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Quand l'amour fait sa propre justice [Armando, Véronica] [15, 16 et 17/03/42]

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Armando della Serata
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Armando della Serata
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Age : 27 ans
Proie(s) : Les criminels, les meurtriers et tout ceux qui se jouent de la justice.
Quand l'amour fait sa propre justice [Armando, Véronica] [15, 16 et 17/03/42] Empty
MessageSujet: Quand l'amour fait sa propre justice [Armando, Véronica] [15, 16 et 17/03/42] Quand l'amour fait sa propre justice [Armando, Véronica] [15, 16 et 17/03/42] Icon_minitimeMer 31 Juil - 0:32

[HRP/Venant des St Katharine's docks, "Crime sur les docks"/HRP]

Trois jours étaient passés depuis que Maxwell était mort sur les docks, dans ce hangar miteux où ils avaient livré bataille, les uns pour la justice, les autres pour leurs profits personnels. Armando venait d'ouvrir les yeux. Il était dans une chambre blanche immaculée dont les rideaux étaient fermés. Rien n'éclairait la pièce hormis les rayons du soleil qui filtraient l'épais tissu de velours bleu. Les yeux de l'italien dérivèrent, du plafond il se promenèrent sur les murs. Rien n'était accroché nulle part, tout était froid, dénudé de sentiment. Il était seul. Rêvait-il ? Ou était-ce une pièce de St Thomas' Hospital ? Le doute ne fut pas long. Lorsqu'il sentit sa jambe le brûler et lorsque son bas-ventre recouvert de bandages épais lui arracha un grognement de douleur, il se souvint de son enquête, de la tournure tragique que cette dernière avait prise, de la pierre philosophale, de Véronica...
Instinctivement, l'homme se mit à chercher des yeux la jeune femme comme s'il s'attendait à la trouver à ses côtés, tout naturellement. Il lui semblait avoir entendu sa voix à plusieurs reprises dans son sommeil. Mais la belle n'était pas là et cela lui arracha un vif sentiment d'abandon. Cette impression fut cependant bientôt remplacée par une indicible peur : et si Véronica avait péri ? Il ne se souvenait pas de la fin de leur enquête. Il se rappelait que Maxwell s'était retrouvé avec une balle entre les deux yeux, il se souvenait qu'il avait vu la jeune Alchimiste vivante, affairée à s'occuper de lui. Mais la suite ? Il ne la connaissait pas. Les complices de Maxwell avaient tout aussi bien pu revenir et emmener la jeune femme ! Un vague souvenir de Dean, un de ses collègues du Yard, lui revint en tête : il avait entendu sa voix, cela était certain. Mais ne l'avait-il pas imaginée ? Avec ses blessures, nul doute qu'il était parti dans des délires plus farfelus les uns que les autres...Où était la vérité ?

Se redressant sur son céans avec une multitude de grimaces, l'Agent soupira en s'adossant contre l'énorme oreiller qui ornait son lit. Il ramena vers lui la couverture. Il était simplement vêtu d'une tunique blanche caractéristique des patients de l'édifice et d'un dessous de même couleur. Quelque part, il avait froid. Son regard tomba alors sur sa table de nuit : ses quatre cartes des arcanes étaient-là, rangées en éventail. Cette vision éclaira son visage d'un véritable sourire. Il était au moins soulagé pour cela. Son pistolet miniature était-là lui aussi. Tendant difficilement la main, l'italien récupéra les précieux objets pour les observer un moment. Son pistolet était vide et c'était bien logique puisque non seulement Véronica en avait tiré l'unique balle mais qu'en plus il était certain que dans un hôpital l'arme aurait de toute façon été vidée de sa cartouche avant d'être posée-là. Ses cartes étaient parfaitement propres, droites, sans un pli. C'était leur particularité la plus étonnante : jamais leur forme ne pourrait être altérée, rien ne pouvait les souiller ou les détruire. C'est avec une pointe de nostalgie qu'Armando plongea son regard dans le motif rougeoyant de la carte de cœur. Un pâle rayon en éclairait la surface entièrement lisse. Il songea à nouveau à Véronica, à son baiser alors qu'il perdait connaissance. Non, elle ne pouvait pas l'avoir quitté. Elle devait être en train de se reposer, elle aussi, et peut-être qu'elle n'avait pas accès à sa chambre.

Avec lenteur, l'Agent chercha la sonnette. Il y avait toujours un dispositif d'appel pour les patients et la cordelette pendait près du lit. Armando la trouva sans difficulté et sonna. Peu de temps après, une infirmière entra dans sa chambre. Elle tenait un plateau argenté dans les mains avec une carafe d'eau et des bandages. Elle s'avança vivement, posa le plateau sur une commode, ouvrit les rideaux et vint vers l'italien un grand sourire sur les lèvres:


- Bonjour Monsieur della Serata, vous sentez-vous en forme ? Que désirez-vous ? Il faut que je change vos bandages. Je vous apporterai un plateau-repas après. Il faut que vous repreniez des forces. Vous avez perdu beaucoup de sang.

Ce flot de paroles fatigua énormément l'Agent qui ne souhaitait qu'une chose : savoir comment allait Véronica. Cependant, courtois, il l'aida à lui enlever sa tunique et la laissa commencer à enlever ses bandages souillés pour les refaire. C'est durant cette opération qu'il commença à la questionner:

- Excusez-moi, mais savez-vous où se trouve Miss Newburry ? Elle était avec moi...là-bas...

- Mademoiselle Newburry n'est restée qu'une journée chez nous, elle n'était pas blessée comme vous l'êtes. Je crois que vos collègues l'ont prise en charge.

En partie soulagé, Armando soupira. Mais bientôt, d'autres questions lui brûlèrent les lèvres:

- Mais...quel jour sommes-nous ? Combien de temps ai-je dormi ?

- Trois jours, cela fait trois jours que vous êtes ici. Mais il vous faudra au moins une semaine chez nous avant de pouvoir sortir.

La jeune infirmière avait bien compris ce qui gênait l'agent du Yard. Elle lui sourit d'un air désolé et lui confia en chuchotant:

- Les visites sont interdites pour le moment, mais ne vous inquiétez pas, Mademoiselle Newburry se porte bien et je ne doute pas qu'elle s'inquiète pour vous. Je crois que c'est elle que j'ai vu errer dans le couloir hier.

La belle, dont les cheveux blonds attachés sur la nuque ravivaient son teint de pêche, semblait à la fois gênée par la situation et amoureusement curieuse de connaître la suite. Les conventions ne lui permettaient pas de questionner son patient mais lorsqu'elle vit que l'italien ne semblait pas encore rassuré, elle se pencha un peu plus vers lui:

- Vous savez, les brancardiers m'ont confié qu'ils vous avaient retrouvés dans les bras l'un de l'autre. Excusez mais...je crois que vous vous faites du soucis pour rien. Elle viendra, si elle le peut.

Le gratifiant d'un dernier sourire angélique, elle s'éloigna pour saisir quelques bandes et termina de soigner l'agent. Elle quitta ensuite la pièce avant de revenir avec un nouveau plateau sur lequel trônaient une soupe, un morceau de pain et une purée de pois cassés. Avec beaucoup d'amabilité, elle poussa les cartes et le pistolet qui avaient repris leur place sur la table de nuit et y abandonna ledit plateau.

- Je pense que vous pouvez manger sans mon aide. Allez-y lentement, c'est tout. Si vous avez besoin de quoi que ce soit d'autre...sonnez à nouveau.

L'infirmière se tourna pour repartir mais Armando la retint par la manche. Surprise, la jeune femme se figea et tourna son visage vers l'italien. Ce dernier lui souriait avec difficulté.

- Merci...Mais pourriez-vous...autoriser les visites?

La belle lui sourit, détacha sa main et lui fit comprendre qu'elle ferait ce qu'elle pourrait pour intercéder en sa faveur auprès des médecins. Il fallait beaucoup de repos à l'Agent pour qu'il reprenne des forces et qu'il puisse se remette de ses blessures. Celle que Maxwell lui avait faite au bas-ventre était dangereuse pour ses reins et il fallait à tout prix qu'il évite de bouger. La balle qui s'était logée dans sa cuisse lui avait fait perdre beaucoup de sang mais ce n'était pas la même dimension. Quant à ses côtes, elles n'avaient été qu'éraflées. Sa reprise de conscience avait tout de même été longue, trop longue pour que cela n'inquiète pas outre mesure les médecins. Il fallait qu'il évite toute émotion ou il risquait gros.

