L'Ombre de Londres
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La capitale vit dans le chaos : les Vampires complotent toujours, les Hunters s'allient et s'organisent, les Alchimistes se révèlent, les Lycanthropes se regroupent et les Loups-Garous recommencent à tuer !

Citoyen de l'Ombre, te voilà revenu dans nos sombres ruelles...

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Forum RPG - Londres au XIXème siècle. Incarnez Vampires, Loups-Garous, Lycanthropes, Homonculus, Chimères, Alchimistes, Hunter...et choisissez votre camp dans une ville où les apparences n'ont jamais été aussi trompeuses...
 
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La faim justifie les moyens

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Brandy Weest
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MessageSujet: La faim justifie les moyens La faim justifie les moyens Icon_minitimeMar 13 Mai - 10:10

[HRP // En provenance de l'Abondance, Lambeaux
Bon le post est court, c'est une intro un peu bidon j'avoue, mais je suis toujours un peu à sec quand je démarre le premier, petit diesel que je suis  La faim justifie les moyens 3306143873 //HRP]

Plus d'une semaine s'était écoulée depuis cette nuit si froide où Brandy avait recueillit dans son bar un bourgeois qu'il avait retrouvé frigorifié et ensanglanté sur le port de Londres, non loin de l'Abondance. Cette rencontre fortuite il ne parvenait toujours pas à l'oublier. Plusieurs fois déjà il en avait rêvé, ses songes étaient sombres et peuplés de questions ; à son réveil il n'en avait plus aucun souvenir, seul restait cette désagréable impression de malaise, cette inquiétude latente et cela influait sur son humeur matinale. Ce n'est qu'après plusieurs cafés et diverses tâches qu'il se défaisait de sa morosité, mais parfois même pendant la journée ses idées vagabondaient vers les gênes que lui avait amené Asher Rosebury. Cet homme était une véritable énigme, c'était comme s'il avait plusieurs visages en lui, à moins qu'il ne soit foncièrement lunatique et déséquilibré. En tous les cas, cet ancien soldat avait un sérieux problème d'égocentrisme en plus d'un attrait maladif de la gent féminine. C'était bien sur sans parler de ce qui tourmentait dorénavant Brandy : Asher était comme persécuté par un homme mystérieux, celui-ci s'en prenait à toutes ses connaissances, surtout celles avec qui il tissait des liens d'amitié ou plus profondes encore, en effet les uns après les autres ses proches étaient sauvagement assassinés. C'était bien sur une terrible tragédie pour le jeune homme, mais bien plus encore pour les innombrables victimes du boucher et ce qui inquiétait grandement le barman était que le meurtrier courrait toujours ! Son acte charitable envers le bourgeois avait peut-être attiré l'attention de l'assassin, s'il manquait de chance, l'homme voudrait lui faire la peau à lui aussi et ça, Brandy le refusait de manière catégorique.
Depuis cette fameuse nuit, l'ex Hunter ne dormait plus que d'un œil, il était préoccupé et attendait avec impatience une nouvelle entrevue avec Rosebury. En effet il avait la nette intention de venir à bout du meurtrier, il devait l'arrêter de nuire ! Pour ce faire, avec l'aide du soldat, Brandy comptait tendre un piège à leur ennemi commun pour le mettre entre les barreaux ou mieux encore le tuer, c'était plus expéditif et au moins le problème serait réglé une bonne fois pour toute. On ne s'habitue jamais vraiment aux monstruosités, pas même après avoir combattu des Loups-Garous et croiser la route de fous furieux assoiffés de sang n'était pas pour plaire au barman. A la place de se laisser abattre, ou de conserver au dessus de sa nuque à nue une épée de Damoclès acérée, il préférait agir au préalable. Mieux vaut prévenir que guérir, comme on dit dans le commun.

La matinée était nuageuse, mais la pluie ne semblait pas encline à tomber. *Parfait !* pensa le barman. La clope au bec, le crâne à l'air, avec sa barbe de trois jours et ses vêtements de fermier américain, l'ex-Hunter marchait vivement dans les rues de la ville sans se soucier de l'image qu'il renvoyait. Encore bien conservé pour son âge, son apparence négligée ne le mettait pas véritablement en valeur, en même temps, il n'était pas là pour faire la cour à de la donzelle. Levé à une heure correcte, Brandy avait décidé de prendre d'assaut le marché de Covent Garden, il devait se réapprovisionner en plusieurs fournitures essentielles, notamment du café et du thé. Au passage il avait l'intention de s'acheter un bon bout de viande chez un boucher, histoire de se faire un délicieux repas. Il avait déjà rempli ses stocks de nourriture la veille, mais là il avait bien envie d'une cote de bœuf saignante. Heureusement qu'il avait avalé quelque chose pour son petit déjeuner, sinon les odeurs des boulangeries devant lesquelles il passait l'auraient forcé à s'arrêter pour se payer une viennoiserie ou mieux encore, une part de tarte. Le parfum du pain, c'était divin et une vraie torture pour les affamés qui n'avaient pas un sou pour se payer une miche.
Bifurquant sur la droite, le barman s'arrêta. Pas encore habitué à la topographie des lieux, il venait de se tromper de route. Il fit quelque par en arrière pour se retrouver dans le carrefour. Indécis il fit un tour sur lui-même et esquiva un homme pressé, chargé de plusieurs cagettes de bois, qui n'aurait pas manqué de le bousculer s'il n'avait pas bougé rapidement. Se plaçant au coin d'une rue, Brandy fit la moue. Il s'était paumé ! Le comble de la honte. Soit il revenait sur ses pas et repartait d'un point connu, soit il demandait son chemin. Trop fier pour tenter la seconde option, il repartit dans l'autre sens et repassa à grandes enjambées devant cette rue pleine de boulangeries en tirant derrière lui sa petite chariote à deux roues, très pratique pour transporter des marchandises, quoique un peu encombrante. Elle était presque vide pour le moment, en fait le seul objet qu'elle contenait était un porte bouteille en acier dont les contenants étaient destinés à recevoir du lait. Sa cigarette terminée, Brandy la laissa tomber au sol et continua sa route tandis qu'un filet de fumée s'élevait encore d'entre les deux pavés où s'était niché l'objet.
Après ce détour inattendu et contraignant, le barman retrouva finalement la route du marché. Il s'engouffra dans ses rues étroites en contemplant les enseignes à la recherche de l'échoppe de thé et de café. Son attention retenue par cet examen, il n'était pas très attentif à ce qui l'entourait, mais quelque chose le fit revenir au moment présent.


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Mary Ludlow
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens La faim justifie les moyens Icon_minitimeJeu 15 Mai - 13:17

[HRP // premier poste de Mary // HRP ton poste est très bien, ne t'en fais pas ^_<]


Ses pas battaient le pavé de Londres, en un rythme lent et trainant. Elle errait sans réel but dans les ruelles de la capitale londonienne. L'air était gris, humide et maussade, il menaçait de pleuvoir d'un moment à l'autre. La morosité de l'air semblait s'être abattu sur toutes les personnes qu'elle croisait sur son chemin. Les gens passaient à ses cotés sans la voir ou sans esquisser le moindre sourire lorsqu'ils posaient le regard sur elle. Elle aperçut ainsi, un gentleman élégamment vêtu, qui, le pas pressant, s'avançait sans regarder devant lui, bien trop affairé à vérifier l'heure sur sa montre gousset pour prêter la moindre attention à qui se trouvait sur son chemin. Si elle ne l'avait pas sentit arriver, lui et l'odeur de cannelle si particulière qu'il dégageait, il l'aurait très certainement piétiner sans s'en rendre compte.  

Habillée comme un garçon, Mary portait un pantalon brun usagé un peu trop court qui lui remontait jusqu'aux chevilles ainsi qu'une chemise à carreaux couleur brique. Ses longs cheveux blonds étaient dissimulés sous une casquette brune un peu plus foncé que son pantalon, et pour parfaire le tout, elle portait une veste deux fois trop grande pour elle, mais qui avait au moins le mérite de la protéger du froid. Un froid humide en ce jour précis.
En reconnaissant sa silhouette qui se refléteait dans la vitrine du libraire, Mary ne put s'empêcher de faire la moue. Elle ne se plaignait pas de la taille de ses vêtements, trop petit ou trop grand, l'essentiel étant qu'ils lui allaient et que malgré tout, elle pouvait entrer dedans. Enki s'était donné bien assez de mal pour trouver des vêtement masculins qui pourraient lui aller, ainsi que pour les chaparder. Il aurait été fort ingrat et mal venu de s'en plaindre. En réalité, ce qu'elle regrettait c'était de ne plus porter ses jolies robes légères et tournoyante, qu'elle avait lorsqu'elle vivait avec ses parents. De jolies toilettes toujours auxquelles elle associait toujours de magnifiques rubans de satin qu'elle accrochaient dans sa chevelure. Elle pensait que les robes austères que lui avait fait porter sa grand-mère était le pire qu'elle puisse porter, elle avait tort. Elle détestait porter le pantalon des hommes, c'était étrange comme sensation même si, finalement, avec le temps, on finissait par s'y faire. Qu'elle regrettait l'époque ou sa mère lui chantait des chansons et que son père la prenait sur ses genoux. Tout était si simple et merveilleux,... comme dans un rêve. Délaissant son reflet, Mary, continua d'avancer en lâchant un soupir.  

Le plus dur en cet instant, n'était ni les habits qu'elle portait, ni ses chaleureux souvenirs, même si, bien sur, ils envahissait son petit coeur de tristesse. Non le plus pénible en cet instant était de traverser cette ruelle animée et de sentir toutes ces succulentes odeurs de bons pains chauds qui envahissaient la rue et ses narines avec délice, rappelant cruellement à l'enfant qu'elle n'avait rien avalé depuis plus de 24h. Plaçant sa main à hauteur de son ventre qui se mit à grogner de famine, Mary souhaita faire taire cette sérénade peu mélodieuse mais de toute évidence son ventre en avait décidé autrement. Attirée par la bonne odeur, la jeune fille se dirigea vers la vitrine d'une boulangerie dans laquelle était exposée une appétissante tarte au citron. Une tarte au citron...
L'image de sa grand-mère sortant une exquise tarte au citron du four lui revint en mémoire et fit rejaillir le chagrin et le grand vide que sa disparition avait laissé derrière elle.

- Grand-mère....murmura-t-elle en songeant à la doyenne.

Personne ne faisait de meilleurs tarte au citron que son aieul, mais penser à elle, à leur bonheur passé et à la manière dont on la lui avait arraché, la peinait affreusement. Et à se souvenir, elle sentit ses yeux s'embuer de larmes. Non, elle n'allait pas encore pleurer, se réprimanda-t-elle intérieurement. Secouant la tête, elle se détourna de la vitrine prête à reprendre son errance lorsque son cher, tendre et malicieux Enki se manifesta.

*Laisse-moi aller te chaparder une bonne tarte !* Lui proposa le petit macaque

- Non, répondit-elle. Tu prends assez de risque pour moi, il faut que j'apprenne à me débrouiller toute seule, si je veux manger.

*Toute seule ?* Répéta Enki surprit. *Je pensais que l'on formait une famille. Une famille ça s'entre-aide et ça se sert les pattes*

*Le macaque à raison, gronda Cheeza. Tu n'as pas à gérer cette situation toute seule. Si nous pouvons t'aider nous le ferons*.

- Oh non, non !! Se défendit aussitôt Mary en agitant ses mains dans un geste de confusions. Enfin je veux dire oui bien sur !! Ce que je voulais dire c'est que je ne veux pas que vous courriez seuls tous les risques à ma place, et qu'il faut aussi que j'apprenne à me débrouiller, mais oui bien sur nous formons une famille.... Vous êtes ma seule famille tous les deux.

Les deux esprits échangèrent un regard. Pour une fois, ils pensaient la même chose. Si ce n'était guère surprenant de la part d'Enki qui appreciait les humains, ça l'était beaucoup plus venant de la part de Cheeza qui les avait en horreur : Aux yeux de la louve, ces créatures étaient sales, grossiers, dangereux, égoïstes et destructeur. Pourtant le constat était là : leur petite protégée avait besoin qu'un humain qui s'occupe d'elle. Un lycanthrope serait idéale, mais ils n'avaient pas croisé un seul des leurs depuis qu'ils étaient livrés à eux-mêmes, à se demander si d'autres lycanthropes s'étaient établit à Londres.

Pour sa part, Mary, qui était à mille lieux des pensées de ses deux esprits, croisa le regard sévère et suspicieux d'une vieille dame, qui la voyait parler et s'agiter toute seule. Honteuse, Mary porta la main à sa bouche pour se taire, après avoir réalisé ce qu'elle venait de faire. Mais oui, à quoi pensait-elle ? Elle n'était pas toute seule dans cette rue pour se permettre de parler ainsi, aussi librement, à vive voix.

*Fais plus attention, la sermonna Cheeza ou tu vas finir à Bedlem*.

*Désolée....* s'excusa silencieusement Mary sincèrement navrée de sa gaffe. Il fallait vraiment qu'elle se montre un peu plus prudente lorsqu'elle s'adressait à ses deux entités.

*Bien, allons au marché de Covent Garden, décida-t-elle, avec tous ces étalages et cette foule, j'arriverais bien à nous chiper quelque chose de bon à manger*.

Alors qu'elle reprit sa marche dans l'étroite ruelle, les mains enfoncés dans ses poches, son regard s'arrêta avec surprise devant une autre vitrine. Cette fois, il ne s'agissait pas d'une vitrine de nourriture mais de jouet. Sur l'une des étagères trônait une magnifique poupée de porcelaine, aux cheveux blond merveilleusement bouclée, qui était revêtue d'une robe en velours rouge, assortie à sa coiffe. Elle était d'une élégance folle. La poupée l'observait de ses grands yeux bleus et semblait lui sourire tout en lui tendant ses petits bras, comme si elle souhaitait que Mary s'occupe d'elle et la berce précieusement. Ses grands yeux bleus, cette chevelure, ce visage souriant, elle n'était pas sans lui rappeler sa très chère Isabelle qui était restée dans sa chambre, lors de l'incendie. Bien sur, elle n'avait jamais eut de toilettes aussi élégante, mais sa mère lui avait confectionné une robe identique à la sienne. Sa préférée, sa robe d'été couleur pêche avec son jupon blanc et sa ceinture rouge. Isabelle... elle aussi avait dut périr dans les flammes, comme sa maman et son petit frère. Des larmes se mirent à jaillir et coulèrent sur ses petites joues, en repensant à cette terrible cette nuit.
Plaquant ses deux petites mains sur la vitrine du magasin, elle observa le jouet avec tendresse, nostalgie et envie.

Tout à sa contemplation, Mary, ne réalisa pas que dissimulé dans l'obscurité de la boutique, quelqu'un l'observait depuis quelques minutes déjà, le regard mauvais. Quittant son bureau, la silhouette traina sa carcasse squelettique vers la sortie de sa boutique, le pas lourd et menaçant.
Lorsque la porte s'ouvrit brusquement, elle fit tinter les clochettes qui étaient suspendues au-dessus de la porte, pour avertir son propriétaire de l'arrivée ou du départ d'un client. Arrachée à sa contemplation, Mary s'écarta instinctivement de la vitrine pour se tourner en direction de la porte.  Que se passait-il ? A sa plus grande stupeur l'homme, grand, maigre, au visage émincé et au long nez de corbeau, se dirigea vers elle le regard torve. Elle ignorait qui était cet homme, et encore plus ce qu'elle avait bien pu pouvoir faire pour le mettre dans une colère aussi évidente, mais Mary, jugea préférable de ne rien demander, et de s'esquiver en se faisant la plus petite possible. Doucement, son pied recula d'un pas puis d'un second.


- Fiche le camps !! Aboya l'homme de sa voix grinçante. Je ne veux pas de manant devant ma vitrine, ça fait fuir les clients ! Oust !! Du balais !! Sur le champs ! Exigea-t-il en tapant du pied d'un geste geste menaçant.

*Cheeza, ordonna Enki, fait lui ravaler ses paroles ! Terrorise-le au point qu'il s'oublie sur lui, que l'on rigole un peu !*.

*Tu veux que je me transforme devant tous ces gens ?!* Gronda la louve devant la stupidité de la remarque de son comparse, même si, elle devait bien l'avouer ce n'était pas l'envie qui lui manquait.

Enki pesta silencieusement, contrarié par l'impuissance dont ils étaient malheureusement les victimes, et surtout par l'attitude abjecte de cet individu alors que leur petite protégée ne faisait rien de mal. Rester en spectateur impuissant ? Eux ? Hors de question ! Puisque c'était ainsi, puisque ni lui, ni Cheeza ne pouvait intervenir pour lui donner une bonne leçon, il devait s'en remettre à Mary

*Mary, donne lui un bon coup de pied et tire lui la langue !!*

- Quoi ?!! S'exclamèrent en même temps d'une seule voix, la louve et l'humaine

Pensant que le petit vaurien s'adressait à lui, l'homme brandit la baguette qu'il tenait dans sa main droite et qu'il avait dissimulé dans son dos jusqu'à maintenant. Il était prêt à en faire usage pour faire détaler au plus vite cette petite vermine et lui passer l'envie de revenir ou de discuter ses ordres.

- Tu vas fiches le camps oui !! Y a rien pour toi ici !

