L'Ombre de Londres
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La capitale vit dans le chaos : les Vampires complotent toujours, les Hunters s'allient et s'organisent, les Alchimistes se révèlent, les Lycanthropes se regroupent et les Loups-Garous recommencent à tuer !

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Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42]

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Cheveyo
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Cheveyo
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MessageSujet: Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Icon_minitimeMar 27 Aoû - 0:43


Un soupir dévala la pente raide des lèvres.  Il n'était que le fruit de l'exaspération de Cheveyo. Debout, face à l'évier, il trempait ses mains dans l'eau savonneuse. Enfoncé jusqu'aux poignets dans l'onde mousseuse, le lycan frottait le dernier plat. Le dépôt de saleté, sous ses frottements vifs, chuta dans les limbes des bacs remplit d'eau. Et, sous son regard avisé, le plateau d'étain repris son bel aspect. Contenté d'un travail bien fait, le tumulte de ses yeux bleu se posa sur la pile de vaisselles détrempée qui l'attendait. Une énorme montagne de verres, d'assiettes et de couverts.

Armé d'un simple torchon, le jeune homme s'échina à essuyer. Le temps coula. Les grandes aiguilles de la trotteuse tournèrent comme les éternelles prisonnières de leur danse métrique. Et Cheveyo sans cesse répétait les même gestes. La fatigue l’étreignait. L'étreinte de la lassitude le dévorait.  Pourtant, il continua. Bientôt, il termina les derniers vestiges de son travail. Retirant son tablier d'un simple mouvement, le lycan pouvait dorénavant  s'extirper de l'auberge. Sortir à l'extérieur. Ne plus sentir autour de lui l'étreinte pesante de mur. Respirer l'oxygène. Être dehors tout court. C'est ce qu'il se disait avant que soudain ne résonne dans sa tête.


* Regarde l'état de tes mains. Tu devrais faire plus attention à toi, Cheveyo. Que se passera-t-il si tu abîmes encore plus ton corps ? Je ne pourrais me pardonner... Et Sidka n'apprécierait pas. *

Choc Thermique. Le jouvenceau observa ses menottes rougies par la chaleur. Il ne répondit rien à Aquene. La brave louve, inquiète, le couvait de son instinct maternel. Et plus loin, replié dans un coin obscur, Taima se refermait sur lui-même. Comme à son habitude, il ne participait pas aux remontrances. Et heureusement d'ailleurs. Le Prince de la forêt, de ses syllabes, aurait déposé de l'huile sur le feu. Il n'en avait pas besoin. Cheveyo savait qu'il était en tort. Il aurait du rajouter de l'eau froide afin d'éviter cela. Ou couvrir la peau pâle de ses mains avec des gants. Mais, il n'opta ni pour la première ni pour la deuxième solution.

Cette souffrance fugitive qu'il ressentait pour ces bouts de chair s'apparentait à quelque chose de si pâle. Jamais, cette douleur n'atteindrait le paroxysme de cette folie qui le ronge continuellement. Celle-ci restait vraiment supportable. Elle ne l'amenait pas dans la gueule bouffie de la Folie. La Démence, Cruelle Gêneuse. Ce défaut, il le diabolisait. Un grognement lui échappa. Il étouffa. Se vider. Se vider complètement l'esprit. Ce qu'il souhaitait. Ce qu'il désirait ardemment. Et maintenant.. Sans répit. Sans attente. Sans sommation.

Mais avant, Cheveyo prévint l'aubergiste de son escapade. L'homme n'aura donc pas à s'inquiéter pour sa non présence. Libre. Il ouvrit la porte. Et partit. La pluie fine voilait le monde de son rideau d'eau. Le hurlement du vent déchirait les oreilles. Quelques badauds se réfugiaient sur le mince abri qu'offrait l'auberge. Sur les visages se gravait leur éternel masque. Cette vision dégradante de l'humanité le révulsait.. Loupant un hoquet, le cadet évita de croiser d'avantage leur regard. Dans l'Ombre, le rire de Taïma résonnait. Le cerf se moquait de son mal à l'aise envers ces pairs bipèdes.


*  Taïma.. Suffit. Où je te mord jusqu'à l'os !*

* Aquene. C'est inutile... Il sera toujours ainsi.*

La pensée résonna forte lasse. L'écho. L'écho de son Impuissance le lacère justement. Il est incapable de ne faire qu'un avec cette virulente entité. Pour ce soir, le Lycan ne parvient pas à trouver l'Envie de batailler. Il souhaite juste se vider. Oublier cette vie qui corromps son âme. Détruit sa Santé.. Et surtout, sa Raison. Souffler. S'enfuir.

En silence, Cheveyo s'extirpa de la masse monstrueuse des Hommes "sans visage". Il ignorait le conflit qui interposait ses deux entités. Il marchait. L'onde liquide trempait ses frusques. Les perles glacées rafraîchissaient sa peau pâle. Elle ramenait la Mort au plus près de lui. Et pourtant..  Étrangement, cette froideur l'apaisait. Un sourire étrange glissa aux commissures de ses lèvres alors qu'il s'enfonçait d'avantage sous le manteau de Dame nuit. L'orée du parc de Saint Suzanne le caressait de ses Ombres peu rassurantes.

Tout. Tout autour souffrait d'abandon. L'herbe mal entretenue faisait peine à voir. Des ordures jonchaient - par ci et là - le sol. Le chemin s'embourbait. Les buissons poussaient.. Quelle sinistre vision qui lui brûlait les yeux. Rien. Rien ne semblait beau.

Le jouvenceau entendait leur appel. Le cri déchirant des arbres charnus, aux doigts crochus. Il ne leur manquait qu'un visage pour humaniser leur existence. Un court moment, leur plainte sinistre tortura sa chair. Forma une boule désagréable dans ses entrailles. Mal.. Posant sa paume sur un chaîne massif, le lycan se désolait. La nature souffrait. Et les Hommes se trouvaient sourd aux signaux invisibles et pourtant présents de ces êtres de bois et de sève. Et lui, n'était qu'une sorte de réceptacle, poupée morcelée, trop chétive pour les aider.

Il ne pouvait que faire une unique chose : lui prêter l'oreille. La chérir de tout son amour inconditionnel. Et ce qu'il fit. Mélancolique instant, Cheveyo ferma ses paupières. Il se fermait à tout sauf au chant de la Nature. La torpeur s'insinuait. Le calme. Le vide. Et tout cessa. Du trou noir de son mutisme, la pensée froide de Taïma retentit. Comme un couteau tranchant.
 