Une fois que l'infirmière fut partie, Armando se massa l'épaule gauche dont il avait étiré les tendons en sautant par la fenêtre de l'Albany quelques jours plus tôt et fit une moue en direction du plateau. Il n'avait pas faim et pourtant il devait manger. Trois jours sans se sustenter ne pouvait pas l'aider à se remettre sur pieds. Se forçant, il avala sa purée et sa soupe mais il laissa son morceau de pain. Enfin, il se rendormit.
Lorsqu'il s'éveilla, il faisait noir. C'était le soir. Il était certainement déjà tard. Se redressant en grognant, l'italien pesta de ne pas avoir à disposition une lampe à huile pour s'éclairer. Un besoin pressant le dérangeait et il dû sonner pour qu'on lui envoie un grand gaillard qui puisse le porter jusqu'à la salle d'eau la plus proche. Il était 22h15 et les couloirs étaient déserts.
Une fois revenu dans son lit, il songea à Véronica. Il gardait en mémoire cette image horrible, celle où il la voyait en robe de nuit trempée se faire jeter au sol avant d'être dénudée. Sa rage refaisait surface à chaque fois qu'il y pensait. Il avait beau avoir tué le porc qui avait osé porter la main sur elle, il ne pouvait s'empêcher de le haïr encore. L'effroyable colère qui l'avait pris face à l'innocence bafouée s'était décuplée à cause de son attachement envers la jeune femme. Son cœur battait la chamade. Il était inutile de se le cacher : il l'aimait. Mais qu'aimait-il chez elle ? Sa taille gracile, ses beaux yeux d'émeraude, sa chevelure en cascade ? Certes. Mais il aimait aussi son caractère bien trempé, sa force, sa franchise. Il appréciait son humour, sa verve, sa tendresse, ses manières, sa maladresse...
Pendant quelques longues heures, l'Agent songea à ce qu'il lui dirait lorsqu'il la reverrait. Au fond, il craignait que la belle ne le fuie. Avec toutes ces épreuves, le retour à la normale risquait d'être difficile. L'Alchimiste avait vu trop de choses pour ne pas en être durement marquée. C'est sur ces pensées qu'il se rendormit.

Le lendemain, Armando se réveilla très tôt. Tout ses membres étaient douloureux mais il avait l'esprit un peu plus vif que la veille. L'infirmière revint pour changer le pansement de son abdomen et il reçu la visite inattendue de ses collègues Dean Finnigan et Diego Acosta. Ils passèrent la tête par l'encadrement de la porte et lui sourirent d'un air réjouit.


- On vous apporte des fleurs patron... !

- Haha ! Nan...des chocolats en fait. T'es bête toi!

Les deux hommes lui firent la conversation pendant un petit quart d'heure. Ils lui expliquèrent que Maxwell avait été mis à la morgue du Yard ainsi que ses complices qui étaient morts étouffés sans qu'ils ne comprennent comment. Les autres étaient à la Tour de Londres sous bonne garde. Cependant, il semblait évident qu'il en manquait. Les prisonniers étaient tous interrogés un à un pour que l'on puisse mettre la main sur tous les acteurs de ce scandale. Le dossier de Maxwell venait d'être ouvert et l'on procédait à des vérifications de toutes sortes concernant son passé et ses activités récentes. L'Alchimist Room était elle aussi sur le coup. Cela gênait énormément le directeur mais il devait composer avec elle pour éviter que n'importe quelles informations ne soient dévoilées au public. Le rôle de Jonhatan dans cette affaire était devenue une de ses priorités : il ne supportait pas d'avoir à répondre de traîtres au sein-même du Yard. Les enquêtes battaient leur plein sur tous les fronts et beaucoup d'agents étaient mobilisés pour éclaircir l'affaire dans son entier. Armando pouvait dormir sur ses deux oreilles ils "prenaient les choses en mains".
L'italien leva les yeux une paire de fois en écoutant ses collègues et bientôt il n'y tint plus:


- Le directeur fait n'importe quoi, il ne se concentre pas sur les éléments les plus importants. Il va encore y avoir des tas de choses passées sous silence...C'est une véritable honte!

Voyant que leur supérieur s'énervait, les deux hommes firent profil bas et se turent. Il ne fallait pas que le ton monte, l'infirmière et les médecins leur avait bien recommandé de ne pas agacer l'italien.

- C'est un incapable et je ne vaux guère mieux que lui ! Le Yard tombe en ruine, c'est fini! Je n'en peux plus.

Armando s'affaissa dans son lit et soupira longuement. Diego s'approcha de son patron et sourit d'un air réprobateur :

- Il ne faut pas dire ça monsieur, vous avez toujours agi avec brio, parfois tout n'se passe pas comme on l'souhaiterait mais c'est la vie. Faut juste faire des choix, ceux qui nous paraissent les plus respectables.

- Ou du moins les plus sains pour nous. Renchérit l'autre.

Armando leur sourit d'un air amusé. Il allait leur offrir un de leurs propres chocolats dont la boite venait d'atterrir dans ses mains lorsque l'infirmière vint leur demander de sortir. Ils n'avaient pas le droit de rester plus longtemps. Après quelques signes et une blague de mauvais goût que Dean ne pu s'empêcher de sortir au sujet des "cheveux d'or" de la belle qui leur tenait la porte, Armando se retrouva à nouveau seul.
Après avoir passé quelques temps à observer les chocolats et le plafond auquel il trouvait des défauts, il se rendormit. Dans ses songes, il s'enfuit dans un ballon au-dessus de la mer. Il voyait les côtes blanches s'éloigner tandis qu'il tentait de rattraper un nuage qui s'égarait dans l'éther. Une bulle l'engloba alors et le réduit en un rien de temps. Le nuage avait disparu et il se mit à en chercher un autre.


Quand l'amour fait sa propre justice [Armando, Véronica] [15, 16 et 17/03/42] Sans_t11


Dernière édition par Armando della Serata le Dim 11 Aoû - 15:11, édité 1 fois
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Veronica della Serata
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Quand l'amour fait sa propre justice [Armando, Véronica] [15, 16 et 17/03/42] Empty
MessageSujet: Re: Quand l'amour fait sa propre justice [Armando, Véronica] [15, 16 et 17/03/42] Quand l'amour fait sa propre justice [Armando, Véronica] [15, 16 et 17/03/42] Icon_minitimeVen 2 Aoû - 17:41

Véronica avait ouvert les yeux le lendemain de son enlèvement, vers 10 heures du matin. D'abord aveuglée par la blancheur des murs, elle avait longtemps cligné des yeux. Elle ne sentait rien, voyait à peine et entendait des sons étouffés, comme au sortir d'un rêve. Ses membres étaient gourds et elle avait de la peine à se souvenir de ce qui s'était passé. Quelques minutes passèrent, pendant lesquelles la mémoire et les sens lui revinrent petit à petit. Le kidnapping, la torture, la tentative de viol, Armando venant à son secours, ses blessures profondes... Etait-il encore en vie ? Elle ne sentait pas sa présence, il n'y avait qu'elle dans cette pièce elle en était sûre. D'un bond, elle releva son buste en criant :

- Armando !

Le regard enfiévré, elle regarda la chambre, plutôt spacieuse et claire, les meubles de bois, le lit aux montants métalliques, la commode, les rideaux impeccables. Il y avait quelque chose d'impersonnel dans cette chambre qui la dérangeait. Plus encore, l'inspecteur était absent. Pourquoi ne les avait-on pas mis dans la même pièce ? Que lui était-il arrivé ? Elle allait se relever quand une infirmière d'environ trente-cinq ans déboula dans la pièce.

- Voyons mademoiselle Newburry, rallongez-vous !

Sans plus de ménagements, elle la repoussa entre les coussins. La jeune femme fronça les sourcils, l'air de se demander comment cette femme connaissait son nom. Plusieurs des policiers qui les avaient amenés étaient au courant de l'affaire qui occupait l'Italien depuis plusieurs jours. Ils avaient donc pu décliner son identité et celle de la jeune femme qui l'accompagnait.
L'air hagard, l'Alchimiste regarda cette femme, le regard plein d'interrogations muettes. Comment allait-il ? Où était-il ? L'avait-on mis hors de danger ?
L'infirmière soupira avec un sourire contrit, comme si elle avait compris. Elle répondit en allant tremper une compresse dans une vasque d'eau fraîche qui se trouvait sur le chevet.


- Votre ami est toujours endormi... Ses blessures sont sévères, il a perdu beaucoup de sang. Mais c'est un homme vigoureux et les médecins disent qu'il s'en sortira. Seulement, il faudra qu'il reste plusieurs semaines ici.

La réaction de Véronica ne se fit pas attendre. Elle se redressa presque aussitôt, un demi sourire d'espoir flottant sur son visage. Il était en vie ! Il allait en réchapper ! La jeune femme soupira de soulagement, les mains agitées d'un tremblement fébrile.

- Oh Dieu merci... Quand pourrais-je le voir ?

Le besoin de caresser du regard ce visage qu'elle chérissait faisait battre son cœur plus vite. En posant cette question, elle s'était déjà levée à demi lorsqu'une douleur fulgurante à la jambe la fit gémir. Sa cheville... Elle l'avait oubliée. Son regard se porta vers le fond du lit où elle aperçut sa jambe bandée et surélevée par des coussins qui était emprisonnée dans une attelle plus conséquente que celle qu'on lui avait posé la veille. Ses yeux s'emplirent de petites larmes causées à la fois par la douleur et la déception de ne pouvoir le rejoindre. Bien sûr, il était idiot de se mettre dans des états pareils mais son esprit avait été grandement affaibli par cette semaine d'enquête et de lutte. Avec une douceur infinie, l'infirmière recoucha l'Alchimiste.

