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Patris Mortem [10-11/06/1842]

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Sarah Spencer
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Sarah Spencer
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Emploi/loisirs : Hunter
Age : 21 ans
Proie(s) : Les êtres de nuits mais plus particulièrement les vampires.
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MessageSujet: Patris Mortem [10-11/06/1842] Patris Mortem [10-11/06/1842] Icon_minitimeLun 28 Sep - 20:30

Avant: Le chat perdu
Patris Mortem


Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.



[10/06/1842]

Lord Dorian Spencer était mort.

La mauvaise toux que traînait l'homme depuis quelques semaines s'était empiré, surtout après l'épisode du bal. Pris par ses affaires, le refus du contrat de mariage par le Comte Keï, les drames de Sarah et ceux de son épouse, Mr Spencer avait refusé de voir un médecin, par manque de temps et de conviction (que des charlatans disait-il). Mais son état s'était empiré jusqu'à atteindre le point de non-retour...

C’était deux jours après le retour de l’héritière de la campagne. L’aube venait à peine de se lever que les domestiques s’étaient mis au travail. L’on s’afférait à préparer le déjeuner, à ouvrir les rideaux, à lever la maisonnée. Dehors, les oiseaux chantaient, une magnifique journée de juin qui s’annonçait bien ensoleillée. En passant par la chambre du maitre, Albert, son majordome, constata que celle-ci était vide. Cela n’avait rien de surprenant. Il arrivait souvent que Dorian passe une partie de la nuit penchée sur ses affaires au point de le trouver assoupis dans son bureau le matin. Descendant au rez-de-chaussé, le majordome cogna à la porte du bureau sans obtenir de réponse. Peut-être Monsieur Spencer avait-il passer la nuit à son club? Avec délicatesse, Albert ouvrit la porte, surpris de voir que les bougies s’étaient éteintes, complètement consumée. Pourtant, Lord Spencer était un homme économe qui n’oubliait jamais d’éteindre les chandelles. Un livre était tombée au sol et les rideaux étaient encore fermer. La pièce baignait dans le noir le plus total. Incapable de percer l’obscurité, le vieil homme alla ouvrir les tentures pour éclairer un peu. La lumière de juin entra alors par les grandes fenêtres, éclairant de ses rayons dorée la pièce austère du père de famille. Au début, Albert cru que le maître dormait. La tête du grand homme était posé contre les oreilles de son fauteuil préférée dans une position confortable, légèrement inclinée sur le côté. Avec ses yeux fermer, il semblait assoupi, presque paisible. Le livre au sol semblait avoir chuté des mains endormies de l’homme. Mais en s'approchant, le majordome fut forcé de constater que son maitre ne dormait pas. Aucun souffle ne sortait plus de son corps inerte. Sa peau déjà froide, semblait de la même texture que la cire. Cela ne laissait aucun doute.

Lord Dorian Spencer était mort.

La maison tout entière fut alors saisit par le malheur. Les domestiques furent les premiers avisés de la situation, Albert cherchant de l’aide pour se convaincre qu’il avait mal vue la scène. Ceux-ci étaient rassemblé dans la cuisine des domestiques, terminant leur petit déjeuner avant le levé de la maison. Lorsque le vieux majordome entra, ils surent aussitôt que quelque chose était arrivé. Personne n’avait jamais vue Albert courir dans les couloirs. En moins d’un instant, ils envahirent le bureau de monsieur, le jardinier et le garçon d’écuris courant chercher la police. Anna, en brave fille, alla vérifier le poult de monsieur, avant d’en aviser la gouvernante qui se signa aussitôt. Juste ciel, le maitre, mort? C’était surréaliste. Puis les domestiques se regardèrent de nouveau. Il fallait prévenir Lady Spencer. Mrs Groove alla réveillée la dame qui descendit aussitôt, sans prendre le temps de s’habillée. Frappée par l’émotion, Lydia s’évanouie à la vue de son époux, incapable d’accepter cette terrible nouvelle. On alla chercher des sels pour réveiller la maîtresse de maison tandis que deux domestiques entraînait Mrs Spencer dans une autre pièce. C’est à cet instant que le gardien arriva, Bentley le fidèle chien sur ses talons. Il avait été surpris de voir le jardinier et le garçon d’écuries sortir du domaine à la course, comme si le diable était à leur trousse avait il penser. Toutes les voix s’élevèrent au même moment pour raconter une partie de l’histoire et la terrible nouvelle qui en découlait. Un véritable brouhaha envahis dans le corridor car personne n’osait entrer dans le bureau du maître.

C’est au milieu de toute cette agitation qu’apparut Sarah, alerté par les cris.


-Que ce passe-t-il?

La fière jeune fille se tenait dans l’entrée du couloir, vêtue seulement de sa chemise de nuit et de sa robe de chambre. Ses cheveux défaits encadraient son visage sévère et elle dévisageant les domestiques qu’elle tenait responsable de toute ce boucan. Que faisait ils là a une heure aussi matinale. Un pesant silence s’installa. Même Mrs Groove en oublia les sels qu’elle tenait à la main pour réveiller Lady Spencer. Personne n’avait songée un instant à prévenir l’héritière de la maison. Les domestiques s’échangeront un regard atterré : Qui allait donc annoncer la terrible nouvelle?

Il y eut un nouvel echange de regard qui s’arrêta sur la gouvernante de la maison. De sa voix la plus solonelle, Mrs Groove présenta ses condoléances à l’héritière de la famille. Sarah se figea alors, sans comprendre. C'était comme si son cerveau refusait d'endurer une douleur supplémentaire. Lord Spencer était mort? Son père était mort? Que racontait-elle? Mort? Impossible! La chasseuse traversa brutalement le petit groupe pour aller voir d'elle-même ce qu'il en était. Incapables qu’ils étaient ils avaient sûrement confondus. Il arrivait souvent que son père dorme profondément. Cela devait être ça, Albert avait dû s’en faire pour un rien encore une fois. La Chasseuse s’approcha d’un pas determiner vers son père, le secouant doucement. Il fallait qu’il se réveille, il ne pouvait pas être mort, ce n’était pas possible. Elle sentit la froideur du mort contre sa main et sursauta. Des larmes envahirent les yeux bleus de la jeune femme. Non, non, non, ce n’était pas possible. Elle secoua plus fort son père pour qu'il se réveille. Elle martela sa poitrine de coup, criant comme une hystérique, lui ordonnant d’ouvrir les yeux. Les domestiques assistèrent impuissant à cette triste scène. Aucun mot n’arrivait à calmer l’héritière. Édouard finit par la tirer par le bras, cherchant à l’envelopper dans ses bras pour qu’elle se reprenne. Madame Spencer qui venait à peine de se remettre, pleurait en de gros sanglot dans le corridor. Lla douleur fit lentement un chemin jusqu'au cœur de la jeune fille éploré. Le corps de Sarah se mis à trembler tandis que ses mains refermées sur le veston froisser de son pere agrippait le tissu dans un geste de désespoir. Il ne pouvait pas être partît. Pas comme ça. Pas maintenant. Mais la mort était une implacable invité qui n'annonçait jamais réellement sa visite. Incapable de supporter la situation et toutes ces mains qui tentaient de la réconforter, la Chasseuse se redressa brusquement, repousant les domestiques d’une force qu’il ne lui connaissait pas. C’était l’un de ses nouveaux cauchemars. Elle allait se réveiller dans quelques instants au milieu de son lit et soupirerait de soulagement. La magicienne sortit de la maison d’un pas précipité. Ce n’était qu’un rêve. Ce ne pouvait pas être réelle. Pourtant elle sentait le soleil contre sa peau. Elle sentait le vent qui lui fouettait le visage. Elle sentait sa chemise de nuit s’accrocher aux longues herbes et aux buissons qui ponctuait les jardins. Ce n’était qu’un rêve, ce ne pouvait pas être réel. Le pied de la magicienne buta contre la racine d’un imposant chêne qui trônait près du mur de l’enceinte du parc, arrêtant brusquement sa course effrénée. Le rêve s’effaçait pour laisser place à une vérité implacable. Son père était mort. Sarah se laissa tombée à genoux dans l’herbe, restant immobile, incapable de refouler la douleur qui la paralysait. Le souffle lui manquait, l’air était trop pauvre pour remplir ses poumons et le chagrin qui lui comprimait la poitrine. Sa main s’appuya contre l’arbre cherchant un appui mais elle ne fit que glisser contre l’écorce mouillé par la rosée. La brulure des réaflure contre sa paume la transperça comme la foudre. Tout ceci était bien réel. Incapable de contenir plus longtemps la douleur, la rage, la peur et la souffrance qui secouait l’héritière, elle posa ses deux mains contre l’arbre, poussant contre sa force de la nature en un cris déchiant. La violence de ses sentiments la subergea comme un rez de maré et elle sentit la magie affluée contre sa paume dans un élan destructeur. Les flammes embrasèrent l’arbre tout entier, serpent tortueux s’enroulant contre l’écorce de l’arbre et ravangant ses branches tournées vers le ciel.


