Le temps d'une vie de l'autre, Partie 1/2 [14/03/42]

Sujet: Le temps d'une vie de l'autre, Partie 1/2 [14/03/42] Mer 13 Fév - 15:24

[HRP/En provenance du post La lande et l'envers du miroir/HRP]

Le regard empreint d’une réflexion abstraite tourné vers la fenêtre, Gabriel réfléchissait avec la langueur de ceux qui admirent le soleil qui se couche. L’astre disparaissait au loin, derrière les tours noires des usines modernes qui crachotaient leurs feux d’encres vers un ciel dénudé d’étoile en ce moment. Bientôt la noirceur ferait place, ultime maitresse de la nuit et ses éclats ensorcelant rappelleraient à elle ses enfants bâtards qui la louangeait.
C’est devant cette contemplation de la part d’un être dérisoire, que la jeune femme cachée sous une couverture d’homme prit conscience de sa plus grande erreur des derniers temps, celle qu’elle avait accomplis au théâtre, lors de cette fatidique représentation...

Sa dernière rencontre avec le Comte remontait à sa fuite ultime de son repère. Pourtant, bien qu’elle avait cherché dans tous ses souvenirs, Sarah n’arrivait guère à se rappeler d’où elle c’était sauvé. Elle se souvenait simplement qu’elle était dans la chambre d’amis du Comte, son journal des rêves sous le bras et que l’instant d’après elle se trouvait au milieu de Covent Garden, vêtue d’une simple chemise de nuit, les pieds et les bras transit d’un froid tenace. Et pourtant... Après ce départ clandestin, son ennemi, dont le simple souvenir de son visage la faisait frissonner encore, sa proie l’avait laissé à son aise, sans chercher à venir la récupérer de force ou de ruse. La magicienne en avait conclue qu’il c’était lasser de sa présence. Elle n’excitait plus ses sens comme avant et la poursuivre ne l’amusait plus autant. Il s’ennuyait et le divertissement qu’elle représentait c’était amenuisé. Il fallait dire que la résistance farouche qu’elle lui opposait depuis le début avait quelque peu flanché. Ils c’étaient côtoyer de si proche... Le rouge lui monta immédiatement aux joues... Toujours est-il qu’elle n’était plus l’adversaire dangereux et à sa hauteur, luttant contre lui avec un acharnement passionné. Non... il c’était lassé d’elle comme on se lasse d’un objet précieux qu’on contemple de trop près. Elle avait crue que cette mélancolie qui habitait le comte serait assez puissante pour le détourné d’elle de manière permanente. Ça avait été sa première erreur.
Ça deuxième était la réaction insensée qu’elle avait affichée lorsqu’il avait osé la demander en mariage devant toute la haute société de Londres. Son tempérament de feu avait enflammée ses sens et la perspective de se retrouver dans une prison maritale, aussi doré soit-elle, avait réveillée une haine féroce dans ses yeux bleus. Une haine si forte qu’elle n’avait pu trouver un apaisement qu’en tirant vers celui qui osait ainsi prétendre pouvoir l’arraché de manière mondaine à sa famille... et cela avait été son ultime erreur...

En y songeant bien, Sarah c’était souvenus que malgré les cris, les coups, le déluge de balles, de flammes et de flèches... le comte n’avait été ultimement blessé que par elle... C’était elle qui c’était encore une fois opposé à lui, désespérant soleil qui tentait de lui bruler la peau et le réduire en poussière. Son acte avait la noblesse inconsidérée de toutes les folles en quête de gloire dont la seule motivation était le bien de l’humanité. Elle était l’ultime affront après l’assassina raté, sa belle pièce brisé comme l’œuvre d’un enfant devant sa mère... De cela, la Chasseuse savait qu’elle payerait le prix fort. Elle pouvait déjà sentir au dessus de sa tête cette imposante épée de Damoclès, qui oscillait, attendant le moment le plus opportun pour la frappée à mort. Automatiquement, sa main froide se posa sur la base de son cou dont la peau était brulante. Elle pouvait sentir la marque qui ornait sa peau invisible mais qui la pesait tellement...