- Les visites ont été interdites pour le moment... Et vous n'êtes pas en état de vous déplacer ! Mais ne vous en faites pas, ce soir vous pourrez déjà retrouver votre lit je pense. Pour l'instant vous devez manger un peu... Tenez, vous avez des poires et du porridge avec du thé ce matin. Je vais vous chercher tout ça.

Elle ressortit, laissant la jeune femme seule avec ses pensées. Celle-ci fixait ses mains en repensant à Maxwell sur lequel elle avait tiré à bout portant. La vision du crâne qui explosait sous ses yeux et des bouts de chair qui venaient s'écraser sur sa peau. Un frisson de dégoût la secoua pendant qu'elle se rencognait dans les coussins, titillant nerveusement le col de la chemise de nuit blanche dont on l'avait vêtue. C'était épouvantable. Elle ne pouvait pas avoir tué cet homme, c'était un mauvais rêve, une hallucination !
L'infirmière revint avec un petit plateau qui contenait son repas. La belle n'avait plus aucune envie de manger, la texture du porridge lui rappelait la cervelle de l'Alchimiste, le thé avait les reflets rouille du sang. Son regard se tourna vers la table de chevet, où son gant alchimique avait été déposé. Véronica s'en saisit avec précipitation et le serra dans sa main. Elle l'avait complètement oublié !
Durant l'heure qui suivit, elle resta dans un état quasiment aphasique, refusant d'avaler la moindre bouchée, se contentant de caresser machinalement le tissus de son ''arme'', perdue dans ses pensées. Mais la faim se fit sentir, la poussant à avaler sa bouillie et son thé maintenant froids. Dieu que c'était désagréable !

Vers une heure, l'infirmière revint lui apporter de quoi manger, un peu de viande rouge avec des légumes et des pommes de terres. Cette fois-ci, Véronica avala plus goulûment, poussée par la fatigue et la faim. Le reste de la journée se passa dans un ennui morne. Armando lui manquait, elle s'inquiétait pour lui et désespérait de le voir. C'était très clair maintenant, elle en était amoureuse. Tout en lui l'avait séduite. Jusqu'à présent elle avait cru à un simple béguin qui disparaitrait avec le temps mais la douleur vive qu'elle avait ressenti en le voyant blessé avait trahi la véritable nature de ses sentiments. Elle ne pouvait envisager de passer ses jours en compagnie d'un autre que lui, dans la perspective ou un autre homme aurait bien pu vouloir d'elle. Elle brûlait de lui rendre visite, de le soigner elle-même avec tous les soins que seule une femme aimante pouvait prodiguer. Mais sa maudite jambe la clouait au lit !
Un médecin, homme de taille moyenne aux favoris impeccables et aux petites lunettes rondes entra dans la chambre suivi de Mrs Walters, qui poussait une chaise roulante en bois verni marqueté, dont l'assise et le dossier étaient garnis d'un velours rouge tout neuf. Le regard de Véronica s'assombrit. Elle n'était même plus en état de marcher avec des béquilles à présent...


- Alors Miss Newburry, comment va votre cheville aujourd'hui ?

Elle répondit par un haussement d'épaules accompagné d'un pâle sourire. Avec une délicatesse impressionnante, l'homme défit les bandages pour examiner l'état de la jambe. La foulure s'était transformée en déchirure musculaire qui mettrait un bon mois à guérir complètement. Elle devrait donc se déplacer en fauteuil et bouger le moins possible. Véronica grimaça à cette nouvelle, peu réjouie à la perspective de ne plus bouger comme elle l'entendait. Mais ce handicap, aussi gênant qu'il pouvait être, ne l'empêcherait pas de se rendre chaque jour à l'hôpital pour guetter Armando !
Après avoir formulé quelques recommandations à la femme de chambre de l'Alchimiste, le médecin se retira, permettant à la patiente de s'habiller – ou plutôt de se faire habiller – pour pouvoir sortir.
Ayant été avertie aux aurores du drame qui s'était déroulé, Mrs Walters était passée chercher les affaires de sa maîtresse à l'hôtel Albany pour les rapatrier chez elle. L'accès à la chambre de la jeune femme lui étant interdit, elle passa sa journée à nettoyer furieusement les robes qu'elle avait emporté. Dans le courant de la journée, un coursier était venu la prévenir qu'elle pouvait la ramener à la maison, son état ne nécessitant plus de rester à St Thoma's. Ni une ni deux, la bonne avait pris une des robes les plus chaudes de la jeune femme ainsi qu'un manteau, une paire de bottes et des sous-vêtements qu'elle fourra dans la première valise avant de se jeter dans un cab. Une fois à l'hôpital, elle dut remplir quelques formalités et signer au nom de sa maîtresse un papier pour le prêt du fauteuil roulant. Enfin, elle put rejoindre la pauvre demoiselle qui lui parut bien diminuée.

Elle ne dit rien en l'aidant à passer des vêtements convenables, se contentant de mettre toute la tendresse du monde dans ses gestes. Véronica tentait de sourire mais ses traits tirés et la pâleur de son visage rendaient vaine toute tentative. La femme de chambre prit toutes les précautions du monde pour ne pas toucher la cheville bandée lorsqu'elle chaussa l'autre pied d'une bottine en cuir fourré. Le froid était mordant aujourd'hui, Mrs Walters préférait voir sa maîtresse trop couverte plutôt que de la laisser souffrante et à la merci des courants d'air. Après lui avoir passé son manteau, elle appela des infirmiers pour l'aider à la porter dans son fauteuil.
Enfin, Véronica quitta la chambre d'hôpital, recroquevillée dans une chaise roulante. Elle avait l'impression d'être une très vieille dame pour être ainsi véhiculée. Pendant un mois elle ne pourrait pas se déplacer sur un coup de tête, elle ne pourrait pas aller bêcher dans son jardin pour planter des fleurs ni nourrir ses oiseaux. Que la vie allait être morne...

Au détour d'un couloir, elle aperçut deux policiers qui discutaient à mi-voix. L'un d'eux la désigna d'un signe de tête que la jeune femme fit mine de ne pas remarquer.


- C'est elle qu'on a retrouvé dans les bras de l'inspecteur... Je me demande ce qui a bien pu se passer là-bas. Y paraitrait qu'ils ont essayé de la torturer.

- C't'un gros micmac cette affaire si tu veux mon avis. Faudra aussi expliquer cette dizaine d'hommes qui sont morts asphyxiés...

Elle n'entendit pas la fin mais sa main se referma hermétiquement sur le gant qu'elle gardait toujours dans sa paume. Eux aussi, elle les avait tués ? En une soirée, elle avait ôté la vie à plus de dix personnes ?
Non, ce n'était pas possible ! Elle qui aimait et respectait tant la vie, même celle des pires crapules, elle avait tué ? Pourquoi ? Comment ? La réponse était pourtant simple... Elle avait protégé l'homme qu'elle aimait.
L'air hagard, elle considéra les quelques journalistes, calepins à la main, qui l'attendaient sur le perron. L'affaire faisait déjà la une ce matin ; la police n'était pas parvenue à garder les événements secrets. Assaillie de questions qu'elle avait peine à comprendre tant le brouhaha était important, elle promena ses yeux verts hagards sur les hommes qui attendaient ses mots. Quelques bobbies les firent reculer pendant que Mrs Walters aboyait :


- Laissez-la donc tranquille ! Vous n'avez donc aucune pitié bande de charognards ?!

Elle fit entrer le fauteuil dans le cab avec l'aide du conducteur et referma la portière derrière elle avec un grand bruit sec. La femme de chambre éreintée se laissa tomber sur une banquette en soupirant, secouée par les cahots de la voiture lancée à vive allure.

- Eh bien Miss Newburry, vous avez décidément le chic pour vous fourrer dans des histoires impossibles !

La jeune femme soupira et sourit à sa bonne en haussant les épaules, sans rien ajouter. Une fois arrivés devant la maison qu'elles habitaient, ce fut Mr Walters qui vint à leur rencontre pour se charger du fauteuil. Véronica se sentit un peu mieux en retrouvant son petit chez elle. Cela faisait une semaine qu'elle n'était pas venue ici et il lui semblait que c'était une éternité qui s'était écoulée !
Sa femme de chambre lui expliqua qu'elle devrait dormir au rez-de-chaussée pour ne pas à subir de continuelles montées et descentes des escaliers. Heureusement, la maison comportait une chambre d'amis et une salle d'eau derrière le salon, elle n'aurait pas besoin de camper sur le sofa !

Cette nuit là, Véronica eut une nuit agitée. Par deux fois elle se réveilla en hurlant, bouleversée par d'affreux cauchemars où les cadavres des hommes qu'elle avait tué revenaient pour l'emporter avec eux dans la tombe. Il y avait des langues noires, des figures bleues d'hommes morts asphyxiés mais aussi le corps au crâne complètement éclaté de Maxwell, duquel pendaient encore des lambeaux de chair et de cervelle. Elle eut beaucoup de peine à se calmer et dût garder le lit toute la journée qui suivit, secouée par une fièvre soudaine et des crises de larmes incontrôlables.
On fit venir un médecin qui prescrivit une infusion à base de plantes, beaucoup de calme et des séances de thérapie chez un spécialiste de l'hystérie et des nerfs que Véronica refusa. Elle ne faisait pas confiance à ces médecins du comportement et préférait surmonter ses peurs seules. Elle passa la journée à lire dans son salon et la nuit suivante fut plus calme.

