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Forum RPG - Londres au XIXème siècle. Incarnez Vampires, Loups-Garous, Lycanthropes, Homonculus, Chimères, Alchimistes, Hunter...et choisissez votre camp dans une ville où les apparences n'ont jamais été aussi trompeuses...
Nombre de messages : 52 Date d'inscription : 22/12/2015 Race : Chimère Classe sociale : Prolétaire Emploi/loisirs : Serveuse Age : moins de 25 ans Age (apparence) : 19 ans
Sujet: Red'Maw - chimère jusqu'au bout des dents ... Mar 12 Jan - 1:18
La mâchoire rouge
~ Joffrey? Je serais toi, j'écouterais la petite et j'éviterais de lui remettre une main au cul. Elle cause pas beaucoup, mais tu risquerais d'y perdre quelques doigts ... ~
Fiche d'identité
Prénom: Inconnu Nom: Inconnu Surnom: Red'Maw, ou "la mâchoire rouge" Sexe: Féminin Âge réel: Inconnu : pas plus de 25 ans Âge d'apparence: La vingtaine Origine: Banlieue sud de Dublin Classe sociale: Prolétaire Emploi: Serveuse dans un bar / taverne, "The broken jaw"
Race: Chimère
Type de Chimère: Chimère à base humaine. L'animal utilisé fut un Scyliorhinus retifer, plus connu sous le nom de "roussette maille" : une espèce de requin majoritairement présente sur les côtes atlantiques de l’Amérique du nord.
Sous sa forme chimérique, Red' devient un mélange de ses formes normales et animales : la particularité la plus notable, outre le changement de sa peau et de la structure osseuse de son visage et de ses jambes, est la longue queue de requin qui pousse dans son dos. Elle gagne également une 20ène de centimètres environs, due à l'allongement de ses pieds, qui la rend plus imposante que d'habitude.
Sous sa forme chimérique, Red'Maw voit sa force, sa vitesse et ses réflexes décuplés, au contraire de sa réflexion et de son esprit logique, qui se font moins rapides, plus laborieux à utiliser. Elle devient également capable de respirer sous l'eau grâce à des branchies sur les côtés de sa mâchoire, et son odorat égale celui d'un excellent chien de chasse.
Allégorie: La bestialité.
L'homme s'estime en de très nombreux points différent des animaux "communs", et en particulier grâce à son intellect, son raffinement et sa culture. Cependant, il ne s'agit que d'un mensonge honteusement mal dissimulé : ces trois traits sont bien les dernières choses qui caractérisent bon nombre de représentants de la race humaine : la violence, la guerre, et l'usage d'arme comme moyen d'expression forment l'illustration la plus représentative de ce fait.
La "bestialité" qu'incarne Red'Maw se base donc sur cette violence innée qui caractérise l'humain, ainsi que sur les bases de l'instinct de survie. Nos émotions "complexes" comme la tristesse, le sens de la justice, ou la timidité sont, pour la plupart, des moyens d'interaction dans une société plus ou moins évoluée où tous les individus peuvent comprendre ces émotions, ce qu'elles impliquent, et l'état d'esprit de la personne. Au contraire, celles que ressent un animal, comme la colère, la peur, ou l'attirance par exemple ne sont que des mécanismes basiques le poussant à agir pour sa survie, en le dopant par le biais d'hormones ou en le guidant instinctivement sur la conduite à adopter. Combattre ou fuir les menaces est un choix qui se pose à toute créature animale, et là où la plupart des humains les rejettent tous les deux lorsqu'ils le peuvent et tentent plutôt le dialogue et l'entente "cordiale", un animal n'hésite pas à prendre ses jambes à son cou, ou au contraire à jouer des crocs et des griffes.
De plus, un animal ne s'encombre pas de "codes" ou de "mœurs" : vivre comme un homme requiers d'avoir certains standards de langage, d'éducation, de politesse et de code de conduite, une morale et une capacité à reconnaître ses supérieurs hiérarchiques, tels qu'imposés par la société. Vivre comme un Lion impose de suivre le plus fort du troupeau, et si celui-ci vient à faiblir, un autre le tue ou le chasse pour prendre sa place. En clair, pas de "justice", pas de "bien et mal", pas plus de bonté que de cruauté gratuite : une bête vivant par la loi du plus fort montrera qu'elle est en mesure de s'imposer aux autres, ou s'inclinera devant plus grand qu'elle.
En résumé, la bestialité de Red'Maw se manifeste sous la forme d'une violence hors norme, d'un manque d'empathie caractérisé, d'un ressenti plus fort des émotions "primaires" qui ne sont que l'aboutissement de son instinct de survie, et d'une absence totale de reconnaissance des codes moraux. Bien entendu, la part d'humaine en elle comprend ces concepts et peut les définir : la part animale refuse simplement de les appliquer lorsque ce n'est pas nécessaire.
Description physique
Taille: 1 mètre 62 Poids: un peu plus de 60 kilos ( ~ 63 ) Yeux: Rouges Cheveux: Blonds, laissés longs, généralement "coiffés" uniquement de manière à ne pas les avoir dans les yeux, parfois en queue de cheval ou chignon.
Description détaillée: D'apparence relativement juvénile, et plutôt "mignonne sans être exceptionnelle" selon ceux qui la connaissent de visu, Red'Maw n'a comme signe particulier que la couleur rubis de ses deux pupilles, qu'elle doit aux expériences qui ont mené à son changement de condition. Pour le reste, elle possède une peau pâle, n'est pas particulièrement large d'épaule, et passe plutôt aisément inaperçue. De manière générale, elle semble d'ailleurs tout faire pour : sa démarche est relativement silencieuse, sa pose n'inspire pas vraiment la confiance en soi - chose qu'elle possède pourtant - et elle joue assez facilement de sa petite taille pour s'éclipser dans les foules, lorsqu'elle en ressent le besoin. Il arrive parfois que sa dentition soit bien plus "pointue" que la normale, mais soit ce phénomène est temporaire, soit les personnes qui l'ont constaté ont simplement bu un peu trop de vin avant de regarder sa bouche. Étrangement, son corps est parfaitement exempt de cicatrice, et sa peau est d'une douceur qui ne fait qu'augmenter l'impression d'avoir affaire à une personne très jeune.
Vêtements: Les seuls éléments récurrents de sa tenue sont une barrette à cheveux qu'elle utilise souvent pour bloquer une de ses mèches sur la gauche, et un autre accessoire du même style qui lui permet de maintenir une écharpe blanche, qu'elle porte en permanence autour du cou, en place. Les deux accessoires, malgré leur apparence précieuse, n'ont au mieux qu'une valeur sentimentale : ils sont en laiton. A part cela, elle n'a pas de "tenue particulière" : généralement des robes, ou chemises et jupes surmontées par un corset ou un gilet sans manche de facture moyenne voir piètre, dans des teintes neutres ou sombres. Il lui arrive également parfois de revêtir une tenue un peu plus "masculine", lorsqu'elle doit se rendre dans un quartier éloigné de la ville : remplacer sa jupe par un pantalon de toile, et retrousser les manches de sa chemise jusqu'au coude sont alors des ajustements de circonstance. Dans ce genre de situation, elle noue également ses cheveux en un chignon serré, qu'elle dissimule sous un béret. En raison de sa poitrine, certes apparente mais peu proéminente et donc peu remarquable, ce subterfuge fonctionne relativement bien, et lui permet de manière générale d'éviter les commentaires qu'on pourrait faire à une jeune demoiselle du peuple arpentant, seule, les rues londoniennes au pas de course. Ses différentes tenues en tous les cas montrent toutes la classe sociale à laquelle elle appartient : elle n'est pas "misérable", mais ne se situe que quelques crans au-dessus dans l'échelle sociale.