* Les Hommes ne méritent que la Mort. Ils réduisent tout à néant. Par le feu et le sang. Et tu es comme eux... Tu es une infecte chose..*

*  Taïma.. Stupide animal !*

Cause à effet. Le poing fermé du Lycan s'écrasa contre la surface dure. Des fleurs de sang tachaient l'écorce noircie. La main lui lançait. Cette douleur fut insuffisante pour le calmer. Il avait... Mal. Les phrases piquantes, cruellement détestables, avaient fait mouche.

*  Je ne dis que la vérité...*

Des images de son passé revinrent brutalement. Le feu. La grange dévorée par les flammes. Le visage de sa douce mère avant sa Mort. Tout revenait en bloc. Il n'était pas eux ! Il n'était pas comme eux !! Torturé, un cri échappa de sa bouche ouverte. Ses deux paumes s'écrasèrent sur sa tête. Il tomba à genoux au sol. Dans les cieux, comme un tambour battant, les éclairs frappaient... Et l'eau couvrait le monde d'un voile décoloré.
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MessageSujet: Re: Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Icon_minitimeVen 13 Sep - 23:02

Spoiler:

Parmi les ombres mouvantes qui s’étendaient à mesure que le jour déclinait, une silhouette drapée de noir glissait lentement sur le pont des supplices surplombant la tamise. La nuit anéantissait peu à peu un après midi rythmé par le tintement des tasses de thé sur leur soucoupe. Les mondanités furent accompagnées par l’exposition de quelques tableaux d’un artiste tout particulier. Nina’s Park avait accueillit en ce jour des toiles habillées de visages difformes chaudement colorés. Les faciès de ces êtres semblaient figés en des cris de douleurs. Ces visages déments laissant apparaître des bouches tordues se fondaient en des camaïeux de rouges et de pourpre. La folie avait ainsi été offerte aux aristocrates venus se distraire dans l’écrin de beauté de ce paradis terrestre si prisé des fortunés. Au milieu des couleurs chatoyantes des fleurs dévoilant leur corolle à ceux dont les yeux ne savaient plus que regarder la beauté, les horreurs de Bedlam surgissaient. Ces visages dont on avait arraché l’humanité étaient portés au devant de l’opulence, sous les prunelles des grands de la société cultivant la bassesse du monde à l’abri de tout regard.

S’approchant de ses toiles reniant les convenances du poulailler londonien, Leroy s’était laissé observer la névrose capturée bien loin sous terre. Un moment de transe volé au temps. L’artiste était parvenu à capter la férocité de ce regard derrière lequel toute raison était éteinte. Dans la geôle du monde résidait les naufragés à la frontière de l’humanité, des êtres possédés par des puissances qui échappaient au contrôle des Hommes. C’était ainsi qu’elle frappait, la Victorienne, et savourait le supplice qu’elle infligeait aux créatures auxquelles elle arrachait la raison. Raison obscurcie par les runes interdites qu’elle dissimulait de part et d’autre de sa capitale. Des reliques en marge du temps qui enfermaient des incantations capables d’offrir la puissance. Mais à quel prix ? La faiblesse humaine résultait de cette bassesse à quérir le pouvoir jusqu’à se délester de son âme.

Figure impersonnelle fondue dans le crépuscule du jour, Leroy avançait le long de ce pont qui avait accueillit par le passé nombre de cranes empalés puis exhibés au clair obscur du demi jour, à la merci des corbeaux affamés. Il accueillait la nuit dans chacun des revers de la longue robe qui l’habillait et dissimulait sa silhouette ainsi que la rousseur qui le caractérisait tant. Les yeux tapis derrière l’épais tissu qui recouvrait sa tête, il ne prêtait aucune attention aux naufragés mordant la poussière sous des effluves d’alcool mal distillé. Les volutes d’opium des fumeries dressées non loin des rives de la tamise parvenaient à ses narines mais n'altéraient pas ses pensées. Ses pas ne résonnaient pas comme à leur habitude sur les pavés de Londres rendus humide par une pluie timide.  Délesté de son humanité, sa marche le conduisait en un lieu abandonné autant par le jour que par la vie. Un parc laissé à l’abandon en lequel la lumière du timide soleil londonien ne savait se frayer un passage.

Son esprit se remémorait le chemin qu’il avait à se frayer en cette nature insolente avant d’atteindre le pied de l’arbre derrière lequel était dissimulé l’objet de sa sortie nocturne. Un grimoire volé à l’éternité. Il était rédigé en un dialecte que Leroy avait appris à déchiffrer lors de son enfance chez des les Vincentinis. Ces pages enfermaient des rituels attachés à une forme de magie très ancienne. Le mage avait utilisé le réseau des Carvanello afin de remonter à cet ouvrage. Au fil des années, tant de temps à se mouiller dans des affaires salaces aux quatre coins de la capitale, lui avait permis de connaitre des personnes qui passaient leur vie à quérir les trésors des temps ancien. De la même manière qu’il s’était procuré quelques semaines auparavant une fiole d’essence de Magioe pour que Léana travaille à la reconstitution d’un poison disparu dans les méandres du temps, Leroy convoitait de s'emparer du manuscrit.

Suzanne exhibait enfin ses figures distordues et tranchantes. Le bois noir, dense, semblait constituer une frontière qu’il n’était pas permis de franchir. Une frontière vers un monde détaché de la réalité de Londres en lequel le rationnel n’avait que peu de place. Les puissances occultes se disputaient la vedette en ces terres mal famées. Le magicien s’aventura entre les branchages aux pointes crochues. L’atmosphère y était d’une humidité malsaine. Leroy fut saisit par la froidure qui le frappa en pleine poitrine. Le chemin était encore long et sinueux. Il passerait certainement la nuit à la recherche de cet objet maudit par le temps, tapi sous le pied d’un arbre dont la vie avait été arrachée par sa simple présence. Il était averti du danger que représentait son voyage à travers le temps de ses ancêtres à quérir la magie dans sa forme ancestrale. Sa soif lui consumerait peut être l’âme. Pour l’heure il l’offrait à la nuit.

