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Pluie sur l'onde [Sarah] [20/04/42]

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Sarah Spencer
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Sarah Spencer
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MessageSujet: Pluie sur l'onde [Sarah] [20/04/42] Pluie sur l'onde [Sarah] [20/04/42] Icon_minitimeLun 9 Fév - 21:08

[HRP: En provenance de Un murmure au milieu des arbres / HRP]

Le soleil s’était paresseusement levé depuis environ une heure. Ses faibles rayons tentaient désespérément de percer les lourds nuages de pluie sans réellement y parvenir. Un faible vent agitait les hautes herbes de la lande qui n’avait pas encore repris ses couleurs. Il faisait gris, gris et froid. La journée prenait des allures mortuaires. Il était encore très tôt et pourtant, la demeure imposante qui se dressait au milieu de ce paysage inhospitalier était déjà grouillante de vie. Le couvant Ste-Marie s’était levé à l’aurore, sous les prières adressées à Dieu. L’endroit aurait sens doute pu paraître moins sombre si le soleil avait pu l’éclairer de ses rayons et animer le blanc de la pierre, mais en cette journée pluvieuse, l’endroit semblait froid et inquiétant. Derrière ses fenêtres, on pouvait apercevoir les ombres des femmes qui s’agitaient en silence. Le couvant était entouré de hauts conifères et de lierres épais qui, après des années en liberté, avaient fini par recouvrir le muret d’enceinte du bâtiment. Toutefois, on pouvait tout de même apercevoir les imposants murs de pierre défraîchis, le jardin et la pelouse fort bien entretenu et au loin, fendant le ciel de sa flèche dorée, la chapelle. Une imposante grille noire bloquait l’entrée principale, précieux rempart qui coupait la demeure du monde extérieur. Rien n’était plus important pour protéger les précieuses pupilles qu’abritait le couvant entre ses murs. D’ailleurs, l’une d’elles s’apprêtait à quitter ce refuge de piété.

Une cloche retentit, fendant l’air de ses notes graves. Il était 6h00. Près de l’entrée des grandes grilles, une petite berline termina de s’immobiliser sous le hennissement de ses deux chevaux. Le véhicule était d’un noir profond, comme la robe des animaux qui le conduisait. Les armoiries d’un blanc fin qui ornait les portes du fiacre avaient été recouvertes par un discret petit panneau de la même couleur. Même son conducteur était difficilement identifiable. Emmitouflé dans son manteau, il tentait par tous les moyens de s’abriter de l’humidité mordante et de la fine pluie harcelante qui tombait. De longues secondes s’écoulèrent, interminables. Puis, la porte d’entrée du couvent s’ouvrit et deux femmes en sortirent. L’une, âgée, portait l’habit traditionnel des femmes de dieu. La deuxième, plus menus portait une grande cape rouge dont le capuchon cachait en bonne partie son visage. Elle tenait dans ses mains une petite valise brune qui oscillait au gré de ses pas. Arrivée à mi-parcours, la sœur s’arrêta pour faire ses adieux à la jeune femme. Elle lui adressa quelques mots, tout de suite emportés dans le vent et la pluie. Puis, elle lui serra les mains avant de repartir en direction du couvant. La silhouette rouge demeura un instant immobile avant de reprendre sa marche vers la grille. Arrivé près de celle-ci, un homme apparut de nulle part et lui ouvrit la grille avant de la verrouiller de nouveau après son passage. Une fois en dehors du domaine, le cocher descendit prestement du véhicule pour aider la jeune femme en lui prenant son bagage avant de lui ouvrir la porte. Aussitôt une voix claire retentit.


- Il était temps.

La silhouette drapée d’ocre demeura un instant interdite avant de prendre place dans le véhicule.

-J’ai fait de mon mieux, tu sais. Répondit-elle avant d’enlever le capuchon de son vêtement, dévoilant la blondeur de sa chevelure. J’ai voulu gagner du temps et remettre mes cheveux en état avant de partir.

