L'Ombre de Londres
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La capitale vit dans le chaos : les Vampires complotent toujours, les Hunters s'allient et s'organisent, les Alchimistes se révèlent, les Lycanthropes se regroupent et les Loups-Garous recommencent à tuer !

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Réminiscences

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AuteurMessage
Angus MacLeod
Membre de l'Ombre
Angus MacLeod
Nombre de messages : 38
Date d'inscription : 27/08/2016
Race : Humaine
Classe sociale : Bourgeoisie
Emploi/loisirs : Médecin, tératologue
Age : 36
Age (apparence) : 36
Proie(s) : Loups-Garous, principalement.
Crédit Avatar : Deathless Male Hunter, par Fernando Acosta
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MessageSujet: Réminiscences Réminiscences Icon_minitimeVen 2 Sep - 20:13

Angus était assis dans une pièce de son appartement de University Street, une pièce qu'il appelait son jardin secret. La porte en était précautionneusement fermée et verrouillée, et lui seul savait où se trouvait la clef pour l'ouvrir. Sur le bureau qui lui faisait face, son colt était démonté, les différentes pièces posées sur un linge qui ne resterait pas longtemps propre. Le médecin avait cédé la place au chasseur, lequel s'affairait à fourbir ses armes.
L'entretien d'un colt n'est pas compliqué, mais il doit être régulier. Sans cela, l'arme s'encrasse et peut s'enrayer ou, pire, exploser dans la main de son utilisateur. Angus songea que c'était d'ailleurs suite à une pareille mésaventure que lui et Mary Jane avaient fait l'acquisition de leurs colts, cinq ans plus tôt. Des souvenirs d'un passé révolu surgirent devant ses yeux...


***


Paterson, New Jersey, 26 janvier 1837
Dans leur chambre d’hôtel, Angus et Mary Jane essayaient de récupérer. Leur dernière traque n’avait pas tourné comme ils l’auraient souhaité. Tandis que Mary Jane prenait un bain dans la pièce voisine, occupant ses pensées à sa façon, Angus s’était allongé sur le lit et se remémorait le combat dans les collines nord du comté, la veille au soir.  Non seulement leur gibier s’était enfui, mais en plus leurs pistolets avaient eu un léger « dysfonctionnement » : explosant au moment du tir ; ils étaient détruits et irréparables. Pour couronner le tout, un de leurs chevaux avait été tué, et ils avaient dû s’élancer à la poursuite de leur cible à deux sur le cheval restant – au grand dam de la pauvre bête. Leur adversaire était certes rapide, mais les blessures qu’ils avaient pu lui infliger avec leurs lames argentées le ralentissaient, et elles mettraient du temps à guérir. Une piste sanglante, suivie jusqu’au matin, les avaient menés jusqu’ici : non seulement à Paterson, mais jusqu’à l’hôtel où ils logeaient. Restait à savoir si leur gibier était toujours là – une réponse que seule la nuit pourrait apporter.

Angus fit le point sur cette affaire. Leur client, Martin J. Ryerson, châtelain de Ringwood Manor et propriétaire de la mine de fer locale, les avaient engagés pour régler un problème avec une « créature du diable », en échange de deux cents dollars. Les témoignages recueillis auprès de quelques ouvriers faisaient état d’un monstre massif et sauvage. Capable de tenir tête à plusieurs hommes,  il avait enlevé plusieurs de leurs collègues à la sortie de la mine, et leurs corps avaient été retrouvés au petit jour, dévorés. Les crimes avaient commencé au milieu de l’automne, et se produisaient par vagues de trois à quatre nuits autour du 25 de chaque mois. Au cœur de l’hiver, les nuits étaient suffisamment rudes en soi, et la population n’avait pas besoin d’un autre danger à affronter, plus redoutable et cruel que le froid. Angus et Mary Jane purent examiner la dépouille de la dernière victime en date. Les empreintes de griffes et de morsures laissaient peu de place au doute : un loup-garou. Prudence et préparation seraient les maîtres mots de leur succès, et le couple de chasseurs planifia son action jusqu’au moindre détail. Ils avaient été recrutés par la mine, officiellement pour assurer la sécurité de celle-ci, officieusement pour surveiller les ouvriers. En raison des victimes et du lieu de l’attaque, bien spécifiques, le loup-garou était nécessairement sur place lors de la fin du travail. Selon toute vraisemblance, il s’agissait de l’un des ouvriers. Leur raisonnement s’avéra juste : au moment où la journée de travail s’achevait, le soleil étant couché depuis un peu plus de vingt minutes, un rugissement se fit entendre, suivi de cris d’effroi. Lorsqu’Angus et Mary Jane arrivèrent sur les lieux, un loup-garou vêtu d’un casque de mine s’enfuyait, après avoir égorgé deux mineurs. La chasse commençait… jusqu’à ce sursis à Paterson.

