L'Ombre de Londres
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Stupeur et tremblements ~ Joel

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MessageSujet: Stupeur et tremblements ~ Joel Stupeur et tremblements ~ Joel Icon_minitimeMar 10 Mar - 20:57

Dehors, la nuit n’était pas totalement tombée, et les derniers rayons d’Hélios anéantissaient cette journée durement remplie à grands coups de thés sur les terrasses de Londres, et de siestes prolongées aux côtés d’un félin câlin entre les tentures de velours. Une pipe entre les dents et les mains dans les poches, Dorian marchait le long des quais de la Tamise d’un pas relativement tranquille. Non pas qu’il soit fatigué de n’avoir rien fait aujourd’hui, il était même en forme pour démarrer cette longue nuit d’ivresse à bord de son second domicile, mais il aimait profiter de ces moments de solitude avant de se plonger dans l’ambiance embrumée et charnelle de son gagne pain quotidien.

Une longue inspiration suivit un soupire d’aise. L’air était frais sans donner le moindre frisson et amovible par sa brise légère qui faisait danser les mèches rousses échappées de son chignon encore humide de son bain. Il n’y avait aucune verdure dans ce coin, mais c’était comme si : l’atmosphère était aussi agréable qu’en forêt après une grosse pluie. En parlant de pluie… le ciel était peut être jaune de soleil au dessus de Londres, mais les nuages noirs qui stagnaient à l’Est ne prévoyaient rien de bon pour les pauvres filles de joies qui travailleraient dehors ce soir… Heureusement, lui n’avait jamais été obligé de sortir de la péniche, étant une des rares créature présentant des attributs masculins et plaisant infiniment au client, il était traité en roi dans l’enceinte de l’embarcation et bénéficiait de la tendresse de ses collègues féminines qui voyaient en lui une sorte de poupée à coiffer capable de garder les secrets.

Posant un pied sur le ponton qui reliait la péniche à la terre ferme, il retourna sa pipe et frappa cette dernière contre la bite d’amarrage pour l’en vider de son tabac souillé et la ranger dans la doublure de sa cape de velours vert. Cette dernière lui avait été offerte par une cliente il y avait de cela une bonne semaine. Une vieille fille grasse comme un choux qui avait loué ses talents d’orateur lors d’un repas entre membres d’une communauté dont il ne se souvenait plus du nom. A vrai dire cette soirée avait été fructueuse, puisqu’au milieu d’une ribambelle de vieilles nymphes, il avait joué le gentil animal de compagnie ronronnant, la tête renversée sur les genoux de sa « maîtresse » à gober diverses pâtisseries qu’elle lui donnait elle même du bout des doigts. Cette cape avait été un extra pour avoir terminé la soirée au violon à chanter les contes populaires Irlandais.

Posant son deuxième pied sur le ponton pour se mettre en route vers la terrasse ouverte de l’embarcation, il ne put s’empêcher de bailler avec autant de force qu’un lion à l’idée d’écouter les pimbêches lui raconter leurs histoires de cœur avec des clients. Certes il s’en fichait royalement… mais parfois à écouter des bêtises, on pouvait récolter de petites graines à collectionner afin de faire germer la pousse de l’arbre de la vengeance. D’autant plus que cet homme rencontré l’autre soir pouvait certainement lui apporter une aide assez conséquente pour arriver à ses fins. Celui ci n’avait pas l’air extrêmement motivé, mais s’il se liait professionnellement avec lui, il aurait plus d’informations et plus rapidement.
Une main caressant la rambarde de bois, il s’enfonçait dans les profondeurs du navire, bientôt kidnappé par les sirènes qui elles, étaient déjà prêtes à recevoir leurs marins.

« T’es en retard ma belle ! »

La belle rousse en question lui adressa un signe de la main pour lui dire qu’il gérait la situation et suivit le couloir pour aller tout au fond dans la chambre de la perle de Velvet : sa chambre attitrée.
Le linteau ne refermait aucune porte, aussi se mit il nu sous les yeux de ses collègues qui s’empressèrent de venir s’assoire sur sa couche propre pour lui faire la causette et lui raconter les derniers potins de Londres, y compris ce qu’on jouait en ce moment au théâtre. Muet, il écoutait comme un bon élève tout en glissant ses bras dans une sorte de peignoir en satin qu’il laissait bailler sur son torse. Avec attention, il s’assit devant sa coiffeuse de bois noir couverte de bijoux et d’autres petits objets plaisants comme des rubans, des plumes ou des éventails qu’il avait collecté dans sa carrière de papillon de nuit. Il détacha ses cheveux et laissa libre choix à ses collègues de le coiffer. En séchant, ses mèches s’étaient métamorphosées en lourdes boucles douces et aériennes qui tombaient sur ses épaules avec une élégance naturelle (qui faisait des jalouses) et qui n’étaient que le résultat de beaucoup d’attention.

