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Au nom du Père [11-05-1842]

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Sarah Spencer
Super-Modératrice
Sarah Spencer
Nombre de messages : 678
Date d'inscription : 29/12/2007
Race : Humaine (Hunter)
Classe sociale : Aristocrate
Emploi/loisirs : Hunter
Age : 21 ans
Proie(s) : Les êtres de nuits mais plus particulièrement les vampires.
Au nom du Père [11-05-1842] Empty
MessageSujet: Au nom du Père [11-05-1842] Au nom du Père [11-05-1842] Icon_minitimeVen 7 Juil - 0:29

[HRP: En provenance de Le Consulat des Dames]

C’était un doux matin de printemps au Manoir Spencer et les fenêtres grandes ouvertes de la demeure laissaient passer un courant d’air pur chargé d’un doux arôme de fleurs et de fruits. La demeure était remplis de mouvement et les domestiques affairés aux jardins et aux diverses pièces étaient occupé a rendre au manoir têtu sa gloire d’antan. Posé contre le cadre de la porte de la bibliothèque, Monsieur Spencer observait sa fille avec attention. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas pris la peine de s’arrêter un instant pour admirer la jeune femme qu’elle était devenue. Depuis son retour, ils n’avaient fait que la croiser sans réellement prendre le temps de discuter. Après tout, Sarah était sa fille et en tant que chef de famille, il n’avait pas besoin de se soucier d’autre chose que de son mariage et de son avenir, mais, Monsieur Spencer avait toujours été un homme au cœur tendre. Dès la naissance de son unique enfant, il l’avait choyé de mille et une petites attentions sans que jamais cela ne paraisse. Il avait suivi ses études de près, cédant à ses caprices lorsqu’elle voulait apprendre telle matière ou encore avoir un meilleur précepteur. Il lui avait donné le même apprentissage qu’un jeune homme aurait eu, ce qui avait longtemps scandalisé son épouse, mais il n’y pouvait rien, lorsque les grands yeux bleus et pétillants de la petite se posaient sur lui, il se sentait fondre à chaque fois. Avec le temps, le caractère bien trempé de Sarah avait fait surface et ses exigences s’étaient précisées sans jamais devenir déraisonnables. Elle avait appris l’escrime, le tir à l’arc et même à monter à cheval ce qui avait fait d’elle une originale. Mais, son esprit vif et allumé avait remis plus d’un gentleman qui avait osé lui en faire la remarque, à sa place. Puis elle avait accumulé les maladresses, revenant quotidiennement à la maison avec des bleus, des coupures, des marques de griffes. On aurait dit que le destin s’acharnait sur elle et pourtant, elle continuait d’avancer en gardant la tête haute. Le temps l’avait tranquillement transformée en femme. Elle était alors devenue une créature sublime, sensuelle, avec juste ce qu’il faut d’orgueil pour survivre dans la société des aristocrates. Les demandes en mariage s’étaient succédé, tous soldées par des échecs. Sarah aimait par-dessus tout sa liberté et rien ne l’aurait convaincu d’épouser un imbécile qui en aurait eu juste pour sa dote. Lydia avait souvent reproché à son époux d’attendre le consentement de leur fille qui à ses dires n’accepterait jamais d’être marié. Mais Dorian avait fait à sa tête, se disant que la maturité viendrait bien la faire changer d’idée. Lorsqu’il regardait la femme forte, aventureuse, intelligente qu’elle était devenue, il était encore convaincu d’avoir fait le bon choix. Et maintenant qu’elle leur avait été rendue, arracher de la mort et des eaux, rien ne lui importait plus que son bonheur.

