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Quand l'orage gronde... (PV Rosalia)

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MessageSujet: Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Icon_minitimeLun 30 Avr - 22:56

Certaines choses échappaient totalement à Wynn. Horriblement rationnel et étranger aux sentiments humains, il se rendait rarement compte lorsqu'il vexait quelqu'un. Pourtant, il sentait que l'une de ses réflexions avaient piqué la bonne humeur de Rosalia. Et sans savoir trop pourquoi, il avait l'impression que sa révélation au sujet d'Elizabeth ne plaisait pas du tout à la jeune femme.
Lui qui d'habitude ne confiait jamais rien à personne, il n'était pas prêt de recommencer!
Habituellement, ce genre d'attitude ne lui aurait fait ni chaud ni froid, mais il aimait bien Rosalia et surtout, il ne voulait pas se mettre une huntress à dos. De toute manière, en arrivant chez lui, elle verrait certainement le tableau représentant la défunte fiancée du vampire. Si elle s'en trouvait offensée, il ne pourrait certainement rien y faire, mais il espérait qu'elle aurait suffisamment de tolérance pour comprendre que ce n'était plus vraiment ça qui intéressait Wynn. Il ne gardait le portrait que par nostalgie, et s'il cherchait son assassin, c'était uniquement par pur désir de vengeance égoïste, à cause de sa transformation.

Mais alors qu'ils montaient tous deux dans la calèche, Rosalia eut une autre réaction que le violoncelliste n'était pas en mesure de comprendre. Il la vit fixer son torse trempée avec ce qu'il aurait pu assimiler à du désir et une pointe d'amusement. Et s'il y avait bien une chose que Wynn avait oublié depuis deux siècles, c'était bien toutes ces histoires d'attirance que l'on pouvait ressentir. Aussi ne comprit-il pas du tout où Rosalia voulait en venir. Il fit la grimace lorsqu'elle lui appuya sur le nez, totalement décontenancé. Décollant la chemise de son torse, il la regarda sans trop comprendre, avant de se passer une main dans les cheveux. Peut-être avait-il quelque chose sur le visage qui amusait la jeune femme? Tant pis, il n'en saurait pas plus.

Avant de monter, il indiqua le trajet au cocher, et s'installa en face de Rosalia. Incapable de chasser sa nature solitaire et asociale, il garda le silence sur le chemin, se contentant de regarder les rues détrempées de Londres au dehors. Malgré l'eau et l'atmosphère glaciale, Wynn ne grelottait pas et ne semblait même pas avoir froid. Cette attitude faisait partie de ces étrangetés propres aux vampires: Ne pas ressentir le froid ni la chaleur. Lui ne s'en était jamais plains, d'autres trouvaient ça handicapant.
Toujours aussi muet, Wynn descendit le premier et tendit une main à Rosalia, lui souriant avec un air malicieux pour l'aider à descendre. Après avoir payé et remercié sèchement le cocher, le vampire mit une main dans la poche de la veste que portait Rosalia, sans lui demander sans avis, et en sortit la clé de son manoir. Il poussa la grille métallique du portail, traversa la petite allée pavée entourée d'une herbe bien coupée mais dépourvue de fleurs et autres décorations, et grimpa les quelques marches menant à l'entrée. Il ouvrit la porte, et la bouche par la même occasion.


-Si madame veut bien se donner la peine d'entrer...

Il l'invita à entrer dans un manoir bien trop spacieux pour une seule personne, propre et rangé avec une minutie relevant plus de la maniaquerie, mais dont l'ambiance austère et sobre mettait mal à l'aise tout ceux qui avaient le malheur d'y mettre un pied. La lumière entrait rarement, puisque le vampire ne la supportait pas, et le papier peint sans motif ajoutait une touche de monotonie à l'intérieur.
Dans la salle de séjour, une grande table de réception en bois verni occupait une partie de la pièce, entourée de chaises. Derrière, une cheminée en marbre à l'âtre éteint depuis des années attendait patiemment que quelqu'un daigne raviver les flammes. Et au dessus, le tableau d'Elizabeth.
Y jetant un coup d'oeil, Wynn se fit la réflexion qu'en effet, il avait eu tort de les trouver semblables. Rosalia avait les cheveux plus longs et le visage plus fin. Et surtout, heureusement pour elle, elle n'avait pas les mêmes vêtements. S'il y avait bien une chose que Wynn ne regrettait pas, c'était bien la mode vestimentaire du 17ème siècle. Finalement, si Rosalia lui posait des question, il n'aurait qu'à être honnête. Mentir à une écervelée était un jeu d'enfant, tenter de tromper une femme qui en savait long sur les vampires et semblait bien plus futée que la moyenne, par contre... C'était une autre affaire.
Déposant son violoncelle dans le salon à côté du piano, Wynn prit la peine d'allumer quelques chandelles avant de poursuivre. Il s'arrêta devant Rosalia, la détaillant de haut en bas avec une insistance que la plupart des femmes auraient trouvé gênante.


-Hum... Navré mais je ne suis pas sûr d'avoir quelque chose qui soit susceptible de t'aller. Je n'ai pas pour habitude de porter des corsets ou des robes. Mais si porter une tenue d'homme ne te gêne pas, je dois pouvoir arranger ça! Sauf si tu préfères rester trempée jusqu'aux os...

Il ricana, s'approchant d'elle pour prendre une de ses mèches humides entre ses doigts. Elle faisait toute piteuse, d'un coup, et il se prit à la trouver presque adorable, dans une telle situation.
Faisant volte face, il monta à l'étage pour se changer et lui trouver de quoi en faire de même.
Il prit la peine de s'essorer les cheveux et posa ses deux précieux revolver sur son bureau, avant d'enfiler une chemise qu'il ne prit pas la peine de boutonner, trop habitué à se promener ainsi chez lui. Il attrapa une chemise blanche et un pantalon noir qui seraient probablement trop grands pour Rosalia, et redescendit.


-Je ne pas trouvé mieux. Ce sera peut-être un peu grand. Maintenant si tu veux bien m'excuser, je vais te laisser te changer, j'ai... Faim. Très faim, même.

Il lui lança un regard qu'elle devait sûrement connaître. Le regard du vampire affamé qui se retient de ne pas se jeter sur le premier humain qu'il croise. Et il avait bien trop envie d'en savoir plus sur Rosalia pour la vider de son sang.
Il boutonna sa chemise, enfila une veste sèche, et se retourna avant de sortir.


-Ah et si tu as faim toi aussi, tu peux aller faire un tour dans la cuisine. Ou faire un tour du manoir, si tu t'ennuies!

Wynn n'en avait pas pour longtemps, il lui suffisait de trouver une proie digne de ce nom. A peine eut-il franchit la porte d'entrée qu'il disparut en un nuage de cendres qui évolua jusqu'au quartier voisin. Il n'attaquait jamais deux fois au même endroit, et rarement prêt de chez lui, pour ne pas éveiller les soupçons, et surtout pour ne pas mettre les hunter sur sa piste. Son repas du soir fut un jeune forgeron et son épouse, lesquels avaient eut le malheur d'être restés éveillés un peu trop tard dans la nuit... Les lèvres couvertes de sang, il lâcha le corps de la jeune femme, le regard brillant d'une excitation animale effrayante. Sortant un mouchoir de sa poche pour s'essuyer les lèvres, il se rendit compte qu'il avait oublié ses revolvers.
Pestant contre lui même, il s'empressa de reprendre sa forme spectrale pour regagner son manoir. Il aurait eu mieux fait de dire à Rosalia de s'assoir bien sagement dans un coin et de l'attendre. Si elle découvrait les deux armes maudites, et surtout si elle avait le malheur d'être trop curieuse, elle s'en mordrait les doigts au sens propre du terme.
Car ce n'est pas Wynn qui la punirait mais l'acide qu'ils contenaient. Avec un peu de chance, elle n'aurait pas osé monter à l'étage, ce qu'il espérait sincèrement.
Une fois rentré, il déposa sa veste et se dirigea vers le salon, sur le qui vive, comme lorsqu'il traquait un ennemi.


-Rosalia...?

Il avait la curieuse impression qu'il allait se faire avoir, mais de quelle manière, il n'en avait aucune idée.
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MessageSujet: Re: Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Icon_minitimeDim 6 Mai - 0:24

L'italienne avait profité du silence de son interlocuteur pendant le voyage pour observer par la fenêtre du fiacre et songer un instant. Les rues de Londres continuaient d'être battus par la pluie et quelques grondements se faisaient entendre au loin, la glaçant d'effroi. Elle eut le réflexe de resserrer la veste de Wynn sur ses épaules pour se réchauffer, soufflant de lassitude. Ce temps lui mettait les nerfs à vif, et malgré son habituel masque d'insouciance, elle avait de plus en plus de mal à rester souriante en ces circonstances. Elle n'était pas comme ses jeunes filles effarouché par la moindre goutte, c'était vraiment une peur viscérale qui la prenait au ventre dés qu'elle voyait la lumière illuminer le ciel et les grondements déchirer le ciel. Rosalia se trouvait plus que stupide bien sûr, mais que pouvait elle y faire ? Au moins avait elle gagné un allé chez son agréable acolyte vampire. Et cela ne risquait pas d'être de tout repos.

Finalement, le fiacre s'arrêta et Wynn descendit le premier, tendant une main aimable à sa compagne pour l'aider à descendre avec un regard malicieux. Rosalia lui rendit son sourire mais ne prit pas sa main, descendant comme une grande fille et frissonnant en percevant un nouvel éclair au loin, accélérant le pas jusqu'au porche de la maison, dépassant même le vampire. Ce dernier mis la main dans la poche de la veste que portait actuellement la cantatrice pour récupérer ses clés et ouvrir la porte joliment sculptée. Puis, il lui fit l'insigne honneur de la laisser entrer la première et Rosalia répondit par un merci assez fier en rentrant dans l'imposant manoir. Et évidemment, elle tomba sur ce qu'elle attendait de Wynn : un manoir austère, sombre et glacial où tout était rangé avec une minutie effrayante. Elle fit la grimace un instant puis se tourna vers son interlocuteur qui était occupé à allumer quelques chandeliers afin d'apporter un peu de lumière.