La terre était meuble et son humidité étouffait le bruit de ses pas. Il s’engagea dans la masse noire qui se dressait à perte de vue. Le tableau était saisissant de beauté. Une beauté monochrome qui n’offrait d’un dégradé de gris. Lui-même se fondait dans cette atmosphère funèbre. La nature asphyxiée par l’industrie rendait son dernier soupir. Le froid lui frappait davantage la poitrine au point de l’engourdir. Au milieu de cette nature gisait un objet gorgé de noirceur. A chacun de ses pas, Leroy ressentait davantage sa présence qui lui faisait bouillir le sang. Un lien magique commençait à naître entre lui et l’ouvrage, il l’entendait gronder, il l’entendait l’appeler. Plus il s’aventurait entre les branches et les chemins glissants, plus la position de l’objet lui semblait claire. Son cœur se mit soudainement à battre la chamade, un afflux sanguin lui parvint au niveau de la tête. Les yeux écarquillés, il se retourna. Ainsi les hurlements commencèrent…
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Sidka
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MessageSujet: Re: Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Icon_minitimeMer 18 Sep - 16:20

[HRP/Premier RP de Sidka/HRP]

* Il s'en va...*

* Je le vois...*

Installé sur le rebord intérieur de l'unique fenêtre qui ornait leur chambre, Sidka regardait Cheveyo sortir de l'auberge. Son regard d'acier brilla derrière les volutes de fumée qu'il recrachait après avoir tiré pour la cinquième fois sur sa pipe en bois. Son frère était encore poursuivi par ses démons...

* Tu devrais le rattraper.*

* Il ne pourra pas le materner toute sa vie, Cocoa...*

Sidka ne répondit pas. Ses deux entités hésitaient pour lui.

Il sentait dans son dos nu la pierre froide du mur contre lequel il était appuyé. Malgré sa crinière de cheveux qui descendait au-delà de ses épaules, elle le gelait d'autant que son pantalon, troué de-ci de-là, avait beau être complété d'un genre de pagne fait de plusieurs lambeaux de cuir, il ne l'habillait pas assez. L'Iroquois qu'il était sentait bien la morsure du mois de Mars continuer de chercher à se repaître de ses chairs. Mais rien n'était moins important pour lui en cet instant. Son petit-frère disparaissait dans les ombres d'une ruelle...Rien ne pourrait détourner son regard de cette chère tête blonde qui s'en allait.

Pour la première fois, le doute l'envahissait. Devait-il le rejoindre?
La fraîcheur de la nuit pénétrait dans la pièce par l’entrebâillement de la fenêtre pour chasser la fumée. Un courant d'air vint caresser sa peau. C'était comme un appel vers l'extérieur, un signal.  
Sidka baissa les yeux sur son poignet gauche, là où son pendentif à l'effigie d'un oiseau conservait sa place. Et soudain son regard brilla d'une nouvelle flamme.


- Allons-y Cocoa...souffla-t-il en éteignant sa pipe avant de la ranger dans sa sacoche de cuir.

Lentement, ses muscles peints d'os rouges et blancs tressaillirent et son corps tout entier rapetissa jusqu'à ne former qu'une petite boule de plumes sur le rebord pierreux. Un petit bec fit son apparition au milieu de mille couleurs chamarrées et, plus rapide qu'un éclair, l'oiseau qu'il était devenu s'éclipsa par la fente de la fenêtre telle une ombre.

Sidka veillait toujours sur son frère. Ensemble, ils avaient traversé les pires épreuves que des enfants pouvaient connaître. La mort de leurs parents, la violence de la guerre, l'esclavage des blancs, la torture, la faim...tout cela les avait toujours unis dans la douleur. Leur Lycanthropie commune les avait également beaucoup aidé à conserver de forts liens mais c'était surtout leur amour, tout simplement, l'attention de l'aîné, l'affection du cadet, qui les avait maintenu en vie jusqu'à présent.

Le colibri s'élança ainsi dans la nuit pour garder un œil sur le jeune cerf. Il craignit un instant de l'avoir perdu mais, après quelques zig-zag, la forme de Cheveyo réapparue enfin. Tel un petit fantôme bienveillant, Cocoa resta à une hauteur et une vitesse raisonnables pour suivre le jeune homme de loin.


*Où va-t-il ?* Murmura le loup qui sommeillait en l'Iroquois.

*Nous le verrons bien Koulaï.* Répondit simplement l'Humain.

De son côté, le Colibri semblait chanter en silence. Il aimait voler et rien ne lui faisait plus plaisir que de virevolter entre les cheminées et les toits de Londres le soir très tard. Il était minuscule et par conséquent très furtif. Il s'amusait à frôler les murs, les gouttières et les chats errants. Filer Cheveyo était pour lui un jeu qui le dégrisait. Rester enfermé entre quatre murs était son pire cauchemar. Son plumage multicolore se teintait de gris dans l'obscurité. Quelques perles d'eau brillaient au bout de son bec d'aiguille.

Bientôt, il ralentit sa course: ils arrivaient aux abords d'un parc. L'endroit était sombre, dénué d'âme. Il faisait froid et l'obscurité était presque complète. Le manque de lampadaires se faisait sentir. Quelque chose d'austère régnait là.


* Pourquoi Suzanne's park?*  Murmura le colibri à l'intention de ses camarades comme s'il eut peur de la suite des événements.

*Parce qu'il a besoin d'être seul...* Répondit sombrement Sidka.

Oui, pourquoi Suzanne's Park? C'était un des endroits les plus mal famés du quartier où ils étaient maintenant. Cheveyo avait-il donc un rendez-vous secret? Non, il lui disait tout, rien n'était secret entre-eux. Venait-il réellement trouver un refuge de silence? Drôle de lieu pour méditer...Finalement, il avait bien fait de le suivre.

Avec rapidité et silence, le colibri disparu dans l'ombre des arbres. Il était si petit et si furtif qu'il était devenu un as de l'invisibilité. Lorsque Cheveyo se mit à frapper contre un tronc, Cocoa était perché sur le voisin à l'observer. Koulaï grogna intérieurement sa colère contre le jeune homme pendant que Cocoa se désolait. Sidka quand à lui restait silencieux. Seules ses deux entités dialoguaient dans son esprit, lui, il comprenait mieux que quiconque son jeune frère. Leur passé, leur situation, l'impression d'impuissance qui les rongeait, surtout lui, Cheveyo, trop jeune et trop malade pour ce monde...
Sidka comprenait son désespoir et sa tristesse. Aussi ne voulait-il pas intervenir, pas tant qu'il n'en sentirait pas la nécessité. Cheveyo avait droit à sa solitude, il devait lutter par lui-même. Sa première entité avait raison: malgré tout, il ne pourrait peut être pas toujours l'aider.

Mais lorsque l'odeur du sang parvint au museau de Koulaï, la tristesse de Cocoa et la bienveillance de Sidka furent dominés par la colère et l'amertume. Le hurlement que Cheveyo poussa en se jetant à genoux finit de déchirer le coeur de son frère.

Sur sa branche, le colibri prit soudainement le poids d'un loup. Bondissant au pied de son arbre, le canidé, dont le poil noir et l'oeil jaune brillaient sous le pâle éclairage nocturne, vint près du jeune homme en retroussant ses babines. On eut dit qu'il venait pour l'attaquer même si la réalité était bien évidemment toute autre...