Il eut un hennissement, puis le véhicule se mit en marche en direction de la capitale. Enfin en mouvement, la deuxième occupante du véhicule ouvrit le rideau d’un geste brusque véhicule pour observée son amie. Madeline avait l’air serein malgré la situation. Oui, c’était la fin du subterfuge. La jeune femme qui venait de sortir du couvant s’appelait en réalité Madeline Granger. Pendant quelques semaines, elle avait pris la place de son amie dans les ordres monastiques, fuyant ainsi la douleur de son mariage et des abus de son époux. Son séjour avait réussi à apaiser son âme, mais celle de son amie semblait s’être alourdie. Sarah Spencer avait le visage fermé. Plongé dans l’ombre du véhicule, son visage était parsemé de clair-obscur qui lui donnait un air sévère. Le matin même, Edward était venu la chercher à l’auberge. Avant même que les propriétaires ne soient levés, elle avait quitté, aussi silencieuse qu’une voleuse. Le trajet lui avait permis de reprendre une apparence normale. Seuls ses cheveux plus courts témoignaient de ce qui c’était réellement passé. Elle avait retrouvé sa chevelure brune aux mèches rebelles qui avait été ramenée en un chignon grossier à l’arrière de sa tête. Elle avait vêtue une robe noire, très simple, sans corsage ni jupon. C’était fort inconvenant, mais pour l’instant c’était bien là le moindre de ses soucis. Sa peau était pâle et les cernes sous ses yeux semblaient plus imposants que lorsqu’elles s’étaient vues la dernière fois. Seuls les iris d’un bleu perçant n’avaient pas changé. Ils dévisageaient la jeune femme.

- Que te voulait la none en sortant?

Madeline eu un regard noir et Sarah haussa les épaules avec désinvolture. Après 3 semaines passées au couvant, la jeune demoiselle avait acquis un grand respect pour ces femmes de Dieu. Elles lui avaient été d’un si grand soutien.

- Elle s’appelle sœur Béatrice.

Sarah eut un instant un air interdit avant de reprendre calmement. Il ne servait à rien de partir une animosité.

- Que te voulait sœur Béatrice?

Madeline reteint un sourire triomphant. Peu de gens pouvaient se pâmer d’avoir fait changer de ton à mademoiselle Spencer. Madeline fouilla dans les replis de sa cape et en tendit un petit pendentif qui contenait une longue fiole transparente avec un morceau de plante à l’intérieur.

-C’est une fiole d’eau bénite qui vient tout droit du Vatican. À l’intérieur, il y a une feuille de rameau. Il paraît qu’en Italie cela porte bonheur à un futur couple... elle a cru que cela me serait utile, enfin, te serait utile.

La jeune femme tendit la fiole à la magicienne qui la regarda un long moment, n’osant prendre l’objet cristallin. La magicienne secoua doucement la tête.

-Non, c’est à toi qu’elle l’a donné...

Madeline s’approcha de son amie et attacha doucement le bijou autour du cou de la jeune Spencer avant de prendre sa main, retenant un air de surprise à la froideur de la peau.

-C’est pour toi qu’elle l’a fait venir. Il faut que tu croies au bonheur Sarah, peut-être ton mariage ne serait-il pas si malheureux que tu ne le crois...

Sarah détourna le regard avant de la fiole entre ses doigts diaphanes. En faisant bouger la fiole de verres, on pouvait apercevoir la feuille de rameau bouger, agiter par les mouvements de l’eau bénite. Elle avait un sentiment amer d’échec qui grondait en elle. Pourtant, elle s’efforçait de garder un air résigné aux yeux de tous. Madeline se défit doucement de sa cape avant de la tendre à l’héritière Spencer. Le vêtement appartenait à la jeune Spencer. Elle le portait lorsqu’elle avait quitté la demeure familiale et l’avait remise à Madeline au moment de l’échange.

-Je ne me souvenais pas qu’elle était aussi... aussi rouge... commenta la chasseuse en prenant le vêtement d’un geste lent. Elle se défit à son tour de la sienne avant de la tendre à son amie. Madeline posa le tissu sur ses épaules après les avoirs haussés d’un air indifférent.

-Au cas où tes parents auraient envoyé quelqu’un pour surveiller ton retour. La couleur de la cape marque les esprits des gens plus qu’un visage.

