[dsl de jouer André mais RP oblige ^^' / pendant que Julia se trouve à Trafalgar square, Maison de Julia Thanas, post "Une nuit infernale"]

André était réapparu en ouvrant discrètement la porte. Il se tint droit les mains dans le dos et attendit avec nostalgie que Gaspard termine sa magnifique mélodie. Quelle était triste...L'aristocrate devait être encore dans un de ces moments où pour lui tout semblait gris et froid. Après tout, il était revenu blessé un jour plus tôt d'un duel sans honneur, la veille il avait retrouvé un ami cher blessé à son tour et apparemment la jeune femme qu'il avait raccompagné jusque chez elle les tourmentait à sa manière...
C'était précisément pour elle qu'il attendait sagement l'esprit vaquant au rythme des claires notes que jouait son maître mais c'était aussi pour le bain. Cette pensée le fit sourire.

Au bout d'un moment, Gaspard achevât son air et André s'avança de quelques pas en toussotant pour signaler sa présence et surtout montrer qu'il avait quelque chose à dire.

- Hum! Pardonnez-moi Monsieur Sorel mais votre bain est prêt, annonça-t-il avec un sourire bienveillant sûr que l'eau était à la température parfaite. Ha oui j'ai omis de vous confier ceci tout à l'heure à votre réveil.

Le majordome tendit à l'aristocrate une ruban bleuté où le reflet des lampes faisait chatoyer la fine soie.

- Mademoiselle Thanas m'a demandé de vous remettre ses excuses et elle a dit souhaiter récupérer ceci quand l'occasion se présenterait à elle...ou à vous.

La chose était dite, tournée ainsi elle atténuerait certainement la mélancolie de Gaspard mais en plus elle l'incitait à lui aussi faire quelques pas en direction de la réconciliation.

Des cauchemars auraient pu s’emparer du sommeil d’Alexender mais c’est dans les ténèbres que son esprit se perdit durant de longues heures. De temps à autre ses yeux se crispaient sous l’effet d’un mal être ou d’une douleur inconsciemment perçu par son corps. Cependant, une douleur bien plus aiguë le réveilla. Il sentit couler le long de son torse son sang et, complètement endolori, il grogna tout en tentant vainement de trouver la force d’éponger sa plaie et d’éviter que quelques gouttes écarlates ne glissent le long du siège et n’atteignent le tapis ou le plancher. Il se mit alors à tousser. Le fleuret qui avait pénétré ses chairs était passé entre l’omoplate et le cœur, heureusement plutôt loin de ce dernier, mais apparemment la cruelle lame avait effleuré suffisamment son poumon gauche pour qu’il crache du sang à cette heure…Suffoquant, meurtri au plus profond de lui-même, Alexender passa ainsi de longues et éprouvantes minutes à vomir sa souffrance sous forme de filets visqueux et sombre. La bassine devant lui déjà teintée de rouge avant son sommeil se fit encore plus sombre à mesure que la sueur inondait le front du Hunter et que son visage perdait ce qui lui restait de couleur.
Combien il maudissait ces êtres ! Combien il aurait voulu être dehors, chez lui ou mieux en compagnie de Gaspard dans un de ses salons au lieu d’être là, pantelant et faible, malade et retourné de fureur contre lui-même !
Au bout d’un moment d’extrême écœurement et d’indescriptibles douleurs, Alexender perdit conscience. La fièvre l’avait atteint, il n’y avait pas d’autre explication. La plaie n’était pas recousue et il fallait absolument qu’il voit un médecin pour arrêter de perdre du sang et, avec, toujours un peu plus de vitalité.
C’est au bout de nouvelles heures de sommeil peu mouvementé qu’il se réveilla de nouveau. Le corps, raide et froid, le sang séché et coagulé autour de sa plaie formant un immonde amas noirâtre et le palais irrité, Alexender se redressa et se leva dans le noir : la bougie était morte depuis longtemps. Trébuchant, il réussi à aller ouvrir les rideaux et la fenêtre. La pâle lumière du soir l’éblouit presque et, une main sur le front, il respira l’air frai qui s’engouffrait dans la chambre et l’aérait autant qu’il redonnait vie au Hunter. La tête lui faisait mal et que dire de sa blessure si ce n’est qu’il n’avait jamais jusqu’ici reçu un tel coup !? Il en aurait encore pour longtemps avant de pouvoir bouger son épaule sans souffrir ou craindre que sa peau ne se déchire à nouveau ! Cette perspective déprimait Alexender. Ce soir serait la pleine lune : le moment où ses pires ennemis sortaient encore plus que d’habitude et où ils se livraient à la guerre nocturne contre d’autres créatures dont il connaissait la malédiction. Il allait devoir renoncer à cette sortie comme celle du lendemain et celle d’après et encore…Jusque quand cet état qui le réduisait à une larve allait-il entraver ses projets ?
Après avoir ruminé ces sombres pensées, le Hunter se résolu à se laver un minimum. Il essuya le sang séché qui collait à ses muscles, épongea le tour de sa plaie sans se risquer à la toucher pour éviter qu’elle ne se remette à saigner, le décrassa ensuite les mains et, avec les plus grand mal, il tenta se serrer son épaule avec les bandages souillés de Gaspard qu’il avait ôté.
Son incapacité à ce niveau là l’affligea : sa souplesse qui n’était déjà pas extraordinaire était en plus gênée par la douleur. Avec rage, il abandonna sa tâche et entrepris d’aller voir Gaspard. Il avait du mal à demander l’aide d’autrui et répugnait à réveiller les gens mais son cas était grave, il fallait bien qu’il se rende à l’évidence…

Chancelant de temps à autre, toujours trempé de sueur et la respiration grave, il sortit de sa chambre et s’arrêta sur le pas de sa porte : une musique don les douces notes étaient étouffées lui parvenait. Heureux de savoir ainsi son ami déjà levé, il se dirigea vers la salle de musique. Il ouvrit la porte peu après que la musique n’ai cessé et retrouva du même coup André et Gaspard. Chose étonnante : il avait laissé son sabre dans sa chambre.
Avec un sourire forcé, il salua son ami et le domestique :

- Bien le bonsoir messieurs…Gaspard tu joues toujours aussi mal : la preuve…tu attires les rats mal rasés comme moi !

Sans se rendre compte que sa boutade pourrait assimiler également André à un rat, Alexender se concentra sur ce qu’il était venu quérir : de l’aide qui se faisait urgente. Ses membres tremblaient légèrement et son visage était celui d’un mort. Il fallait agir vite ou cette fois le Hunter allait devoir abdiquer pour de bon.

- Mon ami…si tu pouvais…mes bandages se sont défaits et un peu d’alcool serait le bienvenu pour endormir la douleur…fit-il les dents serrés et ayant clairement des difficultés à se tenir debout et droit.

Alexender suivit son ami sans trop se rendre compte qu'il ne marchait pas droit du tout. Il avait besoin de sommeil et de soins urgents malgré sa forte constitution et sa grande volonté. Heureusement, Gaspard savait prendre des décisions. Se raccrochant de temps à autre à l'une de ses manches, Alexender lui laissa en toute confiance prendre la direction des opérations. De toute façon, ses forces l'abandonnaient complètement et, une fois assit, il sentit qu'il ne pourrait plus se relever sans tomber. La tête sur le côté et les yeux presque clôts, le Hunter marmonna des brides de phrases:

- Dégâts...dégâts...j'suis..ruine...

Il ne sentait plus rien d'autre que son épaule qui le lançait atrocement et dans sa gorge un goût de sang lui revenait. La piètre bandelette qu'il avait réussit à rattacher seul fut enlevée et l'horrible blessure mise à nue. Sans les soins de la veille prodigué par Gaspard, nul doute que son sale aspect aurait été dix fois pire. La fièvre coulait sur le front du Hunter qui se mit à gémir inconsciemment. Il ne s'entendait pas respirer comme un mourant ni n'entendait ce que lui disait Gaspard.
Alexender perdit conscience une nouvelle fois.
Après quelques minutes de néant, il se remit à tenter de parler sans réussir pour autant à ouvrir les yeux:

- ...une aiguille...alcool...

Il désirait plus que tout inhiber la douleur et fermer la plaie. Sans cela, son calvaire allait continuer ainsi indéfiniment. Aidé...Impuissant...Comme un enfant il confiait son salut à son ami...et cela résonnait dans son esprit comme les cloches des églises annoncent l'avancée d'un cercueil.