- Pourquoi Cheveyo? Pourquoi chercher la souffrance ici?

Le ton de Koulaï était sec mais néanmoins bienveillant. Derrière la remontrance, une vraie question était posée.


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MessageSujet: Re: Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Icon_minitimeSam 28 Sep - 22:52


La pluie ne cessa de s'échapper du ciel d'encre, trempant le monde et la pauvre silhouette du lycan immobile. A genoux, ses mèches rebelles formaient un rideau détrempées sur son visage. Ses habits – rendus lourds par les perles d'eau – collaient contre sa peau pâle. Le froid s'insinuait malicieusement entre ses chairs.. Mais, Cheveyo, sur l'instant, ne le ressentait qu'à peine. Ce n'était qu'une morsure faible, absente. Prisonnier de ses tourments, le jouvenceau n'était attaché qu'à la réalité par son corps. La boîte de chair et d'os ressemblait à une coquille vide. Son psyché coulait au plus profond de la douleur, d'une douce rancœur. Le jeune adulte s'abandonnait à un ouragan immense, sans lutter. Il se laissait totalement submerger.

Aquene contemplait la déchéance de cet être souffreteux, une douleur dans la poitrine. Elle ne savait que faire. Même si elle le voudrait, elle ne connaissait pas les actes qui le ramèneraient. Depuis la main qui frappa brutalement l'écorce de l'arbre, elle n'avait pas agit, par cause d'impuissance. Quelques part en elle, elle le regrettait amèrement. Ce sentiment, elle le détestait. Ses paroles ne serviraient pas à ôter Cheveyo de ses lourdes chaînes de mutisme. Le temps. Le temps restait la seule chose capable de traiter ses plaies invisibles, celles de l'âme...

Mais en même temps... Ce n'était pas le moment. L'averse – ces belles larmes d'anges – finiraient par rendre plus malade son hôte qu'il ne l'était déjà. Comme tout être, il pouvait être sujet au maladie. Voir pire. Cheveyo possédait une constitution bien fragile.. Rester ici, juste sous cette giboulée provoquerait sa fièvre.. Et encore, elle tournerait en rond, ne pouvant faire qu'attendre qu'il se rétablisse... Vraiment, quelle bêtise il a eu, ce fichu encorné !!! Elle pesta.  


*  Taïma.. Tu aurais du te taire ! Que va t-on faire si Sidka voit son frère ainsi ? Tu comptes l'expliquer ? Tu es vraiment un stupide animal ! *

* Quant on parle du loup, il pointe le bout de sa queue.. Il tombe à point nommé... Je te laisse t'en occuper.*

Taïma ricana au loup noir – au pelage sombre et aux orbes d'or – qui s'approchait à pas de velours d'eux. Les babines retroussées, il laissa sa voix grondante se poser sur eux. Malgré le ton bienveillant, la belle louve blanche ne pouvait s'empêcher de tressaillir. Cheveyo n'était pas en état de répondre, là maintenant. Ni dans un avenir très proche... Elle n'avait pas d'autre choix que faire cela. Même si l'optique lui déplaisait particulièrement, la bêtise du stupide cervidé l'y forçait. Doucement, elle pris le contrôle de l'enveloppe charnelle. La réaction en chaîne commença.

Le corps rapetissa. S'allongea. La peau  glabre se couvrit d'une fourrure blanche. De la forme vulnérable d'être humain, il n'en restait rien. Ce qui se présenta dorénavant à Koulaï fut la louve. Fière et majestueuse, le bleu de ses yeux brillait dans cette nuit obscure. Elle vint à la rencontre de l'entité, son museau touchant son voisin..

Soudainement, les oreilles rabattues, elle s’assoit en face du mâle dominant. Après un lourd silence – brisé par les éclairs – Aquene répond enfin à son vis à vis, d'une voix emplit d'une réelle tristesse.


- Dans son état, Cheveyo ne pourra pas te répondre. Il est plongé dans le mutisme. Elle cherche ses mots puis poursuit d'une voix lasse.. - Taïma, ce stupide animal, a utilisé des paroles qu'il n'aurait pas du... Et, je ne fus pas assez rapide pour l'en empêcher. Je m'en veux tellement. Pardonnes moi, Sidka.

Navrée, elle l'était vraiment. Afin d'éviter leur regard, sa tête se tourna. Le stupide cervidé la mettait réellement dans une situation fâcheuse. Il avait de la chance qu'elle ne puisse pas se faire les dents sur ses fines pattes.. Et, pour preuve de sa bêtise, lui aussi ne pipait mot. Désespérant. La seule personne qui pourrait les sortir de cette situation : Cheveyo. Cependant, elle ne le sentait qu'à peine. Il voulait être seul. Seul.

Épuisée, elle leva ses oreilles. Ce bruit. Elle se leva. Se mouva. Et, Très vite, elle vint à la souche d'arbre. Babine relevée, sa voix souffla, impérieuse, à la silhouette étrangère.
 

- Qui es-tu ? Fais-tu partie de ces répugnants coupe gorge ? Répond rapidement si tu ne veux pas que je me fasse les crocs sur tes jambes.
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MessageSujet: Re: Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Icon_minitimeMar 8 Oct - 23:02

En un cri profanant le silence, l’éclat fossoyeur arracha le magicien à sa quête. Chacune des branches des gardiens du tombeau de Suzanne en magnifiaient les vibrations. La nature à demi morte se gorgeait de ce cri, l’ingérait et le délivrait tel un supplice venu des tréfonds de la terre. Contraint par la masse brune surplombant cet écrin de noirceur, l’écho restait contenu, maîtrisé puis étouffé. Leroy ressentait ces lamentations perdues entre ciel et terre. Soudainement animée par un cri de douleur, la Suzanne s’offrait à ceux venus troubler son congé de vie. Ses bras, longs et fragiles, se délayèrent dans la nuit. Ses faibles expirations devinrent palpables sous les pieds du mage. Et la froidure de son haleine vint lécher son visage. Leroy se laissa tomber au sol et y porta l’oreille pour quérir quelques battements de demi-vie. Ses mains se resserrèrent en ces viscères végétaux. Il porta ses poings devant son visage et en huma l’odeur boisée, humide et froide.
Figure mourante condamnée par la folie des Hommes, la vieille Suzanne rendait ses derniers soupirs. L’arrogance humaine l’avait emportée.

