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Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus]

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Francis H. Grant
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Francis H. Grant
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Proie(s) : Les Vampires, le meurtrier de son camarade de guerre, ceux qui s'attaquent à sa famille.
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MessageSujet: Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Icon_minitimeMer 21 Aoû - 23:55

[HRP/ Suite de Autour d'un thé/HRP]



Entre deux chaises


Francis H. Grant, Katyusha Orlov
et Célimus A. Adam

"Te voici, petit échappé,
Cela promet une belle soirée !"


Demeure Adam
mardi 14 juin 1842
23h42


Un fiacre s'engouffra dans une ruelle légèrement isolée et s'arrêta devant un corps de ferme. Le cocher en descendit et ouvrit la porte à ses passagers. Francis sortit le premier du véhicule et tendit la main à Katyusha pour l'aider à descendre.

- Attention la tête...fit-il, prévenant.

Une fois la belle sur les graviers, il fit de même pour la chaperonne d'un certain âge qui l'accompagnait. Il la prévint également au sujet de la hauteur du toit du fiacre mais le fit avec des gestes plutôt que par la parole. En effet, miss Moularmowlny ne comprenait pas un traitre mot d'anglais. Vint ensuite le petit Maxime. Le gamin refusa d'abord de quitter la banquette sur laquelle il continuait de bouder. Il fallut que Francis ne le menace pour qu'il daigne enfin se lever.

- Je peux descendre tout seul ! râla le jeune garçon.

L'ex-militaire lui saisit un peu brutalement la main et l'aida malgré ses gesticulations. Maxime n'avait que huit ans et la marche du fiacre était encore un peu haute pour lui. Le gamin finit par se calmer après avoir manqué de trébucher et descendit du véhicule en maugréant entre ses dents que "ce truc" était "mal fait".

- Quel caractère...souffla Francis en le poussant devant lui. Allez, on rentre maintenant.

Francis paya le cocher pour l'aller et le laissa repartir. Il lança un regard à Katyusha et songea qu'ils repartiraient à pied pour continuer tranquillement leur discussion jusqu'à chez elle. Il l'invita ensuite à le suivre et ouvrit la marche avec le petit fugueur. Dans l'obscurité, sans lampe aucune, c'était difficile de ne pas butter contre les pavés devant l'entrée. Après quelques maladresses, la petite troupe se trouva devant la porte principale de la ferme. L'ex-militaire frappa contre le bois d'un geste ferme. Il frappa quatre fois, laissa un blanc et frappa une dernière fois, selon une habitude qu'il avait adoptée avec son ami pour s'annoncer. Normalement, ce dernier comprendrait que c'était lui.

- Bon, Maxime, t'as intérêt à dire la vérité à ton père parce que moi je ne compte pas te couvrir, précisa-t-il au garçon qui se dandinait d'un pied sur l'autre, visiblement stressé. Et pas de bazar, tes "frères" dorment sans doute depuis un moment.

Francis jeta à nouveau un regard derrière lui pour sourire aux dames qui l'accompagnaient. Maintenant qu'ils étaient là, sur le pallier de Célimus, quelque chose lui murmura qu'il les avait entraînées dans une bien étrange aventure et qu'il n'aurait pas dû proposer à Katyusha de l'accompagner. Quelle drôle d'idée il avait eue là !

- Navré de vous entraîner là-dedans mesdames...fit-il pour s'excuser de la situation.

Les secondes passèrent, puis les minutes. Personne ne venait. Francis tendit l'oreille et n'entendit rien. Peut-être que la maisonnée entière dormait ou que Célimus était parti à la recherche de Maxime ? Dans le doute, il frappa une nouvelle fois, plus fort. Nathanaël était peut-être réveillé lui...

- J'espère qu'ils ne te cherchent pas partout en ville...grogna Francis en serrant un peu sa main gauche sur celle de Maxime.

Made by Neon Demon


Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Franci15


Dernière édition par Francis H. Grant le Mar 27 Aoû - 13:25, édité 1 fois
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Celimus A. Adam
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MessageSujet: Re: Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Icon_minitimeDim 25 Aoû - 18:36

(HRP à compléter, ne t'en fais pas Comtounet j'y penserai (oui oui ))

Le silence était tombé dans la ferme depuis plusieurs heures. Après une longue journée de travail auprès des enfants et de ses élèves, Celimus et sa petite famille avaient fermé les volets et étaient partis se coucher. Les murs froids de la bâtisse arboraient désormais une teinte plus chatoyante due à l’éclairage publique. Là, au milieu de toute cette tranquillité, un véhicule s’engagea dans l’allée. Le claquement des sabots des chevaux de trait ricochait sur les pavés et leur souffle offrait une atmosphère plus inquiétante que vivante.

Celimus était couché dans son lit lorsqu’il entendit frapper plusieurs fois à la porte. Il n’y prit tout d’abord pas garde, pensant que c’était seulement des petits vagabonds occupés à frapper à toutes les portes des maisons. Au bout du quatrième coup l’agacement se fit sentir. Il était près à se lever et à leur en coller une. Au cinquième, il tiqua. Cinq ? Que pouvait bien faire Francis à cette heure si tardive ? Maugréant, il prit quelques secondes pour prendre une décision. Il pouvait très bien feindre le coma et ne pas se lever d’autant plus qu’il avait passé une journée compliquée, le dos recourbé à planter des légumes en plein soleil. Il en avait presque envie de pleurer. Ces quelques secondes devinrent des minutes. Celimus n’avait clairement pas la tête à passer une petite soirée amicale, Francis pouvait bien le comprendre. Un ultime coup alors qu’il était en train de se rendormir le fit sursauter. C’est Nathanaël qui ouvrit la porte de sa chambre à la volée et lui lança :


- Ça frappe à la porte, j’ouvre ?

- Non, laisse, j’y vais, il a intérêt à ce que ça soit important ! Les petits sont réveillés ?

- Non, enfin j’crois pas. Je vais vérifier.

Dépité, Celimus se leva. Il se prit la tête entre ses mains et bailla tout en s’étirant. Pieds nus, il se contenta d’attraper une chemise qu’il lança sur son épaule et percuta violemment le coin de la commode de ses orteils. Le Loup couina, grogna, s’énerva, frappa dans le meuble et manqua de lâcher une larme. Il prit quelques instants pour encaisser le choc puis se regarda devant la glace. D’une main il arrangea ses cheveux, s’humidifia le visage puis il partit dans le salon. Le jeune mercenaire était… décalqué. Ses yeux vitreux renvoyaient sa fatigue. Il était visiblement excédé et de très mauvais poil. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il ouvrit la porte et qu’il aperçut Francis et… Et ?! et Herman ? Non. Maxime ?! et…

Un.

Deux…
Trois.. !
QUATRE ?!


Le visage du Loup-Garou se décomposa. Il ressentit beaucoup de choses à la fois. Une certaine joie de revoir son ami, même avec toute cette fatigue c’était toujours un plaisir de le revoir. Un immense étonnement de voir le gamin AVEC Francis et surtout beaucoup de colère, que faisait-il ici ? Et deux femmes qu’il n’avait jamais vues ni d’Adam ni d’Eve et qui plus est faisaient définitivement parties de la haute société. Une grimace de dégoût, de colère et de frustration empreint son visage. Il posa ses yeux sur Francis et souffla :

- Qu’est- ce que ça veut dire ?!

Lorsque ses yeux se posèrent sur le gamin, il se baissa, ignorant royalement les dames et grogna :

- Et toi ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Qu’est-ce que tu fais DEHORS à cette heure-là ?! Regarde-toi ! Un vrai pouilleux, tu…

Il l’attrapa par le bras et le ramena devant ses yeux :

- J’en ai assez de ton comportement. Tu rentres, tu enlèves tes chaussures, tu te donnes un coup sur le visage et tu t’assois. Nous allons réfléchir ensemble pour ta sanction et je te PREVIENS, tu as intérêt à avoir une excellente excuse pour ta petite fugue.

Le regard du jeune homme était noir de colère et intensément froid. Il ne supportait pas la désobéissance. Il pouvait parfaitement comprendre qu’à son jeune âge il ait envie d’aventure mais l’inconscience et l’insubordination étaient de trop pour lui. Sortir en pleine nuit était tout simplement du suicide pour un gamin aussi jeune. Maxime s’empressa de hocher la tête et lui répondit :

- Je… J’te jure que j’avais une bonne raison et je me débrouillais très bien avant qu’il arrive. J’le ferais plus je te le promets...

Celimus grogna et enleva sa main. Aussitôt le petit se massa le bras et cacha les marques rouges qui venaient de se former sur sa peau tant le jeune homme avait serré de ses doigts. Le Garou ne s’en était pas rendu compte, aveuglé par la colère et la fatigue. D’une main, il rattrapa maxime à la volée par le col et lui fit faire demi-tour. Ses grands doigts se posèrent sur sa tête et d’un coup sec il le fit s’incliner :

- Excuse-toi pour le dérangement, vagabond !

- Mais je…

- Excuse-toi je te dis. Et remercie ces braves gens de t’avoir ramené.

Les joues de Maxime s’empourprèrent violemment, il jeta un regard aux deux femmes qui l’accompagnaient et à Francis. Décidément il n’avait pas de chance. La tête baissée et le buste incliné, le jeune garçon balbutia simplement :

- Pardon et merci.

Puis il s’extirpa de la poigne de Celimus et rejoignit Nathanael qui l’attendait à l’autre bout de la pièce. Pendant ce temps, le maître de maison soupira. Il releva les yeux vers Francis et lui serra la main :

- Entre, je suis vraiment désolé. Enfin, entrez, mesdames aussi. Enfin… vous êtes ensemble.. ?

Il observa les deux femmes qui attendaient sur le palier et se mit sur le côté :

- Je vous en prie. C’est un peu rustique mais c’est toujours mieux que de patienter dehors.

Il baissa les yeux sur sa propre tenue et fut pris d’un instant de gêne. Il bredouilla alors une excuse et enfila sa chemise, la boutonnant le plus rapidement possible pour cacher son torse. Non pas qu’il soit désagréable à regarder mais plutôt que c’était fort peu convenable pour des femmes comme elles de le voir dans un tel accoutrement. Fort heureusement pour lui, la vaisselle avait été faite et témoignait surtout du peu de nourriture dont ils disposaient. Quelques miettes de pain demeuraient encore sur la table que Nathanael s’empressa de nettoyer. Il s’avança vers Francis et lui serra la main à son tour :

- Je ne savais pas que tu avais une compagne ! Bonsoir Mesdames ! Excusez le mauvais caractère de Celimus, c’est le risque à prendre en le réveillant en pleine nuit comme ça ahah.

Le regard noir que lui lança le Loup le fit éclater de rire. Décidément, quelle drôle de petite soirée ! Celimus se battait avec sa chemise tout en fermant la porte, Nathanael se montrait incroyablement à l’aise et faisait les yeux doux à la plus jeune des deux femmes et Maxime boudait dans un coin en tentant d’enlever les traces de saleté sur ses joues. Son aîné lui jeta le savon en riant :

- Tu verras ça marche mieux comme ça.

Le petit lui tira la langue et frotta un peu plus fort tandis que Celimus revenait vers eux. Il indiqua la table et grogna :


- Vous pouvez vous asseoir, je vous sers un truc à boire ? J’ai un peu de vin, de l’eau, peut-être du thé remarquez… Ah mes manières, excusez-moi… Je suis Celimus Adam et vous êtes.. ?

Intrusives et fort mal élevées mais il se refrena suffisamment fort pour ne rien dire de plus. De toute façon, cela devait se lire à son regard qu’il était de très mauvais poil. Mais bon… Il pouvait bien faire un effort, ces jeunes (pas tous, surtout Francis, ce vieux Loup) gens avaient bien fait l’effort de lui ramener son petit protégé.
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Katyusha Orlov
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MessageSujet: Re: Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Icon_minitimeLun 26 Aoû - 21:27


[HRP/ Suite de Autour d'un thé/HRP]

Si Katyusha n'avait pas osé détailler son point de vue concernant les vampires qui attaquaient les loups-garous en dehors des membres du Sabbat. Car lorsqu'elle avait dit que ces derniers attaquaient rarement sans raison, c'était davantage dans l'idée que lorsqu'ils le faisaient, c'était pour un objectif bien précis, où les lycans n'étaient souvent malheureusement qu'un moyen de parvenir à leur but. Et non pas nécessairement des vampires qui n'attaqueraient que pour se défendre. Mais elle se ravisa, estimant que les vampires avaient suffisamment mauvaise presse comme ça auprès de Francis. Elle avait préféré laisser la conversation dévier sur un sujet plus agréable, comme la position de l'ex-militaire vis-à-vis des meutes. Elle avait réprimé un sourire en voyant l'homme si sévère, à la limite de l'injuste envers lui-même. Il se décrivait comme lâche là où elle avait vu une personne qui avait identifié ses limites, et choisis ses batailles afin de ne par s'éparpiller ni s'épuiser et finir par faire n'importe quoi. Elle y avait vu là une forme de sagesse, et une bonne connaissance de soi. Mais il fallait croire que l'homme était prompt à la sévérité. Comme le prouvait son avis sur la possible position de Perrault sur le cas des lupins.

Francis s'attardait davantage sur le côté prédateur et les dangers qu'ils pouvaient représenter. Si la demoiselle savait pertinemment qu'il n'avait pas tort, elle ne pouvait s'empêcher de trouver cela réducteur. Ils étaient aussi "humains" avant d'être loup.... Cette même humanité qui lui permettait ce soir de compatir à la douleur qu'elle éprouvait à voir tous les mortels qu'elle appréciaient mourir tôt ou tard. Cette même humanité qui l'avait faite rougir bien plus qu'elle ne l'aurait voulu lorsqu'il lui avait parlé de la terrifiante beauté des vampires.... Mais survint alors des compliments auxquels elle n'était pas préparée. Et pour cause ! Elle ne se voyait pas du tout comme Francis la décrivait. Forte ? Optimiste ? Elle qui avait fuit la France pour ne plus souffrir du souvenir de son Sire ? Elle qui était incapable de se fermer complètement aux liens avec les mortels, et qui se condamnait à souffrir à chaque disparition de ces derniers ? A se répéter "plus jamais !" et se laisser avoir par l'un ou l'autre à chaque fois ? Ho bien sûr, ces élus étaient rares, car il fallait qu'ils parviennent à briser sa carapace. Mais cela arrivait encore bien trop souvent à son goût. Certes, une fois sa carapace brisée, elle ne rejetait pas ces liens, ces mains tendues vers elle. Mais était-ce du courage ou la faiblesse de ne pas savoir, ou vouloir, refuser ?

Elle se trouva subitement bien hypocrite d'avoir donné une telle image d'elle, elle qui se savait condamné à la mélancolie, et même déjà bien atteinte. La seule chose qu'elle s'accordait était qu'elle n'était pas encore complètement aigrie. Et qu'elle laissait encore l'espoir siéger à ses côtés, aussi vain et utopique pouvait-il paraître. Mais là encore, n'était-ce pas une pure question de survie ? Elle garda le secret sur ces considérations bien sombres, soucieuses de ne pas ennuyer son compagnon de promenade avec des réflexions aussi désabusées. Et de toute manière, Francis vint chasser ces vilaines pensées par une question si ingénue et attendrissante qu'après l'expression de surprise, il vint arracher un sourire tendre à la demoiselle.

-Quelle drôle de question Francis ! Bien entendu que je garderai cette amitié. Je trouve.... Que l'amitié est comme un bon vin. Plus elle dure et prend de l'âge, et plus elle devient savoureuse et précieuse.

A ceci près que cela faisait bien longtemps qu'elle n'était plus en mesure déguster un bon millésime. Mais c'était une raison de plus pour savourer davantage ses amitiés. Il fallait bien compenser. La suite de leur soirée avait pris une tournure des plus inattendues, et les voilà tous en route pour ramener le jeune fugueur dans ses pénates. Katyusha avait accepté, séduite à l'idée d'offrir un peu de repos à sa chaperonne, et de pouvoir poursuivre sa balade avec Francis après. En attendant, après une boutade, elle avait décidé d'en apprendre plus sur l'ami de Francis. Ancien client avec qui il partageait des passions communes, et qui avait visiblement beaucoup d'enfants.... Et vraisemblablement des enfants adoptifs, ce qui confortait l'image d'homme au cœur noble que lui avait véhiculé le lupin. Le voyage se passa sans accroche, et il fut temps de quitter la voiture. Si Katyusha apprécia la galante aide de Francis, elle fut touchée de le voir prendre tout autant soin de sa vieille amie et chaperonne. Une délicate attention que le dénommé Maxime semblait ne pas du tout apprécier lui.... Elle ne put s'empêcher d'acquiescer d'un mouvement de tête lorsque Francis souligna le mauvais caractère de l'enfant.

C'était positivement ce genre de situation qui lui faisait ne pas regretter de ne pas pouvoir avoir d'enfant. Jamais elle n'aurait su se faire entendre ! Elle se rappelait bien des méthodes d'éducation dont elle avait elle-même fait les frais enfants, mais elle se souvenait également ne jamais avoir apprécier ces démonstrations de violence. Et pourtant, elle n'avait jamais été une enfant turbulente de sa vie humaine. Mais cela datait d'une autre époque à vrai dire.... Peut-être qu'aujourd'hui, les choses avaient changé et que les adultes n'étaient plus aussi prompte à battre les enfants pour un oui ou pour un non.... La nuit était noire, et la demoiselle usa de ses facultés de nyctalope pour capter le moindre éclat de lumière, même venant des astres. Mais même ainsi, l'endroit restait sombre pour elle, alors pour les autres.... Elle prit un soin tout particulier à bien soutenir et guider la pauvre grand-mère. Francis s'excusa de les avoir mêlé à cela mais Katyusha ne semblait pas en prendre ombrage.

-Ce n'est rien, je vous assure.

En revanche, le lupin ne recevait aucune réponse de son ami. L'infante des nuits espérait qu'il soit bien à son domicile, préférant savoir que l'enfant serait bel et bien rentré chez lui auprès des siens. Mais finalement, le propriétaire des lieux vint leur ouvrir.... Et il suffisait de le regarder pour comprendre qu'on l'avait rudement arraché du lit. Débraillé, le visage buriné par la fatigue. L'éternelle demoiselle détourna discrètement le regard pour éviter de voir quelque chose d'inconvenant. La première réaction de Célimus trahissait certes la surprise, mais aussi un certain.... Mécontentement ? Qui explosa lorsqu'il mit la main sur Maxime. Apparemment ce dernier n'en était pas à son premier coup d'éclat. Et le moins qu'on puisse dire de l'homme en cet instant était que ses yeux ne souriaient pas ! Le gamin se montra d'ailleurs beaucoup moins retorse en cet instant. Célimus le força à s'excuser, avant de le laisser laisser partir. Aux yeux de l'infante des nuits, ces excuses revenaient surtout à Francis. Katyusha laissa Francis répondre à la question de son ami, guidant sa chaperonne lorsque Célimus les invita à rentrer, s'excusant du côté rustique. La vampiresse lui adressa un sourire rassurant.

-Ne vous inquiétez pas ce sera parfait, nous vous remercions.

Un autre garçon était présent à l'intérieur, qui connaissait visiblement Francis puisqu'il vint rapidement le saluer.... Avant de subodorer qu'il avait une "compagne" ! Katyusha se figea l'espace d'une seconde, sentant ses joues rosir. Son regard roula vers Francis, espérant qu'il allait rapidement corriger le quiproquo. A moins que ce garçon ne fasse exprès de taquiner son ami.... Ce qui, lorsqu'elle constata sa capacité à mettre en boîte Célimus, n'était franchement pas impossible. Mais ce jeune homme vint rapidement la regard d'un air beaucoup trop doux pour être innocent. Katyusha fit mine de ne rien remarquer. Si ce pauvre garçon savait l'âge qu'elle avait.... Maxime continuait de se débarbouiller, avec du savon au final, lorsque Célimus vint leur proposer de s'assoir et de boire quelque chose. Katyusha guida sa vieille amie vers une chaise et l'aida à s'y assoir, avant de prendre place à ses côtés. Elle demanda en russe à sa chaperonne si elle désirait quelque chose à boire, la vieille dame secouant doucement la tête dans un sourire. Katyusha tourna alors sa tête vers Célimus pour lui répondre.