†††††

Depuis l’événement, un terrible silence s'était saisit du manoir. L’imposante demeure s’était figé dans un silence immuable, frapper d'une terrible malédiction. Les portes du domaine qui s’étaient ouvertes quelques jours plutôt demeuraient à présent close et plus rien ne subsistait de cette magnifique soirée qui en avait fait rêver plus d’un. De large tenture noir avaient été fixée aux fenêtres annonçant que le domaine était en deuil. Les policiers s’étaient présentés, puis le médecin et enfin l'embaumeur. La cause du deces avait rapidement été trouvée : Dorian était mort d’une terrible toux. Son secrétaire particulier avait confirmé à l’inspecteur que l’homme était malade depuis un certain temps. Une mort naturelle en somme. Une veillée funèbre fut annoncée. Comme le voulait la coutume, le corps de monsieur Spencer fut installé avec le plus grand soin dans un cercueil aux couleurs sombres dans le grand salon où les domestiques se relayaient afin de veiller sur le défunt. On avisa le journal qui planifia pour sa deuxième édition de la journée l’avis de décès du Lord. À midi, toute la bonne société avait après cette nouvelle tragédie.

†††††



[11/06/1842]
Une journée pluvieuse se levait. Dignitaire, amis et membres de la famille avaient été invité à la demeure pour rendre un dernier hommage au grand homme. Madame Spencer, en bonne aristocrate, surmontait sa douleur au milieu des convives. Une lady se devait de tenir sa place, même dans les périodes les plus sombres. Elle avait revêtu une magnifique toilette de satin noir qui habillait sa silouhette d’une elegance rafinee. Ses cheveux blonds remontée contre sa tête laissaient voir les rides qui plissaient le coin de ses yeux. C’était elle qui avait tout organiser les obsèques et qui serrait les mains de ceux venu offrir leur condoléance avec chaleur. Ses remerciements chaleureux, ses larmes discrètes, ses sourires compatissants, elle était l’incarnation même de la Grande dame. À ses côtés, l’héritière de la famille Spencer faisait de son mieux pour lui ressembler. Sarah gardait la tête haute, la hochant simplement en guise de réponse aux questions qu’on lui posait ou encore aux condoléances des parfaits inconnu qui défilait devant elle comme un amas de visage fantomatique. D’aucun n’aurait pu la qualifié d’agréable mais il se dégageait de sa personne une dignité et une prestance qui faisait fuir les plus curieux. Sa mince silhouette enveloppée dans une robe noire, elle semblait plus pâle que jamais. D’énormes cernes violets marquaient le contour de ses yeux rougis et donnait à son regard un expression vide et sans vie. Ses cheveux bruns avaient été remonter en un chignon sévère où aucune mèche ne s’échappait. Seul un discret ruban pourpre fixait l’arrière de sa chevelure contre sa tête. Anna avait insisté pour utiliser un ruban noir mais lorsque la jeune fille l’avait vue s’approcher avec le morceau de tissus, elle avait refusé catégoriquement de le porter. L’odeur de rose blanche lui avait été insupportable. Près des jeunes femmes, se tenait Blake, qui observait la Chasseuse d’un air grave. Vêtu pour les circonstances, il continuait d’agir comme une ombre derrière la jeune Spencer. Il avait été l’un des premiers à arriver sur les lieux, croisant les agents de police en cette matinée ensoleillée tandis qu’ils sortaient le corps de la maison en compagnie de l’embaumeur. Comprenant le malheureur qui avait frappé la famille, Blake avait été présenter ses condoleances à Lady Spencer qui se trouvait déjà avec son amie Margaret. Les deux femmes prenaient en charge les funérailles. Il y avait tant à faire. Un fleuriste devait passer, le fiacre qui transporterait la dépouille jusqu’au cimetière passerait après demain. Malgré les larmes, Lydia s’était montrée d’une redoutable efficacité. Blake avait parcouru la maison avant de retrouver la Chasseuse assise sur les marches de la terrasse. Pas le moindre mot n’avait franchi ses lèvres serrées. Et depuis, rien n’avait pu faire sortir la belle du terrible mutisme dans lequel elle s’était enfermée. Pas même ses amis qui étaient passer la voir. Il y avait eu Loic qui était venu leur offrir ses sympathies et ceux de sa tendre épouse qui n’avait pu se déplacer, sa grossesse la forcant à garder le lit. Même Hortense avait quitté le Club pour venir lui offrir son soutient dans cette terrible épreuve. Mais rien n’avait réussi à faire réagir Sarah. C’était comme si elle s’était enfermée dans un monde parallèle où rien ne la faisait réagir. Rien, si ce n’était qu’un silence implacable.

11h00

12h00

13h00

14h00

La grande horloge du salon sonna 15h00 et Anna passa parmi les invités, un plat de sandwich à la main. Sarah, assise sur l’une des chaises dans un coin du grand salon observait le cercueil de son père. Installé dans l’une des extrémités de la pièce, il était entouré de gens qui discutaient, se rappelant les explois et bon coup financier du père de famille. La fois mémorable où il avait bien discuté de son point à la chambre des lords, de cette partie de carte que tous croyaient perdue d’avance, de ses placements judicieux.

Tout cela lui donnait envie de vomir. Il n’y avait aucune anecdote personnelle, aucun ne le connaissait vraiment. Pendant un instant, la magicienne s’imagina à son tour, étendue sur le satin blanc, le corps recouvert d’un linceul. Qui serait venue lui rendre un dernier hommage? Qui aurait pu prétendre la connaitre réellement? Et dire qu’il existait une solution, une échappatoire à cette mort implacable... Les yeux bleus de la jeune femme se posèrent sur sa main gauche où elle sentait sa plaie lui bruler sous son gant. Était-ce cela que tentait de lui dire l’étrange apparition de ses songes? Une main se posa alors sur la sienne, coupant court à ses réflexions. La chasseuse tourna la tête vers l’homme qui lui tenait la main, le remarquant pour la première fois. Depuis combien de temps était-il là? Elle le dévisagea longuement, comme si elle le voyait pour la première fois. La belle ignorait qui était cet homme, sa mémoire refusnt de faire l’effort de se rappeler de son nom. Que lui disait il déjà? Besoin d’aide? Soutient pour sa famille? Compter sur lui? Non, elle ne pouvait compter sur personne. Un malaise s’installa et bientôt le jeune homme la lacha, bégayant, rougissant avant de s’éclipser en silence. Mais que pouvait-il bien lui vouloir? Ah oui, il lui avait offert de la réconforter. Futile discours d’un idiot.

Mais alors que Sarah croyait avoir surmonter la situation, un mouvement des invités lui fit tourner la tête. Un photographe venait d’arriver, son équipement sur l’épaule. Son air solennel avait quelque chose de factice, comme un mauvais comédien qui aurait répété son rôle sans savoir y mettre l’émotion adéquate. Il discuta quelques instants avec Lady Spencer avant de déposer son appareil près du cercueil. L’héritière le regarda faire sans comprendre. La photographie post-mortem était une chose courante à leur époque et représentait bien souvent le seul souvenir tangible que pouvait posséder une famille, mais la Chasseuse ne voyait pas ce qu’il faisait ici. Elle regarda le photographe installer sa lentille et son imposant appareil sur un trépied. Son visage déjà si pâle se mit à perdre toute ses couleurs. Alors que le photographe approchait sa main pour ouvrir les yeux sans vie de son père, la réaction de Sarah fut plus rapide que sa pensée. D’un geste brusque, elle saisit le bras de l’homme l’agrippant de manière si dure, qu’il sursauta en se retournant vers elle. Le regard noir et remplis de haine qu’elle posa alors sur le photographe le figea complètement. Jamais il n’avait vue une telle expression dans des yeux aussi pur. La Chasseuse bouillait intérieurement. Comment osait-il porter la main sur son père? Comment osait-il le toucher comme s’il n’était qu’une vulgaire poupée? La colère lui fit serrer d’avantage les doigts, arrachant une grimace de douleur à l’homme. Pour peu, elle l’enflammerait directement sur place, elle le pousserait par la fenêtre lui et son équipement de pacotille elle


-Sarah

L’héritière cligna des yeux. Sa mère près d’elle avait posé sa main contre son dos, se penchant à son oreille comme pour lui faire une confidance mais son ton était tranchant.

- je t’en prie, ne fais pas de scène...

Les murmures dans la salle enflèrent et quelques visages se mirent à les observer avec attention. Au prix d’un effort sur-humain, Sarah dessera ses doigts un a un avant de relacher le bras du photographe qui en profita pour masser son membre meurtris. Les voix se mirent à enfler et un véritable vromissement envahis la pièce. La magicienne remarqua alors les visages scandalisés et les dames qui marmonnaient derrière leur évantailles.