Le lendemain, des hommes du Scotland Yard passèrent l'interroger à son domicile. Elle répondit calmement à leurs questions, n'ayant rien à cacher. Oui, elle s'était faite enlever. Oui, elle s'était faite torturer. Oui, elle avait tiré sur Maxwell pour protéger Armando ; c'était un acte de légitime défense. Ils ne posèrent aucune question sur les hommes asphyxiés et elle ne chercha pas à leur confier quoi que ce soit de peur qu'on lui confisque son gant. L'Alchemist Room avait beau travailler de pair avec le Yard sur cette affaire, les inspecteurs de bas étage ne comprenaient que peu de choses à l'Alchimie quand ils n'en ignoraient pas totalement l'existence. L'après-midi, Véronica se sentit assez forte et présentable pour aller s'enquérir de l'état d'Armando à l'hôpital malgré les protestations de sa femme de chambre.
Cette fois, les journalistes avaient délaissé l'hôpital et la jeune femme put entrer tranquillement. Elle demanda à se faire indiquer la chambre de l'homme mais une fois sur place, une infirmière vint l'informer qu'il ne s'était toujours pas réveillé. Les visites n'étaient pas autorisées.


- Bien... je vais attendre son réveil alors.

L'infirmière soupira et partit s'occuper d'un autre malade. L'Alchimiste resta tout l'après-midi à errer dans le couloir, seule. Sachant qu'elle attendrait longtemps, elle avait renvoyé sa bonne à la maison avec pour consigne de venir la chercher aux alentours de six heures et demi du soir. Lorsqu'elle revint, Armando ne s'était toujours pas réveillé.
Le jour, suivant, la jeune femme fut retenue chez elle pour renseigner des émissaires dépêchés par l'Alchemist Room au sujet de l'affaire Maxwell et ne put pas rendre visite au bel Italien qui s'était réveillé entre temps.
La nuit qui suivit, elle fut à nouveau prise par les mêmes cauchemars et subit à nouveau un accès de fièvre qui disparut en début d'après midi. A contrecoeur, Mrs Walters l'emmena à l'hôpital en fin de journée pour qu'elle puisse s'enquérir de l'état de son ami. Là-bas, une jeune infirmière blonde plutôt jolie lui annonça qu'il avait repris conscience hier et que les visites lui avaient été autorisées. Véronica bondit littéralement de joie dans son fauteuil et tous ses traits s'illuminèrent.


- Comment va-t-il ? A-t-il bon appétit ? Dors-t-il correctement ? Oh mon Dieu, merci mille fois.... Quand pourrais-je le voir ?

La jeune femme sourit et réprima un rire attendri. Ces deux-là s'aimaient, elle en aurait mis sa main à couper. D'une voix douce, elle répondit :

- Voyons, pas tout à la fois ! Mr Della Serata va très bien je vous l'assure. Mais il a déjà reçu une visite aujourd'hui et il vient de se rendormir... Mais revenez demain vers trois heures, je suis sûre qu'il sera ravi de vous voir !

Elle se pencha un peu et murmura :

- Je vous réserverai toutes les visites de demain, ne vous inquiétez pas... Vous savez, il a beaucoup demandé après vous depuis son réveil.

Véronica fit un sourire lumineux à l'infirmière, mille fois reconnaissante de ce qu'elle faisait pour elle.

- Merci... Merci infiniment.

Ce soir là, la jeune femme dormit bien. Elle se réveilla vers huit heures et fut tout de suite sur le pied de guerre. Après une toilette complète dans la salle d'eau, elle prit un cab pour aller en ville et acheter des fleurs. Il lui fallut une bonne demi-heure pour se décider entre toutes ces couleurs, ces senteurs et bien sûr les significations. Finalement, elle opta pour un bouquet de lys blancs, symbole d'amour mais aussi de pureté et de dignité. Mais la jeune femme hésita au moment de repartir. Que ferait-il de toutes ces fleurs ? N'était-ce pas un cadeau que l'on faisait plutôt à une femme ? Il fallait autre chose... Pourquoi pas des livres ? Armando devait certainement s'ennuyer ferme à l'hôpital, un peu de distraction en dehors des heures de visite lui feraient le plus grand bien !
Une fois dans la librairie, il fallut à nouveau choisir. Un livre assez long pour tenir plusieurs semaines, pas trop mièvre mais pas non plus trop sérieux. Il ne fallait pas un langage alambiqué mais certainement pas niais... Préférerait-il un roman ? Une pièce de théâtre ? Un recueil de poèmes ?
Elle finit par choisir ''Le Pélerinage du Chevalier Harold'', de Lord Byron et une version reliée des aventures d' ''Oliver Twist'' de Charles Dickens. Ses achats sur les genoux, elle reprit le cab avec sa femme de chambre. Il était presque midi quand elles arrivèrent. Véronica, pressée de repartir, mangea trop vite et failli s'étouffer en avalant de travers, ce qui provoqua une série de remontrances de la part de Mrs Walters.
Une fois la dernière bouchée avalée, la jeune femme s'enferma dans la salle de bains avec sa femme de chambre. Elle voulait être impeccable pour ces retrouvailles !
Après plusieurs essais, la jeune femme choisit de faire remonter ses cheveux en un chignon bouclé, entouré de deux tresses partant des tempes pour s'enrouler autour de la masse de cheveux bruns. Le choix de la robe fut aussi épineux. Il fallait une jolie robe mais pas trop décolletée ni trop habillée... De quoi la mettre en valeur tout en restant adapté à la situation. Son choix s'arrêta sur une robe de mousseline beige brodée de petites fleurs rose pâle à feuilles vertes. Elle avait des manches longues mais un col carré qui dévoilait une partie de sa gorge, tout en s'arrêtant bien avant la naissance de sa poitrine. Avant de partir, la jeune femme se regarda dans la psyché et, trouvant que sa tenue était trop osée pour une visite d'hôpital, elle passa un châle de dentelle sur ses épaules et le noua pour donner un air plus sage à sa tenue.

Pendant tout le trajet, elle compta les minutes, tapotant nerveusement sur la couverture des livres qu'elle comptait offrir à l'homme, pour le plus grand agacement de sa femme de chambre. Heureusement pour cette dernière, l'hôpital fut vite en vue. L'infirmière les attendais à l'entrée et offrit de prendre Véronica en charge. Mrs Walters n'aurait qu'à venir la récupérer dans trois heures. Une fois la femme de chambre repartie, elle la monta tout droit dans le couloir où la chambre de l'inspecteur se trouvait et toqua à sa porte. Quand elle put entrer, elle passa seulement la tête à travers dans l'ouverture pour garder la surprise.


- Vous avez de la visite aujourd'hui !

Alors, elle ouvrit grand la porte pour pousser la jeune femme dans son fauteuil jusqu'à lui. Elle la laissa tout à côté du lit, faisant mine d'oublier la limite de la bienséance et ressortit tout aussi vite en fermant bien la porte, heureuse de son petit effet.
La jeune femme, arborant un sourire tendre mais un peu gêné, ne savait pas par où commencer. Elle considéra un moment les cadeaux qu'elle avait dans les mains avant de réaliser qu'il fallait peut-être les donner. Elle lui tendit d'abord les lys qu'elle avait pris en pot pour qu'ils durent plus longtemps. Puis elle lui tendit les deux livres avec un sourire plein de fossettes.


- J'ai pensé que vous auriez besoin de vous distraire... Cet hôpital est tellement morne !

Elle lui sourit à nouveau et posa ses mains bien sagement sur ses genoux. Elle ne devait pas se montrer trop démonstrative, et pourtant comment oublier ce baiser alors qu'il agonisait ? Elle avait senti qu'il essayait de le lui rendre, elle avait senti la pression de sa main sur le tissus de sa robe. Mais elle ne voulait pas le brusquer... Il devait se remettre à son rythme.

- Comment allez-vous ? Vous avez l'air de bien vous remettre de vos blessures !

En effet, Armando avait plutôt bonne mine ce jour là. Bien sûr ses traits étaient encore tirés et son visage, plus pâle qu'à l'habituelle mais pour quelqu'un qui avait pris trois balles, on pouvait dire qu'il se portait comme un charme. En soupirant, elle leva légèrement son pied bandé.

- Les médecins ont dit que je devrais me déplacer en fauteuil pendant un bon mois... Bien sûr c'est un moindre mal mais mon jardin va me manquer.

Elle essayait de parler d'une manière détachée, normale et un peu distante mais à chaque fois que son regard croisait l'abîme noir des yeux de l'inspecteur, une soudaine chaleur l'envahissait. Elle ne pouvait pas lui parler comme une jeune femme bien comme il faut, pas après tout ce qui s'était passé. Au mépris de ce qu'elle avait convenu plus tôt, elle saisit délicatement une des mains soignées de l'agent et la serra dans les siennes. Son regard s'était fait plus profond, sa voix plus tendre encore.