Le brouhaha extérieur tira Angus de ses pensées. Il se leva et se dirigea vers la fenêtre de la chambre, regardant la foule en contrebas. Dehors, un faible soleil hivernal dispensait une pâle lueur à la population, qui vaquait à ses occupations. La création prochaine du nouveau comté de Passaic alimentait les discussions. Forte de ses milliers d’habitants, Paterson faisait figure de métropole locale, destinée à devenir le chef-lieu du futur comté, le 7 février prochain.
- Presque sept mille âmes, moins une, soupira Angus. Comment le retrouver dans toute cette masse ?
- La nuit fera plus que nous porter conseil, lui répondit une voix. En attendant, il faut nous équiper.
Angus se retourna. Mary Jane était assise sur le lit, et finissait de s’habiller. Une fois prête, elle se dirigea vers son amant et l’embrassa doucement.
- Il nous faut de nouveaux pistolets. Qu’il ne puisse pas courir trop loin, cette fois. Et puis, je suis frustrée si je ne tire pas un coup pendant trop longtemps, lui dit-elle avec un petit clin d’œil.
Angus sourit. Malgré son âge, malgré les horreurs qu’elle affrontait quotidiennement, Mary Jane était aussi espiègle qu’une gamine. Certes, son humour n’était pas celui d’une jeune fille de bonne famille, mais elle arrivait toujours à faire sourire Angus, dont la vie aurait été bien morose sans elle.

L’hôtelier leur indiqua où trouver une armurerie digne de ce nom, et bientôt ils se retrouvèrent dans un magasin de la Patent Arms Manufacturing Company, devant un vaste choix de pistolets et fusils. Le marchand était obséquieux, comme tout commerçant qui se respecte, mais semblait connaître son affaire. Mary Jane menait la conversation – après tout, c’était elle, la chasseresse ; Angus était plutôt le soigneur, et se reposait sur son expertise pour ce qui touchait aux armes.
- Il nous faut des pistolets fiables : précis, qui n’explosent pas et se rechargent vite.
- J’ai ce qu’il vous faut : précision, solidité et cadence de tir. Une arme toute nouvelle, produite ici-même à Paterson. Je puis vous la faire essayer, je suis certain que vous en serez satisfaite.
L’armurier tira une caisse de sous son comptoir et l’ouvrit, dévoilant aux regards du couple de chasseurs un bijou d’armurerie, qui n’avait rien à voir avec un pistolet traditionnel.
- Le Colt Paterson, proclama-t-il fièrement. Créé par monsieur Samuel Colt et fabriqué dans son usine de la Patent Arms Manufacturing Company, ici à Paterson. Celui-ci est le modèle 2, à crosse droite, calibre .31. Nous avons également le modèle 3, à crosse évasée, calibre .36. Ce sont des revolvers à cinq coups. Le chargement se fait par l’avant des chambres du barillet : d’abord la poudre, puis les balles et enfin vous mettez un peu de graisse pour que rien ne bouge – et en plus, ça évite une combustion intempestive. Une fois que c’est fait, vous placez des amorces sur les cheminées.
Joignant le geste à la parole, l’armurier venait de charger une chambre. Puis il tendit l’arme à Mary Jane.
- C’est extrêmement simple. Tenez, essayez par vous-même. Chaque modèle est livré avec deux barillets, au cas où vous auriez besoin de tirer dix coups en peu de temps. À ce sujet, pour tirer, il faut d'abord ramener le chien vers l'arrière, et la détente apparaît.
Tour à tour, Mary Jane puis Angus chargèrent un barillet chacun. Un coup de main à prendre, mais qu’ils acquirent vite. Puis l’armurier les mena dans l’arrière-cour de sa boutique, où se trouvait un pas de tir. Vidant tout à tour leurs barillets, les chasseurs furent agréablement surpris : l’arme était un peu lourde, certes, mais sa précision et sa puissance la rendaient mortelle. Quant à la cadence de tir… Cinq coups en dix secondes, rien à redire.
- Nous allons vous en prendre deux, avec deux boîtes de balles, décréta Mary Jane.
- Désirez-vous une ceinture pour les avoir toujours sur vous ? demanda l’armurier.
Dix minutes plus tard, le couple se présentait chez un orfèvre, pour faire fondre les billes en argent qui équipaient leurs précédents pistolets, et recouvrir du précieux métal autant de leurs nouvelles balles que possible. Une heure après, ils étaient de retour à l’hôtel avec armes, munitions et ceintures. Le soleil se coucherait d’ici deux à trois heures. Ils profitèrent de ce délai pour se reposer.

