Les Mamies chaussettes

Les mamies chaussettes

15h10 chez Swan Carthew, groupe de tricot

Swan avait organisé un petit groupe de soutient où l'on tricotait pour tes les femmes et hommes malheureux ayant envie de trouver un peu de réconfort.
Ils étaient donc tous ensemble assis entrain de tricoter avec application, des pelotes de toutes les couleurs trainant sur le sol tandis que les domestiques servaient le thé.
La Comtesse releva la tête et demanda :

- Qui veut commencer ?

[HRP]Tout le monde peut participer, il faut juste inventer.Et si vous savez pas tricoter on vous apprendra[/HRP]

By Kathounette Les Mamies chaussettes 1701692520

Il faisait noir. Bien trop sombre au gout du jeune homme. Une douce odeur, un arôme verdoyant semblait flotter dans l'air. Esquissant le geste de se redresser, le jeune comte heurta une surface opaque tandis que la pénombre fut déchirée d'un léger son. S'aidant de ses bras, le jeune anglais exerça une pression sur la surface qu'il savait amovible. La lumière l’inonda tandis qu'il se redressait tout à fait ...

... et que le haut de son corps émergeait de la théière posée sur la table basse, entourée de pelotes de laines. Se dégageant du couvert, il sourit à la comtesse.

-Très chère, vos couvercles sont toujours aussi pesants ... Pourriez vous privilégiez la porcelaine de chine ? Elle est plus ... Aérienne disons.

Il esquissa une inclinaison avant de se laisser tomber dans un sofa.

Made by the Earl. Thanks !

"Et dans les cendres s'épanouissent les miasmes de cette beauté pervertie
Que contemple, aveugle, le crane souillé de la Poésie."

"Le deuil de la Muse", Jd Hawthorn

Swan attendait que quelqu'un se lève enfin pour commencer à parler tandis qu'elle tricotait un petit pull pour son bébé qui ne tarderais pas à naître. Elle était si heureuse même si le père de l'enfant l'avait abandonné.
En voyant un homme sortir de la théière elle fronça les sourcils, mécontente.

- Nous vous attendions Hawthorn, mais vous auriez pu toquer avant de sortir. Enfin d'entrer. Ou de sortir. Bref, cela n'a aucun intérêt.
Certes c'est plus léger, cependant je fais marcher le commerce local moi au moins.

Répondit-elle en lui jetant un regard hautain avant de se mettre à sourire et de retourner à son tricot coloré.

By Kathounette Les Mamies chaussettes 1701692520

Tirant un mouchoir de dentelle noire, le comte passa d'un geste délicat le tissu sur ses manches afin de se défaire des sillages parfumés du thé ruisselant encore sur son habit de riche facture. A l'écoute des paroles de la délicieuse aristocrate, ses lèvre pales se fendirent d'un sourire outrecuidant, tandis qu'il ajoutait, d'un ton condescendant.

- Mon front blême s'en ai chargé lorsque je m’éveillais ... La théière dispose d'ailleurs d'un merveilleux acoustique. M'accorderiez vous d'y livrer un jour un concerto ? Je vous délivrerai la loge d'honneur ... Comme il sied à votre esprit dont je ne me lasserai jamais de faire vibrer chaque corde.
Ce purulent amas d’êtres gangrenés par une espèce de bon sens contagieux ne m'importe guère. L'exotisme est plus ... Exaltant.

Avec un regard appuyé en direction des couleurs éclatantes de son tricot, il se saisit d'une pelote de laine qu'il fit tourner entre ses doigts, dans la parodie d'un tragique Hamlet couturier.

Made by the Earl. Thanks !

"Et dans les cendres s'épanouissent les miasmes de cette beauté pervertie
Que contemple, aveugle, le crane souillé de la Poésie."

"Le deuil de la Muse", Jd Hawthorn

L'aristocrate aux yeux si différent l'un de l'autre le contempla tandis qu'il essuyait ses manches ruisselantes du chaud et brun breuvage que contenait la théière et dont chaque anglais digne de ce nom raffolait. C'était presque un breuvage sacré dans leur pays.
Swan fit mine de réfléchir quelques instants lorsqu'il lui soumit sa requête et finit par accepter en lui offrant l'un de ses ravissants sourire.

