Mon adorée,

Le temps que je passe loin de vous s'étire comme une éternité. Il ne se passe pas une minute sans que mes pensées ne reviennent à vous, à votre charmant sourire, vos peines, vos lèvres. Depuis que je suis dans cet hôpital, mon coeur est déchiré à l'idée que je puisse vous perdre. Comment pourriez-vous aimer un homme dont les turpitudes vous ont menée jusqu'à la chaise roulante? Comment oserais-je espérer que vos pensées rejoignent les miennes alors que je vous ai égarée dans les pires ruelles de notre capitale à la poursuite de criminels dont la violence vous a si cruellement touchée?

Ô mon amie, ma très chère, je rêve de vous retrouver et de pouvoir effacer toutes ces horreurs afin de vivre avec vous une toute autre histoire! Cet amour que je développai pour vous, tâché de honte et de souffrance, n'a pas cessé de grandir depuis cette affaire.

Je me croyais à l'abri de semblables tourments mais il n'en est rien. Je reste homme et vous femme. Nos regards se sont croisés, nos vies se sont mêlées et il n'est rien de plus puissant que cette trame qui nous lie.

Dans mon pays d'origine, les sérénades sont encore monnaie courante et je chanterai bien sous votre fenêtre si j'en avait la possibilité. Hélas ! Je n'ai que peu de chose à vous offrir, rien si ce n'est un amour inconditionnel, une vie modeste faite d'enquêtes et de conflits, un esprit soumis aux lois de la justice et un corps destiné aux coups du destin. Je désespère face à cette réalité. Hormis vous l'exprimer, je doute de pouvoir clamer plus avant mon sentiment et d'attendrir une femme telle que vous au point d'oser vous demander un nouveau rendez-vous...

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