Particularités: A l'exception de ses pupilles, d'une légère odeur de tabac et parfois de sa dentition, pratiquement aucune.
Caractère
En public: Calme et directe sont les deux adjectifs qui décrivent le mieux la mâchoire rouge : en raison de ses problèmes d'élocution, elle préfère s'adresser aux gens en messages courts mais possédant un sens, ou s'abstenir de parler lorsque possible. Sa patience peut sembler restreinte, car même si elle sait se tenir, elle peut assez facilement devenir agressive dès lors qu'elle se sent elle-même agressée, la cible de moquerie, ou autres évènements du même genre qui ne sont malheureusement pas peu fréquents. Pour le reste, et même si elle est de nature plutôt farouche, elle se contentera de s'effacer et d'observer en silence les évènements, attendant souvent le moment opportun pour agir. De manière générale, elle semble apathique, mais il est aisé de l'irriter ou de l'énerver franchement : un des meilleurs moyens est de la prendre pour ce qu'elle n'est pas, à savoir stupide ou mentalement retardée.
En tant que Chimère: De manière générale, le caractère de Red'Maw sous sa forme chimérique change relativement peu, si on garde à l'esprit qu'elle n'a plus à cacher sa vraie nature : à l'encontre d'une autre créature non humaine, elle peut paraître plus "ouverte", tandis que pour un individu lambda ... Elle serait plus encline à juste les supprimer pour couvrir ses traces. Elle n'a cependant recours à cette transformation que lorsqu'elle doit interagir et souvent combattre une entité surnaturelle, ou au contraire lorsqu'il lui prend l'envie d'épancher sa soif de sang sans être reconnue par ses potentielles victimes.
Du reste, il est plutôt similaire à celui qu'elle possède sous forme humaine : peu expressive, la requine peut agir de manière brusque et souvent violente à l'encontre des autres, ou au contraire, si le contexte le permet, s'effacer jusqu'à se faire oublier. Il est cependant notable qu'elle réfléchit moins et utilise plus son instinct : à l'instar de certains loups-garous, elle tend à se montrer un peu paranoïaque, jetant souvent des regards aux alentours, ou cessant brusquement toute activité pour humer l'air ou scruter les environs minutieusement.
Loisirs: Lorsqu'elle le peut, la mâchoire rouge aime bien passer son temps libre à s'instruire à la bibliothèque du British museum entres autres, se promener dans les différents parcs de la ville, ou faire quelques commissions pour les personnes de son voisinage. Ainsi, il n'est pas rare pour elle de livrer des paquets ou délivrer du courrier pour les gens de Whitechapel.
Religion: De confession protestante à l'origine, la jeune chimère n'a pas réellement été atteinte par les innombrables sermons auxquels elle a assisté dans sa jeunesse : elle n'est donc pas réellement croyante, et encore moins pratiquante.
Qualités: Presque parfaitement honnête, bien qu'elle cache sa condition de chimère aux "normaux" pour des raisons évidentes. Toujours directe et franche, plutôt loyale, ne rechigne jamais à faire la moindre tâche, qu'elle qu'en soit la nature. Elle est relativement désintéressée en ce qui concerne l'argent, et assez souvent plutôt curieuse de ce qui l'entoure ou qu'elle ne connaît pas. Elle est également d'un naturel discret, peu dérangeant.
Défauts: Trop soupe au lait, butée, peut se montrer aussi irritable qu'irritante, et souvent plus directe avec les autres qu'il ne le faudrait. Consommatrice de tabac, elle est plutôt souvent en train de fumer, ou lorsque cela lui est impossible, de mâcher un morceau de chique : son odeur personnelle en est donc un peu altérée. Il lui arrive également d'être, par moments, difficile à comprendre clairement: cela tient majoritairement à ses moyens d'expression...Réduits. Enfin, elle n'éprouve aucun besoin de satisfaire un "sens moral" à moins de chercher à conserver les apparences, et à assez souvent recours à la confrontation directe, voir la violence.
Background
Résumé: L'histoire de Red'Maw ne s'étale que sur quelques années, et pourtant ...
Elle commence à ses 6 ans environ, âge auquel ce qui n'est alors qu'une enfant est retrouvée dans la même pièce que les corps de ses deux parents, avec une magnifique fracture sur l'arrière du crâne qui la laisse presque morte. Le coupable des deux meurtres n'ayant visiblement pas pris la peine de vérifier s'il avait bien achevé la petite, elle s'en sortira avec une amnésie complète et l'impossibilité de s'exprimer "correctement" : elle n'est plus capable d'articuler autre chose que des phrases extrêmement brèves, qui font d'abords penser aux médecins de l'orphelinat où elle avait été recueillie qu'elle serait mentalement retardée pour le reste de son existence. Malgré une psychologie pour le moins particulière et une tendance accrue à se montrer violente envers ses camarades, la jeune fille prouvera tout de même assez rapidement qu'elle possède des facultés intellectuelles dans la moyenne, capable de lire et écrire pratiquement en même temps que ses camarades de l'orphelinat.
Du reste, son existence dans cet établissement fut loin d'être paisible : rapidement prise pour bouc-émissaire par ses camarades en raison de sa différence, la mâchoire rouge ne tarda pas à réagir de manière particulièrement agressive à la plupart des "plaisanteries" qu'elle devait essuyer. Si certains en étaient quittes pour une simple claque, d'autres furent malheureusement blessés plus gravement par la demoiselle, qui pour autant ne ressortait pas toujours indemne de ces affrontements : on rapporte en particulier un bras cassé aux environ de 10 ans, et plusieurs dents brisées entre son arrivée et son départ. Ce dernier eu lieux en 1830, lorsque le tenancier d'une taverne non loin de l'orphelinat "adopta" la petite afin de la faire travailler dans son établissement en tant que serveuse. Environ 3 ans après son départ cependant, elle fut kidnappée par un alchimiste indépendant, qui tenta de "vérifier ses théories" sur elle, la transformant contre sa volonté en chimère. Sa nouvelle condition lui permit cependant de s'échapper en tuant l'alchimiste : par la suite, elle décida de fuir l'Irlande pour se rendre à Londres sur les recommandations de son "père adoptif". Ce dernier la recommanda par lettre à un loup-garou de sa connaissance, qui lui enseigna comment vivre cachée du commun des mortels malgré sa nouvelle condition des plus particulières.
Education - La musique: Red'Maw apprécie la musique, mais ne sait malheureusement jouer d'aucun instrument. - Les sciences: De manière générale, Red' ne possède qu’un savoir très limité en science : même si elle n'est pas croyante, ses seules connaissance sur un certain nombre de phénomènes physiques et chimiques sont limitées et falsifiées par l'éducation religieuse qu'elle a reçu. - L'Alchimie: étant elle-même une expérience alchimique plus ou moins réussie, Red en connaît déjà bien plus sur ce sujet que ce qu'elle ne voudrait. Elle serait probablement capable d'en expliquer le principe théorique et certains des tenants et aboutissants, mais n'a en revanche aucune connaissance de cercles d'alchimie, de formules ou des outils qui permettent, de manière générale, de pratiquer cet art. - Les langues: A l'exception d'un anglais parlé avec un fort accent, qu'elle utilise plus ou moins rarement, Red'Maw ne parle aucune langue vivante ou morte.
Histoire: La version détaillée de l'histoire se trouve dans un 2nd post (problème de taille ...)
En société
Famille: Red'Maw a, pour l'heure, coupé tout contact avec un parent proche ou éloigné encore en vie, lesquels sont restés en Irlande.
Ennemis: De même que pour sa famille, Red'Maw ne possède plus le moindre ennemi encore vivant à ce jour : le seul individu pouvant répondre à cette description étant déjà mort depuis plusieurs années, de sa main.