- Je suis venue plusieurs fois mais les infirmières m'ont dit que vous ne vous étiez pas réveillé. Armando, j'ai eu si peur pour vous... Je croyais que je ne vous reverrai plus...

Ses yeux s'humidifièrent d'un coup, sous le trop plein d'émotions, le manque de sommeil et la fatigue encore présente. Elle s'essuya doucement les yeux sans chercher à masquer son trouble et sourit à l'homme pour le rassurer. Ses larmes étaient des larmes de joie, et d'amour aussi. Le soulagement de le voir enfin vivant et à peu près bien portant s'additionnait à la sécurité de sa présence. A côté de lui elle se sentait délivrée de ses peurs, de ses cauchemars. Dieu qu'il lui avait manqué ! Elle brûlait d'envie de se lever, de le prendre dans ses bras, d'unir ses lèvres aux siennes... Tous les bons moments qu'ils avaient passé ensemble lui revinrent en mémoire avec force détails. Elle en rougit légèrement en repensant à ce qui s'était passé dans l'hôtel de l'East End et le bureau de l'agent. Puis ce fut un sourire de tendresse devant leurs confidences avant l'enlèvement.

- Maintenant tout est fini... Nous sommes en vie et nous avons réussi, n'est-ce pas ? Maxwell est mort...

Elle se pinça les lèvres en repensant à la balle qu'elle avait tiré, aux hommes qu'elle avait étouffés.

- Les autres aussi sont morts, je l'ai entendu... Armando, c'est moi qui les ai tués et j'en fait des cauchemars la nuit.

Il ne fallait sans doute pas l'ennuyer avec ses problèmes mais elle avait besoin de confier ses doutes et ses peurs à l'agent. Il comptait désormais trop pour elle pour qu'elle puisse le tenir à l'écart de ce qui la tracassait.


Quand l'amour fait sa propre justice [Armando, Véronica] [15, 16 et 17/03/42] Signav10

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Armando della Serata
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MessageSujet: Re: Quand l'amour fait sa propre justice [Armando, Véronica] [15, 16 et 17/03/42] Quand l'amour fait sa propre justice [Armando, Véronica] [15, 16 et 17/03/42] Icon_minitimeDim 11 Aoû - 15:09

Armando s'était réveillé tôt ce jours-là. Il était à peine 7h du matin et c'était le 5ème jours depuis la mort de Maxwell. L'Italien respirait mieux et, malgré l'état relativement alarmant de sa cuisse et de son abdomen qui continuaient d'alourdir chacun de ses mouvements, il s'était redressé assez rapidement pour tenter de s'habiller décemment. Il ne supportait plus d'être engoncé dans cette espèce de toile cotonneuse qui lui servait de tunique. Il se sentait ridicule et il désirait surtout se laver correctement. Mais alors qu'il enfilait son pantalon de service avec maintes difficultés, deux infirmières arrivèrent pour lui interdire de se lever avant de l'empêcher de mettre son costume de travail. Ce dernier reposait sur une des chaises de sa chambre, à sa vue depuis des jours, c'était d'autant plus rageant qu'il ne pouvait pas y accéder vraiment. Ainsi, frustré et humilié, Armando fit sa toilette dans la bassine que les deux femmes lui amenèrent. Avec un air mauvais et sans un seul sourire aimable, il les congédia pour conserver un minimum d'intimité avant de se recoucher.

Vers 10h, la jeune blonde qu'il trouvait plus sympathique que les autres vint le trouver pour lui amener un plateau-repas afin qu'il puisse petit-déjeuner à sa guise. Il obtint son nom : c'était Eleanor, elle était finlandaise d'origine. Ils conversèrent quelques secondes avant que la belle ne lui signale une enveloppe sur son plateau:


- C'est une lettre du Yard, elle est arrivée tout à l'heure.

Lorsque l'infirmière fut partie, Armando entama son porridge sans grande conviction tout en lisant cette fameuse lettre. Elle venait de son directeur.

Monsieur della Serata,

Je suis navré d'apprendre que l'un de mes meilleurs agents ai pu finir une telle enquête dans des circonstances aussi tragiques. Il est certain que vous avez agi avec efficacité, quoiqu'un poil d'imprudence et de candeur vous ai conduit sur le chemin de l’excès de zèle et donc de l'erreur. Je ne dis pas que vous avez agi sans discernement mais peut-être avec trop d'empressement et de foi. Je vous avais donné carte blanche dans cette affaire, cela reposait sur votre talent et vos capacités de réflexion, non pas sur votre courage souvent exemplaire, aujourd'hui malheureusement poussé à son degré extrême : la témérité.

Des hommes sont morts, Monsieur della Serata, et vous devez savoir que votre couteau fait partie des pièces à conviction dont nous disposons aujourd'hui. Je ne doute pas que vous ayez utilisé cette arme par légitime défense et que vous n'aviez donc pas le choix de prendre la vie de vos adversaires, mais il est évident que la sauvagerie dont le légiste nous a fait part ne peut être passée sous silence d'autant que ce n'est pas la première fois que l'on constate cette dernière. Vous avez un mois de rétablissement obligatoire, selon les médecins, je vous en accorde deux pour que nous éclaircissions cette affaire avant que vous ne repreniez du service au sein de notre institution. Faites-en bon usage ! Reposez-vous.

Par ailleurs, il faut que vous sachiez que Miss Newburry a des comptes à rendre avec la justice. En effet, l'Alchimist Room nous a demandé de laisser entre ses mains le cas de cette femme, cela révèle assez bien son implication dans la mort des sept hommes retrouvés étouffés dans le hangar. Si nous ne pouvons l'inculper pour meurtre, volontaire ou non, il est certain qu'elle a quelque chose à voir avec eux, sinon pourquoi l'Alchimist Room tenterait-elle de nous couper l'herbe sous le pied ? Je vous demanderai votre témoignage à ce sujet, il nous est capital.

En vous souhaitant un prompt rétablissement, ...




Armando finit de lire la lettre avec une terrible envie de meurtre. Elle suintait l'hypocrisie, le reproche derrière la flatterie, l'accusation derrière la formule de politesse. Rien n'était sincère, tout était tourné de manière à ce que l'Agent réponde aux ordres comme un chien auquel l'on venait de donner un sucre périmé depuis dix ans. Le directeur tentait de faire passer son arrêt pour de la charité et le cas de Véronica pour un coup de l'Alchimist Room...

Avec rage, l'Italien déchira la lettre en mille morceaux. Il la chiffonna et la laissa en plan sur sa couverture avant de soupirer la tête posée en arrière sur son oreiller. Mais quelle affaire ! Et où en était le Yard concernant l'enquête en elle-même ? Nulle part...Le directeur ne s'attachait qu'aux victimes qu'il avait fait avec Véronica. Ainsi il l'écartait de son bureau et il accusait de nouveau la jeune femme. C'en était trop.
Soulevant le bouquet de fleurs du vase qui siégeait sur la seconde table de nuit, l'Italien jeta dans l'eau à moitié croupie ce qui restait de la lettre et remit les fleurs en place avant de se recoucher.

A peine un quart d'heure plus tard, Dean entra. Il venait rendre visite à son collègue et patron. Sous couvert d'innocence, il venait en réalité l'informer des dernières nouvelles au Yard, enquêter sans Armando n'avait pour lui aucun sens. Le pauvre homme trouva l'Italien plus furieux que jamais. Mais une fois qu'il eut appris la cause de la mauvaise humeur de ce dernier, il rit tout en s'asseyant:


- Haha, ne vous inquiétez pas, le directeur nage dans la mélasse, il ne sait plus où se mettre, c'est tout. Il vous avait lancé sur l'affaire tout seul et il s'est rendu compte que vous aviez raison : il fallait agir bien plus tôt et surtout protéger l'Alchimiste. Il a fait l'imbécile, si vous me permettez, et il tente de rattraper ses gaffes. Vous savez ça fait scandale dans les journaux, il n'a pas su étouffer l'affaire...

Armando grogna que rien n'était fait correctement au Yard et qu'il était prêt à raccrocher. Il jura et tenta d'expliquer à Dean que l'affaire n'était pas terminée.

- Je sais patron, je sais. C'est pour ça qu'on a avancé sans vous ces derniers jours. Lui répondit fièrement son collègue. Et vous savez quoi ? On a trouvé dans le bureau de Jonathan des lettres qu'il échangeait avec Maxwell, l'Alchimiste là...Il voulait vous éliminer pour prendre l'affaire en main, vous savez que ça aurait été votre successeur ? Et comme ça il aurait donné le champ libre à Maxwell pour ses expériences. En fait il voulait récupérer une pierre, j'ai pas tout compris, de toute façon on n'a pas retrouvé la pierre en question, on ne sait pas où elle est et si elle a jamais existé. On est en train d'interroger quelques hommes de mains qu'on a réussi à capturer ce soir-là sur les quais...Et d'ailleurs on a aussi trouvé des plans étranges chez Nikolai, celui que vous dites pas humain, ils sont codés, on n'y comprend rien. Mais ça avance, ça avance...Diego est en train de les rassembler.

