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Le restaurant "The Simpson's on the Strand"

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MessageSujet: Le restaurant "The Simpson's on the Strand" Le restaurant "The Simpson's on the Strand" Icon_minitimeDim 7 Nov - 13:44

(L'invitation)


Les rues de Londres étaient déjà sombres. Le cab arrivait à l’adresse qu’Aahron avait donné. Telle une flammèche blanche et pure dans les ténèbres, Marine semblait irradiée la rue de sa beauté.

Le cheval ralentit l’allure jusqu’à s’arrêter près de la jeune femme. Bradford sortit du cab, tandis que le cocher tenait la porte qu’il avait ouverte. A la manière d’un gentleman, Bradford prit la main de Marine qu’il baisa.


- Bonsoir Miss Desmuguets. Vous êtes magnifique. Montez donc s’il vous plait, je ne voudrais pas être responsable du fait que vous ayez prit froid. Ce soir, je nous ai réservé une table au Simpson’s on the strand. J’ose espérer que vous aimerez l’endroit.

Aahron aida Marine a monté dans le cab avec la plus grand des délicatesses.
Avant même d’arriver à la hauteur de chez la jeune femme, Aahron, très excité, regardait par la fenêtre de la voiture. Il sentait l’anxiété l’envahir depuis qu’il était partit de chez lui. L’idée de revoir Marinel’angoissait un peu et les quelques heures précédent son départ, des tas d’interrogatoins l’assaillaient.


* Que vais-je mettre ce soir ?*
* ....du noir ?*
*...du gris ? Le noir, ça fait trop sévère et terriblement austère.*
* J’espère qu’elle appréciera le cadre du Simpson’s ?*
* Peut être n’accepte-t-elle cette invitation que par pitié ?*
*Et oui….. Peut être que ma compagnie ne lui est pas agréable ?*

*Ai-je prit tout ce dont j’ai besoin ?*
*...Après, il sera trop tard ! Mes effets personnels, ma canne, ma montre, mon capeaux….Je suis sûr que j’ai oublié quelque chose.*
*Il faut que j’y aille.*


Ce rendez vous avait eu le don de le replonger dans ses jeunes années et le trajet vers Miss Desmuguets n’avait pas calmé son anxiété.

Lorsqu’il la vit au loin, il sentit son cœur battre à tout rompre. Durant tout le trajet, il s’était dandiné dans tout les sens, un coup pour regarder la rue, un coup se remettre au fond de la banquette et ainsi de suite. Aahron voulait gérer son stresse et tentait désespérément de s’occuper l’esprit pour se détendre mais rien n’y faisait et le souvenir de Marine était tellement vivace que rien n’y faisait.

Le cab arrêté, il pouvait admirer Marine. Le souvenir de son visage et sa présence à quelques pas se supperposaient, et une chaleur intense envahit Aahron. Il avait les mains moite et avant de sortir, il prit un mouchoir dans sa poche avec la plus grande discrétion pour s’essuyer les mains et dissimuler son appréhension.

Maintenant, Marine était à ses côtés. La porte claqua, la voiture dodelina tandis que le cocher montait. Le fouet claqua et s’ensuivit un « YEAAAAAAAAAArr !» très sonore. La voiture se mua doucement et soudain, un à-coup assez violent secoua Marine et Aahron, les fers du cheval et les roues du cab résonnèrent sur les pavés de Londres. Ils étaient en route.

Le trajet fut assez court, en un quart d’heure, Bradford et Miss Desmuguets étaient au restaurant.
Le bruit des pavés martelés par le galop du cheval était tellement fort et assourdissant que la moindre discution aurait été vaine et ça n’était pas pour déplaire à Aahron. Ces retrouvailles, l’affection particulière qu’il portait à Marine l’intimidait plus que de raison pour un homme de son age et chaque début de conversation qu’il pouvait envisager dans sa tête lui semblait idiot.
Il se contenta de la regarder avec le plus de discrétion possible.

Le cab arriva au Simpson’s on the strand. La rue était toute éclairée et deux chasseurs attendaient à l’entrée de l’établissement. La voiture s’arrêta. Le cheval s’ébroua bruyamment, le cochet descendit, les deux chasseurs se précipitèrent pour ouvrir aux invités. Aahron descendit et vient vers Marine pour lui tendre la main et l’aider. La nuit commençait à tomber et la fraicheur descendait sur Londres.

De nuit, le restaurant était superbe. Le quartier était désert. Au moment où Aahron et Marine commençait à monter les quelques marches du Simpson’s, deux officiers de la maréchaussée passèrent sur le trottoir, leur souhaitant la bonne soirée de façon discrète, sobre et courtoise en opinant du chef.

Ici, le nombre de patrouille de police était multipliée par dix par rapport à certains autres quartiers de Londres. Les grandes fortunes pouvait se faire dans cette rue chic et bien des pressions avaient été exercées pour que ça reste ainsi pour longtemps.
Aahron et Marine étaient aux portes du restaurant et tel un couple royal, les chasseurs ouvrirent grande les portes pour les laisser entrer.

