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Le silence insaisissable

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Julian
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MessageSujet: Le silence insaisissable Le silence insaisissable Icon_minitimeVen 30 Jan - 16:05

Noir. La nuit béante régnait tout autour. Aucune limite n'existait quand les yeux ne pouvaient plus percevoir le monde. Cependant l'espace environnant était clos, définitivement fermé. Le toucher avait permis de recevoir cette pénible information. Ses mains tremblantes avaient parcouru tout les murs, le sol, chaque fissures, bosses, creux, gains de poussière, le faisant tourner en rond, sur lui-même, pour toujours revenir au même point. La vue, ce sens qu'il utilisait sans cesse était devenu inutile et la pâle lumière qu'il percevait pendant la ronde de son geolier lui brûlait la rétine, si fort qu'il se cachait les paupières de ses mains sales et décharnées. Son ouïe s'était développée, il entendait toutes sortes de choses, les courants d'air dans les couloirs, le râle assourdit des autres prisonniers à travers la pierre, des plaintes, des cris, des rires hystériques, des paroles inintelligibles prononcées pendant des moments de folie. Parfois lui parvenait aussi les bruits de la rue, le crissements des pas sur le pavés, des roues des fiacres, des gouttes de pluie. Sa propre respiration lui paraissait parfois exagérée, trop forte. Tout ce qu'il entendait lui donnait quelques fois une migraine atroce, le plongeant dans une nouvelle forme de souffrance. L'odorat était bien un sens qu'il aurait voulu perdre. Tout ce qui l'entourait était nauséabond, la nourriture, ses guenilles, ses excréments, sa paillasse, l'odeur des autres hommes, des vermines qui vivaient dans les ombres, du sang qui avait imprégné chaque pièces. Le sommeil était devenu un refuge contre tout cela, encore fallait-il trouver le moyen de dormir. Le jour et la nuit n'avaient plus cours, les secondes pouvaient durer des semaines, plus rien ne donnait d'indication sur le temps qui s'écoule, pas même les repas qu'on lui apportait de temps à autre. Ne pas avoir ces simples repères avaient peu à peu fait perdre la raison à Julian. Rien ne l'avait aidé depuis qu'il était enfermé dans cet endroit sordide. Chaque instant était souffrance physique plus ou moins forte. La faim, le froid, la soif, les membres ankylosés, une douleur sourde qui se réveillait dans un membre. Sa peau qui le démangeait, sa barbe qui poussait, plus longue, toujours plus touffue, ses cheveux hirsute couvert de crasse, ses lèvres craquelées à vif. Il était pitoyable.
Allongé sur le sol, pèle mêle au centre de son « domaine », face contre terre, les yeux à demi-clos, le jeune homme, où ce qu'il en restait, laissait couler sur ses joues les larmes du désespoir. Il s'était résigné et avait du accepter de ne plus avoir honte de ces moments de détresse, où plongé dans le noir vaste et infini, il s'abandonnait. La bouche fermée dans un plis malheureux, il était dans l'un de ses instants de lucidité, quand les voix dans son esprit abandonnaient leur lutte acharnée pour le laisser seul. Silencieusement seul. Il pensait à ceux qu'il avait aimé, qu'il aimait toujours d'ailleurs et qu'en même temps il haïssait pour la liberté dont ils jouissaient. Sa femme qui l'avait abandonnée, léchée par les flammes de l'incendie qui avait ravagé sa vie. Jadis, c'était lui qui se blâmait de n'avait pu la sauver, maintenant il lui reprochait de ne pas l'avoir maintenu lui aussi dans cet enfer de braise. Tout ces tourments auraient alors prit fin, une douce fin, pas comme celle qu'il vivait ici, dans son cachot de l'effroyable Tour de Londres dont personne ne s'était jamais échappé. Il se mourrait dans sa folie petit à petit, rongé par les remords, le ressentiment, la peine, la colère, tous ces sentiments qui détruisent, sans tuer. Il en voulait à son père qui n'avait pas su le garder près de lui, qui s'était débarrassé de ce fardeau qu'il était devenu en le laissant croupir. Il n'avait plus de nouvelles d'eux depuis bien longtemps. Et son fils, son enfant. Il ne l'avait jamais revu. Il le chérissait tant! Parfois, il rêvait de le prendre dans ses bras et qu'ils partent loin de la puanteur de Londres, de tout, loin de lui-même.
Ses larmes lui faisaient mal. D'un revers de main, il les étala, du bout de sa langue, comme un enfant, il goûta ce met salé. Il retomba ensuite dans ses réflexions. Il ne savait pas pour quelle raison il entendait des voix. Elles étaient toujours les même depuis le début, deux, seulement deux à faire le mal. Elles s'accompagnaient souvent d'images, d'apparitions, il se demandait s'il pouvait les toucher, jamais il n'avait encore osé lever la main vers ces êtres sans forme. Parfois d'ailleurs, leurs contours se faisaient plus nets, et d'autres il ne voyait que des nuages de fumées, comme le brouillait qui se lève dans les broussailles des bois. Leurs paroles étaient sans queue ni tête, quand il arrivait à les entendre, à les comprendre car il arrivait aussi que se ne soit qu'un brouhaha assourdissant qui l'assaille pendant des heures. Elles lui mandait de s'abandonner à elles, de se laisser faire, qu'après ils seraient heureux et en harmonie. En dernier recours, il avait bien sur tenté de se laisser faire, mais rien ne changeait. C'était toujours la même rengaine. A .J.A.M.A.I.S.
L'épuisement le prit et Julian s'endormit. Son sommeil ne fut troublé ni par les rêves, ni par les cauchemars. Paix.

