ne mangeait plus depuis longtemps, mais elle avait bien trop entendu les commentaires des gourmands pour ignorer qui étaient les cuisiniers les plus féroces. Les conversations d'ordre culinaire occupaient une bonne partie des sujets de discussions français.... Et ce n'était pas anodin !


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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeDim 2 Oct - 3:22



Le cœur a ses raisons que la raison ne connait point.

Pascal, le livre des Pensées. Voilà une citation qui avait le mérite d’avoir du sens. Gabriel se retient de soupirer. Quand était-ce la dernière fois qu’il avait tenu autre chose qu’un pamphlet où un livre de compte entre ses mains? Il était depuis si longtemps plongé dans les calculs, les mathématiques, les carnets de bals et les machinations qu’il en perdu le reste. Il en avait oublié les plaisirs simples de la vie comme celui parfois coupable de la lecture. Le désir de se perdre au milieu de page, entrainé par les mots qui se posaient sur le couper et l’âme telle des ailes de papillons, permettant de s’évader un instant. Un exutoire, un paradis, ou parfois même un enfer lorsque le sujet en devenait si passionnant qu’on ne pouvait s’arrêter. Un frisson traversa son dos. Non, à la place il s’était perdu dans les voluptés de son ange déchu, glissant ses doigts dans la soie de sa chevelure éternelle, plongeant dans ses bras comme on se glissait dans un péché coupable et consenti. Pourquoi ne quittait-il pas ses pensées ? Ça n’en devenait frustrant. Son œil glissa sur la pochette rouge posée sur son genou. Qu’avait-elle vu qu’il ne savait pas? Quel secret pouvait-elle contenir qu’il lui faudrait découvrir. Oui, car à coup sûr il devrait découvrir le fin mot de l’histoire. Était-ce un hasard ou si son Prince avait su si bien cerné son tempérament qu’il avait deviné qu’il ne lâcherait pas tant qu’il ne saurait pas?

Le poing serré contre l’accoudoir, Fitzwilliam avait remercié silencieusement la demoiselle de suivre son désir de changer de sujet, discutant avec lui de l’implantation de sa boutique. Il avait noté comme elle que le sujet du cœur faisait naitre une note de poésie nostalgique dans ses grands yeux clairs. Sourire poli aux lèvres, il vit avec plaisir le visage de Miss Orlov se fendre d’un sourire, ses yeux prenant soudainement une teinte brillante. Elle lui expliqua avec une passion non dissimulée d’où lui venait son intérêt pour la joaillerie et comment elle avait fait pour créer sa propre boutique. Gabriel partagea un instant son entrain, souriant franchement.

-En effet, il est toujours plus gratifiant et judicieux de savoir ce que l’on vend pour bien le vendre.

Elle devait également éviter de se faire avoir par des fournisseurs de pacotille qui aurait pu chercher à s’enrichir en vendant des copies où des pierres moins précieuses qu’elles ne le disaient. Le jeune homme avait déjà vu des pierres de verre se vendre des fortunes tout simplement parce qu’elles avaient un éclat plus brillant qu’un vrai diamant. Personne n’avait oublié la honte de Lady Marshall qui s’était présenté à un bal sa rivière de rubis au cou se révélant être une contrefaçon. Si le malheureux bijou ne s’était pas brisé en heurtant le sol, elle n’aurait jamais découvert que son époux au bord de la ruine avait vendu les pierres pour les remplacés par des fausses. Mais c’était là une autre marque de leur époque, les femmes étant laissées à part de toute question de finance n’apprenaient bien souvent leur infortune que lorsque leur mari se faisait emprisonner pour dette ou pire, que les créanciers se présentaient à leur porte. Une vie de fausseté, comme les pierres.

Ainsi donc la charmante créature qui souriait devant lui se trouvait également dotée d’un sens des affaires remarquables. Voilà qui était une combinaison rare en ces temps modernes. Et elle venait d’ailleurs qui plus est. Son intégration semblait s’être bien passée puisqu’il ne notait aucun accent dans sa voix mélodieuse. Peut-être le fait de visiter le pays lui avait permis de se familiariser avec la langue puisque son débit était fluide et très agréable.

Elle lui parla donc de ce pays qu’elle avait quitté avec plaisir, mais sans nostalgie. Sa remarque fit sourire le dandy.

-Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de traverser la mer, je ne suis pas de ceux qui voyagent.