Alliés: Elle peut considérer David Stone, le loup-garou qui tient l'établissement où elle travaille, comme un allié en cas de problème : ce dernier a pourtant été clair sur le fait qu'elle devait au maximum éviter les ennuis, sans quoi il risquerait de ne plus lui apporter son soutien.
Situation: De manière générale, Red'Maw connaît les créatures de la nuit de nom, mais en a peu croisé jusqu'à présent : elle n'éprouve ni aversion, ni empathie envers ces êtres "différents". De par la discrétion dont elle fait preuve, elle n'est pas une menace pour ce monde, ce qui explique que personne ne lui ai jamais cherché d'ennuis ... Pour l'instant.
Localisation sur l'Ombre
Votre demeure: "La mâchoire cassée" ou Broken Jaw est un petit pub de l'East End, tenue par et pour des immigrants irlandais en recherche d'un endroit où dépenser les quelques pences et shillings qu'ils ont réussi à gagner en bières et autres alcools. L’étage est réservé au personnel de l’établissement: on y compte une salle ainsi qu’une paire de chambres, dont l’une d’entre elles est celle où dort la mâchoire rouge.
Endroits les plus fréquentés: De manière générale, Red' travaille et se balade dans les alentours de Whitechapel et parfois de la City: il lui arrive cependant d'être vue à peu près partout en ville, à l'occasion d'une course ou autres. Elle peut également facilement être vue dans une des quelques bibliothèques publiques de la ville, où dans les parcs.
But(s)
Red'Maw n'a, à terme, pas énormément d'ambitions ou de but. Probablement résignée à vivre le reste de sa vie en dépit de sa condition chimérique et des tares qui la handicapent au quotidien, elle n'est peut-être que dans l'attente d'un but valable qui lui donnerait un moyen d'exprimer tout ce qui gronde en elle.
Armes et équipement
Armes: de manière générale, Red'Maw garde sur elle, et en permanence, un couteau destiné au combat dans une zone facilement accessible, mais peu visible. Il lui arrive également de se servir d'un stylet (ou Stiletto), qu'elle dissimule généralement dans son dos, juste sous sa nuque, camouflé sous sa chevelure et ses vêtements.
Objets personnels: Une sorte de barrette à cheveux en laiton, dont la couleur rappellent les teintes de l'or, et une écharpe blanche possédant un fermoir fait du même métal, qu'elle aborde presque en toute saison. Elle possède également, malgré le coût du papier, presque toujours sur elle de quoi écrire : généralement un petit carnet et une mine de graphite ou un fusain. Faute de pouvoir dialoguer directement, le besoin s'est rapidement fait sentir pour elle d'avoir de quoi faire comprendre de longs messages.
Pouvoirs
- Régénération: "Née" de l'alchimie et dotée d'une pierre philosophale, Red'Maw dispose de capacités de cicatrisation et de régénération très nettement au-dessus de la moyenne. Même si ce "pouvoir" n'est nullement comparable avec celui d'un homonculus, la mâchoire écarlate peut, en quelques heures, guérir de fracture ou récupérer d'une lourde perte de sang, sans garder de séquelles. Ce pouvoir n'est pas affecté par la forme dans laquelle se trouve la chimère : même sous forme humaine, elle se remettra sur pieds aussi vite qu'une fois transformée. Ce pouvoir est à l'origine de l'apparence plus juvénile de la mâchoire rouge : il est possible qu'il ralentisse le vieillissement.
Inconvénients: Certains aspects de la capacité de cicatrisation de la mâchoire rouge ne sont pas totalement au point : par exemple, ses dents (de lait) ont plus ou moins régulièrement tendance à tomber et repousser. Il arrive parfois que, à cause de sa forme chimérique, les dents qui repoussent ne soient d'ailleurs pas humaines, mais celles d'un requin ... Heureusement, ces dernières peuvent tomber de la même manière que celles humaines. Un autre aspect plus important est que cette régénération n'est pas sans coût : sur le long terme, il épuise progressivement sa pierre philosophale, encourageant sa propriétaire à la "recharger". Conséquence directe de ce fait : faire cicatriser ses blessures "fatigue" la jeune femme, l'irrite, et tend à lui donner envie de boire un liquide bien particulier...
- Rechargement philosophale: A l'instar des Homonculus dont elle est relativement proche, la chimère possède en elle une petite pierre philosophale imparfaite qui a rendu sa transformation possible, et qui alimente la régénération exceptionnelle de son organisme. Cependant, cette dernière semble avoir trouvé un moyen de ne pas simplement s'épuiser à force d'être utilisée : elle s'alimente grâce au sang d'autres êtres vivants, comme pour un vampire.
Inconvénients: Le premier problème est que la pierre, lorsqu'elle est trop faible, provoque dans le corps de la chimère des symptômes qui pourraient s'apparenter à la sensation de manque d'un drogué : tremblements, caractère irritable, réflexion plus compliquée, voir douleur physique sont des problèmes que la jeune femme peut donc rapidement endurer si elle ne satisfait pas rapidement sa "soif". Ce n'est pas le seul problème de cette dépendance, malheureusement. Le sang, comme dit plus tôt, doit être bu depuis une source encore en vie. De manière évidente, Red' ne peut "prélever" du sang aux êtres vivants avec la même facilité qu'un vampire : elle ne peut ni charmer les victimes, ni leur faire oublier, ou quoi que ce soit du genre. Jusqu'à présent, elle semble avoir résolu ce problème en brisant la nuque de ses victimes après avoir bu, puis en se débarrassant des corps dans la Tamise ...
- Allégorie de la bête : Instinct de survie combattif : Contrairement à la plupart des individus, Red'Maw ne faiblit pas lorsqu'elle encaisse trop de coups : en combat, chaque frappe qu'elle subit fait au contraire légèrement reculer les limites de son organisme, augmentant sa force physique et sa vélocité. En revanche, sa réflexion s'éteint petit à petit : passée à tabac, la jeune femme serait probablement capable d'arracher les membres de ses agresseurs à main nue, et ne se priverait pas de le faire, peu importe le contexte ...
Inconvénients: Ce pouvoir, à partir du moment où il est réellement activé, n'est actif que durant trois quarts d'heure au total : à l'issue de ce laps de temps, le corps de la mâchoire rouge revient à sa force normale, et subit le contrecoup des efforts fournis : douleurs dues aux déchirures musculaires, courbatures, articulations en mauvais état ... Cet état de faiblesse dépend bien entendu de ce qu'a fait la mâchoire pendant que son pouvoir était actif : il dure au maximum durant une dizaine d'heure, après lesquelles son pouvoir régénérant reprend le dessus pour la remettre en état.
Questions IRL
Comment avez-vous découvert le forum?: Krieg
Votre niveau de RP?: Je laisse aux autres le soin de le juger ô_o généralement on me dit "cauchemardesque"
Petite note de bas de page:Alors, très honnêtement, je dois dire que j'ai un peu le sentiment d'avoir...Disons, couvert un peu vite la vie de Red'. C'est moins par flemme que parce qu'il ne s'y passe plus aucun "évènement important" méritant un approfondissement: j'espère juste que le résultat final n'est pas trop moche. Pour le reste, j'ai un peu grincé des dents en me rendant compte que ma fiche ne tenait pas en un post, et j'espère que sa lecture plaira
MADE BY .ANGELUS
Crédits
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Dernière édition par Red'maw le Mar 12 Jan - 1:28, édité 1 fois
Red'maw
Membre de l'Ombre
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Sujet: Re: Red'Maw - chimère jusqu'au bout des dents ... Mar 12 Jan - 1:25
La mâchoire rouge
~ Bon, Red ... Tu vois ce couteau? On appelle ça un stylet. Tu t'en sert pour poignarder des gens, pas pour te battre, compris ? Je suis bête ... Bien sûr que tu as compris. ~
Histoire détaillée
La première chose dont je me souviens est un goût de sang dans ma bouche et sur mes lèvres. Je ne sais ni comment, ni pourquoi. Les gens de l'orphelinat qui m'a recueilli m'ont expliqué que j'avais pris un coup très violent sur la tête, qui l'avait partiellement brisé. En fait, si on ne m'avait pas trouvé aussi vite après que j'ai pris le coup, je serais probablement morte le jour où je suis "venue au monde". Mes deux parents ont probablement étés assassinés par la même personne qui m'a infligé cette blessure, mais je n'ai aucun souvenir d'eux, pas plus que du reste. Je me souviens juste du corps de deux inconnus, étendus sur le parquet d'une petite maison, à moitié dévorés. Et de moi, la mâchoire rouge. J'ai décidé de m'appeler ainsi. Red'Maw. Je ne connais pas la "Marie Elizabeth Crawling" dont ils me parlent, et je ne vois pas pourquoi je répondrais lorsqu'on m'appelle ainsi.
