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Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42]

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Asher Rosebury
Citoyen de l'Ombre
Asher Rosebury
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Emploi/loisirs : Pianiste/Enquêteur sur des meurtres qu'il a commis lui même inconsciemment...
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Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42] Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42] - Page 2 Icon_minitimeVen 14 Mar - 15:25

Le suicide lui paraissait doux comparé à ce qu'il avait vécu et il était encore loin de s'imaginer toutes les créatures possibles et inimaginables qui peuplaient les rues de Londres. A vrai dire, on lui aurait annoncé l'existence de vampires et de loups-garous, il aurait ri au nez de son interlocuteur en lui annonçant clairement qu'il avait dû lire trop de contes pour faire peur aux enfants. Il ne croyait à tout ce qui pouvait dépasser la réalité, aussi se gardait-il bien d'y penser pour éviter de se faire de fausses frayeurs.
Mais là c'était différent, il était loin de se douter qu'il était habité par un double de lui-même qui le manipulait comme une stupide marionnette, à vrai dire il n'y aurait jamais pensé, cette idée était beaucoup trop farfelue pour qu'elle envahisse ses pensées. Aussi lorsqu'il évoqua l'idée du suicide il avait vu des traits d'inquiétudes se former sur le visage de l'homme qui lui faisait face. Il y pensait réellement, c'était peut-être une des seules solutions pour que son cauchemars cesse. Il voyait alors la mort comme une brume blanche l'enlevant de ses misères et le présentant à son Créateur. Il espérait au fond de lui qu'une personne viendrait pour l'achever parce qu'il ne pouvait se résoudre à mettre fin à ses jours. C'était interdit. Il désirait aller au Paradis et s'il commettait cet acte irréparable il en serait à jamais privé. Hors il voulait retrouver ceux qu'il aimait. Fixant un instant le barman il se demanda s'il ne pouvait pas s'en charger mais il repoussa cette idée au plus profond de lui même. Un crime ne reste pratiquement jamais impuni, l'homme serait vite retrouvé et en une fraction de seconde on le mettrait sur l’échafaud. Asher en mettait sa main à couper.

Brandy tentait de lui remonter le moral avec un petit sourire lui disant que ce n'était certainement qu'une mauvaise passe à passer, que ça allait certainement s'arrêter. Mais le barman ne comprenait pas... cela ne faisait pas qu'un an, cette « mauvaise passe » semblait être sans fin pourquoi s'obstiner à lui dire que tout allait bientôt s'arrêter alors que le bourgeois savait pertinemment que ce n'était que le début de sa descente aux Enfers. Il se sentait presque humilié de ne pouvoir protéger les personnes qu'il aimait.
Brandy pour le convaincre fit appel à la foi du jeune homme, il pensait exactement la même chose que lui, aussi il riva ses yeux argentés dans ceux de Brandy avant de sourire et de répondre :


- Tu sais Brandy je crois que tu as raison... Dieu nous l'interdit... mais je pense quand même que c'est une des meilleures choses à faire.

Puis leur dispute avait éclaté, laissant le jeune homme dans un état de pure rage non dirigé réellement contre le Capitaine mais surtout envers l'assassin qui avait fait de sa vie le plus pur des Enfers. Il était en train de se mettre à dos un potentiel ami, confident... Décidément, il n'aurait jamais dû lui conter tout cela, c'était une preuve de sa fragilité, le barman avait raison. Le bourgeois était un égoïste, narcissique, qui ne pensait qu'à lui. Il voyait la mine de Brandy se renfrogner au fil de leur discussion puis ses poings se serrer. Le dégoût se formait sur ses traits, faisant mal à Asher, il n'aimait pas qu'on le voit ainsi.

* Héhé Asher... Que tu es mignon quand tu es triste, je te promets une jolie surprise pour te remonter le moral... *

Décidément sa seconde nature semblait réellement vouloir lui faire du mal. Et le pire de tout cela c'était qu'Asher s'obstinait à vouloir se venger de tous les crimes que lui même avait commis inconsciemment ce qui faisait rire assez facilement sa deuxième facette.
Ses yeux plongés dans ceux de Brandy il l'écoutait parler, l'insulter, sans qu'il ne puisse réellement se défendre, sa fatigue était telle que lorsqu'il répliquait il ne s'enfonçait qu'un peu plus. Aussi, le barman lui avoua qu'il aurait préféré le laisser dehors, qu'il avait commis une erreur. Asher s'en pinça les lèvres il ne voulait lui dire qu'une chose : « vas-y jette moi dehors, tue moi, fais quelque chose, au moins tu ne craindras rien et tout s'arrêtera ! » mais il n'en fit rien et continua à l'écouter. Bien sûr qu'il savait où il était mais Brandy savait-il seulement à qui il s'adressait ? A un ancien soldat qui n'avait aucune pitié et qui auparavant avait dû mal à retenir sa colère, sa lame pouvait venir se figer directement entre ses deux yeux s'il ne faisait pas un minimum d'effort pour se contenir. Il baissa les yeux quand soudain il entendit Brandy s'excuser, lui dire qu'il ne pensait pas réellement tous ce qu'il venait de lui dire, qu'il avait parlé sous l'effet de la colère. En réalité, l'homme avait peur, peur pour sa peau, peur pour celle de sa serveuse, Clarisse. Il était inquiet et cela se comprenait mais Asher avait encore du mal à digérer tous les propos que le barman lui avait lancés d'un ton colérique. Cela lui était resté coincé dans la gorge et il sentait que ça n'allait pas passer avant un bon moment. Il savait pertinemment que peut-être le Capitaine n'avait pas pensé une seul fois à tout ce qu'il avait dit mais il sentait au fond de lui qu'il n'en pensait pas moins pour certaines choses. Le jeune homme faisait de son mieux pour tenter d'oublier et de passer à autre chose mais les mots restaient bloqués. Il aurait bien aimé lui dire : « ce n'est pas grave Brandy, cela ne fait rien, c'est déjà oublié... » mais ce n'était pas vrai. Il ne voulait pas lui mentir, il s'abstint donc de toute remarque lui disant simplement :

- Ne t'en fais pas... Je te comprends, j'aurais dû partir sans te raconter tout cela.

Son ton s'était fait sec, amer, sans qu'il ne puisse réellement se contrôler, il ne l'avait pas voulu, il avait du mal à faire passer tout ce qu'il avait pu encaisser en l'espace de quelques minutes. Il restait sur la défensive coûte que coûte. Puis la serveuse avait quitté l'Abondance sous le regard inquiet d'Asher. Il se demandait si son agresseur en profiterait pour s'attaquer directement à elle. A cette idée son cœur se serra et il eut presque envie de la rattraper par le bras pour lui indiquer de rester. C'est alors que la voix de Brandy résonna à ses oreilles. Au fur et à mesure de ses paroles le jeune homme écarquilla les yeux. Il esquissa une grimace avant de baisser la tête fourrant un main dans ses cheveux, déglutissant silencieusement, puis il releva les yeux pour écouter le barman. Il lui demandait de ne plus s'approcher de la serveuse, il le persuadait en utilisant ses sentiments, laissant un goût amer dans la bouche du jeune bourgeois.

- Non, elle ne mérite pas ça...

Plongé dans ses pensées, les paroles de Brandy s'infiltraient lui tel un poison, et s'il avait raison ? Et s'il avait fait sa part des choses dans chacun des crimes commis ? Le cœur du jeune homme se glaça d'effrois, non ce n'était pas possible, il ne pouvait pas... Comment aurait-il pu ? Non... jamais il … Non. Non. NON ! Ses pensées bourdonnèrent. Il refusait d'assimiler tous ce que lui disait le capitaine de l'Abondance, tout ceci lui paraissait impossible et pourtant... Il devait l'avouer, s'il continuait à côtoyer des gens ne risquait-il pas de mettre leur vie en danger ? Il réprima un hoquet de tristesse et se mordit l'intérieur de la joue jusqu'à se faire saigner, envahissant sa bouche d'un goût métallique qu'il ne connaissait que trop bien. Ses yeux vibraient de rage, s'il se coupait du monde çaen était fini de sa santé mental, il dégénérerait, deviendrait fou à souhait ! Et là on lui demandait d'arrêter de voir des femmes ! Comment pouvait-on lui demander pareille chose ?! Elles étaient pour lui les créatures les plus belles et les plus pures au monde, comment s'en priver ? Mais encore une fois, il avait raison, s'il prétendait tellement les aimer, il devait cesser toutes liaisons avec elles.
La deuxième facette d'Asher commençait à s'inquiéter, le bougre le cernait peu à peu, réfléchissait comme lui, comment faisait-il ? Il n'était qu'un barman !  Il ne devait découvrir qui il était réellement ! Il en devait de sa survie mais aussi... de son petit plaisir quotidien qui se résumait à : tuer, faire souffrir son corps et l'envahir un peu plus à chaque instant. Il avait toujours éprouvé une vive joie et une jubilation intense lorsqu'il assassinait pour son bien-être ou plutôt son mal-être selon le point de vue que l'on adopte.
Le barman avait encore touché un point sensible, c'est vrai comment pouvait-il savoir si en dehors de son entourage si son criminel ne s'en prenait pas à de simples innocents qu'il croisait dans la rue. Soudain Brandy semblait désireux de l'aider, tiendrait-il réellement sa parole ? Aiderait-il le jeune homme ? Mystère... Cela ne faisait que peu que tous deux se connaissaient... Il échappa un hoquet de surprise avant de s'exclamer d'un ton peu assuré :