Et ce qui terrifiait le plus la demoiselle était qu’elle s’avançait à tâtons dans une obscurité oppressante sans savoir quand elle allait être engloutit. Sa situation précaire la stressait et elle n’arrivait plus à dormir. Tout en elle était chamboulé. Sa nouvelle vie comportait un risque immense sans parler de se nouveau monde dans lequel elle devait évoluer... Elle devait changer tout ce qui la constituait, sa manière d’être, ses gestes, sa voix... La situation était temporaire, certes, mais c’était la meilleure solution qu’elle avait trouvé pour le moment. Ses blessures continuaient de l’élancée; bien que certaine avaient guérie en grande partie, comme sa cuisse et les marques de doigt sur son cou, d’autre encore tardaient à se cicatrisée. Son épaule la faisait énormément souffrir. Chaque geste brusque, chaque faux mouvement lui faisait monter une larme à l’œil. Si elle était capable désormais de tenir une plume, son écriture demeurait encore illisible. Il fallait bien entendue oublier l’idée de tenir une arme ou encore une épée.

Les pensée de la demoiselle continuèrent de vaguer et se posèrent avec une douloureuse douceur sur le visage d’Alexender. Aussitôt son cœur se serra et ses yeux bleu s’emplirent d’une brume mouillée qui obscurcie son regard. La dernière fois qu’elle l’avait vue, il était emporter par ses domestiques, le torse couvert de sang, si faible et si pâle...Depuis le théâtre, Sarah n’avait cessé d’ouvrir à chaque matin tous les journaux de Londres pour voir si on y annonçait la capture ou pire, la mort de celui qu’elle aimait. Un tel évènement aurait probablement faite la une de tous les tabloïdes mais encore aujourd’hui, ils restaient muets comme une tombe quand a l’état de santé de son doux ami. Le lendemain des attentats, ils c’était donné à cœur joie pour salir la réputation des deux hommes, les rouler dans le déshonneur. Elle-même et sa famille avait été mentionné dans les articles mais tous se chargeait de la dépeindre comme une pauvre victime et lui souhaiter le meilleur rétablissement pour un mariage qui était déjà tant attendue. La Chasseuse était dégoûtée de la situation. Se voir ainsi précipiter dans une relation, voir défiler des fiançailles officialiser par la haute société sans qu’elle ne puisse s’y opposé attisait en elle une rage sans nom. Le filet que lui avait jeté le Comte se refermait lentement sur sa personne sans qu’elle ne puisse s’en sortir. Et Alex? Grand Dieu, comment pourrait-il le supporter? La magicienne se rongeait les sangs depuis si longtemps mais une chose était sur, il était encore en vie et elle ne rêvait que de l’instant ou elle pourrait se blottir contre lui et la chaleur de son corps. Elle ignorait comment il avait pu se survivre avec de telle blessure mais elle était certaine qu’il était encore en vie. Sans doute le pouvoir d’Eulalia y était pour quelque chose... La pauvre... Si la mort de Raphael ou d’Alexender n’avait pas parut dans les journaux, le regard de la jeune Spencer avait trouvé un article relatant la mort terrible des parents de la jeune demoiselle. La Chasseuse eu un serrement de cœur. Elle avait vue la miss Grey décapiter son propre père, devenue un pantin difforme et infâme au main du comte. Quel épreuve pour cette demoiselle qui c’était retrouver précipiter dans une telle situation... Elle allait surement avoir bien des difficultés à s’établir dans Londres à présent. Une jeune fille de son âge, sans parent et non mariée, ni même fiancé... La bonne société allait probablement la mettre au pilorie, à moins qu’elle n’emménage avec sa tante...

La brume s’éclaircie soudainement tandis que le ciel devenait plus clair. Sarah sourit faiblement. Au loin, sans qu’elle ne le voie encore, l’aurore se levait paresseusement. Convaincue de la sécurité d’une telle vision, la jeune femme referma le rideau avant d’aller s’allonger pour dormir quelques heures. Il y avait tant à faire et le temps lui manquait cruellement...

[HRP/En direction de Whitchapel, post Des souvenirs et des rencontres/HRP]

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