Quelques heures passèrent assez rapidement avant que les douze coups de minuit retentissent dans le couloir des rues et ricochent sur la surface de la Tamise avant d’influer sur la main de l’hôtesse qui ouvrit enfin la chaînette afin de laisser libre passage aux invités nocturnes.

Minuit sonnait, et le Velvet Black ouvrait ses portes.
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Joël Harman
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MessageSujet: Re: Stupeur et tremblements ~ Joel Stupeur et tremblements ~ Joel Icon_minitimeJeu 19 Mar - 18:07

Le détective, accoudé à un comptoir, laissa son regard traverser les carreaux crasseux des fenêtres et leva les yeux vers l'horloge de l'église de St Paul's Church. La fin de l'après midi s'annonçait. Il était venu dans cette brasserie pour rencontrer un nouveau client qui avait fait appel à lui par le biais d'un enfant des rues, qui travaillait certainement comme messager pour gagner le moindre shilling. Ledit homme n'avait pas même prit la peine de se déplacer jusqu'au bureau de Harman. Cela devait certainement être une recherche qui devait rester anonyme. D'ailleurs, sur le papier qu'avait apporté le mouflet n'avait été griffonné qu'une adresse et l'heure où ils devaient se rencontrer, rien de plus, pas de nom, ni même d'initiales pouvant mettre Joël sur la piste de cet inconnu.
Avant de venir à ce rendez-vous improvisé, le détective avait terminé de classer quelques fichiers sans trop se presser. Puis il avait prit sa veste, ainsi que son tabac, avant de fermer la porte à double tour, pour plus de sécurité, bien conscient que si quelqu'un voulait s'en prendre à ses biens, il pourrait tout de même entrer. Un voleur coriace se fiche pas mal d'une porte fermée par une clef, il la force et le tour est joué. A peine Joël fut sortit, qu'il s'alluma une cigarette qu'il avait roulée à l'avance, tout en se disant qu'il consumait sept de ces choses nocives à ses poumons par jours. Avant, il n'en fumait que quatre. Le nombre avait malheureusement augmenté depuis qu'il accomplissait un surplus de travail considérable. Pour tenir sans trop perdre ses moyens, il fumait plus et tournait au café serré le matin. Le soir aussi d'ailleurs. Ses nuits qui d'habitude étaient accordée à un sommeil réparateur et mérité, étaient écourtées pour remplir des formulaires et réfléchir à ses différentes enquêtes. Un jour, il devrait penser à embaucher une secrétaire, ou quelqu'un dans ce genre-là, ainsi il pourrait faire tomber un peu la pression qui alourdissait ses épaules déjà bien courbées.
Une bouffée de fumée pénétra dans ses poumons. Il la fit ressortir quelques secondes plus tard par ses narines, ressentant dès maintenant les bienfaits que cela lui procurait. Il remonta ses lunettes sur son nez et commença à marcher vers le lieu de son rendez-vous. Ce n'était pas bien loin, à trois rues de son appartement. Il y arriva sans mal, après avoir fait un détour pour profiter un peu plus du soleil. Finalement, il se retrouva dans le Kermet, un établissement plutôt de bonne qualité, où le pichet que prit Joël s'avéra bon. Il venait rarement dans cet endroit, c'était souvent trop cher pour ses petits moyens, mais il avait dans l'idée que celui qui avait fait appel à ses talents avait de quoi lui payer sa consommation. Et pour attendre, le détective alluma une nouvelle cigarette.
L'homme arriva un peu en retard, caché derrière un chapeau haut, tentant d'être discret et ne l'étant pas plus qu'un homme fuyard inexpérimenté. Bien évidement, tout ce passa bien: présentations respectives, bien que le nom de son employeur restait encore hypothétiquement véridique, explication du cas personnel, quelques questions à ce sujet, puis le refus catégorique de Joël pour prendre cette affaire en charge. Premièrement, il en avait déjà trop, ensuite cet homme l'ennuyait et ses recherches stupides aussi. Tant pis pour la bière, il la prendrait sur son compte. Avec froideur et mépris, Mr. Dantell quitta le détective, qui se retrouva de nouveau seul perdu avec ses pensées. Peu de temps après, Joël prit aussi la poudre d'escampette et retourna chez lui. Il fit sa popote, tout en travaillant sur une nouvelle disparition à laquelle il s'était fort intéressé étant donné que c'était une vieille amie qui lui avait demandé son aide.
Le détective ouvrit de sa main livre la chemise qui dissimulait les informations intéressantes. Il les avaient lues et relues, sans trouver de piste. Peut-être qu'avec le ventre plein, il serait plus amène à la réflexion. Joël mangea donc, l'esprit brouillé, puis s'attela à faire la vaisselle. Il revint à cette affaire ensuite.