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Marine Desmuguets
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MessageSujet: Re: Le restaurant "The Simpson's on the Strand" Le restaurant "The Simpson's on the Strand" Icon_minitimeLun 15 Nov - 15:41

[HRP/ En provenance de L'invitation d'un gentleman / HRP]

Marine se tenait devant chez elle, les bras enroulés autour de son petit corps de femme comme pour se garder du froid qui commençait à s'immiscer dans l'air du soir. Elle attendait Aahron et son cab avec appréhension et retournait dans sa tête mille et unes réflexions. Elle n'eut pas à attendre longtemps: même si elle était sortit en avance, le cab arriva dans sa cour avec une telle ponctualité que le jeune aristocrate cru mourir d'effroi de voir les sabots des cheveux et les roues du véhicule remuer les gravillons de son domaine. Elize était discrètement cachée derrière un rideau à l'étage pour surveiller sa maitresse une ultime fois avant de la laisser disparaitre dans la nuit portant avec elle tout ses soins et ses attentions. Elle vit sa maitresse manquer de défaillir: quelle émotion! Marine s'était en effet tenu une seconde à la rambarde de l'escalier pour descendre à la rencontre du cab parfaitement placé devant l'entrée avant de se redresser et, après avoir reprit quelque peu sa contenance, la jeune femme accueilli enfin Aahron Bradford avec un aimable sourire aux lèvres. Ses joues s'empourprèrent un peu, redonnant vie à ce visage si pâle quelques secondes auparavant et sa main vint comme d'elle même se loger dans celle de l'homme qui lui faisait le salut bien mondain et si caractéristique de son sexe.

- Bonjour...fit-elle d'une voix douce en répondant brièvement à Aahron. J'ai entendu parler du Simpson’s on the strand mais je n'y suit jamais allée...

Une sorte de soulagement mêlé à la peur vint empoigner le coeur de la jeune femme. Maintenant qu'elle était avec lui, son attente n'était plus mais la frayeur de s'être faite dupée par un rustre ou de finir la soirée dans d'étranges circonstances laissait à la jeune aristocrate un soupçon de fébrilité dans les gestes. Elle regarda Aahron de ses grands yeux océan et ne pu s'empêcher de le trouver charmant. Ses vêtements lui allaient à merveille! Elle aimait le mariage du gris et du noir, cela était sobre et gentleman. Elle aimait son air imposant et la lueur noisette de ses yeux mystérieux. Quelle élégance dans le costume et le port! Quel bel homme!
Marine se laissa conduire et, avec pour tout mots ses sourires et son regard enflammé, elle monta dans le cab sans un regard en arrière. Sa longue robe faillit la gêner mais Aahron avait pris les devants et il l'aida à s'installer dans le véhicule avec tellement d'attention que Marine fut surprise de ne pas raccrocher pour une fois sa crinoline blanche et rose à une poignée ou une quelconque aspérité de la porte. Elle le remercia silencieusement et lorsque le cab se mit en route, son coeur fit un tel bond qu'elle se demanda soudainement si elle ne devait pas descendre pour sauver ce qui pouvait l'être.

Mais le mouvement de peur de la jeune femme se tue aussitôt qu'il fut né car le parfum d'Aahron flottait dans l'air ambiant et parvint à toucher ses sens, la ramenant aux douceurs terrestres, et elle se mit plutôt à considérer cette sortie comme une chance, une aventure extraordinaire dont il serait temps de se défaire plus tard si le démon s'en était accaparé pour la faire dévier.
La jeune aristocrate se calma donc et, malgré les élans de son coeur vers ces étranges sentiments qu'étaient la peur et la tendresse, elle se concentra à regarder l'intérieur du cab, très élégamment paré, et puis l'extérieur via sa fenêtre dont elle avait un peu soulevé le rideau. Comme il était stressant d'être enfermé si près d'un homme quasiment inconnu! Il fallait qu'elle oubli un peu la présence d'Aahron à ses côtés pour sortir du cab sans trembler.
Le voyage fut rapide et sans mot tant le bruit du véhicule et la tension palpable du couple empêchaient les langues de se délier. Marine en fut grandement soulagée.

Une fois le cab arrêté, Marine attendit un instant avant de descendre aidée d'Aahron et des chasseurs. Elle sentit son pied droit se dérober quelque peu sous elle tant son âme était en panique et son soulier fin mais elle tint bon et ne faiblit pas assez pour que cela ne se remarque. Elle calculait tout pour être parfaite: son talon, sa robe, ses gants, ses cheveux...il ne fallait pas paraître gênée ni par la situation ni par l'habit!

Heureusement, Aahron la rassurait par ses regards et ses gestes. Il était si droit, si cavalier que Marine se laissa volontiers conduire jusqu'au restaurant. Le Simpson’s on the strand était magnifiquement décoré, lumineux et agréable à regarder de l'extérieur. On eut dit qu'un bal s'y préparait tellement était distinguée son entrée. Marine mangeait du regard le bâtiment, devant lequel elle n'était même pas encore passé une fois dans sa vie. Aahron lui faisait découvrir pour la première fois ce monument de gastronomie et d'art. Toute souriante, Marine n'avait plus de voix tant elle sentait arriver la soirée si attendue. Elle salua d'un signe de tête courtois les officiers qui passèrent près d'eux puis elle passa son bras dans celui d'Aahron comme il était convenu dans la mondanité. Sous ses dentelles et son gants, son bras blanc sentait la chaleur émaner de celui d'Aahron. Elle était à présent rassurée de se trouver-là. La proximité du cab, les patrouilles dans la rue, le restaurant si admirablement tenu: elle ne craignait rien dans cet environnement, l'heure n'était plus aux inquiétudes mais à la timidité seulement.