Un cliquetis. Des pas. Des battements de coeur. Le prisonnier se réveilla. Il attendit, dissimulant ses yeux, car il savait que l'homme qui passait dans le couloir avait de la lumière pour le guider. Les bruits se rapprocheront. On ouvrit le clapet de sa porte. Il sentit l'odeur d'un repas. Le sien que l'on déposa sur le sol frais et sale. Il attendit que les pas se soient éloignés pour se rapprocher de sa pitance. Il huma le fumet, fit une moue dégoûtée, puis prit une première bouchée, c'était souvent celle-là la plus difficile. Il mangea et ne laissa rien. Même habitué à ces repas, il avait parfois du mal à les avaler. Aujourd'hui, c'était plutôt moyen. Mais il avait mangé bien pire, d'autres fois il n'avait pu s'y résoudre et avait laissé son ventre crier famine tant qu'il le voulait. Ne pouvant se résoudre à tomber malade à cause des saloperies qui avaient étés hachés dans son bol. Et contrairement à ce dont on pouvait s'attendre, il trouvait parfois que les repas servit étaient plutôt bon. Il ignorait quelle était leur recette, ne préférant pas y penser, mais oui, des fois, il se régalait. Les yeux dans le vague, Julian resta inerte, puis il se traînât jusqu'au sceau d'eau que possédait chaque prisonnier. Il but et se recoucha, dos au sol cette fois-ci. Le mains croisées sur son ventre plat aux côtes saillantes.

L'esprit vagabondant, il l'entendit de nouveau. Elle était venue seule. Réprimant une soudaine envie de hurler, il serra les dents. Le calvers ne se terminerait donc jamais?
*Cesse de faire l'enfant!* Le prisonnier retint sa respiration. *Nous avons attendu trop longtemps! Quand arrêteras tu d'avoir peur de nous?* La voix de la chimère tonnait dans son esprit, elle semblait furieuse et pourtant dépitée. *Tu ne comprend pas l'importance de notre entente?* Julian fit aller sa tête de droite à gauche. Ils avaient eut tant de fois cette conversation. Et lui, pourquoi ne pouvait-il pas leur obéir simplement? Se laisser dominer et ne plus avoir à endurer cette vie. *Je t'ai déjà dit que la réponse ne résidait pas dans la domination!* Mais se serait tellement plus simple... Si seulement il n'avait pas conscience de tout ceci. S'il pouvait se laisser faire. Mais il ne le pouvait pas, il répugnait à se laisser faire, tel une marionnette. *Mais ce n'est pas ce que l'on te demande Julian!* Tais toi! Julian porta ses mains à ses oreilles. *Apprend avec nous* Tais toi te dis-je!! Il plaqua ses ses mains sur ses oreilles, sachant bien que cela ne servait à rien. *Alors pourquoi le fais-tu? Tout ceci est vain! Comprend!* Non, non, non,

- NON!

Il avait parlé tout haut, sentant en lui monter la colère.

- Je refuse. Pars loin de moi! Laisse moi en paix! Pourquoi un tel tourment? Pourquoi moi? Je veux être tranquille. Je ne veux plus t'entendre!!

Pendant un instant, il cru que la voix avait réalisé son souhait. Le silence c'était fait. Mais elle réfléchissait juste et revint à la charge. *Imagine que...* Poussant un grognement de rage, l'homme se leva en titubant, se rattrapant aux mur. *Pourquoi chercher à te détruire?*

- Je veux la paix. La destruction, c'est la fin. C'est ne plus T'ENTENDRE!


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Julian
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MessageSujet: Re: Le silence insaisissable Le silence insaisissable Icon_minitimeVen 6 Fév - 23:35