Sans un mot, l’héritière tourna les talons et sortir de la pièce, trouvant refuge dans l’escalier qui menait au deuxième. Loin de tous ces gens, elle d’autorisa à respirer de nouveau. La rage battait à ses tempes et ses poings serrers tremblait de colère. Elle sentait la haine envahir son cœur comme un poison violent. Elle voulait tout bruler, tout détruire. Elle avait envie de renverser les meubles, brûler la tapicerie. Pour peu elle aurait mis le manoir en cendre. Mais cela ne lui apporterait aucune satisfaction. Elle était inconsolable.

18h00 sonna. La veillée allait encore se poursuivre jusqu’à très tard ce soir et les domestiques s’afférait à ce qu’il y ait de la nourriture en permanance. Le fleuriste avait apporté la couronne mortuaire et l’odeur des chrysanthèmes remplissait à présent l’air. La mise en terre aurait lieu demain. Après le départ du photographe, elle était redescendue, reprenant sa place de figurante devant la tragédie. Des membres de la chambre des Lords étaient passé, un messager personnel de la reine avait apporté ses condoléances. À chaque fois, le même discours avait été prononcé. Au bout de quelques heures, incapable de supporter plus longtemps son mutisme, sa mère lui avait permis de se retirer quelques instants. Plonger dans le silence du deuxième étage, la jeune femme cherchait à reprendre son souffle. Son verre de vin entre ses doigts tremblant, l’héritière entendit les pas des visiteurs qui commençait à quitter l’endroit. Ses yeux purs fixaient la fenêtre où le paysage avait complètement disparut derrière un rideau d'eau qui ruisselait contre la vitre. Comme elle aurait voulu pouvoir pleurer autant. Vider son cœur et son âme de toute la douleur qu’ils renfermaient. Mais sa peine était comprimée derrière une terrible rage qui enserrait son cœur. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle sentait la colère gonfler dans ses veines elle sentait ses pouvoirs qui lui échappait. Parmis les murmures qui lui parvenait elle entendit son nom résonner à quelques reprises. Elle les entendait la traiter d'enfant ingrate et faible. Une vraie lady aurait affronté la mort et aurait accueillis les invités au côté de sa mère. C'était encore aux yeux de tous une enfant. Mais Sarah n'en avait que faire, qu’aurait-elle pu dire à cette foule dont elle ne connaissait pas la moitié des visages.




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Patris Mortem [10-11/06/1842] Signat10


Dernière édition par Sarah Spencer le Jeu 29 Sep - 2:51, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Patris Mortem [10-11/06/1842] Patris Mortem [10-11/06/1842] Icon_minitimeMer 7 Avr - 17:22

[HRP/ Suite du RP "Revers du destin" /HRP


"Patris Mortem"

Sarah Spencer, le Comte Kei et Vincento De Santis

"Ombres sous le ciel déjà noir,
Mort aux mornes atours,
Mortels insignifiants venez voir,
Combien tournent ici de vautours."


Demeure des Spencer
11 juin 1842


Tandis que la plupart des visiteurs faisaient chemin inverse après avoir dignement salué Mme Spencer, un fiacre arrivait tout juste. Quelques lords reconnurent la voiture de leur confrère, le comte de Scarborought, et s'arrêtèrent net pour avoir la chance de l'apercevoir ou même de lui parler.
Cependant, les circonstances étaient telles qu'ils finirent par monter dans leurs propres véhicules plutôt que de patienter : il se faisait tard, la famille des Spencer était en deuil, le Comte devait être d'une humeur exécrable...Non, il ne faisait pas bon de traîner dans les parages. Il valait mieux laisser ces gens à leur peine commune. Notez que la pluie battante les aidait sans doute à respecter le silence et l'intimité de chacun...


- Des rats mouillés...tsss...grogna Ludwig en ramenant une de ses longues mèches blondes derrière son oreille droite.

- Ne va-t-il donc jamais se taire celui-là ? fit une ombre en face de lui.

L'Allemand se raidit et se tue, cessant de dévisager les badauds qui quittaient la demeure des Spencer. Jirômaru, lui, restait les bras croisés, les yeux fermés, comme pour contenir sa colère.

- Descendez maintenant...et n'oubliez pas votre rôle...

L'ancien samouraï s'anima enfin. Il saisit son haut de forme noir, vérifia que le bouton qui retenait sa cape autour de son cou était bien bouclé et frappa trois coups au plafond à l'aide de sa canne-épée.
Le petit Arnoldo vint leur ouvrir les grandes portes vernies du véhicule et les invita à descendre. Il était trempé. D'énormes gouttes d'eau tombaient de son petit chapeau à bords, parfaitement insuffisant pour le protéger de la pluie. Au-dessus de lui, un homme projetait son ombre sur ses épaules toutes menues : c'était Antonio Parizzi, un Vampire que Vincento avait sous sa coupe. Il était là pour veiller aux grains.
Le gamin laissa passer son maître, puis celui qui s'était installé chez eux. Il jeta un coup d'oeil à Ludwig. Ce dernier lui fit signe qu'il restait dans le véhicule, bien malgré lui. Arnoldo referma donc soigneusement les portes avant de retourner à sa place, auprès de son gardien, afin de conduire le fiacre un peu plus loin.

Jirômaru et Vincento se présentèrent ainsi sur le perron des Spencer. Habillés de noirs, comme l'indiquait le protocole en vigueur lorsqu'il s'agissait d'une visite à une famille endeuillée, ils rivalisaient d'élégance mais sans emphase. Leur arrivée fit impression, surtout parce qu'il était tard, ce qui n'était pas très poli. Tout le monde savait cependant que le Comte était un homme très occupé en journée et qu'il était rare d'avoir le loisir de l'entretenir, sinon en soirée.
Malgré l'heure, ils furent accueillis avec tout le respect qu'il était dû à des gentlemen anglais. Les derniers visiteurs les saluèrent avec distinction avant de les laisser discuter avec la maîtresse de maison.

Lorsque Jirômaru se retrouva devant Mme Spencer, il la trouva ternie, comme si les dernières gouttes de sa jeunesse avaient coulé par ses yeux. Pourtant, ils étaient secs ce soir. La belle dame restait digne, comme toute veuve de son rang.


- Mme Spencer, je suis venu vous présenter mes condoléances, à vous, votre famille et votre fille.

Le Comte cherchait Sarah des yeux mais il ne la voyait pas venir. Peut-être allait-elle rester dans sa chambre sans daigner les saluer ? Il valait mieux pour elle. L'idée de voir Vincento lui présenter ses respects le dégoûtait d'avance.

- Vous connaissez déjà mon cousin, Monsieur De Santis, fit-il en présentant Vincento. Il a insisté pour m'accompagner.

En vérité, c'était lui-même qui l'avait supplié de le laisser venir rendre hommage à la famille Spencer avec lui. En apprenant la mort du patriarche, Jirômaru n'avait su que faire. Ecrire à Sarah la mettait en danger. Se rendre chez elle également. Il avait alors songé qu'il ne devait rien faire, ni en parler, ni se déplacer, ni écrire. Mais Vincento avait de suite sauté sur l'information transmise par les journaux pour le tourmenter. Il avait décrété qu'il se rendrait chez les Spencer pour consoler la mère et surtout la fille.
Le Comte l'avait alors supplié de ne pas jouer avec leur douleur et de le laisser l'accompagner. Sa présence, en tant qu'ex-fiancé, était nécessaire aux yeux de la société et, si Vincento voulait que son petit jeu de marionnettiste continue, il devait laisser à son père la place logique qu'il occupait dans ce type de situation. L'Italien avait donc accepté, en prenant Ludwig et Arnoldo comme otages, et en lui faisant jurer de ne transmettre aucun message compromettant à Sarah.


- Madame, s'il y a quelque chose que je puisse faire pour soulager votre douleur et vous aider dans cette épreuve, n'hésitez pas à me le faire savoir. Malgré ma position sujette à controverses dans votre famille, je voudrais que vous restiez convaincue que je lui serai toujours fidèle.

Fidèle, certes, mais pas jusqu'à marier leur fille...Jirômaru serra les dents. Dorian avait de toute évidence accepté ce mariage pour garantir la sécurité de sa famille. Et lui, en refusant sa dernière proposition, avait condamné le pauvre homme à mourir le coeur empli de doutes...Qui protègerait Lydia et Sarah ? Qui serait l'héritier de son patrimoine, de sa fortune ? Il n'avait pas de fils !
Le Vampire songea avec amertume qu'il avait trouvé l'homme légèrement plus faible que d'habitude lorsque ce dernier l'avait invité dans son cabinet personnel afin de lui présenter le contrat de mariage. Quel imbécile avait-il été de ne pas s'apercevoir que le pauvre homme était souffrant au point d'en perdre la vie quelques jours plus tard ! Dorian Spencer aurait pu être sauvé, cela ne faisait aucun doute. Pourquoi le patriarche n'avait-il pas réellement demandé son aide ? La fierté des hommes...