- C'est... charmant chez toi.

Elle remarqua ensuite le tableau et l'observa un instant, se disant qu'il devait être bien ancien et que c'était la seule forme d'art visible dans ce qu'elle avait pu voir du manoir. Malgré tout, elle avait hâte de faire le tour des lieux, curieuse comme elle était. Le vampire se posta devant elle, coupant court à ses réflexions et la fixa avec insistance. Elle n'en fut pas offusquée et se contenta de lever un sourcil en penchant la tête sur le côté, attendant son explication.

- Je porte toujours des tenues d'homme pour mon travail, je t'assure que c'est plus confortable que les robes, très cher.

Rosalia eut un léger rire alors qu'elle le voyait monter à l'étage et en profita pour aller dans le séjour et observer plus attentivement le tableau. Il était visiblement abimé par le temps et les traits du visage de la jeune femme était à peine visible. Mais Rosalia devina que c'était la personne dont parlait Wynn. Un instant elle se prit à songer à sa vie, ce qu'il avait du endurer si cette femme était morte avant lui. Soudain la vie de vampire lui sembla bien triste et mélancolique mais elle fut interrompu par la créature de l'ombre qui venait de redescendre avec des vêtements dans les mains. Elle lui sourit pour cacher sa gêne et s'approcha de lui.

- Ça ira, ne t'en fait pas. Je me débrouillerai mais il n'est pas sûr que je rentre dans ton pantalon... répondit elle avec un rire en prenant la chemise et la comparant contre elle. Oh ? Et bien, bon appétit.

L'italienne n'était pas sotte et savait très bien ce qu'il allait faire mais pour l'instant, elle préférait fermer les yeux sur cet acte. Après tout, il ne faisait que se nourrir et si les poulets créaient une ligue de Hunters pour éliminer les humains qui mangeait du poulet, Rosalia se dit qu'il n'y aurait plus grand monde sur terre. Cette pensée la fit rire alors qu'elle entendait la porte du manoir se refermer derrière le vampire et qu'elle se débarrassait de sa robe et la mettait sur une chaise prêt de la cheminée qu'elle s'empressa d'allumer pour apporter un peu plus de chaleur au lieu. Après avoir été sûre que le feu avait bien pris, ce qui n'était pas évident vu que le bois était humide, elle enfila la chemise de Wynn qui s'avéra être plus une chemise de nuit qu'autre chose pour son gabarit. Et pourtant, elle était grande pour une femme. Elle tenta également d'enfiler le pantalon sans succès, ses formes ravissantes l'empêchant malheureusement de passer le pantalon au niveau des hanches. Elle décida de rester donc uniquement avec la chemise sur le dos, pas pudique pour un sous et commença à faire le tour du manoir, curieuse.
Tout d'abord, elle alla dans la cuisine et fut surprise de voir que Wynn ou l'un de ses serviteurs invisibles avait laissé quelques mets préparés sur la table. La jeune femme affamée ne se priva pas et se servit dans les pâtisseries, qui était étonnamment bonnes, avant de continuer sa route, montant à l'étage, chantonnant tranquillement. Elle inspecta les chambres et fut encore plus désolée par la décoration plus qu'austère des lieux comme si personne n'avait jamais vécu ici mais que quelqu'un insistait pour prendre soin des lieux. C'était très angoissant mais assez excitant d'un autre côté. Pour changer tout cela, elle s'amusa à changer des objets de place pour casser la symétrie des lieux puis arriva dans la chambre de Wynn où elle aperçu dans les reflets d'un éclair deux revolvers dans un écrin ravissant. Interloquée, elle s'approcha d'eux et fut plus que surprise en sentant l'aura négative qui en émanait. Jamais auparavant elle n'avait sentit une telle haine, une telle fureur émaner d'un homme et encore moins d'un objet.
Rosalia s'approcha un peu plus, sentant son estomac se nouer et observa les revolvers. Ils étaient d'une excellente facture et magnifiquement ouvragés, presque hypnotisant même si l'italienne devait reconnaître qu'elle préférait une belle arbalète que des armes à feu. Elle s'apprêtait à les toucher quand elle entendit distinctement le bruit de la porte d'entrée puis la voix de Wynn l'appeler, visiblement quelque peu inquiet. Elle eut un sourire et délaissa les armes pour descendre les escaliers d'un pas de loup avant d'utiliser sa rapidité pour se placer derrière Wynn et mettre ses mains sur ses yeux.


- Qui suis-je ? dit elle d'une voix faussement enfantine.

Elle eut cependant une grimace en sentant l'odeur entêtante du sang sur son acolyte qui lui donna une bouffée de chaleur. Le sang lui faisait toujours cet effet là et elle sentit venir la crise de manque. Aussi eut elle du mal à rester derrière Wynn jusqu'à ce qu'il réponde et s'éloigna ensuite aussitôt de lui, retournant à la cuisine pour ramener les petits fours.

- C'est toi qui cuisine ? Je n'ai pas vu de serviteur dans les environs. En tout cas, c'est délicieux ! s'exclama t'elle avant d'aller s'asseoir dans le sofa, devant la cheminée, se vengeant sur la nourriture pour oublier l'odeur alléchante du sang sur Wynn et espérant qu'il ne se rapproche pas trop d'elle pour le moment.
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MessageSujet: Re: Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Icon_minitimeLun 7 Mai - 23:54

Wynn avait sourit en entendant le ton cynique de Rosalia, lorsqu'elle avait parlé de son manoir. On lui avait déjà dit qu'il était austère et même sinistre, mais ça lui était égal. Il n'avait pas besoin de fioritures pour se sentir à son aise, et encore moins d'une présentation accueillante.
Mais maintenant qu'il était rentré et cherchait Rosalia, il n'avait plus envie ni de rire ni de sourire. Si elle avait trouvé les revolvers et si elle les avait touché, deux solutions s'offrait à lui: Elle s'était enfuie, emportant avec elle un secret qui risquait de ne plus en être un très longtemps, ou elle s'était terrée dans un coin sombre, l'attendant pour l'abattre. Dans les deux cas, il n'appréciait pas beaucoup la tournure des choses.
Sa suspicion naturelle lui interdisait une autre alternative, et il avait vite écartée celle de la gentille jeune fille bien élevée qui s'assoit sagement dans un coin en attendant qu'on vienne la chercher.

Parce qu'il venait juste de se nourrir, ses sens de vampire étaient aiguisés comme jamais, et il entendait le moindre bruissement de tissu. Mais il s'attendait à une démarche humaine, lourde et pataude selon les vampires. Il ne perçu qu'un léger frottement sur le sol, qu'il attribua au vent s'engouffrant dans la cheminée, si bien qu'il sursauta légèrement en sentant des mains se poser sur ses yeux.
Il en oublia même son habituelle attitude réservée lorsqu'on le touchait. Raide comme un i, il ne savait quoi répondre. Totalement réfractaire aux jeux enfantins, il lui fallait souvent quelques secondes avant de comprendre une plaisanterie... Et Rosalia l'avait prit au dépourvu, tant et si bien qu'il resta un moment à balbutier.


-Je... Que... Ro... Je vois... Alors..., sa voix se fit plus assurée, presque ronronnante. Je dirais bien une terrible huntress, mais je trouve que le terme ravissante cantatrice te sied mieux, Rosalia...

Il était triste de constater qu'il recopiait à la perfection les compliments que l'on pouvait faire aux femmes. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas eu à le faire qu'il trouva lui même que sa réplique sonnait faux. Pourtant, il le pensait en le disant... Il manquait d'assurance et surtout d'entrainement. Chose paradoxale venant d'un assassin surentrainé et habitué à adopter n'importe quelle attitude. Seulement, lorsque venait l'heure d'être honnête et lui même, il avait du mal à trouver les bons mots... Ceux qui seraient susceptibles de casser son attitude froide et réservée. Et il ne savait pas à quoi s'attendre avec Rosalia, elle était imprévisible, et même s'il adorait ce genre de caractère chez les gens, il n'aimait pas trop être déstabilisé. Il espérait simplement qu'elle ne serait pas vexée par son manque d'assurance certain... S'il y avait bien une chose que Wynn ne maitrisait pas du tout, c'était bien les relations humaines. En deux siècles, il ne s'était pas fait un seul ami, juste de vagues connaissances, et la dernière fois qu'il avait touché à une femme remontait aux premières années suivant sa transformation... Et les pauvres jeunes filles qui avaient été victimes de son charme de vampire n'avait pas pu vanter ses talents bien longtemps, puisqu'il les avait toutes fait disparaître.
Etrangement, songer à cette époque ne le fit ni sourire, ni grimacer. Ca le laissait profondément indifférent.


Il sentit Rosalia le lâcher brutalement, comme si elle avait été piquée par quelque chose. Il haussa un sourcil en la voyant s'installer, et s'avança dans le salon. Il sentit alors le rouge lui monter aux joues. La jeune femme n'était vêtue que de sa chemise, et ne semblait pas être embarrassée par ses jambes nues. Wynn se serait volontiers donné une gifle pour être troublé par si peu. Mais il avait perdu l'habitude de voir ça, et il aurait été idiot de dire qu'elle n'était pas à son goût.
Pour chasser sa gêne, il se tourna vers la cheminée.
Tout de suite, certains éléments lui sautèrent aux yeux. Le chandelier à droite du rebord... Il avait été bougé. Par réflexe, il alla le remettre en place, ainsi que le tableau, délibérément mit de travers. Il accorda un bref regard à la femme peinte sur le bois, ses traits tirés et écaillés avec le temps. Elle n'avait pas perdu son sourire, mais son regard s'était ternit, tout comme celui du vampire. Il replaça un rideau contre la fenêtre et le tapis, dont l'angle avait été recourbé. Il n'avait même pas conscience que Rosalia devait se régaler de le voir s'agiter ainsi, mais il avait adopté cette notion du rangement méticuleux depuis son enfance, et il était difficile de revoir deux cent cinquante ans d'une telle attitude en seulement cinq minutes.
Il se tourna finalement vers Rosalia, souriant avec amusement.[/i]

-Je n'ai pas de serviteurs, je n'en ai pas besoin, à vrai dire. Et oui, c'est moi qui les ai fait. Je les trouve un peu fades, mais je suis peut-être trop exigeant!