Lorsque la nuit vint, ils quittèrent leur chambre, et arpentèrent les rues de Paterson, Mary Jane à cheval, Angus à pied. Leurs recherches durèrent toute la nuit, sans qu'ils parvinssent à trouver une piste menant à leur proie. C'est alors qu'ils remontaient Main Street vers le nord, peu avant l'aube, qu'ils perçurent des cris à l'est. Ils bifurquèrent rapidement sur Market Street et se dirigèrent en direction des hurlements. À cheval, Mary Jane avait pris de l'avance ; Angus, de son côté, avait grimpé au sommet d'un bâtiment et suivait, sautant de toit en toit. Parvenus à hauteur du carrefour de Main Street et Railroad Avenue, ils aperçurent le groupe d'où provenaient les cris : des hommes étaient en train de tirer sur une créature bipède, énorme et velue, sans lui faire grand mal. Les coups de griffes répondaient aux tirs, semant la mort autour d'eux. Un nouveau coup de feu, suivi d'un hurlement sinistre et guttural : Mary Jane avait utilisé son colt, blessant le monstre d'une balle argentée. Lorsque le loup-garou blessé aperçut le couple de chasseurs, il prit la fuite le long de Main Street dans la direction opposée à la leur, laissant une traînée de sang. S'élançant à sa poursuite, Angus et Mary Jane arrivèrent en vue du quartier des cimetières de la ville : presbytérien, méthodiste, catholique, baptiste... Il y en avait pour tous les goûts. La piste continuait plus encore à l'est, en direction de l'orphelinat. Des cris d'enfants percèrent la nuit ; Angus et Mary Jane se ruèrent vers le bâtiment.
Devant la porte, le loup-garou les attendait, empoignant fermement contre lui une fillette de quelques années. La pauvre enfant avait trempé ses vêtements de terreur.
- Jetez vos armes au loin et laissez-moi partir, ou elle meurt !
Le dilemme était profond : s'ils refusaient, le monstre tuerait l'enfant sans hésiter ; s'ils acceptaient, le monstre s'enfuirait, et il tuerait l'enfant – à moins de reprendre forme humaine avant cela. Pouvaient-ils gagner du temps jusqu'à l'aube ? Quelques minutes suffiraient... Angus baissa son arme, cherchant quelque chose à dire pour faire perdre la notion du temps à leur adversaire.
- Eh bien...
- J'ai dit « Jetez vos armes ! ». Tous les deux ! rugit le monstre.
À côté d'Angus, Mary Jane pointait son colt vers le loup-garou, qui tenait toujours l'enfant contre lui. Le chien était ramené en arrière, et elle avait le doigt sur la détente. Avant qu'il n'ait pu réagir, le coup était parti. La balle argentée fila sans dévier, traversant l'épaule de la fillette et perçant le cœur du monstre, qui s'écroula raide mort.[/i]
- Mais tu es folle ? hurla-t-il à Mary Jane.
- Non, lui répondit-elle. Et toi, tu es médecin. Soigne-la ; elle vivra.

***

Angus eut un pâle sourire à cette réminiscence. Une bonne arme que ce colt. Le sien reposait désormais dans une tombe d'un cimetière de Boston, auprès de Mary Jane. Et lui avait gardé celui de sa défunte partenaire – une façon pour lui de toujours l'avoir près d'elle, et pour elle de toujours continuer le combat. Il en reprit l'entretien avec une attention mêlée de tendresse...

[HRP : Fin de cette réminiscence.]

Sources:


"Dieu est amour et miséricorde. Je ne suis pas Dieu." (Angus MacLeod)

"Perverseness is one of the primitive impulses of the human heart" (Edgar Allan Poe, The Colloquy of Monos and Una, 1841).

[Fiche de PJ]
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