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Crédit image: Deviantart Bouquet par Natalya Himura.


> Jirômaru Keisuke <

Patris Mortem [10-11/06/1842] Comte_10

Shakespeare, Macbeth, I, 4, 1605 :

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Dernière édition par Comte Keï le Mar 10 Aoû - 21:50, édité 3 fois
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Vincento De Santis
Fils du Comte Kei
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Clan : Aucun. Il a cependant été créé par un Ravnos.
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MessageSujet: Re: Patris Mortem [10-11/06/1842] Patris Mortem [10-11/06/1842] Icon_minitimeMer 7 Avr - 22:34

[HRP/ Suite du RP "Revers du destin" /HRP

Patris Mortem

"Le soupirant face à la lune,
Tremble, espère, cherche la fortune,
D'un baiser qui n'est pas le sien,
Chantera la douceur demain.”

Vincento, Comte Kei, Sarah


Dans le fiacre du Comte Kei

Vincento observait Ludwig. Le calice de son père était beau. Ses longs cheveux d'or aux ondulations marines et sa peau d'un blanc nacré le rendaient presque plus irréel que les créatures de la Nuit. Ses grands yeux bleus venaient parfaire son visage d'éphèbe. Décidément, cet Humain donnait envie !
Seulement, son attitude commençait à l'agacer. Toujours prêt à servir son maître, comme un chien qui n'a que ce dernier dans sa vie, léchant ses bottes, agitant la queue devant lui au moindre regard, espérant caresses et compliments...il donnait à Vincento l'envie de le frapper.
Que trouvait-il donc à Jirômaru de si extraordinaire ? Il était vieux et cela signifiait beaucoup chez les Vampires, certes, mais l'Allemand était-il donc si attiré par le pouvoir ? Qu'avait-il à lui offrir réellement ? Un toit, un statut social avantageux mais après ? Il se nourrissait à sa gorge ! Cette relation l'écœurait.
L'Italien l'avait "invité" à se joindre à leur petit voyage afin d'en faire un otage. Cela aurait dû le mortifier. Bien au contraire, le Calice avait eu l'air presque honoré de monter dans le véhicule et de faire ce bout de chemin en leur compagnie. N'avait-il donc pas compris les enjeux de cette soirée ? N'avait-il donc pas conscience des dangers qu'il encourait dans cette histoire ?
Cet homme, ce chien, ce pantin manipulé depuis des années par son père, était de toute évidence devenu un fanatique. Rien ne semblait pouvoir briser sa confiance en son maître. Rien ne pouvait même l'émousser. C'en était étonnant.


- Cesse de t'agiter, finit-il par grogner en le voyant ouvrir les rideaux à maintes reprises pour voir s'ils approchaient de la demeure des Spencer.

Le pire ce fut à leur arrivée, lorsque l'Allemand jugea avec violence les aristocrates qui sortaient de la maison endeuillée. Quel culot ! Comment pouvait-il donc oser sortir de tels propos, surtout dans un tel contexte !? Il était là en tant qu'otage, en tant que vie à sacrifier en cas de problème, et il s'exprimait encore tout haut sans se gêner ! Incroyable...

En réalité, Vincento était terriblement jaloux de son père. Comment avait-il fait pour fidéliser autant de personnes sans user systématiquement du Don pour les y obliger ? Qu'avait-il de plus que les autres ? C'était véritablement irritant ! Cela lui donnait envie d'éliminer ce calice ridicule en l'égorgeant sur ses genoux, histoire de faire taire ce dernier et surtout de peiner son père.
Mais puisque Ludwig semblait s'être embourbé dans une relation à sens unique, cette idée tombait à l'eau. Jirômaru ne s'en occupait pas le moins du monde : il ne faisait que boire à son cou régulièrement.
L'introduire dans la haute société n'avait été qu'un moyen utilisé par le Vampire pour jouer son rôle d'Humain, d'aristocrate, de lord. Il n'avait pas fait ça pour faire plaisir au blondin.
Alors pourquoi Ludwig continuait-il de faire le brave larbin ? Vincento sentait que quelque chose lui échappait dans leurs liens et cela le mettait hors de lui.

Heureusement, Jirômaru et lui-même descendirent bientôt du fiacre et y abandonnèrent le calice. Ce dernier n'avait plus qu'à bien se tenir s'il ne voulait pas passer de vie à trépas.


Dans la demeure des Spencer

Une fois que Jirômaru et lui furent entrés chez les Spencer, Vincento se découvrit, tout comme son père, et salua tous les nobles qui tardaient à quitter les lieux. Puis, arrivant à la hauteur de Mme Spencer, il lui fit une élégante courbette en baissant la tête, signe qu'il compatissait.
Il laissa son père le présenter à nouveau et sourit à la veuve avec une fausse humilité. En tant que "cousin" en visite, prêt à s'installer à Londres, il était normal qu'il viennent présenter ses hommages avec lui. C'était la première fois qu'on les voyait ensemble et que leur "lien" était confirmé.


- Madame Spencer, je suis heureux de vous revoir, même si je suis fort peiné que ce soit dans de telles circonstances...fit-il en lui jetant un regard plein d'empathie.

Vincento tâcha de ne pas en faire trop : il savait combien les familles anglaises étaient à cheval sur la dignité. Les plaindre avec insistance dans de telles occasions ne pouvait être considéré comme du mépris ou de la condescendance. Cependant, il se devait de poser quelques questions à leur hôtesse :


- J'espère que votre fille va bien ? Cela doit être difficile de perdre son père si tôt...Je ne la vois pas...dit-il en cherchant faussement des yeux la jeune Sarah.

Il se rapprocha de Lydia pour esquisser avec discrétion :

- Je me demandais si le moment était bien choisi pour livrer à votre fille la robe vénitienne que je lui ai fait confectionner...Qu'en pensez-vous ? Peut-être que cela lui remonterait le moral ? Elle est prête depuis ce matin mais je n'ai pas osé vous la faire porter. Je pensais lui faire parvenir dans quelques jours, pour ne pas la brusquer, et l'inviter à l'exposition africaine au British Museum...Il marqua une pause et soupira : Ah ! Je suis sans doute très maladroit...Ce n'est pas le moment...

Vincento jubilait. Son père, tout près de lui, ne pouvait rien dire. Il avait pour ordre de jouer le cousin aimable jusqu'au bout. Voir ainsi son fils courtiser indirectement la femme qu'il aimait devait le ronger de l'intérieur. Mais non seulement il avait eu le malheur de refuser le mariage, mais en plus la mort de Dorian Spencer offrait à son ennemi une facilité supplémentaire.

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Patris Mortem [10-11/06/1842] Erdjan10
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Sarah Spencer
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MessageSujet: Re: Patris Mortem [10-11/06/1842] Patris Mortem [10-11/06/1842] Icon_minitimeJeu 15 Avr - 5:14






21h00 sonnait tout juste.

Doux voile noir qui assombrissait le ciel pour se poser sur la maison endeuillée. Les lords quittaient le domicile des Spencer, marcheurs funèbres qui regagnaient leur carrosse, pressé d’échapper à l’atmosphère oppressante de la maison, heureux de regagner les vivants, chérissant au fond de leur poche leur bonheur illusoire que la tragédie ait frappé sous un autre toit. À la fenêtre du deuxième, Sarah observait le paysage plonger doucement dans les ténèbres, ses yeux bleus suivant les fantômes qui ne se retournaient pas. Qu’ils quittent donc cette propriété, ce n’était pas elle qui allait les retenir. Elle en avait plus qu’assez de ces phrases creuses, vides de tout sens. Mais où trouver le sens maintenant? Son père partit, qui prendrait soin de leur famille? Lui en restait-il une seulement?

Les bras croisés contre sa poitrine, la magicienne avait l’impression de se tenir elle-même, retenant son cœur qui menaçait de sombrer dans un abysse. Son regard de glace s’était durci, donnant à ses traits un air mature qu’elle n’avait pas quelques semaines plutôt. Comme le bal lui semblait bien loin à présent. La langue rendue pâteuse par le vin donnait un goût amer contre son palais. La journée avait été longue, interminable. Un certain soulagement l’envahissait de voir la nuit tomber. Elle pourrait laisser l’engourdissement la saisir, sombrer dans un de ces sommeils sans rêves, gardant l’espoir secret qu’à son réveil le cauchemar prendrait fin. Un mouvement parmi les ombres à l’extérieur attira son attention. Une nouvelle calèche arrivait? Qui donc pouvait oser venir se présenter à cette heure si tardive? La pluie contre le carreau masquait les armoiries de la berline, mais la demoiselle ne put que reconnaitre la haute silhouette qui émergea du véhicule.

