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Un éclat au milieu des cendres [29/04/1842]

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Sarah Spencer
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Sarah Spencer
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MessageSujet: Un éclat au milieu des cendres [29/04/1842] Un éclat au milieu des cendres [29/04/1842] Icon_minitimeVen 10 Juin - 3:37

[HRP/ En provenance de À l'aube d'une rencontre/HRP]

Attendant au coin d’une rue comme un rodeur, Sarah demeurait immobile, guettant d’un œil attentif les deux gardes du Scotland Yard qui terminait leur ronde. Ceux-ci discutaient tranquillement entre eux, avisant quelques passants en même temps. Lorsqu’ils eurent tourné le coin de la rue, la jeune femme s’avança doucement, aux aguets. Elle traversa la grande rue d’un pas rapide et ne put s’empêcher de remonter le collet du manteau qu’elle portait. Elle ne voulait pas prendre le risque d’être reconnue par quelqu’un. Malgré son habillement informe, les traits de son visage demeuraient bien féminins et elle ne voulait surtout pas qu’on le remarque. Heureusement, le temps gris faisait hâter les passants qui regardaient le sol, par réflexe.

Plutôt en journée, elle avait repris assez de force pour se lever d’elle-même et quitter le bon docteur Liam. Le brave homme l’avait aidé à trouver des vêtements d’hommes et à masquer son apparence sans poser les nombreuses questions qui lui brulaient les lèvres. Elle lui avait été infiniment reconnaissante de ne pas l’assaillir, mais elle devinait la grande curiosité qui habitait le jeune homme. C’était un homme d’une grande intelligence, elle se doutait qu’il assemblerait lui-même les indices pour trouver les réponses à ses questions, mais elle ne voulait pas tout lui révéler. Cela aurait mis la vie du bon docteur en danger inutilement. Les aurevoirs avaient été quelque peu sentimentaux. La Chasseuse ne pouvait oublier qu’elle devait la vie à cet homme. Il l’avait sauvée, soignée, apaiser en quelque sorte. Cela faisait bien longtemps que la jeune femme n’avait pas eu ce sentiment de sécurité auprès de quelqu’un. Elle avait pu dormir paisiblement sans craindre d’être enlevée ou pire encore tuée. Elle lui devait beaucoup et elle se souviendrait longtemps de sa dette, mais ils devaient se quitter. Ses ennemis, aussi nombreux fussent-ils, n’allaient certainement pas cesser de la poursuivre. Elle ne voulait pas mêler le jeune homme à ses nombreux problèmes et encore moins au monde obscur. Au fond d’elle même, la jeune femme doutait que le jeune homme allait prendre ses recommandations au sérieux. Il était beaucoup trop curieux pour cesser là ses recherches. Leur chemin se croiserait de nouveau, elle en était certaine.

Une fois les adieux faits, la jeune femme s’était aventurée dans la ville. Lentement, sa mémoire avait repris le dessus et guidé ses pas à travers les rues sinueuses de Londres. Au bout de quelques détours, l’ondine avait eu l’impression d’être suivie. Sans doute Liam voulait-il s’assurer de sa sécurité ou était-ce quelqu’un d’autre? Ne voulant prendre aucune chance, elle avait débouché sur la place publique de Queen’s Head et la foule l’avait avalée, la rendant invisible. Elle avait continué de descendre la rue, s’éloignant du port. Une fois bien éloignée, la magicienne avait été assaillie par le vide. Elle était seule, face au néant, sans personne, sans aucune idée de l’endroit où elle pouvait aller. Trouver un endroit où se réfugier était difficile étant donné que la ville était encore à sa recherche, plus encore du côté des vampires dont la nouvelle de sa survie devait s’être répandue comme une trainée de poudre. Elle ne voulait pas non plus prendre le risque de mêler de nouveau une personne extérieure à cette histoire. La terrible épreuve qu’elle avait fait subir à la Comtesse Swan la faisait encore frémir. Elle ne pouvait retourner chez sa famille ni chez ses amies.

La peur l’avait alors submergé si violemment qu’elle avait manqué de perdre connaissance, au milieu de la rue. Elle avait dû prendre plusieurs respirations, la main contre son cœur pour ne pas défaillir. Elle se sentait perdue, abandonnée, à court de solutions. La blessure à sa tête et à sa jambe la ralentissait. Elle n’avait qu’une seule envie c’était de pleurer. Mais elle ne le pouvait pas, elle ne se le permettrait pas. La Chasseuse s’était obligée à continuer de marcher, pour ne pas s’arrêter, pour ne pas prendre le temps de réfléchir et sentir de nouveau le poids de la solitude l’écraser. L’action l’empêchait de réfléchir et de s’apitoyer sur son sort. Elle devait être forte. Au milieu des foules qu’elle croisait, l’aristocrate en avait appris un peu plus sur les derniers évènements. Toute la ville était au courant du terrible incendie qui avait ravagé les quais. On avait découvert la Comtesse Cartew sur les lieux et on parlait partout d’une tentative d’assassinat qui aurait tenté d’être masquée. Heureusement la jeune femme avait survécu et elle était désormais en convalescence à l’hôpital. À cette nouvelle, la magicienne s’était sentie soulagée. La jeune femme était plus robuste qu’elle en avait l’air, elle allait sans doute s’en sortir. Nulle part on ne faisait mention des autres corps découverts sur les lieux. Les loups-garous avaient du faire le ménage de leur territoire, pour ne pas attirer l’attention. Bien loin derrière ces grands titres, l’héritière avait vu son nom, en petit caractère devant quelques lignes qui n’annonçaient aucun changement. Elle était de l’histoire ancienne. La bonne société, toujours à l’affût de nouvelles fraiches, avait de quoi se mettre sous les dents avec l’incendie des quais et la présence d’une dame de haut rang sur les lieux. C’était exactement la nouvelle qui brulait les lèvres de toutes les commères.

En prenant place sur le petit banc de pierre devant l’église Marylebone, Sarah s’était sentie faible. Elle aurait voulu ne pas être affectée par cette absence. Elle aurait voulu ne pas se sentir peinée que les journaux aient passé à une autre histoire, mais au fond elle constatait la triste réalité des choses; on l’oubliait déjà. Dans quelques jours, on ne parlerait plus d’elle. Elle était morte aux yeux de tous. Ses parents  vivraient leur deuil, elle ne serait plus qu’un vague souvenir pour ses amis. Et Alexender? Elle ne préférait pas y penser...