Hurlements, hurlements. Sa voix n’était plus que cris désespérés. Ses mains se fichaient dans ses cheveux gras, tirant tantôt dessus, tantôt écrasant ses oreilles, griffant sa peau de ses ongles sales, arrachant des croûtes de sang coagulé dues à de précédentes crises de folies, frappant le mur de ses poings, de ses bras, de ses pieds, s’acharnant sur la porte définitivement close qui l’enfermait dans cette minuscule pièce. Hurlements. Rien n’étant plus clair que la souffrance qu’il endurait et pourtant il ne la formulait pas avec des mots, mais corps et âme. Dans son esprit s’était tue la voix, il était seul avec lui-même, s’égosillant pour une raison inutile, déversant son venin inoffensif sur les parois dures des blocs de pierre.
Son manège dura, s’amoindrissant à mesure que la fatigue s’emparait de lui. Le calme revint. Julian était assit dans un coin, se balançant d’avant en arrière, les deux mains autour des genoux, respirant fortement, ses yeux emplis de larmes perdus dans la noirceur. Des propos inaudibles s’échappaient de ses lèvres, sa voix rauque d’avoir une fois de plus trop sollicité ses cordes vocales. Pendant ces moments ou il n’est plus lui-même – l’est-il encore seulement même lorsqu’il est calme ? –, c’est comme s’il cherchait à se détruire avec les pauvres moyens dont il dispose. En ce moment, il a soif, même s’il ne s’en rend pas compte, cependant quand il voudra boire il ne pourra, car il a laissé s’écouler sur le sol le seul bien qu’il lui restait. Le sceau gisait encore en un morceau sur le coté, s’étant arrêté contre un mur.
Le temps passa sans que l’homme ne s’en aperçoive, que cela pouvait-il lui faire ? Il s’endormit lentement, dans un sommeil agité, peu réparateur, mais qui permit de nouveau à ses écorchures de se refermer. Il ne se rendit pas tout de suite compte qu’il s’était éveillé, comme ça lui arrivait souvent, il passa une main sur son visage et se tâta la peau, évaluant les dégâts. Son inspection terminée, il poussa un soupir qui en disait long sur la pesanteur qu’il sentait poindre dans son cœur.
Depuis trois ans qu’il était ici, ses conditions de vie ne s’étaient nullement améliorée. Au commencement, il n’était pas dans cette cellule, on lui avait assigné un cachot avec une fenêtre à barreaux, il avait même parfois le droit de se dégourdir les jambes dans la cour de la prison. Cependant, Julian s’était si mal comporté que l’administration s’était vu obligé de le mettre appart, avec les dangereux, les assassins, ceux qui devaient restés enfermés à vie et qui même après leur mort pourraient voir leur cadavre jeté dans la fosse qui servait de cimetière à la Tour de Londres. Ce changement avait été un nouveau coup dur dans la misérable vie du bourgeois déchût. Il avait perdu sa femme, sa raison, puis son enfant, sa famille l’avait abandonné dans le pire endroit qui fut, on l’avait traité comme un animal et maintenant il vivait comme un rat en cage, bien qu’il n’aille pas dans un laboratoire pour subir d’expériences de savants érudits et fêlés. Dans ce sombre terrier, sa nourriture s’était vue réduite, il n’avait plus vu le jour depuis un an, peut-être plus, deux ans, trois… Son corps déjà maigre avait encore perdu en épaisseur, ses os saillaient de façon hideuse. Il se rapprochait chaque jour d’une mort lente et certaine, priant pour qu’on abrège son attente.
Julian rêvassait, depuis que sa liberté lui était interdite, il avait entamé de se raconter des histoires dont il était souvent le personnage principal. A ses heures perdues, il faisait fonctionner son imagination qui avait toujours été débordante et se faisait marin destiné à de grandes découvertes, conquérant des pays méconnus, retrouvant l’Atlantide dissimulée sous les eaux, dénichant un passage vers l’Eldorado, grimpant l’Olympe à la rencontre des Dieux antiques, parcourrant les déserts africains comme un nomade à dos de chameau, découvrant des délices exotiques extraordinaires… Tels étaient ses aventures fabuleuses ! Mais elles ne s’arrêtaient pas là, chaque fois, il continuait son chemin, revenant en arrière, s’arrêtant en tel endroit pendant longtemps, compressant des années en quelques minutes, faisant s’écouler des secondes au même titre que des heures. En son esprit, il était le maître, le metteur en scène de ses propres pièces, explorant le minerai précieux de sa pensée. S’il avait seulement eût du papier et une plume, il aurait couché le tout sur du papier, pour parvenir à mieux se souvenir. Hélas ! Il n’était qu’un vulgaire prisonnier. Des fois, le jeune homme travaillait sur lui-même afin de se contrôler, de paraître plus calme, d’oublier ces voix, ou alors de parvenir à les occulter même s’il les entendait trotter non loin. Tout ceci afin de prouver qu’il pouvait revenir en arrière, qu’on pourrait lui faire quitter cet endroit sordide, qu’il retourne au moins dans son autre cellule, où il pouvait au moins voir le cheminement des étoiles. Ses tentatives avaient été vaines, même s’il avait réussit à faire quelques efforts, le désespoir venait toujours les broyer. Un gouffre béant semblait être son seul avenir. Et pourtant, il avait encore des illusions, des maigres espoirs, des rêveries inaccessibles. C’était peut-être ce qui lui permettait de vivre encore. A mois que se ne soit parce qu’il avait, comme tout animal, cet amour de la vie. Difficile à dire.
Julian s’assit, dos au mur, les bras ballants de part et d’autre de son corps, les jambes à demi tendues devant lui. Il était comme une marionnette de tissus et chiffons laissé de côté depuis bien longtemps. Il n’était pas d’humeur à rêvasser. Ses pensées étaient encore encombrées des paroles de la voix. Il y réfléchissait souvent, à ce qu’elle lui révélait, ce qu’il pourrait faire pour parvenir à ce qu’ils entre en communion. En avait-il vraiment envie ? Il ne pouvait en être sur, car jusqu’ici toutes ses tentatives d’entente avaient menées à un échec cuisant. Il devrait certainement retenter, encore et encore, cependant cela voudrait dire qu’il entendait réellement ces voix, qu’il était donc fou. Non ? A moins qu’il ne soit pas le seul à être dans cette situation. Et si, par quelconque hasard, d’autres avaient vécu ça avant lui. Si c’était le cas, il aurait aimé les rencontrer. Toutefois, il pouvait être tout simplement en train de perdre la boule, quelque terrible évidence que ce fut, il y avait des jours où il aurait préféré avoir perdu toute faculté mentale que de se voir dans le doute. * Tu es loin d’être fou ! * Si seulement on pouvait me le prouver. * Suis-moi. * Sans opposer résistance aucune, l’esprit de Julian s’ouvrit et se laissa guider dans les méandres inconnus du labyrinthe de l’inconscient. Il apparut dans un endroit où on ne l’avait encore jamais mené, pourtant ce n’était pas la première fois qu’il obéissait à la voix, qu’il la suivait de cette manière. Alors qu’une brume floue lui léchait les membres, des formes apparurent et un paysage prit place, c’était une clairière, le soleil l’inondait de sa lumière aveuglante, si forte que l’homme s’en cachât les yeux. Tout était profondément réaliste, chaque détail était présent et Julian se demanda s’il n’était pas arrivé dans quelque monde nouveau, palpable. * Non, ce que tu vois ici n’est qu’un lieu ou seul l’esprit peut se rendre.*


- Pourquoi ai-je un corps alors ?