Charlotte Faize, disparue pendant son travail quelques jours auparavant. Brune aux cheveux longs, yeux marron, taille moyenne, de corpulence maigre. Impossibilité de dire ce qu'elle portait ce soir-là, certainement pas grand-chose étant donné son métier. La dernière personne qui se souvient de l'avoir vue vivante est sa collègue, elle aussi portée disparue depuis ce matin même. Et bien sur, comme l'établissement où les deux jeunes femmes travaillent est un vrai moulin, pas moyen de trouver quelqu'un qui puisse leur dire quoi que se soit. Secret professionnel, lui avait même sortit une des catins. A croire que le monde tournait étrangement.

Joël parcouru les autres informations et conclu qu'il devrait de nouveau aller voir son amie. Peut-être se souvenait-elle de quelque chose. Ou quelqu'un d'autre. Bref, le détective n'avait pas une piste plus probable les unes que les autres, alors il devait s'atteler à fouiner partout. Il tapota sur le bureau de ses doigts fins et laissa tomber sa tête en arrière. Il passa les mains sur son visage et remarqua qu'il avait la barbe bien longue. Il faudrait qu'il la coupe. Ne sachant que faire d'autre, il monta dans sa chambre et se rasa devant le miroir. Les yeux à peine en face des trous, il réussit à se couper. Impuissant face au sang qui se déversait de la coupure, il tint mouchoir un tissu par dessus en patientant, tout en laissant ses pensées divaguer sur cette étrange affaire.
Cette histoire allait encore déboucher sur un crime sanglant il le sentait. Non, en fait il était même certain que ces filles étaient déjà mortes, ce n'était plus la peine de les chercher. Leur corps ne serait certainement pas retrouvé. Chinatown était un endroit dangereux. Joël le savait, tout le monde d'ailleurs. Les demoiselles qu'il devait rechercher étaient des employées de Miss qu'il avait connue il y a des années déjà. Elle avait tout un réseau de prostituées à ses pieds, qu'elle ne traitait pas trop mal d'ailleurs, tout dépendait de ce qu'elles avaient à offrir. Miss, comme aimait l'appeler Joël, avait plusieurs établissements, dont le principal bijou était le Velvet-Black, là où il devrait se rendre ce soir pour la trouver, à l'heure de l'ouverture. Le détective n'avait jamais approché ce navire de près, il fallait une première fois à tout. Même s'il était certain, au fond de lui et sans raison apparente, que les filles étaient redevenues poussières, il tenterait de trouver une piste pour remonter jusqu'à elles. C'était seulement parce que Miss lui avait offert quelques services par le passé, sinon il lui aurait dit de but en blanc, sans fioritures. Il pensait aussi aux prochaines victimes qui seraient enlevées. S’il parvenait à remonter jusqu’au potentiel meurtrier, ces disparitions cesseraient et les putes seraient bien gardées.
Pour se rendre sur le port, le détective devrait traverser une bonne partie de Londres, il devait donc bientôt partir. Mais avant cela, il avait besoin d'un peu de repos. Il avait deux bonnes heures devant lui, se serait bien assez pour une sieste. Joël se laissa tomber sur son lit et s'endormit sans mal.