Et ce malgré son envie. Gabriel songea qu’il n’avait jamais eu l’occasion de voyager. En tant que jeune femme seule et non mariée, il n’avait pas eu cette liberté de pouvoir traverser et voir du pays. Son père pris par ses affaires, sa mère par ses idées de mariage, les deux n’avaient jamais exprimé l’envie de quitter Londres. Le jeune homme se souvenait vaguement de son enfance à Wolverhampton, mais sans grande distinction et il ne croyait pas que les quelques séjours à la campagne pouvaient être qualifiés de voyages. Comme il aurait aimé faire Le Grand Tour et découvrir ce monde qui s’offrait à eux! Quel plaisir aurait-il prit à traverser l’Europe, voir l’Italie, l’Allemagne et toutes les merveilles!

La France...

Qu’avait donc ce pays pour que sa mère souhaite tout quitter pour y retourner? Gabriel n’avait toujours pas digéré ce voyage impromptu. Il avait espéré qu’ils épongent leur peine ensemble, cherchant un moyen de se rapprocher et de faire tomber le mur épais qui les séparait depuis longtemps déjà. Depuis son premier bal qui avait marqué son entrée dans la société, depuis la fin de sa première saison où il avait refusé les demandes en mariage qui en était suivi. Inutile de parler du fossé qui s’était agrandi alors que le même scénario s’était reproduit les cinq saisons suivantes. Mais non. Elle le quittait, alors qu’il avait désespérément besoin d’elle. Sans doute était-ce trop lui demandé que de rester à Londres, maintenant qu’elle devait se couper des événements sociaux pour respecter sa période de grand deuil. Sans compter cette obsession qu’avaient les gens à vouloir lui trouver un mari. Pourtant n’avait-il pas réussi à s’attirer quelque peu son affection en se montrant digne d’être la suite de son père? Nouvel éclat de tristesse bien vite effacée pour se concentrer sur les réponses et le babillage joyeux et éclatant de la jolie demoiselle.

-Je ne manquerai pas de venir vous voir si jamais un voyage impromptu en France s’inscrivait à mon agenda, la bonne cuisine vaut à elle seule une excuse au voyage.

Ici ils n’avaient que de pâles copies de la gastronomie française. Les Français qui venaient y ouvrir leur restaurant perdaient patience envers les produits qu’ils avaient. Leur farine n’était pas assez fine pour leur pâtisserie, la viande était trop lourde. Ils n’avaient pas encore compris qu’ici l’important était d’avoir de quoi sur l’os pour affronter l’hiver et le froid humide qui venait vous ronger les os. Un éclair de curiosité traversa le regard bleu du dandy qui se rapprocha sur son siège.

-Vous me dites avoir voyagé? Vous est-il arrivé de faire un tour du côté de l’Italie?

Avait-elle été visité les vieux temples et le colisée qui ravissait la population anglais? On ne comptait plus le nombre de jardins dit à l’italienne qui avait proliféré dans la capitale ni le nombre de statuettes de Venus que les artisans se faisaient commander chaque semaine. Mais la question avait également un autre intérêt.

-Connaissez-vous par hasard le Sieur Vincento de Santis? Il vient tout juste d’arriver en ville, un monsieur tout à fait charmant, peut-être avez-vous déjà fait sa connaissance?



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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeDim 2 Oct - 13:28

Gabriel n'était pas de cette génération de jeunes nobliaux qui aimaient voyager ? Soit il n'aimait pas les voyages, soit il n'avait pas les moyen de voyager. Katyusha avait eu la chance d'avoir Tybalt pour lui servir de tuteur dans tous les voyages qui lui faisait faire. Il n'avait aucun problème à tout assumer financièrement, et pourtant le coût de ces expéditions l'avaient déjà interloqué à l'époque. Toutes les familles nobles n'avaient pas accès à ces voyages luxueux pour leurs enfants. Elle espérait qu'il puisse avoir l'occasion de faire ces voyages s'il n'avait pas eu cette chance seulement à cause de la question financière.  Il ne semblait pas foncièrement opposé à l'idée de voyager, preuve en était l'acceptation de sa proposition à lui prodiguer conseil et orientation. Et d'ailleurs, il en vint à approfondir la question des pays visités, notamment de l'Italie. De quoi dessiner un sourire attendrie sur le visage de la demoiselle.