- Je... Oui... Je vais la laisser... Mais devrions-nous la laisser seule dehors ? Je ne pense pas que ça soit une bonne idée... Elle... Elle devrait rentrer. Je... Pourrais-tu garder un œil sur elle, vérifier qu'elle aille bien ou bien même la laisser dormir chez toi ? Elle y serait plus en sécurité je pense... Je suis désolé je m'égare...
Je ne sais pas si tu te rends compte de ce que tu me demandes... Les laisser ça veut dire m'isoler du monde... Je vais en devenir fou Brandy, oui fou. Je ne tiendrais pas, il me faut un minimum de contact social, je ne suis pas un homme des cavernes, je ne suis pas un solitaire... La solitude me tue... Mais je vais faire ce que tu me dis, je vais m'isoler quelques temps, le temps de... de... lui rendre la monnaie de sa pièce.
Il marqua une courte pause, réfléchissant rapidement aux autres propos de son interlocuteur. Brandy, si ce que tu dis est vrai alors il faut que cela cesse rapidement, à moi tout seul je vais finir par exterminer le dixième de la population londonienne. Je fréquente des gens tout les jours, à toutes heures de la journée... Je travaille pour des passionnés de musique et ils viennent par dizaines voir centaines pour m'écouter jouer, comment savoir s'ils ne meurent pas l'un après l'autre?
Un frisson parcourut son corps. Je te remercie de vouloir m'aider, mais ne t'en sens pas obligé, Brandy. Ce n'est pas une affaire qui te regarde et je pense que plus tu restes loin de ça moins tu courras de risques. Mais un coup de main ne serait pas de refus. Je ne veux pas que tu sois contrain à me venir en aide Brandy...

Le jeune homme lui conta ensuite son histoire, quand et comment tout avait commencé. Lorsqu'il entama son récit sur l'incident en Italie il ne put qu'afficher une mine de dégoût. Il revoyait encore son visage hideux, brûlé, une loque humaine sur pattes. Il visualisait les regard dédaigneux, les hommes qui se moquaient de sa laideur, les femmes qui le méprisaient, tout ceci l'avait dégoûté de lui même. Il s'était vu en tant que monstre et avait tout de suite voulu en finir avec cette mascarade ridicule. Brandy semblait de plus en plus surpris par tout ce que venait de lui raconter le jeune homme, il semblait presque désolé de s'en être pris ainsi à lui. Puis il s'excusa, déclarant que ça n'avait pas du être facile tous les jours. Asher secoua la tête d'une signe négatif :

- A vrai dire je ne les ai jamais vu, je n'ai entendu que le son de leur voix et aucune ne m'était familière... Je ne pense pas les recroiser un jour. Je suis presque sûr et certain qu'ils n'ont rien à voir avec cette histoire, ils ne m'ont fait subir ce supplice que pour mon argent, ils m'ont dépouillé, je ne vois pas d'autres raisons qui auraient pu les pousser à un tel crime.

Puis une migraine fulgurante avait assaillit l'esprit du jeune homme pour éviter qu'il ne raconte un peu plus dans les détails cette expérience assez étrange, heureusement pour lui il n'avait rien dévoilé de compromettant, c'est comme si la deuxième facette logée en lui l'avait poussée à dire autre chose que ce dont il désirait parler. Le visage pâle, le jeune homme avait par la suite retrouvé ses esprits quoique un peu déboussolé. Brandy semblait comprendre qu'il avait voulu retrouver son ancienne apparence. C'est étrange de la manière dont change les gens en écoutant une simple historiette que le bourgeois aurait pu inventer. Pourquoi lui faire ainsi confiance sur ses dires ? Malgré tout, il n'avait pas menti, il n'en voyait pas l'intérêt.

- Pourquoi charlatan ? Cet homme ne s'intéressait qu'à ma richesse et lors du...

Sa tête bascula vers l'avant, son front frappant le bois dur du comptoir dans un bruit sourd. Un gémissement roque s'échappa de ses lèvres mais il réussit à finir sa phrase :

- lors du rituel... il invoquait des noms sataniques... démoniaques... et semblait … parler une auutre...

Il s'étrangla dans ses dires, des larmes de douleurs coulant sur ses joues blanchâtres :

- une autre langue.

Il serra les dents tentant de faire partir la douleur, mais elle était telle qu'il ne pouvait s'empêcher de marmonner des mots incompréhensibles, puis elle s'estompa peu à peu, il ne sentait plus sa nuque, sa tête lui paraissait aussi lourde qu'un âne mort. Il ne la releva pas d'ailleurs pour rester conscient.

- Non... je ne séduisais pas les femmes mariées, c'était plutôt elles qui me faisaient des avances je dois dire, mais elles étaient comment dire ?... innocentes, peut-être trop faibles d'esprit pour se permettre de commettre une quelconque faute.

Il grimaça s'arrachant presque les cheveux, respirant plus fort qu'il ne l'aurait souhaité. La douleur s’appesantit, aussi bien qu'il releva la tête, plantant ses yeux brumeux dans ceux de son interlocuteur :

- et puis... elles n'en auraient pas eu le temps, la plupart ne sont plus de notre monde, seules les premières sont encore en vie... Je me sens si honteux de leur disparition si tu savais...


Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42] - Page 2 Signat11
La plupart des hommes flottent, misérables, entre la peur de la
mort et les tourments de la vie et ne veulent pas vivre et ne savent pas mourir.
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Brandy Weest
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MessageSujet: Re: Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42] Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42] - Page 2 Icon_minitimeVen 21 Mar - 19:55

Brandy ne s'était certainement pas attendu à devoir disserter sur le droit qu'à chacun à s'ôter sa propre vie. Ce genre de sujet le mettait très mal à l'aise, d'autant plus en en parlant avec un homme qui lui était étranger quelques heures plus tôt. Bien sur il avait l'habitude d'écouter les hommes se morfondre sur leur existence comme si cela pouvait les aider à la rendre meilleure par la seule force de la parole, mais il était toujours très rare que ça en arrive à ça. Et là, il était mis au pied du mur par un gars qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam et à qui il devait déblatérer ses vieux souvenirs de catéchisme pour réussir à le réconforter. Il était certain d'avoir échoué dans cette tâche, mais au moins il pensait être parvenu à le raisonner grâce à la religion, puisque celle-ci, quelle qu'elle fut, interdisait l'homme d'attenter à sa vie sous peine déroger aux ultimes règles édictées par Dieu. C'était bien là, la seule chose qu'il ait réussi à faire, puisque Asher lui dit tout sourires que ses croyances étaient ce qui l'empêchait de passer l'arme à gauche et que si cela s'était révélé possible, il pensait que c'était la meilleure solution qui s'offrait à lui. Le barman grimaça. C'était un terrible sujet de discussion qu'il leur faudrait vite abandonner, il n'y avait rien de sain à en parler. Que répondre à ce genre d'affirmations ? Il ne pensait pas qu'il y ait de phrase adéquate et il aurait aimé en trouver une. Faute de mieux il tenta :

- Écoutes ta foi mon brave, elle te guidera sur l'bon chemin, conclu Brandy les yeux posés sur ceux de son interlocuteur.

Il avait parlé d'une voix sans timbre, espérant simplement que le sujet serait clôt parce qu'il doutait de pouvoir retenir longtemps quelques sarcasmes bien sentis. Il avait ramassé Asher sur les docks pour lui permettre de vivre, pas pour qu'il chougne sur son comptoir qu'il voulait mourir. C'était n'importe quoi. Aucune force de caractère chez les bourgeois. Et le pire, c'était ce sourire qu'il affichait, le barman lui aurait bien fait avaler. Il ne comprenait pas ce genre de comportement. Il en avait vu des gars déprimés, par centaines, mais celui-là c'était une perle.

