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Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42]

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Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Empty
MessageSujet: Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Icon_minitimeDim 20 Jan - 14:42


Malgré toutes les fois où il acceptait sans trop se faire prier les soirées avec ses camarades d’infortunes, il se rendait compte comme à chaque fois qu’il n’avait jamais vraiment aimé ça. Être né en Angleterre n’en avait pas fait un anglais, et il était rapidement à l’étroit dès qu’il s’agissait de passer un moment entourés de types vaguement connus qui lui proposait de boire de l’absinthe infect. Mais il le faisait, comme toujours. Les quelques tentatives d’être aussi saouls que ses compères ne marchait pas. Tout d’abord parce que c’était tellement mauvais qu’il devait se forcer à avaler les liqueurs de mauvaise qualité, et aussi parce que son métabolisme dur et son sang de viking lui avait toujours empêché de finir complétement ivre. En revanche, il avait beaucoup de peine pour ses types mariés, pères de famille, qui refusaient de rentrer et préférer se saouler en oubliant une vie difficile que d’aider leurs femmes à la maison. C’était terrible, mais Yorick avait vu cela toute sa vie, et n’était pas vraiment choqué. De même qu’il n’avait jamais eu l’occasion de voir sa mère dans une situation identique. Il était difficile de se pencher sur ce genre de malheur quand on n’y est jamais confronté, et surtout quand c’est dans les mœurs familiales. Toujours est-il qu’il n’avait pas vraiment de sympathie pour ces hommes, et qu’il les fréquentait parce que le travail lui obligeait, et que de cette manière il avait l’impression d’avoir un semblant de vie en dehors de son emploi.  On ne rencontrait pas grand monde à Londres si on ne trainait pas dans les bas quartiers. Yorick était trop pauvre pour fréquenter la bourgeoisie, mais le hasard avait fait qu’il avait eu la chance d’emménager dans un endroit prisé, mais ce  n’était pas dans ce genre de lieu que quelqu’un allait lui adresser la parole, ou ne pas le regarder avec une surprise teintée de méprit. Trop pauvre pour les riches, et trop riche pour les pauvres, Yorick n’avait pas vraiment le choix dans ses relations.

La mine déconfite, plongé dans un mutisme qui en disait long sur son dépit d’être ici, il écoutait les types au nez rouge et aux yeux vitreux parler de choses outrancières qu’ils avaient expérimentées chez les prostituées. Levant les yeux au ciel, il avait un instant de peine en pensant à l’odeur qu’elles devaient supporter. A moins que ça ne soit son odorat trop développé qui avait encore une fois frappé sa sensibilité. Yorick faisait toujours de son mieux pour être poli et aimable avec eux. Mais ce qui le gênait n’était plus vraiment l’odeur à ce stade-là, c’était le fait de s’enterrer dans sa propre misère.


- Tu t’en vas déjà ?

Fronçant le nez à cause de l’haleine qu’il sentait d’ici, en remontant sa capuche pour ne pas être remarqué par ses yeux brillants une fois dehors, il rétorqua
-  J’ai assez bu pour la soirée avant de partir sans demander son reste.

Il préférait partir en pleine nuit. De nombreuses personnes avaient peur des coupes gorges au milieu de la bassesse de Londres, mais quand on avait le don de flairer le danger, il était facile de s’en sortir. Quoique la nuit ait eu raison de son comportement bienpensant et prudent, Yorick avait depuis trop longtemps laissé sa nature se cacher derrière une trop grande humilité. Nul âme qui vive n’était dans les parages, et Yorick laissa Synkkä l’envahir, le loup n’était guère assez rapide et vif pour se promener dans les rues, même en pleine nuit. L’ocelot, agile et spontané, se rua vers le parc le plus proche, à la recherche d’un terrain de jeu et d’un peu d’exercice. Les insectes n’étaient pas nombreux, mais les quelques oiseaux de nuit et les arbres pouvait le divertir un moment, avant qu’il ne rentre chez lui beaucoup plus tard, par la fenêtre, sans réveiller ainsi sa logeuse.Le parc n’était pas connu pour être un havre de paix et un refuge pour la bonté humaine, mais pour le moment le lycanthrope s’en fichait bien. Il avait juste envie de passer un peu de temps à se défouler au lieu de contenir son sang chaud, à faire preuve de politesse avec des gens qui ne l’estimaient à peine, et uniquement à cause de sa capacité à faire vite et bien son travail. Sa famille l’avait pourtant prévenu, qu’il aurait du mal à vivre avec sa nature vindicative un fois revenu dans son pays natal. Mais il ne s’était pas attendu à autant de ressentiments.

Trop occupé à se faire les griffes sur un banc, le lycanthrope ne remarque que très tardivement les voix qui s’élever quelques mètres plus loin. Curieux, mais discret, le félin se faufiler entre les arbres pour apercevoir la cause du chahut. Il vit deux hommes, vraisemblablement de la basse classe, en train de tirer un sac de toile. Quelque chose d’un peu singulier, quoique pas bien dangereux, cela prit une toute autre tournure quand un bras tomba mollement du sac. Un beau bras, blanc comme neige, et bel et bien appartenant à une femme.


- Fais attention ! Si quelqu’un passe ici nous sommes fichus !

- Raaah, tais-toi. Tu m’ennuies. Si seulement tu n’avais pas fait de conneries, on ne serait pas là, à nous débarrasser d’un cadavre. Et ne me dit pas de me taire, il n’y personne ici de toute façon. L’abandonner dans un parc, c’est l’idée la plus stupide que tu pouvais avoir.

- Je n’allais pas la laisser chez moi ! On m’enfermerait à la tour sur le champ !

- Et tu crois que la flicaille gobera qu’elle s’est faite tabassée en pleine nuit au milieu du parc ? Si tu n’es pas capable de retenir tes coups, c’est ta faute ! Ou alors tu aurais mieux fait de te pêter une jambe le jour de ton mariage avec cette truie !

- Charmants messieurs… j’ai de la peine pour cette pauvre femme.

- Tu as de la peine pour tout le monde Yorick. Lui siffla Synkkä Je ne cherche même plus à comprendre pourquoi tu veux encore défendre la bonne fois des humains. Tu sais aussi bien que moi qu’ils sont pourris, et en voilà la preuve vivante.

Yorick ne répondit pas, un peu trop blasé pour répondre à Synkkä, parce qu’il partageait de plus en plus son point de vue. Vivre à Londres n’était pas un remède au nihilisme.


- J’ai entendu quelqu’un ! Sursauta l’un d’entre eux. Le ocelot miaula de la façon la plus douce qu’il pouvait pour décourager les assassins de s’approcher de lui.  

-Ah, c’est juste un idiot de chat.

Le ocelot n’aimait pas être comparé à un simple chat, mais il ne répondit rien. Il comprit vite que son plan avait raté quand l’autre s’approcha, utilisant la bougie qu’il utilisait pour se repérer dans la nuit noir pour mieux apercevoir la créature.


- Non. Ce n’est pas un chat. T’as vu sa queue ?

- Qu’est-ce que c’est que cette saleté ?... T’as lu les journaux parlant des léopards des expositions coloniales ? Ça y ressemble un peu. Il a dut s’échapper. Tu crois qu’on nous filera une ristourne si on le ramène ? »

Synkkä déduit rapidement que la situation n’était guère à  leur avantage.


Si c’est un léopard, ça va finir par bouffer quelqu’un. Il est encore petit, faudrait mieux le tuer avant qu’il atta …

Le félin savait mieux que personne que la meilleure défense était l’attaque. Sans plus de cérémonie, il se jeta à la gorge de l’imprudent, lui lacérant le visage d’un coup de griffe, et puis prit rapidement la tangente pour se cacher. Bien à l’abri sur un arbre, Synkkä prit la parole, furieux.


-Il fallait l’achever Yorick, c’est ce genre de comportement qui nous met dans l’embarras !

-La dernière chose dont nous avons besoin, c’est qu’on retrouve le cadavre de deux personnes tués par une espèce de félin. Penses-tu que nous serons plus à l’abri si toute la population à peur de nous ?

Synkkä siffla de colère, mais ne répondit rien. Les deux hommes étaient encore dans les parages, cherchant « ce maudit chat ». Yorick devait attendre sagement qu’ils soient partis pour pouvoir rentrer chez lui. Etre en loup ne le mettrait pas plus à l’abri, et si il se transformait en homme, il y avait de fortes chances pour que les deux coupables paniques à l’idée de voir leur petit secret mis à découvert par un promeneur nocturne. Non. La seule solution pacifique était d’attendre.


Dernière édition par Yorick Faulkner le Mer 23 Jan - 21:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Icon_minitimeMer 23 Jan - 18:13

[HRP/ Premier RP de Velvet/HRP]

Cela faisait un moment qu'elle les observait. Ces deux hommes qui traînaient un corps dans un sac...
Car cela ne pouvait être qu'un corps. Sa forme, sa lourdeur et ce bras qui en dépassait...tout était clair, d’autant que les deux hommes grommelaient dans leurs barbes assez fort pour que n'importe quel passant puisse comprendre rapidement la situation. L'un d'entre eux avait tué une femme, une prostituée apparemment. C'était le genre d'accident, ou plutôt de meurtre, malheureusement courant à cette époque, surtout à Londres...

Black Velvet était perchée dans un arbre du parc depuis quelques minutes. Il faisait froid et la nuit était tombée depuis un moment déjà. Que faisait donc la jeune Chimère dehors à cette heure ? Pourquoi était-elle perchée-là dans cet arbre, dans ce parc ?

En vérité, la petite Velvet était une habituée des échappées nocturnes. Elle passait ses nuits à sortir et à errer dans le noir, surtout dans les parcs qu'elle affectionnait particulièrement. Sa nature sauvage ne l'avait jamais quittée et malgré son éducation, longue et prodigieusement multiple, elle avait conservé ce besoin de solitude, d'exploration et de rapport avec la nature. La nuit, elle passait inaperçue. Sa peau, noire comme l'ébène, en faisait une exception dans la société anglaise, d'ailleurs on ne pouvait pas réellement penser sérieusement qu'elle faisait partie de cette société. C'était un peu comme une entité à part, un animal égaré au milieu de la civilisation. Elle avait un statut particulier. Ce n'était aucunement une fille de noble, ni une bourgeoise, ni une ouvrière. C'était une enfant perdue, trouvée, élevée par diverses personnes. Elle n'était absolument pas une esclave, ni une domestique, c'était une fille adoptée, aimée, choyée pour sa gentillesse incarnée, son regard tendre et ses manières sauvages. Elle était comme un souvenir rapporté de voyage, avec un cœur et une âme.

Ce soir, la Chimère avait donc encore quitté la demeure de sa bienfaitrice pour explorer les environs. En simple tunique couleur crème, déchirée par endroits, elle était sortie pour aller respirer cet air nocturne. Quittant l'étagère sur laquelle elle était perchée, elle s'était enfuie par la fenêtre, comme à son habitude et avait sauté à terre après s'être accrochée à la gouttière. C'était une jeune femme aux allures de frêle brindille, toute effilée, mince et même osseuse. Mais c'était en réalité une véritable chatte, un étrange mélange d'humain et d'animal. Elle était d'une souplesse phénoménale et d'une dextérité à toute épreuve. Ce genre d'escapade lui permettait de se défouler et de donner libre cours à son esprit et son corps.

Arrivée dans le parc, elle s'était amusée avec une fontaine glacée. Elle touchait du bout des doigts sa surface claire, parfois rigide, et y faisait de petits trous pour observer sa substance tout en prenant garde de ne pas se mouiller. Tranquille dans le silence de la nuit, elle s'était même accroupie et elle lançait des petits cailloux sur la glace lorsque ces deux hommes s'étaient pointés. Rapidement, furtivement, la Chimère avait disparu en un clin d'oeil.
D'un bond, elle avait sauté dans l'arbre le plus proche, escaladant son tronc avec rapidité et discrétion. Ses longs doigts s'étaient accrochés à son écorce rude et froide, sans aucun mal, et la petite s'était ensuite agrippée à une grosse branche pour se cacher. Accroupie, ses pieds nus agrippés au bois, elle observait à travers les branchages dépareillés la scène qui se déroulait sous ses yeux.