La nuit tombait  tandis qu’elle dépassa les dernières demeures. Elle avait parcouru si souvent ce chemin qu’instinctivement, ses pas l’avaient menée directement à l’endroit qu’elle souhaitait. De sa main gantée, elle poussa la grille qui s’ouvrit dans un grincement sinistre. Le jardin, autrefois bien entretenus de la demeure était retourné à l’état sauvage. Les plantes avaient poussé le long des murs et des statuts. L’étang, recouvert de nénuphar, avait pris une allure vaseuse. Des ronces et des orties avaient poussé au milieu des rosiers. Rien n’était plus comme avant. Même cet endroit semblait mort. Les branches craquaient sous ses pas et les ronces s’agrippaient à ses vêtements tandis qu’elle traverserait cet endroit sinistre figé hors du temps. Elle parvint finalement aux marches de pierre qui menait à la terrasse. De là, l’ondine put apercevoir les dommages causer à la demeure ronger par l’oubli. De nombreux colis avaient été déposés devant la grande porte, de même que plusieurs journaux. Une des fenêtres à l’étage était brisée, les volets des autres étaient clos. La demeure semblait fermée pour les vacances. Mais la jeune femme savait qu’il n’en était rien. Après une brève hésitation, elle poussa la lourde porte de bois et pénétra dans la maison.

Lorsqu’elle entra, la Chasseuse demeura quelques instants sur le seuil, laissant ses yeux s’habituer à l’obscurité pesante qui régnait à cet endroit. Le silence pesa sur elle comme une enclume. Cette demeure autrefois si bien entretenue, si débordante de vie était désormais vide et froide.


*Tout comme moi * songea la demoiselle.

Du bout des doigts, elle taponna un meuble qu’elle savait près d’elle. Elle finit par trouver ce quelle cherchait lors que sa main frôla un objet de métal. Elle actionna un bouton et la lanterne à huile s’enflamma et diffusa une douce lumière. L’héritière observa la salle autour d’elle, retenant un hoquet de tristesse. Le salon dans lequel elle se trouvait en était la preuve de l’abandon prolonger de l’endroit. Une épaisse couche de poussière avait recouvert tous les meubles. Les araignées avaient tissé leurs toiles sur les poutres de bois. Pourtant, tout était resté exactement aux mêmes endroits. Des livres et des feuilles étaient posés sur le bureau à côté d’une tasse de thé japonaise vide. C’étaient comme si les gens avaient quitté l’endroit à la hâte, un moment figé hors du temps.

L’héritière s’engouffra dans un grand corridor. Elle connaissait la maison par cœur. À chaque pas, ses souvenirs ravivaient le passé lointain de jour heureux. Arrivée au salon, la jeune femme se laissa tomber sur un sofa. Aussitôt un nuage de poussière s’éleva autour d’elle la faisant toussoter. Depuis combien de temps la demeure était-elle à l’abandon? La jeune femme demeura un instant immobile, cherchant le prochain geste à poser. Elle avait trouvé un endroit où elle était certaine que personne ne viendrait la chercher.


*Et maintenant?* songea-t-elle.

Incapable de demeurer immobile, elle se releva et se dirigea vers la salle d’armes située au sous-sol de la demeure. La lanterne à la main, elle éclaira le grand escalier qui débouchait contre une lourde porte de bois. La porte était entrouverte, de longues marques de griffe avaient abimé le bois massif. L’endroit était silencieux. La Chasseuse fit quelque pas avant de poser sa lanterne sur une grande table. L’endroit était si vaste que la lumière de sa lanterne arrivait à peine à éclairer les contours des objets qui s’y trouvaient. La belle ferma les yeux, tentant de se remémorer la pièce mentalement. Elle revoyait le grand chandelier qui devait être au-dessus de sa tête. Elle se souvenait également des quelques lampes à huile posées sur d’autres tables et des chandeliers. Une fois les images bien claires dans son esprit, la magicienne leva la main appelant magiquement son pouvoir pour faire apparaître des flammes. Lorsqu’elle ouvrit de nouveau les yeux, les chandelles s’allumèrent, illuminant la pièce d’un seul coup. Elle distinguait à présent les nombreuses tables, les grandes bibliothèques, le couloir menant à la forge où sa jeune amie y maniait l’art subtil de la création des armes. Dans un coin plus loin se trouvaient des sofas et un divan près de l’âtre d’un foyer. Sur la gauche, elle aperçut l’une des tables renversées, des papiers avaient volé dans tout les sens. Plus loin, la porte d’une cellule pendait lamentablement, littéralement arrachée de son cadre.

La magicienne soupira. Elle n’était pas revenue ici depuis cette nuit tragique, celle où elle avait vu son amie se transformer en monstre. Où était-elle allée après sa première transformation? La jeune femme frissonna en songeant que son amie avait peut-être attaqué quelqu’un. Vu l’état de délabrement de l’endroit, Abigail n’avait pas remis les pieds dans sa demeure depuis un bon moment. Sa gouvernante sans aucune nouvelle avait tout simplement quitté les lieux. La nature avait fait le reste des choses. Peut-être sa tendre amie était-elle morte, tuée par un hunter, ou encore elle s’était peut-être enfuie dans la lande, loin dans la forêt. Sarah soupira, elle préférait ne pas y penser.

Elle avança doucement au milieu de la pièce, le bruit de ses talons résonna sur le dallage accentuant l’effet de vide. Elle s’arrêta près d’une table où trônaient divers objets hétéroclites. Elle s’approcha d’un petit coffre de bois qu’elle ouvrit avec douceur. La lumière des chandelles environnantes vint éclairer le métal de l’arme posée sur un écrin de velours. Du bout des doigts, la Chasseuse suivit les contours de la rose sanguignolante qui avait été gravée dans le cross du canon. Un Bloody Rose. Elle savait qu’Abigail en gardait dans sa salle d’armes. Bien que la belle n’ait jamais été portée sur les armes à feu, la Chasseuse n’avait pu vraiment le choix à présent. Son épaule blessée prendrait plusieurs jours avant de se guérir et entre temps, elle devait pouvoir se défendre. Sarah baissa la tête et regarda ses mains. Ses ongles étaient sales, sa peau abimée, couverte de coupure. Ses jointures portaient encore des traces d’éraflures. Plus rien ne subsistait de ses doigts de pianiste. La jeune femme reposa ses mains sur ses cuisses en soupirant. Quelle était loin l’époque où elle occupait ses journées à la lecture et au piano. La musique était loin à présent, les lumières des bals aussi. Il n’y avait plus que la nuit, sombre et froide...