Cette conversation déplacée était peut-être ce qui avait échauffé Brandy et commencé à mettre le feu aux poudres. Ça et les autres propos de Asher. Se rendait-il au moins compte de ce qu'il disait ? Quel étrange personnage. L'ex-Hunter ne savait décidément que penser de lui. Entre sa personnalité changeante, ses éclats et ces instants d'intense réflexion, ce regard étrange. Il ne semblait pas avoir conscience de la portée de ses actes, il ressemblait à un enfant incapable de contrôler ses pulsions, quoique les hommes avaient aussi ce genre de problème. Il était comme une girouette malmenée par le vent, ses désirs le poussaient dans une direction et rien, pas même sa raison ou tous ces meurtres, ne pouvait lui faire combattre les bourrasques de ses envies. Brandy ne savait pas s'il devait l'en blâmer ou être peiné de cette attitude. D'abord il ne parvint pas retenir sa colère, parce que cet invité qu'il avait sauvé des griffes mordantes du froid n'était qu'un égoïste sans pareil, qu'il laissait la mort dans son sillage et que rien ne semblait vouloir l'arrêter. Pas même cette culpabilité qu'il disait lui enserrer son petit cœur de papier. Qui pourrait assumer de voir tant de morts sans modifier son comportement ? Le barman trouvait cette attitude aussi coupable que celle de l'assassin. Il était dégoûté par Rosebury et regrettait de s'être laissé attendrir par la voix d'outre tombe de sa bonne mère. Il ne savait même plus pour quelles raisons il l'avait écouté. Et après la colère, quand les choses s'étaient éclaircies dans son esprit, Brandy avait commencé à échafauder un plan, une contre attaque. Il refusait de craindre pour sa vie, s'il s'en donnait la peine, il retrouverait le meurtrier et le ferait mettre en prison, où il allait payer pour ses crimes. S'il y était contraint, il n'hésiterait qu'une seconde avant de lui ôter la vie. Sa motivation était tout à fait égoïste, il l'assumait ; A voir ce que ça amenait d'aider autrui, il y réfléchirait à deux fois maintenant avant d'amener un chien galeux dans l'Abondance. C'est à cause de gens comme ça que la gentillesse se perd, parce que des salauds en profitent à foison, laissant d'autres démunis, abandonnés de tous, alors qu'il leur aurait suffit d'une main tendue pour sortir du gouffre. Asher lui, c'était tout le contraire, de sa main il entraînait tous ceux qu'il rencontrait dans une abîme sans fond, où il aurait pu y faire tomber l'humanité entière rien que pour escalader leur cadavres dans l'espoir d'en sortir un jour. Sale engeance. Il aurait mérité d'être éliminé comme une vermine de Loup-Garou. Cependant, avant de s'occuper de remettre Rosebury à sa place, il fallait retrouver l'assassin et c'était impossible sans la coopération du bourgeois. Ses éclats ne serviraient à rien. Ravalant sa hargne, le Capitaine fit le premier pas pour enterrer la hache de guerre. Il prit grand soin de ne pas prononcer de paroles d'excuses explicites, seulement d'expliquer les raisons de sa colère, qui ne pouvaient que peser en sa faveur, malgré les œillères d'Asher. Il tempérait ses propos pour rétablir le contact dont il avait besoin, il n'était pas utile qu'il s'abaisse à faire de profondes et plates excuses à un homme qui n'en méritait pas une seule.
Ceci dit, il vit bien dans les mouvements de son hôte que ses paroles colériques n'étaient pas près de s’effacer de sa mémoire, il fit néanmoins l'effort de baisser les armes lui aussi. Tous deux restaient maintenant sur leurs positions respectives sans les dévoiler clairement au grand jour. D'un ton sec, Rosebury prononça quelques mots d'apaisement, ajoutant qu'il n'aurait jamais dû lui conter toute cette histoire. Brandy afficha un maigre sourire de contentement, qui cachait une grimace ennuyée. Ce petit morveux n'avait toujours rien compris, c'était un cas désespéré, une tanche. Mais bien sur, oui, il aurait dû partir comme ça, sans un mot, laissant le barman dans l'ignorance de ce qui l'attendait. Pas de souci mec, j't'enverrais un faire part pour mon enterrement ! L'homme ravala ses sarcasmes, s'intimant l'ordre de jouer un rôle. Clarisse était sortie, prenant sa pause sûrement, donnant ainsi l'occasion au Capitaine d'exprimer clairement ses réticences à Rosebury. Il ne voulait pas qu'il tourne autour de sa serveuse, c'était trop dangereux. Il n'hésita pas à faire appel à la ruse pour que son invité soit de son avis, il n'avait aucun remord à tenter de manipuler cet irresponsable, surtout si c'était pour sauver une vie. Posément, Brandy entonna une réplique qui avait pour but de faire ouvrir les yeux à Asher. Il vit différents sentiments transparaître sur son visage, il avait l'air de beaucoup réfléchir et d'être préoccupé.

Une fois la surprise passée, Rosebury commença par accepter de laisser Clarisse tranquille, le barman espérait qu'il en soit capable mais il en doutait sérieusement. Il aurait au moins essayé, même si ça n'était pas couronné de succès. Puis Asher lui demanda de veiller sur elle, d'aller jusqu'à lui proposer de la faire crécher chez lui pour garder un œil sur sa vie. L'ex-Hunter était tiraillé entre le rire et l'exaspération. Franchement, s'il proposait à Clarisse de rester sur l'Abondance, ne serait-ce qu'une nuit, il était presque certain de se prendre une taloche, c'était du grand n'importe quoi ! Elle n'accepterait jamais une telle proposition et Brandy n'avait pas envie d'avoir à supporter une femme à bord plus que de raison. En même temps, qu'est-ce que Rosebury espérait avec une telle demande ? La jeune femme n'allait pas se laisser enfermer pour son bon plaisir, c'était même pas sur qu'elle comprenne l'enjeu de tout ceci et il y aurait de fortes chances pour qu'elle prenne peur, pensant que son patron ou cet inconnu en avaient après elle. N'importe quoi. C'était à peine croyable d'avoir des pensées aussi irréalisables. Asher réfléchissait-il avant de parler ? Non, à n'en pas douter. D'ailleurs il avouait lui même « s'égarer ». Pire que ça oui.

Ensuite le Capitaine sentit à nouveau sa patience être mise à rude épreuve par les propos de son hôte. Cette rengaine de « je », « je », « je » commençait à donner des remontées d'acide. A croire qu'il assistait une mauvaise tragédie. Il allait devoir supporter ces jérémiades jusqu'à ce que le meurtrier soit sous les barreaux, mais jusque là il lui faudrait se battre avec ses nerfs pour ne pas étrangler Asher, ce guerrier souffreteux obnubilé par la place qu'il occupait dans le cœur des femmes. Mais malgré tout, il semblait que le barman était parvenu à lui faire entendre raison. Pas une mince affaire ça. Le rire qu'il avait retenu lorsque Asher lui avait demandé de proposer à Clarisse de rester chez lui s'était totalement dissipé. Il était mort dans sa gorge sous les coups du narcissisme perforant du noble guerrier. La soirée allait être longue.
Brandy laissa Rosebury le temps de réfléchir et de peser ses mots. Il ne comptait pas interrompre ses pensées, sans un mot il attendit la suite. De son coté, il ne s'inquiétait pas encore pour sa serveuse, celle-ci allait bientôt redescendre, il n'en doutait pas. Assassin ou non, celui-ci n'agirait pas de si tôt. Il en était intimement certain, bien que rien ne le lui prouvait.
Le discours du Capitaine avait l'air d'avoir marqué son interlocuteur au fer blanc. Il avait donc atteint son but. Asher comptait agir et tenter une bonne fois pour toute de mettre fin à ses actes inconsidérés. Il était temps. Il le remerciait d'accepter de l'aider, en lui proposant de se rétracter s'il le voulait. Très louable de sa part.


- Je m'occupe de la sécurité de Clarisse, j'irais pas jusqu'à lui proposer de rester ici, elle refuserait d'office, je veillerai au grain quand même. Mais tant que tu restes loin d'elle, m'est avis qu'elle a rien à craindre. Alors, oublis-là, ok ? Le barman mâchonna son tabac. La salive abondait dans sa bouche. Je crains que les circonstances ne me poussent à rechercher avec toi cet assassin. Ma sécurité en dépend sur le long terme et celle de nombreuses autres personnes. On va faire justice à c'te lâche qui n'ose même pas se battre comme un homme.

Maintenant que c'était dit, qu'ils allaient tous deux mener l'enquête contre le mystérieux meurtrier, Asher apprit à Brandy ce qu'il désirait savoir. Il combla les blancs, assembla les pièces du puzzle, se replongea dans de sombres souvenirs répondit aux questions du barman, ce qui lui permis d'y voir plus clair.
Ces hommes qui l'avaient enlevé, détroussé et laissé pour mort n'en avaient que pour son argent. C'étaient des candidats de moins. Mais leurs actes n'en restaient pas moins immondes. C'était de la violence gratuite. L'argent pouvait motiver beaucoup de choses, mais pourquoi aller jusqu'au meurtre si on pouvait l'éviter ? Ils devaient éprouver un certain plaisir dans cette pratique, il n'y avait pas d'autre explication. Et l'assassin qui hantait Rosebury, éprouvait-il du plaisir à tuer chacune de ses victimes ? Brandy réprima un frisson, certain que la réponse n'allait pas lui plaire. Il fallait mettre fin aux agissement de cette personne. Soudain l'ex-Hunter se demanda s'ils n'agissaient pas à plusieurs. Pour obtenir autant d'informations, pour être aussi efficace, c'était peut-être une équipe. Il n'y aurait jamais pensé si Asher n'avait pas parlé de cette attaque surprise qu'il avait essuyée, c'était une éventualité à prendre en compte. Un homme seul serait-il vraiment capable de commettre autant de méfaits, avec autant de précision ? Sans doute, avec de l’entraînement et une bonne dose de folie. L'humanité était si perfectible qu'il ne fallait pas douter qu'elle soit capable de commettre le pire. Le chemin vers la vertu est semé d’embûches, celui qui mène aux enfers s'avère bien plus praticable, du moins jusqu'à un certain point.
La tête entre ses mains, Rosebury semblait souffrir d'une nouvelle migraine. Sans un mot, le barman attendit que son mal cesse avant de lui demander pour quelles raisons il nommait celui qui lui avait rendu son visage « charlatant », alors qu'il avait été guérit. Oh ! Encore une personne attirée par les appas du gain alors. C'était lamentable. Puis d'un coup, la tête d'Asher percuta le comptoir dans un bruit sourd. Immédiatement Brandy posa sa main sur son épaule, craignant qu'il ne soit tombé dans les pommes, mais il l'entendit gémir, puis continuer de parler. Il semblait être dans un sale état. Hein ? Un rituel... Dans quel genre de pratique s'était-il fourré ? Ce guerrier avait décidément eut une vie excessivement mouvementée. Et voilà qu'il rejetait la faute sur un charlatant aux incantations sataniques . Le barman croyait en de nombreuses choses, mais il restait très septique quand à l'implication du diable dans cette histoire. Quoique, Rosebury avait bel et bien retrouvé son visage, alors pourquoi pas ? A nouveau une partie de Brandy le mit en garde contre les dires de cet énergumène, il y avait quelque chose dans son discours qui le chagrinait, mais il lui était impossible de mettre le doigt dessus. A moins qu'il ne se fasse des idées. Encore une fois, il étouffa ses craintes, attendant d'en entendre plus. Maintenant des larmes coulaient sur les joues de son invité, ce qui fit grimacer le barman. Les clients n'étaient pas sans observer la scène par moment, ils devaient penser que l'homme était soûl, rien de plus. Un pauvre gars à fleur de peau qui ne parvenait plus à se tenir en société, même aussi insignifiante que la leur.
Brandy ramena sa main près de son propre corps, les yeux posés sur Rosebury.