Devant l'attitude menaçante de cet homme, à qui elle n'avait pourtant strictement rien fait, Mary prit peur et se retourna en vitesse pour détaler aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient, sauf... qu'elle ne pu faire guère un pas puisqu'en se retournant, elle s'était heurtée à quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Le choc fut si inattendu que Mary se retrouva très vite sur les fesses, les mains de part et d'autre de ses jambes, caressant durement le dallage glaciale et râpeux du trottoir. Son regard s'arrêta sur les chaussures brunes de la personne qu'elle avait bousculé et qui lui faisait face, puis lentement ses grands yeux bruns remontèrent sur ses longues et interminables jambes qui se dressaient devant elle. Lorsque son regard arriva à hauteur de sa main, elle remarqua qu'il trainait derrière lui une petite charette, mais elle ne vit pas ce qu'elle contenait. Etait-ce un fermier venu vendre son lait, et qui quittait le marché de Covent Garden ? Il en avait tout l'air en tout cas avec son pantalon en toile bleu usé et sa chemise à carreaux. Lorsqu'enfin son regard se posa sur le visage de cet homme, Mary ne put s'empêcher d'émettre un hoquet de surprise. Ce qu'elle remarqua en premier, ce fut son regard qui la scrutait silencieusement. Des sourcils broussailleux accentuaient ce regard si pénétrant qui la figeait sur place. Il était blond, comme son père, mais il portait la barbe naissante, et son visage était marqué par les années. Le teint halé de sa peau ne fit que la conforter dans sa première impression, c'était surement un paysan, et il allait lui faire regretter d'avoir osé lui foncer dessus. Elle le regarda apeuré, redoutant la moindre de ses réactions, lorsqu'elle entendit la voix du commerçant qui était juste derrière elle. C'est qu'elle l'avait presque oublié. Tournant son visage par-dessus de son épaule, elle réalisa avec horreur qu'il n'était plus qu'à quelques pas d'elle. Elle se releva aussitôt d'un bond prête à filer sauf qu'elle ne savait pas du tout par où s'enfuir. Derrière elle, se trouvait le commerçant hargneux prêt à lui faire passer l'envie de s'arrêter devant sa vitrine. Devant elle, se trouvait le fermier. A sa droite les boutiques et à sa gauche la routes avec le passage incessant de toutes ces carrioles.

*Mary, fonces dans le tas !* Lui conseilla Enki

Foncer dans le tas ? Oui mais où ? Par devant ou par derrière ? Le géant lui faisait peur, il était impressionnant, semblable à un roc que rien ne pouvait éroder. Au contraire, le commerçant lui paraissait plus plus facile à bousculer, mais son apparence squelettique et son regard mauvais lui faisait peur, quand à son bâton, il la terrorisait. Elle ne voulait absolument pas être rossé à coup de bâton. Son choix était fait. Prenant son courage à deux mains, comme Enki le lui avait conseillé un peu plus tôt, elle asséna un bon coup de pied dans le tibia du géant afin de forcer le passage pour se souver, tout en poussant un petit cri de terreur en le bousculant pour essayer de passer.
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Brandy Weest
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens La faim justifie les moyens Icon_minitimeVen 16 Mai - 10:10

Spoiler:

Les yeux levés au niveau des enseignes de la rue, le Capitaine cherchait toujours la boutique de café et de thé. Il savait qu'elle n'était pas loin, mais les rues de Londres étaient si tordues et nombreuses qu'il avait grand peine à se repérer correctement. Et dans chacune de ses rues il n'y avait pas toujours de logique d'implantation, il n'y avait qu'à regarder ça, un marchand de jouet près d'un horloger qui lui même se tenait face à un appartement qui n'avait d'autre fonction que de loger l'habitant. Il y avait aussi un magasin de confection de vêtements un peu plus loin, ainsi qu'une pharmacie. Tout se mêlait dans une unicité étrange et qui troublait le nouveau venu. Au moins dans cette rue-ci il n'y avait pas de nourriture.
La voix revêche d'un homme fit baisser le regard du barman, bien vite il trouva celui qui troublait le calme relatif de l'allée, il se tenait devant lui, à quelques pas. Il était squelettique, son visage émacié semblait mauvais et tordu par la colère, ses trais déjà peu plaisants étaient déformés par ce débordement de rage joué ou véritablement éprouvé, Brandy n'aurait su le dire. Son but semblait de faire déguerpir un petit garçon, tout frêle, qui se tenait devant sa vitrine et ne semblait guère avoir les moyens de se payer quoi que se fut, ici ou ailleurs. Ses vêtements étaient dépareillés, usés et visiblement trop grand pour lui. Peut-être les habits d'un frère plus âgé à qui ils n'allaient plus. C'était un petit miséreux qui s'était arrêté pour contempler les jouets qui trônaient fièrement derrière la vitre transparente, des objets qu'il n'aurait jamais entre les mains mais qui pourraient orner ses rêves la nuit, lorsque tout est possible dans l'esprit d'un enfant. Le merveilleux repère de la candeur. Dans la boutique, le barman discerna un cheval de bois à bascule, un bateau en fer blanc, des petits soldats et même une petite automobile avec un remontoir pour qu'elle roule par la seule force du mécanisme. C'était très ingénieux et cela donnait incontestablement envie. Dans le fond il discerna même ce qui devait être un automate debout devant un petit piano. Bien sur, il y avait aussi une dînette flambant neuve et une poupée de porcelaine, mais il se doutait que le garçon n'était pas intéressé par de telles choses. Tout ceci devait valoir une fortune et ne devait être accessible qu'à une classe aisée, à la bourgeoisie et à l'aristocratie. Les petits nécessiteux devaient se contenter de jouets confectionnés par leurs parents, des bûchettes sculptées ou des poupées de chiffon bourrées à la paille, souvent absent de toute beauté, ils divertissaient tout de même les enfants.
Le boutiquier faisait visiblement peur au gamin qui avait reculé de deux petits pas après que l'homme eut tapé du pied. Il s'exclama d'une voix fluette et aiguë, il ne paraissait pas comprendre ce qui se passait et pour quelle raison il était ainsi chassé alors qu'il ne faisait rien de grave. Mais sa simple présence était une faute. Devant l'incompréhension du petit bout de gars, le marchand de jouet réitéra ses injonctions, il devait déguerpir sur le champ, accompagnant ses paroles d'un geste menaçant : il leva son bras dans lequel il tenait un bâton.
Immobile, le Capitaine regardait la scène qui se déroulait à ses pieds. Il comprenait la réaction du boutiquier, mais il trouvait qu'il en faisait trop, le gosse n'avait rien fait de mal. Comment un vendeur de jouets pouvait traiter un enfant de cette manière ? Vraiment, il y avait de gens qui s'étaient trompés de vocation, cette brute aurait eut tout à fait sa place comme geôlier dans une prison, ou comme esclavagiste sur une galère. C'était navrant.
Effrayé l'enfant se retourna prestement pour prendre la fuite, mais manque de chance, le barman n'avait pas bougé d'un pouce et il se cogna à lui pour se retrouver les quatre fers en l'air. Sous le choc le blond a la calvitie naissante fit un pas en arrière pour conserver son équilibre et grimaça en poussant une petite exclamation de surprise, ensuite il reprit sa place les yeux rivés sur le marmot tombé au sol. Le gamin leva la tête vers lui et eut un hoquet de surprise lorsqu'il croisa son regard. Il fronça les sourcils et inclina la tête légèrement de coté. Le visage de l'enfant était sillonné par des larmes, l'autre bougre lui avait fait aussi peur que ça ? Petit malheureux. S'apprêtant à se courber pour l'attraper par la peau du dos et le remettre sur pieds, le Capitaine arrêta son geste quand le vendeur reprit la parole pour ordonner au gosse de partir. Il détourna la tête, quelque peu surpris que l'homme s'acharne encore sur le petiot. Merde il avait quand même rien fait de mal jusque-là. Il fit la moue, prêt à lancer une remarque bien sentie au bonhomme, tandis que l'enfant se relevait.


- Nan, mais laissez le tran...

A peine eut-il commencé sa phrase que la crapule qu'il allait aider lui lança un coup de pied dans le tibia. Le douleur lui fit serrer les dents :

- Aïe ! S'exclama Brandy. Non mais où t'vas toi ?

Il lâcha la poignée de la charrette qui bascula vers l'avant et se stabilisa dans un raclement, tandis que les bouteilles de lait glissaient d'un bout à l'autre dans leur armature de fer en faisant un bruit inquiétant. Manque de chance, l'un des contenants s'était brisé sous le choc, mais le reste était encore intact. Le barman n'y faisait pas attention. De ses deux mains libres il attrapa le gosse au vol alors qu'il tentait de s'enfuir, il lui avait suffit de deux pas allongés pour agripper son vêtement et un de plus pour lui maintenir les épaules et le faire pivoter vers lui. Ce mouvement délogea le béret qui était vissé sur la tête du garçon et une longue chevelure blonde fit son apparition autour du visage enfantin. Une petiote ! Les yeux du Capitaine s'agrandirent de surprise et sa poigne s'attendit soudainement. Son cerveau ne fit qu'un tour.

- Johanna ! Je t'avais dis d'pas t'attirer d'ennuis ! C'tait la condition pour q'tu m'accompagnes. Non mais tu t'fiches d'moi ? Sa voix était grondante, mais son visage ne reflétait nullement ses paroles.

Alors qu'il parlait durement, il avait fait un clin d’œil à la gamine, oubliant dès l'instant qu'elle lui avait asséné un coup de pied sans somation. En même temps, ça n'avait pas été plus douloureux qu'une piqûre de moustique. Rien de bien grave.
Il se retourna, plaçant l'enfant devant lui, les mains sur ses frêles épaules dans une tentative de conservation, en espérant que la gosse joue son jeu. Mais rien n'était fait, puisqu'elle semblait être un peu dure de la comprenure.


- Pardonnez ma fille Monsieur, elle vous embêtera plus, hein p'tite crétine ? T'vas voir quand on va rentrer, t'vas l'avoir ta punition, sal' gosse.

Le Capitaine espérait avoir été assez crédible dans son jeu. En même temps, il était aussi blond que la petiote, ça ne pouvait que jouer en leur faveur. Il eut un sourire intérieur, alors que son visage exprimait toute la colère qu'il éprouvait envers sa « fille ». Il 'était encore entrain de se mêler de ce qui ne le regardait pas. Décidément il n'apprenait jamais de ses erreurs. Enfin, dans ce cas-ci il ne pensait pas que la gosse serait poursuivie par un meurtrier sanguinaire et acharné. Il risquait seulement de passer pour un gros con s'il l'enfant démentait ses paroles, ou si quelque chose se passait différemment qu'il l'avait prévu. Mais bon, c'était la joie de l'improvisation.
En même temps, il préférait de loin passer pour un idiot que de voir une petite gamine se faire rosser à grands coups de bâton par un marchand aigri. Elle n'avait rien demandé et semblait porter toute la misère du monde sur ses épaules crasseuses. Mais lui il s'en fichait de son odeur, de toute façon à force de fumer il avait perdu une partie du goût et de l'odorat, donc rien à foutre. En plus, voir ses joues baignées de larmes ça l'avait chagriné. Derrière son apparence de grand dadet se dissimulait un homme de cœur, bien caché sous la carcasse du capitaine et du patron et des vieilles habitudes tenace, mais ça, une gosse, il ne pouvait pas laisser faire. En plus, elle lui rappelait un peu sa sœur. C'était certainement pour cette raison qu'il avait directement nommé la gamine avec le nom de sa cadette. Peut-être aussi parce que c'était la personne la plus importante à ses yeux.


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Mary Ludlow
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens La faim justifie les moyens Icon_minitimeMer 28 Mai - 13:37

Mary avait décidé de suivre le conseil de Enki, aussi avait-elle tenté de forcer le passage pour pouvoir s'échapper de cette situation qui était de plus en plus dangereuse pour elle. Pour se faire, elle n'avait que deux options. Soit elle tentait de s'enfuir en faisant demi-tour et en effrontant le commerçant, soit elle continuait droit devant elle dans la direction du géant. En temps normal, le bon sens aurait voulut que son choix se porte sans la moindre hésitation du coté du commerçant. En effet, l'homme était squelettique pour ne pas dire rachitique, il n'y avait guère que son regard mauvais qui pouvait vous impressionner. A l'opposé, le geant était bien plus colossale et vous donnait encore moins envie de vous frotter à lui. Bien au contraire, il ne vous inspirait qu'une chose : fuir dans la direction opposée à la sienne et le plus vite possible. Pourtant, un détail non négligeable avait radicalement changé la donne. Le commerçant, probablement conscient de ne pas inspirer à lui seul le sentiment de terreur qu'il aurait voulu insuffler, n'était pas sorti seul. Dans sa main décrépit, il tenait une arme des plus dissuasive aux regard de Mary. Un bâton fin et souple comme une baguette, qu'elle ne souhaitait nullement voir s'abattre sur elle. A vrai dire, l'idée même d'être rossé avec, la terrifiait bien plus que la présence du géant lui-même.
D'ailleurs ce dernier n'avait pas bougé d'un cils depuis tout à l'heure, comme si ses pieds fait d'argile, étaient solidement encré dans le trottoir, et que rien, pas même une tempête, ne semblait pouvoir l'en déloger. Cessant de réfléchir, Mary s'élança en direction du géant, tout en le gratifiant d'un coup de pied au niveau du tibia, dans lequel elle mit absolument toute ses (faibles ^_^; ) forces une fois arrivée à sa hauteur. Cette agression avait pour but de l'immobiliser afin que, au moment où elle passerait devant lui, il soit absolument incapable de s'emparer d'elle si jamais l'envie lui prenait, car il serait bien trop occupé à frotter sa jambe endoloris. C'est du moins ainsi que cela aurait du se passer, mais ce fut tout l'inverse qui se produisit...

Elle avait courut aussi vite que ses jambes le lui avaient permis, droit devant elle, tout en s'abaissant au moment de passer à coté de lui et en fermant les yeux, comme si fermer très fort ses paupières, et foncer droit devant elle, sans regarder, lui permettait de faire disparaître toutes ses angoisses que cette situation avait fait naitre en elle. Elle pouvait sentir au fond de sa poitrine son petit coeur battre à tout rompre. Réceptive à tout ce qui se passait autour d'elle, elle ne voyait rien, mais grâce à son ouie, elle pouvait visualiser dans son esprit absolument tout ce qu'elle entendait. Ainsi, plusieurs bruits métalliques qui s'entrechoquaient parvinrent jusqu'à ses oreilles, tandis que le bois de la charrette du géant se cognait durement sur le sol pavé. Quelque chose s'était renversé, elle ignorait ce que c'était, et à vrai dire, c'était le cadet de ses soucis de s'en préoccuper mais à en juger par l'écoulement qu'elle perçut et l'odeur qui s'en dégageait, elle pouvait presque parier qu'il s'agissait de lait, ce qui lui rappela un peu vivement qu'elle n'avait toujours rien mangé. Au moment où elle pensait enfin être sortie d'affaire et qu'elle ouvrit les yeux, elle sentie deux mains puissantes l'attraper et la soulever comme si elle n'était qu'une vulgaire poupée de chiffon. La fillette avait poussé un cri de stupeur et d'effroi tout en écarquillant grand les yeux, tandis que Cheeza et Enki, spectateurs impuissants, étaient sur le qui-vive, prêt à riposter immédiatement en cas de menace. Les mains fermes de l'homme s'étaient solidement arnachées sur ses épaules et lorsqu'il l'obligea à se tourner pour lui faire face, elle ne pu faire autrement que d'obtempérer avec effroi, telle une pauvre petite marionnette prisonnière de ses fils invisibles qui la liaient à son marionnettiste. Sous l'impulsion du mouvement, sa casquette avait finit par se déloger de sa tête, libérant par là-même sa magnifique crinière dorée à la plus grande stupéfaction du géant. Mary redoutait grandement la suite, et son appréhension se reflétait dans le brun de ses prunelles. Qu'allait-il lui faire pour punir son impertinence ? Elle avait fait le mauvais choix, elle aurait du foncer sur le commerçant finalement. Peut-être aurait-elle pu éviter le coup de bâton en se baissant à ras-du sol et en faisant preuve d'agilité, et même si ce n'était pas le cas, cela aurait surement était moins douloureux que ce que s'apprêtait à lui faire le géant, elle en était presque certaine. Dans un geste de défense bien inutile, la fillette leva son bras à hauteur de son visage, et ferma un oeil comme si elle était déchirée entre le fait de ne pas vouloir voir ce qui allait suivre mais aussi le besoin de savoir.
C'est alors qu'il se produisit un événement totalement inattendu. L'homme ne la gifla pas, mais il se mit à hurler à son encontre en l'appelant Johanna. Il la réprimandait sur son comportement alors qu'elle lui avait promis de bien se conduire.
Abasourdit par cette réaction plus au moins inattendue et surtout par ses paroles, Mary l'observa sans rien dire, en abaissant lentement son bras. Le géant lui avait fait un rapide et discret clin d'oeil complice avant de l'obliger à se tourner face au marchand de jouet tout en maintenant toujours aussi fermement la pression de ses mains sur ses épaules. Sa stupeur allait en grandissant lorsqu'il s'excusa pour le comportement de « sa fille » avant de la réprimander à nouveau comme n'importe quel père mécontent aurait pu le faire.
Cheeza et Enki restèrent tout aussi interdit  que leur hôte face à ce retournement de situation pour le moins aussi inattendu qu'inespéré. Néanmoins, ils restèrent vigilent, de leurs points de vu, ils n'étaient pas pour autant sorti d'affaire, car après tout, nul ne savait ce que cet homme avait derrière la tête, et les deux entités savaient pertinemment que les actions des hommes n'étaient jamais guidés sans une bonne raison.

L'enfant osa lever un timide regard sur le marchand, qui paraissait perplexe devant ce coup de théâtre. C'est vrai que ces deux-là se ressemblaient et avait un air de famille, avait-il pu juger sévèrement en remontant ses lunettes d'un air dubitatif. Pourtant la petite lui avait asséné un coup de pied et avait tenté de s'enfuir,...

Si tôt que ses pépites brunes croisèrent le regard tranchant de cet homme, Mary baissa aussitôt les yeux. Cet homme avait un regard assassin qui ne l'effrayait que trop. Timidement, elle avait ensuite tourné légèrement sa tête par-dessus de son épaule pour regarder son « père ». Cet homme qui leur faisait face, petit et malingre était mauvais, et cela transparaissait à travers tout son être, alors qu'au contraire ce qui se dégageait du géant qui était venu à son secours, était totalement différent. Elle s'était laissée impressionner par sa stature imposante, mais peut-être était-il loin d'être aussi menaçant que son impressionnante physionomie pouvait le laisser croire, et pour l'heure, il était même entrain de la sortir d'un mauvais pas. Se remémorant son clin d'oeil complice et choisissant de suivre son instinct, elle décida de se fier à cet homme. Du moins pour le moment, aussi prit-elle le parti d'entrer dans son jeu. De toute manière que risquait-elle pour le moment ? Rien. Et puis, elle n'était pas toute seule, Cheeza et Enki étaient là pour la protéger en cas de danger, prêt à intervenir si nécessaire. Ce regain de confiance, calmèrent ses légers tremblements et la fillette prit une petite inspiration avant de relever la tête en direction du marchand de jouet pour s'adresser à lui. Mais dès qu'elle croisa son regard fielleux, l'enfant baissa presque aussitôt la tête tout an faisant monter, sans trop avoir à se forcer, les larmes aux yeux en présentant ses excuses.