Il se réveilla à vingt-trois heures sonnantes. Heureusement que son sommeil n'était pas profond, sinon quoi rien ne l'aurait réveillé. Sur ce, il se leva et partit vers le Velvet-Black. Il y arriva un peu après minuit, l'ouverture s'était déjà faite. Sans un mot, Joël monta sur la passerelle. Il jeta un œil de droite et de gauche, puis se dit que Miss avait certainement dû prendre la cabine du capitaine pour y établir son salon. Le pas traînant, il s’y rendit et ouvrit la porte. Les visages se trouèrent vers, dont celui de son amie. Joël lui rendit son sourire, tandis qu’elle se levait et venait lui faire la bise. Elle lâchât quelques mots à l’une de ses filles, prit le bras du détective et l’amena dans une pièce où se trouvaient deux fauteuils, où ils s’assirent face à face.
Miss était une femme à la fleur de l’âge, à peine plus jeune que lui, habillée avec style, il émanait d’elle un charme naturel par delà son maquillage. Ses manières étaient gracieuses et mesurées, son parfum lui-même était enivrant. Les boucles brunes qui flottaient sur ses épaules potelées encadraient son visage aux traits parfaits, à peine marqué par les rides. Une femme fort belle, pensa le détective.
Sans plus tarder, elle engagea la conversation sur ce qui l’intéressait au plus haut point. Alors Joël lui expliqua de manière posée ce qu’il avait trouvé, parce que finalement, il avait tout de même découvert quelques petites choses. Mais tellement peu.


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MessageSujet: Re: Stupeur et tremblements ~ Joel Stupeur et tremblements ~ Joel Icon_minitimeDim 22 Mar - 2:11

La dinde était prête, il ne manquait plus que l'accompagnement. Elle regardait son masque de luxure cacher sa honte dans le miroir, sans bouger. Son chat lui manquait déjà. Lui au moins, était bien tranquillement en train de flâner dans le grenier ou à la chasse d'une souris ou deux à montrer fièrement à son maître dans quelques heures. Oh il n'avait pas à se plaindre, il était nourris, logé et choyé ici. C'était le chouchou des plus belles putes de Londres. Mais c'était d'une monotonie à mourir. Promenade, assaut, verre, turlutte et promenade, assaut, verre... une ou plusieurs fois par nuit, presque chaque soir par semaine et pas de vacances... Il remerciait parfois ses épaules d'être si larges.

Pour ne pas manquer le coche de son petit manège nocturne et surtout, pour ne pas mourir seul devant une glace fumée, Dorian sortit de sa chambre enroulé dans son peignoir de soie blanche qui traînait au sol derrière son passage, comme pour effacer les traces de ses pas dans le couloir. Tout était en bois dans cette péniche, et tout sentait la fumée et les effluves d'hormones. C'était presque malsain... mais tellement sécurisant.

Sur son passage dans un couloir étroit, on lui proposa un verre de vin pour le réchauffer un peu -ou réchauffer son cœur froid et imperméable. Il ne pouvait pas dire non. D'autant plus qu'avec un sourire aussi menteur on ne pouvait rien lui refuser à cette belle brune en dentelles. Il descendit donc les escaliers avec la lenteur de la passion, son verre à la main pour arriver près des banquettes où la seule odeur dominante était celle de l'Opium. Mais pas maintenant... peut être un peu après... quand le sablier serait retourné une fois ou deux. Juste un baiser ou deux avec ce bec de bois histoire de le mettre en bouche avant le festin. Un apéritif autrement dit, sauf que nulle imbécile ne s'évertuait à lui faire en vain, la conversation. Et c'était tant mieux... il n'y avait rien de pire que ces personnes atteintes de diarrhées orales.

Dans un nouveau soupir, il se laissait border par les grands draps de la musique ambiante et le ronronnement de la faune autour de lui. Il attendait un regard, un signe... l'approche d'un père de famille honteux et refoulé... un paumé avec un coup dans le nez... un jeune engagé fier de ses convictions et ignorant tout du merdier dans lequel il allait se mettre... et cette fois ci serait accordée à cet homme un peu perdu parmi tous ces corps lubriques autour de lui. Celui qui venait ici pour la première fois parce qu'il avait entendu ses collègues de travail au port parler d'une tante bonne qu'à piper pour un cent. Celui qui fantasmait sur son patron lorsqu'il faisait l'amour à sa petite copine qui l'avait largué le soir même pour un beau gosse un peu trop grande gueule.

