Un bal masqué des plus attendus [Aristocrates + Julia] [27/09/41]

L'intervention de Sarah pour éloigner Alexender ne surpris pas le Comte. Ce dernier ne bougea pas d'un pouce, appuyé contre une bibliothèque, et la regarda faire son petit ménage. Les Humains...toujours à prôner la solidarité et à se protéger les uns les autres...Ce que ça le faisait rire! Que pensait-elle réussir à faire en l'excluant de la conversation? Lui éviter une morsure que le Comte n'avait pas prévu de lui donner? Le faire taire pour qu'il ne continue pas à révéler sa vie à un Vampire qui rêvait de l'exterminer mentalement avant que d'agir physiquement sur lui? Ridicule! Risible!

Suzanne et Marguerite...Une jolie brune et une autre blonde...Certains Vampires lisent mieux que d'autres les pensées des hommes et malheureusement pour le châtelain, l'image de ses deux servantes avait clairement été transmise à Jirômaru. Qu'elle l'éloigne donc! Il ne lui était plus utile maintenant et il souffrirait de sa colère ben assez tôt!

Un évènement vint alors rompre le cours des choses, ou du moins briser l'apparente ligne droite de cette scène: un homme de haute stature, roux lui aussi mais dont les cheveux étaient plus court que le châtelain, accompagné d'une jeune femme magnifique, arriva semble-t-il à point nommé pour récupérer Alexender et l'emmener. Après quelques échanges amicaux et festifs ainsi que quelques esquisses de politesse à l'égard des deux Vampires, il attrapa son ami et accéléra le mouvement de Sarah pour le faire partir.
Une aura étrange et très désagréable se dégageait de cet homme. Quelque chose chez lui ne plaisait absolument pas au Comte mais il n'aurait su dire quoi. C'était une sorte de nausée colérique inexplicable sur l'instant et dissoute lorsqu'il s'en fut allé.

Une fois Alexender et le couple partit, le Comte arriva derrière Sarah, la dominant de toute sa hauteur jusqu'à lui faire de l'ombre. Il jeta un coup d'oeil au-dessus d'elle pour voir le trio disparaître dans le couloir et attrapa avec force un poignet de la chasseuse. Il la fit reculer dans le bureau violemment et claqua la porte à l'aide de sa main libre avant de se tourner vers elle brusquement et de l'attraper par le cou.

- Alors? On joue les héroïnes ou bien l'on risque sa vie pour un petit tête à tête dont tu rêves depuis le musée?!

Le visage tout prêt de Sarah, la colère sur ses traits ainsi que la jouissance d'un sadisme en action, le Comte plaqua Sarah contre une étagère sans la ménager. Il se colla à elle, serrant ses doigts sur son cou et son poignet, l'immobilisant et fixant ses yeux.

- Tu sais...fit-il en regardant tour à tour ses yeux, ses lèvres, ses joues et en s'en rapprochant d'une manière à la fois sensuelle et dangereuse. Il n'y a plus grand chose qui me retient de t'égorger...Peut-être le tapis de ce "cher" Alexender...qui sait...

Il lâcha son cou, il était d'ailleurs vraiment temps puisque des marques terribles y figuraient maintenant, et sortit de l'intérieur de son vêtement une tête de rose blanche. Un pétale tomba à ses pieds tandis qu'il ramenait la fleur devant les yeux de Sarah.

- Que désires-tu, princesse? La vie ou bien la mort? Cette fois il t'est réellement permis d'abandonner ce monde. Il se rapprocha de son oreille et murmura: Mais ne t'en fais pas, dans les deux cas je m'occuperais bien de cet Alexender...

> Jirômaru Keisuke <

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Ilsa assista aux présentations, en y prenant à peine part. Elle se contentait d’afficher un sourire poli et de rester effacée, ainsi ne prenant pas part à l’action, elle se délectait de la scène qui se jouait devant ses yeux. Ils étaient deux vampires, face à une héroïque magicienne et à un jeune noble impuissant, tout du moins le pensait-elle. La jeune femme suivait chaque geste du comte sans se soucier un seul instant de mademoiselle Sarah, elle se demandait si ce cher Alexender se rendait compte quel point Jirômaru se moquait de lui, une chose était sure, il ne pouvait capter la haine qu’il éprouvait maintenant envers lui. Spectatrice modèle, la Vampire avait les bras croisés sur la poitrine et s’était négligemment adossée contre un pan de la bibliothèque qui ne contenait pas que des livres, mais aussi toutes sortes d’objets qui prenaient la poussière.
Intérieurement, Ilsa était déçue de la situation. Ils avaient retrouvé Sarah et qu’allaient-ils faire ? La terrifier ? Lui proférer des menaces ? Chouchouter cette crème de tigresse ? La Vampire n’en avait aucune idée, c’était Jirômaru qui tenait les rênes et indifférente elle suivait ses pas. Peut-être allait-elle le laisser seul avec sa donzelle pour se délecter seule de cette nuit. Après tout, si elle ne désirait pas assister à une nouvelle scène d’asticotage, elle pouvait s’éclipser. Cependant, son compagnon pourrait le prendre mal. S’en souciait-il un tant soit peu ? Intérieurement, elle haussa les épaules, à la place de réfléchir à ce qu’elle ferait, elle n’avait qu’à ne pas y penser et agir comme elle l’entendrait au moment voulu.
Elle intercepta le regard de son acolyte et lui sourit en réponse, comme si elle avait comprit ce qu’il voulait dire. Le fait était qu’elle avait perdu le fil de la conversation, ainsi elle n’avait pu entendre les dernières phrases qui avaient étés dites. Ilsa se concentra sur ce qui se déroulait autour d’elle, cessant de s’éclipser mentalement. La jeune femme, suivant le regard du Comte, tomba sur la Hunter qui lui paraissait agitée, et elle avait raison de l’être. Pauvre enfant. Quel destin cruel d’avoir rencontré un être tel que Keïsuke. Si seulement le destin y était pour quelque chose…
Ce qui étonna la Vampire fut que la chasseuse prit la décision de mettre le jeune Ravellow à la porte, d’une manière qu’elle jugea un peu déplacée. Mais elle comprit que dans les efforts mis en œuvre par Sarah afin de le repousser, avaient pour but de le protéger. Action louable, mais Alexender devait sentir que quelque chose de louche se tramait. Il était loin d’être une personne idiote. Alors qu’allait-il faire ? Il refusa, bien entendu, mais se laissa tout de même conduire jusqu’à la porte, où un invité surprise fit son apparition. Gaspard Sorel. Ilsa répondit d’un geste de la tête à sa salutation et réprima ensuite un sourire en voyant cet homme massif empoigner son ami. Elle regarda la jeune femme qui accompagnait sieur Sorel et nota que c’était la même demoiselle que lorsqu’ils étaient dans la salle de bal. Ah comme elle aurait aimée être en train de danser en cet instant, à la place d’assister à ce jeu de regards qui ne l’intéressait pas réellement.
Ravellow disparut contre son grès avec les deux invités et Jirômaru ne tarda pas à fermer la porte, chassant une fois pour toute les gens de cette pièce. Le Vampire laissa libre cours à son exaspération, sous l’œil critique d’Ilsa qui se demandait ou mènerait ses remontrances. Sarah allait certainement se défendre… Que cherchait Jirômaru ?

Mlle Bennet n’intervint pas, patientant le dos contre l’étagère, qu’on la sollicite, ou qu’on la laisse de coté, cela la laissait indéfférente.

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Sarah avait espérer de tout cœur qu’Alexender avait saisit son intention de l’éloigner d’ici. Mais elle le sentait. Cet homme fier et de surcroit chez lui ne partirait surement pas. De plus son statue de gentleman l’en empêchait évidement. Néanmoins un évènement inattendu vient en quelque sorte sauver la vie du jeune châtelet. L’oreille fine et attentive de la chasseuse perçurent les doubles pas régulier qui s’emmenaient dans leur direction. Tournant la tête, l’aristocrate aperçus un jeune homme bien habillé accompagner d’une jeune femme. Un sourire fin se dessina sur les lèvres de la magicienne tandis quelle détaillait la bourgeoise du regard. Des le début de la soirée elle avait, comme la plus part des invités, entendue la rumeur qu’une bourgeoise avait été invité a ce bal hautement aristocratique. Contrairement aux autres membres de sa société, la jeune femme n’était nullement incommoder par la présence d’une bourgeoise à cette fête. Plus ont est de fous plus on rie non? Le jeune homme qui répondait au nom de Gaspard parla quelque instant avec l’hôte avant de l’entraîner loin du petit trio. Tandis qu’il s’éloignait, un petit sourire de soulagement et de satisfaction étira les lèvres de la chasseuse avant de se transformer en tremblement de peur.

Une présence grandit dans le dos de Sarah l’absorbant dans son ombrage. La magicienne ferma les yeux tandis qu’au dessus d’elle, le comte observait sa future victime s’éloigner en vie… Pour le moment... La main froide du vampire attrapa le poignet de la chasseuse qui réouvrit les yeux avant de reculer de plusieurs pas sans pouvoir échapper a la poigne d’acier que son agresseur avait sur elle. Avant qu’elle n’ait pu faire un geste une pression étouffante serra son cou tandis qu’une douleur aigue se faisait sentir au niveau de la cicatrice qu’elle y portait. Lorsque Jirômaru parla, Sarah l’écouta sans répondre, d’une part parce qu’elle ne le voulait pas et d’une autre part parce que le faible air qui pouvait entrer dans ses poumons n’était pas suffisant pour lui permettre de répondre. L’aristocrate se sentit reculer de nouveau avant que son corps ne percutent violement la bibliothèque derrière elle. Sous l’impacte, plusieurs objets qui se tenaient sur les tablettes tombèrent sur le sol. Livre, bibelot éclater, de même que le précieux sablier et autres gris-gris s’éparpillèrent sur le tapis créant un inévitable capharnaüm. Si l’idée de se défendre et de riposter avait effleuré l’esprit de la jeune femme, elle s’évapora tandis que la pression sur son cou et son poignet s’accentuait. Sous l’effet du manque d’oxygène, des larmes se mirent a glissée le long des joues blanches de la chasseuse qui voyait le monde se troubler devant ses yeux.

Soudainement la pression cessa et Sarah aspira une grande bouffé d’air a plusieurs reprise tandis que la pièce devenait de plus en plus clair. Malgré la légère brume qui masquait encore la vue de la jeune femme elle pu aisément voir la rose blanche qui avait été brandit devant elle. Toussotant encore un peu, la magicienne esseilla de s’éclaircir la voix qui néanmoins demeurait enrouiller. Les yeux brumeux et vitreux, elle releva fièrement la tête avec défis refusant de s’abaisser. Ni maintenant ni jamais. Mollement, elle repoussa le comte sans pour autant le faire bouger. Son corps tout entier semblait être l’hôte d’une torpeur maladive et si ce n’étais du fait que le vampire tenait encore fortement son bras, la chasseuse se saurait effondrer sur le sol comme une précieuse poupée de chiffon. La voix sifflante elle tenta de paraître forte avant de riposter.

-Je... vous interdis... de vous en prendre... a... lui...

L’un des défauts les plus humains venait d’éclater aux yeux de tous. Les vampires connaissait l’attachement que les hommes avait pour leur semblable et un être de la nuit déterminer n’hésitait pas a se servir de cette faiblesse pour obtenir ce qu’il voulait. En temps normal, la chasseuse se souciait peu des autres évitant le plus possible tout contacte qui pourrais créer des liens de rapprochement. Ainsi son travail s’exécutait mieux et les déchirures et les peines étaient réduites. Mais ce soir, peu être du a cause de la magie des mascarades ou de l’ivresse du vin, la jeune femme avait éprouvé un sentiment longtemps oublier. La sensation agréable de la chaleur humaine près d’elle, sans soucie ni noirceur. Comme si être le tout simplement donnait un sens a une vie. Couteau a deux tranchants. Cette nouvelle affection risquait d’enlever deux vie désormais...

Sarah lança un regard fiévreux et douloureux au comte en réalisant que tout cela était de sa faute. Encore une fois...

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Sarah à sa merci, presque larmoyante sous le poids de sa culpabilité, le Comte aurait pu la prendre en pitié mais il éprouvait une telle colère et un tel dégoût que ce soir il risquait bien de détruire son précieux calice sous un excès de fureur.

- Tu es pitoyable! cria-t-il en jetant la tête de rose blanche au sol et en l'attrapant une nouvelle foi au cou. Et tu ne réponds pas à ma question!

Le petit bout de fleur gracieux se chiffonna en arrivant sur le tapis, symbole certainement de la fin de cette entrevue et terminal de cette longue course entre eux-deux. Le Comte s'approcha de Sarah et planta ses crocs dans la peau de son cou d'une manière relativement violente. Mais s'il bu quelques gorgées de son précieux sang, il arrêta presque immédiatement pour lécher la plaie et lui parler.

- Les humains sont vraiment de faibles créatures...Je vais te laisser ici, vidée de ton sang et jubiler de te savoir en train de crever, seule, dans ce bureau, pendant que je retournerais danser avec ma douce et belle compagne...

Jirômaru se tourna vers Ilsa et lui sourit: oui cette fois il allait abandonner cette humaine sans intérêt qui retournait en lui quelques faiblesses qu'il voulait oublier.

- Les humains sont faibles et pourtant haïssables pour bien plus que cela! Faibles! Mesquins! Sournois! Traîtres! Coupables! Sentimentaux! Même leur sang devient imbuvable! Tous! Ils se dégradent un jour et perdent leur goût! Ils se rebellent avant de voir qu'ils ne sont rien du tout! Tous!
Et toi, Sarah, tu en fais parti.

Le Vampire lécha de nouveau la plaie de Sarah, sa salive endormait la peau et atténuait la douleur comme tous les Vampires mais il y allait cette fois avec un réel acharnement qui annihilait l'effet anesthésiant de sa morsure. Il enfonça ses crocs et recommença à boire tout en maintenant la jeune humaine au niveau de son cou et d'un de ses poignets. Il ne comptait pas la laisser s'en échapper aujourd'hui, il comptait bien aller au bout de son envie meurtrière qui venait de prendre le dessus sur son attachement et son caprice égoïste il ne voulait plus la garder pour lui, non...du moins pas en lui laissant la liberté! Il allait la tuer, elle serait à jamais sienne, nul autre ne pourrait plus goûter à sa chair et son sang! Elle lui appartenait, elle lui appartiendrais pour toujours!

La lutte était vaine: Sarah était fatiguée et effondrée, Jirômaru était ivre de colère et de sang, le brouhaha du bal étouffait le moindre bruit et Ilsa était à ses côtés pour l'aider si un gêneur devait arriver.

