Le Comte regarda Sarah partir en courant. Il leva les yeux au ciel et lâcha le poignet d'Ilsa.

- Tu serais étonnée de voir à quel point les humains peuvent parfois être aussi changeants que nous...Laissons-la courir...Un jour elle sera à moi mais ce jour ne presse pas.

Jirômaru glissa une main sous le menton de la Vampire et sonda son regard l'espace d'un instant. Ses yeux rouges redevinrent gris et il se les frotta.

- Humph...Je suis fatigué Ilsa...Tu tombe mal...

Le Comte sourit à la Vampire et sauta de la poutre.

- Excuse-moi mais cette nuit je ne pourrais rien pour toi. Avec une humaine je ne dis pas mais avec toi...c'est autre chose...fit-il d'une voix à la fois morne et moqueuse.

Ses bottes résonnèrent sur les dalles du musée et d'un claquement de doigts il rappela les pantins de cire qu'il avait déplacé. De leur démarche saccadée, il retournèrent d'eux-mêmes dans l'atelier, soulevant le rideau qui en fermait l'entrée et faisant grincer le parquet mal agencé de la petite pièce. Une fois les derniers bruits de bois et d'articulations gémissantes éteints, le Vampire se tourna vers Ilsa.

- Un orage...Tu craignais quoi au juste ? Que tes jolis cheveux perdent de leur éclat ? Ha les femmes...

Avec un petit rire mesquin, le Comte s'éloigna tandis que sa cape frôlait le sol avec élégance.

- Nous sommes de plus en plus nombreux ! J'espère que tu l'as remarqué...fit-il d'une voix forte qui vibrait dans l'air et se répercutait contre les murs et le dôme de verre. Londres devient notre capitale...mais certains s'imaginent pouvoir vivre sans les humains. Ha ! Les imbéciles...

Sa voix se perdit comme s'il se parlait à lui-même et sans attendre de réponse, sans se préoccuper d'Ilsa, il repassa par l'atelier et sortit du musée sous la fine pluie, dernier vestige de l'orage qui se calmait. Il avança dans la rue pavée et s'arrêta soudainement surpris par la scène qu'il voyait: le vieux gardien du musée était penché au-dessus d'un corps que le Comte reconnu aussitôt être celui de Sarah. Il ne savait pas ce qu'il c'était passé mais cette vision lui suffit pour décider du sort de vieil homme. Lui qui n'avait, jusqu'à présent, jamais voulu le tuer pour éviter qu'on ne s'intéresse trop aux alentours du musée la nuit, entra dans une colère terrible. Déjà énervé par la pleine lune qui n'allait pas tarder à arriver, puis par Sarah elle-même qui lui avait refusé ses faveurs et enfin par Ilsa qui lui avait permit de s'échapper, Jirômaru sentit monter en lui un froid désir d'assouvir une pulsion meurtrière qui grondait dans son esprit.

Le vieux gardien eut juste le temps de relever la tête en entendant les bottes du Vampire résonner sur les pavés avant de recevoir un coup de fouet cinglant au niveau d'une épaule. Il se retrouva étalé sur le sol à plus d'un mètre de Sarah par le choc et ne pu pousser qu'un faible gémissement avant de sentit s'enrouler autour de son coup l'arme du Comte.

- Engeance répugnante ! Tu oses toucher à mes biens ?!

D'un geste brusque le Vampire ramena le vieil homme devant lui et attrapa son visage de sa main libre. Le serrant avec force, il le regarda dans les yeux et lui sourit:

- Un gaspillage que certains me reprocheraient...

Un craquement sinistre indiqua que les vertèbres du cou du gardien venaient d'être brisées. Jirômaru laissa tomber le corps inerte de sa victime et tira sur son fouet pour l'enrouler dans sa main.
Trempé, il releva la tête et posa ses yeux sur le corps de Sarah. Elle respirait mais de manière très faible...Etait-ce de fatigue qu'elle s'était écroulée ou bien le gardien l'avait-il assommée en pensant à un voleur ? La raison l'importait peu: les faits étaient là, il se retrouvait avec sa proie à disposition. Après avoir rangé son fouet, il souleva la jeune aristocrate et observa son visage. Elle était belle, oui, et jeune comme l'étaient la plupart de ses victimes...Mais quelque chose en elle l'intriguait: sa volonté, son courage et sa façon d'être indécise...
Le louveteau hurla quelques rues plus loin. Jirômaru releva la tête. Cette créature était son animal de compagnie...Rien que pour cela il devrait la laisser mourir dans l'eau glacée de la rue. Mais étrangement il s'y refusait.