Un docteur revient souvent nous "étudier", à l'orphelinat, monsieur Kreiman. C'est lui qui a soigné mes blessures : on m'a expliqué qu'il était alchimiste d'état. C'est grâce à lui que j'ai survécu, d'ailleurs. Il m'a dit que malgré ses efforts, mon cerveau avait été cassé, ce jour-là. Que c'était pour ça que dès que je voulais dire plus de deux mots, j'avais l'impression qu'une pointe s'enfonçait dans ma tempe, et que la douleur devenait trop forte pour continuer à parler. C'était aussi à cause de ma blessure que je ne me souvenais de rien. C'est peut-être un des seuls adultes "gentils" que je vois régulièrement. Pour le reste, il n'y avait que des bonnes sœurs strictes et froides, des professeurs incapables d'être compréhensifs, et des enfants rendus mauvais par l'absence de parents pour leur enseigner un certain nombre de choses. Beaucoup se moquaient de moi. Au début, je les ignorais. Mais rapidement, j'ai compris que frapper quelqu'un permettait de le faire cesser de rire. Les nonnes n'aiment pas ça. Mais elles ne sont jamais là pour empêcher les autres de se moquer de moi, pas plus que pour m'empêcher de me venger. Pour le reste, mon éducation se passe plutôt "bien" : je sais lire, écrire, et compter jusqu'à 50 à 7 ans, comme tout le monde. Je suis bonne en calcul, en histoire et en catéchisme, mais mauvaise en couture, en langues, et je ferais "une terrible mère" selon la dame qui nous enseigne comment nous occuper de plus petits que nous. De toute manière, je sais à quoi je suis destinée : rester ici, et finir par rejoindre le couvent dont dépend l'orphelinat, ou être adoptée par quelqu'un ... auquel cas je risque de finir ma vie dans une mine, une tannerie, ou dieu sait quoi d'autre.
Spoiler:
Je n'ai que 10 ans. Eric en a 12. Il est plus grand que moi, et plus lourd. Lorsqu'il plaisante, tous les gamins rigolent bien fort pour lui plaire. Sauf moi. Je n'aime pas rire, pas plus que parler. Les mêmes maux de tête ... Je suppose que c'est parce que je ne fais pas semblant de le trouver drôle qu'Eric a décidé de diriger tant de ses plaisanteries sur moi. Dans les couloirs de l'orphelinat, ou pendant que sœur Christine nous fait les leçons d'arithmétique. Cette fois, c'est dans le dortoir des filles. Je ne sais pas comment il a fait, mais a réussi à y rentrer sans se faire voir. Il m'y attend, en fait. Lorsque j'ouvre la bouche pour lui demander ce qu'il fait ici, il raille, me fait signe de me taire. J'obtempère. Il ne s'attendait peut-être pas à ça, vu son expression, mais il se ressaisit vite. Il paraît qu'une de mes dents de lait va bientôt tomber : je m'en suis plaint, plus tôt dans la journée. Il la veut. Pour que la petite sourie lui fasse un cadeau. Je ne la mérite pas, selon lui. La mère supérieure nous a expliqué que ma dent tomberait d'elle-même, quand elle le déciderait. Il n'a visiblement pas envie d'attendre si longtemps. Je suis idiote de ne le réaliser que lorsque son poing me percute la joue.
Ce n'est pas la première fois que lui ou un autre me frappe. Loin de là. Je commence à avoir l'habitude ... ça m'irrite plus qu'autre chose, désormais. Il lève à nouveau le poing. Je le frappe avant qu'il ne puisse l'abaisser, au tibia. Puis, alors qu'il se plie en deux, à la tête. Je recommence, à plusieurs reprises. Il se met à reculer. Il sait cogner, mais pas se défendre. Il n'a pas l'habitude qu'on lui résiste lorsqu'il a déjà cogné une fois. Je le fait reculer jusqu'à un mur. Il lève les mains pour se protéger, et me dit d'arrêter. Qu'il rigolait, et que je lui fais mal. Je n'ai qu'encore plus envie de frapper, mais je me retiens. Il y a une lampe à huile, sur la table de nuit à côté de lui. Elle sert lorsque Joanna veut continuer à lire, la nuit : la mère supérieure l'autorise à l'utiliser, elle seule. Je trouve qu'Eric en est étrangement proche. Soudain, il regarde vers la porte, et son visage s'illumine. Probablement ses amis. Je tourne la tête, mais je ne vois rien. Lorsque je regarde Eric à nouveau, il a soulevé la lampe, et la fait balancer au bout de son bras : je suis en plein milieu de la trajectoire. Je lève un bras pour me protéger. Quelque chose craque, je tombe. Les larmes coulent de mes yeux. Je les déteste. Les larmes. La douleur. Les autres enfants. Cet endroit. Mon poignet n'a pas un angle normal. Eric s'en rend compte, et pose la lampe avant de s'enfuir. Je reste seule dans le dortoir, à moitié sur l'un des lits.
C'est ça, être "enfant" ?
Dans les semaines qui suivent l'incident, je dois apprendre à écrire de la main gauche. Le docteur Kreiman vient à l'orphelinat, mais explique qu'il vaut mieux que mon bras guérisse naturellement : je cicatriserais vite, à mon âge. Et je cicatrise vite. Au début, j'ai la paix. Mais vite, le quotidien redevient ce qu'il était. Entre ma 10ème et ma 14ème année, plusieurs de mes dents cassent. Les dents d'adultes, cette fois. On les casse, plus exactement, devrais-je dire. Pourtant, alors que je n'ai pas atteint 15 printemps, quelque chose de surprenant se produit. Un tavernier m'adopte. Il m'explique, alors que je quitte l'orphelinat avec lui, qu'il a plus besoin d'une paire de bras pour tenir sa taverne avec sa femme que d'une pleurnicharde qu'il devra nourrir également, mais que si je travaille bien, je n'y perdrais pas du tout au change. Et malgré quelques maladresses peu après mon arrivée, je travaille bien. Le travail n'est pas facile : je dois servir les clients, nettoyer la salle et certaines chambres, aider à transporter la nourriture dans la réserve ou du foin dans l'étable pour les chevaux. Mais j'ai mon propre lit, et ma propre petite chambre, sous le toit. Personne ne cherche à se moquer de moi : les clients qui le font parfois se font gronder par mon "père" ou par d'autres clients, les habitués. J'aime bien cet endroit, de même que son propriétaire. Il s'appelle Borris. Borris Thomes.