La jeune chasseuse, prisonnière de l'étreinte mortelle du Vampire, ne pouvait plus faire grand chose...Jirômaru la vida presque entièrement de son sang au bout de quelques minutes d'horreur et de douleur. Cette fois la vie allait réellement la quitter!
Jugeant que c'était bon, le Comte lâcha Sarah sans prévenir et la laissa s'écrouler sans amortir sa chute sur le tapis près de la rose. Il s'accroupit près d'elle et lui chuchota quelques mots:

- Je suis sûr que tu me trouves généreux: je t'ai laissé de quoi agoniser un petit moment avant de livrer ton âme à qui tu le veux...Tes forces sont amoindries et ta vie ne reviendrait à toi que par miracle...
Il soupira. C'est une leçon que tu n'auras jamais comprise: l'assurance est une stupidité, la solitude en est une autre...Si fière et si combattive, tu ne serais jamais arrivé à quelque chose si tu restais seule.

Jirômaru se leva, abandonnant Sarah, ses beaux yeux et sa jolie robe.

- Ne t'en fais pas, Alexender te rejoindra bientôt dans les ténèbres...

Il regarda le mince filet de sang qui coulait le long de son cou jusqu'au creux de son épaule avant de goûter sur le tapis et de s'y incruster gracieusement. A se rythme, il lui restait au maximum une heure...

Le Comte lui sourit et dans un mouvement de cape, il s'en alla vers la porte en faisant un signe à Ilsa pour qu'elle le suive. Il la laissa passer avant lui et se retourna une dernière fois vers Sarah:

- Adieu princesse...je ne suis pas fait pour vivre au soleil avec toi!

La porte claqua, quelques lampes furent soufflées et Sarah resta là, entre la vie et la mort, plus seule que jamais.
Jirômaru venait de clore une course effrénée à laquelle il ne prenait plus goût, du moins le croyait-il...

> Jirômaru Keisuke <

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De nouveau cette pression étouffante qui serrait la gorge délicate de la chasseuse. Rageuse, elle tenta de se débattre mais même tout les efforts du monde n’aurais pu l’aider a se moment. Sous les paupières fermées de la jeune femme, ses prunelles se dilatèrent, résistantes, au point de soulever le monde... Puis ses yeux s’ouvrirent sur la délicate pénombre de la pièce lorsque les crocs blancs déchirèrent sa gorge laissant de précieuse perle rouge glissé sur sa peau blanche. L’attaque sauvage ne dura qu’un instant et presque aussitôt le comte se détacha d’elle avant de lui souffler quelque mot pleins de hargne et de colère.

- Les humains sont faibles et pourtant haïssables pour bien plus que cela! Faibles! Mesquins! Sournois! Traîtres! Coupables! Sentimentaux! Même leur sang devient imbuvable! Tous! Ils se dégradent un jour et perdent leur goût! Ils se rebellent avant de voir qu'ils ne sont rien du tout! Tous!
Et toi, Sarah, tu en fais parti.

Dans un effort sur humain pour alléger la pression autour de son cou, l’aristocrate se redressa avant de cracher quelque dernière parole à son assaillant.

-Mais nous, nous avons une vie! Et nous la vivons pleinement pas comme vous qui vous cacher comme des reclus!

Sa phrase se termina dans un léger cri car déjà la douleur contre son cou était de nouveau présente. La sensation était tellement intense, que Sarah avait l’impression que toute les veines de son corps avait soudainement prit feu. Le monde autour d’elle se troublait et bientôt les coups qu’elle donnait pour ce libérer devinrent de plus en plus faible avant d’arrêter tandis que son corps redevenait mou. Une sorte de torpeur froide envahis les sens de la jeune femme tandis qu’un sommeille mortelle l’engouffrait l’entement. Malgré son engourdissement, la magicienne sentit vaguement le choque du sol lorsqu’elle tomba et presque aussitôt le froid devient plus intense prenant possession de son corps. Des paroles confuses assaillirent l’esprit de Sarah alors que ses pensées nébuleuses les enregistraient sans pour autant comprendre leur signification.

Ouvrant a demis les yeux, l’aristocrate tenta de se redresser, en vain. Son corps mourrait peu à peu au même rythme que le sang qui s’éparpillait sur le précieux tapis qui ornait le sol. Les yeux bleu et éteint de la belle se posèrent sur les objets flou qui l’entourait sans pour autant parvenir a les identifiés. En effet les souvenirs de la chasseuse se brouillait et bientôt elle fini par oublier l’endroit ou elle se trouvait. Seul le néant l’entourait et la faisait virevolter aussi légère qu’une plume sur les ailes de la mort.

Regarde moi fatalité...pensa l’agonisante, je meurs... je meurs...

La porte claqua et un courent d’air fit éteindre plusieurs lampes. Une bougie qui avait été déplacé lorsque le comte avait propulsé Sarah contre l’étagère tomba sur le sol avant de mettre le feu à une des broderies du tapis. Lentement les flammes s’élevèrent alimenter par les livres qui trônait sur le sol. Bientôt une fumée noir remplis la pièce rendant l’air irrespirable. Le feu, petit pour l’instant menaçait de s’agrandir. La fumée s’échappa par les fissures qui entouraient la porte se propageant dans le couloir.

La jeune femme ouvrit de nouveau les yeux. Avait-elle atterrie en enfer? Tout autour d’elle était rougeoyant et crépitant de flamme. Un étrange sourire d’ironie étira les lèvres de la chasseuse tandis que des voix se mettaient à chanter autour d’elle émanant des flammes.

Ironie, fatalité, solitude, mourir, dormir, voir peut-être même rêver...

La magicienne referma les yeux se laissant engouffrer dans ce sommeil sans fin.

Ilsa n’en croyait pas ses yeux. Elle avait perdu son air indifférent et blasé, preuve qu’elle s’ennuyait ferme depuis que le Comte les avait conduit dans ce petit bureau où ils avaient avec un bonheur fort différent retrouvé la jeune Sarah. Le regard rivé sur le Vampire et sa victime, elle songeait à la douleur que pouvait ressentir l’humaine, face à tant de violence, tant physique que morale, car elle entendait parfaitement les propos de Jirômaru, qui la persuadait que Alexender, ce noble qui les avaient invités et qu’ils avaient retrouvé en la compagnie de la chasseuse, allait bientôt la rejoindre dans l’au-delà. Elle éprouvait en même temps un sentiment de malaise, alors que son compagnon s’était retenu jusque lors, il laissait éclater sa colère et sa frustration, il avait reprit cette attitude qui faisait naître la peur dans le cœur de la Vampire. Lové au creux de son sein, ce sentiment n’était pas puissant, mais il restait présent, en son fort intérieur Ilsa aurait aimé fuir de ce lieu, car c’était peut-être une réjouissance de faire s’abattre la mort pour le Comte, mais ce spectacle n’avait rien d’attrayant vu d’un œil externe.
Malgré tout, la jeune femme ne pipa mot, laissant son ami faire ce dont il souhaitait, comme il l’avait toujours fait et qu’il le ferait certainement toujours. Une question lui trottait tout de même dans l’esprit : pour quelle raison c’était-il tant attaché à cette unique femme ? Son sang bien entendu, mais elle avait l’impression qu’il y avait plus qu’un goût prononcé pour la saveur de se liquide rare.
Ce n’était pas le moment de rêvasser. Revenant à la situation, elle regarda Sarah étendue sur le sol, puis son compagnon debout à ses cotés. Sans un mot, elle sortit de la pièce avant le Comte, laissant derrière elle et sans lui accorder un nouveau coup d’œil, la chasseuse qui allait perdre ici la vie, à moins qu’on ne la retrouve. Mais pourquoi viendrait-on dans cet endroit ? Et puis, personne n’arriverait attend pour diagnostiquer de quelle mal elle souffrait. Dure fatalité.
Elle fit quelques pas dans le couloir et se retourna vers Keïsuke avec un air embarrassé peint sur son visage d’habitude si serein. Elle chercha à croiser son regard, pour ne rien y trouver de concret, que pensait-il en cet instant ? Réellement troublée, la Vampire tentait de rien n’en laisser paraître, mais il allait certainement le voir, comme à l’accoutumée. C’était parfois troublant de voir à quel point il était facile pour lui de lire dans les cœurs. Ilsa soupira et s’approcha de son compagnon, regardant au loin.

- Comment te sens-tu ?

Ses mots avaient traversé ses lèvres avant même qu’elle y fasse attention. Elle posa une de ses mains menues sur le bras de Jirômaru, se demandant si elle faisait bien de commencer par là. Il aurait peut-être mieux valut qu’elle change totalement de sujet. Mais l’envie n’y était pas. Pour ne pas rester devant la porte, elle fit signe à son ami d'avancer plus loin en sa compagnie.

- Pourquoi un tel carnage ? Finit-elle par dire, ses yeux verts levés vers le Comte.

Il pouvait bien la planter là de suite, comme l’entraîner ailleurs pour de nouveau faire un excès de violence. Pourtant, Mlle Bennet ne gardait pas ses questions pour elle, faisant toujours primer l’honnêteté. S’il n’appréciait pas, qu’il aille se faire voire. Mais peut-être avait-il besoin de parler aussi, de cela, ou d’autre chose.

Enfin il l'avait fait! Enfin il allait se sentir à nouveau libre! Sarah était restée dans ce petit bureau minable et lui était partit. Elle allait crever comme un rat et lui allait festoyer et goûter aux douceurs du monde. Il était temps...
Depuis qu'il avait rencontré la chasseuse, une envie indescriptible de se l'accaparer était née en son être. Volonté égoïste, volonté dangereuse...Une humaine...Calice ou pas, sensualité primante ou pas, il ne devait pas s'en enticher! Il avait voulu la faire sienne, elle avait refusé, il avait songé à la tuer, il avait voulu lui laisser une autre chance, elle avait à nouveau refusé, maintenant, elle ne verrait plus le jour! Prisonnière des ténèbres, enfermée dans son monde à lui! Finalement, désormais elle lui appartenait pour toujours!

Tout en avançant dans le couloir en s'éloignant de la dernière scène tragique qu'il venait de jouer avec Sarah, le Comte bouillonnait: il ne tentait pas de clamer sa colère, cela aurait été vain. Il respirait pour respirer, essayant de sentir à nouveau la liberté dans l'air vicié par la fête de ce chatelet.

Ilsa le suivait. Fidèle, muette, troublée certainement. Mais le Vampire ne s'en souciait pas à ce moment précis jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche pour lui montrer qu'elle s'inquiétait pour lui ou pire: qu'elle voulait par curiosité entrer dans ses pensées et le comprendre...

- Je vais bien...grogna le Comte sans la regarder. Je ne me suis jamais sentit aussi bien...

Évidemment, cela était faux et Ilsa le savait au ton de sa voix grave et grondante: le fauve n'était pas rassasié et maintenant qu'il était sortit de sa cage, les passants avaient intérêt à se faire petits.
Sa compagne semblait réellement troublée et elle lui demanda les raisons d'un tel "carnage".
Le Comte s'arrêta net et l'attrapa par le bras assez violemment.

- Écoute! fit-il les dents serrées et le regard plus glacial que les glaces du Nord. Ce qui doit être enterré sera enterré, et si pour arriver à mes fins je dois anéantir même ma vie, je le ferais!

Dans son regard, la détermination, la colère, la haine...Rien qui pu montrer quelque affliction ou douleur: Jiromaru venait de tourner une page noire de son histoire et ne comptait pas rouvrir son livre à cet endroit.
Il desserra son étreinte et mit à son bras celui de sa compagne avec plus de douceur. Il reprit le chemin après un soupir de soulagement.

- Tu vois, Ilsa, même un Comte a ses faiblesses...

Il semblait calmé en apparence et il voulait apparemment retourner faire la fête comme s'il ne c'était rien passé.
Au bout du couloir, il y avait la salle de bal, puis la cours. C'est là qu'il emmena Ilsa sans prêter attention à ce qui se passait autour de lui. Les danseurs, les amateurs de banquet, les mignons et autres débauchés...tout cela lui était d'une si infime importance!
Le Comte passa la cours et descendit dans l'herbe fraiche du domaine extérieur.

- Allons, la nuit est si belle, Ilsa...

Il retira son bras de gentleman et prit sa compagne d'un bras par les épaule pour se promener. Il voulait oublier cet incident, apprécier l'obscurité de la nuit, retrouver la nature loin de ces rigolos et de son acte de violence qui clôturait sa chasse avec la magicienne.

> Jirômaru Keisuke <

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Qu’allaient donc penser les compagnons du Hunter en le voyant ainsi se faire accaparer par un homme qui paraissait à la fois sous l’emprise de l’alcool -car on ne se comportait pas de cette manière dans la haute société- et qui dédaignait avec indifférence ses semblables ? Le Lycanthrope n’aurait su le dire, car il en avait cure. Bien que sentant que l‘air était palpable dans cette partie du couloir, il ne voulait nullement partir sans Alexender, de plus son humeur joyeuse était à la démesure, sinon quoi il n’aurait jamais paru si humain devant des inconnus. Alors malgré les résistances de son ami, il l’emmena plus loin en répondant ainsi à ses protestations :

- Non mon cher, je ne puis me passer de toi, tu m’es indispensable, alors cesses de vouloir échapper à ma compagnie.

Finalement, Gaspard laissa le Hunter libre de ses mouvements, un sourire flottant sur ses lèvres. Ce dernier s’étira encore en entendant les paroles de son ami, qui s’exprimait entre sérieux et ironie, théâtralisant la situation pour le plus grand plaisir de l’aristocrate. Le regard celui-ci se porta sur Julia quand on prononça son prénom, il sentit la température de son corps s’échauffer au souvenir de leur baiser, et son cœur s’emballer à la vue de son si doux visage. Des pensées l’assaillirent alors. Que se passerait-il ensuite ? Y avait-il vraiment un avenir possible entre eux deux ? Avait-il bien fait de se laisser aller de la sorte ? Une bourgeoise et un aristocrate. Ce n’était pas ce qu’ils étaient avant tout, non, ce qu’ils représentaient alors c’était une femme et un homme qui éprouvaient comme tous des sentiments. Une vie qui valait finalement la peine d’être vécue.
Le Lycan n’aperçut même pas l’erreur qu’avait faite Alexender de dévoiler l’identité de Julia. Il quitta des yeux le beau visage de sa Dame pour revenir aux flots de paroles qui s’échappait de la bouche du Hunter. Alors que Gaspard allait donner l’identité des deux personnes qui se trouvaient avec le roux dans le bureau, Alex ne le laissa même pas ouvrir la bouche qu’il était de nouveau partit sur un nouveau sujet. Plus problématique cependant. Ce qui n’empêcha pas le Lycan de lâcher un ricanement digne des pires hyènes de l’Ouest.