Une fois que Alexender fut assit, Gaspard le sentit partir, il était au bord de l’inconscience, sinon totalement absent. Ce n’était pas pour réjouir son ami, qui se faisait un sang d’encre pour lui. Voir une personne à qui l’on tient dans cet état n’est pas la meilleure chose que l’on puisse vivre. D’une certaine manière, l’aristocrate avait plus peur de faire une bêtise basique de médecine, que de faire mal à son patient, car il le savait, Alexender aurait mal.

- Je vais te remettre sur pied, tu vas voir… Marmonna-t-il ne sachant pas vraiment s’il allait l’entendre.

La plaie était mauvaise, mais pas non plus dans le pire des états, il n’y avait encore rien de vraiment dramatique. Ce n’était pas comme si la blessure avait viré au noir et qu’il en sortait un pus jaunâtre en grande quantité, mélangé à du sang. Non rien de tout cela, seul du sang coagulé ou gluant apparaissait sur l’épaule, devant ou derrière. Gaspard ne pouvait dire si des os avaient étés touchés, mais comme Alex bougeait encore son bras, il supposait que rien n’avait été trop endommagé.
Pendant qu’il émettait ces quelques réflexions, le Lycan avait entreprit de laver la blessure comme la fois précédente, avec même un plus grand soin. Le hunter gémissait parfois dans son sommeil fiévreux, mais il était encore impossible de l’endormir, il faudrait encore attendre un petit moment. Un tout, petit, moment.
Parfois, Gaspard parlait tout haut, réconfortant son ami, qui ne pouvait certainement pas l’entendre. D’une certaine manière, entendre sa propre voix l’aidait à se calmer et à relativiser. Ce n’était pas bien dur de recoudre une personne, il n’était pas encore mort…

- Tiens bon espèce d’idiot, bougonna Gaspard dans ses dents, y a plus qu’à te recoudre et t’iras mieux alors patiente, t’as que ça à faire, patienter…

L’aristocrate avait finit de laver la blessure et il avait déposé à grosse dose de l’alcool sur un chiffon, avec lequel il finissait de nettoyer le tout. Il regarda le visage du hunter sui se figeait dans la douleur de son sommeil, mais continuait de lui faire subir son calvaire. Ensuite, il se leva et partit rapidement vers l’escalier en colimaçon, il descendit et parcouru les étagères, il prit une dose de drogue qu’il avait dans le rayon des médicaments. Avec cela, Alexender ne sentirait plus rien, il serait un peu comme dans un autre monde, pour un certain temps seulement. Car à son réveil, et il y en aurait un, il souffrirait certainement le martyr, pour que finalement tout s’apaise avec le temps. Au passa, Gaspard farfouilla et trouva une boite à aiguilles avec du fil. Il ne savait plus pourquoi il avait mit ça spécialement ici, peut-être que c’était aussi à cause d’une blessure.
Le Lycan remonta les marches deux à deux et retourna au chevet de son ami, il n’avait pas bougé, mais ne semblait pas aller mieux non plus. L’un des point positif était tout de même que le sang ne coulait plus de la plaie, c’était une bonne chose. Il prit une fiole qui trainait dans le bureau et y mit de l’eau, elle n’était pas très propre, mais il n’avait plus le temps de jouer. Il mit de la poudre dans ce verre improvisé et en fit boire à Alexender, qui en laissa la moitié couler sur son menton. L’aristocrate l’essuya avec sa manche, quand il considéra que Alexender avait assez but. Il attendit un moment, pour que la drogue fasse effet, puis avec précaution, Gaspard s’assit avec son tabouret devant son blessé et passa le fil dans son aiguille. Avec des gestes lents, il s’approcha de la plaie, tint fermement l’épaule d’une main et planta son objet dans les chairs de son ami, sans faire attention à sa réaction, s’il en avait eut une, l’aristocrate recousu la première plaie, sans grande difficultés. Le travail était propre et précis. Ensuite, il entreprit de faire de même dans le dos du hunter, mais la tâche se révéla plus périlleuse, car le dossier du fauteuil gênait ses mouvement et que la peu du blessé était tendue. Finalement, il réussi à refermer le tout, mais il sentit que de grosses gouttes de sueur perlaient sn front, tellement il s’était concentré et avait ressentit de l’appréhension. Mais maintenant, c’était terminé. Gaspard nettoya une nouvelle fois le tout, car du sang s’était remit à couler, puis il fit de nouveaux bandages. Il décida de laisser son ami se reposer sur la chaise pour le moment, l’aristocrate se cala donc contre le bureau et attendit.
Quand Alexender se réveillerait, il lui donnerait à boire quelques décoctions aux plantes qui avaient pour effet de calmer la douleur et d’apaiser la fièvre. Pour le moment, il entamait sa seconde nuit de veille auprès de son ami. Il n’avait même pas faim bien qu’il commençait à se faire tard et qu’il avait raté le déjeuné et le diner.
Au bout d’un certain temps, il repensa à ce que le major d’homme lui avait donné, sa main gauche vint fouiller dans sa poche et trouva le petit ruban. Il était soyeux et beau à regarder, d’un bleu magnifique, mais qui n’égalait pas les yeux de sa maîtresse. Il espérait la revoir, pour simplement lui parler et s’excuser. Il s’en voulait de son comportement si déplacé, il espérait ne pas trop l’avait fait souffrir, car ce n’était pas là son but. Loin de lui cette intention, ce qu’il aurait voulu, c’était passer quelques soirées en sa compagnie à échanger des idées, rien de plus. Mais le destin en avait voulu autrement. Le destin, il n’y croyait pas et pourtant il espérait qu’une quelque force lui permettrait de la revoir. Après tout, ce ruban ne confirmait-il pas l’envie de la demoiselle de le revoir un jour ? Bien sur que si. Ils se révéraient, le contraire aurait été absurde. Il fréquentait les salons et elle aussi, il connaissait son lieu de travail et elle son lieu de résidence, rien ne pouvait les empêcher de se revoir.
Un marmonnement le sortit de ses songes. Alexender était encore fiévreux et il serait certainement mieux dans un lit. Gaspard appela donc André et tous deux le portèrent jusqu’à la chambre d’ami où il avait dormi durant la journée. Le Lycan posa près de lui quelques médicaments, puis sortit de sa chambre en fermant la porte en silence.
Alors, il n’était plus fatigué, le bain était froid, jouer d’un instrument aurait peut-être gêné le peu de sommeil dont disposait son ami. La lecture ne l’attirait pas ce soir. Gaspard descendit finalement les escaliers et partit sur la terrasse, derrière sa maison. L’air du soir le rafraichit et contrairement à la veille il ne pleuvait pas. D’ailleurs la ronde Lune n’était que rarement cachée derrière un moutonneux nuage. L’aristocrate s’assit sur un banc et contempla le ciel, pensif.

Lorsqu'il atteignit la fin de l'escalier, Alexender s'arrêta un instant une main contre le mur le pus proche: il sentait sa tête tourner et sa blessure lui brûler le poumon. Il toussa tout en avançant de quelques pas et constata que la porte de la chambre d'André était à moitié ouverte. En face de lui, l'autre porte était elle aussi entre-ouverte et il entendait un bruit de nettoyage. Etrange...finalement avait-il mal écouté tout à l'heure? Peut-être que c'était simplement Gaspard qui avait fait tomber un vase ou autre et que André réparait les dégâts? Non...il avait entendu des grognements, des cris et des bruits de lutte...Peut-être que Gaspard avait bu une de ses potions et que ça avait tourné mal?
Le hunter poussa la porte, son katana toujours en main et découvrit André une serpillière à la main au milieu du couloir complètement ravagé. Alexender resta muet dans l'encadrement de la porte et analysa les traces de griffes, la terre et les déchirures au sol: nul doute, Gaspard s'était battu face à un Loup-Garou.
Avant que le major d'homme ne lui parle, Alexender anticipa et s'avança vers lui le regard douloureux et les yeux soucieux:

- Où est Gaspard? Non non ça va ça va...Où est-il?

Comme pour répondre à sa question, un cris effroyable vint depuis le jardin. Le hunter se précipita comme son corps lui permit jusqu'à la double porte qui donnait sur le jardin et vit au loin Gaspard sous sa forme spectaculaire de loup qui se battait avec un Loup-Garou énorme. Aussitôt Aexender se tourna vers André:

- Mon Bloody-Rose! Vite! Où est mon manteau?