Les mains noircies et le visage souillé de terre, le mage arpenta le chemin d’humus vers le cœur meurtri qui venait de crier sa peine. Au fil de sa marche, les lieux qui l’entouraient se déclinaient en une myriade de nuances de gris au travers des troncs écorchés. Le regard fixe vers l’avant, l’environnement périphérique devenait flou, censuré par des zébrures de vide. Enfin, il parvint à lui. Lui, qui était agenouillé sur la dépouille de la nature gisante, les deux mains portant un visage ourlé d’un liquide noir. La disposition des troncs, anarchique, permettait à Leroy de cacher sa présence. Il jouait avec les ombres et se fondait en elles. Se tenant à une distance qui lui permettait d’apprécier l’inconnu, il voulu prendre le temps de le détailler lorsque qu’il vit littéralement une bête sombre tomber d’un arbre.

*Merde !*

Il ne put réprimer un mouvement de recul et bascula en arrière. Ses pupilles se dilatèrent, laissant transparaître un profond sentiment de surprise. Surprise, qui fit rapidement place à l’angoisse de ce qui pouvait se trouver au dessus de lui. Tête contre terre, il jeta son regard loin au dessus de lui, à travers la nuit morcelée de branches qu’il était à peine capable de distinguer. Le vide lui fit reprendre ses esprits. Il semblait que rien d’autre que les arbres ne le surplombait. Sa curiosité le réanima enfin. Il se releva et regarda la scène qui lui était offerte, scène dont l’un des acteurs n’était assurément pas humain. Ses yeux le brûlaient et son sang ne cessait de frapper contre son crane. Ils allaient tout deux se faire croquer…

*Cheveyo…*

La réplique qu’il ne perçut qu’à demi lui parut fort humaine, une question posée sur le ton du sermon. Une discussion, lancée par l’animal… Leroy se remémora alors les récits de Loys sur les créatures de la nuit qui erraient dans les coins reclus de la capitale victorienne. Des êtres plus que des bêtes, aux crocs acérés devant lesquels les humains ne pouvaient que faire pale figure. Et il n’avait encore rien vu…
L’humanoïde se mit à fléchir et à se métamorphoser sous ses yeux en une bête au pelage blanc. Un second loup…

La lune n’était pas pleine ce soir… Le mage connaissait le nom des créatures qui lui faisait face, tout du moins il était certain de la nature de l’une d’elle. Lorsque la bête claire s’assit docilement face à son vis-à-vis, il songea à ce que l’autre, teintée de noir, ne soit guère différente. Le nom de « Lycanthrope » obnubila ses pensées pendant de longues secondes. Tout deux discutèrent, semblant se connaître. Il était désespérément seul. Et l’angoisse commença à monter. Son faciès se figea et tous ses muscles se contractèrent simultanément. Son esprit était en proie à la frayeur et son corps lui échappait. Le mage noir connaissait la fureur de Loys, ces pulsions qui montaient soudainement en lui et le faisait entrer dans un état de rage incontrôlable. Leroy s’imaginait laissé en pâture à cette folie meurtrière et se voyait condamné à rejoindre la vieille Suzanne dans son tombeau organique. Quelle ironie…

Voué par l’effroi à attendre passivement qu’on le découvre, un grondement soudain se fit salvateur et le sortit de sa torpeur. Les débris de Nigromencia qui coulaient dans ses veines animèrent alors son corps. Et de la peur, le mage noire en cultiva l’adrénaline et sentit la chose, tout près. Sa tête tourna alors sur la gauche et son regard alla quérir le pied d’un grand arbre. Glissant vers le dédale de racines épaisses et sinueuses qui habillaient son lit, Leroy ressentit cette sensation si étrange et jouissive. A mesure qu’il grattait la terre de ses ongles, son corps se laissa envahir par une bourrasque de plaisir. Un plaisir qui prenait naissance dans les tréfonds de son ego, de son humanité et se diffusant dans ses tripes, le délice explosait en lui et animait chacun de ses membres. Ainsi, le mage noir se sentait invulnérable et capable d’accomplir des prodiges. De la jouissance enfantait sa force et c’était cela qui le rendait si imprévisible. Mi-homme,  il agissait alors à l’instinct.

Du bout des doigts il en frôla la reluire de cuir, le contact de sa peau contre l'antique couverture lui fit échapper un cri de douleur. Il sentit comme une vive brûlure, rapide mais douloureuse. Alors qu’il s’y reprit pour la seconde fois, les deux entités avec qui il partageait le deuil de Suzanne lui revinrent à l’esprit. Ses mouvements se stoppèrent brutalement, il resta statufié une bribe de seconde qui lui parut infinie avant d’empoigner la relique volée au temps. Le grimoire était sombre, relativement épais et lourd, sa couverture était marquée par la morsure des siècles. Le mage noir le tint fermement contre lui avant de le dissimuler sous sa robe sombre. Il ressentit le bondissement de l’être derrière son dos, il était tout près de l’arbre au pied duquel avait été déposé le livre de Kanth. Des paroles insistantes firent vibrer ses tympans. L’effroi s’en était allé, balayé par le grondement assourdissant de l’ouvrage qui réagissait à sa propre chair. Les vaisseaux sanguins de ses yeux se dilatèrent et ses orbes accueillirent un reflet carmin. Le mage se redressa doucement et se tourna face à la bête qui semblait vouloir assouvir sa vengeance contre l’humanité toute entière sur son seul être. Sa capuche dissimulait son rictus et l’intensité de ses yeux, seule sa bouche embourbée fut offerte aux prunelles du sauvage.

- Je suis un passeur de mémoire ouvrant l’histoire de ce monde comme un grand livre de chair et de sang… Sa voix revêtait un timbre tout particulier, presque solennel. Cette voix aurait pu être celle de Suzanne et se refléter sur toute la flore agonisante de ce lieux. Porté par les derniers soupirs des arbres dont la vie fut arrachée, ses syllabes retentissaient d’un étrange écho. Je me suis laissé détourner de mon chemin par les cris de ton… comparse luttant au mi-nuit de la nuit.


Coupe-gorge, il l’était assurément. Il tuait pour se nourrir à la façon des loups. Pour nourrir son ego, nourrir son ambition.
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Sidka
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MessageSujet: Re: Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Icon_minitimeMar 15 Oct - 0:45

Koulaï et Sidka s'étaient fondus l'un dans l'autre. L'animal succédait à l'homme pour un certain laps de temps. Cela était entendu entre les deux êtres, bien évidemment. Car pour aborder le désarroi de Cheveyo tout en restant aussi compatissant qu'impressionnant, Koulaï était le plus adapté. Ses crocs acérés et sa rigidité convenaient mieux à la noirceur de la nuit et à ce genre de situation que la peau mate de l'indien et son caractère instable. Etrangement, le loup noir, belliqueux et violent, était mieux placé pour intervenir, surtout dans un parc au beau milieu des brumes. Sidka s'y était habitué. Aux vues des résultats que cette technique avait donnés ces dernières années, il acceptait de laisser son entité gérer la première partie de ce genre de dialogue. Il prenait généralement la relève pour ramener le jeune homme à la raison.