Son œil vif et brillant avait alors vu les deux hommes entrer dans le parc en traînant leur "colis". Elle s'était interrogé tout d'abord, puis elle avait vite compris que les deux Humains n'étaient pas des plus recommandables. Velvet avait déjà été confrontée à la mort, elle était vieille, contrairement à ce que son apparence laissait croire. Aussi comprit-elle rapidement que ces deux hommes étaient des meurtriers et qu'il valait mieux les éviter.
La petite Chimère attendit donc, silencieuse, que les Humains s'éloignent. Sa curiosité la titillait mais elle était bien assez intelligente pour éviter de provoquer une situation dangereuse. Elle préférait regarder et apprendre, encore et toujours, mémoriser leurs visages et leurs voix.

Quand soudain, une odeur perturba la Chimère. C'était une odeur inconnue et étrange. Velvet releva la tête et huma l'air. Elle ne connaissait pas cette fragrance. C'était un animal , sans aucun doute, un félin même, comme elle...Ainsi se définissait-elle. Puis il y eu un miaulement aiguë. La Chimère sursauta presque. C'était comme le miaulement d'un chat mais avec une tonalité plus artificielle. Comme si quelqu'un imitait l'animal en question. Black Velvet se pencha un peu en avant pour tenter de voir la créature. Depuis son perchoir, elle ne le voyait pas. Jusqu'à ce qu'un des hommes n'éclaire la bête en question en poussant un cri de surprise.
La Chimère écarquilla les yeux. C'était un chat, apparemment, mais un chat au pelage fauve avec des taches. C'était un animal élégant, souple et brillant. La petite Velvet fut aussitôt transportée de joie : jamais encore elle n'avait vu pareil animal. Elle découvrait une chose exceptionnelle ce soir. C'était rare qu'elle ne rencontre des éléments qui sortaient de l'ordinaire. Ce soir, elle découvrait deux assassins et un étrange chat !

Les hommes se mirent alors à parler de léopard. La Chimère fronça les sourcils. Non, ce n'était pas un léopard, elle le savait bien. Et il fut alors question de le capturer ou de le tuer sur le champ. Velvet serra les dents. Ces hommes ne savaient donc que blesser ?

Il y eu un cri, le chat avait sauté au visage d'un des hommes pour le griffer et s'enfuir dans un arbre. Velvet se leva sur sa branche tandis que les Humains s'agitaient en bas. Le chat couleur fauve avait disparu et les deux hommes rageaient. Le premier, qui avait une magnifique griffe sur la joue, cherchait le chat dans les buissons et les arbres, le second tenait encore le sac où gisait la prostituée.


- Quelle saloperie ! Viens-là ! Minou minou ! Je vais te faire la peau !

La Chimère hésita à intervenir pour se manifester et forcer sa rencontre avec la créature qui l'intéressait, mais elle n'eut pas cette stupidité, fort heureusement. Son instinct et sa lucidité la retinrent. Elle attendit encore, mais lorsque l'homme qui farfouillait dans les branchages s'approcha d'elle, elle perdit constance.
D'un bond, elle monta plus haut, ce qui fit froisser les quelques feuilles qui restaient accrochées aux branches qu'elle franchit. L'homme cru avoir trouvé le chat couleur fauve.


- Il est là ! On fait quoi ? On l'attrape ? On pourrait le revendre au zoo, ça nous ferait un super pactole non ?!

- Laisse tomber débile...répondit l'autre en grognant. Faut déjà qu'on se débarrasse de ça ! Viens m'aider va !

Les yeux de Velvet toisaient l'homme en-dessous d'elle. Ils brillèrent d'une lueur féline. Elle avait soudainement peur.

- Attends, moi j'veux sa peau ! Ça me f'ra un beau manchon !

- Tu va te faire bouffer, crétin!

L'homme ignora son acolyte et commença à escalader l'arbre. Le Chimère gronda. Farouche, elle recula encore, montant toujours plus haut. Elle se cacha lentement entre le tronc et une large branche. Sa peau noire était un véritable avantage dans ce genre de situation. Ses yeux brillaient d'un éclat de menace. Pourquoi avait-elle donc fait du bruit ? C'était très rare. D'habitude, elle savait se faire si discrète qu'on ignorait aisément son existence. Ce soir, elle avait fait un faux pas.

Le meurtrier arriva à sa hauteur. Velvet arrêta de respirer. Elle se recroquevilla sur elle-même et attendit. L'homme ne la voyait pas. Mais bientôt, il glissa et fit un geste brusque qui surpris la Chimère. Ni une, ni deux, elle se sentit prise au piège et découverte. Elle sauta à terre et atterrit avec une souplesse incroyable près de l'autre homme. Ce dernier ouvrit la bouche de surprise et lâcha le sac qu'il tentait de traîner tout seul.


- God damned ! Mais qu'est-ce que c'est qu'ce truc?!

- Quoi? Fit-l'autre en se rattrapant à une branche avant de descendre d'un pas mal assuré.

Velvet ne bougeait plus. Elle était figée, entre les deux hommes. Elle ne savait pas comment réagir. Fallait-il qu'elle s'enfuit là tout de suite maintenant ? Ou qu'elle parle ? Son don d'empathie pouvait lui être utile ici mais sa frayeur l'avait paralysée.
Tout ceci n'était pas prévu !


- Mais...c'est pas le léopard...C'est quoi ce bordel ? Le zoo a laissé ses cages ouvertes ou quoi ? C'est quoi ? On dirait une gamine...T'as vu sa tunique ?

- Ouai...c'est peut-être à elle le chat bizarre qu'on vient de croiser...

Velvet était tassée sur elle-même dans une position défensive. Elle s'apprêtait à s'enfuir. Les deux hommes, eux, se rapprochaient lentement en se jetant des regards interrogatifs mais aussi convenus: ils allaient l'attraper.



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MessageSujet: Re: Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Icon_minitimeVen 25 Jan - 21:58

Une odeur il avait bien senti, mais d’attention il n’en avait pas donné. La raison la plus logique était qu’il était en train d’essayer de sauver sa peau d’animal, et qu’à force d’avoir un odorat développé, il avait fini par ne pas se retourner dès qu’il sentait une odeur inhabituelle. Tentant de se faire le plus petit possible, il espérait qu’ils abandonnent une fois qu’il se serait enfuit, mais encore une fois, Yorick avait un peu trop idéalisé la situation. Ses hommes voulaient du sang, et visiblement le fait de massacrer une pauvre femme ne suffirait pas à combler leur envie sans borne. Chaque jour qu’il passait, le lycanthrope espérait rencontrer des gens qui voudraient juste vivre sans accros. Entouré de nobles prétentieux, il avait fini par se tourner vers les misérables qui sentaient l’urine et la crasse en espérant trouver chez eux de nobles âmes. Mais il ne pouvait se constater l’affreuse vérité : tout homme était capable de chose horrible, et la misère n’était qu’une excuse en plus pour faire du mal aux gens et tirer sa propre part de butin dans divers larcin. La vie paisible de Scandinavie lui manquait. Tous les jours il se demandait si cela n’était pas plus préférable de rentrer chez son grand père. Après tout, mise à part son travail il n’avait jamais rien construit de probant à Londres. Et un régisseur se remplaçait vite, on lui avait suffisamment dit et répéter les premiers mois où il travaillait à l’opéra.

Yorick voulu soupirer, mais se résignant, sentant encore le danger gronder. Il observa encore les deux hommes vagabonder en cherchant partout la trace du maudit félin qui avait osé lui lacérer le visage. L’ocelot eut la satisfaction de voir les deux hommes n’avoir aucune idée de l’endroit où il était, et par conséquent, ils s’en iraient bientôt bredouille. Il était déjà en train de prévoir sa fuite quand il vit que les deux montaient à un arbre un peu plus loin. L’occasion rêvé pour prendre la poudre d’escampette, avec l’un qui faisait de l’escalade et l’autre qui lui hurlait de descendre. Tout était bien parti quand Yorick vit que quelque chose était tombé de l’arbre. Ou plutôt quelqu’un.

Les deux hommes étaient surpris, c’était un fait, mais Yorick ne l’était pas moins. Une petite fille, du moins cela ressemblait à une petite fille, habillée en fripe, à la peau noire comme l’enfer, et qui avait une allure absolument pas humaine. De toute sa vie, pleine de bizarrerie née des travaux dérangés de son père, le lycanthrope n’avait jamais été témoin de ce genre de choses. Pourtant sa vue nocturne de chat ne pouvait pas le trahir. Il y avait bel et bien une jeune fille aux mimiques de chat devant lui. Et elle était en bien mauvaise posture. Yorick se posa la question de savoir ce qui avait bien pu la pousser à se mettre à découvert, et puis il remarqua de ses traits n’avaient rien de caucasien. Peut-être qu’elle n’avait pas compris ce qui était en train de se passer. Mais visiblement, elle avait senti le danger maintenant, et ne savait plus vraiment quoi faire.

Il sentait l’esprit de Synkkä bouillir en lui, et fini par sauter au sol d’un bond aussi gracieux et silencieux que sa forme félin pouvait lui accorder. Une fois au sol, ce n’était plus l’ocelot discret que l’on pouvait voir, c’était l’homme imposant au sang scandinave. S’avançant silencieusement, arbalète en main, il put voir que la jeune fille l’observait, et lui faisait signe avec l’index de ne pas prononcer un mot. Avec rapidité et en faisant confiance à sa force physique non négligeable, mais certainement pas parfaite, il assomma le premier d’un coup sec derrière la nuque, et quand le bruit alerta le second, il pointa rapidement son arme sur la poitrine de l’assassin. La tête découverte, montrant à l’infortuné ses longs yeux brillants de façon surnaturelle. Son air de chasseur était sans équivoque : Yorick était prêt à tirer au moindre geste brusque.

- Prends ton copain avec toi et disparait. Fit-il lentement, essayant de corriger son accent et en donnant le timbre le plus menaçant possible à sa voix. Il sentait ses entités hurler, et il savait que cette poussée d’adrénaline et cette bonne humeur soudaine était due au plaisir de la chasse.

- D’où tu sors toi ?!
Siffla l’intéressé, bien qu’il n’en menait pas bien large pourtant. Yorick ne répondit pas, continuant de fixer l’intéressé. D’un geste insistant, il poussa le corps inerte de son ami avec le pied. Yorick se demanda un instant si il était armé, mais si il l’était, il l’aurait probablement sorti avant. A ses risques et périls.
L’homme recula doucement, avait-il choisit de laisser son compagnon au sol dans le froid ? Cela aurait une réaction bien digne de lui. Yorick était presque à penser qu’ils allaient s’en sortir sans trop de blessure, mais l’homme, se rapprocha brusquement de la jeune femme, pensant surement pouvoir s’en servir comme bouclier humain. Une réaction illogique et désespérée. Rapidement, le lycan planta un carreau dans la main du rustre.

- File ! Cracha Yorick, qui essayait de résister à l’envie de l’achever en tirant dans son misérable crâne. Il fut beaucoup plus coopératif cette fois-ci, et s’enfuit non sans avoir hurlé de douleur.

Si une patrouille n’était pas loin, bien que cela semblait improbable, elle arriverait dans peu de temps. Il était encore moins logique que l’homme ne se dirige vers la police de son plein gré, quoiqu’il soit possible qu’il fasse passer le meurtre de la femme pour un crime commis par Yorick et sa compagne d’infortune.

Elle était toujours là d’ailleurs, elle avait eu l’air effrayée tout à l’heure, savait-elle qu’elle était maintenant hors de danger.


- Tu vas bien ?
Articula Yorick, ignorant si elle comprenait quelque chose à son verbiage.