Ilsa esquissa un sourire devant l’assurance du Comte. Elle savait qu’’il avait raison. Il n’était pas l’un des vampires les plus puissants pour rien. La vampire se sentie soulagée qu’il ne poursuive pas immédiatement la jeune demoiselle. Elle laissa l’aristocrate scruter ses yeux comme il l’entendait, elle n’avait rien à cacher.
Faisant mine d’être déçue, elle dit en sa passant le bout des doigts sur la gorge :

- Mon pauvre ami, cela m’attriste de vous voir si amoindri… Il sauta au sol, Ilsa le suivit des yeux. Et dire qu’il y a quelques années encore, vous ne vous fatiguiez pas pour si peu…

La remarque était mordante, mais habituelle entre les deux vampires. La demoiselle s’assit sur le rebord de la poutre et croisa les jambes. Elle regarda Jirômaru remballer ses pantins, qui docilement lui obéirent et retournèrent dormir, jusqu’à ce que à nouveau, Il les appelle.
La vampire passa sa main dans ses cheveux.

- Oui, pour mes cheveux et mes beaux vêtements, tu sais à quel point je teins à mes affaires… Dit-elle en jouant la femme superficielle.

Mais son visage redevint grave quand le Comte Keï lui fit la remarque, que les Vampires étaient plus nombreux à Londres. Certes, certes… Comment n’aurait-elle pas pu s’en apercevoir. Ils étaient plus présents dans les Salons et puis des disparitions se faisaient plus rapprochées. A ce rythme, les humains se rendraient vite compte qu’une menace planait sur eux. Ilsa opina du chef, pour elle-même. *Notre race ne peux vivre sans le sang, même les Blood Tablet n’y pourraient rien*. La vampire pensa aux partisans du Sabbat. Ils n’étaient que des inconscients, assoiffés de sang et de pouvoir. Ils tuaient pour le plaisir et non simplement pour se nourrir. Il était vrai que de nombreux vampires passaient par un stade, où ils tuaient plus souvent, mais ce clan dépassait les limites du raisonnable.
Ilsa soupira et se laissa tomber, elle atterrit avec légèreté sur le marbre et suivit les pas de Jirômaru. Celui-ci avait une bonne marge d’avance, c’est pourquoi elle ne s’en fit pas et sortit du musée. Elle remarqua alors qu’elle avait laissé son parapluie, d’un haussement d’épaule elle effaça cette pensée et suivit son chemin.
Elle retrouva le Comte, le fouet à la main, en train d’assassiner le vieux gardien. *Changeant comme le temps*. Ilsa ferma les yeux, contrariée. Ensuite, elle s’approcha du petit groupe, sans se soucier du bruit qu’elle pouvait produire. Ilsa passa près du Comte et se mit devant lui, les bras croisés.

- Quelle belle mine attendrie ! Si je ne te connaissais pas, je pourrais presque croire que tu as un cœur, dit-elle narquoise. Sa vie est comptée, que va tu faire d’elle ?

Au coin de la rue, une petite boule de poils grognait dans leur direction.

Sarah était toujours inconsciente. Perdue dans l’étoffe du monde des rêves, elle voyait des images et percevait des conversations imprécises. Parfois le visage de Jirômaru apparaissait mais de façon différente cet fois. Les yeux gris foncé et la peau légèrement colorée il ressemblait à n’importe quelle humain. Mais aussitôt la vison disparaissait remplacer par des ombres noir. Le tout flou et perdue au milieu d’un brouillard sombre donnait une impression de tournis immense. Si Sarah avait pu quitter son corps l’espace de quelque seconde elle aurait pus voir l’étrange scène qui se déroulait autour d’elle. Jirômaru la tenait serrer contre lui contemplant son visage au trait endormir qui pour une des rares fois n’étaient pas étirer par des réflexions. La pluie avait une fois de plus trempé les longs cheveux bruns de la jeune femme de même que ses vêtements devenus salle et déchirer a certain endroit. Les gouttes froide et presque glaciale de la pluie tombaient sur la peau blanche de la chasseuse et glissait le long de son cou. Difficile de savoir se qui se déroulait a cet instant derrière les iris gris du comte...