- Ma foi, s’il y a entre ces murs des créatures légendaires qui se promènent et qu’elles ont eût le malheur de voir ton arrière train, tu es repéré mon pauvre. Fait comme un rat je dirais même,… La situation aurait du être embarrassante, mais tout se passait avec légèreté, comme s’il était réellement normal de voir un hôte se promener avec un tel jouet entre les mains. Mais n’imagine pas que tu vas pouvoir m’échapper en prétextant devoir aller ranger ton arme. Je te suivrais jusqu’au bout du monde pour ma danse.

Il fit de nouveau un clin d’œil, n’imaginant pas à quel point les paroles qu’il avait proférées sur les Vampires pouvaient être vraies. Si l’un d’entre eux apparaissait dans le couloir et qu’il comprenait qui était le jeune Ravellow, ce dernier serait en mauvaise posture. Gaspard et Julia de même, car un Hunter ne dévoilait ses véritables agissements qu’à ses plus proches amis, ou à ceux qui l’avaient découverts par mégarde…

- Que vas-tu en faire ? Mais voyons, réfléchi un peu ! Soit tu vas reprendre ta cape dans ton propre bureau, profitant de cette occasion pour dévorer des yeux une nouvelle fois ta dulcinée et qui sait l’emmener danser avec nous. Soit, tu déposes ton Bloody Rose dans une pièce que tu vas fermer à double tour, d’ailleurs ne m’as-tu pas dit que tu étais le maître des lieux ? Alors trouver les clefs ne devrait pas être un problème pour un homme de ta trempe !

Sourire et yeux emplis de malice. Gaspard n’était vraiment plus le même durant cette soirée. Il avait gagné en vitalité et cela le rendait encore plus charismatique, lui qui maniait les mots aussi bien qu’une épée quand l’envie lui en prenait.
Se tournant vers Miss Thanas, il lui prit le bras avec douceur :

- Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, nous allons suivre Alexender jusqu’à ce qu’il ait pu dissimuler son bien, après quoi nous irons enfin danser.

L’aristocrate, galant de mœurs, n’oubliait pas de prendre soin de la jeune bourgeoise. Si elle préférait qu’ils restent seuls, qu’ils aillent danser immédiatement, manger, se reposer,… Il laisserait son ami se débrouiller seul et sa vengeance ne serait que partie remise.

Un bal masqué des plus attendus [Aristocrates + Julia] [27/09/41] - Page 3 Gaspar10

"Des créatures légendaires"...Alexender pouffait intérieurement de la réplique de son vieil ami: ces mots lui avaient fait imaginer pendant quelques secondes des dragons et autres chimères sorties de l'esprit des fous de ce siècle et des derniers. Gaspard proposa de laisser le Bloody Rose gênant dans une pièce ou bien d'aller rechercher sa cape. Quitte à déranger le couple d'invité et Sarah en plein milieu de leur discution, Alexender savait parfaitement ce qu'il préférait!

- Le "rat", mon cher ami, a décidé d'aller récupérer sa ma-gni-fi-que cape. Si vous ne pouvez pas laissez mon royal fessier seul, accompagnez-moi donc si vous le désirez!

Le ton faussement hautain et le vouvoiement à la manière des petits princes était un pur jeu de la part du Hunter. Il sourit en levant le menton très haut et se retourna pour faire demi-tour. Son katana rebondissait légèrement sur sa cuisse et son Bloody Rose était fièrement maintenu dans sa main. D'un pas leste et rapide, l'aristocrate entama la marche.
Bientôt, lui, Gaspard et Julia qui était toujours à son bras, arrivèrent dans le couloir où les attendait la porte fermée du fameux bureau d'où il venait d'être enlevé.

- Mais...!??

Alexender stoppa une fraction de seconde avant de se précipiter sur la porte. Une odeur forte assiégeait cette partie du couloir et de la fumée s'échappait de l'encadrement de la porte: le feu, cela ne pouvait être que le feu...
Le Hunter ouvrit la porte violemment et s'arrêta net: les flammes dévoraient tout! Le tapis, les tapisseries, les meubles en bois: tout n'était qu'un vaste brasier qui craquait et crépitait. Déjà la porte était un peu roussie et pour entrer dans la pièce il fallait prendre garde.

- SARAH !!!?

Le Hunter se mit à hurler le nom de la jeune femme qu'il avait laissée entre les mains des deux inconnus. Intérieurement il s'en voulait déjà et craignait qu'elle ne fut kidnappée ou pire: disparue dans cet enfer incandescent.

- SARAH !!? GASPARD! Éloigne Julia!

Alexender ne semblait pas dépassé par les évènements mais clairement alarmé pour la vie de Sarah qu'il ne voyait pas. Dans une danse de gestes et de cris, il saisit le tapis pour le jeter au fond de la pièce afin d'éloigner les flammes qui lui rongeaient les fibres et ainsi dégager un espace vivable.

- Il faut éteindre ces flammes!

Mais comment faire? Il n'avait que son katana et son Bloody Rose!
Le Hunter enleva le cran de sureté de son arme et tira au sol à quelques mètres de ses pieds. La détonation n'était pas tellement bruyante mais le souffle dégagé par l'action spéciale du tir anti-Vampire aménagea un cercle dans l'océan de feu qui menaçait son pantalon.
Un gémissement lui parvint alors. Il plissa les yeux tout en avançant presque au milieu des flammes et vit alors Sarah effondrée comme une poupée de chiffons, si près du brasier qu'il ne doutait plus qu'elle devait déjà avoir la peau brûlante. Il jeta son Bloody Rose près de la porte en lançant un regard inquiet à Gaspard avant de se jeter au milieu de la pièce pour courir vers elle. Dans un effort incroyable il la souleva et, tentant de protéger sa tête en même temps que de la maintenir contre son poitrail, il emporta Sarah vers l'entrée.

Le bruit, l'odeur du feu, les cris, le coup de feu...avaient attiré quelques curieux qui restaient éloignés de la scène mais qui gênaient le passage dans le couloir. Marguerite et Suzanne arrivèrent en courant et partout maintenant dans le couloir on criait "AU FEU", "IL FAUT DE L'EAU PAR-ICI!", "HO MON DIEU"...
L'eau mit peu de temps à arriver, la salle d'eau étant au même étage et les deux domestiques réagissant au part de tour. Aidées par de nombreux invités heureux de jouer les héros, elles réussirent à arrêter le feu au bout d'une heure de long labeur acharné.

Sans Gaspard, Alexender n'aurait certainement jamais pu enfin réussir à déposer Sarah dans le couloir. Pendant que tout le monde s'affairait, il la transporta jusqu'à la salle de bal pour l'allonger sur un long fauteuil. Repoussant les curieux, il resta auprès de la jeune femme analysant ses blessures et son souffle si court.
Il ne lui fallu réellement que quelques secondes pour réaliser qu'elle avait été mordue...

Un bal masqué des plus attendus [Aristocrates + Julia] [27/09/41] - Page 3 Ban_al10

Dans le couloir désert d’âmes humaines, la voix du Comte s’éleva, grave et sensuelle, teintée de colère. Le regard loin devant elle, Ilsa n’avait pas à lever les yeux pour savoir que son compagnon les éviterait. La tension qui émanait de leur couple était électrisante, leur deux corps tendus avaient délaissé leur précédente sérénité, qu’ils avaient troquée pour une nouvelle ombre. Leur nature reprenait le dessus. Avec l’âge, les défauts s’affermissent dit-on et cela n’est que trop vrai. Leurs bons côtés faisaient de même, mais leur nature diabolique, ou tout simplement leur humanité penchait bien plus souvent pour le vice plus que pour la vertu. La Vampire respirait calmement, mais c’était une apparence feinte, en son cœur, elle craignait un coup de foudre soudain comme lors d’un orage d’été ne s’abatte sur elle, violent et destructeur.
Tout à coup, Jirômaru s’arrêta et stoppa net la jeune femme en lui empoignant le bras. Malgré la semi violence de cette situation, Ilsa fit face au Comte comme si elle pouvait lui tenir tête comme s’il était égal. Ses yeux braqués vers lui se brisaient contre les neiges glaciales de ces pupilles, aussi dures et stériles qu’un désert polaire. Le regard de la demoiselle reflétait une lueur de défi mêlé à la compréhension, ainsi qu’à une certaine marque d’appréhension.
La Vampire acquiesça d’un léger et simple signe de tête, sans quitter son compagnon des yeux. Elle comprenait qu’il soit près à tout pour parvenir à ses fins, mais ce n’était pas en mettant sa vie en péril qu’il pourrait profiter de ses conquêtes. Bien entendu, un être de son âge n’avait que peu de craintes à avoir des simples mortels, années après années sa peau se faisait plus marmoréenne, ses pouvoirs plus immenses encore, sa vie plus impossible à ôter. Certains devenaient fou de se sentir si puissants, si peu humains et sombraient dans une sorte de folie qui les amenaient à des actes suicidaires. Jirômaru n’était pas ainsi, Ilsa le savait bien. Parfois pourtant, elle se demandait si la barrière entre la raison et son contraire était si nette que cela chez son ami.
Libérée de l’étreinte du Vampire, Ilsa se sentit soudainement mieux. Elle n’aurait pas pensé être si affectée par ses réactions. L’orage passé, le beau temps reviendrait. Ou pas.
Un sourire léger se serait peint sur les lèvres rosées de la jeune femme si l’humeur de son comparse n’avait pas été si changeante. Les faiblesses du Comte. Elle en aurait bien rit. Mais son bon sens lui disait de n’en rien faire. Le danger n’était pas encore assez éloigné, il restait là, tapi dans l’ombre prêt à ressurgir pour mieux frapper. Se gardant bien de faire une remarque déplaisante, la Vampire suivit Jirômaru en silence jusqu’au dehors. Une fois les portes passées, une bise douce vint frôler sa peau de nacre.
Se laissant conduire, se blottissant contre l’homme qui se tenait à ses côtés, elle laissa un soupire lui échapper.

- Oui, belle comme de nombreuses autres et si unique pourtant…

[i]Ilsa passa son bras dans le dos de son amant et chemina en osmose avec sa démarche. Elle espérait que le fait de s’éloigner quelque peu de la demeure du jeune Ravellow permettrait aux émotions de Keïsuke de s’étioler et que leur soirée reprenne sur la même note joyeuse sur laquelle elle avait débuté.

- Comptes-tu nous emmener loin ? Demanda-t-elle pour élaborer un sans blanc de conversation et par la même occasion tester la température des sentiments du Comte. Nous n’allons pas y retourner, n’est ce pas ?

Les ombres grandissaient devenant de plus en plus menaçante. Leur visage blanc et balafré esquivait des rictus mauvais en frôlant la peau brûlante de la chasseuse. Leur charabia incompréhensible bourdonnait a ses oreilles tendis qu’elle se sentait incontestablement entrainer vers les bas fond des ténèbres. Au milieu des murmures, une voix s’éleva; forte et claire. Un cri déchirant, un appel du cœur qui couvrit en un instant les cris des ombres. Avec un effort pénible, Sarah ouvrit lentement les yeux esseillant de percer les ténèbres. Des couleurs lui parvinrent sans que son cerveau ne les identifie correctement. Puis soudain elle comprit. Les flammes ravageaient tout. Le magnifique petit bureau c’était transformer en un véritable brasier. La belle bibliothèque était à moitié partie en cendre et le reste menaçait de s’écrouler au sol d’une minute à l’autre. Le tapis pour sa part n’était plus qu’un amas condescendant de fibre en feu.

La chasseuse sentis les flammes la ravager de l’intérieur. Le feu consumait ses veines remontant jusqu'à son cœur. Si elle avait eu plus de force, un hurlement strident aurais franchis ses lèvres mais son état, faible, ne lui permis que de pousser un gémissement pénible. Remuant légèrement, la jeune femme tenta d’éteindre la douleur qui la dévastait. Son cerveau commença à perdre le contrôle. L’intensité des flammes augmenta a l’intérieur de ses veines qui se colorièrent en noir, éclatante sous la peau blanche de la magicienne. Le feu dans la pièce commença à doubler d’intensité tandis qu’un étrange oscillement se produisit dans les flammes dont certaine devinrent bleu. La violence du brasier augmenta encore prêt a exploser d’un instant à l’autre. Soudain il eu une détonation et un coup de vent frôla la jeune femme coucher sur le sol. Sarah eu l’impression qu’une charge très lourde et très chaude la quittait tandis que le brasier reprenait son intensité originelle faisant disparaître les flammes bleues et la coloration noire des veines de la magicienne. Lentement elle ferma les yeux se laissant emporter de nouveau dans les ténèbres...

Un contact froid sur sa peau brulante l’éveilla. Sans ouvrir les yeux, la chasseuse esseilla de percer l’engourdissement qui la berçait. Personne dans la salle ne semblait reconnaître la jeune femme qui était couché sur le divan. Son masque étant tombé, son visage, sa peau et ses cheveux étaient recouverts d’une suie noire qui avait également collé à sa robe la rendant méconnaissable. Lentement, Sarah souleva les paupières distinguant des ombres qui s’éclairecirent pour former des visages. Tournant légèrement la tête pour repèrer un visage familier, les yeux de la jeune femme croisèrent le regard brillant de son cavalier. Aussitôt son regard s’illuma tendis qu’elle esseilla de se redresser, peine perdue. Elle bougea alors la main tandis que ses doigts se refermèrent sur ceux de son hôte.

Elle avait tant à lui dire. Les excuses pour le danger qui le guettait désormais par sa faute et ce qu’il fallait faire pour le combattre. Elle avait tant à lui dire mais ses forces la quittaient de nouveau. Désormais une autre course s’annonçait, non contre le brasier et les flammes cette fois mais contre la morsure qui la tuait peu à peu. Mais sa volonté de vivre était faible comparer au besoin urgent quelle avait de s'exprimer. Seul un nom franchis ses lèvres sèches :

-Alexender...

Les yeux larmoyants toujours fixer dans ceux de son cavalier, le regard de la chasseuse se voila lentement tandis que sa main glissait des doigts chauds quelle avait serré plutôt. Les ténèbres firent de nouveau place tandis qu’un silence pesant s’abattit dans l’air...