- Tu d'vrais p't'être faire une pause là,...

Il l'entendit marmonner quelques mots sans les comprendre et décida de laisser couler. Il n'y avait rien à faire avec celui-là. Il continua donc sur sa lancée en proposant quelques suggestions, tout de suite rejetées par le guerrier. Pas de femmes donc. En même temps, une bonne femme prête à se salir les mains à ce point, il lui aurait fallu de solides griefs contre Asher. Aussi bête qu'il puisse être, il n'aurait pas pu s'attirer de telles foudres. Le Capitaine croisa le regard de son invité. Trop gentil. Heureusement. Quoique...

- Ca va t'paraître un peu dur, mais c'qui est fait est fait, donc t'y penses plus, ça fait que t'foutre le moral en l'air. C'pas comme ça qu'on avancera. Nan à mon avis, là ce dont t'as l'plus besoin, c'est d'une nuit d'repos. Pis de t'récurer, parce que t'es encore couvert de sang quand même.

Du coin de l’œil, le barman vit Clarisse réapparaître. Il ne fit aucun geste pour dévoiler sa présence, préférant voir la réaction de Asher lorsqu'il la verrait à nouveau, s'il allait continuer de se tenir à distance ou s'il allait déjà trahir ses propres paroles. Brandy doutait vraiment que les motivations de Asher fussent assez puissantes pour le détourner de la gent féminine. Mais si au moins il pouvait épargner son personnel, il n'en serait pas mécontent. Ce gars avait la santé fragile, son esprit l'était peut-être lui aussi. Jeune homme choyé pendant tant d'années, qui avait ensuite vécu de terribles épreuves, certains n'en ressortaient pas indemnes. A n'en pas douter, Rosebury était de ceux-là. Il cracha sa salive teintée de tabac dans le fond de son verre avant de dire :

- T'penses qu'tu vas réussir à rentrer chez toi tout seul ?


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Asher Rosebury
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MessageSujet: Re: Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42] Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42] - Page 2 Icon_minitimeVen 28 Mar - 21:22

Le petit sourire qu'affichait le jeune homme lorsqu'il parlait de mettre fin à ses jours n'avait rien de joyeux, d'agréable ni de mauvais non... Il était simplement amer. Il venait de découvrir la solution à tous ses problèmes mais ne pouvait se résoudre à franchir le pas. Asher était parfaitement calme, les traits figés semblable à une statue de bronze, il réfléchissait. C'était un véritable dilemme qui se présentait à lui. S'il vivait il lui faudrait débusquer l'assassin, en attendant celui-ci aura déjà fait des siennes et il découvrirait bientôt un cimetière dans son jardin. Mais s'il se tuait, qu'allait-il devenir de son âme ? Reverrait-il un jour les êtres qu'il a aimé ? Ou bien aurait-il rendez-vous avec Satan pour programmer sa prochaine séance de torture ? Ces pensées le firent frémir et pourtant il y voyait le début de la fin... Enfin... Peut-être. Ses souffrances s'achèverait enfin, il se dépêtrerait de son filet, tout serait fini ! Son cœur fit un bond de joie à cette idée. Fini. Fini !

Brandy quant à lui semblait très préoccupé, peut-être n'était-il pas croyant ou n'aimait-il pas parler de religion ? Peut-être cela le gênait-il d'entendre Asher programmer sa futur mort. Pendaison ? Noyade ? Accident ? Et pourquoi pas s'immoler ? Après tout, il avait déjà vécu ça dans le passé. Les flammes lui avaient léché la peau, le caressant de leur douces braises. Et la fumée qui s'élevait dans la cabane en s'infiltrant délicatement dans les narines d'Asher. Il n'avait pas réellement de souvenir comme quoi il avait souffert mais il s'était senti partir, loin, très loin. Au delà de la terre... Il avait divagué dans un sommeil voluptueux et pourtant mortel. Il avait marché sur un fil. Celui de la vie. Puis il était tombé. La seconde d'après il s'était cru mort. Puis sa vision s'était réinstallé et lui permettait à nouveau de contempler le monde. Non. Il était toujours en vie. Désormais il regrettait de ne pas avoir sombré durant son « assassinat », rien de tout cela ne se serait produit, ou du moins il n'aurait pas été témoins des événements. Il ne se serait pas demander s'il valait mieux de vivre ou de se donner la mort. Non rien de tout cela puisqu'il serait mort. Il aurait alors revu son père et sa mère, mais aussi la première femme qu'il avait convoité et son amie d'enfance qu'il aurait dû épousée. Brandy lui conseillait d'écouter sa foi. Le jeune homme arqua un sourcil et se retint de répliquer « quelle foi ? » puisqu'il savait que le Capitaine ne pouvait imaginer ce qu'il avait enduré. Après tant de misères, de morts et de désolation, existait-il réellement un Dieu pour venir le secourir dans les maintes épreuves de la vie ou du moins lui souffler un peu plus de courage pour les surmonter ? Non il n'avait pas senti l'esprit sain lui offrir ce privilège.

Un autre combat se mena dans l'esprit d'Asher, et s'il n'existait pas ? Et si toute l'éducation basée sur Dieu n'était qu'une Mascarade pour qu'il aie plus tard une bonne conduite ? Et si les prêtres se jouaient des croyants ? Le jeune homme finit par grimacer. A qui devait-il faire confiance désormais ? Sa foi en Dieu diminuait et pourtant il voulait croire qu'il y en avait un ! Car s'il n'existait pas où allaient donc les âmes ? Asher ne pourrait donc plus jamais revoir sa famille et ses amis. Et s'il avait peur de ce qui se passait après la mort ? Toutes ces questions se bouleversaient dans un esprit, il ne savait plus quoi en penser, aussi bien qu'il finit par lui répondre :


- Oui... Je vais écouter ma foi. Ce que je crois pour vrai.

Il baissa les yeux puis releva lentement la tête, ainsi commença son long discours sur sa misérable existence. Il se plaignait comme un sale bourgeois et pourtant son histoire n'était pas des plus communes et pouvait heurter quelques âmes sensibles. Il ne s'était attardé sur les détails pouvant choquer son interlocuteur, il lui avait simplement fait un schéma, un croquis de sa vie, un résumé qu'on lisait en diagonale.

La colère semblait monter en Brandy tel le venin d'un serpent... ou les flammes d'un dragon, à le voir ainsi tenter de se contenir le jeune homme aurait penché pour un dragon. Mais lui aussi ne s'était pas montré aussi doux comme un agneau, non il s'était rebellé, presque comme un adolescent et il en avait presque honte. Cette impolitesse, ce n'était pas de lui. De se voir ainsi parler à son hôte le dégoûté. Désormais il se voyait de bien loin, un être laid et stupide et pourtant son amour propre était tel qu'il ne pouvait se trouver réellement comme Brandy prétendait qu'il était. Un goût amer s'était emparé de sa bouche ou bien était-ce métallique ? Se mordait-il l'intérieur des joue pour ne pas répliquer méchamment ? Le jeune homme constata que la réponse à sa question était affirmative, il grimaça avant d'arrêter de se déchiqueter l'intérieur de la boucher et passa à ses lèvres. Il voyait le dégoût se former sur les traits du visage de son interlocuteur. Ce sentiment, cette méprise, il la haïssait, s'il pouvait bien éradiquer quelque chose sur terre c'était la méprise, ça emporterait tous les autres états qui allaient avec. Et là, il observait le Capitaine qui l'insultait tout bonnement et simplement et il ne bronchait pas. Non, il restait bien sage comme une image.