Dorian lui, tenait toujours la ligne et pour laisser le choix au poisson de mordre ou non à l'hameçon, remonta les escaliers de son pas toujours aussi lent après lui avoir lancé un regard, puis longea de nouveau le couloir pour servir un verre à ce châtain foncé qui venait de franchir la porte après l'avoir suivi. Dans ces moments là, il n'y avait pas vraiment besoin de mots. Le client prenait le menu de son choix, consommait et passait à la caisse avant de repartir aussi satisfait que s'il avait avalé un gros plat de viande. Parfois il voulait discuter un peu après... essayer de communiquer avec le corps du roux qui lui, répondait par de courtes phrases faussement intéressées. C'est triste... oh je vois... on fait aller... c'est à toi de choisir... non bien sur... à une prochaine...

Puis le châtain repartit comme il était venu, une petite heure après. Rapide et efficace, c'était comme ça que le Dahlia noir les préférait... et muets, paradisiaque.
C'était l'heure de faire une pause tiens. Visage sous l'eau, poudre sur le nez et cheveux tressés, c'était repartit pour un tour. De nouveau, comme une ritournelle infernale, il sortit de sa chambre et longea le couloir jusqu'à la balustrade qui donnait vue sur le fond de cale d'où l'opium montait. Tout ceci n'était qu'une chanson mise en boucle en fin de compte. Trempant ses lèvres dans son verre de vin qu'il n'avait pas terminé, le jeune homme était accoudé au balcon de bois et regardait ses collègues belles comme des fleurs manger des fruits en attendant leur tour.

La vie était bien faite parfois.
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Joël Harman
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MessageSujet: Re: Stupeur et tremblements ~ Joel Stupeur et tremblements ~ Joel Icon_minitimeMer 25 Mar - 11:42

Joël avait donc exposé sa science pendant un bon moment, expliquant ce qui avait été trouvé, ce qu’il ne comprenait pas, ce qui était presque certain,… Tout ça accompagné d’un manque de preuve évidente, étant donné que les témoins s’étaient volatilisés et que l’homme –ou la créature- qui avait enlevé les jeunes filles n’avait laissé aucune trace derrière lui. Pas même un corps. Le détective se garda bien d’amener une théorie farfelue sur ce qui c’était passé, il aurait certainement été vu comme un radoteur superstitieux, mais si seulement d’autres que lui avaient assisté à autant de choses étranges en enquêtant, le monde tournerait différemment. Ce n’était pas le cas et ça ne changerait certainement pas de dit tôt.
Pendant qu’il parlait, la femme s’était levée et avait sortit deux verres d’un buffet, ainsi qu’une bouteille de liqueur. Le blondinet la regarda verser le précieux liquide d’une main experte, sans cesser son flot de paroles que Miss écoutait avec attention. D’un signe de tête Joël la remercia pour le verre. Leurs doigts se frôlèrent alors qu’elle lui tendait sa part d’alcool et une lueur s’éveilla au fond de ses yeux mais elle s’éteignit aussitôt, refoulée par son propriétaire. Il sentit l’odeur du breuvage, avant d’y tremper les lèvres et apprécia sa toute première gorgée d’alcool de la nuit.


- Alors c’est tout, soupira la maîtresse des lieux.

Joël acquiesça sombrement, la tête reposant fermement sur son poing. Même si cela aurait pu lui faire plaisir, il n’allait pas inventer de faux espoirs, avec lui c’était clair et on ne peut plus nette, si son affaire pataugeait dans la semoule elle y était jusqu’aux genoux.


- Tu es bien certaine de ne rien avoir d’autre à ajouter ? Demanda le détective, de ne te rappeler de rien d’autre ? Pas même un nom qui pourrait m’être utile ?

Miss fit la moue et lui fit signe que non. Il soupirèrent en concert, avant de se sourire, lassés. Joël avait connu des soirées passées avec son interlocutrice qui avaient été plus joyeuses, pas qu’il espérait que ça se reproduise, mais c’était le bon vieux temps, quand on ne retrouvait pas sur les pavés des pelletées de cadavres à chaque levé de soleil. Il éloigna ses pensées, pour ne pas tomber dans des ruminements dignes de vieux alcooliques et c’est l’image de Tom qui se dessina dans son esprit. Ah non, il ne voulait pas ressembler à ça plus tard.