Sarah ne répondit pas et se mura dans un silence impénétrable. Encore une fois, son amie avait usé de diligence et d’intelligence pour prévoir la situation. C’était bien là une qualité qui lui manquait. Madeline nota l’air sombre de la jeune femme, mais n’osa pas la questionner. Elle connaissait en bonne partie la raison de sa douleur. Les jours s’étaient écoulés et les semaines aussi. Son bref moment de liberté était terminé et Sarah devait revenir en ville pour affronter les ragots, les obligations, mais surtout son mariage. La magicienne n’osait penser à tout ce qui allait lui arriver une fois à la demeure Spencer et surtout à ce mariage. Était-ce la fin? Malgré tous ses efforts, c’était là le mieux qu’elle avait pu faire? Elle ne pouvait que maudire sa condition. Ces trois semaines avaient apporté son lot d’espoir et de déception. Elle avait pu rejoindre les descendants des anciens membres de la guilde hunter mais les réponses tardaient. Peut-être que le secret des créatures de la nuit n’avait pas été transmis entre les générations. Elle pouvait au moins compter sur une nouvelle alliée. Mademoiselle Thorne était le genre de femme qui semblait être très efficace. Peut-être pouvait-elle retrouver Alexender, Stan, Raphael et Eulalia. Ils pourraient reformer de nouveau une alliance, plus forte, mieux organisée...

Sa tête bouillonnait d’idées, mais elles étaient désormais difficilement réalisables. Une fois de retour au manoir, elle allait être enfermée ou attachée à un chaperon. Il y aurait des rencontres avec divers membres de la société, avec l’évêque... Sous son apparence de Gabriel, la jeune Spencer avait appris bien des choses sur le Comte. Il s’était battu en public, en plein bal. Malgré la justification de la chose, bien des gens de la haute société en étaient encore choqués. Elle pouvait toujours jouer avec cela. Sarah ressentait un goût amer de déception. Malgré toutes ses tentatives, elle avait déjà l’impression d’avoir perdu la bataille. Jouer de la société était facile sous l’apparence d’un homme, mais en tant que simple femme, elle pouvait toujours hurler, elle n’avait aucun pouvoir, aucun rôle à jouer dans son propre avenir. Elle n’avait qu’une seule consolation; Alex était en vie et sans doute loin de la ville et du Scotland Yard. C’était si frustrant et désespérant de ne pouvoir se réjouir tout haut de cette nouvelle. Elle devait garder silence et protéger à tout prix cet ultime secret. Son seul amour était en vie, c’était le plus important...


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MessageSujet: Re: Pluie sur l'onde [Sarah] [20/04/42] Pluie sur l'onde [Sarah] [20/04/42] Icon_minitimeMer 11 Fév - 4:58

Cela faisait environ une heure que le fiacre traversait la campagne londonienne. Le paysage défilait doucement, complètement inondé par la pluie qui s’était mise à tomber fortement. La végétation se faisait plus rare, les arbres plus éloignés. La capitale n’était plus très loin. Un lourd silence s’était installé dans le fiacre, légèrement dérangé par les bruits des chevaux. Sarah était plongée dans ses pensées, pour la plupart sombres et mélancoliques. Elle s’était emmurée derrière ses paupières closes, aussi déprimées par la température que par la mine maussade de Madeline.

Plutôt, Madeline lui avait remis une lettre envoyée par ses parents . Elle n’avait pas été ouverte, conservant l’intimité de la jeune Spencer. Les doigts tremblants, la magicienne avait parcouru l’écriture fine et élégante de sa mère. Celle-ci y racontait en détail les bons mots que la famille avait reçus après le désastre du théâtre, les félicitations pour les fiançailles, les dernières modifications aux divers salons de la demeure. La belle avait réprimé un soupir de désapprobation; elle avait toujours détester les préambules interminables que sa mère insérait dans sa correspondance. Puis Lydia racontait comment son père et elle avaient du faire des efforts surhumains pour sauver la face de la famille et rétablir leur réputation. Heureusement, ils avaient eu une aide inespérée de la part du


-LE COMTE! Le hurlement de la jeune femme avait fait sursauter Madeline qui avait presque aussitôt regretté d’avoir donné cette lettre.