-Quel beau pays là aussi, même si les chaleurs sont parfois bien éprouvantes. J'ai eu la chance de pouvoirs visiter plusieurs villes. Rome, Venise, Florence, Forly.... Les italiens sont très dynamiques, et ont le sang chaud. On ne peut pas s'ennuyer avec eux. Il y a tant à voir ! Entre les arts et les architectures qui fleurissent comme leurs jardins, et leurs opéras, le temps manque parfois pour tout faire.

Mais voilà que ce fut à son tour de lui demander si au détour d'un de ses voyages, elle n'aurait pas fait la connaissance d'un gentilhomme. Katyusha s'autorisa quelques instants de réflexion avant de répondre. Ses souvenirs dataient un peu !

-Mmmh ce nom ne m'est pas inconnu, j'en suis certaine.... Laissez-moi un peu de temps ma mémoire se fait capricieuse.

Ce nom elle l'avait entendu, et elle avait dû le retenir... Mais pourquoi ? Pourquoi ce nom avait-il été important à l'époque ? Surtout qu'elle n'était pas du genre à côtoyer toutes les nuits le grand monde, et qu'elle ne s'intéressait que moyennement aux autres. Seule la méfiance pouvait susciter son intérêt.... Et ce fut à ce moment là qu'elle se rappela pourquoi ce nom était familier. Parce que Tybalt l'avait mise en garde face à un vampire de la famille de Santis.... Qui avait la très mauvaise réputation d'être un fieffé coureur de jupon ! .... Comme pratiquement toute la population masculine italienne.... Mais celui-là avait trouvé le moyen de s'illustrer plus que les autres ! La vampiresse se pinça les lèvres bien embêtée.

-Je me souviens, j'en ai effectivement entendu parlé, mais que de nom. Il avait la réputation d'être un peu.... Trop intéressé par ces dames, si je puis m'exprimer ainsi. Mais je n'ai jamais eu l'occasion de le rencontrer en personne, et les rumeurs peuvent parfois être infondées. Je serais d'avis de se faire soi-même sa propre opinion.

A ses yeux il n'y avait presque aucune chance que les rumeurs soient fausses. Mais Gabriel semblait tenir en estime cet inconnu, autant ne pas froisser les susceptibilités, et se montrer prudente. On ne l'était jamais assez.... Et d'ailleurs la soirée allait le lui rappeler ! Si son enseigne était sur le point de fermer boutique, les vendeurs auraient tout à gagner à fermer la porte d'entrer. Car voilà qu'un homme déboula dans la boutique comme une tornade. Surprise générale, Katyusha en tressaillit avant de se tourner vers l'inconnu.... Qui empestait suffisamment l'alcool pour indisposer les odorats sensibles ! L'homme, titubant à moitié, fut rapidement pris en charge par un des vendeurs qui n'aimait clairement pas ce qu'il voyait.

-Monsieur, nous sommes navrés mais l'établissement est sur le point de fermer et....

-La feeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerme ! Je partirai pas d'ici ! Escrocs ! Voleurs !

Le tout en repoussant vivement le pauvre vendeur, qui manqua de choir.

*Allons bon, qu'est-ce que c'est encore que cette histoire ?!*

Katyusha se leva, dans une parfaite indignation, le regard sévère et le ton tout autant.

-Qui ose m'insulter dans ma propre maison ?! Je ne tolèrerais pas un tel manque de respect, et encore moins que l'on maltraite mes employés !

La vampiresse ne criait pas, mais son ton était définitivement autoritaire. Elle fixait sans peur et avec aplomb l'envahisseur, se retenant de ne pas faire usage de sa force pour le jeter dehors comme le malpropre qu'il était.

-Miss Orlov, faites attention ! Cet homme est instable !

Le vendeur, en parfait gentleman, s'interposa entre le poivrot et sa patronne. Non seulement c'était une femme, mais elle était si petite et semblait si fragile.... Il se devait de la protéger. Surtout que le pilier de comptoir n'en avait pas fini ! Il se mit à brandir un collier de pierres précieuses, que la vampiresse identifia immédiatement comme fausses.

-De la camelote ! Vous m'avez vendu de la camelote ! Voleurs ! A cause de vous elle m'a ri au nez ! Escrocs !


-Nous ne vendons pas de bijoux postiche ici Monsieur. Cessez vos diffamations ubuesques.

-Ouais ben vous êtes tous les mêmes de toute façon ! Tous des voleurs ! Vous comme les autres !