Lorsqu'ils s'avancèrent à l'entrée et que les chasseurs ouvrirent en grand les deux portes, Marine fut encore plus éblouie par l'intérieur que l'extérieur: l'ornementation des quelques meubles, les plafonds à moulures, les plantes vertes si gaiment entretenues, les tables rangées, les serviettes et couverts parfaitement alignés, les quelques merveilleux couples qui étaient déjà assis en tête à tête: quelle ambiance! Marine trouvait l'endroit rayonnant et chaleureux. Elle était intimidée de cette situation où tout le monde jette un coup d'oeil furtif vers l'entrée et où les garçons chargés du service les emmènent à leur table réservée. La jeune femme avait hâte d'être assise pour se remettre en contexte plus intime, même si cela la gênait, elle préférait le tête à tête que les regards d'autrui.

Bientôt, après maintes courtoisies, le couple fut installé et le service commença. Marine ne pouvait à la fois détacher son regard d'Aahron en face d'elle et le fixer sans se soucier d'être jugée impolie. Elle avait très envie de le regarder pour apprécier chacun de ses gestes, ses regards, ses attraits...mais elle baissait souvent les yeux sur son assiette.


- Hé bien...commença-t-elle à un moment après qu'ils se soient assis. Vous êtes très élégant Aahron. Je vous préfère ainsi que souillé ou convalescent! Je songe à ce que nous buvions à votre santé recouvrée...

Petit début de dialogue, certes, mais Marine avait le coeur battant d'avoir réussit à délier sa langue.


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MessageSujet: Re: Le restaurant "The Simpson's on the Strand" Le restaurant "The Simpson's on the Strand" Icon_minitimeMer 1 Déc - 14:27

La salle était merveilleusement lumineuse. Déjà, quelques tables étaient occupées. Aahron menait Marine par le bras, s’apprêtant à suivre le chasseur qui s’était mit à côté de lui.
Les garçons de salle avaient l’habitude du protocole, il fit un geste du bras invitant le couple à le suivre, ajoutant à son geste la parole d’un ton guindé mais discret « Si vous voulez bien vous donner la peine. »

Aahron retint et pressa un peu le bras de Miss Desmuguets en lui jetant un regard pétillant. Vif comme un éclair, le chasseur coupa le passage et Aahron s’inclina vers lui au passage lui susurrant quelque chose à l’oreille.
Les deux jeunes gens suivèrent leur guide. Au passage, Aahron opina du chef discrètement à l’encontre de quelques hommes qui dinaient en belle compagnie. Ici des épouses en belle toilette, là des personnages de grandes lignées, aristocrates, politiciens ou hommes d’affaires embourgeoisés.

Le couple fut installé un peu à l’écart des tables déjà occupées. De toute façon, au fur et à mesure que la soirée avancerait, la salle se remplirait car l’endroit était très prisé des gens du beau monde.

Aahron ne parvenait pas à lever son regard de la jeune aristocrate française. Le petit trajet jusqu’au restaurant avait permis de créer un sasse temporelle de décompression et Bradford sentait que son naturel affable lui revenait et la gène toute relative qui l’avait pétrifié jusqu’alors avait laissé place à une immense joie et une excitation qu’il peinait à dissimuler.
La toilette de Miss Desmuguets fut allait à ravir. Elle augmentait encore sa fraicheur, sa candeur, sa jeunesse et sa beauté pure. Aahron n’avait jamais pipé mots sur un détail qu’il l’avait « choqué » selon la bienséance des gens du beau monde, c’était l’anneau qu’elle arborait à sa lèvre inférieur mais ce soir, Bradford avait l’imagination vagabonde et ce détail l’obnubilait. Il donnait à Marine un petit côté délurée et provocateur qui lui plaisait énormément.
---------------
Au dehors, dans la nuit fraiche de Londres, les ombres avaient depuis quelques heures disparus laissant place à une obscurité toute relative sous une lune ronde et pleine. Les catins des bas fonds Londonien avaient commencés à battre le pavé racolant à tout va les gentlemen voulant s’accoquiner à des filles de petite vertu. Le passage de la lumière à l’ombre est aussi l’occasion de changer les codes. A l’abri de la lumière, les êtres les plus vils sortent et prennent le pouvoir. La nuit est leur domaine, leur territoire.

A deux pas du Simpson’s on the strand, dans les ruelles attenantes au Nina’s Park, le soir venu, à l’heure où les jeunes couples délaissent les allées fleurit du parc, d’autres fleurs qui éclosent la nuit venue fleurissent à tout les coins de rue. Ces belles de nuit sont considérées par certaines personnes de la haute aristocratie comme de la vermine, de la mauvaise herbe…du « Chiendent ». On les appelle communément…les prostitués.

D’un genre « exotique », mal coiffées, édentées, vulgaire et dépravées, elles sont souvent victime de toutes les violences, la vie ne leur laissant aucun répit mais à l’aube de leur calvaire, certaine d’entre elles sont fraiche comme une rosée de printemps.

Tout proche de la sortie Sud de Nina’s Park, fort déshabillé et gelée jusqu’au os, Brenda, 16 ans, sur le pavé depuis 17 jours, tentait de se réchauffer en piétinant sur place, priant pour qu’aucun homme ne croise son chemin.

- J’ai froid Madame…

[i]Dit-elle timidement à la vieille maquerelle qui la surveillait, la voie étranglée par un demi-sanglot qu’elle tentait d’étouffer.
La vielle pute était toute ridée, très mal maquillé, un fond de teint très blanc-comme c’était en vogue- du far à joue trop rouge et criard.