La jeune aristocrate avait parcouru avidement et rageusement le reste de la lettre. Sa mère racontait en détail la galante visite qu’ils avaient eue de ce charmant jeune homme qu’était le Comte. Le pauvre, atrocement blessé, avait quand même tenu à venir leur offrir ses salutations. La chasseuse avait presque jubilé à cette phrase. Le Comte pouvait bien souffrir, elle se reprochait presque de ne pas avoir mieux visé! Oser venir se traîner devant ses parents, jouer la mascarade. Quel être immonde faisait-il. Sarah avait compris à la teneur et au ton de la lettre que sa mère était littéralement tombé en amour avec ce futur gendre. Presque une page entière était consacrée à louer les diverses qualités du Comte et la courtoisie de sa visite. Elle n’avait qu’à l’épouser si cela lui chantait! Mais quelque chose d’autre avait troublé la lectrice. Son père avait tenu à ajouter un commentaire à travers le babillage inutile de sa mère. Il avait écrit que malgré ses apparences froides, le Comte avait démontré une réelle inquiétude et une profonde sollicitation à son égard. La jeune Spencer s’était senti perdue. Son seul allié, son propre père donnaient sa bénédiction. La magicienne avait lancé brusquement la lettre au loin avant de frapper durement le fauteuil rembourré du fiacre. Quelle infamie! Le traître, il osait jouer aussi lâchement. La belle avait espéré que le comte n’oserait pas dépasser cette limite, mais après tout, en tant que fin manipulateur, il savait exactement comme tourner une situation à son avantage. Derrière les belles paroles de ses parents, la jeune femme avait senti la menace à peine voilée de cette rencontre. Le vampire lui avait fait savoir qu’il avait pu, sans aucune difficulté, approcher ses parents. Il osait utiliser de manière flagrante sa famille contre elle. L’aristocrate n’osait imaginer quel sort il pouvait faire de ses parents. Les poings serrés, la chasseuse avait tourné son regard vers la fenêtre  espérant calmer sa colère dans la pluie qui tombait à l’extérieur. Un flot d’injures lui avait traversé et elle avait du se retenir pour ne pas les laisser franchir ses lèvres serrées sous le regard scandalisé de Madeline. Depuis, les deux jeunes femmes n’avaient dit mot de plus.

La jeune Spencer plaignait également son amie. La pauvre madame Granger allait devoir retourner chez son époux. Celui-ci ne s’était pas inquiété outre mesure de la disparition de sa femme. Il n’avait pas cherché à prendre de ses nouvelles. La magicienne l’avait croisé un soir dans l’un des clubs de la ville alors qu’elle était sous les traits de Gabriel. Il était alors complètement ivre, à perdre des sommes exorbitantes au jeu. Heureusement, Gabriel avait comploté avec Siméon pour renverser la situation. Une partie de cartes plus tard, Siméon, talentueux joueur, avait réussi à enlever une forte somme au Sieur Granger. Au lieu de le laisser aller à sa ruine, Siméon avait décidé, sous les conseils soucieux de Gabriel, de s’occuper de la gestion des biens du jeune homme et comme Siméon n’était pas homme à se faire refuser quoi que se soit, le pauvre Sieur Granger n’avait pu qu’accepter l’offre. La belle avait décidé de ne pas glisser mot de cela à Madeline. Au moins, elle n’aurait pu à s’inquiéter de finir à la rue à cause des imbécillités de son époux. La jeune femme trouvait difficiles les attentions de son amie. Elle l’avait mis dans la confidence, mais sans vraiment insister. Moins Madeline en savait, plus elle était en sécurité.