Ce fut de trop pour le vendeur qui intervint, essayant de faire reculer l'homme vers la sortie.

-Cela suffit ! Vous êtes complètement ivre et vous déraisonnez ! Vous devriez avoir honte de vous donner ainsi en spectacle ! Sortez d'ici immédiatement !  Avant que j'appelle la....

PAM !

-Charles !

Le pauvre vendeur venait de se prendre un méchant crochet du gauche qui l'avait envoyé vers le comptoir. Katyusha avait plaqué sa main contre sa bouche pour retenir un cri. Mais elle avait bien plus dur à retenir. Le désir impérieux et dévorant d'administrer la correction de sa vie au soulard agressif qui bafouait les lieux. Elle ne pouvait pas.... Pas devant des témoins.... Elle s'empressa d'aller au chevet de son employé, se concentrant sur quelque chose qui était de son ressort de femme. Celui-ci était un peu sonné, mais c'était surtout sa fierté qui avait été blessé.

-Vous allez me rembourser ! Vous allez payer pour les autres, tous ceux de votre espèce ! Vous m'entendez !?

Voilà que l'homme se dirigeait à grandes enjambées -hasardeuses- vers Katyusha. Cette dernière se tenait silencieusement prête à agir. Si elle n'avait pas le choix.... Elle attendrait le dernier moment pour s'occuper du cas de ce malotru.


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Sarah Spencer
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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeMar 4 Oct - 4:34



Vincento de Santis.

Sans savoir pourquoi, l’homme avait surgi dans les pensées de Gabriel à la simple évocation de ces histoires de voyage. Vincento de Santis... Le nouvel acteur de cette tragédie interminable. Le mystère venu d’Italie comme il lui avait révélé lui-même. Sa peau basanée, son léger accent et ses manières européennes n’en laissaient aucun doute. Curieuse association d’idée de la part de l’esprit tourmenté de Fitzwilliam, mais le parallèle avait été faite : le cousin était un nouvel arrivant désireux de faire sa place, son histoire n’était pas si loin de celle de Miss Orlov, à la différence que la propriétaire ne semblait pas être une intrigante. Vincento. Un nom exotique teinté de mystère à l’image de son porteur. Il voulait en savoir plus sur cette nouvelle pièce qui venait d’apparaitre sur l’échiquier...

Et Miss Orlov détenait sans le savoir de précieuses informations dont elle ignorait la portée. L’excitation qui perçait sa voix lorsqu’elle parla de l’Italie fut contagieuse, arrachant un sourire à Gabriel, le faisant rêver l’espace d’un instant à tous ces paysages magnifiques et énigmatiques qui sous ses yeux. S’il n’avait pas eu le poids des responsabilités, l’esprit frivole qui aurait dû l’atteindre de par son jeune âge, il aurait sans doute tout quitté à son tour pour aller voir ces merveilles dont elle parlait avec tant d’entrain. Dans une autre vie, sans doute, lorsque le temps ne lui manquerait pas.

La demoiselle chercha un instant dans sa mémoire si elle avait déjà entendu ce nom. Fitzwilliam connaissait mal l’Italie pour savoir si De Santis y était un nom commun. Peut-être était-ce leur équivalent de Smith que l’on retrouvait à tous les coins de rue. La beauté aux cheveux de feu fouilla ses souvenirs sous l’air faussement négligent que le dandy s’était employé à conserver. Il avait posé la question sur une simple note de courtoisie alors qu’il brûlait de connaitre tout ce que la dame savait à propos de ce mystérieux personnage. Finalement, elle sembla trouver ce qu’elle cherchait, son visage prenant un air soudainement embarrassé. Devant cette attitude, le jeune homme redressa le dos, s’approchant sur le bras du fauteuil qu’il occupait comme s’il allait recevoir là une confidence dont il ne fallait pas énoncer les tenants à voix haute.

La réponse qui fut donnée répondit bien vite à la raison de l’embarras de Miss Orlov. Trop intéressé par les dames disait-elle? Cette remarque lui arracha un sourire embarrassé à son tour. Voilà un sujet sur lequel il ne pouvait malheureusement insister. Un homme à femmes donc. Un de plus. La main du jeune homme caressa inconsciemment la pochette rouge. Était-ce là un trait de famille? De Santis avait donc une réputation en Italie. Il était curieux que celle-ci ne l’ait pas suivi à travers l’océan. Le Comte était un personnage impressionnant et personne n’osait l’attaquer de front alors insulté son cousin sous son toit. Les doigts pianotèrent sur le bras du fauteuil. Était-ce une question de temps avant que ses mauvaises habitudes surgissent au sein de la haute société? Miss Orlov se permettait d’être prudente. Peut-être était-ce des racontars. Gabriel n’était pas de son avis. Lorsque ce genre de rumeur devenait audible, c’est que le pire restait caché.