Le Comte de Scarborough venait donc leur rendre ses hommages... et il n’était pas seul.

L’héritière s’attendit à ressentir quelque chose au creux de son cœur. Un mouvement, une vague, une chaleur familière. Mais ce ne fut que le vide. Un vide immense. Tout sentiment l’avait donc définitivement quittée? Non. Il brûlait encore au fond d’elle une colère sourde qui menaçait d’exploser. Une envie de tout embraser, se libérer enfin de cette peau de chagrin. Elle ne devait surtout pas fermer les yeux pour éviter que l’abysse ne vienne la saisir tout entier, réprimant cette peine immense, cette soif de destruction de ce monde qui avait perdu tout son sens.


-Mademoiselle...

La voix de la gouvernante l’arracha à ses pensées. L’aristocrate tourna légèrement la tête, écoutant les propos de la domestique.

-Monsieur le Comte est arrivé ainsi que son cousin, Lord De Santis.

Son cousin? La chasseuse accusa l’insulte du mensonge, lui qui avait nié avoir un quelconque cousin quelques semaines plutôt. Quand donc la toile de mensonge allait-elle se terminer? Quittant la fenêtre et son paysage de dévastation, la jeune femme alla se planter devant le miroir, observant son reflet. Sa peau blanche accentuait les cernes violets sous ses yeux, faisant ressortir la froideur de ses yeux bleue. Quelques mèches rebelles s’étaient échappées de son chignon, ondulation qui venait encadrer son visage.

-Où est Blake?

Sa voix naturelle d’oratrice ne se trahit d’aucun tremblement.

-Il a dû raccompagner son père et il n’est pas encore revenu. Souhaitez-vous que j’avise votre mère que vous ne souhaitez pas descendre? Compte tenu des circonstances il serait peut-être…

-Non. Non, j’arrive, je dois simplement refaire mon chignon.

La gouvernante ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt. Mademoiselle Spencer qui se souciait de son apparence? Sans un mot, la domestique tourna les talons et s’enfonça dans le corridor. Sarah prit un instant pour replacer ses mèches, resserrant le nœud de son ruban rouge qui retenait sa coiffure. Elle ajusta le collet de sa robe qui masquait la base de son cou. Elle ne portait aucun bijou hormis une petite croix en argent que lui avait remis le prêtre avant de quitter la demeure et qu’elle avait habilement glissé sous le tissu. La simplicité était souvent l’élégance souveraine lui disait souvent sa styliste. Un petit soupir accompagna sa préparation. Ce n’était pas une chose qu’elle trouvait utile. La demoiselle avait toujours été reconnue pour sa chevelure indisciplinée, les mèches rebelles s’échappant autour de son visage, son jupon couvert de terre et d’herbes, car elle avait marché sur la pelouse. Mais désormais elle n’avait plus le choix de porter une attention particulière à sa mise. Elle était désormais l’héritière de la famille. Elle se devait de se montrer forte. Ce n’était pas parce qu’elle n’était pas un homme qu’elle ne pouvait pas se montrer digne de reprendre le flambeau de la famille.

Sarah lissa la soie de sa jupe noire, ajusta les dentelles de ses manches et descendit l’escalier, arrivant au moment où le Sieur de Santis susurrait quelques paroles à l’oreille de sa mère. Une dernière inspiration et la Chasseuse s’avança, entrant dans le petit cercle de son pas digne, s’arrêtant près de sa mère et devant le Comte.


-Monsieur le Comte.

Elle s’inclina respectueusement, le dos droit comme la justice. Son regard bleu se posa sur les yeux anthracite de Jiromaru avec un certain regret. Était-il aussi conscient qu’elle que les choses auraient pu être différentes?

-Mon père est… douloureuse bévue qui vint serrer son cœur, serait heureux de vous revoir en notre demeure malgré les circonstances.

Sa mère esquissa un pâle sourire, observant sa fille avec gratitude. Enfin l’héritière prenait sa place de dame, lui enlevant un peu de pression. Continuant de sa voix douce, la jeune femme poursuivit.

-Il a toujours grandement apprécié votre amitié.

Au point de consentir à sa demande en mariage que le Comte avait finalement annulée de lui-même. La douleur traversa l’azur en un bref éclat avant de se poser sur le personnage se tenant au côté du Vampire. Vincinto de Santis. La chasseuse ne l’avait pas oublié. Elle n’oubliait jamais une rencontre avec un membre de l’ombre. Voir les deux hommes côte à côte avait quelque chose de frappant. Le lien de parenté était indéniable. Ils avaient les mêmes traits fins, le même nez pointu, les mêmes longs cheveux miroitants. Comment avait-il pu lui dire que ce n’était pas son cousin? L’héritière esquissa un petit signe de tête.

-Sieur de Santis, nous vous remercions de votre présence.

Cousin ou pas, il semblait bien importun de le voir ici. Après tout, ils ne l’avaient croisé qu’au bal, l’italien ne semblait pas comprendre les mœurs anglaises. Gardant son visage impassible et grave, Sarah les invita d’un geste de la main vers une autre pièce.

-Puis-je vous inviter au salon? La journée a été bien éprouvante et je suis certaine que vous apprécierez de vous réchauffer près de l’âtre...

L’héritière de la famille Spencer les conduisit dans le petit salon, celui qui attendait au corridor, bien loin de la grande pièce où reposait son père, bien loin de la mort, bien loin de l’odeur des chrysanthèmes. Mais alors qu’ils allaient s’assoir, la gouvernante entra à son tour dans la pièce.

-Madame, Monsieur Fitzwilliam et le notaire aimeraient vous parler.

Les épaules de Lydia s’affaissèrent un instant, puis elle s’excusa d’une voix blanche, s’éclipsant avec la domestique. Sarah observa la silhouette de sa mère disparaitre, se demandant quel autre déluge pouvait bien s’abattre sur le domaine. La mer agitée de ses yeux se posa de nouveau sur les deux hommes qui l’accompagnaient. Aucune faiblesse n’était tolérable. La jeune fille alla donc prendre place dans le fauteuil du maitre, invitant les invités à s’assoir à leur tour d’un geste de la main.

-Pourrais-je vous offrir une tasse de thé?

Remarque inutile qu’elle savait d’avance refusée, mais il fallait maintenir les apparences. Après tout, tout n'était qu'une question d'apparence non? Elle se tenait là, dans un salon, en compagnie de deux vampires à leur proposé du thé comme la parfaite petite aristocrate anglaise qu'elle était. Sa main se serra contre sa jupe, faisant miroiter les flammes de l'âtre qui léchèrent les pierres de la cheminée, comme si elles n'attendaient qu'un signale de la magicienne pour sortir de leur espace et embraser le monde.




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Patris Mortem [10-11/06/1842] Signat10
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MessageSujet: Re: Patris Mortem [10-11/06/1842] Patris Mortem [10-11/06/1842] Icon_minitimeMar 10 Aoû - 23:56



"Patris Mortem"

Sarah Spencer, le Comte Kei et Vincento De Santis

"Humiliations latentes
Perle au coin des yeux
Souffle dans ton cou"



Demeure des Spencer
11 juin 1842


La situation était inssuportable. Et pourtant, Jirômaru devait persister à faire bonne figure. Madame Spencer était en deuil et toute la maisonnée méritait le respect et le calme que chacun devait à sa souffrance.
Le respect...Quel respect y avait-il à faire entrer le loup dans leur demeure ? Quel respect y avait-il à leur cacher leur nature et leurs véritables desseins ? Mentir, encore et toujours...Mettre en danger ceux qui vous accordaient leur confiance et leurs sourires...

Le plus grand choc pour le Comte fut de voir Sarah en tenue de deuil. Son air digne, presque pincé, contrastait avec sa mine habituelle. Même si dans les soirées mondaines la jeune femme faisait toujours attention à son apparence et à son attitude, on soupçonnait aisément son réel tempérament grâce à ses mèches rebelles ou son petit sourire en coin. Ce soir, elle était particulièrement raide et protocolaire.

Quand elle le salua en se courbant devant lui avec élégance, le grand Vampire fit de même. Leurs regards se croisèrent alors et il lut dans l'azur de ses yeux la peine et le regret. Vit-elle dans les siens le danger qui la guettait ? Vit-elle cette alarme qui lui serrait davantage le coeur que leur histoire d'amour insencée ?


- Miss Spencer...fit-il simplement d'un ton neutre.

Il serra les dents en se redressant tandis que Vincento saluait l'héritière des Spencer à sa manière. La belle évoqua son père avec un peu de maladresse, n'étant pas habituée à en parler au passé. Jirômaru eut de la peine pour elle. Il était rare qu'il compatisse pour les Humains : il avait lui-même perdu tant d'êtres chers qu'il ne savait plus s'attacher aux vivants. Mais, dans le cas de Sarah, tout était différent.