Réfugiée derrière son mutisme Sarah avait fermer les yeux pour éviter les regards conciliants de son amie. Pour Madeline, Sarah était simplement blessé dans son amour et tentait de fuir un futur mariage d’intérêt et non pas de sentiment. Aussi, la jolie blonde tentait par tous les moyens de convaincre la jeune Spencer que cela pouvait bien se passer. La magicienne ne savait pas comment convaincre son amie du mal fondé d’un tel mariage sans lui dévoiler l’ensemble de la vérité. Comment pouvait-elle lui expliquer que son futur époux était un vampire fou qui s’abreuvait de sang pour vivre et qui ne rêvait que de pouvoir? Qu’il avait failli la tuer d’innombrable fois et la corrompre tout autant? La lettre de ses parents démontrait son esprit tortueux et manipulateur. La simple idée de revoir le Comte révulsait la belle et lui donnait le haut-le-cœur. Il était la cause de tous ses malheurs! C’était lui qui avait comploté pour faire arrêter Alexender. En remontant la source sous les traits de Gabriel, la jeune femme avait appris que c’était le Comte et ses sbires qui avaient convaincu le Scotland Yard qu’Alexender était présent au théâtre cette journée-là. Personne d’autre ne l’avait vue. Infâme manipulateur sans vergogne. Mais derrière sa colère flagrante, l’aristocrate essayait également de réprimer la peur qui lui torturait l’esprit. Elle se savait coincée. La visite du Comte prouvait qu’il était prêt à tout. S’il n’avait pas cherché à venir la récupérer au couvant c’était bien parce qu’il s’avait qu’il n’avait plus besoin de la traqué. L’aristocrate aurait presque pu rire de l’ironie de la situation. La chasseuse qui était désormais chassée. Enfin, c’était plus du sadisme que de la véritable chasse. Elle était coincée et ils le savaient tous les deux. Sarah n’osait imaginer la satisfaction que devait ressentir le vampire d’être de nouveau en contrôle de la situation. Et Alexender dans tout cela? Il était loin, bien loin. Elle l’imaginait devant elle, ses cheveux flamboyants descendant le long de son visage. Mais ses yeux normalement chaleureux étaient froids, presque fous. Il semblait en colère. Il criait, mais elle n’entendait pas ce qu’il disait. Il levait vers elle son bloody rose et tirait. Il y avait un bruit sourd et la jeune Spencer sentait de nouveau la douleur.

La jeune femme ouvrit les yeux, affolés. Elle avait fini par s’endormir, bercée par les secousses du fiacre, et ses songes lui avaient rappelé la terrible scène qui s’était déroulée juste avant l’attaque du théâtre. La confrontation entre Alexender et Raphael. Elle revoyait encore le visage furieux d’Alex au moment où il avait tiré. Battant les cils, le corps en nage dans ses vêtements, elle se redressa sur son banc, réprimant un gémissement de douleur. Son épaule l’élançait terriblement. Son rêve lui avait rappelé que cela faisait deux fois qu’elle se faisait tirer sur la même épaule. Depuis le théâtre, ses blessures n’avaient pas encore complètement guéri et il lui arrivait régulièrement de sentir de nouveau la douleur. Un nouveau bruit sourd se fit entendre et le véhicule s’ébranla, presque aussitôt suivi d’un cri. Madeline et Sarah se redressèrent.


-Que se passe-t-il? demanda la jolie blonde.

À travers la pluie, elles entendirent le bruit d’autres chevaux qui se rapprochait. L’aristocrate ouvrit la fenêtre de la portière pour voir si leur cocher pouvait leur fournir une réponse. À travers la pluie, elle vit les rennes des chevaux, négligemment posés sur le banc. Les cheveux s’emballaient. Il n’y avait aucune trace du cocher. Sarah referma prestement la fenêtre avant de se rasseoir sur son siège.

-Sarah? Demanda encore Madeline.

-Le cocher a disparu! Il faut sortir d’ici avant qu’un accident ne se produise!

-Quoi, mais comment? S’alarma Madeline. Crois-tu que ce serait des bandits? Veulent-ils nous voler?

-Je n’attendrai certainement pas pour leur demander.

La jeune femme ouvrit de nouveau la fenêtre, le fiacre avait dévié de sa trajectoire, ils n’allaient plus en direction de la capitale. Un cavalier s’était placé à l’avant de leurs chevaux et entraînait les bêtes et le véhicule dans une autre direction. La magicienne poussa un juron digne des clubs de gentleman qui scandalisa le beau visage de Madeline. Ils empruntaient un petit chemin qui longeait la forêt avant d'enjamber la rivière Thames par un petit pont de bois. Sarah regarda les hautes herbes qui défilaient près de la porte. La pluie l'empêchait de voir ce qui se passait au loin, mais elle entendait clairement le bruit d’autres chevaux qui se rapprochait. Qui pouvait bien venir ainsi détourner leur fiacre? Où les amenaient-elles? Ce n’était certainement pas le Comte. Il n’avait rien à gagner à la situation! Mais qui était-ce dans ce cas? Mademoiselle Thorne? Elle ne se serait pas tentée à de telles folies. Sarah fouilla dans les revers de sa robe et en sortit le petit pistolet aux balles d’argent qui ne la quittait plus depuis le théâtre. Madeline écarquilla les yeux en voyant l’arme dans les mains de sa jeune amie. Sarah regarda par la fenêtre et vit des chevaux s’approcher.