Tout se mélangeait dans la tête d'Armando. Il comprenait la démarche de Jonathan mais il se demandait où était passée la pierre. C'était lui qui l'avait eue dans les mains la dernière fois qu'il l'avait vue, et il ne se souvenait plus de la suite. Était-ce Véronica qui l'avait récupérée ? Il l'espérait bien. Mine de rien, si le Scotland Yard ou l'Alchimist Room venaient à posséder cette pierre, elle risquait de finir entre de mauvaises mains. Le Yard était assez mal géré pour qu'elle termine dans un coin avant de se faire voler et l'Alchimist Room serait bien capable de l'utiliser à des fins peu scrupuleuses...Armando préférait en garder le secret, du moins pour l'instant. Le tout était maintenant de savoir où était passé l'objet.
Dans tous les cas, l'enquête n'allait pas avancer s'il restait là dans ce lit à Saint Thomas, mais il n'avait malheureusement pas le choix. Officiellement il était même démis de ses fonctions pour les deux prochains mois...Heureusement, malgré l'aspect un peu nigaud de ses deux collègues, il semblait qu'il pouvait se reposer en partie sur eux pour qu'ils lui apportent des éléments nouveaux et le conservent au cœur de l'affaire.
Il restait beaucoup de choses à élucider et Armando était persuadé qu'il fallait encore passer par les archives pour en savoir plus sur Nikola. Discrètement, il chargea donc Dean d'aller fouiner de ce côté-là. Peut-être qu'il aurait plus de chances que lui d'entrer aux archives ? L'Agent en doutait fortement mais il croyait en la chance et son collègue n'avait peut être pas été repéré par les complices de Nikola.
Il fut également convenu que d'ici deux semaines Armando irait loger chez Dean. Sa chambre à l'Albany avait été saccagée et elle était maintenant bouclée pour l'enquête. Il ne pouvait plus y retourner pour le moment et son intimité avait de toute manière été découverte. Lui qui avait toujours tout fait pour éviter que ses collègues ne sachent où il habitait, devait bien se rendre à l'évidence qu'il ne pouvait plus se cacher. Dans son état et dans pareille situation, il ne pouvait plus rêver à la tranquillité : c'était un agent, un témoin, un meurtrier, un amant...Comment pouvait-il espérer revenir à sa situation initiale ?

Les heures passèrent. Dean était parti tôt afin de laisser à l'Agent le loisir de se reposer encore. Armando mangea à peine lorsque fut venue l'heure du déjeuné. Il n'avait pas faim, l'enquête lui coupait l'appétit. Il réclama alors le journal du jour et ceux qui l'avaient précédé pour se tenir au courant des dernières nouvelles mises en publiques. Il passa le début de l'après-midi à lire les titres. Il se pencha notamment sur "L'Affaire du théâtre" qui remuait depuis quelques semaines le Yard et la couronne toute entière. En parallèle de son enquête avec Véronica, deux meurtriers courraient les rues : un certain Alexender Von Ravellow, connu pour ses débauches à répétition ainsi que pour ses étranges manières, et un noble déchu du nom de Raphaël Venezziano dont la presse n'avait encore jamais parlé. Armando n'avait pas été mis sur cette affaire à cause de celle qu'il gérait déjà mais il était certain qu'à partir du moment où cette histoire d'Homonculus serait résolue l'Agent rejoindrait le gros des troupes du Yard pour attraper ces malades. Ils avaient osé attenter à la vie d'un noble en pleine représentation théâtrale tout en mettant en danger la reine en personne. Ce genre d'affaire était toujours liée à l'argent, l'humiliation, le titre, les femmes...Il semblait d'ailleurs que Von Ravellow ai voulu s'interposer entre le Comte Jirômaru Keisuke et Sarah Spencer, une jeune héritière que le lord comptait épouser. Une histoire de femme donc.

Laissant de côté sa future affaire qu'il croyait déjà cerner, Armando se concentra sur celle qui le touchait au premier plan. Il lui manquait encore trop d'éléments pour résoudre son ensemble et cela le perturbait d'autant plus qu'il ne pouvait pas bouger. Maxwell était mort, cela n'allait pas les aider. Il n'avaient sous la mains qu'une paire de complices, les autres avaient également rendu l'âme. Nikolai était à la morgue lui-aussi...Ils n'avaient que des cadavres ! Le directeur avait raison, et c'était ce qui enrageait le plus l'Italien : ils avaient agi avec trop d'empressement et maintenant ils ne disposaient plus de témoin à interroger. Cette affaire avait mal commencé et elle avait failli bien mal se terminer.
Mais qu'auraient-ils pu faire d'autre ? A force d'y penser, Armando ne voyait pas comment ils auraient pu procéder pour réaliser un autre parcours. Véronica avait été d'abord menacée, ils avaient dû fuir et se cacher, puis elle s'était faite capturée. Aurait-il dû la laisser aux mains de ces enfoirés ? Certainement pas ! Non...avec le recul, ils n'avaient pas pu agir autrement. C'était ridicule de se jeter la pierre.

Alors qu'il songeait à toutes les manières avec laquelle cette soirée au hangar aurait pu se dérouler, trois coups furent donnés à sa porte et la tête blonde de l'infirmière passa par cette dernière. Elle lui sourit d'un air radieux avant de lui annoncer qu'il avait de la visite. Armando se redressa, le cœur battant. Il se sentit fébrile à l'idée que ce puisse être Véronica et, bouche bée, il regarda la porte s'ouvrir entièrement. Quel ne fut pas son choc lorsqu'il découvrit la jeune femme en fauteuil roulant ! Son sourire s'effaça aussitôt pour se fendre en biais. Armando laissa son visage se décomposer en une moue inquiète. Véronica, elle, était tout sourire. Sa robe beige parsemée de roses lui donnait un air plus jeune et plus estival. Elle ravivait son teint et donnait à sa coiffure un soupçon de candeur que l'on retrouvait chez les paysannes les plus entretenues. L'Italien la trouva simple, merveilleusement simple et belle. C'était comme s'il se trouvait devant un tableau qui lui permettait de sentir à la fois la fraîcheur d'un jardin et la chaleur d'un champ tout juste moissonné. L'Alchimiste avait jeté sur ses épaules un châle de dentelle qui lui donnait cette touche de noblesse et de pudeur qu'avaient les jeunes femmes de cours.

L'infirmière amena Véronica tout près du lit de l'Italien avant de disparaître comme elle était apparue. Elle voulait les laisser dans l'intimité, jouant avec les frontières afin de les aider. Armando, qui était resté figé et muet à l'arrivée de l'Alchimiste, se redressa un peu plus avec un sourire gêné. Il n'avait pas l'habitude qu'une femme soit ainsi mise à son chevet, si près, et encore moins de se présenter à elle en simple tunique de toile. Heureusement, la couverture le rassurait quelque peu.
Il avait honte de sa tenue et de la situation, mais ce sentiment désagréable passait bien après le bonheur qu'il avait de revoir la jeune femme. Son visage lui donnait la plus grande satisfaction.

Armando cacha ses sentiments pour rester dans les convenances, mais son sourire en disait long sur sa joie de la retrouver vivante. Au bout de longues secondes de contemplation, il se rendit compte que la belle tenait quelques présents dans ses mains. Elle semblait aussi gênée que lui, ne sachant que faire ni dire, mais bientôt elle les lui offrit pour entamer la conversation. Armando reçu ainsi les lys avec un sourire et les posa sur sa table de chevet près de son arme et de ses cartes des arcanes. Il fut maladroit dans son mouvement et faillit renverser de l'eau sur son lit mais il redressa rapidement les fleurs qui penchaient dangereusement pour les remettre à leur place.


- Merci...Je...Ils sont magnifiques. J'aime beaucoup les lys.

Puis Véronica lui tendit deux livres qu'il posa sur ses genoux avant de les retourner un par un afin d'en observer les couvertures. C'était ''Le Pélerinage du Chevalier Harold'', de Lord Byron et une version reliée des aventures d' ''Oliver Twist'' de Charles Dickens. C'était la première fois qu'une femme lui offrait ce type de présent. L'Italien en fut à la fois troublé et agréablement surpris.

- Merci...Ce...C'est la première fois qu'une femme m'offre des livres...Vous avez bon goût, miss Newburry...Ils sont parfaits. Cela me changera les idées. Vous avez raison, cet endroit est aussi vide et glacial que la morgue du Yard...

Armando détourna un peu le regard : parler de la morgue du Yard n'était certainement pas une bonne idée après leurs aventures. Et puis comparer un hôpital à une morgue n'était pas non plus une preuve de tact...Rougissant, l'Italien s'excusa rapidement:

- Excusez-moi, je n'aurai pas dû dire cela....En vérité je suis bien soigné ici. Les infirmières sont aimables et le médecin est un professionnel.

Véronica lui demanda des nouvelles de ses blessures. Elle semblait lui trouver une bonne mine. Armando lui sourit:

- Oui je vais mieux, j'ai eu de la chance : la balle qui m'a frôlé les côtes ne m'a rien fait et si les deux autres m'ont touché avec un peu plus de précision, je m'en remettrai, ce n'est qu'une question de temps.