*C’est la représentation que tu te fais de toi-même, si tu te regardes plus attentivement tu remarquera de nombreuses différences avec ta réalité.* Ne pouvant se retenir de jeter un œil à ses mains, il discerna en effet qu’elles étaient certes émaciées, mais pas cadavériques. Il se sentait presque moins sale dans cette vision.

- Qu’attendons-nous ?

*Patience, tu n’es pas pressé.* Dit la voix de façon réprobatrice, puis elle ajouta plus doucement : * Quand l’un d’entre nous touchera notre présence, il viendra certainement nous rejoindre. Là, je pense que tu trouveras des réponses.* Septique, le bourgeois ne retint de répondre et se dirigea vers le centre de la clairière, d’un pas léger. La fatigue non plus, il ne la ressentait pas ici. S’il pouvait venir plus souvent, peut-être parviendrait-il à mieux gérer ses souffrances quotidiennes.

- Jamais vous ne m’avez mené ici, je ne comprends pas, pourquoi n’avez-vous pas débuté par là ? En fait je ne comprends rien. J’ai l’impression d’être dans un rêve, de voir seulement ce que je souhaite. Est-ce un charme ?

Il n’entendit pas de réponse. Etonné il se retourna et vit qu’il était seul. Enfin, sentit surtout que la présence de la voix n’était plus ici. Elle avait comme disparut. Déconcerté, il scruta les alentours, cherchant une trace de vie. Rien. Néant. Le monde s’ébranla, la brume engloba tout et il se retrouva assit, dos au mur, sans avoir bougé d’un pouce. Que c’était-il produit ? Il n’entendait plus de voix, il était seul. Cela lui fit peur. Alors il était réellement dingue ! Il avait tout imaginé jusque la. Il venait de sortir d’un songe et pareil à une enfant il avait faillit le croire. Peter Pan est une fable, le pays imaginaire l’est de même.
Une soudaine tristesse engourdit Julian. Il avait pourtant cru pendant un temps ne pas avoir rêvé et il gardait dans une partie de ses pensées inavouées, l’espoir que cela fut vrai. Quitte à être différent. Peut-être avait-il un moyen de parler avec les morts ?


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Julian
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MessageSujet: Re: Le silence insaisissable Le silence insaisissable Icon_minitimeSam 21 Fév - 21:53

Julian soupira. C’était impossible. Parler avec les morts. Mais quelle idée farfelue ! Les morts étaient mort, même si par tout hasard il était possible de dialoguer avec eux, cela n’apporterait rien de plus qu’illusions et peines. Pourtant, il aurait aimé revoir une fois encore sa tendre Camélia, sa femme, son amour perdu. Demander pardon de façon directe et non à tout vent, sans savoir s’il était entendu. Savoir si dans l’au-delà elle se sentait en paix, si elle n’avait pas trop de regrets, de nombreuses autres choses. Si elle l’aimait encore. Comme il était dérisoire de penser à ceci. Tout ce qu’il avait vécu jusqu’ici n’était que le fruit de son imagination, il avait mérité son châtiment, preuve en était que les voix n’étaient plus dans sa tête. Depuis quelques temps déjà, il n’entendait plus d’objections venant de ces deux voix inconnues quand il réfléchissait. Le écho venant d’eux était arrivé il y a plus de quatre sommeils, quand il avait découvert ce nouvel endroit si réaliste. Depuis, plus rien. Le calme complet. Il aurait du être heureux, mais l’éventualité d’être réellement atteint au cerveau le faisait frissonner. Tout ne serait arrivé que parce qu’il avait une défaillance.
A moins qu’on lui ait jeté un sort qui aurait mit beaucoup de temps à s’affaiblir. Cependant pour quelle raison lui aurait-on fait ça ? C’était absurde, croire à un charme plus qu’à la perte de ses capacités mentales. Quoique se laisser gagner par la désillusion ne lui apporterait pas plus que de croire en des fables. Tout ce qu’il avait vécu ne pouvait pas être un simple cauchemar duquel il se réveillerait seulement le corps moite et frissonnant, alors en sachant cela, il devait bien y avoir une part de vrai dans ces trois ans passés enfermé. Il devait y avoir une raison. Il lui fallait comprendre, cependant pour le moment il avait soit écarté les possibilités qui lui venait à l’esprit, comme celles tout aussi étranges encore que lui donnaient les Voix. Il était dur d’accepter fatalement d’être fou, et des jours plus que d’autres, Julian se laissait bercer par cette vision désespérante mais concrète. S’il était bel et bien un dément, il méritait d’être là, sa place n’était plus dans le monde des hommes, il irait en Enfer pour être dévoré par les flammes du Diable à jamais, mais cela après avoir souffert milles maux sur Terre pour les châtiments qu’il avait commit.
Ces derniers jours du moins, dans son pessimisme, il ne s’était pas laissé entraîné dans cette voie. Bien qu’invraisemblable il lui semblait qu’avoir entendu ces Voix pendant tant de temps et de ne soudainement plus les trouver leur donnait une existence propre et appart de lui-même. En effet, après deux jours à se sentir libéré par leur absence, il avait commencé à éprouver un certain malaise, jamais elles ne s’étaient tant absentées, il les avaient appelées, invoquées, sans succès aucun. Cela voulait dire qu’elles agissaient malgré lui, il ne les contrôlait pas, d’ailleurs si il avait eût la moindre influence sur elles, il ne les aurait pas laissé lui tuer la santé. Il avait la conviction que les Voix n’étaient pas le fruit de son imagination. Ce qui ne l’aidait cependant pas à comprendre pour quelle raison elles agissaient contre lui. Elles tentaient de lui faire comprendre les faits, s’y prenaient-elle si mal pour qu’il ai peur à ce point ? Pour qu’il n’arrive pas à faire ce qu’elles demandaient.
Ah ! Quel casse-tête ! Quelle vie horrible ! Il devait se faire une raison. Elles devaient revenir. Il voulait leur parler. Jusqu’à ce jour, il n’avait jamais si ardemment demandé à les entendre, à ressentir leur présence près de lui. Ne pouvaient-elles pas lui répondre ? Elles n’avaient rien à perde, si ils pouvaient enfin s’entendre, un nouvel avenir s’offrirait à eux. Pourquoi ce silence ? Julian soupira. Attendre encore… Il pouvait bien prendre patience, il avait attendu jusqu’ici, pourquoi pas encore quelques temps ? Mais ses nerfs étaient à vif, il se sentait étrangement excité.
Tic tac. Tac tic. Secondes puis minutes, et ainsi de suite. Le temps s’écoule qu’on le veuille ou non.
Le prisonnier soupira. Il se leva et fit les cents pas, tel un animal en cage, longeant les murs, une main posée entre les fentes des pierres, délogeant la poussière et la terre des interstices. Il appela les Voix silencieusement, puis en quelques murmures, qui devinrent vite audibles et implorants. Il en avait les larmes aux yeux. Et si elles ne revenaient jamais ? Les avait-il blessées par ses refus répétés ? Il arrêta de marcher, les poings serrés. Il était exaspéré. Elles se jouaient de lui !