Puis la discussion avait tourné autour de Clarisse. Asher avait bien senti que quelque chose se tramait dans l'esprit du barman. Ahah ! Il le savait bien ! Le Capitaine ne voulait plus qu'il s'approche de sa serveuse et pourtant il ne l'avait qu'à peine touchée ! Quelques petites pièces glissées dans ses mains pour s'excuser du grabuge qu'il venait de faire et à cause de ses révélations on désirait qu'il ne l'approche plus ! C'était lui couper instantanément ses vivres ! Comment pouvait-il vivre en stoppant tout lien avec les femmes ? Il aurait presque fait les yeux ronds et l'aurait supplié. Mais le bourgeois n'en était plus à ce stade de sa vie où il rechignait pour un oui pour un non et où il quémandait des friandises avec avidité auprès de ses parents, leur promettant qu'il travaillerait bien et qu'un jour ils seraient fier de lui... Et bien qu'ils viennent le voir maintenant, là tout de suite ! Oh... Sa chère et tendre mère l'aurait bien pris dans ses bras pour le consoler mais son père... Et bien... Comment dire... L'oiseau aurait pris sa volée ! La raclée de sa vie. A ces pensées, le jeune homme se revigora. Il allait arrêter de s'abattre sur son sort et il allait agir comme un homme ! Il prendrait le dessus sur son adversaire et le terrasserait d'un coup d'épée !
Sa deuxième facette riait, tout bonnement et simplement, quel idiot ! Il n'était encore qu'un enfant ! Un stupide bourgeois qui pensait pouvoir se vaincre ! Que c'était puérile... Ah ! S'il savait qui commettait tout ces meurtres, s'en remettrait-il un jour ? Certainement pas ! Il n'en ressortirait jamais indemne, sa vie s'écroulerait et il tenterait de se donner réellement la mort...
Brandy lui signala qu'il ne pourrait convaincre Clarisse à dormir chez lui. Y passer la nuit serait un véritable branle-bas de combat

- J'espère qu'il ne lui arrivera rien... Théoriquement non. Mes sentiments envers elle ne sont pas assez forts. Si tu veilles alors sur elle... Je pense que l'assassin ne tentera pas de s'en approcher, du moins... il devrait d'abord s'en prendre à quelqu'un de sa taille avant de l'atteindre, ce qui lui rendrait la tâche plus difficile.

Il pensait réellement à ce qu'il pensait, pour lui tout n'était que pures vérités ou sombres mensonges. Le jeune homme prit une pause, le regard déterminé et aussi dur que l'acier avant de murmurer :

- Oui... On va les venger...

Il était convaincu de ce qu'il avançait, il en était sûr et certains, et pourtant il ne savait ce qu'il se passait réellement... Il croyait en un avenir paisible et doux, mais il ne viendra jamais ! Qu'il se le mette une bonne fois pour toute dans le crâne ! Pourquoi continuer à espérer un futur doux alors qu'il n'était semé que d’embouchures ? Tant de questions qu'il fallait se poser et dont il ne se souciait même pas...
Le jeune homme se mit aussitôt à remettre en question sa foi, il se sentait désormais indigne de recevoir l'amour de Dieu, il avait songé à mettre fin à sa vie, à fuir comme un lâche ! Il avait remis en question l'existence de son créature ! Comment avait-il pu ? Soudain il pensa à son père, il n'aurait été fier de lui or il voulait se montrer à la hauteur !
Les phalanges de ses doigts blanchirent sous l'effet de sa colère et son regard plus dur que jamais montrait sa puissante détermination, oui il allait le tuer... Cet insecte... Ce scarabée, cette énergumène, ce chien qui tuait comme un lâche. Il lui ferait la peau... Oui il allait mourir en souffrant autant de fois qu'il aura tuer... Ce désir de vengeance qui l'animait était des plus puissants et pourtant encore bien fébrile, assommé sous les coups de ses défaites.
Ses quelques paroles étaient pourtant pleines de détermination ! Mais ses mal de têtes incessant redoublaient de férocité et il ne pouvait lutter plus longtemps. Des gémissements s'étaient échappés de ses lèvres et aussitôt son crâne avait frappé le bois dur du comptoir dans un bruit sourd. Il avait pu sentir Brandy poser une main sur son épaule, il s'inquiétait donc pour lui ? Malgré ses airs sévères il se faisait du mouron pour la santé de son client ? Ah ?
Pendant un instant, Asher craignit de retomber dans l'inconscience parfaite et pure mais ses doutes s'estompèrent bien assez vite puisqu'il réussissait bien à parler. Il avait échappé des mots commes « sataniques » ce qui en disaient déjà assez long sur le rituel dont il avait été témoin quelques instants. Le jeune homme ne croyait pas en la magie et pourquoi ce qui lui était arrivé, était un miracle ! Quoique... Plus une malédiction qu'autre chose. Les yeux voilés par la réflexions et la douleur, il ne cessait de gémir même s'il tentait de s'en empêcher. La voix de Brandy lui paru lointaine, oui à des kilomètres de lui, des années lumières oui ! Il avait alors relevé la tête et avait finit en se redressant par lui adresser un sourire, les cernes maquillant ses yeux :

-Une pause...

Un petit rire s'échappa de sa gorge, quelle idée saugrenue ! Qu'allait-il donc lui arriver ? Il n'en savait absolument rien et il ne voulait pas le savoir pour un sou. Le Barman s'adressa encore une fois à lui, lui disant qu'il devait arrêter de se prendre la tête. Le bourgeois avait presque envie de faire les yeux ronds, peut-être était-il inconscient mais même si les crimes étaient choses faites, ça n'en restait pas moins très douloureux à vivre et une expérience des plus exécrables, affreuses...
Ô douce vie ! N'aurais-tu donc point de pitié ? Cependant, l'homme avait bien raison, il avait énormément besoins de sommeil, combien de temps cela faisait-il déjà qu'il n'avait pas réussi à dormir d'une traite ? De plus son état laissait à désirer... Dès qu'il rentrerait il demanderait à ce qu'on lui fasse chauffer un peu d'eau, il en avait besoin après tout ce sang qui maculait et son torse et son esprit. Il se voyait déjà plongé dans l'eau presque bouillante, les cheveux trempés, dégoulinant d'eau sur ses larges épaules. Et il se voyait apaisé, étrangement calme et reposé, peut-être était-ce ce dont il avait réellement besoin ? Brandy avait donc raison...


- Tu as raison, j'ai besoin de repos et aussi d'enlever toutes ces... immondices de ma peau... Après ça je serais plus d'attaque à poursuivre cette personne... ce criminel... ce chien...

La rage brillait dans ses yeux, c'était un sentiment que le jeune homme ne pouvait réprimer. Il avait besoin de le laisser s'infiltrer en lui tel le doux venin d'un serpent... C'est alors qu'il entendit des bruits de pas derrière lui. Légers... Féminins... Gracieux... Fins... Agiles... Clarisse. Il tourna lentement la tête et croisa le regard de la jeune femme, il lui sourit avant de poser les mains sur le comptoir et de murmurer à l'attention de Brandy :

- Je préfère la voir à l'intérieur. Question de sécurité...

Il ferma les yeux un instant se massant les tempes, tentant d'évacuer la douleur puis il releva les yeux et essaya d'éliminer Clarisse de son esprit. Il ne lui accordait plus un regard... pour le moment... il ne voulait pas retourner la voir, du moins il ne le pouvait plus, il l'avait presque promis au Capitaine. Et pourtant il aurait tant aimé lui faire un signe, lui dire un mot ou deux, lui faire croire que tout allait bien alors que pas du tout. Il ressentait ce désir irrésistible de lui dire au revoir, peut-être pour la dernière fois... Ses yeux se plantèrent dans ceux de Brandy tandis qu'il lui demandait s'il était apte à rentrer seul chez lui. Le jeune homme sourit puis lui répondit d'une voix neutre :

- Ne t'en fais pas pour moi. Je peux rentrer seul. « Il » ne fera plus des siennes ce soir et puis... Je n'ai pas abusé de l'alcool si ?

Il tentait de se montrer aimable mais son cœur se déchirait. Il réalisait peu à peu qu'il allait devoir abandonner ce qui le maintenait en vie... Le bonheur des femmes, leur irrésistible beauté, leur maturité inégalable à celle des hommes, leur force de caractères... D'une main habile, il referma doucement les boutons de sa vestes et sortant des gants de soie de ses poches il les enfila, les faisant glisser délicatement contre sa peau. Le contact soyeux lui plut immédiatement, il était fait pour ça, il était pour comme un bourgeois...