Mais une chose dérangeait particulièrement la bête ce soir: la pluie. Cette fichue pluie! L'eau coulait le long de ses poils pour former de longs filaments glacés et rutilents. Tordus par le vent et la gravité, ils ruisselaient jusqu'au sol boueux où ils s'écrasaient inlassablement en projetant une myriade de petits éclats brillants près de ses pattes puissantes. Malgré son pelage de nuit, l'eau atteignait lentement sa peau pour le mordre, comme un rappel à l'ordre, une petite voix claire et cinglante, qui venait murmurer à son oreille que la misère ne quitterait jamais ni Sidka ni son frère. L'Iroquois était né un jour de tempête, cela ne le dérangeait pas, mais le loup qui someillait en lui ne pouvait tolérer longtemps l'humiliation qu'elle représentait à ses yeux. Sidka ne faisait qu'un avec avec l'orage, c'était à la fois sa fatalité et sa force première. Il restait imperturbable face à ses attaques répétées. Par contre, Koulaï ne le supportait pas. C'était paradoxal, d'autant que les deux êtres s'acceptaient tels quels sans jamais se disputer sur quoi que ce soit. Sidka avait toujours le dernier mot. Mais l'impression désagréable de sa toison qui le collait et de la boue qui alourdissait ses coussinets l'exaspérait. C'était un mâle dominant, un chef. S'enhardir face à un peu de terre pouvait paraître poussé mais pour lui aucune souillure n'avait plus à l'atteindre. Il était désormais au-dessus d'elle, porté par elle.

Cependant, ce qui le gênait le plus, c'était cette figure blanche striée de larmes. Ce regard déchiré par la tristesse et la haine. C'étaient ces gouttes de sang qui pleuraient contre cet arbre et cette peau devenue spectrale. Le loup grondait sa colère en écho à celle de l'Humain qui restait en arrière. La complicité lupine aidait souvent les deux frères, Sidka s'en servait pour l'apaiser lorsque la mélancolie rongeait le coeur du cadet.
Disparu derrière un pelage immaculé ce dernier ne pouvait même plus s'exprimer. Face à la toison noire, une magnifique fourrure blanche apparut. La louve pris le relais. Cela servait à la fois à protéger Cheveyo et à l'excuser. Koulaï laissa la louve frotter son museau contre le sien, mais il garda ses babines retroussées de colère.

C'était le cerf. C'était lui le responsable. Encore. Cela avait toujours été. Résidu des flammes et de la fange qui avaient formé leur jeunesse, l'entité cornue jouait son rôle diabolique jour après jour. C'était lui qui tirait vers le bas le fragile espoir de l'Iroquois. C'était lui qui donnait envie à Koulaï de plonger les crocs dans cette chair fraternelle.
Sidka ne le permettrait pas, évidemment. Koulaï songeait à lui enlever ce fléau. Si cela était possible, il le lui arracherait avant de pousser ses sabots dans un ravin afin de regarder son cadavre heurter les roches en contre-bas. Il ne méritait que cela. Pour le moment, c'était impossible. Il fallait patienter, trouver de l'aide auprès de spécialistes (s'ils existaient jamais), il fallait survivre pour voir si demain le soleil ne brillerait pas plus fort pour le jeune bâtard qu'il était, assez du moins pour éveiller ou réveiller sa peau froide à la douceur de l'âtre maternel, celui auquel il avait été enlevé bien trop tôt. Koulaï ne comprenait pas, contrairement à Sidka, que le cerf faisait partie de Cheveyo comme les ongles sont attachés aux doigts, comme la langue est attachée à la gorge. Sans l'entité cornue, Cheveyo disparaissait. Il fallait assenir cette partie de lui, pas l'éliminer.

Koulaï montrait les dents. Mais ce n'était pas le cerf qu'il avait maintenant devant lui. C'était la louve, sa soeur...
Derrière son apparente sauvagerie, le regard du mâle dominant qu'il était, sage et fort, incitait la belle louve sous laquelle s'était caché l'Humain, à la douceur plutôt qu'à la lutte.


- Aquene...Murmura-t-il en léchant ses crocs avant de s'ébourriffer le poil. Cheveyo ne pourra pas éternellement lutter. Ce stupide cervidé aura sa peau s'il le laisse lui ronger la tête comme une sangsu aspire la vie. Laisse-moi lui parler. Nous passerons par le royaume des esprits...

Mais cela semblait inutile. Cheveyo était trop profondément enfouit derrière mille et mille tourments qui faisaient de lui un véritable mur de silence et de souffrance. L'air était saturé d'humidité. L'odeur de la terre, mêlée à celle de l'humus et de la putréfaction, envahissait l'atmosphère. Tout était malsain en ces lieux. Cocoa commençait à s'agiter.

Soudain, une ombre, un souffle, une menace se révéla. La louve bondit, suivie aussitôt par son homologue couvert de ténèbres. Un homme se trouvait-là. Sous une capuche, il les observait maintenant d'un oeil brillant. Sa bouche et ses doigts étaient couverts de terre, il tenait un livre dans ses mains.
Koulaï fronça le museau, dévoillant comme jamais ses dents d'ivoire à l'inconnu. Un "livre de chairs et de sang"? De quoi voulait-il donc parler? La méfiance n'était même plus préconisée, elle devenait obligatoire. Que faisait un tel homme dans ce parc? Il ne semblait pas plus surpris que cela de se retrouver face à deux loups aussi distincts. Les avait-il entendu parler? En tous cas il s'adressait tout haut à eux. Connassait-il l'existence des Lycanthropes?

Quitte à choisir, Koulaï, et derrière lui Sidka, n'aurait jamais adressé directement la parole à un tel individu comme l'avait malheureusement déjà fait Aquene. La chose était irréversible. Il fallait désormais s'acquitter de son devoir protecteur. Sans attendre, le loup noir se plaça devant la beauté blanche. Le contraste entre leurs pelages était presque choquant. Dans le noir, Aquene était dix fois plus visible que son compagnon de fortune.


- Que veux-tu, Humain? Qu'est-ce que tu tiens dans tes mains?