Un éclat au milieu des cendres [29/04/1842] Signat10
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Abigail Olswan
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Abigail Olswan
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MessageSujet: Re: Un éclat au milieu des cendres [29/04/1842] Un éclat au milieu des cendres [29/04/1842] Icon_minitimeMar 19 Juil - 4:16

[HRP/ En provenance de Le loup sauvage dans une ville droite/HRP]

Le réveil avait été brutal trois jours plus tôt pour Abigail qui s’était retrouvée au milieu de la lande après une nuit des plus terribles mais pour une rare fois sans victime. La jeune femme maudite par le destin avait passé sa nuit sous la forme d’un monstre aux allures canines et s’était retrouvée dans la forêt des âmes où elle ne fit heureusement de mal à personne sauf à quelques cerfs. Pour ceux qui auraient le courage de se rendre dans ce lieu que l’on disait hanté, la scène des trois cadavres de cerfs déchiquetés leur confirmerait la croyance populaire qui voulait que cette forêt soit habitée par des âmes errantes et maléfiques. La jeune bourgeoise s’était donc réveillée seule à l’aube, le visage toujours taché du sang des cervidés. Un haut-le-cœur la prit lorsque l’odeur du sang séché remplit ses narines, elle régurgita donc les restes peu appétissants de son repas nocturne dans un buisson desséché tout près d’elle. Lorsqu’Abigail vit les morceaux de chair qui trainaient dans la flaque nauséabonde elle fut à la fois soulagés et écœurée. On pouvait voir clairement que les restes venaient d’un animal et non d’un être humain et cela réconforta un tant soit peu la demoiselle qui s’en voulait toujours atrocement lorsqu’elle apercevait des morceaux de cadavres humains dans ses régurgitations.

La bourgeoise commença à se lever doucement de terre, son corps entièrement nu était recouvert d’ecchymoses et d’égratignures qui disparaissaient déjà grâce au pouvoir de régénération propre aux loups-garous. Cela avait quelques avantages d’être un monstre et celui-là en était un considérable. Abigail fit alors quelques pas sur ses jambes raidies par la dure nuit qu’elle avait passée transformée en énorme loup sanguinaire et regarda autour d’elle. La brume s’était levée avec le soleil et s’étendait sur toute la lande tel un voile gris. La jeune femme reprit le contrôle de ces membres et commença à marcher d’un pas plus sûr. Nue, Abigail frissonna lorsqu’une bourrasque parcourra son corps blanc, s’attardant dans ses cheveux imitant la caresse funèbre de quelque démon. Abigail espérait ne pas avoir à marcher longtemps avant de retrouver le chemin de la civilisation, elle avait froid et la première journée après ses transformations était toujours la plus pénible. La jeune femme se sentait nauséeuse et ses sens habituellement en alerte et surdéveloppés étaient embourbés dans ce qui semblait être un lendemain sous l’effet de la boisson sans en avoir consommé. Son visage plus blême que son teint naturel envoyait aux passants une image de maladie et de mort qui repoussaient les potentiels interlocuteurs, ils changeaient littéralement de côté de rue pour ne pas avoir à croiser cette dame qu’ils croyaient probablement tout près de la mort, et surtout l’humeur de la demoiselle était des plus massacrantes ce qui n’aidait surtout pas son cas.

Après un peu plus de deux heures d’errance dans la lande, la louve retrouva un signe de vie autre qu’animal ou végétal. Ce qui semblait être une petite chaumière se dressait tel un phare dans la nuit pour guider les voyageurs égarés. Les gens qui y habitaient ne semblaient pas être présent ce qui aida grandement Abigail à voler une jolie robe bleu délavée accrochée avec d’autre vêtements de la famille sur une vieille corde à linge. La jeune femme ébouriffée par sa dure nuit d’errance enfila rapidement la robe qui lui allait assez bien pour ne pas paraître bizarre avec une robe trop grande ou trop petite pour elle. Le seul problème était ses pieds nus, mais pour le moment elle ne pouvait rien y faire car rien ne trainait et elle se refusait d’aller jusque dans la chaumière pour voler une paire de chaussures. Ne voulant pas être prise en flagrant délit Abigail se dépêcha de reprendre sa route. Se dirigeant là où un écriteau en bois fort joliment peinturé annonçait le chemin vers la ville de Londres. Enfin une direction à prendre, elle devrait être de retour chez elle bientôt, dans sa maison sale et abandonnée, malgré cela Abigail s’y sentait toujours comme chez elle. Maintenant qu’elle était revenue la jeune femme aurait le temps de remettre la maison en état. Enfin la grande cité apparaissait sous ses yeux, les murs gris de pierres humides par le brouillard donnaient toujours un air aussi sinistre à cette ville, mais Londres s’était chez elle et Abigail s’y sentait plus apte à être elle-même, peut-être était-ce dû à la concentration de monstre qui régnait sur Londres lorsque la lune se levait ou tout simplement le fait qu’elle avait grandi entre les murs de cette ville souillée de sang de pauvres innocents. La chasseuse marchait à présent dans les rues de la ville, pieds nus et encore échevelée de son réveil mouvementé. Les passants la dévisageaient tantôt subtilement, tantôt sans subtilité en s’arrêtant dans la rue pour la voir passée, pourtant elle ne se sentait pas si différente que quelques pauvres gens qui peinaient à survivre dans ce monde cruel. C’est lorsque son oreille capta le mot sang qui se faufila hors de la bouche d’une femme chuchotant à son mari que le déclic se fit dans le cerveau de la bourgeoise qui se dépêcha de trouver une fontaine où elle pourrait regarder son reflet. En effet, son visage était encore tâché du sang séché de ses trois victimes de cette nuit. Les yeux de la jeune femme se perdirent un instant dans la contemplation de son visage, des larmes brouilla la vue de la demoiselle alors qu’elle se faisait reconfirmer son état de monstre assoiffé de sang et de chair fraîche puis Abigail se ressaisit, plongea ses mains dans l’eau de la fontaine et se lava frénétiquement le visage, voulant se débarrasser du sang comme de sa malédiction.