Lydia semblait fière que sa fille prenne enfin sa place d'héritière. Maintenant que son père n'était plus là, Sarah se devait de représenter la famille. Lourd fardeau à porter...Jirômaru commençait à regretter avec amertume ses décisions à son sujet. S'il l'avait épousée, il lui aurait épargné ce rôle pour l'endosser à sa place. Mais la magicienne aurait-elle préféré ce scénario ? Vraiment ? Il en doutait fortement. Finalement, même si elle avait voulu le rejoindre dans la Nuit, il la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle aurait détesté le voir à la tête de sa famille.

Sarah les invita à s'installer dans un salon afin de discuter plus posément. Lydia allait les accompagner lorsqu'elle fut appelée par la gouvernante. Elle s'excusa et s'en fut vers ses affaires, laissant les deux hommes seuls avec sa fille. C'était peu commun, surtout chez les aristocrates, de laisser ainsi une femme en tête à tête avec deux gentlemen. Mais la situation était extraordinaire et l'heure tardive ne pouvait souffrir d'une perte de temps supplémentaire. Ils s'installèrent donc sur un sofa en face de la jeune femme qui, elle, s'était assise dans le fauteuil du maître.

Sarah leur proposa une tasse de thé, par pure convenance. Elle savait très bien qu'ils la refuseraient mais les bonnes manières l'obligeaient à jouer le jeu. Le Comte se força à lui sourire pour décliner l'offre.


- C'est bien aimable à vous, mais nous n'allons pas rester longtemps...Il est tard, vous avez eu une rude journée et ils serait bien malséant de notre part de nous attarder.

Il ne regarda même pas Vincento pour savoir s'il était d'accord avec ses plans : c'était évident que s'il voulait maintenir un semblant de réalité dans son petit jeu il devait se plier aux règles de la société et ne faire que passer.

- J'aimerais...commença-t-il vant de laisser mourir ses paroles. Il venait de croiser le regard de Vincento et de sentir que ce n'était pas le moment de jouer double-jeu. J'aimerais...vous rendre ceci...acheva-t-il en sortant d'une de ses poches un petit sac en velours rouge.

Frappé de l’emblème de Asprey & Garrard, les célèbres bijoutiers, il contenait de toute évidence un bijou.

- Vous me l'avez envoyé il y a un mois, vous vous souvenez ? Je...Je ne le mérite plus...Gardez-le, je vous en prie.

L'ancien samouraï le tendit à la belle pour qu'elle puisse s'en saisir. Il jeta un regard entendu à Vincento, comme pour lui dire qu'il était dans son bon droit. Maintenant, il n'avait plus qu'à prier pour que Sarah entre dans son jeu...

- Par contre, je suis navré mais je l'ai abimé. Il manque la pierre de Jade qui était en son centre...Je l'ai perdue...Regardez...

Jirômaru se pencha en avant pour pousser la jeune femme à ouvrir le petit sac et en sortir le bijou. Ainsi, elle pourrait constater qu'il manquait effectivement la petite pierre verte sur la lune d'or.
Le Comte sentit Vincento s'agiter près de lui. Il devait sans doute tendre le cou pour voir l'objet dont il était question et surtout surveiller que son père ne faisait pas de messe basse à Sarah. Aussi le lord fit-il en sorte que ce dernier puisse les observer à sa guise, pour lui montrer qu'il n'y avait rien d'étrange dans leur échange.


- Je vous ferai envoyer un orfèvre à mes frais afin qu'il puisse vous y sertir une nouvelle pierre...

Jirômaru s'éloigna de Sarah et se réinstalla près de Vincento. Il croisa les jambes et les doigts sur son giron.

- Cela sera plus utile que de vous envoyer des roses blanches... fit-il l'air triste. Vous en avez suffisamment dans votre jardin, n'est-ce pas ?

C'était maintenant que Sarah devait comprendre, maintenant qu'il risquait tout ce qu'il possédait...

Au bout de quelques minutes esquissées autour de cet objet, le Comte s'arrangea pour écourter la discussion et changer rapidement de sujet. Il ne fallait pas qu'ils s'attardent trop sur cet échange ou Vincento risquait bien de se douter de quelque chose (à raison). Les risques qu'encourait le Prince étaient trop grands pour tenter le Diable.


- Pouvons-nous voir le défunt, Mademoiselle Spencer ? Cette question alourdit encore l'atmosphère de la pièce. Une fois que nous lui aurons rendu hommage, nous partirons et vous laisserons à votre deuil...

Ainsi la soirée serait écourtée, pour les convenances, bien évidemment, mais également pour limiter les interactions entre Vincento et Sarah. Jirômaru ferait tout pour épargner à la jeune femme ses sournoiseries. C'était déjà un otage en soi, mais elle l'ignorait encore et s'il conservait ses distances avec elle, peut-être que son fils ne s'y intéresserait plus.

*********************

Pendant ce temps, Ludwig s'agitait dans le fiacre. Antonio, appuyé contre le véhicule, bras croisés, lui jeta un regard courroucé à travers une des vitres. Arnolfo, lui, attendait sagement à sa place de cocher, sans bouger d'un cheveux. Il paraissait presque factice tant il demeurait raide.

La nuit s'avançait, couvrant de son long manteau noir les arbres du parc des Spencer et les rosiers qui couraient le long des facades. Le silence n'était brisé que par les piaillements aiguës des chauves-souris qui voletaient çà et là dans le ciel obscur.

Soudain, la porte du fiacre s'ouvrit. Antonio sursauta presque. Ludwig descendit du véhicule et referma soigneusement la porte avec un sourire gêné. Le Vampire lui jeta un regard noir qui signifiait clairement que s'il ne retournait pas immédiatement dans le fiacre, il ne passerait pas la nuit. Ludwig leva les mains en signe d'apaisement.


- Allons, allons, je ne veux pas d'ennuis. Simplement...j'ai une envie pressante voyez-vous...Je me suis retenu jusqu'ici mais je n'en peux plus.

- Ne joue pas à ça avec moi...

- Pitié...je n'en ai pas pour longtemps...C'est déjà suffisamment humiliant comme ça...supplia le calice en se tordant un peu. Je ne veux pas d'ennuis...

- Dépêche-toi, imbécile. Rugit Antonio en montrant les canines. Pas de coup fourré ou je te saigne dans la minute.

Ludwig joignit ses mains pour le remercier et s'en fut en direction des rosiers qui poussaient non loin.

- Pas plus loin, crétin.

- Ca va, ça va...

Ludwig fit ce qu'il avait à faire, en se cachant au mieux qu'il put. Jamais de toute sa vie il ne s'était senti aussi humilié...Mais sa mission était capitale pour son maître, aussi ne pouvait-il pas se défiler. Il se dépêcha de se rhabiller et fit exprès de grands gestes pour remettre sa chemise en place. Ainsi, il put laisser tomber une petite pierre verte au pied des rosiers blancs avant de revenir en trottinant vers le Vampire qui ne le quittait pas des yeux. Il passa devant lui l'air gêné et retourna dans le fiacre en le remerciant.
Maintenant, il n'y avait plus qu'à prier pour que Sarah trouve le petit indice...Le Calice soupira et se passa la main dans les cheveux. Le Comte était optimiste...Comment la jeune femme allait-elle pouvoir trouver cette pierre ? Comment allait-il lui indiquer le lieu de ses recherches ? Et comprendrait-elle le message gravé derrière ? C'était une gravue minuscule, digne d'un orfèvre ou d'un horloger...Mais quelle gravure !

Après tout, il ne suffisait que de quatre lettres pour former le mot "fils"...


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> Jirômaru Keisuke <

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Vincento De Santis
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MessageSujet: Re: Patris Mortem [10-11/06/1842] Patris Mortem [10-11/06/1842] Icon_minitimeMar 30 Nov - 17:25

Patris Mortem

"Deuil de mon père,
Je ne te porterai pas.
Allons, vil vipère,
Mords donc Sarah.”

Vincento, Comte Kei, Sarah


Une fois entré dans la bergerie, le loup se lèche les babines et observe brebis et moutons. Rassemblés autour d'un bouc trépassé, ils se concertent pour savoir qui prendra sa place. Le loup s'est déguisé, il va saisir sa chance. Gouverner ces pauvres bêtes fera de lui un carnassier comblé. Quoi de mieux que d'avoir la main mise sur la bergerie ?

Vincento s'amusait beaucoup avec ses métaphores surannées. Assis aux côtés de son père, il jouait avec talent le cousin attristé tout en se léchant les crocs derrière ses lèvres méditerranéennes. En face d'eux, Sarah gardait la tête haute. Mais la petite brebis aurait-elle réellement les épaules pour supporter le poids de sa peine ainsi que celui de son nom ? La perte de son père, survenue juste après l'abandon du mariage par le Comte, la plaçait dans une situation bien pénible. Il lui fallait un mari d'urgence, d'autant que son âge devenait presque problématique, afin de reprendre en main la famille Spencer avec aplomb. Une femme seule ne pouvait espérer gérer l'ensemble de la famille...Cela n'était pas convenable. A chacun son rôle ! Il était temps qu'elle se range et prenne le relais de sa mère, pas celui de son père.