Yorick ne sentait aucune odeur, n’entendait aucun bruit, ils avaient un peu de temps devant eux, mais sous peu, il faudrait fuir. Le lycan posa doucement son arme sur le sol, montrant ses mains vides en signe de paix, il attendit une quelconque réaction de cette dernière. Il savait que c’était la technique qui marchait chez les animaux, mais ce n’était pas un animal, c’était un être humain, de chair, de sang, et de sentiment. Il se souvenait qu’il avait les yeux affreusement brillants, et qu’il n’avait pas l’air d’un Lord ou d’un roi, mais bel et bien d’un pouilleux de Whitechapel. D’autant plus qu’il s’était changé en humain sous ses yeux. Il ne lui en voudrait pas d’avoir peur et de s’enfuir, mais il ne le souhaitait pas. Cette femme, aussi petite, frêle et noire qu’elle pouvait l’être, l’avait rendu absolument curieux. Elle avait une allure, une grâce et une prestance qu’il n’avait jamais vu. Peut-être que c’était quelque chose d’innée chez elle, ou alors peut-être que Yorick était en présence de quelque chose et de quelqu’un qui n’avait jamais aperçu. Son frère lui avait souvent parlé des autres créatures qui foulaient du pied la terre, quoique sa mémoire flanche à se rappeler quoi, comment, et poiurquoi. Etait-ce une d’entre elle ?

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MessageSujet: Re: Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Icon_minitimeMar 29 Jan - 23:22

Black Velvet, petite Chimère égarée dans la nuit, n'avais pas eu de chance ce soir. Alors qu'elle était simplement sortie, comme à son habitude, pour se promener et profiter de l'atmosphère sombre et glacée du crépuscule, elle s'était trouvée en présence d'une scène des plus macabres. Deux hommes, un cadavre, une créature improbable et puis le danger qui avait fondu sur elle sans qu'elle ne le cherche...
C'était la panique qui l'avait fait descendre de l'arbre sur lequel elle s'était perchée pour se cacher et éviter les problèmes. C'était face à des meurtriers qui venaient dissimuler un cadavre de plus dans la nuit de Londres qu'elle était tombée. Elle se retrouvait désormais à découvert face à eux. Ils étaient complètement perdus entre la curiosité et la peur mais ils avaient surtout l'air assoiffés de rage, à cause de leur situation qui les tendait ainsi que de l'intervention de l'étrange chat tacheté.
La Chimère était donc prise mais elle ne rendrait pas sans combattre. Elle qui n'était absolument pas belliqueuse se sentait ce soir prête à se défendre bec et ongles.

Mais alors que les deux hommes s'approchaient d'elle les mains tendus, prêts à se jeter sur elle, la jeune femme vit derrière l'un d'eux le fameux chat tacheté bondir et se transformer en homme. Elle retint un sursaut et un cri tandis qu'il lui faisait signe de rester silencieuse puis, curieuse, elle l'observa d'un œil intrigué se préparer à frapper l'agresseur le plus proche de lui. Velvet eu alors le bon sens d'arrêter de le regarder pour éviter de révéler sa présence aux deux grands gaillards qui arrivaient sur elle. Au contraire, elle émit un grognement rauque qui focalisa leur attention sur elle.
Ainsi, l'étrange homme-chat pu frapper le premier et étendre au sol le premier des malfrats. Black Velvet se recroquevilla sur elle-même crachant vers le deuxième homme. L'homme-chat le menaça avec une arbalète et lui intima de s'éclipser avant qu'il ne tire. Le bandit hésita d'abord mais le regard brillant de l'homme qu'il avait maintenant en face de lui le fit fléchir.

Une fois que les deux hommes furent partis, la Chimère et l'homme-chat restèrent seuls avec le cadavre qui reposait toujours dans son sac. L'homme s'approcha de Black Velvet après avoir posé son arme au sol. Les mains vides, bien en vue pour la rassurer, il lui demanda comment elle allait et lui sourit.
La Chimère recula d'un pas en l'observant. Ses yeux lumineux l’impressionnaient et elle doutait encore de ses intentions. Il était très grand et très carré, c'était un homme dont les vêtements trahissait une basse condition et peut-être même des habitudes pouilleuses. Mais ce n'était pas cela qui arrêterait la Chimère dans sa curiosité.

A son tour, la jeune femme s'approcha. Elle resta à quatre pattes, avançant d'un pas incertain mais souple, très souple et félin. Ses yeux miroitaient dans le noir à la façon des animaux mais c'était moins intense que la lumière qui émanait des yeux de l'homme qu'elle avait en face d'elle. Ses iris jaunes fixaient d'ailleurs le vide brillant que lui offraient ces dernier. Cela l'intriguait clairement.
Arrivée à quelques pas de l'homme, la Chimère murmura :


- Chat, toi aussi...

Elle jeta un coup d'oeil derrière l'homme pour regarder le sac où gisait encore la prostituée. Son bras blanc dépassait de ce dernier et reposait mollement dans l'herbe. La Chimère ramena son regard sur l'arme de son sauveur avant de le regarder dans les yeux.

- Le chat mange la dame ? Demanda-t-elle en jetant un coup de tête vers le sac.

Son air était farouche mais elle souriait presque malgré elle. Sa question avait l'air naturelle, enfantine, presque tout à fait innocente, comme-ci elle n'avait pas intégré les normes de la société londonienne de cette époque. En vérité, il n'en était rien. Black Velvet testait son interlocuteur.
Après un petit silence, elle se releva soudainement pour se mettre debout. Contre toute attente, la jeune femme noire se tint parfaitement debout, dans une position tout à fait droite. On aurait pu croire qu'elle se tiendrait encore de façon animale et qu'elle resterait quelque peu courbée, mais il n'en fut rien : Velvet savait se tenir comme les Humains avec une grâce et une prestance certaine.

Elle s'approcha encore de son sauveur et tendit la main pour le toucher du doigt. A son contact, elle recula comme si elle avait craint de se brûler. Puis elle revint et, se mettant sur la pointe des pieds, elle posa une main sur sa joue rugueuse. Ses grands yeux de chat l'observèrent alors de près.


- Toi chat, pourquoi ?

Sa main noire glissa le long de la joue de l'homme et toucha son cou. Son regard, profond et étendu, le décryptait tendrement. C'était comme si c'était une mère qui observait son enfant. Mais soudain la jeune Chimère lâcha l'homme pour s'éloigner d'un bond. A nouveau à quatre pattes elle grogna  sombrement :

- Que fais-tu ici, mille visages ? Où est ton chien ?

Le langage de la jeune femme s'était fait soudainement clair, net, précis et bien anglais. Elle qui venait de parler de manière hachée, comme une sauvage, parlait maintenant comme n'importe qu'elle dame lettrée.
La jeune femme se radoucit lentement. Elle se redressa et se rapprocha encore de l'inconnu. D'un geste soudain, elle toucha ses chaussures et recula pour revenir encore le toucher furtivement. Ses yeux ne lâchaient jamais ceux de l'homme, comme-ci elle testait maintenant ses réactions en le titillant doucement. Elle avait peur, c'était évident, mais elle était aussi éminemment curieuse.

A nouveau, elle se leva pour se dresser sur la pointe des pieds afin de regarder dans les yeux de son sauveur avec plus de facilité.


- Il est là, dans les yeux ?

Elle sourit puis fit une grimace forcée.

- Black Velvet n'aime pas les chiens.



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Dernière édition par Black Velvet le Mar 5 Fév - 3:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Icon_minitimeLun 4 Fév - 21:22

Une fois parti de son petit foyer finlandais, Yorick n’avait plus eu de proximité avec quiconque, mise à part une tape gentille sur l’épaule de la part de sa logeuse. Personne n’avait vraiment essayé d’approcher un étranger à l’accent bizarre et aux yeux trop clairs pour être honnête. Le lycan ne s’en était jamais plains. Mais il n’avait plus l’habitude, qu’on l’approche. En loup c’était quelque chose de naturel, avec une meute ou entre adultes, mais quelque chose en lui n’était pas tranquille. Il essaya pourtant d’être le plus calme possible, sachant bien qu’elle ne devait pas avoir l’habitude de voir des animaux devenir hommes. Elle lui avait bien fait comprendre avec l’expression étonnée qu’elle avait eu quand l’ocelot avait disparu pour laisser place à un homme de 25 ans. Mais elle avait ces yeux… des yeux jaunes, brillants, pas humains. Étranges. Yorick avait vaguement croisés des africains pendant ses vagabondages vers les docks. Et il était certains qu’ils avaient les yeux noirs et sombres comme de la suie, pas des grands yeux jaunâtres. Mais qui était-il pour jugé cela ? Lui qui avait des iris affreusement clairs et qui brillaient comme des torches en pleine obscurité. Lui qui devait mettre une capuche et s’enfermer chez lui à la nuit tombée pour ne pas mourir de honte ou se faire abattre a vue pour possession démoniaque ? Un terme bien pompeux quand on avait prié toute son enfance pour sortir d’un trou noir.

Il acquiesça lentement la tête quand elle commença à parler. D’un langage enfantin, un peu haché. Du moins, il le pensait. Il n’avait jamais vraiment fréquenté d’enfant dans toute sa vie. Mise à part sa sœur, il y avait bien longtemps de cela. Sans vraiment savoir quoi répondre à sa seconde affirmation, il redirigea son regard vers le sac que la jeune fille désignait. La pauvre femme. Personne ne méritait d’être abandonné dans un lieu pareil, dans l’anonymat le plus complet. Des femmes tuées et laissées pour morte dans un coin, il y en avait à la pelle à Londres. Il lui suffisait de faire un pas dans Whitechapel pour que la puanteur de la maladie vienne le frapper en plein visage. Son odorat le forçait à regarder la vérité en face, et comme le glas, lui annonçait que le petit garçon qui dormait paisiblement sur des carcasses de bœufs vendues au marché, était déjà mort. Rongé par la saleté et une hygiène déplorable.

Pauvre femme. Elle devrait avoir le droit à une sépulture. Même son père avait eu le droit à une tombe décente, avec une épitaphe. Son frère y avait veillé.


Elle n’avait pas besoin de chat pour être mangée.
Répondit Yorick d’un air absent, marmonnant doucement pour lui-même. L’avait-elle entendu ?

Il ne se refocalisa sur elle qu’uniquement quand elle lui toucha la joue. Il sentit des doigts timides sur sa barbe rugueuse et rédigea brutalement son attention vers elle. Il avait été peut être un peu brusque, parce qu’elle s’éloigna tout de go. Un peu gêné par sa réaction, il voulut la rassurer, mais elle revint. Reposa ses doigts froids sur les poils drus de sa joue. Il se laissa faire. Mais il n’était pas du tout habitué à cette proximité. Mal à l’aise et peu assuré, il n’en montrait pourtant rien. Ou alors, c’était ses yeux vides qui étaient incapable de trahir la moindre expression. Pendant ce laps de temps, il remarqua enfin qu’elle se tenait parfaitement sur ses jambes, comme n’importe qui d’humain. Mais quant à la nature de la jeune fille, il était quasi certain qu’elle ne l’était pas entièrement. Mais une lycan, ça elle ne l’était pas. Il en était sûr. Il n’avait pas la même proximité avec qu’elle qu’il ne l’avait eu avec son oncle et son grand père. Et c’était aussi pour cette raison qu’il n’était pas vraiment à l’aise quand elle lui toucha la joue.

Il n’était pas certain de ce qu’elle cherchait. Elle semblait le scruter, comme un animal. Plus précisément comme un chat, qui attend d’être certain que l’humain devant lui était digne d’intérêt avant de s’approcher. Elle le lâcha brutalement, recula, et sa position n’avait décidément pour rien d’humanoïde. Yorick essayait de comprendre, n’arrivait pas à identifier le pourquoi de ses agissements. Il réfléchissait, analysait. Et se souvient des notes de son frère. Parlant d’homme/animaux. Père avait essayé d’en crée un pendant sa jeunesse. Cela n’avait jamais marché.

- Ce que je fais là ?...

Murmura Yorick sans vraiment savoir quoi répondre. Il ne savait pas vraiment ce qu’il faisait à Londres. C’était sa vie maintenant. Plus question de rentrer au pays. Pas les moyens, et trop de fierté. Mais il était plus abasourdi par la façon dont elle parlait désormais que par la question purement rhétorique. Elle revenait, le retoucher, repartait, revenait. C’était un petit jeu, le même qu’il aurait aimé jouer avec des enfants si Synkkä était plus social. Black Velvet ? Qui diantre était-ce ?

Il fronça les sourcils. Et comme une illumination, il comprit. Il se pencha un peu sur la jeune fille, la regardant dans le blanc des yeux, si cela était encore possible pour lui, et affirma d’un ton paternel quand on annonce à une petite fille une vérité inébranlable.