- Je suis désolée pour les désagréments avait-elle murmuré.

Le commerçant grimaça et leva son regard sévère à l'adresse du géant. Il était inutile de chercher la confrontation avec un tel colosse, car autant il lui aurait été facile de rosser ce petit gueux, autant se frotter à cet homme aurait été stupide. Il n'y aurait même pas de question à se poser quand à l'issu de leur affrontement, il était plus sage de battre en retraite. Toutefois, il n'était pas question pour lui de se retirer en vaincu, il fallait qu'il ait le dernier mot. Ces gens de rien devaient savoir qui était les maîtres ici, chacun devait rester à sa place et il entendait bien le leur faire savoir.

- ça passe pour cette fois, cracha-t-il dans sa grande mansuétude, mais que je ne l'y reprenne plus ! Faites la travailler au lieux de la laisser vagabonder dans les rues !

Puis l'homme fit demi-tour et leur jeta un dernier regard emprunt de mépris avant de regagner sa boutique. Dès qu'il fut engloutis par cette dernière et que la porte se referma sur lui sous un tintement de clochette, Mary, Cheeza et Enki poussèrent un soupir de soulagement. La jeune fille se tourna alors vers l'homme qui était venu à son secours. A bien le regarder, finalement, il ne lui parut plus aussi effrayant que tout à l'heure alors qu'elle était en pleine crise de panique. Il avait le regard bleu ciel comme son père, dans lequel se reflétait une infinie douceur, et un sourire qui vous mettait instantanément en confiance. De prime à bord, il paraissait rustre mais au fond, Mary le trouvait chaleureux. Beaucoup d'humanité se dégageait de sa forte présence.

*Mary profites-en pour t'enfuir maintenant ! Siffla aussitôt Enki. Il n'est plus sur ses gardes, file !*

Loin d'écouter la petite voix intérieur qui lui proférait ses conseils, Mary observa avec curiosité cet homme qui se dressait devant elle, stoïque et impassible. Elle n'avait plus aucune envie de s'enfuir à présent, bien au contraire. Tant de questions se bousculaient dans sa tête. Pourquoi l'avait-il aidé ? Que voulait-il ? Qui était Johanna ? Etait-ce sa fille ? Mais bien avant cela, elle devait commencer par le remercier, et ensuite s'excuser pour son attitude.

- Merci, murmura-t-elle en joignant ces deux petites mains devant elle.

*Mary mais qu'est-ce que tu fais ? File !!!* Insista le macaque

Mais la fillette resta sourde à ses supplications et posa un air navré sur l'homme qui lui faisait face et qui lui avait sauvé la mise bien qu'elle l'ait pourtant agressé d'un violant coup de pied.


- Je suis vraiment désolée pour tout à l'heure. Encore pardon s'excusa-t-elle confuse tandis que ses petites joues s'empourpraient de honte.  

Enki et Cheeza ne dirent plus rien, se contentant d'observer silencieusement les réactions de ce mystérieux inconnu qui empestait le tabac.
Le regard noisette de Mary glissa ensuite avec curiosité sur le chargement du géant. Ses lèvres s'ouvrirent dans un cri muet alors qu'elle écarquillait les yeux sous le coup de la surprise. Mais quelle catastrophe avait-elle provoqué ?! Par sa faute, ses bouteilles de lait s'étaient renversées, et l'une d'elle s'était même ouverte, renversant, comme elle l'avait bien senti lors de sa fuite, son précieux contenu sur le trottoir. Catastrophée, elle fit le tour de la petite charrette comme pour mieux observer le désastre qu'elle avait provoquée.


- Je suis vraiment désolée, répéta-t-elle confuse.

Et aussitôt, comme si elle pouvait se faire pardonner, ou du moins, comme si elle pouvait arranger légèrement ses bêtises, elle se mit à redresser les bouteilles qui s'étaient renversées les unes sur les autres dans le chariot. Elle s'y appliqua en prenant bien soin de ne provoquer aucun autre désastre. Quand elle eut finit, elle s'essuya le front d'un revers de manche en soupirant sous l'effort qu'elle venait de fournir. C'est que ces bouteilles étaient lourdes. Puis elle offrit un sourir au fermier et le questionna quand à ses intentions.

-Est-ce que vous vous rendez au marché pour vendre votre lait ? Est-ce que je peux vous accompagner ?

Bien qu'elle venait à peine de faire sa connaissance, Mary se sentait rassurée à ses côtés. Peut-être que comme le lui reprochait Cheeza, elle faisait bien trop facilement confiance mais cet homme avait quelque chose de rassurant et de paternel. Au début, la petite blonde suivait cet homme discrètement en le guidant à travers la foule qui se faisait de plus en plus compact et de plus en plus dense au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient du marché. Elle aussi à la base souhaitait venir ici pour trouver de quoi chaparder quelque chose à manger sur les étalages de fruits et légumes. Mais son regard désolé se leva sur l'homme qui l'accompagnait. Sauf qu'à présent elle ne pouvait plus faire ça, puisqu'elle n'était plus seule. Elle n'avait aucune envie de le compromettre dans ses crimes. Elle aurait très bien pu l'accompagner et le laisser là pour ensuite faire ce qu'elle avait prévu et enfin se rassasier, mais voilà, elle n'avait pas vraiment envie de se séparer de lui. Finalement sa présence était rassurante et agréable, mais surtout elle avait l'impression de ne plus se sentir seule comme c'était le cas depuis la mort de grand-mère. Non pas que les compagnies de Enki ou Cheeza n'avaient pas la moindre importance pour elle, mais c'était différent. Elle allait donc devoir attendre encore un peu avant de manger. Comme si son ventre avait comprit que ses crampes ne seraient pas soulagés, il se mit à crier famine de manière tonitruante sous l'impuissance de Mary qui ne put rien faire si ce n'est arborer une grimace tout aussi gêné que confuse en plaquant sa main sur son ventre comme si ce simple geste pouvait empêcher ce dernier de gargouiller.

- Dés... désolée, s'excusa-t-elle encore rouge de confusion.

C'est alors que son regard se posa sur une attraction qui attirait nombre de curieux. Il s'agissait d'un jeu que Mary avait eut le temps de beaucoup observer depuis qu'elle arpentait les rues. Une table était dressée, sur laquelle on avait posé 3 gobelets et une noix. L'homme qui se tenait derrière la table, cachait la noix sous l'un d'entre eux puis mélangeait avec habilité les 3 pots. Il fallait ensuite deviner sous lequel des trois pots se trouvait la noix. Ce n'était pas aussi simple que ça le paraissait de prime à bord. Le maître du jeu les mélangeait si vite, avec une telle habilité et dextérité, que peu, de gens parvenait à remporter la mise qui était mis en jeu. A vrai dire, Mary n'avait encore jamais vu qui que ce soit gagner jusqu'à présent. Le visage de l'enfant s'éclaira et elle referma aussitôt son petit poing sur la chemise de Brandy pour l'obliger à s'arrêter. Face au regard interrogateur que semblait lui lancer l'homme, elle désigna l'attraction de la rue avec son doigt.

- Je vais vous rembourser la bouteille de lait que vous avez perdu à cause de moi, mais est-ce que vous pouvez me prêter un peu d'argent s'il vous plait ? Je vous promet de vous en rapporter le double. Je sais comment faire, insista-t-elle.
 
Elle sentait bien que l'homme n'était pas convaincu de lui confier son argent pour le miser dans un jeu de hasard, et n'importe qui de censé aurait eut toutes les bonnes raisons de ne pas accéder à sa demande, mais Mary savait qu'elle ne se tromperait pas. Elle savait qu'elle pouvait gagner grâce à son pouvoir de psychométrie, mais bien sur, c'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas lui confier, c'était à elle de se montrer convaincante.  


- Faites-moi confiance, je vous en prie, le supplia-t-elle de ses yeux implorants. Je sais que je peux y arriver. Et si jamais je n'y arrive pas, je travaillerais pour vous afin de vous rembourser la bouteille de lait et cet argent. Quoi qu'il arrive vous serez de toute manière gagnant

Mary espérait de toute cœur être parvenu à se montrer convaincante, elle voulait tant le remercier et faire quelque chose pour lui...

(HRP : Si jamais Brandy lui confie de l'argent, elle jouera et gagnera à deux reprises)
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Brandy Weest
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens La faim justifie les moyens Icon_minitimeMer 25 Juin - 9:31

Une petite gamine ! Sous ce béret et cet air farouche se dissimulait une petiote effrayée par l'attitude querelleuse d'un commerçant dont le cœur était coulé dans l'or de pièces sonnantes et trébuchantes, un métal lourd, marqué par le péché, oublieux du bonheur simple, chargé d'envies qui aveuglent l'esprit, les actes et la vie. L'homme avait arraché son âme d'enfant, puis il l'avait piétinée, le vide créé s'était bien vite rempli par une noirceur moins noble. C'était devenu un adulte et rien de plus. Une victime du temps. Un être capable de tant de choses... N’hésitant pas à détruire le peu de rêve que pouvait procurer la vision de sa vitrine aux marmots qui ne lui paraissaient pas digne d'observer son œuvre. Il attribuait le mérite aux enfants bien vêtus, nés par fortune dans une famille aisée, chanceux que le hasard ait bien fait les choses pour eux. Il protégeait ses biens des mains avides et malpropres de la rue à grand coups de bâtons, s'attirant la haine des enfants, celle-ci bien plus puissante que la sympathie qu'il inspirait à ceux qui pénétraient dans sa boutique accompagnés par leurs parents. De ceux-là il passait inaperçu dans cette montagne de jouets, cette caverne de trésors, dans lequel il apparaissait comme une relique inutile, un mauvais génie qui serait bien vite oublié une fois le pas de la porte passé.
Tout s'était joué très vite, alors qu'il retournait l'enfant pour voir son visage, le garçon s'était métamorphosé en petite fille, son visage apeuré l'avait fait frémir et ses mais levées pour protéger son visage avaient terminé de l'attendrir. Il n'avait pas eu le temps de réfléchir à la question que sa voix s'était élevée, grondante et claire, rouspétant contre l'enfant, la faisant passer pour sa propre fille alors qu'il ne la connaissait ni d’Ève ni d'Adam. Il comptait sur sa participation, pour cela il lui avait fait un clin d’œil, priant pour qu'elle soit aussi dotée de vivacité d'esprit. Cependant il n'en doutait pas, même sous le voile des larmes, l'intelligence miroitait dans l'iris noisette de ses yeux, ses pensées semblaient fuser.
Tous deux tournés vers le boutiquier Brandy en rajoutait une couche, sermonnant la petite inconnue pour son salut. Dans le même temps il sentait la douleur dans son tibia refluer, sans pour autant disparaître complètement. Une fois tout ceci fini, il aurait un souvenir de son passage à Covent Garden, un petit bleu douloureux parce qu'il se trouvait juste sur l'os. Diable d'enfant !
Attentif, le Capitaine vit le marchand de jouets remonter ses lunettes qui avaient glissé sur son nez, observant leur visage pour que leurs trais confirment leur parenté. Il sentit le tremblement de la petite quand leurs regards se croisèrent. Quel affreux personnage ce boutiquier, même s'il ne lui fichait pas la frousse, Brandy le trouvait peu avenant. Mais il devait savoir se montrer mielleux avec la haute société, car ses affaires semblaient florissantes, elles ne souffraient pas de son caractère discriminatoire semblait-il.
Le barman rencontra le yeux de la gamine levés vers lui, forcé de conserver son masque de sévérité il ne lui offrit pas un sourire et son regard resta dur, comme celui d'un père en colère, honteux de s'être fait ainsi ridiculiser en pleine rue par son enfant désobéissant. Pour compenser, Brandy ne put s’empêcher de passer en toute discrétion son pouce sur la nuque de la petiote en une caresse réconfortante. Ses mains étaient faussement crispées sur ses frêles épaules, feignant de lui faire mal,  l'une était agrippée à sa veste trop grande, comme s'il voulait la retenir ou qu'il s'apprêtait à la secouer comme un prunier. Après un instant, Brandy sentit que l'enfant cessait de trembler, mais dès qu'elle regarda à nouveau le marchand il la sentit se tendre à nouveau. Il essaya d'imaginer à quel point la situation pouvait être effrayante pour ce bout d'homme coincé entre deux adultes. Un souvenir ancien s'imposa à sa mémoire, lui rappelant que lui aussi avait vécu des moments similaires lorsque ses parents étaient encore en vie, quand il était encore un insouciant capable de faire des âneries juste pour le plaisir de défier l'autorité. Il s'était attiré des ennuis, avait été poursuivit par des adultes a qui il avait fait du tord et ramené par la peau des fesses à sa mère. Sa fureur lui avait beaucoup coûté et n'était rien comparée à la colère de son paternel lorsqu'il était revenu de voyage. Il avait couru comme si sa vie en dépendait, la peur au ventre, mais ce qui avait été le plus dur à supporter n'avait pas été les claques sur le cul, mais la déception parentale qui l'avait longtemps entaché. Il y avait réfléchi à plusieurs fois avant de se relancer dans pareille aventure et il comptait bien ramener cette gosse à sa famille pour qu'elle apprenne elle aussi cette leçon et évite les ennuis à l'avenir.
D'une voix humide, l’enfant s'était excusé, mais le marchand non content de cette marque de respect et d'humilité n'avait pas dit son dernier mot. Sa remarque provoqua le ressentiment du barman qui carra la mâchoire. Les narines frémissantes il ne dit pas un mot mais ses yeux lançaient des éclairs meurtriers. Il n'avait pas l'habitude d'être traité de la sorte sans réagir au quart de tour, que soit soit verbalement ou grâce à ses poings il tentait toujours de remettre à sa place celui qui se frottait à lui, mais cette fois il savait qu'il devait laisser passer. C'était inutile de se lancer dans un tel combat puisqu'il avait déjà gagné ce qu'il voulait : sauver le gosse des mains violentes de cet énergumène. Sous le regard méprisant du boutiquier Brandy resta de marbre, hochant simplement la tête en guise d'adieu.
Au son de la clochette, son attention se reporta sur la petite « Johanna » qui se retourna vers lui sans encombre, s'arrachant à sa poigne fictive, levant le regard vers lui. L'observant du haut de son mètre quarante, haute comme trois pommes. D'un mouvement habile, il la fit pivoter et en deux pas il se retrouva à nouveau face à elle tandis que sa haute stature dissimulait le petit corps de la vitrine derrière laquelle le marchand avait reprit sa place au comptoir et pouvait les observer. Il faisait écran, protégeant encore la gosse, mais aussi ses intérêts car si le boutiquier ne voyait plus leurs visages il ne pourrait y lire la bienveillance du Capitaine et son mensonge.
Les pouces ramenés dans la boucle de sa ceinture, il entendit le petite lui murmurer un merci alors qu'elle avait joint ses mains comme pour prier. Elle s'excusa, visiblement désolée de son attitude et Brandy la crut. A aucun moment elle ne lui avait semblé méchante. Quoique quand elle lui avait asséné un coup de pied il lui aurait bien fait la morale, mais maintenant il avait l'impression qu'elle était sincèrement navrée. Ruse ou vérité ? Il n'aurait pu le dire. Mais ses joues rosies par la honte le faisait pencher pour une franche repentance.


- J'accepte tes excuses mouflon, trancha le barman, mais tu devrais faire plus attention si tu ne veux pas t'attirer d'ennuis.

Il ne comptait pas se lancer dans un sermon, déjà il était prêt à reprendre la route et à laisser la gosse à ses occupations, oubliant l'idée de la mener à ses parents parce qu'après tout il n'allait pas non plus perdre son temps dans l'éducation d'un gosse qui n'était pas le sien. Cependant la gamine s'était approchée de sa charrette, remarquant avant lui que l'une des bouteilles s'était brisée et que son contenu s'était répandu sur le bois et que le lait gouttait encore sur le pavé. Brandy grimaça. Un récipient de perdu ! Un ! Il avait lâché la charrette trop brusquement et le choc avait fait glisser les bouteilles, l'une d'elle s'était cassée, c'était fâcheux. Il poussa un soupir ennuyé, tandis que la fillette s'excusait de nouveau et se précipitait pour remettre en place les bouteilles renversées, mais intactes. Il la laissa faire, sans un geste pour la retenir, c'était la moindre des choses que de réparer ses erreurs. La preuve que ce n'était pas une si mauvaise gosse et qu'elle était reconnaissante de l'aide qu'il lui avait apporté. Devant cette scène le Capitaine Weest ne resta pas longtemps impassible, ce petit bout d'homme réussi à lui tirer un sourire amusé, presque attendri. La voir s'affairer, tenter de bien faire, était aussi inattendu que désarmant. Lui qui n'avait jamais rien eu contre les gosses se sentit éprouver une soudaine affection pour l'enfant. C'était d'un drôle de la voir s'éponger le front à cause de cinq malheureuses bouteilles de lait !
Se retournant vers lui, elle lui offrit un tout premier sourire. Il illumina son visage, faisant oublier ses yeux rougis, égayant sa bouille angélique auréolée d'une chevelure d'or. Comme si elle avait soudain repris confiance en elle, elle le questionna et il rit, sans méchanceté aucune, amusé de son ingénuité :


- Na' je n'vais pas vendre de lait, j'viens juste d'l'acheter, fin' pas grave m'en reste 'cor assez pour la s'maine, il passa sa langue sur ses lèvres et les fit claquer, mais vas-y suis moi, j'ai d'autr' courses à faire, t'vas m'aider ça compensera ce qu'j'ai perdu, d'accord la Terreur ? D'une main il lui ébouriffa les cheveux.

Il ne voyait aucun mal à la prendre avec lui, pis elle lui tiendrait compagnie, lui remémorant la présence de sa sœur à l'autre bout du monde quand elle aussi n'était pas plus haute que ça. Étrangement il se dégageait d'elle quelque chose qui lui plaisait, sans savoir d'où cela provenait.


- Ramasse ta casquette et on s'remet en route. Puis il lui vint une idée. T'es d'ici toi, t'peux pas m'dire où s'trouve le magasin de thé et café, celui près du marché qui s'appelle Saveurs Exotiques ? Me suis perdu ici pour le chercher et pas moyen de le trouver !