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MessageSujet: Re: Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42] Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42] - Page 2 Icon_minitimeVen 4 Avr - 0:57

Brandy se sentit soulagé lorsqu'il comprit que Asher avait enfin abandonné le sujet du suicide. Bien sur il se doutait que ses paroles n'auraient pas un impact remarquablement efficace sur son interlocuteur, il l'avait fait adopter un discours plus modéré, mais il n'avait aucune sorte d'influence sur ce qui pouvait se passer dans sa tête, dans ses pensées intimes. Rien ne lui disait que Rosebury n'était pas en train de dévier leur sujet de conversation étant donné que le barman n'allait pas en son sens. Qu'avait-il dont pu espérer ? Qu'il lui affûte son couteau, celui-là même qu'il utiliserait pour se trancher proprement la jugulaire ? Décidément, il ne savait toujours pas quoi penser de cet homme. On pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert et soudain, une chose venait perturber la lecture et remettait tout en cause. Asher était une énigme vivante. Un être aux multiples facette lui semblait-il. Tantôt doux comme un agneau, alors que d'autres fois il paraissait aussi dur que le métal tranchant de son sabre exotique. Et le peu d'alcool qu'il avait bu jusqu'ici ne semblait pas l'affecter ni montrer sa véritable nature comme elle avait tendance à le faire avec le commun des mortels. S'il avait pris quelques verres de goutte ou de bon whisky, il en aurait été certainement autrement.
Au moins, cette scène mélodramatique était définitivement close pour ce soir. C'était à espérer. Ce qui ne semblait cependant pas avoir de fin, c'était la propension de Asher à s'attirer les problèmes. Incroyable ! Outre son passé tumultueux, ce marécage dans lequel il s'embourbait depuis bien dix ans, il semblait qu'il n'y avait rien pour l'en sortir, pas même le Capitaine de l'Abondance qu'il parvint à se mettre à dos en l'espace de quelques minutes. La fureur de Brandy était palpable, si sa raison ne l'en avait pas empêché il aurait réduit son triste invité en miettes à gros coups de pompes dans le cul pour le faire sortir de son navire. Il détestait qu'on le prenne pour un con. Gentil à ses heures, le barman n'était pas le Christ, il n'irait pas se sacrifier au nom d'un bourgeois idiot et nombriliste. La colère de Brandy s'était heureusement calmée. Il s'était retenu de mettre Rosebury en pièces pour la simple et bonne raison qu'il était le seul à pouvoir les mener à ce mystérieux tueur en série obnubilé à faire de la vie d'un homme un enfer. Comment cet homme parvenait toujours à échapper à la police ? C'était impossible à imaginer. Autre chose : comment Asher se trouvait-il encore en liberté alors que toutes les personnes qui étaient mortes avaient lui comme seul point commun ? Il y avait une terrible faille dans le système judiciaire, c'était clair. Si les choses avaient été faites correctement, Asher serait en ce moment même emprisonné, bien qu'il ne soit pas le coupable ; il aurait au moins rendu un grand service aux habitants de la capitale. Si l'assassin avait cessé ses agissement, cela aurait certes été très triste pour Rosebury, mais au moins la ville n'aurait plus à souffrir d'un fou furieux qui cherchait à nuit au bourgeois et à lui seul. Si par malheur le tueur continuait ses massacres et bien Asher serait innocenté pour de bon et peut-être que cette fois-ci les autorités traqueraient la bonne personne. Ces pensées s'infiltrèrent peu à peu dans l'esprit de Brandy, qui n'y portant pas grande attention sur l'instant, encore trop perturbé par sa colère en décroit. Mais après le départ de cet invité bien étrange, lorsqu'il repensa au déroulement de la soirée et qu'il tenta de réfléchir clairement à la situation, ceci le frappa : si Rosebury était arrêté, le meurtrier cesserait sans doute ses agissements.

Arriva alors cette sorte de phase de négociation, où Brandy tenta tant bien que mal de faire prendre conscience à Asher de la portée de chacun de ses actes et où il lui pria expressément d'arrêter de casser les pieds à Clarisse sous peine de se faire sévèrement rosser. Il accepta avec une certaine réticence, mais pour le moment cela convint au barman.


- Voilà, tant que t'restes loin d'elle rien n'pourra lui arriver et dans l'cas où elle aurait des ennuis, j'serais là pour lui v'nir en aide. J'suis accoutumé aux missions d'sauvetage, n'est-ce pas ? Il adressa un demi sourire au soldat, mi-figue mi-raisin. Et t'inquiète pas, j'suis pas né d'la dernière pluie, j'saurais faire face à c'genre d'énergumène si il se présente.

Le Capitaine se doutait que Asher le prenne véritablement au sérieux dans cette affirmation puisqu'il ne ne connaissait que comme marin aguerrit. S'il avait su, s'il avait connu son passé, là il n'aurait certainement plus douté de ses capacités. Cependant, ici, personne n'avait connaissance de ses facultés. D'ailleurs, même en Amérique peu de personnes en avaient eu vent et beaucoup étaient mortes en l’apprenant.
Brandy fut heureux d'entendre Rosebury aussi déterminé à mettre un terme aux agissements de son agresseur. Il vit son regard se durcir et ses mains se serrer au point d'en faire blanchir ses phalanges. Pendant un instant, le barman avait craint qu'il ne se défile, qu'il aille se cacher comme un pleutre dans une autre ville où le tueur le retrouverait inexorablement et ferait encore a peau à de nombreux innocents. Cette comédie pouvait durer encore longtemps et il était temps d'y mettre un terme, d'apporter la vengeance aux familles endeuillées et de débarrasser le monde d'une sale engeance, différentes des créatures de la nuit car l’humanité elle aussi avait ses propres démons à combattre.
Mais toute cette agitation ne semblait pas convenir à son client. A nouveau le soldat se plaignit de son mal de tête, il semblait beaucoup souffrir et cela en devenait inquiétant. Il avait peut-être vécu trop d'émotions à la fois, cette agression pendant l'après-midi et son errance prolongée dans le froid, cela n'avait rien du arranger. Il devait être fatigué. Prévenant Brandy proposa à Asher de faire une pause, peu-être avait-il besoin de se reposer quelques instants, de remettre un peu ses idées au clair, mais les paroles du barman semblèrent l'amuser. Celui-ci haussa un sourcil, avant de comprendre que Asher ne pouvait plus vraiment se reposer depuis longtemps, il était éreinté, il tirait sur la corde, un jour elle allait lâcher. Maintenant ? Il n'en savait rien, mais après avoir proposé à Rosebury de rentrer chez lui pour relâcher toute la pression accumulée pendant la journée et se débarbouiller, le soldat ne sembla pas trouver l'idée trop mauvaise. L'ex Hunter acquiesça d'un signe de tête.


- Et pis la nuit porte conseil, d'main tu verras p't-être les choses sous un nouvel angle, j'sais pas...

Brandy s'attarda sur le regard de son interlocuteur qui était encore animé par la rage, au fil de leur conversation, elle n'avait fait que s'accentuer, aller et venir par vague et se montrer toujours plus présente. Rosebury ne devait plus supporter sa vie. Il ne devait plus vivre que pour tuer cet inconnu qui lui en voulait pour une sombre raison. Il ne pouvait pas s'accorder de bon temps, rien qu'un instant, avec personne sans craindre que celle-ci ne soit rayée de la face de la terre. Ça devait être une existence abominable. Le barman compatissait en quelque sorte pour lui, même si une autre part de lui pestait contre sa bêtise.
Le soldat remarqua alors Clarisse qui était revenue, il lui accorda un sourire sous l’œil scrutateur du barman qui était à l’affût du moindre faux pas. *Une seconde de trop mon cochon et je te coupe les bijoux de famille, alors attention... Fais pas le malin avec moi, tu perdras* pensait Brandy les lèvres serrées. Mais Asher détourna vite le regard et passa à autre chose, tout en se massant les tempes. Bien, bien. Le barman était plutôt content de son petit effet sur Rosebury, il était parvenu à le freiner et même à le faire abonder dans son sens. Il était loin d'être un manipulateur, alors voir que de simples mots, enfin plutôt une violente vague de paroles et de la franchise, avaient donné un bel effet, cela le rendait plutôt fier de lui même.
Il demanda aimablement si Asher saurait rentrer seul jusqu'à chez lui. Bien sur il ne le mettait pas à la porte, mais son invité souffrait d'intenses migraines qui ne passeraient certainement pas sans une bonne nuit de sommeil, alors s'il devaient en rester là pour ce soir, autant que cela soit avant qu'il ne tombe dans l'inconscience. Mais apparemment Asher pensait encore être capable de rentrer par ses propres moyens. Tant mieux, l'ex-Hunter ne savait pas trop comment il aurait pu faire autrement, il avait son bar à tenir, des obligations. Et il devait l'avouer, cela ne l'aurait pas enchanté de laisser crécher le soldat ici après tout ce qu'il avait appris sur lui pendant la soirée.
Brandy fit mine d'hésiter un instant :


- Certain alors ? … Bon d'accord, mais pas de détours, à c't'heure y doit pas encore y avoir trop de grabuge dehors. Et non, t'es loin d'avoir abusé, en fait j'suis même pas certain qu't'aies ressentit un quelconque effet d'l'alcool là... Mais dis toi qu'la prochaine sera meilleure.

De sa main droite il tapota le comptoir en regardant le bourgeois se rhabiller doucement. Il boutonna son manteau, cachant ainsi à la vue de tous les taches de sang sur sa chemise et mit à ses mains une paire de gants de soie blancs. Brandy tendit sa main pour le saluer avant qu'il ne parte et serra la sienne d'une poigne ferme, masculine, en ne le quittant pas des yeux.

- J'attends d'tes nouvelles dans la s'maine, par courrier ou en personne, comme ça t'convient le mieux. Ici c'est toujours ouvert dès dix-huit heures environ. Il serra sa main un peu plus fort, le temps d'une fraction de seconde. T’oublies pas surtout. Et fais profil bas autant qu'possible, peut-être qu'ainsi le meurtrier s'montrera à toi directement, c'est une autr' manière de contrecarrer ses plans après tout. A la r'voyure mon gars, fais gaffe à ta peau. Brandy sourit tristement. Prends soin de toi, t'as une mine affreuse.