- J’ai mit toutes mes demoiselles au courant de ces disparitions étranges et leur ait conseillé de rester au moins à deux dans les rues, mais je ne sais si cela empêchera ce fils de chien de recommencer.

Le détective la regarda une demi seconde sans comprendre de quoi elle parlait, puis il se rappela la raison pour laquelle il se trouvait ici. Il lui avait suffit d’un moment d’inattention pour s’éloigner loin de ce fâcheux problème.

- Hum, oui c’est une bonne décision, il devait être fatigué, mais j’ai bien peur que cela ne change rien à la donne, c’est comme leur interdire d’être seule avec des hommes louches, y a que ça qui courre les rues à Londres…

Un sourire en coin se dessina sur la bouche de Miss. Le détective haussa un sourcil, en avalant le reste de liqueur qui l’appelait désespérément dans le fond du verre.

- Je ne veux pas de ton sombre pessimisme dans mon établissement Joël.

- Mhh… Bon de toute façon, je crois qu’on n’avancera pas plus ce soir, alors je vais y aller.

Elle le regarda se lever, avant de faire de même. Elle tenta de le faire rester pour boire encore un peu en sa compagnie, mais il refusa gentiment, en prétextant qu’il avait sommeil, ce qui était en partie véridique. S’il s’amusait à vider la bouteille avec une telle femme à ses côtés, il deviendrait vite trop entreprenant et ne désirait pas mêler travail et sentiments. Du moins c’est ce qu’il se disait à lui-même. Joël enfila son manteau qu’il venait de reprendre du dossier de son fauteuil, puis ouvrit la porte du bureau qui donnait sur le couloir. Son amie réitéra sa proposition, qu’il reste encore un peu, ce n’était pas tous les jours qu’ils avaient l’occasion de parler ensemble. Cette fois-ci il hésita, se disant que ce n’était que trop vrai, mais ce fut un nouveau refus de sa part, ils se reverraient bien assez tôt et cette fois-ci, il lui promit qu’il ne ferait pas le rabat-joie et resterait jusqu’à ce qu’elle le mette à la porte. Finalement, elle lui dit au revoir, déposant une bise sur chacune de ses joues, puis le détective s’éloigna dans le couloir.


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MessageSujet: Re: Stupeur et tremblements ~ Joel Stupeur et tremblements ~ Joel Icon_minitimeMer 12 Aoû - 19:20

Au dessus des vapeurs d'Opium, Dorian se sentait bien son verre à la main et le visage dégagé. Il était un peu comme sur le Pont de Londres, observant d'un oeil absent les flots de dentelles battre au dessous, autour des bancs de chair arrondis au sang chaud. De son perchoir, il était mieux installé encore qu'un gros chat de famille: il pouvait se rincer l'oeil à sa guise sans se faire rincer.

Cependant, tout ceci n'était que d'un profond ennui pour le roux dont la joue s'écrasa mollement sur son poing serré. Pour apporter de l'argent, il fallait faire bonne figure, mais là c'était trop demandé. D'abord il commençait à fatiguer, et puis malgré l'heure rien ne se passait. Pas qu'il était impatient de passer à l'arrière salle, mais ce rôle étant son seul emploi pratique pour le moment, il fallait bien faire rentrer le flouz dans les caisses du Velvet.
Dans un gros soupir las, il termina son verre et le posa à côté de son bras sans même regarder... à quoi bon. Lorsqu'il entendit son nom dans les abysses lointaines de ses pensées, il tourna la tête vers une demoiselle qu'on appelait Beth et qu'il connaissait bien
: "T'as pas vu Jude?" Jude... c'était qui déjà... ah oui, elle.

"Non"

Quelle conversation! Toujours est il que le roux s'était déjà désintéressé de sa collègue pour revenir perdre son regard sur les balconnets d'en face sans même chercher à savoir pourquoi elle la demandait. Dans le fond, il n'en avait rien à fiche de cette garce.
Lorsqu'un nouveau soupir s'échappa de ses poumons passivement encombrés, il sû que l'heure était venue de déraciner ses jambes pour les ballader un peu et les planter ailleurs, là où l'herbe était plus verte. Il se redressa alors dans un effort surhumain et fit quelques pas quand une silhouette attira son regard.
Non, ce n'était pas une belle plante de satin. Non, ce n'était pas une de ces nymphes qu'on pouvait croiser ça et là dans les couloirs, ce n'était pas non plus un beau jeune homme sur qui se faire les dents... C'était juste la dernière personne sur qui il pensait tomber dans un endroit pareil.