En tant que vampire, il était normal qu'il trouve la nourriture assez fade, puisque seul le sang pouvait le nourrir comme il faut. Mais il adorait cuisiner, tout comme il adorait toutes les activités de patience, et il avait bien envie de garder Rosalia un peu plus longtemps chez lui pour lui dire ce qu'elle pensait de sa cuisine. C'était assez idiot, mais il était perfectionniste, quoi qu'il arrive, et dans toutes les disciplines. C'était en partie pour cela qu'il n'aimait pas qu'on fasse les choses à sa place. Il appliquait à la lettre l'expression «on est jamais mieux servit que par soit même».

-Mais si ça peut te faire plaisir, sers toi! Ils sont là pour ça! Et hum... Dis moi... Tu es allé à l'étage...?

Inquiet quant aux découvertes de Rosalia, Wynn avait prononcé ces paroles d'un ton presque serein, et il disparut un instant dans la cuisine. Il revint avec des verres, une cuillère et du sucre, et une bouteille pleine d'un liquide verre franc. Il n'était pas sûr de l'effet que l'Absinthe pouvait avoir sur une humaine, aussi attendit-il qu'elle se manifeste. Il remplit son verre et en but une gorgée. L'étrange breuvage aux vertus euphorisantes et hallucinogènes ne lui avait jamais fait plus d'effet qu'un cocktail légèrement alcoolisé. Mais il en aimait presque autant le goût que le sang.
C'est alors qu'il remarqua le teint anormalement pâle de Rosalia, et fronça les sourcils.


-Est ce que ça va...? Tu es toute blanche...

S'approchant, Wynn dévisagea Rosalia. Elle avait l'air de se régaler avec les pâtisseries, mais elle semblait aussi nerveuse et perturbée par quelque chose. Son teint était livide, presque autant que celui du vampire, et il versa un peu d'absinthe dans le verre. Posant la cuillère ouvragée en équilibre sur le verre, il versa de l'eau sur un morceau de sucre. Lui n'aimait pas trop cette manière de diluer l'alcool, préférant la boisson pure, mais il avait conscience que la jeune femme risquait de glisser très vite du canapé s'il ne la diluait pas avec de l'eau...
Wynn retira la cuillère et tendit le verre à Rosalia.


-Bois ça... C'est un peu fort, mais ça remet d'aplomb!

Il s'assit à l'autre bout du canapé, comme s'il avait peur de l'étouffer à s'asseyant trop près, et continua de l'observer. Elle l'étonnait et l'intéressait de plus en plus. Sa façon de le surprendre lorsqu'il était rentré, ce parfum particulier qu'elle dégageait... Et plus que cela, son caractère diamétralement opposé à celui des autres femmes de son temps. Une absence de pudeur qui aurait fait rougir toutes les pimbêches de la cour, une volonté et une fierté qui aurait été proscrite par la plupart des précepteurs... Quel était donc son secret? Le vampire était rongé par la curiosité, mais il adorait les énigmes.

-Te sens-tu mieux, princesse? Il ricana. C'est l'orage, qui te met dans cet état?

Il se pencha vers Rosalia avec un grand sourire amusé qui se voulait réconfortant, la détaillant du regard. Elle avait toujours l'air un peu nauséeuse, mais il avait l'impression que son petit remontant lui avait redonné quelques couleurs.
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MessageSujet: Re: Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Icon_minitimeJeu 10 Mai - 12:54

Rosalia, installée sur le sofa d'un air plus que décontracté, les jambes repliés sur le côté, se gavait des petits choux à la crème qu'avait cuisiné Wynn. Plus elle y songeait, plus cet homme semblait être parfait pour n'importe quelle femme en âge de se marier ! Même si effectivement le côté vampire était un gros point noir sur toutes ses qualités. Elle observa ce dernier avec amusement, le voyant remettre tous les objets en place avec une minutie maladive. Jamais elle n'avait vu quelqu'un d'aussi maniaque du rangement et pourtant son père devait être bien placé sur le podium. Elle eut un léger rire étouffé en croquant dans une pâtisserie, regardant Wynn avec un œil malicieux.

- Quel maniaque tu fais, beau gossefg. Qu'est-ce que tu crains ? Que le manque de symétrie jette un mauvais sort sur ta maison ? Je crois que de toute façon, on ne peut pas faire plus austère comme pièce à vivre...

Elle reposa l'assiette vide où avait été déposé les gâteries précédentes et alla chercher dans les plis de sa robe une cigarette avant de retourner s'asseoir. La Huntress n'avait visiblement trouvé que la nicotine pour combattre sa dépendance au sang. Puis, elle regarda Wynn avec un sourire narquois et tendis sa cigarette.

- Aurais tu du feu, mon joli..?

Elle savait parfaitement ce dont était capable Wynn même si elle ne l'avait pas relevé précédemment. Elle avait vu une flamme jaillir entre ses doigts quand il s'était énervé aussi testait elle sa patience et ses réactions à cette demande. Rosalia a vrai dire trouvait le contrôle d'un élément aussi dangereux que le feu quelque chose de passionnant et d'admirable pour un vampire. C'était bien une des seuls choses qu'elle leur enviait d'ailleurs.
L'italienne, une fois sa cigarette allumée, en tira une grande bouffée avant de souffler, essayant de faire des ronds avec la fumée par amusement, tandis qu'elle voyait son interlocuteur ramener de quoi boire.


- Oui, je suis allé à l'étage. Ce sont de jolis revolvers que tu as là. Des objets de collection ? demanda t'elle en rejetant un nouveau nuage de fumée, son éternel sourire aux lèvres.

Bien sûr, elle savait que ce n'était pas que de simples revolvers. Ce très cher Wynn bien que charmant et très beau de surcroît avait des secrets comme tout un chacun et elle était prête à parier que les revolvers avaient été utilisés pas plus tard qu'hier. Mais après tout, tant qu'elle n'avait aucune preuve formelle que ce cher vampire était un assassin, elle n'allait pas le cuisiner aux petits oignons. Même si l'envie ne lui manquait pas, curieuse comme elle l'était. Rosalia se rendit compte que son désir de sang la rendait sans doute plus sournoise et narquoise qu'à l'accoutumé en plus de la faire pâlir avec évidence.


- Ne t'en fais pas, je sais garder un secret, très cher. Et je n'y ai pas touché si cela peut te rassurer, ils dégageaient trop d'ondes négatives, c'était malsain.

Rosalia haussa un sourcil et souffla une bouffée de fumée en direction de Wynn avec un sourire malsain. Sa voix se fit sifflante et presque mesquine quand elle répondit à sa question.


- Oui, je vais bien. Pourquoi ça n'irait pas..? Vous êtes les seuls à avoir le droit d'être pâle comme des morts maintenant..?

Elle ricana et tira à nouveau sur sa cigarette, se mettant à jouer avec l'une de ses mèches chocolats entre ses doigts, l'entourant d'un air nonchalant. Elle le regarda servir de l'absinthe et tiqua en voyant qu'il diluait l'alcool. Visiblement, son côté gentleman primait sur tout et cela commençait à agacer la jeune femme, sans parler de cette odeur de sang qu'elle sentait toujours sur ses vêtements. C'était insupportable ! Elle se mit à fixer Wynn, la tête penchée sur le côté d'un air visiblement agacée, venant récupérer son verre et l'avalant cul sec.

- Est-ce que j'ai l'air d'une princesse, vraiment..? Ou alors tu as une drôle de vision de la royauté...
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MessageSujet: Re: Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Icon_minitimeJeu 10 Mai - 16:23

Wynn resta un instant à regarder la cigarette dans la main de Rosalia. Il l'avait peut-être sous estimée, finalement. Ses talents de pyromanes n'étaient pas passés inaperçu, et il avait deux solutions. Feindre l'innocence et approcher un chandelier de la main de la jeune femme, ou lui montrer qu'il avait comprit où elle voulait en venir.
Pourtant prudent, habituellement, il choisit la deuxième solution. Lui même aurait trouvé agaçant qu'on lui réponde par une ignorance feinte et ridicule.
Les doigts du vampire passèrent à proximité d'une chandelle, et s'enflammèrent, créant une petite flamme bleutée à leur extrémité. Wynn approcha sa main de celle de Rosalia, effleurant le bout de la cigarette pour l'allumer, puis il referma le poing, étouffant la flamme.
Finalement, il haussa les épaules et répondit à la question de Rosalia, qu'il avait laissé en suspens.


-Je vis comme ça depuis deux siècles et demi... J'ai pris l'habitude de tour remettre en... Bon d'accord. Je l'admet, je suis maniaque. Je m'énerve parfois tout seul avec ça...

Il poussa un profond soupir, inconscient de l'amusement que devait susciter son attitude. Il fallait toujours que tout soit rangé chez lui, dans ses affaires, que tout soit à sa place... Depuis quelques temps, il trouvait cela un peu idiot, mais comme il l'avait dit, changer une attitude ancrée depuis si longtemps demanderait sûrement beaucoup de patience et de maitrise de soi...
Revenu de la cuisine avec les verres et l'absinthe, Wynn sourit avec amusement pour masquer son soulagement.


-On peut dire ça comme ça... Ce sont des objets assez rares et anciens. J'apprécie ta discrétion, je ne voudrais pas ébruiter ça. Je n'ai pas très envie qu'on cherche à me les voler...