Son attente s’étendit et dura. Cela faisait maintenant six jours qu’il ne les avait pas entendues. C’était terriblement long et angoissant. Et si finalement elles ne revenaient pas ? Jamais. Il pourrirait dans cette prison de damnées. Seul et torturé de ne plus savoir si ce qu’il avait entendu était réel. Déjà maintenant, il remettait en cause cette superbe théorie qui aurait éloigné de lui et à jamais de se croire dément. Il était possédé par des esprits, mais ceux-ci semblaient s’être définitivement envolés. Que croire ! Julian se sentait impuissant. Il ne pouvait s’en remettre qu’à lui dorénavant. Allongé sur le ventre, la tête dans les bras, il continuait de patienter. De toute façon, il n’avait aucune autre chose à faire. Même ces histoires qu’il se racontait avant ne parvenaient pas à l’apaiser, en fait, il ne trouvait pas d’inspiration, son esprit était trop occupé ailleurs.

Le silence insaisissable perdurait. Julian avait cessé d’espérer après que trois semaines se soient écoulées. Il se sentait terriblement seul et abandonné, comme aux tout premiers jours de sa captivité, c’était humiliant de revivre ces jours d’enfer. Le prisonnier avait recommencé à hurler à la mort, à demander qu’on achève sa vie inutile. Pourquoi le laisser vivre ? La facilité serait de libérer cette cellule, mais non, on y laissait croupir un pauvre innocent, alors qu’on donnait la mort aux malfrats qui auraient du souffrir milles tourments pour leurs crimes. Injustice !
Julian cessa de tambouriner à sa porte et se laissa tomber à terre, il se traînât au centre de la pièce et s’allongea, les mains derrière la tête, dos aux sol, genoux pliés. Il invoqua la paix dans son cœur. Sachant que ses colères étaient inutiles et ne faisaient rien de plus que lui détruire les mains et d’enflammer sa gorge. Il calma son souffle, inspirant et expirant de façon mesurée. Puisque les cris n’avaient pas réussit à appeler les Voix, peut-être que le silence les ferait réapparaître. Il avait pensé à cela depuis quelques jours, mais jamais réussit à trouver la patience de s’y atteler jusqu’à ce qu’il parvienne à les trouver.
Cependant il était bien décidé à arriver à ses fins. Il était temps de prendre les rênes de son destin. S’il n’arrivait à rien, à ce moment là, il devrait trouver un moyen de mettre fin, et pour de bon, à cette vie de prisonnier.
Inspirer. Expirer. Inspirer. Lentement. Faire le vide dans son esprit. Ne plus penser qu’à ce but : trouver les Voix. Expirer.


Voix dont j’ignore le nom, dont je ne comprend pas la portée, je vous demande, je vous implore de venir, de répondre à mes appels, auxquels vous êtes resté muets jusque lors. Venez, votre absence m’a apprit que vous existiez, que finalement j’apprécie de vous sentir. Mon cœur se languit de ne plus converser avec vous. Même si nous n’avions que rarement des rapports amicaux, surtout à cause de mes emportements, j’en appelle à vous. Répondez. S’il vous plait, revenez à moi. Apprenez moi à survivre. Enseignez moi ce que à quoi je suis resté sourd. Vivez à travers moi s’il le faut. J’accepte toute la responsabilité qui peut en découler. Je sais que vous étiez prêts à me supporter, moi. Moi… J’étais le seul problème.

- Revenez. Emmenez moi de nouveau dans ses paysages de l’esprit. Faîtes moi admirer de nouveau le Soleil. Ecoutez mon appel. Expliquez moi de nouveau qui je suis, qui vous êtes, ce pourquoi nous devons vivre l’un avec les autres…


Il parlait tout haut. Invoquant ces esprits, souhaitant leur venue, croyant vraiment en cet instant qu’il possédait un pouvoir qui n’appartenait pas à tous les mortel. De la magie, qui agissait dans tout son corps. Ses prières se poursuivirent, incessantes.