- Ferme-la !...Et arrête de geindre ! On dirait que tu veux prendre une rouste. Remarque, ça te réchaufferait surement. Ha, ha, ha…..

La marâtre éclata d’un rire court et sonore laissant voire qu’il lui manquait la plupart des dents. Elle n’avait cure des états d’âme de la petite. Elle savait que tout les vices était dans la nature et que la gamine pleure où rit au éclat, il y aurait toujours un client qui serait près à lui passer sur le corps pour quelques Pennies.
Encore assez loin sur le trottoir, une ombre glissait sous les lumières dansantes des réverbères. La vieille femme fit un signe de tête à la gamine. 17 jours seulement, et le corps de la petite n’était déjà plus à elle, plus du tout. Elle avait été obligée de faire environ 80 passes. L’idée du suicide s’était estompé vers le 5 ou 6ème jour de tapinage, maintenant, lorsque les hommes relevaient ses jupons, son esprit se déconnectait de la réalité et ne revenait qu’au moment où les pièces tombaient dans la paume de sa main.

---------------
Au simpson’s, Marine lançait un toast. Aahron sourit, l’air détaché comme absent.

- Si vous me permettez, j’aimerai lever nos verres à l’insouciance qui vous a animé lors de mon miraculeux sauvetage…à votre jeunesse et votre beauté aussi.

Il s’interrompit le verre levé, ses yeux plongeant dans ceux de marine avec une expression grave et sensuel, et de rajouter presque en murmurant.

-…J’espère que vous n’en serez pas offusqué ? Nous, les anglais-où certains d’entre eux dont je fais partie- nous aimons souffler le chaud et le froid. Nous avons ce petit côté snob et flegmatique mais nous savons aussi être très…imprévisibles.

Les coupes tintèrent. Bradford posa mille questions à Marine. Qu’est ce qu’une jeune femme de l’aristocratie française pouvait bien faire en Grande Bretagne ? Qu’avait prévu sa famille pour elle ? Qu’elle était ses passions ? Qu’elle avait été la vie qu’elle avait menée jusqu’alors ?
Chaque plat était l’occasion à Aahron de donner des explications sur celui-ci, des anecdotes pittoresques. Il dévorait Miss Desmuguets du regard et buvant ses paroles, la plupart des assiettes qu’il avait commandé restaient intouchées ou presque.

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Marine Desmuguets
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MessageSujet: Re: Le restaurant "The Simpson's on the Strand" Le restaurant "The Simpson's on the Strand" Icon_minitimeMer 8 Déc - 11:08

Enfin assis autour de la table réservée par les bons soins d'Aahron, le couple, lié par la reconnaissance et la curiosité, put commencer le repas tranquillement. Les toast furent portés, les compliments de Marines lui furent retournés et la jeune aristocrate ne pu cacher sa gêne courtoise, merveilleuse timidité qui donne aux joues ce teint de rose. La jeune femme tentait de manger, avec le plus de naturel possible, mais elle préfèrait répondre aux questions pressantes du gentleman plutôt que de se risquer à tâcher sa robe, chose que le stress d'être observée en pareille condition ne pouvait indéfinement éviter. Aussi, même si elle portait de temps à autre les couverts d'argent à sa tendre bouche, elle laissa comme l'homme son assiette refroidir et se concentrait sur son interlocuteur si élégant et si aimable. Elle lui sourit, lui promit de ne pas s'offusquer des manières anglaises qui lui étaient plutôt agréables et raconta son éducation, en France, par ses parents si précautionneux et si intègres. Elle lui narra sa passion des sciences et son envie d'échapper quelque peu à la pression familiale et à la surveillance parentale: Marine aimait la liberté et elle avait pressentit que ses parents souhaitaient la placer. Alors elle était partit, en quête de culture et d'une vie autonome, laissant ses pas la guider vers ce pays voisin qu'était l'Angleterre et dont justement elle avait entendu dire que les habitants étaient courtois et bien éduqués.

- Mon apétit des sciences fut une excuse que j'ai honte à exposer ici, fit-elle en rougissant, mais je ne vous cacherai pas que je suis une aventurière que le destin de jeune mariée a poussée à voyager. Je me suis établie ici pour découvrir les Anglais et leur savoir, pour vivre sans joug et comme je l'entendrai.


Marine sourit d'un air coupable mais fort sérieusement certaine de son choix.

- J'ai tout de même une servante de mes parents et ils veillent avec elle à ma sureté et mes bonnes moeurs, ce que je regrette malgré tout...

La jeune femme s'égarait dans les confidences, aussi elle finit par se taire et par manger quelque peu. Elle fit quelques commentaires sur le repas et les plats apportés: ils étaient délicieux et Aahron avait été judicieux de choisir ce restaurant. Tout y était parfait, depuis la décoration jusqu'au menu et au service impeccable. Marine était heureuse que l'homme commente lui aussi ce sujet: cela leur permettait d'esquiver quelques questions gênantes ou de trop s'enfoncer dans les tortueux méandres de l'intimité.

Marine était très consciente des regards que lui portait Aahron. Il était courtois et discrêt mais elle avait remarqué le petit côté pétillant de ses yeux, comme elle se doutait qu'il percevait sa gêne à elle. La tension galante était palpable. C'était à la fois agréable et difficile à gérer: chaque geste, chaque regard, chaque question pouvait paraître déplacé...il fallait tout calculer et cela était relativement crispant. Marine n'arrivait pas à se détendre tant elle était perturbée par cette ambiance si particulière. Tandis que l'homme revenait toujours sur son anneau à la lèvre inférieure, ses yeux à elle s'atardaient volontier sur sa coiffure et ses fortes épaules...Comme elle était petite et fine à côté de lui! Elle se sentait soudainement femme en sa présence et elle ressentait les différences physiques de leurs sexes, si plaisantes à eux-mêmes.