- C’est dommage. Parce que Yorick est à la fois chien, chat et homme. Et sera toujours ainsi.

Il y avait presque de la fierté dans ce qu’il disait. Sa famille lui avait appris à ne plus être humilié par son statut de lycanthrope. Mais cela n’avait jamais caché sa haine. Il senti quelque chose. Une odeur qu’il avait déjà sentie. Et d’autres choses. Il était revenu, et pas tout seul. Des bruits se firent bientôt entendre. Ils couraient. Yorick jura en rattrapant son arbalète pour la ranger dans la manche de son ample chemise. Il ne pouvait pas gérer autant de monde, du moins, pas avec quelqu’un comme cette fille à protéger en même temps. Il essaya d’être le plus clair possible avec elle. Tant qu’il était certain de vouloir y aller, et non pas d’affronter le danger quitte à y laisser des plumes.

- Il faut y aller, Black Velvet. Tu les entends comme moi, non ?

Il fallait qu’elle se décide vite. Et pour la convaincre, se changea à nouveau en ocelot. Synkkä n’était pas convaincu. Mais il ne l’était jamais de toute manière. Même envers quelqu’un d’autre de sa race. Pour le moment, la seule priorité était de quitter le parc, et rapidement. Sans tomber sur les affreux qui les pourchassaient, et qui était probablement armés. Ils sentaient la haine et le méprit. Une odeur que Yorick était incapable d’oublier.
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MessageSujet: Re: Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Icon_minitimeMar 5 Fév - 3:26

Cet homme était étrange. Ses yeux, surtout, étaient hors du commun. Ils brillaient d'une lumière intérieure, comme si cet être humain avait en lui une véritable source d'énergie qui éclairaient ses entrailles. Black Velvet en était impressionnée. Comme un insecte s'approche constamment d'une torche, elle revenait sans cesse plonger son regard de fauve dans ces yeux incandescents. Qu'y avait-il à l'intérieur de cet homme? Était-ce l'allégorie de son esprit qui voguait là à la place d'une pupille et d'une iris habituelles? Ou était-ce la manifestation d'une mutation? Comment justifier de pareils yeux? La Chimère associa rapidement cette particularité à l'Alchimie. Elle avait déjà vu des éclairs dans le ciel mais une telle lumière n'était venue que des cercles tracé par les Alchimistes. Au fond d'elle, Black Velvet avait peur. Si cet homme venait de la sauver, il n'en restait pas moins un inconnu dont les pouvoirs et le passés ne lui étaient pas connus. C'était peut-être un Alchimiste...Aussi s'en approchait-elle toujours avec prudence, prête à détaler au moindre signe suspect.

L'homme semblait la craindre aussi en partie. Il l'observait avec curiosité et semblait mal à l'aise lorsqu'elle se mit à lui touche le visage. La Chimère voulait s'approcher de ses yeux, c'était plus fort qu'elle. Et après l'avoir testé en touchant sa botte à plusieurs reprises, elle s'en était approché encore jusqu'à faire pleinement face à cet homme mystérieux.

Elle n'avait pas relevé ses réponses à ses questions concernant l'humaine qui dépassait du sac à terre, de même qu'elle n'avait pas réagit à ses marmonnements. En soit, il ne lui répondait pas, il se parlait plutôt à lui-même et ça, la Chimère l'avait bien compris. Velvet était très loin d'être bête et si son langage laissait croire qu'elle n'était qu'une petite sauvage échappée d'un zoo quelconque, il n'en était rien. La Chimère était une créature incroyablement sage. En vérité, elle était déjà vieille de 93 ans et elle avait voyagé depuis l'Afrique en compagnie de marins. Sa mémoire était infinie grâce à un don qu'elle possédait depuis sa naissance et elle avait ainsi retenu tout ce qu'elle avait vécu et ce depuis son premier souffle.

Velvet observait ainsi l'homme en restant méfiante. Mais elle avait également senti qu'il ne lui était nullement hostile. Ses grands yeux vides et brillants semblaient cacher une douleur mais aussi beaucoup de douceur. La Chimère en connaissait un rayon sur l'empathie, c'était son pouvoir le plus puissant. Sur lui, elle ne semblait pas en avoir besoin: il était naturellement bienveillant.

Mais lorsque la femme-chat sentit en lui l'aura d'un chien, elle s'éloigna naturellement comme-ci elle avait été brûlée. L'homme se pencha alors vers elle pour lui sourire. Velvet pencha la tête sur le côté.


- Mais chiens pas aimer Velvet non plus...ça mord trop fort...et ça cri.

L'homme sentit alors quelque chose arriver. La Chimère accompagna son mouvement de tête: oui il y avait bien des hommes qui arrivaient par là en courant. C'était le fuyard qui revenait avec du renfort. Les deux malfrats avaient donc des complices?
Velvet montra les dents.
L'homme lui intima de fuir. Oui c'était la meilleur solution.
Velvet acquiesça de la tête.
L'homme se transforma alors en Ocelot et la Chimère le regarda d'un autre oeil, encore plus bienveillant et curieux. Elle saisit sa propre tunique pour regarder dedans et murmura en regardant l'Ocelot:


- Moi pas tâches...

Mais l'heure n'était pas à ce genre de considération. Les hommes arrivaient. Les deux chats pouvaient sentir leur odeur et entendre très nettement leurs lourds pas frapper le sol.
Velvet partit devant en jetant un dernier regard à la prostituée dans son sac.


- Au revoir! fit-elle avant de s'en aller à quatre patte d'un pas rapide.

L'herbe du parc était fraiche. La nuit avait amené avec elle son petit bout de rosée et l'avait déposée sur toutes les plantes des environs. Velvet sentait sur elle l'humidité pénétrer sa tunique de toile. Elle n'allait pas tarder à avoir froid et elle le savait. Elle poussa un petit grognement et continua sa route.
De temps en temps, elle regardait l'Ocelot pour s'assurer qu'il la suivait. Ils se retrouvèrent côtes à côtes et la Chimère en profita pour l'observer mieux. C'était un gros chat jaune à tâche brune. Son élégance dépassait tous les chats de gouttière que fréquentait la petite Chimère. Elle était vraiment fascinée par ces tâches. Même en Afrique elle n'avait ni vu ni entendu parler de ce genre de chat. Ce n'était que les histoire de marins qui lui avaient appris qu'il y avait des léopards dans son pays natal, mais elle n'en avait jamais croisé, sauf dans les livres de Cook.


- Toi venu d'Afrique? Comme Velvet? demanda-t-elle tout en continuant sa course.

Mais autre chose remuait son esprit: cette histoire de chien. Velvet n'avait jamais concrètement rencontré de Lycanthrope. Elle en avait croisé dans sa vie et avait ainsi senti chez certains humain des caractéristiques animales, mais jamais elle n'avait pu s'arrêter pour leur parler et malgré sa curiosité elle n'avait jamais pu en approcher un. En soit, elle ignorait l'existence d'êtres Humains capables de se transformer en animaux. Cet homme était le premier de ce genre qu'elle rencontrait et ça transformation l’avait terriblement impressionnée.


- Toi Chimère? Non hein? Moi pas pouvoir avoir ça...fit-elle en désignant la fourrure de l'Ocelot. Pas tâches, pas poils...Toi étrange...

Au bout d'un moment, Velvet ralentit sa course. Ils étaient maintenant à l'autre bout du parc et les hommes n'étaient plus ni visibles ni audibles. Le Suzanne's park était vaste et ils étaient maintenant hors de danger, à moins que les malfrats ne se mettent à leur recherche, ce qui était bien improbable vu le peu de chance qu'ils auraient de les retrouver à pareille heure.
La Chimère s'arrêta donc finalement sous un gros arbre. Elle avait appris à rester près des troncs pour pouvoir grimper au cas où elle serait menacée mais elle s'était déjà aussi aventurée dans la ville. Les gouttières lui servaient alors d'échappatoires.

Un peu essoufflée, la femme-chat soupira avant de se remettre à observer l'Ocelot. Quelque chose avait changé chez lui. Ce n'était plus vraiment l'homme avec qui elle avait échangé quelques mots, une autre personne était en face d'elle, c'était à la fois incompréhensible et effrayant.
Elle approcha sa petite main noire de la tête de l'Ocelot mais ne le toucha pas, se retenant à la dernière minute comme si elle avait senti qu'il ne voulait pas de contact physique.


- "A la fois chien, chat et homme" répéta-t-elle en réfléchissant clairement. Comment?

La Chimère s'approcha encore et lui sourit en fixant ses yeux des siens, leurs nez se touchaient presque.

- Yorick a des beaux yeux. C'est tout comme la lune là bas. Fit-elle en montrant du doigt le croissant qui leur souriait entre deux nuages noirs. C'est tout brillant.

Velvet ne semblait pas avoir beaucoup de conversation mais il suffisait que Yorick ne l'engage plus profondément pour qu'elle soit moins sauvage. Jusqu'à présent, c'était la terrible curiosité qui avait délié la langue de la petite Chimère. Sans cela, elle n'aurait pas adressé un mot au Lycan. Ce n'était pas dans sa nature de bavarder, elle tenait plus du chat que de l'humain, malgré sa base éminemment humaine. Sa maladie de coeur l'avait réduite avant sa transmutation et le chat utilisé pour combler son manque de souffle avait pris une plus grande place que prévu dans son être.



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MessageSujet: Re: Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Icon_minitimeDim 10 Fév - 1:51

Pour être parfaitement sincère, si les divagations et questionnement n’entravaient en rien la patience de Yorick, Synkkä ne pouvait guère en dire autant. Le lycan était d’ailleurs bien surprit de la description peu flatteuse de Black Velvet sur les canidés, lui qui avait toujours connu les loups avec Deckard et sa sagesse, et les félins comme des animaux ronchons et sauvages. Mordre surement, mais crier, pas sans bonne raison. Du moins, c’était ce qu’il avait toujours vu. Et chez sa famille lycanthrope c’était plus ou moins la même chose. Velvet n’avait pas l’air d’être quelqu’un de nerveux et pressé, malgré ses comportements parfaitement félins. Synkkä lui, s’impatientait. Il fallait partir, et vite. L’entité d’ocelot n’était guère du genre patient et compréhensif, d’autant plus que cette jeune fille n’avait strictement rien fait de méchant mais il s’en méfiait également comme de la peste bubonique. Yorick l’entendait râler intérieurement, mais ne répliquait pas.

Pendant leur course acharnée pour échapper à leurs détracteurs, Yorick se demandait si cela avait été vraiment une bonne idée de révéler sa vraie nature à cette femme. Ou enfant. Il ne savait pas vraiment. Elle n’avait pas l’air choquée, plutôt curieuse, mais jamais au grand jamais le lycan n’avait parlé de ses capacités surnaturelles à quiconque autre que sa famille proche. Et il n’était pas à l’aise après avoir fait cette révélation à une parfaite inconnue. Il essayait de se convaincre qu’il n’avait guère eu le choix, qu’elle aurait surement péri sans son intervention, mais rien n’y faisait, il était angoissé à l’idée que la situation puisse dégénérer. Il jeta un regard sur elle alors qu’elle courait à ses côtés. Elle aussi semblait à peine humaine, du moins pas complétement. Il ne savait pas comment décrire cette personne. Déjà qu’il n’avait que très rarement croisé des africains dans les ruelles de Londres. Il avait même entendu parler de métissage dans les recoins des tavernes. Sans en voir un seul de sa vie. Elle avait l’air d’être le genre de personne à devoir se cacher aussi, encore plus que lui.

Il tiqua quand elle lui posa la question à propos de l’Afrique. Il avait presque honte de devoir répondre à la négative, d’autant plus qu’il n’avait strictement jamais mis les pieds sur le continent africain et que ce n’était absolument pas sa priorité.

- Non. Je…


Il réfléchit un moment à ce qu’il allait répondre, sans trop lui en dire, et sans trop être vague non plus. D’autant plus qu’il ne savait pas non plus comment être parfaitement clair, car après tout, les lycanthropes n’étaient rien de scientifique. Son père s’était acharné à trouver une réponse à la lycanthropie, mais il avait toujours échoué.