Puis elle courut, elle courut, fuyant les regards, fuyant les jugements de la populace, cherchant un endroit où elle serait seule, où elle ne serait dérangée par rien d’autre qu’elle-même. Sa course la mena devant le parc près de son manoir, le parc où elle avait tant joué enfant, où elle avait lu des romans et où elle avait été courtisés par quelques garçons qu’elle avait repoussés sans regret, se préoccupant plus de la chasse aux monstres que par se trouver un nouvel époux. Abigail repéra un banc vide et si assis, regardant l’ombre de sa demeure car oui, elle était bien l’ombre du majestueux manoir qu’il avait été autrefois. Le cœur gros de ce qu’elle avait fait à son manoir en quittant précipitamment Londres, la jeune femme le regarda de loin, ne se sentant pas apte à y entrer et à y revivre de douloureux souvenirs.

La nuit tombait à présent sur Londres et Abigail était toujours assise bien droite sur le banc, son esprit n’avait pas arrêté de penser à ce qu’elle ferait, à ce qu’elle devait faire et à ce qu’elle avait envie de faire et en ce moment la jeune femme voulait être loin d’ici, loin de ses souvenirs douloureux et juste, pour une fois, se sentir humaine, normale, mais cela était impossible à présent, Abigail le savait. La bourgeoise se leva enfin du banc et décida de marcher dans la ville, elle espérait croiser un ou deux vampires pour se défouler. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas chassé dans sa ville natale et cela lui manquait. L’exaltation de la chasse et sa lame s’enfonçant dans la chair d’un ennemi lui procuraient des émotions proches de l’euphorie surtout depuis sa malheureuse rencontre avec le loup-garou blanc qui avait changé sa vie à jamais. Abigail jeta un dernier regard vers sa demeure empreinte de souvenirs puis se mit en chasse, une chasse comme elle en faisait il y a longtemps, lorsque sa vie se résumait à s’amuser dans son atelier et à combattre des monstres. La jeune femme trouva rapidement des cibles faciles, des vampires trop jeunes et surtout trop confiants.

La tuerie dura deux nuits entières, deux nuits où la rage, la rancœur et la peur de la demoiselle s’extériorisaient à travers ses actes lorsqu’elle traqua et tua sauvagement un peu plus de sept vampires. Abigail adorait traquer ses proies, c’était un peu comme la chasse au fauve, mais en beaucoup plus dangereux et en beaucoup plus excitant. Les vampires victime de la soif de sang de la chasseuse n’étaient malheureusement que des novices qui manqueraient probablement à personnes, des jeunes vampires peu expérimentés qui se croyaient invincibles, Abigail en avait croisé beaucoup de ceux-là et habituellement elle ne s’amusait pas à les chasser de la sorte, ne se préoccupant que de son travail qui consistait à débarrasser le monde des vilains monstres, mais ce soir tout était différent. La rage de la jeune femme contre le monde entier faussait son jugement et la faisait commettre des actes répréhensibles même si ses actes étaient sur des vampires.

Le soleil se coucha de nouveau sur la ville et Abigail marchait d’un pas las vers son manoir, ayant décidé de rentrer chez elle, épuisée par ces deux nuits blanches. La jeune femme n’avait qu’une envie, retrouver son lit probablement remplit de poussière et de si perdre pour l’éternité. Abigail se trouvait dans le parc près de sa maison lorsque le son grinçant de la grille qui menait à la cour de sa demeure se fit entendre dans le silence de la nuit. La fatigue accumulée de la chasseuse disparue alors que tous ces sens se mirent aux aguets. Ne voyant qu’une ombre s’engouffrer dans le vieux manoir, Abigail ne se doutait pas que c’était son amie d’enfance qui avait pénétrée dans ce lieu possesseur de tant de souvenirs. La bourgeoise s’approcha furtivement lorsque la lueur d’une lampe à l’huile la fit s’arrêter, de peur de se faire remarquer par l’intruse. Elle se faufila donc dans la cour sous les fenêtres, évitant habilement les buissons devenus fous par le manque d’entretien, l’étang vaseux et les roses envahies de ronces. Abigail savait exactement où entrer pour se rendre directement dans le sous-sol, à l’armurerie.

Alors que la maîtresse des lieux faisait son entrer subtil dans la pièce, une lueur indiqua que l’intruse était dans la même pièce qu’elle. La lanterne qu’elle tenait n’était pas assez puissante pour éclairer toute la pièce ce qui laissait le loisir à Abigail de se dissimuler dans l’ombre sans trop avoir de problème. Cependant la jeune femme se dit qu’on ne pouvait jamais être trop prudent et décida de s’engouffrer rapidement mais tout de même silencieusement dans une penderie, une grande armoire où Abigail entreposait autrefois des tenues plus aptes au combat que des robes de bourgeoise. C’est lorsque toutes les bougies s’allumèrent d’un coup que l’intuition de la chasseuse fut confirmée, mais une autre chose aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Malheureusement la fatigue empêcha à Abigail de comprendre rapidement que la seule personne capable d’allumer un nombre incalculable de bougies sans les toucher ne pouvait être que son amie. La main devenue bleutée grâce à ses pouvoirs magiques, Abigail sortit doucement de la penderie qui se trouvait à être située derrière l’intruse. Un glaçon dur et coupant se forma dans sa main en guise d’arme, son bâton et son arbalète n’étant pas à porter de main. La jeune femme s’approcha de la voleuse et posa doucement le bout coupant de son glaçon sur la nuque de Sarah sans savoir que s’était-elle, la fatigue commençait à reprendre le dessus sur l’adrénaline qui avait parcouru tous ces membres quelques instants plutôt et rendait les mouvements d’Abigail plus saccadés et moins précis, sa vue même semblait se troubler, pourtant sa voix demeura claire et froide tout comme sa glace lorsqu’elle s’adressa à Sarah.


-Plus un mouvement de votre part ou je vous trucide sur l’heure. Que faite-vous dans ma maison? Si ce n’est que me voler passer votre chemin, je ne suis pas d’humeur à chasser des voleurs de ma demeure.

La faim et la fatigue due aux derniers jours partis en chasse rendaient la demoiselle de mauvaise humeur et le fait de se retrouver dans sa maison après tout ce temps et di voire une voleuse la rendait furieuse. Assez pour tuer et avoir les remords plus tard.  