- Venez. Si c’est un ordre que vous recherchez, alors soit ! Venez ! C’est vôtre maître qui vous en donne l’ordre ! Si vous voulez un serviteur, je le suis. J’obéirais si cela m’est possible, je me prosternerais si tel est votre bon plaisir. Mais ce que je veux en retour, c’est que vous veniez. Faites ce geste qui ne vous coûte rien et qui me redonnerait l’envie de vivre.

Julian, les yeux clos, sans avoir bougé, restait dans cet état de transe qui le faisait débiter des paroles sans qu’il y pense réellement. Elles sortaient par ses lèvres sans en recevoir l’ordre, agissant plus par le cœur que par l’esprit.

- Hume !

L’homme ouvrit les yeux. Il avait prononcé un nom. Un nom qui lui était inconnu.

- Hume ! Répéta-t-il. C’est ainsi que tu te prénommes ? Est-ce que je dis n’importe quoi, ou bien ai-je trouve, je ne sais par quel moyen quel est ton nom ? Hume ?

Julian était indécis, pourtant il voulait croire à cette éventualité. Mais aucune réponse ne lui venait. Comme depuis des semaines, il n’entendait que sa voix. Seulement sa voix !

- Vas-tu enfin me réponde ?


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MessageSujet: Re: Le silence insaisissable Le silence insaisissable Icon_minitimeMer 12 Aoû - 15:04

- Tu es un drôle d’énergumène toi !

Julian se pétrifia. Il n’était plus… seul. Il ressentait une présence près de lui. Un tour de l’esprit ? Non. Il avait bien entendu une voix, mais pas seulement, il y avait eût des crissements sur le sol glacé. Il garda les yeux clos dans le noir ambiant, qui l’enveloppait tel un linceul morbide. Il s’assit en tailleur en fronçant les sourcils. Il respirait lentement.

- Tien, tu ne parles plus ?

Il ne rêvait pas. Il tourna la tête vers la voix, puis ouvrit lentement les yeux. Il fut abasourdit par la vision qui s’offrait à lui. Son cœur manqua un battement. Du dos de la main il se frotta ses yeux éblouis par la lumière irréelle qui nimbait le corps de l’animal assit devant lui. Il cligna plusieurs fois des paupières, puis cessa de bouger et regarda en silence la créature qui lui faisait face.

- Hu-me ? Demanda le prisonnier dans un murmure enroué.

Il crut voir un sourire se former au creux des babines du Loup. Ce dernier dodelina de la tête.


- Non. Je ne suis pas Hume. Il se tut. Mais je sais qui il est.

Le prisonnier avait d’abord sentit un grand découragement en comprenant qu’il s’était trompé. Qui était donc Hume ? Puis un sourire grimacé avait étiré ses lèvres gercées. Le Loup savait à qui appartenait ce nom.

- Qui ? L’autre voix ?

- Non.

- Alors, vous êtes plus que deux ? Vous… Je… Jusqu’à maintenant je n’ai entendu que votre voix et une autre. Quoique se soit bien plus rare. Presque jamais en fait. Mais vous, vous étiez souvent présent avec moi, dans… ma tête. Il accompagna sa parole d’un geste. Aidez-moi…

- Chut. Dit doucement l’apparition. Nous ne sommes que deux à partager ton esprit et nous le seront à jamais. Nous sommes liés. Je suis…

- Non, je veux d’abord savoir. Hume ?

Le Loup leva les yeux au ciel, comme il l’aurait fait face à un jeune louveteau impatient. Julian le contempla. Il ne l’avait jamais vu de manière si parfaite. D’habitude, cet animal il n’en avait qu’une vision brouillée, comme vu à travers un brouillard épais. Aujourd’hui, il ressemblait à un Loup, ses traits étaient définis, il sentait presque la douceur de son pelage noir sous ses doigts s’il avait osé s’en approcher. C’était une créature magnifique, bien plus grande que les autres de sa race. Il était parfait, majestueux dans sa robe lustrée couleur de la nuit la plus profonde. Seules ses pattes étaient blanches ainsi que les poils du dessous de sa gueule jusqu’à son ventre. Ses oreilles pointures créaient des expressions que Julian aurait presque pu comprendre. Ses crocs, acérés, contrastaient sur ses babines. Le prisonnier aurait du avoir peur. Mais il ne ressentait qu’une fabuleuse admiration. Il sentait qu’il ne lui voulait aucun mal.

- C’est toi. Hume, ce nom que tu as prononcé il y a bientôt une lune, n’est autre que ton propre nom. Tu as découvert qui tu étais. Enfin, une partie de ton identité. Car pour connaître autrui, et moi en particulier, il fallait tout d’abord que tu apprennes qui tu étais. Comment veut tu apprendre le monde, quand tu ne sais pas qui tu es toi-même ? Alors écoute moi. Tu es Hume, un être appart. Et moi, je fais partie de toi. Nos destins sont liés. Je suis l’entité qui se cache au fond de toi. Je me nomme Brume. A nous deux, nous formons ce que nos ancêtres ont savamment nommé un Lycanthrope. Mais tout ceci, je te l’ai déjà expliqué, n’est ce pas ? Julian acquiesça. Il avait écouté, mais jamais réellement comprit. Il ne pouvait pas comprendre. Maintenant, tu es assez mure pour concevoir qui tu es.

Le silence se fit dans la pièce. Les deux êtres se jaugeaient avec calme. Julian concevait peu à peu ce qui lui arrivait. Il avait enfin eût sa révélation. Il n’était pas fou, il était différent. C’était un grand pas vers le rétablissement que d’avoir comprit cela.