-Il faut sauter! Décida-t-elle.

-Quoi, mais tu es folle!? S’écria Madeline, l’air effrayé.

-Madeline, peut importe qui c'est, il ne veut certainement pas notre bien, il faut sauter.

Sarah tentait de garder son calme, mais la panique commençait à l’envahir. Elle ouvrit la portière, remerciant le ciel que celles-ci s’ouvrent vers la gauche. Les hautes herbes heurtèrent durement la portière qui demeura coincée, complètement ouverte. La magicienne attrapa la main de son amie pour la mettre devant elle.

-Tiens-toi bien! Cria Sarah pour couvrir le bruit ambiant. Un arbre plus près du chemin heurta durement la porte qui s’arracha complètement. Madeline poussa un cri strident et tenta de reculer, mais la chasseuse la reteint. Elles ne pouvaient pas rester trop longtemps dans le fiacre. Elles étaient encore à proximité de certaines résidences, elles pourraient toujours aller chercher de l’aide. Il eut un bruit sourd au-dessus de leur tête, comme si quelque chose venait de tomber sur le toit du véhicule. Elles n’avaient plus de temps à perdre.

-SAUTE! cria l’aristocrate.

Elle poussa Madeline de toutes ses forces et la jeune femme tomba au sol, roulant dans les hautes herbes avant de disparaître complètement. La chasseuse s’approcha à son tour de l’ouverture en prenant une grande inspiration. Sauter d’un véhicule en marche était beaucoup plus difficile que de sauter de toit en toit. Les mains tremblantes, elle s’approcha de l’ouverture, tentant d’oublier le geste qu’elle allait faire. Après une dernière inspiration, elle prit son élan pour sauter lorsqu’une main s’abattit durement sur son cou, la tirant pour la propulser contre l’un des sièges de la berline. L’aristocrate tenta de se relever, mais les longs tissus de sa robe la ralentirent, empêtrant ses pieds. Elle releva la tête pour voir son assaillant qui était déjà sur elle. D’un mouvement habile, il s’était glissé dans l’habitacle en ouvrant la seconde portière si violemment qu’elle était sortie de ses charnières. L’homme était très grand. Il devait rester courber pour pouvoir tenir dans l’habitacle. Son visage était déformé par un rictus mauvais et il dévisageait la magicienne d’un air mauvais. La jeune Spencer s’était figée à la vue des iris d’un rouge flamboyant et des crocs saillants qu’elle apercevait à travers le rictus mauvais qui étirait les lèvres minces du monstre.

En une fraction de seconde, la belle tira, malgré les mèches rebelles de ses cheveux qui lui étaient tombées devant les yeux. Les balles fusèrent et allèrent se ficher dans le bois de la berline. La jeune femme n’eut pas le temps de se redresser qu’elle sentit des crocs déchirer sa chair, s’enfonçant profondément. Contrairement aux morsures qu’elle avait déjà subies, celle-ci était brutale, sans aucun effet anesthésiant, comme si les mâchoires qui les portaient tentaient de se refermer et prendre une bouchée entière de la chasseuse. À la puissance derrière les dents, oui, elles le pouvaient. Dans son empressement, la créature avait violemment mordu le creux de son épaule, manquant son cou et sa jugulaire dans l’empêtrement des vêtements. Sarah poussa un hurlement déchirant. Les mains de l’homme posées sur elle la retenaient dans un puissant étau, clouer dans le siège de la berline, serrant si fort son corps mince que les ongles déchiraient sa cape et venaient percer sa peau. Il était inutile de tenter de se débattre, la force avec laquelle elle était retenue était beaucoup trop importante. La douleur était si violente qu’elle avait l’impression de se briser tous les os en même temps. C’était plus que ce qu’elle ne pouvait supporter. Son cœur manqua un battement. La créature relâcha légèrement son étreinte et la magicienne en profita pour tenter une ultime esquive tandis que son assaillant plongeait de nouveau vers elle. Il y eut un bruit clair et le vampire poussa un long hurlement avant de se redresser et de s’éloigner d’un seul bond comme s'il avait reçut une gifle.