La jolie aristocrate était assise à un bureau, la tête négligemment posée dans sa paume ouverte, le coude reposant contre le rebord de la table. Les longues mèches de son chignon négligé retombaient contre sa main et redescendaient le long de son cou. Sa robe bleu foncé renforçait la couleur pâle de sa peau. Ses bandages avaient disparu, enlever par les bons soins du médecin qui se déclarait satisfait de l’état de santé de la jeune femme, bien qu’elle semblait encore un peu faible. Sa main libre tournait négligemment les pages de l’ouvrage qu’elle consultait. Son carnet de notes posé plus loin était encore ouvert, les pages noircis par diverses réflexions, notes, pensées et schéma. La table était remplie d’ouvrage divers dont plusieurs provenaient de la réserve de la bibliothèque. Ainsi donc, elle avait convaincu le Conservateur de la laisser emprunter quelques livres, s’amusa le patriarche. De sa position, Dorian pouvait à loisir observer le visage concentré de son héritière, ses yeux bleus perçants parcourant les lignes de l’ouvrage qu’elle consultait, ses traits avaient des allures princières mêmes dans cette tache négligée. Les mèches rebelles de sa coiffure retombaient sur son front gracieux et encadraient son visage penché sur son livre. Dorian sourit en constatant que sa fille avait la même coiffure abondante et rebelle que sa mère, autrefois, sauf pour la couleur. Ses cheveux étaient aussi sombres que les siens. Puis, quelque chose le frappa. Ce n’était ni l’ouvrage qu’elle lisait, ni le fait qu’il soit écrit en latin, mais plutôt la position dans laquelle la jeune femme se tenait. C’était une manière d’homme; le dos caler contre le dossier du meuble, sa cheville droite ramener par dessus son genou. Mais où diable avait-elle pu prendre ces manières si peu féminines se demanda le grand homme en fronçant les sourcils. Cette soudaine réflexion lui arracha une nouvelle quinte de doux qu’il semblait trainer depuis des jours.


-Sarah? Appela-t-il de sa voix enrouée.

La belle aristocrate se redressa brusquement sur sa chaise, comme prise sur le fait. Il la regarda d’un air sévère tandis qu’elle replaçait sa jupe et qu’elle reculait sa chaise pour avoir le dos bien droit, refermant au passage son ouvrage avec rapidité comme un enfant cherchant à atténuer sa bêtise. D’un petit geste, le patriarche lui fit signe de le suivre et il descendit les escaliers jusqu’à son bureau dont il ouvrit la porte pour laisser passer la jeune femme. Lorsqu’ils prirent place, les deux êtres se dévisagèrent. Dorian remarqua que sa fille s’était figée. Sans doute remarquait-elle à son tour à quel point il avait changé. Ses cheveux autrefois noir et gris avaient perdu leurs éclats et de fines mèches argentées parsemaient désormais sa coiffure placée avec ordre. Plusieurs rides étaient apparues au coin de ses yeux après avoir passé des nuits d’insomnie à presser le Yard de continuer leur recherche. Puis il y avait cette toux tenace qui le faisait tousser comme un tuberculeux. Ils se remémorèrent avec nostalgie l’époque où elle était encore petite et qu’elle entrait en courant dans cette pièce simplement pour sortir son père de ses études où encore la manière qu’elle avait de prendre place à la fenêtre pour le regarder rédiger ses lettres et observer avec attention la rapidité et la droiture de son écriture. Il était affligeant de se dire que cette époque semblait à la fois si lointaine et pourtant si proche. Adosser contre sa chaise derrière son imposant bureau, Monsieur Spencer sortit de son tiroir un porte-document en cuir frappé avec le S de la famille Spencer. Lorsqu’il eut posé l’ensemble, il vit avec plaisir les yeux de sa fille briller de curiosité.

-Ma chérie, commença-t-il avant de s’interrompre d’une nouvelle quinte de toux. Le mouvement lui coupa le souffle et ils sentirent de nouveau sa poitrine l’élancer.

-Ma fille, poursuivit-il en refusant le mouchoir qu’elle lui tendait. Je crois que tu es rendue assez grande pour savoir ce que tu fais avec ta vie et les dangers et les réussites des chemins que tu empruntes.