Le docteur Kreiman nous rend plus ou moins souvent visite, la première année. Puis, il disparaît tout à fait. Borris laisse entendre, lors d'un dîner, qu'il a perdu sa montre. Je ne comprends pas très bien ce que cela veut dire, mais je ne creuse pas beaucoup plus loin. Les saisons défilent, et je grandis. De plus en plus, certains voyageurs masculins me considèrent ... Autrement. Certains me demandent si je veux passer la soirée dans leur chambre. D'autres, si je ne peux pas délaisser ma serpillère pour venir leur tenir compagnie. Au début, Borris les repousse lui-même, puis m'explique à peu près de quoi il en retourne. Il me conseille de ne jamais suivre ce genre d'inconnus : ils ne me veulent aucun bien. Je l'écoute, et les choses suivent tranquillement leur cours. Un soir cependant, environs 3 ans après que j'ai quitté les bonnes sœurs, le docteur revient. Il a changé. Il est plus maigre, moins propre sur lui-même. Une de ses mains est en permanence dans sa poche : je pense qu'elle n'a plus de doigts, vu la forme de la bosse qu'elle cause dans le pantalon. Mais l'étincelle dans ses yeux quand il me voit est toujours là, peut-être plus vivace encore. Il me dit qu'il aimerait me parler, en privé. J'en parle à Borris, qui ne s'oppose pas à l'idée. Le soir-même, une fois le dernier client reparti, je quitte mon foyer pour rejoindre le docteur. Ce dernier n'a pas l'air tranquille, lorsque je le retrouve à côté du puits où il m'a donné rendez-vous. Il me propose de marcher un peu, me complimente sur le fait que j'ai grandi. Il est si nerveux que je ne peux pas m'empêcher de lui faire comprendre que je m'en fais pour lui. Il soupire, et fouille durant quelques instants sous sa veste. Assez soudainement, il en sort un mouchoir, qu'il me plaque sur le visage, m'empêchant de reculer la tête à l'aide de sa seconde main. Je ne comprends que lorsque je perds subitement le sens de l'équilibre, et que ma conscience s'efface.
Spoiler:
Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, le liquide dans lequel je baigne me les pique atrocement. Il est poisseux, visqueux : j'ai du mal à bouger les bras. Je sens des chaînes autour de mes pieds qui m'empêchent de nager vers la surface : un tube me rentre dans la bouche jusqu'à la gorge et m'empêche de me noyer. J'ai froid. Je réalise également, en finissant par me regarder, qu'on m'a retiré mes vêtements. Je ne sais pas quel est cet endroit, et j'ai du mal à voir à travers le liquide verdâtre : je sais simplement que je suis prisonnière d'une sorte de grande cuve en verre. Quelque chose bouge, puis s'arrête devant moi. Ma vision met quelques instants à s'adapter. Le docteur. Sa voix me parvient d'une manière anormalement distincte.
Je t'ai trouvé belle le premier jour où je t'ai vu, Marie ... Oh, c'est vrai. Red'Maw. C'est ainsi que tu as décidé de te nommer, n'est-ce pas? Il est vrai que lorsqu'on t'a retrouvé, tu avais la bouche couverte de sang, paraît-il ... Oh, ce n'est pas la peine de te cacher. Le corps féminin n'a plus de secret pour moi depuis bien longtemps, le tiens comme celui des autres. Je suppose que je te dois des explications, n'est-ce pas ? Et bien ... Tu avais démontré une intelligence remarquable, en dépit des apparences. J'espère qu'elle sera à même de saisir.
Et il parle. Longuement. Au début, j'en profite surtout pour observer autour de moi. Je suis sous terre, ou dans une pièce sans fenêtre. La lumière provient de plusieurs lampes à huiles, disposées sur les murs. Le sol est peint ... Un motif circulaire, dans lequel se trouve une étoile complexe, elle-même constituée de motifs et symboles plus petits que je ne connais pas, ou n'arrive pas à voir. Autour de moi, plusieurs choses, à chaque branche de l'étoile. Je ne les vois pas toutes. Il y a un autre petit aquarium, dans lequel nage un poisson que je n'ai jamais vu. Cependant, rapidement, je me concentre plutôt sur l'histoire du docteur. Pourquoi suis-je ici. A l'écouter, ce n'est qu'une expérience.
Il a perdu son fils, il y a des années de cela. Un jeune homme qui me ressemblait, en ce qui concernait le caractère. Alchimiste brillant, le docteur tenta alors de se plonger dans ses recherches afin de trouver un moyen de le ramener. Cependant, il rencontra l'obstacle majeur à la transmutation humaine : la "vérité". Quelque chose qu'il ne pouvait me décrire : il fallait que je la voie de mes propres yeux, à l'entendre. A chacun de ses mots, je le trouve un peu plus fou, mais il ne s'arrête pas. Son échec, qui lui avait causé la perte de ses doigts, lui avait appris que tenter directement de ramener un humain d'entre les morts était impossible. Mais bien d'autres possibilités existaient, n'est-ce pas? Par exemple, qu'arrivait-il lorsqu'on tentait de sacrifier un humain pour en obtenir un autre ? Il était devenu alchimiste d'état dans le seul but de trouver la solution de cette énigme, et après de nombreuses années, y était parvenu. La réponse se trouvait dans mon dos. Lorsque je me retournai pour la voir, elle me glaça d'effroi. C'était un jeune homme. Il ressemblait un peu au docteur, en bien plus jeune. Ses longs cheveux noirs étaient coiffés en queue de cheval, et ses yeux rouges fixaient le vide avec une intensité rare. Je pense que c'est cela qui me terrifiait le plus. Son absence d'expression, de mouvement. Il se tenait simplement à l'une des pointes de l'étoile, comme un pantin. Le docteur l'appela "homonculus". Un humain dépourvu d'âme. Ce n'était pas son fils, même s'il en avait l'apparence parfaite. Mais le docteur avait, pour l'état, étudié d'autres sujets. La pierre philosophale, par exemple. Un concentré de vies humaines sacrifiées. Les chimères. Un mélange de plusieurs animaux, ou d'un homme et d'une ou plusieurs bêtes. Il avait perdu son titre, deux ans plus tôt : étrangement, cela n'avait pas arrêté ses expériences, qu'il menait désormais librement, bien que dans la clandestinité la plus totale. Durant un temps qui me parut une éternité, il m'expliqua en premier lieux les bases de son art, afin que j'en saisisse la teneur, puis ses différentes théories, ses expériences, et leurs résultats. Visiblement, j'étais "l'aboutissement de plusieurs années de projet". Une enfant sauvée médicalement par l'alchimie. Utilisée, en même temps qu'un enfant sans âme. Qu'une pierre ne contenant que les vies de ceux sacrifiés pour la créer. Qu'un animal exotique non-répertorié, qu'un ami pêcheur lui avait offert quelques mois plus tôt. Il voulait également se servir de deux autres choses ... Le sang d'un humain ayant déjà perdu la vie. Et le sang d'une créature qui n'était pas ... Ou plus humaine. Je ne comprenais rien. J'avais juste envie de m'enfuir, de disparaître de cet endroit. Mais les chaines m'empêchaient de quitter ma cuve. Lentement, le docteur finit par se résigner à commencer son expérience. Se plaçant face à moi, hors du cercle, il s'accroupit lentement, et posa ses mains sur le sol. Aussitôt, une douleur insoutenable envahit mon être entier, et j'eu l'impression d'être réduite à néant.