Brandy repris la charrette en main et suivit les instructions de la gosse. Elle semblait savoir où les mener donc il se laissa conduire sans rechigner. Elle lui en devait une après tout. Enfin, il restait quand même sur ses gardes, qu'elle ne l'attire pas dans une ruelle où quelques-uns de ses compagnons de rues viendraient le détrousser, il n'allait pas se laisser pigeonner ça non ! Au fur et à mesure qu'ils approchaient du marché ils se noyaient dans la foule toujours plus dense si bien que Brandy devait faire terriblement attention de n'écraser les pieds de personne avec sa charrette et ne pas perdre de vue la petiote. Il allait lui proposer de monter dans sa charrette pour ne plus avoir à la surveiller quant il entendit son ventre crier famine. Enfin c'était peu dire, il hurlait à la mort, comme le loup une nuit de pleine lune. Il baissa les yeux vers elle. En même temps avec de telles pelures pour vêtements, il aurait dû se douter qu'elle n'avait pas de quoi se faire un petit déjeuner décent, il doutait même qu'elle puisse se faire plus d'un repas par jour au vue de sa corpulence. A nouveau, elle rougit, lumineuse tel un phare dans la nuit. Il se retint de rire devant sa mine déconfite.
Il le savait, sa gentillesse le perdrait.


- Allez, ouvres une bouteille de lait, dit-il en indiquant la charrette, on travaille toujours mal le ventre vide, c'est bien connu.

Il l'encouragea d'un mouvement de tête, tandis qu'ils se dirigeaient sur le bord de la rue pour ne pas gêner les passants. Il n'allait pas pleurer pour quelques gorgées de lait. Levant les yeux au ciel il se morigéna silencieusement. Il était incorrigible. Enfin une gosse n’allait pas lui attirer de problèmes, pas comme ce bourgeois décati de Rosebury, il n'allait pas perdre sa bonté à cause d'une erreur de jugement. Quoique maintenant il était d'autant plus sur ses gardes. Mais cette enfant... Que pourrait-elle lui faire ? Un bleu sur le tibia tout au plus. Il n'allait pas la laisser crever de faim quand même.

Alors qu'ils allaient reprendre leur route, la gamine l'attrapa par la chemise. Il haussa un sourcil, interloqué, désireux d'entendre ce qu'elle avait à lui dire pour l'arrêter comme ça. D'un doigt elle lui indiqua un attrape-nigaud qui amusait les passants, leur faisant perdre temps et argent avec ses tours de passe passe, mais ça n'empêchait qu'il y avait toujours quelqu'un pour se faire plumer à sa table. Que les gens pouvaient être bête !
De sa voix enfantine elle le supplia de lui prêter de l'argent pour tenter sa chance, lui promettant de gagner. Il était sceptique et ne le cacha pas :


- Tu sais comment faire ? Tu s'rais plus intelligente que les adultes dont ? Regarde les, aucun n'arrive à gagner petite ! *Excepté quand l'autre tordu en a l'intention*.

Mais la gosse n'en avait pas terminé et elle insista, prêchant pour son saint, lui offrant un regard implorant et une contrepartie si elle perdait la mise. Il renifla. Elle tentait peut-être de l'amadouer pour lui chiper quelques pennys et prendre la poudre d'escampette trop heureuse d'avoir volé sa pitance. C'était un pari qu'il n'était pas certain de vouloir risquer.
Le temps d'une partie, Brandy ne répondit rien, observant le jeu attentivement, cherchant lui aussi la noix cachée sous les gobelets, il ne pouvait même pas s'aider du regard du charlatant qui observait tout autour de lui excepté son jeu, confiant. Il opta mentalement pour l'une des trois possibilité et échoua. Renfrogné il tenta sa chance une seconde fois, fixant intensément le ballet de raclement sur la petite table de fortune. Une fois encore il perdit de vue où se trouvait la noix. Il grimaça. Et la petiote pensait pouvoir y arriver ?
Silencieux, il la regarda. Elle était tellement sérieuse tout d'un coup. Il mâchonna l'intérieur de sa bouche, indécis.


- J'te file de quoi jouer une partie, mais s'tu perd, tu travailles pour moi jusqu'au soir. Marché conclu la Terreur ?

Il était certain qu'elle ne parviendrait pas à déjouer les tours du maître du jeu, mais qu'elle tente sa chance, de son coté comme elle l'avait si bien dit, il n'avait rien à perdre et par la même occasion il allait avoir une aide pour la journée. Une petite esclave à sa botte, prête à tout pour rembourser ses dettes. Ça commençait comme ça et ça finissait avec des chaînes.
Le barman écarta le pistolet à sa ceinture et farfouilla dans la poche de son pantalon, il en sortit de quoi jouer une partie et tendit la pièce à la gosse, brillante dans le creux de sa paume. Ensuite, il sortit une cigarette de son étui et la porta à ses lèvres, il l'alluma grâce à son briquet et inspira l'air vicié qui emplit ses poumons.
L'homme qui se trouvait devant eux avait perdu à plusieurs reprises, après avoir gagné une première fois. C'était maintenant au tour de la gamine. Brandy resta à ses côtés, la mine sombre, intimidant. Après tout, il n'y avait rien de mal à tenter de faire pencher le jeu en sa faveur. La noix se fit englober, disparut de leur champ de vision et se perdit dans la masse. Le Capitaine se racla la gorge bruyamment, il ignorait encore où elle se trouvait ! *Saloperie de jeu de merde !* Mécontent il tira sur sa clope et leva les yeux au ciel. Mais pourquoi dont il avait accepté que cette gosse dilapide sa bourse ? *Quel con.*
Contre toute attente, la petiote gagna la manche. Brandy, les yeux rond, porta son regard sur elle, les sourcils haussés, étonné. Il fit la moue, incertain. C'était certainement un coup du charlatant.


- Rejoues un coup pour voir ! On double la mise ! Aboya Brandy.

Cette fois c'était impossible qu'elle parvienne à retrouver cette satané noix. Le maître du jeu ne le permettrait pas. Comme précédemment le barman laissa le fruit lui échapper après quelques mouvements, terrassé par la vitesse. Il haussa les épaules et reporta son attention sur l'enfant. D'ici il ne voyait pas bien son visage, mais il l'imaginait concentrée à souhait. Vint le moment où elle désigna l'une des timbales, le charlatant la découvrit et la charmante noix tira une exclamation victorieuse au Capitaine.


- On dit pas jamais deux sans trois ?! Ca te dit de retenter ta chance encore une fois, crapule ? Juste un penny, histoire de voir qui est le meilleur...

La gosse avait encore gagné ! Pour ne rien laisser au hasard, Brandy voulait qu'elle joue une dernière fois, il ne voyait pas pourquoi elle refuserait, elle ne jouait pas son argent et emportée par ses victoires elle devait se sentir pousser des ailes. D'un sourire, il l'encouragea à accepter. D'un autre coté si elle gagnait, lui il n'aurait plus de gosse à soudoyer. *Rien à foutre.*


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Mary Ludlow
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens La faim justifie les moyens Icon_minitimeMar 15 Juil - 13:50

Tout en gambadant le pas léger en sautillant à ses côtés, Mary conduisit son sauveur dans les boutiques qu'il lui avait demandé. Il y a quelques semaines encore, elle aurait été fort incapable de se repérer aussi facilement parmi les ruelles londonienne, mais depuis qu'elle vivait seule, livrée à elle-même, elle avait eut le temps d'explorer la ville et ses moindres recoin. Ainsi, elle savait qu'il cherchait la boutique de thé et de café qui se trouvait juste à l'embranchement de cette rue.
Auprès de cet homme, dont elle ne connaissait pas encore le nom, elle se sentit en confiance. Elle avait aimé sentir sa main passer dans ses cheveux pour les lui ébouriffer avec affection. Elle avait aimé entendre son rire de stentor, puissant mais si rassurant, et puis elle aimait les surnoms affectueux dont il l'avait si chaleureusement affublé que ce soit morflons ou terreur. Et puis surtout, il lui avait permis de boire quelques gorgée de son précieux lait après que son ventre eut crié famine. Elle avait longuement hésité à accepter, mais le mouvement de tête encourageant de cet homme et la faim qui lui tiraillait les entrailles avait finit de la décider. Elle avait dévissé la bouteille avec soin avant de la porter à ses lèvres. Le liquide blanc doux et onctueux glissèrent sur sa langue et ses lèvres avant de finir dans sa gorge. Elle en apprécia chaque goutte qu'elle but et qui calmèrent aussitôt ce ventre affamé qui ne savait pas se tenir. Depuis combien de temps n'avait-elle pas but de lait ? Il lui sembla que cela faisait une éternité.
Il lui avait fallu quelques minutes à peine pour comprendre que cet homme à la stature aussi impressionnante, digne d'un géant de conte de fée, ne lui ferait aucun mal. Enki et Cheeza eux-mêmes semblaient également l'avoir comprit, car ils ne se manifestaient plus, c'est qu'ils étaient donc rassurés, même si elle se doutait bien qu'ils seraient prompt à réagir en cas de difficultés, mais auprès de cet homme à la présence chaleureuse et rassurante, Mary se disait qu'il n'y aurait aucun problème.
C'est alors que son regard glissa vers un coin animé, et cette fois l'agitation qu'elle avait repéré n'avait strictement rien à voir avec la foule qui déambulait pour entrer ou sortir du marché, bien au contraire. Ce groupe était statique observait avec intérêt et curiosité un homme mener le jeu. Ce jeu elle le connaissait. Elle avait eut tout le loisir de l'observer lors de ses pérégrinations en ville. L'homme était rapide, au début, il laissait gagner un joueur une ou deux fois, pour inciter les gens à tenter leur chance. Puis une fois qu'ils étaient en confiance et que la mise était suffisamment importante le maitre du jeu reprenait la main et ne laissait plus aucune chance à ses victimes de gagner. Vive, elle avait refermé sa main sur la chemise de son « père » pour l'empêcher de repartir comme il s'apprêtait à le faire. Surprit, il lui jeta un regard perplexe attendant qu'elle s'explique pour son geste. Après qu'elle lui eut fait comprendre ce qu'elle désirait, à savoir tenter sa chance à ce jeu, mais comme elle le redoutait, son sauveur refusa, se montrant sceptique quand à ses chances de réussites. Cette réaction lui permit de découvrir que cet homme n'était ni stupide, ni crédule et encore moins vénale. Pourtant, et bien qu'elle en appréciait d'autant plus ces qualités, Mary se devait de le convaincre de lui donner sa chance. Ça lui tenait vraiment à coeur car elle voyait là l'occasion unique de pouvoir le rembourser ce qu'il avait perdu par sa faute. Une manière de le dédommager.
Bien que toujours sceptique quand à sa réussite, et se maudissant très certainement au moment précis ou il céda, Mary parvint à le convaincre en trouvant des arguments qui semblait l'avoir convaincu, ou du moins en parti, suffisamment en tout cas pour qu'il consente à lui prêter un peu de monnaie. Ils s'étaient dirigés vers la foule de curieux, et avaient observé avec intérêt deux parties qui se déroulaient sous leurs yeux. L'enfant, de part sa petite taille, s'était faufilée devant la table et avait observé attentivement les mouvements expert de l'homme. A l'oeil nu, il lui avait été impossible de deviner sous quel gobelet la noix avait été dissimulé. Elle jeta un regard par-dessus de son épaule et aperçut la grimace contrarié de l'homme qui l'accompagnait. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres rosés lorsqu'elle comprit qu'il avait essayé lui aussi de tenter de jouer mais qu'il n'était pas parvenu à trouver le bon gobelet.
Lors du deuxième tour auquel elle assista, elle posa ses mains sur le rebord de la table comme si elle cherchait à prendre appui. Le maître du jeu, via un jeu de mains extraordinaire mélangea à nouveau les gobelets. Cette fois Mary se concentra, ses mains étaient en contact avec la table et elle se força à activer cet étrange don qu'elle possédait, et qui lui permettait d'avoir des bribes d'images concernant les souvenirs de l'objet qu'elle touchait. Ce don, elle ne le maitrisait pas toujours, parfois, il s'imposait à elle sans qu'elle le demande, par accident, et de ce fait, il lui arrivait de voir des choses qu'elle n'aurait jamais voulu voir, ou au contraire des choses dont le sens lui était totalement obscur. Au début, ces visions étaient tellement intenses et tellement fréquentes qu'elle avait cru devenir folle, mais Enki et Cheeza avaient été là pour l'aider à maitriser et canaliser ce don si particulier. Aujourd'hui, même s'il lui arrivait de ne pas toujours le maitriser, elle savait néanmoins l'employer lorsqu'elle le désirait. Et aujourd'hui, en cet instant, elle voulait qu'il se manifeste. Elle regarda les gobelets glisser sur la nappe d'un blanc douteux puis lorsque le marchand s'immobilisa elle fixa les trois gobelets avec une intensité terrifiante, comme si elle cherchait à voir au travers. Elle la voyait ! La noix se trouvait sous le gobelet du milieu.  
Mary se tourna légèrement pour observer le joueur qui venait de miser et qui se trouvait à coté d'elle. Il avait replié son bras droit contre son ventre, et grattait son menton de sa main gauche dans une intense réflexion. Puis au bout de quelques minutes désigna le gobelet de gauche, le marchand le souleva et comme Mary l'avait deviné la noix ne s'y trouvait pas. Elle jeta un coup d'oeil craintif par-dessus de son épaule, à ce train-là, jamais cet homme ne lui confierait ses maigres deniers pour qu'elle les mises dans un jeu de hasard. Son attention fut alors détourné par le mauvais perdant qui s'indigna d'avoir perdu son argent, accusant le marchand de tricheur, pourtant, parmi cet éclat de voix, ce fut la voix de cet homme qui parvint à ses oreilles, la poussant à se retourner avec surprise. Il ne semblait guère de convaincu, et c'est même de mauvaise grâce, en ronchonnant qu'elle le vit farfouiller dans la poche de son pantalon pour lui confier une précieuse pièce, que Mary recueillit dans la paume de sa main. Elle leva sur lui un visage éclatant qu'un immense sourire reconnaissant venait illuminer. Il bougonnait en la menaçant sur ce qui l'attendait si jamais elle perdait son argent gagné à la sueur de son front, mais nullement effrayé par cette perspective Mary ne s'en formalisa pas. Elle savait qu'elle gagnerait, elle n'avait aucun doute à ce sujet mais au pire des cas, elle ne doutait pas qu'il la ferait travailler si elle venait à perdre sa mise, néanmoins son intuition lui soufflait avec conviction qu'il ne la tuerait pas à la tâche pour autant. Puis, elle fit volte-face de peur qu'il ne change d'avis et tendit sa petite pièce au marchand


- Ooh c'est la petite qui joue, fit le maitre du jeu en regardant le papa, en affichant un sourire carnassier

Voilà qui arrangeait bien ses affaires. Traité de voleur par le joueur précédent, il prenait bien conscience que s'il voulait inciter les potentiels pigeons à l'affronter, il allait devoir faire une concession et laisser gagner le prochain joueur. Or la providence avait voulu que son prochain adversaire ne soit autre qu'une adorable enfant en visage poupin. Si ce n'était les guenilles qu'elle portait elle était belle comme un coeur bien qu'un peu trop maigrichonne. Nul doute cependant que si elle s'engraissait un peu, dans quelques années, elle deviendrait une belle femme. Enfin face à un adversaire aussi ridicule personne ne pourrait lui reprocher de gagner, songea-t-il dans un rictus mauvais. Il jeta un regard sur le père qui avait pour son plus grand bonheur visiblement de l'argent à dilapider pour le confier ainsi à son rejeton. Toutefois la mine patibulaire du père n'avait strictement rien d'encourageant, mais on ne pourrait pas lui reprocher de gagner quand même. Enfin avec cette racaille il fallait toujours se méfier, c'est pourquoi il vérifia qu'il avait toujours sa barre de métal sous la table prêt à en faire usage en cas de besoin.
Il invita Mary à poser sa petite pièce sur le centre de la table, et le maître du jeu en fit autant, puis, il posa la noix sur la table à la vu de tous avant de la recouvrir par un des gobelets. Puis il mélangea le tout avec son adresse habituelle. Mary fixa les gobelets, puis des que ses mains eurent fini de s'agiter, elle activa son don.

- A droite répondit-elle sans hésitation

Le visage du maitre de jeu se décomposa dès qu'il eut entendu la réponse. Il n'avait pas besoin de la soulever pour savoir que c'était la bonne réponse. C'était pas possible, comment avait-elle fait ?!!!! Il leva le gobelet, et des exclamations de stupeur s'élevèrent de la petite foule admirative qui congratulèrent le père et la fille. Retrouvant son sourire commerciale, le marchand prit la parole et s'adressa au précédent joueur qu'il avait bien plumé

- Vous voyez que je ne triche pas, c'est un jeu d'enfant, cette gamine est là pour le prouver, ria-t-il. Bravo petite, la félicita-t-il.

Un coup de chance, ce n'était qu'un coup de chance, mais ça ne pouvait pas faire de mal à ses affaires, au contraire, cela inciterait les gens à tenter leur chance à nouveau. D'ailleurs le premier pigeon à mordre à l'hameçon fut le père de la gamine, qui incita sa fille à rejouant en doublant cette fois la mise.

- ça c'est un joueur, l'acclama le charlatant. Applaudissait cet homme qui ne crains pas de risquer sa bourse. C'est reparti, attention....