Heureusement que le major d'homme était un véritable maître dans l'art du nettoyage et du rangement: ce devait être le seul homme sur terre à qui il confierait son sabre, même Gaspard n'avait pas à ses yeux les capacités d'André à ce niveau là...S'il entendait ça...
Alexender s'engouffra dans la laverie et retrouva son manteau de cuir noir pendu sans un seul pli avec son Bloody-Rose posé très soigneusement à côté sur un tabouret. La chaîne cassée était étendue à côté de l'arme et aucun maillon ne manquait.
Le hunter décrocha son manteau et l'enfila. Seulement, il ne prit pas la peine de remettre ses cheveux par dessus le col: la douleur de sa blessure était trop forte et il risquait de rouvrir sa plaie avec des mouvements trop amples des épaules. Ce n'était bien sûr pas pour le style qu'Alexender avait endossé son cuir noir, c'était pour éviter d'attraper la mort: c'est qu'il était seulement en caleçon long...
Les dents serrées par un nouvel élancement de souffrance, il saisit son Bloody-Rose, vérifia que les balles d'argent étaient à leur place et ne pu s'empêcher d'esquisser un sourire une fois l'arme en main, la sécurité enlevée, prête à l'emploi.
Alexender failli briser la première fenêtre de la laverie d'un coup de coude mais i se retint au dernier moment avec un regard d'excuse à André: il savait ouvrir les fenêtres normalement et en plus il avait failli se blesser inutilement...
Une fois les vitres tirées vers l'intérieur, le hunter se mit en position de tir et attendit, l'oeil inquisiteur, une ouverture dans le combat qui se déroulait au loin et qui revenait lentement vers la maison. Sa main tremblait, de la sueur couvrait son front, mais Aexender ne prêtait plus attention à son propre état soucieux de porter secours à Gaspard.
Le Loup-Garou était jeune et vigoureux mais il était heureux de constater que son ami avait atteint sa forme finale de loup.

Un coup de feu retenti dans la nuit, Alexender avait tiré une unique balle destinée à tuer la bête sur le coup mais malheureusement, selon le point de vu, la balle traversa un de ses bras monstrueux au lieu d'aller trouver le coeur.
Le hunter pesta mais au moins, il avait porté un coup très dur à la créature.

Il l'avait à porté et ils étaient de nouveau dehors: rien ni personne ne pouvait l'arrêter! Rien n'empêcherait sa fureur de briser cet ennemi étrange.

Le Loup-Garou se dressait maintenant face à un Loup extraordinaire: le Lycanthrope avait parfaitement réussi sa transformation et à présent le combat était bien plus rude.
Après avoir déchiré de ses griffes la peau de Gaspard à quelques endroits, la créature sentit que la rage du Loup avait surpassé la sienne et il se prit plusieurs coups de griffes au niveau de ses pattes puissantes. Lentement, le Loup-Garou reculait face à la force du Lycanthrope et cela ne lui plaisait pas...Enchainant grognements, hurlements sauvages et sauts, il du encore reculer.
Soudain, le Lycanthrope lui sauta dessus et planta ses crocs acérés dans une de ses épaules. Avec une démence animale, le Loup-Garou poussa un horrible cri de douleur et de haine. Lui qui était retombé sur ses quatre pattes se redressa et entreprit de se défaire du Lycanthrope qui ne voulait pas lâcher prise et qui lentement lui broyait chairs et os au niveau de la clavicule. Heureusement l'artère principale avait été épargnée!
Le Loup-Garou gesticula dans tous les sens et se débattit de toutes ses forces pour faire tomber le Lycanthrope. Il heurta un arbre et attrapa son ennemi de ses deux bras pour réussir à desserrer l'étau de ses crocs et le jeter au loin. La respiration haletante et les yeux injectés de sang, il toucha d'une de ses mains son épaule droite et lécha le sang qui lui collait les doigts. Un animal n'est jamais aussi dangereux que lorsqu'il est blessé ou en grand danger...

L'hybride géant leva la tête vers la Lune étincelante et poussa un hurlement: était-ce une plainte? Etait-ce un appel aux siens, un simple désarroi ou encore une imprécation contre son ennemi?
Toujours est-il qu'il se remit sur ses quatre pattes et se rua sur Gaspard. La volonté de le tuer était si forte qu'il ne sentit pas le danger qui se terrait dans la maison et qu'il s'en rapprocha sans s'en rendre compte au fur et à mesure de la bataille.

Soudain, alors qu'il avait assené un violent coup de patte à son adversaire, un coup de feu l'arrêta dans ses gestes. Une balle venait de traverser son bras en faisant jaillir du sang et la souffrance physique qu'il ressentit fut telle qu'il poussa un jappement de douleur. Sur trois pattes, le Loup-Garou releva ses yeux sur le Lycanthrope: la terrible blessure qu'il venait de recevoir avait provoqué en lui un flash de lucidité. Julia se trouvait face à un Loup mais pas n'importe quel Loup: ce n'était pas un être monstrueux comme elle mais ce n'était pas non plus un simple loup...Sa crainte se traduit par un gémissement pathétique et un recul tremblant et désordonné.
Fuir...il fallait qu'elle fuit...
Complètement paniquée et atrocement blessée, Julia sentit monter en elle un désir soudain de mourir. Elle avait certainement tué des gens cette nuit et son état physique était lamentable.
Cependant, la bête reprit le dessus et son instinct lui ordonna de s'échapper pour sauver sa vie. Avec un grognement étouffé, le Loup-Garou recula encore et brusquement il s'enfuit à travers buissons et ombres. Il courru sur seulement trois pattes et lorsqu'il arriva au niveau du mur et de la grille de la propriété, il sauta par dessus le tout mais ratterri très mal de l'autre côté: son épaule heurta le sol avec violence et son bras qui ne lui obéissait plus, ne pu le rattraper.

L'ombre de la créature disparu bientôt parmi celles de la ville...

[HRP/ Direction Trafalgar Square, Une nuit infernale/ HRP]

Le Lycanthrope tentait de rester les machoires bien serrées dans l'épaule musclueuse du Loup-Garou, mais il sentait sa force s'engourdir peu à peu. Le fait que la bête souffrait n'améliorait pas la chose, elle se faisait plus féroce, animée par un instin de survie démesuré, dépassant la douleur et les faiblesses passagères. Brusquement, Gaspard se sentit lâcher prise et projeté dans le vide par son ennemi, il retomba sur la pelouse, durement, mais sans pour autant se faire vraiment mal. Sonné par la chute, le loup resta quelques secondes au sol en tentant de reprendre ses esprits. Dans sa gueule, il sentait le goût du sang, bouillonant, hybride, inhumain.
Un coup retentit. Un hurlement le suivit.
Le Lycanthrope sentit son coeur battre plus vite encore, la peur lui montait aux tripes. Il avait une petite idée de ce que cela pouvait être, et cela n'allait pas pour lui plaire. Un Hunter. Si c'était le cas, il n'avait plus qu'à prier pour que le tueur ne soit pas un ennemi des Lycan, auquel cas, il serait mort dans les secondes suivantes. Gaspard regardait de droite et de gauche, se souciant moins maintenant de la féroce créature qui hurlait à la nuit, que de l'hypothétique Hunter qui pouvait chasser ici. Mais, il ne vit rien. Son odorat pourtant lui indiqua un odeur, celle de André, mais ce ne pouvait être lui qui avait tiré, à moins que... Après tout, il avait gardé ses armes, même après les avoir rangés précieusement dans son armoire. Une choses était sure, Alexender était bien tranquillement en train de dormir dans son lit, se reposant, laissant sa blessure se refermer lentement. A moins qu'il ne se soit levé, ce ne serait pas étrange étant donné le bruit à réveiller les diables qu'ils avaient fait. Mais tout de même, il était à moitié endormi par de la drogue, bien que fou comme il était, il se serait bien bougé pour descendre les escaliers. Il était peut-être tombé?
Le Lycan secoua la tête, l'heure n'était pas aux pensées paranoïaques. La créature avait fuit, gravement blessée et lui, il restait immobile, cible facile pour un tueur. Mais, il se dit que s'il avait du mourir, on l'auraot déjà tué quand il était tombé au sol. Intérieuremet, il remercia son sauveur. Lentement, Gaspard retourna vers la maison, sentant quelques blessures le picotter, ce n'étaient que des estafilades, il en avait vue bien d'autres. Heureusement tout de même que le Loup-Garou ne l'avait pas mortellement mordu. C'était une chance.
Une fois sur la terrasse de pierre, le Lycan contempla le jardin. Il était ravagé. Cette nuit, et le jours suivants seraient certainement entièrement consacrés à la remise en ordre de sa propriété. Il fallait espérer que personne n'ait entendu, ni vu ce qu'il s'était produit derrière sa maison. Se serait embarassant d'expliquer qu'un Loup-Garou était venu chez lui, mais plus encore: la manière avec laquelle Monsieur Sorel s'était métamorphosé en Loup, roux qui plus est.
Ensuite, Gaspard passa près du banc, sur lequel il était assit avant que la bête ne vienne troubler cette belle nuit de pleine Lune, qui était maintenant en miettes. Il prit sa robe de chambre qu'il avait retirée avant d'entreprendre sa métamorphose en Loup. Elle était chiffonée et roulée en boule, il y avait même quelques copaux de bois qui avaient élu domicile sur sa douce texture. Quand il l'eût prit entre ses machoires, il se dirigea vers la porte qui donnait sur le couloir. Il y vit André en train de faire du rangement. Celui-ci ne perdait jamais de tamps en ce qui concernait le ménage, une vraie fée du Logis. Vu ainsi, jamais on aurait pu croire qu'il y a quelques temps encore, il n'était pas armé d'un balet mais d'un Bloody Rose. Enfin, quelques temps, pas depuis qu'ils s'étaient installés à Londres. Trois ans donc. Passant près du majoir d'homme, ils s'accordèrent l'un l'autre un regard, puis continuèrent leur tâche. Le Loup partit donc aux toilettes, au fond à droite du couloir. Quand il eût refermé la porte derrière lui, il se posa dans un coin de la pièce et entreprit de reprendre forme humaine.