Disant cela, il grimaça de dégout, repensant à celui qui l'avait changé en vampire. Il lui arrivait souvent de songer à ce qu'il aurait aimé lui faire avant de le tuer. Il avait pensé le torturer pendant deux siècles, persuadé qu'il ne s'en lasserait pas, puis il avait envisagé d'en finir vite. Et maintenant il hésitait. Il aurait eu envie de pouvoir le tuer indéfiniment, aussi longtemps que ce meurtre serait nécessaire pour étancher sa soif de vengeance. Mais il n'était pas dupe. Le vampire était introuvable, même s'il était persuadé qu'il était en Angleterre. Et il était probablement bien plus vieux que lui, bien plus puissant... Pas forcément plus rusé, mais encore plus patient et posé que ne l'était Wynn. D'autant que celui ci était sûr d'une chose: S'il le trouvait, il perdrait très vite patience et foncerait sans réfléchir, et cette attitude lui serait probablement fatale.
Pendant tout ce temps, il avait gardé les révolvers, persuadé que l'autre viendrait tôt ou tard les réclamer, ou du moins pour le simple fait de les posséder à sa place.

Le vampire fut chassé de ses pensées par la fumée de la cigarette de Rosalia, et il fronça le nez. Il appréciait l'opium, mais le tabac n'était pas sa «drogue» favorite... Pourtant, il ne répliqua rien, car après tout, il n'y avait pas de quoi en faire tout un drame. Il éclata de rire en entendant la voix voix mesquine de Rosalia, et haussa les épaules.


-Disons que pour un vampire, la pâleur est naturelle... Mais pour une humaine qui tout à l'heure avait les joues roses, le blanc est plus surprenant... Si tu apprécies la pâleur cadavérique des vampires, je ne ferai plus de remarques...

Wynn avait saisit la nuance de reproche dans la voix de Rosalia, mais il n'avait aucune envie de s'excuser, car il estimait qu'il n'y avait rien à pardonner. Il s'était enquit de sa santé, elle l'avait sèchement envoyé sur les roses, il n'allait pas insister. Il avait tendance à être très têtu, et appréciait moyennement qu'on lui réponde de la sorte alors qu'il tentait d'être aimable. C'était une des raisons pour lesquelles il n'aimait pas se mêler aux gens: Il ne comprenait pas leur manière de raisonner! Une minute à rire et plaisanter sur tout, la suivante à repousser toute forme d'intérêt de sa part. Cette absence de rationalité lui échappait totalement. Il avait tant de mal à apprécier les caractères et sentiments humains, qu'il jugeait incohérents, qu'il avait préféré fuir et rester seul. En un sens, c'était un peu lâche de sa part.
Observant Rosalia, il se fit la remarque que son attitude ressemblait étrangement à celle d'un vampire assoiffé. Le teint pâle et les joues creusées, les pupilles dilatées et le regard sans cesse en mouvement, comme si elle chassait. Il avait mis cela sur le compte de sa peur de l'orage, mais à présent, il n'arrivait plus à chasser cette idée de sa tête. Si elle souhaitait à ce point quelque chose, qu'attendait-elle pour lui en faire part? Si c'était là son secret, le vampire n'était plus qu'à deux doigts de le découvrir.

Il écarquilla les yeux en la voyant vider son verre d'un trait. Il n'avait encore jamais vu d'humaine siffler d'un coup un verre d'absinthe, même diluée, sans en avoir la gorge irritée par la suite. Décidément, cette femme n'avait rien d'ordinaire. Et cette incohérence dans son attitude l'agaçait autant qu'elle le gênait.


-Une princesse drôlement capricieuse, en tout cas... Tu sembles insatisfaite, et tes agressivité me surprend d'autant plus...

Il poussa la bouteille d'absinthe vers la jeune femme. Il était curieux de voir si le breuvage non dilué pouvait avoir un autre effet sur elle. Même s'il n'avait vraiment pas envie de la voir rouler sous le piano...

-Si tu as encore soif, ressers-toi...

Il se leva et s'éloigna de la jeune femme. Il faisait cela à chaque fois qu'il était contrarié ou qu'il sentait l'agacement chez une autre personne. L'éloignement était sa manière à lui de montrer qu'il n'avait aucunement l'intention de se laisser marcher sur les pieds. Et il était persuadé que Rosalia n'avait pas envie de voir un pauvre garçon éploré prêt à se jeter à ses pieds pour se faire pardonner d'une quelconque offense... Ce n'était pas dans sa nature de s'excuser pour un oui ou pour un non.
Mais il avait aussi comprit que quelque chose dérangeait Rosalia, quelque chose qu'elle semblait vouloir cacher. Si elle était à ce point lunatique, il l'aurait remarqué plus tôt. Wynn lui avait déjà demandé ce qu'elle avait, elle n'avait pas souhaité répondre. Il attendrait qu'elle se décide, car après tout il était doué d'une très grande patience.
Aussi, plutôt que de s'inquiéter du malaise soudain de la jeune femme, Wynn préféra retirer le couvercle du piano pour en effleurer les touches. Ce n'était qu'un demi queue, n'excédant pas deux mètres de long, mais il était de belle facture et avait un son très agréable. On lui avait toujours dit que la musique adoucissait le caractère des gens, et il l'avait constaté sur lui même.
Sans pour autant s'installer pour jouer, il passa un doigt sur le support de pupitre, en retirant une fine pellicule de poussière, signe que le piano n'avait pas servit depuis quelques semaines déjà.


-J'ignore ce que tu as, tout d'un coup, mais je ne suis pas un simple d'esprit. Quelque chose te gêne ou t'ennui..., il tourna le regard vers Rosalia. Je n'ai pas pour habitude d'être hypocrite, et encore moins de m'étendre en bons sentiments ou niaiseries du même genre. Tu me fais penser à un vampire qu'on aurait privé de sa nourriture... Tu as l'air affamée et assoiffée, mais tu viens de dévorer une assiette de desserts, et tu peux boire autant que tu le souhaites...

Il appuya sur une touche au hasard, grimaçant en constatant que la justesse de l'instrument n'avait pas apprécié le temps humide.

-Si tu veux garder ton petit secret pour toi, soit. Je ne vais pas te torturer ou te chatouiller les orteils pour te faire parler..., il sourit. Seulement tu connais deux de mes petits secrets. Si je t'accorde ma confiance, il me semble normal que tu en fasses de même, tu ne crois pas? Et après tout... Je ne vais pas te mordre!

Il lui sourit avec un mélange de froideur et d'amabilité. Il n'accordait sa confiance qu'à peu de gens, et lorsqu'il le faisait, il s'attendait à la même chose en retour, même s'il devait parfois en payer le prix. Ce que Rosalia avait lui importait peu dans le sens où il n'avait aucunement l'intention de la juger dessus. Par dessus tout, il avait horreur d'être en face d'une énigme presque résolue, dont la solution ne tenait plus qu'à quelques mots.
Et décidément, ce piano avait besoin d'être accordé... Toujours aussi maniaque, le vampire se pencha à l'intérieur de l'instrument pour retendre la corde qui le gênait tant. Il feignait l'indifférence, mais son attention était bien plus tournée vers Rosalia que vers cette corde, à vrai dire...
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MessageSujet: Re: Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Icon_minitimeJeu 17 Mai - 21:24

L'italienne resta un long moment à observer la fumée de cigarette, admirant les volutes étranges qui formaient des arabesques psychédéliques suivant les courants d'air qui traversaient la pièce. Mais bientôt la fumée blanche se dissipait, et la Huntress reprenait une bouffée de sa cigarette pour en créer une nouvel, recommençant inlassablement son petit jeu. Pourtant, malgré le fait qu'elle ait l'air dans la lune, ses jambes croisées et adossées au siège du divan d'un air détendu, sa main libre tapotait nerveusement sur son verre d'absinthe vide et son pied suspendu dans le vide semblait trembler de temps en temps. Il n'était pas nécessaire d'être expert en comportemental pour comprendre que Rosalia était sur les nerfs.

Et oui, car malgré tout, le tabac et l'alcool ainsi que les gourmandises, la jeune femme n'arrivait plus à se débarrasser de son envie de sang. Elle savait à présent que cela ne disparaîtrait pas. En même temps, cela faisait plus de deux semaines qu'elle n'avait pas bu une goutte de sang, si ce n'est animale. Mais malgré son air absent et ses mimiques, elle écoutait son interlocuteur avec attention. Puis après un moment de latence, elle tourna son regard vers Wynn et sourit avant d'avoir un rire mesquin tout en le fixant de ses yeux verts lagons habituellement mais qui à présent étaient presque vert pâle, perçant.


- Ooh, comme c'est touchant... susurra t-elle en riant de nouveau, décroisant les jambes pour se lever et faire quelques pas, reprenant une bouffée de sa cigarette qui diminuait petit à petit. Le méchant vampire qui s'inquiète de la santé d'une Huntress. On se croirait dans un mauvais roman à l'eau de rose.

Elle s'approcha de Wynn, souriant toujours d'un air narquois et caressa le piano du bout de ses longs doigts. Puis, elle y déposa ses bras et recueilli sa tête entre ces derniers, regardant le vampire avec un air joueur et séducteur, quoiqu'un peu malsain.

- Tu sais très bien ce qui ne va pas. Tu le sais... mais tu n'oses pas l'avouer à voix haute..? Pourquoi ? Tu crois que je vais le prendre mal ? Je ne suis pas une de ces bécasses que tu croises habituellement mon joli...

Rosalia papillonna des yeux et reprit sa marche lente, se déhanchant sensuellement. Elle s'étira un instant, tournant le dos au vampire, levant ses mains jusqu'au plafond puis se retourna brusquement vers Wynn.

- La confiance. C'est quelque chose que je ne connais pas dans mon métier. Mais il est vrai que je connais quelques uns de tes petits secrets alors... autant jouer franc jeu.

Elle écrasa sa cigarette directement à même la table basse, se baissant avant de rejoindre Wynn, posant une main sur sa hanche en le regardant, la tête penchée l'air faussement attendrie. Rosalia ne savait pas trop pourquoi, mais elle avait envie de jouer avec le vampire, essayer de tester ses réactions. C'était tellement amusant de jouer avec le mental de ces créatures qui se croyaient si supérieurs.