Sa voix, tonnante et grave, grondait comme le ciel au-dessus de leurs têtes. Il ne voulait prendre aucun risque. Cheveyo était absent, complètement éteint dans son désespoir. Il était par conséquent dans un état de faiblesse particulier, malgré ses deux entités toujours en éveil. Sans lui, elles ne pouvaient pas contrôler entièrement son corps comme elles le désiraient. La cohésion avait besoin de fonctionner à trois chez les Lycanthropes. Le cervidé gênait déjà bien assez Aquene et lui-même en temps normal pour que lui aussi puisse disparaître ainsi, surtout dans un moment pareil...Koulaï jeta un regard à la louve non loin de lui. Elle avait agit en un éclair, c'était inconsidéré! Cet homme sentait la terre, la sueur aussi. Malgré la pluie, l'odorat lupin restait incroyablement développé. Une odeur de papier, de cuir, de parfum oublié...Il avait été attiré par les cris de Cheveyo? Mais que faisait-il dans ce parc avant de l'entendre? Koulaï n'aimait pas cette façon qu'il avait de se cacher sous sa capuche.

- Réponds. Qu'est-ce que tu nous veux?

Au bout d'un moment, Koulaï en eu assez. Cet homme mystérieux n'allait que leur poser de nouveaux problèmes, c'était évident. Cheveyo était dans un tel état que cela n'aurait pas été possible de se battre sans qu'il soit blessé, et ce malgré la bonne volonté d'Aquene.

- Viens, Aquene, partons. Cet homme n'a certainement pas l'esprit sain. Il faut mettre Cheveyo à l'abri...

Sur ces mots, le loup noir recula, prenant garde à ce que l'homme ne fasse aucun geste suspect puis il entraîna avec lui la louve à la toison blanche. Lentement, reculant pas à pas, les deux Lycanthropes disparurent bientôt dans l'obscurité du parc et s'enfuirent dans les buissons sans laisser la possibilité à l'homme de les suivre.

[HRP/ Fin du RP. Suite de Sidka près du Waterloo Bridge, post "Perle de nacre" après une ellipse./HRP]


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MessageSujet: Re: Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Icon_minitimeDim 10 Nov - 15:21

Aquene sentait les gouttes de pluie mouiller son pelage. Ces perles glacées, à chaque instant, imprégnaient, son épaisse toison de neige. Comme des poignards, le froid mordait sa peau où sa langue léchait sa chair. C'était une sensation forte désagréable qu'une fourrure imbibée, sale. Elle ne pouvait pas empêcher ces larmes de la rendre lourde. Ce Temps,  où ses coussinets s'engluaient dans le sol meuble, ne plaisait guère à la Belle Louve. Dans la boue, ses pattes rappaient. Elle ne possédait pas tous ses appuis. Si le mal frappait sous la forme d'un ennemi, elle serait mise en difficulté. D'autre part, Sans Cheveyo, la lupine demeurait bien faible. Ce corps, qui leur appartenait à tous trois, lui échappait. Sans l'unité coexistante entre les trois entités, prendre sa forme l'épuisait. Elle était en grande peine.

Lasse, les oreilles basses, elle exprima son désarroi, à son frère, Koulaï. Face aux babines retroussées, elle se tint silencieuse. La colère de l'alpha allait contre le Prince de la Forêt. Elle la partageait. Elle aussi haïssait cette bête aussi affable que le diable. Il écorchait de ses syllabes les moignons du bonheur que parvenaient à rassembler avec grande peine les frères. Ils avaient déjà assez soufferts dans les combles de l'enfer décadent et ses vices. Les Hommes ne leurs offrirent que peu d'espoir lors de leurs jeunes années. Et Taïma, lui de toute sa malice, dévorait la paix, leur survie, si fragile. Telle du verre, sous chaque coup de couteau, elle partait en poussière.

Inscrit en elle, à l'encre indélébile, persistait l'envie de protéger sa progéniture. Telle une mère aimante, elle voudrait planter ses crocs dans l'animal pour le punir de sa duplicité. Mais, indubitablement, cet acte n'est possible que dans sa tête. Elle ne comptera jamais le nombre de fois où elle arracha les pattes, dévora le cœur, se lécha les babines maculées de sang chaud, mentalement.  L'irréductible ne perd rien pour attendre. La rage, par bouffée, l'envahie. Le timbre du mâle alpha exorcisa son envie vengeresse. Redevenue calme, Aquene porta l'or bleu de ses yeux dans les topazes voisins.

Le voyage dans le monde des esprits, dans l'état actuel des choses, n'aiderait pas à sortir Cheveyo de sa fange de désespoir. Tout autour de son cœur, il avait érigé une forteresse inébranlable où s'échappaient tristesse et souffrance. Prisonnier dans ce cocon, il ne laissait pas la moindre fissure pour qu'elle viennent l'en déloger. Par ses crocs, elle souhaiterait tant en casser les murs. L'extirper par la force. Pourtant, elle attend. Assit sur le sol trempé, ses mots s'échappent.


- J'en ai bien conscience. Et je me sens toujours aussi meurtrie à chaque fois que le stupide cornu prend parole. Il est passé maître dans les phrases qui auront  le meilleur impact dans le coeur souffrant de Cheveyo. Si je pouvais lui arracher la langue pour préserver cet enfant, je le ferai.

Un grognement, une odeur intruse et la bête à la fourrure d'ivoire fila dans la nuit. Les babines retroussées, dévoilant les crocs luisants, elle menaça l'ombre près des racines de l'arbre. C'était inconsidéré. Sage habituellement, l'état de son protégé, réveillait en elle, un instinct de protection poussé au paroxysme. Elle avait agi bien avant de réfléchir. Maintenant, elle analysait la situation irréversible.  Les fragrances de boue et de sueur s'échappaient de la silhouette encapuchonnée. Le timbre de sa voix, qui s'échappa de la bouche embourbée, lui hérissa le poil. Le livre qu'il tenait dans les mains lui donnait une mauvaise impression. Un livre de chair et de sang ? Cet homme qui se désigne comme un passeur de mémoire appartenait-il à ceux qui portaient en leur chair la magie ? Les mages ? Si oui, la situation se révélait complexe... 

Méfiante, Aquene restait sagement à l'arrière du grand loup noir. Elle s'allongea au regard que lui fit son frère. Elle avait commis une faute, elle le savait. Les oreilles basses, elle écoutait les grondements au dessus de leur tête. La fange s'agrippait à son poitrail comme d'immondes griffes. La salissure laissait sur la toison blanche ses marques brunes, presque noires. Un orage frappa un arbre placé à quelques mètres d'eux. Les éléments se déchaînaient. Nullement à l'aise, elle sentit le rire de Taïma.