Armando tentait d'être souriant pour rassurer la jeune femme. Il était inutile de l'alarmer au sujet de son abdomen. Mais en vérité l'Agent devait prendre garde à cette blessure s'il ne voulait pas rejoindre Maxwell. Ses reins étaient en mauvaise posture et le médecin lui avait déjà expliqué qu'il aurait certainement des complications rénales dans un avenir proche.

Véronica lui montra alors son pied bandé et lui expliqua qu'elle en aurait pour un bon mois. Armando se pencha un peu pour observer le bandage de la jeune femme et tiqua:


- Je suis réellement navré pour votre cheville, Véronica...Je m'en veux terriblement de ne pas l'avoir soignée correctement lorsque le mal est apparu. J'ai été stupide ! J'espère que vous ne m'en voulez pas trop...A vrai dire, j'ai été bien attristé de vous voir arriver en fauteuil...Je suis désolé...J'espère que cela ne vous fait pas trop souffrir ?

L'Alchimiste lui saisit alors une main pour la serrer dans les siennes. Armando lui jeta un regard plus tendre. Elle avait eu peur pour lui mais lui aussi il avait prié pour elle...En voyant ses yeux d'émeraude se remplir de larmes, l'Italien se rapprocha de la jeune femme pour la rassurer. Il voulait la prendre dans ses bras et l'embrasser mais il devait bien avouer que son mal le gênait énormément et qu'il ne pouvait se le permettre. Il se contenta donc de serrer une de ses mains dans la sienne et de lui parler doucement d'un air bienveillant:

- Moi aussi j'ai eu peur...Véronica...Lorsque ces brutes vous ont enlevée, j'ai cru que j'allais devenir fou...Nous avons échappé au pire...

La jeune femme sembla se calmer et Armando lui sourit un peu plus franchement. Elle était belle et ses yeux brillaient de mille éclats. L'Italien s'y perdait volontiers. Lentement, les limites étaient franchies. L'Agent se rapprochait doucement de la jeune femme dans un mouvement imperceptible, comme pour scruter son regard. Mais lorsque Véronica tenta de se rassurer encore en se persuadant que l'enquête était terminée, son regard s'assombrit et il recula. La belle lui confia alors qu'elle faisait des cauchemars la nuit à cause des morts dont elle était responsable. Armando soupira et lui lâcha la main pour se la passer dans les cheveux avant de se radosser contre son oreiller. Il lui répondit d'un ton à la fois gêné et raide:

- Ce n'est pas terminé Véronica...Maxwell est peut-être mort mais nous n'avons pas élucidé l'ensemble de l'affaire. Il nous reste beaucoup de choses à comprendre. Quelle place avait donc la guerre des Indes dans notre enquête ? Que contenaient les fameux paquets échangés dans l'East End ? Pourquoi les Homonculus sont-ils morts ? Où se trouve le laboratoire de Maxwell ? Était-ce réellement pour son fils qu'il agissait ?… Et je dois vous avouer que moi aussi j'en fait des cauchemars...Votre...pouvoir est...terrifiant...Oui, terrifiant...

Après une grimace emplie de gêne, Armando redressa la tête. Il fixa Véronica dans les yeux et lui confia d'un air des plus sérieux:

- J'ai reçu une lettre de mon directeur ce matin, je suis démis de mes fonctions pour les deux prochains mois. Mais cela ne m'empêchera pas de continuer l'enquête. Mes collègues m'informent toujours et je compte pousser plus loin nos investigations...Vous devez savoir que l'Alchimist Room a interdit au Yard de vous condamner pour quoi que ce soit et que votre sort est donc entre les mains de vos supérieurs. On...on m'a demandé de témoigner contre vous...ce que je ne ferai pas...Comment le pourrais-je... ?

Avec un sourire gêné, l'Agent caressa la joue de l'Alchimiste. Son geste était doux, plein d'affection et de tendresse.

- Vous m'avez sauvé la vie...

Armando cessa son geste avec un sourire et se mit à farfouiller dans le tiroir de sa table de chevet. Il en sortit un morceau de papier sur lequel il se mit à griffonner une adresse avant de la tendre à la jeune femme.

- Voici l'adresse de Dean Finnigan, un collègue. Je vais habiter chez lui dès la semaine prochaine, ou celle d'après. Vous pourrez m'y rendre visite, ou m'y écrire...Surtout, soyez prudente et tenez-moi au courant de votre situation. J'aimerai pouvoir vous dire que l'Alchimist Room ne peut pas rivaliser avec le Yard et que vous ne serez pas incommodée par quelques enquêtes à votre sujet si je m'y opposais, mais la vérité est que je n'ai malheureusement pas les pouvoirs de vous aider à ce sujet. Je vous tiendrai au courant de mes avancées...Méfiez-vous des complices de Maxwell, il en reste...D'ailleurs, savez-vous où est...la pierre ?

Après un long silence durant lequel l'Agent sembla réfléchir, il glissa son bras le long de celui de la jeune femme pour la saisir doucement et l'attirer à lui. Tendrement, il embrassa ses jolies lèvres avant de lui chuchoter dans l'oreille:

- J'espère vous revoir bientôt...Véronica...Prenez soin de vous.

Lorsque Véronica fut partie, Armando se sentit terriblement seul. C'était la première fois qu'il éprouvait le besoin de conserver près de lui une personne. A part sa sœur qui obnubilait ses pensées depuis ses 15 ans, Véronica était la seule dont l'absence éprouvait son cœur. Leur convalescence à tous les deux ne pouvait malheureusement pas leur permettre de se voir aussi souvent que l'Agent l'aurait voulu. Il aurait aimé pouvoir inviter l'Alchimiste au restaurant, lui offrir les plus belles fleurs du marché, la conduire dans les parcs à son bras...Mais il ne pouvait pas bouger et lui accorder toute son attention, pas encore. Lui et ses hommes devaient finir de résoudre leur enquête pour que la justice soit enfin faite, il serait encore temps de compter fleurette après, du moins l'espérait-il.

L'Italien dû rester encore un peu plus d'une semaine à l'hôpital avant de rejoindre la modeste demeure de son collègue. Ce dernier l'accueillit à bras ouverts, trop heureux de servir son patron et de se sentir soudainement important. Comme Armando ne pouvait pas se déplacer il fut heureux de mettre à sa disposition les journaux que Diego lui amenait ainsi que les multiples informations qu'il glanait ici et là au Yard et qu'il lui rapportait à chaque fin de journée. Peu à peu, l'Agent se rétablissait. Il buvait beaucoup de thé tout en montant un véritable dossier sur leur affaire afin de faire un rapport complet à son directeur. Il voulait éclaircir la situation tout en disculpant Véronica. Pour son directeur, il narra dans une lettre ce qui s'était passé au hangar sur les quais. Au sein de son récit, sa perte de connaissance venait juste avant que Véronica n'utilise l'Alchimie...

C'était la première fois qu'Armando mentait à la justice.


[HRP/ Fin du Rp d'Armando. Suite dans Correspondance écrite./HRP]


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Veronica della Serata
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Quand l'amour fait sa propre justice [Armando, Véronica] [15, 16 et 17/03/42] Empty
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Le cœur de Véronica fit un bond lorsqu'elle revit enfin le visage d'Armando, dans cette chambre d'hôpital. Peu importait sa tenue, l'état dans lequel ils se retrouvaient. Ils étaient en vie ! Et elle le trouvait plutôt bien portant pour les blessures qu'il avait reçues. Sous le charme l'un de l'autre, ils passèrent un moment idyllique à se regarder. L'un comme l'autre restaient assis convenablement mais l'éclat dans leurs yeux, les sourires lumineux qu'ils s'échangeaient, la rougeur sur les joues de l'alchimiste... Tout cela traduisait bien mieux leurs émotions que de simples mots.
Consciente soudain des paquets qu'elle avait dans les mains, elle les lui présenta avec l'infime angoisse de le voir déçu. Avait-elle su cerner les goûts de cet homme qui faisait battre son cœur si fort ?
Visiblement oui. Le sourire qui orna son visage lorsqu'elle lui présenta les plantes la rassura et ses remerciements lui donnèrent l'impression de voler tant ils lui donnèrent le cœur léger. Elle avait su trouver des fleurs qui lui plaisaient, malgré le peu de temps qu'ils avaient passés à parler de leurs goûts. Saurait-il aussi en deviner la signification ? Le lys était généralement synonyme d'amour pur, sincère et au-dessus de tout péché de chair. C'était avant tout l'amour de l'esprit qui éclosait ici, entre les mains de l'enquêteur.
Elle fut plus incertaine devant l'air troublé qu'il arbora en recevant les livres. Les avait-ils déjà lus ? N'avait-il aucun goût pour la lecture ? Non... Ce n'était juste pas le genre de cadeau qu'offrait une femme à l'élu de son cœur. Mais en le regardant l'espace d'un instant, elle compris qu'il avait deviné qu'elle n'était pas du genre à faire des cadeaux comme tout le monde. Une fois rassurée sur l'utilité des cadeaux, la jeune femme se détendit pour de bon.