Il relâcha sa main et le regarda partir. Il attendit de le voir disparaître avant de pousser un long soupir résigné. Il avait fait tout ce qu'il avait pu. Maintenant, il ne restait plus qu'à voir les conséquences de cette fâcheuse invitation sur son quotidien. Asher Rosebury était partit, mais il avait laissé derrière lui une impression qui était loin de plaire à l'en-Hunter. Il ne savait toujours pas dans quelle catégorie placer cet homme. Dans le doute, il préféra le considérer comme dangereux.
Après son départ, Clarisse vint lui faire la conversation, elle demanda quelques détails sur cet homme qu'il avait fait monter à bord. Brandy lui dit quelques chose assez proche de la réalité, qu'il l'avait rencontré sur le quais frigorifié, qu'il l'avait invité à monter sans avoir qui il était et qu'il avait découvert que c'était un bourgeois un peu dérangé. La jeune femme semblait assez d'accord avec lui, elle l'avait d'abord regardé avec dégoût, puis avec de la crainte lorsqu'il s'était battu et enfin avec une certaine envie pour son argent quand celui-ci lui avait donné sans ciller une bonne poignée d'argent. Elle demande s'il pensait qu'il allait revenir. Le Capitaine lui répondit qu'il n'en doutait pas une seconde. Si ce n'était pas pour venir parler de leurs affaires, ce serait au moins pour prendre des nouvelles de la serveuse. Les mauvaises habitudes ne se changent pas du jour au lendemain, c'était une chose dont Brandy était intimement certain.
Plus tard dans la nuit, quand le Shoot&Boom eut fermé ses portes et que le barman fut partit se mettre dans sa couchette, il repensa à cette étrange soirée, à cette rencontre hasardeuse qui lui avait semble-t-il apporté quelques problèmes. Il était divinement emmerdé de la tournure des événements. En venant à Londres il était loin de penser qu'il allait se fourrer dans de nouvelles aventures. Un meurtrier sévissait dans la capitale et personne n'était en mesure de l’attraper. Il ne savait pas s'il serait capable de mettre fin aux assassinats, mais il tenterait sa chance. Rien n'était gagné, le duo de choc qu'il formait avec l'ancien soldait était loin d'être glorieux. Il devrait faire avec. Il avait déjà travaillé à deux, mais il préférait connaître celui avec qui il chassait et d'après le temps qu'il avait passé avec Asher, ça n'allait pas être de la tarte ! Il allait faire avec, comme toujours. Il s'adaptait à toutes les situations, il le fallait bien quand il chassait les créatures de la nuit. Il allait s'attaquer à un nouveau gibier et cela promettait d'être haut en couleurs, si tant est qu'il trouvait sa proie. Quelque chose lui disait que les choses n'allaient pas tout à fait se passer comme il l'espérait. De toute façon, jamais un de ses plans ne s'était déroulé à la lettre, il y avait trop de variables. Et ce Rosebury était si indéfinissable qu'il ne pouvait se permettre de lui accorder sa confiance. Il devrait rester méfiant et aviser. L'important, c'était de faire justice dans ce bas monde. S'il devait se salir les mains, il n'y rechignerait pas. Il espérait seulement qu'il n'y aurait pas trop de pots cassés.
C'est l'esprit encore bouillonnant qu'il trouva enfin le sommeil.


[HRP // Fin du RP, la suite bientôt, je ne sais où ! // HRP]


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MessageSujet: Re: Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42] Lambeaux [Brandy, Asher] [15/03/42] - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Avr - 19:51

Suicide : nom masculin doux résonnant délicatement dans les oreilles d'Asher Rosebury, bourgeois de naissance et pianiste de profession.

Torture : nom féminin incroyablement bon s'infiltrant délicieusement dans l'esprit d'Asher Rosebury 2, double de son corps et tueur de profession.

Se donner la mort ? Pourquoi pas ! A vrai dire c'était une excellente idée qu'il venait d'avoir ! A quoi bon vivre si c'est pour provoquer la mort de toute personne croisant son chemin ? C'est vrai ça ! Que faisait-il encore en vie alors qu'il tuait inconsciemment des proches ? La mort semblait si douce à côté de toutes ces pensées. Pourquoi n'y avait-il pas songé avant ? Parce qu'il aimait la vie, c'était un fait une réalité, la vérité. Il passait en revu les différentes manières de mettre fin à sa vie : empoisonnement, noyade, égorgement, sauté sous un train, s'immoler vivant... Le jeune bourgeois abandonnait peu à peu l'idée de vivre, cela ne lui plaisait plus. IL en avait marre, marre de cette vie de chien, de tous ces crimes, de tous ces morts, de toutes ces injustices mais pas une personne pour rétablir l'ordre dans le monde sans devenir mauvais ! Le sort s'acharnait sur lui et il n'y pouvait rien y changer, à quoi bon continuer à vivre lorsque l'envie se détache de nous lentement, nous faisant délicatement agoniser sous ses griffes d'acier ? Mais un dilemme s'opposait à lui, s'il mettait fin à ses jours ne risquait-il pas l'enfer à vie ? Pire encore, il ne reverrait plus les personnes qui lui étaient chères ! Comment faire ? S'il se suicidait il ne savait comment allait se dérouler la suite des événements à vrai dire il en avait peur. Il avait même douté de sa foi avec son Dieu, quelle offense ! Il avait osé nier l'existence de son Créateur, il venait de commettre un pécher, celui d'avoir été trop faible pour continuer à croire. Et il se rendait compte de sa faute, blêmissant presque sous l'effet de la honte. Honte de ce qu'il avait pensé, honte de lui-même, de ce qu'il était... Puis après leur petite discussion religieuse dans laquelle Brandy tenta de replacer le jeune homme sur le droit chemin, leur conversation tourna au vinaigre. Insultes et pensées noirs assaillirent leurs deux esprits. Il en avait fallu de « peu » au barman pour qu'il se mette en colère et pas plus tard que la seconde qui suivait Asher était irrité. Irrité de ses dires, de ses paroles, de ce que disait le barman. Après tout l'aristocrate qu'il avait croisé un peu plus tôt dans la soirée l'avait traité de fou. Même s'il refusait de l'admettre c'est ce qu'il était. Oui ! Il continuait à fréquenter des jeunes femmes, distribuant à tour de rôle un pass pour la mort. Venez, venez goûter au délice du sommeil éternel ! Vous verrez vous n'en serez pas déçu. Au menu on vous propose une belle soirée romantique vace celui qui vous entraînera dans les abysse. Le repas sera quelque pimenté puisque nous vous serviront un assassina tout droit sorti du purgatoire puis pour finir vous serez soit découpé en rondelle soit dissimulé... Allez donc tenter votre chance et voyez quel sort vous réserve la MORT !
Puis ils avaient fini par s'excuser. Bonne foi ? Asher ne savait vraiment pas. L'homme qui se tenait devant lui paraissait être doux comme un agneau et pourtant depuis leur conversation il avait montré un autre visage, celui d'un homme dur. Il lui faisait penser à son père... Ah s'il était là ! Asher en aurait pris des volés et des plus grosses que lui ! Pauvre garçon... Asher restait cependant très étonné, de toutes les personnes que tuait son assassin il n'avait pas touché une seule fois à ses domestiques... étrange étrange...


* Bah oui tu ne crois quand même pas que je vais tuer ceux qui s'occupe de la demeure et de ma personne ! Pauvre fou ! J'aime qu'on s'occupe de moi !*

Brandy lui avait alors conseillé de s'éloigner de Clarisse la serveuse. Il ne la connaissait pas mais son amour pour les femmes était plus fort que lui et il ne s'était pas empêché d'aller la voir. Non ce n'était pas de l'amour qu'il ressentait vis à vis de la jeune femme, il ne fallait pas qu'elle se fasse des idées, simplement le jeune homme aimait de plus en plus la compagnie des gens ne faisant pas parti des mêmes classes que lui. Une simple bourgeoise aurait porté froufrous et dentelles pour le séduire tandis que celle-ci l'aurait repoussé sans ménagement. Asher s'attirait déjà les foudres du Capitaine, il n'avait pas envie d'en recevoir le double puissance dix mille... Se faire remonter les bretelles une fois suffit, deux ça commence à faire. Le barman continuait à lui parler, disant qu'il était assez doué pour les sauvetages. Cette annonce fit sourire le jeune homme mais il doutait sur un point, Brandy ne pourrait défier seul l'assassin, pas plus que lui d'ailleurs.

- Oh je n'en doute pas une seconde pour ce qui est des sauvetages mais pour LUI, c'est une autre histoire...