- Il y a des esprits partout, Velvet. Et il y en a deux qui sont toujours avec moi. Alors je suis eux, et ils sont moi… Tu comprends ?

Il articulait d’une façon exagérée et relativement ridicule, sachant bien que son accent finlandais était parfois dur à comprendre, et qu’elle n’avait pas l’air de savoir parler un anglais absolument parfait. Quoique c’était peut-être insultant, mais il était trop tard. Tant qu’elle avait compris, c’était le plus important.
Cependant, un mot de sa part eux l’impact d’une décharge sur lui. Chimère. C’était donc ça la réponse. Une chimère. Ce que son père avait étudié pendant sa jeunesse. Black Velvet était une chimère. Un habile mélange d’animal et d’humain, mise en place par l’alchimie. Il avait automatiquement pitié d’elle. Cela signifiait qu’elle aussi avait probablement souffert dans les mains d’un homme peu scrupuleux de jouer avec la chair humaine.

Yorick était désolé. Mais Synkkä s’en fichait royalement.

Il n’avait pas répondu quand ils ralentirent. De toute façon, que dire d’autres ? Elle-même avait compris qu’il n’était pas une chimère. Synkkä était fatigué de cet interrogatoire. La cheminé de la maison lui manquait. Londres était trop fraiche pour lui, et très particulièrement le soir. Il n’avait jamais supporté l’hiver scandinave de toute manière. Yorick resta droit quand elle le regarda encore en parlant à elle-même. Il ignorait comme être plus clair, mais il réfléchit pour tenter de répondre à ses questions. Les réflexes de Synkkä le forcèrent à se déplacer quand elle tendit la main vers lui, tout simplement qu’il détestait tout contact dès qu’il était sous forme d’ocelot. Rien que l’idée d’être touché, caressé, approché le faisait frémir d’horreur. Il n’eut guère le temps de répondre, car elle approcha son visage du sien, les yeux plongés dans les grands iris jaunes de la chimère. Elle lui souriait gentiment. Yorick n’arrivait pas à expliquer pourquoi il se sentit incroyablement calme et détendu alors qu’elle le fixait en lui parlant de ses yeux. Comme si le simple fait d’être à proximité de Velvet l’avait rendu doux. Il quitta donc sa forme d’Ocelot pour reprendre celle d’homme. Là où ses yeux brillaient le plus, d’un bleu d’une clarté aveuglante au milieu de paupières mortes sur un visage sale et barbu. Yorick se sentait bien, et pour la première fois de la soirée, il sourit.


- La lune n’a rien à voir avec mes yeux, Velvet. C’est le travail des hommes.

Il ne bougea pas, alors qu’ils s’observaient dans les yeux pendant quelques longs instants, avant qu’il ne brise le silence. Il saisit avec douceur une des mains de Velvet, pour mieux la regarder. Une chimère. Lui aussi c’était la première fois qu’il en voyait une. Il en avait entendu parler moult fois. Son frère lui avait montré des dessins horribles de Lion mêlés à des serpents. Et pourtant, Velvet ne ressemblait en rien à cela.

- Toi aussi, ce sont les hommes qui t’ont fait ça ?

Il pointa sans agressivité la cicatrice qu’elle avait sur la joue droite. Il savait qu’il pouvait faire peur avec ses manières ardues et sa forte voix aux accents scandinaves. D’autant plus que ses yeux brillants n’en faisaient pas quelqu’un d’une douceur infinie. Il était aux antipodes de la chimère. Rien de doucereux chez Yorick. Seulement un homme qui essaye de gérer son agressivité et sa rancœur. Mais dès que l’on parlait des alchimistes, il sentait la haine remonter en lui d’une manière un peu trop rapide.

- Les hommes n’ont pas de pitié pour les gens comme nous, Velvet. Tu as déjà dû le remarquer.

C'était sur le ton de la confidence qui lui disait ça. Il était inquiet pour une fille aussi fragile, sentiment bizarre de la part de quelqu'un aussi peu concerné par son prochain en temps normal. Mais elle dégageait quelque chose de calme, de gentil, qui le mettait en confiance. Et il se doutait qu'une chimère pareille, en liberté, et d'une origine aussi peu commune dans les rues de Londres, ce n'était en rien rassurant. Il se doutait qu'elle n'était pas stupide, et pour avoir déjà survécu, elle savait y faire. Néanmoins, sans l'aide de Yorick, la situation aurait pu très mal tournée. Il voulait qu'elle en soit certaine, qu'elle fasse plus attention désormais.

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MessageSujet: Re: Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Icon_minitimeDim 24 Fév - 7:21

Elle était si près de cet homme, si près et pourtant si loin...

Yorick était grand, très carré, l'air bourru et mal peigné, c'était un homme venu des pays froids qu'elle ne connaissait pas. Sa barbe désordonnée et sa crinière de mèches rebelles lui donnaient un air sauvage, eut-on même dit "barbare" à cette époque. Il ressemblait à un ouvrier, il en avait la voix et les manières, mais ses yeux, ses yeux bleus remplis de lumière, ses yeux fantastiques, pleins de mystères et de magie, lui offraient une touche merveilleuse que n'avait certainement pas le premier venu.
Velvet en avait vu des hommes dans sa vie, mais c'était la première fois qu'elle en rencontrait un avec de telles pupilles! Et puis, sa capacité à se métamorphoser en chat tacheté l'impressionnait. Qu'était-ce donc que cette magie? Était-il comme elle, une Chimère? Ou était-ce le fruit d'une autre expérience alchimique? Avait-il seulement un lien avec les Alchimistes? Apparemment non, il parlait maintenant d'esprit et non pas de magie. Cependant, alors que la petite africaine le dévisageait de plus en plus près, Yorick lui affirma que c'étaient bien les hommes qui lui avaient donné de pareils yeux et que ces derniers n'avaient rien à voir avec la lune.

Velvet recula un instant et le regarda en penchant la tête sur le côté.


- Comme...le père de Velvet?

C'était dit avec tellement d'innocence que cela aurait ému n'importe quel être en cet instant. La petite Chimère avait le don de provoquer l'empathie autour d'elle et ses grands yeux jaunes y étaient pour quelque chose. Elle les plongea à nouveau dans ceux de son nouveau compagnon. Ce dernier lui prit doucement une main. Velvet hésita mais elle se laissa bientôt faire. Il était rare, très rare que la jeune femme ne se laisse ainsi toucher. D'habitude, elle fuyait au moindre contact physique qu'elle n'avait pas commencé d'elle-même. Mais pour une fois, elle voulu connaître cette sensation sur sa peau: celle des mains rugueuses. Au contact de la paume de Yorick, elle frissonna. Cela lui rappela tout ces marins qui l'avaient élevé depuis sa naissance. Elle était passée de mains en mains et tout ces travailleurs l'avaient nommée "Velvet", le velours, pour justement marquer le contraste entre la rugosité de leur peau et la douceur de la sienne. Yorick lui demanda alors si c'étaient les hommes qui lui avaient blessé la joue un jour. Velvet lui sourit.

- Non pas les hommes, les démons. Fit-elle en appuyant sa joue contre le doigt de Yorick. Eux avoir voulu manger Velvet mais eux pas pouvoir alors juste blesser sa...ma joue avec sa dent.

La petite Chimère sourit à nouveau au colosse qu'elle avait devant elle. Son petit air amusé par la question qu'il venait de poser était en complet décalage avec ce qu'elle disait. C'était comme-ci tout le tragique de son histoire était passé au travers d'un filtre qui n'en retenait que les éléments de narration. Velvet ne laissait transparaître aucun sentiment dans ses paroles. Elle ne faisait qu'exposer ce qui avait été.
Yorick semblait perturbé. Il gardait un air aimable mais une certaine alarme faisait briller son oeil. Il continua de mettre en garde la jeune Chimère contre les hommes. La petite créature, elle, continua de lui sourire.


- Non, pas tous gentils, oui, mais pitié, ho si. Mr Cook, Mr Smith, papa Metterow, Mme Hellington...Velvet levait les yeux au ciel comme pour compter tous les êtres Humains qui l'avaient aidée dans sa vie. Mais apparemment elle en perdait le compte et s'embrouillait. Eux...ils a...ils ont eu pitié de Velvet et lui ont donné à manger, même du miel.

Il apparaissait maintenant que la petite Chimère tentait de parler correctement. Au début, cela ne sembla pas naturel mais elle retrouva rapidement un usage plus commun de la parole.

- Velvet sait que les hommes sont pas tous comme eux là-bas. Ajouta-t-elle en montrant d'un coup de tête la zone du parc d'où ils venaient. Beaucoup gentils avec elle. Comme toi, mais toi pas Humain, non?

Sa petite main s'étendit dans la paume de Yorick. La Chimère compara la taille de leurs doigts. L'homme était un véritable titan à côté d'elle. Toute frêle, toute petite et maigre, elle paraissait avoir à peine 18ans et sortir d'un mauvais pensionnat qui l'avait mal nourrie. Cela l'amusait clairement. Elle joua bientôt à comparer son avant bras, puis son bras en entier et ses pieds, nus dans l'herbe froide.

- Yorick a belles mains et grands épaules. Velvet petite.

Puis elle eut soudainement un comportement encore plus étrange qu’auparavant. Elle sembla vouloir escalader Yorick, en s'agrippant à ses épaules et à sa veste délavée. En vérité elle l'escalada concrètement sans que l'homme ne puisse rien faire tellement elle alla vite. Les jambes autour de ses hanches, accrochée à son cou d'une main, elle se pencha sur le côté pour se tendre vers le ciel et humer l'air. Yorick aurait pu croire qu'elle voulait se percher-là pour tester ses fameuses épaules. Mais bientôt ses beaux yeux jaunes se plissèrent et elle sauta presque immédiatement à terre lorsqu'un coup de feu fit trembler l'arbre au-dessus d'eux. Velvet l'avait échappé belle. Au sol, elle poussa un cri déchirant:

- Hiiiaa Yorick doit venir!! Eux revenus!

Velvet attrapa la main du colosse et s'enfuit à toutes jambes en le tirant avec elle. Un second coup de feu retentit et la Chimère poussa un petit cri de douleur. Cependant rien ne semblait maintenant pouvoir l'arrêter. Sa course finit par la faire plier et elle se mit à nouveau à courir à moitié à quatre pattes. Elle allait bien plus vite ainsi et elle semblait aussi plus à l'aise. Au bout de longues minutes de course, leurs pas ralentirent. Ils étaient maintenant arrivés dans une ruelle. Velvet eu le réflexe d'escalader une paire de caisses et de se percher à presque 4 mètres du sol. Ses yeux de chat fixèrent un moment l'obscurité de la rue et bientôt elle se coucha sur le ventre, jambes et bras ramenés sous elle.

- Non...pas tous gentils...Souffla-t-elle en se recroquevillant sur elle-même.

En haut de sa caisse, elle se sentait plus en sécurité mais son sang coulait maintenant sur ses doigts crispés au niveau de ses côtes flottantes. Elle avait été touchée par la seconde balle. Heureusement, l'objet métallique n'avait fait que traverser son côté sans y rester fiché. Cependant, la petite créature se sentait déjà vidée de ses forces. Elle se pencha au-dessus de la caisse pour jeter un coup d'oeil à Yorick.


- Velvet a mal...Fit-elle d'une voix tremblante.

C'est alors qu'une paire de voix retentirent à l'entrée de la rue. Les bandits du parc les avaient retrouvés et ils venaient de les suivre jusqu'ici. Ils étaient au moins cinq, peut-être six ou sept, Velvet ne voyait plus correctement. Maintenant, elle avait réellement peur et elle regrettait d'être sortie de chez Mme Hellington pour jouer avec la glace du parc. Finalement, elle n'y avait trouvé que le feu...