Tandis que le Vampire songeait à tout cela, Jirômaru s'appliquait à répondre aux exigences que la situation lui intimait. Il dialoguait avec Sarah pour compatir à sa douleur et lui offrir ses condoléances. Il refusa sa tasse de thé avec politesse et lui expliqua qu'ils ne comptaient pas rester. Son ton était très solennel, ce qui interpela Vincento. Son père avait-il réellement de la peine pour le doyen des Spencer ou jouait-il simplement son rôle pour plaire une nouvelle fois à Sarah ? N'était-ce que par convention sociale qu'il avait absolument voulu rendre visite aux Spencer ou avait-il réellement besoin de présenter ses condoléances ? Vincento peinait encore à le savoir.
Jirômaru était décidément bien étrange avec les Humains. Depuis quelques décennies, il s'était fortement ramolli et il était presque évident qu'il s'attendrissait devant leurs tracas. Avec son maître, Vincento avait recueilli beaucoup d'informations sur ses agissements et il avait bien vite observé que le vieux Vampire avait changé d'attitude au contact de la jeune reine Victoria. Depuis qu'il s'était mis en tête de devenir son précepteur, il avait légèrement relâché son emprise sur la cité et les Sectes avaient repris du terrain en Angleterre jusqu'à venir régler leurs comptes à Londres. Le Comte avait également changé depuis sa rencontre avec Sarah. L'arrivée de la jeune femme dans sa vie l'avait encore plus dénaturé. Il en avait oublié son rôle de Prince et il avait laissé les Sectes le prendre au piège. Comment un Vampire de sa puissance avait-il pu autant se laisser aller pour quelques humains ?

Vincento l'observait discrètement, appuyant sur lui son regard de verre comme pour lire au travers de sa peau. La vie de sa "fille" ne tenait qu'à sa "bonne conduite" et il le savait bien. Il n'avait pas intérêt à éveiller les soupçons de Sarah à son sujet...


- Oui, mon cousin a raison, nous n'allons pas vous importuner très longtemps, fit-il pour participer à la conversation.

Jirômaru sortit alors un paquet d'une de ses poches. Aussitôt, Vincento se tendit et fronça légèrement les sourcils. A quoi jouait-il ? Qu'allait-il donner à Sarah ?
Ne pouvant intervenir sans éveiller les soupçons, Vincento se contenta d'observer la scène qui se déroulait devant lui. Son père rendit un bijou à la jeune femme, un bijou qu'elle lui aurait apparemment offert récemment. En partie soulagé, Vincento crut comprendre que c'était sa manière à lui de rompre définitivement sa promesse de mariage avec elle. Une bonne chose ! L'Italien sourit en coin : s'il avait voulu jouer sur les peines de Sarah, il n'aurait pas fait mieux ! En plus, il manquait un bout de jade sur le bijou, la preuve qu'il n'en avait même pas pris soin.


- C'est un beau bijou. Vous avez du goût miss Spencer...fit Vincento en jetant à la belle un regard doucereux. Quel maladroit de l'avoir abîmé, cousin ! ajouta-il à l'encontre de Jirômaru en lui donnant un léger coup de coude.

Finalement, cette histoire de collier abimé était l'occasion de se moquer de lui et de courtiser un peu Sarah sous ses yeux. Une aubaine ! Mais le Comte ne réagit pas beaucoup et il se contenta de promettre à Sarah de lui envoyer une pièce de rechange. La belle affaire ! Vincento ne se sentit guère davantage concerné par cette histoire. Qu'ils règlent cette affaire ridicule de collier si ça leur chantait.

Quand Sarah eut rangé le bijou, Jirômaru demanda à voir la dépouille du doyen. Les choses furent faites selon l'usage. Le Comte resta un moment sans expression face au visage serein de Dorian Spencer. Vincento se retint de jouer en présence du mort, non pas qu'il le respectait, mais bien pour éviter une bévue face à la fille. Il devait se conduire de façon irréprochable s'il voulait lui plaire et espérer la prendre à son père. Enfin, à ses yeux ce serait chose facile puisque ce dernier la rejetait déjà avant même son arrivée. C'était surtout à la mère Spencer qu'il devait plaire pour arranger les choses. Sarah resterait sans doute fermée un moment.

L'ensemble de leur visite se passa ainsi sans incident. Chacun resta dans son rôle et il fut très vite temps de quitter les lieux. L'heure tournait et il devenait indécent de rester.
Dans le hall d'entrée, ils purent à nouveau présenter leurs condoléances à la fille et à la mère réunies avant de les laisser à leur peine. Vincento eut juste le temps de chuchoter à Lydia qu'il enverrai la robe promise à sa fille d'ici trois semaines, ce qui était un délais raisonnable à ses yeux.

Une fois dehors, les deux Vampires soupirèrent et retournèrent jusqu'au fiacre où les attendaient Arnoldo, Ludwig et Antonio. Le petit cocher était à sa place habituelle mais Ludwig et Antonio étaient en train de discuter devant le véhicule alors que le Calice aurait dû rester à l'intérieur. Vincento leva les yeux au ciel et reprit son disciple :


- Qu'est-ce qu'il fait dehors lui ? demanda-t-il d'un ton agacé.

Quand il eut le fin mot de l'histoire, Vincento jeta un regard mauvais à l'humain, puis à son maître. Ludwig lui gâchait son humeur. Il le saisit alors brutalement par le menton et l'obligea à se baisser un peu.

- Arrête de nous faire tourner en rond avec tes imbécilités. Tu m'es presque plus utile mort que vivant alors méfie-toi...gronda-t-il sans se soucier du fait qu'un domestique des Spencer pouvait les apercevoir depuis l'entrée. Rentre là-dedans et ferme-la. Je n'aurai pas la patience que j'ai eu à l'aller.

Il fit entrer le Calice dans le fiacre et le suivit avant d'ordonner à son père de se dépêcher. Il était temps de retourner au manoir.

Vincento faisait confiance à Antonio et il n'avait pas eu l'idée d'aller vérifier l'endroit où le Calice avait uriné. Il était alors loin de savoir que le Comte et Ludwig avait appliqué-là un plan pour informer Sarah de ses vrais liens familiaux.


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[HRP/ Fin du RP. Suite de Vincento dans "Nouvelle Rage"./HRP]


Patris Mortem [10-11/06/1842] Erdjan10
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Sarah Spencer
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MessageSujet: Re: Patris Mortem [10-11/06/1842] Patris Mortem [10-11/06/1842] Icon_minitimeMar 27 Sep - 4:46






Le feu dansant
À peine couvert
Qu’on tente d’étouffer
Finis toujours par tout bruler

Le regard d’azur plongé dans les flammes, la jeune femme les enviait, ces petits éclats brulant qui se consumait pour tout ravager. Elle aurait aimé avoir la force de les imiter, de laisser cours à son humeur pour tout faire disparaitre. Mais elle savait qu’un tel éclat n’aurait rien arrangé. C’était seulement la certitude que de finir au milieu des cendres ne lui apporterait aucun apaisement qui la retenait de se laisser aller à cette tempête qui faisait encore rage dans son cœur. Il aurait été si facile de laisser son don la submerger, de se laisser noyer dans la douleur et les flammes. Mais elle ne le pouvait pas.

Sarah était de guerre lasse. Lasse de la douleur, de la colère, de la jalousie, de cette immense tristesse qui habitait son être. Ce qu’elle aurait donné pour ne plus rien ressentir. Encore quelques bouteilles et elle aurait pu y parvenir si... S’il n’y avait pas eu toute cette mascarade à tenir. Toute cette mise en scène pour célébrer le défunt comme le soulignait le prêtre. Pour leur rappeler à eux, pauvre pêcheur, qu’ils n’étaient que de passage en ce monde. De passage. Le regard avait quitté les flammes pour se poser de nouveau sur les deux gentlemans à la beauté sans pareil qui l’accompagnait. Bien qu’il eût été inconvenant, personne ne trouvait rien à redire. Après tout, ils étaient dans un salon, la porte ouverte, dans une maison endeuillée. Qui pouvait se douter d’un simple coup d’œil qu’ils étaient eus même annonciateur de la grande faucheuse? Qui pouvait se douter que derrière leur beauté envoutante, derrière leurs yeux d’immortel, ils portaient en leur sein la fin même de la vie humaine? Quelle risible hypocrisie.