Tandis qu'il s'éloignait de la demeure du jeune Ravellow avec Ilsa, le Comte, qui paraissait pourtant à nouveau aussi calme qu'un lac gelé, réfléchissait en réalité à toute allure. Le bal n'y était pour rien, sa dernière entrevue avec Sarah non plus. C'était un tout obscure qui bousculait ses plans et lui donnait matière à songer.
Ilsa à son bras pensait encore à ce qui venait de se passer dans le chatelet et n'en revenait encore pas. L'esprit du Comte était travaillé différemment: c'était une horloge déréglée, imprévisible et sournoise, un aigle intelligent, rapace aux serres acérées qui convoitait les plus jeunes moutons. L'esprit du Comte était vieux et malmené mais pourtant il restait vif et fatal à ses ennemis. Sa folie l'entrainait parfois dans l'excès mais finalement il restait maître de lui-même et ne se souciait guère plus des Humains que des Vampires qui l'entouraient. Fidèle à lui-même, il gardait en tête ses buts premiers et mettait aisément de côté ce qui l'embarrassait.
Dans la fraicheur de la nuit, au calme, sous quelques arbres, sur un chemin de gravier qui s'atténuait avec l'herbe perlé d'humidité nocturne, il se sentait déjà loin de cette fête grotesque et cette magicienne insolente. Il pensait à ce moment précis à la chambre des Lords qu'il dirigeait sans mal s'il avait seulement un intérêt à la diriger et il réfléchissait particulièrement à la façon dont il devait s'y prendre prochainement pour s'emparer de quelques objets gardés par l'Eglise et qui devaient lui être d'une utilité cruciale.

La douce voix d'Ilsa le tira de ses pensées qu'il remit à plus tard. Malgré l'ennui que lui procurait le simple fait de parler encore du présent et des évènements de ce soir en particulier, il esquissa un sourire, renfloua ses idées et revint dans le contexte temporel.
L'esprit de nouveau présent et attentif, il répondit de sa voix la plus calme, grondante, grave mais si posée:

- Je ne compte pas nous perdre dans ce parc quoique je doute fortement que l'on puisse se perdre dans un si petit lieu, nous autres...

La question d'Ilsa, qui suivit sa remarque sur la promenade engagée, arrêta le Comte car elle arriva au moment même où une agitation certaine s'exprimait au niveau de la cours et de la salle de bal. Les Vampires, bien que déjà loin dans l'ombre du parc, sentirent très distinctement que la panique, la curiosité, l'affolement humain et la rage venaient d'envahir le domaine. Leur ouïe leur permit même d'entendre que l'on criait au feu et s'ils se concentraient un minimum, ils percevaient les mouvements, bruits et murmures des humains qui s'affairaient à la tâche.

- Non je ne pense pas que nous allons y retourner...murmura Jirômaru en posant une main sur l'épaule d'Ilsa. Nous sommes découverts.

Il était évident que le Comte comptait partir dès maintenant. Non pas qu'il avait peur, ni qu'il redoutait un conflit, mais bien parce qu'il avait décidé de faire monter une foule de sentiment dans le coeur du jeune Ravellow avant que de le laisser encore mijoter pour lui extraire la vie théâtralement un beau jour. Tout était calculé, joué d'avance ou falsifié avec le Comte surtout dans ce genre de situation: torturer ses victimes était pour lui bien plus qu'un jeu ou qu'une vengeance, c'était un mode de vie ou plutôt une façon de concevoir la mort d'êtres aussi insignifiants que des déviants de son autorité.

Tranquillement, il dirigea ses pas vers le fond du parc. Passer un mur n'était pas un problème pour les Vampires et il leur serait aisé de quitter les lieux par derrière...
Un sourire amusé était peint sur son visage: l'idée qu'ils aient déclenché un feu lui était réellement agréable. C'était imprévu mais tellement plus intéressant pour lui: Sarah disparaitrait pour toujours et finirait en cendre comme tout ceux de sa propre race à lui. Quelle ironie!

[HRP/Direction le Musée de Mme Tussaud, "Ficelles invisibles dans le noir"/HRP]

> Jirômaru Keisuke <

Shakespeare, Macbeth, I, 4, 1605 :

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Julia était aux anges. Le stress la quittait peu à peu alors que Gaspard l'emmenait à son bras vers le châtelet pour éviter la fraicheur un peu trop prononcée de la nuit qui s'avançait. Elle n'y croyait pas et pourtant elle était maintenant clairement à ses côtés. Ils s'étaient embrassés! Une bourgeoise, un aristocrate, ce n'était plus si exceptionnel que cela à cette époque mais de cette manière, à un bal aussi distingué, caché...Et puis Gaspard n'était pas n'importe quel aristocrate! Son visage suffisait à écraser la moindre insolence, ses yeux de braise inspiraient la criante, ses cheveux de feu rehaussait son air noble et sa carrure était celle d'une sculpture grecque à faire fondre un cristal...

Le regard amoureux, Julia n'osait pas trop le dévisager, malgré sa folle envie, de peur de le gêner. Une fois arrivés dans le châtelet Gaspard proposa de se rendre dans un coin tranquille afin d'éviter le bruit, l'agitation des invités...Une peur lui saisit le coeur, c'était normal chez une jeune femme de son âge confrontée à ce genre de situation. Mais son amour si récent pourtant et déjà si fort lui intima de le suivre.

Ils esquivèrent la salle de bal et entrèrent dans un couloirs puis un second. Où l'emmenait-il? Julia doutait que lui-même ne le savait pas...Au bout d'un moment, Gaspard s'exclama.
Ils venaient de trouver Alexender, leur hôte et ami qui avait si habilement joué l'entremetteur avec eux...Gaspard n'hésita pas malgré les invités avec qui discutait le jeune aristocrate: il le saisit et l'embarqua dans un déluge de mots amusants et de fausses réprimandes.
Julia ne réagit que par des mimiques discrètes sur son visage et suivit la conversation en tentant de tenir le rythme des deux hommes.
Elle aimait bien Alexender même s'il avait été sournois avec elle. Elle le trouvait charmant, amusant et s'il était l'ami de Gaspard, c'est qu'il ne pouvait être que bon. C'étaient des pensées très naïves quoique certainement vraies, et la jeune bourgeoise s'en accommodait de toute manière. En tous cas, elle ne l'avait jamais vu parfaitement régit lui-même comme un réel aristocrate et c'était d'ailleurs peut être également pour cela qu'elle l'appréciait. La première fois il était trempé de pluie, de sueur et de sang, la seconde, c'était au magasin, un peu exagéré, charmeur et plus bourgeois qu'aristocrate, le troisième c'est au début du bal, complètement endimanché dans un costume d'une autre époque, excentrique et joueur, et maintenant c'était devant un petit salon, dans ce couloir, à moitié débraillé...décidément, il était étrange...
Julia rit comme une enfant aussi discrètement que possible à l'échange des deux hommes. Elle aimait leur façon de jouer la comédie et plus particulièrement celle de Gaspard qui prenait un ton follement amusant!

Elle frissonna cependant en voyant en plus de son katana l'arme de feu de son hôte: elle avait oublié le fait qu'il était un Hunter et cela la choqua qu'il se promène ainsi armé jusqu'aux dents dans son propre domaine: il avait peur à ce point?
Au bout de quelques paroles et d'une bonne centaine de pas, Alexender voulu faire demi-tour pour aller chercher sa cape afin de dissimuler son arme à découvert.

Presque arrivé à l'endroit d'où Gaspard l'avait cueilli, out se précipita et Julia laissa échapper un cri submergée par une vague de panique: il y avait le feu au salon, Alexender hurla le nom de sa compagne et se jeta dans les flammes. La jeune femme s'agrippa au bras de Gaspard avant de reculer pour rester dans le couloir. S'il voulait y aller, elle le lâcherait mais elle souhaitait de tout coeur qu'il ne suive pas son ami.
Elle ne savait que faire. Sa robe prendrait aussitôt feu si elle voulait aider et de toute façon elle savait qu'elle ne serait qu'un fardeau si elle bougeait. Ses yeux s'emplirent de larmes muettes de frayeur et elle resta là sans bouger jusqu'à ce qu'elle entende un coup de feu.

- Gaspard!! cria-t-elle complètement affolée.

Elle craignait pour leur ami, pour eux et pour la fin de cette soirée si bien commencée...

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Après une moue qui exprimait une fausse réflexion, un sourire face au ton hautain de son ami, l'aristocrate déclara:

- Bien, nous te suivons.

Ils se mirent en marche, Julia au bras de Gaspard, qui prenait plaisir de cette proximité dont la signification était nouvelle à ses yeux. Ils n'étaient plus les inconnus que Alexender avait fourbement rapproché, tout du moins pour le Lycan, qui n'avait pas su dès le début qu'il avait en face de lui Miss Thanas. Suite à leur déclaration on ne peu plus claire sous le saule pleureur, il c'était attendu à ce que la demoiselle tente de mettre plus de distance entre eux pour ne pas éveiller de soupçon. Mais il n'en était nullement cas et tout cela le réjouissait. Il ne se rendait pas encore compte quel changement avait produit cette entrevue en son être intérieur. Ce n'est que plus tard qu'il prit conscience de ses actes, qu'il était apparu en public avec le sourire, qu'il avait beaucoup parlé, qu'il avait montré à tous qu'il n'était pas toujours froid et distant. Mais peu importait.
Après une courte pause, il ajouta:

- Tout de même, quelle noble quête nous accomplissons là tous les trois, retrouver la cape perdue afin de préserver le secret du jeune Ravellow...

Il gloussa, puis se tue l’air taquin. Quand ils pénétrèrent dans le dernier couloir qui allait les mener jusqu’au fameux bureau, le Lycan trop occupé par sa belle, avec qui il échangeait quelques mos, ne sentit pas l’odeur qui polluait l’air. Ce n’est qu’au moment ou Alexender s’exclama qu’il tourna la tête vers lui en prenant une inspiration que son odorat détecta une anomalie. Il fronça tout d’abord les sourcils, les yeux rivés sur son ami, qui avait déjà atteint la porte. Il l’ouvrit et dévoila à leurs yeux un brasier étouffant. Gaspard se stoppa et tint Julia dans ses bras, comme pour la protéger. S’il comprenait bien, ils avaient quitté cette pièce il y avait peu de temps te voilà que tout était en feu. Trois personnes étaient à l’intérieur, mais il ne pouvait croire qu’aucune d’entre elle n’en était sortit avant que le feu ne se propage autant. Si personne n’avait prévenu cette catastrophe, c’est qu’il y avait quelque chose de malhonnête qui se tramait là-dessous. Mais il n’était pas encore temps d’emmètre des suppositions. Comme le lui cria le Hunter, l’aristocrate éloigna sa jeune amie, en lui jetant un regard grave. Toute trace de joie avait disparu de son visage, ses traits s’étaient fermés. Il avait reprit l’apparence de Mr. Sorel.
Quittant Miss Thanas, il se retourna vers l’enfer qui se trouvait près de lui. De ses yeux d’ambre, il contempla un instant les flammes qui dansaient devant Alexender, qui tira son Bloody Rose et s’en servit de façon ingénieuse. Regard troublé. Acquiescement du Lycan. Quand le Hunter disparut derrière le mur de fumée, Gaspard se tourna vers l’un des coté du couloir et vit deux hommes qui approchaient, alertés par les cris de leur hote.

- Appelez de l’aide, il faut de l’eau. Vite. Leur ordonna l’aristocrate de sa voix de ténor, qui ne laissait place à aucune discussion.

Il revint près de Julia et l’enlaça, se souciant peu des regards qui s’arrêtèrent sur eux. Il y avait plus intéressant à regarder en cet instant qu’un homme qui réconfortait une jeune femme. Les secondes passèrent. Longues et stressantes. Une foule de personnes apparut de part et d’autre du couloir, s’exclamant et s’interrogant. Gaspard leur jeta un regard blasé et contrarié à la fois. Puis Alexender réapparut. Les flammes lui léchaient ses vêtements, il était quelque peu roussi, mais il avait l’air en bonne santé. Ce qui n’était pas le cas de demoiselle Sarah qui était inconsciente dans les bras de son sauveur. Mais était-elle encore vivante au moins ? Son visage était si livide…
Ignorant les questions qui assaillaient son esprit, le lycanthrope fit signe à Julia de le suive, puis il se plaça devant son ami et fit faire place afin qu’il mène Sarah dans un lieu plus calme et loin de cet air irrespirable. Ils laissèrent donc le feu derrière eux, aux mains des hommes, de Suzanne et Margueritte.
Sarah fut installée sur un sofa, elle était en vie. Mais son état était alarmant. Gaspard s’approcha de son ami et lui déposa une main bienveillante sur l’épaule. Il contempla la jeune femme dans ses haillons, regarda ses brûlures, son visage, puis il vit la morsure au creux de son cou. Son visage se durcit et la mâchoire se carra. Il n’aurait pas cru que des Vampires aient eût l’audace de faire cela ce soir. Mais il connaissait mal cette race qu’il ne fréquentait pas. Il relâcha vivement l’épaule du Hunter, qu’il venait de serrer rudement en comprenant ce qui c’était réellement passé.
Leurs regards se croisèrent. L’aristocrate déglutit. Il y avait trop de monde pour qu’ils puissent parler ouvertement. Mais vu l’état de la jeune femme, qui semblait fort faible, ils devaient agir vite afin qu’elle ait la vie sauve. Elle devait se renouveler en sang.

Alexender était maintenant entré dans une colère indescriptible. Des Vampires! Des Vampires c'étaient introduits dans sa demeure! Il s'étaient mêlés à la foule, avaient profité du bal et de l'ambiance pour attaquer discrètement dans l'ombre!
Le pire, c'était qu'Alexender se sentait coupable: finalement c'était lui-même qui avait écarté Sarah du bal pour l'emmener dans un endroit solitaire! Il l'avait livrée à elle-même l'espace de quelques minutes avec des individus douteux sans réellement opposer de résistance à son ami Gaspard: pour l'image, l'honneur, un faux-semblant! Quel imbécile!

Mais l'heure n'était pas aux lamentations. Il fallait agir! Agir vite et bien pour sauver la jeune femme. Ce n'était pas tellement ses brulures dues au brasier qui étaient importantes mais bien sa morsure. Alexender la laissa aux soins de Gaspard le temps de monter sur une table du bal et de proclamer dans un discours bref et tonnant la fin du bal. Un "incident assez grave", "un incendie", mettait un terme au bal. Pour la sécurité des invités, il valait mieux qu'ils dorment autre part qu'au châtelet du Céans d'autant que d'importantes réparations devraient être effectuées dès le lendemain matin. Il s'excusait platement, espérait que cet évènement inattendu ne leur gâchait pas la fête outre mesure et souhaitait à tous une bonne nuit.