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Sarah Spencer
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MessageSujet: Re: Un éclat au milieu des cendres [29/04/1842] Un éclat au milieu des cendres [29/04/1842] Icon_minitimeVen 26 Aoû - 21:30

[HRP/ RP en accord avec Abigail /HRP ]

Perdue dans ses pensées, la magicienne observait la salle avec nostalgie. Elle se souvenait des nombreuses fois où elle s’était entrainée à l’escrime avec sa tendre amie. La jeunesse intrépide de la jeune Owlsen l’avait forgée au maniement des armes et plus particulièrement à celle du katana. La Chasseuse se souvient avec fierté que la jolie rousse était l’une des rares personnes à Londres à pouvoir manier cette lame mystérieuse ramenée de l’océan lointain. Cette lame particulière à un seul tranchant était bien différente des lames que les gentlemans utilisaient. Elle ne connaissait que deux personnes à pouvoir manier cette lame mythique; le Comte et Alexander. Cette pensée fit froncer les sourcils de la belle. Le katana était la lame de ce peule m’méconnu qu’était les Japonais. Il était donc tout à fait normal que le Comte puisse s’en servir, mais Alexander. Où donc son amant avait-il appris l’utilisation de cette arme? Question dont elle ne saurait malheureusement jamais la réponse. Abigail était une combattante très adroite, usant de force et d’adresse. À cela, Sarah se démarquait par son agilité qui lui permettait d’esquiver les coups précis de son ami. La jeune femme fit quelque pas dans la grande salle laissant ses talons claquer le carrelage. Qu’elles avaient travaillé fort pour devenir les guerrières qu’elles étaient aujourd’hui. Que d’heures elles avaient consacrées à devenir plus vite, plus fortes et meilleures. Elles avaient monté dans de plans ensembles, traversés tant d’épreuves. Il y avait eu la fois où Abigail s’était trouvé en si mauvaise posture après avoir blessé un loup-garou. Ou encore le jour de la Saint-Barthélemy, lors de cette fameuse soirée chez Lady Laurensel ou Sarah s’était retrouvé coincé dans un petit salon avec lord Macon. Le lord, un peu trop entreprenant qui en voulait plus à son sang qu’à lui faire la cour. Fort heureusement, Abigail était intervenu, grâce à sa broche en argent, et le Lord avait eu bien du mal à expliquer l’horrible brulure qui lui déformait la main.

Il n’y avait pas eu que les créatures de la nuit entre elles. Les deux jeunes femmes avaient développé une solide amitié. Elles partageaient de nombreux intérêts communs, l’art, la musique. Elles avaient interprété de nombreux morceaux ensemble, l’une au piano, l’autre au violon. Elles avaient charmé plusieurs auditeurs et eu de nombreuses invitations pour se présenter aux divers salons. Il fallait dire que la musique d’Abigail était charmante. Avec elle, les notes du violon devenaient une mélodie aussi pure que le cristal. Comme elles avaient eu du plaisir à jouer pour les membres de leur club, le Leontion! L’ambiance légère, animée, joyeuse de l’endroit lui manquait. Ce souvenir fit soupirer douloureusement l’aristocrate. Son amie aussi lui manquait. C’était comme si elle avait perdu un membre de sa famille et en ces instants de ténèbres elle avait grand besoin de revoir un visage familier. Elles étaient seules contre tous. Perdu dans cette contemplation, le cœur remplit de la même nostalgie profonde que lorsqu’on regarde la photo d’un être disparu ou encore les ruines antiques d’une ancienne civilisation, Sarah n’entendit pas l’intrus entré dans la pièce ni les pas se rapprocher derrière elle. Depuis la mort de son ‘’époux’’ et de celle de ses parents, Abigail s’était retrouvée seule au monde. Sarah ne comprenait que trop bien pourquoi son amie ne s’était jamais remariée. Il fallait dire que les prétendants étaient nombreux. Abigail était jeune, belle. Son visage fin encadré de son épaisse chevelure rousse faisait tourner bien des regards. Ses grands yeux verts pétillants avaient séduit bien des hommes. Mais Abigail était une femme tenace et difficile et elle n’avait pas encore trouvé celui qui pouvait la faire chavirer complètement. En tant que veuve, la jeune Owlsen possédait des avantages incroyables. Elle pouvait gérer sa demeure, son entreprise et son argent. Elle avait bien des droits que normalement seuls les hommes avaient. Elle pouvait sortir seule, donner des réceptions, gérer sa vie sans aucun compte à rendre. Sarah avait toujours envié cette liberté chez sa jeune amie. Ses réflexions avaient guidé ses pas jusqu’à la petite table et elle caressait désormais les courbes artistiques de l’arme qu’elle tenait dans sa main.

Et maintenant? Et maintenant, il n’y avait plus rien. Cette maison témoignait bien des ruines qui constituaient désormais leur vie. Depuis combien de temps la demeure était-elle à l’abandon? L’épaisse couche de poussière qui recouvrait l’entièreté des objets présents dans la pièce lui révélait que ni son amie, ni ses domestiques n’étaient pas venus depuis plusieurs semaines. Le reflet des flammes s’accrocha au métal argenté de l’arme que tenait la jeune femme entre ses doigts fins couverts de bandage. Le bloody rose semblait démesurément gros et lourd entre ses mains de pianiste. Mais elle n’avait plus réellement le choix. Son épaule était blessée, elle n’aurait jamais assez de force pour se défendre avec une lame. Sarah observa l’arme de plus près. Elle n’avait jamais été une grande fervente des armes à feu. Elle les trouvait bruyantes. La jeune femme avait toujours préféré la noblesse de son arc, le silence mortel qui précédait avant qu’elle ne décoche la flèche, la précision de la trajectoire. La Chasseuse tourna l’arme dans ses mains. La dernière fois qu’elle avait tenus un bloody rose remontait à quelques semaines déjà et pourtant, c’était comme hier. En fermant les yeux, elle pouvait entendre de nouveau le crépitement des flammes qui dévorait les rideaux et les sièges du théâtre. Elle sentait l’odeur métallique du sang qui coulait sur sa langue de sa lèvre fendue. Elle entendait les cris, les hurlements, le rire glauque et diabolique du vampire qui se dressaient au milieu de l’allée comme un diable sortant des enfers. Comme dans son souvenir, elle leva son bras, l’arme au poing. Elle le revoyait devant elle, l’immortel, se dressant, le dos arqué vers l’arrière, le visage déformé par son rire diabolique. La lumière s’effaçait, avaler par les ténèbres, il allait plonger le théâtre tout entier dans le néant. Soudainement, une voix glaciale perça la pièce sortant la jeune femme de sa torpeur. Elle sentit un objet froid piquer le creux de sa nuque. La chasseuse se figea, immobile, le cœur battant à ses tempes. Sur le coup, elle ne reconnut pas cette voix, déformer par la fatigue, déformer par la transformation, déformer par ces longues nuits à hurler à la lune. La magicienne serra le poing n’écoutant déjà plus les paroles que lui disait l’inconnue.