- Brume, pourquoi nous ne nous sommes pas entendu plus tôt ?

- Tu ne voulais pas, tu ne pouvais pas comprendre. Tu as essayé, tu le sais, mais tous nos efforts ont été vains. Cependant il c’est effectué un changement en toi il y a peu de temps, je ne pourrais expliquer lequel, mais tu as accepté ta place. Tu as cessé de vouloir retourner en arrière je pense. Tu veux allez de l’avant et dorénavant tu ne sera plus jamais seul. Ensemble, nous réussiront à sortir de ce trou à rats et nous pourront courir dans les landes.

- Tu peux nous sortir d’ici ?

- Avec ton aide, je pense que nous pourront trouver un moyen oui. Mais cela ne se fera pas du jour au lendemain. Avant, tu dois apprendre à maîtriser tes pouvoirs. Je t’expliquerais tout cela, je te montrerais, t’éduquerais. Tu dois rester patient cependant, car c’est un travail de longue haleine. Dans moins de deux ans, tu auras apprit ce qui t’est indispensable…

- Co…Comment ? Deux années ? Vingt-quatre mois ? Mais c’est si long ?! Julian était abasourdit par cette révélation. Il avait déjà perdu quatre ans de sa vie et il devait continuer à pourrir à petit feu !

- Oui, je le sais, mais c’est le mieux que je puisse faire. Peu à peu, tu iras mieux mentalement. Dis toi que ces deux ans seront un apprentissage, qu’une fois dehors, tu seras libre de voler de tes propres ailes. Ensemble, nous parviendrons à gagner notre liberté. Mais je te le dis, il nous faut du temps. Tu vas devoir apprendre à communiquer par l’esprit, à m’appeler, à me cacher ce que tu ne veux pas que je sache, à contrôler tes pouvoirs.

Le prisonnier soupira profondément plusieurs fois. Il était au bord des larmes. Il s’était cru sauvé et il comprenait que ce n’était pas pour maintenant. Il ne voulait cependant pas se laisser aller, il voulait vaincre ces murs et revoir le ciel un jour. Ce n’était pas en s’apitoyant qu’il allait réussir.

- J’aime ta détermination jeune Hume.

Cette phrase tira un sourire au Lycanthrope. Se battre jusqu’à pouvoir recommencer une nouvelle vie. Une vie différente. Car il n’était plus comme les autres. Il ne l’avait jamais été. Son avenir s’annonçait plus clément, il retrouvait espoir. Il ferait tout pour arriver au plus vite à se défaire de ses liens.

- Que devons-nous faire pour commencer ?

- Ah ! Nous y voilà. Alors écoute et retiens…

Dès ce jour, Julian écouta son maître, tel un écolier derrière son pupitre. La tâche n’était jamais simple, il avait des difficultés à se souvenir de certaines choses, à en assimiler d’autres. Certains points il ne les comprenait simplement pas. Cependant, il persévéra, de jours en jours il gagna en savoir, peut-être aussi en sagesse. Il fit preuve de patience, quoique parfois celle-ci fût mise à rude épreuve. Il eut des crises de larmes et de rire, des moments de colère. Mais tout rentrait dans l’ordre après un bon sommeil. Bien entendu, ses rêves n’étaient plus traversés par ses anciens cauchemars, ce qui améliora passablement son rythme de vie même s’il n’avait que le minimum pour survivre chaque jour. Il apprit rapidement à parler en esprit, si bien que l’on ne l’entendit plus dire un mot. Le silence de sa cellule troublait parfois les surveillants, qui jetaient parfois un œil pour voir un prisonnier calme et serin dans son antre. Cette information fit son bonhomme de chemin et un jour, on vint changer Julian de cellule, il remonta de quelques niveaux. Lui qui se trouvait au second sous sol, il se trouva ensuite dans la tour de Londres, là où les prisonniers avaient le droit a un meilleur traitement, de l’eau et de la nourriture trois fois pas jours et une fenêtre à barreaux qui donnait sur la ville. Ce fut un grand changement pour le Lycanthrope de revoir la lumière du jour. Au début elle lui brûlait les yeux, puis après un temps d’adaptation sa vision ne fut plus éblouie. Il passa plusieurs jours à rester pendu à sa fenêtre à lorgner les passants à la vie de la rue. Son état mental s’était stabilisé, son physique s’améliorait, il remontait peu à peu la pente. Lui qui n’avait plus que la peau sur les os quelques mois auparavant n’était plus qu’un sombre souvenir. Il restait maigre et blanc, mais il avait perdu son teint maladif. Tout allait pour le mieux. Ou presque. Il était sur le chemin de la sortie et il le savait. C’est ainsi qu’il continua sa formation de Lycan, il apprenait plus vite que Brume n’aurait pu le croire. Les premières semaines avaient étés les plus dure. Maintenant il assimilait mieux, comprenait et posait des tas de questions utiles. Il apprendrait bientôt à se transformer, oui bientôt il serait prêt.


Le silence insaisissable Bannia10
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Julian
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MessageSujet: Re: Le silence insaisissable Le silence insaisissable Icon_minitimeMer 26 Aoû - 19:15

« Tournent les saisons, passent les années. »

Le réveil d’un homme. L’éveil des créatures. Trois êtres pour un seul et même corps. Qui l’eût cru ? Dieu lui-même ne l’avait sans doute pas prévu. Mais Julian existait. Il n’était pas un cas unique, d’autres étaient comme lui. Julian était un Lycanthrope maintenant, il avait comprit, il savait, il partageait. Ensemble, Hume, Brume et Plume avaient accompli leur exploit, ils s’étaient reconnu, enfin. Ils Hume s’était métamorphosé en Brume quelques jours plus tôt. Cette expérience l’avait laissé sans voix, sans énergie. Mais le cœur en fête. Leur rêve s’était accompli, même s’il restait inachevé. La transformation en Loup restait la plus simple. Il lui faudrait certainement des années encore pour pouvoir prendre la forme de Plume. Mais la patience qu’avait acquise Julian dans ses cachots lui permettait de garder le sourire. Un jour prochain, il volerait. Un jour, les londoniens verraient une buse se poser sur leurs sombres clochers.