La jeune aristocrate éclairait au fur et à mesure son interlocuteur sur sa vie: elle lui révèla ses ambitions de rassembler par écrit (car elle écrivait beaucoup) toutes les connaissances les plus extraordinaires sur la science et l'alchimie, cet "art" ou cette "hérésie" selon les points de vues de cette époque et qui l'intéressait autant que sa voisine malgré la réputation que cela risquait de lui donner. Elle n'avait pas peur des ragots et des superstitions, elle voulait en savoir plus et elle ne voyait pas le mal qu'il y avait à tenter de comprendre toutes les éruditions quelle qu'elles soient.

Cependant Marine était maligne, elle ne se dévoillait qu'à moitié et renvoyait à Aahron ses questions. Comment gérait-il son imprimerie? Quel genre de tâches lui incombaient dans ce métier? Etait-il marié? Elle cherchait elle aussi à mieux le connaitre par curiosité, intérêt et également pour éviter les quiproquos et les situations gênantes qui découlaient toujours de l'incompréhension ou de l'ignorance. Car au fond d'elle, elle souhaitait le revoir, après ce soir, et encore après. Elle espérait une entente cordiale et mondaine, une précieuse connaissance, une soutient, un ami...Elle rêvait de ce qu'il soit réellement gentleman et c'était ce soir qu'elle apprendrait le superficiel, qu'il lui montrerait son visage publique: c'était une chose importante d'avoir le masque de scène avant d'avoir éventuellement son image réelle, personnelle et intime.
Evidemment elle prenait des pincettes pour l'ammener à parler de lui-même. Il le fallait, surtout dans pareilles circonstances! Elle n'allait pas encore lui demander directement ce qu'un homme de sa physionomie faisait sous un pont, drogué et abattu! Il évincerait encore la question et s'abstiendrait d'y répondre. Aussi préféra-t-elle lui demander ses activités en dehors du travail, ses loisirs, ses lieux de sorties...Peut-être s'exposerait-il ou bien elle en apprendrait plus en temps voulu: elle ne voulait pas le brusquer car, même si c'était un homme, son attitude à l'hopital avait montré qu'il avait un fond de désespoir sombre qu'il avait certainement tenté de noyer cette nuit-là. Marine aurait aimé avoir connaissance de ses malheurs, s'il en avait et que c'était cela qui l'avait poussé à la danse nocturne. Mais au plus profond de son coeur, elle craignait toujours que ce ne fut un côté débauché dissimulé sous la cape qu'elle finirait par découvrir...

Le repas avança, l'horloge vit ses aiguilles tourner plus vite qu'elle ne l'aurait imaginé et déjà ils arrivèrent au dessert. Leur conversation était changeante, parfois intime et mystérieuse, parfois mondaine et éclatante. Marine se détendit quelque peu avant la fin du repas, la voix d'Aahron et ses manières la rassurèrent quelque peu et, même si elle apréhendait grandement la suite de la soirée, elle laissa couler les heures en tentant d'échanger un maximum de sympatie avec l'homme.


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MessageSujet: Re: Le restaurant "The Simpson's on the Strand" Le restaurant "The Simpson's on the Strand" Icon_minitimeDim 6 Fév - 22:50

Les deux jeunes gens se découvraient, tiraillés entre les convenances et le vœu d’une certaine sincérité qui devait s’instauré au vu des circonstances tragiques qui les avaient réunissent.
Aahron avait le sentiment que Marine était sincère mais fidèle à ses démons, il ne se voyait pas livrer ses états d’âme, le ressentit du poids de toute les épreuves que la vie lui avait infligée entre le plat de résistance et le dessert.
Cette attitude maladive qu’il avait de vouloir se protéger à tout prit l’empêchait, aujourd’hui, de raconter sa vie avec clarté et franchise.
Ne vous méprenez pas, Aahron Bradford ne pensait pas être plus éprouvé par les affres de la vie que ne le sont les pauvres erres qui jonchent les rues de Londres, mais il avait une théorie là-dessus…

-Marine… Vous trouvez vous plutôt chanceuse ?...Diriez vous que la vie vous a choyée ou qu’elle vous éprouve ?...

Bradford s’était un peu rapproché, les coudes sur la table, les mains jointent devant la bouche regardant droit dans les yeux la jeune femme.
Pendant quelques seconds, le silence tomba se le couple, tandis qu’au dehors, on pouvait entendre une cloque tinter à tout rompre, dissimulant difficilement le fracas des sabots de chevaux lancer à vive allure sur les pavés Londonien. Un incendie avait du se déclaré et les pompiers partaient au feu dans une nuit noire et légèrement brumeuse que seul les lanternes éclairaient un peu.

Aahron n’attendit pas la réponse de Miss Desmugets.

- … Vous savez, je ne pense pas qu’il faille voire les choses de cette façon là… Je pense que chaque personne est différente, et donc, que le seuil de tolérance est différent pour chacun. Par exemple…Moi, je suis d’une famille bourgeoise. J’ai de l’argent, des biens. Cela suffit il à ce que je sois plus équilibré qu’un autre ?...NON !