Sarah se retourna brusquement, l’arme au poing, le canon pointer en direction de son agresseur, prête a tiré. Mais elle ne le fit pas. Elle s’attendait à voir un voleur, un brigand, un vampire, mais rien ne l’aurait préparé au spectacle qui se dévoila à ses yeux. L’inconnue devant ses yeux n’était pas une immortelle. Ses longs cheveux roux étaient emmêlés, remplis d’herbes folles. Ils encadraient son visage aux traits cireux. Elle portait une robe d’un bien simple, beaucoup trop grande pour elle. Mais ses yeux, ses yeux pétillant, féroce, du vert plus pur qu’une émeraude. Elle aurait pu les reconnaitre n’importe où. Le bruit du pistolet qui tombait au sol terminait à peine de retentir que la magicienne sautait au cou de son amie. Peu lui importait de se faire transpercer par une lame de glace ou d’être gelé sur place, elle avait enfin retrouvé son amie. Les retrouvailles furent émouvantes. Les deux jeunes femmes avaient vécu tant d’émotions qu’il était temps de prendre une pause, de se vider le cœur. Il y eut des larmes et elles restèrent un long moment enlacées.


***********************

Le petit salon du premier étage avait pris une tout autre allure. Le foyer avait été allumé par les bons soins de Sarah et il diffusait à présent une lumière chaude et réconfortante dans la pièce, dessinant des ombres dansantes sur les murs. Les épais draps blancs avaient été enlevés, dévoilant de nouveau les meubles et les sofas confortables où les deux jeunes femmes s’étaient empressées de prendre place. Sur la table basse, maintenant libérée de toute poussières, trônait leur trouvaille respective. Les deux combattantes étaient fatiguées et affamées. Comme la jeune aristocrate s’en était doutée, cela faisait un bon moment qu’Abigail avait quitté sa demeure. Les placards étaient vides de toute nourriture, mais la magicienne avait trouvé un énorme pot de confiture qu’elle avait remonté ainsi que deux cuillères. Abigail pour sa part avait ramené une bouteille de boisson forte qu’elle conservait normalement dans sa réserve. L’alcool et le sucre calmèrent et réconfortèrent les deux esprits chamboulés.

Sarah avait enlevé l’épais manteau noir et l’avait abandonné sur le dossier d’une chaise. Ses pieds ramenés sur le sofa, elle laissait son regard se perdre dans les flammes, structurant tranquillement ses pensées. Tant de questions lui brulaient les lèvres. Qu’était-il arrivé à sa jeune amie depuis l’horrible soirée de sa première transformation? Elle se souvenait avec horreur le grincement de la porte d’argent dont le cadrage avait cédé, libérant la bête monstrueuse qu’était devenus Abigail. Sarah se maudissait intérieurement de cette soirée. Elle avait été trop sûre d’elle, trop confiante, si optimiste face à son raisonnement. Une porte d’argent, aucune créature des ténèbres ne pourrait franchir cette protection! Encore une fois, sa naïveté lui avait couté cher, comme le fameux soir du théâtre. La Chasseuse fit tourner l’alcool dans son verre. Les flammes s’accrochaient au liquide clair lui donnant l’impression de boire du feu tant elle avait la gorge sèche et serrée par l’émotion. Mais cela n’avait pas empêché Abigail de vider deux verres. Sa jeune amie semblait troublée, épuisée, l’esprit hagard et les yeux remplis d’une certaine horreur dont elle espérait que l’alcool pourrait lui faire oublier. Il s’était installé un grand silence dans la pièce, chacune prise dans ses tourments, n’osant pas prendre la parole en premier. Finalement, ce fut Sarah qui se décida à rompre le silence en premier.


-Que s’est-il passé?


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MessageSujet: Re: Un éclat au milieu des cendres [29/04/1842] Un éclat au milieu des cendres [29/04/1842] Icon_minitimeMar 27 Sep - 3:28

Le son cristallin de l’arme de glace s’harmonisa au bruit métallique du pistolet emprunté par Sarah alors qu’Abigail lâcha son arme presqu’au même moment que sa chère amie. Des larmes blanches comme le lait coulaient sur les joues blêmes de la bourgeoise, se mêlant aux mèches de cheveux rebelles qu’elle avait sûr les épaules. La louve ravala douloureusement un sanglot alors que Sarah se jeta littéralement dans ses bras, ses yeux verts regardaient maintenant sans vraiment le voir le fond du mur de pierre derrière Sarah, se laissant aller à cette étreinte rassurante qui replongeait la jeune femme dans ses souvenirs de temps heureux où les deux jeunes femmes chassaient ensemble les créatures de la nuit. Pour une personne normale de la ville de Londres ces souvenirs seraient des plus atroces, mais pour la demoiselle ils lui procurèrent un réconfort fort apprécié en ces temps troubles. Abigail qui jusqu’alors avait gardée les bras ballant le long de son corps répondit à l’étreinte de sa jeune amie, fermant les yeux et humant l’odeur de la chasseuse pour s’imprégner de ce moment qui lui rappelait en ces temps de douleurs et de noirceurs qu’elle n’était plus seule.