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MessageSujet: Re: Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Icon_minitimeLun 11 Mar - 2:00

Son père ? Quelque chose qui résonnait comme cruellement familier aux oreilles de Yorick. Lui aussi pouvait blâmer son père pour ce qu’il était devenu, et pour ce qu’il aurait dû être. Le lycan n’avait pas seulement détesté son père pour les années de souffrances et d’expérience, coupé du monde et de tout épanouissement. Non, en arrivant à Londres, il avait découvert des gens bien plus malheureux qu’il aurait pu l’être. Forcé à vivre dans le froid, à trimer pour des parents à peine sorti du berceau, en contact avec les rongeurs et toutes les saletés du monde… Yorick n’avait pas bien vécu son enfance, mais il avait eu la preuve vivante que tout aurait put être pire. Mais il avait surtout affreusement jalousé son frère, qui bien que victime de son père, avait eu droit à une éducation, un avenir, et même une petite fortune que Yorick n’aurait jamais eu le droit d’approcher. Même si il ne se serait jamais échappé. Le nordique s’était souvent demandé quel aurait été sa vie si il était resté à subir toutes les expériences possibles. Il s’imaginait aisément disséquer comme ultime conclusion à un destin peu scrupuleux. Mais si lui, Trevor et Diane avaient vaincu leur peur face à leur paternel abusif, ils l’auraient peut être occis ensemble et se serraient enfuis en famille. Ce n’était pas à écarter, mais fort peu probable. Yorick évitait de vivre avec des « si », cela ne pouvait que le remplir de regret. Et du haut de ses 25 ans, il en avait déjà trop. Portant le poids du pauvre cadavre de Diane dans ses bras perpétuellement. Il avait beau savoir que Trevor était le coupable, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il aurait pu faire quelque chose pour elle.

Velvet le regardait avec des grands yeux. Il lui avait fallut du temps pour comprendre que ce n’était pas à cause d’un étonnement, mais seulement à cause d’une taille démesuré de ses iris jaunâtre. C’était inhabituel, mais charmant. Beaucoup plus charmant que les pauvres lanternes greffés dans les rétines froides de Yorick. Il cru un instant qu’il avait mal comprit ce qu’elle avait voulu dire, que parler dans une langue qui n’est pas maternelle, ni pour lui, ni pour elle, était un barrage pour la compréhension. Mais non, elle avait bien dit démon. Et Yorick ne pouvait que comprendre. Que ce soit métaphorique ou tout ce qu’il y avait de plus sincère, si Velvet avait ce sourire amusé et ses airs mutins, elle avait effectivement souffert entre les mains des hommes. Il ne pouvait rien ajouté de plus.
Si elle avait tout d’abord eu l’air surprise par le contacte physique, lui-même devait avouer que le geste lui avait échappé, elle avait l’air désormais à l’aise. Jusqu’à délibérément poser sa joue douce sur le doigt vulgairement pointé du technicien. La cicatrice était plus profonde qu’il ne l’avait tout d’abord cru. Surement à cause de la couleur sombre de la peau de Velvet. Il était plutôt partagé sur cela. Il connaissait assez bien les cicatrices pour juger qu’elle ne l’avait pas reçu par accident, ou bien par un geste un peu trop brusque, mais bel et bien à cause d’une agression sévère et cruelle. La pauvre avait l’air si jeune, et la cicatrice semblait bien vieille.

Synkkä semblait s’être calmé. Comme si les grands yeux de Velvet avait eu raison de son agressivité à lui aussi. Yorick avait du mal à savoir sur quel pied danser, entre sa colère contre les alchimiste, sa pitié pour la jeune fille, ou bien l’empathie qu’elle transpirait et qui l’empêchait de laisser sa rancœur le submerger encore. Quoique cela ne le changeait guère de d’habitude. Toujours en train de courber l’échine, aussi bien au travail que chez lui, forcé de ravaler une colère qu’il ne comprenait pas, et qu’il n’arrivait à calmer qu’avec l’adrénaline de la chasse.

Il essayait de suivre ce qu’elle voulait dire, mais il tiqua quand elle lui parla de son humanité. Lui-même ne savait pas vraiment quoi en penser. Lui qui avait toujours été mis à l’écart de la société, et qui même maintenant n’arrivait pas à s’y sentir à l’aise et en osmose. Il avait pensé que vivre au milieu de Londres avec les autres humains l’aurait rendu plus social, il avait surtout comprit que ce n’était pas le genre de vie pour lui. Même à l’opéra, il était traité comme un ouvrier, mais il avait toujours la paranoïa d’être prit de haut à cause de sa vraie nature. Il la regarda comparé la taille de leurs mains, le regarder avec attention, il était presque sûr qu’elle le jaugeait. Cela ne le dérangeait pas. Il était plus habitué aux coups d’oeils mi discrets, mi curieux des gens dans la rue ou à l’opéra. D’ailleurs on l’interdisait toujours de quitter les loges ou les coulisses pendant les représentations, pour éviter que la foule ne aperçoit. Il avait parfois l’impression d’avoir une bosse sur le dos ou d’être balafré de l’œil à l’oreille.


- Tu ne te considères pas comme humaine, Velvet ? … demanda-t-il sans vraiment savoir pourquoi il avait posé cette question. Mais cela l’intriguait. Elle avait toutes les caractéristiques d’une humaine, des jambes, des bras, une peau, des yeux, de quoi parler, entendre, voir, penser, communiquer… Où lui avait-on apprit à distinguer l’humanité de son côté chimère ? Si elle était effectivement une chimère.

Des belles mains. Yorick regarda ses mains rugueuses et un peu sales, sans vraiment comprendre ce qu’elle entendait par là, mais elle était déjà en train de monter sur lui. Fronçant les sourcils, étant peu habitué et potentiellement gêné, il lui intima -gentiment mais peut-être un peu sèchement- de bien vouloir descendre de là. Il avait beau ne pas être anglais, il était entouré toute la journée de personne affreusement anglaise et protocolaire au possible, et aussi bien, il avait le sentiment que ce qu’elle faisait été profondément inadéquat. Mais surtout, elle ignorait ce qu’elle voulait faire en montant ainsi sur lui, allant jusqu’à lui agripper le cou et enserrer ses hanches avec ses jambes.

Elle n’eut guère le temps de l’écouter, car déjà, l’impact de balle eut tôt fait de les surprendre. Son visage se refermant sur le champ, Yorick n’avait pas spécialement envie de fuir, mais plutôt un furieux besoin de répondre par l’offensif. Pour régler le compte de celui qui avait osé les menacer de cette manière. Il était déjà en train de se préparer à sortir son arbalète mais Velvet ne l’entendait pas de cette oreille. Attrapant la main du nordique, elle le supplia de venir avec lui en le tirant sans ménagement. Yorick n’aurait fait la sourde oreille à ses doléances en temps normal, mais Velvet ne semblait pas lâcher l’affaire et il siffla entre ses dents avant de détaler. Prenant le temps de se changer en ocelot pour courir pour lui. Il avait horreur de fuir, cela était contraire à son instinct de chasseur. Mais une civile était au milieu, et il n’avait guère le choix. Il la suivit quand elle se rendit au sommet d’une pile de caisse, se cachant dans l’ombre, sachant que son pelage était très visible, il essaya de se faire tout petit.

Malheureusement, ils étaient bel et bien là, dans la ruelle, se demandant où ils pouvaient bien se cacher. Le plus intelligent à faire, c’était de ne pas bouger, de rester complétement immobile en attendant qu’ils aient fini de faire leur ronde. Mais Ils étaient moins stupides qu’ils en avaient l’air, et l’un d’entre eux suggéra de fouiller dans la pile d’objet, un endroit où pourrait aisément se planquer une fillette. C’était mauvais, il fallait agir, et vite.


- Velvet, ne bouge surtout pas. Je reviens vite.
Murmura l’ocelot à l’oreille délicate de la chimère avant de se jeter au sol devant la troupe ennemie.

Celui qui avait conduit l’armée reconnu tout de suite le « satané chat » qu’il avait croisé un peu plus tôt. Ni la gamine, ni la brute épaisse qui les avait menacé, mais bel et bien le matou qui l’avait griffé sans plus de cérémonie. Furieux, et désireux de se venger, il poursuivit avec ses compères le félin qui été déjà en train de partir.

Yorick ne supportait pas d’être la proie, cela l’irritait affreusement, il préférait de loin la place du chasseur. Et être poursuivit par des imbéciles, soulards et incompétent, puant l’amateurisme et la fierté mal placée, il trouvait ça affreusement humiliant. Mais le but n’était pas de jouer au plus fin, mais bien et bien de les semer, pour revenir chercher Velvet, blessée qui plus est. La course poursuite dura une bonne dizaine de minute, le temps de les perdre dans les ruelles sombres et mal fréquentées de la city, espérant qu’une quelconque présence les ralentirait. Il était en train de fatiguer quand la balle tirée par l’un d’entre eux atteint pour la première fois sa cible, effleurant cruellement la joue de l’animal.

Le nordique commençait à douter de sa capacité à les semer quand il finit par sentir une nouvelle odeur. Quelqu’un qui approchait. Il eut à peine le temps de remonter se dissimuler sur les toits, qu’un agent de police, pendant sa ronde nocturne, déboula furieux, demandant aux responsables d’une telle agitation de s’expliquer. Yorick n’attendit pas la suite de l’histoire, et s’assura qu’il n’était pas suivit avant de partir retrouver la fillette…
Maintenant avec une belle coupure sur la joue, il avait repris forme humaine alors qu’il s’avançait silencieusement vers l’endroit où il avait laissé Velvet.


- Tu peux sortir, je suis seul.

C’est juste maintenant qu’il se rendait compte à quel point il était épuisé. Son endurance avait beau être impressionnante, il ne pouvait pas tenir autant de temps à courir aussi vite sans en ressentir un méchant contre coup. L’adrénaline et la peur lui avait empêché de s’épuiser en courant, mais maintenant que c’était fini, il sentait ses jambes devenir douloureuse, ses mains qui tremblaient, et il suait à grosses gouttes.

- Tu as toujours mal ? Fit-il alors qu’il devait s’asseoir sur une des caisses. Je vais te raccompagner… donne-moi une minute.

Il baissa la tête en soupirant lourdement et se frotta un œil, se sentant dans un état frôlant le pathétisme. Et dire qu’il devrait aller travailler dans quelques heures…
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MessageSujet: Re: Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Icon_minitimeVen 15 Mar - 15:41

Tout était allé si vite...
Alors que Velvet n'était sortie que pour se promener et pour profiter de la glace de son parc préféré, elle avait rencontré ces hommes, des assassins, la violence. Puis elle avait rencontré Yorick, un homme étrange aux yeux brillants comme la lune, la douceur d'une paire de mains aussi rugueuses que celles des marins de son jeune temps.
Et puis il y avait eu le coup de feu, la fuite, la douleur, le sang. La glace avait fait place à la poudre, la lumière à l'ombre, le sourire à la grimace.

Du haut de la caisse sur laquelle la petite Chimère s'était perchée pour se cacher, elle avait alors vu Yorick disparaître pour tenter de semer les bandits qui les avaient poursuivis. Il s'était changé en Ocelot et, avant même que la pauvre créature n'ai le temps de dire un mot, il était parti avec les hommes à ses trousses. Leurs cris s'étaient bientôt perdus en écho dans la rue et le silence avait pris place au lieu du chaos.
Seule avec elle-même et sa terrible blessure, Velvet avait alors soupiré. La souffrance lui tourmentait l'esprit et ses côtes brûlaient d'un feu qu'elle n'avait encore jamais réellement connu jusqu'ici. En effet, si ce n'était pas la première fois qu'on lui tirait dessus, c'était bien la première fois qu'on la touchait. La morsure de l'acier dans ses chairs lui avait presque fait perdre connaissance dans sa fuite mais elle avait tenu bon. Elle avait entraîné Yorick avec elle et avait couru de toutes ses forces pour venir se cacher ici. Jusque là, elle avait réussi à se mouvoir mais ses forces l'abandonnaient maintenant. Seule, complètement anéantie par le mal qui la rongeait, elle sentait ses yeux se fermer doucement. Son sang coagulait dans ses mains plaquées contre sa plaie, il lui collait les doigts et répandait son odeur de fer autour d'elle. Tout n'était que douleur et incompréhension. Que leur avait-elle fait? Rien du tout! Et pourquoi ces armes terribles?