Là, Aahron Bradford se dévoilait un peu.
Alors qu’il parlait, il fit une pause, il avait pioché machinalement dans son pudding, il pensait en avoir « trop » donné à Marine, il sentait qu’il allait commencer à parler un peu plus de sa vie. Le fait de couper son discours lui évitait de se dévoiler.

Il avait la bouchée de pâtisserie, posa sa cuillère, prit sa serviette, s’essuya la bouche tandis qu’il analysait ses réactions, la distance qu’il mettait entre Marine et lui sans qu’il ne put faire quoique se soit, machinalement. Alors il secoua la tête de façon presque imperceptible en posant la serviette sur le côté de son assiette comme pour désapprouver secrètement son comportement convulsif à l’égard de personne qu’il appréciait.
La mort de son frère l’avait tellement affecté qu’il ne voulait surtout pas revivre cela.
La tête légèrement baissée, les yeux rivés sur son dessert, comme pour effacer son visage au regard de Marine, il percevait que son attitude pouvait être curieuse et incompréhensible. Cela faisait quelque second qu’un silence un peu lourd s’était installé, créant une atmosphère gênante.

-…Heuu…Veuillez excusez ma maladresse Miss Desmugets. Il se reprit, se redressant afin de retrouver un peu de prestance, les yeux légèrement brillant, il poursuivit avec un ton de voie apaisée et résignée. …Moi…Mon seuil de tolérance fut…Fut la mort de mon frère ainé.

Il se tut un instant. Respira un long moment, puis poursuivit.

- Pardonnez-moi cet excès de franchise et la gêne qu’une telle révélation peut provoquer. Vous n’êtes pas en compagnie du meilleur spécimen Londonien que l’on puisse trouver.

Il sourit pour tenter de redonner un peu d’éclat à cette fin de soirée. Il eut voulu tendre la main pour servie cette de Marine mais la raison et la bienséance lui revinrent au bon moment pour l’en dissuader définitivement.

-Je conçois avoir été très maladroit car il ne s’agit ni du lui, ni du moment opportun, mais à ma décharge, sachez que votre amitié m’est très chère, que d’une certaine manière…vous m’avez changé et que je souhaitais que vous sachiez ce qui a fait-en partie- que vous m’ayez découvert sous ce pont l’autre jour.

Aahron, le sourire aux lèvres, contempla longuement Marine. Après un instant, il finit par reprendre le cours de son souper. Il savait que quoiqu’il puisse faire, il ne pouvait pas revenir sur cet épisode maladroit.
Levé de ce poids, il pu raconter de façon assez détaché les grandes lignes de sa vie. Son éducation auprès de sa nourrice, la mort de sa maman et celle de son frère en passant par ses maladresses en affaire, démantelant bien malgré lui l’empire d’usine métallurgique de sa famille.

Entre sourire, regard ambigu et petites phrases pleine de sous entendu, la soirée se finissait plutôt agréablement.
La salle était encore bien remplit malgré l’heure bien avancée, Bradford fit signe à un chasseur qui se précipita. Le serveur s’inclina vers Mr Bradford. Aahron parlait doucement à l’oreille de l’homme, lui demandant de préparer une voiture leur disposition. Le chasseur repartit comme il était venu, promptement vers la banque à l’entrée.

- Je nous ai fait avancer une voiture.

Un instant plus tard, le valet revint au garde à vous près de la table. Les mains jointent devant son ventre attendant sans broncher le bon vouloir de Bradford.

-J’ai passé une exquise soirée. Vous êtes une femme d’esprit indépendante et moderne. J’ose espérer que mes frasques répétées ne vous auront pas trop mise mal à l’aise. Il fit une pause, un sourire naissant sur les lèvres avec un regard plein de malice. J’espère que vous aurez trouvez l’endroit à votre convenance ? J’aime à venir ici de temps en temps… Je trouve le cadre architectural exquis, la cuisine délicate et traditionnelle, on y croise de bel gens mais je pense que pour l’heure, nous pouvons prendre congé de ce bel établissement. Que diriez vous de marcher un peu ?

Aahron aimait se mettre en scène, être déroutant et insaisissable. Il s’efforçait de toujours se comporter avec décalage et analyser les réactions qu’il suscitait, pour mieux manipuler les gens.

- Vous avez … « confiance en moi » ? Vous êtes …aventurière ? Il se leva et tendit la main vers Marine la regardant avec intensité.…Comment dit on en français ?... « Mademoiselle » ? C’est bien cela ?

Le chasseur recula la chaise, laissa Miss Desmugets se lever, passa délicatement devant le couple, les guidant vers l’entrée. Au dehors, un cab patientait, attendant le couple dans une nuit sans étoile. Bradford s’approcha du cocher expliquant ce qu’il attendait de lui.

-La nuit et Londres vous appartiennent pour quelques pas au bras de votre éternel redevable…Aahron Bradford. Puis je ?

Il joignit l’acte à sa petit invitation en proposant son bras à Marine.
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Marine Desmuguets
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MessageSujet: Re: Le restaurant "The Simpson's on the Strand" Le restaurant "The Simpson's on the Strand" Icon_minitimeJeu 24 Fév - 18:23

Quel étrange homme que ce Bradford! Voilà ce que pensait Marine, à semi-reculée sur sa chaise, tandis que la soirée s'étirait aussi longue et rigide qu'un fil d'araignée. Elle avait beau apprécier les plats, regarder la salle, observer en coin les gens, jeter parfois un coup d'oeil à la fenêtre pour s'étonner des passants à cette heure fort tardive ou des pompiers qui se précipitaient à leur devoir, Aahron commençait à l'effrayer à nouveau. Car, même si elle avait fait attention à ne point l'emmener sur le chemin des révélations intimes en évitant le sujet de sa convalescence et donc la question de sa débauche nocturne, Aahron ne se livrait guère à d'autres genres de conversations que ceux des élucubrations ou des propos gênants.