André regarda du coin de l'oeil la porte des toilettes se fermer, puis il pensa au Hunter qui n'était pas encore ressortit de la laverie. Se demandant s'il devait où non aller voir ce qu'il se passait, il opta pour aller voir, il posa son balet contre le mur, puis entra discrètement dans la pièce. Il trouva Alexender contre la fenêtre, inconscient ou juste fatiguée? Il ne le savait pas, dans le doute, il préféra vérifier l'état de l'ami intime de son maître. Il attendit tout de même un moment, pour voir s'il bougeait encore, puis il s'éclaircit la gorge. Pas de réaction. Il s'approcha, puis dit en posant une main sur l'épaule valide du Hunter:

- Hum, monsieur Alexender? Il s'était accroupit pour se mettre à sa hauteur. Comment vous sentez vous?

Gaspard en était à la moitié de sa transformation et ressemblait à s'y méprendre à une sorte de Loup-Garou de taille chétive. Il commençait à ressentir la fatigue de l'après combat, l'adrénaline retombait et la douleur faisait hurler ses muscles qui refroidissaient. Assit dans un coin de la pièce, dos au mur, il attendit de reprendre forme humaine.
Entre temps, il pensait à la manière si soudaine à laquelle l'animal était apparu, lui il n'avait rien relarqué avant que la bête n'ai poussé son cri. En fait, dernièrement tout se déroulait sans qu'il ne le sente d'avance, rien ne se passait comme prévu. Une femme, un ami, un Loup-Garou. Il ne manquerait plus que devoir affronter un Vampire et la boucle serait bouclée. Avec tout ce qui lui tombait dessus depuis une semaine, l'aristocrate n'aurait même pas été étonné d'en voir un traverser la fenêtre pour mettre fin à ses jours.
Maintenant qu'il était redevenu presque humain, Gaspard enfila sa robe de chambre et sortit des toilettes. Seul quelques poils restaient encore apparents sur sa peau d'habitude presque imberbe, mais cela se dissiperait d'ici peu. Il ferma la porte derrière lui et chercha André du regard. Celui-ci n'était plus dans le couloir. L'aristocrate fronça les sourcils et appela son major d'homme.

- Je suis dans la laverie avec monsieur Alexender.

Alors il était bien levé! Il avait bien fait fuit le Loup-Garou et ce une nouvelle fois au péril de sa santée, fort fragile depuis peu. A la fois reconnaissant, mais surtout en colère devant tant de prise de risque, il traversa le couloir, et arriva comme une furie dans la laverie en grondant, sans vraiment de méchanceté:

- Tu n'es qu'un idiot! Un fou! Que dis-je, un inconscient! Quelle mouche t'as piquée? Tu veux vraiment rester au lit plus longtemps que prévu? Tu n'imagines même pas les riques que tu vien de prendre! Idiot! Si tu veux te battres de nouveau, il faudrait encore que tes bras soient valides!

Sa crise de parole passée, l'aristocrate se tue et regarda enfin Alexender.

Alexender avait les yeux qui papillonnaient, cherchant celui qui lui parlait, celui qui lui faisait des remontrances alors qu'il était au bord de l'inconscience. Gaspard ne s'en rendit compte que quand le hunter ferma les yeux et commença à s'écrouler sur le sol. A ce moment là, un reste de sa transformation lui permit de rattraper son ami, avant que sa tête ne touche durement le carrelage et n’aggrave encore le nombre de ses blessures.
Alexender à bout de bras, accroupi près de son corps, l’aristocrate regarda piteusement son major d’homme. Celui-ci avait une moue sceptique, cependant il se retenait de dire ce qui lui passait par la tête. Gaspard soupira et reporta son attention sur le hunter, il était toujours fiévreux, mais semblait aller mieux depuis que sa plaie avait été recousue. C’était peu, mais déjà ça. Le Lycan inspira un grand coup et souleva Alexender, il le portait comme un homme porte sa femme à la sortie d’une Eglise, tout du moins c’est ce que l’on faisait dans le Mississipi. Conscient du ridicule de la scène, Gaspard sortit vite de la pièce et se dirigea vers la chambre qui était attribuée à son ami. Comique, ça oui, un homme en robe de chambre, ne portant aucun sous-vêtement, qui en portait un autre, aux cheveux long et roux, en caleçon qui plus est. Plus tard ils en riraient, pour le moment, l’heure était au couchage et aux réparations.
Une fois le Hunter remit au lit, l’aristocrate partit dans sa chambre, se vêtit de d’habits normaux, laissant sa robe de chambre suspendue à un cintre dans un piteux état. Quand il retourna aux escaliers, il tomba sur André, qui était partit reposer le Bloody Rose et le catana de Alexender dans sa chambre. Tous les deux descendirent silencieusement les escaliers et une fois en bas, comme cela arrive souvent, il voulurent s’exprimer en même temps. Avec un rire nerveux, ils se laissèrent tous deux commencer et finalement, André débuta :

- Pour quelle raison avez-vous donc hurlé ainsi sur le petit Alexender, demanda le major d’homme, qui s’exprimait souvent ainsi en parlant du Hunter, parce qu’il était jeune, bien plus jeune qu’eux deux. Alors que Gaspard allait rétorquer, André continua : S’il n’avait pas été là, se ne serait pas avec ses simples blessures que vous seriez ressortit de ce combat.

Ils s’étaient arrêtés dans le couloir. Calme, André faisait des reproches à celui qui l’employait. Contrarié, non par le comportement du vieil homme, qui avait d’ailleurs raison, mais plutôt par son manque de discernement, Gaspard regarda la tapisserie qui ornait les murs.

- Je le sais bien. Mais il a de la fi… Il s’arrêta en plein milieu de sa phrase, comprenant alors où son major d’homme voulait en venir.

- Voila, il a fait son métier, il est ainsi, vous ne pourrez pas le changer. Gaspard acquiesça. Bon, maintenant à vous, mais pendant que vous parlez, maniez donc un balais et aidez moi à ranger tout ça.

Avec un sourire, l’aristocrate prit de quoi balayer et commença sa tâche. Après quoi il s’éclaircit la gorge, sans pour autant s’arrêter de frotter le sol.

- Merci d’avoir reprit les armes pour ce soir.