Les réflexions de Gabriel furent de courte durée, car un nouveau client s’invita à la bijouterie, entrant avec grand fracas. Le tapage de son entrée fit relever les têtes et tourner celle de Miss Orlov. L’homme, visiblement soul, semblait avoir un reproche à faire à la bijouterie. Fitzwilliam eut un mouvement de recul. Non. Il n’allait pas bouger. Cela ne le concernait pas. Les éclats de voix enflèrent, coupant court à toute conversation possible. Miss Orlov le quitta, allant se prostré devant le malotru qui osait remettre en question la qualité de sa boutique. C’était là une bien mauvaise idée, mais cela ne le concernait pas. Gabriel se mordit la lèvre inférieure. Allons. Il fallait garder espoir, la propriétaire ferait partir l’homme ou il quitterait par lui-même. Les employés prendraient la situation en main. Voilà justement que l’un d’un s’avançait pour remettre l’alcoolique à sa place et

PAM

Les longs doigts de pianiste tapotant le genou avec une soudaine raideur, le regard de glace fixé sur le malotru, le dandy sentait la pulpe de ses doigts lui bruler. Il n’était pas bon pour lui de se laisser aller à ses instincts. La magie se laissait difficilement soumettre aux esprits tapageurs et c’était encore pire lorsque l’émotion s’en mêlait. Dans le cas de Gabriel, c’était le feu purificateur qui venait soulager son âme. Tout voir disparaitre dans les flammes d’un braiser avait quelque chose d’apaisant, de libérateur… jusqu’à ce qu’il lui échappe, devenant alors une bête dévorant tout sur son passage. Non, il ne pouvait se permettre un tel manque de contrôle. Pas maintenant et surtout pas ici. Mais l’alcoolique ne semblait pas vouloir tourner les talons, et ce malgré les demandes répétées de la propriétaire. N’y avait-il donc personne pour tenter d’arrêter l’homme? Le regard se fixa sur les commis qui n’osaient plus s’avancer, mélange de stupeur et de frayeur. Allons, du nerf! Du courage! Ce n’était pas son problème. Cela ne le concernait pas. Il ne devait pas s’en mêler. L’alcoolique semblait avoir une nouvelle cible, la demoiselle agenouillée qui tentait de venir en aide à son employé et...

BOOM

La phrase de l’homme se termina dans un cri étranglé alors qu’il s’étalait de tout son long sur le précieux tapis de la boutique. Derrière lui se tenait Gabriel, parapluie en main qu’il avait habilement saisi dans l’un des sceaux de l’entrée et dont il venait de se servir pour faire un croche-jambe à l’ivrogne. Il s’était approché sans le moindre bruit, sans attirer la moindre attention. Le dos droit comme la justice, le regard glacial et sans aucune chaleur, le visage sévère aux allures princières, le gentleman s’avança lentement, son pas léger et silencieux, sa voix un peu trop claire résonnant dans la pièce, n’admettant aucune réplique.

-MONSIEUR, je crois que vous vous oubliez! Vous n’êtes pas dans une taverne pour vous comporter ainsi.

Le chasseur venait d’entrer en scène. Habitué aux créatures de la nuit qui ne ménageait en rien leur vitesse et leur force, Gabriel avait développé un style mélangeant finesse et précision. Meilleur archer qu’escrimeur, il avait appris toutefois à se défendre à main nue et à faire preuve de débrouillardise lorsque les armes venaient à manquer. C’était ainsi qu’il avait pu survivre après tant de nuits à traquer les créatures nocturnes. On ne se tenait pas encore en vie en fonçant dans le tas tel un bœuf. Il ne frappait pas en vint et dans ce type de combat, rien ne servait à malmener l’adversaire. Peut-être arriverait-il à le raisonner...

THFFU!