J'ai subitement l'impression d'être ailleurs. Dans un endroit hors du temps, de l'espace. Sans lumière, ou chaleur. Je n'y suis pas seule. Mais je suis la seule humaine. Autour de moi, un miroir déformant de l'endroit où je me trouvais, plus tôt. A la place de la pierre, une chose organique faites de corps fusionnés les uns aux autres, qui se plaignent, gémissent, et hurlent en chœur. Là où se tenait une simple fiole rouge, je vois désormais une forme à peu près humaine. Mais il n'y a que le système sanguin. De l'autre côté du pentacle, une autre créature de la même espèce : sans que je ne sache pourquoi, je sais qu'ici, ce n'est plus le sang d'un homme qui a été utilisé. Le poisson, lui, est toujours là, et semble aussi perdu que je ne le suis. Maintenant que je peux l'observer, sans le liquide qui m'entourait, je pense qu'il s'agit d'une race de requin ... Et derrière moi, l'homonculus. Lui non plus n'a pas changé : toujours aussi inexpressif que dans la réalité. Il me regarde comme si je n'existais pas vraiment. Soudainement, 5 lignes partent de moi, et foncent sur les différentes choses présentes. Je sens chacune d'entre elle me déchirer ce qui me sert de peau, et brûler à vif l'essence même de mon être. Puis, les lignes se rétractent, et attirent les autres à moi. Je m'attendais à être écrasé, mais au lieu de cela, mon corps les assimile avec une brutalité qui me fait pousser un hurlement. Je tombe à terre, me recroqueville. La douleur me ... Nous traverse, par vagues. Les plaintes sont là. Les cris d'incompréhension. Un animal qui se débat. J'ai des flash : je revois l'océan, la campagne anglaise, de terrifiantes créatures de la nuit, et un endroit blanc, froid, et vide, où ne se trouvent rien d'autre qu'une porte, devant laquelle est assise une silhouette au sourire cauchemardesque. Chaque souvenir qui n'est pas à moi remplace un peu plus celui de celle que j'étais, et j'ai l'impression de me noyer dans le flot, de disparaître ... De m'effacer progressivement.
Un flash, différent des autres, me revient. Papa, maman. Une nuit de pleine lune. De nouveaux cris, des pleurs. Mais cette fois, je les reconnais : ma voix se fait même entendre, à plusieurs reprises. Le ciel étoilé me fait peur. Père m'envoie dans une armoire, et ferme les deux portes en me disant de ne pas bouger. J'entends les feulements d'un énorme fauve. Je ne sais pas qui, ou quoi pénètre dans la maison, mais "il" est énorme. L'espace d'un instant, il y a quelque chose comme des coups, un combat. Mon père et ma mère crient. Mon père se tait. Puis ma mère. Il n'y a plus de bruit, que des grognements et des sons étranges de mastication, et de choses qui se déchirent ou se brisent. Je crois que je pleure. Les bruits ne cessent qu'au bout d'un long moment. Pas mes pleurs. La chose s'approche à pas pesants, et ouvre en grand mon armoire. Elle est si grande que le plafond frôle son dos vouté, et l'espace d'un instant, ses yeux jaunes résument tout ce que je suis capable de percevoir. Puis, en l'espace d'à peine un instant, j'ai filé entre ses pattes. Je cours vers la porte en criant et en pleurant. Quelque chose me percute le crâne au beau milieu de ma course. Je pense mourir sur le coup. Une fois encore.
Quelque chose ne va pas avec la cuve. Elle déborde, visiblement : je m'agite à l'intérieur, me remettant à peine de mes hallucinations. Mes os craquent, mes muscles se densifient. Le tuyau me fait suffoquer : mes mains trouvent enfin la force de rompre leur lien, et de l'arracher de ma gorge. L'espace d'un instant, je réalise que je vais me noyer, mais il me suffit en réalité d'ouvrir la bouche pour sentir le liquide filtrer à travers quelque chose dans ma mâchoire ... Je respire sous l'eau. Quelque chose, dans mon dos, percute l'intérieur de la cuve. Ce n'est pas une de mes jambes. En tournant la tête, je réalise que c'est une queue ... de requin. Tout mon corps s'est couvert d'écailles. Ma peau est devenue orangée, striée de craquelures noires. Le docteur me regarde, à travers le verre : je vois d'ici qu'il jubile. Moi, je me sens envahie d'une rage indescriptible. Mon poing, ralenti par le liquide, heurte tout de même le verre. Une fois. Deux fois. Je presse contre, je m'avance. Le docteur rigole : c'est trop solide pour moi. Mais subitement, la matière transparente le fait mentir : elle se fendille. Je continue à pousser, plus fort. D'un coup, tout éclate. Je saute à terre : mes pieds sont devenus trop fins pour les chaînes qui les entravaient. Je bondis sur le docteur. Son cri m'indiffère profondément. La vengeance également, à vrai dire : je ne sens qu'une sorte de soif particulièrement désagréable, qu'il m'aide à satisfaire. Lorsque je me relève de son cadavre, je me souviens enfin d'où je tiens mon nom. "Mâchoire rouge". Lorsque j'ai pour la première fois repris conscience, j'ai trempé mes lèvres dans du sang. Je ne sais plus celui de qui, ni pourquoi. Je crois que l'histoire se répète, mais si la chose est ironique, je ne parviens pas à comprendre en quoi. Lentement, ma transformation se résorbe. Ne reste plus, dans la salle, qu'une jeune femme aux yeux rouges, nue, assise à côté du corps de son ... Tortionnaire ? Créateur ? Sauveur ? Premier repas ?
Mon retour à la taverne est plus laborieux que je ne l'aurais cru. Je ne sais pas où se trouvait exactement le labo du doc : il me faut presque une semaine complète pour enfin retrouver une route menant à mon village, durant laquelle j'ère dans les forêts et parfois les routes, sans me faire voir, toujours transformée. Sur le trajet, je rencontre un groupe de loups. La manière que j'ai d'arracher la gorge du mâle alpha à coups de dents dissuade les autres de poursuivre l'attaque. Lorsque, épuisée et frigorifiée, je parviens enfin à atteindre ce que j'appelle ma "maison", je parle immédiatement de mes nouvelles facultés et besoins à mon père adoptif... Ou, pour être plus précise, j'égorge sous ses yeux le cheval d'un des clients, poussée par la soif à me jeter sur n'importe quoi capable de me satisfaire. Borris tente, en premier lieu, de simplement me cacher dans une grange non loin de la taverne, le temps que les choses se calment et qu'on comprenne ce qui m'arrive... Il me faut 3 jours pour reprendre mon apparence première, au terme d'une nuit de sommeil enfin moins agitée que les précédentes. Au terme de quelques semaines de réflexion, il me déclare que mon départ est malheureusement probablement la seule solution "viable" qu'ils puissent envisager malgré mon retour à ma condition humaine. À la surprise générale, y compris la mienne, je ne ressens pas grand-chose à l'annonce de cette nouvelle, et m'y plie sans sourciller. L'expérience de Krieger a altéré mon corps sur plusieurs points, même sous son apparence d'origine : mes pupilles ont hérité de la couleur rouge du garçon sans âme avec lequel j'ai été fusionnée, mes cicatrices - toutes mes cicatrices - ont disparu de mon corps, et les quelques dents que j'avais perdu sont revenues, quelques minutes après mon dernier retour sous forme humaine. Côtoyer d'anciennes connaissances dans la vie de tous les jours, dans cette situation, est trop risqué. Je pense également que mon père adoptif à peur de moi : nous savons tous les deux que je suis devenue ... différente de lui. M'aidant à préparer mes affaires, il m'envoie donc dans un endroit qu'il estimerait "sûr" pour une personne comme moi : Londres. Le jour du départ, June, ma mère adoptive, me confie une écharpe et une barrette à cheveux qu'elle me fait promettre de mettre régulièrement, "pour me porter chance". Je ne suis pas certaine que j'en aurais réellement besoin, mais je n'ai pas le cœur de lui refuser ce genre de choses avant de la quitter, je le sais, définitivement.
Il me faut plusieurs semaines de voyage pour parvenir à la capitale, où je ne mets pas très longtemps à trouver "la mâchoire cassée", l'établissement d'un ami dont m'a parlé Borris. Ce dernier, au passage, s'appellerait David stone : il aurait vécu en Irlande lui aussi durant un certain temps, avant "d'aller voir ailleurs". Borris et lui étaient restés dans d'excellents termes depuis, s'envoyant de temps en temps des nouvelles par lettres : il pourrait bien me rendre le service de m'héberger jusqu'à ce que je trouve quelque chose ...