A nouveau, la noix disparut sous le gobelet et l'homme les mélangea avec habilité, en doublant cette fois sa vitesse d'action. Il ne savait pas comment elle s'y était prise, mais on ne l'y reprendrait plus, cette fois c'est lui qui gagnerait cette manche ainsi que les précédentes. Il eut un hoquet de surprise en réalisant que la gamine avait fermé les yeux durant un court instant. Ahaha décidément que les enfants étaient naifs. Parce qu'elle avait gagné une fois, elle pensait réellement récidiver cet exploit, il allait donc lui enseigner une dur leçon de vie : On ne gagne pas à tous les coups
Lorsque les gobelets cessèrent leur danse infernale, le marchand jeta un regard victorieux sur la gamine qui, sans faillir, désigna le gobelet de droite. Le visage de l'homme se décomposa en une grimace ridicule. C'était pas possible... comment... ? Comment avait-elle fait ?!!!! Deux fois de suite ?!!! De toute sa vie, jamais il n'avait vu ça !! Comment faisaient-ils ?!! Ils trichaient, il en était sur ! Il était entrain de se faire pigeonner. La mâchoire contracté de colère, il souleva le gobelet, et la noix apparut sous les hola de la foule. Des curieux s'approchèrent et voulurent voir l'enfant à l'oeuvre. Tout aussi enthousiasmé que les autres, Brandy lui confia un penny.
Un immense sourire se dessina sur les lèvres de Mary lorsqu'elle posa son regard sur cet homme que tout le monde prenait pour son père. Pas seulement parce qu'il lui faisait suffisamment confiance à présent pour miser sans rechigner mais parce qu'elle adorait les surnoms affectueux dont il la gratifiait. Crapule, Terreur,... de prime à bord cela pouvait paraître peu flatteur pour une jeune fille et pourtant elle savait que ces surnoms avec lesquels il la désignait était on ne peu plus bienvaillant

* ça suffit Mary ! Gronda Cheeza. Tu attires trop l'attention ! *

*Oh Cheeza, juste une dernière fois*

Transportée, n'écoutant pas la mise en garde de la louve, Mary misa à nouveau. Pendant que le marchand mélangea les gobelets en fusillant l'enfant du regard, une femme tendis une maigre bourse à Brandy.

- Faites-la jouer pour moi s'il vous plait. Triplé la mise et je vous donnerais une partie des gains

En entendant la demande de la femme, un autre curieux s'adressa à Brandy.

- Non moi ! Faites-la jouer pour moi, et on partage moitié moitié

- Je vous signale que j'étais là avant vous, n'est-ce pas ? Fit-elle à l'adresse de Brandy en battant des cils, lui faisant la promesse de le combler au-delà de ses espérances s'il acceptait de s'allier à elle.

Mary, qui n'écoutait pas ce qui se passait derrière elle, fixa les gobelets, tandis que le maitre du jeu fixait l'enfant. Cette fois il était bien décidé à ne pas la laisser gagner, et pour se faire, il avait mit toutes les chances de son coté. On ne se moquait pas de lui impunément, ils allaient le regretter. Le sourire mauvais, il fixa la fillette après avoir immobilisé les gobelets.
Mary observa les trois gobelets, son sourire avait disparu et l'angoisse se lisait désormais dans son regard. Pourquoi ? Son regard se leva avec incompréhension sur le marchand.


- Il n'y a pas de noix... fit-elle remarqué dans un murmure

Le visage de l'homme se décomposa à nouveau. Ce n'était pas possible ! Mais comment faisait-elle ?!!!!! Il avait pourtant fait semblant de glisser le fruit sous l'un d'un gobelets, personne n'avait remarqué quoique ce soit ! Comment cette enfant était-elle parvenue à s'en rendre compte ?!! C'était à peine croyable ! C'était comme si elle pouvait voir à travers les gobelets, mais par Dieu voilà bien quelque chose d'impossible et qui ne se pouvait.
Il était déjà furieux d'avoir perdu à deux reprises à cause d'elle et voilà qu'elle le traitait ouvertement de tricheur ? Voilà qui commençait à bien faire. Il ne pouvait accepter une telle insubordination et allait lui faire regretter d'avoir joué à la maligne avec lui.
Il attrapa l'enfant par le col et la souleva légèrement vers lui, par-dessus la table pour que leurs fronts se touchent. Le regard mauvais et menaçant il se mit à siffler entre ses dents


- Serais-tu entrain de me traiter de tricheur ? La menaça-t-il

Les yeux écarquillés de surprise, l'enfant ouvrit la bouche tout en refermant ses deux mains sur la manche de l'homme qui la maintenait ainsi, n'osant rétorquer quoi que ce soit.

- Tu ne sais pas lequel choisir alors tu fais ta maligne en prétendant que je triche mais ça ne va pas se passer comme ça ! Maintenant choisit et accepte de perdre ! Si tu refuses de choisir je considère que tu déclares forfait et je garde la mise

Il la relâcha tandis que Mary jeta un regard paniqué en direction de cet homme qui lui avait confié son argent et dont elle allait forcément perdre la mise, puis ses deux prunelles se posèrent sur la table. Il ne servait à rien de choisir l'un de ces trois gobelets étant donné qu'aucun ne contenait la noix. Elle releva alors la tête sur le marchand et fit son choix

-Je choisis votre main gauche

L'homme blêmit à nouveau. Que ? Quoi ? Comment faisait-elle ça ? Il recula d'un pas, cette gamine était ne sorcière ce n'était pas possible autrement !

-Tu choisis un de ces verres pas autre chose aboya-t-il en revenant vers elle encore plus furieux qu'il ne l'était déjà.

Effrayée, Mary recula d'un pas, et écrasa malencontreusement le pied de quelqu'un. Elle se retourna et constata qu'il s'agissait du pied de son sauveur. Il affichait une tête terrifiante, était-ce parce qu'elle avait perdu son argent ? Parce qu'elle lui avait écrasé le pied ? Ou bien,... n'était-ce pas plutot le maitre du jeu qui venait de s'attirer son courroux ?

(HRP // Sorry j'ai pas eut le temps de me relire mais je me corrigerais dans l'apres-midi XD)
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Brandy Weest
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens La faim justifie les moyens Icon_minitimeJeu 24 Juil - 12:06

Du coin de l’œil, le Capitaine regardait la gamine évoluer autour de lui, elle marchait avec la légèreté due à son âge, joyeusement, le sourire sur ses petites lèvres mutines d'enfant des rues. Elle avait d'ores et déjà oublié la fâcheuse altercation qui lui avait tiré des larmes et provoqué leur rencontre si peu attendue. Alors qu'elle buvait du lait, assez goulûment remarqua-t-il, Brandy se demanda depuis combien de temps cette gosse n'avait pas mangé un repas complet qui ne l'avait pas laissé le ventre à moitié vide, il soupira de contrariété, c'était pas son affaire. Il n'allait tout de même pas ramasser tous les chiots qu'il trouvait dans la rue pour leur apporter son aide, c'était louable mais impossible, la misère à Londres étendait ses sombres bras dans de trop nombreux quartiers. Rien ne pourrait changer ça, les petits orphelins le resteraient, deviendraient grand pour un petit nombre d'entre eux et auraient une vie de misère qui se terminerait à la prison ou embroché sur une pique. Il grimaça. Ses yeux n'avaient pas quittés la crapule dont il s'était encombré, cette gosse ne méritait pas ça. D'ailleurs, lequel le méritait ? Il tiendrait ferme, pas question de céder à une émotion toute maternelle.
*Bullshit*
A peine venait-il de se convaincre de garder ses distances que la gosse refermait sa bouteille de lait, son visage poupin affublé d'une moustache blanche. Il leva les yeux au ciel et lui attrapa l'épaule avec une certaine douceur :


- Attend donc, dit-il alors qu'elle s'agitait, attirée par il ne savait quelle chose dans la rue, tu t'es encrassé le bout du nez.

De sa manche il effaça les traces laiteuses et se releva en pressant ses mains sur le sol, qu'il essuya ensuite sur son pantalon. Il manquait un peu d'exercice et s'agenouiller lui demandait plus de ressources que pendant sa jeunesse. Le temps n'était pas un ami. Ce satané bleu qui naissait sur son tibia ne l'était pas non plus. Mais son corps restait toujours là, alerte, prêt à répondre à ses attentes, toujours en forme grâce à son travail et aux bastons auxquels il participait dans son bar pour remettre de l'ordre.

Ils allaient reprendre la route quand la blondinette lui agrippa la chemise pour retenir son attention sur un attrape-nigaud. C'était la meilleure. Et contre toute attente, contre sa propre conscience, il accepta de confier un sou à l'angelot pour qu'elle puisse parier. Faut dire qu'elle savait y faire avec les hommes, elle deviendrait une redoutable femme, pour sur ! Tandis qu'il se morigénait de sa faiblesse, Brandy observait le jeu du maître et n'y voyait pas une faille, à chaque fois la noix lui passa sous le nez, renforçant son sentiment de désespoir. Il s'était laissé avoir par une gosse alors qu'il tenait ses hommes d'une poigne de fer, c'était pathétique, le mot était encore faible. Mais le visage illuminé de la petite Terreur ne valait-il pas l'usage, même mal placé, d'une pièce de monnaie ? Il fallait croire que si. Il farfouilla dans sa poche et en sortit quelques rondelles, il en pris une entre son pouce et son index et déposa dans la paume ouverte de la petite, toujours septique quant à sa capacité à prendre des décisions.

Le maître du jeu avait observé ses nouveaux pigeons et les accueillit les bras ouverts, un sourire sans équivoque sur les lèvres. Là, Brandy regretta de s'être laissé amadouer, mais il était trop tard, le sou était dans la main de l'attrape-nigaud. Le joueur précédent, mauvais perdant s'il en est, avait traité l'homme de tricheur, c'était certainement vrai, mais en jouant à ce genre de jeu de rue il ne fallait pas s'attendre à gagner à la loyale. Pourquoi donc avait-il laissé une pièce à la Terreur ? Renfrogné, le Capitaine de l'Abondance croisa les bras sur sa poitrine, clope au bec, prêt à assister à la défaite de son aide passagère qui devrait bientôt lui rembourser plus que ce dont elle possédait.
Le ballet des gobelet refit son entrée dans une symphonie de raclements qui agacèrent l'Américain plus que de raison. Bien entendu il avait à nouveau perdu la trace de cette fichue noix et leva les yeux au ciel quand la petite rendit son verdict, il était sur d'une chose, c'était qu'elle n'était pas à droite ! Il y eut un instant de flottement, puis des exclamations admiratives, étonné le barman reposa les yeux sur le jeu et vit que la gosse ne s'était pas trompé. De son coté le maître du jeu profita de cette victoire pour prouver qu'il n'y avait que de la chance, pas de trucage, il félicita l'enfant d'une voix enjouée qui ne trompa pas le Capitaine, il riait jaune, ce qui enflamma le barman à continuer, si bien qu'il aboya qu'ils doublaient la mise. Si la gamine était en veine, il n'allait pas s'en priver.
La encore le fruit disparut, cette fois le barman n'accorda pas un regard au jeu, mais il ne quitta pas des yeux le charlatant qui semblait contrarié. Se pourrait-il que la petite ait tant de chance pour qu'elle déjoue sans le vouloir cet homme entraîné ? Il s'avéra que oui. Ce qui fit le plus plaisir à Brandy n'était pas d'avoir raflé la mise mais de voir la mine déconfite de leur adversaire.

Emporté par la victoire, le Capitaine s'exclama et proposa à la petite Terreur une dernière partie, ne pouvant s'empêcher de lancer une petite pique au passage dirigée vers le maître du jeu. Ils allaient voir qui était le meilleur des deux ! Il rejouait alors qu'il avait bien vu la mâchoire inférieure de l'homme se contracter de colère, il ne devait pas avoir l'habitude de perdre, mais après tout c'était aussi un jeu de hasard. Il devrait le savoir, le sagouin. Des curieux s'approchèrent, tandis que l'enfant souriait de toutes ses dents à son « père » qui se tenait nonchalant, les pouces rentrés dans les poches, sa cigarette sur la fin lui pendant au bout des lèvres.
La noix disparut. Une femme proposa à Brandy de lui confier son argent pour faire jouer l'enfant à sa place, allant même jusqu'à lui proposer un pourcentage. Avec un rire gêné, le barman leva la main droite lui faisant signe que non, mais à peine eût il esquissé son geste qu'une homme cette fois lui fit la même demande en lui offrant de faire fifty-fifty. Oui c'était alléchant, bien entendu, mais pas du goût du Capitaine, cette histoire allait vite dégénérer en pugilat s'il n'y mettait pas un frein de suite. La preuve : la femme s'indignait déjà qu'on veuille lui voler sa chance. La voix rêche de Brandy s'éleva dans la foule :


- C'est alléchant, mais c'est un non non négociable, pas la peine d'insister ! Laissez ma Terreur tranquille et tentez de gagner à votr' tour, le maître du jeu n'est pas dans un bon jour, voyez bien... Désolé M'dame, et j'suis sur que si la petiote peut le faire, vous aussi ! Vous avez l’œil pour trouver un filon...

Le barman espérait qu'ils en resteraient là. Ils protestèrent à mi mots, mais devant le regard inflexible de Brandy, ils se renfrognèrent. Prêt à leur faire une remarque cinglante, le Capitaine ouvrit la bouche, puis il entendit la voix fluette de l'angelot remarquer qu'il n'y avait pas de noix. Son attention se reporta sur le jeu. Sourcils froncés. Il jeta au sol sa cigarette terminée et l'éteignit d'un tour de pied.
Tandis qu'il parlait exploitation enfantine avec deux pécheurs, tout le jeu lui avait échappé, comme le regard malveillant du maître du jeu.Après la remarque de l'enfant, le visage décomposé de l'homme ne put lui échapper. Se pourrait-il ? Tendu, le barman se tint de tout son haut, incertain, tiraillé. Avant qu'il n'ait pu agir, son ange au cheveux blonds fut empoigné fermement par cet homme bien plus fort qu'elle et d'une voix menaçante il exprima son mécontentement. Cette gosse avait le chic pour s'attirer des ennuis ! Comment faisait-elle donc pour être encore en vie ?
La foule qui s'était amassée empêcha Brandy d'intervenir immédiatement, il dut jouer des bras et bousculer trois personnes pour arriver à la hauteur de sa protégée, mais pendant sa nage il n'était pas resté muet :


- Repose là tout de suite ! Avait-il grondé. Viens t'attaquer à quelqu'un de ta taille, enflure !

Le maître du jeu venait de reposer la petite Crapule sur le sol, elle n'en menait par large et cela ne fit qu'aviver la colère du Capitaine. Comment osait-il s'en prendre à une enfant ?

- Moi j'ai autr' chose à t'proposer et t'vas accepter sans r'chigner, t'vas m'montrer c'que t'as sous tes gobelets, immédiatement et là on verra qui que c'est l'tricheur !

Il pensait que la petite allait se mettre à pleurer, mais renforcée par sa présence, elle ne semblait pas prête à baisser les armes. Brave gamine ! Pensa-il, un peu fier d'elle malgré le fait qu'il ne la connaissait que depuis une petite heure à peine. Elle avait du cran. Le mauvais joueur ne semblait pas vouloir s'arrêter là, acculé, il ne vit qu'une sortie possible, attaquer à son tour, ainsi il s'approcha menaçant de la Terreur qui effrayée recula d'un pas et écrasa le pied du Capitaine. Mais celui-ci, trop furieux pour sentir ce poids plume sur sa botte, écarta l'enfant et s'avança, la plaçant sous la protection de son corps d'adulte. Son visage déjà peu amène venait de se figer dans un rictus de ressentiment.
La foule contemplait la scène, le souffle court. La femme qui avait proposé son argent à Brandy s'était rapprochée, elle caressa d'une main réconfortante l'épaule de la gamine, toute crasseuse qu'elle était, s'en moquant éperdument. Elle, comme ceux qui l'entouraient, soutenaient l'avis de cette poupée à la chevelure dorée, ils voulaient des réponses, ils en auraient ! Un brouhaha mécontent s'éleva, demandant au maître du jeu de dévoiler ce qui se cachait dans ses mains. Et quand le peuple demande, la pression augmente.
Mais Brandy avait perdu patience. Il attrapa l'un des gobelets de bois dans sa main et sauta lestement au dessus de la table de jeu, trop vif pour que l'homme s'échappe, il l'empoigna au col, comme il l'avait fait avec l'enfant, puis le fit reculer jusqu'au mur qui se trouvait derrière lui, avec brusquerie il le plaqua contre, si bien que la tête de l'homme rencontra la pierre.


- Dévoile tes mains à tout l'monde, ou j'te fais bouffer ta timbale.

L'avant bras du Capitaine compressait la trachée du charlatant, l'empêchait de s'exprimer et de respirer. S'il ne se dépêchait pas à répondre à ses attentes, il serait à bout de souffle.
Brandy était enragé. Devant la boutique, précédemment il avait vu la méchanceté des adultes et cela ne semblait avoir de fin car à peine quelques rues plus loi un autre homme s'en prenait à l'enfant qu'il avait pris sous son aile. Il ne supportait pas le manque de respect, trop habitué à se faire obéir par ses subordonnés lorsqu'il était en mer. Voir cette raclure se permettre de menacer un enfant n'était pas pour lui plaire. Mais il était aussi en colère contre cette foule de gens, incapables de se tenir, trop avides pour se satisfaire de ce qu'il avaient ou pour le gagner dignement. Deux d'entre eux lui avaient demandé les service d'une enfant. C'était Londres, c'était honteux. Ou était donc la bonté d'âme ? Cette ville semblait perdue ! Cette femme qui avait battu des cils pour l'amadouer, c'était écœurant.
Perdant patience, Brandy ficha son poing tenant le gobelet dans le ventre de son adversaire, fendillant le bois sous la violence du choc.


- Lâche prise, murmura l'américain à l'oreille du merdeux, sinon t'iras dire bonjour aux poissons.

Il était menaçant à souhait. Terriblement contrarié.

Une soudaine clameur se fit entendre. Des voix s'élevèrent. Deux bras puissant agrippèrent Brandy et tentèrent de l'éloigner du charlatent. Le Capitaine commença à se débattre, pour voir que c'étaient deux hommes de l'ordre. *Quelle poisse ! Mais quelle connerie !* A contre coeur il s'éloigna de l'homme qui put enfin respirer à nouveau. Dans la foule les gens parlaient tous à tord et à travers, racontant leur version des faits, grondant de colère eux aussi. Dépassés les trois policiers tentaient de calmer ce beau monde. D'un mouvement d'épaule, Brandy se dégagea de la poigne de celui qui le retenait.


- C'est bon, c'est bon, j'suis calme, lui dit-il alors que l'homme l'empoignait à nouveau. J'vous dis que c'est bon.

Puis il capitula, tant qu'il n'aurait pas fait preuve de sa bonne volonté il ne serait pas relâché. Il soupira, définitivement contrarié. Il tourna la tête et chercha l'enfant du regard. Mais où était-elle passée ?

- Vous allez nous expliquer ce débordement de violence ! Immédiatement ! Ordonna l'un des hommes, certainement le plus gradé.