Une fois redescendu de la table, il dit à Gaspard discrètement:

- Vous pouvez rester toi et Julia, les chambres vous sont toutes ouvertes à l'étage. J'avoue que je vous préfèrerais dans les parages que dehors...
J'aurais peut-être besoin de ton aide Gaspard. Son regard éloquent signifia à son ami qu'il fallait à tout prix qu'il reste pour qu'au moins ils s'entretienne ou qu'il l'arrête dans sa folie s'il y avait besoin. Le Lycan était sage, lui bien trop impétueux pour son âge...et il le savait.

Il saisit Sarah et la souleva en prenant soin de ne pas bouger trop brusquement sa tête ou son cou. Sous le regards de quelques curieux qui s'attardaient alors que tous le monde quittait la salle de bal déçu certainement par la tournure des choses, il s'enfonça dans le grand couloir du rez-de-chaussé. Il en prit le virage et continua jusqu'au bout pour ouvrir la salle des arts, la traverser et atteindre une salle condamnée jusqu'ici. Il ouvrit la porte à l'aide d'une clé enfoncée dans sa poche et poussa la porte de sa botte énervée et pressée.

Alexender déposa alors Sarah sur un siège étrange, très longe et formé pour qu'un être humain s'allonge confortablement comme pour se faire opérer. D'ailleurs, la salle ressemblait plus à un laboratoire qu'autre chose. Il y avait une foule d'étagères et de placards entièrement remplis de fioles, de récipients fermés, de sachets et de livres. Des centaines de pages volantes envahissaient un bureau immense au milieu des bougies presque entièrement consommées, des pinceaux, des brosses et des plumes. Chaque morceau de mur non occupé par des meubles était systématiquement recouvert de cartes, de schémas scientifiques et de mystérieux symboles. Une table défoncée portant des chaines ressemblait plus à une table de torture qu'autre chose et ajoutait à la pièce une nouvelle touche d'étrangeté. Une unique fenêtre donnait sur les douves mais les volets étaient fermés et ce, d'après la poussière et les toiles d'araignées qui s'y accrochaient, depuis très longtemps.

Alexender s'affaira aussitôt après avoir installé Sarah inconsciente sur le siège allongé. Il s'accroupit et ouvrit un tiroir pour en sortir une paire de seringues qu'il posa aussitôt dans un bac de liquide transparent. Il s'empressa ensuite d'ouvrir une étagère fermée à clé. Il semblait que c'était là qu'il y avait les choses les plus précieuses de la pièce. Le Hunter sortit un tonneau étrangement gravé d'une écriture latine dorée. Il l'amena prêt de Sarah en faisant preuve d'une grande force pour le soulever et attrapa une des deux seringues.

Assit sur une chaise bancale, il souleva les paupières de Sarah doucement et lui parla avec le ton le plus calme qu'il réussissait à prendre dans un pareil moment. Mais il n'était pas médecin et le sang froid qu'il lui aurait fallu pour la rassurer n'était pas réellement là...

- Sarah...Sarah...Je vais te sauver...Je l'espère. Je ne suis pas sûr de réussir mais je te promet de faire ce que je pourrais...Je vais calmer ta souffrance...

Il remarqua que ses veines étaient noircies: cela donnait un côté horriblement effrayant à sa peau pourtant si blanche, si belle, si pure...Il sortit d'un tiroir prêt de lui une bouteille remplit d'un liquide jaunâtre. De sa première seringue, il se servit pour administrer à la jolie jeune femme un tube de cette substance à l'effet narcotique bénéfique pour entraver la douleur. Il continua de lui parler, même si elle dormait inévitablement. Lui répétant sans cesse qu'elle était belle et qu'il la vengerait.
Ce qu'il fit ensuite avec l'étrange tonneau et la deuxième seringue, Sarah l'apprendrait plus tard: la transfusion réussit, cela fut un réel soulagement pour le Hunter qui passa toute la fin de la nuit à la soigner.

Marguerite lava la jeune femme et l'habilla d'une robe de nuit bleue ciel. Ses brulures furent bandées par Alexender lui-même après qu'il eut appliqué un onguent de sa fabrication dessus pour apaiser la douleur et réparer les chairs. Ses cheveux furent brossés et son cou fut lui aussi soigné: il était maintenu dans un anneau un peu raide pour lui éviter de trop bouger. Finalement Sarah fut installée dans la chambre du Hunter qui s'assit sur une chaise et s'endormit, épuisé par tant de travail et d'émotions.

Le silence, le calme, le vide et cette étrange impression de quitter un endroit à regret...

Sarah avançait au milieu de l’eau peu profonde de la ravine. Les grands arbres au dessus de sa tête laissaient leur branche pendre vers le sol comme pour relier ciel et terre.Cet endroit était étrange. Il faisait clair et sombre à la fois comme si les nuages dans le ciel défilaient à toute vitesse, tantôt laissant le soleil filtrer tantôt non. La chasseuse continua d’avancer, surprise de ne pas sentir le contacte de l’eau sur sa peau. Soudain un rire enfantin brisa le silence. Tournant lentement la tête, l’aristocrate aperçus un reflet blanc qui s’éloignait. Remontant le bas de sa robe blanche, la jeune femme partie à la poursuite de l’ombre. Celle-ci se déplaçait rapidement, toujours accompagner d’un petit rire cristallin. Arrivée plus haut sur la ravine, la magicienne aperçus une petite fille assise en indien sur une grosse roche. La fillette était vêtue d’une robe d’été blanche, légère qui descendait jusqu'à ces chevilles. Son doux visage était encadré d’une longue chevelure doré qui laissait voir deux yeux vert pétillant de malice. Sarah avança à la hauteur de la fillette, l’esprit soudainement hagard. Devant elle ce tenait un fantôme et pourtant, elle n’avait pas peur. Au contraire, la présence de l’enfant avait quelque chose d’apaisant et de réconfortant sur son âme.

La chasseuse se pencha avant de sourire légèrement.

-Kathy? Suis-je morte?

La fillette lui rendit son sourire avant de se redresser. Milles et une question assaillait l’esprit de la jeune femme. Le fantôme sembla saisir son interrogation car sa petite voix flûter résonna dans l’air comme un murmure de vent.

- Tu es ici dans un endroit qui s’appelle la frontière. La limite entre la mort et la vie. Tu n’es ni morte, ni vivante... Juste dans un carrefour...

La chasseuse fronça les sourcils, inquiète. Ainsi donc elle n’était pas encore morte. Pourtant elle ne sentait pas le monde qui l’entourait. Aucune chaleur, aucune douleur, aucun bruit, que le silence.

- Et de quel côté dois-je aller? Demanda-t-elle.

Kathy eu une mimique surprise. Malgré qu’elle soit un fantôme, elle avait encore les mêmes expressions faciales que dans les souvenir de l’aristocrate. La fillette haussa les épaules avant de déclarer d’une petite voix :

- Je ne sais pas... Ce n’est pas vraiment à toi de décider... Il faut attendre... Mais le temps se déroule différemment ici...

Sarah ferma les yeux, abasourdie. Un sentiment remontait le long de sa gorge tandis qu’une chaleur se ferait ressentir à la base de son cou. La magicienne entendit clairement une voix d’homme prononcer son nom et aussitôt, elle se sentit aspirer vers l’arrière. Devant elle, la fillette perdit légèrement son sourire, comme déçue de la voir partir si tôt. L’aristocrate tendit une main vers le fantôme, effleurant du bout de ses doigts sa peau diphane.

-Nous nous reverrons Kathy...

Une sorte de brouillard blanc se referma autour de la jeune femme qui ferma les yeux.
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Le soleil de midi plombait fort sur Londres. Partout dans la ville, les vitres renvoyait les reflets éclairant les rues de lumière. Un peu plus haut, dans le quartier de Piccadilly et St James's, le Châtelet du Céans se remettait tranquillement de la fête de la veille. Un oiseau bleu survola le jardin avant de remonter pour aller se poser sur le rebord d’une fenêtre à l’étage avant d’entamer un petit refrain.

La chambre des maîtres pour sa part était encore plonger dans le noir. Les lourds rideaux tirés laissaient à peine le soleil filtrer. Dans l’immense lit, Sarah se sentit reprendre lentement conscience. Tout d’abord, elle sentit la lourdeur de la couverture sur sa peau. Puis, l’odeur des chandelles et celle, un peu plus lointaine, du pain qui cuisait au four. Et enfin la douleur apparut. Au début elle fut sournoise et peu fort mais elle se gradua rapidement et la chasseuse se redressa d’un coup, accroupie dans le lit, la tête entre les mains a esseiller de réprimander un gémissement de douleur. En effet une respiration régulière, autre que la sienne retentissait dans la pièce. Se sentant reprendre un peu plus ses esprits, la magicienne ouvrit lentement les yeux avant de se redresser. L’endroit qui l’entourait ne lui était pas familier pour ne pas dire totalement inconnue. Prise de peur, elle faillit se recoucher lorsqu’un bruissement à côté d’elle se fit entendre. Esseillant de tourner la tête, la jeune femme nota l’étrange anneau qui lui serrait le cou, l’empêchant de bouger. Elle chercha du bout des doigts la fermeture de l’objet qu’elle trouva après plusieurs secondes. Aussitôt libérer, Sarah sentit sa tête vaciller mais sans être accompagner de douleur. Étant désormais libre de ses mouvements, elle tourna la tête en direction de la respiration. Malgré la pénombre qu’il faisait, la chasseuse reconnue une imposante silhouette qui dormait sur une chaise. Elle l’observa quelque instant, cherchant dans ses souvenirs qui cela pouvait-il être.

'' Ne t'en fais pas, dans les deux cas je m'occuperais bien de cet Alexender... ''

Les pupilles de l’aristocrate se dilatèrent d’un seul coup. Pareil à l’eau d’une veille fontaine, les souvenirs de la veille remontèrent lentement dans sa mémoire. L’attaque, le feu, le sang... Alexender! La magicienne passa le bout de ses doigts a la base de son cou, sentent encore la marque imposer par une morsure brutal. Un frisson parcouru son corps en songeant qu’elle avait frôlé la mort et que l’histoire n’était pas terminer. Un sentiment de culpabilité s’abattit sur la belle qui baissa la tête misérablement. Tout était de sa faute, par son inconscience et sa maladresse, elle mettait désormais une personne en danger et une personne à laquelle elle c’était attacher.

Refusant de mettre au point ses sentiments, la jeune femme repoussa les couvertures avant de poser un pied au sol. Elle était chancelante, faible mais néanmoins sa démarche pouvait la soutenir. Doucement, elle s’approcha avant de s'accroupir pres du dormeur qui semblait plonger dans un sommeil profond. Même sans lumière, elle devinait le contour de son visage pâle, ses longs cheveux roux flamboyant... Sarah tendis sa main vers la joue de son hôte, indifférente au bandage qui lui enserrait la paume du poignet jusqu’à la base des doigts. Lentement elle dessina du bout des doigts les traits du visage qui lui devenait un peu plus familier à chaque instant. Puis, oubliant ses résolutions, elle approcha ses lèvres avant de les poser sur celles d'Alexender. Le baiser dura un long moment, tendre et nostalgique, remplis de promesse et d'excuse. Un premier baiser et celui d'un adieu. La magicienne mit fin au baiser avant de baisser la tête et de la poser contre le large torse du jeune homme. La tête lui tournais et son coeur la faisait souffrir. Sans savoir comment, elle était sur que sa vie avait été sauver par cet homme... Il lui avait sauver la vie alors qu'elle avait condamner la sienne. Réprimant un sanglot et refusant de faire durée son supplice encore plus longtemps, la chasseuse se redressa difficilement avant de se diriger vers la porte silencieusement. Elle devait quitter cet endroit. Moins elle le verrait, plus elle serait apte a réfléchir de façon cohérante. Il fallait qu'elle trouve un moyen d'empêcher la menace du comte de se réaliser.

Sarah avait presque atteint la porte lorsqu'elle fut prise de vertige. Reculant de quelque pas, elle se laissa tomber sur le petit divan dans le coin d'une pièce. Elle venait a peine d'échapper à la mort, et déjà, elle voulait reprendre sa vie normal. La jeune femme se prit la tête entre les mains, esseillant de faire disparaître la douleur qui lui enserrait les tempes. Immobile, elle demeura un long moment ainsi a écouter les minutes se passer sans que la douleur ne disparaisse. À bout de nerf, la magicienne laissa échapper un petit gémissement.

Tout c'était passé si vite...

Julia, complètement tétanisée pas la situation ne savait que faire. Alexender c'était jeté dans les flammes pour sauver "Sarah", la jeune femme avec laquelle ils l'avaient trouvé Gaspard et elle, en plus d'un autre couple dans le petit bureau. Dan le couloir c'était l'affolement: des gens venaient de partout voir ce qu'il se passait et une bonne partie (surtout les hommes) se mirent à aider à ramener de l'eau pendant que le Hunter opérait. Les robes de soirées, les masques, milles couleurs et perles, mille visage et regards inquiets, mille déceptions et craintes...tout tournait dans la tête de Julia.

Heureusement, Gaspard la prit dans ses bras et elle pu y réfugier son visage tremblant. Il était fort, elle ne craignait rien ainsi blottie contre son torse musclé et chaud...Elle ferma les yeux et tenta de ne plus écouter les bruits qui l'entouraient et d'ignorer l'agitation: cela vallait mieux pour ses nerfs. Julia était une jeune femme hyperstressée pour un rien et même si elle savait également faire preuve d'un grand courage quand la situation l'exigeait, généralement elle était la proie de l'affolement et des crises.
Gaspard l'ignorait encore, Alexender aussi, mais sa nature profonde n'en faisait pas une jeune femme aussi calme que celle dont elle donnait l'image.

Alexender sortie enfin des flammes avec Sarah dans ses bras: il avait réussit à la sauver! Julia avait eu si peur pour la vie de son hôte et surtout elle avait craint que Gaspard ne le suive dans le brasier mais finalement tout allait bien. Enfin, elle espérait...Sarah ne bougeait plus et son état choqua passablement la jeune bourgeoise: elle était brulée par endroits, pas directement mais sa peau semblait à vif en certains points;sa robe était en lambeaux et sa coiffure était toute défaite mais le pire, c'était son visage et sa peau blanchâtre, noircie par le carbone, le bois brulé, mais blanche en dessous, comme le marbre, comme celle d'un mort...Jamais Julia n'avait vu une peau aussi blanche, Sarah semblait...vidée de son sang, vidée de toute vie...