Aahron semblait évoquer une fatalité quelconque voire même une entité supérieure, Marine ne savait que penser de ses questions et phrases sans sens aucun, à ce qu'il semblait du moins. Il lui demandait ce qu'elle pensait de la vie qui l'avait créée...La jeune femme restait confuse, entre l'envie de répondre ou d'en savoir plus sur les pensées profondes de cet homme afin de pouvoir converser sur ce plan théorique, théologique ou métaphysique, peu importe! Et elle ésitait également à rester muette jusqu'à la fin de cette apparente crise de folie ou de réflexion intime exprimée tout haut par son interlocuteur. Le regard dans son assiette, Marine était perplexe. Fromage, salade, dessert...quels beaux couverts...Mais que tentait-il donc de lui dire? Quelles drôles de questions!? Où voulait-il en venir?


- Je...je ne sais pas...Répondit-elle en rougissant de confusion à sa question sur la vie.

Essayait-il de lui prouver que la naissance et les classes sociales, les richesses ne suffisaient pas à faire d'un homme ou d'une femme un être au-dessus des autres? En cela, s'il voulait ainsi parler, il n'avait pas tord. Marine avait beau être dans l'aristocratie, elle vivait comme une bourgeoise et ne se révoltait pas de voir des pauvres, elle leur donnait ce qu'elle pouvait et ne les dédaignait pas, elle les plaignait surtout, mais que faire d'autre pour ces gens? Fallait-il se priver de tout pour montrer que l'intelligence, la chance ou l'équilibre ne résultaient pas du confort de la richesse?

Marine aurait souhaité que Aahron lui parle de son imprimerie et de ses habitudes mondaines mais au lieu de se laisser guider sur la voie des généralités bénignes, habituelles lors de tels rendez-vous, l'homme entra dans les ombres de son passé. En effet, alors que Marine pensait après quelques excuses de l'homme, qu'il allait parler en toute autre tranquillité mais ce dernier lui exposa alors la mort de son frère comme un seuil, un pallier qu'il avait dû franchir sans sa volonté et qui l'avait fait basculer dans l'ombre. Pourquoi lui disait-il cela ainsi? La mort de son frère l'avait donc affecté à un point qu'il s'était éloigné de tout ce qu'il croyait, ou de la raison, sans possibilité de retour? Aahron se considérait-il donc comme perdu ou fou?

Heureusement Aahron se reprit et s'excusa à nouveau de son étrange attitude qui pouvait certes gêner, surtout une jeunne femme e plein rendez-vous d'apparence galant. Tout en continuant les mondanités courantes, Aahron continua d'une autre manière à exposer sa vie et son passé: la mort de sa mère qui avait précédée celle de son frère...Son histoire était terrible, tout deux étaient morts de maladies et complications. Quelle tragédie pour la famille Bradford que de perdre ainsi aussi vite ses membres sans que rien ne puisse s'y opposer! Aahron avait dû faire face à des affaires difficiles avec l'usine de son père...Marine fut alors à nouveau mal à l'aise, elle sentait chez Aahron une profonde tristesse et un grain de folie tout relatif à son histoire personnelle, du moins c'est ce que la jeune aristocrate pensait avoir perçu.


- Je...Toutes mes condoléances pour vos parents, s'efforça-t-elle de dire rapidement pour ne pas laisser la conversation mourir dans son silence prude et déstabilisé.

Marine sentait chez Aahron un désir de paraître ou de s'exposer, une envie de lui plaire en tous cas et de se radoucir...Les jeunes femmes sont sensibles aux détails et indices de ce type, cela les motive à plaire d'autant plus et à utiliser leurs atouts physiques ou sociaux pour atteindre leurs objectifs. Mais Marine était une femme d'un genre différent: elle n'avait aucun objectif en particulier à trouver en parlant à cet homme, elle voulait tout simplement l'aider si elle pouvait avant de lui plaire, elle voulait savoir, par curiosité malsaine ou non, son histoire, ses connaissances, ses habitudes...Sa situation l'inquiétait et l'état dans lequel elle l'avait trouvé lui donnait la nette impression que sans aide extérieure c'était un homme perdu. Perdu dans quoi? Ses songes noirs ou sa folie naissante? De sombres histoires ou tout simplement son passé tumultueux sur le plan familial et dont il venait de lui exposer les grandes lignes?

Mais il fallait bien se l'avouer, Marine s'intéressait à cet homme également pour autre chose...Pour sa science? Cela était certain. Pour son histoire? Certes, par curiosité et par envie de soutenir un congénère. Une idée humanitaire et gentille, oui naïve même! Mais surtout parce qu'il lui plaisait, malgré elle, et qu'elle se sentait l'envie d'en découdre avec ses démons pour avancer à pas de géant dans un autre univers que le sien! Certes elle vivait déjà une aventure, loin de ses parents, dans l'étude de l'alchimie et la science, dans l'autonomie! Mais cela était une vie morne et surtout une vie solitaire...Marine était indépendante mais elle arrivait à un âge où elle ne souhaitait plus être seule...Cet homme l'attirait par sa bonne mine, par ses manières de gentleman et, malgré tout, ses folies et son attitude coincée entre l'homme de bien et l'homme dans ce qu'il avait de plus sombre l'excitait! Que cachait-il au fond de son coeur? Une rancune? Une chose plus terrible? Pouvait-on le soigner de ce mal qui semblait le ronger ou bien allait-elle, en se liant à lui, se jeter dans la pire aventure qu'il soit?