Gaspard savait qu’André avait entendu. Pourtant il n’y eût pas de « de rien » ou de « je vous en prie ». C’est souvent ainsi que son reçut les vrai remerciements. Dans le silence et la dégustation.
La nuit continua ainsi jusqu’à ce que le soleil ce lève. Gaspard ramassant des bouts d’un buffet usagé, beau et onéreux, maintenant tellement fracassé qu’il n’y avait plus qu’à le mettre au feu, pour se chauffer l’hiver. Mais il y avait aussi une toile qui avait été abîmée, André la monta dans l’atelier où il la restaurerait plus tard, l’un ou l’autre selon le temps qu’ils avaient. La tapisserie sur les murs était elle aussi endommagée, il faudrait certainement modifier tout un pan du couloir pour que l’on ne puisse pas voir les raccords. La cuisine était devenue un océan d’immondices, presque rien n’avait été épargné, des vivres jonchaient sur le sol, trempées dans de l’eau, mais il avait aussi des casseroles, de l’argenterie, quelques verres aussi, des bouteilles… Tout ce qui pouvait être dans une cuisine avait été déplacé, pas tous cassés, les objets n’en restaient pas moins bon à laver. Il y avait encore la fenêtre à réparer ainsi que le plafond dans lequel André avait tiré pour attirer l’attention du Loup-Garou. Bien sur, la reconstruction ne se fit pas en une nuit, bien plus que ça. Une fois que l’aube fut venue, Gaspard partit se coucher, laissant à André le gré de faire ce qui lui plaisait.

Il ne se réveilla que plus tard dans l’après midi, pas même reposé. Il avait fait de mauvais rêves et s’était retrouvé à dormir sur le tapis, près du lit. La tête lourde, il referma les yeux. Ses muscles le lançaient, il avait faim et une horrible envie d’aller se laver. Mais avant, il devrait prendre des nouvelles de Alexender. Pourtant, trop plein de flegme, il se rendormit sur son tapis de fortune.

Le plafond caressé de mille rayon de soleil, comme pour expliquer à un homme ce qu'est la différence entre l'obscurité et la lumière, comme pour lui faire comprendre ce que doré signifie...Ainsi Alexender resta un moment, les yeux plissés pour jouer avec ces rayons et diffracter leur éclat grâce à ses larmes de fatigue. Enfin il se sentait mieux. Sa blessure l'élançait toujours mais sa fièvre était tombée. C'était un miracle ou bien les drogues de Gaspard lui avait réellement fait du bien...GASPARD!

Songeant soudainement à son ami et se remémorant la scène d'hier, Alexender jeta sa couverture sur le côté du lit et s'extrait rapidement de la chaleur douillette de sa couche.
Il eu un vertige mais il se força à tenir debout et respira profondément. Il fallait qu'il se calme: ne l'avait-il pas entendu avant de sombrer dans son sommeil sans rêve? Et puis qui l'avait amené ici si ce n'était le Lycan? André peut-être? Non le vieil homme était fort mais de là à porter sa carcasse depuis la laverie jusqu'ici, il en doutait, d'autant qu'il aurait dû monter les escaliers.

Plus calmement, le Hunter arriva devant le grand miroir et se rendit compte qu'il était en caleçon: c'était normal, quel idiot! Il se retourna et fut heureux de voir son manteau de cuir sur le dossier du fauteuil, son katana accroché par la sangle de son fourreau après ce même dossier et son Bloody-rose sur la commode. En approchant, il constata que ce qu'il avait pris pour une serviette de loin était en réalité un tas d'habit prêts à être porté. Décidément le major d'homme pensait à tout!
Plus difficilement qu'il ne l'aurait cru, il revêtit le pantalon sombre, la chemise crème et les socquettes avant de remettre ses bottes de cuir. Il faisait relativement chaud dans la chambre et il entreprit d'aérer le lieu. Alexender ouvrit la fenêtre et écarta les volets: dehors il faisait un temps magnifique et, à ses yeux, il semblait que c'était le signe de la fin d'un long cauchemar...

Bien qu'il songea le laisser là, le Hunter ne pu s'empêcher de se réarmer de son katana. Combien de fois Gaspard lui avait-il dit par moqueries qu'il était en sécurité ici et que les Vampires n'erraient pas le jour? Combien de fois avait-il vu André au bord de la crise de nerf lorsqu'il frôlait les vases et les statues de son fourreau? Avec un petit sourire, il leva les yeux au ciel et sortit de sa chambre.
Son premier réflexe fut de se diriger vers "la salle aux étoiles" comme Gaspard appelait communément sa salle d'astronomie. Mais un grondement étrange l'arrêta net. Figé, il écouta attentivement redoutant quelques mauvaises créatures. Après tous les évènements qu'il avait vécu en trois jours, il avait de quoi être paranoïaque.
Toute ouïe, Alexender écouta le coeur battant. Au bout d'un instant, son visage se décontracta et un sourire amusé se dessina sur ses lèvres.
Ha oui là il était vraiment surpris: était-ce donc Gaspard? Ce ronflement sonore ne venait-il donc pas de la chambre de l'aristocrate?

Sur la pointe des pieds, il alla jusqu'à la chambre de Gaspard et écouta contre le bois: oui cela provenait bien d'ici. Mais jamais Gaspard n'avait ronflé! Du moins, jamais il ne l'avait entendu. Doucement, il ouvrit la porte et jeta un coup d'oeil discret dans la pièce: peut-être que c'était une femme qu'il s'était enfin dégoté...quoiqu'il en doutait fortement...
Lorsqu'il vit Gaspard étendu sur le tapis, ce fut le choc. Sur le coup, il failli se précipiter vers lui soucieux qu'il ne soit blessé mais sa raison l'arrêta. Sa crainte soudaine se transforma en un véritable fou rire. Sans qu'il ne pu se retenir, il se mit à pouffer et bientôt il éclata:

- Hahahahaha! Gaspard! Pfrrr

Une douleur terrible lui monta dans l'épaule et dans son rire il émit un grognement de souffrance mais il n'arrêta pas et se mit même à parler à l'aristocrate qui ne pouvait qu'être en train de se réveiller tant le Hunter faisait du bruit:

- Jamais je ne t'ai trouvé aussi ridicule! Allons! Hahaha! Ne me dis pas que les Lycanthropes dorment par terre!? Tu trouvais ta paillasse trop molle? Hahahaha!

Saisissant le siège le plus proche, Alexender s'assit pour éviter de ressentir trop la nausée qu'il avait soudain. Tout en continuant de rire, le coude droite posé sur l'accoudoir, il posa sa tête dans sa main, front contre paume, à la fois pour réellement la soutenir et pour s'adonner pleinement à son amusement.

- Tu ronfles! Ho non je n'en reviens pas! Tu ronfles et tu dors à même le sol! Hahaha! Ho non il faut que je raconte ça à André...

L'aristocrate fronça les sourcils. Il entendait de nouveau bruit, plus étanges que les autres. Il n'étaient pas normaux. Plus forts. Sans s'en rendre compte, les pieds de Gaspard se mirent en marche et il poursuivit ces sons. Ces yeux étaient jusque là restés clos, de toute manière il faisait noir, mais il les ouvrit sentant une présence. Soudain, il se sentit tomber.
Cette fois-ci, l'homme entrouvrit les paupière, pour de vrai. Ici, le rire ne faisait plus peur, il ne lui était pas étranger. C'était Alexender qui riait. Mais n'était-il pas sencé être couché? A moins que tout ça ne fût qu'un rêve. Julia, le retour d'Alexender, le Loup Garou,... Non, si son ami était là, c'était que tout s'était réellement produit. Pourquoi riait-il? Pour mieux comprendre, Gaspard ouvrit les yeux pour de bon et aperçut quelques grains de poussière qui se faisaient de plus en plus nett à mesure qu'il s'habituait à la lumière. Il avait dormi sur son tapi. Quel idiot. Etait-il tombé? Il ne s'en rappelait plus, qu'importait maintenant. Sans se presser de trop, il s'assit en tailleur et regarda le Hunter s'asseoir sur l'un de ses siège, prendre ses aises, comme si de rien était. Toujours en ce moquant de lui. Le Lycan aurait bien rétorqué, cependant sa bouche était bien pâteuses, il avait d'ailleurs un peu mal à la gorge. Surement parce qu'il avait dormi mal positionné sur son beau tapi, sinon quoi jamais il n'aurait ronflé!
Gaspard soupira. Heureusement qu'il ne s'était pas couhé nu. Cette fois-ci, ça aurait vraiment été embarassant, enfin pas qu'il n'était pas bien bâti, mais c'était un sacré manque de bienséance. Et quelle honte! Il n'osait pas l'imaginer. Relativisant donc, il sourit, lui aussi amusé par le fait qu'il se soit retrouvé sur le sol. Alors que Alexender se mettait à parler de André, l'aristocra réagit. Si le major d'homme s'en mêlait, il en aurait jusqu'à la fin de sa vie avec des petites allusions bien dissimulées.