Ou peut-être pas. Gabriel porta lentement une main à son veston, essuyant d’un revers de main le crachat dont l’autre venait de le gratifier. La chaleur irradia ses paumes, entêtante colère qui n’attendait qu’un signe pour pouvoir s’échapper, pour pouvoir le dévorer, pour pouvoir le détruire. La flamme dangereuse allumée dans ses yeux, le jeune homme serra le parapluie dans sa main. Allons. Il ne devait pas céder. Il devait se contrôler. L’air autour de lui changea de consistance, devenant sinueux, prêt à s’enflammer tandis que l’homme se relevait en titubant.

-De quoi vous vous mêlez! Ça ne vous concerne pas! Ôtez-vous de mon chemin!

Fitzwilliam ne répondit pas. La mâchoire serrée, ses jointures avaient blanchi sur le parapluie. L’alcoolique ricana, pensant avoir eu le dernier mot.

-Allons gamin! Ça prend de grands airs et sa se croit prêt-à-jouer dans la cour des grands? Je vais t’en donner une leçon moi!

Gabriel resta parfaitement immobile, laissant le malotru s’approcher de son pas lourd, son poing reculé s’élançant vers lui. Au dernier moment, le visage du dandy se décala, la frappe de l’adversaire se perdant dans le vide où il se trouvait quelques instants plutôt tandis que le manche du parapluie venait frapper le sternum de l’homme. Le coup, aider du pouvoir de télékinésie, envoya valser le poivrot vers l’arrière, le faisant heurter l’un des présentoirs de bois qui céda sous le poids de l’ivrogne avec bruit et fracas. Mains toujours serrées sur son arme de fortune, Fitzwilliam tentait de se calmer. Il sentait que s’il laissait sa main lâcher le parapluie, il ne répondrait plus de rien. L’envie de faire sortir l’homme par la fenêtre à l’aide de son don le tenaillait, mais il ne pouvait pas. La stupeur passée, les employés s’étaient empressés de s’occuper de l’homme à moitié inconscient. Deux bonnes inspirations plus tard, Gabriel ajusta son veston d’un geste sec, enlevant les plis disgracieux qu’un tel exercice physique avait eus sur sa tenue. Le regard se baissa vers la propriétaire.

-Tout va bien, mademoiselle?

La pauvre demoiselle devait être choquée qu’une telle scène se produise dans sa boutique. Elle qui se targuait d’une implantation sans problème venait brusquement de frapper la dure réalité des rues de Londres, nœud papillon et haut-de-forme en plus. Gabriel essuya son front d’un revers de main, manquant de faire tomber son chapeau qu’il enfonça un peu plus sur sa tête. L’émotion faisait pulser son cœur à ses tempes.  

-Vous devriez vous prévaloir d’un gardien, cela vous aiderait à décourager d’éventuel voleur ou malotrus de ce genre et prémunir de ce genre d’attaque.

C’était ridicule lorsqu’on y pensait. Une bijouterie sans aucun gardien. C’était un appel au crime. Cette situation aurait pu mal tourner! L’agacement brilla dans le regard sombre de Gabriel.



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Katyusha Orlov
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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeMar 4 Oct - 14:34

Katyusha entendait les bruits de pas lourds et maladroit se rapprocher dans son dos. Son cœur commençait à s'accélérer tandis que son être entier lui scandait une supplique unanime; attaque ! Son sang maudit battait dans ses veines réclamant justice si cela ne pouvait être vengeance. Les traits de caractère propre à sa race ne l'aidaient pas, au contraire. On venait l'agresser sur son territoire.... Lui manquer de respect, à elle et aux siens sous son toit. Selon les lois vampiriques, elle aurait été en légitime parfaite à rosser avec une violence zélée l'insolent qui avait osé un pareil affront. Mais ici elle était parmi les hommes.... Et ce malotru ne survivrait pas à une de ses colères. Elle n'était cela dit pas disposée à servir de sac de frappe ou pire à un crétin complètement ivre.  Et elle savait que cela ne se produirait pas.... Mais pas pour les raisons qu'elle avait imaginé, encore moins prévues !

BOOM !