- J'ai soif de sang. C'est ce que tu voulais entendre, non, beau gosse ? Maintenant, tu le sais. murmura t-elle en se rapprochant de lui et en jouant, posant son index et son majeur sur son torse et les faisant marcher jusqu'à atteindre son menton, venant lui donner un léger coup en riant sous cape. Je suis une humaine... qui boit du sang humain. Ni humaine, ni vampire. Juste... quelque chose. Je n'ai pas vraiment besoin de sang pour vivre, c'est juste comme une drogue qui me permet entre autre d'augmenter mes capacités physiques.

La cantatrice effleura les lèvres de Wynn des siennes avant de se reculer brusquement, essayant de le chauffer comme elle pouvait. C'était si drôle de voir ce pauvre vampire complètement innocent ainsi. C'en était presque même affligeant.

- Que vas tu faire à présent..? M'apporter à boire ? Me traiter de monstre et me chasser de chez toi ? Ou juste n'en avoir rien à faire..? demanda t-elle en riant de nouveau. J'ai hâte de voir ta réaction, bel homme. Vraiment.

Rosalia retourna à ses affaires et pris une nouvelle cigarette tout en servant un nouveau verre d'absinthe en chantonnant, l'air de rien.
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MessageSujet: Re: Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Icon_minitimeDim 20 Mai - 16:11

Un instant, Wynn serra les dents, gardant pour lui la remarque cinglante qui lui brûlait pourtant la langue. Même s'il sentait le malaise de Rosalia, elle commençait à l'agacer, et à mesure que les minutes passaient, il sentait monter en lui une colère particulièrement froide. D'un naturel très calme et posé, ses colères étaient rares et ne duraient jamais très longtemps, mais elles étaient souvent terrifiantes et destructrices. Et le vampire était conscient que s'il se mettait en colère, il perdrait sa maitrise. S'il y avait bien une chose qu'il exécrait, c'était bien de ne plus être maitre de lui même. Aussi se contenta-t-il de répondre sèchement à la jeune femme.

-Qui te dit que je suis «méchant»? Bon ou cruel, tout n'est qu'une question de point de vue. Les humains me craignent et me fuient, mais les miens me trouvent tout à fait respectable... Tu tires des conclusions trop hâtives, si je puis me permettre...

Il suspendit sa phrase, s'intéressant à nouveau à la corde de son piano. Poussant un soupir, il finit par se dire que la changer serait la meilleure des solutions... Enfin, il se tourna vers Rosalia. Il n'avait pas dit toute la vérité. Certes les humains le craignaient, comme tous les vampires, mais même ses semblables avaient finit par le fuir. Ce n'était pas seulement sa froideur et sa cruauté qui suscitaient leur animosité mais plutôt sa solitude et son côté mystérieux. Il était difficile de savoir avec certitude à quoi pensait Wynn, et c'était certainement cela qui les faisait fuir.
Mais pour l'heure, il était en présence d'une femme qui ne le craignait absolument pas, et qui en plus le provoquait ouvertement. Ce qu'elle cherchait, il l'ignorait, mais il n'appréciait pas du tout sa manière de procéder. Cherchait-elle une raison valable pour lui transpercer le coeur d'une lame en argent? Ou était-elle simplement trop téméraire? Wynn finir par se dire qu'elle avait bien de la chance qu'il soit calme et distant... D'autres vampires auraient probablement déjà laissé leur animosité reprendre le dessus.

Et cette manière qu'elle avait d'enjoliver ses phrases d'adjectifs flatteurs à son égard sonnait tellement faux qu'il en pinça les lèvres d'agacement. Mon joli? Beau gosse? Il était peu habitué à ce genre d'appellation, et la prononciation sournoise de Rosalia laissait clairement entendre qu'elle se moquait de lui. Finalement, il ricana en secouant la tête.


-Et bien... Pauvre petite fille... Tu préfères te montrer agressive pour ne pas montrer que tu soufres et que tu préfèrerais pleurnicher dans ton coin en t'apitoyant sur ton sort...? Ou peut-être que je me trompe? Malheureusement, tu ne m'aides pas à penser le contraire... Tu es probablement la seule humaine en mesure de comprendre ce qu'endure un vampire à chaque minute et tu joues avec mes nerfs? C'est assez fourbe, tu ne crois pas...?

Habituellement, c'est sur un ton moqueur que Wynn aurait prononcé ces paroles. A la place, il avait parlé d'une voix sombre et monocorde, une voix maitrisée à chaque seconde pour masquer sa colère montante.
Lorsque la jeune femme vint lui donner une pichenette sur le menton, il grimaça, grognant de mécontentement, mais il resta figé de stupeur au moment où elle effleura ses lèvres des siennes. Il l'avait sentit provocante et agressive depuis le début, aussi ne comprit-il tout simplement pas ses intentions à ce moment là. Il se prit alors à sentir un frisson d'attirance qu'il n'avait pas éprouvé depuis des années, et qui l'agaça d'autant plus que la jeune femme le fascinait et l'énervait. Deux sensations contradictoire qui s'alliaient à l'incompréhension et l'énervement.
Les doigts crispés, il se fit la remarque qu'il aurait eu mieux fait d'ignorer totalement Rosalia au moment où elle était venue le voir jouer du violoncelle. Pourtant, il savait que même avec toute la volonté dont il était capable, il n'aurait pas pu résister à l'envie de savoir qui elle était. Parce qu'elle était différente des autres femmes qu'il avait croisé jusqu'à présent, et parce qu'il avait soudain eu l'envie de s'intéresser enfin à quelqu'un, après toutes ses années. A présent, une partie de lui regrettait ce choix, tandis qu'il sentait poindre en lui une note d'amusement. On lui tenait rarement tête de cette manière... Surtout avec une telle insolence.
L'écoutant toujours, il éclata de rire.


-Moi? Te prendre pour un monstre? Ce serait le comble, pour un vampire...

Alors que la cantatrice retournait se servir un verre d'absinthe, le vampire s'approcha, et en une fraction de seconde, il fut devant elle, la poussant contre le mur. Leurs visages se touchaient presque, à tel point que Rosalia pouvait sûrement sentir le souffle glacé de Wynn contre son visage. Sa voix était encore plus grave qu'à l'accoutumée, son ton froid et sa colère maitrisée. Il était réellement contrarié, mais il n'avait pas l'intention de donner satisfaction à Rosalia. Il lui saisit doucement le poignet et regarda un instant le verre d'alcool.

-Tu ne crois pas que tu as assez bu pour ce soir...? Tu as beau jouer les dures, je ne suis pas certain que ça soit le cas. Tu voudrais que je te donne à boire? Ce n'est pas dans mes habitudes de me plier aux exigences des gens, et encore moins des humains. Si tu tiens à ce point à ta drogue, tu devras la chasser. Aussi, tu as le choix. Tu peux sortir et te jeter sur le premier passant dans la rue pour le vider de son sang... Mais tu peux aussi arrêter de grogner comme tu le fais et lutter contre ton addiction... Si tu es curieuse de voir comment je vais réagir, je suis curieux de voir si tu vas lâchement succomber à ton avis ou te battre...

La fixant avec un regard plein de défi, il n'attendait qu'une chose, voir comment elle allait réagir. Il savait qu'il serait profondément déçu s'il la voyait fondre en larmes ou faire une crise de nerf, et qu'il le serait probablement encore plus s'il la voyait détaler pour aller saigner le premier humain venu... Il voulait voir si une humaine ayant des attitudes vampiriques pouvait assumer cette difficulté. Car si elle semblait droguée au sang, lui connaissait la véritable faim qui tiraillait les vampires. Ils étaient forcés de se maitriser à chaque seconde, et les plus faibles finissaient pas devenir complètement fou. Il avait le sentiment que Rosalia pouvait certainement faire bien mieux que les vampires dégénérés qui se laissaient aller à leurs pulsions les plus primaires...

-Et ne me sors pas le traditionnel refrain «tu ne peux pas comprendre, tu n'as jamais vécu ça», parce que tu te tromperais lourdement... Il n'y a probablement qu'un vampire qui puisse connaître cela. Et ce n'est pas moi qui irai te blâmer ni te plaindre. Ne me prends pas pour un ange, je n'en suis pas un, loin de là. Il fit glisser doucement sa main sur son bras avant de reprendre. Je ne te prendrai pas dans mes bras en t'invitant à pleurer sur mon épaule, et de toute manière j'imagine que tu ne le feras pas, mais... Arrête de me provoquer de la sorte... Si tu trouves amusant de me pousser à bout, je pense que trouveras cela bien moins drôle, quand je serais vraiment en colère...

Ce n'était ni un avertissement, ni une menace, mais une simple constatation. Depuis quelques secondes déjà, Wynn se rendait compte qu'il était trop proche de la jeune femme, mais cette situation ne le révulsait pas plus qu'elle ne le mettait mal à l'aise. Au contraire, si elle voulait jouer, elle jouerait, mais pas de la même manière. Il se pencha près de l'oreille de Rosalia et chuchota à son oreille d'une voix aussi douce que du velours.

-Alors si tu veux continuer à jouer à ce petit jeu, j'ai bien peur de devoir y imposer mes règles... Sauf si tu consens à jouer franc jeu, et nous pourrions probablement nous entendre sur ton petit problème d'addiction...