- Je crois que je suis tombé... Quelle phrase ridicule! Bien sur qu'il était tombé, comme s'il s'était délibérément endormi sur le tapi, près du lit qui plus est! J'ai mal dormi alors j'ai dû me retrouner, j'suis tombé. Pouffff... Nan, mais c'est bon, comme si t'avais jamais dormi par terre! Il leva un doigt inquisiteur. Et si tu racontes quoi que se soit à André, gare à tes fesses, j'irais les botter!

Puis un sourire amical s'élargit sur son visage. Il aimait pas être réveillé ainsi, souvent ronchon au réveil, il tentait de ne pas être trop hargneux avec le Hunter, après tout, il était vrai que voir quelqu'un dormir ainsi ne pouvait que faire rire. Mais de la à en faire une affaire d'état! Gaspard se mit debout. Il n'avait pas prit le temps de se mettre en tenue de nuit, alors au réveil il avait ses vieilles affaires sales, pleine de poussière, avec quelques trous... Rien de bien gallant. Il s'imaginait ainsi présenté à Julia. Un vrai clochard. Se rendant compte qu'il pensait encore à la demoiselle, il la repoussa ailleurs et s'avança vers Alexender.

- Alors toi, tu vas mieux? Parce que, t'as beau dire, je dors sur le sol, mais toi tu t'écoules toujours pour aller le rejoindre? N'est-ce pas, ma belle au bois dormant?

Comme un enfant, il tira la langue à son ami. Il avait beau avoir plus de deux-cent ans, il gardait parfois son humour d'adolescent. Parce que même s'il était souvent seul à cette époque, la société l'obligeait à voir des gens. D'ailleurs, il ne s'en était jamais plain. Il préférait seulement les livres aux vivants. Donc, plus jeune, lui aussi était passé par cette phase où l'on commence à voir le monde différement, oscillant entre les réactions enfantines et celle des grandes personnes. Il se souvint même qu'il adorait faire des jeux de mots, souvent à double sens d'ailleurs, avec une petite connotation sexuelle. Jamais on ne lui avait reproché, alors il avait gardé cette facheuse mannie, la gardant seulement pour ses plus proches amis, étant donné que dans la société, cela ne faisait pas toujours bon effet. Et cette façon de tirer la langue était elle aussi restée, bien que rare.

- Bon, je ne sais pas si tu as mangé, mais moi j'ai vraiment une faim de Loup. J'appele André pour qu'il nous prépare quelque chose? D'ailleurs, quelle heure est-il?

Il s'était fait une loi de ne jamais mettre une seule chose qui pouvait lui indiquer l'heure dans sa chambre. Il ne voulait pas que cet endroit un peu hors du temps, soit justement touché par cette troteuse qui trote et ne s'arrête que quand elle n'est pas remontée.
L'aristocrate se sentait plus réveillé qu'il y a à peine quelques minutes et son humeur morose s'envolait rapidement. Comme toujours. Après avoir mangé avec Alexender, il faudrait vraiment qu'il pense à se faire couler un bain. Ensuite, eventuellement il remplirait quelques papier. Cela faisait quelques jours qu'il n'avait pas mit le nez dans ses comptes et il avait vu des nouvelles du Mississipi, alors il ne devrait pas chômer longtemps. Ah, c'était le bon vieux temps, les grands espaces, les habitants, les nuits. Les bateaux. Cela faisait trois ans qu'il n'était pas monté dans un navire. Les conduire lui manquaient. Il soupira, discrètement, puis se dit de penser de nouveau à autre chose. Il était l'ahure de manger après tout, et pas de ruminer les vieux fantômes.

Tombé...il disait qu'il était tombé...Le Hunter sentait que son fou rire n'en finirait plus...
Alexender resta un moment assit sur la chaise dans la chambre de Gaspard. Même lorsque son ami se releva en le menaçant de lui "botter les fesses" s'il s'amusait à raconter cet épisode à André, il demeura à la place qu'il s'était octroyée. Son regard était vif, il était bien réveillé, mais la fatigue de ces derniers jours faisait tomber ses paupières et donnait l'impression que ses yeux étaient plus petits que d'habitude. Un bras sur le dossier, il sourit à Gaspard:

- Bah...Tu sais bien que je ne le ferais...que par mégarde.

Il accentua son sourire avec un air complice et haussa les sourcils aux paroles du Lycanthrope.

- "Ma Belle au bois dormant"? Pfrrr

Alexender pouffa et, face à la langue tirée de son ami, il répondit avec soupir l'air désespéré en hochant de la tête. Profitant de la question de Gaspard pour éviter de parler de lui, qui n'avait plus de fièvre mais sentait très douloureusement sa blessure le lancer, le Hunter se leva une main agrippée subrepticement au dossier et répondit d'un air désinvolte:

- Bah il doit être prêt de l'heure du thé...c'est toujours l'heure du thé ici...

Le Hunter leva les yeux au ciel et sortit le premier de la chambre. Oui, il avait faim maintenant que Gaspard en parlait...Il avait faim et il n'avait pas envie de s'apitoyer sur son sort mais comme souvent de faire comme si tout allait bien. Aussi, il garda le sourire comme il pu et continua ses blagues habituelles...

Le repas fut, comme toujours, délicieux: André était réellement un homme exceptionnel. Plusieurs fois il s'était fait la réflexion suivante: pourquoi de tels hommes sont aux service d'autres ? Réellement, Alexender trouvait les inégalités atroces. En tant qu'aristocrate, lui ne travaillait pas: parce qu'il avait un nom, il ne devait jamais se salir les mains alors que d'autres, parce qu'ils n'avaient pas le nom, devaient vivre toute leur vie dans un état de servitude, certes pas malheureuse, mais tout de même! Quand il pensait à tout ces hommes et ces femmes qu'il invitait à ses bals, toujours vêtus des plus beaux atours et qui ne faisaient rien pour gagner concrètement cette vie de luxe, quand il pensait à ces prétentieux sans qualités autres que le goût de l'apparence et qu'il mettait en face des personnes comme cette jeune Julia (dont il ne connaissait d'ailleurs même pas le nom) qui avaient des qualités dissimulées derrière un visage fermé par le travail et la dure vie...
Tout cela le dégoûtait !
Combien de fois avait-il dit à Marguerite et Suzanne qu'elles étaient libres d'aller se faire une vie loin de lui ! Mais non, elles avaient refusé, "cela ne se fait pas monsieur" avaient-elles répondu, "on vous regarderait de travers et puis nous ne nous en sortirions pas sans vous..." La Gentillesse incarnée, la Beauté et le Savoir faire ménagé...Condamnées à jamais de servir ceux des classes dites "supérieures"!
Avec un petit sourire il fini sa soupe: il savait qu'autre chose retenait ses deux domestiques...Il n'en avait pas de gloire à tirer mais juste une satisfaction personnelle.

Le repas fut plus silencieux que d'habitude: cela s'expliquait par leur fatigue commune et chacun était plus ou moins perdu dans ses pensées.
Après cette restauration bienvenue, Alexender laissa Gaspard à ses propres soins. De son côté, il descendit son manteau de cuir et laissa dans une de ses poches son Bloody-Rose.
Il demanda à André de faire appeler un fiacre et attendit dans la bibliothèque que son ami le rejoigne à un moment où à un autre et lui expliqua qu'il était temps qu'il regagne sa propre demeure:

- Merci pour les soins Gaspard...fit-il une main sur son épaule au moment de partir. Sans toi je crois que je serai dans un état pitoyable aujourd'hui...J'ai encore du sommeil à rattraper et des forces à regagner mais la fièvre m'a quitté comme tu l'as certainement remarqué et maintenant que la plaie est cousue, je pense que je n'aurai pas trop de problèmes.

Il jeta son manteau sur ses épaules et maintint le fourreau de son sabre pour tendre une main amicale au Lycanthrope.