-Cela ira pour nous Monsieur Adam, nous vous remercions. Voici Miss Moularmowlny, et je suis Katyusha Orlov. Vous excuserez mon amie, elle ne parle pas l'anglais.

A peine aimable, le jeune garçon n'avait pas menti quant à la terrible sentence qui tombait lorsqu'on réveillait l'homme en pleine nuit. Katyusha s'efforça de paraître la plus agréable possible, espérant amoindrir sa mauvaise humeur, ou à défaut, de se faire suffisamment oublier le temps qu'elles seraient ici. Avec un peu de chance, la discussion ne durerait pas longtemps et elle pourrait vite quitter cet ours grincheux ! En attendant, elle devait faire bonne figure.... Entre le jeune garçon très jovial et Célimus ronchon, cela faisait un sacré contraste ! La belle fit rouler son regard vers Francis. Comment allait-il gérer la situation ? Avait-il prévu l'humeur de son ami ?
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Francis H. Grant
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MessageSujet: Re: Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Icon_minitimeMar 27 Aoû - 14:05



Entre deux chaises

Francis H. Grant, Katyusha Orlov
et Célimus Adam



Francis connaissait Célimus par cœur. Il savait que le réveiller à une heure aussi tardive n'allait pas le mettre dans les meilleures dispositions possibles pour accueillir des « invités », surtout si ces derniers étaient en réalité des femmes et de parfaites inconnues. Aussi ne fut-il pas du tout surpris par son attitude fermée et son air bourru. Par contre, il se maudit de ne pas avoir pensé qu'il pourrait se présenter torse nu devant ces dames. Quelle indécence ! Il en rit au fond de lui, se demandant ce que ses deux compagnes en pensaient. Ces dernières détournèrent le regard, ce qui accentua le comique de la scène. Enfin, tant pis, le mal était fait...
Dans l'encadrement de la porte, Célimus paraissait si débraillé et si exténué que l'entrepreneur eut tout de même un pincement au cœur : son ami travaillait vraiment trop et s'occuper de tous ces enfants en même temps lui ajoutait tant de boulot qu'il avait sans doute du mal à suivre le rythme. Il songea qu'ils avaient convenu d'un accord pour qu'il vienne travailler à Royston & Co et qu'il aurait un poste plus intéressant et moins contraignant dans un avenir proche. Une promesse est une promesse, comme il disait souvent, mais ils n'avaient pas encore réglé quelques papiers administratifs nécessaires pour que son arrivée dans la fabrique d'armes ne soit parfaitement légale. Francis faisait attention à ce genre de chose car il ne voulait pas risquer de scandale qui ternirait la réputation de la fabrique. Pauvre Célimus...il allait encore devoir tenir un peu avant de trouver un rythme plus décent.

- Bonsoir Célimus...Je crois que tu as égaré ce petit râleur...fit-il d'un air amusé, histoire d'essayer de dérider son ami.

La réaction de Célimus ne se fit pas attendre : Maxime s'était mis en danger et avait obligé Francis et les dames qui l'accompagnaient à le ramener au bercail. Il l'attrapa donc par le bras, lui passa un savon et l'obligea à s'excuser en s'inclinant. Le petit tenta d'incriminer Francis puis s'exécuta en courbant l'échine. Célimus avait toujours eu de l'autorité sur ses marmots. Intimant rapidement au gamin de rentrer pour se laver et s'expliquer, le lupin fatigué releva enfin les yeux sur Francis. Il lui serra la main, comme ils en avaient l'habitude, et ce quelles que soient les circonstances. Le respect avant tout.

- Ne t'en fais pas va...fit le bourgeois avec compassion en saisissant sa main avec fermeté. Je les connais tes gaillards...Tu n'as pas six bras et dix paires d'yeux.

Francis acquiesça quand Célimus demanda si les dames qui le suivaient étaient bien avec lui et les invita tous à entrer dans le corps de ferme. Il s'excusa pour la rusticité de l'endroit. Katyusha fut délicieusement complaisante. Francis réalisa alors qu'il avait conduit une aristocrate chez son ami et que leurs différences de statut, sans doute de fortune et de manières, allaient fortement se sentir. Quel idiot ! Il n'y avait pas songé une seule seconde ! Qu'allait donc penser la belle en voyant ces meubles dépareillés ? Allait-elle juger Célimus avec la mesquinerie dont pouvaient faire preuve les puissants de ce monde envers ceux qu'ils croient dominer ? Et Célimus ? Il devait être terriblement gêné...

- Merci, mais nous resterons pas longtemps.dit Francis en entrant malgré tout. Katyusha lui avait signifié que sa chaperonne avait besoin de se reposer un peu.  

Nathanaël prit un peu le relais pendant que Célimus enfilait une chemise à la hâte, histoire d'être un peu plus présentable. Francis aimait bien ce gamin, il était drôlement mature pour son âge et son humour le faisait beaucoup rire.

- Salut Nathanaël ! Comment vas-tu ? Désolé de vous déranger en pleine nuit.

Le jeune nettoya la table afin que les invités surprises puissent s'installer. Francis sourit en le regardant faire. Il était toujours de bonne humeur et particulièrement efficace. Mais quand ce dernier désigna Katyusha comme sa "compagne", Francis ouvrit de grands yeux.

- Oula, tu vas vite en besogne, Nat ! Se défendit le vieux loup en jetant un regard gêné à Katyusha. Il se passa une main derrière la tête, le teint légèrement rosi. Ah ! Ah ! C'est une...amie.

Un silence ponctua son embarras. Pouvait-il réellement considérer Katyusha comme une "amie" ? Ce n'était que la seconde fois qu'ils se rencontraient et leurs natures respectives étaient fort compliquées à concilier, même s'ils avaient fait de beaux effort jusqu'à présent. Nathanaël s'excusa alors pour le comportement quelque peu bougon de son père adoptif. Francis eut un rire franc :

- Ah ! Ah ! Oui, déranger cet animal dans son antre alors qu'il hiberne est toujours risqué...Ah ! Ah!

Le regard noir de Célimus amusa le garçon mais fit taire Francis qui se sentit un peu ridicule. Il se moquait de son ami, devant Katyusha en plus, alors qu'il venait s'incruster sous son toit à une heure indue...Ce n'était pas très aimable. Mais bon, Célimus avait l'habitude de ce genre de scène. Peut-être pas devant témoins ceci-dit...

L'aîné des enfants s'occupa ensuite du petit Maxime qui tentait de se laver correctement le visage. Francis les trouvait adorables, même si l'envie de coller une tape derrière la tête du fugueur lui traversa l'esprit. Quelle mauvaise volonté il y mettait ! Ah le petit pénible ! Il avait toujours été plus silencieux que son frère jumeau mais également plus rebelle.

- On ne tire pas la langue, Maxime...se permit-il de grogner dans sa direction.

Lorsque Célimus revint vers eux, il les invita à s'installer autour de la table et leur proposa à boire. Francis fut surpris que Miss Moularmowlny ne veuille rien boire. Décidément, cette vieille dame était très discrète et peu exigeante. Katyusha avait bien choisi sa chaperonne : non seulement elle lui garantissait une pleine liberté mais aussi une paix royale, d'autant qu'elle ne comprenait même pas l'anglais.

- Non merci...comme je disais, nous ne resterons pas longtemps...murmura Francis.

L'ex-militaire aurait bien voulu boire un thé mais il avait décidé de copier l'attitude de Katyusha. Il n'allait pas être le seul à boire quelque chose ! Pour qui allait-il passer ?! Et puis, il n'allait certainement pas demander du vin : son ami n'avait sans doute plus grand chose dans les placards. A l'évidence, il n'avait pas rapidement proposé "de l'eau" pour rien...

- Nous l'avons trouvé du côté de Fitzrovia, commença Francis en désignant Maxime d'un coup de tête. Trois gamins lui courraient après...à priori pas pour des caresses...ajouta-t-il d'un air plus sérieux. Je ne sais pas ce qu'il fichait là-bas mais il a eu chaud, quoi qu'il en dise...

Son regard plongea dans celui de l'enfant qui ne répondit rien, conscient que cette fois il risquait une vraie rouste.

- Heureusement qu'on se promenait dans le quartier...

Son regard glissa sur Katyusha et il lui sourit. Que dire à présent ? Maxime était revenu à la maison, Célimus devait se recoucher et n'avait pas grand chose à leur proposer, Katyusha attendait sans doute qu'ils reprennent leur petite promenade mondaine pour discuter...Il fallait meubler un peu la conversation afin que la vieille chaperonne se détende suffisamment les jambes avant de repartir.

- Il faudra que tu passes à l'usine dans la semaine pour qu'on signe les derniers papiers. Je pense qu'il est temps qu'on en finisse avec ça ! Ha, l'administratif ! C'est d'un pénible !

Parler travail et papier...oui...mais non. Comment intégrer Katyusha à la discussion alors que cela ne la concernait absolument pas ?

- Célimus va travailler dans mon entreprise...vous savez, pour fabriquer fleurets et pistolets ? fit-il pour faire du lien entre la discussion présente et ce qu'ils avaient déjà échangé en amont. Il sait très bien se servir d'un fleuret !

Un grand choc au plafond les fit soudainement tous sursauter. Francis fronça les sourcils, inquiet. Avait-il bien entendu des éclats de verre ? Puis un hurlement retentit à l'étage : c'était la voix d'Herman.

- Nathanaël, reste avec ces dames ! cria-t-il en se levant d'un bond.

Aussitôt sur ses deux jambes, il repoussa la chaise avec fracas et se précipita dehors tandis que Célimus prenait l'escalier. Quelqu'un était de toute évidence entré par la fenêtre de la chambre des jumeaux. Cela ne pouvait pas être une coïncidence : Herman était le sosie parfait de Maxime ! Les trois gaillards qui l'avaient pourchassé avaient dû les suivre jusqu'ici, à moins qu'ils connaissent déjà les lieux.

- Combien de fois lui ai-je dit d'installer des volets à l'étage ?! Bon Dieu... grogna-t-il dans sa moustache en déboulant dans la cours.

Il chercha du regard la fenêtre brisée et la trouva assez rapidement. Elle était complètement morcelée et seuls quelques éclats demeuraient sur le haut du cadre en bois. Il aperçut une touffe de cheveux blonds passer en coup de vent et entendit les bruits caractéristiques d'une lutte. Le petit Herman devait se défendre bec et ongles, ou se faire tabasser...

Allégeant sa masse, le Loup-Garou recula un peu avant de sauter sur l'auvent qui surplombait l'entrée. Puis, il atteignit la fenêtre. Un oreiller lui parvint à grande vitesse dans le nez. Plus surpris qu'autre chose, il le laissa retomber dans la cours.

- Vous allez le reg...

PAF

Cette fois, ce fut une grande bûche qu'il se prit en pleine face. Francis ne s'y était pas attendu et lâcha le bord de la fenêtre pour se tenir le nez. Il vacilla en poussa un grognement de douleur et sentit son sang inonder ses mains. Aveuglé par le choc, il n'eut pas le temps de réagir lorsqu'un tisonnier se ficha dans son épaule droite. Râlant de colère, il attrapa le morceau de métal et tira dessus d'un coup sec. Le gamin qui le tenait depuis l'intérieur heurta le bord de la fenêtre mais le lâcha suffisamment tôt pour éviter de basculer en avant. Francis arracha le tisonnier de son épaule en poussa un cri, et le balança sur le côté. L'objet chuta et tomba devant la porte d'entrée.

Le Loup-Garou évita une autre bûche qui passa près de son oreille et dut se cacher le long du mur. Il ferma les yeux quelques secondes, le nez cuisant, et serra les dents de rage. Jusqu'où iraient ces gamins ?! Qu'est-ce qu'ils cherchaient donc ?! Autant de témérité et de violence était incroyable !

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Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Franci15


Dernière édition par Francis H. Grant le Mar 10 Sep - 17:52, édité 2 fois
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Celimus A. Adam
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MessageSujet: Re: Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Icon_minitimeJeu 29 Aoû - 23:17

Celimus était franchement remonté. Il avait par ailleurs du mal à apprécier le retour de son petit protégé, le « petit râleur » comme l’avait surnommé Francis. Pour son insolence et sa déconvenue, le garou écopait d’une peine de restriction de sommeil et d’un fort mauvais caractère en prime. Ses yeux lançaient des éclairs et si tous les enfants de la maison avaient été réveillés aucun doute qu’ils se seraient tous bien activés. Sauf Nathanael. Lui, cela l’impressionnait assez peu. Celimus était plus un frère à ses yeux que son père, ils n’avaient peut-être que dix ou onze ans d’écart.

Il fallait dire aussi que la situation financière de la petite famille n’allait pas en s’améliorant. Depuis qu’il avait recueilli le petit dernier, les dépenses s’étaient faites bien trop lourdes pour son simple salaire. Autrefois, le jeune homme avait appartenu à la petite bourgeoisie. Sa mère travaillait dans la couture et était une femme plutôt bien éduquée. Elle lui apprit à lire et à écrire, c’était déjà amplement suffisant pour pouvoir se débrouiller dans la vie de tous les jours. Celimus s’était fait connaître dans le maniement des armes, plutôt doué il gagnait assez bien sa vie grâce aux bourgeois et à certains nobles qui désiraient parfaire leurs techniques. Cependant voilà, entre les impôts, les dépenses quotidiennes, les imprévus et les besoins de chacun, Celimus croulait sous le poids de ses responsabilités.  Résultats, les enfants manquaient de nutriments, de protéine en particulier mais ils étaient plutôt mignons pour ça, aucun ne se plaignait et osait quémander de quoi manger. Celimus, lui-même, sautait parfois quelques repas, faisant mine d’avoir déjà mangé pour leur en laisser le plus possible. Les vêtements étaient forts usés et il lui fallait mettre des économies de côté en prévision pour l’hiver. L’un des jumeaux avait également bénéficié des soins d’un médecin qu’il dut payer pour son intervention. Les cernes du jeune homme étaient le fruit de toute cette inquiétude à ne pas pouvoir passer la prochaine saison froide. En parallèle de son travail, il travaillait d’arrache-pied dans leur jardin afin de pouvoir bénéficier de quelques récoltes et il cumulait les petits boulots mal rémunérés qui le faisaient rentrer après le coucher du soleil.

Et puis… il y avait son autre travail, celui qu’il cachait. Celui dont les enfants n’avaient pas connaissance mais qui rendait fou son ami Francis et inquiétait Nathanael. Récemment, il avait accepté une mission pour une belle somme d’argent qui lui serait versée au terme de son contrat… Il ne pouvait pas se rater.

Sa colère explosa lorsqu’il mit la main sur Maxime, il ne payait rien pour attendre ! Une chose était certaine, le petit allait regretter amèrement ses agissements, il le voyait déjà de corvée de ménage pendant un mois. Au moins ça ! Il était furieux qu’il se soit ainsi mis en danger d’autant plus qu’il avait eu énormément de chance de tomber sur un ami de la famille et non pas des personnes mal intentionnées. Il se voyait déjà pleurer la disparition du gamin le lendemain matin au réveil. Le bousculant un peu, il lui intima d’aller se passer un coup sur le visage avant de s’excuser auprès de son ami. Exténué, il s’appuya sur une jambe et lui tendit la main que Francis serra amicalement.


- Ah si seulement ! Je suis bien heureux qu’il soit tombé sur toi. Il n’a pas conscience du danger. Il devient… Compliqué…

Malgré tout la visite de son ami et ses mots lui avaient décoché un petit sourire. Celimus appréciait toujours ses visites même ce soir… Le voir lui redonnait un peu d’espoir pour l’avenir, son ami était toujours si optimiste et lui avait oublié comment l’être. Ouvrant un peu plus la porte, Celimus fit entrer les nouveaux venus. Il voyait cependant d’un très mauvais œil la présence de ces deux femmes qui, de toutes évidences, n’appartenaient pas au même monde que le sien. Elles devaient être habituées au luxe, à la propreté, au respect de l’étiquette et… à ne pas voir d’homme torse nu. Pris d’un soudain embarras, le mercenaire attrapa à la volée sa chemise et essaya de se vêtir le plus rapidement possible. Sa tentative fut un échec, il inversait les boutons, peinait à arranger sa mise mais garda contenance et fut enfin presque présentable. Il n’était toujours pas coiffé mais ça… c’était encore une autre histoire. Alors qu’il leur laissait le loisir de s’installer autour de la table, le loup-garou prit le temps d’observer ses invités. Francis était toujours aussi élégant mais une élégance simple, qui ne crevait pas les yeux et qui laissait bien plus entrevoir son charme naturel. Il esquissa l’ombre d’un sourire. Comme ça il fréquentait des dames sans le lui dire ! Voyou. Saltimbanque. Gougnafier. Soupirant, ses yeux clairs se posèrent sur la vieille dame qui paraissait avoir toutes les peines du monde à supporter cette longue journée mais qui ne se plaignait pas. Son attitude était exemplaire et il était à deux doigts de lui apporter une couverture pour la réchauffer. Cette grand-mère accompagnait sûrement sa petite-fille. Ou bien c’était une chaperonne ordinaire. Il n’aurait su le dire, il ne fréquentait pas suffisamment ce milieu. Son regard dériva sur la très jolie demoiselle qui avait fait son apparition et qui, dans une politesse extrême le rassurait sur la rusticité du lieu. Apparemment cela ne la gênait pas, encore fallait-il la croire et le jeune homme nourrissait des doutes à propos de sa sincérité. Elle avait au moins le mérite de ne pas paraître désobligeante. Il grinça cependant des dents. Cette femme était belle, c’était indéniable. Ses cheveux roux étaient impeccablement coiffés et sa mise soulignait sa taille gracile. Petite de taille, la sagesse dans ses yeux lui indiquait qu’il faisait face à une femme et non une jeune fille. Mais elle était jeune. Sûrement trop jeune pour Francis, ne pouvait-il pas trouver une vieille comme lui ? Son regard se fit suspicieux et il grogna en réponse à Francis, bien heureusement qu’ils n’allaient pas s’attarder !

Pendant ce temps Nathanaël s’affairait autour de la table. Il serra la main de Francis et répondit :


- Oh ça va, ne t’en fais pas ! Dure journée aujourd’hui, j’ai du replanter trois fois le plan de pomme de terre parce que, je cite, « c’est pas comme ça qu’il faut faire, pousse-toi, mais t’en as mis partout, c’est pas possible », enfin bref un truc comme ça, s’exclama-t-il en riant. Mais sinon tout va bien, tu sais que c’est l’anniversaire de la petite demain ? On va essayer de faire un gâteau. Alors si tu veux te joindre à nous je pense qu’elle sera contente. Et toi alors ? et vous pardon.. ? Dit-il en coulant un regard à la demoiselle. Que faites-vous dehors si tardivement ? J’ai raté une fête, un truc du genre ?

Il ôta les dernières miettes de la table et tira une chaise pour inviter Katyusha à s’asseoir. Il s’amusa, par ailleurs, à taquiner Francis sur son rencard et il se mit à rire :

- Ah je me disais bien aussi qu’elle était trop jeune pour toi ! Vous avez raison Mademoiselle, profitez de la vie et trouvez un beau jeune homme, enfin plus beau et plus jeune que lui, vous m’voyez ? il lui adressa un clin d’œil tandis que Celimus se tournait vers eux.

- Une amie ? Tu ne m’en as jamais parlé. Ça fait longtemps ? Comment vous vous êtes rencontrés .. ? Il y avait presque une pointe de jalousie dans sa voix. Jamais de la vie il n’accepterait d’être remplacé par une femme. Francis était son ami. Pas celui de tout le monde, non mais !