Dorian nota l’œil attentif que sa fille posait désormais sur lui. Il lui était difficile d’admettre qu’elle était devenue une adulte, mais elle avait bien repoussé l’échéance de son temps. Des plus jeunes qu’elle étaient déjà mariée et mère. Elle ne pouvait pas devenir une vieille fille. Pour l’occasion, Dorian la tutoyait, marque intime dans cette petite rencontre en tête à tête.

-Je crois qu’il est temps que tu aies la liberté nécessaire pour gérer tes propres projets. Je sais que tu as une bonne intuition quant aux affaires...

Il lui sourit avec malice. Bien sûr qu’il était au courant de son affaire avec Lord Andrews. Lorsque celui-ci était venu à sa rencontre pour le remercier du financement, il s’était immédiatement douté que sa fille était derrière une telle entreprise. Son secrétaire Lord Dunburry l’avait mit au vent de toute la situation et surtout de la somme faramineuse que cela lui avait rapporté. Monsieur Spencer tendit le portfolio à sa fille et il la regarda avec satisfaction ouvrir le document pour parcourir les papiers légaux qu’ils contenaient. Il avait agrandit sa rente annuelle et lui donnait désormais accès à sa fortune et son héritage. Le père de famille nota avec une certaine fierté l’œil attentif que l’héritière portait aux lignes noircies, lisant l’ensemble des petits caractères. Pendant un bref instant, le vieil homme songea que la vie aurait été bien différente si sa fille était née garçon. Quel homme aurait-elle fait, un digne héritier de la famille Spencer. Sa verve, son savoir-faire, son intelligence, elle aurait sans doute pu être ministre... Mais la vie en avait décidé autrement...Sarah releva la tête et croisa son regard. Elle du y lire la fierté qui en remplissait ses yeux, car un faible sourire étira ses lèvres. Puis, elle retourna à sa lecture des documents. Elle signa rapidement les formulaires, confirmant son autorisation à la gestion de sa propre fortune. Alors qu’elle tournait les pages, sa main se figea. Tout son corps en entier se figea. Dorian poussa un petit soupir. Il s’était cru habile de glisser un autre document parmi l’ensemble de papier, mais bien évidemment, elle l’avait remarqué. Avec une lenteur insoutenable, il vit sa fille extirper le document avant de poser le folio sur le bureau. Il s’agissait d’un contrat de mariage. Monsieur Spencer ne dit rien, laissant sa belle prendre connaissance de ce qu’il avait lui-même pris soin de faire rédiger. À leur mariage le Comte entrerait en possession de la dote de sa fille et elle continuerait d’administrer elle seule sa fortune personnelle, lui assurant ainsi une certaine indépendance et faisant taire les mauvaises langues qui osaient affirmer que le Comte ne tentait que de mettre la main sur la fortune de l’héritière. Il vit avec un petit malaise le regard de sa belle se figée et s’agrandir en voyant le chiffre faramineux de sa dote. Il était vrai qu’en tant qu’héritière d’une famille d’aristocrate fortunée, son coffret était bien nantis, mais, la jeune femme elle semblait simplement comprendre à cet instant la raison qui avait porté sur elle autant de convoitise. Elle avait en sa possession une rente annuelle de 25 000 livres par ans et à la mort de sa famille, le chiffre grimperait à 50 000 livres. Sarah baissa les yeux, observant les documents d’un œil furtif.

-Sarahcommença le patriarche. Je ne vivrai pas éternellement… personne ne peut vivre éternellement… dit-il avant de toussoter quelque peu. Le visage de sa fille blêmit et il se dit en souriant qu’elle aurait sans doute souhaité que le contraire soit possible. Je veux penser à toi dès maintenant et un mariage avec le Comte te mettrait à l’abri de tout, je le crois capable d’assurer ton avenir et de veiller sur toi...