Julia suivit en hâte Gaspard qui emboîta le pas du Hunter.Ils se dirigèrent vers la salle de bal où Sarah fut allongée. Alexender mit fin au bal et disuta rapidement avec Gaspard pour lui dire qu'il pouvait, avec elle-même, rester au chatelet. Evidemment, la jeune bourgeoise ne souhaitait pas sortir pour rentrer chez elle, seule, et la perspective de rester avec Gaspard la rassurait malgré qu'il soient sur les lieux de ce terrible évènement.
Elle regarda Gaspard dans les yeux, question muette et forte: que devait-elle faire?
Elle ne savait plus comment réagir...elle allait se contenter de le suivre ou d'attendre qu'une des domestiques prenne le relais. Elle ne pouvait pas se coucher seule, elle ne le voulait pas et laisser derrière elle un Alexender blessé soigner une jeune femme presque morte lui rongeait le coeur. Comment se coucher calmement pendant que d'autres mourraient? Comment trouver la tranquillité mentale pour ne pas s'imaginer des tas de choses, seul, dans le noir d'une chambre inconnue? Non...Elle ressera son étreinte autour du bras de Gaspard, elle ne voulait plus le lâcher. Lui saurait que faire.

Le lycanthrope avait ses yeux caramel rivés sur le cou livide de la jeune Spencer. Si les Vampires qui avaient accomplit ce méfait se trouvaient encore dans le Châtelet, il serait sage pour eux de prendre rapidement la poudre d’escampette, car même s’il le dissimulait, Gaspard savait bien qu’au fond de lui son ami bouillonnait de rage. Après que sa noble compagne soit guérie, il y aurait sans nul doute la vengeance du Hunter qui viendrait clore cette affaire et malgré l’adresse de ce dernier, le bicentenaire craignait de voir son ami laisser des plumes dans son entreprise meurtrière. Il devait sans doute s’en vouloir d’avoir laissé Mlle Sarah seule dans le bureau, afin de partir en compagnie de la jolie Julia et de celui qui s’en était entiché. Il était définitivement certain que ce malheur c’était produit pendant les quelques minutes de leur absence. Gaspard imaginait sombrement ce qui serait advenu de la jeune femme si Alexender ne s’était pas aperçut de l’absence de sa cape et qu’il n’avait pas éprouvé le besoin de dissimuler son arme atypique aux yeux des invités. Il aurait pu y avoir un feu infernal à maîtriser, peut-être même que la demeure entière aurait été consumée et dans ce cas ils n’auraient jamais retrouvé la demoiselle vivante. Aurait-on au moins découvert ses ossements ? Il aurait été impossible de savoir que des Vampires avaient été la cause de ce carnage. Et dire qu’ils avaient étés mêlés à ses êtres pendant la soirée sans en ressentir la moindre gêne ! Mais le feu qui c’était déclaré semblait étrange aux yeux du Lycan, qui pensait que d’habitude, les Vampires aimaient la finesse et la discrétion. Quoique le feu peut effacer toute trace quand on ne l’éteint pas attend. Ils avaient eut de la chance. Des Vampires qui se font remarquer dans une soirée aristocratique où chacun avait son invitation, où il était donc difficile de se rendre sans en être. Cependant, c’était aussi un bal masqué, sans compter que les créatures de la nuit étaient capables de nombreuses prouesses… Il en savait quelque chose.
Détournant le regard de la victime, Gaspard contempla son ami monter sur une table et congédier ses invités avec tact et prestance. Il jeta un œil à Julia, puis reposa les yeux sur Sarah Spencer, le visage grave. Même si elle se trouvait entre de bonnes mains, elle n’était pas sortie d’affaire. Son cas était alarmant. Brûlures superficielles, d’autres plus gênantes, des veines vidées de leur précieux liquide vital, inconsciente. Son pouls ne devait pas être encourageant non plus. Et pourtant, l’espoir persistait. L’aristocrate se demandait comment le Hunter comptait la faire survivre. Il en avait une petite idée, sans être certain que se soit en effet cela.
Les invités avaient tous quitté la pièce, nombre d’entre eux étaient déjà loin d’ici. C’était d’une certaine manière fort rassurant et très reposant. Alexender proposa alors au Lycanthrope et à Mlle Thanas de rester dans sa demeure pour la nuit. Sans un regard pour la demoiselle qui l’accompagnait et dont les yeux turquoise étaient posés sur lui, Gaspard acquiesça. Après ce qui venait de se produire, il n’était pas pensable que Julia quitte les murs du Châtelet. S’il l’avait pu, il aurait même monté la garde près de sa belle durant son sommeil, mais cela était contraire aux règles de la bienséance. Et puis, cette nuit, le Hunter pourrait avoir besoin de son assistance, ou tout du moins d’une présence pour ne pas devenir fou de colère. La sagesse acquise par les ans pourrait leur être utile afin de ne pas commettre l’irréparable.
Le Lycan sentit l’étreinte de Julia se resserrer sur son bras. Ses yeux d’ambre se posèrent sur elle, ternes, ayant perdu tout cet éclat pétillant qui ne les avaient pas quitté durant toute cette soirée. Prenant conscience de ce revirement de personnalité, il posa une main sur celle de sa belle amie et la lui emprisonna. Laissant son ami porter seul Miss Spencer jusqu’à sa pièce secrète. Gaspard entreprit d’emmener sa compagne dans une des chambres du premier étage. Elle devait avoir été touchée de ce qui c’était produit. Il aurait peut-être du être plus à son écoute… Ne lâchant pas sa main, il lui sourit, avant de lui proposer de monter à l’étage pour prendre un repos bien mérité. Après quoi ils prirent les escaliers et se retrouvèrent dans l’un des nombreux couloirs. Même s’il ne connaissait pas la demeure comme sa poche, il avait quelques notions de l’espace. Alors, s’il prenait directement à gauche, il pourrait certainement trouver deux chambres douillettes pour les accueillir. Avant d’allez plus en avant, il farfouilla dans le meuble près du grand escalier et en sortit une lampe à huile, qu’il alluma sans mal.
Il marchait lentement, tenant leur lampe devant eux, profitant du calme sans sérénité qu’avait créé ce dernier coup de théâtre. Comme toujours, il appréciait la tranquillité, d’où qu’elle puisse venir. Il aurait peut-être mieux valu qu’il demande à Suzanne ou Margueritte de les conduire jusqu’à leur lieu de repos, car il ne savait trop quelle porte choisir dans ce couloir sans fin. Avec un regard où perçait un fin amusement, il s’arrêta avec sa compagne devant une porte au hasard. Il haussa imperceptiblement les épaules.

- Tentons de voir ce qui se cache ici.

L’aristocrate clicha la poignée après avoir déposé la lampe sur un meuble qui trônait à coté. Mais la porte lui résista. Ses sourcils se froncèrent. Elle devait être fermée à clef. Pour s’en assurer, il tenta une nouvelle fois de l’ouvrir. Mais en vain. Avec un regard dépité, il désigna la porte suivante à Julia.

- La prochaine sera peut-être plus clémente ! Qui sait…

C’est avec un léger doute que Gaspard s’approcha de la porte. Cette fois-ci elle s’ouvrit sans mal. S’il n’avait pas eût une si mauvaise fin de soirée, le Lycanthrope aurait dansé sa victoire, mais l’heure n’était pas vraiment au rire. Quoiqu’il aurait bien aimé voir le sourire de Julia apparaître à nouveau sur ses lèvres rosées. Il pénétra dans la pièce, après avoir été rechercher la lampe. C’était une chambre spacieuse, avec tout le confort qu’on pouvait en espérer. De lourds rideaux dissimulaient les fenêtres, une cheminée s’était appropriée une partie de mur, un lit baldaquin se tenait face à elle et des meubles plus vieux et précieux les uns que les autres se partageaient le reste de place. Une partie du parquet de chêne était dissimulé sous un somptueux tapis exotique, qui plaisait particulièrement au bicentenaire. Ses yeux se posèrent sur une coiffeuse. S’il avait pu, il aurait aimé prendre le temps de voir Julia se défaire de ses atouts devant ces miroirs, et s’il en avait eût le courage, lui demander s’il pouvait lui démêler ses longs cheveux soyeux.

- Je pense que cette chambre peut vous convenir ?

Gaspard fit face à Miss Thanas. Il remarqua qu’en pénétrant dans la pièce, il lui avait de nouveau prit la main. Cela le fit sourire intérieurement. Il devrait apprendre à ne pas agir sans penser, sinon son aveuglement risquerait de lui jouer des tours. Sans quitter la jeune femme des yeux, il porta sa main à ses lèvres et lui baisa sa peau aux lueurs changeantes.

- Avez-vous besoin de quelque chose avant que je n’aille rejoindre Alexender ? Il évita de regarder la demoiselle, posant les yeux sur tout le faste qui se trouvait devant lui. Il va certainement avoir besoin de mon aide cette nuit, sinon de mon soutien. Je ne peux le laisser affronter cette tâche sans être présent. Je n’ai pourtant aucune envie de vous abandonner seule ici…

En effet, l’aristocrate était prit entre deux feux, celui de l’amitié durable et de l’amour si souvent éphémère. Il avait des devoirs envers le Hunter, sans compter qu’il était son ami et que la vie d’une jeune femme était en péril. Cependant avec le baiser qu’ils avaient échanger près du saule pendant la soirée, le Lycan avait aussi des engagements envers la jeune femme. Il devait couper la poire en deux. Peut-être pourrait-il attendre que Julia soit couchée avant de descendre. Au moins si le sommeil c’était emparé d’elle, elle ne craindrait plus les ombres et les fantômes des flammes. Mais si elle se réveillait après un cauchemar, et qu’il n’était pas là, et…
Il soupira.

- Julia, je vais vous laisser vous préparer pour vous mettre au lit, pendant ce temps, je descendrais voir comment se débrouille Alexender. Dès que ce sera fait, je reviendrais pour voir si vous n’avez besoin de rien et vous souhaiter bonne nuit. La porte en face de la votre doit certainement renfermer une chambre, si c’est le cas, je dormirais à l’intérieur ce soir, si vous avez le moindre problème, n’hésitez pas…

Lâchant la main de Julia, il approcha la sienne de son visage, lui caressa une pommette, replaça une mèche de ses cheveux derrière une oreille. Les yeux rivés dans l’océan infini des siens. D’un geste doux et rassurant, il attira la jeune femme sur son torse. La joue posée sur sa tête, il huma son parfum et se délecta de cet instant unique. Son cœur battait plus rapidement dans sa poitrine. Son imagination lui criait de rester à jamais près d’elle, de ne pas la laisser ce soir, de lui prouver qu’il serait là pour elle quoiqu’il arrive. Mais n’était-ce pas trop tôt ?
La raison lui dicta de s’éloigner. Il ne savait combien de temps c’était écoulé depuis qu’il l’avait prise entre ses bras. Doucement, avec tact, il s’écarta d’elle. Ses yeux en disaient long sur sa volonté de rester ici, mais comme il l’avait apprit avec les ans, on n’obtient pas toujours ce que l’on souhaite avoir. Que de déceptions. Mais parfois la patience portait ses fruits et valait mieux qu’une décision prise sans réfléchir.
Il déposa la lampe à huile sur la cheminée, puis se dirigea vers la sortie. Une fois à la porte, il posa la main sur la poignée et se retourna vers Julia. Il la contempla en silence, sentant ses sens s’emballer à sa simple vue. Ses sentiments enfouis depuis si longtemps au fond de lui refaisaient surface tel un feu d’artifice grandiose. Il ressentait une certaine appréhension à laisser aller son cœur de cette manière.

- Je reviendrais.

Il lui sourit. Un sourire d’amoureux.
La porte se referma sur lui. Il se retrouva dans le noir. Ce n’était pas un problème pour lui. Il vérifia que la porte face à lui contenait bien une chambre, ce qui était le cas, puis il soupira de nouveau. Son regard se porta vers la pièce où se trouvait Julia. Il s’adossa au mur et se passa les mains sur le visage et dans les cheveux. Les yeux levés au ciel, il aurait aimé qu’on lui donne une solution. Mais ses prières ne pouvaient être entendues que par les Dieu des infidèles.
Gaspard se mit donc en marche, vers l’escalier, pour ensuite le descendre, parcourir des couloirs pour retrouver le Hunter et la victime des Vampires. Où en était son ami ? Pourrait-il lui venir en aide ? Ses connaissances en médecine lui seraient sans nul doute utiles. Sa présence aussi. Il ne le laisserait pas affronter cette épreuve seul. Maintenant qu’il n’avait plus face à lui la figure angélique de sa muse, il savait qu’il avait prit la bonne décision. Il pourrait retrouver Julia plus tard dans la nuit si le besoin s’en faisait sentir. Si la jeune Spencer se perdait dans le néant, il serait alors impossible de la sauver.

Ilsa s’arrêta d’un même mouvement que le Comte. Elle ressentit tout ce qui se déroulait à des centaines de mètres d’elle, elle comprit ce qu’il s’était produit, elle offrit un sourire à Dame hasard. La main de Jirômaru se posa sur son épaule, elle posa son regard sur lui, toujours aussi attentive à ce qui se passait dans la demeure de Mr Ravellow. Lentement, elle acquiesça. La soirée ne c’était décidément pas passé comme elle l’aurait souhaité. Cela la contrariait. Elle aurait apprécié rester au calme et s’amuser comme le faisaient les humains. Mais des soirées telles que celles-ci il y en aurait d’autre. Il y en avait déjà eût tellement !
Alors que son compagnon s’éloignait déjà vers le fond du parc, la Vampire resta immobile à contempler le châtelet. Sarah devait être en train de se consumer dans les flammes, ces mêmes flammes qui avaient brûlés vifs de nombreux êtres de la nuit. La chasseresse périssait par ses propres armes. La fortune avait parfois d’étranges manières de jouer de son ironie.
Rattrapant son ami, la demoiselle marcha à son rythme, les pensées tournées vers l’avenir. Le jeune Alexender avait peut-être des doutes, il pensait peut-être que les auteurs de cette mascarade n’étaient autres qu’eux. Savait-ils leur nom ? Si ce n’était pas le cas, Gaspard Sorel aurait tôt fait de lui apporter leur identité sur un plateau d’argent. Cela importait finalement peu. Il n’avait rien pour le prouver. Il ignorait certainement leur vraie nature. Il n’était qu’un pauvre homme jeune et sans expérience, qui chercherait certainement des explications à ce qui c’était produit durant son absence. Malgré sa place aristocratique, il ne faisait pas le poids face au Comte. Ni même face à elle qui se jouait si facilement des esprits humains.
La partie était finie.
Le domaine de Ravellow s’arrêtait là. Ilsa passa le mur sans encombre, puis annonça :

- Nous nous quittons ici ce soir. Je pars de mon coté. Nous nous reverrons bientôt j’en suis certaine.

Elle lui sourit. Puis disparut dans la nuit.