La Chimère resta ainsi recroquevillée pendant quelques longues minutes.
Puis mue par quelque force, elle s'assied et observa sa blessure. Sa tunique était déchirée au niveau de ses côtes flottantes et un liquide vermeille l'avait souillée sur bien des pouces. Velvet tira un peu sur le tissu pour le déchirer encore et le décoller de sa plaie. Elle grimaça et se mit ensuite à tenter d'enlever du sang en épongeant directement avec ce qui lui restait de tissu sur le corps. Elle était dans un état pitoyable et en vérité sa poitrine était presque dévoilée. La petite Chimère serrait les dents. Ses grands yeux jaunes étaient empli de larmes. C'était rare, très rare même que Velvet ne pleure. Mais ce soir, elle avait mal.

Au bout d'un moment, elle abandonna l'idée d'éponger son sang: ce dernier coulait bien trop et sa tunique n'était pas assez grande. Et puis, même si elle manquait généralement de pudeur, elle savait que les humains n'aimaient pas la voir nue. Enfin ça, elle ne le comprenait toujours pas très bien, mais madame Hellington mettait tellement de coeur à l'encourager pour se vêtir que cela devait être très important.
En boule en haut de sa caisse, la Chimère tenta de se calmer. Elle tremblait et son coeur battait réellement trop vite. Son défaut de naissance n'était pas entièrement parti avec sa transmutation. Cette dernière l'avait seulement sauvée d'une mort certaine, mais jamais elle ne l'avait guérie. Elle sentait son organe palpiter contre sa poitrine en feu. Il fallait qu'elle respire, les marins le lui avaient souvent dit, et il fallait qu'elle ferme les yeux...

Ce fut un son léger qui l'éveilla. Yorick était de retour!
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle le vit qui venait d'escalader la pile de caisse. Elle le regarda s'installer près d'elle. Il était revenu sous sa forme humaine. La première chose que Velvet remarqua ce fut cette blessure qu'il avait à la joue. L'homme semblait épuisé. Il était haletant et son sang glissait jusqu'à son menton. La Chimère frissonna. Qu'avait-il donc fait lorsqu'il était parti? S'était-il battu avec les bandits ou les avait-il juste éloignés? Elle ne le savait pas, elle ne voulait pas le savoir...l'ombre était là...plus rien n'importait.


- Velvet...pas humaine...mais pas homonculus non plus...Yorick...

La Chimère se traina vers l'homme pour s'écrouler dans ses bras comme une enfant qui cherche refuge dans le giron d'un adulte. Son compagnon ne semblait pas avoir vu qu'elle avait eu les côtes flottantes traversées par une balle. Pour elle, une telle blessure était terrible. Elle qui était si frêle, si douce, si innocente. Elle était recroquevillée sur elle-même, en boule sur les genoux de l'homme auquel elle s'agrippait maintenant. Et lorsqu'elle releva la tête pour regarder ce dernier de ses yeux vitreux, elle lui sourit d'un air désolée.

- Moi pas régénérer...

Elle leva sa main en tremblant et la posa non loin de la plaie qu'avait Yorick au visage. Son sourire se fit moins intense.

- Toi...tu veux me ressembler? Pas bonne chose...

Les yeux de la Chimère plongèrent dans ceux de l'homme. Ils brillèrent un peu à la lueur du réverbère le plus proche et son iris jaune sembla de feu. Velvet utilisait en cet instant son pouvoir de tendresse innée. Elle avait besoin d'aide, sans cela elle pouvait tout aussi bien mourir dans un coin de rue. Yorick semblait évidemment prêt à lui porter secours de manière naturelle. Ne venait-il pas de lui dire qu'il allait la raccompagner? Bien sûr que si. Mais Velvet sentait qu'il y avait une réelle urgence qu'il n'avait pas saisie. Déjà, garder les yeux ouverts lui était difficile. Non seulement elle était physiquement fragile mais en plus son souffle n'était plus qu'un faible petit râle: son coeur malade en avait pris un coup.
Mais comment dire à Yorick où elle habitait? Elle ne connaissait pas l'adresse de nom, seulement de mémoire. Elle pouvait retourner chez Mme Hellington les yeux fermés, mais expliquer à cet inconnu le chemin, alors qu'elle pouvait s'endormir de douleur à tout moment, c'était autre chose...


- Ma mère...Hellington. Articula-t-elle en gémissant un peu.

Elle laissa retomber son bras et s'agrippa au col de l'homme. Elle avait froid, elle avait faim et elle ne sentait plus vraiment le bout de ses doigts. Cette soirée avait été trop d'émotions pour elle.

Sans cette balle, elle aurait certainement suivit Yorick, où qu'il aille, pour lui parler et pour continuer à le découvrir. Elle voulait mettre un nom sur ses étranges capacités. Car s'il n'était ni Chimère, ni démon, pourquoi pouvait-il se transformer en animal? D'où venaient ses ''esprits''? Et ses yeux? Les hommes lui avaient fait ces yeux, il l'avait dit, mais...comment? Par l'Alchimie? Elle ne comprenait pas. Et puis...ses mains lui plaisaient...C'était des mains de travailleurs, des mains comme celles des marins...Elle l'aimait bien, Yorick...C'était la première fois qu'elle rencontrait un homme capable de devenir chat. Derrière son apparence bourrue, il semblait avoir un coeur d'or. Ne venait-il pas de prendre de gros risques pour la protéger en éloignant toute cette bande de sauvages? Et ses paroles...toujours bienveillantes...Oui, Velvet voulait rester avec lui.


- Les démons sentir odeur du sang...Yorick...Je veux partir!

Les yeux de la Chimère s'étaient faits implorants. Il était temps de quitter les froides rues pour se réfugier au chaud sous quelque toit. Car même si le jour n'allait pas tarder à se lever, Velvet craignait que leurs blessures n'attirent des Vampires, comme un morceau de viande rouge attire les requins autour d'un bateau de pêche...



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MessageSujet: Re: Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Icon_minitimeDim 17 Mar - 22:15

Homoncu… quoi ? Yorick, étourdit par la fatigue de sa course folle et aveuglé en grande partie par le noir, ne comprenait absolument pas où elle voulait en venir. Mais avant qu’il est le temps de comprendre, elle était déjà dans ses bras. Tout d’abord surprit, voir même réticent, pas vraiment heureux d’une telle proximité, mais sans vraiment avoir le courage, ou même l’envie de la repousser. Il la sentait se lover contre lui, comme si il était un père ou une mère aimante qui devait la consoler ou la protéger. Comment pourrait-il la protéger ? Il ne faisait que se cacher, incapable de vivre normalement. Il avait abandonné la seule personne qu’il aurait pu protéger, quitter sa famille pour ne trouver que des ombres du passé… Yorick avait fait peu de choix judicieux dans sa pauvre vie, il ignorait comment il aurait pu aider quiconque.

Il sentait quelque chose de poisseux contre lui, traverser le tissu de sa veste rapiécée pour le coller à la peau. Habitué à l’odeur de son propre sang qui coulait sur sa joue, la fatigue lui avait fait perdre ses repères, et il ne voyait que maintenant que Velvet était en train de se vider de son sang contre lui. La panique augmenta son rythme cardiaque, alors qu’il finit par passer son bras autour de des épaules de la petite chose, pour la mettre à l’aise, alors qu’elle était en position fœtal contre lui, et il l’inspecta un peu mieux. Il ne faisait pas vraiment attention à ce qu’elle disait, occupé à constater qu’elle avait déchiré en grande partie sa pauvre robe pour essuyer la plaie. Yorick n’était pas médecin. Personne dans son entourage ne l’était, et s’il avait le luxe de pouvoir utiliser les plantes pour se guérir, il ne pouvait pas transmettre son don à quelqu’un. La seule solution de Velvet, c’était qu’elle connaisse, elle, quelqu’un qui pourrait prendre soin d’elle. Hors de question qu’elle ne meurt dans ses bras. Pas après Diana. Alors qu’elle semblait avoir l’âge qu’elle aurait dût avoir…

Il senti sa main douce sur sa joue, fronça un peu les sourcils pour comprendre ce qu’elle disait, mais il fut tout de suite harpé par ses yeux. Il ne comprit pas du tout ce qui se passait, mais tout était une évidence. Il FALLAIT qu’il la ramène chez elle. Sans discuter, sans réfléchir, sans songer à toute l’énergie perdue pendant sa course folle. Ne pas penser à ses jambes qui pourraient se dérober, ne pas penser à son travail où il devrait donner tout ce qu’il a, sans se plaindre et sans fléchir, comme si il ne s’était absolument rien passé. Rien n’avait d’importance. Les grands yeux de Velvet étaient catégoriques, elle était blessé, il devait s’en occuper.

- Tu veux partir. Fit Yorick, répétant ses paroles d’un air un peu interdit. Je vais te ramener. Reste avec moi, Velvet. J’ai besoin de toi, je ne connais pas le chemin.

Il ne fit même pas attentions à l’affirmation de Velvet. Celui que les démons arrivaient. Il ne voyait pas ce qu’elle voulait dire par là. Les démons, oui, il y croyait. Plus particulièrement le diable. Mais le diable siège en enfer. Yorick avait peur de l’enfer. L’imaginer rôder la nuit dans les rues sales de Londres, non, ça ne lui avait pas traversé l’esprit. Pas de démons ici. Seulement les espèces de saoulards qui tuent des femmes et attaquent des petites filles et des pauvres chats.


- J’aurais dû les tuer… Siffla Yorick entre ses dents.

Il s’était mit à marcher, pour rejoindre d’une grande avenue. Il ignorait où Velvet vivait, mais il commençait à vaguement connaitre Londres, et il savait qu’il fallait toujours se déplacer dans les grandes rues plutôt que de chercher à se perdre dans le grand Labyrinthe de la City. Ainsi, cela sera plus pratique pour Velvet de le guider. Pendant sa marche, il tenait fermement la petite contre lui, la secouant très légèrement de temps en temps pour la garder éveiller et briser parfois le doux bercement des pas de Yorick. Le lycan ne voulait pas la voir mourir dans ses bras, et la voir réveiller le rassurer un minimum. Elle était légère comme une plume, mais avec la fatigue de sa longue nuit, de sa course effrénée, il sentait un peu le poids de la gamine. Mais pas autant que l’odeur du sang qui avait le don de réveiller la nature de Yorick. Celle qui ne trouvait la paix que dans la douce vengeance, celle qu’il essayait désespérément de calmer, mais qui pourtant le rendait si vivant.


- J’aurais dû les tuer. Répéta-t-il, ses yeux clairs si brillants et pourtant si froids, mornes et morts, fixant droit devant lui. Ses sourcils froncés et l’air sympathique totalement disparus de ses traits, pour ne laisser qu’un homme qui avait la rancœur pour compagne.

-Jusqu’au dernier.


Les yeux de Velvet avaient accompli leur but, certes. Celui de convaincre Yorick de prendre soin d’elle, de s’attacher à cette petite créature, et de tout faire pour la sauver. Mais le lycanthrope était un homme au sang chaud et sa tendresse ne pouvait être accompagné que de haine et de rage envers ceux qui les avait attaqué. Le nordique avait grandi pour devenir sanglant, et il était fort possible que son envie de vengeance le hante jusqu’à ce qu’il soit rassasié.

Yorick n’aimait pas la proximité. Velvet n’avait pas voulu l’approcher au début, et il ne comprenait pas pourquoi elle s’était désormais collée à lui de cette manière. Synkkä n’aurait jamais fait ça. Il s’était demandé pendant tout le chemin pourquoi il arrivait à porter aussi facilement la jeune fille sans se sentir inconfortable ou mal à l’aise, ignorant qu’il était sous l’influence du regard de Velvet. Mais plus il marchait, plus il se questionnait. Occupé à renifler l’air pour être certain de ne croiser aucun… démon, comme elle disait si bien, il suivait les indications de Velvet pour la ramener chez elle. En espérant que sa mère soit capable de gérer la blessure de sa fille. Si c’était bel et bien sa mère. Il n’avait pas tout comprit aux explications décousues de la gamine. Il espérait juste qu’il ne soit pas pris comme responsable de l’état lamentable de Velvet. Il avait très souvent l’habitude d’être le coupable désigné pour bien des choses, mais pour tirer sur une gosse, non. Le peu de fierté qu’il avait encore, ne supporterait pas ce cruel amalgame. Toujours était-il qu’une fois Velvet mise en sécurité, il ne devrait pas tarder. Il n’avait jamais failli à ses devoirs à l’opéra, mais il savait qu’un seul retard le priverait de son travail, malgré sa bonne volonté et la pseudo amitié qu’on lui offrait là-bas. Il ne pouvait pas se le permettre. Il avait hâte que tout ça se termine. De pouvoir se plonger dans le travail, et d'oublier cette colère qui commençait à lui crisper les membres. Mais il ne fallait pas serrer les doigts, Velvet pourrait avoir mal...