- A bientôt mon ami, reposes-toi bien et...Il s'approcha de l'oreille de Gaspard avec un sourire sournois et murmura: Ne rêve pas trop de moi...mon Prince charmant...

Brusquement il ouvrit la porte et s'en alla. Le fiacre l'attendait devant et aussitôt qu'il fut monté dedans, il fit un dernier signe à Gaspard et le cocher fouetta les chevaux.

[HRP/ Direction le Pall Mall, Châtelet du Céans, post "Préparatifs accélérés" /HRP]

Gaspard resta ne rétorqua pas face à la légère menace de Alexender, qu'il dise à André par mégarde ce qu'il avait vu, soit, mais il verrait bien ce qu'il en coute de se moquer d'un Lycan, lui aussi avait sa fierté après tout! Intérieurement, il s'imagina passer un savon à son ami, ce qui lui fit venir un sourire sur le visage. Toute sa bonne humeur lui était revenue et il se sentait encore plus heureux de savoir que Alexender semblait aller mieux, même s'il évitait soigneusement d'éviter ses questions. L'aristocrate laissa tomber, après tout, le Hunter était un homme fort, il savait ce qu'il avat à faire.
A la remarque de Alexender sur l'heure du thé, Gaspard haussa un sourcil, il avait beau habiter à Londres, il ne buvait pas autant de thé que tous ces habitants, loin de là, il préférait amplement le café à cette substance presque sans goût pour lui qu'était le thé. Sans rien ajouter de plus, il suivait son ami dans les escaliers jusqu'au petit salon ou il attendirent que André leur serve un repas préparé encore avec amour, bien que le cuisine soit ravagée. Il avait réussit son coup, cet homme était ingénieux et méticuleux, Gaspard était content de l'avoir près de lui, même si en apparence ils agissaient de maitre à serviteur, aux yeux de l'aristocrate, son major d'homme était son égal sinon plus. Après ce qu'ils avaient vécu ensemble, c'était bien normal.
Le repas se déroula bien, les deux amis ne parlaient pas trop. Gaspard était un peu perdu dans ses pensées, il réfléchissait encore à toutes les pièces qu'il faudrait racomoder suite à son combat avec le Loup-Garou, il se disait aussi, que sans l'interventon de Alexender, la chasse n'aurait peut-être pas été terminée si tôt et il y aurait donc eût plus de dégâts, pas seulement materiels d'ailleurs. Les quelques blessures qu'il avait subies étaient encore apparentes, car contairement à la plaie laissée par la balle que lui avait envoyé de La Phalère, Gaspard n'avait pas utilisé sa potion de régénération. Après tout, il pouvait bien supporter quelques égratinures, qui d'ailleurs ne le faisaient pas trop souffrir. Une grimace par-ci par-à, rien de plus grave.
Quand le Lycanthrope eût fini la dernière bouchée, il reposa sa cuillère à soupe et s'essuya les lèvres avec sa serviète. Alexender le quitta pour vaquer à ses petites affaires dans sa chambre. Lui-même retourna dans la sienne et changea de vêtements. Ils étaient totalement différent de ceux qu'il portait habituellement, en fait c'était de vieux habits qu'il avait ramené du Mississipi, ils étaient plus aptes à faire du rangelent que ses vêtements d'aristocrate bien léché. Après s'être revêtu, il rejoignit son ami dans la bibliothèque, ou il se dirent au revoir.
Devant les remerciements de Alexender, Gaspard baissa la tête, sans rien répondre. Ils s'étaient entraidés, comme ils l'avaient déjà fait par le passé, et revenir sur des remerciement ne servaient à rien, le Lycan n'était que trop conscient de ce qu'il devait à son ami pour lui dire merci. Et d'ailleurs, cela le gêna un peu que celui-ci lui en fasse.

- Nous sommes quittes l'ami, dit-il en redant sa poignée de main au Hunter, quand celui-ci s'approcha de lui pour lui murmurer une autre de ses blague, avant de s'enfuir.

Sans rien ajouter, le sourire au lèvre, l'aristocrate se rendit lui aussi à l'entrée et regarda le fiacre quitter le devant de sa demeure. Il leva une main d'adieu à Alexender, puis sans attendre, il rentra dans sa maison, ne souhaitant pas qu'on le voit ainsi vêtu. Ensuite, il se rendit iméidatement à la cuisine, où il trouva André en train de retaper un meuble qui avait presque échappé au combat entre les deux êtres de la nuit.
Gaspard soupira bruyament, faisant se retourner André, un regard intérogateur dans les yeux. Le noble passa sa langue sur ses lèvres et dit:

- Etrangement, je suis chagriné de voir que tout a presque été détruit et puis devoir tout rénover m'ennuit déjà d'avance.

Le major d'homme posa le tiroir sur le meuble et se frotta les mains pleines de poussière. Il regarda ensuite l'état de la cuisine et fit lui aussi la moue.

- J'avoue que la remise en ordre va être longue, il va d'ailleurs falloir racheter quelques objets de mobilier, ainsi que de la tapisserie pour le couloir, sans parler des dégâts qui ont étés faits dans le plafond et dans le jardin.

- Ah oui, le plafond! S'exclama Gaspard en souriant, jetant tour à tour un regard vers le-dit plafond et vers André, puis il se mit à rire. Il reprit ensuite son sérieux. Mais surtout, n'en faites pas de trop, nous avons le temps, personne ne vient jamais dans cette partie de la maison. Enfin, je sais bien que la cuisine est un endroit qui vous tient à coeur, ce que je vous demande seulement, c'est de ne pas vous tuer à la tâche.

Le major d'homme acquieça, il ne comptait pas tout faire d'un coup, mais il était vrai qu'il espérait que les traveaux soient terminés au plus tôt. André regarda le Lycan quitter la pièce et se rendre dans le jardin. Il lui sembait que Gaspard ne se sentait pas si mal ses derniers temps, comme s'il retrouvait un peu de son bonheur passé. Il avait beau afficher soit son air froid mêlé d'indifférence, soit sa continuelle mélancolie, depuis peu, il se déridait et on le surprenait même à rire. Il ne savait pas depuis quand cela se produisait, mais une chose était sure, le retour de Monsieur Alexender avait rendu un peu de sa joie de vivre à l'aristocrate.