Il fut cependant vite contrarié par les moqueries de Nathanaël et de Francis à son sujet. Les sourcils froncés il ne put s’empêcher de les dévisager avec colère, surtout Nat qui papillonnait un peu trop vers la dame et qui de toute évidence ne se rendait pas compte qu’elle n’était pas non plus de son âge. Au fond de la pièce, Maxime s’agitait, il frottait avec insistance sur son visage, en râlant comme à l’accoutumée et l’aîné lui conseilla alors une technique plus efficace, celle du savon. Levant les yeux au ciel, Celimus proposa alors quelques boissons et se renfrogna d’autant plus que tous ses invités avaient décliné son offre.


- Je vois que je ne suis pas le seul mal élevé ici. On ne refuse pas une proposition d’un hôte, enfin je crois. Il sourit enfin gentiment aux deux femmes de la maison : Enchanté. Excusez-moi encore pour ma tenue, je ne m’attendais pas à recevoir de la visite… féminine. Votre nom non plus ne sonne pas anglais, fit-il sans réelle délicatesse, d’où venez-vous ?

Sans plus attendre, il se pencha vers son meuble, l’ouvrit et en sortit deux bouteilles : une de vin et une de Gin. Il la secoua entre ses doigts pour en évaluer la quantité et grimaça. Il se tourna vers Francis :

- C’est tout ce qu’il me reste. J’irai en acheter demain.


Il sortit alors trois verres et trois tasses tandis que les jeunes gens prenaient leurs aises dans la pièce à vivre. D’une main, il intima le petit à s’approcher puis lui demanda de faire chauffer de l’eau pour les dames. Il devait bien lui rester un peu de thé quelque part. Les muscles douloureux, il apporta les verres et les bouteilles et commença à servir Francis. Il releva le visage :

- Fitzrovia ? Mais qu’est-ce que tu faisais là-bas ?! Pardon ? Il tourna la tête vers Maxime qui se renfrognait et avait décidé de devenir muet. Tu as intérêt à tout me dire sinon ce n’est pas un thé que tu vas boire mais juste de l’eau chaude, compris ?

Maxime tourna la tête. Il avait bien trop peur de la réaction de Celimus pour lui avouer quoique ce soit. Le mercenaire s’approcha de lui et posa sa main sur son épaule :

- Viens t’asseoir après. C’est important. Tu ne peux pas me cacher des choses comme ça.

Il s’était un peu adouci. Au fond, le lupin n’était pas un mauvais bougre. Il détestait disputer les enfants, ils étaient les êtres qu’il chérissait le plus au monde et il donnerait sa vie un million de fois si cela pouvait les faire sourire. Soucieux, il releva les yeux vers Francis et Katyusha.

- Vous savez ce qu’ils voulaient ? Vous avez vu leurs visages ? Ils avaient quel âge.. ? Bon sang, ce n’est pas le moment de s’attirer des ennuis jeune homme !

Quelques instants plus tard le petit revint avec de l’eau frémissante et posa sa casserole sur une plaque de fonte pour ne pas abîmer la table en bois. Celimus se pencha et fit infuser du thé avant de le servir à Katyusha et son accompagnatrice. Francis fit ce pour quoi il était bon, il détendit l’atmosphère et engagea la conversation. Le loup le remerciait du fond du cœur. Il ne savait pas quoi dire à ces femmes sans être des plus grognons, pourtant il avait fait quelques efforts pour paraître presque poli. Presque. Relevant le visage vers lui, il lui servit du Gin, il en donna un peu à Nathanaël et il se contenta du fond qu’il restait.

- Oh… Eh bien, je n’ai pas osé te relancer à ce sujet. Merci… tu es sûr que ça sera bon ? Je n’ai pas de formation contrairement à tes employés. On fêtera ça !


Timide, Celimus rougit doucement lorsque Francis exposa rapidement la situation à Katyusha et vanta ses mérites. Bien entendu il n’en avait pas explicité les raisons. Le jeune homme sombrait dans la pauvreté et sa vie de misère commençait à le miner d’autant plus qu’il devait subvenir aux besoins des enfants.

- Enfin, autant que n’importe quel homme entraîné, fit-il humblement. Ne me jette pas trop des fleurs, je vais finir par…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’un bruit assourdissant fit trembler les murs de la maison. Cela provenait de l’étage. En moins d’une seconde, Celimus s’était redressé. Le hurlement d’Herman lui glaça le sang. Il balaya la pièce du regard et analysa la situation. Les dames ne pouvaient pas rester seule, Maxime avait sursauté et courrait déjà dans les escaliers. Francis eut l’excellente idée de demander à Nat de rester avec les femmes et il se précipita à son tour vers l’étage. Il monta les marches deux par deux, se maudissant de ne pas avoir sur lui une quelconque lame pour se défendre. Il revit en boucle les derniers instants de cette enfant qu’il avait tant aimé et qu’il n’avait pas réussi à sauver. Son cœur s’étreignit dans sa poitrine, il avait si peur que cela se reproduise. Ses tempes palpitaient, créaient un vacarme que lui-seul pouvait entendre. Il en avait la nausée et il était surtout très en colère.

**********

Pendant ce temps à l’étage, Herman bataillait contre ses agresseurs mais ils étaient trop nombreux. Le petit bataillait dans son lit, secouant la tête, battant des jambes. Il lança même un oreiller, espérant atteindre son agresseur mais c’était bien loin de pouvoir l’assommer. Ce dernier avait glissé ses mains autour de son cou et s’était mis à serrer la gorge de l’enfant. Herman tenta d’hurler à nouveau, il s’égosillait. Il était bien incapable de sortir un traître son de sa bouche. Le sang tambourinait dans son crâne, les voix se firent lointaines pourtant il lisait très bien sur les lèvres de son agresseur. Où l’avait-il mis de quoi ? Il ne le connaissait même pas ! Il ne l’avait jamais vu ! Le petit se mit à baver, il couina, pleura et d’un coup de pied bien placé il frappa les parties génitales de son assaillant. Ce dernier étouffa un cri, puis lâcha un juron avant de l’attraper par le col et de lui décocher un magnifique coup de poing dont le petit se rappellerait toute sa vie ! Puis, furieux, tandis que ses amis s’occupaient de celui qui grimpaient par l’extérieur, il attrapa le gamin par les cheveux et lui fracassa le crâne contre le meuble le plus proche. Herman s’effondra, inconscient.

**********

Dans toute la maison, le hurlement et le bruit s’étaient fait entendre. Tous les enfants s’étaient réveillés et sortaient de leur chambre paniqués. Celimus percuta Gabriel de plein fouet qui écarquilla les yeux et alla pour demander ce qu’il se passait mais Celimus lui cria immédiatement :

- RESTE AVEC LES ENFANTS !

Le jeune homme timide se sentit défaillir et rebroussa chemin pour attraper dans ses bras les deux plus petits. Rosa, quand à elle, se mit à pleurer de peur. Qu’était-il arrivé à Herman ?
D’une main, le loup-garou repoussa également Maxime qui, le teint livide, se frayait un chemin parmi ses frères et sœurs pour retrouver son jumeau. Il le plaqua contre Rose et grogna :


- Toi, tu restes-là aussi.

Puis sans plus attendre il se jeta sur la porte. Pensant pouvoir l’ouvrir du premier coup, il fut bien étonné de se retrouver bloqué de l’autre côté. La haine s’empara de son corps. Il offrit plusieurs coups d’épaule puissants jusqu’à en faire craquer le bois et sauter un gond qui la retenait. Alors qu’il allait donner un énième coup, la porte s’ouvrit à la volée. Un gamin, qui devait faire pas loin de sa taille, se précipita sur lui, une barre de fer dans la main et lui frappa les genoux. Celimus grogna, son corps s’inclinant dangereusement vers l’avant mais il attrapa d’une main le garçon et l’envoya valser contre le mur. Ce dernier le percuta de plein fouet, son souffle se coupa un instant avant que l’homme ne le rattrape. Son poing s’enfonça alors dans son estomac, le garçon couina et s’affaissa et alors qu’il allait entrer dans la pièce, le second, qui portait Herman le percuta de plein fouet, le repoussant ainsi dans les escaliers. Celimus les dévala lourdement, les muscles déjà endoloris par la fatigue et le genou esquinté par le coup qu’il avait reçu quelques secondes plus tôt. L’adolescent descendit les marches à vivre allure, sauta au-dessus du corps de Celimus qui terminait sa chute et déboula dans la pièce à vivre. Il avisa rapidement un couteau qu’il attrapa entre ses doigts et grogna :

- Si t’approches je te plante. Ou je le tue. Comme tu veux. Dégage de mon chemin. Les gars, on s’arrache !

Il regarda Nathanaël avec une lueur d’appréhension, ce garçon devait avoir le même âge que lui. Pendant ce temps, dans ses bras, du sang s’écoulait abondamment du front du jumeau. Ses deux accolytes firent leur apparition, l’un d’eux avait les mains noires de suie et tenait entre ses doigts un épais morceau de verre bien pointu. Le second se tenait le ventre, le teint livide. Le sang de Nathanaël ne fit qu’un tour. Son cœur lui criait de se jeter sur ces criminels de bas étage mais sa tête lui ordonnait de se calmer. Il ne pouvait pas agir dans la précipitation. Deux des adolescents étaient armés, il ne l’était pas. Il avait deux femmes à protéger et Celimus n’avait pas bougé depuis sa chute, sa tête avait du cogner une des marches. Herman, quant à lui, ne bougeait pas non plus mais son état nécessitait de toute évidence l’intervention d’un médecin.

- Merde…

Il jeta un regard aux dames. Si celles-ci avaient un quelconque talent c’était le moment de se manifester.

**********

Gabriel s’était précipité dans la chambre, il n’en pouvait plus d’attendre. Il avait laissé les petits à Maxime et Rosa et il inspectait la pièce. Son cœur s’arrêta lorsqu’il remarqua le bazar provoqué par la lutte du petit Herman et les tâches de sang sur ses draps blancs. Il courut alors vers la fenêtre, guettant le passage des voyous dans la cour et tomba nez à nez sur Francis.

- Qu’est-ce que… Bon sang, vous êtes blessé !

Blêmissant à vue d’œil, il lui tendit une main tremblante et souffla :

- Attention aux débris de verre… Vous pouvez grimper ? Quoi que, attendez… Ils sont en bas, je les entends. Vous pouvez descendre par dehors ? Je viens avec vous. Il faut arriver par la porte de derrière.


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Katyusha Orlov
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Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Empty
MessageSujet: Re: Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Icon_minitimeVen 30 Aoû - 21:11


Il était de ces moments dans l'existence d'une vampiresse où il était très difficile de ne pas exploser de rire. Comme par exemple lorsqu'un jeune homme, presque encore un enfant, faisait le joli cœur auprès de Katyusha, alors qu'en réalité celle-ci avait l'âge d'être son arrière-arrière grand-mère. Et en plus, il trouvait le moyen de lui dire que Francis était trop vieux pour elle. Elle adressa un regard furtif et complice au loup-garou en question. Lui savait son âge, et il était le seul ici à saisir pleinement l'ironie de la situation. S'ils avaient réellement été en couple, cela aurait été elle la cougarde ! Mais voilà que Célimus sembla réagir vivement à la révélation du statut d'amie de la demoiselle. Cette dernière se pinça les lèvres, bien embêtée que Francis se retrouve dans cette situation. Voilà que leur hôte leur imposait un véritable interrogatoire ! La noble rousse se surprit même à penser qu'il avait l'air d'un père qui ne voyait pas d'un bonne œil son fils fréquenter ces dames.... Heureusement que Francis avait précisé qu'ils ne resteraient pas longtemps, sinon la pauvresse aurait fini par ne plus savoir où se mettre ! Mais il était écrit qu'elle ne s'en sortirait pas aussi facilement.... Voilà que Célimus souligna l'impolitesse de ses trois invités surprises pour avoir refuser de boire quelque chose.

*Avec un hôte aussi charmant, c'est tout juste si on s'autorise à respirer ! Par ailleurs, cette curieuse règle d'accepter impérativement toute offrande de victuailles est en contradiction avec les règles de bonnes conduites féminines mon cher Célimus.... On nous apprend à refuser. Et même à nous sustenter avant d'aller à des repas, afin de ne jamais trop consommer. Cela dit, je ne vois aucune femme ici qui aurait pu vous instruire sur le sujet. D'un autre côté.... J'aurais adoré voir votre tête déconfite et horrifiée si je vous avais répondu "une bonne tasse de sang, bien chaude s'il-vous-plaît." Enfin.... Tâchons de demeurer courtoise.*

-Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas pour cela. Nous sommes bien conscients de nous être présentés à une heure indue. Effectivement, je ne suis pas anglaise. Je viens de France.

Elle guettait la réaction de Célimus, sachant pertinemment que son nom ne faisait pas plus français qu'anglais. Elle laissa Francis répondre aux questions de son ami sur les voyous qui poursuivaient Maxime. Les conversations allaient bon train, Katyusha étant soulagée de ne pas avoir à trop conversé. Célimus lui donnait vraiment l'impression d'être un ours mal léché, même si son manque aussi explicite que dramatique de sommeil n'était certainement pas étranger à l'affaire. Francis vint lui annoncer que Célimus allait travailler dans son entreprise, vantant ses mérite au fleuret. L'éternelle demoiselle se fendit d'un sourire, tout en commentant.

-Ho, vous êtes donc un fin bretteur ?

Célimus commença à se défendre de tels éloges, mais ils furent interrompus par un fracas à l'étage. Katyusha leva un minois inquiet vers ce dernier, et ensuite, tout alla très vite. Francis et Célimus partir sur le champ au front tandis que Nathanaël fut relégué à la protection de ces dames. Maxime était lui aussi monté. La pauvre vieille dame avait sursauté et lança un regard inquiet à la vampiresse. Katyusha lui adressa un sourire réconfortant, posant sa main sur les siennes pour la rassurer. Elle lui souffla quelques mots en russe pour lui dire que tout irait bien. Mais la réalité était qu'elle n'en savait fichtrement rien. Et le fracas ne se fit que plus intense ! Jusqu'à ce que finalement, Célimus ne déboule l'escalier de façon fort peu conventionnelle, et ne finisse assommé. Un des agresseur descendit, tenant un des jumeaux. Surement le frère de Maxime, puisqu'il ne portait pas les mêmes vêtements. Katyusha le reconnu immédiatement, c'était l'un des trois voyous du parc ! Il s'empara d'un couteau, menaçant de tuer son otage ! Ses deux complices arrivèrent, d'un malmené l'autre armé d'un bris de verre.

La pauvre grand-mère poussa un cri d'horreur. Entre l'enfant en sang et inconscient, leur hôte qui n'était pas en meilleur état, et tous ces éclats de voix, pas besoin de comprendre la langue pour savoir que rien n'allait. Katyusha leva lentement la tête vers le haut des escaliers. Francis.... Ne redescendait pas.... Pourquoi il ne redescendait pas.... La moutarde commença à lui monter au nez. Entre un hôte désagréable, et maintenant des délinquants juvéniles qui lui avaient gâché par deux fois sa soirée, blessée sévèrement un enfant, et mis Francis hors jeu.... Cela allait barder ! La vampiresse lança un regard noir au chef de la bande, posant tranquillement sa tasse sur la table, avant de se lever doucement, très calmement.... Trop calmement au vue de la situation. Elle était une femme et elle savait qu'on la sous-estimerait d'office. Surtout avec sa petite taille. Elle jaugea très rapidement la situation. Trois jeunes hommes, à peine sortis de l'adolescence, dont un mal en point, un armé d'un bris de verre et l'autre d'un couteau.... Face à une vampiresse entrainée impitoyablement par un des plus vieux vampires.... Ils n'avaient aucune chance. Même le fait d'être en robe ne suffirait pas à les sauver.

-Nathanaël ? Est-ce qu'il y a de la corde ou de la ficelle ici, quelque part ?

Cette question sortie de nul part dans un moment aussi critique scia le pauvre jeune homme qui adressa un regard déconcerté à sa jeune invitée. Et pourtant elle le fixait d'un air serein, et son ton était posé, assuré. Toutefois, elle continuait aussi de fixer celui qui les menaçait avec un couteau. Il la regardait d'un air à la fois mauvais et troublé. Qu'est-ce que cette demi-portion à jupons pensait pouvoir faire au juste ?

-Euh.... Oui, oui il doit bien y en avoir dans le tiroir du meuble de la cuisine.... Mais.... Pourquoi.... ?

-Bien, je sais que cela va vous paraître curieux mais.... J'aimerai que vous fermiez les yeux.

Tous les jeunes hommes présents l'observèrent avec des grands yeux ronds, se demandant si elle n'avait pas complètement perdu l'esprit.

-Faites-moi confiance, s'il-vous-plaît. Je vous assure que tout ira bien.

Nathanaël était complètement perdu et dépassé. Il alterna plusieurs fois entre les agresseurs et cette curieuse petite bonne femme. Mais.... La situation était désespérée. Il se résigna a fermé les yeux. Katyusha usa immédiatement de son pouvoir pour figer le temps dans la pièce. Elle se dépêcha d'aller retirer le couteau des mains du chef de bande, et le bris de verre du second, vérifiant que le troisième n'avait pas d'arme non plus. Elle alla ranger ses armes de fortune dans le tiroir où elle trouva la corde, qu'elle vint placer sur la table à côté d'Herman. Elle aurait pu se contenter de les ligoter et de les faire prisonnier mais.... Ils avaient été trop loin. Elle ne savait pas comment ils avaient pu réussir à suivre leur fiacre, concluant que ce dernier ne roulait définitivement pas assez vite. Mais ils avaient poussé le vice à les poursuivre jusqu'ici, à entrer par effraction, à attaquer un enfant dans son sommeil pour le molester, et, de manière parfaitement inattendu, à mettre Francis et Célimus hors d'état de combattre. Cela dépassait les bêtises d'enfants. C'était déjà de l'ordre du criminel, de la préméditation. Ils voulaient jouer aux adultes brigands ? Elle allait en donner pour leur argent. Elle prit toutefois soin de retirer le pauvre enfant des bras du malfrat pour aller l'allonger sur la table. Ce fut seulement à ce moment là qu'elle cessa son pouvoir. Profitant de l'hébétement des voyous, elle s'empara du tisonnier et se mit devant Nathanaël.

-Vous pouvez rouvrir les yeux Nathanaël. Occupez-vous de votre frère, et faites-moi confiance pour le reste. Ils n'iront nul part....

-Que.... Vous.... Mais vous n'y pensez pas ?! Enfin ?!

-Faites-moi confiance, je vous en conjure !

Le chef du groupe, réalisant qu'ils avaient non seulement été désarmé, mais en plus qu'on leur avait soustrait leur otage, se mit à voir rouge.

-Tu te prends pour qui, salope ?! On va te faire chialer !

Le sourire parfaitement mauvais qu'elle leur adressa l'énerva et le troubla en même temps. Elle était franchement sérieuse !

-En garde !

Brandissant son tisonnier comme une lame, le chef et celui qui était privé de son bris de verre se jetèrent sur elle en même temps. D'un petit bond de côté, la demoiselle les esquiva au dernier moment, profitant de l'inertie pour le flanquer un vigoureux coup dans le dos à chacun. Pendant ce temps la noble vieille dame s'empressa de sortir un large mouchoir pour commencer à nettoyer la blessure d'Hermann, mortifiée de voir un enfant dans cet état. Les garçons poussèrent un cris, et s'enragèrent d'avantage. Se faire battre par une femme, c'était une humiliation intolérable ! Ils retentèrent de l'attaquer en la prenant en tenaille cette fois, mais une fois encore, la demoiselle fut plus rapide, et leur asséna un coup rageur sur leurs postérieurs respectifs. Un nouveau cris de douleur pour les garçons qui commencèrent à s'inquiéter de sa vitesse et de sa capacité à leur tenir face. Le troisième fut le plus rapide à comprendre et tenta de s'enfuir. Katyusha fit volte-face et lui administra un violent coup dans les tibias, le faisant chuter. Elle avait veillé à ne pas lui briser les os, mais le coup n'en demeurait pas moins particulièrement sévère. Le jeune homme à terre se tint ses tibias, tentant toutefois de ramper vers la sortie. Et ce fut la débandade. Le second larron pris peur et chercha à fuir, Katyusha lui administrant un coup puissant au niveau du foie.