Leur discussion continua ainsi, Asher déterminé dans ses futurs actes, Brandy beaucoup moins sûr que lui... M'enfin qui sait exactement ce que nous réserve la vie ? Le mal de tête du jeune homme arriva alors au galop, tambourinant dans son crâne tel le martèlement des sabots d'un cheval dans les rues londoniennes. Il s'était pris la tête entre ses mains, avait gémis comme un demeuré tout ça parce qu'il souffrait... Puis hop, un coup contre le comptoir, des regards quelques peu inquiets des clients... et le voilà passé pour un alcoolique... Sa deuxième facette ne voulait pas qu'il révèle certaines choses, comme l'usage de la magie. Au fond de lui il le sentait pas ce barman. Il ne pouvait s'empêcher de penser qu'à cause de lui il allait commencer à avoir quelques petits ennuis qui prendront une plus grande envergure au fils des jours. Saleté de marin d'eau douce ! Pourquoi fallait-il toujours que quelqu'un lui mette un bâton dans les roues ? N'était-ce pas suffisant de trimballer ce corps avec un esprit niais en prime ? Non bien sûr il fallait en rajouter ! Clarisse était sortie pour prendre un peu l'air ce qui ne réjouissait pas plus le bourgeois... Pourquoi devait-il toujours se soucier d'elle ? Il fallait qu'elle soit en sécurité, or à l'extérieur elle ne l'était pas. Si Asher perdait connaissance tout serait  fichue, et pour elle, et pour lui. Comment pouvait-il continuer à vivre ainsi ? Cette douleur qu'il ressentait au fond de son cœur ne faisait que s'accroître de plus en plus chaque jour et rie pour le consoler. Non rien !
La douleur devenue aiguë avait permis au barman de prononcer à voix haute une idée extra qui réjouissait la deuxième facette d'Asher qui était : « Asher, tu devrais te reposer... » Bien évidemment il ne l'avait pas dit ainsi, mais le mauvais Asher s'amusait à le parodier, quoi ? On avait bien le droit de s'amuser non ? Asher mon amour de toujours, je t'aime à la folie !


* En voilà une bonne idée hein Asher ? On va aller se reposer et demain on ira se balader quand dis-tu mon cœur ? Bouffon...*

Porter les choses sous un angle nouveaux... Pourquoi pas ? Après tout, on dit que la nuit porte conseille, certainement qu'en y réfléchissant un peu plus... Non. Si ça n'avait pas marché jusqu'ici ça ne fonctionnera pas cette nuit pour les beaux yeux de Brandy. Si ? Peut-être qu'il se trompait. Peut-être qu'il allait avoir une petite lumière lumière qui s'éclairerait dans son esprit. On peut toujours espérer que ça marche sinon... Il n'y avait plus qu'à enquêter comme d'habitude.

Ne pas changer. Sortir de chez soi. S'armer de son katana. Respirer l'air frais. Se diriger vers le théâtre. Fermer les yeux quelques instants. Soupirer. Avancer. Ne plus s'arrêter. Poser son regard sur l'eau. Penser à sauter. Penser à mourir. Penser à s'achever. Puis y renoncer. Regarder une jeune femme qui passe dans la rue. La courtiser. La laisser partir après avoir obtenu un baiser. Rentrer dans le théâtre. Se préparer. Monter sur scène. Saluer le public puis jouer pour eux. Ressentir une joie immense lorsque les notes arrivent dans ses oreilles. Jouer pour eux. Jouer pour soi. Changer de morceaux puis resaluer le public et enfin partir. Sortir à l'extérieur. Toucher son katana au moindre bruit. S'évanouir. Tuer encore et encore inconsciemment. Y prendre du plaisir. Se salir les mains. Goûter au sang puis revenir à soi. Découvrir la disparition d'un être aimé et des fois son corps. Puis pleurer. Pleurer jusqu'à ne plus s'arrêter. Alors tenter de trouver des indices et repartir chez soi puisqu'il fait nuit. Se laver l'esprit ailleurs. Grignoter puis aller à l'étage. Se coucher. Demander la présence d'une domestique pour pleurer et enfin dormir. Se réveiller sous les caresses de Sandrine dirigées sur ses joues. La prendre dans ses bras et se confier. Demander à la vieille dame ce qu'elle en pensait. Subir l'absence de réponse puisqu'elle ne pouvait parler. La voir pleurer et s'arrêter dans parler. La consoler.

Les paroles du jeune homme étaient animées de rage tandis que Clarisse réapparaissait dans le bar. Il lui avait sourit, l'avait regardé. Un petit regard de rien du tout, simplement pour la rassurer, lui dire que tout aller bien, que leur dispute était simplement un mauvais souvenir. Ce qui n'était pas totalement vraie. Le bourgeois ne pouvait savoir ce qu'en pensait Brandy et en réalité il ne désirait pas le savoir. Pas même pour un sou. Ce qu'il pensait lui était suffisant. Il avait encore toutes ses paroles au travers de la gorge, n'arrivant pas à se dépêtrer des mauvaises remarques et insultes à son égard.
Puis Asher lui dit qu'il pouvait rentrer seul, cela ne serait pas un problème pour lui, il en avait l'habitude. Il lui tardait presque de revoir ses domestiques. Sandrine devait s'inquiétait, il n'était pas rentré de toute la journée. Comme il la connaissait, elle devait l'attendre à la table de la cuisine guettant son arrivée par la fenêtre. Ah pauvre vieille dame, il l'appréciait tellement ! Elle le connaissait alors qu'il n'était qu'un marmot et l'avait soutenu dans toutes les épreuves de sa vie. Des détours ? Pour se suicider ou pour aller se saouler ? Il devait bien avouer que les deux étaient bien tentant... L'alcool il avait presque oublié qu'il avait trempé les lèvres dans le liquide fort.


- Ne t'en fais pas Brandy, je vais rentrer chez moi et tu as raison, je doute que l'alcool m'aie fait grand chose et à vrai dire j'en suis plutôt heureux. Mes domestiques seront moins affolés de me voir rentré en bonne santé déjà que mon état physique laisse à désirer.

Le jeune homme se rhabilla, enfila son lourd manteau puis ses gants. Brandy quant à lui l'observait en tapotant sur le comptoir. Le jeune homme serra alors la main au Capitaine, les yeux dans le vide, dérivant vers d'autres mondes, ceux de la solitude et de la mélancolie. Il réussit finalement à lui sourire. Le barman attendait des nouvelles de lui dans la semaine, par courrier ou en personne. Le bourgeois hocha la tête. La poigne du Capitaine se fit un peu plus insistante, quoi encore ? Ah oui, le bar était ouvert depuis dix huit heures, pas de soucis et ? Oui il fallait pas qu'il oublie. Brandy lui demanda de prendre soin de lui. Répondant à son salut le jeune homme finit par dire :

- Je te contacterais dans la semaine ne t'en fais pas. Merci pour tout Brandy, et je suis navré de te causer des problèmes, je n'aurais jamais du venir ici... Merci encore pour ton hospitalité et veille bien sur Clarisse... Je ne souhaite que son bonheur, tu le sais bien. Prends bien soi de toi également Capitaine.

Asher sortit la bourse de son manteau sombre et la poussa vers Brandy. Les pièces tintèrent sur le comptoir tandis qu'elles se dirigeaient vers leur nouveau propriétaire. En voilà une petite fortune ! Qui avait dit que les aristocrates étaient bien plus riche que les bourgeois ? Ils ne devaient leur titre qu'à leur naissance, leur fortune pouvait être moindre que celle de certains bourgeois. Certains nobles même étaient au bout du rouleau ! Et BIM !
Asher tourna les talons et frôla la jeune femme. Il s'arrêta un instant, prit sa main entre la sienne avant de lui déposer un baiser sur sa peau douce.


- Prenez également bien soin de vous Mademoiselle. J'espère que vous trouverez le bonheur dans les bras d'un époux à la hauteur de votre cœur.

Le jeune homme sortit sous les regards intrigués de quelques clients qu'il fusilla du regard arquant un sourcil. Son air hautain de nouveau voilant son visage, il se rendit à l'extérieur et inspira l'air frais qui lui titillant les narines. Il fixa intensément l'eau avant de couvrir son cou de son foulard. Les vagues ondulaient sous le vent glacial. Il descendit du navire avant de marcher dans le port, scrutant chaque recoin des rues qui s'offraient à lui. Finalement il fit demi-tour, repassa devant le théâtre et se dirigea vers chez lui. Là il passa devant une vieille dame emmitouflé dans des restes de vêtements au coin d'une rue. Le jeune homme se dirigea vers elle et s'accroupit en face de la malheureuse. Finalement il enleva ses gants, son manteau ainsi que son foulard et les tendit à la vieille femme. Celle-ci lui sourit tristement avant de le remercier chaleureusement et de le prendre dans ses bras... Ce geste lui fit penser aux accolades de Sandrine. Il sourit avant de sortir quelques pièces qui lui restaient dans une poche de son pantalon. Il les lui glissa dans sa main avant de se relever et de partir sans regarder derrière lui. Au moins il avait fait une bonne action. Aider une sexagénaire. Souriant, il entra dans son petit jardin et poussa la porte de sa demeure. Là, une de ses domestiques lui sauta dans les bras, le réprimandant d'être rentrant beaucoup trop tard et qu'il empestait l'alcool et la cigarette. Il ne réussit qu'à lui sourire agréablement avant de s'excuser devant la vieille femme qui à l'inverse de la jeune domestique le couvait de ses yeux vitreux. Il la serra dans ses bras avant d'ôter sa chemise et de grimper à l'étage. Les pensées bouillonnantes de sa nouvelle rencontre l'attrista, qu'allait faire? Comment allait-il s'en sortir? Que faire contre pareil ennemis? Là encore, il songea au suicide tandis que son double s'extasiait devant la torture.

[HRP/ Suite à "La volonté de s'en sortir, la souffrance d'échouer" /HRP]


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La plupart des hommes flottent, misérables, entre la peur de la
mort et les tourments de la vie et ne veulent pas vivre et ne savent pas mourir.
Sénèque.
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