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Age (apparence) : 13 ans
Entité n°2 : Enki, petit macaque au pelage blanc et brun
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens La faim justifie les moyens Icon_minitimeLun 25 Aoû - 8:56

Tout se passait si merveilleusement bien depuis quelques minutes, depuis que sa route avait croisé celle de cet homme admirable, qui jouait le rôle de son père et dont elle ignorait encore le prénom. A ses cotés, elle se sentait en sécurité, et surtout, elle ne se sentait plus seule. Pourtant, elle savait tout au fond d'elle qu'elle ne devait pas s'attacher à lui, car son rôle à elle se tenait à lui servir de guide. Quand il aurait terminé ses courses, leurs chemins se sépareraient et probablement qu'ils ne se recroiseraient plus jamais, mais c'était trop tard. Le petit coeur de l'enfant c'était déjà énormément attaché à cet homme qu'elle venait pourtant à peine de rencontrer. Sa présence était tellement rassurante et si réconfortante. A ses côtés elle se sentait protégée, comme si rien ne pouvait lui arriver. Dès que le maître du jeu l'eut saisit par le col bac la voix de son protecteur s'était mise à résonner depuis la foule : Une voix forte et autoritaire, une voix de stentor qui couvrait toutes les nombreuses autres et qui lui ordonnait de la relâcher séance tenante.
La réaction du voleur ne se fit pas attendre et l'enfant sentit ses pieds toucher à nouveau terre, néanmoins ça ne l'empêcha pas de la menacer. Mary avait beau vivre dans la rue depuis quelques temps à présent, elle n'arrivait pas à se faire à toute cette violence quotidienne, elle qui avait toujours grandit dans un foyer où elle était aimé et choyé. Avec des parents qui lui avaient enseigné la gentillesse, le pardon, la tendresse et le respect. Mais toutes ces valeurs qu'on lui avait inculqué semblait ne pas être l'apanage des habitants des rues de Londres ou violence et mensonges régnaient en maître.

La présence de son « père » à ses cotés qui la soutenait lui inspira une certaine forme de courage et puisqu'il fallait désigner l'endroit où il avait dissimulé sa noix, alors elle désigna sa main ce qui eut pour effet d'attiser davantage encore si c'était possible la colère du joueur. Elle crut bien qu'il allait la battre mais c'était sans compter la présence de son héros, qui l'écarta et la plaça derrière lui pour la protéger de son corps des mains de cet homme

Refermant ses petites mains sur la chemise de son protecteur, elle regarda la scène qui se déroulait sous ses yeux avec terreur. Pourquoi n'avait-elle pas écouté Cheeza lorsque la louve lui avait dit de s'arrêter là ! Elle aurait du s'arrêter de jouer quand il en était encore temps, mais grisé par ses victoires à répétition et surtout par le fait de pouvoir remercier à sa manière cet homme qui l'avait aidé avec désintérêt, sans rien demander en retour, elle n'avait pas écouté et n'en n'avait fait qu'à sa tête.


*Ce n'est pas de la méchanceté Mary, la rassura la louve, juste de l'ignorance*

La foule, qui s'était déjà fait plus nombreuse pour pouvoir observer la fillette jouer se fit plus dense encore lorsque quelques curieux réalisèrent qu'il y avait une altercation. Certains en profitèrent même pour lancer des paris dans lequel on donnait Brandy vainqueur. Mary se sentait de moins en moins rassurée par cette foule opaque qui l'oppressait mais surtout, en cet instant, celui pour lequel elle tremblait c'était son compagnon. Elle ne voulait surtout pas qu'il soit blessé par sa faute, surtout pas.

Lorsqu'elle sentit une main féminine se refermer sur son épaule Mary, l'en dégagea d'un mouvement d'épaule. Cette femme, elle ne l'aimait pas. Elle était faussement compatissante, elle se fichait comme d'une guigne de leur sort, tout ce qu'elle désirait c'était exploiter son don, elle le savait. Les images qui avaient afflué dans son esprit lorsqu'elle l'avait effleuré étaient peu reluisantes. Ils étaient tous si cupides, tous si intéressés, tous sauf,.. elle leva son visage sur l'épaisse silhouette qui se dressait devant elle. Elle se retourna surprise par les vivas de la foule qui commençait à gronder et à s'insurger devant le tricheur qui commençait à perdre de sa superbe et à reculer d'un pas. Ils étaient tous derrière elle et son père, tous les soutenait, mais ce mouvement de foule de plus en plus dense lui faisait peur. Elle cessa d'y prêter attention lorsqu'elle vit son père attraper l'un des gobelets de bois dans sa main virile avant de sauter avec souplesse par dessus la table de jeu, ce qui eut pour effet de faire pousser un petit cri de stupeur à Mary.

Le maître du jeu qui n'avait rien vu venir ne put réagir, fut molesté par l'homme qui se trouvait face à lui, et qui était deux fois plus grand et plus fort. Sans mal, et sans cérémonie Brandy le repoussa contre le mur qui se trouvait derrière eux et sur lequel la tête du mauvais bougre se heurta.
Le capitaine exigea que le joueur dévoile à tous ce qu'il avait dans ses mains et il ne manquait guère de persuasion pour l'y contraindre. Comme toute la foule présente derrière elle, Mary était hypnotisée par la scène qui se déroulait sous ses yeux. Pour le moment, son sauveur avait l'avantage mais le garderait-il ? Et puis soudain, Mary eut une pensée morbide, elle imaginait son nouveau « père » parvenir à faire avouer son méfait à cet homme mais une fois le dos tourné, le maitre du jeu s'emparait de sa barre en fer qui était dissimulé sous la table pour s'en servir contre cet homme qui la protégeait, une fois qu'il aurait le dos tourné. C'était une image qu'elle ne parvenait pas à s'ôter de la tête, comme une prémonition, un mauvais pressentiment.

Se frayant un chemin parmi la foule de curieux, à quatre patte, Mary se glissa sous la table. A l'abri des regards, sous la nappe, elle leva la tête et observa autour d'elle lorsqu'elle l'aperçu : la barre en fer était là, sous ses yeux. Elle leva ses mains et la décrocha. Fière d'elle, elle s'apprêtait à s'extirper du dessous de table lorsqu'une soudaine clameur se mit à résonner dans la foule. Il y avait de l'animation dehors, il s'était passé quelque chose. Inquiète, Mary voulu sortir voir ce qui se passait et s'assurer que Brandy allait bien, mais son instinct lui dictait de rester dissimulée pour le moment

*Mary, fit Enki, cède-moi ta place une minute, je vais aller vérifier.*

Sans se faire prier l'enfant ferma les yeux et aussitôt un habile petit singe apparut de sous la table pour escalader cette dernière. Ses grands yeux bleu s'agrandirent comme d'immenses billes lorsqu'il réalisa la raison de tous ces vivas. La police était venue se mêler de cette altercation. Ça c'était jamais bon signe. Le singe voulu prendre la poudre d'escampette lorsque son regard se posa sur les pièces qui jonchaient la table et qui avait été misé. S'il ne s'abusait point, cette argent revenait à Mary de droit, et puis même si ce n'était pas le cas, qu'elle importance ? La fillette les méritait bien plus que ce voleur. Ni une ni deux, le macaque chaparda les pièces qui avaient été abandonné sur la table, mais c'était sans compter la foule présente. Il y avait toujours une ou deux paires d'yeux braqué sur vous quand il ne le fallait pas. Une femme désigna le singe du doigt en hurlant au voleur. Se sentant curieusement aussitôt visé, Enki releva la tête en direction de l'accusatrice et la gratifia d'un immense sourire qui dévoila toutes ses dents ce qui eut pour effet de l'effrayer. Sans perdre un instant, Enki bondit sur le voleur en le maltraitant au passage avant de sauter sur le policier qui s'occupait de Brandy, à qui il vola le couvre-chef. Puis avec agilité, et en quelques bonds, il sauta sur le toit de la bâtisse qui se trouvait derrière eux. Une fois au rebord et hors de porté, il les salua avec son chapeau dans un immense sourire moqueur et disparu de leurs vus.
Avec habilité, le macaque descendit du toit et trouva refuge dans une ruelle parallèle qui paraissait abandonnée et vide de toute présence. C'était bon.

Dans la discrétion la plus absolu, le singe céda à nouveau la place à l'enfant qui se retrouva avec son gain dans la main.


- Enki... souffla-t-elle

*C'est ton argent, l'interrompit le singe, si je ne l'avais pas prit quelqu'un d'autre s'en serait chargé.*

Il avait raison, c'était l'argent de son sauveur songea-t-elle avec détermination en refermant sa main sur son précieux trésor. Ses prunelles brunes s'écarquillèrent d'affolement en songeant à cet homme et à la position dans laquelle elle l'avait laissé. Paniquée, elle courut hors de la ruelle tout en glissant les quelques pièces dans la poche de sa veste pour ne pas les perdre. Discrètement, tout en posant ses petites mains sur le mur de briques, Mary pencha sa tête pour regarder ce qu'il se passait. Mais avec la foule opaque qui se dressait devant elle, il lui était tout simplement impossible de voir quoi que ce soit. Elle eut beau sautiller sur place, rien n'y fit. La foule de curieux qui se pressait autour des deux adversaires l'empêchait de voir quoique ce soit. Retournant dans la ruelle où elle avait aperçut des cageots de bois, Mary alla les chercher pour les empiler les uns sur les autres afin de les escalader pour avoir une meilleure vue. Cette fois les choses étaient un peu plus clair. Elle ignorait ce qu'il se disait mais les forces de l'ordre était toujours là, tentant de contenir la foule, et l'homme qui l'avait prit sous son ailes semblait en fâcheuse posture. Pourquoi la police s'en prenait à lui ? Il n'avait pourtant rien fait de mal.
Elle aperçut le maitre du jeu pointer un doigt accusateur sur l'homme qui n'avait fait que la défendre, et un sentiment de colère et d'injustice s'empara de la fillette qui serrait son petit poing devant elle. Pas question. Il n'était pas question qu'on s'en prenne à lui, il ne méritait pas ça

*Mary laisse les humains se débrouiller entre eux*

- Non Cheeza, cet homme m'a défendu à deux reprises, il m'a donné du lait, et tout ça, sans rien demander en retour. Je ne l'abandonnerai pas. S'il te plait, aide-le.

La louve grogna de mécontentement. Si ça ne tenait qu'à elle, elle n'interviendrait pas et laisserait les hommes se débrouiller entre eux, mais il lui était difficile de refuser quoique ce fut à Mary, d'autant plus qu'elle avait ressentit toute l'affection que l'enfant avait éprouvé envers cet homme qui avait été le premier, depuis qu'elle était dans la rue, à lui tendre la main de manière, semblait-il pour le moment, totalement désintéressé. Mary descendit de ses cageots de bois, et s'en retourna à l'abri, dans le fond de cette ruelle sous la pénombre, puis, fermant les yeux, elle laissa sa place à Cheeza.

Aussitôt la louve au pelage blanc bondit hors de la ruelle, et les crocs menaçant fit s'écarter la foule sur son passage. Les babines retroussées, intimidante, la louve se plaça devant Brandy prête à attaquer. Le policier qui était entrain d'interroger le capitaine recula d'un pas mal assuré et voulu s'emparer de son arme, mais la louve lui sauta dessus et referma sa gueule sur sa main ce qui lui arracha un hurlement de douleur. De terreur, prise de panique, la foule s'écarta face à ce gros chien sauvage et commença à s'éparpiller, les autres policiers eux-mêmes reculèrent tout doucement tout en sortant leurs armes de leur étuis pour faire feu sur cette bête sauvage sortie de nulle part, mais c'était sans compter sur l'agilité de l'animal qui se déplaça bien trop rapidement pour eux et qui les attaqua tour à tour. Puis, ses yeux jaunes étincelant se posèrent sur le maitre du jeu qui entre temps s'était retrouvé à quatre pattes sous la table à la recherche de sa barre en fer, qui, s'imaginait-il, pourrait certainement le défendre. Dès que le loup blanc était apparut et avait fendu la foule, l'homme avait glissé sa main sous la table en la tâtonnant pour récupérer son arme afin de pouvoir se défendre d'une quelconque attaque de ce fauve enragé ou de ce colosse qui avait osé le menacer et dont la gamine venait de mettre à mal son petit commerce. S'il y en avait un qui devrait payer ce serait ce type ! Il comptait bien bien lui faire regretter d'avoir osé s'attaquer à lui. Mais il avait beau tapoter le dessous de sa table, il ne sentit rien, aucun métal en fer ne glissait sous ses doigts. Surprit, il avait levé sa nappe et s'était abaissé pour jeter un oeil mécontent sous la table. Sa barre de fer était là, sur le sol. Elle avait du se détacher, c'était bien la première fois que ça lui arrivait. Alors qu'il s'apprêtait à refermer la main sur son arme, la louve surgit devant lui, grognant et menaçante.

Il avait osé s'en prendre à sa petite protégée, elle comptait bien le lui faire regretter amèrement. Elle bondit sur lui, renversant la table, alors qu'il abattit son arme sur l'animal. malheureusement pour lui, il ne brassa que du vent, l'animal par contre ne le rata pas et referma sa gueule sur son cou, en lui arrachant la carotide. L'attaque avait été rapide, et fatale. Lorsqu'elle se retourna en direction de Brandy elle aperçut quelques hommes courageux, ou totalement inconscients selon le point de vu, armés de ce qu'ils avaient pu trouver, s'approcher avec prudence, en essayant de l'encercler. Menaçante, la gueule couverte de sang, elle était effrayante.

Mary lui avait demandé d'aider cet homme pour laquelle elle avait eut tant de considération. Elle avait donc pour se faire, bravé la foule, maitrisé les policiers qui encerclait cet homme et elle s'était chargée de cet homme dangereux. Elle en avait assez fait à présent, il était inutile pour elle de rester davantage. Elle se tourna vers Brandy et plongea son regard doré dans le bleu des yeux de l'américain comme un signe encourageant à la suivre, puis elle plongea dans la foule qui s'écarta de crainte sous son passage et disparu dans une ruelle obscure. Alors que la foule s'y engouffrait, Mary ressurgit et allant en contre sens de cette vague humaine rejoignit Brandy. Elle glissa sa petite dans la sienne, et l'entraina à sa suite. Ils quittèrent le marché au pas de course et lorsqu'elle jugea qu'ils étaient à l'abri, elle prit appui contre le mur d'une bâtisse en posant sa main sur son coeur, pour reprendre une respiration normale. Une fois qu'elle se fut calmée, elle regarda le marin

- Tiens, c'est à toi fit-elle en plongeant sa main dans sa poche pour lui rendre l'argent qu'elle avait gagné


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Brandy Weest
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens La faim justifie les moyens Icon_minitimeDim 28 Sep - 19:25

Pour le coup, cette journée ne se déroulait pas comme prévu ! D'abord Brandy avait fait une rencontre hypothétique à laquelle il ne s'attendait pas. Ce n'était pas un mal en soi. Il avait assisté à une scène de la vie courante qui lui avait pourtant retourné l'estomac ce qui l'avait poussé, en son âme et conscience, à de nouveau faire preuve de bonté. Après Asher Rosebury il fallait avouer que le cas de la petite malpropre paraissait bien plus simple. Il avait pris cette enfant sous son aile, écartant les foudres d'un commerçant aigri ; elle lui inspirait une certaine tendresse inavouée. Tout était était resté dans l'ordre jusqu'à-ce que la petiote décide de jouer auprès d'un charlatant des rues à un jeu tout simple, mais truqué, comme ça l'est bien souvent. Amadoué par les yeux de bovin de cette douce petite, le Capitaine Weest avait cédé un sou et n'avait pas perdu au change car contre toute attente l'enfant était douée ! Bien vite, tout avait dégénéré et voilà où il en était : maintenu par des forces de polices, il sentait son sang battre à ses tempes et n'avait qu'une envie continuer de violenter ce salaud qui était prêt à tout pour conserver son commerce. Somme toute, il n'était pas bien différent du vilain marchand de jouet.
Cette moitié de femme semblait s'attirer des problèmes partout où elle passait. A bien y regarder, il avait la guigne lui aussi. Qu'avait-il dont fait au bon Dieu ? Depuis quand abattre son poing sur un malfaiteur était criminel ? De là à faire comprendre le bienfait de son geste à la police de Londres, il y avait tout un monde. En plus il avait entendu que l'on pariait sur son combat, le nommant sans grande surprise vainqueur face au freluquet, ça avait le don de mettre en confiance. Restait plus qu'à espérer maintenant que cette foule joueuse serait à même de prouver son innocence, sinon quoi il irait croupir dans une cellule. Ça il n'en avait aucune envie. *Ca pue c't'histoire*, et puis il avait passé l'âge de se faire arrêter pour de telles conneries. Il fallait qu'il se sorte vite fait bien fait de ce pétrin. Tout ça c'était à cause de la gosse ! Elle était ou d'ailleurs ? Il ne la voyait plus, même en se dévissant la tête elle restait invisible. Aurait-elle fui ? Rien d'étonnant !
Poussant un soupir bien sonore qui fit brouetter ses lèvres le barman tenta une explication :


- C't'homme est un vaurien ! Il a truqué son jeu !

Alors qu'il protestait, Brandy entendit une femme pousser un cri strident et s'écrier « Au voleur ! Au voleur ! » ; bien d'accord avec elle, il renchérit à qui voulait l'entendre :

- Voilà, j'suis pas l'seul a l'dire ! Voyez ça ! La poulette est d'mon avis !