Point stratégique qui eut l'effet escompté, il s'effondra au sol, plié en deux de douleur, secoué par de violente nausée, et pâle comme la mort. Le chef tenta de la prendre à revers alors qu'il était dans son dos. Mais il était trop lent pour elle qui était entrainé. Rien que le bruit de ses pas qui couraient vers elle donnait toutes les indications nécessaires à la vampiresse pour le repérer. Elle avait songé à pousser le tisonnier en arrière, mais c'était un coup à ce que cet imbécile s'empale dessus. Et si elle avait la ferme volonté de les châtier, elle n'avait ceci dit pas pour intention de les tuer. Mais ils allaient s'en mordre les doigts. Elle bondit comme un chat hors de la trajectoire de son assaillant lui flanquant un vigoureux coup dans les reins, puis un second au niveau des genoux, le mettant lui aussi à terre. Ils allaient avoir de sacrées marques pendant des semaines ! Elle n'eut plus qu'à attraper par les pieds le fuyard rampant pour le trainer rapidement aux côtés de ses amis. Elle attrapa la corde.

-Bien, jeunes gens, vous avez le choix. Soit vous ne tentez de stupide et je me contente de vous attacher. Soit vous avez la bêtise de croire que vous avez encore une chance, et je vous fracasse le crâne à coup de tisonnier.

Pour les deux acolytes le choix était vite fait. L'un n'était juste plus en état de se défendre, et l'autre était présentement terrifié. En plus, le coup de poing que lui avait flanqué Célimus continuait de le faire souffrir. Mais bien évidemment, le chef de bande, furieux au delà des mots, refusait qu'il soit dit qu'une bonne femme avait eu raison de lui ! Il tenta de se jeter par surprise sur Katyusha, ce qui dans son état était voué à l'échec de base. Son genoux avait été trop durement touché pour lui permettre d'être stable, et il n'était pas surhumain. Katyusha, pas franchement surprise n'eut qu'à reculer, avant de lui administrer un bon coup de tisonnier sur ses mains qu'il avait si gentiment tendu vers elle. Puis il eu droit à un coup au niveau du foie, l'incapacitant lui aussi. Elle ne pouvait s'empêcher de remercier Tybalt et ses précieux entrainements, qu'elle avait pourtant copieusement détesté, n'aimant pas affronter son Sire. Pour plus de sécurité, et alors qu'elle avait commencé à attacher le rampant, elle figea le temps une fois encore. Les trois perturbateurs pieds et poings liés assis en ligne contre le mur, elle cessa l'emprise de son pouvoir, et se précipita vers Célimus.

-Nathanaël ! Venez m'aider à le mettre sur une chaise.

En réalité sa force lui aurait permis de trainer le bonhomme, mais elle avait déjà suffisamment bafoué son rôle de femme fragile et délicate. Dès que Célimus fut sur une chaise, et hâta son pas vers le bas des escaliers.

-Francis ? Vous allez bien ?

Entre Herman, Célimus et possiblement Francis, elle ne savait plus où donner de la tête et qui soigner en priorité ! Mais elle n'était qu'au début de ses soucis.... Comment allait-elle expliqué tout cela à Francis ? Et encore plus à Célimus. Sans parler de Nathanaël, qui allait certainement la prendre pour une sorcière ! Ou une folle. Ou les deux....  Elle se mit en tête de quitter très rapidement les lieux, dès qu'elle se serait assurée que Francis allait bien et n'avait pas besoin d'assistance. S'il ne répondait pas, elle montrait pour voir ce qu'il en était.... Et elle vérifierait qu'aucun autre enfant n'avait besoin d'aide. Au quel cas, tant pis pour Célimus et le reste d'ailleurs. Elle ne pourrait jamais partir en laissant des enfants dans la détresse. L'inquiétude à ce sujet la poussa à la faire grimper les escaliers, pour en avoir le cœur net.
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Francis H. Grant
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MessageSujet: Re: Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Icon_minitimeDim 1 Sep - 19:23



Entre deux chaises

Francis H. Grant, Katyusha Orlov
et Célimus Adam



Ce que Célimus pouvait être grognon quand ça lui prenait ! Certes, le réveiller à une telle heure n'était pas très décent mais il ne fallait pas qu'il oublie que sans eux Maxime aurait sans doute eu de très grave ennuis. Heureusement, malgré sa mauvaise humeur, il les invita à entrer et lui serra la main comme le vieux frère qu'il était. Francis trouva la situation un peu comique au départ, mais elle devint limite gênante, voire insultante, notamment pour les deux femmes qui l'accompagnaient. Sans Nathanaël pour détendre l'atmosphère, elle se serait encore alourdie et l'entrepreneur aurait peut-être dû lui faire la morale, ce qui n'aurait pas manqué de le froisser, surtout sous son propre toit. Enfin bon, on ne change pas un Loup.

Pendant que Célimus s'habillait puis détaillait Katyusha et sa chaperonne d'un oeil sombre, Francis composait avec Nathanaël qui s'activait autour de la table. Ce dernier lui racontait que leur journée avait été sportive et imita un Célimus agacé et fort peu pédagogue.

- Ah ! Ah ! C'est qu'il y tient à son jardin !

Francis jeta un regard amusé à son ami qui était enfin un peu plus habillé. Une pointe de tristesse lui saisit le coeur. Célimus avait tout de même l'air épuisé et l'on pouvait aisément comprendre qu'il subsistait avec très peu. Quoi de plus normal qu'il tienne à son jardin ? Quand on savait le nombre d'enfants qu'il avait à charge et la quantité de petits boulots qu'il avait enchaînés ces dernières années pour survivre, c'était vital de s'occuper de sa terre pour en tirer un maximum de provisions. Certains de ses petits étaient bien trop jeunes pour l'aider et cela faisait des bouches à nourrir...D'ailleurs, Nathanaël parlait justement de la cadette.

- Ah oui ? L'anniversaire d'Anne-Marie tu veux dire ? Elle va avoir quel âge déjà ? demanda le Loup-Garou en lui souriant. Oui, bien sûr que je vais venir !

S'il pouvait aider la petite famille à vivre de beaux moments, alors il n'y avait pas à hésiter. Il avait déjà assisté à de nombreux anniversaires chez les Adam et prenait toujours le soin de leur offrir tout ce qu'il pouvait dans ces occasions-là. Il les gâtait souvent. Célimus refusait qu'il lui donne de l'argent pour l'aider donc Francis usait de ce genre de stratégie quand il le pouvait. Bientôt, son ami viendrait travailler pour Royston & Co et aurait un salaire plus fixe et confortable. Il était hors de question de le laisser continuer à se bouziller la santé au travail et surtout d'accepter de fichus contrats de mercenaire...Ce sujet là était réellement un problème qui déclenchait parfois des disputes entre eux. Il était temps que tout cela cesse et qu'il respire un peu !

- Nous nous promenions tout simplement. J'ai rencontré miss Orlov il y a peu et nous badinions, en tout bien tout honneur...fit le bourgeois en incitant le jeune homme à cesser ses sous-entendus.

La suite du discours de Nathanaël arracha un sourire inquiet à Francis : croyait-il vraiment pouvoir courtiser Katyusha ? Ce n'était ni le moment, ni le lieu ! Et puis, il parlait de leur différence d'âge sans savoir que c'était une Vampire, quelle ironie ! C'était la scène la plus ridicule qu'il avait pu voir depuis bien longtemps. Qu'il était gonflé ce gosse !

- Dis-donc, ne m'enterre pas trop vite, garnement !  

Ce fut ensuite Célimus qui lui posa des questions quant à ses liens avec Katyusha. Bon sang mais c'était une obsession ! Il fréquentait donc si peu les femmes pour que cela leur paraisse si suspect ? Pour qui allait-il donc passer auprès d'elle ?

- Nous nous sommes rencontrés dans un parc...fit-il en haussant les épaules. Nous admirions tous les deux la végétation et la discussion s'est faite naturellement.

Bon, ce n'était pas tout à fait la vérité et Francis se retint de regarder Katyusha pour éviter d'afficher leur complicité concernant les véritables circonstances de leur rencontre. Même s'il faisait confiance à Célimus, il ne comptait pas trahir celle de Katyusha en dévoilant ses secrets. D'ailleurs, il ne comptait pas non plus révéler sa véritable nature, pas maintenant en tout cas.

Lorsqu'ils refusèrent de boire un verre, Célimus fit le scandalisé. Francis soupira en levant les yeux au ciel. Non mais quel rustre ! C'était si grave que ça de refuser une boisson ? Et puis, ça aurait dû l'arranger puisque cela signifiait qu'ils n'allaient réellement pas rester longtemps chez lui.

- Si t'insistes...merci. Fit-il simplement pour éviter une dispute.

Quel animal ! Vraiment...Au moins reconnaissait-il être "mal élevé". Par contre, dire aux dames qu'elles l'étaient alors qu'elles avaient sans aucun doute bien plus d'éducation qu'eux deux réunis...c'était incroyable. Le pire fut qu'il sortit les bouteilles et les verres tout en demandant à Katyusha d'où elle venait : il avait repéré que son nom n'était pas anglais et laissa sa curiosité déborder. Soulagé de voir que la belle ne s'offusquait pas le moins du monde, Francis la laissa répondre, sans intervenir. Il n'avait décidément pas envie de provoquer une esclandre.

Acceptant malgré lui le verre de Gin que venait de lui servir son ami, Francis lui expliqua où il avait trouvé Maxime et détailla quelque peu la situation. Célimus gronda le garçon avant de s'adoucir un peu. Il l'envoya chercher l'eau pour le thé et voulut en savoir davantage sur les attaquants.

- C'était trois graçons. L'un d'eux était plus vieux, je dirait 16-17 ans. Les autres étaient des adolescents. Je ne sais pas ce qu'ils lui voulaient exactement. Comme je t'ai dit, ils disaient que Maxime leur devait de l'argent, mais ça sonnait faux si tu veux mon avis.

Il jeta une regard suspicieux au garçon non loin puis il tenta de décrire un peu les larrons. Malheureusement, il ne les avait guère observés sur le moment, trop occupé à récupérer l'enfant et à le sermonner.

- Je leur ai vite dit de déguerpir...Je ne me suis pas attardé sur eux...

L'ambiance se détendit un peu quand Célimus quitta son air sombre et que la conversation s'orienta sur son prochain travail. Francis prit même le soin de chanter ses louanges afin de lui faire plaisir et d'intéresser Katyusha qui avait l'air d'apprécier les armes et duels.

- Bien sûr qu'on fêtera ça !

*****************

Le choc au plafond et le hurlement d'Herman figea la scène l'espace de quelques secondes. Puis, l'agitation les gagna tous. Francis sortit en ordonnant à Nathanaël de veiller sur les deux femmes, Célimus sauta dans l'escaliers, suivi de Maxime.
Une fois dehors, Francis escalada l'appentis et se pointa à la fenêtre qui donnait sur la chambre où le jumeau était attaqué par les mêmes gredins qui avaient tenté d'attraper Maxime. Ils s'étaient de toute évidence trompés de cible. L'homme se prit d'abord un oreiller en pleine face, puis une bûche provenant de la réserve près de la cheminée des enfants. Aveuglé par le choc, le nez en sang, il avait dû reculer. Un tisonnier avait alors surgi par la fenêtre et s'était fiché dans son épaule droite. Après l'avoir arraché et jeté dans la cour, il se cacha en s'écrasa contre la cloison extérieure afin d'éviter une deuxième bûche. Encore étourdi par le coup qu'il avait reçu dans le nez, il vacilla et s'accroupit sur l'appentis. Il se tint l'épaule qui saignait abondamment, quoique moins que son nez qui avait trempé ses lèvres, son menton et sa chemise.
L'ex-militaire entendit un grand vacarme : Célimus tentait d'enfoncer la porte. Il devait entrer dans la chambre et lui ouvrir ! Mais, alors qu'il se relevait, les cris des assaillants lui parvinrent et il comprit qu'ils étaient en train de s'échapper par les escaliers. Ils avaient donc réussi à mettre le mercenaire au tapis ? Impossible !

Au moment où Francis reparut à la fenêtre, il tomba nez à nez avec Gabriel. Ce dernier fut aussi surpris que lui et le Loup-Garou put voir son regard s'attarder sur ses blessures.

- Ce...C'est rien ! Dit-il pour le rassurer. En vérité, la douleur était lancinante, surtout au niveau du nez.

L'entrepreneur attrapa la main que le garçon lui tendait mais s'arrêta dans son mouvement quand celui-ci lui intima de redescendre pour surprendre les voyous plutôt par derrière. Francis refusa son plan. Ils n'avaient pas le temps de passer par derrière : autant entrer directement par la porte d'entrée qui se situait juste en-dessous et chopper les gredins dans la pièce principale.  

- On n'a pas le temps. Moi je descends, toi tu restes à l'étage ! fit-il en le pointant du doigt.

Francis s'accrocha sur l'appentis pour descendre dans la cour mais sa blessure à l'épaule lui fit si mal qu'il lâcha le rebord un peu tôt et atterrit trop rapidement au sol. L'une de ses chevilles se plia sous son poids et il finit à terre.

- Bon Dieu !

Il jura, se releva, ragea et se frotta les fesses. Il récupéra dans une de ses poches de pantalon un mouchoir et se le glissa sous le nez. Il vit Gabriel qui le regardait d'un air inquiet par la fenêtre. Francis lui fit signe de rester en haut et de se cacher mais l'adolescent lui répondit à la négative et s'en fut.
Le Loup-Garou avisa alors rapidement la porte d'entrée. Maintenant qu'il y pensait, il priait pour que les deux femmes n'aient rien. Même si Katyusha était une Vampire, sa petite taille gracile ne donnait pas l'impression qu'elle pouvait se battre. Elle était souple, rapide et bonne grimpeuse, certes, mais une bataille au corps à corps face à des individus armés était autre chose que quelques acrobaties dans les arbres. Les gredins étaient en outre d'une violence inouïe pour leur âge.

Ouvrant la porte d'entrée à la volée, Francis s'alourdit et se tint prêt à en découdre. Mais le spectacle qui s'offrit à lui le souffla : Célimus était inconscient, assis sur une chaise ; Nathanaël était à ses côtés, visiblement rongé d'inquiétude ; la chaperonne s'occupait d'Herman qui était allongé sur la table, inconscient, et qui saignait de la tête ; le jeune Maxime veillait sur son jumeau avec la vieille dame ; les trois bandits étaient pieds et poings liés, alignés contre un mur ; Katyusha, elle, était en train de monter les escaliers et venait de prononcer son nom, elle voulait aller le chercher à l'étage.

- Je suis là, Katyusha ! cria l'ex-militaire pour lui éviter d'aller plus loin.

Il s'avança au milieu de la pièce, l'air hébété. Quelle pagaille ! Les chaises et les verres avaient été renversés en tous sens.

- Hé bien...Je...J'ai loupé quelque chose ? demanda-t-il dans un souffle. J'espère que vous allez bien, mesdames ?

L'ex-miliaitre s'approcha de Katyusha, visiblement inquiet pour elle. Il fut heureux de constater qu'elle avait l'air en parfaite santé. Il s'éloigna alors pour aller vérifier qu'Herman était hors de danger. Le petit était déjà entre de bonnes mains avec miss Moularmowlny. Le Loup la laissa donc s'en occuper pour rejoindre enfin Nathanaël afin de voir où en était Célimus. Son ami semblait dormir : il avait dû recevoir un sacré un choc sur la tête.

- Hey ! Vieux ! Réveille-toi ! fit Francis en le secouant doucement.

Mais que s'était-il passé ? Comment tout cela avait-il été possible en si peu de temps ? Francis jeta un regard aux trois prisonniers puis à Katyusha. Alors, il comprit : elle était intervenue, sans doute avec ses pouvoirs de la Nuit. Le Loup serra les dents, partagé entre l'admiration et la crainte que sa nature n'ait été révélée. Il la remercia silencieusement, en baissant la tête et fermant les yeux, puis il s'accroupit devant les malfrats. Ils étaient bien mal en point eux aussi. Un doute le traversa : était-ce Célimus ou Katyusha qui les avait rossés ? Peut-être que Nathanaël était intervenu lui aussi ?

- Vous avez été...efficaces...fit-il en vérifiant que les liens étaient solides.

Il attrapa alors le plus âgé par le col d'une main et le secoua brutalement. Il était effrayant avec son visage couvert de sang.

- Qu'est-ce que vous voulez ?! Parle ! tonna-t-il.

Le jeune homme le dévisagea avec haine et lui cracha au visage sans rien répondre. Francis ferma les yeux. Il prit sur lui, le lâcha et se releva en s'essuyant la joue avec sa manche.

- Petit enfoiré...grogna-t-il dans sa moustache.

Il retourna auprès de Célimus et finit par relever une chaise afin de s'y asseoir. Il voyait flou. A sous-estimer ces gamins, ils avaient échappé de peu à une véritable catastrophe. Jamais il n'aurait pu imaginer se retrouver dans un état si pitoyable face à des adversaires aussi jeunes ! Heureusement que tout le monde était sauf et que les trois individus étaient hors d'état de nuire.

- Je suis désolé, j'ai vite été hors jeu...s'excusa-t-il en regardant tour à tour Katyusha et Nathanaël qui aidait Célimus à se redresser. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Le Loup-Garou jeta un regard à Maxime qui pleurait silencieusement auprès de son jumeau. Il crevait d'envie de le rouspéter et de lui crier dessus que c'était de sa faute et qu'il avait intérêt à tout leur expliquer, mais ce n'était pas lui l'adulte qui possédait l'autorité principale dans cette maison et, puisque Célimus reprenait conscience à côté de lui, il ne voulait pas lui voler son rôle ou l'accueillir avec des cris. Ils avaient tous besoin de calme. De calme et de soins. Appuyant son mouchoir sous son nez pour arrêter l'hémorragie, il songea que c'était maintenant qu'il avait besoin d'un bon verre...

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Dernière édition par Francis H. Grant le Mar 10 Sep - 17:52, édité 2 fois
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Celimus A. Adam
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MessageSujet: Re: Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Icon_minitimeDim 8 Sep - 19:06

Nathanaël était un véritable rayon soleil. Le jeune garçon, tout juste âgé de seize ans, arborait un sourire éclatant balayant toute la morosité de Celimus qui naviguait du regard entre la table et l’entrée et répandait une aura noirâtre. Lui n’y prenait pas garde, il connaissait par contre le Loup et il savait que la fatigue le mettait dans cet état ainsi que les nombreux soucis qui le guettaient. Il avait pourtant beau l’aider chaque jour, Nathanaël n’était pas encore à la hauteur mais il n’en démordait pas. Le jeune homme débordait d’optimisme et il était particulièrement heureux ce soir-là de revoir Francis en aussi bonne compagnie. Gaiement il lui raconta alors sa journée pourtant peu captivante. Avec Celimus, ils s’étaient acharnés à retourner la terre et ils avaient tenté d’y mettre quelques plans. Cela avait été exténuant mais tout travail était bon à prendre d’autant plus qu’ils en avaient terriblement besoin. Le jeune homme était d’autant plus heureux qu’il était fier de l’inviter pour l’anniversaire de la fillette de la maison. Il ne fit pas attention à son indélicatesse à ce propos et hocha vivement la tête :

- Oui Anne-Marie, elle va avoir 8 ans, ça grandit vite hein !? Super ! Elle sera super contente depuis quand je le lui dirai. Elle n’arrête pas de parler de toi et de t’appeler tonton ahah !

Tout à fait sous le charme, il jeta un regard des plus doux à Katyusha et se mit derrière la chaise de la grand-mère pour l’aider à s’installer correctement. D’une main douce, il la soutint puis lui tapota sa main gentiment avec le sourire de l’enfant modèle. Il rit un peu à la réponse de Francis :

- « En tout bien tout honneur » ouais ahah, je la connais celle-là !

Celimus s’était retourné vivement, crispé d’un tel comportement :

- Nat, ça suffit, c’est déplacé maintenant.