Plus loin le petit louveteau observait la scène avec attention. Silencieux, le poil tremper, il restait immobile n’osant s’approcher davantage. Il avait appris à craindre les humains à deux pattes qui dégageaient une odeur de proie morte. Particulièrement l’homme qui tenait sa maîtresse. Même si l’animal ressemblait à un vulgaire animal de compagnie il n’en était rien. C’était par pure loyauté et reconnaissance qu’il continuait de défendre Sarah. Malgré qu’elle aie de nombreuse fois esseiller de le remettre en liberté il finissait toujours par la rattrapé.

La dénommée Ilsa vint rejoindre le comte. Ne négligeant pas a lui lancer une remarque sarcastique elle semblait surtout surprise de la réaction du vampire. Il était vrai que peu de personne pouvait se vanter d’être dans les bonnes grâces du comte Kai! Mais la jeune humaine semblait posséder un coter si mystérieux que le vampire tentait de le découvrir. La pluie continua de tomber alors que le temps semblait suspendu. Les gens n’allaient pas tarder à sortir de chez eux. Un jour de pluie ne signifiait pas d’inaction dans la grande ville mouvementée de Londres. Heureusement pour les deux vampires la pluie ne semblait pas prête d’arrêter pour le moment permettant ainsi au vampire de sortir en toute liberté. Cependant, deux jeune gens de riche apparence, un cadavre et une jeune femme inconsciente ne passerait certainement pas inaperçus surtout lorsqu’ils se trouvent au beau milieu de la rue. Pour l’instant rien ne pressait. Le temps semblait toujours aussi mauvais et la plus part des gens dormaient profondément, inconscient de la scène qui se déroulait devant leur maison.


[HRP: Suite sous l'Opéra Satin et rose blanches]

Le Comte détourna les yeux de Sarah pour les poser sur Ilsa qui l'avait suivit comme il s'y attendait. L'air mauvais, il lui répondit sans chercher à mâcher ses mots:

- Ce que je vais faire d'elle ne te regarde pas, Ilsa, et contrairement à ce que les humains pourraient croire, nous avons un coeur et tu le sais parfaitement.

Il rapprocha son visage trempé de celui de la Vampire.

- Peut-être ai-je décidé de te remplacer, fit-il avec un apparent mépris.

Un gémissement presque inaudible du louveteau qui se trouvait à présent à l'angle de leur rue lui fit tourner la tête dans sa direction. Il eut un instant de pose et soupira avant de reporter son attention sur Ilsa. Son air mauvais se changea en complicité, il savait jouer sur le faciès en tant qu'acteur et s'amusait toujours à modifier son visage, surtout avec Ilsa...

- Mais tu sais bien que je ne le ferais que si tu me trahissais ou que l'on s'accordait...

Il leva les yeux au ciel comme s'il regrettait à l'instant ce qu'il venait de dire et rit. Il avait fait semblant d'être de très mauvaise humeur alors qu'en réalité, avoir retrouvé Sarah aussi facilement et l'avoir sous sa domination lui avait redonné quelques plaisirs insoupçonnés. Ses yeux gris tombèrent sur le vieux gardien et d'un léger coup de pied, il le retourna pour que l'on voit son visage. Une grande marque sanglante lui traversait l'épaule et son cou était clairement en mauvais état.

- Humph ! Ils se brisent si facilement...C'en est presque décevant...

Il plongea une main sous son long manteau et en sortit une rose blanche, juste la tête, figure de pétales déployées. Les yeux perdus un instant sur la fleur, il donna un coup de tête en direction du louveteau:

- Attrape ce geignard, j'emmène sa maîtresse et j'aimerais qu'elle le retrouve lorsqu'elle se réveillera...Quoi !? Ne me regarde pas ainsi ! fit-il sur la défensive à Ilsa. J'ai quelques projets qui pourraient t'intéresser dont je voulais te parler bientôt. Profitons de cette rencontre fortuite...Le jour va se lever, nous ferions mieux de nous dépêcher d'aller à l'Opéra...