[HRP// Jirômaru et moi quittons ici le bal pour partir chacun de notre coté... Je préciserait l'endroit plus tard.//]

Julia était si remuée par les évènements qu’elle se laissa volontiers guider par Gaspard à l’étage. Au fond de son cœur, la honte, la culpabilité, l’affolement lui rongeaient les sangs. Comment pouvait-elle s’accaparer Gaspard dans un pareil moment ? Alexender était blessé, il venait tout juste de sortir des flammes une jeune femme et, elle, elle entravait la route à son ami alors qu’il pouvait certainement lui apporter une aide précieuse. Elle se sentait inutile, encombrante et faible. Elle avait la sensation de n’être qu’un poids pour les deux aristocrates et de n’avoir de toute manière rien à faire ici. Certes c’était Alexender qui l’avait presque invitée de force mais cela avait démarré sur un jeu et elle doutait à présent que le jeu continuait à le faire rire.

Montant les escaliers, elle était rassurée d’un côté par la main de son amant qui l’entraînait avec un semblant d’assurance. Il devait connaître les lieux mais dans la pénombre, après pareilles émotions, il ne devait pas réellement savoir où il allait. Finalement, après quelques pas, il alluma une lampe à huile qui éclaira d’une lumière jaune et réconfortante leurs pas.

Marguerite et Suzanne, les deux domestiques du Hunter devaient certainement être trop occupées à finir d’éteindre les flammes, clore le bal, ramener les invités, redistribuer les derniers manteaux et remettre en ordre quelques pièces pour venir les aider. Julia songea au courage que devaient avoir les deux femmes pour être autant demandée et ne jamais faillir à leurs tâches. Elle-même avait eu un domestique mais son travail n’était pas aussi conséquent : sa petite demeure n’était rien comparé à ce châtelet !

Au bout d’un moment, Gaspard fit résonner sa voix grave et douce dans le couloir silencieux. Julia resserra un peu sa main dans la sienne pour lui signifier qu’elle l’écoutait. La première porte qu’il tenta d’ouvrir resta close. Avec un soupçon d’amusement dans la voix, il lâcha la poignée pour aller en essayer une autre. Julia sourit imperceptiblement : Gaspard s’affairait pour elle et son confort et il réussissait à la calmer un temps soit peu en plaçant de-ci de-là quelques sourires et tons enjoués. Cela rassurait la jeune bourgeoise mais cela avait également l’effet d’une seule cuillère de sucre dans un café fort : aussitôt l’amertume de la boisson revenait dans la bouche…Elle savait que tout cela était presque feint et que l’aristocrate était tourmenté lui aussi. N’avait-elle pas remarqué le changement de ton et de regard lorsqu’ils étaient arrivés face aux flammes ? N’avait-elle pas perçu cette froideur et le clame océan de son être se troubler à cause des évènements ?

La seconde porte fut la bonne, heureusement. Gaspard lui reprit la main qu’il l’avait lâchée pour la première porte et s’assura que tout était parfait pour Julia. Lorsque l’aristocrate se tourna face à elle, Julia se sentit toute petite et eu soudainement peur. Une sombre frayeur qui passait toujours dans le cœur des jeunes femmes qui se retrouvaient ainsi, dans la semi-pénombre, face à l’homme aimé, seule avec lui dans une chambre inconnue…
Mais Gaspard était un homme de parole, de raison et elle ne douta presque pas qu’il serait gentleman jusqu’au bout. Elle le fixa de ses yeux d’abord éteints par la situation puis ravivés par l’amour.
L’aristocrate lui baisa la main et lui demanda si elle avait besoin de quelque chose. Muette, Julia ne répondit que par un petit mouvement de tête insignifiant : évidemment elle avait besoin de lui, elle ne voulait pas être seule! Mais que pouvait-elle dire ? Elle devait le laisser partir pour qu’il apporte l’aide qu’elle ne pouvait pas donner au Hunter!
Elle remarqua que son amant n’osait plus la regarder. Il semblait lui aussi pris entre deux feux mais le devoir l’appelait…Il lui dit alors qu’il allait la laisser se préparer à se coucher et qu’il reviendrait la voir lorsqu’il aurait prêté main fort à son ami. Julia sentit monter en elle une vague de désir qu’elle réprimanda en silence. Gaspard la serra dans ses bras, la regarda droit dans les yeux et la laissa avec regret. Julia ressentit alors une vive envie de le rattraper : elle voulait l’embrasser, sentir ses lèvres contre les siennes pour l’éternité, elle voulait le suivre, l’accompagner jusqu’à la fin des temps. Mais sa raison maîtrisa son geste. Il reviendrait…Elle devait se contenter de l’attendre ici pour ne pas le gêner dans sa tâche…
Alors avec un sourire forcé, elle le regarda partir et fermer la porte.

Seule, éclairée seulement par la lampe à l’huile qui dégageait une lumière calme et chaleureuse mais néanmoins pas assez forte pour être rassurante et efficace, Julia entrepris de retirer sa robe. Elle évita de rester inactive, craignant la nuit et ses bruits stressants lorsque l’on attend leur arrivée. Elle préférait faire comme si rien ne pouvait lui arriver et ignorer pour le moment sa solitude en s’affairant de manière vive. Une fois sa robe enlevée (avec un peu de difficultés liées au corsage et autre artifice contraignants), elle la posa sur un fauteuil pour qu’elle ne se froisse pas. Alexender avait réellement bon goût et cette robe était la plus belle qu’elle ait pu porter depuis sa naissance. La jeune bourgeoise était ravie d’avoir pareille parure et surtout de l’avoir portée pour Gaspard toute la soirée ! Elle resongea alors à leur promenade dans le parc du châtelet et à leur premier baiser une fois son identité dévoilée…
Une fois en vêtements légers, (elle n’avait rien prévu pour dormir mais sous sa robe, une première tunique blanche lui permit de se coucher à l’aise), Julia ramena la lampe sur sa table de chevet et se coucha après s’être passé un coup d’eau sur le visage et les mains. Songeuse d’abord, puis épuisée, elle s’endormit sans prendre le temps d’éteindre la lampe.

L'aiguille n'entrait pas dans la peau de Sarah. Il recommença. L'alcool sur son bras devait désinfecter et détendre la peau mais cette dernière était tellement rigide qu'il avait peur de casser sa seringue et surtout de blesser la belle. Alexender s'y reprit plusieurs fois jusqu'à ce qu'il arrive à pénétrer la veine de la jeune femme pour lui injecter le produit narcotique. Enfin elle allait dormir complètement et quitter cet état de fatigue, d'angoisse, de semi-sommeil pour tomber dans le néant d'un profond endormissement qui lui éviterait toute souffrance inutile.

Il la contempla quelques secondes...Elle était belle mais il l'avait retrouvée dans un tel état que son coeur était partagé entre la haine et la douleur. Comment pouvait-on vouloir du mal à une si jolie femme? Les Vampires n'étaient réellement que des bêtes! Des charognards avides de sang! Une espèce à éliminer pour le salut de l'humanité! Sa colère était puissante mais le temps lui manquait il devait faire vite.

Le temps de sortir le tonneau et de préparer la seringue, Gaspard arriva. Aide secourable d'un ami si cher et si dévoué. Il lui devait tellement! Jetant un bref regard vers la porte qui s'était ouverte après quelques coups convenus contre le bois massif, Alexender lança une esquisse de sourire au Lycan. Il était heureux de le voir. Sans lui, l'opération aurait été extrêmement difficile. Comment aurait-il pu transfuser autant de sang dans les temps pour raviver Sarah? Comment aurait-il eu la force de faire autant de bandages et de la manipuler sans lui faire de mal? Comment aurait-il pu la porter jusqu'à l'étage pour la confier à Marguerite avant de la mettre dans son propre lit?
Dans son état, le Hunter n'aurait rien pu finir tant la fatigue, les nerfs et la colère tenaient son corps tendu et tremblant. Il aurait fait des erreurs irréparables, il n'aurait jamais réussit à la porter!
L'opération dura plus d'une heure mais sans son compagnon, elle aurait duré bien plus et n'aurait certainement pas abouti et Sarah, la belle Sarah, serait morte suite à ses blessure et surtout sa mortelle morsure...

*******

Dans les tréfonds de son cerveaux, des images se mouvaient sans cesse. Rêves à demi-éveillés, intemporelle réalité, songes incertains dûs à la fatigue de ces derniers jours et du bal. Alexender c'était endormi sur un fauteuil alors qu'il veillait sur Sarah installée dans son lit.

Il voyait des bulles rougeâtres s'élever et se rentrer dedans. Petits ballons légers qui rebondissaient les uns contre les autres comme des jeux d'enfants sur les fêtes populaires. Etait-ce de la peau et de l'hélium? Quelle était cette substance rouge? Du sang? Quel horreur! Un dégoût imprononçable l'envahissait. Oui c'était du sang et il s'échappait d'une faille sur la montagne à ses pieds. Malheur! Il n'avait rien sous la main pour la reboucher et garder ce précieux liquide de vie! Il n'avait que son corps! Vite il fallait qu'il se glisse dans la fissure pour la combler! Ha mais cela fait mal! Cela le déchire! Petites bulles...Lui aussi...Petites bulles...
Un nuage. Des oiseaux. Cela chante et la lumière l'aveugle. Qu'est-ce que cette douceur? Et ce petit goût sucré? Bonbon de coton, hydromel, miel de couleur...C'est étrange...Il est observé mais il est bien...Jamais...Pourquoi l'inactivité? Le ciel est gris, le silence est pesant. Un gémissement!

Alexender qui s'agitait un peu durant son sommeil n'avait pas sentit jusqu'à présent qu'il s'était endormit alors qu'il voulait veiller. Habituellement réveillé pour un rien, il n'avait pas sentit directement Sarah se lever et venir le voir. Il avait répercuté dans son rêve les actions douces et généreuses de son amie mais ne s'était pas réveillé. La fatigue et la lassitude avaient eu réellement raison de lui cette nuit là. Cependant, l'agitation de Sarah le dérangeait dans son sommeil mobilisant son attention et motivant ses réflexe.
Le gémissement de la jeune femme eul'effet d'un coup de tonerre sur le Hunter.

D'un bond Alexender se leva et, dressé de toute sa hauteur malgré son état, il pointa son Bloody Rose sur Sarah recroquevillée dans un canapé près de la porte. L'adrénaline parcourait ses veines mais, le doigt sur la détente, prêt à tirer, il ne tremblait pas.
La pénombre l'empêcha de bien voir mais il réalisa en une seconde qu'il avait en face de lui une Sarah effondrée qui avait certainement voulu quitter la pièce malgré sa faiblesse.

- Ho mon dieu Sarah!

Laissant tomber son arme le long de sa jambe tenue par une chainette d'argent, il se précipita vers elle.

- Venez! Ne restez pas là! Il ne faut pas...Vous êtes faible et blessée, n'importe quel faux pas aurait votre mort aujourd'hui...Ne jouez pas avec le Diable...

Sans lui demander son autorisation, et de toute manière lele n'avait pas le choix, le Hunter souleva avec du mal la jeune Spencer et la ramena sur le lit. Il s'assit à côté d'elle et l'invita à s'allonger.

- Il faut que je revois mes réflexes, je suis navré, je ne voulais pas vous faire peur...Mais vous ne devez pas encore quitter votre lit...Remettez cet anneau pour votre cou...S'il vous plait...

Conscient que la jeune femme était peut être encore sous l'effet du narcotique, il voulait l'aider au possible mais la peur également de franchir quelques limites de la bienséance l'entravait dans sa volonté de bien faire.
Il gémit imperceptiblement. Lui-même n'avait dormit que quelques heures et la fatigue alourdissait ses paupières et ralentissait ses gestes. Engourdit par le fauteuil, il souffrait de quelques membres mais ne voulait rien en montrer. C'était l'homme de la situation, il fallait qu'il se montre fort et à la hauteur de toutes les attentes de la belle.
Sa chemise était sale, couverte de sang, de cendre et de carbone. Non il n'avait pas pris le temps de se changer et gardait toutes les traces du brasier de la veille et de l'opération. Tant pis, il n'était pas beau à voir, décoiffé, sale et fatigué mais au moins il était là pour elle et il espérait qu'elle comprenait son manque de tenue en pareille situation.

- Vous avez subit de graves changement cette nuit, vous avez survécu à ce que peu de gens survivent...Reposez-vous...Ne rendez pas inutiles tout nos efforts...

Il ne voulait pas la faire culpabiliser mais pour gardez au chaud une personne dans son état mais qui a toujours une fougue incontrôlable en elle, c'était un des seuls moyens: lui donner responsabilité.

Elle avait si mal, partout dans son cerveaux régnait une sorte de chaos qui précipitait les pensées les unes sur les autres dans une fracassante collision. Sarah serra les poings de rage. La douleur faisait revenir les souvenir de la veille et attisait en elle un indescriptible élan de haine et de colère. Les yeux toujours fermé, la jeune femme revoyait le visage de son agresseur, les yeux brillant de folie et de colère mais pourtant un sourire moqueur. Elle le revoyait, dans toute sa puissance, avant qu’il n’enfonce ses dents profondément dans son cou, extirpant le précieux liquide qui y coulait.

Dans le silence de la pièce, il eu une soudaine agitation et tendis que la magicienne relevait vivement la tête, l’esprit au aguets, Alexender pointait vers elle son arme. Le jeune Ravellow ne semblait pas avoir conscience de la personne qui se trouvait en face de lui. Quand a la chasseuse pour sa part, sa nature farouche et rebelle revenait peu a peu. Les deux silhouettes s’affrontèrent du regard pendant quelque seconde qui semblèrent durée un siècle puis le temps repris son cour normale.

- Ho mon dieu Sarah!

Le corps de la jeune femme se détendit d’un seul coup tandis que sa douleur s’estompait remplacer par un effet de surprise. Cette voix... Elle lui semblait si familière... Malgré son inconscience et le sommeil profond dans lequel elle avait été plongée, son subconscient avait gardé en mémoire le timbre de la voix qui lui avait parlé des heures sans cesse. Avant qu’elle n’ait pu protester, Alexender se jeta sur elle la grondant de s’être lever. En parlant, il l’avait soulevé dans ses bras pour la ramener dans le grand lit. Retenant un soupir, la chasseuse ferma les yeux se blottissant de manière presque coutumière dans les bras du jeune homme. Elle était bien. Collé ainsi, elle oubliait tout même d’écouter se que son gentil hôte disait. Néanmoins sa dernière phrase la ramena durement à la réalité. Ouvrant les yeux, la jeune Spencer s’écarta vivement de son cavalier tandis que sa rage refaisait légèrement surface.

- De graves changements? Se faire attaquer par des vampires ses se que vous caractériser comme de graves changement?!?