Il releva la tête avant d'être tenté de la mordre. Cette veine qu'il sentait palpiter dans son cou le séduisait depuis leur rencontre, mais il n'y accorda même pas un regard. Et il était hors de question que lui craque face à un sang au parfum divin si une humaine pouvait résister. Qu'elle soit honnête sur ses intentions et qu'elle arrête de jouer avec ses nerfs, il ne désirait rien de plus. Sans quoi il se sentirait forcé d'ôter son masque de quiétude... Ce qui donnerait malheureusement à Rosalia une raison valable pour le tuer. Et il n'avait pas du tout l'intention de mourir ce soir. Ni même le soir d'après, d'ailleurs. Qu'il puisse se tromper sur ses véritables intentions lui était d'ailleurs totalement sorti de l'esprit.
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MessageSujet: Re: Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Icon_minitimeJeu 31 Mai - 0:44

Rosalia s'était penché sur la table basse qui ornait le salon austère de son hôte, ses longues boucles brunes aux reflets rouges glissant de son épaule en une cascade brillante, car encore humides à cause de la pluie. Alors qu'elle se servait un nouveau verre d'alcool, elle écoutait les réponses de Wynn d'un air distrait, utilisant le chandelier pour allumer une nouvelle cigarette et la mettre en bouche, avant de passer l'une de ses mèches derrière son oreille.
Le vampire devenait amusant, songea-t-elle en esquissant un léger sourire narquois, car il perdait son sang froid et elle sentait la tension monter. Pourtant, elle ne lui reprochait rien pour le moment, elle ne faisait que jouer et voir jusqu'où elle pouvait aller avec ce vampire d'apparence si calme. Et visiblement, elle touchait au but car monsieur Leichenhalle était visiblement sur le point d'exploser littéralement. Rosalia jubilait intérieurement de sa victoire : le vampire qui passait pour un gentleman que rien ne pouvait irriter venait de baisser sa garde. Mais elle ne faisait pas ça pour avoir une raison de l'occire, non. C'était bien plus puérile et à la fois complexe que cela. La jeune femme l'aimait bien après tout, il était curieusement beau et intéressant sur le point de vue psychologique et mental; elle n'avait aucune raison de s'en prendre à lui, sauf si il attentait à sa vie. Ce qui pour l'instant n'était pas le cas.
L'italienne fronça légèrement les sourcils quand il lui attrapa le poignet alors qu'elle se servait de nouveau de l'absinthe et lui lança un regard neutre, quoique pointait une légère teinte d'agacement. C'est qu'elle détestait qu'on la prenne pour un bout de viande... La cantatrice l'écouta longuement puis tira une bouffée de sa cigarette avant de la souffler sur le visage de son interlocuteur avec un sourire joueur.


- Ooh ? Monsieur perd son calme ? demanda t-elle avant d'avoir un léger rire. Calme-toi, je ne vais pas te manger... Je ne faisais que tester tes réactions, rien de plus.

Elle retira sèchement son poignet de son étreinte avant de sourire à nouveau et retourner s'asseoir, croisant ses longues jambes et s'adossant nonchalamment. La suite des opérations allaient visiblement être plus corsé, mais elle se devait de remettre les pendules à l'heure car ce cher Wynnie commençait à se faire de fausses idées.

- Tu m'accuses de tirer des conclusions hâtives et pourtant tu fais exactement la même chose envers moi. Ce n'est pas parce que je suis une Huntress que je vais tenter de te tuer alors décoince toi un peu, Wynn. Je ne suis pas ici pour me battre...

Rosalia tira une nouvelle bouffée, regardant le salon autour d'elle. Décidément, ce lieu avait un côté maniaque absolument malsain, presque encore pire que les armes qu'il y avait dans la chambre du vampire. Enfin, façon de parler. La chanteuse fit craquer les os de sa nuque avant de regarder dehors d'un air pensif, quelques éclairs visible qui lui fit froncer les sourcils.

- Je ne me montre pas agressive pour cacher ma tristesse. Cela fait longtemps que des larmes n'ont pas roulé sur mes joues, je peux te l'assurer... Ce genre de vie, d'existence, ça endurcit. Le seul à grogner ici, c'est toi, Wynn chéri. Pas moi...

Elle tourna ses yeux perçants vers lui, plongeant son regard dans le sien puis lui adressa un sourire sincère, essayant de calmer sa rancœur et sa haine. Il ne fallait pas qu'ils partent sur de mauvaises bases. D'autant que Rosalia commençait à se demander si elle n'aimerait pas rester pour la nuit...

- Crois moi, je ne chasserai personne ce soir. Il est hors de question que je tue qui que ce soit pour une histoire de drogue... Non, ce n'est pas cela qui me perturbe. Pour être honnête, ce qui m'a toujours "bouleversé" c'est le fait de ne pas pouvoir mettre un mot sur ce que je suis...

Un instant, son regard s'embruma de mélancolie et de tristesse. Rosalia détourna immédiatement les yeux et repris une bouffée de cigarette en regardant fixement le sol. Visiblement, elle n'avait pas envie d'en parler et encore plus de passer pour une geignarde de première. Elle était forte, elle l'avait toujours été, ça ne devait pas changer.

- Pardonne moi de briser ton illusion, mais je ne me plaindrais pas. Pas ce soir en tout cas et pas devant toi. Aussi, j'aimerais que nous changions de sujet, si cela ne te dérange pas... sauf si tu as du sang animal à me proposer généreusement, dans ce cas, je te serai très obligé.

De nouveau, elle lui offrit un doux sourire quoiqu'on voyait encore pétiller dans ses yeux sa malice habituelle, mais c'était évidemment ce qui faisait tout son charme.

- Je jouerai franc-jeu. Promis...

Elle se leva finalement, écrasa le reste de sa cigarette dans une coupelle qui avait été astucieusement déposée sur la table puis s'approcha de Wynn sensuellement... du moins jusqu'à ce que le tonnerre la fasse sursauter. Elle pesta devant sa bêtise et se mit à rire.

- Quelle idiote ingénue, je fais !
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MessageSujet: Re: Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Icon_minitimeSam 2 Juin - 19:15

Ayant relâché Rosalia, Wynn lui accorda tout juste un regard froid. Il n'arrivait pas à déterminer ce qu'il pensait réellement de la jeune femme, s'il l'appréciait pour son assurance ou si elle l'agaçait au point qu'il en venait à être prit d'envies meurtrières. Cela faisait plusieurs décennies qu'il n'avait pas côtoyé une personne d'aussi prêt, ou du moins aussi longtemps. Surtout, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu affaire à une femme totalement dénuée de crainte vis à vis de lui. Il n'était plus habitué à ce qu'on le provoque de la sorte, et même si les membres de son clan l'avaient toujours mit en garde contre la colère naturelle résidant en chaque vampire, il n'y avait jamais prêté trop attention. Finalement, il ne lâcha qu'une phrase, dans un souffle, et son ton sec trahit sa colère montante.

-Je ne suis pas énervé...

Wynn était devenu champion dans l'art de se voiler la face: Il était conscient de son énervement mais refusait catégoriquement de l'avouer. C'était totalement puéril, et Rosalia trouverait sûrement cela très amusant, mais il refusait de trahir son agacement devant elle.
Et à bien y réfléchir, ce qui l'énervait plus qu'autre chose, c'était que la jeune femme, malgré son insolence, lui plaisait. C'est à peine s'il s'en était rendu compte jusque là, mais il était indéniable qu'il la trouvait attirante. Le vampire aurait pu trouver cela agréable ou profitable, lui qui ne s'était intéressé à rien ni personne depuis de nombreuses années. Au lieu de cela, il se mit à se méfier encore plus.
Poussant un profond soupir, il se pinça l'arrête du nez.


-Disons que tu ne m'aides pas trop à penser le contraire... Et si je puis me permettre..., il esquissa un sourire purement mesquin, je te donnerais beaucoup de mal si tu souhaitais me tuer... Là dessus je ne me fais pas trop de soucis...

Wynn n'avait encore jamais été poursuivis pas des hunter, ou du moins avait-il su leur échapper à chaque fois. Suivre un nuage de fumée n'était pas une chose aisée, et l'attraper relevait purement de l'impossible.
Détournant le regard, Wynn alla s'assoir prêt de Rosalia, fixant le mur en face de lui, tout en l'écoutant parler. Peu à peu, il commençait à laisser de côté sa froideur naturellement et son mépris pour son entourage. Si la sensation n'était pas désagréable, elle n'en était pas jubilatoire pour autant. Qu'il avait horreur de se sentir faible comme ça... Habituellement, il n'aurait rien trouvé de plus amusant que de mettre du sang humain sous le nez de la jeune femme pour la voir se tordre d'envie par terre... Il l'aurait même regardé se débattra ainsi avant de le voir se jeter sur le corps agonisant d'un quelconque humain... Et pour tout cela il haïssait ses propres valeurs: Personne ne lui avait demandé d'assassiner la jeune femme, et elle s'était montrée aimable et amicale, même pour une huntress censée le haïr par principe.
Devant la réaction de Rosalia, il ne put se retenir de rire. Non par moquerie, mais par simple souvenir.


-Et bien... Tu es plus forte que je le pensais... Plus forte que moi, en tout cas... Il n'y a peut-être qu'une partie infime de vampire en toi, mais je suis loin d'avoir eu autant de compassion que toi, à mes débuts... Je tuais tout ce qui me passait à portée de main pour m'enivrer de sang. Je ne sais pas si ça peut te... Rassurer, mais tu déjà davantage l'odeur d'une humaine que d'un vampire. Et tu n'as pas le teint cadavérique d'un vampire, ce qui est en soit n'est pas plus mal!

Lorsque Rosalia lui demanda s'il avait du sang animal, Wynn en perdit son sourire, et une lueur dégoutée passa dans son regard. Il avait toujours détesté le sang animal, il trouvait cela purement répugnant, et il lui restait sur l'estomac. Il avait d'ailleurs beaucoup de mépris pour ces sois disant vampires pacifiques qui se nourrissaient d'écureuils et de chiens. Pourtant, il se leva sans un mot et disparut dans la cuisine. Descendant à la cave, il ne prit pas la peine d'allumer une chandelle pour trouver ce qu'il cherchait. Dans une grande cuve de cuivre remplie d'eau glacée, il attrapa un bocal en verre et le porta à hauteur de ses yeux. Il ne gardait du sang animal qu'en cas de réelle nécessitée, et s'en débarrasser le réjouissait plus qu'autre chose. Il n'avait pas plus de scrupules pour les animaux qu'il n'en avait pour les humains, seulement il n'aimait pas avoir à se nourrir comme un moins que rien ou une mauviette. Qu'une semi vampire choisisse ce régime, il pouvait le comprendre. Pour un vampire, non. C'était comme imaginer un humain en train de se nourrir de rats pestiférés, à ses yeux.
Le vampire remonta jusqu'à la cuisine et reparu dans le salon, puis posa le bocal encore humide sur la table. Un liquide rouge foncé y reposait.