Le policier qui le retenait se retourna vers cette représentante du sexe faible qui s'époumonait, entraînant Brandy dans son sillage. Celui-ci comprit vite que ça n'avait rien à voir avec ses oignons : un macaque venait faire son petit spectacle, bondissant fièrement sur la table de jeu, l'air malicieux et sur de lui, assez habitué à côtoyer les hommes pour ne pas avoir peur de les approcher à ce point. Petite entité poilue au centre d'une foule de badauds surexcités par la violence, en décalage profond avec les humains tant par sa forme que par la candeur sa condition. Comment cet animal avait fait pour s'échapper du zoo ? A moins qu'il ne soit le trésor caché d'un habitant, échappé de sa cage grâce à des stratagèmes bestiaux. Brandy l'ignorait. Il n'en avait rien à faire. Il aurait même aimé que ce petit mammifère provoque un tel chaos qu'on en oublie pourquoi on le retenait fermement par une clé de bras.
Comme s'il avait entendu sa sourde prière le singe s'élança sur le satané voleur, s'agrippant à ses vêtements, abattant quelques claques avec ses petites paumes sur lui. Toute l'attention était dirigée vers l'animal et le maître du jeu qui, mécontent, l'insultait ouvertement. Avant qu'il n'eut pu opposer de résistance envers le policier qui le retenait, Brandy vit le macaque sauter dans sa direction à toute vitesse. Alors qu'il avait le sourire aux lèvres de voir le malfaiteur maltraité, il se trouva tout de suite moins gai : il n'avait aucune envie de connaître le même traitement ! Il ferma les yeux, par réflexe. Attendant son heure.
La chance lui sourit puisqu'il ne fut pas la cible des attaques comme il s'y était attendu. Ce fut l'homme de loi qui allait en prendre pour son grade ! Avec toute l'agilité due à sa race, le macaque attrapa le couvre chef de l'agent et s'échappa le temps de le dire sur le toit de la maison attenante. Comme s'il s'agissait un numéro bien scénarisé, la petite créature chercha les vivas de la foule, la saluant fièrement, avant de prendre la poudre d'escampette chapeau en main. Le barman aurait juré qu'il se moquait du tour qu'il venait de jouer aux humains. Ceux-ci semblaient en tous les cas bien se gausser de la situation, se tapant la cuisse ou le ventre, riant de concert. Le Capitaine lui-même fut pris d'un fou rire, bien vite enrayé par une vive douleur dans le bras. Le policier, mécontent d'être la source de rires, se vengeait durement sur son anatomie. Le barman grogna.
L'instant était passé. Brandy n'avait pas eu le temps d'échapper aux mains fermes du policier. Renfrogné, il jura. Il commençait à se demander comment il allait bien pouvoir se dépêtrer de cette histoire, car il avait été pris sur le fait : il avait fracassé un homme avec haine. Il avait agit sans réfléchir, furieux. Là, alors que son corps se calmait comme après une longue course, il se rendit compte qu'il cessait de trembler de rage et que son pouls revenait sensiblement à la normale.
Le Capitaine se mit à analyser la situation avec plus de recul. Il était clair qu'il n'avait pas vraiment moyen de se défendre, concrètement il apparaissait comme un agresseur. Néanmoins, les nombreuses personnes qui avaient assisté à la scène pourraient influencer l'avis des forces de police, il n'avait donné à cet homme qu'une correction méritée. A l'origine, et maintenant encore, c'était cet homme qui était un hors la loi, il appâtait les passants et par un habile stratagème leur dérobait leur argent, sans que ceux-ci puissent y redire quoi que ce fut. Mais Brandy n'était pas dupe et dès qu'il aurait eut l'occasion d'expliquer la situation aux agents de Scotland Yard tout pourrait s'arranger. Enfin, s'il parvenait à prendre la parole, car maintenant dès qu'il tentait d'ouvrir la bouche, le policier raffermissait sa prise et son articulation lui criait sa souffrance.
*Non mais c'est la meilleure !! * pensa le barman en entendant le maître du jeu se plaindre auprès des policiers, si personne de cette foule compacte qui avait assisté à tout n'intervenait, il serait en position de faiblesse. *Mais bon Dieu de merde ! Y en a pas un pour rattraper l'autre !* Son regard croisa les yeux de cette femme qui lui avait proposé de lui confier son argent pour que la petiote le joue. D'un signe de tête, il quémanda un peu d'aide, mais celle-ci détourna la tête comme si cela ne la concernait pas. Sa réaction fit frémir Brandy :


- Vas y bonne à rien ! Laisse moi dans la mouise à la place d'raconter c'qui s'est vraiment passé !

S'en était trop. Excédé par le comportement du cul-terreux à l’accent bizarre qu'il tenait, le policier lui asséna un coup de genou derrière la rotule, qui propulsa durement Brandy face contre les pavés. Le choc lui coupa le souffle, alors qu'il avait poussé un cri de douleur en commençant sa chute. La seconde suivante, il sentit un poids s'ajouter dans son dos, accentuant ses douleurs. L'officier lui retenait toujours le bras dans le dos et son genou s'était habilement placé derrière son omoplate de sorte à l'immobiliser une bonne fois pour toute. S'il esquissait le moindre mouvement, il aurait d'autant plus mal. Médusé, le Capitaine laissa sa joue reposer sur le sol. Il avait une trop grande gueule. C'était toujours la même chose. Avec ses dernières paroles il avait signé pour la prison. *Bien joué man !*

- T'as pas bientôt fini de la ramener ? T'en as eu assez ou t'en veux encore ? Tu parleras quand ça sera ton tour, en attendant tu la fermes, sinon... Pour bien se faire comprendre, l'homme de loi, accentua la pression sur le poignet de Brandy, qui glapit piteusement en jurant intérieurement, impatient de prendre sa revanche.

Voyant que le bougre d'idiot qui se trouvait sous lui n'avait plus rien à dire, le policier releva la tête. Il fut d'abord surprit de voir un gros chien blanc aux babines retroussées, puis il comprit que la bête n'avait rien d'un animal dressé, c'était un gros loup qui lui grondait clairement dessus. Autour d'eux la foulé s'était clairsemé. L'officier relâcha vivement Brandy, reculant en tentant de dégainer son arme, mais le loup lui sauta dessus et abattit ses mâchoires sur sa main en lui arrachant des cris de douleur.
Le Capitaine ne comprit pas immédiatement ce qui se passait autour de lui. Face contre terre il n'avait pas vu la bête arriver. Ce qu'il sentit en premier, ce fut le policier qui le relâchait vivement. Trop heureux de pouvoir ramener son bras dans une position moins douloureuse, Brandy poussa un soupir de soulagement et sans demander son reste il entreprit de se lever tandis qu'une forme blanche le frôlait et qu'un cri à faire froid dans le dos s'élevait derrière lui. Bouche bée, il se retourna et vit un très gros chien au pelage blanc s'en prendre au pauvre homme qui le retenait quelques secondes plus tôt. Il ne dut pas attendre longtemps avant de voir du sang s'écouler sur le sol. La bête ne s'attarda pas, elle s'élança sur les autres hommes qui se trouvaient autour, créant la panique tout autour.
Le Capitaine se releva tant bien que mal, il avait les genoux dans un sale état et son bras directeur était encore tout ankylosé. Par chance, les hommes du Scotland Yard ne lui avaient pas retiré ses armes puisqu'ils l'avaient mis hors d'état de nuire sitôt arrivés. Alors qu'il reculait, gardant les yeux braqués sur l'animal qui faisait des ravages chez les policiers, s'attaquant à chacun d'eux l'un après l'autre alors qu'ils étaient armés, mais pourtant incapables de se défendre efficacement : il y avait trop de monde alentour pour tirer dans le tas et le gros chien était trop rapide. Les hommes tombaient comme des mouches devant les yeux effarés du barman qui parvint enfin à sortir son sabre de son attache. Lui aussi avait bien compris que son pistolet deux coups ne servirait à rien, s'il devait affronter cette charogne, il le ferait avec une arme tranchante et de la main gauche, malheureusement. Il avait développé ses talents des deux mains, mais la droite restait toujours celle avec laquelle il était le plus puissant et habile. Là, il en aurait bien eu besoin ! *Connerie !*

Soudain, la bête stoppa ses attaques, cela dura le temps d'un battement de cœur. Brandy remarqua le postérieur du maître du jeu se profiler au dessus de la table. *Mais qu'est-ce qu'il fiche là dessous ? Il voit dont pas qu'son cul dépasse le troufion ?* Loin de lui l'idée d'attirer l'attention du chien pour sauver la peau de ce bâtard. Froidement campé sur ses vieilles quilles, le Capitaine assista à la scène sans éprouver un frisson. Il vit la bête fondre sur sa proie qui s'était relevée munie d'une barre de fer qui se révéla n'être d'aucune utilité. Les mâchoires de l'animal arrachèrent la chair de sa victime comme si cela avait été aussi tendre qu'une feuille de salade. C'est là que Brandy, en voyant le profil de la bête, comprit que c'était un loup et non pas un chien, le museau ne mentait pas.
Le corps de l'homme tomba au sol, sa gorge bouillonnante de sang bullait tandis que sa vie s'échappait en un flot continu, souillant le sol, s'insinuant dans les interstices des pavés. Ses yeux exorbités regardaient le ciel, cherchaient de l'aide sans en trouver. Ses mains s'étaient portés à son cou, tentant de stopper l’hémoglobine dans un vain mouvement de survie. Bien vite, les spasmes de ses jambes s'arrêtèrent. La manche de sa main épongea la flaque répandue tout autour de sa tête, telle une auréole non pas d'or mais d'un rouge infernal. Ses paupières ouvertes restèrent fixées vers les cieux, comme un dernier appel à Dieu.
Retenu par cette contemplation, Brandy n'avait pas esquissé un mouvement. Le sabre au poing, il restait debout, immobile, pétrifié devant ce tableau qui le ravissait intérieurement, sans qu'il ne parvienne à repousser ce sentiment de plaisir. Cette mort était belle. Rapide. Juste.

Autour de lui, des hommes armés avec les moyens du bord s'approchaient du loup, le menaçaient par leur nombre plus qu'autre chose. Celui-ci se retourna brusquement, les faisant tous reculer d'un pas. Brandy suivit le mouvement, les narines frémissantes. A n'en pas douter, les yeux de la bête le fixaient. L'or de ses prunelles était en tout point différent de l'auréole pourpre qui s'étendait sous le maître du jeu. Était-ce là un signe de Dieu ? Hypnotisé, le barman baissa son arme doucement, fronçant les sourcils et laissant sa tête se pencher sur le coté.
D'un mouvement rapide, le loup fondit dans la foule et s'éloigna par une ruelle adjacente, laissant à tout ce beau monde le choix de le poursuivre ou de s'enfuir une bonne fois pour toute. Brandy revint à la réalité et rengaina son sabre. Il avait d'affreuses fourmis dans tout le bras droit, c'était désagréable. Au moins, il était envie, lui. Ses yeux se posèrent sur le sale bougre qui s'en était pris à la petite. *La gamine !* Brandy tourna sur lui même à la recherche de l'enfant, encore peu soucieux des policiers qui étaient autour de lui. Après tout, le Scotland Yard avait bien plus grave à s'occuper maintenant qu'une rixe entre deux hommes.

Le Capitaine sentit une main s'emparer de la sienne et la tirer vivement. Il baissa les yeux et sourit. Sans se faire prier, il se laissa entraîner par la petiote loin du danger et de la scène sanglante. En un sens il espérait que la gosse n'avait pas vu le cadavre, c'était jamais beau à voir ce genre de chose. Il lui aurait bien demandé où elle l'emmenait comme ça, mais il s'en trouvait incapable. Il était terriblement essoufflé et s'apprêtait à stopper leur course quand l'enfant le fit d'elle même. Brandy posa ses mains sur les cuisses, plié en deux, tentant de reprendre sa respiration. Cela ne fit qu'empirer les choses et il se mit à tousser comme un damné, entre deux quintes de toux il crachait sur le sol sa salive pâteuse. Comme il aurait aimé avoir un verre pour se rafraîchir ! Mais manque de bol, il n'avait rien, pas même le lait qui se trouvait dans sa charrette laissée sur place. Il n'aurait plus qu'à aller la rechercher plus tard en espérant qu'elle y soit toujours.
Toujours courbé, il vit les mains de la petite entrer dans son champ de vision. Il releva la tête, grimaçant. De la sueur perlait sur ses tempes dégarnies, il l'essuya d'un revers de main.


- Attend, lâcha-t-il à bout de souffle, en reprenant une posture droite.

Il fit quelques pas pour s'adosser au mur et se laissa glisser accroupi. Il posa son crâne contre les pierres et ferma les yeux. Il attendit encore un peu que ses poumons reprennent leur fonction vitale, puis Brandy regarda à nouveau la petite.


- Avec tout c'grabuge, t'as quand même pensé au fric ? Demanda-t-il sans faire signe de prendre les pièces. Y a que'qu'chose qui tourne pas rond dans ta gonelle toi, finit-il par dire sans aucune méchanceté en pointant du doigt la tête de la blondinette. Un loup fait sa fête à la police et égorge un mec et toi tu récupères l'argent, c'du courage ou d'la bêtise, hein ?

Le barman passa à nouveau la main sur son visage et regarda autour d'eux. Il ne savait pas du tout où il était. Dans sa fuite il n'avait pas fait attention et il serait bien incapable de retourner sur ses pas pour retrouver sa charrette. Il renifla.

- T'étais passée où ? J't'ai perdu d'vue et tout c'est passé très vite, j'ai cru que t'étais partie, mais faut croire qu'non. Pis quand le loup a pointé son nez, j'étais bien content de pas t'voir dans les parages, mais si t'as les pièces, c'est que t'étais là, nan ? Brandy se releva. T'as rien au moins ?

Et voilà, il l'avait dit ! Il demandait des nouvelles de la gamine. Comme ça ! Comme si c'était important...
En fait, oui, il trouvait que ça avait bien plus de valeur que les quelques sous qu'elle avait entre les mains. Elle s'était échinée à le rembourser, jusqu'à prendre des risques, c'était à n'y rien comprendre. Il se demanda ce qui pouvait bien pousser une gosse de son âge à aider avec autant de ferveur un adulte inconnu. Après un instant de réflexion, il pensa avoir trouvé la réponse : elle ne devait pas avoir beaucoup de personnes dans son entourage pour lui venir en aide. Après l'épisode avec le marchand de jouets, l'enfant s'était comme pris d'affection pour lui, le menant où il le souhaitait sans se départir de sa bonne humeur. Il l'avait pris sous son aile, la traitant devant les autres comme sa propre fille, ce qu'elle n'était pas bien entendu, mais il l'avait fait et la gosse devait avoir pris ça comme une attache. Cela le dérangeait-il ? A la réflexion, non. Ce n'était pas véritablement elle qui lui avait apporté des ennuis, pour ça il n'avait qu'à s'en prendre à lui seul. Après s'il devait l'avoir dans les pattes sans arrêt,... Hors de question ! Il n'avait pas de femme, c'était pas pour en avoir une miniature !


- Alors, tant qu'on y est, t'vas m'dire ton nom maintenant, après toutes ces aventures j'pense qu'on s'doit bien ça ! Moi, la fripouille, j'suis Brandy Weest, alors plus de papa qui tienne, quoique devant les gens c'p'être mieux... Bref, on avisera... Alors ?

Oui bon, lui demander son nom n'allait pas de le sens des adieux... Il aviserait plus tard ! Le comble serait qu'elle se prénomme Johanna. Mais c'était fort peu probable. Toujours possible pourtant. Les mains sur les hanches, le Capitaine regardait l'enfant à la chevelure d'or. Comment une gamine pouvait se retrouver ainsi à la rue ? Plus il l'observait, plus il se disait qu'elle devait vivre dans une famille aux parents négligents, ou bien dans un orphelinat. Après un regard sur ses vêtements, il se dit que ça pouvait bien être ça. *Chienne de vie* pensa Brandy en repoussant des souvenirs de son adolescence.
S'il n'avait pas été aidé, où en serait-il maintenant ? Le Hunter qui avait mis les Loups-Garous hors d'état de nuire lui avait sauvé la vie, ainsi que celle de sa sœur. Il lui en serait toujours redevable, quoi qu'il ait pu faire depuis pour payer sa dette. Et cette petiote là, elle qui semblait ne rien avoir, est-ce qu'il représentait pour elle ce qu'avait été Thomas ?


La faim justifie les moyens Bannia10
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Mary Ludlow
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Mary Ludlow
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MessageSujet: Re: La faim justifie les moyens La faim justifie les moyens Icon_minitimeMer 5 Nov - 12:31

Leurs pas avaient battus le pavé dans un rythme effréné, sans s'arrêter, passant de ruelles en ruelles sans se préoccuper de fendre la foule de badauds qui se trouvait sur leur chemin. Au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient de la place du marché, le foule se fit moins dense, plus éparse, avant de disparaître totalement. Adossée contre le mur de brique froid et humide, Mary posa sa main sur sa poitrine pour calmer les battements de son coeur qui s'affolaient. Il battait à tout rompre non pas de terreur, mais à cause de l'effort qu'elle avait fournit à courir aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient. Son protecteur n'était pas en reste non plus. Penché en avant, ses grandes mains viriles plaquées contre ses cuisses, il tentait lui aussi de reprendre sa respiration. Prit d'une violente quinte de toux, il se mit à cracher sur le sol.

Quand elle vivait avec sa grand-mère, voir même ses parents, c'était le genre de manière qui l'aurait choqué, et nulle doute que la vieille femme l'aurait attrapé pour détourner son visage de ce pauvre bougre et changer de direction. Aujourd'hui, ce genre de chose ne la choquait plus, elle réalisait que ce genre de manières n'étaient pas forcément associé à des gens de rien. Cet homme était un homme bon, qui n'avait cessé de la protéger. Sauf que depuis qu'il la connaissait, elle avait l'impression de ne lui attirer que des ennuis. Il s'était fait insulter par le marchand de jouet qui l'avait prit pour son père, alors qu'il n'avait strictement rien fait et qu'elle était la seule responsable. Puis il eut cette altercation face à ce truand. Si elle n'avait pas tant insister pour jouer de l'argent, tout ceci ne serait pas arrivé. Et puis à bien y réfléchir, on avait accusé cet homme de tricher mais au final, en abusant de ses pouvoirs si particulier, en utilisant la psychométrie, n'avait-elle pas, elle aussi fait exactement la même chose ? En un certain sens, elle aussi avait triché. Elle leva son pauvre regard sur lui, consciente de ne pas avoir très bien agit et d'avoir provoqué tout ce chaos autour d'elle. Qu'en penserait-il s'il venait à le découvrir ? Il lui en voudrait à n'en point douter. D'autant plus qu'à cause de tout cela, les forces de l'ordre avait du intervenir et que tout ceci s'était terminé en un véritable carnage. Un sentiment de culpabilité s'empara d'elle et lui monta les larmes aux yeux. Elle comprenait désormais beaucoup mieux pourquoi sa grand-mère lui avait interdit de faire usage de ses pouvoirs à outrance.  