Un lourd soupir se fit entendre tandis que le Loup-garou questionnait son ami sur cette « amitié », comment pouvait-il trouver du temps à badiner ainsi dans les parcs ? N’avait-il pas un travail lui aussi ? Certes, Francis ne vivait pas dans le besoin mais il éait terriblement frustré de cette liberté que son ami semblait posséder tandis que lui se bousillait la santé à travailler d’arrache-pied. Le Loup avait même eu le loisir de se trouver une « amie » parmi les dames de la Haute ! Quel drôle de passe-temps. Mais bon… Il ne pouvait pas lui en vouloir éternellement, Francis avait peut-être besoin de se trouver une compagne après tout ce qu’il avait vécu. C’était simplement l’appellation d’amie qui l’irritait. Il venait de la rencontrer et elle était déjà au même rang que lui, son véritable ami.

- Je vois, maugréa-t-il simplement. Il n’avait délibérément pas envie de s’attarder sur ce sujet qui semblait le contrarier.

Toujours aussi grognon, il les invita à prendre place et leur demanda ce qu’ils désiraient boire. Il n’était pas ravi de les accueillir, surtout celles qui ne s’appelaient pas Francis mais il avait le sens de l’hospitalité remaniée à la Celimus. Il se renfrogna d’autant plus qu’ils refusèrent tous de boire quelque chose. Alors quoi ? Il paraissait si pitoyable ? Il ne se priva pas pour les disputer sur leur manque cruel de politesse. A dire vrai, il s’en savait strictement rien mais il le prenait comme une offense.

Alors là, c’était la cerise sur le gâteau, le pompon sur la Garonne. Katyusha était fort élégante et son langage démontrait une grande courtoisie à laquelle Celimus était tout à fait étranger ce soir-là. Mais voilà qu’elle lui annonçait humblement qu’elle n’était pas anglaise mais française avec un nom encore plus étranger que cela ! Celimus ne cacha pas sa surprise ni le doute qui s’immisçait en lui. Il ne savait pas s’il pouvait la croire, m’enfin, ce n’était pas bien important, juste fort intrigant.


- De France ? Ah… Quelle drôle d’idée de venir en Angleterre quand on vient d’un pays aussi ensoleillé que le vôtre. J’crois bien que je donnerais tout pour quitter le brouillard de Londres. Y compris ce petit garnement, dit-il en lançant un regard orageux à Maxime qui se tassait petit à petit.

Le Loup-Garou fronçait terriblement les sourcils. De toute évidence, la réponse de Katyusha le laissait perplexe, il avait bien compris qu’elle n’était pas que française mais étant donné son peu d’éducation il n’arrivait pas à mettre une origine à ce nom si particulier. Portant de nouveau son regard sur Francis, le démon s’adoucit et prit place avec eux. Il servit l’alcool et le thé et posa des questions sur l’identité des voyous. Il s’agissait apparemment de garnements à peine plus âgés que Nathanaël. La lourde main de Celimus se posa sur l’épaule frêle du garçon et les joues de Maxime s’embrasèrent. Le regard du maître des lieux se fit perçant :


- Bien. Tu me diras tout ce que tu sais. Dans les moindres détails. Est-ce que tu leur dois de l’argent ? J’ai besoin d’en être certain.

Le petit se renfrogna et secoua la tête silencieusement. Lui qui, d’habitude, piaillait dans tous les sens se faisait bien muet désormais. Il était terrifié, il savait que ce qu’il avait fait été mal et que Celimus serait terrible après ça.

- Ce n’est pas grave, Maxime me dira ce qu’il en est, ajouta-t-il en regardant Francis, il a eu beaucoup de chance de tomber sur vous, il… est encore inconscient du danger.

Un peu mal à l’aise qu’on ne tarisse d’éloges à son sujet, le jeune homme se renfrogna. De toute évidence, la demoiselle s’intéressait aux combats d’épée, elle venait même de le qualifier de « fin bretteur » c’était… étrangement intimidant. Passant une main sur son visage, le loup esquissa cependant un petit sourire. Il était heureux de pouvoir travailler avec son ami, il savait qu’il y ferait du bon travail même s’il n’était pas encore formé et surtout qu’il rentrerait moins épuisé le soir.

- Eh bien je… Je me débrouille. Je suis maître d’armes, je donne des cours à quelques bourgeois qui veulent se perfectionner. Il tut son activité de mercenaire, il n’avait pas envie de dévoiler à ces dames qu’il avait déjà tué et qu’il le referait sans regret si cela lui permettait de subvenir aux besoins des enfants.

Ils n’eurent pas le temps de se réjouir de l’annonce de Francis qu’à l’étage un étrange combat était mené. Des cris et des fracas glaçaient le sang de Celimus et du jeune Nathanaël. Ils entendaient parfaitement la voix d’Herman. Sans se poser plus de questions, Celimus bondit dans la cage d’escalier, poursuivi par le petit Maxime qui était terrifié à l’idée que son frère souffre par sa faute. Le garou grimpa les marches deux par deux avec une agilité insoupçonnée pour un homme aussi fatigué qu’il l’était. L’adrénaline avait éveillé ses sens. Il était hors de question que l’on fasse du mal à l’un de ses gamins. Hors. De. Question.


Tout se passa très vite. Les enfants apeurés avaient fait leur apparition dans le couloir. Le jeune homme, hors de lui, avait intimé à Gabriel de s’occuper d’eux et l’avait repoussé sur le côté pour ne pas être gêné. La porte était visiblement verrouillée, or ni Hermann ni Nathanaël ne fermaient la porte à clé. Fou de rage il se jeta dessus à plusieurs reprises. Il n’en avait plus rien à faire de faire sauter les gonds, il allait dérouiller ces chiens qui osaient s’en prendre au petit. La mâchoire crispée il frappa à plusieurs reprises de tout son poids avant d’être repoussé vivement. Il affronta un des agresseurs qui le cueillit au niveau du genou. La douleur fut vive et lancinante. Il chancela mais le rattrapa et le projeta contre le mur. Le poing brandit il l’enfonça dans son estomac. Le voyou s’affaissa. Puis alors qu’il allait entrer dans la pièce, un autre le percuta. Ne tenant plus sur sa jambe, Celimus dévala les marches lourdement. Sa tête frappa violemment l’un d’elle et se fut le noir total. Il n’entendit plus rien ni personne pas plus qu’il ne voyait. Celimus n’était plus là. Son corps s’écrasa en bas des marches dans une posture fort peu agréable et qui lui promettait déjà de belles journées en perspective. L’arrière de son crâne était visiblement ouvert puisqu’un filet de sang s’en échappait.

Là, l’agresseur fit son apparition avec le petit sur l’épaule. Le jeune garçon était tout aussi inconscient que son père adoptif, sa tempe en feu laissait s’échapper beaucoup de sang et sa pommette était déjà enflée par le coup qu’il avait reçu plus tôt. Nathanaël sursauta et s’avança, prêt à aller aider Celimus qui n’était pas en grande forme. Le gaillard l’empêcha d’avancer, un couteau dans la main, menaçant de tuer le petit. La gorge serrée, l’adolescent ne savait plus quoi faire, il était pris au dépourvu. D’ordinaire, c’était un très bon élève, il savait se battre mais là il n’y avait pas la place et la situation était catastrophique. Le moindre faux mouvement et c’était le drame. Doucement il se mit à trembler et fit un pas en arrière les dents serrées, prêtes à exploser. Son regard fut attiré par la silhouette de la jeune femme qui se leva très calmement. Apparemment, le voyou n’en avait rien à faire de sa présence, après tout c’était une femme, qui aurait pu lui en vouloir de ne pas se méfier. Le cœur battant la chamade Nathanaël souffla :


- Vous devriez rester assise mademoiselle…

Il papillonna un instant des yeux. Une corde ou de la ficelle ? Mais qu’est-ce qu’elle comptait faire ? Ils n’avaient décidemment pas le temps de chercher une corde et de prendre par surprise ces gars-là. Elle parlait en plus sans détour, sans cacher ses intentions et cela le perturbait davantage. Paniqué, il répondit tout de même qu’il y en avait dans l’un des tiroirs de la cuisine. Elle lui demanda alors de fermer les yeux et plus que surpris il regarda tour à tour Katyusha et les agresseurs. Puis, conformément à son souhait il ferma les yeux. De la sueur perlait le long de sa tempe et une autre goutte dévala son dos. Il en avait le ventre noué, qu’allait-il se passer ? Les poings crispés, ses ongles s’enfonçaient dans sa chair. Lorsqu’il entendit sa voix, le garçon rouvrit les yeux. Quel ne fut pas son étonnement lorsque les agresseurs étaient désarmés. Hébété tout comme eux il tenta de comprendre la situation. Il ne s’était passé qu’une seconde peut-être, c’était extrèmement perturbant. Un haut le cœur le prit et il recula d’un pas. Katyusha se tenait devant lui, armée comme une guerrière. Petite et fière, elle ne se démontait pas avec le tisonnier dans sa main. Elle avait l’allure d’une gouvernante très en colère. Le regard du jeune homme se posa ensuite sur Hermann et il hocha la tête puis que désemparé. Il s’approcha alors du jumeau et caressa son front meurtri. Il blêmissait à vue d’œil, son état était déplorable. Le cœur serré il caressa ses cheveux et se pencha pour entendre sa respiration. Bien, le petit respirait. Ses yeux lui piquaient. Nathanaël avait beau avoir seize ans et être l’aîné de la fratrie, il avait envie de pleurer.  Ses yeux se posèrent ensuite sur la vieille dame et il caressa doucement sa main.

- Tout ira bien Madame…

Puis son regard glissa vers la demoiselle qui s’en sortait comme une cheffe. Il n’aurait jamais cru pouvoir le dire. Prenant à cœur sa tâche, il prit un morceau de tissu qu’il mouilla et épongea le front de l’enfant. Du coin de l’œil il observa le face à face. Lorsque ce fut trop palpitant il n’osa plus bouger, de peur de les déranger. Figé, il n’arrivait plus à s’occuper d’Hermann. Il parvint seulement à poser sa main sur la sienne et la caresser afin de lui montrer qu’il n’était plus tout seul. La culpabilité s’empara alors de lui, c’était de sa faute si c’était arrivé. C’était lui qui devait dormir avec le jumeau, lui qui aurait dû rester à ses côtés, lui qui devrait affronter ces voyous et les envoyer au tapis. Au lieu de ça c’était une jeune femme qui s’en chargeait, seule, puisque même Celimus ne pouvait plus se battre. La frustration était terrible. Il prit alors le couteau et se posta derrière Katyusha. Au moindre faux mouvement, à la moindre ouverture laissée par la belle il serait là pour la protéger à son tour aussi vaillamment qu’elle le faisait présentement.

Mais force était de constater qu’elle n’avait absolument pas besoin de lui, cela en était désolant. Démuni, il observa la scène. Tout se passa bien trop vite pour qu’il ne comprenne ce qu’il se passait réellement mais ses yeux pétillaient d’un nouvel éclat. Katyusha était une héroïne, une louve défendant ses petits, elle était tout simplement incroyable ! Se rendait-elle compte de l’énergie qu’elle renvoyait ? Nathanaël était… émerveillé.


-Bien, jeunes gens, vous avez le choix. Soit vous ne tentez de stupide et je me contente de vous attacher. Soit vous avez la bêtise de croire que vous avez encore une chance, et je vous fracasse le crâne à coup de tisonnier.

Même Nathanaël en rougissait. Lui non plus n’aurait pas forcé le combat, il se serait laissé faire sans rechigner, après tout Katyusha était bien plus doué que tous les hommes de cette pièce. Il fut cependant surpris de voir le plus âgé foncer à nouveau tête baissée et se prendre un coup magistral de tisonnier sur les mains puis au niveau du foie. Il en eut mal pour lui. Il resta un instant interdit avant de se reprendre. Katyusha avait besoin d’aide. Besoin d’aide ?! Avec tout ce qu’elle venait de faire, il en doutait fortement. Les yeux relevés vers la demoiselle il hocha vivement la tête et accourut pour la seconder. Il se jeta à son tour sur Celimus qui n’avait pas bougé et dont le corps pesait un âne mort ainsi inanimé. Avec peine il glissa un de ses bras au-dessus de ses épaules et le traîna avec la belle jusqu’à une chaise. Là, ils le firent s’asseoir et Nathanaël prit le relais. Il l’installa confortablement et le coinça avec la table pour qu’il ne s’écroule pas à nouveau au sol. De son côté, katyusha s’inquiétait pour Francis qui ne revenait pas.

- Eh Celimus… Réveille-toi. Celimus ?

Qu’allait-il faire de deux blessés ?

*****************

A l’étage Gabriel s’était précipité dans la chambre et avait retrouvé Francis accroché à l’extérieur contre le mur. Son visage en sang et son épaule blessée le firent paniquer. Gabriel n’avait pas l’habitude d’assister à un tel déchaînement de violence et lui-même n’était pas doué au combat. Son cœur s’emballa alors très rapidement et il s’inquiéta pour l’état de l’ami de Celimus. Malgré tout ça, le garou tenta de le rassurer mais cela n’eut pas l’effet escompté.


- Ce… c’est cassé .. ? Laissez-moi vous aid…

Les bruits au rez-de-chaussée lui glacèrent le sang et se sentant l’âme d’un héros il proposa son idée au chef d’entreprise. Et s’ils descendaient tous les deux par l’extérieur et prenaient les voyous à revers ? Gabriel n’était pas bien musclé mais Francis oui, et ils pouvaient tous les deux jouir de l’effet de surprise ! Mais le Loup ne sembla pas tout à fait du même avis si bien qu’il lui demanda comme Celimus… de rester ici. Quelle plaie !

- Mais… mais je veux vous aider, a… attendez !

Mais déjà l’homme entreprenait de descendre le long du mur. La gorge nouée, Gabriel se pencha par la fenêtre et le regarda évoluer. Un faux mouvement et c’était la mort assurée ! Lorsque francis lâcha sa prise un peu trop tôt et qu’il atterrit lourdement au sol l’adolescent étouffa un cri dans ses mains et se pencha de plus belle :

- T… tout va bien .. ? Francis répondez-moi .. ! Il essayait de ne pas crier mais c’était difficile de se faire entendre autrement.

Le ventre noué il fut soulagé de le voir se relever et manqua de chuter par-dessus la fenêtre. Il se rattrapa, les yeux écarquillés et recula dans la pièce. Finalement pris d’un élan de courage, il décida lui-aussi de descendre par l’extérieur et il enjamba le rebord. Ses mains tremblaient violemment alors qu’il se retrouvait contre le mur et surtout les fesses dans le vide. Il posa son visage d’ange contre la pierre froide et gémit de terreur. Mais quelle idée ! Et quel empoté ! Le cœur battant à tout rompre il tenta de trouver une prise, sa jambe glissa, ses doigts se crispèrent sur le rebord de la fenêtre à s’en faire blanchir les phalanges. Il couina. Finalement, pris d’une trop grande terreur il remonta par la fenêtre et s’élança dans le couloir pour retrouver tout le monde en bas. Il était passé devant une Rosa terrifiée qui sanglotait et les deux petits qui ne comprenaient pas la situation. Il passa également à côté d’une jeune femme qui montait en trombe les escaliers. Maxime, quant à lui, descendait les marches doucement. Il avait peur de ce qu’il allait trouver et surtout ses jambes tremblaient et ne le soutenaient qu’à peine. Lorsqu’ensemble ils déboulèrent dans la cuisine ils furent tout autant étonnés que Nathanaël un peu plus tôt. Le jumeau n’eut pas trop le temps de réaliser qu’il se précipita vers la table pour aller voir son frère. Terrifié et inquiet de son état, l’enfant se mit à pleurer à chaudes larmes. Gabriel s’avança et regarda Nathanaël :


- Je ne comprends rien… Qui sont ces dames.. ? Que s’est-il passé.. ?

Nathanaël secoua la tête, déconfis.

- Je… Attends, plus tard… Je n’y arriverai pas là…

Son regard se posa alors sur Francis qui venait de débouler dans la pièce et son cœur se serra.

- Francis ! Vous allez bien ?

Nathanaël était tout autant surpris de voir Francis réapparaître par la porte d’entrée et surtout dans un tel état.

- Misère de misère, il faut appeler un médecin ! Je… Je ne sais pas par quoi commencer !

Il s’élança vers Francis et lui offrit un autre mouchoir.

- Euh… Tu devrais t’asseoir. C’est une histoire de dingue ! Poualala ! J’ai pas tout vu mais la demoiselle elle s’est battue comme une lionne ! T’aurais dû voir ça, j’ai jamais vu ça de toute ma vie entière. Elle est super douée, elle leur a flanqué une bonne raclée ! j’ai été bien inutile à côté, j’ai pas réussi à bouger… La culpabilité vibrait dans sa voix. Il s’en voulait terriblement.

De son côté Gabriel papillonna des yeux et pencha la tête sur le côté. Cette jeune femme était celle qui les avaient tous démontés ? Que c’était étonnant ! Il songea un instant qu’elle ferait une merveilleuse héroïne de livre. Les joues un peu rougies il détourna le regard.
Celimus n’avait pas bougé depuis qu’ils l’avaient installé sur la chaise. Le front contre la table, il était dans un autre monde. Ce fut la voix tonitruante de son ami qui le ramena à lui. Il grogna, grommela des mots incompréhensibles, gémit et ouvrit très difficilement les yeux. Le reste du monde tournait autour de lui comme une toupie. Les éléments ne s’alignaient pas, il était perdu. Si on lui avait dit qu’il était dans sa propre maison, jamais il ne l’aurait cru. Il ne reconnaissait que très difficilement les visages qu’il avait devant lui. Par ailleurs, il chancela et se rattrapa au bord de la chaise. La nausée le cueillit, il était de toute évidence en assez mauvaise forme. Nathanaël accourut pour permettre au loup de se redresser. Celimus s’appuya sur lui et gémit de plus bele. Cette fois-ci il avait levé ses mains et se prit l’arrière du crâne en couinant. C’était douloureux et il sentait ce liquide chaud dégouliner le long de son dos et cela faisait coller sa chemise contre sa peau. Il mit longtemps avant de revenir à lui. Suffisamment pour que Francis ait le temps de discuter avec katyusha de ce qu’il s’était passé sans qu’il ne réussisse à comprendre un traître mot de leur échange.

Son regard se posa alors sur le jumeau étendu sur la table. Ce fut comme s’il déssoulait en une fraction de seconde. La chaleur qui l’avait envahi le quittait brusquement. D’un geste il se retrouva debout et contempla le carnage. Hermann était toujours inconscient et il saignait abondamment du visage. Sa poitrine se comprima. Comment était-ce possible ? Qu’était-il arrivé .. ? Brusquement de grosses larmes se mirent à rouler le long de ses joues et il attrapa l’enfant pour le blottir dans ses bras. Ses mains le tenaient fermement contre lui tandis qu’il sanglotait contre son cou et lui soufflait mille pardons de ne pas avoir su le protéger. Maxime qui pleurait lui aussi de son côté était désœuvré. Alors Celimus lui tendit la main et l’accueillit contre lui pour serrer les deux jumeaux.