-C'est du sang d'agneau... J'espère que tu n'as rien contre ou que tu n'es pas pour la défense de ces animaux? Dit-il d'un ton amusé. C'est ce que j'ai de mieux. Le sang de porc rendrait aveugle le plus résistant des vampires...

Il eut un frisson de dégout, se souvenant des quelques périodes où il n'avait eut que ça pour se nourrir. Wynn n'avait pas du tout envie de renouveler l'expérience! Il laissa à Rosalia le soin de se servir, alors qu'il allait se poser sur le rebord de la fenêtre pour observer la pluie battante au dehors. Il restait indécis, malgré tout ce que Rosalia avait pu lui dire, et il serra un instant les poings. Il avait horreur de ce genre de situations: Ne pas savoir ce qu'elle attendait de lui ou ce qu'elle avait l'intention de faire. Si elle cherchait à l'utiliser simplement pour avoir sa ration quotidienne, ou pour pouvoir se moquer d'un vampire, elle n'allait pas être déçue du voyage... Mais d'un autre côté, il avait l'intuition qu'elle ne cherchait pas du tout ce genre de chose. Si bien que lorsqu'elle accepta de jouer franc jeu, il tourna vivement la tête vers elle, impatient de savoir ce qu'elle avait à dire.
Il la vit approcher d'une manière qui lui fit hausser un sourcil. Pourquoi diable le regardait-elle avec ce regard de prédateur? Encore une chose qui lui échappait...


Un coup de tonnerre fit sursauter Rosalia et rire Wynn, mais son sourire disparut vite quand Rosalia reprit. Wynn avait retrouvé son calme, mais il était bien trop curieux pour la laisser s'en tirer ainsi.

-Londres n'est pas une ville située sur les hauteur, et nous sommes au rez de chaussée d'un manoir qui n'est pas plus haut que les autres. Par conséquent la foudre ne peut pas t'atteindre. Tu n'as absolument rien à rien à craindre.

Wynn se rapprocha de Rosalia en essayant d'adopter le ton le plus doux et rassurant qu'il pouvait, même si ce n'était pas évident. Et là où une personne normalement constituée aurait prit Rosalia dans ses bras, ou du moins sa main, Wynn se contenta de la fixer intensément. Les démonstrations de compassion, ce n'était pas trop son truc. Mais si son attitude ce soir là tenait plus de l'adorable que du terrifiant.

-Tu allais dire quelque chose... Ou du moins faire quelque chose... Tu as décidé de jouer franc jeu alors dis moi ce que c'est... Je n'ai pas l'impression que tu sois une idiote... Si je me suis peut-être trompé sur certains points, celui là ne m'a pas effleuré l'esprit.

Wynn invita Rosalia à se rassoir sur le canapé, faisant de même. Il ne pouvait nier qu'il appréciait cela chez elle: Malgré sa force de caractère et son assurance, elle avait elle aussi ses faiblesses.
Wynn savait qu'il lui coutait beaucoup d'être aussi aimable, lui qui était d'un naturel si désagréable, et était conscient que son attitude devait sonner faux pour le moment... Pourtant, il avait rarement été aussi honnête envers quelqu'un.

Le calme qui s'était installé depuis seulement quelques minutes fut troublé par une douleur d'une violence inouïe qui déferla dans le bras du vampire. C'était comme si on venait de lui arracher un nerf à vif, sans prendre le temps de le prévenir. D'un bond il se leva du canapé et s'éloigna, prêt de la fenêtre, fixant avec insistance sa main droite, secouée de tremblements incontrôlables. La respiration haletante, il tentait de contenir les grognements de douleur qu'il sentait monter. Sur sa peau pâle commençait à se dessiner un étrange réseau de veines noires comme le charbon et enflées comme si elles avaient voulu sortir de son corps. Malgré tous les efforts qu'il faisait, Wynn avait du mal à contenir l'étrange mal qui le rongeait, et il lui fallait toute sa volonté pour repousser les assauts de ces répugnants stigmates qui lui rongeait le corps à petit feu.
Les yeux mi clos, il lui fallut quelques minutes pour reprendre ses esprits, sa main et son bras recouvrant peu à peu leur couleur naturel. Il était étrange de voir à quel point la souffrance le rendait... Humain. Son regard se faisait moins pénétrant et plus sensible, et les traits de son visage se crispaient alors en de nombreuses expressions bien plus humaines. Il devait paraitre bien plus attendrissant comme ça... Moins démoniaque, moins impassible. Lui se sentait tout simplement faible et n'osa même pas accorder un regard à Rosalia.


-... Et je vais avoir du mal à te mentir, cette fois-ci..., dit-il avant de rire faiblement, regardant toujours fixement sa main tremblante.



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MessageSujet: Re: Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Icon_minitimeMar 12 Juin - 23:32

Quand Wynn lâcha entre ses dents, d'un air bougon, qu'il n'était pas énervé, c'était tellement peu crédible que Rosalia ne put s'empêcher de sourire, attendrie. Ses yeux plissés, sa moue bougonne, tout chez lui qui au départ pouvait sembler effrayant pour la plupart des gens, l'italienne trouvait cela plus qu'attendrissant et tellement humain. Plus elle côtoyait le vampire, moins elle le craignait. Et ce n'était pas parce qu'elle se croyait invincible mais plutôt parce qu'elle était persuadée que Wynn ne lui ferait aucun mal. Certes, elle sentait qu'il lui cachait quelque chose mais après tout, on avait tous nos petits secrets et Rosalia n'était pas du genre à fouiner ou à harceler. Il lui en parlerait quand le temps viendra, quand il aurait confiance en elle. Jusque là elle pouvait continuer de s'amuser à le taquiner gentiment.

- C'est fou ce que tu es crédible, Wynn... dit elle en riant gentiment. Mais nous allons dire que je te crois.

Rosalia tiqua aux réflexions du vampire sur sa maîtrise de la soif, tirant une nouvelle bouffée de sa cigarette. Non, en vérité, elle n'était pas forte : elle avait tout simplement l'habitude. Car d'avoir grandi toute sa vie avec cette soif qu'elle a du contrôler toute petite déjà, cela forgeait forcément. C'était comme une addiction au chocolat chez certaines femmes, qui se lèvent en pleine nuit pour aller grignoter dans le placard de la cuisine une tablette entière.

- Je ne suis pas forte, crois moi. J'ai du grandir avec cette soif. Mais je fais de mon mieux pour ne pas massacrer mon prochain. Sinon, je ne serai pas crédible en tant que Hunter... répondit elle en ricanant, un rictus aux lèvres. Merci pour les compliments, cependant. J'apprécie ton attention quoique fort maladroite !

Elle vit Wynn sortir de la salle pour aller chercher sans doute du sang qu'il avait du conserver, une bonne initiative pour un vampire, songea t-elle avant de profiter de son absence pour se masser les paupières, puis regarder dans le vague, n'aimant pas parler de ses problèmes personnels. En général, elle préférait tout garder pour elle, c'était une question de principe. Elle détestait les geignards ou les pauvres fillettes pleurnichardes.
Quand Wynnie remonta et lui annonça qu'il n'avait que du sang d'agneau, Rosalia lui sourit, se voulant rassurante et aimable tout en gardant son côté atrocement aguichant.


- Ça ira très bien, merci. Je n'aurai pas demandé mieux même si en général, je bois du sang de bœuf ou de cheval. C'est beaucoup plus nourrissant et je tiens plus longtemps.

Elle prit la bouteille remplie de sang et l'ouvrit, ne prenant pas la peine de se servir un verre tellement elle avait soif. L'italienne but à même le goulot et le vampire dut sans doute remarquer que pendant un instant, une certaine avidité était visible sur elle, buvant abondamment, quelques gouttes de sang roulant le long de ses lèvres puis sur son menton. Puis, la bouteille vide et rassasiée, elle reposa le récipient sur la table et s'essuya la bouche, ayant un léger hoquet.

- Pardon, ce n'est pas très beau à voir chez une belle jeune femme. Ce n'est pas très élégant... mais après tout qui s'en occupe ! dit elle en riant doucement quoiqu'un peu crispée.

Quand elle voulut s'approcher de Wynn, un éclair la fit sursauter et son interlocuteur explosa de rire littéralement. Boudeuse, elle croisa les bras en faisant la moue, vexée d'avoir réagit ainsi et tourna le dos à Wynn, ignorant ses paroles... du moins jusqu'à ce qu'elle l'entende gémir de douleur. Rosalia se retourna, perplexe et inquiète et regarda le vampire se tenir le bras et rejoindre la fenêtre, essayant visiblement de cacher quelque chose.
Et ce ne fut pas par curiosité que la cantatrice s'approcha de l'homme mais bien par inquiétude. Elle fronça les sourcils et lui demanda si tout allait bien avant de s'interrompre en voyant des veines noirâtre apparaître sur le bras pâle du violoncelliste. Perplexe, elle ne prononça pas un mot, se contentant de poser sa main sur l'épaule de Wynn pour le soutenir un temps soit peu par sa présence. Elle ne put que remarquer la douleur et détresse humaine visible sur le visage du vampire. Enfin, il était sincère avec elle. Et la cantatrice se devait d'admettre qu'elle était plus que surprise. C'était la première fois qu'elle voyait un vampire se dévoiler, et voir que certains gardaient un minimum d'humanité lui réchauffa le cœur.
Quand la crise sembla cesser, Rosalia regarda Wynn avec un profond sérieux, ne souriant plus et semblant dévisager le vampire, le dévorant des yeux. Ses yeux verts semblaient réellement peiné pour lui et à la fois admirative un peu, comme si elle découvrait une nouvelle personne. Son coeur accéléra ses battements et elle approcha son visage de celui du vampire, sans vraiment savoir pourquoi elle agissait ainsi. L'italienne esquissa un sourire et posa sa main sur la joue de Wynn, doucement, tendrement. Sa voix se fit murmure aux oreilles du roumain.