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MessageSujet: Re: Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Les corps sont là où on les laisse [Black Velvet et Yorick] [13/01/42] Icon_minitimeVen 29 Mar - 1:37

Le sang coulait le long de son flanc, elle le sentait, c'était chaud et humide. L'odeur métallique envahissait l'espace et son odorat surdéveloppé en était saturé. Mais il n'y avait pas que le sien qui coulait, elle sentait aussi celui de Yorick contre lequel elle s'était recroquevillée. Le Lycan avait aussi été touché. La situation était bien désagréable...Agrippée aux vêtements de l'homme, en boule dans son giron, la Chimère serrait les dents. Sa peau tirait un peu, comme si l'on en avait recousu un morceau et laissé à l'air libre la chose. Ses chairs, elles, hurlaient. Oui, Velvet souffrait. Yorick aussi était durement blessé et il semblait fatigué, mais son air farouche donnait à la petite femme le sentiment qu'il avait encore bien des ressources. Le Lycan avait l'apparence d'un guerrier qui avait vu maintes batailles. Peut-être était-il lutteur à ses heures perdues? Qu'en savait-elle? Finalement elle ne le connaissait pas. Peut-être qu'il était habitué se voir infligé de pareilles blessures? N'avait-il pas osé attaquer et dérouter les bandits qui s'étaient lancés à leurs trousses? Ne l'avait-il pas déjà sauvée deux fois? Cet homme était massif et prompt à la réaction, il devait avoir déjà combattu pour de semblables causes. Velvet le trouvait rassurant, rassurant et beau. C'était comme l'image d'un père perdu ou d'un frère, peut-être même l'image d'un mâle tel qu'il devait être à ses yeux: fort et posé. Elle-même ne savait pas encore ce qu'était l'amour alors qu'elle en exhalait toujours le doux parfum. Mais au fond de son petit être tuméfié, elle sentait le besoin de se rapprocher de Yorick, la nécessité de se placer sous sa masse, dans son ombre, à l'abri. Elle le trouvait attirant par sa taille et son allure rude et virile. Il avait quelque chose de profondément animal. Peut-être était-ce son chat tacheté qui lui faisait cet effet? Ou simplement la situation périlleuse dans laquelle elle se trouvait? Nul ne le saurait jamais, mais en cet instant Velvet se réfugiait dans ses bras puissants.
Loin d'être habituée à recevoir de pareils coups, la Chimère sentait son coeur malade lancer des appels au travers de sa poitrine. Elle haletait fébrilement et ses yeux papillonnaient de fatigue. Il s'en fallait maintenant de peu pour qu'elle ne défaille complètement. Il était réellement urgent qu'elle regagne la maison. Mme Hellington saurait la recueillir. C'était sa mère adoptive. Yorick n'avait peut-être pas envie de la ramener, il était lui aussi nécessiteux dans les soins, et sa nature spéciale ne pouvait que le perturber. D'ailleurs, son air bourru montrait bien assez qu'il n'était pas habitué aux relations humaines. Mais il comprendrait...il n'avait pas le choix...

Usant de son pouvoir, Velvet le convainquit de la ramener chez elle. Elle avait besoin d'être portée et sans son aide elle ne pourrait pas survivre. Heureusement, le Lycan fut très réceptif à son empathie et son regard lui indiqua bien vite qu'elle avait réussi à le motiver.

Lorsque la Chimère se sentit soulevée, elle gémit timidement et se tue. Elle avait mal mais c'était aussi la situation qui ne lui convenait pas. Elle avait peur, soudainement peur. Elle se sentait comme emmenée par une bête immense qui pouvait aussi bien la donner en pâture à ses petits. Malgré son pouvoir, elle avait quelques difficultés à avoir confiance. C'était rare qu'elle ne se laisse toucher, encore plus porter. C'était toujours elle qui venait au contact et qui gérait les mouvements, jamais l'inverse. Pour une fois, elle devait laisser son corps dans les mains d'un autre, se détendre et accorder sa confiance.
Cependant, elle sentait la terrible colère qui s'infiltrait chez l'homme. Ses paroles amères perturbèrent la petite Chimère qui ne pouvait supporter la violence dans la bouche d'un être si gentil. Son pouvoir était destiné à rasséréner autrui et à les conduire à l'apprécier quoi qu'il en soit. Ainsi, si elle avait réussi à faire de Yorick son allié jusqu'à ce qu'il décide de la porter jusqu'à chez elle, elle n'avait pas réussi à éteindre sa colère. Cela la mettait au désarroi. Bien entendu, les bandits méritaient cette haine mais Velvet ne pouvait pas cautionner la volonté de les tuer. Les propos du Lycan l'effrayèrent cruellement et son coeur accéléra encore.


- Yorick...pas comme eux...Lui pas verser le sang.

Velvet lui lança un regard triste puis se tue. Pour faciliter la tâche à Yorick et calmer son propre coeur, il fallait qu'elle évite de se crisper. Bientôt, la Chimère respira plus lentement. Elle sentait la chaleur de Yorick l'envahir et son pas, précautionneux mais vif, la rassurait d'autant plus qu'il semblait comprendre la moindre de ses mimiques destinées à l'orienter dans la ville. Même si avec l'aube l'obscurité s'éloignait peu à peu, il n'était pas forcément évident de trouver son chemin au milieux de toute ces ruelles. De plus, des badauds commençaient à envahir les rues, les ouvriers à se lever et il fallait absolument éviter d'être vus. Quelles rumeurs pourraient bien courir si l'on apercevait un homme de la carrure de Yorick se promener avec une jeune fille noire dans les bras? Que penserait-on en voyant tout ce sang et leurs visages fatigués? On penserait à un meurtre, à des expériences étranges...Yorick pouvait être arrêté par les autorités et Velvet emmenée par des savants ou des Alchimistes. Il y avait beaucoup à craindre. Les Vampires aussi pouvaient sentir leur sang et être attirés par eux, comme des requins par une charogne. L'aube allait encore mettre du temps avant de leur condamner le monde.  

Ainsi devaient-ils se dépêcher. Velvet poussa Yorick à accélérer le pas et malgré sa douleur, elle se redressa dans ses bras pour lui indiquer la route avec plus de précisions. Enfin, les rues lui devinrent encore plus familières que les précédentes et ils arrivèrent non loin du zoo. Mine de rien, le trajet fut long. Déjà, le soleil se levait au loin. La maison de Madame Hellington apparue au détour d'un carrefour et Velvet se redressa encore.


- C'est là...

La Chimère sentit alors que Yorick se dirigeait instinctivement vers la porte mais elle s'agrippa un peu plus à lui pour lui murmurer:

- Non...Velvet entre par fenêtre...

En effet, la Chimère ne passait que très rarement par la porte et Madame Hellington la verrouillait la nuit, comme tout le monde. C'était la fenêtre de sa chambre, située plus haut, qui offrait à Velvet une entrée possible. La vieille dame et elle s'étaient accordées sur ce point étrange mais vital pour la petite créature: puisqu'elle sortait souvent la nuit, il lui fallait un moyen de rentrer et la vieille dame ne pouvait pas lui laisser de clé puisque la Chimère refusait des vêtements décents et par-là même des vêtements à poche. Et puis ses escapades virevoltantes la lui aurait fait perdre sans aucun doute. Grimper aux arbres, aux gouttières et aux parapets ne pouvait pas lui permettre de conserver pareil objet. Madame Hellington lui avait déjà suggéré le collier mais le Chimère refusait catégoriquement d'avoir une chose autour du cou. Finalement, la vieille dame avait opté pour cette solution étrange et dangereuse mais néanmoins pratique pour la petite. La fenêtre de sa chambre n'était jamais totalement fermée, c'était une illusion. Une chatière aurait certainement été plus efficace et moins risqué pour les biens de la vieille dame, mais elle ne pouvait pas se résoudre à considérer la Chimère comme un animal.

Une fois que Yorick eut escalader comme il pu un morceau de toit pour accéder à sa fenêtre au premier étage, la Chimère passa un doigt entre les deux volets et enleva un petit crochet avant de pousser sa fenêtre qui s'ouvrit lentement dans un grincement léger. Elle poussa Yorick à entrer et descendit de ses bras en chancelant. Accroupie, elle sembla reprendre son équilibre et huma soudainement l'air comme pour s'en imprégner. Elle était chez elle, c'était une sensation qui l'envahissait soudainement de mille et unes impressions. D'abord elle était rassurée: sa mère ne devait pas être loin, ensuite elle se retrouvait au milieu de cet espèce de grenier où se mêlaient meubles et bibelots poussiéreux et qui lui apportaient une certain confort. A sa façon, Velvet était un peu comme une pie: elle aimait rassembler autour d'elle maints objets pour se fabriquer son nid. Madame Hellington s'y était habituée avec le temps: malgré ses supplications la belle petite africaine n'avait jamais voulu dormir dans une chambre décente et elle délaissait son lit pour dormir sur une étagère. C'était là que l'on retrouvait le plus d'animalité chez elle: dans sa manière de concevoir sa chambre.

Velvet leva les yeux vers Yorick et lui sourit faiblement.


- C'est là que Velvet dort. Il ne faut pas le dire aux Démons...Yorick le sait...hein?

Elle s'approcha et lui toucha le pied avant de ramener à nouveau ses yeux fauves dans les siens, si haut.

- Merci...Yorick peut rester...Maman sait faire le thé. Et elle a du alcool...le feu pour la blessure...

La Chimère n'insista pas. Elle n'en avait pas la force. Mais elle ne voulait pas que le Lycan s'en aille. Elle avait encore tant de questions à lui poser et elle était si pleine de reconnaissance. Elle craignait qu'ils ne se revoient jamais.

Un mouvement se fit dans le couloir: Madame Hellington s'était levée. Elle avait entendu la voix de Velvet et venait pour l'accueillir au retour de sa promenade nocturne. La Chimère lança un regard à Yorick et lui intima de s'en aller.

Lorsque Madame Hellington entra, Velvet était seule. Dans le contre jour qui se levait, elle ne distingua qu'une petite forme noire.


- Ha! Te voilà rentrée! Tu es allées loin cette nuit...Cela faisait longtemps que tu n'étais pas sortie toute la nuit...Tu veux du miel? J'en ai.

Son large sourire disparu soudainement lorsqu'elle fut assez près de la Chimère pour constater son état. Sa petite tunique en lambeaux effraya la pauvre femme qui se précipita à genoux devant elle pour l'observer avec attention. Elle avait le flanc déchiré, la peau toute brûlée, son sang coagulait et son regard était fiévreux.

- Mon Dieu Velvet! Qui t'a fait ça!? Comment? Ha mon Dieu! Viens...viens dans mes bras...Ho je ne veux pas que tu sortes trop loin...Montre-moi ça...Qu'est-ce que c'est? Velvet?

La Chimère regardait la fenêtre d'un air triste.

Bien vite, Velvet fut prise en charge par la vieille dame. Cette dernière referma la fenêtre et l'entraina dans la salle d'eau pour la laver et la désinfecter. Elle dû recoudre sommairement sa plaie avant de faire venir le médecin qui la suivait depuis qu'elles étaient à Londres. C'était un ancien ami de son mari, un ancien marin lui aussi. La Chimère avait été touchée au niveau des côtes et l'une d'elles s'était cassée au passage de la balle. Ainsi elle fut recousue avec soin puis momifiée dans une paires de bandes avant d'être forcée de boire des mixtures infâmes destinées à lui consolider les os et à réchauffer son corps. Les jours passèrent, Velvet garda toujours son regard tourné vers la fenêtre.


[HRP/ Fin du RP avec Velvet, suite dans "Une rose d'automne est plus qu'une autre exquise" /HRP]



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