Clignant des yeux en réfléchissant au pourquoi du comment il pouvait croiser mister H ici, il se demandait ce qu'il ferait s'il le voyait. Après tout la sodomie qu'elle soit passive ou active était interdite et passible de prison, et Harman n'était autre qu'un homme qui traquait le Mal. En espérant qu'il ne soit pas si croyant qu'il en avait l'air, peut être qu'il aurait une chance d'éviter l'enfermement qui sait, l'homosexualité n'était un crime que chez les cathos coincés de la haute.
Lorsque le détective pivota pour avancer dans les couloirs, le roux se cacha derrière un piloti afin de l'observer dans son aventure exotique... pas si exotique que ça. Il avait déjà sa veste et ne semblait pas se perdre au dessus du balcon des jeunes femmes aguicheuses, laissant Dorian émettre l'hypothèse d'un fruit déjà consommé.
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MessageSujet: Re: Stupeur et tremblements ~ Joel Stupeur et tremblements ~ Joel Icon_minitimeMar 25 Aoû - 21:59

Au coin du couloir, Joël faillit faire demi tour pour retourner auprès de la gérante du Velvet-Black. Il se retourna tout d'abord et contempla la porte d'un air indécis. S'il retournait sur ses pas, qu'allait-t-il se passer? Qu'est-ce que cette femme pourrait bien lui faire? Elle l'accueillerait certainement avec un sourire enjôleur, un de ceux qu'elle seul était capable de faire, qui disait tout à la fois dont: "je savais bien que tu reviendrais". Le détective ne serait aucunement blessé dan sa fierté pour une remarque de ce genre, cependant il ne voulait pas faire de faux pas. De plus, on ne mélangeais pas travail et vie personnelle. Pas même avec une créature si avenante à ses yeux que la femme bien en chair qui lui avait offert de la liqueur.
Dans un soupir, il tourna de nouveau les talons. Rien ne lui ferait plus de bien qu'une bonne nuit de sommeil. Il se sentait las, mieux valait rentrer et laisser ses rêves prendre le dessus. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas la chevelure rousse qui s'était dissimulée avec peu de discrétion et qui l'épiait, des questions lui brulant certainement les lèvres. Joël réajusta sa veste sur son dos et continua de marcher vers la sortie, sans s'apercevoir que la rouquine n'était autre que Dorian, le jeune homme qui avait traversé sa porte quelques jours auparavant, sinon quelques semaines. S'il l'avait remarqué, il se serait demandé ce qu'il pouvait faire en ce lieu. Enfin, il savait parfaitement ce que les homme faisaient en cet endroit, mais les vêtements que portait le campagnard le forcerait à se poser des questions plus étranges.
Mais il n'avait rien vu. Les yeux dans le vague, il traversa la fin du couloir et sortit sur le pont, il avançait lentement, les mains enfoncées dans les poches. Il reposa les pieds sur la terre ferme avec un regard vers le bâtiment qu'il quittait avec une pointe de regret. Puis il reprit la route à grandes enjambées pour retourner à ses appartements. Il ne voulait pas trainer longtemps seul la nuit dans les rues non sécurisées de la capitale. Il passa par les grandes rues, saluant des confrères d'un signe de tête. Il se fit arrêter par l'un d'eux quelques minutes. Ce dernier lui apprit avec un visage grave qu'on avait retrouvé deux hommes ivres qui s'étaient entretués. D'après lui ce n'était pas beau à voir. L'un des homme avait survécu, mais il était dans un sale état. Le policier jura sur le ciel qu'il ne passerait certainement pas la nuit, mais que cela valait mieux pour ce bougre. Joël acquiesça et demanda s'il n'y avait rien d'autre. Comme ce n'était pas le cas, il lui dit au revoir et s'en fut.

Après un bon quart d'heure de marche, il atteint enfin sa maison près de Coven Garden. Il ouvrit la porte d'un coup d'épaule. Depuis que le roux et Tom étaient passés, l'entrée n'avait cessé de se dégrader, la porte finirait bientôt par tomber. Il devrait arranger ça. Mais le moment était au sommeil. Il monta les escalier et se coucha après s'être déshabillé. Il n'avait même pas fumé de clope avant de s'endormir.


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