- Pardon… pardon… Cela ne se reproduira plus… Je suis là… Je suis désolé… J’ai eu si peur… Mon dieu…

Alors qu’il pressait contre lui le corps encore inanimé de l’enfant, il releva la tête et croisa le regard du plus grand des agresseurs, celui qui l’avait fait tomber dans les escaliers, le chef de la petite bande. Du coin de l'oeil, il vit l'état dans lequel était Francis. Son nez était explosé, en sang, une tâche sombre fleurissait également à son épaule. Lui aussi avait été blessé. Son regard se teinta de haine. Alors doucement il déposa Hermann sur la table et sa main sur l’épaule de Maxime. Il la serra brièvement puis il fit deux pas afin de se retrouver devant les adolescents. Sa main agrippa le col de celui qui le fusillait du regard et violemment il abattit son poing sur son visage encore enfantin. D’une rage folle, Celimus était inarrêtable. Il frappa, autant de fois qu’il le put. Ses phalanges devinrent douloureuses tant il mettait de la force dans ses coups. Les larmes coulaient toujours mais il était empli de colère et il était hors de question qu’il ne les laisse s’échapper. Sans se soucier des enfants qui descendaient prudemment les escaliers, des deux dames qui devaient le prendre pour un fou, ni même de Francis et Nathanaël qui tentaient de l’arrêter, Celimus persévérait. Bientôt, le sang du voyou recouvrit ses mains puis le visage du Loup-Garou. En quelques secondes il l’avait défiguré, son corps au-dessus du sien, son autre main le maintenant par la gorge. Finalement, Francis réussit à l’attraper assez fermement pour le dégager de sa prise mais l’homme se débattait comme un dément. Il était prêt à tuer. Jamais de sa vie il ne laisserait un autre enfant sous sa protection mourir sous ses yeux. Jamais de sa vie, il était autorisé que l’on fasse du mal à l’un de ses petits protégés. Ni à son ami, c'était inconcevable. Il grogna de rage, tentant de glisser à travers la prise de son ami.

- Laisse-moi !! Je vais le tuer !! Je vais LES tuer, tonna-t-il.

Rosa se mit à pleurer de plus belle en le voyant. Les petits se mirent à crier dans la pièce et Flint se cacha derrière les jupons de Katyusha. Maxime approuvait, lui aussi voulait les voir morts, surtout celui qui avait frappé son frère. Pendant ce temps, Francis s’évertuait à tenter de lui faire comprendre que la situation ne se résoudrait pas de cette manière, qu’ils avaient besoin d’informations et… Non Celimus se dégagea violemment, le poing en l’air il alla l’abattre à nouveau sur le malheureux qui gisait déjà au sol mais Nathanaël le retint. Cet instant en suspens permit à Francis de lui coller une gifle retentissante. L’impact avait fait tourner la tête du mercenaire qui écarquilla les yeux. Alors là, seulement, il prit du temps pour respirer, pour se canaliser. Il observa la scène et surtout les regards terrifiés de ses gamins. Il en eut le cœur serré. Il vit le sang sur ses mains, le nez cassé et les dents perdues de l’adolescent. Il sentit enfin la douleur dans son poing, dans son genou fracassé et dans sa tête. Il tourna le visage vers Francis et abandonna toute résistance. Exténué, ses jambes se mirent à trembler et ses mains attrapèrent la chemise du Loup. Il tomba à genoux, l’emportant avec lui et son visage s’écrasa contre son torse.

Et là, tout simplement, il pleura.

Silencieusement.

Les larmes roulaient à nouveau le long de ses joues. Il était désœuvré. Ses épaules se secouaient par petits tremblements. Il n’en pouvait plus de cette situation, de cette violence, de cette fatigue qui l’irritait chaque jour un peu plus. Alors il souffla :


- Aide-moi, je ne sais pas quoi faire… Est-ce qu’il faut un médecin .. ? Je crois… Je n’en peux plus… Je suis fatigué… Je suis désolé… J’ai encore accepté un contrat… Je ne m’en sors pas… Dis-moi ce que je dois faire…

Pendant ce temps, Anne-Marie s’était approchée de Hermann. Avec douceur elle caressait ses cheveux et demandait à Maxime ce qu’il s’était passé. Le petit eut bien du mal à raconter. Flint, lui, sautait dans tous les sens.

- Eh mais la madame elle est trop forte !! Elle a fait VIOUM et BAM. Là elle a pris, personne bouge et plus de couteau !! Puis elle a refait VIOUM et BAM BAM BAM. Il rit un peu. Ils sont tous tombés par terre AHAH.

Un silence de mort tomba dans la cuisine.


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Katyusha Orlov
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MessageSujet: Re: Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Icon_minitimeLun 9 Sep - 1:16

Miss Moularmowlny adressa un sourire de mamie gâteau à Nathanaël, voyant en lui un bon garçon comme elle les aimait bien, et qui lui rappelait ses petits neveux. Le sourire de la vieille dame en inspira un autre à Katyusha, qui était toujours réjouie de voir sa vieille amie avoir du baume au cœur. Cela dit, le jeune homme ne manquait pas de mettre en boîte Francis quant à la nature de ses liens avec la vampiresse. Au point que cette dernière commençait à se sentir mal à l'aise. Donnait-elle une impression d'une telle proximité avec Francis ? Mais Célimus finit par intervenir, recadrant un peu le jeune téméraire. Elle esquissa un sourire gêné lorsqu'il dit qu'il donnerait bien Maxime pour pouvoir quitter le brouillard de l'Angleterre. Malheureusement, elle n'était pas en mesure de pouvoir l'apprécier ce soleil. Alors que ce soit ici ou en France.... Au moins en Angleterre, elle avait une petite chance de pouvoir oublier.... Mais elle ne pourrait visiblement pas oublier que les ennuis n'étaient jamais bien loin ! Et ce soir ils étaient venus à eux avec pertes et fracas ! Et fracas c'était le mot.... L'éternelle demoiselle en était venue à administrer à ces délinquants juvéniles, une sérieuse correction !

Lorsque Nathanaël vint tenter de rassurer la vieille dame, cette dernière leva son regard brillant de larmes vers lui. Elle ne comprenait pas ce qu'il disait. Et la manière dont elle regardait l'enfant inconscient sur la table en disait long sur la peine que cela lui faisait de voir ça. Elle continuait inlassablement de lui nettoyer le visage, tentant de faire un point de pression sur la plaie sanguinolente pour stopper un peu les saignements. Elle ne s'inquiétait absolument pas pour Katyusha, se doutant bien que cette vieille amie n'aurait que peu à craindre de jeunes voyous humains. Et cette dernière s'en sortait d'ailleurs très bien. Mais malheureusement, malgré ses efforts, ses prouesses n'étaient pas passés inaperçues.... Pour l'heure elle ne se souciait de savoir que si Francis et les enfants allaient bien. Et le lupin vint justement lui répondre, la faisant redescendre tout en lui arrachant un soupire de soulagement. Il demandait s'il avait loupé quelque chose, mais la vampiresse lui répondit par une tout autre question.

-Juste ciel, Francis ! Nous allons bien, dieu merci, mais vous ! Dans quel état vous êtes ! Avec tous ces blessés, nous avons besoin d'un médecin ici.... Vous voulez vous assoir ?

Il y en avait un autre qui n'allait bien, et que Francis tentait de réanimer. Il finit par comprendre qu'elle n'avait pas été étrangère à la capture des voyous. Katyusha ne faisait pas la fière, étant franchement angoissée par sa réaction. Certes, il savait déjà qu'elle était vampire. Mais il n'avait jamais vue que ses prouesses acrobatiques et de coureuse. En terme de combat et de pouvoirs, c'était une tout autre chose. Les mains jointes devant elle, un air un peu penaud sur le visage, elle scruta la réaction du lupin avec appréhension.... Mais il la remercia silencieusement, ce qui lui rendit son souffle. C'était déjà ça de gagné. Maintenant, il fallait encore que Célimus ne se pose pas trop de question sur comment les bandits avaient été arrêté.... Sauf que Nathanël commençait déjà à raconter ses exploits, ce qui fit monter le rouge aux joues de la demoiselle. Miséricorde ! Elle se serait bien passée de ce genre de louanges ! Et les enfants qui commençaient à descendre.... Tous ces blessés n'étaient pas un spectacle pour des enfants, petits ou non. Elle n'avait pas pu retenir Maxime ni Gabriel. Mais elle put se mettre en travers du chemin des autres.

Elle avait à peine ouvert la bouche que Célimus, qui était revenu à lui, et avait retrouvé ses esprits, les perdit aussitôt en voyant le chef des voyous.... Celui qui avait si sévèrement blessé Hermann. Il entra dans une fureur sourde et se rua sur le responsable de tout ces blessés. Si Katyusha avait fait attention à ne pas les blesser sérieusement, outre leur fierté, Célimus avait complètement perdu la raison. Elle pouvait comprendre sa colère, un de ses enfants et son amis avaient été blessés sous son propre toit, en pleine nuit, pas des malfrats entrés par effraction dans la chambre d'un enfant. C'était impardonnable. Sa réaction était trop violente à son goût, mais elle avait assez de recule pour ne pas paraitre horrifiée ou le juger. Ce n'était pas le cas de Miss Moularmowlny, qui n'avait qu'une seule inquiétude, qu'il puisse être aussi violent avec les enfants, et qui affiché un air choqué. L'éternelle demoiselle s'inquiétait de tout autre chose.... Les enfants ! Si des blessés n'étaient pas un spectacle à voir, alors leur père qui se changer en monstre punitif l'était encore moins !

Elle plaça chacune de ses mains devant les yeux des plus petits à portée, laissant volontiers Flint se cacher derrière elle. Elle souffla aux enfants.

-Non, ne regardez pas ça ! Remontez dans vos chambres !


Mais c'était peine perdue.... L'horreur avait un pouvoir de sidération et même de fascination. Et les pauvres enfants, petits ou grands, semblèrent incapables de détacher leur regard de cette scène à la limite du macabre. Heureusement l'action combiné de Nathanaël et de Francis permit à Célimus de retrouver ses esprits. Katyusha en poussa un soupir de soulagement et de résignation. Le mal était fait.... Elle regardait Célimus avec une certaine tristesse dans le regard. Au fond d'elle, elle se sentait terriblement désolée pour lui. Et la suite vint la conforter dans l'idée qu'il s'était laissé débordé par la situation. Il vint demander l'aide de Francis, s'effondrant à moitié. La scène lui serra le cœur. Pendant ce temps là les enfants avaient commencé à investir les lieux et.... Flint avait visiblement tout vu de ses pouvoirs. Le cœur de Katyusha en loupa un battement  et elle se mit à pâlir encore plus qu'elle ne l'était. Elle n'avait franchement pas besoin de ça. Mais cela lui remit également les idées en place.

-Allons les enfants, venez, venez. Il est grand temps de retourner vous coucher d'accord ? On.... On a besoin d'un peu de calme en bas.

Elle ne chercha pas à convaincre Maxime, qui devait encore s'expliquer, ni Gabriel qui était assez grand pour décider. Elle vint chercher Anne-Marie, et Flint, les prenant par la main, et leur offrant son plus doux sourire. La petite semblait intimidé, mais Flint était sur excité, trop heureux d'aller avec cette héroïne aux supers pouvoirs ! Elle parvint à faire remonter tout ce petit monde, notamment grâce à l'aide de Rosa. Néanmoins ramener dans les chambres ne voulait pas dire arriver à les calmer....

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi tout le monde va pas bien ?


-Il.... Il y a eut des très vilains méchants qui sont rentrés dans la chambre d'Hermann. Votre père et Francis les ont courageusement affronté, et la bataille a été rude. Mais finalement les méchants ont tous été arrêtés et capturés.

-Pourquoi ils sont venus les méchants ?

-On l'ignore.... Mais il y aura certainement une enquête pour savoir !

-J'ai peur....

Cette phrase serra encore plus le cœur de la vampiresse, qui vint serrer doucement contre elle la petite puce.

-Tout va bien, c'est fini maintenant, ils ne pourront plus vous faire de mal. Vous devriez tous allez dormir maintenant. Il est très tard

-Et si les méchants passent par la fenêtre ??


-Et si Hermann était mort ?!

-T'es une reine ou une déesse ?

-Elle est trop fooooorte !

Katyusha poussa un léger soupir. Cela allait être compliqué.

-Ne vous inquiétez pas, Hermann n'est pas mort. Il a juste été assommé très fort, et il va mettre un peu de temps à se réveiller. On va faire venir un docteur pour qu'il l'aide à se remettre au plus vite.

Elle laissa la petite fille à Rosa, venant se mettre à côté d'une petite commode, qui était suffisamment grande pour venir obstruer la fenêtre. Elle fit semblant d'avoir beaucoup de mal à la déplacer, même si en réalité, elle faisait surtout attention à ne pas l'abimer ou abimer le sol en la mettant devant la fenêtre.

-Voilà, comme ça les méchants ne pourront plus passer par la fenêtre ! Je ferais pareil dans les autres chambres, d'accord ?

Elle attrapa les mains de Flint qui s'agitait dans tous les sens.

-Et je ne suis ni une reine, ni une déesse. Je suis juste.... Une demoiselle qui sait se défendre. Mais.... Parfois les gens n'aiment pas qu'une demoiselle se défende comme je l'ai fait. Car ils trouvent que ce n'est pas très élégant ou distingué pour une jeune fille de bonne famille. Alors je compte sur vous pour ne rien dire à personne, d'accord ? Ce sera notre petit secret.

Elle doutait sérieusement que les enfants soient capables de tenir leur langue, mais elle doutait aussi qu'on les prenne au sérieux. Du moins elle n'avait plus qu'à espérer.... Après avoir négocié solidement épaulé par Rosa qu'elle avait pris soin de consoler avant de partir, et après avoir "sécurisé" les fenêtres des chambres, Katyusha redescendit. Elle se mit en tête de venir aider les blessés, et attrapa un morceau de tissu qu'elle alla mouiller dans la cuisine, elle interpella Francis.

-Avez-vous besoin d'aide pour vos blessures ?


Elle se tourna ensuite vers l'hôte de maison pour lui poser la même question.

-Célimus ?

Elle était à côté de sa chaperonne, prête à venir l'épauler si aucun des deux hommes n'acceptaient sa proposition. Elle avait très envie de fuir les lieux, mal à l'aise au plus haut point, fuyant le regard de Célimus. Mais elle n'avait pas non plus le cœur de laisser un enfant dans un tel état, ni d'abandonner Francis dans un moment pareil. Célimus l'intimidait bien trop pour qu'elle ose quoique ce soit d'autre que de lui proposer son aide.
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Francis H. Grant
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MessageSujet: Re: Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Icon_minitimeMar 10 Sep - 21:04



Entre deux chaises

Francis H. Grant, Katyusha Orlov
et Célimus Adam



Lorsqu'il était apparu dans l'encadrement de la porte d'entrée, Francis avait manqué un battement de coeur puis s'était jeté dans la pièce pour s'assurer qu'il n'y avait pas trop de dégâts. Il fut accueilli par Gabriel qui lui demanda s'il allait bien.

- Qu'est-ce que tu fais là toi ? Je t'ai dit de rester en haut ! Gronda-t-il, mécontent de trouver le garçon au milieu de la pagaille ambiante. Et s'il était tombé sur les bandits avant son arrivée et avait été blessé ?

Heureusement, Gabriel semblait bien portant et lesdits bandits avaient été neutralisés, attachés contre un mur par il ne savait quel miracle. Rattrapant Katyusha qui venait de redescendre les marches en l'entendant l'appeler, Francis la rassura :

- Je vais bien...C'est toujours impressionnant quand il s'agit du nez...fit-il à la jeune femme.

Il en savait quelque chose ! Et pour cause, la longue balafre qui lui striait le visage et passait en partie sur l'arrête de son nez avait déjà failli le lui casser. Il se souvenait très bien de la souffrance qu'il avait éprouvée et surtout du débit impressionnant de sang que ses narines avaient été capables de produire en quelques minutes. Ca avait été un sacré coup de fleuret ! Alors une bûche...ça ne l'étonnait pas que la chose soit elle aussi impressionnante.
En réalité, son nez lui cuisait terriblement, mais il ne voulait affoler personne. Ce n'était pas le moment de se plaindre. Même si c'était très pénible pour respirer et parler correctement, même si la douleur qui l'avait aveuglé sur le coup était désormais lancinante, il savait que ses capacités lupines allaient lui permettre de se régénérer facilement. Et puis, la résilience et l'abnégation faisaient partie de ses principales qualités. D'ailleurs, son épaule le lançait également cruellement mais sa chemise cachait en partie la plaie et il en profitait pour éviter d'en parler.

- Et vous ? Fit-il à Katyusha en la frôlant d'une main. Ils ne vous ont pas blessées, vous et Miss Moularmowlny ?Demanda-t-il en fronçant les sourcils.

Des yeux, il détailla Katyusha pour s'assurer qu'elle n'avait rien. Apparemment, elle ne portait aucune blessure. Rassuré, il revint vers le centre de la pièce. Nathanaël s'inquiéta lui aussi de son état, sans doute à cause de son menton et de sa chemise ensanglantés. Francis fit un geste de la main pour lui indiquer que ce n'était "rien". Il avait perçu la panique dans la voix du jeune homme et ne comptait pas ajouter à son désarroi une angoisse supplémentaire.
Katyusha et Nathanaël semblaient vouloir faire venir un médecin dans l'immédiat. Francis réfléchit rapidement. Avaient-ils réellement besoin de soins au point de faire venir un homme qui risquait de fourrer son nez dans des affaires qui ne regardaient qu'eux ? Où en étaient les autres ? Le Loup-Garou espérait de tout coeur qu'aucun enfant n'avait été sévèrement blessé.
Auprès d'Herman, Francis grimaça un peu : le petit avait apparemment été fort maltraité par les assaillants mais il semblait désormais hors de danger. Son coeur se serra en le voyant ainsi allongé, inconscient et blessé. Qu'est-ce que ces brutes avaient bien pu lui faire là-haut ? Qu'est-ce qu'ils voulaient à Maxime ?

Résolu à en savoir plus, il se dirigea vers les bandits et secoua un peu leur leader. Son entrevue avec lui se soldat par un beau crachat en pleine face. Après un juron, Francis abandonna la partie en apparence et s'assit près de Célimus. Il ferma les yeux un instant.
Le mouchoir que Nathanaël lui avait donné pour remplacer le premier était déjà couvert de sang. Le flot ne semblait pas vouloir s'arrêter. Grognant de douleur et d'embarras, le Loup jeta un regard noir aux trois jeunes qui se trouvaient contre le mur en face de lui. Quels sauvages ! L'ancien militaire s'appliqua pour plier le tissu une troisième fois et le replacer contre ses narines irritées. Puis, il l'appuya et le maintint fermement dans l'espoir d'arrêter l'hémorragie. Le gamin ne l'avait pas loupé avec sa bûche ! Il soupira. Combien de fois avait-il dit à Célimus de ne pas laisser le bois dans la chambre des plus jeunes ? Il avait toujours trouvé ça dangereux...

Lorsque son ami se mit à gémir près de lui, Francis se tourna vers lui. Ce dernier commençait à se réveiller. La tête contre la table, il peinait à revenir à lui. Du sang coagulé liait ses cheveux en une masse poisseuse sur son crâne. Heureusement, Nathanaël veillait sur lui. L'entrepreneur sourit au jeune homme. Il l'avait toujours apprécié ce gamin ! Dévoué, doux mais ferme quand cela était nécessaire avec les petits, il était agréable en toute circonstance. Ses blagues idiotes faisaient souvent rire la maisonnée et l'animait d'une joie nécessaire à sa survie. Nathanaël épaulait Célimus du mieux qu'il le pouvait et se tenait toujours prêt à exécuter les tâches ménagères ou à surveiller les enfants en son absence. Il était très précieux à la petite famille.

- Ne t'en fais pas va, ça va aller...Lui dit-il pour le rassurer. Personne n'est en danger. Herman va s'en tirer avec une bosse, Célimus aussi. On va déjà tenter de tirer les choses au clair...

Faire venir un médecin ne semblait pas nécessaire. Et puis, qui serait allé le chercher dans la nuit noire ? Certainement pas un enfant ! Nathanaël, lui, était nécessaire auprès d'eux, Katyusha et sa chaperonne n'allaient certainement pas sortir - même si la nature de l'aristocrate leur assurait de toute évidence une protection des plus efficaces, elle devait garder son secret, quand bien même avait-il été en partie découvert ce soir. D'ailleurs, les éclats de voix de Nathanaël qui détaillait les actions de la belle crispèrent un peu le Loup. Mais qu'il se taise ! Il ne fallait surtout pas que Célimus comprenne qu'elle avait des capacités particulières !

- Chhhhuuut ! Un peu de calme s'il te plait...J'ai mal au crâne...Prétexta-t-il (ce qui était en partie vrai).

Célimus émergeait maintenant et tentait de se lever. Francis posa une main sur son genoux pour lui intimer de rester assis.