Elle ne put que noter la comparaison qu'il faisait de l'hôpital avec la morgue, ce qui la perturba. Oui, cet endroit était glacial, oui des hommes, des femmes et des enfants mourraient entre ces murs... Mais cet établissement avait pour but premier de sauvegarder la vie, dans chaque couloir, la chaleur des infirmières, des médecins en activité et des malades en voie de guérison se sentait. Véronica ne pouvait qu'admettre que ce n'était pas un endroit où elle aurait aimé passer le plus clair de son temps … Mais le St Thoma's Hospital restait préférable à la mieux entretenue des morgues.
Armando dut se rendre compte de ses propos car il se reprit presque aussitôt. La jeune femme eut pour lui un regard rassurant et infiniment tendre.


- Je vous comprends... Il est vrai qu'aussi salvateur qu'il puisse être, l'hôpital n'est pas l'endroit où l'on se sente le plus à l'aise je le crains.

La jeune femme sourit en s'enquérant de ses nouvelles. Ses blessures avaient tellement saigné ! Elle avait encore peur qu'il ne rechute, malgré son visage qui avait repris des couleurs pendant cette petite semaine de convalescence. Ne se doutant pas le moins du monde qu'il lui mentait pour ne pas lui faire de peine, elle accueillit les nouvelles de son rétablissement avec une joie non dissimulée.

- Oh Dieu merci, j'avais tellement peur que ce soit plus grave ! Vous avez réellement eu de la chance, Armando.

Elle lui parla alors de sa propre cheville d'un air détaché, mais celui-ci se blâma, réellement embêté de ce qui lui était arrivé. Mais qu'avait-il à se reprocher ? Ce n'était aucunement sa faute !!
Attendrie par autant de sollicitude de la part de cet homme qui avait faillit être blessé à mort, elle sourit de toutes ses dents, le rassurant d'un signe de tête.


- Préoccupez-vous donc plus de vous-même au lieu de vous soucier de moi ! Je vais bien... Ce n'est même plus douloureux, juste très handicapant dans la vie de tous les jours mais ce n'est que pour un mois.

Mais bientôt, laisser paraître uniquement la joie fut dur. Bien que la vue de l'homme la remplissait d'allégresse, elle ne pouvait oublier ses angoisses nocturnes qui la tortureraient encore longtemps. Aussi, la main dans celle d'Armando, se laissa-t-elle aller aux larmes salvatrices qui la libérèrent un instant de la tension accumulée au cours de ces derniers jours. La main de l'homme dans la sienne, la tendresse et la chaleur qui s'en dégageaient la rassurèrent un moment. Elle se persuada que tout était fini, enfin... Mais cela sembla refroidir considérablement l'agent. Sous son regard humide et incrédule, il se sépara d'elle pour reprendre sa raideur coutumière. Avait-elle dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Oh que c'était embarrassant !

Mais en l'écoutant, elle s'aperçut qu'il avait raison. Seule une infime partie du mystère avait été résolu. Maxwell était tombé mais l'arbre ne devait pas cacher la forêt. Peut-être qu'en ce moment même, d'autres alchimistes corrompus prenaient sa relève ici, ailleurs en Europe ou même en Inde. Ils avaient encore beaucoup à faire pour mettre toute la trame de cet affreux mystère au jour. Le coupable était là mais maintenant que l'Alchimiste y réfléchissait, il y avait comme le goût amer de l'oeuvre inachevée qui planait. Comment expliquer la mise en scène des cadavres ? Cette création d'Homonculus ? Quelles avaient été les motivations du prédécesseur de Victoria le jour où il avait décidé de lancer cette armée dévastatrice à la conquête de l'orient ? La reine actuelle cautionnait-elle toujours ces actes où en ignorait-elle tout ? Elle était encore jeune... Peut-être n'avait-elle aucun pouvoir sur ces événements ? Qui savait ce qui se tramait réellement dans les sphères du pouvoir, au fond...
Elle tiqua quand il parla de son effrayant pouvoir. Son gant... En ayant agi sous le coup de la colère, elle avait tué ce soir là et visiblement, Armando en avait été perturbé. Avait-il peur d'elle à présent ? La voyait-il comme un monstre ? Véronica se décomposa sous ses yeux devant ce qu'elle voyait comme une accusation implicite, se tordant les mains de honte et de peur.[/i]

- Je suis désolée, je... Je ne voulais pas les tuer, je n'aurais pas dû d'ailleurs.Je n'ai pas su me contrôler.

La jeune femme se mortifiait d'avoir mis fin aux jours de tous ces hommes. Peut-être que certains d'entre eux n'étaient pas de si mauvais bougres ? Comment le savoir désormais ? La peur de perdre Armando avait complétement annihilé le bon sens coutumier qu'elle avait en utilisant cette arme, elle en avait conscience. D'ailleurs, les hommes mandatés par l'Alchemist Room qui étaient venus chez elle l'autre jour lui avaient fait comprendre que ses supérieurs la tenaient à l'oeil et lui déconseillaient fortement d'utiliser son gant de cette manière à l'avenir, sous peine de devoir subir un conseil disciplinaire se soldant soit par un renvoi soit par pire encore.

Déglutissant difficilement, elle écouta le bel Italien, qui avait repris la parole. L'annonce de sa mise à pied temporaire lui fit se mordre la lèvre d'anxiété. Anxiété d'ailleurs qui se trouva décuplée quand il lui parla des rapports entre ses employeurs et les siens. Ce n'était pas étonnant au demeurant, l'Alchemist Room et le Yard n'étaient pas réputés pour leurs rapports amicaux. Et même si la jeune femme s'attendait à une sanction, elle serait toujours moins sévère que celle que souhaitaient lui infliger les supérieurs de l'agent. Sur ce point là, elle se savait protégée. Les Alchimistes préfèreraient rompre toute collaboration avec la police plutôt que de livrer l'un des leurs...
Son cœur rata un battement soudain. Comment ça, on l'avait appelé à témoigner contre elle ? Un infime instant, elle sentit la peur l'envahir mais celle-ci fut vite dissipée par le bel homme qui affirma qu'il n'en ferait rien.
Elle allait répliquer quand la main du bel homme sur sa joue avorta dans le fond de sa gorge toute tentative de prise de parole. Elle lui avait sauvé la vie... Mais que n'avait-il sauvé la sienne !
Ils étaient désormais liés l'un à l'autre par bien plus que la simple attirance. Chacun devait à l'autre d'être encore là pour pouvoir jouir de l'affection qu'ils se portaient.

Un moment, elle posa sa main sur la sienne, pour la garder plus longtemps contre sa joue mais il fallut la libérer. Silencieuse, elle le regarda griffonner une adresse qu'il lui remit ensuite, lui demandant de le tenir au courant. Il ne manqua pas de lui préciser qu'il ne pourrait pas l'aider beaucoup dans ses problèmes avec le Yard mais cela ne lui fit pas peur. D'un air tendre, elle plia la feuille qu'elle stocka dans son réticule.


- Ne vous en faites pas, Armando. Je suis une grande fille... Faites-moi confiance, j'arriverai à me sortir de ce mauvais pas d'une manière ou d'une autre. Il est vrai que l'Alchemist Room m'en veut d'avoir usé de l'Alchimie aussi inconsidérément et d'avoir encore plus dégradé ses rapports avec le Yard mais je peux vous assurer qu'ils préféreront couper tous les ponts plutôt que de me voir traduite en justice, ce qui symboliserai la victoire des policiers sur eux. Aussi maladroite et novice que je puisse être, je n'en reste pas moins l'une des leurs... Quant à Maxwell, si jamais ses sbires reviennent me chercher, je leur réserverai un accueil des plus chaleureux.

Quand il mentionna la pierre, ses sourcils se froncèrent. La dernière fois qu'elle l'avait vue, Armando la brandissait face à Maxwell. Oui, mais après ? Qu'était-elle devenue ? Occupée par les blessures de l'élu de son cœur, elle n'avait pas pris la peine de la récupérer. Confuse, elle baissa la tête.

- Je suis désolée, je... Je ne sais pas où elle est. Probablement toujours dans l'entrepôt à moins que quelqu'un ne l'ai ramassée. Je suis confuse, j'aurais dû penser à la récupérer...

Un silence empreint de réflexion s'installa entre eux. Au bout d'un moment, la sensation du bras de l'homme sur le sien la fit frémir. Lentement, ils se rapprochèrent pour lier enfin tendrement leurs lèvres. Un frisson parcourut la colonne vertébrale de la jeune Alchimiste pendant ce tendre échange qu'elle aurait voulu voir se prolonger jusqu'à la fin des temps.
Mais la douce voix de l'Italien à son oreille la rappela à la réalité. Bientôt, elle devrait repartir chez elle. Dieu que sa visite avait été courte !
A contrecoeur, elle hocha la tête et répondit dans un souffle.


- Vous aussi prenez soin de vous... J'attends de vous revoir avec impatience.

Sur ces entrefaites, l'infirmière revint la chercher avec un air de connivence pour la ramener en bas. Véronica adressa un dernier sourire à l'élu de son cœur puis affronta le couloir avec une joie mêlée de tristesse. Quand le reverrait-elle ? Elle n'en avait strictement aucune idée. Mais leurs ennuis n'étaient pas terminés, ça non...

[HRP/ Fin du RP de Véronica, lettres à venir. /HRP]


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