Jirômaru avait déjà emmené Ilsa dans sa demeure et bien entendu il lui avait fait jurer qu'elle ne dévoilerait à personne les passages pour y accéder. Même s'il était inimaginable qu'un indésirable survive plus d'une minute dans sa demeure, il valait mieux que le secret soit gardé: après tout, il était la cible préféré des Hunters et ces derniers établissaient parfois des pièges ingénieux.

- Allons ! S'exclama-t-il en se rapprochant d'Ilsa jusqu'à frôler ses lèvres des siennes. Tu ne voudrais tout de même pas me refuser cette invitation ?

Avec un sourire plein de malice, il tourna le dos à la Vampire et pris les devants tenant toujours Sarah endormie dans ses bras. La rose qu'il tenait quelques secondes auparavant tomba près du corps du vieux gardien: ainsi le Comte Kei signait toujours ses meurtres...

[HRP/ Je posterais le premier à l'Opéra, "Satin et roses blanches" ^^/ HRP]

Ilsa s'était attendue à cette réponse, mais elle afficha sur son visage un air faussement choqué. Comme si elle pouvait être triste de ne pas savoir ce qu'il allit faire de cette humaine. C'était clair comme de l'eau de roche. Il la désirait. Après, il était vrai qu'elle ne savait pas ce qui pouvait se passer dans la tête du Comte.

- Oh! Dit-elle en posant sa main sur ses lèvres, cachant ainsi un sourire ironique. Comment? Tu possèdes un coeur? Et moi aussi? J'en suis profondément choquée...

Les traits d'Ilsa se figèrent quand Jirômaru s'approcha d'elle. La remplacer? Par une pauvre demoiselle sans expérience? Même si la vampire était consciente qu'elle ne pourrait jamais la ratrapper, elle se véxa. James ne lui aurait jamais fait subir ça. Elle s'étonna de comparer le Comte à son mari, ils étaient pourtant totalement différents. La seul chose qui les rapprochait, était les relations qu'ils entretenaient avec la vampire.

Ilsa haussa les épaules et détourna le regard. L'aristocrate avait touché au bont endroit et elle s'en voulait de s'être laissé berner. Furieuse contre elle même, elle serra les dents. Elle reporta sa fureur contre le peit loup qui començait à l'énerver, ses yeux se braquèrent sur la créature, emplit de dédain. La vampire ne se retourna pas quand Jirômaru lui parla. Elle ne voulait pas croiser ses yeux. Ni son visage. Elle aurait bien voulu lui montrer ce dont elle était capable, mais le jour allait bientôt poindre, il n'était plus l'heure.

Soudain, l'aristocrate lui demanda d'attraper le louveteau. Cette fois-ci Ilsa tourna la tête, sans vraiment comprendre, mais elle était visiblement dégoûtée. Des projets? LOpéra. Qu'était-il encore en train de manigancer? La vampire fit un maigre sourire à l'idée d'un plan ingénieux. Même si elle appréciait les humains, elle aimait aussi tuer et s'amuser. Les ans lui avaient dévoilées des facettes de sa personnalité qu'elle n'aurait jamais cru posséder.

Le vampire s'approcha et lui frola les lèvres. Pensive, Ilsa sentit son sourire s'étirer. Elle le retrouverait dans sa cachette, une fois qu'elle se serait occupée de cette boule de poils. Elle regarda Jirômaru s'éloigner et murmura.

- Nous nous retrouverons d'ici peu, mon cher...

Elle même se retourna et chercha le loup des yeux. Elle le retrouva qui s'approchait lentement, sur ses gardes, pour ne pas perdre sa maîtresse. La noble s'acroupi et tendit la main vers le louveteau. Mais il sentait bien qu'elle n'était pas humaine. Ilsa soupira. Aussi vite que le vent, la vampire se déplaça et attrapa la créature par la peau du dos. Ainsi il ne pourrait la toucher, ni s'échapper. Cependnat, il ne se gêna pas pour grogner.

- Chut!

Ilsa regarda autour d'elle, puis sauta sur le toit d'un bâtiment. Au loin, elle appercut les tuiles de l'Opéra. Il était loin. Sans se soucier des jappements du louveteau, elle sauta de toit en toit pour se rendre à son rendez-vous.

[HRP: Suite à l'Opéra ^^]