Le repas se terminait sur des paroles un peu plus rassurantes et banales. Aahron fit avancer une voiture. Marine se leva tout en répondant aux civilités de l'homme qu'elle trouvait décidément charmant et mystérieux.


- Merci beaucoup Monsieur Bradford. J'ai été ravie également de passer cette soirée avec vous, j'espère que nous en aurons d'autres, sans prétentions aucune...Ce lieu est charmant et je dois dire que j'ai été agréablement surprise que vous m'en faisiez découvrir à la fois l'intérieur et la carte. Votre choix est tout à fait juste et de très bon goût.

Marine pensait reprendre son châle rose et monter dans le cab afin de mettre un terme à cette étrange soirée avec toutes les politesses possibles et de pouvoir réfléchir chez elle. Mais Aahron lui tendit la main et, en la raccompagnant à l'entrée, il la convia à aller se promener avec lui. La jeune aristocrate fut à nouveau gênée, perdue entre l'envie (motivé par les mystères que reflétaient les yeux d'Aahron) et la crainte propre aux jeunes femmes de se retrouver seules dans une ruelle avec un homme si instable. Elle remit sur ses épaules presque nues son châle pour se couvrir et, mettant sa main gantée de blanc dans celle d'Aahron, Marine hésita d'une voie perturbée, les yeux papillonnant légèrement d'indécision:

- Je...je ne sais pas...je ne pense pas que ma robe me tiendra assez chaud pour une longue promenade, mon cher monsieur.

Et en effet, sa robe de neige au corset saumon et aux dentelles satinées était bien trop légère pour permettre à la jeune aristocrate de rester dehors à cette heure et en saison, même si elle avait son châle. Mais cela était surtout une excuse pour la jeune femme qui craignait de prolonger la soirée au-delà de ce qu'elle avait prévu. L'homme venait de lui demander si elle avait confiance...Justement non! Comment lui dire sans le brusquer et paraître trop prudente?

- Vous savez ma servante va prendre peur si je ne rentrai pas vite, je ne pensai pas que le repas serait si long, voyez-vous...

Marine baissait les yeux, elle avait peur. Oui c'était une aventurière, et oui elle avait fortement envie de suivre Aahron pour savoir ce qu'il voulait lui dire ou lui montrer qui faisait pétiller ses beaux yeux bruns, mais son impétuosité pourrait lui coûter cher en cette heure! Que faire? Que répondre? En bon gentleman Aahron allait peut être comprendre sa gêne et la laisser partir...Mais s'il insistait?

Finalement Marine se décida à le suivre pour éviter l'impolitesse mais aussi elle s'engagea à mettre des limites à la promenade pour éviter les risques inutiles. Elle pris donc le bras que lui tendait Aahron avec un petit sourire amical et elle lui dit gentiment:


- Très bien, mon cher, mais ne me laissez pas prendre froid, revenons vite sur nos pas pour éviter la pneumonie! Je vous accorde encore un peu de cette soirée étoilée, mais je vous en prie, n'abusez pas de ma patience, et restons non loin de ce restaurant, il y a tant d'erres qui rôdent dans cette ville la nuit! J'en serai effrayée malgré moi...Je suis peut être une aventurière mais ne prenons pas de risques inutiles, restons à la lumière.

Marine suivit donc Aahron, le coeur battant.

[HRP/ EDIT après 5 mois d'attente, je quitte le RP.../HRP]

La promenade dura un moment et le couple était silencieux. Marine n'osait croire à ce rendez-vous galant et cette soirée faisait battre son coeur comme jamais. Le restaurant s'éloignait peu à peu tandis qu'ils s'enfonçaient dans la nuit. Aahron était un gentleman, il ne semblait pas s'écarter du chemin qui lui avait suggéré la jeune femme et il ne tentait pas non plus de lui chanter mille et une louanges pour la charmer outre mesure en ce premier soir.

Lorsqu'ils regagnèrent le restaurant, ils étaient toujours silencieux. Ensemble, ils avaient apprécié cette promenade comme deux êtres faits entièrement de calme et de pudeur. Tout était dit, ou presque: Aahron lui était reconnaissant de l'avoir sauvé de cette nuit de débauche, Marine avait accepté son amitié et songeait à ce qu'elle découvrirait plus tard sur cet homme.
Pour l'heure, il était temps de remonter dans le fiacre.

Ainsi Marine avait abrégé la soirée afin de rentrer tôt chez elle et ne pas laisser trop d'espoir trop rapidement à cet homme encore si mystérieux, car la bienséance de cette époque nécessitait du temps pour l'amitié et les engagements d'esprit ou de coeur.
Il avait son amitié très franche, c'était déjà une chose. Elle, elle espérait le revoir tantôt pour approfondir leur relation afin d'en savoir plus sur lui et peut être s'en faire un véritable obligé...


[HRP/ Fin du RP. Marine s'en va au post "Attentat aux moeurs"/ HRP]


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