- Bien sur que je vous y autorise, à condition que vous-même me laissiez le plaisir d'y assister pour que je puisse entendre les délicieuses notes que vous ferez jaillir de votre instrument et qui se répercuteront sur la porcelaine anglaise.
Oui l'exotisme me plonge également dans une exaltation de tout instant, cependant j'aime que les gens ne souffrent pas de la famine par mon égoïsme.

Lui déclara-t-elle simplement en se servant une tasse qu'elle porta à ses lèvres, tandis que le reste de l'assemblée discutaillait de tout et de rien.
Le voyant ainsi jouer Hamlet un sourire étira ses lèvres.

- Accepteriez vous de nous déclamer quelques répliques messire Feathersigh ?

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Le jeune comte plongea ses yeux smaragdin dans ceux, somptueux de par leur dissonance, de la ravissante jeune femme. Son regard verdâtre était inexpressif, aussi glacial que peu l’être la douceâtre surface veinée des feuilles printanières, encore recouvertes de l' algide rosée nocturne. Toute l'expressivité de son visage laiteux se dépeignait dans ses lèvres, celle ci s'ornant séant d'un sourire factice, travaillé durant de longues heures pour les situations où la chaleur était de rigueur.
Pliant d'un geste délicat et languide le mouchoir tiré de son vêtement, l'esthète maudit humait gracieusement l'air, embaumant ce brunâtre nectar, proie des anglais. Source de la fortune de sa famille.
A l’écoute de la réponse de l'aristocrate, Hawthorn se leva afin de s'incliner révérencieusement.

-C'est trop d'honneur que vous faites à un humble violoniste tel que moi, dont les seuls applaudissements sont les huées, et les visages ébahis par le spectacle l'uniforme et livide anonymat que revêt l'opprobre ... Néanmoins, j'ose espérer que la porcelaine de votre visage frémira bien plus que ... celle ci.

Se saisissant d'une aiguille à tricoter de sa main libre, il tapa légèrement sur la théière qui émit un tintement cristallin.

- Comme le dira sans doute un jour, je le parie, un célèbre décadent (bien qu'il ne pourra en rien m'égaler) : je ne souhaite rien changer en Angleterre, si ce n'est le climat.

Un sourire satisfait eut clos cet aphorisme cynique. Se raclant la gorge, il enchaîna à mi voix, de ce ton suave et nostalgique qui n'appartenait qu'à lui :

-To sew or not sew, to tea or not tea ... Tea ! A fateful hug in a cup !

Made by the Earl. Thanks !

"Et dans les cendres s'épanouissent les miasmes de cette beauté pervertie
Que contemple, aveugle, le crane souillé de la Poésie."

"Le deuil de la Muse", Jd Hawthorn

Engoncé dans un fauteuil, Angus était concentré sur son tricot comme si sa vie en dépendait. Et c'était un peu le cas : le tricot faisait partie de sa rééducation - ou plus exactement, cette activité devait lui assurer une meilleure prise en main de sa nouvelle prothèse. Une fois qu'il aurait maîtrisé les aiguilles, il pourrait passer au sabre.
Un rang de mailles endroit - facile ! Un rang de mailles envers - moins évident... Sans compter qu'il lui arrivait de faire tomber des mailles bien involontairement. La peste soit du jersey... et des autres îles anglo-normandes, tant qu'à faire !
Il regarda son tricot : théoriquement, cela aurait dû être des gants, mais ils étaient difformes, avec un nombre inégal de "doigts", de longueurs différentes, à chaque main. Angus lança un petit regard contrit vers la maîtresse de maison puis vers le poète, déclarant dans un haussement d'épaules :
- Il y aura bien un lépreux qui saura se contenter de ceci.

"Dieu est amour et miséricorde. Je ne suis pas Dieu." (Angus MacLeod)

"Perverseness is one of the primitive impulses of the human heart" (Edgar Allan Poe, The Colloquy of Monos and Una, 1841).

[Fiche de PJ]