La vampiresse se retourna bien trop calmement pour être cohérente dans son rôle de victime qui l'avait échappé belle. Elle découvrit l'indélicat personnage qui s'était misérablement vautré au sol sous l'action habile -et délicieuse- de Gabriel. Elle aurait dû prévoir que aucun gentleman digne de ce nom serait resté passif face à ce spectacle. Si ce n'était pas devoir moral, c'était au moins par souci pour sa propre réputation. Une des responsabilités inaliénables qui incombaient aux hommes. La société attendait d'eux qu'ils se comportent en hommes vertueux et protecteurs des valeurs morales communautaires. Et malheur à celui qui ne répondrait à ces attentes ! Le discrédit était immédiat, et le mépris général assuré. C'était un bon moyen pour se retrouver marginalisé et discrédité. Autant dire que Gabriel n'allait pas faire preuve de laxisme. Il se montra néanmoins courtois, et l'intima à son tour à se reprendre, lui signifiant que son comportement était intolérable. Une attitude tout à son honneur mais.... Qui ne fut pas reconnu par tout le monde. Le rustre personnage vint s'enfoncer davantage dans son rôle d'homme exécrable en crachant sur le gentilhomme.  Une attitude qui termina de faire dresser les poils de la vampiresse qui prit une profonde inspiration pour ne pas lui arracher la tête du reste du corps.

Et en plus ça donnait dans la provocation. Katyusha ferma les yeux quelques secondes le sentant se teindre de rouge. S'imposant calme et discipline, et retrouva la couleur bleue désirée et les rouvrit pour voir Gabriel pacifier le soulard avec efficacité et finesse. Ce qui eut un léger mais salvateur effet cathartique. La noble rousse l'aurait châtié plus sévèrement, mais c'était mieux que rien. L'homme fut rendu à la rue avec pertes et fracas, et avec son collier. Après s'être assurée que Charles avait récupéré, elle tourna la tête vers Gabriel qui venait s'enquérir de son état. Elle lui adressa un doux sourire de gratitude tout en lui répondant.

Oui, je vous remercie, ne vous inquiétez pas pour moi. Je suis soulagée qu'il ne vous soit rien arrivée, je ne me le serais pas pardonnée. A vrai dire, je suis surtout navrée pour ce triste spectacle dont vous avez été acteur bien malgré vous. Ce quartier est pourtant mieux famé que cela d'ordinaire.

Le gentleman vint d'ailleurs lui suggérer d'engager des gardiens pour prévenir ce genre d'incident à l'avenir. Katyusha afficha un air entre l'embarras et la désolation, avant de répondre.

Pour être tout à fait honnête.... Nous sommes plus protégés que nous en avons l'air....

Elle désigna d'un geste de la main discret le commis resté en retrait qui avait entre ses mains une arme à feu.... Prête à tirer.... Elle adressa un signe de tête à l'homme en question qui acquiesça avant de s'en aller ranger l'arme dans une cachette stratégique.

Nous n'usons de la force qu'en dernier recours. Une première sommation de dissuasion. Et si la menace persiste, nous essayons de blesser l'individu dangereux pour le mettre hors d'état de nuire le temps que la police intervienne. Malheureusement les braquages et pire les prises d'otages sont également le lot de la profession. Je suppose qu'il était inévitable qu'un trouble survienne à un moment ou un autre. Mais nous avons eu la chance d'être conseillé sur la conduite à tenir lorsque nous avons demandé les accréditations pour le port d'armes de nos employés. Le vendeur d'arme nous avait assuré que ces armes à feu seraient amplement suffisante pour régler la question mais.... Mais après expérience, je dois avouer que je serais plus à l'aise avec des gardiens qu'avec des armes.... N'en déplaise à mes assureurs, les armes sont certes plus... Efficaces, mais.... Je ne sais pas comment j'aurais réagi si nous avions dû l'utiliser.

En vérité, elle préférait aussi calmer les agitateurs à coup de poudre, et n'en faisait aucun état d'âme. On se remettait plus ou moins rapidement d'une bastonnade. Mais les blessures par balles laissaient une marque bien plus profonde, aussi bien dans les chairs que dans l'esprit. Jusqu'ici elle n'avait eu droit qu'à des tentatives de larcins par des voleurs plus ou moins habiles, qui faisaient presque dans la prestidigitation. Voleurs mais pas dangereux, il suffisait de les éconduire hors des lieux par l'oreille, et l'humiliation en plus de la peur de se faire arrêter faisaient le reste. Et pour les plus habiles et expérimentés, Scotland Yard se chargeait du reste. Si elle savait se montrer magnanime avec les moins dangereux, pour ceux qui étaient agressifs, elle était impitoyable. Pourquoi se ranger du côté de Gabriel alors, puisque ses convictions étaient tout autre ? Pour le caresser dans le sens du poils, tout simplement. Cet homme était très émotif, ou du moins son regard l'était. Et Katyusha avait bien lu son irritation. D'un autre côté, il y avait un peu de quoi l'être, le sinistre individu ayant vraisemblablement une capacité naturelle à être insupportable. Autant changer les idées, et pour ce elle mit à contribution son interlocuteur.