Un silence s’installa, long, interminable. C’était comme si le temps s’était figé. Dorian observait avec attention le visage complètement fermé de son héritière. À quoi songeait-elle ? Quelles pensées obscures pouvaient bien embrumer son esprit? Elle était affreusement silencieuse, attitude que Monsieur Spencer ne parvenait définitivement pas à s’habituer. Sarah avait toujours été d’un franc-parler dérangeant, n’hésitant pas à faire une tempête pour une simple question de principe. Mais depuis son retour, ce genre de scène était de plus en plus fréquente. C’était comme si elle s’était refermée sur elle-même, s’enfermant dans un silence si profond qu’elle donnait l’impression d’être seule au monde. Le silence dura un bon moment. Les grands yeux bleus de la jeune femme fixaient le papier comme si elle tentait de voir au-delà de ce que l’encre avait révélé. Après un nouveau soupir, Dorian se racla la gorge, prêt à lui annoncer qu’elle n’était pas obligée de prendre une décision aujourd’hui. Cela pouvait bien attendre quelques jours de plus.

-Est-ce vraiment ce que vous souhaitez pour moi, père ? lui demanda-t-elle brusquement, faisant mourir la phrase que Monsieur Spencer allait dire.

Dorian se figea contre sa chaise. C’était la bien première fois qu’elle lui demandait son opinion sur une demande. Le patriarche posa douloureusement son dos contre son siècle, ramenant le bout de ses doigts contre ses lèvres, dans un geste de réflexion. Était-ce qu’il voulait ? La réponse facile aurait été de dire que ce n’était pas son opinion qui comptait, mais bien son bonheur, mais Sarah n’aurait su se satisfaire d’une phrase aussi vide de sens. C’était une femme qui comme lui était toujours en quête de réponse. Le grand homme prit un instant pour fixer sa pensée. Il repensa à la situation, au Comte Kei, à sa manière bien peu cavalière de pousser sa demande. Il avait pris tout le monde de court, agissant avec ce qui semblait être de la convoitise et de l’arrogance. Comment aurait-il pu aller à l’encontre de cette demande après qu’elle ait été faite devant la reine... C’était un homme dur et manipulateur qu’il avait vue plus d’une fois écraser ses adversaires à la chambre des Lords. Puis il y avait eu ce duel chez cette Mademoiselle Stephenson, devant témoins qui plus est. Bien sûr, tout le monde s’accordait pour dire que le Comte avait été dans son droit et que l’insulte reçus était plus cuisant que le châtiment imposer, mais c’était oublier sa place, son rang et surtout un manque flagrant de savoir-vivre. Et il y avait également les pamphlets qui circulaient dans toute la ville, les rumeurs grotesques qu’il avait entendues dans les clubs, ces horribles histoires comme quoi le Comte était un vampire, le diable en personne, un sorcier, un coureur de jupons invétéré qui avait laissé des bâtards dans toute la capitale et dont l’un d’eux était même son cocher. On l’avait vue se rendre chez de nuit chez Mademoiselle Stephenson puis il y avait eu sa rencontre avec Mademoiselle Thorne où un invité les avait vues disparaître dans le parc. Il y avait aussi la véhémence avec laquelle le jeune Fitzwilliam ressassait l’attentat du théâtre. Oui, car bien que Monsieur Spencer était un homme plutôt taciturne, qui n’aimait que le confort de son bureau, son travail et sa position lui donnaient des oreilles dans toutes la ville et c’était avec une consternation grandissante qu’il avait eu vent de toutes ces rumeurs.