-ARGHHHH!

Redressant la tête, Sarah aperçut la créature qui semblait se tordre, regardant ses mains dont des lambeaux de chair disparaissaient comme brûler par une flamme invisible. La chasseuse porta la main à son cou blessé, touchant par la même occasion ce qui avait blessé son assaillant. La fiole d’eau bénite que lui avait remise Madeline s’était brisé, rependant le liquide sur les mains, le visage du vampire et dans le cou de la jeune Spencer. La créature s’écroula au sol, incapable d’articuler d’autres mots. Les mains serrées, la belle se redressa sur ses pieds. Ses pupilles dilatées avaient rétréci l’iris qui les entouraient à une mince ligne d’un bleu électrisant. Le vampire se tordait de douleur sur le sol du fiacre qui s’agitait dans tous les sens. La magicienne s’approcha de la porte opposée de son assaillant. Il était trop tard pour sauter, le fossé devant elle était devenu beaucoup trop creux, ils se rapprochaient de la rivière.

La jeune Spencer sortit le haut de son corps par le trou béant de la portière et attrapa le barreau de métal qui demeurait au-dessus du véhicule. La pluie continuait de tomber violemment, le bois et le métal étaient glissants. Le bras blessé de la jeune femme limitait ses mouvements. Sa robe et sa cape rouge s’empêtraient dans le cadrage de la portière. À travers la pluie, elle réussit tout de même à agripper la barre. Autour d’elle, elle entendait le bruit d’autres chevaux, des cris, il y avait donc d’autres créatures? Les chevaux du fiacre s’emballaient, hennissaient d’effort et de terreur. Le paysage défilait à toute vitesse. Malgré les gouttes qui fouettaient son visage, Sarah aperçut des ombres qui se rapprochaient. Dans un effort sur humain, elle se hissa hors du véhicule toujours agité de plusieurs secousses. Sa robe la faisait glisser, ses pieds ne trouvaient aucun appui. Elle n’arrivait pas à voir où ils étaient rendus et vers où se dirigeait le fiacre. Il était inutile de sauter puisque ses assaillants pouvaient presque l’attraper au vol. Les roues de la berline heurtèrent quelques choses de dur, la texture du sol sembla changer. Elle se hissa sur le toit du véhicule cherchant une issue. Les ombres se rapprochaient. Soudainement quelque chose heurta le côté opposé du fiacre. Le véhicule fit une embardée et la rambarde du pont qu’ils traversaient céda sous le choc dans énorme fracas. L’arrière de la berline fut propulsé dans le vide. Sous la force de l’impacte, la belle perdit prise et fut précipiter vers les flots tumultueux de la rivière tandis que son hurlement de terreur se répercutait dans la lande entière.

Le choc contre l'eau fut si violent que le coup écrasa la poitrine de la jeune Spencer et ses poumons se vidèrent du précieux air. Elle coula rapidement vers le fond de la rivière, entrainée par le poids de ses vêtements gorgées d'eau. Ses mains s’agitèrent dans le vide, tentant de battre l’eau sans grand succès. Le courant la propulsa de tout côté. En ce début de saison, l’eau était encore très froide et cela engourdit rapidement ses membres. La jeune femme tenta de remonter vers la surface, mais elle n’arrivait pas à s’orienter. Sa gorge lui brula, sa tête lui tournait. Elle tenta de hurler, mais l’eau s’engouffra dans sa bouche.
Le souffle court
j'ai mal
ne pas
respirer
ne pas
au secours
ne pas
respirer
lumière
ne pas
je t'aime
ne pas
ne m'oublie pas
ne
papa
respirer
ne pas
Alex

Sa vue se brouilla, puis, ce fut l’obscurité.

[HRP: suite à Découverte impromptue /HRP]


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