Spoiler:
L'établissement semble correct, lorsqu'on regarde le quartier dans lequel il a poussé. Whitechapel est un endroit sale, malodorant, où échouent inexorablement la majorité des irlandais parvenus à réaliser le même voyage que moi. Mais contrairement à eux, j'ai un but ... David, l'homme que je dois rejoindre, est également celui qui a convaincu Borris de lancer sa propre taverne : mon père aurait travaillé pour lui, quand il n'était encore qu'un adolescent ... Lorsque je frappe à la porte du bar, à 11 heures du matin, je dois avouer que je ne suis pas surprise de la trouver fermée. Au bout de la quatrième fois où mon poing heurte répétitivement le battant, quelqu'un finit par me grogner qu'il arrive, et j'entends un verrou tourner avant que quelqu'un ne finisse par ouvrir. Grand, large, il me donne tout de suite l'impression que laissent ceux capables de calmer une discussion houleuse juste en haussant légèrement la voix ... La sienne est grave, rocailleuse : elle s'accorde parfaitement avec sa stature de colosse.
Mad'moiselle, le bar n'ouvre qu'à 15 heures aujourd'hui, et si vous avez pas un courrier pour moi ou un truc du genre, j'aime autant vous dire que vous allez vite refaire connaissance avec ma porte.
Je m'attendais à plus chaleureux, peut-être. Heureusement, j'ai songé à ma manière de l'aborder durant le trajet en bateau entre l'Irlande et l’Angleterre : plutôt qu'une vaine tentative de justifier ma présence en deux mots, je fouille un peu la lourde sacoche contenant mes maigres possessions, et en sort une enveloppe légèrement froissée, que je lui tends. Il la prend, l'ouvre, et la déplie sans me quitter du regard, avant de finalement s'y intéresser. Je n'ai pas pris la peine de la lire : Borris me l'a dicté au moment de me la remettre ... Sans quoi il se doutait que son ami, grincheux, me claquerait la porte au nez. Visiblement, il n'est qu'à deux doigts de le faire lorsqu'il a fini de parcourir les lignes ... Mais à la dernière seconde, il se résigne, et s'écarte pour me laisser entrer. J'ajuste un peu mon écharpe blanche autour de mon cou, et fait quelques pas pour rentrer dans l'établissement.[/i]
Je pensais au départ que mon séjour à la gueule cassée serait temporaire, le temps que je trouve un emploi en ville et un logement à moi : il semblerait que les deux me viennent d'eux-mêmes, très justement fournis ... Par David. Ce dernier, qui vit seul, avait justement vu disparaître en prison le jeune cuisinier qui travaillait pour lui le mois dernier, et même si je ne suis pas exactement la remplaçante parfaite pour ce rôle, je suis tout de même parfaitement capable de l'aider à gérer l'établissement. En deux semaines environs, je comprends à peu près comment fonctionne la gueule cassée, les clients qui s'y rendent, et la manière qu'à David de servir ceux qui viennent consommer chez lui. C'est moins convivial et agréable que ça ne l'était chez Borris, mais le changement ne me déplait pas tant que cela. Quant à mon problème ... "Particulier", je sais que mon père adoptif préférait me laisser le soin de l'annoncer de moi-même ... Je dois dire que depuis l'épisode du cheval, je n'avais pratiquement plus soif, à ce niveau-là. Je pense conserver le secret pendant environ une autre semaine, avant qu'un évènement pour le moins ... Particulier ne me fasse changer d'avis. Peut-être deux jours à peine après mon arrivée, David me fit comprendre que lors des périodes de pleine lune, la gueule cassée possédait un régime "particulier". À savoir : sorties interdites pour les résidents permanents (moi et lui), le bar fermerait plus tôt, et tous les clients devaient quitter l'établissement pour la nuit. Presque immédiatement après m'avoir spécifié ces 3 règles, il avait précisé qu'il les avait édifiées en raison d'accidents survenus précédemment, qu'il ne tenait pas à vouloir voir recommencer. N'étant à l'époque pas très au fait de l'existence réelle des loup-garous, je m'étais contenté de hocher la tête, sans argumenter outre mesure.
Spoiler:
Le fait que la gueule cassée soit vide à 18 heures à peine m'étonne légèrement, je me dois de le dire. D'habitude, je dois plutôt méticuleusement nettoyer chaque verre et choppe du bar en surveillant les derniers clients, et parfois gentiment les pousser dehors avant de nettoyer la salle, vers 3 heures du matin ... David est nerveux. Régulièrement, il renifle l'air, et sort quelques instants la tête par une fenêtre pour regarder à l'extérieur. Lorsqu'il me donne des ordres, son ton est sec, plus cassant que d'habitude : il sert aussi les clients de bien plus mauvaise grâce que d'habitude. D'ailleurs, la manière qu'il a de renvoyer le dernier me laisse un doute sur si cet individu reviendra ... Ou pas. A 19 heures, il clôt les volets, et nous soupons tranquillement à l'étage, dans notre "salle commune". Après quoi il me dit qu'il va probablement passer la nuit à faire l'inventaire à la cave, et que j'ai le droit de profiter d'une nuit complète de sommeil, pour une fois. Ce n'est qu'en me rendant dans ma chambre, et en regardant à travers ma propre fenêtre que je me souviens alors des 3 règles et de la date. Dépassant à peine des toits de Londres, l'astre lunaire se profile majestueusement au-dessus des toits sombres de Londres. La lune est pleine, lumineuse ... M'asseyant sur mon lit, je me perds dans sa contemplation alors que je laisse mes pensées s'égarer. Soudainement, un bruit me fait revenir à moi-même. Je ne sais pas si c'est un gémissement de douleur, ou quelque chose de ce genre, mais c'est proche. J'observe la rue. Cette dernière est déserte. L'établissement aussi, selon toute vraisemblance. À la cave, probablement ? Les sons semblent venir de là. A pas prudents, je descends les escaliers, passe dans la salle principale, contourne le bar et m'approche de l'escalier conduisant à la réserve ... Dont la porte est fermée. Pas de doute : quelque chose racle et cogne, derrière, même si je ne sais pas exactement quoi. Trois coups secs sur le battant, et j'interpelle David. Les bruits cessent. Étonnée, j'ouvre, et m'engage dans le petit escalier, uniquement éclairé par la lumière de ma bougie. Les sons ne reprennent toujours pas, alors que je pénètre la pièce et m'avance à peu près jusqu'à son milieu, où un détail au sol attire mon attention. Des vêtements déchirés. En me baissant, je reconnais le haut que portait le propriétaire du bar, ce matin ... C'est à ce moment-là à peu près qu'un grognement aussi sourd et guttural que celui d'un chien des enfers se fait entendre. Lorsque je me relève doucement, et me retourne, je comprends deux choses. La première est que ce que j'avais vu lors de ma métamorphose n'était pas un souvenir imaginaire composé de toute pièce : il est réel. Et la seconde, c'est que David a établi les règles qu'il m'a imposé pour une raison précise ... mais il aurait dû verrouiller la porte.