Puis il y avait eu la terrible disparition de Sarah. Et il avait entendu celles qui concernaient sa fille, ses escapades nocturnes et ses présumées aventures avec Von Ravellow. Il avait alors vu Jiromaru sous un autre œil. Le grand homme lui avait alors paru réellement soucieux du sort de sa fille. Il s’était montré loyal envers leur famille et les agents du Yard était constamment sur le qui-vive, signe que le Comte continuait de les presser à chercher son héritière. Dorian se remémorait la manière dont le Comte leur avait rendu visite, leur demandant des nouvelles, leur assurant de son soutien. C’était le seul qui, pendant cette sombre période, avait continué de les pousser vers l’espoir. Il leur était apparu humble, inquiet, prêt à renverser le monde et à vider la rivière Thames au complet pour retrouver la jeune fille. C’était le grand homme qui avait renversé la vapeur lorsque les aristocrates et le Yard avaient soupçonner sa fille de faire partie de cet attentat. Maintenant qu’il y songeait, Dorian voyait Jiromaru comme un homme d’honneur, d’une loyauté sans limites et d’une grande détermination. Que de qualités qu’il souhaitait pour l’homme qui allait épouser sa fille. Après un nouveau soupir, il posa la main sur son bureau.

-Je ne crois pas qu’il existe un seul homme sur terre qui te soit égale ma belle enfant. Mais s’il y en avait un pour s’élever au-dessus des autres et par finir de conquérir ton cœur, je crois que lui seul en serait capable... Il n’est pas aussi hautin et pouffes d’orgueil qu’il en a l’air. C’est un homme qui tient toujours ses promesses et pour cela je te demande de me faire confiance...

Sarah eut l’air ébranlée, mais elle ne dit rien. Dorian vit passer une ombre dans ses grands yeux bleus et il eut un mouvement, comme pour la prendre dans ses bras, mais il se reteint. Ce n’était pas digne d’un homme de sa condition. Le patriarche demeura immobile, fixant les yeux de sa fille avec fascination. Le bleu qui habitait ses iris était hypnotisant. Il brillait d’un éclat mystérieux, devant plus foncé ou plus clair tandis qu’elle se questionnait. Monsieur Spencer s’était toujours vanté que sa fille avait ses yeux. Dès l’instant où elle avait ouvert les paupières, il avait reconnu dans son regard la même détermination et la même pureté glaciale qui habitait le sien, mélange de malice et d’insolence. Mais en cet instant, les yeux de sa fille ne reflétaient rien, son regard était impénétrable. Après une attente qui lui sembla une éternité, les iris se figèrent, signe qu’elle avait pris une décision. La belle posa le document sur le bureau et Dorian secoua doucement la tête. Ce nouveau refus serait difficile à faire accepter à la société. Que pourrait-il écrire au Comte ? Que pourrait-il trouver pour justifier cela ? Peut-être avait-elle besoin de plus de temps et...

Le patriarche se figea lorsqu’il vit la main blanche de Sarah saisir l’une des plumes de son bureau. Elle avait choisi une plume de coq, d’un noir profond, dont la pointe fine ne servait qu’à la signature des documents les plus importants. Elle y trempa la pointe fine dans l’encrier et aussitôt l’extrémité blanchie se teinta d’une couleur sombre. Elle resta l’espace d’une longue seconde sans bouger, la plume en l’air, puis, d’un geste gracieux, elle apposa sa signature sur le contrat. Dorian resta figé, n’osant pas respirer tandis que le bruit distinct de la plume grattant le papier emplissait le bureau tout entier. Une fois signée, elle repoussa doucement le contrat en sa direction et se leva. Le père de famille était encore trop abasourdi pour faire le moindre geste et ce fut dans cet état d’étonnement qu’il regarda sa fille quitter la pièce après un pâle sourire, d’un pas si lourd que Dorian eut l’impression qu’il allait la voir disparaître, aspirée par le plancher.

Encore déconcerté, Monsieur Spencer attrapa le contrat et s’approcha de la fenêtre ouverte pour que les rayons puissent frapper l’encre encore fraiche qui marquait le bas du document. Alors, sous la brise printanière, il put y lire le nom:


Sarah Gabrielle Elizabeth Spencer


(HRP Que Dieu nous pardonne)


Au nom du Père [11-05-1842] Signat10
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