Les deux jeunes femmes étaient montées à l’étage, là où se situait un des salons de la demeure. Les draps qui dissimulaient les divers meubles de la pièce avaient été enlevés par les deux amies. Sarah s’était occupée du feu, les pouvoirs de la chasseuse avaient toujours fascinée Abigail malgré le fait qu’elle en possédait également des semblables. Semblable était un peu fort car leurs pouvoirs étaient opposés l’un à l’autre : Sarah possédait le feu et Abigail la glace, ce qui ne se mariait pas très bien ensemble, cependant les deux chasseuses avaient toujours réussit à les combiner pour créer un duo efficace contre les monstres qui rodaient la nuit. Le feu créait une atmosphère plus chaleureuse, chassant le froid et les ténèbres grâce à sa lumière doré, créant des ombres étranges sur les murs du petit salon. La faim leur tenaillait l’estomac et hélas la maison semblait vide de toute nourriture ce qui était plus que naturel après l’absence prolongée d’Abigail. Occupée à trouver de quoi leur remplir l’estomac, la jeune chasseuse se dirigea vers sa réserve, là où se situaient de bonnes bouteilles d’alcool, on y trouvait autant du vin que des boissons plus forte et s’en est une de la deuxième catégorie que la louve prit avec elle. Lorsqu’elles se rejoignirent devant le sofa avec leurs trouvailles respectives elles purent enfin y prendre place. La confiture sucrée trouvée par Sarah et la bouteille d’alcool calmèrent les esprits agités des deux demoiselles. L’alcool œuvrait doucement pour délier les langues, Abigail en avait déjà prit deux verres, deux verres pour oublier, deux verres pour se souvenir, pour raconter, car ce qu’elle avait vécue durant tout ce temps était difficilement racontable même à sa grande amie. Peut-être car elle-même voulait oublier ce qu’elle ne savait pas, ce qu’elle oubliait les nuits de pleines lunes mais qui apparaissait par vagues lorsqu’elle réussissait à trouver le sommeil. Ce que le monstre qu’elle était devenue faisait lors de ces nuits elle n’en savait presque rien, que de pâles souvenirs horribles que la jeune femme préférait oublier totalement. Si seulement elle ne se rendait pas compte de ce qu’elle faisait, si seulement le monstre lui permettait de reprendre le contrôle sur lui pour qu’elle puisse cesser les effusions de sang, mais cela n’était que rêveries et espoirs d’enfant, peut-être après une vingtaine d’années qui sait? Mais pour l’heure Abigail n’arrivait à rien dans ses tentatives.

Le tissus rêche de la robe qu’elle avait ‘’empruntée’’ lui irritait la peau, ses cheveux emmêlés par ses longues nuits d’errances sans un brin de toilette commençait à la déranger maintenant qu’Abigail était de retour chez elle. La jeune femme retrouvait à nouveau le désir de se sentir désirable, de fréquenter les gens de son rang, de sortir dans les salons et surtout de rejouer de la musique, le son de son violon lui manquait, le sentir vibrer au moindre mouvement de ses doigts agiles lui manquait. Peut-être que l’instrument était toujours là, sur son socle de métal dans sa salle de musique. La jeune chasseuse se promit d’y faire un tour dès qu’elle en aurait la chance, mais pour le moment Abigail voulait seulement pensée au moment présent, au feu dans la cheminée, à son amie qui se trouvait là tout prêt d’elle en train de siroter son verre alors qu’elle-même en avait déjà bue plus d’un.

 La question fatidique arriva, tel un éclair pourfendant le ciel obscur de ces pensées, Abigail reprit une nouvelle gorgée de l’alcool à la fois fort et sucré qui remplissait sa coupe de son liquide clair. Le regard perdu dans les flammes qui réchauffaient la pièce de sa douce chaleur sans pour autant réchauffer le cœur de la jeune femme en entier, une parcelle de son âme restait gelée comme la glace qu’elle parvenait à faire apparaître dans ces mains blêmes. Mais ce froid là n’était pas dût aux pouvoirs de la dame, mais au monstre qu’elle abritait maintenant en elle. Un monstre qui lui avait fait tant souffrir et qui l’avait obligé à faire tant de mal, à faire ce contre quoi elle s’était tant battue durant tant d’années passée dans la ville infestée de Londres. Les lèvres closes la belle tourna son regard dur vers son amie de toujours, ne sachant pas par où commencer, s’était si simple et si complexe à la fois et la louve redoutait la réaction de son amie,  si elle apprenait tout ce qu’elle avait fait durant les derniers mois. Peut-être qu’elle pointerait le canon du Bloody Rose qu’elle lui avait empruntée dans la salle d’arme sur son front et appuierait sur la détente. Cela ne serait que soulagement et libération, mais la rage de vivre qui habitait le corps d’Abigail refusait cette option, elle se battrait bec et ongle ou plutôt dents et griffes pour restée en vie même si s’elle-si se trouvait être un calvaire.

La chasseuse à la chevelure de feu au regard habituellement si farouche, si dur mais si captivant à la fois avait les yeux baignés d’eau clair. Les larmes ne s’étaient pas encore misent à couler, mais cela restait qu’une question de temps avant que s’elle-si mouille les joues blêmes de la chasseuse avant de se perdre dans ses long cheveux. Ses lèvres tremblaient, signe du tourbillon d’émotions qui se trouvait enfermé à l’intérieur de la jeune femme et qui menaçait à tout instant de sortir, d’éclater.


-Je…je ne sais pas par où commencer…Sarah…Je suis tellement désolée, je n’aurais pas dût partir comme je les fais, mais s’était le seul moyen que j’ai trouvé pour te mettre à l’abri, pour ne pas me réveiller et retrouver ton cadavre. Je ne supporterais pas te savoir morte et encore moins à cause de moi…Je suis un monstre Sarah, un bête comme s’elle que nous chassions ensemble. Tu aurais dût me tirer une balle dans la tête dès le premier jour, dès le premier instant où tu m’as su dans cet état ou tout simplement me laisser mourir comme j’avais eu l’intention de le faire…Je n’ai était que trop maladroite.

À moins que la volonté de vivre était tout simplement plus forte que son désir de mourir, maintenant qu’elle était là et vivante, Abigail ne désirait plus autant qu’avant mettre fin à ces jours. Cependant contrôler la bête qui sommeillait en elle allait être un travail ardue et pas de tout repos, peut-être qu’un autre hunter allait la mettre sur un de ses tableaux de chasses avant qu’elle réussisse un tel exploit.    