- Attends...Attends...Ne te lève pas tout de suite...fit-il en crispant légèrement ses doigts sur lui.

Mais Célimus ne l'écouta pas. Il se leva, vacilla et s'accrocha à sa chaise en grognant. Nathanaël arriva à la rescousse et le soutint. Francis l'avait lâché, incapable d'en faire davantage pour le moment.

- Quelle tête de mule lui alors...soupira l'entrepreneur.

Alors que Francis demandait à Katyusha ce qu'il s'était passé, Célimus, toujours soutenu par Nathanaël, vint au "chevet" d'Herman. Francis lui jeta un coup d'oeil peiné. Son pauvre ami tremblait près du petit encore inanimé et lui demandait pardon comme si tout cela avait été de sa faute. La culpabilité saisit l'entrepreneur par les trippes : non, c'était la sienne. C'était lui qui avait mené les malfrats jusqu'ici. En récupérant Maxime, il n'avait pas fait attention qu'ils étaient suivis. Comment aurait-il pu savoir ? L'urgence avait été de ramener à la maison le garçon...

Soudain, Célimus se jeta sur le plus âgé des intrus et lui assena un violent coup de poing en plein visage. Francis se leva d'un bond en criant :

- Célimus ! Non ! CELIMUS ! ARRETE !

Le Loup arriva à la hauteur de son ami pour le saisir par les poignets mais ce dernier était dans une telle rage que sa force s'était décuplée et que le maintenir était devenu presque impossible. Nathanaël vint une fois encore en soutient tandis que Katyusha éloignait les enfants de la scène.

- CELIMUS ! ARRETE BON DIEU !! Francis grimaça tout en essayant de faire reculer l'homme hors de lui. Sa blessure à l'épaule ne lui permettait pas de tels gestes et le faisait atrocement souffir. CELIMUS !! PENSE AUX ENFANTS !! Rugit-il, exaspéré et dolent.

Célimus attrapa le garçon par la gorge et Francis fut repoussé une nouvelle fois. Les dents du gredin volèrent, du sang gicla sur le sol ainsi que sur les mains et le visage de Célimus. La scène était d'une violence inouie.

- ARRETE !! TU NE REGLERAS RIEN COMME CA ! Hurla Francis à plein poumons.

Célimus allait vraiment trop loin. S'il continuait ainsi, il allait réellement le tuer. Alors, n'ayant plus d'autres recours pour sauver l'adolescent de la violence de son ami, le Loup-Garou s'alourdit pour ancrer ses pieds au sol et lui décrocha une claque retentissante. Ses mains étaient plutôt courtes mais d'une grande robustesse, celle du forgeron et de l'escrimeur. La marque de ses doigts resta sur le menton et la joue de Célimus qui, choqué par le coup, s'était enfin arrêté dans sa folie. Le regard perdu, le corps en alerte, il sembla soudainement réaliser la situation. Lorsqu'il se tourna vers lui, Francis fut saisi par sa détresse. Il l'accueillit contre lui et posa sa main sur son épaule tandis qu'il s'effondrait à ses pieds en pleurant. Francis serra sa main et planta ses ongles dans sa peau à travers le tissu de sa chemise. Son regard était tombé sur sa victime et son visage tuméfié et édenté s'était gravé dans sa rétine. Une envie terrible de frapper encore Célimus le prit...Mais il fallait que la violence cesse et il écouta la voix de la sagesse.

- ...bon Dieu...souffla-t-il, épuisé par la lutte et ses propres blessures.

Autour d'eux, les deux femmes et les enfants les observaient, sidérés, apeurés, en pleurs ou exaltés. Francis laissa ses yeux tomber sur Célimus qui haletait et pleurait à chaudes larmes en lui demandant son aide. En entendant qu'il avait encore prit "un contrat", l'entrepreneur serra les dents et crispa encore ses doigts sur son épaule. Sur le coup, l'émotion le poussa à lui faire du mal. Alors ça, ça promettait une belle discussion encore...

Le petit Flint sautillait en chantant les louanges de Katyusha et racontait avec fascination ses exploits face aux bandits. L'entrepreneur lui jeta un regard inquiet. Bon sang, il avait vu Katyusha user de ses capacités ! Il fallait maintenant prier pour que personne ne comprenne réellement la situation. Après tout, un enfant déforme toujours la vérité et est impressionné par un rien...

- Vous devriez être au lit. Allez, tout le monde remonte ! Fit-il d'un ton ferme afin de mettre un terme à l'agitation et d'éloigner tous ces regards plantés sur Célimus en plein désarroi ou sur l'adolescent défiguré. Ce n'était vraiment pas une scène pour les enfants.

Il fut soulagé de voir Katyusha prendre en main les petits et les ramener à l'étage. Elle éloigna ainsi Flint, Anne-Marie et Rosa. Maxime, lui, resta près d'Herman, n'osant plus ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit. Voir son père aussi désespéré le perturbait beaucoup. Quand il frappait le "méchant", c'était super, parce que c'était bien fait pour lui ! Mais maintenant qu'il pleurait et suppliait Francis de l'aider, c'était vraiment horriblement triste. La culpabilité le rongeait comme un chien affamé suce le seul os de sa semaine...De son côté, Gabriel s'était rapproché de Nathanaël pour lui demander s'il allait bien. Apparemment, Célimus n'avait frappé personne d'autre que sa cible désignée.

- Pfff...Francis attrapa Célimus par le col et le releva en poussant un grognement de colère et de douleur. Espèce de...

Il se figea, inspira un grand coup et poussa son ami à se rasseoir sur sa chaise. Puis, il lui ficha un doigt entre les deux yeux.

- Bouge pas de là. Je te jure que je te...Si tu recommences ça je te...Il ne finit pas ses phrases mais son ton était clair : il lui casserait la tête à son tour pour lui apprendre à se mettre en scène avec autant de violence. Mais bon, le menacer d'user du même procédé que lui était vraiment ridicule...

Enervé, Francis se tourna vers Nathanaël et lui fit signe de l'accompagner du côté de la porte. Ils s'éloignèrent ensemble, non sans que Francis ne jette des regards mauvais à Célimus pour vérifier qu'il ne retournait pas fracasser le visage d'un des malfrats. Une fois devant la porte, il demanda à Nathanaël d'aller chercher un médecin de garde, le plus rapidement possible, sans parler à qui que ce soit en chemin. Finalement, il valait mieux vérifier la tête du petit ainsi que l'état du malfrat. Francis mit alors discrètement dans la main de Nathanaël le couteau d'un des agresseurs.

- Au cas où... Il l'attrapa par la nuque pour poser son front contre le sien et planta son regard dans le sien. Fais gaffe à toi.

Sur ces mots, Francis ouvrit la porte et laissa le jeune homme partir en courant. Puis, il revint, visiblement las, pour saisir la bouteille de Gin qui avait miraculeusement échappé au carnage. Il en dévissa le bouchon de liège à moitié enfoncé dans le goulot et porta ce dernier à ses lèvres. Il but gorgées après gorgées, et reposa bientôt la bouteille sur le bord d'un meuble au hasard. Il avait terminé le quart qu'il restait. Enfin, le Loup revint auprès de l'adolescent qui hoquetait encore. Il s'accroupit devant lui et l'observa. L'ado avait le nez cassé et la bouche fendue. Il crachait salive et sang mélangés en une horrible mixture dégoulinante de son menton tordu. Célimus avait réellement faillit le tuer.

- Merde...grogna le Loup en lui saisissant le menton pour le soulever un peu. Quel crétin...

Il était extrêmement rare que Francis ne jure ainsi. La situation était cependant si insupportable à ses yeux qu'il n'avait pu se retenir, même devant Gabriel et Maxime.

- Vous feriez bien de parler parce que...

- C'est ma faute.

Francis tourna la tête en direction de Maxime. Ce dernier venait de s'avancer un peu et de l'interrompre. Tête baissée, des larmes plein les yeux, il gémit :

- Je...je voulais juste...snif...juste essayer le pistolet...Il hoqueta de plus belle.

Le Loup-Garou eut un haut le coeur. Comment ça "essayer un pistolet" ?! Qu'est-ce qu'il avait fait cet imbécile ?! Il n'avait quand même pas tué quelqu'un ?! La situation devenait critique.

- Ne m'dis pas que...

- Je voulais...juste...snif...Je voulais le rendre après...snif...Je l'ai juste...snif emprunté...snif...

Le Loup-Garou respira à nouveau, incroyablement soulagé de comprendre que le petit avait simplement volé l'arme.

- C'est à mon père ! Connard ! Rends-le moi ! Braya soudain le cadet des intrus. C'est tout ce qu'il me reste de lui !

Francis crispa la mâchoire. Tout ce cirque pour récupérer un stupide pistolet de famille ?! Le monde ne tournait décidément pas rond. Pourquoi les gamins n'étaient-ils pas simplement venus frapper à la porte pour expliquer la situation à Célimus et réclamer ce qui leur revenait de droit ? Pourquoi tenter de chopper Maxime dans la rue ou pénétrer dans sa chambre de cette façon ? Vraiment, l'effet de groupe était incroyable de débilité ! Le plus vieux avait dû galvaniser les deux autres pour les entraîner dans cette guerre sainte, légitimisée par la perte du père de son ami. Quelle connerie !

- Taisez-vous...je ne veux plus entendre personne...mumura-t-il sourdement.

A cet instant, Katyusha revint de l'étage. Les enfants étaient restés en haut, sans doute enfin tous recouchés. Des bruits de meubles que l'on déplace avaient d'ailleurs quelque peu éveillé l'attention de la troupe au rez-de-chaussée mais personne ne s'en était inquiété étant donné que cela avait tout du déplacement doux et voulu. Katyusha avait dû rassembler les lits pour que les petits dorment ensemble. Ainsi, il se tiendraient compagnie et se rassureraient les uns les autres.
Francis accueillit la jeune femme avec un sourire à moitié feint. Il était fatigué et dépité. Quand elle lui proposa de l'aider à nettoyer sa blessure au nez, il fit la moue en hésitant :

- Je ne suis pas sûr que...

Puis il se souvint qu'elle était beaucoup plus âgée que ce que son apparence reflétait et songea qu'elle serait sans doute tout à fait apte à le débarbouiller sans le blesser. Il avait déjà remarqué que ses gestes étaient toujours mesurés, doux et précis, ne serait-ce que pour se saisir d'une tasse de thé. Ses petits doigts fins l'avaient fasciné au Fitzrovia.

- Mm...oui...d'accord...finit-il par dire en rougissant légèrement.

Il s'assit sur sa chaise, un genou contre celui de Célimus comme pour lui faire sentir qu'il était là, près de lui, et qu'il le soutenait autant qu'il le surveillait. Dans son estomac, le Gin le brûlait et il sentait le liquide ragaillardir son corps, ou du moins atténuer ses douleurs.

- Attention à mon épaule...précisa-t-il en montrant d'une main l'endroit où le tisonnier l'avait embroché. C'était sous la clavicule droite. Heureusement, la blessure n'était pas très profonde.

Alors que Katyusha s'occupait de son visage, Francis frissonna un peu à son contact et une étrange chaleur lui envahit les joues.

- Merci...murmura-t-il en prenant garde de ne pas trop bouger. Merci pour les enfants...et...ça...ajouta-t-il en fermant les yeux, incapable de soutenir le regard d'un bleu éclatant que la Vampire lui offrait. Je suis vraiment désolé...de vous avoir entraînées là-dedans...

Quelle histoire ! D'un petit rendez-vous au salon, peuplé d'aimables discussions, ils se retrouvaient maintenant au milieu des restes d'un véritable champ de bataille ! Katyusha était piégée avec lui dans une situation tragique. Celle-ci devait lui paraître d'autant plus pénible que sa nature, ainsi que son rang social, étaient en total décalage avec eux. Et encore, elle ignorait que Célimus était un Loup-Garou lui aussi ! La pauvre devait se demander ce qu'elle faisait-là et amèrement regretter leur petit tête à tête...

- Je suis désolé...vraiment...Soupira-t-il en se laissant faire. Je...J'avais prévu une autre fin de soirée...

Le sang qui lui maculait la moustache était difficile à enlever et il était fort gêné que la belle ne doive insister avec le linge mouillé pour le laver. Heureusement, le sang avait cessé de couler.

- Je peux...finir...fit-il pour tenter de la libérer.

Le Loup-Garou n'avait pas l'habitude que l'on s'occupe de lui de cette manière. Il n'avait connu cela qu'à la guerre et avec sa femme. Cette scène lui remémora une partie de son passé qu'il ne parvenait pas à enfouir suffisamment profondément pour soulager son coeur. Ce dernier se serra et une lueur mélancolique se logea dans ses yeux noisette.

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Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Franci15
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Celimus A. Adam
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MessageSujet: Re: Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Icon_minitimeMer 18 Sep - 22:40

En voyant Francis rentrer, Nathanaël s’était montré particulièrement inquiet. Il s’était approché du Loup-garou et lui avait demandé gentiment s’il allait bien et s’il devait appeler un médecin. Ce à quoi le fabriquant d’armes répondit avec un ton qui se voulait rassurant qu’il allait bien, que l’enfant et Celimus allaient s’en sortir eux-aussi et qu’il n’avait pas besoin de s’inquiéter d’avantage. Le voir ainsi fort dans une telle situation l’apaisait. Le garçon soupira, soulagé qu’on prenne la situation en main à sa place, il ne s’était pas attendu à de telles péripéties en pleine nuit et cela le prenait au dépourvu. Vivement, il hocha la tête. Francis était là, ils ne risquaient plus rien, n’est-ce pas ?

Sans parler de Katyusha qui, par on ne sait quel miracle, avait réussi à mettre au tapis ces jeunes impertinents. Nathanaël en était resté bouche-bée, incapable de se concentrer suffisamment pour comprendre son mode d’opération. En quelques secondes à peine, elle avait réussi à les désarmer puis elle leur avait offert une sacrée correction ! Pour sûr, ils s’en rappelleraient toute leur vie ! Être battus par une femme, quel scandale ?

La correction qui suivit fut pourtant bien pire…


***********


Aveuglé par la colère, Celimus s’était fait des plus violents. Les poings serrés, il s’était propulsé sur le plus âgés des garçons et il avait frappé de toutes ses forces et à plusieurs reprises. Il n’avait pas pris la peine de reprendre son souffle ou d’essuyer le sang qui venait maculer son visage dès qu’il abattait sa main sur le voyou. Il s’acharnait avec de plus en plus d’intensité et ses deux amis qui tentaient de le retenir ne faisaient que décupler sa haine à l’égard de cette ordure. Pour qui se prenait-il à s’infiltrer dans sa demeure et fracasser le crâne du petit Hermann ? Pourquoi tant de violence ? Qu’auraient-ils fait de l’enfant une fois à l’extérieur et loin du Loup-Garou ? Auraient-ils fini par le laisser pour mort ? Comment Maxime aurait-il réagi à la mort de son frère ? Toutes ces questions se bouleversaient dans sa tête alors qu’il frappait encore et encore.

Il ne fit pas attention à Katyusha qui faisait de son mieux pour détourner les enfants de cette scène macabre. Pas plus qu’il ne prêtait une oreille aux hurlements et aux supplications de Francis qui tentait de le raisonner. Ses maigres tentatives de retenue étaient balayées par la puissance de sa colère. Celimus n’était pas près de se détacher de cette enflure. Les dents du jeune homme volèrent. Oh qu’il avait envie de le tuer ! De tous les tuer. Ils s’étaient pris pour Dieu à décider de ceux qu’il fallait punir ? La mâchoire serrée, il leva à nouveau le poing mais fut stoppé par Nathanaël accroché à son bras. C’est finalement la gifle retentissante du fabriquant d’armes qui le cloua sur place. Celimus avait encaissé le choc sans en voir le geste initiateur. La main de Francis avait lourdement claqué contre sa joue lui offrant une sensation de brûlure fort peu agréable. Mais c’était suffisant pour le détourner quelques secondes de sa victime. Le Loup perdait en force et ses jambes, d’habitude fortes et campées, soumises à la dure réalité du travail, se mirent à trembler. Elles ne surent le supporter d’avantage et désemparé il se laissa glisser contre Francis. Ses genoux heurtèrent durement le sol. Il ne dit rien mais la douleur qu’il ressentait depuis le coup qu’il avait reçu en haut des escaliers se réveilla et il en serra les dents. Les cheveux fous et le visage en sang il se mit alors à pleurer. Comment allait-il s’en sortir ? En serait-il capable un jour ?


Le cœur alourdi par le poids de ses responsabilités et l’âme en berne, le mercenaire avoua à Francis son désarroi. Il lui confia dans le même temps avoir accepté un nouveau contrat. Il s’y était résigné. Celimus n’était pas un mauvais bougre mais il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour prendre soin de ceux qu’il aimait, quitte à tuer si c’était nécessaire. Les larmes noyaient ses joues. Ce secret, qu’il avait gardé quelques jours, le pesait, le hantait. Il savait que son ami était tout à fait contre ce genre d’activité mais il avait ressenti le besoin de lui en parler. Après tout, il n’avait que lui et les enfants et Francis était le seul qui pouvait encore le raisonner ou l’aider à trouver des alternatives. Grimaçant, le jeune homme sentit la pression sur son épaule mais ne l’exprima pas. Il savait qu’il était en tort et que les enfants méritaient mieux qu’un criminel pour père, que lui-même méritait une vie saine et plus douce. Alors que Francis le laissait à son désarroi, le maître d’armes se couvrit le visage de ses mains et tenta de réprimer ses sanglots. Il était si fatigué…

Au loin, se faisant une place dans le brouhaha de ses pensées, la petite voix de Flint se fit entendre. Le garçon s’émerveillait délibérément des actions de Katyusha. Le Garou ne s’attarda pas sur cette effervescence récente. Il n’avait pas la foi de comprendre ce charabia d’autant plus que le petit blondinet avait une manière bien à lui de décrire les évènements. Le petit fut bien vite récupéré par Katyusha qui réussit à le faire monter avec elle à l’étage avec l’appui de Francis. Les enfants se montrèrent sages. Les deux jeunes filles étaient terrifiées, Flint totalement euphorique. Seuls Gabriel, Nathanaël et Maxime restaient silencieux. Ce dernier se sentait, par ailleurs, bien trop coupable pour dire ou faire quoi que ce soit.

Brusquement, une main l’attrapa par le col, ses yeux quittèrent le parquet pour se poser sur la mâchoire robuste de Francis. Il n’eut pas la force de le regarder dans les yeux et se hissa sur ses jambes difficilement. Son genou avait triste mine depuis le coup qu’il avait reçu et il faisait en sorte de ne pas s’appuyer dessus. Les menaces de son ami l’atteignirent en plein cœur mais il n’eut pas le courage de riposter. Celimus se savait en tort et était parfaitement au courant que Francis ne cautionnait pas ce genre d’acte de violence. Il ne pouvait pas lui reprocher sa véhémence et sa méfiance à son égard. Le Loup détourna un peu plus le regard et retomba sur la chaise la plus proche. Ses larmes avaient commencé à sécher sur ses joues. Une fois assis, il hocha lentement la tête. Il faisait de gros efforts pour ne pas porter attention aux voyous qui étaient entrés chez lui. Il savait que s’il le faisait il se jetterait à nouveau sur eux sans état d’âme. Ses yeux se firent vitreux tandis qu’il patientait sans rien attendre au final. Il posa son regard sur Hermann et trouva la force de glisser sa main dans la sienne. L’autre venait de temps à autre caresser ses cheveux bruns collés sur son front par le sang coagulé.