Pourtant, l’Artémis trouva le moyen de les envier en cet instant. C’était sans doute une belle illusion que de s’imaginer qu’après autant de siècles ils commettaient encore l’erreur de s’attacher aux humaines. Qui pouvait supporter de savoir consciemment que celui à qui l’on donnait son amitié un jour mourrait le lendemain? C’était sans doute là une part de la folie qui habitait les êtres de la nuit. Une solitude pesante, servant à les protéger eux-mêmes des ravages que de traverser les siècles apportait. Qu’elle arrogante avait-elle pu être de croire qu’une telle créature pouvait s’être attaché à elle...

Qu’aurait-elle donné en cet instant pour ne plus rien ressentir.

La peine refoulée au fond de son être, un masque terne de bienséance figé sur ses traits, elle avait aimablement proposé le thé sans même faire le moindre geste pour en commander. À quoi bon se donner cette peine inutile? Il fallait simplement maintenir la mascarade n’est-ce pas? Pourtant, si elle se pliait au jeu, la Chasseuse était incapable de pousser l’hypocrisie jusqu’à esquisser un de ces pâles sourires mondains de circonstance. Elle n’avait jamais été bonne comédienne, mais jouer au-delà de la politesse en cet instant était au-dessus de ses forces. Heureusement la bêtise ne fut pas poussée plus loin, le Comte refusant poliment son offre, lui mentionnant qu’il ne comptait pas s’attarder. Sarah aurait pu en rire. Elle ne comprenait même pas pourquoi il s’était donné la peine de se présenter, accompagné par son intrigant de cousin. En d’autres circonstances, la magicienne aurait sans doute été curieuse, voire même inquiète, par les changements d’humeur du Prince. Comment pouvait-il changer d’idée à la manière d’un métronome, passant d’un extrême à l’autre ? N’était-ce pas lui qui avait refusé ses avances? N’était-ce pas lui qui avait refusé le mariage qu’il avait lui-même exigé? Que souhaite-t-il donc en venant ici? Lui rendre ses hommages? La découvrir en pleur et faible au point de quémander sa protection, son affection?

Elle ne voulait pas être sauvée.

Elle n’avait pas besoin d’être sauvée.

Bien consciente des dangers et des épreuves qui l’attendaient, elle ne fléchirait pas. Elle était l’héritière. Si elle avait été un homme, elle aurait encaissé la fortune et le titre en un seul instant. Mais elle n’était qu’une femme et une femme n’avait droit à rien. Le domaine le titre, tout reviendrait à l’héritier mâle le plus près de leur branche familiale. Sa mère conserverait sans aucun doute la fortune en tant que veuve. Mais elle…

Tout n’était que douce illusion alors pourquoi s’y attarder?

L’attention de la jeune femme fut bien vite rappelée par le Comte qui s’approcha d’elle fouillant dans les revers de sa cape. La Chasseuse sentit son corps se hérisser malgré elle. Pourquoi continuait-elle d’être aussi sensible à son aura alors qu’elle avait décidé de le détester? Elle arrivait même à sentir son odeur malgré celle des chrysanthèmes qui empestait la demeure. Les sourcils se froncèrent sur son beau visage, une sorte d’éclat  semblable à de la curiosité apparaissant enfin dans ses yeux vides, leur redonnant un peu de vie. La pochette rouge attira son attention puis les lettres dorées qui couvraient le velours. Un sourire triste s’esquissa sur le visage doux de la demoiselle qui sut avant même que le Comte ne termine ce que contenait le petit sac. Comment pouvait-elle l’avoir oublié puisque c’était elle-même qui en avait fait l’achat. Et voilà qu’il lui redonnait son cadeau?


- Vous me l'avez envoyé il y a un mois, vous vous souvenez ? Je...Je ne le mérite plus...Gardez-le, je vous en prie.

Le regard cilla. Bien sûr qu’elle s’en souvenait. Elle n’esquissa toutefois aucun geste pour reprendre la pochette des mains du Grand Homme. Pourquoi choisissait-il cet instant pour lui redonner? C’était sans doute une manière pour lui de couper définitivement toute attache. Il fallait replacer les pièces sur l’échiquier et retourner chacun de leur côté du plateau.

-Vous n’étiez pas obligé, monsieur, de me rendre un présent que je vous avais offert en de meilleures circonstances.

S’attendait-il à une crise? Essayait-il de la rendre malheureuse? De lui rappeler tout ce qu’il lui avait refusé? Après sa jalousie et sa colère, quelle émotion cherchait-il de nouveau chez elle? Sa tristesse était ailleurs. Elle allait tout bonnement refuser, mais l’insistance du regard du Prince lui fit prendre le bijou malgré elle.

-Si cela peut vous satisfaire...

- Par contre, je suis navré, mais je l'ai abimé. Il manque la pierre de Jade qui était en son centre...Je l'ai perdue...Regardez...

Cette fois le regard fit place à l’agacement, brièvement traversé par un éclat de douleur. Il l’avait brisé? Les mains habiles au maniement de l’arc ouvrirent la pochette d’un geste précis, observant le bijou qui était en effet brisé. Le joyau en son centre avait disparu. Était-ce une manière peu délicate de couper définitivement toute attache avec elle? Lui rendre un présent dont il n’avait même pas pris soin? Ses pensées trouvèrent écho chez le cousin qui partagea sa surprise. Le Prince n’avait pas besoin de poser de gestes plus éloquents, les paroles échangées au bal avaient pourtant été bien claires. Alors qu’elle inclinait simplement la tête pour mettre fin à ce curieux échange, la nouvelle remarque du Comte la sortit un instant de sa torpeur.

- Je vous ferai envoyer un orfèvre à mes frais afin qu'il puisse vous y sertir une nouvelle pierre...

La remarque piqua au vif la magicienne dont les yeux s’assombrirent brusquement, son corps se redressant contre la chaise des maitres. Elle avait plus d’honneur que bien des gentlemans et un orgueil tout aussi démesuré. Les nerfs à fleur de peau et atrocement susceptible, elle dévisagea le vampire qui ne semblait pas se rendre compte de l’insulte, déblatérant inutilement sur les fleurs de son jardin qui ne lui appartenait déjà plus.  

-Ce ne sera pas nécessaire monsieur le Comte, je vous remercie de votre attention, mais nous sommes encore dans nos moyens. Une réparation de ce genre sera sans incidence.

Devait-elle lui rappeler qu’il se trouvait dans la demeure des Spencer et qu’elle-même en tant qu’héritière était assise sur une fortune conséquente malgré son jeune âge et surtout son sexe? Quant aux roses blanches...

-Je crains d’avoir en horreur le blanc pour un moment milord...

Des roses blanches posés sur les cadavres jonchant les rues de Londres il y avait encore moins d’une année, à celle envoyé qui représentait tant de promesse révoquée, aux fleurs de chrysanthème qui avait envahi la maison, en passant par le blanc de la robe de mariée que sa mère voulait commander pour faire écho à celle de la reine Victoria qui avait lancé cette nouvelle mode des robes épurées pour les mariages. Mariage qui n’aurait jamais lieu. Un silence plana un instant, bien vite remplacé par quelques phrases qu’elle répondit du bout des lèvres, encore emporté par sa colère qui l’avait surprise elle-même.

-Pouvons-nous voir le défunt, Mademoiselle Spencer ?

La bouche délicate de la magicienne s’ouvrit et se referma aussitôt. Le peu d’animation qu’avaient apporté l’indignation et la colère chez elle s’évanouit aussi rapidement qu’une bougie soufflée. Instinctivement, sa tête se tourna vers le grand salon de l’autre côté du mur. Sarah s’en voulut un instant d’avoir pensé à tout cela. Comment pouvait-elle s’emporter pour une situation aussi futile quand le corps de son père reposait encore dans la pièce à côté? La mélancolie voilà de nouveau ses grands yeux bleus. Au bout d’un moment qui lui sembla une éternité, elle ramena son visage sérieux dans celui des deux êtres surnaturels. Elle ne pouvait pas refuser une telle demande. Avec grâce, elle se leva dans un bruissement de soie noire les invitant à traverser de l’autre côté.

L’héritière les laissa s’approcher du grand cercueil sans faire le moindre geste pour les suivre, restant dans l’encadrement de la porte comme une enfant qui attendait la permission pour entrer, se contentant de donner quelques directives aux domestiques présents. Les deux hommes restèrent un moment devant le cercueil, sans prononcer le moindre mot, laissant le temps à Madame Spencer de revenir auprès d’eux, le visage plus grave que jamais. Ils furent raccompagnés jusqu’au hall où ils prirent congé, se confondant dans de délicieuses bonnes manières qui semblèrent apaiser Mrs Spencer.

Sarah attendit que la porte ne se referme pour pousser un bref soupir, respirant malgré elle l’odeur des chrysanthèmes. Ils étaient partis, retournant à l’obscurité à laquelle ils appartenaient. Les yeux bleus fixés sur la grande porte, la jeune femme espéra que c’était également la fermeture d’un chapitre, ne se doutant pas que les indices laissés entre ses mains ouvraient déjà les prochaines pages.


[HRP: Fin du rp Testament]




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