La créature que je vois n'est pas si éloignée de mon "chien de l'enfer" : à vrai dire, à part le fait qu'elle se tient sur deux pattes et porte un reste de pantalon déchiré ... Pantalon que je reconnais d'ailleurs assez rapidement. Et comme je doute que ce loup ai dévoré la personne chez qui je vis pour tenter d'enfiler ses vêtements ... Avec une lenteur presque exagérée, je dépose la bougie à terre. Puis, je recule doucement, en espérant qu'il me dévisage le plus longtemps possible, le temps que je puisse chercher une voie de sortie. Mais aucun plan ne me vient. Quant à lui, il n'attend qu'une poignée de secondes à peine avant de me bondir dessus, toutes griffes déployées. Je tente de rouler : ça n'empêche pas l'un de ses grands bras de me faucher au passage et de m'expédier contre un mur avec une certaine violence. Je suis sonnée par le choc. J'ai un goût métallique dans la bouche, et je ne sens plus très bien mon flanc gauche. Mais surtout, brusquement, la peur et l'envie de fuir ont cédé la place à autre chose ... De la colère. Sourde. Tue, depuis trois ans, parce qu'elle n'avait pas lieux d'être ... Mais ravivée. L'attaque suivante me "rate" : au lieu de m'arracher la tête, elle ne me déchire qu'une joue. C'est à ce moment-là que je cerne, sur le visage de la créature de l'ombre, un genre de sourire ... Ce malade joue avec moi. Et ça lui plaît visiblement. Beaucoup trop à mon goût. Je ne sais pas très bien comment décrire ce qui m'arrive alors ... C'est comme soudainement prendre conscience d'un muscle dont on ignorait totalement l'existence. Pour la première fois, je me transforme à nouveau depuis que j'ai quitté ce labo d'alchimie. La chose surprend le loup-garou, et même si j'avoue que quelque part, moi aussi, je ne prends pas le temps d'y accorder une grande considération pour autant. Au contraire : mon premier réflexe est de bondir sur le molosse, qui apprend bientôt le plaisir qu'on peut avoir à se faire mordre par un prédateur enragé.
Lorsque le soleil se lève enfin, je regarde le corps de David reprendre progressivement sa forme première, sous la lumière vacillante de ma bougie. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, alors que j'en aurais probablement eu grand besoin ... Je suis couverte d'ecchymoses, de griffures légères ou profondes, et une morsure relativement sale me fait toujours souffrir, au bras gauche. L'humain face à moi, lui, s'est progressivement régénéré pendant qu'il dormait : après l'avoir assommé, j'ai ponctionné sur lui assez de sang pour retrouver des idées claires ... Mais la soif continue de me tirailler. Lentement, il ouvre un œil, et se redresse légèrement. Muet sous le coup de la surprise probablement, il m'observe un instant sans comprendre ... Puis rigole.
Boris ... Sale enculé.
Nous n'avons pas ouvert la gueule cassée ce jour-là, pas plus que les 2 ou 3 suivants, à vrai dire ... En premier lieux, il s'inquiète que je ne saigne à mort, lorsque je reprends moi aussi forme humaine. Constatant la vitesse à laquelle je cicatrise, et après une rapide inspection, il craint ensuite que je me change, à mon tour, en louve ... Il décide, afin d'éviter que nous partions tous les deux en vadrouille à la nuit tombée, de nous enchaîner tous les deux dans la cave : lui-même cache la clef à un endroit dont il oublie l'existence une fois changé en bête ... Mais une fois le soir venir, il se métamorphose seul. Le regardant se démener pour me sauter dessus quelques instants, je finis par retirer moi-même mon propre collier de chaînes, avant de quitter la cave où je l'enferme. La suite se passe de manière plus ... Détendue. En premier lieux, les règles ne changent pas, mais il en instaure une quatrième. Si jamais il parvient à se libérer de la cave où il s'enferme tous les mois depuis plusieurs années, il me fait jurer de l'assommer à nouveau ... J'accepte sans autre forme de procès. Ensuite, il m'explique enfin son "petit problème", d'autres choses plus ou moins importantes, et décide de faire en sorte que je sois capable de survivre par moi-même ... Lui-même a été mordu, environ 80 ans auparavant, par un loup-garou qui se sentait un peu trop seul sur son territoire de chasse. Lequel, quelques jours plus tard, était exécuté par un Hunter qui le traquait depuis plusieurs mois. Il avait alors quitté la Prusse pour se rendre en Irlande, où il avait cru mener une vie relativement paisible ... Si on excluait le fait que, quelques années auparavant, il avait lors d'une nuit particulièrement claire saigné à mort un couple de hunters qui le traquaient eux aussi, avant de déménager à Londres également. Outre cette petite explication sur son passé, il m'enseigna également un certain nombre de choses à savoir sur la nuit en général, et les créatures qui y rôdaient ... J'appris donc grâce à lui l'existence des vampires ( "à fuir comme la peste, surtout quand on est jeune, blonde et mignonne comme toi"), des autres loups garous ( "normaux, jusqu'à la prochaine foutue pleine lune ...") et probablement de quelques autres entités du même style, dont je fais visiblement partie. A la "gueule cassée", je suis relativement sauve : il connaît la plupart des clients et sait détecter ses pairs ... Quant aux vampires, peu s'aventurent dans les quartiers pauvres de la ville, et aucun n'était encore venu lui chercher le moindre problème.
Pour le reste, environ une semaine après, il m'emmena pour la première fois dans un autre quartier de la ville : celui des Docks. Là, après avoir fermé la gueule cassée, à environ minuit, il me fait rentrer, à sa suite, dans un entrepôt désaffecté vu de l'extérieur ... Mais relativement actif, pour les personnes présentes. Ce dernier sert en effet visiblement de club où sont régulièrement organisés des combats clandestins ... Les marins étant des personnes relativement physiques, en moyenne plutôt misérables, et très portées sur l'alcool, il était presque logique que ce soit sur leur lieux de travail que soit créé un endroit où ils peuvent régler par la violence les conflits qui les opposent, juste avoir le plaisir de cogner autre chose que leur femmes ... Ou faire des paris sur les combats. À ma grande surprise, Davis me fait combattre. Sans grande surprise, une demi-heure plus tard, mon visage ressemble plus à une énorme plaie qu'au minois d'une serveuse ... Semblant lassé, il m'annonce ce jour-là que je ne travaillerais probablement pas le lendemain. Pourtant, il change d'avis le matin même en voyant les ecchymoses disparues ... Et me propose de m'emmener à nouveau le soir même.
Les choses ont peu changé, depuis. Je me rends seule, de manière plus ou moins fréquente, à l'entrepôt sur les docks pour m'entraîner à me battre : j'y ai même une petite réputation ... Même si personne ne se doute de l'origine de ma formidable endurance. Au bout d'environ 3 semaines, je réussissais à mettre un des concurrents réguliers à terre, et en deux mois, à mettre K.O. quelqu'un de 20 cm de plus que moi, pour le double de kilos, probablement. En guise de "récompense", David m'offrit un petit couteau extrêmement fin, en affirmant avec un sourire que je le méritais, et surtout que j'avais peut-être aussi besoin de quelque chose qui me permettrait de me défendre d'autre que mes poings ... Et mes "capacités."
Je travaille toujours au Broken Jaw du début de l'après-midi jusqu'au milieu de la nuit. Les nuits de pleine lune, je m'assure que David ne pourra pas sortir éventrer qui que ce soit pendant la nuit ... oh, et aussi de manière régulière, je sors la nuit. Je ne me le permettais pas les premiers mois, mais ... Cette ville regorge de tant de personnes, après tout. Ainsi, il arrive, de temps en temps, que je ne rassasie ma soif de sang directement au cou d'une ou deux victimes plus ou moins volontaires ... Depuis que je vis ici, il m'est arrivé à plusieurs reprises de croiser des créatures nocturnes, mais je n'ai pas d'intérêt particulier à aller voir ailleurs, pour l'instant. Est-ce que ma vie me plaît ? Bonne question ... Tout ce que je demande, c'est un toit, de la nourriture régulière, de quoi m'occuper ... Et du sang frais, de temps à autres. Et je dois dire que jusqu'à présent ... Ce n'est pas si mal.
Nombre de messages : 52 Date d'inscription : 22/12/2015 Race : Chimère Classe sociale : Prolétaire Emploi/loisirs : Serveuse Age : moins de 25 ans Age (apparence) : 19 ans
Sujet: Re: Red'Maw - chimère jusqu'au bout des dents ... Mer 20 Jan - 21:35