A l’étage, les enfants assassinaient la demoiselle de questions. Ils n’en avaient pas fini avec elle et apparemment leur inquiétude était encore bien palpable. Cependant, avec une patience infinie, Katyusha réussit à les coucher tous dans la même chambre. Gabriel finit même par monter, voyant la tension retomber, afin de s’inquiéter de la situation à l’étage. Il l’aida à calmer Flint puis à rassurer les deux jeunes filles et resta à l’étage pour discuter avec Rosa. Les images de la soirée lui revenaient à l’esprit et lui faisaient monter les larmes aux yeux. Elle n’avait jamais désiré assister à un tel déchainement de violence et même si elle comprenait la colère de Celimus, elle lui en voulait de s’être montré aussi impitoyable. Gabriel resta sagement assis sur le lit à ses côtés et caressa sa main. Il n’y avait plus de tabou entre eux, plus de pudeur depuis longtemps, après tout ils vivaient et grandissaient ensemble. Gentiment il lui ouvrit ses bras et elle s’y glissa volontiers. De son côté, Nathanaël avait compris la consigne de l’ancien militaire et hocha la tête. Lorsqu’il glissa dans sa main le couteau et posa son front contre le sien, le jeune homme se sentit soudainement envahi d’un courage démesuré et d’une loyauté sans faille. Francis lui faisait confiance et celui le touchait tout particulièrement. Il glissa un regard néanmoins inquiet vers Celimus et souffla :


- Tout ira bien, n’est-ce pas.. ?

Il déglutit puis affirma à nouveau sa volonté de bien faire. Le regard déterminé il ajouta :

- Oui Chef !

Il posa à son tour sa main sur l’épaule du Loup-Garou et lui sourit. Francis pouvait lui faire confiance, Nathanaël était capable de réussir sa mission et surtout de revenir sain et sauf. Il avait beau paraître désarçonné, le garçon n’était pas sans ressource et surtout c’était le meilleur élève de Celimus. A l’arme blanche il était tout particulièrement doué. Lorsque la porte en bois s’ouvrit devant lui et dévoila la sinistre obscurité de la ville, le jeune homme s’élança. Ses pas raisonnaient sur les pavés ou faisaient crisser les gravillons. Il savait exactement qui il devait aller voir : le docteur Jacob habitait à seulement 10 minutes à pieds et il lui faisait confiance. C’était un médecin fort arrangeant et très sympathique avec les enfants. Il avait déjà ausculté l’un des jumeaux pour sa blessure à la jambe, Anne-Marie pour ses nombreuses fièvres et Celimus pour ses blessures de guerre.

La voix de Maxime tira Celimus de sa torpeur. Le jeune homme ne releva pas la tête mais analysa les informations dont il disposait à présent. L’enfant expliqua qu’il avait eu à cœur d’essayer le pistolet. Celimus grinça des dents. Il détestait ces armes-là. Lui-même en avait déjà fait les frais. Il avait tué sa petite protégée alors qu’il pensait pouvoir la protéger avec. Maxime lui avait fait la demande quelques semaines plus tôt de tirer au pistolet. Il voulait absolument faire comme ces messieurs du Yard ou bien qu’il voyait passer dans la rue. Lui aussi voulait dégager cette aura et apprendre à viser juste. Le Loup ne l’y avait jamais autorisé. Son cœur se serrait à la vue de ces armes et il était révolté que l’on veuille s’en servir après tous les dégâts qu’elles pouvaient faire. La mâchoire crispée, le jeune homme releva la tête et écouta les revendications du petit groupe. Ainsi donc, Maxime avait volé leur arme à feu et la bande s’était rassemblée pour la récupérer parce qu’elle appartenait à son père selon le plus jeune des trois. Celimus lui jeta un regard assassin. De toute évidence, il était prêt à en découdre avec celui-là mais la présence de Francis le rappela à l’ordre. Il était hors de question qu’il se remette en scène comme il l’avait fait. Il resta alors un long moment silencieux. Katyusha eut le temps de redescendre afin de les rejoindre. Il la suivit du coin de l’œil et sentit Francis s’installer à ses côtés. Rassuré par le contact de son genou contre le sien, Celimus ravala à nouveau ses larmes. Il ne voulait pas pleurer encore, pas devant Maxime, le petit ne devait pas le voir aussi faible et désemparé. La gorge serrée il lui souffla gentiment alors que la demoiselle s’occupait de son ami :


- Viens Maxime…

Celimus essuya ses poings ensanglantés sur sa chemise, toutes les traces ne partirent pas mais il ne voulait pas en mettre sur le petit. Attristé par la culpabilité qui rongeait l’enfant il lui ouvrit ses bras et l’accueillit contre son torse.


- C’est fini… Plus jamais d’accord.. ? Tu comprends pourquoi c’est dangereux désormais ? Regarde ce que les armes font aux gens. Regarde-nous, lui dit-il en le faisant regarder tour à tour les voyous, son frère puis lui-même. Si je ne voulais pas que tu essaies le pistolet c’est qu’il y a une raison. Mais à savoir ce qui allait arriver, j’aurai préféré que tu insistes sur ta demande et que Francis t’apprenne plutôt que tu ailles voler ces gens. Il ne faut pas voler, nous devons rester honnêtes, du début jusqu’à la fin.

Avec une douceur infinie, il baisa son crâne et le pressa contre lui. Il caressa son dos puis le prit par les épaules pour qu’il le regarde à nouveau dans les yeux :

- Maintenant je veux savoir où tu as mis le pistolet. Montre-moi.

Le mercenaire jeta un regard à Francis puis à Katyusha et se leva de la chaise. Il boita un instant avant de prendre sur lui et de mimer une démarche presque naturelle. Il tenait toujours la main de Maxime qui l’amena dans la cour. Ensemble ils traversèrent le potager, leurs chaussures s’enfonçant dans la terre avant que l’enfant ne sorte, cachée dans un buisson, une petite boite en bois dans laquelle il avait rangé l’arme à feu. Celimus l’ouvrit, inspecta visuellement l’arme puis referma le loquet. En quelques secondes ils revinrent dans la maison et le Loup déposa le contenant sur la table devant Francis.

- Ce… C’est dedans. Je n’y ai pas touché.

Au ton de sa voix, Francis pouvait facilement deviner qu’il n’avait surtout pas osé le faire. Celimus avait peur des armes depuis ce qu’il lui était arrivé et il n’avait pas tenu à vérifier si elle était chargée. Il préférait qu’il le fasse à sa place.
Il baissa un peu les yeux. Il avait bien conscience de son état et de celui dans lequel il avait laissé « l’adolescent ». Il s’en fichait pas mal d’ailleurs, il aurait aimé le voir crever la gueule ouverte pour s’en être pris à des enfants. Mais il s’en voulait d’avoir été aussi violent devant eux, d’avoir perdu son calme aussi rapidement. En réalité c’était un exploit qu’il soit resté aussi calme jusque-là. Épuisé, il indiqua une chaise à Maxime puis s’écroula sur la sienne à côté de Francis.

La voix de Katyusha le tira de sa rêverie et il se mit à rougir instantanément. Il n’avait pas été très agréable depuis le début et voilà qu’elle se montrait fort sympathique et lui proposait son aide par politesse. Il ouvrit dans un premier temps la bouche pour refuser puis se ravisa. Il se contenta de baisser les yeux et de hocher la tête lentement avant de bredouiller un « merci » assez bas. Il évitait également de croiser le regard de la grand-mère. Elle devait avoir une bien mauvaise image de lui. Le jeune homme se triturait les doigts tandis qu’elle faisait son possible et il se mordit même l’intérieur de la joue afin de contenir ses émotions.


- Je suis désolé… Pour tout…

Décidément, il n’arrêtait plus de s’excuser… D’une voix tremblante il continua :


- Les… Les enfants sont couchés.. ? Je… Enfin… Merci… Ils voudront toujours me voir n’est-ce pas.. ? Les filles m’en veulent.. ?

Une vingtaine de minutes plus tard, Nathanaël franchit le pas de porte talonné par le fameux médecin. Docteur Horace Jacob était un homme fort sympathique. Ses traits se tiraient avec l’âge mais ses yeux pétillaient toujours de cette lueur passionnée. Son métier était sa vocation, il n’avait jamais imaginé faire autre chose que médecin et il s’accommodait bien de soigner le bas peuple que les bourgeois. Nathanaël l’avait tiré du lit alors… Il n’était pas particulièrement bien coiffé ni habillé mais cela faisait l’affaire pour une intervention en urgence. Son poing tenait fermement sa mallette. Celimus glissa un regard soulagé à Nathanaël qui s’exprimait déjà :

- Ça y est ! Docteur Jacob a été bien sympa de répondre à l’appel. J’espère qu’on n’arrive pas trop tard… Enfin qu’il est pas mort quoi… Dit-il en enfonçant le clou sans réellement le vouloir.


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Katyusha Orlov
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Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Empty
MessageSujet: Re: Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Entre deux chaises [14/06/42] [Francis, Katyusha, Célimus] Icon_minitimeJeu 19 Sep - 16:23

Katyusha fut satisfaite de pouvoir s'occuper de Francis. Elle aurait été chagriné de rester les bras ballant à ne rien faire dans un moment pareil. Elle s'était empressée d'attraper une sorte de petite bassine pour y mettre un peu d'eau et d'attraper le torchon le plus propre qu'elle avait sous la main. Elle se dirigea ensuite vers Francis, retroussant ses manches, et commença à lui nettoyer le visage afin d'y voir un peu plus clair. Même si Francis était un ancien militaire, elle pris grand soin d'avoir des gestes très doux, soucieuse de ne pas lui faire plus mal qu'il n'avait déjà. Son visage et sa moustache nettoyés, elle avait la très forte impression que son nez était cassé. Le saignement n'allait pas s'arrêter de si tôt.... Elle se rinça les mains, et sortit un petit mouchoir de sa poche. Elle le déchira rapidement en deux parties égales, et en fit des mèches improvisées qu'elle inséra avec la plus grande délicatesse dans chaque narine du loup-garou.

-Surtout n'appuyez pas sur votre nez pour arrêter le saignement, j'ai l'impression que votre nez est cassé, et si tel est le cas, vous ne feriez qu'aggraver la fracture.... Penchez légèrement votre tête vers l'avant. Mieux vaut éviter que votre sang ne coule dans votre gorge, cela pourrait vous donner des nausées et....

Son regard atterrit sur l'épaule de Francis.

-.... Et je suppose que je devrais m'occuper de cette épaule également....

Elle laissa Francis déboutonner le haut de sa chemise, juste de quoi lui permettre d'accéder à la blessure. Elle la nettoya, et alla chercher un autre torchon à appliquer dessus. Tybalt avait eu le bon goût de lui apprendre les premiers soins, estimant qu'ils étaient toujours précieux à maîtriser, même pour un vampire. Car s'ils pouvaient se régénérer, ce pouvoir prenait toujours un certain temps à œuvrer. Et une blessure qui était correctement soignée guérissait encore plus vite. Malheureusement, pour elle, la vampiresse n'avait quasiment rien sous la main. Pas d'alcool pour désinfecter, pas de linge propre et stérile, pas de bandages.... Elle dut d'ailleurs user d'une sorte de ficelle à gigot pour faire tenir le pansement de fortune qu'elle avait mise sur la plaie de Francis pour éviter le frottement avec sa chemise.

-Je suis navrée, je n'ai pas de quoi vous faire de sutures, et mes soins sont un peu.... Rustiques. Il faudra au moins désinfecter tout cela dès que ce sera possible.

Elle revint nettoyer doucement son visage, du sang s'étant échappé le temps qu'elle applique les mèches dans son nez. Si elle n'était pas concentrée à la tâche, elle serait déjà certainement rouge pivoine à toucher de la sorte le visage de Francis. Mais au moins sa peau fraîche serait agréable dans ce contexte. Francis vint la remercier, et elle vint plonger ses grands yeux bleus dans le regard brun du lupin, distinguant sans peine ses reflets verts sombres. Elle s'interrompit un instant, se perdant dans ce regard jusqu'à ce qu'il ne ferme les yeux, la sortant de ses rêveries. Elle esquissa un doux sourire, reprenant sa tâche alors qu'il s'excusait.

-Ne dites donc pas de sottises.... Personne n'aurait pu prévoir que les évènements tourneraient ainsi.... Et au moins personne ne pourra dire que cette soirée était ennuyeuse.

Mouvementée aurait été plus juste. Elle parvint à nettoyer cette moustache récalcitrante, et en profita pour vérifier les mèches. Les saignements semblaient avoir enfin cessé et elle en aurait presque soupiré de soulagement. Son premier patient lui précisa qu'elle pouvait s'en arrêter là, et elle s'exécuta.... Se demandant silencieusement quel était cet étrange regard qu'il avait là. Pendant ce temps Celimus avait parlé avec Maxime. Bien que Katyusha ne les regardait pas, elle écoutait ce qu'il se passait, inquiète que le propriétaire des lieux ne puisse s'emporter de nouveau. Entre sa fatigue, les responsabilités qui incombait avec autant d'enfants à gérer et nourrir, et cette attaque, il fallait lui reconnaître qu'il n'était pas dans les meilleurs dispositions pour être calme et éclairé. Elle apprit ainsi le fin mot de l'histoire. Tout cela pour une vulgaire arme à feu.... Même si elle savait et comprenait l'importance que pouvait avoir le souvenir d'une personne aimée disparue, elle ne parvenait pas à accepter l'idée que Hermann ait été massacré de la sorte pour ça. Au moins le discours de Célimus était très sage à ses yeux, même si elle déplorait qu'il ait fallu ce drame pour que cette leçon de vie ait lieue.

Ayant terminé de faire ce qu'elle pouvait avec Francis, elle changea l'eau, rinçant comme elle le pouvait le torchon, et revint s'occuper de Célimus. Contre toute attente, celui-ci avait accepté son aide et elle se fit un devoir de faire de son mieux. Il avait une vilaine entaille derrière le crâne, et elle fit de son mieux pour nettoyer le sang de ses cheveux et de son visage. Elle fit un point de compression derrière la tête, appuyant juste ce qu'il fallait pour juguler le saignement.

-Je suis désolée, c'est douloureux je sais....

Mais cela eut le mérite de faire effet au bout de quelques minutes. Elle lui demanda ensuite de retrousser son pantalon, pour voir l'état de son genoux.... Qui avait un sacré œdème ! Bleu-violacé, bien enflé, et s'il n'avait pas une entorse il pourrait s'estimer chanceux. Il n'y avait rien à nettoyer, mais Katyusha y déposa un torchon mouillé d'eau fraîche. Elle revint humidifié le torchon d'eau toutes les cinq minutes, afin de lui faire garder un maximum de fraîcheur. Cela éviterait que l'oedème ne grossissent davantage et atténuerait un peu la douleur. Elle s'occupa finalement des mains de Célimus, les nettoyant à leur tour. Elle ne pouvait rien faire de plus en l'état. Ou presque. Son regard se posa sur l'adolescent en charpie. Elle soupira en secouant la tête, et se mit à le nettoyer lui aussi. Elle se félicita d'avoir bu avant de sortir ce soir, car avec tous ce sang, ses nerfs auraient été mis à rude épreuve. Lorsqu'elle eut terminé le médecin arriva, tel un homme qu'on avait visiblement arraché à son lit, mais disposer à agir ! Il regarda rapidement autour de lui, découvrant l'ampleur des dégâts, et se mit à plisser les yeux. Qu'est-ce qu'il s'était passé ici ? Pourquoi y avait-il un enfant et un adolescent inconscient et sérieusement mal en point ? Et que faisait des dames de bonnes familles ici ?! Il tourna son visage interloqué vers les deux hommes.

-Eh bien messieurs ! Pouvez-vous m'expliquer ce qu'il se passe ici ?!

Tout en faisant, il posa sa mallette sur la table à côté du petit Hermann, écoutant l'histoire qu'on voudrait bien lui raconter. Quelle situation avait pu aboutir à ce carnage ? Que faisaient ces dames ici ? A une heure pareille ? Autant d'éléments invraisemblables. Mais le fait de connaître l'histoire lui permettrait surtout de savoir à quel genre de blessure il devait s'attendre. Katyusha fit mine de débarrasser un peu l'endroit et attrapa la boîte avec l'arme à feu pour la "ranger" dans un placard, en même temps que la bassine. Elle ne savait pas quelle version de l'histoire on allait servir au médecin, mais au cas où.... Le docteur s'occupa de désinfecter et soigner correctement les plaies, usant de linge propres, de désinfectant, et de bandages. Vous voulez faire grincer des dents même un homme aguerri ? Désinfectez une de ses vilaines blessures. Il en profita pour suturer les plaies qui pouvaient l'être. Il s'occupa ainsi du petit Hermann, puis de l'adolescent, qui lui donna bien des peines vu son état, ensuite de Francis, et enfin de Célimus. Il n'était pas mécontent d'avoir pris une mallette pleine, car il y avait du monde ! Mais au fur et à mesure qu'il soignait, il tiqua plusieurs fois sur ce qu'il voyait. Certes, il n'y avait pas eu désinfection, mais le nettoyage avait été fait correctement.... Les plaies qui devaient être suturées avaient été protégé par des pansements de fortunes, mais tout de même. Mais lorsqu'il vint à examiner le nez de Francis, et qu'il vit les mèches, ses doutes commencèrent à en devenir troublant.

-Je vois que l'on m'a déjà bien préparé le terrain....

Son regard glissa vers Katyusha, qui avait toujours ses manches retroussées. Une aristocrate ? Qui avait des notions rudimentaires de médecine ?

-Pardonnez ma curiosité jeune fille, mais auriez-vous côtoyé un couvent qui se dédiait au soin des malades ?

Katyusha retint un soupir de désespoir. Encore quelqu'un qui la prenait pour une enfant.... Qui sortait du couvent, mais tout de même ! Enfin, elle n'allait pas bouder l'excuse en or qu'il venait de lui offrir. Jouant les ingénues, elle esquissa un sourire gêné avant de répondre timidement.

-O-oui, en effet, comment avez-vous deviné ?


-Parce que je vois rarement des gens avoir le réflexe de faire un méchage face à un nez cassé qui saigne. De même qu'il est rare de voir une jeune fille garder son sang froid face à ce genre de situation. De telles démonstrations de violence arrache souvent des pleurs aux âmes douces et délicates. Vous n'avez même pas les yeux rougis, donc vous n'avez pas pleuré, et vous avez agi.... Félicitations mademoiselle, vous avez gardé de beaux restes des enseignements que l'on vous a prodigué.

atyusha se pinça les lèvres. Comment pouvait-on autant la mettre dans l'embarras en lui faisant ainsi des compliments aussi sincère ? Elle fixa le sol, sentant le rouge lui monter aux joues. Autant Célimus pouvait toutà fait croire la version du médecin. Autant Francis devait certainement se douter que c'était complètement faux. Elle se sentit incapable de soutenir son regard en cet instant. Alors qu'il soignait Célimus, le bon ne put s'empêcher de lui faire quelques remontrances, mais toujours dans le calme et la mesure. Même sans connaître l'histoire, il suffisait de voir l'état de ses mains et l'état du visage de l'adolescent pour comprendre un certain lien de corrélation.

-Ai-je besoin de vous dire que vous avez exagéré ? Bon sang Célimus.... Celui-là est bon pour le dispensaire, je vais devoir le surveiller pour être sûr qu'il se réveille. Quant au petit Hermann.... Ses jours ne sont pas en danger, mais je reviendrais demain matin pour voir comment son état évolue. S'il récupère convenablement, cela ira mais si son état ne me plaît pas, lui aussi ira faire un séjour au dispensaire. Dans tous les cas, il gardera le lit au moins pour demain et peut-être même le sur-lendemain.

Le bon docteur n'avait pas chômé, et il fut soulagé lorsqu'il en eut enfin fini. Il se nettoya les mains et ses outils, avant de ranger soigneusement ses affaires.

-Bien j'ai fais ce que je pouvais ici, alors tâchez de vous ménager et de prendre soin de vous à présent ! Et hum.... Si je puis me permettre.... Qu'allez-vous faire d'eux ?

Il désigna les adolescents prostrés et attachés au pied du mur. Katyusha elle-même ne savait pas ce qu'il allaient advenir d'eux. Elle s'était rapprochée de sa vieille amie, lui chuchotant des mots en russe pour la rassurer et lui dire que le petit garçon était hors de danger à présent. La pauvre vieille femme observait la scène l'air dévastée. Elle secouait doucement la tête, navrée d'une telle désolation.
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