* Comment vas-tu réagir maintenant que la situation t'échappe ? *

*  Ferme là. S'il arrive quelque chose, ce sera par ta faute. *

* La grande loupe est sur les nerfs ? *

*  Je t'en prie, Cheveyo, écoute moi. Reviens. Ton frère peut être en danger si la situation nous échappe. Ce n'est pas le moment de te perdre dans ta souffrance. *

Du mur qui se brise, Aquene perçoit son protégé. Elle sent son coeur qui arrête un battement. Son amour pour son frère est si grand qu'il s'extirpe de son mutisme. Soulagée, elle l'entend soufflé.

* Sidka. Mon frère... est là.. Qu'est-ce qui se passe ?*

* Votre cauchemar... *

Le Prince de la forêt ricane. Cette situation l'amuse. Aquene ne prend pas ombrage de la bêtise du cerf. Elle expliqua la situation à son protégé. Il tressaille. Elle soupire. La belle louve se releva dignement. Parvenu auprès du mâle dominant, sa gorge se posa contre son cou.  

- Il est là. Affaibli, mais bien présent..

Elle se détacha pour porter son intérêt sur cet homme qui pouvait représenter un danger. Une quelconque menace et elle planterait ses crocs dans ses jambes.


EDIT ADMIN

Finalement, Koulaï, préféra éviter les problèmes et fuir face à cet étranger. Lui qui était si belliqueux et si froid avec ceux qui pouvaient porter atteinte à son intégrité, ainsi qu'à celle de son frère, voulut éviter que Cheveyo puisse risquer d'être blessé dans une confrontation. Cet homme n'avait clairement pas toute sa tête, la terre sous ses ongles et sa démarche en disaient assez long sur son état d'esprit. Inutile d'insister.

Le loup noir recula, sa consoeur le suivit. Leurs regards de braise fixèrent le plus longtemps possible l'étranger avant qu'ils ne s'enfuient définitivement dans le parc. Il fallait mettre Cheveyo à l'abri et le ramener à la raison...


[HRP/Fin du RP. Dernier post de Cheveyo - Personnage archivé/HRP]
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MessageSujet: Re: Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Sous le ciel battant se rencontrent des âmes. [Sidka, Cheveyo, Leroy] [15/02/42] Icon_minitimeJeu 27 Fév - 14:52

Ses doigts salis de terre se crispèrent fermement  sur l’objet de sa quête. Le mage se dressait face aux deux créatures de la nuit, nanti d’un flegme à la limite de la l’insolence. Il l'observait, ce loup blanc qui illuminait le tombeau dans lequel tous étaient tombés en cette nuit profonde. Les quelques éclats de lune qui perçaient entre les bois morts et le voile de pluie se reflétaient en ce pelage clair gorgé d’eau. Les filets de pluie s’écoulaient le long de sa fourrure qui perdait de son volume et de sa majesté. Une unique question parvint à émerger de son esprit en proie à un état de transe. Que faisaient-ils par ce temps en ces bois découverts à la merci de l’orage ? Se pouvaient-ils que ces êtres, surement davantage en communion avec la terre, aient senti qu’en ces lieux résidaient un objet qui réagissaient à la plainte de la flore mourante ?

La bête noire bondit soudainement devant Leroy comme pour s’interposer entre lui et la créature immaculée. Le mage ne put davantage retenir sa crainte et elle lui explosa à la figure, le faisant tomber à la renverse. Ses mains désireuses se fermèrent avec plus d’intensité encore sur le précieux ouvrage à l’épaisse couverture. Il était là, il le sentait, l’objet se manifestait à celui qui l’avait dérobé. Les secrets qu’ils contenaient étaient emplis d’entraves mystiques, celles-ci se révélaient telles des forces inconnues qui s’élevaient entre le mage et les bêtes en voulant imposer leur volonté. Un écran de fumée invisible mais dangereusement palpable qui rendait l’atmosphère bien plus lourde qu’elle n’aurait du l’être. La voix d’outre tombe de la bête sombre en magnifia la pesanteur. Une voix rauque comme sortie des tréfonds de ses viscères en faisant entrer tous ses muscles en résonance.  

Leroy laissa régner le silence et la créature n’eut comme réponse que le bruit de la pluie contre la nature à demi morte. Le temps s’écoulait à mesure que l’eau s’écrasait sur le bois, la chair et la fourrure. La présence de ces deux loups était surement pas plus légitime que celle de l’humain. C’était le désespoir et l’agonie qui les avaient conduits tous deux sous l’eau battante.  L’agonie de la flore pour Leroy dont le livre Kanth se gorgeait, l’agonie du cœur pour Cheveyo dont les cris étaient parvenus à ses oreilles. Le noir alors que faisait-il ? Était-il une main tendue à cette bête vouée à lutter contre elle-même ? Un protecteur, un ami, un frère ? Tout cela importait peu. Une seule chose était certaine, si ces deux êtres convoitaient de la chair fraiche, le mage serait déjà réduit à l’état de charpie. Leurs intentions étaient alors toute autre, peut être même pacifiques.

Porté par les grondements de la relique réagissant à sa chair gorgée de magie, Leroy se releva. La boue couvrait entièrement la longue robe qui l’habillait. Ses ongles étaient noircis, son visage terni. Ses cheveux mouillés et sales avaient perdu toute leur intensité. Seuls ses yeux brillaient d’un éclat mystérieusement carmin. Empoignant l’ouvrage d’une main unique, il abaissa sa capuche et offrit son reflet morbide aux prunelles des bêtes. Ses yeux se plongèrent alors sur eux. Le clair obscur dissimulait ses traits déjà dénaturés par la crasse et la fatigue. Quant à ses prunelles, elles soutenaient le regard agressif des bêtes tout aussi surprises d’avoir rencontré de la vie en ce lieu.

En gardant le contact visuel avec le mage, le loup noir recula pas à pas, invitant Aquene à faire de même. Leroy resta immobile, son visage découvert accueillait un regard à la limite de la démence. Les deux bêtes finirent par s’enfuir et disparaitre dans l’obscurité qui régnait de toute part.  Le mage serra l’objet contre lui, son magnétisme faiblissait. A mesure que l’ouvrage millénaire s’éteignait, l’esprit de l’humain retrouvait la paix. Il fallait qu’il rentre maintenant mais son état ne lui permettrait peut être pas d’arriver jusqu’à la demeure de la  Tour de l’horloge. A la lisière du parc, il trouva une auberge en laquelle il trouva refuge en utilisant son don de persuasion contre le propriétaire bedonnant qui répondit à son appel, n'ayant guère d'autre alternative.



[HRP/ Fin du RP. Suite de Leroy à venir./HRP]
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