Arrivé dans le jardin, le Lycan s'adossa au mur, à gauche de la porte, les mains fourrées dans les poches. La journée s'assombrissait, les ombres s'étendaient plus longues à chaques minute qui s'écoulait, enveloppant de leur noir manteau le paysage désolé que donnait à voir le jardin du jeune Sorel.
Gaspard entreprit alors de continuer le ménage qu'il avait commencé la veille. Il s'occupa des pots de fleurs qui étaient renversés ou brisés, il nettoya la terrasse et fit un tat de tout ce qui devrait partir aux ordures. Une fois ce travail terminé, il jeta un oeil à son terrain dépouillé de nombreux ornements et inclina la tête vers la droite. C'était plus sobre, moins encombré, mais les couleurs manquaient et le fait de voir son banc absent le gênait. Il continua de contempler sa demeure, assit en tailleur au pied d'un grand arbre, la tête posé contre l'écorce. Les yeux à demi clos, il se demandait s'il était bien juste de faire se relever André pour qu'il lui fasse un bain, car il se sentait encore plus sale encore que la veille. Ses mains étaient pleines de terre et ses ongles étaien noirs. De plus l'êtat de ses cheveux laissait lui aussi à désirer, sans parler de son odeur. En y pensant, il renifla et leva les yeux au ciel, se décidant enfin à bouger pour faire lui même son bain.
Quelques temps plus tard, il plongea une partie de sa main dans l'eau et conclut qu'elle était assez chaude. Sans se presser, il se dévêtit et posa ses affaires sur le dos d'une chaise. Ensuite, sans hésiter, il entra dans la baignoire fumante. Il étendit ses jambes et poussa un soupir de plaisir en laissa sa tête aller contre le rebord. Il avait toujours aimé ce moment où l'eau entrait en contact avec la peau, lui dénouant les muscles et lui procurant un bien être unique. Gaspard resta un moment sans bouger, se délectant de l'instant présent, ne penssant à rien d'autre qu'aux futilités de la vie. Après, il se lava, se récura les ongles et prit soin à ce que ses cheveux soient bien propres. Une fois cela fait, il sortit de l'eau et se ressuya rapidement, de peur de prendre froid. Il passa encore un certain temps devant le miroir à se raser de près retirant à la pince à épiler les quelques poils qui dépassaient. Une fois satisfait de lui même, il se rendit en peignoir jusqu'à sa chambre et changea encore de vêtements. Cette fois-ci, il s'habilla de façon noble, mais décontractée, étant donné qu'il allait rester seul chez lui.
En sortant de sa chambre, il se dirigea directement vers son bureau secret, mais il se ravisa, pensna qu'i était peut-être enfin temps de s'occuper des couriers qu'il avaient reçus ses derniers jours et de l'êtat des finances de son entreprise sur le Mississipi. De plus il devrait répondre aux quelques lettres qu'il avait reçues et bien sur noter bien soigneusement les objets qu'il allait devoir remplacer ainsi que le coût que cela allait donner. Au temps où il était noble, dans sa jeunesse, jamais il n'aurait alligné un seul calcul sauf pour des expériences ou quelques recherches astronomiqies. Alors que mainteannt, il était le seul à faire les comptes dans sa maisonnée et il ne s'en portait pas plus mal. Ainsi, il acquerrait toujours plus d'argent, bien qu'avec toute la fortune qu'il possédait déjà, il pouvait vivre dans le luxe jusqu'à la fin de ses jours. Enfin, jusqu'à ce qu'il quitte Londres. Il n'était pas du tout interessé par l'argent, mais il aimait faire des affaires et s'écheter quand cela lui prenait, quelques livres fort onéreux, sans parler de ses petites folies vestimentaires. Il avait une armoire entière pleine de costumes, de chaussures, de noeuds ou de cravates, venant de partout. En fait, il changeait de vêtement quand cela lui plaisait, un jour il serait habillé ainsi et quelques heures après, il pouvait s'être vêtu tout autrement. Cela jouait selon son humeur.
Tranquillement, Gapard s'installa à son bueau qui en fait se trouvait dans l'atelier, c'était un lieu plutôt clair, ou des armoires pleines à craquer comportait tout ce qu'un bricoleur désirait posséder. Mais outre sa fonction, d'atelier, ce lieu servait de salle de comptes à l'aristocrate, quand il n'était pas caché derrière sa bibliotèque. Propre et dispo, le Lycan commença par ouvrir le courier qu'il avait reçu dernièrement, il n'y avait rien de bien attrayant. Des remerciements de monsieur untel, une demande fort sollenelle pour assister à un mariage, une invitation à passer dans un Salon et une autre pour l'inauguration d'une Gallerie d'art. L'aristocrate sentait que la semaine suivante, il n'allait pas devoir chômer. Après avoir lu toutes ses lettres, il rédigea quelques réponses à ce qui était vraiment pressant, puis fit ses comptes, sans vraiment d'enthousiasme.
Ce n'est qu'au petit jour qu'il posa enfin sa plume et décida d'aller prendre une collation avant de se reposer. Il devait faire attention à ne pas prendre de fâcheuses habitudes, car dernièrement il passait ses journées à dormir et ses nuits à faire n'importe quoi. Après avoir mangé un bout, il s'assit dans un fauteuil du Grand Salon et s'y assoupit.

A peine trois heures plus tard, Gaspard se réveilla, pendant un instant il ne sut plus où il était. Puis il se remémora sa soirée et se rappela qu'il s'était endormi dans son siège. Mais, maintenant il n'était plus question de dormir, il avait bien l'intention de lutter contre le sommeil jusqu'à ce soir. En attendant, comme il avait fini les comptes et de lire les lettres, il irait lire un peu, à moins qu'il n'aille jouer un morceau. Oui, c'est dernière idée lui plaisait fort bien.
L'aristocrate se leva et se dirigea vers une fenêtre qui donnait sur la rue. Dissimulé derrière le rideau, il regarda les deux passant qui traversaient la rue, ses yeux partirent ensuite loin d'ici, vers ses souvenirs du Mississippi, la-bas il avait été plus insouciant, parfois ça avait été comme un rêve. En cet instant, il aurait aimé lui aussi se promener ainsi, mais il avait d'autres choses à faire aujourd'hui. Il resta encore un moment à regarder par la fenêtre, puis il la quitta et passa voir à la cuisine, mais André n'y était pas. Un peu déçu, il ne chercha pas plus loin et monta jusqu'à la salle de musique.
En arrivant, il s'assit directement en face de son piano à queue et souleva le couvercle. Le Lycan caressa les touches de ses dix doigts, puis il commença à jouer un mélodie d'échauffement. Mais, sentant qu'il voulait tout de suite jouer, il partit dans un quelconque enchainement. Les notes se succédaient, créant une mélodie neutre mais pas moins belle. Se laissant aller aux sentiments, Gaspard laissa couler la mélancolie qui lui embrumait le coeur et répéta maintes et maintes fois ces notes emplies de tristesse. Le coeur gros, il arrêta de pianoter et croisa les bras la tête basse. Il se sentait tout de même mieux, mais le piano n'était pas ce qu'il lui fallait, non. Ses yeux se posèrent alors sur son violon. Il devait être son instrument préféré, enfin quand il était de cette humeur, c'était le cas.
L'aristocrate quitta son siège et sortit son instrument de son coffre. Il prit ensuite son archet et mit le violon en place. Après quelques notes, il remarqua qu'il n'était plus tout à fait accordé, alors il remédia au problème. Puis, il continua la musique qu'il avait débuté au piano et la reprit sur son violon. Le temps s'écoula sans que l'aristocrate ne s'en rende compte, trop imprégné dans la mélodie qu'il était en train de jouer.
Quand enfin il reposa son violon, il sentit son coeur aller mieux, comme si le fait d'avoir dit ce qu'il ressentait grâce à la musique l'avait soulagé. Tristesse et mélancolie envolée, Gaspard se sentit plus léger. Amoureusement, il rangea son instrument et descendit au rez de chaussez. Il trouva André en train de ramener des objets brises dehors avec un brouette. Voir son major d'homme ainsi le fit sourire, lui qui d'habitude ne se salissait jamais était tout plein de poussière. Le Lycanthrope se demanda alors ce qu'il ferait sans l'aide d'André. Il était devenue une mère pour lui, si l'on pouvait le dire ainsi. Grace à lui, Gaspard n'avait pas à prendre de servante, car son major d'homme s'occupait d'absolument tout et méticuleusement qui plus est. Et puis, André était bien plus que ça, il était une personne en qui le Lycan avait une confiance aveugle, peut-être même plus qu'en Alexender étant donné que la vieillesse lui avait apporté expérience et sagesse. Quand le major d'homme revint du jardin, il s'arrêta devant Gaspard et le regarda d'un drôle d'air.

- Qu'y a t il? Demanda l'aristocrate, curieux, un sourcil haussé.

- Venez m'aider à pousser une armoire contre la fenêtre brisée, répondit André, sans vraiment répondre à la vraie interrogation de l'aristocrate.

Sans attendre, Gaspard aida le vieil homme et ensemble ils installèrent une haute armoire contre la fenêtre, au cas où il y aurait de forts intempéries et en attendant qu'on vienne réparer les dégâts. En fait, cela ne serait pas fait avant que tout ne soit retapé, pour ne pas éveiller les soupçons. Après, il pourraient dire qu'un voleur avait brisé la fenêtre en s'enfuyant devant le major d'homme armé jusqu'aux dents.
Une fois cela fait, Gaspard dit à André qu'il avait l'intention d'aller faire un tour dans le marché de Londres dans les jours à venir, espérant y trouver quelques meubles. Ou simplement pour s'y dégourdir les jambes. Bien que cela soit rare, il appréciait faire quelques sorties de ce coté de la ville, pour voir comment évoluaient les choses. Et puis lui aussi, après tout, pouvait ressentir de la solitude et espérait trouver bonne compagnie ou de quoi faire passer le temps. Peut-être qu'au passage, il se rendrait au Salon d'Echaste, mais cela dépendrait de l'heure. Enfin, il verrait bien, cela faisait longtemps qu'il ne lui avait pas fait l'honneur de sa visite et si le propriétaire n'était pas là, au pire, il lirait un peu en buvant tout, sauf du thé.

[HRP/ Voici la musique que Gaspard joue sur son piano, puis sur sur son violon: never meant to belong. Suite du Rp à Coven Garden: Pensées au marché]