Un an et huit mois.

Le Loup avait vu juste. C’était le temps qu’ils avaient passés à parfaire l’apprentissage du jeune Lycan. Sans compter que pendant tout ce temps, les entités s’étaient rapprochées et avaient créé des liens inébranlables. Plus que des frères, ils étaient un seul et même être. Ils étaient au complet. Bientôt ils seraient libres ! Le jour de leur sortie ne cessait de se rapprocher, les gains de temps s’écoulaient un à un dans le grand sablier, le désert gagnait à chaque seconde de nouveaux occupants. La prison perdrait dans quelques semaines un de ses pensionnaire de longue date. Julian avait de nombreuses fois imaginées sa sortie avant, alors qu’il n’était pas encore entré en contact avec ses êtres intérieurs. Elle lui avait parue floue, il avait pensé quitter Londres et partir loin, pour reprendre une nouvelle vie. C’était là un des nombreux scénarios qu’il avait créé de toutes pièces. Dorénavant, il était plus réaliste, il comptait quitter cette Tour infâme et reprendre les rênes de sa vie en accomplissant d’abord son rôle de père. Il voulait que son fils de presque sept ans revienne vivre à ses côtés. Il espérait que cela fut possible. Il ne se leurrait pas, l’enfant pourrait refuser son retour, il était absent depuis si longtemps ! Peut-être l’avait-on fait passer pour mort.
Cependant avant de pouvoir espérer revoir le jeune Levendruck il devrait terminer de se remettre physiquement de son séjour en prison. Ces six derniers mois, il avait reprit du muscle en faisant des exercices dans sa cellule, avant de sortir il savait que les prisonniers avaient le droit de se faire pomponner chez le barbier de la Tour, il en profiterait pleinement. Des vieilles nippes lui seraient données pour son retour à la vie civile. Mais pour pouvoir faire face à Valentin, il devrait s’acheter de quoi se vêtir convenablement. Il ne savait si ses parents étaient encore de ce monde. Il l’espérait profondément, sinon quoi son enfant avait du être placé dans un orphelinat. Si quelqu’un devait l’attendre derrière les barreaux de sa cellule c’était bien son père. Si le ciel n’en avait pas fait un ange.
Aucune nouvelle pendant près de cinq ans. Pas même de ce dernier. Tous les vivants l’avaient abandonnés, sa propre famille elle-même l’avait renié. Mais il ne pouvait plus leur en vouloir. Il ne se sentait que trop honteux de ne pas avoir comprit plus tôt que le problème était simple. Au fond de lui tout de même, régnait une rancœur viscérale qu’il taisait afin de ne pas trébucher et chuter dans une toute autre forme de folie. Il y avait parfois un arrière goût de vengeance dans ses paroles. Mais il les refoulait rapidement et espérait ne jamais dépasser les limites de l’irréparable. Jamais au grand jamais il ne retournerait dans la Tour de Londres.

Never. Never did his feet touch the ground sad and cold.

Les cloches sonnèrent. L’aube s’étendait sur la ville. Les ombres de la nuit s’effilochaient alors que le disque solaire prenait place dans les cieux ennuagés. Julian n’avait pu trouver le sommeil. Les yeux braqués sur la fenêtre de sa cellule, il avait patienté encore et encore. L’heure était venue. Le moment tant attendu allait se concrétiser. L’esprit rempli d’espoir, le jeune Lycan attendait d’entendre les pas des hommes qui allaient lui rendre sa liberté.
Une bonne heure après que le soleil fut levé, on vint le chercher. On lui ouvrit les portes de sa cellule. Le cliquetait résonna tel une mélodie paradisiaque pour le prisonnier. C’était le jour. Deux hommes le menèrent au rez de chaussez. On s’occupa de sa tignasse, de sa barbe, il eût même le droit de se laver. Après quoi il enfila des vêtements recousus, mais propres.

It was like a dream.

Le sourire aux lèvres, Julian Levendruck vit les portes de la prison s’ouvrir devant lui. Il n’avait pas un bagage avec lui. Il était là, comme le premier jour, comme à sa naissance. En ce 27 novembre, il renaissait.
Il ne pleura pas. Il ne jeta pas un regard aux hommes qui lui mirent une tape dans le dos en lui disant qu’il devait rester libre le plus longtemps possible, qu’on ne voulait plus le revoir. C’était des paroles teintées d’ironies. Il ne les entendait pas. D’un pas souple, il descendit les marches et posa ses pieds chaussés de vieilles sandalettes sur les pavés de la capitale. Il avait décidé pendant la nuit qu’il irait d’abord se promener dans Londres, il prendrait son temps, il se délecterait de tout ce qu’il verrait, il vivrait.
Un pas après l’autre, Julian laissa derrière lui son terrible passé et cette affreuse Tour qui hanterait encore certaines de ses nuits dans les années à venir. L'heure n'était plus aux rêves, mais à la réalité. Trêves d'imagination, la vie était faire pour être vécue. Elle le sera de nouveau pour ce jeune homme.


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