- Ne dis rien si tu ne veux pas me dire. J'attendrais que tu ai confiance en moi...

Et la cantatrice déposa un baiser sur les lèvres du violoncelliste. Tendre, elle ferma un instant les yeux pour savourer ses lèvres avant de se reculer un peu, lui souriant, attendant une réaction de la part du vampire.

- Puis-je rester pour la nuit, sir..? demanda t-elle d'une voix langoureuse.
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MessageSujet: Re: Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Quand l'orage gronde... (PV Rosalia) Icon_minitimeDim 17 Juin - 20:20

Un instant, Wynn fit la moue. Rosalia avait raison, il n'était absolument pas crédible, lorsqu'il prétendait ne pas s'être énervé. Même s'il s'énervait rarement, la jeune femme avait tout de même réussit à l'agacer suffisamment pour que Wynn en vienne à avoir l'envie de la jeter dehors avec un coup de pied dans le derrière... Dans le meilleur des cas... Puis finalement, il sourit. Parce qu'elle l'amusait suffisamment pour qu'il passe outre ses provocations, et parce qu'on ne l'avait pas titiller comme cela depuis des années. Cette routine brisée n'était finalement pas désagréable.

Quant à sa maîtrise de la soif... Elle semblait un peu trop humble pour être honnête... Ou peut-être qu'elle ne souhaitait pas aborder le sujet plus que cela. Pourtant, il ne pouvait nier qu'il la comprenait. Vivre avec la sensation quotidienne d'un manque, avoir la gorge sèche même en buvant des litres d'eau, avoir éternellement faim, ce n'était pas agréable à ressentir... De nombreux vampires devenaient d'ailleurs complètement fous, et cédaient à leur addiction. L'abus de sang les rendait instables, et ils entraient finalement dans un cercle vicieux... Une situation absolument charmante.
Malgré tout, Wynn n'ajouta rien à ce que venait de dire Rosalia, préférant le silence à un long discours totalement inutile.

Et c'est dans le même silence qu'il était allé chercher la bouteille de sang et l'avait ramené à Rosalia, la regardant vider le liquide carmin d'une traite avec une moue plus que dégoûtée. Chaque fois qu'il était contraint de boire du sang animal, il avait l'impression de goûter à une viande avariée et pourrie juste bonne à lui bourrer l'estomac... Il était bien trop habitué au sang humain. Mais d'un autre côté, la façon de boire de Rosalia avait quelque chose de comique, et il lui sourit d'un air mesquin.


-Ce n'est pas vraiment ta... Descente qui m'impressionne, mais plutôt le fait que tu arrives à boire autant de sang d'une traite. Je me demande lequel de nous deux serait le plus fort à ce jeu...

Et il aurait pu recommencer à plaisanter de la sorte si sa main ne l'avait pas fait violemment souffrir. Il était habitué à souffrir régulièrement et s'était plus ou moins fait à cette idée, mais ce genre de douleur violente et incisive comme une pointe, personne ne pouvait y être préparé. On ne pouvait rester stoïque face à ce genre de souffrance, et si Wynn ne s'accorda aucunement le droit d'en hurler, ses tremblements étaient suffisamment éloquents. Il doutait que qui que ce soit hormis son géniteur soit capable de comprendre à quel point ses revolver pouvaient être de vrais bijoux... Et deux malédictions ambulantes.
Après deux cents ans d'étude, Wynn n'était toujours pas parvenu à déterminer l'origine du pouvoir maléfique de ses armes. Probablement issus d'un mélange entre l'alchimie et la magie noir, il faisait parti de ces artefacts aussi puissants que dangereux. Chez un humain, la mort serait survenue dans les quinze ans, une mort lente et douloureuse. Fort heureusement pour lui, Wynn n'était plus humain, et bénéficiait d'un sursis plus que conséquent. Ce qui ne l'empêchait pas de haïr ce mal qui lui rongeait le dos.

Lorsque Rosalia posa une main sur son épaule, le vampire sursauta et grimaça de plus belle. Elle voulait lui montrer son soutient, mais rien que le fait de l'effleurer le faisait souffrir. Chaque fois qu'une crise le prenait, les veines noires couvrant son dos se gonflait, créant une irrégularité purulente sur sa peau blafarde, et un aspect répugnant au toucher. Elle l'avait probablement déjà senti, à travers le tissu fin de sa chemise. Le point serré, Wynn n'avait même pas remarqué que ses ongles s'enfonçaient dans sa chair, faisant couler un mince filer de sang d'un rouge si foncé qu'il paraissait noir.
Et ce n'est que lorsque la crise commença à passer que la plaie se referma d'elle même. Agitant la main pour se débarrasser du sang, Wynn releva les yeux vers Rosalia, la fixant d'un regard tellement plus humain qu'elle sembla le sentir elle aussi.


-Ce n'est... Pas seulement une question de confiance. Je saurais pas par quoi commencer. Ni quoi dire, en réalité.

Et il ne put continuer, car il sentit Rosalia se rapprocher de lui, posant sa main sur sa joue et approchant son visage si prêt qu'il ne pouvait plus distinguer son visage qu'en louchant. Reculant légèrement par instinct, il écarquilla les yeux en sentant les lèvres de la jeune femme se poser sur les siennes. Être embrassé de la sorte avant autant de douceur ne lui était jamais arrivé, puisqu'à l'époque où il avait connu sa fiancée, ce genre d'attitude n'était pas encore ancrée dans les mœurs sociales. Quant aux femmes qu'il avait charmé au début de sa transformation, il ne leur avait pas vraiment laissé le temps de l'embrasser...
Wynn tourna la tête, cachant comme il pouvait ses joues rosies par la gêne. Si découper, torturer, assassiner et saigner était devenu naturel pour lui, être aussi proche d'une femme... Lui était plus ou moins inconnu. Il se sentait totalement dérouté, coincé entre la fenêtre et une femme ravissante qui le couvait d'un tendre regard langoureux. Il se sentait tout à fait pitoyable, et pourtant, il ne pu s'empêcher de rire, essayant toujours de masquer son trouble.


-La dernière fois que j'ai approché une femme d'aussi prêt, commença-t-il avant de se tourner vers Rosalia, je l'ai... Aimablement embrassé avant de lui arracher les viscères... J'espère ne pas me conduire comme un goujat avec toi, cette fois ci...

Disant cela, Wynn hésita un instant puis passa ses doigts les cheveux de Rosalia. Nier l'attirance qu'il éprouvait pour la jeune femme aurait été se mentir à lui même. Pourtant, Wynn pouvait encore la repousser et refuser ses avances... Mais cette attitude aurait été criminelle de sa part. Tout vampire sanguinaire et solitaire qu'il était, c'était tout de même un homme. Après tout... Cette histoire ne les menait probablement nulle part... Et après une nuit passée sous son toit, elle s'en irait sans demander son reste... Etrangement, cette perspective déplaisait à Wynn, sans qu'il puisse réellement dire pourquoi.

-Tu as une façon curieuse de demander l’hospitalité à quelqu'un... Et je dois avouer que cette manière de faire est loin d'être désagréable! Je vais me sentir obligé d'accepter...

Il lâcha ses cheveux, la regardant fixement dans les yeux. Il espérait simplement qu'elle n'agissait pas de la sorte par pitié pour lui ou parce qu'elle avait vu briller dans ses yeux une dernière lueur d'humanité... S'il y avait bien une chose qu'il détestait, c'était bien qu'on le prenne en pitié ou pour quelqu'un qu'il ne serait jamais : Un vampire adorable et dompté. Mais Rosalia était huntress, elle devait savoir à quoi s'attendre. Et à quoi bon se poser ce genre de question...
Aussi, c'est avec une réserve s'apparentant autant à de la timidité qu'à une volonté de se montrer doux que Wynn lui rendit son baiser.


-Navré si je te déçois, ma belle, mais je ne suis pas familier de ce genre de choses... J'espère que tu excuseras ce manque de ma part..., dit-il en souriant avec malice.

Lui prenant la main, il l'attira à lui, et c'est en seulement quelques secondes qu'ils parvinrent à l'étage supérieur. Sur le palier, deux portes entrouvertes se faisant face donnaient sur une chambre chacune. Meublée et impeccablement rangées comme tout le reste du manoir, seule la plus petite était habitée régulièrement. Wynn se contenta d'ouvrir en grand la porte de la chambre d'ami, où un moelleux lit à baldaquin attendait patiemment qu'on l'occupe.

-Je peux te proposer la chambre d'ami, si tu veux. A moins que l'orage te fasse peur au point d'en faire des cauchemars, auquel cas je vais devoir venir te border et te tenir compagnie...

Un sourire aussi mesquin que charmeur s'étira sur ses lèvres alors qu'il attendait la réponse de Rosalia.

-Mais ton regard semble me dire le contraire...

Lui prenant à nouveau la main, Wynn entraîna Rosalia dans sa propre chambre. Même s'il était plutôt réservé, il n'en oublia pas pour autant de prendre un peu les devants. Rosalia semblait avoir oublié sa peur de l'orage, malgré les éclairs que l'on voyait toujours au dehors, ce qui fit sourire Wynn.

-Et maintenant... J'ignore totalement ce que tu as en tête quant à la suite des événements, mais j'ai bien ma petite idée, de mon côté...

Sans ajouter un mot, Wynn embrassa la jeune femme avec plus de fougue et de conviction qu'auparavant, allant jusqu'à mordre sa lèvre inférieure plus fort qu'il ne l'aurait voulu. Se redressant vivement, il eut une grimace gênée.

-Oups... L'habitude, je crois... Navré. J'espère ne pas trop abîmer ce joli minois, ce serait un gâchis considérable...

Wynn restait un vampire doté d'un fort esprit bestial, et la tendresse n'avait jamais été et ne serai jamais son point fort, que cela plaise ou non à sa charmante compagne...
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