- Je suis désolée, s'excusa-t-elle sincèrement honteuse. Si je n'avais pas voulu jouer, vous n'auriez pas eut tous ces problèmes

Espérant qu'il ne lui en tiendrait pas trop rigueur elle plongea sa main dans la poche de sa veste et attrapa les pièces que Enki avait récupéré pour elle. C'était son due après tout, même si elle avait triché pour les gagner. Au départ c'était parti d'une bonne attention mais au final elle s'était très mal comportée. Elle devrait aller à confesse en espérant que dans sa miséricorde, Dieu veuille bien lui pardonner. Alors qu'elle s'attendait à le voir s'emparer avec avidité des pièces qui se trouvaient dans la paume de sa main, l'homme, encore essoufflé par sa course, s'en désintéressa totalement et lui demanda de patienter après s'être essuyé le front d'un revers de la main. Puis, il se laissa glisser le long du mur pour s'accroupir et ferma les yeux.

- Est-ce que ça va ? S'enquit Mary en faisant un pas vers lui

Elle était sincèrement inquiète de voir ce colosse que rien ne semblait pourtant atteindre s'effondrer de la sorte. Fallait-il chercher de l'aide ? Elle regarda à droite puis à gauche lorsque son regard fut capturé par le bleu du sien. C'était un regard clair, rassurant et paisible. Etait-ce parce qu'il était imprégné par son odeur ? Toujours est-il qu'il lui faisait penser à la mer, il pouvait dégager beaucoup de quiétude et de calme comme déchainer de furieuse tempête. En plongeant son regard dans le sien, elle su qu'elle s'était inquiétée pour rien, il allait bien, et à vrai dire, elle préférait qu'il en soit ainsi. Il ne faisait que reprendre son souffle après de telles mésaventures quoi de plus normal. Le pauvre ne devait pas avoir l'habitude d'exécuter de telles courses. Et à vrai dire, elle était bien placée pour le comprendre, elle non plus n'avait jamais couru autant que depuis qu'elle était livré à elle-même.

Une expression de surprise se peignit sur le visage du marin lorsqu'il glissa son regard sur ce qu'elle tenait au creux de sa main. Surprise, elle suivit son regard et observa les quelques pièces avant de relever son regard sur lui. Y avait-il un problème ? Y avait-il moins d'argent qu'il ne le pensait ? Rien de tout cela, et elle le comprit bien vite. Ce qui étonna le colosse au grand coeur, était qu'elle ait eut la vivacité d'esprit de s'emparer de l'argent qu'elle avait gagné malgré tout le grabuge qu'il y avait eut. Rougissante, comme si on venait de la prendre en faute, elle ne rétorqua rien.
En réalité, c'était Enki, l'une de ses deux entités qui avait eut le réflexe de s'emparer de cet argent, mais ça, elle ne pouvait évidemment pas le lui révéler. Sa particularité, et ses deux entités devaient rester des secrets pour tous ceux qui n'étaient pas pourvu de ce don. Même si cet homme avait gagné sa confiance, il ne devait pas savoir, car il ne pourrait pas comprendre. Sa grand-mère mais également Cheeza et Enki avaient particulièrement insisté sur ce point, et malgré son jeune âge, Mary avait parfaitement conscience de ce que cela pourrait impliqué, et puis n'avait-elle pas été le témoin de la cruauté des hommes face à celle de leur espèce ? N'était-ce pas, parce qu'elles étaient différentes que sa grand-mère avait été tué et qu'on avait tenté d'en faire autant avec elle ?

Les perles brunes fixèrent cet homme dont le physique contrastait totalement avec ses manières. De prime abord, sa grandeur et sa carrure lui conféraient un aspect très impressionnant, pour ne pas dire inquiétant lorsqu'il fronçait les sourcils et qu'il laissait la colère s'exprimer. Alors qu'en réalité cet homme un peu bourru et maladroit était en fait très protecteur et paternaliste. C'était un homme, qui, lorsqu'il vous prenait sous son aile, vous donnait l'impression qu'à ses côtés, rien de mal ne pourrait vous arriver.

Passant sa grande main sur son visage, il lui donna l'impression de vouloir se réveiller afin de sortir d'un terrible cauchemars. Puis, visiblement perdu, observa les environs en essayant de reconnaître les lieux mais sans succès. Amusé par son attitude, les mains jointe derrière son dos, Mary lui offrit un grand sourire. Elle, elle savait parfaitement où ils étaient. Lorsqu'elle vivait auprès des siens, elle ne connaissait que le chemin qui menait du marché à la maison de sa grand-mère mais à présent qu'elle se retrouvait seule, avec l'aide d'Enki et Cheeza, elle avait du apprendre à se débrouiller, et puis, on ne se perdait jamais lorsque l'on avait nulle part où aller. Ses nombreuses pérégrinations lui avait fait découvrir des endroits dont elle ignorait l'existence jusqu'alors, et pour certains, elle aurait effectivement préféré ne jamais connaître leur existence, comme les abattoirs, un lieu qu'elle avait derechef qualifié de sordide et d'épouvantable, qui l'avait beaucoup effrayé. Même si cet endroit l'avait beaucoup marqué, il n'était pas le seul à l'avoir terrorisé, certaines ruelles malfamées de Londres pouvaient se montrer tout aussi inquiétant. C'était l'une des raison pour laquelle, Mary dormait toujours dans le monde des esprits et laissait sa place à ses entités, en général Cheeza, lorsque la nuit tombait. Loin des murs rassurant de sa maison, et de son lit douillet, Mary était incapable de dormir dans la rue, la nuit, la terrorisait.

La voix tendrement bourru de son protecteur se mit à résonner dans ses oreilles et la tira de ses réflexions. Elle posa sur lui un regard surprit lorsqu'il lui demanda où elle était passée durant l'altercation car il ne l'avait vu nulle part. Elle n'y voyait là aucun reproche bien au contraire, la blondinette était stupéfaite que, malgré les ennuis dans lesquels elle l'avait plongé tête la première involontairement, alors que les forces de l'ordre le maltraitait, lui, il la cherchait du regard ? Il s'était inquiété pour elle ? Ce constat l'aurait fait pleurer de joie si cette question ne l'avait pas prise autant au dépourvue. Que dire ?
Difficile de lui révéler la vérité sans se trahir. L'enfant baissa la tête pour réfléchir à toute vitesse. Dès que l'altercation entre son faux père et le maître du jeu avait commencé, elle s'était faufilée sous la table de jeu, afin d'y décrocher la barre en fer qui y avait été dissimulé et dont cet homme vile n'aurait pas hésité à se saisir pour frapper le colosse afin de lui donner une sévère correction. Le temps qu'elle s'en occupe, la police s'en était mêlé et avait fait son entrée. Elle avait compris, à la réaction de la foule qu'il s'était passé quelque chose mais elle ignorait de ce dont il s'agissait. Son instinct lui avait recommandé la plus grande prudence, aussi avait-elle cédé sa place à Enki afin qu'il puisse être ses yeux et ses oreilles. Le macaque ayant plus d'aisance et de facilité à se glisser discrètement sans attirer l'attention, et à filer par les toits en cas de problème. Si elle avait raison de songer que Enki serait bien plus leste à filer, elle aurait du savoir que la discrétion n'avait jamais été une des qualités du macaque qui adorait se faire remarquer. Dès qu'on l'aperçut, le petit singe en avait profité pour faire son numéro et voler les pièces abandonnées sur la table avant de se sauver par la voie des toits.

Ce fut donc une fois qu'ils étaient hors d'atteinte et surtout de danger, que la fillette avait récupéré son aspect dans une ruelle adjacente. Timidement elle était réapparut et s'était discrètement aventurée hors de la ruelle pour observer ce qui se passait sur la place du marché et ce qu'elle vit l'avait glacé d'effroi. Pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas, les forces de l'ordre maltraitait cet homme comme un criminel alors qu'il n'avait cessé d'être bon avec elle sans jamais rien attendre en retour et a contrario le roublard semblait ne pas être inquiet pour ces méfaits. L'injustice, elle commençait à s'y faire, toutefois, il lui était intolérable de voir cet homme qu'elle avait accompagné jusqu'au marché et dont elle ne connaissait toujours pas le nom, se faire malmener de la sorte, c'est pourquoi elle avait supplié la louve Cheeza d'intervenir afin de l'aider à s'extirper de ce guêpier dans lequel elle l'avait plongé tête la première. Bien que d'abord réticente, la louve fini par céder aux supplications de sa jeune protégée et s'occupa de maîtriser quiconque s'en prenait à celui dont Mary s'était si vite prise d'affection. Bien trop rapide pour ses poursuivant, Cheeza les avait semé d'une bonne distance, permettant ainsi à Mary de reprendre son apparence et de braver la vague humaine qui la poursuivait pour rejoindre le colosse. C'est ainsi qu'elle avait glissé sa petite main dans la sienne avant de l'entrainer dans une course effrénée à travers les ruelles.

Malheureusement, l'enfant avait parfaitement conscience qu'elle ne pouvait se permettre de révéler tout cela à son protecteur. L'existence de Enki et Cheeza devaient à tout prix rester secrète, personne ne devait connaître la vérité, du moins personne qui ne partageait pas cette particularité car à en croire sa grand-mère et ses deux entités, il existait d'autres personnes comme elle, et toujours selon eux, le moment venu, elle serait les reconnaître. Comment ? Elle l'ignorait, personne ne le lui avait dit, mais le moment venu on lui avait certifié qu'elle saurait, mais pour l'heure, elle n'en n'avait jamais croisé.

Levant timidement les yeux sur l'adulte, elle se demandait bien ce qu'elle allait pouvoir répondre à sa question sans s'embrouiller. Malgré les mises en garde, Mary aurait beaucoup aimé lui confier  que Cheeza ne lui aurait jamais fait de mal, et qu'elle l'avait protégé, mais elle avait fait une promesse et elle ne trahirait jamais la confiance que l'on avait placé en elle, aussi, malgré toute l'affection qu'elle lui portait, elle du se mordre la langue pour ne rien en faire.

Tandis qu'elle réfléchissait toujours à ce qu'elle allait bien pouvoir lui répondre, elle le vit se relever du sol froid et humide. Ayant reprit ses esprit, il s'inquiéta immédiatement pour elle, et lui demanda si elle n'avait rien, si elle n'avait pas été blessé. Laissant place à la stupeur tout d'abord, Mary lui sourit et se jeta dans ses bras en entourant sa taille de ses frêles petits bras, le sourire aux lèvres. Ses longs cheveux blonds retombèrent en cascade dans son dos et elle le serra très fort. C'était la première fois que l'on s'inquiétait pour elle, depuis si longtemps, elle en avait oublié la sensation que cela vous procurait. Cette chaleur humaine et non cette froide indifférence quotidienne. Elle venait à peine de faire sa rencontre et pourtant elle s'était terriblement attachée à lui, parce qu'il n'était pas comme les autres. Elle l'aimait infiniment. C'est alors que sans qu'elle puisse le contrôler son pouvoir se déclencha à nouveau. Un flot d'images continu et décousu se mit à envahir son esprit. Tout d'abord il y avait un bateau dont le nom était l'Abondance, puis une femme qui réprimandait le capitaine, une bagarre, une étrange épée tiré par un jeune homme au longs cheveux et au regard fou, le hennissement d'un cheval terrorisé, deux enfants un jeune garçon qui avait le regard de son sauveur qui offrait un cadeau à une jeune fille plus âgé que lui. Elle se mit à frissonner en voyant Brandy manipuler des armes, un coup de feu, et puis il y avait cet homme grand, vêtu d'un long manteau de cuir, tenant dans sa main un pistolet de couleur argenté, sans oublier des attaques de loup-garou et son sauveur qui les abattait froidement.

Se méprenant sur les causes de ses frissons elle sentit l'homme se détacher de son étreinte, attendant avec une certaine inquiétude qu'elle réponde à ses questions. Relevant son regard sur lui, mais incapable de prononcer le moindre mot, elle se contenta de lui répondre d'un mouvement de tête. Non, elle n'était pas blessée.
Le doute était entrain de l'assaillir. Comment un homme si gentil pouvait-il tuer de sang-froid ? Est-ce que s'il savait pour elle, il chercherait aussi à la tuer ? Ainsi que Cheeza ? Comme ces hommes ? La confondrait-il avec des loup-garou ? D'ailleurs, les loup qu'il avait abattu étaient-ils bien tous des loups-Garous ou était-ce des entités comme Cheeza ?
Elle se félicita intérieurement de ne pas avoir cédé à la tentation de tout lui révéler et elle comprenait à présent d'autant mieux pourquoi elle devait à tout prix conserver le secret face à des personnes qui n'étaient pas comme elle. Elle venait de découvrir à ses dépends que les gens n'étaient pas toujours ce qu'il paraissaient et c'était d'autant plus douloureux qu'elle s'était sincérement attaché à lui. Ces images, elle aurait tant préféré ne pas les voir, à présent les larmes lui montait aux yeux.

N'ayant pas perçu son trouble, l'homme se présenta à elle et lui révéla de sa voix qui se voulait rassurante qu'il s'appelait Brandy Weest. Attendant visiblement qu'elle en fasse de même, Mary se présenta à son tour d'une voix éteinte.

- Moi c'est Mary. Mary Elisabeth Ludlow

La main sur sa poitrine, n'osant plus regarder Brandy dans les yeux la jeune Lycan ne savait plus si elle devait écouter son coeur ou sa raison. Son coeur avait très envie de rester auprès de Brandy qui l'avait toujours protégé jusqu'à maintenant, mais sa raison lui ordonnait de prendre ses jambes à son cou et de mettre le plus de distance entre elle et lui, ce qu'elle ne pouvait se résoudre à faire en réalité. Mais après tout, tant qu'il ignorait toute la vérité, elle ne risquait rien. Non décidément elle ne savait plus que penser...

*Fie toi à ton instinct* lui souffla la voix de Enki

La fillette releva ses grands yeux innocent sur Brandy et l'observa sans mot dire. Enki voulait qu'elle se fie à son instinct ? Que sous-entendait-il ? Qu'elle continue à lui faire confiance où qu'elle prenne ses jambes à son cou ? Car à vrai dire, son instinct lui dictait avec la même conviction deux choses complètement opposées. Son regard se posa sur l'avant bras du marin encore rougit par la poigne de son agresseur.

- Ce n'est pas trop douloureux ? Demanda-t-elle en songeant à la manière dont elle avait surprit l'un des policiers maltraiter Brandy.

Elle qui avait toujours grandit dans un foyer chaleureux et aimant se voyait confronter dans un monde qui lui était totalement étranger. Cette violence gratuite quotidienne, aussi bien physique que verbale, elle avait beau la côtoyer chaque jours elle ne parvenait pas à s'y faire et encore moins à la cautionner. C'est d'ailleurs à cause de cette proportion à la violence que son père avait été tué, que sa mère et son petit frère avaient péris dans les flammes qui avaient détruit leur maison et que sa grand-mère avait été abattu. Ils étaient tous d'innocentes victimes incapables de se défendre face à la folie des hommes.
Quelque chose l'interpella alors. Comment un colosse comme lui, qui était capable de se mesurer à des loups, pouvait s'être laissé aussi facilement dominer par un policier légèrement plus petit et au gabarit beaucoup moins impressionnant que le sien ?


- Tu l'as laissé faire n'est-ce pas ? Si tu avais voulu tu aurais pu lui donner une bonne raclé non ? Pourquoi tu ne l'as pas fait ?

D'ailleurs à bien y penser, il aurait tout aussi bien pu en faire autant avec le vendeur de jouet et le maître du jeu. Etait-ce parce qu'il pensait que les hommes méritaient plus de considérations que les animaux ? Ou était-ce plutôt à dire que Brandy n'était pas un partisan de la violence ? Oui ça ressemblait bien plus au Brandy dont elle avait fait la connaissance, mais dans ce cas, toutes ces images, pourquoi ? Le doute, toujours ce doute qui la rongeait à présent. L'enfant s'en mordilla la lèvre inférieure tout en essayant de trouver une réponse convenable à ses questionnements.
Mary avait bien conscience qu'elle ne maîtrisait pas son pouvoir et qu'elle était incapable d'interpréter ce flot d'images issus des souvenirs de Brandy qui s'était déversé en elle. Loin s'en faut. Peut-être y avait-il une autre explication que celle qu'elle redoutait.

Se hissant sur plusieurs caisses en bois empilées les unes sur les autres, pour être à sa hauteur, Mary fixa le géant. Les mains jointes entre ses cuisses et les jambes pendant dans le vide elle chercha à en savoir plus sur cet homme qui lui inspirait désormais une certaine retenue.

- Qui es-tu Brandy ? Tu es marié ? Qui est Johanna ? C'est ta fille ? Où est-elle ?

Johanna. C'est ainsi qu'il l'avait appelé lorsqu'il l'avait fait passer pour sa fille. Ce n'était pas un prénom prononcé par hasard, il faisait parti des souvenirs de Brandy qu'elle avait entendu alors même que son pouvoir se déclenchait sans qu'elle ne le prémédite. Un don qui pouvait vite se transformer en cauchemars lorsqu'elle voyait des choses qu'elle aurait préféré ne jamais voir, comme ces images de Brandy abattant des loups...

- Tu sens l'eau de mer, remarqua-t-elle en faisant trémousser son petit nez retroussé, tu vis sur les quais ? Tu es un marin ? Pourquoi m'as-tu aidé ? C'est vrai, on ne se connaît pas. D'ordinaire les gens que je croise m'ignore ou me chasse, mais aucun n'a encore jamais prit ma défense... Merci.

Elle tendit à nouveau sa main à hauteur de ses yeux pour qu'il récupère les quelques pièces qu'elle avait gagné

- Tiens, elles sont à toi, tu n'en veux pas ?

Son comportement l'intriguait. Brandy n'était pas un homme commun, tout en lui le rendait particulier, que ce fut dans sa manière d'être ou d'agir, comme avec ces quelques sous par exemple. D'ordinaire, les gens s'emparaient des pièces avec avidité, et ce même si ça ne leur appartenaient pas, mais pas lui. Pourtant à en juger par sa tenue et ses manières, même s'il était loin d'être un miséreux comme elle, il ne devait pas être riche pour autant. Pourtant, il semblait bien plus préoccupé par elle que par cet argent. Il donnait l'impression de sincèrement se soucier d'elle, et s'il connaissait la vérité, les choses seraient-elle différentes ?
Plongeant son regard dans le sien, la mine grave, Mary lui posa les questions qui la préoccupait réellement, et dont elle avait absolument besoin de connaître les réponses.


- Tu as eut peur lorsque le loup à surgit ? Tu crois qu'elle te voulait du mal ? Tu penses qu'elle a pu leur échapper ? Si tu la revois, tu voudras la chasser toi aussi ?
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La faim justifie les moyens

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