L’aristocrate détourna la tête blessé. Elle avait oublié qu’elle parlait à un être qui ignorait tout des créatures de la nuit. D’ailleurs comment aurait il pu savoir? La chasseuse ramena ses genoux contre elle restant ainsi à l’abri des regards d’Alexender. Elle ne voulait surtout pas voir sa réaction suite à ce qu’elle allait lui annoncer... Dans la grande pièce sombre et silencieuse, les murmures de son aveu sonna comme une malédiction.

-Aussi similaire que peuvent être les apparences, sieur Ravellow, nos mondes sont complètement différend. Le votre est de politique et de fête tandis que le mien est gorgé de créature sanguinaire que même vos cauchemars les plus noirs ne peuvent imaginer... Je ne suis pas celle que vous croyez... Il est de mon devoir d’empêcher qu’elles ne mettent les rues de Londres à sang... Et j’ai lâchement échoué hier… Vous devriez croire au veilles légendes sieur car certaine d’entre elle sont vrais et n’existe pas que dans les conte pour effrayer les enfants...

La jeune Spencer eu un petit rire frêle. Mais qu'es qu’elle racontait? S’imaginait elle que ce noble, ce jeune homme aussi charmant soit-il allait la croire comme ça sur des simples dire qu’elle affirmait. Elle passait pour une folle. Avec un long soupir, la jeune femme baissa la tête avant de fermer les yeux, décourager et surtout d’démoraliser...

-Bien sur... vous ne me croyez pas...

Ses paroles n’avaient rien d’accusateur. Elle avait dit cela comme une simple constatation, une douloureuse constatation. La magicienne sentait son âme se refermer sur elle-même. Elle avait attendu si longtemps avant de rencontrer quelqu’un a qui elle pourrait tout avouer... Depuis quelle avait rancontré Alexender, elle c’étais mise à espérer avoir trouvé la bonne personne. Que de faux espoir, une fois de plus.

La réaction de Sarah froissa un peu Alexender qui se sentit comme un gêneur malvenu. Elle s'était écartée de lui dès qu'il l'avait posé sur le lit et, tandis qu'il s'asseyait à ses côtés sur le bord, il l'écouta et la regarda s'exprimer. Elle paraissait furieuse mais la fatigue et la souffrance la radoucissait et puis elle ne voulait certainement pas le heurter.

Elle était belle...vive et fraiche malgré tout ce qui lui était arrivé. Sarah était belle mais aussi faible; faible et les cernes, les bandages et l'état de sa peau ne laissaient pas les yeux s'illusionner: la jeune femme pouvait sembler porter la vie en elle, elle n'était surement jamais allé aussi près de la mort que la nuit dernière. Ce matin, elle portait des séquelles graves et encore trop dangereuses pour son corps et son esprit.

C'est ce que voyait avant tout le Hunter: une femme désorientée et blessée. Jusqu'à ce qu'elle parle...
Alexender sursauta presque lorsqu'elle prononça le mot "vampires" et, attentif plus que jamais, il observa la belle s'énerver contre lui sans trop de véritables motivations autres que celles qu'il avait lui-même déjà eu: l'incompréhension, l'ignorance d'autrui, l'oisiveté dénuée de sens des hommes alors qu'il se tramait des atrocités sans noms dans la capitale et pire encore! Dans tout le monde...Elle savait, elle était au courant, elle les avait vu, elle les combattait, elle les chassait! Alexender se leva alors qu'elle finissait de se désespérer avec une amer colère pensant qu'il la prenait pour folle ou pire qu'elle lui mentait effrontément.
L'aristocrate se passa une main sur le visage tandis que l'autre maintenait son coude. Agité, il semblait abasourdi, choqué, heureux...

- Attendez. Attendez...Sarah...Sarah vous êtes en train de me dire que les Vampires existent...?! Enfin je veux dire...je vous crois! Je vous crois! Je le sais!

Il s'arrêta de bouger et lui sourit de manière presque nerveuse.

- Mhff...c'est...enfin...Je ne m'y attendais pas.

Le jeune homme s'approcha du lit et se rassit aux côtés de la chasseuse. Il semblait ne pouvoir rester tranquille mais sa volonté lui disait de rester calme pour ne pas effrayer la jeune Spencer.
Il soupira pour se vider les poumons, trop plein de surprises et de soudaine joie. Une pareille révélation aurait fait passer la belle pour une folle mais pour lui elle représentait tant! Il n'était pas seul! Celle qu'il prenait depuis le bal comme sa princesse était dans son camp, certes, mais c'était bien plus! Elle était comme lui! Une chasseuse de la nuit! Une Hunter!

- Sarah...ce que je vais vous apprendre met ma vie en danger. Je vous demande de me répondre vite...Si vous dites oui, alors nous irons loin...ensemble...si vous le voulez bien...mais sinon, vous devez me jurer de ne rien révéler, de ne pas me trahir et ce pour la survit de tous! L'humanité doit être sauvegardée...et elle le sera grâce à des gens comme nous!
Dites-moi...

Alexender semblait un peu perdu mais confiant. Il la regarda droit dans les yeux et lui demanda le plus sérieusement du monde en lui montrant le Bloody Rose serré dans sa main:

- Chassez-vous réellement ce genre de créatures? Y croyez-vous fermement?
Moi oui, je les ai vu, je les connais et je les poursuis...Vous ne semblez pourtant pas connaitre ce genre d'arme, si?

Il ne la lâcha pas du regard, ferme, sérieux, amoureux et lui demanda avant qu'elle ne réponde:

- Voulez-vous devenir ma compagne dans cette dangereuse quête?

Sa phrase à peine terminer, les derniers mots flottant encore dans l’air lourd de confidence, que Sarah les regrettaient. Jamais elle n’aurais dû lui avouer qui elle était vraiment... Par son propre égoïsme elle venait de perdre toute crédibilité aux yeux de son tendre ami. Pourquoi fallait il que son bonheur si neuf, si unique soit détruits par la cruel vérité des révélations? Désormais Alexender la prendrait pour une folle ou croirais que ses dires n’était que divagation du a ses récente blessure. Dans une rage et une colère froide contenue, l’aristocrate se mordit la lèvre inférieure pour garder constance. Près d’elle, Alexender c’étais lever, permettant ainsi au temps de s’écrouler de nouveau, lui qui avait semblé figer ses secondes. Le jeune homme fit quelque pas dans la pièce en proie d’une grande agitation. La chasseuse, garda la tête baisser, s’attendant a une réprimande ouverte, fuyait des yeux le monde qui l’entourait en redoutant les prochains mots de son ami. Mais lorsque celui-ci parla, sa réponse jeta une tel consternation sur la belle que celle-ci eu un sursaut avant de relever la tête, incrédule, les yeux agrandis de surprise. Il la croyait? … Sans aucune réticence et retenue, il la croyait! Cette certitude restait imprimer dans l’esprit de la jeune Spencer qui avait du mal à y croire. Les yeux toujours tourné vers son cavalier, la magicienne tentait de percevoir dans son grand regard clair l’ombre d’un soupçon mais ce qu’elle y lisait, cette espèce d’étincelle de bonheur, la laissait perplexe. Finalement, le jeune homme s’arrêta de bouger devant elle tandis qu’un sourire étirait ces lèvres.

-Mhff...C’est...enfin...Je ne m'y attendais pas.

Cette fois la consternation fût parfaitement lisible sur le visage de Sarah. Les yeux toujours fixé sur Alexender, elle le regarda venir s’asseoir a ses côtés d’un calme uniquement apparent. Lorsqu’il reparla, ses révélation stupéfièrent tellement la jeune femme qu’elle dû fermer les yeux et reprendre les mots un a un dans sa tête pour qu’il s’imprègne en-elle. Ainsi donc il connaissait les êtres de la nuit...Et non seulement il y croyait mais il les chassait également. L’aristocrate se trouvait donc en face d’un hunter! Curieusement, la chasseuse n’aurait jamais cru percevoir, en l’apparence de son cavalier, l’image d’un hunter mais elle fût bien obliger d’admettre qu’il possédait la stature nécessaire a ce ‘’métier‘’.

- Voulez-vous devenir ma compagne dans cette dangereuse quête?

La demande surpris tellement la jeune Spencer qu’elle garda silence pendant un long moment avant de planter son regard dans celui d’Alexender esseillant d’y déceler quelque chose qui lui permettrais de croire qu’il n’était pas sérieux. Ne trouvant rien, Sarah se leva avant de faire quelque pas dans la pièce, abasourdie.

-…Moi?... Vous ignorez qui je suis et...vous... je ne peux pas... c’est impossible...

La magicienne fit volte face, les yeux soudainement brillant. Malgré que son compagnon soit un hunter, elle doutait qu’il puisse faire face à la colère du comte. Le visage sombre et froid venait de resurgir dans l’esprit de la jeune femme en même temps que l’ultime promesse qu’il lui avait fait. S’approchant d’Alexender elle croisa les bras, soudainement tremblante.

-Avez-vous conscience du... du danger qui vous guette à présent? Vous n’êtes plus un chasseur à présent, vous êtes devenu une proie... Il vous chassera comme il l’a fait avec moi... vous...

La belle se laissa tomber à genoux au pied de ses tendres amis, les yeux soudainement remplis de larme, avant de prendre l’une des mains d’Alexender dans les siennes. Tout les mots du monde ne semblait pas suffisant, juste, précis pour exprimer la situation. Elle avait si peur, peur de le perdre lui, qu’elle venait à peine de rencontré mais que tout éloignait. Elle ne pouvait se permettre d’être égoïste une deuxième fois. L’aristocrate inspira profondément gardant ses yeux bleu soudée à ceux de son bien aimé.

- Vous m’avez sauvez la vie... et je vous en suis reconnaissante... mais en faisant cela... vous vous êtes mit a dos la pire créature que la terre peu porter... Elle veut votre mort comme elle veut la mienne...

L’une des mains blanches de la chasseuse remonta pour aller caresser la joue de son cavalier. Son cœur hurlait de douleur et pourtant elle devait rester forte. Se redressant un peu, la jeune femme posa son front contre celui d’Alexender, les yeux fermer, s’enivrant de cette proximité. Sa voix n’était plus qu’un murmure tandis quelle parlait, la voix remplis de sanglot.

-Je ne saurais supporter votre perte...Rester avec moi est trop dangereux... Et je ne veux pas que vous soyez encore plus en danger que vous ne l’êtes déjà...

La magicienne rouvrit les yeux avant de lâcher la main de son hôte et de s’éloigner de lui en s’assistant sur ses talons. Elle s'essuya les yeux d’un revers de main gardant la tête baissée.

- Être en ma présence est dangereux Alexender... il faut que vous le compreniez...

Elle s'était levée, elle n'en revenait pas elle non plus...
Mais contrairement aux attentes si pleines d'espoirs du Hunter, Sarah ne fut pas heureuse de sa proposition. Elle semblait perturbée plus qu'autre chose et un mal qu'il ne connaissait pas la rongeait. Elle refusait d'être sa partenaire dans sa quête de destruction du mal, elle tremblait. Qu'y avait-il? Avait-elle peur de lui? Était-elle si solitaire que cela? Non...il y avait quelque chose ou plutôt quelqu'un qui la gênait...ce "Il"..."Il" voulait sa mort, "Il voulait maintenant la sienne, depuis quand? Ce soir apparemment. "Il" lui faisait peur et cela se lisait dans ses magnifiques yeux bleus. C'était "la pire créature que la terre pouvait porter"...

Alexender faillit perdre son sang froid. L'aristocrate aurait voulu la secouer pour avoir un nom immédiatement, pour savoir qui s'en prenait à elle au point de la faire pleurer! Le couple étrange avec lequel il avait laissé la belle n'était absolument pas étranger avec l'incendie, cela il en avait la certitude. Mais il ne les connaissait pas, c'était la première fois qu'il les voyait! Ils étaient masqués et ils avaient habilement évité de prononcer leurs noms...
Quel imbécile! Il n'avait même pas fait mine de vouloir savoir qui c'était! Trop préoccupé par Sarah, une femme une fois encore, il avait manqué à ses devoirs! La bienséance, le respect, l'attitude gentleman...il avait tendance à oublié tout cela dans de pareils moments et cela lui était toujours reproché plus tard par les autres, si ce n'était par lui-même.

- Sarah...

Sa voix était tremblante d'appréhension et de colère. Il releva la jeune femme et la maintenant fermement de manière à ce qu'elle ne puisse retomber à cause de son état physique et de son désarroi apparent. Il la serra dans ses bras avec douceur. La douleur qu'il ressentit dans son épaule gauche le fit grimacé une fraction de seconde: sa blessure n'était pas totalement guérie et cela accentua encore son désir de vengeance et sa haine.
Il mit une main derrière la tête de la jeune femme et lui murmura dans l'oreille avec tendresse:

- Sarah, vous êtes la meilleure chose qui me soit arrivée depuis des mois. Séchez vos larmes, je ne veux que votre sourire...Cette créature qui semble vous pourchasser, et qui, d'après vos dires, me considère désormais moi-aussi comme une proie de prédilection, peut être abattue comme toutes les autres...

Il s'éloigna un peu de Sarah et la tint par les épaules tout en la fixant droit dans les yeux avec amour et surtout détermination.

- Je ne sais pas quels sont ses pouvoirs mais je connais ses faiblesses. L'étudier, la poursuivre, l'observer et la piéger sera pour moi une grande tâche. Comme toutes les autres créatures infernales de son espèce, elle doit périr de ma main ou de celle d'un autre tel que vous...Chacune de ces monstruosités aura sa part et si cet être abominable est plus puissant que les autres, nous allier est judicieux...

Alexender tentait de la rassurer et surtout de lui montrer qu'il n'était pas du genre à flancher devant le travail, la difficulté et la mort.

- Sarah...que je sois à vos côtés ou non, je risque ma vie chaque nuit et je me suis fait bien trop d'ennemis pour être en sécurité même ici. Le danger que vous nommez, celui que je courre en votre présence, restera le même malgré la distance que vous voulez instaurer entre nous.

Les yeux du Hunter brillaient d'une flamme inextinguible:

- Je lutterais jusqu'à la fin de ma vie contre les créatures de la nuit. Que vous le vouliez ou non, ma vie sera toujours la proie des ombres...

Alexender posa ses lèvres sur celle de la chasseuse. Il avait un peu hésité de peur que la jeune femme ne se montre pas enclinte à lui accorder ce baisé. Mais ce fut un long baisé, langoureux, puissant et amoureux.
Lorsqu'il se recula un peu, il lui sourit:

- Et quitte à afronter les ombres, autant le faire avec la plus jolie des lumières...

Sujet: Re: Un bal masqué des plus attendus [Aristocrates + Julia] [27/09/41]

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