Cette histoire m'a distraite, de quoi parlions-nous avant d'être interrompus ?

Elle se souvenait parfaitement du cas de De Santis, mais elle voulait ramener l'esprit de Gabriel sur ce sujet qui avait l'air de l'intéressé, même dans une moindre mesure.


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MessageSujet: Re: La dureté du jade La dureté du jade Icon_minitimeMer 9 Nov - 15:08



Le dos droit comme la justice, la paume le démangeant sous ses gants blancs, Gabriel Fitzwilliam du faire tous les efforts du monde pour retrouver son sang-froid. Il n’était pas dans ses habitudes pourtant de se laisser aller si facilement à la colère. S’il était d’une nature prompte aux réactions, les emportements arrivaient souvent en deuxième. Mais les derniers jours et les dernières épreuves avaient rendu le jeune homme susceptible, méfiant, à fleur de peau. Et voir l’intrus au sol se comporter de manière aussi grotesque lui donnait des envies sanglantes qu’il ne se reconnaissait pas. Heureusement, l’équipe de la bijouterie fut rapidement en mesure de venir à bout de l’homme désormais au sol, l’escortant sans plus de cérémonie à l’extérieur.

Le regard bleu tourné en direction de miss Orlov, Fitzwilliam écouta ses explications d’une oreilles distraites, son regard passant à la jeune femme à l’homme au pistolet, faisant tous les efforts du monde pour retenir un sourire sarcastique. Croire qu’un seul pistolet serait suffisant est d’une naïveté incroyable. Gabriel avait déjà vue des hommes continuer d’avance même avec une balle dans le corps. Sans parler des êtres nocturnes. Trop de souvenir pour une si courte vie. Sans compter quelques compagnons de chasses qu’ils avaient vue décimer par des créatures, les croyants achevées. Les loups garous pouvaient faire de ces visages si doux qu’ils donnaient l’impression de n’être que des gros toutous, pour mieux vous sauter à la gorge et vous l’arracher. Vampire également prenait de ses airs si humains qu’ils vous faisaient douter de leur nature jusqu’à ce que leurs crocs s’enfoncent dans votre chair, perçant la peau, faisant couler le sang. Quant aux hommes, la fourberie faisait partie intégrante de leur mentras. Que de temps difficile pour l’existence humaine.

La soirée ayant été assez mouvementé de la sorte, Fiztwilliam décida qu’il était temps de prendre congé. Replaçant sa veste d’un geste sec pour essayer de perdre un peu de la nervosité qui habitait ses membres, il offrit un sourire galant à la propriétaire, balayant l’air de sa main ganté comme si le sujet discuté était d’une légèreté pour simplement combler la conversation.

-Rien de bien importante madame, mais il se fait tard et d’autre obligation m’appelle.

S’approchant du comptoir où l’un des commis se trouvait encore, Gabriel consulta la facture d’un œil avisé. Lui qui venait de passer des jours à éplucher les registres de dépenses de la maison et des divers investissements dont avait hérité la famille, une simple facture de bijouterie n’était pas difficile à étudier. Le prix était à la hauteur du travail effectué. Ni trop bas, ni trop cher. Un don rare que celui de mettre le bon prix à chaque chose. Et le gentleman n’était pas avare de sa bourse. Celle-ci fut sortie, la note payée, un léger supplément fut ajouter pour le dérangement. Facture en poche tout comme l’ouvrage coupable, Gabriel s’en retourna à la jeune femme, le pas raidit par l’effort fournis quelques instant plutôt.

-Ce fut un plaisir de vous rencontrer madame, j’aurais certes préféré que les circonstances soient plus favorables. Son humeur surtout. Loin des révélations et des gentlemans aux mœurs douteuses. Gabriel fit un baise-main à la dame, se permettant de lui glisser une faveur. J’ose espérer votre plus grande discrétion sur l’affaire. Il me serait pénible de revivre ce moment. Un air chagriné traversa les yeux bleus. Fitzwilliam ne savait pas encore ce que recelait le secret du bijou mais son instinct lui criait que c’était important et pire… dangereux.

Rassurer des paroles de la dame, le dandy prit congé et quitta la boutique.

Fin du RP





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