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MessageSujet: Re: Un éclat au milieu des cendres [29/04/1842] Un éclat au milieu des cendres [29/04/1842] Icon_minitimeDim 20 Nov - 20:15

Sarah garda son regard d’azur plongé dans les flammes pendant un long moment. Les flammes éclairaient son visage et réchauffaient sa peau qui ne prenait aucune couleur. La Chasseuse était plongée dans ses pensées et dans des souvenirs lointains. Son regard était impénétrable tout comme son visage dont les traits exprimaient une expression neutre. Depuis sa sortie de la rivière, elle avait constamment cette expression, comme si son visage avait perdu l’habitude de refléter ses émotions. Le dos courbé, les coudes posés sur ses genoux, le verre d’alcool pendait entre ses mains blanches, la Chasseuse faisait tourner le liquide dans le cristal clair de la coupe. En cet instant privilégier où le confort de la situation permettait de s'évader dans son esprit, Sarah songeait et ruminait. Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas eu un endroit aussi confortable pour se poser, là près de l'âtre du feu.

Elle repensait à tous ces évènements qui tournaient encore et encore dans son esprit comme une roue à laquelle on aurait donné un coup un peu trop fort. Elle repensait à ces gens, à ces visages qu'elle avait croisés avant de quitter aussitôt. Comment une telle situation avait-elle pu lui arriver, à elle? Une jeune aristocrate, issue d'une famille noble, une héritière prisée, bien éduquée, enfoncée dans le crime, les attaques, la mort... Et si elle avait elle-même précipité les choses et son destin? N’avait-elle pas tenté les Parques avec ses sorties nocturnes, ses mensonges, ses traques qui n’en finissait plus? Et pourquoi avait-elle commencé à agir ainsi? Pour une stupide illusion d’avoir le pouvoir de faire changer les choses, de rétablir un équilibre, une justice qui n’était qu’un rêve d’enfant.


La justice chez les hommes n’existe pas...

Les paroles du Comte effleurèrent son esprit comme un murmure sinueux. Aussitôt, sa rage vola vers lui. Tout était de sa faute... Lui et ses machinations, lui et son regard, ses manières, sa voix douce qui l’atteignait directement au cœur. Comment pouvait-il exercer une telle fascination sur l’Artémise qu’elle était? Elle qui n’avait jamais été sensible au pouvoir des vampires. C’était lui, l’ensemble de sa personne qui était responsable. Un nouveau poids de culpabilité glissa le long de son cœur. Non. Ce n’était pas sa faute... C’était la sienne. C’était elle qui avait fait preuve de négligence et de lâcheté. C’était elle qui n’avait pas pu le tuer lorsqu’il lui avait demandé...

Un profond soupir s’échappa des lèvres minces de la jeune femme comme si elle tentait d’expier l’ensemble de ses fautes et de ses pêchers. Il ne servait à rien de tenter de remonter le fil du destin jusqu’au nœud qui avait tout emmêlé. D'un geste machinal, elle passa la main sur son front où elle sentait sous ses doigts le bandage frais que lui avait fait le médecin le matin même. Sa mémoire lui revenait doucement bien qu'elle n'était pas encore à même de reprendre la notion du temps. Malgré la chaleur des flammes, rien n’arrivait à réchauffer son cœur figé par l’eau glacée de la rivière. Comme elle s’était sentie seule en quittant le médecin et comme elle se sentait seule en cet instant. Alexander était parti. Loin d’elle, sans lui laisser la moindre nouvelle. Elle n’avait eu aucun message, aucun mot de la part des autres membres de la Guilde. Raphael, Stan... ils s’étaient évaporés dans la nuit. Seule Eulalia demeurait visible, mais avec tant de protection autour d’elle que la magicienne n’avait pu l’approcher. Et Abigael… Sa chère Abi était portée disparue, emporter par le monstre qui sommeillait en elle. Comme elle était seule. Partout on la croyait morte, n’attendant que son cadavre pour l’enterrer pour de bon. Personne ne l’avait cherché, personne n’était venu à son secours. Elle était désespérément seule. Voilà pourquoi ses pas l’avaient conduit à cet endroit de perdition où elle avait tout de même connu des instants de bonheurs. Elle avait chercher dans cette grande demeure vide des souvenirs, quelque chose qui aurait pu réconforter son cœur malmener comme un amant délaisser qui revisite inlassablement les endroits, les objets où il avait connu un quelconque bonheur. C’est cette raison qui l’avait poussé à revenir ici, à ouvrir doucement la porte de la demeure, à chercher dans cette relique un souvenir, quelque chose qui pourrait remettre sa mémoire en ordre, qui la ferait sentir de nouveau en vie. Mais voilà qu'au-delà du simple souvenir elle avait trouvé en ces murs une âme bien vivante. Une âme aussi malmenée que la sienne, qui avait traversé bien des peines, bien des épreuves et bien des tournants.

Lorsque la voix rauque de son amie perça le silence religieux qui s'était installé dans le petit salon, la chasseuse releva la tête avec une attention affectueuse. Elle n'avait aucune difficulté de mettre de côté ses sombres desseins pour se concentrer uniquement sur son amie.


-Oh Abi murmura-t-elle avec émotion en regardant sa tendre amie. Rien n’est de ta faute... Je me demande si nous avons bien fait de nous embarquer dans toutes ces histoires... Notre destin aurait sans doute été bien différent si nous nous étions contentés de nous marier... de faire de pâle représentation aux réceptions...

La voix de Sarah se brisa. Non cela n’avait pas de sens. Elles avaient fait des choix. Abi pourchassait les loups-garous par vengeance pour empêcher que quelqu’un d’autre n’ait à vivre le chagrin qu’elle-même avait vécu. Elle n’avait pas le droit de remettre cela en question. Après un nouveau soupir, l’Ondine se cala dans le dossier du fauteuil, disparaissant dans l’ombre du meuble.

-[color:e015=#yellowgreen]Tout ce qui s’est passé est ma faute. J’aurais du être plus présente pour toi, ainsi tu ne te serais pas retrouvée seule face à ce loup-garou blanc.

L’aristocrate prit une nouvelle gorgée de son verre, l’alcool réchauffant ses membres. Elle jeta un regard confiant à son amie, un pâle sourire ourlant difficilement le coin de sa bouche.

-Rien n’est perdu… je suis certaine que tu peux apprendre à te contrôler. Comme pour nos pouvoirs...J’ai rencontré des Loups-Garous sur les quais... Ils pouvaient parler, communiquer... ils étaient capables de résister à l’appel de la pleine lune et du sang.


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